Grammaire Theorique - Dragan USB
Grammaire Theorique - Dragan USB
Grammaire Theorique - Dragan USB
Elena DRAGAN
Bli, 2012
SOMMAIRE
I. La grammaire et ses compartiments.5
I. 1. Les types de grammaires..6
I. 1. 1. Les types de grammaires thoriques.6
I. 2. Les mthodes dtude en grammaire.8
I. 3. Les tapes dans lvolution de la science grammaticale.10
I. 4. retenir...14
I. 5. Lassymtrie en grammaire ; approche fonctionnelle. Le centre et la
priphrie15
I. 6. Les units du niveau de la grammaire.17
I. 7. La langue et le langage. Actualisation19
I. 8. La grammaire et dautres disciplines linguistiques.20
II. La thorie du mot...21
II. 1. Types de mots23
II. 2. Valeurs des mots significatifs25
III. La thorie des parties du discours.27
III. 1. retenir35
IV. Le nom (Le substantif).37
IV. 1. Nombre du substantif...38
IV. 2. Genre du substantif...39
IV. 3. Dtermination du substantif.39
IV. 4. retenir41
V. Larticle..42
V. 1. Larticle dfini...45
V. 2. Larticle indfini46
V. 3. Larticle partitif..47
V. 4. Absence de larticle...47
VI. Le pronom48
VI. 1. Les possessifs et les dmonstratifs...50
VII. Le verbe et ses catgories grammaticales...52
VII. 1. La catgorie de la voix (Citations des linguistes)...54
VII. 1. 1. La voix rflchie.54
VII. 1. 2. La voix factitive..55
VII. 1. 3. La voix passive...56
VII. 2. Le mode..57
VII. 2. 1. Le subjonctif...58
VII. 2. 1. 1. Problmes du subjonctif.59
VII. 2. 2. Le conditionnel...60
VII. 2. 3. Limpratif..61
VII. 2. 4. Problmes en discussion.61
VII. 2. 5. retenir..62
VII. 3. Le temps et laspect63
VII. 4. retenir..66
3
VIII. Ladverbe..67
VIII. 1. Citations des linguistes..67
IX. La proposition..70
IX. 1. Citations des linguistes.70
IX . 2. Principes de classification de la proposition...73
X. Les termes de la proposition..76
X. 1. Citations des linguistes..76
X. 2. Lhirarchie des termes de la proposition..79
XI. Lordre des mots...81
XI. 1. Citations des linguistes.81
XI. 2. Problmes en discussion...83
XI. 3. Positions retenir.84
XI. 3. 1. Particularits et fonctions de lordre des mots en franais...84
XI. 3. 1. 1. Fonction grammaticale de lordre des mots.84
XI. 3. 1. 2. Fonction rythmique de lordre des mots..85
XI. 3. 1. 3. Fonction smantique de lordre des mots85
XI. 3. 1. 4. Fonction communicative de lordre des mots..85
XI. 3. 1. 5. Fonction de lorganisation smantique et syntaxique du texte86
XI. 3. 1. 6. Fonction stylistique de lordre des mots..86
XII. La phrase complexe87
XII. 1. Citations des linguistes...87
XII. 2. Problmes en discussion.89
XII. 3. retenir..93
XII. Le texte...96
XIII. 1. retenir.98
XIV. Cours pratique.102
XV. Thmes pour les mmoirs de cours...106
XVI. valuation intermdiaire. Examen de cours107
XVII. Bibliographie..109
XVIII. valuation finale. Examen de licence...111
XIX. Sources bibliographiques.112
Plan :
1. Dfinition de la grammaire.
2. Types de grammaires
a) Grammaire pratique
b) Grammaire thorique
3. Types de grammaires pratiques: descriptive, prescriptive (normative).
4. Types de grammaires thoriques: grammaires smantiques et grammaire
formelles.
5. Les mthodes danalyse en grammaire.
6. Le principes smantique base de toute mthode danalyse en grammaire.
a) La mthode distributionnelle
b) La mthode transformationnelle
c) La mthode oppositionnelle
d) La mthode situationnelle contextuelle.
7. Diffrentes tapes dans lvolution de la grammaire thorique.
8. La notion de forme, valeur, catgorie grammaticale en grammaire,
9. La notion dassimtrie en grammaire.
10. Les units de base du niveau de la grammaire.
11. Le corraport de la grammaire avec les autres disciplines linguistiques.
Sources consulter:
1. V.G. Gak Teoreticescaia grammatica frantuzscogo iazica, I-II p. Morfologhia.
M., 1979, Sintaksis.
2. E.A. Referovscaia, A.K. Vassilieva. Essai de grammaire franaise. Cours
thorique. I-II p. Morphologie et syntaxe. Leningrad, 1973.
3. A.N. Stepanova, V.D. Bourla. Cours dinitiation la grammaire thorique. Minsk,
1986.
La grammaire cest le compartiment de la linguistique qui tudie les lois des
changements des mots et les rapports entre eux, formant des noncs logiques.
La grammaire son tour a deux compartiments: la morphologie et la syntaxe.
La morphologie cest la science qui soccupe des changements des mots et
La syntaxe cest la science qui tudie les relations des mots dans la phrase.
La morphologie tudie les morphmes grammaticaux et les valeurs
grammaticales quils expriment.
La syntaxe tudie les questions lies lorganisation de la phrase, les
relations et les fonctions des mots dans la phrase, lemploi des mots outils, lordre
des mots, les valeurs exprimes laide des moyens phrastiques.
5
toutes ces units on soulve les segments minimaux de sens qui sappellent
morphmes ou monmes (A.Martinet). Leur sens est prouv par le fait quils ont des
significations analogiques dans dautres mots: calm/e /accalm-ie; calm-er / form-er /
; calme ment / faible ment.
Dans cette suite, llment calm- est un morphme lexical ; -er cest un
morphme grammatical qui indique la classe du verbe, le segment -ment c est un
morphme drivatif qui sert former ladverbe.
Mais le mme sens peut tre rendu par deux segments diffrents: calm er,
jaun ir - er/ir. Ici on a affaire de allomorphes, des variantes de morphmes
qui se trouvent en opposition.
La mthode distributive semploie aussi pour lindentification les parties du
discours. Comparons: Il a hrit cette ferme de son pre. Il a crit cette lettre dune
main ferme. Miche ferme la porte. Chaque fois, quil veut convaincre, il parle ferme
Dans toutes ces phrases lappartenance du mot ferme telle ou telle partie du
discours stablit conformment sa distribution; dans la I-re phrase il est prcd
de cette (dt), dans cette position il est dhabitude nom.
II. N + ferme adj.
III. N + ferme + N verbe
IV. V + ferme adverbe
Si la disribution nest pas suffisante : Il parle sec (adj.)) on emploie la
commutation, on remplace ladjectif par un adverbe de faon que la phrase ne
change pas de sens schement.
La mthode transformationnelle. Cette mthode diffre de celle
distributionnelle par ce quelle met laccent sur les rapports paradigmatiques dans la
langue. Elle semploie aussi bien dans la morphologie que dans la syntaxe, et montre
la liaison entre les formes des units linguistiques, la drivation dune forme de
lautre. Cette mthode permet de relever les ressemblances et les diffrences
smantiques des units linguistiques dans le cas ou la mthode distributionnelle nest
pas en tat de la faire ou le fait dune manire insuffisante. Par ex.: le syntagme
lamour de Michel a deux sens qui sortent en evidence quand on transforme ce
syntagme nominal dans un syntagme verbal: Michel aime qn. (cest un sens) et On
aime Michel (autre sens).
La mthode transformationnelle permet de relever les moyens de formation des
expressions synonymiques dans la langue. Par ex.: Le syntagme : Le prsident est
arriv peut tre envisag encore comme : Larrive du prsident (nominalisation) ou
Larrive prsidentielle (adjectivation). Dans la syntaxe, on emploie cette mthode
dans la transformation de la voix active en voix passive : Lenfant aime les parents/
les parents sont aims par lenfant
La mthode oppositionnelle. C'est--dire la valeur de la forme sort en vidence
quand elle est oppose une autre forme: je parl(e) / nous parl(ons). Lopposition :
er/ons indique la personne, le nombre, le mode, temps.
Lopposition : nous parlons / que nous parlions, fait la distinction entre la I-re
personne du pluriel du mode indicatif et la personne correspondante du mode
subjonctif.
