Abou Qurra
Abou Qurra (arabe: أبو قرة اليفريني, أبو قرة المغيلي) ou Corra, K'rra est le chef des deux tribus de Banou Ifren et de Maghila qui l'ont Proclamé imam de Tlemcen[1]. Il s'oppose aux Omeyyades et Abbassides
Abū Qūrrā (ar)أبو قرة (ber)ⴰⴱⵓ ⵇⵓⵔⴰ | |
Allégeance | Dynastie Ifrénides |
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Grade | Chef des Banou Ifren
Chef des Maghila |
Faits d'armes |
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Autres fonctions |
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Ce personnage mal connu est le fondateur du kharidjisme sufrite en Afrique du Nord[2] et du royaume sufrite de Tlemcen. Vers 736, Abou Qurra professe cette doctrine aux Zénètes et aux berbères et se voit désigner comme imam et comme chef[3].
Biographie
modifierEn 765, après la mort de Khaled ibn Hamid, Abou Qurra est proclamé calife c'est-à-dire souverain spirituel et temporel par les membres de sa tribu[4] qui avait pris le pouvoir dans tout le Maghreb central[3].
Entre 767 à 776, il parvient à conquérir la majorité de l'Ifriqiya à la tête d'une armée de plus de 350 000 cavaliers selon Ibn Khaldoun[5].
Il prend d'abord Tobna à la tête de 40 000 cavaliers[6]et fantassins, ainsi que 6000 ibadites menés par Ibn Rustom et des troupes Sanhaja puis assiège la ville de Kairouan en Tunisie. Toutes les tribus Berbères sont alors placées sous son commandement[3]. Ibn Rustom, qui avait comme épouse une femme des Banou Ifren et se trouvant être le seul Persan de cette armée, se voit également proclamé imam par les Banou Ifren et leurs voisins les Maghila [3],[1]. Vers 778, ce dernier remplace Abou Qurra et fonde le royaume de Tahert. Il saisit alors les biens en possession des Abbassides et fait tuer Ibn Hafs al-Azdi (surnommé Hezarmard[3] durant le siège de cette ville[7]. Abou Qurra et les Banou Ifren se retirent après cette victoire pour retourner dans leur royaume de Tlemcen. Après cette victoire, Abu Qurra abandonne le kharidjisme et le pouvoir en raison des divisions internes des berbères[3].
Fondateur de la ville d'Agadir (Tlemcen)
modifierAgadir (actuelle Tlemcen) fut fondé par Abou Qurra le calife de la tribu des Banou Ifren en 790. Agadir devient la capitale des berbères sufrites. Abou Qurra invite Idriss Ier à séjourner à Agadir. La ville fut construite sur les ruines de la ville romaine de Pomaria[8],[9].
Conséquence
modifierEn réaction au siège de Kairouan, Yazid ibn Hatem envahit le Maghreb et fait châtier ses habitants[3] : les Banou Ifren perdront des centaines de milliers de cavaliers dans cette nouvelle guerre[3] contre les Omeyyades et les Abbassides[10],[11]. Ces derniers se retrouvent privés des meilleurs dresseurs de chevaux à cause de l'entreprise d'Abou Qurra[12],[13].
Il faut attendre 50 ans pour que la deuxième plus grande révolte kharidjite menée par Abu Yazid de la tribu des Banou Ifren voie le jour pour combattre et mettre fin aux Fatimides[3].
Notes et références
modifier- (en) Jamil M. Abun-Nasr, A History of the Maghrib in the Islamic Period, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-316-58334-0, lire en ligne)
- Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par Baron Slane, éd. Berti, Alger, 2003, pp. 848-849
- Ibn Khaldoun, op. cit.
- William J.T. Brown, Kharijite political influences in medieval Berbery, éd. Université du Wisconsin, Madison, 1963
- Ibn Khaldoun, op. cit., p. 847
- Mahfoud Kaddache, L'Algérie médiévale, éd. Enal, Alger, 1992, p. 29
- Ibn Khaldoun, op. cit., pp. 848-849
- La médina de Tlemcen: l’héritage de l’histoire, Fouad Ghomari
- In un mondo che assiste passivo alla globalizzazione di "usi", "tendenze" e "prodotti" imposti da poche lobbies e da poche grandi Potenze; in un mondo in cui parossisticamente, allo sviluppo della tecnologia multimediale finalizzata all'incremento
- Ibn Khaldoun, op. cit., p. 2
- Mahfoud Kaddache, op. cit.
- Idrīsī (trad. Reinhart Pieter Anne Dozy, Michael Jan de Goeje), Description de l'Afrique et de l'Espagne, Leyde, Brill, (lire en ligne), p. 102
- Mémoires de la Société de géographie de Genève, tome IV, imprimerie Ramboz et Schuchardt, Genève, 1864, p. 46
Annexes
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- Lucien Golvin, Le Magrib central à l'époque des Zirides. Recherches d'archéologie et d'histoire, éd. Gouvernement général de l'Algérie, Alger, 1957
- Gabriel Monod, Revue historique, éd. Presses universitaires de France, Paris, 1876
- Mohamed Talbi, L'Émirat aghlabide. 184-296/800-909. Histoire politique, éd. Faculté des lettres, Tunis, 1966
Bibliographie
modifier- Ibn Khaldoun, Histoire des Berbères, traduit par William Mac Guckin de Slane, éd. Berti, Alger, 2003 (ISBN 9961-69-027-7) édité erroné