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Théâtre Hébertot

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Théâtre Hébertot
Description de cette image, également commentée ci-après
Le théâtre Hébertot en 2021.
Lieu Paris
Coordonnées 48° 52′ 55,5″ nord, 2° 19′ 08″ est
Inauguration
Nb. de salles 2
Capacité 630 (grande salle)
110 (petite salle)
Anciens noms Théâtre des Batignolles (1838-1907)
Théâtre des Arts (1907-1940)
Direction Danièle et Pierre Franck
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1974)
Site web www.theatrehebertot.com

Carte

Le théâtre Hébertot est une salle de spectacles parisienne située au 78 bis boulevard des Batignolles, dans le 17e arrondissement de Paris.

Une ordonnance royale ayant séparé en deux communes la ville de Clichy et créé la commune des Batignolles-Monceaux, le , la nouvelle municipalité, dès 1830 demanda la construction d'une salle de spectacles dans la commune au ministre de l'Intérieur.

Programme du théâtre des Arts. En haut, le nom de la danseuse américaine Loïe Fuller, vedette du mimodrame La Tragédie de Salomé, livret de Robert d'Humières, musique de Florent Schmitt, créée le 9 novembre 1907.

Or, la création de cette salle était soumise au respect d'un privilège datant du , relatif à la direction des petits théâtres des environs de Paris, qui avait été accordé — sur intervention de Louis XVIII — par le ministre de l'Intérieur à l'ancien comédien du Vaudeville Pierre-Jacques Seveste[1] avant d'être transmis à ses fils et héritiers Edmond et Jules Seveste. Bien que ce privilège fût contesté, les frères Seveste n'avaient pas l'intention de l'abandonner et de renoncer à l'avantage qu'il leur procurait : l'exclusivité sur les salles de spectacle situées hors des barrières du mur des Fermiers généraux dans les communes de la Seine[2].

Passant outre, Besançon Souchet fit construire un nouveau théâtre, rue Lemercier, par l'architecte Torasse, en 1830. Une description de l'époque indique : « d'abord pour donner des fêtes et des bals … Le plancher, les statues, le parterre, tout est mobile. Une demi-heure suffit à deux hommes pour faire de la salle de bal une salle de spectacle, et vice-versa. »

Souchet demanda alors l'autorisation de construction, que le maire lui accorda. Il fut néanmoins condamné à une amende de 500 francs pour ne pas avoir obtenu d'autorisation du ministère de l'Intérieur. Il recommença, en juillet, après avoir demandé l'autorisation au ministre. Celui-ci l'accorda après avoir demandé l'avis aux Sevestre. Cependant cette situation était critiquée au ministère de l'Intérieur parce qu'il n'y avait pas de directeur officiel responsable du répertoire. En , Souchet est contraint de mettre en vente sa salle de spectacle.

Le , le ministère de l'Intérieur donne l'autorisation officielle de construire un nouveau théâtre sur le boulevard des Batignolles, entre les barrières de Monceaux et de Clichy. Une société au capital de 175 000 francs est constituée par des négociants et des propriétaires de la commune. La construction est confiée à l'architecte Adolphe Azémar[3] et la direction aux frères Sevestre, détenteurs des privilèges d'exploitation des théâtres de « banlieue » (Montparnasse, Montmartre et Belleville), il fut appelé, de ce fait, à l’origene le « théâtre des Batignolles ».

En , des habitants déposent une pétition sur le bureau du roi : « …notre propriété, notre industrie, nos plaisirs même ne sauraient être livrés à la merci des frères Sevestre qui trafiquent à notre détriment des faveurs ministérielles ». En réponse, un arrêté du ministre fait de Sevestre le directeur du théâtre de 1843 à 1857.

La salle végète, puis elle est confiée à MM. Libert et Gaspari avant d'être dirigée par Chotel, artiste, metteur en scène, professeur de déclamation. Les comédiens appartenaient aux troupes qui jouaient alternativement dans les théâtres de Montmartre et des Batignolles. À la mort de Chotel, le théâtre est repris par sa veuve.

Le , la société gérant le théâtre est déclarée en faillite. La reprise de la gestion du théâtre ne fut pas meilleure, ce qui a failli entraîner sa disparition.

Prix des places du Théâtre des Arts en 1925.

