Népouite
minérai de nickel de la famille des serpentines (phyllosilicate)
La népouite est une espèce minérale du groupe des silicates sous-groupe des phyllosilicates de la famille des serpentines, de formule Ni3Si2O5(OH)4. Les cristaux peuvent atteindre près d'un centimètre[4].
Népouite[1] Catégorie IX : silicates[2] | |
Népouite de Népoui – Muséum de Toulouse | |
Général | |
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Classe de Strunz | 09.ED.15
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Classe de Dana | 71.01.2b.03
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Formule chimique | Ni3Si2O5(OH)4 |
Identification | |
Masse formulaire[3] | 380,2776 ± 0,0048 uma H 1,06 %, Ni 46,3 %, O 37,87 %, Si 14,77 %, |
Couleur | vert sombre à vert pomme en fonction du rapport Ni/Mg et du degré de substitution par le nickel dans la solution solide |
Système cristallin | orthorhombique |
Classe cristalline et groupe d'espace | pyramidale ; Ccm21 |
Clivage | bon sur {001} et {010} |
Habitus | massif; grain; vermiforme; cristaux |
Faciès | pseudo-hexagonal |
Échelle de Mohs | 2,50 |
Trait | vert clair |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | a = 1,60-1,63, g = 1,635-1,650 |
Biréfringence | biaxe (-) ; 0,0200-0,0350 |
Angle 2V | 0-10° |
Transparence | translucide à opaque |
Propriétés chimiques | |
Densité | 3,24 |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
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Historique de la description et appellations
modifierInventeur et étymologie
modifierLa népouite a été décrite par l'ingénieur et minéralogiste Edouard Glasser en 1907. Il en détermina la composition chimique en termes d'oxydes (3 (Ni,Mg)O, 2 SiO2, 2 H2O, en notation oxyde) et la nomma en référence à son topotype, la mine de nickel de Népoui (Nouvelle-Calédonie, France)[5],[6].
Topotype
modifierMine Reis II, Népoui, Poya (province Nord, Nouvelle-Calédonie).
Synonymie
modifier- Genthite
Caractéristiques physico-chimiques
modifierCristallochimie
modifierLa népouite :
- est le dimorphe de la pécoraïte ;
- forme une série continue avec la lizardite Mg3Si2O5(OH)4[7] ;
- fait partie du groupe des serpentines (sous-groupe de la lizardite).
Sous-groupe de la lizardite
modifier- Caryopilite (MnII,Mg,Zn,FeII)3(Si,As)2O5?(OH,Cl)4 : Cm ou C 2/m Mono
- Lizardite Mg3Si2O5(OH)4 : P1 1, à couches droites, où le silicium et le magnésium sont partiellement remplacés par de l'aluminium
- Népouite Ni3Si2O5(OH)4 : Ccm21 mm2
- Greenalite (FeII,FeIII)2-3Si2O5(OH)4
Cristallographie
modifier- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 5,31 Å ; b = 9,2 Å ; c = 7,27 Å ; Z = 2 ; V = 355,15 Å3.
- Densité calculée : 3,56 g/cm3.
Gîtes et gisements
modifierGîtologie et minéraux associés
modifier- Gîtologie
- Gisements de nickel dans les latérites
- Minéraux associés
- Garniérite
Gisements producteurs de spécimens remarquables
modifier- Maroc
- Veine No. 51, Aït Ahmane, district de Bou Azzer (nl), Taznakhte, province de Ouarzazate[8]
- France
- – Mine Reis II, Népoui, Poya, province Nord, Nouvelle-Calédonie : topotype
- – Stalactites vertes du Grand Aven du Mont Marcou (site protégé et cavité fermée du département de l'Hérault)[9],[10],[11]
- Japon
- Sugashima, Toba, région de Kinki, île d'Honshū[12]
- Portugal
- Palhal Mine, Albergaria-a-Velha, district d'Aveiro[13]
- Russie
- Mine de Cheremshanskoe, district d'Ufaley, oblast de Tcheliabinsk, région de l'Oural[14]
Exploitation des gisements
modifierNotes et références
modifier- American Mineralogist, volume 060, pp. 863-871 (1975)
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- (en) John W. Anthony, Richard A. Bideaux, Kenneth W. Bladh et Monte C. Nichols, The Handbook of Mineralogy : Silica, Silicates, vol. II, Mineral Data Publishing, 1995 (réimprimé en 2003) (lire en ligne).
