République du Rif

État berbère autoproclamé établi entre 1921 et 1926 par Mohamed El-Khattabi

La république du Rif[1] (en arabe : جمهورية الريف, en berbère : ⵜⴰⴳⴷⵓⴷⴰ ⵏ ⴰⵔⵔⵉⴼ) était un État autoproclamé et non reconnu internationalement, établi dans les montagnes du Rif au Maroc, entre 1921 et 1926, sous la conduite d'Abdelkrim el-Khattabi.

République du Rif
جمهورية الريف
ⵜⴰⴳⴷⵓⴷⴰ ⵏ ⴰⵔⵉⴼ

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Drapeau
Drapeau de la république du Rif (1921-1926)
Blason
Blason de la république du Rif (1921-1926)
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte des territoires contrôlés par la république du Rif à son extension maximale (en rouge).
Informations générales
Statut République
Capitale Ajdir
Langue(s) Rifain, Arabe, Ghomari, Sanhadji de Srayr
Religion Islam sunnite
Monnaie Riffain
Démographie
Population (1923) 900.000
Superficie
Superficie 34 631 km²
Histoire et événements
Bataille d'Anoual
Proclamation de la République
Dissolution de la République
Président de la république
1921-1926 Abdelkrim el-Khattabi

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Histoire

Défaites espagnoles et fondation de la république du Rif

Avant et après le traité de Fès (1912), les Rifains résistent violemment aux intrusions espagnoles et françaises au Maroc.

Sous la conduite de Mohamed ben Abdelkrim al-Khattabi, dit Abd el-Krim, les tribus du Rif central s'allient pour lutter contre le colonisateur européen.

Après avoir créé un commandement et une structure de pouvoir, Abd el-Krim bat les Espagnols de nombreuses fois et les repousse dans leurs avant-postes côtiers. L’Espagne perdit près de 16 000 soldats lors de la bataille d'Anoual, dont le général Manuel Fernández Silvestre. Le butin des Rifains fut considérable : 200 canons, 400 mitrailleuses, 20 000 fusils et des munitions en très grande quantité. Cette victoire rifaine eut un retentissement énorme en Europe. Après la bataille d'Anoual, en juillet 1921, les Espagnols abandonnent l'arrière-pays à Abd el-Krim. Le , les Rifains via Abdelkrim proclament la création de la république du Rif. Il s'agit de la première république indépendante d’une forme moderne et structurelle au sud de la Méditerranée dans le contexte d’après la Première Guerre mondiale. Très vite, plusieurs tribus du nord du Maroc se rallièrent à Abdelkrim et les Rifains marchèrent sur Chefchaouen. Ils assiégèrent Tétouan sans réussite.

Abdelkrim tenta de stabiliser et de moderniser sa jeune république. Il abolit le droit coutumier berbère jugé arriéré, dote son pays d'un parlement ainsi que d'un gouvernement, dont les membres sont issus de ses proches, envisage la création d'une monnaie et un recensement de sa population[réf. nécessaire]. Il envoya par la même occasion des représentants diplomatiques à Londres, à Paris et à la Société des Nations pour essayer d’établir des liens diplomatiques avec l'Europe mais cela ne fut pas très bien accueilli par les puissances coloniales européennes. Abdelkrim déclara ouvertement sa sympathie envers le régime turc de Mustafa Kemal et envisagea un rapprochement. Une monnaie est même émise, le riffan.

 
Monnaie de l'éphémère république du Rif

Attaque des territoires français

Hubert Lyautey, résident général au Maroc, pressent qu'Abdelkrim va chercher à obtenir le ralliement des tribus rifaines établies sur la partie sous contrôle français du Maroc (Metalsa, Gueznaya et Ait Bouyahyi). Il demande l'envoi de renforts qui lui permettent de former trois groupes d'infanterie et neuf escadrilles d'avions.

Au printemps 1925, Abdelkrim el-Khattabi décide de lancer une offensive après être parvenu à rallier plusieurs tribus, en vue d'atteindre l'oued Ouergha qu'il considère comme la frontière géographique du Rif et, de facto, de sa république.

Le , il passe à l'attaque en direction de Fès. Pour l'arrêter, les Français disposent du 3e bataillon du 15e régiment de tirailleurs algériens qui garde le gué et le bac de l'Ouergha. Le bataillon repousse les assauts durant quatre jours avant d'être dégagé le 28, mais les Rifains continuent d'attaquer les petits postes. Ceux de Beni Derkoul et du douar de Mostitef succombent le 13 juin.

Reddition et dissolution de la République du Rif

Début des pourparlers s'engagent à Oujda mais, face à l'intransigeance des Français et des Espagnols qui ne veulent pas de la république du Rif, les négociations échouent.

En , une offensive espagnole est lancée sur la capitale de la République, Ajdir. Abdelkrim décide de se rendre à la condition que les bombardements aux armes chimiques sur les populations cessent. Le , jour de la reddition, la république du Rif est dissoute par la France et l'Espagne.

Bibliographie

  • Abd el-Krim et la République du Rif (ouvrage collectif, actes du colloque international d'études historiques et sociologiques, tenu à Paris du 18 au 20 janvier 1973 sous la direction d’André Gallissot), Paris, François Maspero, coll. « Textes à l’appui », , 535 p. (ISBN 2-7071-0776-X, lire en ligne).

Annexes

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Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. « République du Rif », sur www.amazighworld.org (consulté le ).
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