9
prvaut dans la grammaire moderne cest lapproche raisonne, logique. Par ex.:
ltude onomasiologique (du concepte vars le signe; / smasiologique: du signe vers
le concepte) de F. Brunot: La pense et la langue, 1992, 1965. Les ides de F. Brunot
semploient de nos jours dans la grammaire du codage.
Lcole de Genve (Ch. Bally, A. Schehaye, Frei) continue les ides de F.de
Saussure. Une grande importance pour la linguistique moderne a le livre de Ch.
Bally Linguistique gnrale et linguistique franaise, 1932. Parmi les ides de base
de ce livre on peut citer: La thorie gnrale de lnonc, la squence actuelle de la
phrase, la corrlation entre le signifi et le signifiant, le problme de lanalytisme, la
thorie de lactualisation, la thorie de la transportation etc.
La direction psychologique dans la grammaire est remarque dans les ouvrages
de Damourette et Pichon Des mots la pense. Essai de grammaire de la langue
franaise. 7 vol., 1911 1940, 1968 1971. Ce livre reprsante une description
presque complte de la grammaire franaise. Les auteurs ont labor leur
terminologie particulire dans le systme des notions grammaticales. Leur
conception psychologique se base sur lunit de la langue et de la pense, sur leur
liaison dialectique. G. et R. Lebidois Syntaxe du franais moderne, 1935 38,
1968. Les auteurs de cette grammaire analysent en dtail la smantique des formes
grammaticales en constatant leurs sens essentiels de base et ceux secondaires.
On peut trouver une analyse purement psychosystmatique, raisonne dans les
ouvrages de G. Guillaume. Il a analys le fait comment se forment dans la
conscience de lhomme les catgories grammaticales et comment elles fonctionnent
dans le langage, au moment o la ralit envirronnante se reflte dans la pense. Les
disciples de G. Guillaume sont considrs R. Valen (Canada), G. Moignier, G.
Stefanini.
La grammaire logique est reprsente par A. Sechehaye Essai de structure
logique de la phrase 1929, 1950, et G. Galichet Grammaire structurale du
franais moderne, 1970.
Le structuralisme smantique de G. Gougenheim Systme grammatical de la
langue franaise 1939, 1966, tudie les oppositions dans la grammaire en montrant
que derrire elles se cachent des diffrences pertinentes, des variantes stylistiques, ou
des diffrences non pertinentes, de petites dviations de la norme.
Dans le livre de L. Tesnire Elments de syntaxe structurale 1959, 1976 on
tudie le corraport entre les aspects smantiques et structurels de la langue. On y
accorde une grande attention lemploi des parties du discours dans des fonctions
peu ordinnaires (secondaires).
A. Martinet dveloppe la thorie de la grammaire fonctionnelle, et E.Benveniste
souligne le rle de lhomme, du sujet parlant dans la formation et lutilisation des
formes grammaticales.
Dans les annes 60 du XX-e sicle en France sont rpendues les ides du
structuralisme assmantique dans les ouvrages de J. Dubois Grammaire structuarle
de franais. Nom et Pronom (tom 1, 1965). Tom 2 Le verbe, 1967; tom 3 La
phrase et les transformations, 1969.
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Dans le premier volume lanalyse est base sur la mthode distributive, dans les
deux autres sur la mthode transformationnelle. Les ides de la grammaire
transformationnelle sont dveloppes plus loin dans les ouvrages de M. Gross
Grammaire transformationnelle du franais , 1968.
Il y a encore une srie de grammaires descriptives dont les auteurs se basent dans
leur analyse sur de diffrentes positions: Wagner R-U, Pichon J. Grammaire du
franais classique et moderne, 1962, 1975, Grammaire Larousse du franais
contemporain , 1964. Le Galliot J. Description gnrative et transformationnelle
de la langue franaise , 1975.
Llment de base de lorganisation grammaticale de la langue cest la catgorie
grammaticale.
Le terme catgorie designe une classe dont les membres figurent dans les mmes
environnemnts syntaxiques et entretiennent entre eux des relations particulires. Par
ex., les mots: chaise, table, bibliothque etc. qui peuvent figurer dans le mme
environnement syntaxique (Pierre essuie la table, la chaise, la bibliothque)
appartiennent la mme catgorie. Dans ce cas le mot catgorie se confond avec le
mot classe.
On distingue deux types de catgories: a) les catgories syntaxiques qui
dfinissent les constituants selon leur rle dans la phrase: ainsi le syntagme nominal
et le syntagme verbal sont les constituants immdiats de la phrase et par cela ils sont
des catgories syntaxiques de premier rang (ou principales).
Les parties du discours (ou espces de mots), constituant des syntagmes, sont des
catgories de deuxime rang.
Les catgories syntaxiques du II-me rang telles que: le nom, ladjectif, le verbe
etc. sont dites encore des catgories lexicales parce que les composants de ces
classes sont des morphmes lexicaux. Le temps, la personne, le nombre, le genre
sont des catgories grammaticales parce que les composants de ces classes sont des
morphmes grammaticaux (dsinences verbales, flexions nominales).
Les catgories lexicales sont dites primaires, les catgories grammaticales sont
dites secondaires.
En grammaire traditionnelle, un paradigme ou une catgorie linguistique est
lensemble typique des formes flchies (changeantes) que prend un morphme
lexical combin avec les dsinances des formes verbales selon le nombre, la
personne, le temps: ce paradigme est dit conjugaison pour le verbe, mais pour un
nom, un pronom ou un adjectij ce paradigme sappelle dclinaison.
En linguistique moderne un paradigme est constitu par lensemble des units
entretenant entre elles un rapport virtuel de substituabilit (Dictionnaire de
linguistique. J. Dubois, M. Jiacomo, L. Guespin, Ch. Marcellegi. P. 1973, p.77, 78,
354).
Une catgorie linguistique (= un paradigme) est gnralement beaucoup plus
quune collection dlments. Un paradigme comporte dhabitude une organisation
interne et institue entre ses lments des relations particulires. Ducrot O., Todorov
T. Dictionnaire encyclopdique des sciences du langage. P., 1972, p.147.
12
La forme analytique quand ces deux valeurs sont exprimes sparment : nous
avons parl.
Entre les formes morphologiques (synthtiques et analytiques) et les units
syntaxiques (groupes de mots libres) fonctionnent dautres combinaisons valeur
grammaticale. Le degr diffrent de cohsion et de grammaticalisation de leur
composants permet de distinguer encore des formes prmorphologiques : avoir
besoin et des formes syntaxiques : belle ravir. La forme prmorphologique est
celle qui acquiert certains indices de la forme morphologique en entrant dans le
paradigme dune partie du discours. Pourtant son lment grammatical nobtient pas
le degr dabstraction propre un morphme : faire plaisir.
La forme syntaxiques se caractrise par la prsence dun mot outil dont le sens
lexical pour la plupart des cas coincide une valeur grammaticale. Cette forme ne
fonctionne quau niveau syntaxique et sert exprimer toutes sortes de valeurs
grammaticales dun des termes de la proposition : Il pouvait continuer travailler
(valeur de temps, de personne, de nombre, de mode, daspect, prdicat verbal)
I. 5. Lassimtrie en grammaire. Approche fonctionnelle.
Le centre et la priphrie
A chaque niveau de la langue il faut distinguer des lments centraux, typiques,
essentiels et des lments de priphrie.
La corrlation : centre priphrie se fait voir dans les aspects structural,
smantique et fonctionnel.
Dans laspect structural au centre se placent les modles daprs lesquels on fait
des groupements de mots, la priphrie sont les dviations de ces modles. Par ex.,
le s la fin du pluriel. Cest le centre : livre livres, mais la formation du pluriel
du type : il yeux, journal journaux cest la priphrie.
Dans le plan smantique catgoriel : au centre se trouvent les lments qui ont
les signes essentiels de la catgorie donne, la priphrie se placent les lments
qui occupent une place intermdiaire entre cette catgorie et une autre.
Dans le verbe les formes personnelles occupent le centre, tandis que les formes
non personnelles (infinitif, participe, grondif) se placent la priphrie et
combinent les caractristiques verbales avec celles dautres parties du discours :
Linfinitif nom : lever le lever ; le participe adjectif aim, dsir, intressant
ou les formes temporelles verbales de lindicatif : prsent, imparfait, pass
compos
Se trouvent au centre, tandis que les priphrasers, les semipriphrases et les
locutions verbales qui se placent entre la morphologie et la syntaxe constituent la
priphrie.
Dans le plan fonctionnel : le centre est occup par les formes les plus frquentes,
la priphrie est occupe par les formes moins frquentes limparfait du subjonctif,
les formes surcomposes se trouvent la priphrie dans le systme des formes
temporelles.