- Glasser, E. (1907) Sur une espèce minérale nouvelle, la népouite, silicate hydraté de nickel et de magnésie. Bull. Soc. fr. Minéral., 30, p. 17–28. Edouard Glasser (1874-1949) avait été chargé d'une mission en Nouvelle-Calédonie pour le compte du Ministère des colonies français (1901-1902). Il ramena les échantillons à Saint-Étienne où il était affecté comme ingénieur ordinaire chargé d'un sous-arrondissement minéralogique en 1902, et les fit analyser au laboratoire de l'École des mines de Saint-Étienne. Il obtint alors la Légion d'honneur (1905), remise par le directeur de l'École des mines de Saint-Étienne, Louis Tauzin. Il fit part de sa découverte à la séance du 24 décembre 1906 de l'Académie des sciences, puis publia un article plus complet en 1907. Toutefois, il quitta rapidement la fonction publique pour devenir grand patron de la Compagnie Générale des Eaux.
- M. E. Glaser, « Note sur une espèce minérale nouvelle, la népouite, silicate hydraté de nickel et de magnésie. Bulletin de Minéralogie. Année 1907, 30 (1), pp. 17–28. – Sur le site de Persée », sur persee.fr, (consulté le )
- Maksimovic, Z. (1973) Lizardite-népouite isomorphous séries. Zap. Vses. Mineral. Obshch., 102, 143{14
- Favreau, G. and Dietrich, J. E. (2006). Die Mineralien von Bou Azzer. Lapis 31(7/8), 27–68
- Vlieghe, M., Rochez, G., Pire-Stevenne, S., Storme, J.-Y., Dekoninck, A., Vanbrabant, Y., Namur, O., Zhang, Y., Van Ham-Meert, A., Donnadieu, J.-P., Berbigé, M., Hasbroucq, J.-L., Yans, J., « Occurrence de népouite dans les spéléothèmes verts du Grand Aven du Mont Marcou (Hérault, France). p. 12, in: Journées 2022 de Spéléologie Scientifique organisées par le Centre Belge d'Études Karstologiques (CBEK), groupe de Contact du FNRS, le samedi 19 novembre 2022 à Han-sur-Lesse (Belgique) », sur JSS 2022, (consulté le )
- (en) Martin Vlieghe, Gaëtan Rochez, Stéphane Pire-Stevenne, Jean-Yves Storme, Augustin Dekoninck, Yves Vanbrabant, Olivier Namur, Yishen Zhang, Alicia Van Ham-Meert, Jean-Pierre Donnadieu, Michel Berbigé, Jean-Luc Hasbroucq et Johan Yans (trad. La népouite, un minéral riche en Ni, explique la couleur verte exceptionnelle des stalactites), « Ni-rich mineral nepouite explains the exceptional green color of speleothems », Scientific Reports, vol. 13, no 1, , p. 15017 (ISSN 2045-2322, PMID 37699915, PMCID 10497518, DOI 10.1038/s41598-023-41977-7)
- Martin Vlieghe et Augustin Dekoninck, « Verts de terre ? Nickel ! », FNRS.news : Quand la recherche fait savoir, Fonds de la Recherche Scientifique – FNRS, vol. 130, , p. 14 (lire en ligne, consulté le )
- Minakawa et al. (1989) Sanko-Gakkai Kou'en-Youshi, 27.
- J. Marques de Sá & C. Leal Gomes (2010). Les mines de cuivre et nickel de Palhal et Telhadela, Portugal. Le Règne Minéral, no 92
- (en) I. V. Talovina, V. G. Lazarenkov, S. O. Ryzhkova, V. L. Ugol'kov et N. I. Vorontsova, « Garnierite in nickel deposits of the Urals », Lithology and Mineral Resources, vol. 43, no 6, , p. 588-595 (ISSN 0024-4902, DOI 10.1134/S0024490208060060)
Bibliographie
modifier- Jules Garnier, « Notice historique sur la découverte des minerais de nickel de la Nouvelle-Calédonie », dans Mémoires et comptes rendus des travaux de la société des ingénieurs civils, CNAM, (lire en ligne), p. 89–93
- « Lizardite-Népouite series »
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
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