Le théâtre est repris en 1906 par Maurice Landay qui le rebaptise « théâtre des Arts[4] » en 1907. Il est ensuite dirigé par Robert d'Humières jusqu'en 1909, y donnant, en ouverture de saison, La Tragédie de Salomé avec Loïe Fuller.

De 1917 à 1935, il est dirigé par Rodolphe Darzens : les plus grands acteurs y interprètent les plus grands textes : Sacha Guitry, Edwige Feuillère, Georges Pitoëff, Ludmilla Pitoëff, Charles Dullin.

Il acquiert son nom définitif en 1940 sous la direction du dramaturge et journaliste Jacques Hébertot qui le dirige jusqu'à sa mort, le . Le théâtre est repris pas son neveu, François Daviel. De santé fragile, il meurt prématurément. Le théâtre revient alors à son héritière, Andrée Delattre.

Le théâtre Hébertot, de nuit.

En 1972, Simone Valère et Jean Desailly tentent de reprendre le théâtre, mais Andrée Delattre refuse de renouveler le bail en 1973 à Jean Desailly et le confie à Patrick Barroux qui jouit aussi d'une promesse de vente du fond et des murs du théâtre. Il y fait des travaux importants pour respecter les exigences de la commission de sécurité. Le théâtre ouvre en 1976 sous le nom de théâtre des Arts-Hébertot.

La direction de théâtre est confiée en à Jean-Laurent Cochet qui tente d'y faire jouer les grandes pièces du répertoire et d'y interpréter des œuvres du patrimoine poétique. Il charge Serge Bouillon de l'organisation administrative et technique, et s'occupe quant à lui de la part artistique, mettant en place un théâtre d'alternance. La première saison offre 21 spectacles différents, tous mis en scène par Cochet, et 330 représentations, ce qui vaut au théâtre la réputation d'une « Comédie-Française bis ». Cette expérience, trop ambitieuse compte tenu de la modeste subvention de la mairie de Paris, prend fin au bout de trois saisons[5].

La direction est reprise par Alain de Leuseleuc en 1986, puis par Félix Ascot.

Philippe Caubère y crée deux spectacles en 1988 et 1989.

Doté d'une salle à l’italienne de 630 places, il est dirigé, depuis , par Danièle et Pierre Franck, qui ont créé une seconde salle, le Petit-Hébertot, d'une capacité de 110 places, dont ils ont confié la direction artistique à Xavier Jaillard en . Puis sous la direction de Sylvia Roux à partir de , devenant le Studio Hébertot.

Le théâtre fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [6].

En 2010, 50 théâtres privés parisiens réunis au sein de l’Association pour le soutien du théâtre privé (ASTP) et du Syndicat national des directeurs et tourneurs du théâtre privé (SNDTP), dont fait partie le théâtre Hébertot, décident d'unir leurs forces sous une enseigne commune : les « Théâtres parisiens associés[7].

Programmation

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Entrée des artistes.
La Femme du boulanger en 2012, avec Michel Galabru.

La façade du théâtre Hébertot sert de décor dans le film La Vénus à la fourrure de Roman Polanski[8].

Notes et références

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  1. Auguste Descauriet, Histoire des agrandissements de Paris, Paris, Sartorius, , 388 p., 22 x 14 cm (OCLC 25737382, lire en ligne), p. 237.
  2. Voir aussi : Le privilège du 10 juin 1817.
  3. Mort en .
  4. Nom précédemment employé par le théâtre Antoine entre 1874 et 1881.
  5. Danielle Mathieu-Bouillon, « Serge Bouillon : Le parcours d'une vie au service du Théâtre »,
  6. « Théâtre des Arts (ancien), actuellement théâtre Hébertot », notice no PA00086730, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  7. Le théâtre Hébertot » sur le site officiel des Théâtres parisiens associés.
  8. « La façade du théâtre Hébertot - La Venus à la fourrure », sur www.parisfaitsoncinema.com (consulté le ).

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Bibliographie

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  • Alain Lemoine, Rodolphe Trouilleux, Des Ternes aux Batignolles, p. 82-84, Délégation à l'Action Artistique de la Ville de Paris, Paris, 1986 (ISBN 2905118040)
  • Geneviève Latour, Florence Claval (études réunies par), « Théâtre des Arts-Hébertot », dans Les théâtres de Paris, Paris, Délégation à l'action artistique de la Ville de Paris. Bibliothèque historique de la Ville de Paris. Association de la régie théâtrale, (ISBN 2-905118-34-2), p. 149-152

Articles connexes

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Liens externes

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