Mohammed Belarbi Alaoui
Nommé Cheikh al-Islam Mohamed Belarbi Alaoui (1880-1964), ayant étudié à l'Université Al Quaraouiyine de Fès, disciple du professeur Abou Chouaïb Doukkali, ce juriste est connu pour son idéologie fervente néosalafiste contre les pratiques maraboutiques représentées par les Zaouias, il s'engage dans ce projet afin de réduire l'influence des chefs religieux qui bénéficient d'une grande indépendance vis-à-vis du pouvoir central dont influence est quasiment absente sur une grande partie du Maroc notamment au Moyen et au Haut Atlas et lors de la colonisation il était en relation avec la résistance zayanes sous le commandement de Mouha Ou Hammou Zayani après la prise de Khénifra il regagna le Rif et il rejoignit le leader rifain Abdelkrim al-Khattabi. En 1944, il devient notamment le précepteur de la princesse Lalla Aïcha.
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Nom dans la langue maternelle |
محمد بن العربي العلوي |
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Cheikh al-Islam |
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Biographie
modifierNé en 1880 à M'daghra, dans la région de Tafilalet au sud-est du Maroc, décédé à Fès en 1964, inhumé dans sa ville natale. Grand-père de Mustapha Terrab.
Au cours de ses études à Fès il fut initié aux thèses du salafisme par l’intermédiaire de son professeur Abou Chouaïb Doukkali, en (1915) il obtint le poste de grand Cadi du sultan, présida le Conseil des Oulémas de la Quaraouiyine et procéda à la reforme de l’enseignement religieux marocain.
Ministre de la Justice de 1936 à 1944 mais son engagement politique à l’égard du colonialisme lui a valu l'exil à Tiznit en 1953.
Après l’indépendance du Maroc, il devint conseiller du roi Mohammed V, sa relation avec le Makhzen ne cessa de se dégrader quand il soutint les thèses du parti de gauche, l’UNFP de Ben Barka, outre son appel au boycott du référendum constitutionnel de 1962 qui garantissait les pleins pouvoirs au souverain.
Dans une Œuvre consacrée au fqih par Moha Khettouch (docteur d’État en droit, Rabat), il brosse le portrait d’un homme :
- Juste : le professeur chafik, dans sa préface au présent ouvrage écrit : « … il m’a été donné plus d’une fois au milieu des années trente d’entendre la phrase suivante… c’est là ma sentence, et il ne m’est malheureusement pas possible de faire venir, pour juger votre affaire, le cadi Belarbi ». Le Fqih était identifié au paradigme de la justice.
- Tolérant : ses déplacements au monastère bénédictin de Toumliline et son amitié avec le père prieur Denis Martin qui le tenait en très haute estime ; à son décès, le père catholique versa de chaudes larmes pour celui qui n’avait de cesse de prôner la coexistence en bonne intelligence et pour qui la religion a pour finalité essentielle d’honorer les humains.
- Sage : le témoignage d’Abdelkrim Khattabi, dans l’avant-propos, est très édifiant. Il écrit : « … le Maroc a tant besoin d’un sauveur, d’un guide sage, clairvoyant et perspicace. Il n’y a que vous qui puissiez assumer une aussi noble tâche… »
- Libre : avant et après l’indépendance ; il dit ce qu’il pense et advienne que pourra. Il ignore l’obséquiosité et la courtisanerie. Il était le modèle du courage.
- Humble : en vie, simplicité voire frugalité ; outre tombe, regardez sa tombe à M’daghra à Qsar El Kébir.
Bibliographie
modifier- Cheikh al Islam Mohamed Belarbi Alaoui : le néosalafisme et l'éthique dans la vie d'un grand Alem / Moha Khettouch ; préface de Mohammed Chafik, éditeur Rabat : Dar Al Qalam, 2003 (ISBN 995403482X), (ISBN 9789954034828).
- Moha Khettouch, Cheikh al Islam Mohamed Belarbi Alaoui, , 408 p. (lire en ligne).