Histoire des Juifs en Grèce

aspect de l'histoire des juifs en Grèce

Les Juifs sont présents en Grèce depuis au moins le VIe siècle av. J.-C. Les plus anciens membres de cette communauté sont les Romaniotes, également appelés les juifs grecs de langue yévanique et suivant le Talmud de Jérusalem. Ils ont été ultérieurement rejoints par des séfarades de langue judéo-espagnole et de rite ladino, et par des ashkénazes de langue yiddish, suivant le Talmud de Babylone.

Les principales communautés juives de Grèce dans la première moitié du XXe siècle : Romaniotes à Yanina, Séfarades à Salonique ; ceux d'Athènes, beaucoup plus diversifiés, ne sont pas figurés.

Origines

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Les premiers Juifs romaniotes sont attestés au VIe siècle av. J.-C. Leur histoire est très peu étudiée[1]. À partir de la fin du XVe siècle, les séfarades, expulsés d’Espagne et du Portugal s'installent en Grèce, principalement à Salonique. Ils diffusent leur langue, le judéo-espagnol, aux autres Juifs qui parlaient auparavant le yévanique. Par ailleurs, entre le XIe et le XIVe siècle, des Ashkénazes fuyant les persécutions arrivent en Grèce, et adoptent eux aussi le judéo-espagnol et le rite ladino. Quand Salonique est rattachée à la Grèce en 1912, plus de la moitié de la population de la ville est juive[2], soit 80 000 personnes, alors que le reste de la Grèce n'en compte que 20 000[3].

D'autres communautés juives se trouvent dans les îles grecques comme Corfou ou Céphalonie, en Épire (Janina), dans le Péloponnèse… Ces communautés parlent le grec et ont absorbé les éléments venus d'Italie ou d'Espagne[1]. La communauté juive d’Athènes ne compte que quelques centaines de membres au début du XXe siècle. C'est en fait une communauté très récente. Les Romaniotes et les Séfarades restent longtemps séparés mais progressivement les seconds finissent par absorber les premiers.

Dans la première partie du XXe siècle

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Dans la première partie du XXe siècle, Salonique est « le cerveau et le cœur » du séfaradisme. Le centre-ville est, en 1912, entièrement juif. Les enseignes sont écrites en langue hébraïque[4]. Les Juifs sont à la tête des grandes entreprises industrielles et commerciales. Il en est de même dans plusieurs autres centres du pays comme Arta, Janina, Prévéza, alors que dans les îles, ils partagent la pauvreté des autres habitants.

Dès les débuts du XXe siècle, les Juifs de Salonique commencent à émigrer, en 1908 tout d'abord où pour fuir la conscription militaire ottomane instaurée par la révolution Jeunes-Turcs, près de 8 000 Juifs s'en vont aux États-Unis ; en 1912-1913, après les guerres balkaniques, quand beaucoup de commerçants juifs s'installent à Constantinople[5].

Les lois grecques de 1882 et de 1914 permettent aux communautés juives de s'organiser, de chômer le samedi et les jours fériés juifs, de prélever des taxes sur les produits casher, d'utiliser pour les livres de compte le judéo-espagnol ou le français, la langue de l'éducation à Thessalonique, nom donné par les Grecs à Salonique après l'annexion de la ville[6].

L'annexion de Salonique par la Grèce a comme conséquence la formation de nombreux partis politiques juifs comme un parti socialiste, et un parti sioniste qui défend l'internationalisation de la ville. En 1917, un incendie détruit le centre-ville de Thessalonique : les écoles, les synagogues sont ravagées par le feu. Les bâtiments emblématiques de la ville sont réduits à néant. Une partie de la population se retrouve paupérisée[5].

Le gouvernement grec de Venizelos cherche par ailleurs à assimiler les minorités. En raison de leur résistance, les Juifs de Salonique subissent une véritable politique antisémite[7]. Une ligue antijuive sera même fondée en 1930[8]. À partir de 1923, les Juifs de Salonique devaient voter dans un secteur séparé de la ville. En conséquence, ils boycottèrent les élections. Les plus riches choisirent de quitter la ville. Le chômage augmente. Toujours en 1923, le gouvernement abolit le privilège du repos du Shabbat pour le remplacer par le repos dominical obligatoire[8].

