Hassan ben Mohammed
Moulay Hassan[1] (en arabe : الحسن بن محمد en berbère : ⵍⵃⴰⵙⴰⵏ ⵓ ⵎⵓⵃⵎⵎⴷ), dit ultérieurement Hassan Ier (en arabe : الحسن الأول), né en à Fès et mort le à Tadla, est un sultan alaouite du Maroc, qui a régné du à sa mort le [2].
Hassan I الحسن الأول ⵍⵃⴰⵙⴰⵏ ⵓ ⵎⵓⵃⵎⵎⴷ | |
Le sultan Moulay Hassan en 1873. | |
Titre | |
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Sultan du Maroc | |
– (20 ans, 8 mois et 22 jours) |
|
Prédécesseur | Mohammed ben Abderrahmane |
Successeur | Moulay Abdelaziz |
Biographie | |
Dynastie | Alaouite |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Fès |
Date de décès | |
Lieu de décès | Tadla |
Sépulture | Dar el-Makhzen, Rabat |
Nationalité | Marocaine |
Père | Mohammed IV |
Mère | Lalla Safiya bint Maimun bin Mohammed al-Alaoui |
Conjoint | Parmi d'autres épouses : Princesse Lalla Zaynab bint Abbas Lalla Aliya al-Settatiya (avant 1876) Lalla Khadija bint al-Arbi Lalla Zohra bint al-Hajj Maathi Lalla Ruqaya Al Amrani |
Enfants | Sidi Mohammed (aîné) Lalla Fatima Zahra Moulay Abdelhafid Moulay Abdelaziz Moulay Youssef Moulay El Mamoune Moulay Abd el Rahman el Kabir Sidi Mohammed Moulay Zayn el Abidin Sidi Mohammed el Awar Moulay Abou Bekr Moulay Bil-Ghayth Moulay el Tahar Lalla Abla Moulay Abdallah Moulay el Amin Moulay el Mimoun Moulay el Jafar Sidi Mohammed el Saguir Moulay el Taleb Moulay Osman Moulay el Mehdi[réf. nécessaire] |
Profession | Souverain |
Religion | Islam sunnite |
Résidence | Palais royal de Fès |
Dynastie alaouite | |
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Biographie
modifierHassan Ier est un sultan de la dynastie alaouite, il est le fils de Mohammed IV et de son épouse Lalla Safiya bint Maimun bin Mohammed[3]. Son père le désigne comme son successeur et le prépare aux affaires avant de mourir en 1873. Il a alors 37 ans. Quelques révoltes éclatent à son arrivée sur le trône, notamment à Fès qu'il doit assiéger, dans la région de Meknès et dans le Moyen-Atlas, pendant quelques mois[4],[5],[6].
Il s'emploie à maintenir la cohésion de son royaume par l'action politique, militaire ou religieuse, face aux menaces européennes sur sa périphérie, et aux rébellions internes. Il amorce des réformes. Il s'efforce de contenir les grandes tribus berbères et de s'assurer la fidélité des grands chefs du Sud. Il n'hésite pas à flatter des chefs locaux comme le cheikh maure Ma El Aïnin qui lui rendra la Bay'a, l'acte d'allégeance en droit islamique. Il tente de moderniser son armée, et mène plusieurs expéditions pour affirmer son autorité (dans le Souss en 1882 et en 1886, dans le Rif en 1887, au Tafilalet en 1893). Il fractionne les délégations de pouvoirs qu'il est amené à accorder. Il se concilie certaines confréries et utilise leur influence dans les zones insoumises[4],[5].
