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reQu’il s’agisse des haricots, lentilles, pois chiches et petits pois que nous connaissons tous ou de variétés moins connues comme le lupin ou le haricot adzuki, les légumineuses sont porteuses de multiples bienfaits pour la santé des sols et contribuent à une alimentation saine. © FAO/Pedro Costa Gomes
Ces légumes secs sont les graines séchées de légumes cultivés pour l’alimentation humaine et animale. On les appelle légumineuses, et comme vous le savez peut-être, elles recèlent un potentiel de transformation de nos systèmes agroalimentaires.
Riches en couleur et en saveur, petites mais énergétiques, les légumineuses sont représentées par des espèces bien connues: haricots, lentilles, pois chiches et petits pois, mais comprennent aussi les espèces moins connues que sont par exemple les lupins et les haricots adzuki.
Non content de renforcer notre sécurité sanitaire et notre nutrition, les légumineuses ont aussi pour vertu de nourrir les sols et d’être bénéfiques à l’environnement.
Ce 10 février, Journée internationale des légumineuses, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) met en exergue le potentiel d’améliorer la santé des sols et l’équilibre de notre alimentation que recèlent ces petites graines aux puissantes vertus.
Les quatre voies par lesquelles les légumineuses nourrissent les sols qui nous nourrissent:
1. Les légumineuses fabriquent des nutriments essentiels pour les sols
Il est bien connu que la bonne santé des sols contribue à produire des aliments sains et nutritifs. Mais saviez-vous que les légumineuses améliorent aussi la santé des sols par leur apport et leur mobilisation de nutriments comme l’azote, le phosphore et les micronutriments?
Les légumineuses tirent de l’atmosphère plus de 60 pour cent de leur azote. Cet azote se retrouve ensuite dans le sol, ce qui permet à ces légumes de le partager avec les cultures environnantes, et de réduire ainsi la nécessité de recourir à des engrais chimiques. Cette aptitude exceptionnelle des légumineuses est désignée comme fixation biologique de l’azote, processus par lequel l’azote atmosphérique est transformé en ammoniac, qui n’est autre que de l’azote sous forme assimilable par les plantes.
Le phosphore est un autre nutriment des sols, très nécessaire mais qui fait souvent défaut. Son rôle est de convertir l’énergie du soleil pour la mettre au service de la croissance des végétaux. Or le phosphore n’est souvent présent qu’en petites quantités, et même ainsi, il peut ne pas se présenter sous une formule chimique assimilable. Ce qui explique que les agriculteurs ajoutent des engrais minéraux qui viennent compenser cette insuffisance.
Les légumineuses ont la capacité naturelle de mobiliser le phosphore et d’autres nutriments et micronutriments indispensables aux sols, ce qui peut contribuer à de meilleurs rendements des cultures et à des récoltes plus abondantes. Conscients de cela, la FAO et son Partenariat mondial sur les sols promeuvent la plantation de légumineuses en rotation avec des cultures de base afin d’enrichir les sols et de permettre la production de denrées alimentaires plus nutritives. C’est ainsi qu’au Bangladesh, la FAO a promu la culture du haricot mung en rotation avec la riziculture. Ce projet vise à lutter contre la «faim cachée», soit une carence en micronutriments qui survient malgré une consommation de calories quotidienne suffisante. Cette carence est répandue dans les populations de nombreux pays.
À gauche/en haut Les légumineuses procurent et mobilisent au profit des sols les nutriments que sont l’azote et le phosphore, et des micronutriments, contribuant ainsi à améliorer les rendements des cultures. ©FAO/Matteo Sala. À droite/en bas: Au Banglade
2. Les légumineuses contribuent au maintien de la biodiversité des sols
Les sols recèlent 50 pour cent de la biodiversité de notre planète. En règle générale, un sol sain contient des vers de terre, des nématodes, 20 à 30 espèces d’acariens, 50 à 100 espèces d’insectes, des centaines d’espèces de champignons et des milliers d’espèces de bactéries et d’actinomycètes. Cela constitue la biodiversité des sols: divers organismes vivant en interaction, qui assurent des services indispensables comme le cycle des nutriments, le stockage du carbone des sols et celui des émissions de gaz à effet de serre.
Lorsqu’elle est maintenue dans son intégrité, la biodiversité des sols non seulement assure à l’écosystème une meilleure résistance et une plus grande résilience face aux perturbations et au stress mais améliore aussi son aptitude à endiguer les maladies. C’est dans ce processus que les légumineuses interviennent. Celles-ci permettent en effet d’augmenter la quantité et la diversité de la microfaune du sol. L’augmentation de la quantité de microbes a pour effet d’activer le recyclage des nutriments et la régulation de la matière organique du sol, ce qui accroît la biodiversité de ce dernier.
Au lieu de faire un usage abusif ou excessif de produits agrochimiques, susceptible d’entraîner une dégradation de l’environnement, les légumineuses qu’on utilise dans les systèmes de rotation des cultures aident à endiguer et à combattre les organismes nuisibles et les maladies.
3. Les légumineuses améliorent la structure des sols
Ce qu’on nomme structure du sol est la manière dont les particules de sable, de limon et d’argile sont assemblées. Une bonne structure se caractérise par un sol meuble et aéré, où les racines présentes sont bien réparties. Mais si le sol est tassé, les mottes de terre difficiles à désagréger, la structure du sol sera médiocre.
La production de légumineuses, dont les légumes secs, améliore la structure des sols. Elle offre des avantages de long terme, dont l’un est l’augmentation de la porosité des sols et de leur cohésion, ce qui concourt à leur capacité de rétention de l’eau et à leur aération. De plus, la profondeur des systèmes racinaires des légumineuses et leur longue durée de croissance ont un effet améliorant sur la structure des sols.
Les légumineuses et les sols forment un duo dynamique dont le rôle est fondamental dans la production d’aliments nutritifs, l’enrichissement de l’agrobiodiversité, l’atténuation du changement climatique et le renforcement des moyens de subsistance. © FAO/Samuel Aranda
4. Les légumineuses contribuent à atténuer les changements climatiques et à s’adapter à leurs effets
Grâce à leur capacité de mobiliser des nutriments essentiels pour les sols, les légumineuses peuvent aider à réduire l’usage des engrais chimiques et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre, facteurs importants du changement climatique. Elles favorisent également le développement des racines, ce qui stimule le piégeage du carbone et contribue à l’atténuation du changement climatique.
En outre, grâce à leur grande diversité génétique, il est possible de sélectionner et d’obtenir certaines variétés plus résistantes aux aléas climatiques. Dans les zones où l’eau est moins présente, en particulier lorsque le stress thermique affecte les cultures, ces variétés de légumineuse peuvent aider les agriculteurs.
La culture d’au moins une variété de légumineuse intercalée avec une culture céréalière permet de mieux adapter les champs agricoles aux difficultés climatiques (sécheresse, par exemple). Ce modèle a déjà fait ses preuves en Tanzanie, où l’on cultive sur une même parcelle des céréales (maïs, sorgho), des légumineuses (haricots) et des fruits à coque (arachide).
Le duo dynamique que composent les légumineuses et les sols assurent un rôle fondamental dans la production d’aliments nutritifs, l’enrichissement de l’agrobiodiversté, l’atténuation du changement climatique et le renforcement des moyens de subsistance.
Les légumineuses procurent aux sols des nutriments essentiels, lesquels à leur tour nous procurent des aliments dont les nutriments nous sont indispensables, ce qui concourt à une alimentation plus saine.
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