La crise de 1929 touche les diverses industries de la ville. La communauté juive se divise alors entre « alliancistes » qui acceptent l'assimilation à la Grèce, et sionistes qui la refusent. La presse antisémite accuse les Juifs d'être tantôt des communistes rêvant d'instaurer une terreur rouge, tantôt des capitalistes s'enrichissant aux dépens du peuple grec paupérisé : thèmes classiques de l'antisémitisme européen de l'entre-deux guerres. L'agitation antisémite est à l'origine d'un pogrom en 1931, lorsque des milices d’extrême droite grecques s’en prennent aux juifs relogés dans un quartier de Thessalonique au bord de la mer[9],[10]. Les responsables des violences sont acquittés par la justice. Le pogrom a comme conséquence un exil important des Juifs. Entre 1932 et 1934, près de 10 000 d'entre eux émigrent en Palestine. Entre 1902 et 1934, près de 40 000 Juifs ont donc quitté Salonique. La population juive de la ville se réduit mais représente encore 20 % de l'économie de la ville en 1935[11].

Le coup d’État de Metaxas en 1936 met en place un régime monarchiste, nationaliste de droite et dictatorial, qui se met à censurer la presse et toutes les formes d'expression artistique, mais qui est aussi pro-Allié et réprime les manifestations antijuives. Cependant l'hellénisation forcée de l'éducation, entreprise depuis plusieurs années, appauvrit la culture juive. Le tirage des journaux juifs en français et en judéo-espagnol diminue[12].

La destruction des Juifs de Grèce

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En 1940, l'Italie fasciste déclare la guerre à la Grèce, qui repousse l'offensive italienne, mais, en 1941, l'armée allemande envahit le pays, qui est ensuite partagé entre Allemands, Italiens et Bulgares. Allemands et Bulgares occupent la Macédoine où se trouve la ville de Salonique dans laquelle vivent 56 000 des 79 950 Juifs que compte la Grèce[13]. Environ 60 000 juifs grecs ont été assassinés par les nazis, soit 83 % de leur population d’avant-guerre[9].

À Thessalonique

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À Salonique, les Allemands interdisent tous les journaux juifs et publient un journal antisémite en langue grecque. Après l'arrestation des membres du conseil communal et le pillage des archives communautaires, ils désignent comme président de la communauté Saby Saltiel[14]. Mi-juin, les nazis confisquent de nombreux livres, documents et rouleaux de la Torah à la communauté[15]. Le , les hommes juifs doivent se rassembler dans le centre-ville. Ils sont soumis à des humiliations devant tous. Peu de temps après deux mille d'entre eux sont envoyés en travaux forcés dans les régions voisines. Le conseil communautaire essaie alors de les racheter. Max Merten, le Kregsverwaltungrat, demande la somme de 2 500 milliards de drachmes[14]. Un peu moins de la moitié de la somme est réunie, ce qui permet la libération des Juifs internés. En , le cimetière juif de Salonique est profané et détruit.

Le , Dieter Wisliceny et Aloïs Brunner de la RSHA arrivent à Thessalonique pour organiser la déportation. Après avoir obligé les dirigeants juifs à établir une liste des Juifs de la ville, ils établissent trois ghettos où ils entassent les Juifs dont ils confisquent les biens. Les maisons juives laissées à l'abandon sont immédiatement pillées[16].

Le , le premier train part pour Auschwitz. Cette déportation suscite de nombreuses protestations parmi les personnalités de Grèce dont l'archevêque d'Athènes Damascène Papandréou, mais rien n'y fait. Pour diminuer le nombre de victimes, des popes délivrent des certificats de baptême mais les déportations se succèdent jusqu'en . À ce moment-là 48 533 juifs ont été déportés dont 37 787 gazés dès leur arrivée. Beaucoup d'autres meurent par la suite dans la partie camp de concentration d'Auschwitz[16]. Fin , la ville de Thessalonique est déclarée Judenrein.

Entre 3 000 et 5 000 Juifs sont parvenus à s'enfuir de la ville vers la zone italienne principalement. Plus de 800 d'entre eux ont rejoint début 1943 l'ELAS, mouvement de résistance communiste opérant dans les montagnes[15].

