Vittersbourg
Vittersbourg | |
Église Saint-Georges. | |
Héraldique |
|
Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Moselle |
Arrondissement | Sarrebourg-Château-Salins |
Intercommunalité | Communauté de communes du Saulnois |
Maire Mandat |
Gilbert Rostoucher 2020-2026 |
Code postal | 57670 |
Code commune | 57725 |
Démographie | |
Gentilé | Vttersbourgeois, Vitterbourgeoises |
Population municipale |
337 hab. (2021 ) |
Densité | 47 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 57′ 03″ nord, 6° 55′ 46″ est |
Altitude | Min. 218 m Max. 253 m |
Superficie | 7,13 km2 |
Type | Commune rurale à habitat dispersé |
Unité urbaine | Hors unité urbaine |
Aire d'attraction | Hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton du Saulnois |
Législatives | Quatrième circonscription |
Localisation | |
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Vittersbourg est une commune française située dans le département de la Moselle, en région Grand Est.
Géographie
[modifier | modifier le code]Le village de Vittersbourg est situé en Lorraine germanophone dans la vallée de l'Albe, non loin de la frontière linguistique mosellane, à 6 km au nord-est d’Albestroff.
Accès
[modifier | modifier le code]Communes limitrophes
[modifier | modifier le code]Hydrographie
[modifier | modifier le code]La commune est située dans le bassin versant du Rhin au sein du bassin Rhin-Meuse. Elle est drainée par le ruisseau du Papillon et le ruisseau Engengraben[Carte 1].
Climat
[modifier | modifier le code]En 2010, le climat de la commune est de type climat des marges montargnardes, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 890 mm, avec 12,1 jours de précipitations en janvier et 9,4 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Kappelkinger_sapc », sur la commune de Kappelkinger à 3 km à vol d'oiseau[3], est de 10,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 772,6 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,8 °C, atteinte le ; la température minimale est de −19,6 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
[modifier | modifier le code]Typologie
[modifier | modifier le code]Au , Vittersbourg est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
[modifier | modifier le code]L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (76,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (42,6 %), prairies (20,8 %), forêts (18,9 %), terres arables (12,9 %), zones urbanisées (4,7 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
[modifier | modifier le code]- Witerborch (1343), Vitersberg et Vittersberg (1559), Witersburg (1594), Vitersbourg (1793), Witersbourg (1801), Wittersburg (1871-1918).
Histoire
[modifier | modifier le code]Des origenes à la fin du duché de Lorraine en 1766
[modifier | modifier le code]L'origene du village n'est pas connue. Selon Lepage[13], la plus ancienne mention du village se trouve dans une charte de 1343.
Vittersbourg fit sans doute initialement partie du comté de Marimont (Mörsberg)[14].
Du Moyen Âge au XVIIIe siècle, Vittersbourg fit partie du duché de Lorraine, État souverain relevant du Saint-Empire romain germanique. Le village dépendait de la prévôté d'Insming[15] et de la châtellenie de Marimont dans le bailliage d'Allemagne[16].
La guerre de Trente Ans qui dévasta toute la Lorraine n’épargna pas le village de Vittersbourg, qui semble avoir été entièrement détruit en 1633[15].
Sur le plan religieux, Vittersbourg resta pendant des siècles une simple annexe de la paroisse catholique d’Insming. Après des décennies de négociations, les habitants de Vittersbourg obtinrent enfin que leur église soit érigée en paroisse en 1747.
L'annexion à la France (1766-1871)
[modifier | modifier le code]Conformément aux dispositions du traité de Vienne de 1738, le duché de Lorraine perd son indépendance et est annexé au royaume de France en 1766 après le décès du duc Stanislas Leszczyński. Le village de Vittersbourg devient français et est alors rattaché à la province de Lorraine, née de la fusion des Trois-Évêchés (annexés de facto au royaume depuis 1552) et des anciens duchés nouvellement acquis.