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plus vaste que la forme morphologique, car elle englobe en soi et les mots-outils :
loup / le loup. Dans la phrase :Les enfants vont lcole,il y a six mots et trois
parties du discours ou six formes morphologiques et trois formes syntaxiques.
Le groupement de mots est form de mots et occupe une position intermdiaire
entre le mot et la proposition et peut tre lobjet dtude aussi bien de la lexicologie
que de la grammaire.
Au niveau lexical, le groupement de mots sert enrichir les moyens nominatifs
de la langue. Il sert nommer de telles notions pour lesquelles il ny a pas un mot
spcial dans la langue : bavard comme une pie, le pied de la montagne etc.
Au niveau de la grammaire, on tudie les rapports qui stablissent entre les
composants dun groupement de mots. Ces rapports peuvent tre de dpendance,
dgalit ou dinterdpendance, de l on a des rapports de coordination, de
subordination et de prdication. Cette organisation formelle grammaticale des
groupements de mots amne lapparition dune nouvelle unit du niveau de la
syntaxe qui est le syntagme.
La proposition. La proposition cest lunit du niveau syntaxique qui est forme
de mots et de syntagmes et prsente par soi-mme la plus principales unit
communicative de la langue. Dans la proposition on distingue trois niveau : a)
syntaxique, b) communicatif-logique et c) smantique. Au niveau syntaxique, on
analyse la proposition du point de vue de son organisation formelle / grammaticale (
son schma structural). Ici on dlimite les termes de proposition. Laspect
communicatif-logique de la proposition reprsente celle-ci comme porteur
dinformation. Ici on distingue le thme (le ct connu de linformation) et le rhme
(ce quon communique de nouveau dans la proposition, grce quoi cette
proposition existe) : La chambre de Michel/ est vaste et confortable.
thme
rhme
Laspect smantique de la proposition indique que celle-ci est conue comme la
reprsantation dun segment de la ralit; ici apparaissent de telles notions comme :
actant, action, signe, porteur du signe, objet, instrument, lieu, temps de laction etc.
La proposition analyse dans tous ces aspects reprsente lunit du langage
lnonc. La combinaison de plusieurs propositions qui se caractrisent par lunit du
sens et par des rapports lexico-grammaticaux forme une unit de niveau suprieur
qui est la superphrase. La combinaison de plusieurs propositions et des superphrases
composent le texte comme rsultat dune activit smantico-communicative
termine. Donc, les units de base de la grammaire sont : le morphme, le mot, la
proposition.
Les units de la langue sont : le morphme, le mot, le groupement de mots (son
schma syntaxique), la proposition (son schma structurel).
Les units du langage sont : lallomorphe (une variante de morphme), le mot
actualis, le terme de proposition, le groupement syntaxique (le syntagme), lnonc,
la superphrase, le texte.
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Devoirs :
Interrogation orale :
1. Quels sont les compartiments de la grammaire? Quel est leur objet dtude?
2. Identifiez les types de grammaires que vous connaissez; a) types de
grammaires pratiques; b) types de grammaires thoriques.
3. Quelles sont les mthodes dtude en grammaire; quels sont les critres mis
la base de lanalyse de chacune de ces mthodes? quel niveasu
dinvestigation elles se rfrent?
4. valuez les notions de forme, valeur et catgorie grammaticale, encadrez-les
dans le contexte de ltude grammaticale; types de formes; types de catgories.
5. Quels sont les paramtres de lassimtrie en grammaire? En quoi est-ce quelle
se manifeste?
6. Quelles sont les units du niveau de la grammaire? Quels sont les critres de
leur identification?
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7. Quest-ce que cest que lactualisation dune forme grammaticale selon Ch.
Bally?
8. valuez lvolution de la science grammaticale en identifiant chaque fois les
directions de sa manifestation. Quelles sont les directions essentielles de
lvolution de la science grammaticale au XX-e sicle?
9. Quelles sont les autres disciplines linguistiques affrentes la grammaire?
ou les choses dont on parle. Dans le second cas (du point de vue de la grammaire) on
considre mots des units de discours inanalysables comme forme : parle, ou
composes dlments analysables dans le discours et qui existent comme pices
autonomes : parl- ons.
Le dfaut consiste encore en ce quon considre mot seulememnt ce qui est
audible dans loral et visible dans lcrit, en ne tenant pas compte du fait quil y a
une discordance toujours possible entre le signifiant et le signifi (forme et contenu).
En dautres termes, on considre mot seulement les signes qui ont une reprsentation
matrielle, mais ce nest pas correct, car ceux sans reprsentation matrielle ont
autant de ralit que les premiers. Ils sont prsents dans la penses et sans eux le
discours serait inintelligible.Par exemple, dans marche : on sousentend et (tu) le
pronom sujet de la II-me personne singulier et la valeur modale de limpratif
(lordre).
Ainsi ce quon appelle mot est tantt un signe purement lexical sans aucun
ingrdient grammatical : chat, tantt un complexe indcomposable de signes qui
fonctionne dans le discours grce un certain nombre dactiualisateurs, de ligaments
grammaticaux. Par exemple, loup est un signe purement lexical tandis que lup-us du
latin, la flexion us lui confre une valeur grammaticale de nominatif. Au signe loup
du franais correspond le radical lup du latin qui na aucune autonomie syntaxique
(il ne peut pas tre lment dune phrase. Le loup du franais nest gure plus
autonome dans le discours que le lup du latin car il ne peut pas figurer lui seul dans
une phrase. Pour remplir une des fonctions du substantif (sujet, complment dobjet,
et du nom) il doit tre actualis, car on ne peut pas dire : Je vois loup ou Loup
mange. Donc, tout signe purement lexical : a) simple loup, chat; b) suffixal
bleutre; c) compos rouge-gorge est appel smantme et tout complexe actualis
form dun smantme et dun ou plusieurs signes grammaticaux (actualisateurs ou
ligaments) ncessaires et suffisants quil fonctionne dans une phrase est appl
mocule syntaxique : chat cest un smantme, mais ce chat est une molcule
syntaxique, car sans llment ce llment chat ne peut pas entrer dans une phrase;
march-ons est molcule grce la dsinence ons et marche grace la dsinence
zro (dans loral). Ce concepte est appel diffremment par de diffrents linguistes :
Ch.Bally lappelle molcule syntaxique; A. Martinet syntagme autonome; B.Pottier
lexie et E. Benveniste lappelle synapsie
Les lments dune molcule peuvent tre spars tout en laissant celle-ci
indivisible du point de vue de la valeur, par exemple, dans la molcule : Je vois on
peut intercaler encore un lment : Je (le) vois les lments sont spars mais le
sens (ou la valeur) de la molcule nest pas dtruit. Ils peuvent aussi changer de
place, la molcule restant intacte : il cahnge / change- t-il? Tout simplement cela
prouve le fait que la molcule franaise est plus analytique que celle latine.
Donc, la question de lautonomie du mot est ramene celle du smantme.
La question est la suivante: un smantme, peut-il tre en mme temps une unit
fonctionnelle, cest--dire, une molcule? Par exempler, loup est-il en mme temps
smantme et molcule? Ou le smantme est compltement indpendant des autres
lments de la molcule? Bien sr que non, dans : tu march-ais le smantme
22
mots-outils. Cest une forme analytique qui sorganise en paradigme comme toute
forme synthtique :
lupus / je parle / le livre
lupi / tu parles / du livre
lupo / il parle / au livre
lupum
un livre
mon livre
On voit que dans les paradigmes mentionns ce sont les mots-outils qui
varient, les mots notionnels sont invariables. Ces combinaisons attestent une intgrit
intrieure: smantique, structurale et phontique.
Les mots-outils se distinguent des affixes par leur mobilit. Laffixe est
formellement soud son radical et ne peut pas se dplacer. Le mot-outil, par contre,
laisse sinsrer entre lui et le mot significatif un certain nombre dautres vocables.
Cela ne veut pas dire que la place du mot-outil dans la phrase est libre : une femme
bonne / une bonne femme, dans le II-me cas la soudure smantique est plus
vidente. Le fait de pouvoir tre spars des mots pleins parle de leur autonomie
relative.
Dans les phrases elliptiques ils peuvent mme semployer seuls:
Connaissez - vous les Concuguenais ?
Les ?
Les Concuguenais. Les habitants du Concugnan.
Au contraire dans le langage parl ils peuvent tre omis, laissant ainsi les mots
significatifs sans appui formel : Vu! Compris! Lea valeurs grammaticales des motsoutils sont plus abstraites par rapport aux valeurs lexicales des mots notionnels, ce
qui mne une soudure plus ou moins idiomatique entre eux.