Dans les autres régions de Grèce

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Sous contrôle italien, il n'y a pas de déportation de Juifs dans le Sud de la Grèce. Dès lors, des milliers des Juifs quittent la zone allemande pour se réfugier dans la zone italienne[17]. Mais en , les Italiens évacuent la Grèce et les Allemands prennent leur place. Ils désignent le Grand-rabbin Eliahou Barzilay président de la communauté d'Athènes. Il choisit de brûler les registres communautaires et de se sauver avec sa famille[18]. En octobre, beaucoup de Juifs refusent d'obéir à l'ordre allemand de s'enregistrer et se cachent. Certains parviennent à quitter la Grèce et à rejoindre la Palestine en abordant d'abord la Turquie dans de petites embarcations[19]. Le sauvetage des Juifs d'Athènes a été possible grâce au chef de la police de la ville, Angelos Evert qui a délivré aux Juifs de nouvelles cartes d'identité en changeant les patronymes « à consonnance » et à l'archevêque d'Athènes Damascène Papandréou qui a ordonné aux popes de distribuer des certificats de baptême (lui-même en a distribué environ 400). Les Églises et des paroissiens ont, au péril de leurs vies, caché de nombreux juifs[19]. Toutefois, 800 Juifs, qui avaient obéi aux ordres et s'étaient fait enregistrer auprès des autorités allemandes, sont déportés en .

Dans les autres villes, beaucoup peuvent se sauver grâce à l'aide des chrétiens ou des laïcs. En Thessalie, la majorité des 2 000 Juifs rejoint la résistance dans les montagnes. Mais 8 700 Juifs sont cependant déportés entre mars et , dont les 1 700 Juifs de Rhodes déportés en par suite de l'occupation allemande du Dodécanèse[20]. Seulement 151 Juifs rhodiens ont survécu.

En Thrace, contrôlée par la Bulgarie, 4 200 juifs sont rassemblés, remis aux Allemands puis déportés à Treblinka[17].

En Crète, 263 Juifs sont emprisonnés le . Onze jours plus tard, ils sont contraints, sous la menace d’armes à feu, de descendre dans la cale d’un cargo grec, le Tanais, qui se dirige vers le Pirée. Près de Santorin, un sous-marin britannique tire deux torpilles et coule le Tanais, tuant tout le monde à bord. Seule, une demi-douzaine de Juifs crétois ont pu échapper à la rafle du [21]. Après la guerre, l'amirauté britannique a certifié que l'équipage du sous-marin ignorait la présence sous le pont de prisonniers de guerre grecs et italiens, ainsi que des 263 déportés, et pensait que le Tanais était piloté par un équipage de la Kriegsmarine. Mais les précédents du Cap Arcona, du Struma, du Mefküre et de quelques autres, rendent dubitatifs les anciens des organisations sionistes (Yichouv, Lehi, Irgoun) qui craignent que les autorités britanniques n'aient tout tenté, et même le pire, pour tarir le flux d'entrées en Palestine de réfugiés juifs fuyant la Shoah[22].

Après guerre

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Sur l'ancien cimetière juif de Salonique a été édifiée l'université Aristote de Thessalonique. Aucune plaque commémorative ne signale la destruction du cimetière[16],[23]. Les communautés juives ont pratiquement disparu. En 2015 la communauté romaniote de Ioannina (Janina) ne compte plus qu'une trentaine de membres, celle de Volos 104 membres, celle de Chalcis en Eubée, beaucoup plus vivante regroupe 35 familles[1]. Toutefois, le , le professeur Moses S. Elisaf[24], responsable de la minuscule communauté juive d’Ioannina est élu maire de la ville, probablement le tout premier Juif de l’histoire moderne du pays à prendre la tête d’une municipalité[25].

Dans les années 2010, les départs de Juifs grecs augmentent de manière importante, en particulier vers Israël. La première raison évoquée est la mauvaise situation de l'économie grecque. La montée du parti d'extrême-droite Aube dorée n'est en revanche pas considérée comme un danger réel[26].

En , le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, le Premier ministre grec Alexis Tsipras et le président chypriote Níkos Anastasiádis consacrent un site pour construire un musée de l’Holocauste à Thessalonique[27].

Selon une étude de Pew Research menée de 2015 à 2017 et publiée en octobre, 76 % des personnes interrogées sont convenues que pour être « vraiment grec », il faut être chrétien. Environ 37 % des personnes interrogées dans une étude publiée par un groupe de réflexion local, Dianeosis, ont déclaré que le mot « juif » signifiait quelque chose de négatif pour eux »[28]. En 2019, une étude publiée par la fondation Heinrich-Böll montrait que 69 % des Grecs avaient des attitudes antisémites. En outre, de 2012 à 2019, des députés d'Aube dorée, parti néonazi, ont siégé au Parlement grec. En 2023, le gouvernement compte trois ministres qui ont tenu des propos antisémites par le passé[29].