Le découpage de la province de Lorraine en départements en 1790 fait fi aussi bien des liens historiques de ses territoires que de la frontière linguistique mosellane. Le vœu formulé par l'assemblée de réduction de Sarreguemines de créer un département lorrain de langue allemande n’a pas été retenu[17]. La commune se voit ainsi rattachée au canton d'Albestroff, autrefois siège d'une châtellenie épiscopale, dans le département de la Meurthe, qui était majoritairement francophone.
L’annexion à l’Allemagne et le Reichsland (1871-1919)
[modifier | modifier le code]En 1871, Vittersbourg est annexée à Empire allemand en vertu du traité de Francfort. Le village fait alors partie du district de Lorraine, l’un des trois districts administratifs de l'Alsace-Lorraine et adopte l'orthographe allemande Wittersburg.
En 1914, la mobilisation des soldats du Reichsland s’opéra dans l’ordre et le calme, les défections furent rares ; seuls quelques centaines de mobilisables proches de la frontière s’enfuirent en France plutôt que de se battre pour le Kaiser[18]. Le drame de ces Malgré-nous de la Grande-Guerre, dont beaucoup perdirent la vie sur les champs de bataille, est rarement évoqué.
Le rattachement à la France et la Seconde Guerre mondiale
[modifier | modifier le code]Conformément à l’article 27 du traité de Versailles, Vittersbourg est réunie à la France en 1919. Le village reprend son orthographie française et est rattaché au nouveau département de la Moselle qui adopte les limites administratives du district de Lorraine.
À la suite de l'offensive allemande à l’Ouest du , les habitants sont évacués en toute hâte le à Châteldon dans le Puy-de-Dôme[19] et forcés d’abandonner sur place leurs biens et leur bétail.
À leur retour en , les réfugiés retrouvent un village dévasté et pillé. L'église, dont le clocher pouvait servir d'observatoire, a été détruite par des bombes incendiaires allemandes les 12 et [20]. Le département de la Moselle a été entretemps occupé par l’Allemagne et annexé de facto au troisième Reich qui l’a incorporé au Gau Westmark.
Le , le Gauleiter Josef Bürckel promulgua l'ordonnance instituant le service militaire obligatoire pour les Mosellans, en violation du droit international. La situation était cependant bien différente de celle de 1914 et nombreux furent les jeunes Alsaciens-Lorrains qui refusèrent de se battre pour le troisième Reich.
En 1943, quatorze jeunes réfractaires et déserteurs Malgré-nous de Vittersbourg rejoignirent une cinquantaine de prisonniers russes et serbes évadés d’un camp de Sarralbe et se réfugièrent dans la forêt du Muhlwald[21].
Le , le village fut une première fois fouillé sans succès par une unité allemande. Une deuxième fouille, encore plus brutale, menée le ne permit pas davantage de retrouver les réfractaires, mais par mesure de représailles onze parents de ces Malgré-nous furent internés au camp de la Brême d'Or à Sarrebruck. Ce n'était que la première étape d’un long calvaire qui devait se poursuivre à partir de début à Sachsenhausen pour les hommes et à Ravensbrück puis Oranienburg-Sachsenhausen pour les femmes[22].
Alors que la bataille de Metz venait de commencer, les Allemands lancent du 21 au une nouvelle action[23]. Lors d'une battue dans la forêt le , un des jeunes maquisards, Eugène Blanchard, fut abattu. Les treize survivants ne purent cependant être capturés. Dans la nuit du 22 au , les maquisards du Muhlwald commirent un attentat près d’Insming sur la ligne de chemin de fer de Bénestroff à Sarralbe. Les Allemands menacèrent alors de pendre dix otages et d'incendier les maisons du village s'ils refusaient de se rendre. Devant cette menace, les treize maquisards sortirent de leurs cachettes le et se rendirent à l'occupant. Transférés à la prison militaire de Torgau, ils furent jugés par un tribunal militaire et condamnés à de lourdes peines. Deux d'entre eux moururent peu après leur libération en mai et .