Les mots-outils proviennent tous des mots nominatifs. A force daccomplir un
rle accessoire de mettre en vedette les relations entre les choses, ils laissent en
ombre les choses elles-mmes, ainsi les mots notionnels se transforment
graduellement en mots-outils. Ce phnomne est accompagn dun affaiblissement et
souvent mme dune modification de la valeur primitive du mot correspondant. Ce
processus sappelle grammaticalisation. Le degr de grammaticalisation des motsoutils est diffrent de l et le degr de cohsion entre les lments des mots
analytiques est diffrent.
Le I-e degr de soudure : les structures analytiques sont prs des structures
syntaxe libre : vouloir, pouvoir, commencer + infinitif.
Il y a au contraire des structures analytiques qui se distiguent par un grand
degr dinterpntration entre les composants : le nom et son article ou le
dterminatif, aller + infinitif, venir de + infinitif etc.
Les plus autonomes sont les pronoms conjoints par rapport au verbe car ils
gardent une partie de la valeur primitive des pronoms disjoints avec la mme forme.
En certains cas ils peuvent mme semployer de faon absolue sans que le verbe soit
sous-entendu. Mais ces cas sont extrmement rares :
Quils entrent!
Qui? Ils?
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Au sein dune forme analytique le mot-outil nest porteur que dune seule
valeur grammaticale de base et quelques valeurs grammaticales lmentaires qui se
ralisent en mme temps. Par exemple, les verbes auxiliaires dans les temps
composs marquent la personne, le nombre, le temps etc. ; larticle devant le nom
marque le nombre, le genre, la dtermination, lindtermination etc.
Dans les structures analytiques ce sont les mots-outils qui varient tandis que
les mots significatifs restent invariables ou amorphes : les participes dans les temps
composs, les infinitifs dans les temps immdiats etc.
Quand on parle des structures analytiques des mots on est en prsence dun
paradoxe bien vident : dun ct on voit une intgrit intrieure de ces structures,
dun autre ct ces formes se composent des mots ayant une existence individuelle.
A ct des formes analytiques des mots on a encore des mots analytiques.
Dans ce cas il ne sagit pas de lunion entre le grammatical et le lexical. C est la
valeur nominative du mot qui sexprime au moyen dune structure analytique. a
peut tre deux ou plusieurs mots notionnels : mettre fin (finir), faire la guerre
(lutter), prendre fin (finir) etc., ou un mot notionnel et un mot outil : de fer (ferr),
vent etc.
II. 2. Valeurs des mots significatifs.
Le mot dit significatif est le support dune valeur lexicale (nominative) et de
plusieures valeurs grammaticales (non nominatives) qui laccompagnent. Son
contenu global peut contenir un certain nombre de valeurs connotatives (stylistiques,
motives, expressives etc.) qui constituent le ct affectif du mot.
La valeur lexicale du mot qui rside dans son radical reflte directement la
notion du fait correspondant. Les valeurs grammaticales qui sexpriment par des
affixes ou par les mots-outils ont un caractre accessoire non notionnel. Leur rle est
de crer le fond sur lequel volue le concepte exprim par le radical, en marquant le
rapport de ce concepte avec dautres conceptes ou faits de la ralit objective. Ces
rapports se divisent en plusieurs catgories : a. rapports entre les conceptes dans leur
interaction ( les fonctions syntaxiques des mots dans la phrase) : Michel marche
(rapport entre le sujet et le prdicat, laction); b. rapport entre le concept et les
conditions o se manifeste le phnomne quil reprsente : temps, personne, nombre,
aspect (dans le verbe).
Dans ce cas on ne nomme pas les faits, on les indique travers leurs relations
avec dautres faits, phnomnes. Donc, les valeurs grammaticales ne se manifestent
autrement que par lintermdiare des valeurs lexicales et leur rle est dorganiser la
matire lexicale. Les conceptes par eux-mmes ne forment pas un nonc tant quon
ignore les rapports entre eux et la ralit. De cette manire les valeurs grammaticales
organisent la matire lexicale.
Donc, il ressort que la valeur globale du mot notionnel renferme tous les
lments ncessaires son fonctionnement tant dans le systme de la langue que
dans le discours. Lintgrit intrieure et lautonomie relative rendent le mot facile
25
Devoirs :
Interrogation orale :
1. Quels sont les traits essentiels du mot franais?
2. Le caractre arbitraire du mot en franais, cest quoi?
3. Faites la distinction entre : mot, molcule syntaxique et smantme. Identifiez
les critres en base desquels on effectue lanalyse. quel niveau de la
grammaire on les identifie?
4. Quels sont les types de mots que vous connaissez?
26
5. valuez les traits spcifiques des mots significatifs, des mots outils et des mots
phrase.
6. Faites valoir la diffrence entre le mot et la partie du discours; traits pertinents.
modalits de la qualit et de laction. Autrement dit, des noms: Pierre, chaise, des
adjectifs: rouge, bon, des verbes: marcher, lire, des adverbes: bien, trs.
Les ligaments (copules, prpositions, conjonctions, actualisateurs,
quantificateurs et signes grammaticaux implicites) ont pour fonction de grouper en
syntagmes les signes appartenant des catgories complmentaires dans le rapport
de dtermin et dterminant. (Bally Ch., Linguistique gnrale et linguistique
franaise, Berne, 1950).
Pourtant le principe daprs lequel les mots sont rparties en parties du
discours est bien difficile relever. Or la rpartition des mots en parties du discours
nest pas une classification artificielle mais une relle, mais qui nanmoins ne
peut avoir pour principe de division un critre unique et prcis. En pratique, pour
discerner telle ou telle partie du discours, on sappuie toujours sur un ensemble de
critres, bass sur le caractre de telle ou telle classe de mots.
Ainsi on saccrochait souvent pour classifier les mots en classes aux signes
distinctifs de ces classes, en les prenant comme leur essence. Toutefois, les parties du
discours, tant un classement naturel, leurs signes distinctifs ne peuvent constituer
ni leur essence, ni le principe de division de leur rpartition.
Le critre smantique, qui parat la premire vue tout sduisant, a du les
savants. Sil est vrai que le substantif exprime des objets et des tres, le verbe des
procs et des tats, ladjectif des qualits, il est vrai galement, quen principe
lappartenence du mot telle ou telle partie du discours ne dpend gure de sa valeur
lexicale. Par exemple, dans la classe des substantifs peuvent entrer des mots avec des
valeurs lexicales diverses: procs, tats, qualits, relations, quantits etc: marche
procs, guerre tat, beaut qualit, kilo, mtre, douzaine quantits etc. Le sens
lexical dun adjectif peut souvent renvoyer un tre ou un objet: Les lections
prsidentielles ou une quantit: valeur double, triple.
La valeur lexicale ne prsente donc pas un appui sr qui permettrait de
discerner les parties du discours.
On a depuis longtemps remarqu que les mots dune mme classe figurent
rgulirement dans les mmes formes reprsentant les catgories grammaticales de la
partie du discours donne. Cela a men certains linguistes mettre la base de la
division des mots en parties du discours le critre formel (morphologique). Les uns
opraient seulement avec les formes grammaticales. Les autres opraient plutt avec
les valeurs de ces formes ce qui prsentait videmment un avantage.
Le critre purement formel est dautant plus trompeur que les mmes formes
possdent souvent un contenu fort diffrent. Ainsi les marques du nombre sont les
mmes pour le substantif, ladjectif et le participe. Mais pour ladjectif et le participe
la catgorie du nombre ne leur appartient pas. Cest la catgorie du nom mais pour
ladjectif et le participe elle marque seulement laccord avec le nom et le rapport
entre le dtermin et le dterminant. Pour le substantif, par contre, cette catgorie
marque le nombre rel. La mme catgorie grammaticale peut se rencontrer dans
quelques classes de mots le degr de signification des adjectifs et des adverbes :
plus claire / plus clairement.
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Pronom
Substantif
Numral
Proprits
Pronom
Verbe , Adjectif
Numral
Adverbe
III. 1. A retenir :
Le mot appartient la fois trois niveaux de la langue : 1) le lexique; 2) la
morphologie; 3) la syntaxe.
Le mot franais se caractrise par sa non-autonomie smantique et
syntaxique.
Les units communicatives (les parties du discours) se caractrisent la fois
par deux aspects : onomassiologique et lingiustique(smassiologique).
Il faut diffrencier deux notions linguistiques : celle de mot et celle de partie
du discours.