Le pays fait l’objet de convoitises des différentes puissances impérialistes. La France, l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont des visées sur le royaume chérifien. Il tente de jouer ces pays les uns contre les autres. Il est confronté aux privilèges qui ont été accordés aux consuls étrangers mais aussi à leur personnel local, exonéré d'impôt. Ce système dit des protégés donnent lieu à des abus par les autorités consulaires des pays étrangers. Lors de la conférence de Madrid de 1880, il ne réussit pas à résoudre ce système des protégés, même s'il obtient quelques garanties pour limiter les abus, et est amené à accorder aux puissances étrangères le droit de posséder des terres et des biens sur son territoire (mais un article additionnel au traité résultant de cette conférence internationale soumet ces acquisitions à l'accord du sultan). Le Maroc accroît également son endettement sous son règne[5],[7],[6],[8]. Il meurt en 1894 à 58 ans au cours d'une expédition contre les Zemmours[réf. nécessaire], en ayant toutefois réussi à préserver l'intégrité territoriale du pays[4]. Il est enterré sept jours après sa mort à Rabat[1] dans la qoubba de son ancêtre le sultan Mohammed ben Abdallah[9],[10], qui fait actuellement parti du Dar el-Makhzen[7].
Mariages, concubines et enfants
modifierLe sultan Moulay Hassan I se maria à huit reprises et eut un harem de concubines esclaves. Voici la liste de sa descendance, sont d’abords énumérer sa descendance avec ses épouses[11],[12] :
- La princesse Lalla Zaynab bint Abbas[13],[14],[15], leur mariage eut lieu avant 1875[16]. Elle est la fille du prince Moulay Abbas ben Abderrahmane, sa mère est une femme nommée Maimouna[13]. Ensemble, ils eurent:
- Sidi Mohammed[13],[17], l’ainé des fils de Moulay Hassan I, il est l’héritier de son père jusqu’à sa rébellion, où il fut alors évincé[18];
- Moulay Zain al Abdine[13].
- Le sultan Moulay Abdelhafid.
- Lalla Khadija bint al-Arbi[11], ensemble ils eurent:
- Lalla Zohra bint al-Hajj Maathi[11], ensemble ils eurent:
- La chérifa Lalla Ruqaya Al Amrani[18],[24]: épouse favorite du sultan, elle est issue d’une illustre famille marocaine, la famille Al Amrani. Après la disgrâce de son fils ainé, Sidi Mohammed, le sultan Moulay Hassan I s’empressa de nommer Moulay Abdelaziz héritier officiel de la couronne[18]. La postérité retint que les époux eurent pour enfants :
- Lalla Oum Kelthoum[25];
- Lalla Nezha[25];
- Le sultan Moulay Abdelaziz;
- Lalla Chérifa[25];
- Moulay Abdelkébir[24].
- Lalla Kinza al-Daouia[26] : elle divorça du sultan et se remaria à Abdallah al-Daouia puis à Mohammed el-Talba[26]. De son mariage au sultan elle eut:
- Moulay al-Mamun[26], il est le père de la princesse Lalla Hanila bint Mamoun[27];
- Moulay al-Amin[26];
- Moulay Othman[26];
- Moulay Mohammed al-Anwar[26].
- Lalla Oum al-Khair[28], son nom de famille n'est pas retenu, ensemble ils eurent:
- Moulay Abdallah[28], il décède le 15 décembre 1883[28];
- Des jumeaux, le sultan Moulay Youssef[29] et le prince Moulay Mohammed el-Tahar[29],[28], ce dernier est le père de la princesse Lalla Abla[29], la mère du roi Hassan II;
- Moulay Jaafar[28];
- Sidi Mohammed el Saguir[28];
- Moulay Talib[28];
- Lalla Oum Zayda[30], son nom de famille n'est pas retenu, ensemble ils eurent:
Le sultan Moulay Hassan I est également le père de la princesse Lalla Fatima Zahra[31] (morte en 1894)[31], qui fut une femme de lettre et faqîha[32].