Deux mois plus tard, en , la commune fut enfin libérée par les troupes américaines. Sur les vingt sept habitants du village qui avaient été au total déportés ou emprisonnés, sept n'ont pas survécu. Il faut ajouter à ces victimes de la déportation les cinq habitants du village tués par faits de guerre et le fusillé de la forêt du Muhlwald[24]. Village martyr, la commune est citée à l'Ordre de la Nation le .
Politique et administration
[modifier | modifier le code]Démographie
[modifier | modifier le code]L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[26].
En 2021, la commune comptait 337 habitants[Note 2], en évolution de −9,41 % par rapport à 2015 (Moselle : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Économie
[modifier | modifier le code]Culture locale et patrimoine
[modifier | modifier le code]Lieux et monuments
[modifier | modifier le code]- Passage d'une voie romaine.
- Ferme à pans de bois datant du XVIIIe siècle, fortement remaniée en 1826 et inscrite aux Monuments Historiques en 1992.
Édifices religieux
[modifier | modifier le code]- Église Saint-Georges satant de 1747, détruite en 1940, remplacée par une église en 1955 avec un clocher de 1847.
- Grotte de Lourdes édifiée par les habitants de la commune en 1930. Fête religieuse célébrée tous les ans en l'honneur de la nativité de la Sainte Vierge, le premier dimanche de septembre avec retraite aux flambeaux à travers les rues du village.
Personnalités liées à la commune
[modifier | modifier le code]Héraldique
[modifier | modifier le code]Blason | D'or à la tour donjonnée de gueules, issant d'une champagne crénelée du même, et sommée d'un étendard d'argent à la fasce de gueules. |
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Détails | Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes et cartes
[modifier | modifier le code]- Notes
- Les records sont établis sur la période du au .
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
- Cartes
- « Réseau hydrographique de Vittersbourg » sur Géoportail (consulté le 29 juillet 2022).
- IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).
Références
[modifier | modifier le code]- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Vittersbourg et Kappelkinger », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France « Kappelkinger_sapc », sur la commune de Kappelkinger - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Station Météo-France « Kappelkinger_sapc », sur la commune de Kappelkinger - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le ).
- « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le ).
- « La grille communale de densité », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Insee, « Métadonnées de la commune de Vittersbourg ».
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Insee, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
- Henri Lepage, Dictionnaire topographique du département de la Meurthe, Paris, 1862.
- (de) Die Alten Territorien des Bezirkes Lothringen nach dem Stande vom 1. Jan. 1648. I. Theil, Strasbourg, 1909, p. 241.
- Jean Houpert, La Prévôté d’Insming : repeuplement et restauration d’un canton lorrain après la guerre de Trente ans, Éditions Naaman, Sherbrooke, 1975.
- Henri Hiegel, Le bailliage d'Allemagne de 1600 à 1632. Tome 1. L’administration, la justice, les finances et l’organisation militaire, Sarreguemines, Éditions Pierron, 1961.
- Jean-Louis Masson, Histoire administrative de la Lorraine, Éditions Fernand Lanore, Paris, 1982, p. 139.
- François Roth, Alsace Lorraine histoire d’un « pays perdu » de 1870 à nos jours, Place Stanislas Éditions, 2010, (ISBN 978-2-355-78050-9).
- Henri Hiegel, La drôle de guerre en Moselle Tome I, Éditions Pierron, 1983, (ISBN 2-7085-0019-8).
- Jean Gerault, Fernand Wilhelm, 1940. L'église de Vittersbourg victime de la guerre, Le pays d'Albe, revue de la société d'histoire régionale les amis du pays d'Albe, N° 40, 2010.
- Henri Hiegel, L’enrôlement des Mosellans dans le R.A.D. et la Wehrmacht de 1940 à 1945, Académie nationale de Metz, 1982.
- Témoignage de Marthe Gaertner, déportée.
- Cédric Neveu, La Gestapo en Moselle, éditions Serpenoise, Metz 2012, p. 264-265, (ISBN 978-2-87692-921-0).
- Erika Wagner, Vittersbourg sous l'occupation allemande, Le pays d'Albe, revue de la société d'histoire régionale les amis du pays d'Albe, N° 42, 2012.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.