Les parties du discours ne correspondent pas toujours avec les mots qui
scrivent insparablement, ce sont des units plus complexes, crites sparment.
A ce propos B. Pottier dit que les parties du discours se forment au niveau des
units de comportement (aussi bien dans le discours que dans la langue) :
pommes de terre, mettre fin, la hte etc., cest ici quapparat la non concidence
formelle entre le mot et la partie du discours.
A la base des parties du discours essentielles se trouve laspect
onomassiologique, tandis qu la base des parties du discours subsidiaires (prives de
fonction dnominative) se trouve laspect linguistique.
Laspect onomassiologique prdomine dans linterjection qui sert exprimer
diffrents tats dme et de les dnommer : hlas! le regret; fi! le dgot. Leur
aspect linguistique se concrtise dans la parole.
Le pronom et les numraux sont considrs des classes de mots intermdiaires
ente les essentielles et les subsidiaires (dans ces classes laspect linguistique prvaut
sur celui dnominatif).
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Parties du discours
Essentielles
nom
verbe
adjectif
adverbe
pronoms
numraux
mots- phrases
Subsidiaires
pronom personnels
dterminatifs
particules, prpositions.
conjonctions
Devoirs :
Interrogation orale :
1. Quest-ce que cest quune partie du discours? valuez les diffrentes opinions
des linguistes.
2. Quels sont les types de parties du discours que vous connaissez?
3. valuez les traits pertinents des parties du discours essentielles et des parties
du discours subsidiaires.
4. Quest-ce que cest quune entit autonome?
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parties du discours. Cependant certaines de ces catgories lui sont communes avec
dautres classes de mots et seulement lensemble quelles forment est bien distinctif.
Les catgories grammaticales du substantif sont celles du genre, du nombre et
de la dtermination. Quant ses possibilits combinatoires, on remarquera sa
susceptibilit de se combiner avec un adjectif. Dans la proposition le substantif peut
remplir la fonction de nimporte quel terme, sauf celle de prdicat verbal simple et
compos, fonction rserve au verbe. Il peut seul constituer une phrase dont il est
sujet et prdicat: Lhiver / cest lhiver; bruit confus / le bruit est confus. Cependant
ses fonctions de base sont celles de sujet et de compment dodjet qui sont ses
fonctions primaires, ce sont celles auxquelles il doit son existence comme partie du
discours.
Employ comme complment de circonstance, le substantif se rapproche de
ladverbe. Il se transforme au fait en adverbe. Il cesse de reprsenter une antit
autonome pour reprsenter une proprit de la proprit (caractristique ou dtail
dun procs), condition quil assume cette fonction de faon rguliaire constante. Il
se dbarrasse alors des catgories grammaticales propres au substantif. Il perd ses
possibilits combinatoires et acquiert celles de ladverbe : cheval, pied, sur-lechamp, par terre, en cachette etc.
Les catgories grammaticales du substantif sont toutes exprimes au moyen de
larticle.
genre : dlice (m), amour (m), au pluriel : les dlices(f), les amours(f)), un radio (un
sens) / une radio (un autre sens).
IV. 3. Dtermination du substantif
Comme la catgorie du nombre, celle de dtermination est un des moyens
pricipaux dactualisation des conceptes virtuels, dont les substantifs sont les
porteurs : actualiser un concepte, cest le rattacher une situation concrte,
autrement dit, lemployer dans un acte concret de la communication, de cette faon
en prcisant son extension. Car, selon lexpression de G.Guillaume, un concepte
virtuel nest quune simple puissance de nommer les choses dans toute leur
extension, il est indtermin en ce qui concerne le nombre dindividus auxquels on
lapplique ; mais il est parfaitement dfini son contenu. Les conceptes virtuels ne
se trouvent que dans les dictionnaires; mais sils ne sont pas introduits dans le
discours, il ne sagit que dune signification pure et simple de ces conceptes, ce
nest quune ide trs vague, gnrale de la chose donne : manuel, cahier. Les
changements qui surviennent au cours de lactualisation des conceptes tiennent de
lextension de leur contenu.
Par exemple : chapeau / le chapeau de mon pre
concepte dans toute / concepte ralis dans le discours
son extension / (mot en effet, selon G.Guillaume)
(mot potentiel)
La plus petite extension sera caractristique pour les noms propres qui ont
lextension zro, ils sont les plus concrets, les plus individuels, qui ne sapliquent
qu un seul individu bien dtermin ou plusieurs individus mais qui nont rien de
commun les uns avec les autres et qui ne peuvent pas former une espce : Alpes,
Balzac, Marie. Ces noms par eux-mmes ne veulent rien dire, ils sont arbitraires.
Quand il sagit dune classe dindividus semblables alors lextension du
substantif devient plus grande.
Dans le cas des noms communs, leur extension dpend de leur emploi dans le
discours. On peut les rapporter du gnral au particulier, en les concrtisant et
individualisant : chapeau / un chapeau. Dans le deuxime cas, cest un objet qui a
des traits communs avec les autres objets de la mme espce (un chapeau comme
tous les autres).
La catgorie de la dtermination est en gnral exprime par larticle, cest-dire elle se ralise laide de larticle, mais elle peut se raliser aussi laide des
dterminatifs. Les dmonstratifs, les possessifs, les indifinis etc. actualisent le nom
en y ajoutant un sens quantitatif et locatif : ce livre( locatif), plusieurs livres, tous les
lves ( quantitatif). Dans ce cas lextension du concepte est restreinte. Par contre, il
y a des dterminatifs qui marquent des collections fermes, et peuvent voquer lide
dune classe entire, ils soulignent en ce cas les proprits communes aux individus
portant un mme nom : Toute femme, toute mre (toutes les femmes, toutes les
mres). Lextension dans ce cas est la plus grande possible. Mais il y a des cas o le
concepte a une extension double : Toute mre est indulgente : a) chaque mre
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Cette catgorie est exprime par : larticle dfini / larticle indfini; la prsence /
labsence de larticle.
Le noyau de la classe des noms est occup par les noms qui expriment des
tres et des choses; les noms daction, de qualit : beaut, de notions abstraites :
amour, peuvent tre rangs la priphrie de la classe des noms. Les noms du noyau
possdent toutes les trois catgories du nom, et semploient dans les fonctions
primaires (sujet et COD), ceux de la priphrie ne posdent pas toutes les catgories
du nom, au moins sens changer de sens, et semploient dans les fonctions
secondaires (CC).
Entre toutes les parties du discours il y a un rapport smantico fonctionnel;
par cele sexplique le fait que tout mot en lui prposant un article peut devenir
substantif : un adjectif : le bleu, un verbe le sourire; un adverbe le dessus etc. Ce
phnomne a pris le nom de : substantivation ; la dsubstivation est un phnomne
contraire : le nom perd tous les traits substantivaux et commence remplir les
fonctions dautres parties du discours : Un remde miracle (adj.), une robe cerise
(adj.), avec courage, sans peur (adv.), prendre part (lment dune locution verbale).
Devoirs :
Interrogation orale :
1. Identifiez les traits essentiels du nom comme partie du discours.
2. Quelles sont les catgories grammaticales propres au nom?
3. La catgorie du genre, dans lopposition de quelles valeurs du monde rel estce quelle se manifeste? Pour quels noms cette valeur est-elle relevante?
4. La catgorie du nombre, dans lopposition de quelles valeurs du monde rel
est-ce quelle se manifeste? Pour quels noms cette valeur est-elle relevante?
5. La catgorie de la dtermination, quel niveau de lanalyse grammaticale se
relve-t-elle? Est-ce une catgorie propre au nom?
6. Quelles sont les fonctions primaires et secondaires du nom? Sur quel principe
se base lanalyse?
7. Faites valoir lessence du phnomne de la transposition dans la classe du
nom. Quels sont les types de transposition que vous connaissez? En quoi
consiste lessence de la thorie de transposition (translation) de Ch. Bally?
42
V. LARTICLE
PLAN :
1. Origine de larticle.
2. Opinions de diffrents linguistes sur larticle.
3. a) diffrentes dfinitions de larticle;
b) la dfinition de larticle de G.Guillaume.
