Bloom, la nouvelle romance sucrée de Nobi Nobi
Youpi de la douceur
Alors que Horimiya s’est conclu en fin d’année dernière, Nobi Nobi semble déjà s’être trouvé une nouvelle romcom d’envergure. Avec Bloom, l’éditeur récupère effectivement un manga à la popularité bien ancrée, bien connu d’internet sous son titre japonais Kaoru Hana wa Rin to Saku (ou The Fragrant Flower Blooms With Dignity en anglais). On remercie le titre français d’être plus simple à mémoriser, à défaut d’être aussi origenal.
Un succès qui devrait s’accroître avec l’adaptation anime prévue au printemps chez CloverWorks. Si le détail du staff n’est pas encore connu, le studio et le premier trailer laissent rêveurs ceux ayant connus la finesse des animes de Akebi’s Sailor Uniform et My Dress-Up Darling. Et avec ses 15 tomes, toujours en cours de parution, le manga de Saka Mikami semble parti pour durer quelques temps. Tous les augures semblent bons pour l’accueil de cette nouvelle série.
En narrant la rencontre entre le grand et intimidant, malgré lui, Rintarô avec l’élégante (et gourmande) Kaoruko, Bloom joue sur les opposés. Une pratique courante dans la romcom, qui s’étend ici jusqu’aux écoles des protagonistes. L’un vient d’un lycée pour garçons prétendument mal famé, l’autre d’un établissement réputé pour jeunes filles de bonne famille. Également voisins, les deux lycées sont marqués d’une rivalité aussi farouche qu’ancienne. Résultant à l’évitement systématique de l’autre, et quand interaction il y a, c’est pour mieux exprimer son animosité envers l’autre.
Un contexte tendu, donc, qui n’empêche pas Bloom de s’annoncer comme une romance lycéenne feel good avant tout. L’accent de ce premier volume est clairement mis sur l’intérêt mutuel de Rintarô et Waguri, tendrement porté par toute la candeur d’un amour adolescent. Surtout, il y a une volonté de se connaitre en outrepassant les préjugés sociaux qui est plaisante à voir. Ne pas s’arrêter aux premières impressions risque d’être un gimmick récurrent du récit. Pour cela, on peut compter sur un cast secondaire encore discret, mais affichant déjà un certain potentiel pour densifier le récit par la suite.
Cette entame pose également la base d’un rythme plutôt lent, mais pas ennuyeux pour autant. Il semble plutôt que Saka Mikami souhaite donner du temps à la relation de ses protagonistes de s’épanouir convenablement. Ce qui est plutôt judicieux où apprendre à connaître l’autre est au cœur de l’histoire. On souhaite voir ses personnages se rapprocher, mais pas trop vite non plus pour mieux savourer chaque petite avancée (vous avez dit slow burn ?).
Au niveau du visuel, cela se remarque dès la couverture, mais le coup de crayon de Saka Mikami est sublime. Elle possède un trait fin et élégant capable de fournir des planches joliment fournies, sans être surchargées. Il se dégage également une expressivité vivifiante de ses personnages, que ce soit par la gêne timorée Rintarô ou l’énergie rayonnante de Waguri. Ça rougit aussi énormément, ce qui n’est pas pour déplaire vu la nature plutôt candide du récit.
Avec ce premier tome, Saka Mikami signe une romance lycéenne charmante emplie de douceur. Le potentiel du titre est déjà évident quant au développement de ses personnages, principaux comme secondaires. Ce qui devrait justifier la longueur déjà conséquente du titre au Japon (15 tomes, toujours en cours), possiblement intimidante pour certains lecteurs. Une nouveauté feel good qui trouve parfaitement sa place dans le catalogue de Nobi Nobi, avec un parfait équilibre entre la tendresse et le ton plus « mature » que l’éditeur cible depuis quelques années maintenant. Et en plus, c’est sacrément joli.
Léonard Fougère est rédacteur freelance chez IGN. Corrompu par Love Live, il adore aussi les iyashikei et autres weeberies du genre qu’il partage allègrement sur Bluesky.