Moulay Hassan I eut un harem de concubines esclaves, cependant le nombre précis de ses concubines esclaves est largement ignoré, ce qui laisse la place à des spéculations[33]. Seule l'identité partielle de 9 de ses concubines esclaves originaires du Caucase nous est parvenue[34]. Sa descendance avec ces dernières n’est pas précisée :
- Aicha (Ayesha)[33] : elle est une concubine esclave d’origine géorgienne. Achetée à Istanbul en 1876 par le vizir Sidi Gharnat[33], elle fut la favorite du sultan Moulay Hassan I[33] durant les seize années où elle demeura au sein de son harem[33].
- Nour[34] : esclave circassienne achetée en Turquie par Hadj El Arbi Brichi[34] et offerte au sultan en tant que concubine esclave. Elle est probablement la belle circassienne acheté 25 000 francs au bazar d'Istanbul[34]. Mais la date ou elle rejoint le harem du sultan n’est pas précisée.
Suchet ajoute un "lot"[33] de 4 autres circassiennes de grande beauté et de talents accomplis achetées à 100 000 francs en 1878 au Caire[33] et encore 3 autres concubines esclaves circassiennes[33], sans plus de détails.
Hommage
modifierNotes et références
modifier- Voir les dénominations utilisées dans les ressources bibliographiques.
- The Daily Telegraph Princess Lalla Fatima Zohra
- « Safiyyah Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
- Jean-Louis Miège, « Hassan Ier (1836-1894), sultan du Maroc (1873-1894) », sur Encyclopedia Universalis
- Bernard Lugan, Histoire de l'Afrique du Nord, Éditions du Rocher, (lire en ligne), « La question marocaine »
- Henri de La Martinière, « Moulaï-el-Hassan », Revue des deux Mondes, Paris, septembre 1894 (2e quinzaine), p. 398-436 (lire en ligne)
- « La mort du suLtan Hassan Ier le 7 juin 1894 », Zamane, (lire en ligne)
- (en) Marchat Henry, « Les origines diplomatiques du "Maroc espagnol" (1880-1912) », Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, no 7, , p. 101-170 (DOI 10.3406/remmm.1970.1061, lire en ligne)
- « Morocco (Alaoui Dynasty) », sur web.archive.org, (consulté le )
- Archives marocaines : publication de la Mission scientifique du Maroc, Librairie Ancienne Honoré Champion., (lire en ligne), p. 158
- « Morocco (Alaoui Dynasty) », sur web.archive.org, (consulté le )
- « alHassan Al Hassan, I », sur geni_family_tree (consulté le )
- « Zainab Belabbes Alaoui », sur geni_family_tree (consulté le )
- (en) « Family tree of Moulay Hassan I el-Alaoui », sur Geneanet (consulté le ) : « S.A.R. Lalla Zainab bint Abbas, fille de S.A.R. Mulay Abbas bin 'Abdu'l-Rahman »
- Marie-France Dartois, Agadir et le sud marocain : à la recherche du temps passé, des origines au tremblement de terre du 29 février 1960, Paris, Courcelles, , 617 p. (ISBN 978-2-916569-30-7, lire en ligne), p. 417
« le fils aîné du sultan, Moulay Mohammed, est proclamé à l'instigation de sa mère la chérifa »
- « Mohammed Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
- Souleïman Bencheikh, « La grande énigme : Moulay Mhammed, l'héritier dépossédé », Zamane, Casablanca, no 19, , p. 30 (lire en ligne)
- Jamāl Ganān, Les relations franco-allemandes et les affaires marocaines de 1901 à 1911, SNED, (lire en ligne), p. 14
- « Aliya Al Sattatiya », sur geni_family_tree (consulté le )
- Mission scientifique du Maroc, Villes et tribus du Maroc : Casablanca et les Châouïa, t. I, Paris, Ernest Leroux, (lire en ligne), p. 180
- « AbdulHafeeth Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
- « Khadija Al Arabi », sur geni_family_tree (consulté le )