4. Les classes darticles.
5. Larticle dfini individualisateur.
6. Larticle indfini classificateur.
7. Les emplois de larticle dans le discours. Diffrentes valeurs
pragmatiques de
larticle
8. Larticle grammaticalisateur et actualisateur du nom.
9. Le rle de larticle dans la division actuelle de la phrase.
10. La thorie de lindividualisation et la thorie quantitative attribues larticle.
Sources consulter :
1. V.G. Gak. Teoreticescaia gramatica franuzcogo iazca, I vol. Morfologhia, II
vol., Sintaxis, Moscva, 1983
2. A.N. Stepanova. Cours dinitiation la grammaire thorique, Minsk, 1986.
3. E.A. Rfrovskaia, A.K. Vassilieva, Essai de grammaire franaise. Cours
thorique. (I-II vol.) Morphologie et syntaxe. Leningrad, 1973.
4. T.A. Abrosimova. Thorie de grammaire franaise. Recueil de textes. Leningrad,
1972.
La notion darticle a donn lieu des tudes intressantes. La plus importante
est celle de G.Guillaume dans louvrage Le problme de larticle et sa solution
dans la langue franaise . Cest un travail de psychologie linguistique. Dans
sonanalyse G.Guillaume emploie la mthode de la grammaire compare. Il sest
propos de dcouvrir pourquoi larticle sest introduit dans les langues qui ne le
comportaient pas et quels sont les besoins de la pense dans son apparition et
extension. Guillaume relve les articles suivants (sans leur donner un nom
particulier) : le, la, les, un, une des, du, de la, auxquels il ajoute larticle zro
(labsence de larticle). Voil la dfinition quil donne larticle. Il dit : larticle
emploie le nom; il le fait passer de la valeur virtuelle quil prend dans le pense
celle actuelle quil prend dans le discours.
Dans La pense et la langue (1922) F.Brunot souligne que le rle principal
de larticle est de dterminer les noms ou de les laisser dans lindtermination (dans
le cas de : un, des). Il appelle les articles : dfinis, indfinis, partitifs et souligne que
larticle sert faire des noms de tout son, de tout bruit : Un psst! Les quand, les
oui ; on fait de mme des noms de tout laide de larticle (de tout lment de la
43
langue). Ch. Bally affirme que larticle sert encore autre chose qu dterminer le
nom : il actualise le nom. Cest ce quen dautres mots a dit G.Guillaume. Ch.Bally
constate qu ct des articles dans cette classe doivent tre renferms les autres
dterminatifs : mon, ce, aucun qui peuvent tre considrs aussi des articles. Cela
a t remarqu aussi par F.Brunot. cest presque la mme explication chez
Damourette et Pichon. Influencs par Beauze, ces auteurs considrent que larticle
donne de lassiette au nom dans la phrase o il peut jouer le rle que la pense lui
assigne. Il distinguent trois types dassiettes selon la manire de la prsentation de la
substance :
a) notoire si la substance est classe comme connue dans lesprit;
b) prsentatoire si elle est classe actuellement;
c) transitoire si elle reste inconnue jusqualors.
A lassiette notoire sont reservs les articles : le, la, les et ses formes
composes (conractes) ainsi quaux possessifs : mon, ton Lassiette prsentatoire
est confre aux formes prsentatoires de dmonstratif : ce, cet, cette, ces. A
lassiette transitoire sont confres les formes de larticle transitoire : un, une, du, de
la, des (indfini et partitif).
F.Brunot, Ch.Bally, Damourette et Pichon se sont placs surtout sur un point
de vue psychologique. A. Meillet se basant sur un point de vue linguistique
rapproche les dterminatifs possesssifs et dmonstratifs et les autres de larticle,
auquel ils deviennent des substituts, en trouvant quils ne sont que des accessoires du
groupe nominal.
Pour A.Meillet le franais daujourdhui est la combinaison des groupes
nominaux et verbaux ; les premiers sont annoncs par larticle ou ses quivalents, les
deuximes, souvent mais pas toujours, tant annoncs par des pronoms.
A. Dauzat souligne que larticle prsente le nom comme le pronom prsente le
verbe, par cela il se rapproche de lopinion de A. Meillet.
G.Galichet, en se rfrant au problme de larticle, mentionne entre autres :
Dans la langue franaise daujourdhui, le nom nexprime pas toujoirs nettement le
genre et le nombre. Il faut recourir une particule spciale pour les exprimer. A cet
gard, larticle joue la rle dune dsinance davant . Il appelle les formes je, tu, il,
elledes articles verbaux, il veut dire par a que le rle de ces mots pour le verbe
serait le mme que celui de larticle pour le nom.
Larticle est un fait secondaire du dveloppement des langues. Larticle
nexistait pas originairement. Lindo- europen ne le possdait pas. Il apparat dans
le grec homrique sous laspect dun dmonstratif. Dans les langues romanes
larticle a sa base le dmonstratif latin ille, illa qui, avec le temps tant repouss
hors du camps de la dmonstration proprement dite, petit petit dgrade en article.
Larticle comprend en soi lopposition de deux catgories grammaticales :
dtermination / indtermination, dont la dernire comprend son tour une opposition
binaire : nombrabilit / non-nombrabilit. A cette rpartition de valeurs
correspondent les trois formes darticles : dfini, indfini, partitif.
44
qui parle sappuie sur un fait connu pour arriver quelque chose de nouveau
(dinconnu) qui est le but de la communication ou le nud de la communication, qui
dhabitude se trouve la fin de la phrase (pour la proposition simple) :
Lenfant // pleure
connu // inconnu
donn // nouveau
Ainsi pour beaucoup de linguistes larticle devient le moyen formel de
distinguer le fait donn et le fait nouveau :
Une femme // entre
La femme // entre
Inconnu
// connu
connu // inconnu
Nouveau // donn
donn // nouveau
Ainsi le nud de la communication, linconnu est marqu par larticle indfini
et le connu par larticle dfini.
Mais il y a des cas qui contredisent cette thorie : O est-il? Il est // dans la
cour (larticle dfini se trouve ici dans le rhme, dans le nouveau); Une cole sans
enfants // Cest un peu la ruche sans abeilles (larticle indfini se trouve dans le
thme (le connu) et larticle dfini dans le rhme (linconnu).
V. 1. Larticle dfini
Larticle dfini a plusieurs valeurs : individualisante, quantitative, qualitative,
gnralisante etc.
La valeur individualisante de larticle dfini indique que lobjet est prsent
dans lensemble de ses traits particuliers qui ne sont propres qu lui et qui le
distinguent des autres objets faisant partie de la mme classe : Voil une table. Cest
la table de mon pre. Cette valeur de larticle dfini est base sur lanaphore (la
liaison avec le contexte prcdent). Au commencement du XX-e sicle apparat la
thorie de lindividualisation dont la thse principale est : larticle possde la
capacit dexprimer les notions du gnral et de lindividuel dans un objet. Selon
cette thorie larticle met en lumire lindividuel en le dgageant du gnral, et
oppose cet individuel de lobjet dautres objets. Mais cette thorie est traite
diffremment par diffrents linguistes. Les uns considrent quelle sexprime (la
thorie) dans lopposition : absence darticle / presence darticle. Le nom sans
larticle reprsente une notion gnrale; celui avec larticle une notion, un
phnomne individualis. Et lobjet individualis peut tre dtermin ou
indtermin. Plusieurs linguistes ont accept ce point de vue.
Dautres rattachent la notion dindividualisation seulement larticle dfini.
Tandis que larticle indfini (classificateur), au contraire, rattache lobjet la classe
des objets pareils, en faisant voir ses valeurs communes avec les autres objets de la
mme classe. Ainsi larticle dfini prsente lobjet particulier et larticle indfini
lobjet gnral.
46
47
V. 3. Larticle partitif
Pour qualifier les substantifs de la srie continue (non-nombrables) on emploie
larticle dfini (dpourvu de toute valeur quantitative), pourtant si la valeur
quantitative apparat, alors on emploie larticle partitif : du, de la, qui remplit la
mme fonction que larticle indfini dans la srie discontinue (noms nombrables).
Lun dsigne une des choses du mme ordre, lautre une certaine quantit de
substance quelconque : Donnez- moi une serviette et du savon.
Pourtant, quand on veut mettre en vedette la valeur gnrique dune substance,
on emploie larticle dfini. Il permet seulement de la nommer (la substance) en tant
que concepte sans y ajouter quelque prcision : Leau est un liquide incolore.
Le partitif devient de plus en plus frquent avec les noms abstraits pour
montrer quune qualit, un sentiment ou un tat se manifestent avec un certain
degr : Eprouver de la joie, du bonheur (Voir les valeurs de larticle partitif, M.
Ioni).
Donc, dans le systme des valeurs de larticle partitif le rle primordial
appartient sa valeur quantitative (une certaine quantit de matire), quoique celle
qualitative y soit pour beaucoup.
