Haïder al-Abadi
Haïder al-Abadi, né le à Bagdad, est un homme d'État irakien. Vice-président du Conseil des représentants[1] en 2014, il est Premier ministre de 2014 à 2018. Il est membre du Parti islamique Dawa.
Haïder al-Abadi حيدر العبادي | ||
Haïder al-Abadi en 2017. | ||
Fonctions | ||
---|---|---|
Premier ministre d'Irak | ||
– (4 ans, 1 mois et 17 jours) |
||
Président | Fouad Massoum Barham Salih |
|
Gouvernement | al-Abadi (en) | |
Prédécesseur | Nouri al-Maliki | |
Successeur | Adel Abdel-Mehdi | |
Ministre des Communications | ||
– (9 mois) |
||
Prédécesseur | Autorité provisoire de la coalition | |
Successeur | Mohammed Ali Hakim | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Haider Jawad al-Abadi | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Bagdad (Irak) | |
Nationalité | irakienne | |
Parti politique | Parti islamique Dawa | |
Diplômé de | Université de Bagdad Université de Manchester |
|
Religion | Islam chiite | |
|
||
|
||
Premiers ministres d'Irak | ||
modifier |
Biographie
modifierMembre du Parti islamique Dawa, mouvement d'opposition chiite interdit sous le régime de Saddam Hussein, il passe la plus grande partie de cette période en exil. En 1981, il obtient un doctorat en ingénierie électrique et électronique à l'université de Manchester. Il déclare que deux de ses frères ont été arrêtés et exécutés et qu'un troisième frère a été arrêté et emprisonné pendant dix ans au début des années 1980 pour leur appartenance au Parti islamique Dawa[2].
Haïdar Al-Abadi,a occupé le portefeuille du ministère des communications du gouvernement intérimaire après le renversement de Saddam Hussein en 2003. Puis en 2006, il a été élu au Parlement irakien. Il y a tout d'abord présidé la commission de l'économie, de l'investissement et de la reconstruction, puis celle des Finances. Avant d'être nommé Premier ministre il était vice-président du Parlement depuis [3].
Premier ministre
modifierGouvernance
modifierLe , à la suite de la démission de Nouri al-Maliki, Haïder al-Abadi est nommé Premier ministre de l'Irak[4].
La démission de Nouri al-Maliki est bien accueillie par les sunnites qui lui reprochaient sa politique sectaire. Dès le , avant même la formation du nouveau gouvernement, les chefs des tribus sunnites rebelles de la province d'Anbar se déclarent prêts à coopérer sous conditions avec son successeur Haïder al-Abadi[5].
Une des premières décisions du nouveau Premier ministre est de mettre fin aux poursuites judiciaires intentées contre des journalistes par le gouvernement précédent[6].
La principale préoccupation du gouvernement irakien reste la guerre civile contre l'État islamique. Les forces irakiennes et les milices pro-gouvernementales (peshmergas kurdes et Hachd al-Chaabi principalement chiites) remportent quelques succès, comme la reprise de Tikrit, mais sans avantage décisif.
À partir du , des manifestations populaires contre la corruption, soutenues par le clergé chiite, éclatent à Bagdad et amènent le Parlement à voter, le , une série de réformes réduisant la corruption et le gaspillage des ressources publiques. Entre autres, les trois postes de vice-président, les trois de vice-Premier ministre et plusieurs ministères et administrations excédentaires sont supprimés[7]. Cependant, en , plusieurs réformes promises par le gouvernement n'étaient toujours pas entrées en application : abolition des trois postes de vice-président, création d'une Garde nationale, amnistie partielle des prisonniers politiques[8].
Le , après des manifestations à Bagdad, il propose un nouveau gouvernement, qui doit ensuite être approuvé par le Parlement[9]. Le 15 août, le Parlement approuve partiellement le remaniement[10].
Le , il annonce la fin de la guerre contre l'Etat islamique et la victoire de l'Irak dans ce conflit contre l'EI[11],[12].
En 2018, al-Abadi est jouit d'un taux de popularité élevé de la part de la communauté sunnite[13]. Ainsi, pour Rend al-Rahim, ancienne ambassadrice de l'Irak à Washington, « Haïder al-Abadi a montré des signes d'ouverture à [l'] intention » des Arabes sunnites[14].
Formation du gouvernement de 2014
modifierLe , après avoir été désigné par l'alliance nationale irakienne, coalition majoritaire au conseil des représentants comme candidat au poste de Premier ministre au détriment du sortant Nouri al-Maliki, le président Fouad Massoum le charge de former un nouveau gouvernement[15].
Le nouveau gouvernement, présenté au parlement le , compte des représentants des principales communautés et formations politiques du pays :
- Vice-Premiers ministres : Hoshyar Zebari, un Kurde, Saleh al-Mutlaq, un sunnite, et Baha Araji (en), un Chiite.
- Ministre du Pétrole : Adel Abdel-Mehdi du Conseil suprême islamique irakien, Chiite.