- « Zohra Ma'athi », sur geni_family_tree (consulté le )
- Abraham Lahnite, La politique berbère du protectorat français au Maroc, 1912-1956 : Les conditions d'établissement du Traité de Fez, Paris, Harmattan, , 283 p. (ISBN 978-2-296-54980-7, lire en ligne), p. 44
« … à des expéditions successives de Moulay Abdel Aziz, sous divers commandements de son propre frère, Moulay Abdelkébir, de son oncle maternel, le chérif Moulay Abdelslem Al Amrani ou sous son propre ministre de la guerre. »
- Hassan II (King of Morocco), Discours et interviews de SM Hassan II., Ministère d'État chargé de l'information, Royaume du Maroc, (lire en ligne), p. 176
- « Kinza Al Daouia », sur geni_family_tree (consulté le )
- « ? Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
- « Um Khair », sur geni_family_tree (consulté le )
- (ar) ibn zaydan, Durafakhira (lire en ligne), p. 139-140
« Et quand il avait dix-sept ans, son père béni le maria à la fille de son jumeau, al-Mawla Tahir, et pour son mariage dans la capitale du sud, Marrakech, il reçut une fête dans laquelle les manifestations du roi et la pompe du sultan était évidente, assistée de tous les notables du royaume marocain et de ses hommes d'État »
- « Um Zayda Al Hassan », sur geni_family_tree (consulté le )
- Ahmed-Chouqui Binebine, Histoire des bibliothèques au Maroc, Faculté des lettres et des sciences humaines, (lire en ligne), p. 83
- Ahmed-Chouqui Binebine, Histoire des bibliothèques au Maroc, Faculté des lettres et des sciences humaines, (lire en ligne), p. 165
- (en) Stephen Bonsal, Morocco as it is : With an Account of Sir Charles Euan Smith's Recent Mission to Fez, Harper, (lire en ligne), p. 59-60
- « LES HAREMS AU MAROC », sur dafina.net (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Michel Boyer (ancien officier supérieur et docteur en histoire), Le Grand Jeu des équivoques : La Mission militaire française sous le règne de Moulay Hassan Ier, Casablanca, La Croisée des chemins, , 268 p.
- Amina Aouchar (photogr. Franco d'Allessandro), Le Voyage du sultan Moulay Hassan au Tafilalt : Du 29 juin au 23 décembre 1893, Mohammedia, Senso Unico Éditions, , 241 p. (ISBN 978-9954-8383-0-3, OCLC 182737819)
- « Moulay Hassan Ier (1873-1894) », dans Xavier Couplet, Rabat : Comment je suis devenue capitale, Rabat, Marsam, [détail de l’édition], p. 96-98
- Bernard Lugan, « Le règne de Moulay Hassan (Hassan Ier) (1873-1894) », dans Histoire du Maroc : Des origines à nos jours, Ellipses, , 403 p. (ISBN 9782729863524 et 2729863524, OCLC 703208491), p. 213-219
- « Moulay Hassan (1873-1894) : La réforme impossible », dans Souleiman Bencheikh, « Enquête. La vraie histoire des [A]laouites », Telquel, Casablanca, no 408, (lire en ligne)
- « Moulay Hassan », dans Michel Abitbol, Histoire du Maroc, Paris, Perrin, [détail de l’édition], p. 359-383) Fin du chapitre « Le premier choc européen (1856-1878) » (p. 359-366) et introduction du chapitre « L'engrenage (1878-1894 » (p. 367-369, suivie des sous-chapitres « La conférence de Madrid (18 mai-3 juillet 1880) et le retour de la France sur la scène marocaine » (p. 369-373), « Algérie-Maroc-Sahara : le début du grignotage territorial » (p. 373-380) et « Le Maroc à la mort de Moulay Hassan : le temps des incertitudes » (p. 380-383).
Liens externes
modifier- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- « Le saviez-vous ? Hassan Ier a été enterré une semaine après sa mort », sur Zamane.ma, (consulté le )