ILLIMITÉ
FLORENCE CESTAC PATER AUSTÈRE
Elle est l’une des deux seules femmes lauréates du Grand Prix de la ville d’Angoulême. Florence Cestac manie l’humour salvateur pour mieux railler les affres du féminin et la vie des Français moyens. Avortements clandestins, injonctions liées à la maternité, harcèlement sexuel au travail: voilà une trentaine d’années que l’auteure du « Démon de midi » défriche, l’air de rien, le terrain féministe. Dans son nouvel album, elle remonte enfin à l’origine du mâle pour raconter sa jeunesse à l’ombre d’un père autoritaire. Rencontre dans son appartement coloré et enfantin avec vue sur… le cimetière Montparnasse. Ambiance.
Paris Match. Le titre de votre album est ironique. Ce modèle familial français, cette famille formidable, est en réalité terriblement sexiste…
Oui, l’idée m’est venue au moment des manifs contre le mariage pour tous. Je voulais démontrer qu’un papa et une maman, c’est pas toujours la panacée. La première phrase du livre, c’est mon père qui lance: “Si je me suis marié, c’est pour me faire servir!” et toute la BD est comme ça. Ma mère aurait aimé travailler, mais il lui disait: “Tu en es incapable, ma pauvre fille.” Mon père a eu trois enfants et aucun ne l’a jamais intéressé. C’était ma mère qui s’occupait de nous. Dans les années
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