V. 4. Absence de larticle
Il y a trois raisons par lesquelles sexpliquent les cas o le substantif franais
semploie sans article : a) raisons grammaticales; b) raisons formelles; c) raisons
stylistiques.
Raisons grammaticales : le nom franais employ sans article perd en partie
ses traits substantivaux, ce qui le rapproche des autres parties du discours, par
exemple, de ladjectif : Il est mdecin, il est ingnieur ; de ladverbe : il parle avec
vivacit (vite); une partie dune locution verbale : prendre part participer.
Labsence de larticle dans tous ces cas indique le caractre abstrait des noms,
et leur contenu non rfrentiel.
Raisons formelles : souvent larticle ne semploie pas devant les noms
prcds de la prposition de : un groupe dtudiants, une salle orne de fleurs. Ici
le nom garde toute sa valeur substantivale, mais la prposition de ne peut se
combiner encore une fois avec des. La prposition remplit ici une double fonction :
de prposition et de larticle.
Raisons stylistiques. Enfin lemploi du substantif franais sans article peut
tre conditionn par des effets de style comme, par exemple, dans les numrations,
en omettant larticle, on vite les rptitions inutiles des mmes formes, rendant ainsi
le texte plus souple, vif : Hommes, femmes, enfants tous taient dans la rue (Les
cas domission de larticle, voir M.Ioni).
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Devoirs:
Interrogation orale:
1. valuez les diffrentes opinions des linguistes sur larticle.
2. Faites valoir lessence de la thorie de G. Guillaume sur larticle.
3. Exprimez vos opinions concernant les nonciations : larticle dfini
individualisateur et larticle indfini classificateur du nom.
4. En quoi consiste la grammaticalisation de larticle devant le nom? Types
darticles.
5. Comment comprendre lnonciation : larticle est le transpositeur du nom?
6. En quoi consiste la valeur de larticle dans le discours? Identifiez-la.
7. Faites valoir les diverses valeurs pragmatiques de larticle.
8. Identifiez les valeurs et les cas essentiels de Lomission de larticle en
franais.
VI. LE PRONOM
Plan :
1. Le pronom comme partie du discours.
2. Le sous-systme du pronom personnel
a) le centre et la priphrie de ce sous-systme.
3. Les possessifs, les dmonstratifs et les quantitatifs.
4. Le pronom comme classe ferme de mots.
5. Le pronom ets ses fonctions dans la phrase et dans le texte.
Sources consulter
1. V.G. Gak,Teoreticescaia gramatica franuzcogo iazca, I-II vol., Morfologhia,
Sintaxis, Moscva, 1974
2. A.N. Stepanova, Cours dinitiation la grammaire thorique,Minsk, 1986.
3. E.A.Rfrovskaia, A.K. Vassilieva, Essai de grammaire franaise. Cours
thorique. (I-II vol.) Morphologie et syntaxe. Leningrad, 1973.
4. T.A. Abrosimova, Thorie de grammaire franaise. Recueil de textes. Leningrad,
1972.
Le pronom est une partie du discours qui reprsente lhomme dans le langage,
et indique les rapports qui stablissent entre calui-ci et le monde objectif. Ce sont
ces rapports qui dterminent le caractre et la structure du systme que forment les
valeurs propres au pronom.
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Ce systme est asymtrique, car les groupes des valeurs formant lopposition
de base sont ingaux, et diffrent par le nombre de leurs composants. Au centre de ce
systme se trouvent seulement les pronoms personnels de la I-re et de la II-me
personnes singulier: je / tu qui reprsente lopposition : locuteur / collocuteur et
forme le microsystme des personnels. Ce microsystme des personnels a une
structure concentrique, comme tout le systme en entier. Au centre se trouve le
parleur reprsent par le pronom de la I-re personne je , il forme le noyau du
systme.
Le destinataire on se trouve l`extrieur par rapport tu, je qui sont au
noyau, quoi qu`il se trouve proximit du centre.
Il / la de la III personne se trouve encore plus loign du centre; c`est l`objet du
discours, sans lequel il n`y a pas d`acte de parole, ni de parleur, ni de destinataire.
L`objet du discours est reprsent dans ce systme par le pronom personnel de la IIIme personne il qui se ddouble en franais en offrant deux formes distinctes,
correspondant la corrlation: individu connu individu inconnu: il on.
Donc le microsystme des pronoms personnels en franais renferme les trois
corrlation principales qui sont caractristiques au systme du pronom en gnral:
1. je / tu (locuteur / adlocuteur);
2. je, tu / il, on (interlocuteurs / l`objet de leur discours);
3. il / on (individu dfini, connu / individu indfini, inconnu).
Comme on le voit, seulement les pronoms de la I-re et de la II-me personnes
sont de vrais personnels proprement dits. Il reprsente le dfini ou les dmonstratifs
(pronoms), on les indfinis (pronoms) pntrs dans le systme des personnels. Le
dmonstratif est pntr par le possessif: celui-ci / moi / le mien.
Les pronoms non-personnels (dfinis ou indfinis) se disposent autour du
microsystme des personnels, symbolisant, en un sens, les phnomnes du monde
sensible qui entourent les interlocuteurs, et se rangent aussi dans un ordre
hirarchique l`interieur de deux hmisphres distincts, forms de cercles
centrifuges. La priphrie est occupe par les quantitatifs: Interrogatifs, indfinis
Les pronoms se ranfent dans un systme comme suit, personnels proprement dits:
Je / tu;
Je, tu / il;
Il / le;
Il / on.
Non personnels dfinis ou indfinis: dmonstratifs / possessifs;
relatifs / interrogatifs;
indfinis quantitatifs
Vous c`est le mme tu seulement au pluriel, il reprsente plusieurs
destinstaires, tout comme ils prsente plusieurs objets du discours. Ce n`est pas la
mme chose pour je, nous ce n`est pas plusieurs je. C`est plutt moi + vous
(celui qui parle avec le ou les interlocuteurs) et moi + eux (celui qui parle avec le
tiers): Que ferons-nous? (toi et moi), I-re et II-me personnes inclusives): Nous
sommes venus vous rendre visite (moi et ceux qui m`accompagnent; I-re et III-me
50
personne: personne exclusive. Ainsi nous par rapport je est une personne plus
massive, plus solennelle et moins dfinie. De l on a nous de majest. Nous
remplace aussi l`affirmation trop tranchante de je dans une expression plus large et
diffuse; ainsi apparat le nous d`auteur ou d`orateur. Nous peut de mme
s`employer la place de tu avec un sens affectif, de protection ou d`ironie: Nous
sommes laurat, petit? Il / on sont les antipodes de je / tu. Il a une valeur
anaphorique (se rfre au contexte prcdent). Contrairement il on s`emploie
seulement pour les personnes (ce qui est conforme son origine, car on provient
du latin: homo). On peut dsigner une personne indtermine, une personne
quelconque, ou un ensemble de personnes. On est anonyme: il marque toute
personne (ou groupe de personnes) qu`on vite de nommer. Donc, On peut tre
inclusif et exclusif.
A la diffrence des autres pronoms les personnels n`ont pas de corrlatifs
dterminatifs, ils n`expriment que des antits autonomes. On ne leur attribue pas une
proprit qualitative, on leur attribue une proprit dynamique, en se combinant avec
le verbe. Le rle des pronoms personnels est d`actualiser le verbe en exprimant son
rapport avec les interlocuteurs.
Sauf les formes conjointes des pronoms personnel on connat aussi les formes
disjointes. Ils sont libres, indpendants: moi, toi... et marquent les interlocuteurs
mmes.
Le pronom personnel est l`unique classe de mots qui ait gard les cas: Le cas
sujet(nominatif): je, tu, il..., le cas rgime, le rgime direct(laccusatif): me, te, nous.
vous, le, la, les et le rgime indirect ( le datif): me, te, nous. vous, lui, leur.
Outre la catgorie du cas les personnels possdent celle du genre et du
nombre.
La catgorie du nombre, comme on l`a vu, ne peut tre conue qu` partir de
la II-me personne du pluriel qui exprime un groupe d`individus identiques. La I-re
personne du pluriel nous ne prsente pas un groupe identique. A la III-me
personne seulement il a un pluriel, on ne l`a pas.
La catgorie du genre n`est caractristique que pour le dfini il, pour les
autres personnels cette catgorie n`est pas relevante.