Encore en mai 2018, des individus non identifiés ont détruit neuf pierres de marbre dans la section juive d’un cimetière historique d’Athènes. Le président de la communauté juive d’Athènes, le secrétaire général aux Affaires religieuses, George Kalantzis, le maire d’Athènes, George Kaminis et le secrétaire général aux droits de l’homme condamnent unanimement ce vandalisme. Le 13 mai, des représentants du gouvernement national et municipaux se joignent à la communauté juive pour protester silencieusement contre la violence, l’intolérance et le racisme[28].

En 2018, David Saltiel est le président de la communauté juive du pays. Fin janvier de la même année, le président israélien Reuven Rivlin pose à Thessalonique la première pierre d'un musée de l'Holocauste de 7 000 m2, encouragé par le gouvernement de gauche d'Alexis Tsipras et financé par l'Allemagne et la Fondation Stavros Niarchos[30].

De nos jours, quelque 5 000 juifs vivent en Grèce, principalement à Athènes[9].

Annexes

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Bibliographie

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  • Le Monde sépharade (sous la direction de Shmuel Trigano), éditions du Seuil, Paris, 2006 (ISBN 9782020904391).
  • Salonique 1850-1918, la « ville des Juifs » et le réveil des Balkans, (sous la direction de Gilles Veinstein), éditions Autrement- série Mémoires, Paris, 1992 (ISBN 9782862603568).
  • (en) K. E. Fleming, Greece : A Jewish History, Princeton, Princeton University Press, , 271 p. (ISBN 978-0-691-14612-6).
  • (en) Mark Mazower, Salonica city of ghosts, Vintage books, New York, 2005 (ISBN 9780375412981).
  • (el) Georges Anastasiadis, Christos Raptis, Leon Nar, Moi, petit-fils d'un Grec. La Thessalonique de Nicolas Sarkozy, Kastanioti, Athènes, . Traduit en français par Simone Le Baron en 2009.

Articles connexes

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Juifs grecs connus

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Notes et références

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  1. a b et c Marie-Élisabeth Handman, L’Autre des non-juifs …et des juifs : les Romaniotes, Etudes balkaniques, p. 133-164, [1]
  2. Rena Molho, Les Juifs en Grèce au XXe s, p 39, Matériaux pour l'histoire de notre temps, année 2003 [2]
  3. Rena Molho, p. 39
  4. Rena Molho, p. 40
  5. a et b Rena Molho, p. 42
  6. Rena Molho, p. 41
  7. Rena Molho, p. 43
  8. a et b Rena Molho, p. 44
  9. a b et c « En Grèce, une série évoque enfin le sort des juifs de Thessalonique », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)
  10. Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-03-583781-3), p. 258
  11. Rena Molho, p. 45
  12. Rena Molho, p. 46
  13. Dictionnaire de la Shoah, p. 257
  14. a et b Dictionnaire de la Shoah, p. 258
  15. a et b Dictionnaire de la Shoah, p. 490.
  16. a b et c Dictionnaire de la Shoah, p. 259
  17. a et b « Encyclopédie multimédia de la Shoah », sur ushmm.org (consulté le ).
  18. Dictionnaire de la Shoah, p. 260
  19. a et b Dictionnaire de la Shoah, p. 492
  20. Dictionnaire de la Shoah, p. 489
  21. Roger Rapoport, « Le dernier survivant de la communauté juive de Crète est ému de la voir renaître », sur The Times of Israel,
  22. Charles Enderlin, Par le feu et par le sang : le combat clandestin pour l'indépendance d'Israël, Albin Michel 2008, p. 98-100.
  23. Odette Varon-Vassard, Des Sépharades aux Juifs grecs, Éditions Le Manuscrit, 2019.
  24. (en) « Moses Elisaf », sur Journal of Alcoholism & Drug Dependence
  25. Gavin Rabinowitz, « Ioannina élit le premier maire juif de Grèce », sur The Times of Israel,
  26. With economy crashing, Greek Jews eye aliyah
  27. « Netanyahu rend hommage aux Juifs grecs sur le site d’un futur musée de l’Holocauste », sur The Times ofIsrael,
  28. a et b (en-US) « Greece » [« Rapport 2018 sur la liberté religieuse internationale : Grèce »], sur United States Department of State (consulté le )
  29. Fabien Perrier, « En Grèce, «le Bracelet du feu» brise le tabou de la Shoah », sur Libération,
  30. Le Point magazine, « Après un long oubli la Grèce renoue avec son histoire juive », sur Le Point, (consulté le )
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