ILLIMITÉ
Cosaques : une éternelle quête d’autonomie
Quand vous rédigerez ces pactes, veuillez, Votre Excellence, veiller vous-même attentivement à ce qu’ils ne contiennent rien (…) d’indigne ou de nuisible à nos antiques droits et libertés ». Nous sommes en 1654 et ce message adressé par une communauté cosaque à son chef sacré, Bohdan Khmelnytsky, n’évitera pas le pire. La suite prouvera en effet que l’Excellence avait manqué de discernement en pactisant avec la Moscovie. Une alliance qui faisait suite à plusieurs années de guerre contre les armées polonaises, moult cessez-le-feu et pourparlers infructueux. Quand le chef cosaque ne pensait obtenir ainsi qu’un soutien temporaire, le tsar Alexis Ier y voyait, lui, le moyen de sceller à son territoire le rattachement de terres ukrainiennes dont il s’estimait l’héritier légitime. De ce marché de dupe allaient naître des changements d’allégeance en cascade, qui mettraient fin aux libertés des Cosaques. L’histoire se répète…
À l’époque, l’Ukraine formait un territoire centré autour d’un fleuve, le Dniepr, qui situé aux confins méridionaux de la Pologne-Lituanie était en contact avec le khanat de Crimée au sud, et à l’est avec la Moscovie. La présence des Cosaques, à la fois brigands et sentinelles (voir encadré « Mais qui sont ces siècle : d’abord organisés autour de petits campements, ils s’étaient ensuite installés dans des villes fortifiées, au sud de Kiev et jusqu’à Tcherkassy. L’éclatement de l’empire turco-mongol de la Horde d’or, d’où était issu le khanat de Crimée, contribua à l’essor de leurs communautés. explique Laurent Tatarenko (Institut d’histoire moderne et contemporaine, CNRS-Paris).
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