- Ministre des Affaires étrangères : Ibrahim al-Jaafari, ancien Premier ministre, du Parti islamique Dawa, chiite.
- Ministre des Finances : Rowsch Schaways, un Kurde du Parti démocratique du Kurdistan[16].
- Ministre de la Défense : non pourvu le poste sera attribué en à Khaled al-Obaidi, un Sunnite, membre du groupe Itihad al-Quwa al-Wataniyah.
- Ministre de l'Intérieur : non pourvu le poste sera attribué en à Mohammed al-Ghabbane, un Chiite[17].
Par ailleurs, le Parlement élit comme vice-présidents de la République Nouri al-Maliki, Premier ministre sortant, Usama al-Nujayfi (en), ancien président du Parlement, et Iyad Allaoui, ancien Premier ministre[16].
Formation du gouvernement de 2016
modifierDurant l'été 2015, Haïdar al-Abadi doit faire face à de grandes manifestations de mécontentement et,en , il lui est demandé de former un nouveau gouvernement rapidement[18]. Faisant face à un ultimatum de 45 jours, il choisit de proposer un nouveau gouvernement dont les nouveaux vice-présidents de la République sont M. Oussama al-Nujaïfi, M. Nouri al-Maliki, M. Iyad al-Allaoui
Les principaux ministres du nouveau gouvernement sont :
- Ministre des Affaires étrangères : Ibrahim al-Jaafarii[19]
- Ministre de la Défense : Arfan al-Hayali
- Ministre de l’Intérieur : Qassim al-Araji
- Ministre du Pétrole : Jabbar Ali Hussein Alluaibi
- Ministre de l’Électricité: Qasim al-Fahdaoui
- Ministre de la Justice : Haïder al-Zamili
Élections législatives de 2018
modifierPour les législatives de 2018, il mène une liste concurrente à celle de son prédécesseur Nouri al-Maliki[20]. Soutenant les sanctions américaines contre l'Iran, cette décision met à mal ses chances de se maintenir au pouvoir[21].
Le , le Mouvement sadriste et la l'Alliance Fatah, arrivés en tête des élections législatives, appellent à sa démission après des émeutes à Bassorah[22],[23].
Il quitte officiellement son poste de Premier ministre le et est remplacé par Adel Abdel-Mehdi.
Notes et références
modifier- « Irak : le Premier ministre veut « rapidement » former un gouvernement ouvert », sur lesechos.fr,
- « Qui est Haïdar Al-Abadi, le nouveau premier ministre irakien ? », lemonde.fr, (consulté le )
- « Qui est Haïdar Al-Abadi, le nouveau premier ministre irakien ? », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- Le Point, magazine, « Irak : Haïdar al-Abadi, nouveau Premier ministre », Le Point, (lire en ligne, consulté le )
- Reuters : Irak-Les sunnites d'Anbar prêts à coopérer avec Al Abadi
- "Le Premier ministre irakien annule les plaintes de l’ancien gouvernement contre les médias", Reporters sans Frontières, 19 décembre 2014
- En Irak, le Parlement sous pression de la rue vote des réformes anticorruption", Le Monde, 11 août 2015
- « Pour le président irakien, 'des frappes russes ne sont pas envisagées pour le moment' », Le Monde, 22 octobre 2015
- « Le premier ministre irakien propose un gouvernement de technocrates », sur Le Monde.fr (consulté le )
- « Irak: le Parlement finit par valider un remaniement du gouvernement - Moyen-Orient - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Le Premier ministre irakien Abadi annonce que l'Irak est "libéré" de l'organisation État islamique - France 24 », France 24, (lire en ligne, consulté le )
- « L’Irak estime la victoire contre l’organisation Etat islamique acquise », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
- Julie KEBBI, avec agences, « Abadi se rapproche du Hachd el-Chaabi pour les législatives - Julie KEBBI, avec agences », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
- Juliette RECH, « Élections irakiennes : une fenêtre d’opportunité pour les sunnites ? - Juliette RECH », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
- « Irak: Haïdar al-Abadi chargé de former le nouveau gouvernement », sur 20minutes.fr,
- « Le Parlement irakien approuve le gouvernement d'Al-Abadi », Radio Canada,
- L'Irak se dote enfin de ministres de l'intérieur et de la défense, Le Monde, 18 octobre 2014
- « Le Premier ministre Irakien sommé de présenter un nouveau gouvernement d'ici le 31 mars », VOA, (lire en ligne, consulté le ).
- « Composition du gouvernement de la République d’Irak », sur La France en Irak (consulté le ).
- « Victorieux contre l'EI, Abadi tête de liste aux législatives », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
- Le Point, magazine, « En Irak, l'ex-Premier ministre se dit prêt à revenir au pouvoir », sur Le Point (consulté le )
- « Irak: les deux principales listes au Parlement réclament la démission du Premier ministre », sur L'Orient-Le Jour (consulté le )
- Irak : le gouvernement empêtré dans une crise politique, la contestation se poursuit à Bassora, article sur le site lemonde.fr, daté du 8 septembre 2018.