VI. 1. Les possessifs et les dmonstratifs
Les possessifs (pronoms et adjectifs) sont conjoints et disjoints; ce sont les
seuls pronoms non-personnels indiquer la personne. A chaque personne qui
reprsente le sujet parlant et son interlocuteur correspond un possessif qui exprime
l`appartenance, mais il peut avoir encore d`autres valeurs particulires: amour,
tendresse, dfrence, respect etc. (Voir Rfrovskaia pp.158-159).
Les dmonstratifs comme les possessifs se situent en deux sries de formes:
disjointes et conjointes, ce, cet / celui, cette / celle, ces / celles, ceux.
Les formes conjointes sont toujours atones et lies au nom; ce sont les
dterminatifs qui ont subi une forte grammaticalisation, par l, ils peuvent remplacer
51
l`article. Les formes disjointes remplacent les noms (avec leur article). Le
dmonstratif montre(indique) au sujet parlant son interlocuteur, donc sa valeur est
dictique (pour les autres valeurs des dmonstratifs, voir Rfrovkaia, pp. 163- 166).
Les catgories grammaticales propres au dmonstratif sont: proche loign,
le nombre et le genre. Outre le fminin et le masculin les dmonstratifs ont conserv
le neutre: ce, ceci, cele, a.
Pour dsigner les noms qu`il reprsentent, on se sert du terme de pronom, et
les grammaires dfinissent ordinairement le pronom comme un mot qui tient la place
du nom. (F.Brunon La pense et la langue . Paris, 1965, p.173). Cette dfinition a
une explication timologique mme; il provient du latin: pro nomine ce qui veut dire
la place du nom.
Les particularits du pronom s`expliquent par le fait vident que les mots
appartenant cette catgorie ne prsentent aucun contenu significatif, aucun contenu
smantique dans le sens traditionnel de ce terme; le seul contenu positif qu`on
puisse trouver dans un pronom est celui que l`on trouve d`ordinaire dans les
morphmes; donc son contenu est purement morphmatique ( La nature des
pronoms. Essais linguistiques. Travaux du Cercle linguistique de Copenhague,
1959, v. 12, p. 193).
Donc, le pronom n`a aucun signifi spcifique et ne possde pas un sens
lexical. Beaucoup de linguistes placent les pronoms parmi les lments
grammaticaux (L.Hyelmslev, K.Togeby, A.Dauzat). En d`autres termes ce sont des
mots vides dont la fonction, l`avis de L.Tesnire, consiste indiquer,
caractriser les catgories des mots pleins.
Les pronoms constituent une classe ferme. Les linguistes russes tels que:
V.V.Vinogradov, Smirnitsky, Rfrovkaia et d`autres considrent les pronoms
comme des mots ayant un sens lexical, puisqu`ils possdent une signification
concrte: la table / elle, le livre / il, le.
Donc, il n`y a d`opinion stable et dtrmine ni sur la place des pronoms
parmi les autres parties du discours, ni sur leur smantique. La fonction du pronom
ressort le plus souvent de son emploi anaphorique, cataphorique et dictique
(indicatif).
La fonction dictique est caractristique pour les possesssifs, les dmonstratifs
et les personnels de la I-re et la II-me personnes. Le pronom peut remplacer
n`importe quelle unit de langue: un nom: la table la voici; un verbe: Vous savez
lire Oui, je le sais; un attribut: Vous tes belle vous l `tes aussi; toute une
phrase: Vous devez trouver cette femme Oui, je le ferai; Cette femme est
intelligente a se voit. Donc, le pronom acquiert le sens de l`unit de langue qu`il
remplace.
Pour certaines linguistes les pronoms ne sont que des substituts grammaticaux,
formels (I.Bloomfield, J.Dubois, M.Manoliu), pour d`autres ce sont des reprsentants
des noms (de la substance), des actions, des qualits (G.Galichet, J.Pinchon). Toutes
ces opinions se croisent avec celles qui traitent diffremment de la smantique du
pronom.
52
Devoirs:
Interrogation orale:
1. Faites valoir les traits pertinents du systme du pronom en franais.
2. Les personnels forment-ils un microsystme? Donnez-en des preuves. Quel est
le centre et la priphrie de ce microsystme?
3. Analyse comparative des possessifs et des dmonstratifs.
4. Les quantitatifs et les indfinis, o se placent-ils dans le systme?
5. Faites valoir le rle du pronom dans le discours (le texte).
6. valuez le phnomne de la seconde nomination et son importance pour la
progression du texte.
Plan:
1. Dfinition du verbe comme partie du discours.
2. Les catgories grammaticales du verbe:
a) la catgorie de la personne;
b) la catgorie du nombre;
c) la catgorie du temps;
d) la catgorie du mode;
53
3.
4.
5.
6.
e) la catgorie de la voix;
f) la catgorie de l`aspect.
Mode et modalit. Aspect et aspectualit.
L`aspect et le mode d`action.
Classement structural et smantique des verbes.
Valeurs des temps et des modes.
La partie du discours qui sert dsigner une proprit dynamique d`une entit
autonome, traduite par une action faite ou subie par le sujet de la proposition ou
l`tat dans lequel il se trouve, est appele verbe.
Parmi les catgories grammaticales du verbe on peut marquer: la transitiv
/l`intransitivit. Ce qui indique sur la possibilit du verbe d`orienter son action suir
un objet, ou formellement, de se combiner avec un complment d`objet. A partir de
cette catgorie on distingue: a) des verbes transitifs et b) des verbes intransitifs. Ceux
transitifs leur tour se divisent en: a) transitifs directs; b) transitifs indirects; c)
transitifs absolus; d) transitifs double transitivit; e) transitifs COD interne; f)
transitifs complment DI interne (Voir: M.Ionia Le verbe).
Ainsi la catgorie de la transitivit traduit les rapports entre l`action et son
objet. C`est une catgorie syntaxique qui se ralise par la prsence ou l`absence d`un
complment dans la phrase.
Il y a une caractristique particulire du verbe qui dcoule du rapport entre
l`action et sa limite, designe par la signification mme du verbe c`est le mode
d`action.
Quand le verbe exprime une action qui d`aprs sa nature, ne peut pas durer
infiniment, il se range dans la ligne des verbes dits terme fixe. La fin naturelle
d`une telle action survient au moment o elle arrive sa limite naturelle, qui est
dtermine par la signification mme du verbe: tomber, jeter, entrer.... Le groupe de
verbes dits sans terme fixe est form par les verbes dont la signification ne suppose
pas que l`action se termine en arrivant une limite naturelle, mais qu`elle dure
jusqu`au moment o elle sera interrompue: regarder, marcher, mditer...
(Classement smantique des verbes: voir M.Ionia Le verbe)
Comme dit A.Klum, lauteur d`une ingnieuse tude sur le systme verbal du
franais (A.Klum Verbe et adverbe. Stokholm, 1961), il y a des processus terme
fixe, et des verbes exprimant des actions sans terme fixe.
D`aprs la dfinition de M.Bulle, il existe deux diffrents genres de processus:
des processus cycliques qui possdent un terme automatique: trouver, mourir... et
des processus non-cyclique qui n`aboutissent aucun terme, et dont le
dvelopement peut, en principe, se prolonger indfiniment: marcher, voyager...). Les
verbes terme fixe sont appels encore: ponctuels, instantans, momentans... Ainsi
la limite naturelle de l`action dsigne par le verbe natre c`est le fait de la
naissance, l`aboutissement du verbe mourir est reprsent par la mort, l`action de
tomber s`achve au moment o l`objet envisag entre en contact avec la superficie
sur laquelle il tombe.
54
VII. 2. Le mode
Le mode est une catgorie grammaticale associe au verbe et traduisant le type
de communication institue par le locuteur entre lui et son interlocuteur ou l`attitude
du sujet parlant l`gard de ses propres noncs (Dictionnaire de linguistique.
J.Dubois, M.Giacomo...P., 1973, p.321)
Le mot mode vient du mot latin modus qui signifie manire. Le mode
dpend de l`attitude du sujet parlant l`gard de l`action ou de l`tat. (Grammaire
Larousse du XX s., p.276)
Les modes sont les cadres dans lesquels se rangent les formes du verbe. En
franais on distingue cinq modes: a) deux modes qui ne comportent pas de formes
personnelles: l`infinitif, le participe (et le grondif); b) trois modes o se rangent des
formes personnelles: l`impratif, le subjonctif, l`indicatif.
Les modes non personnels et les modes personnels s`opposent par une
proprit morphologique: formes verbales non personnelles et non temporelles
(infinitif et participe); formes verbales personnelles mais non temporelles (impratif,
subjonctif); formes verbales personnelles et temporelles (indicatif). A partir de
l`infinitif et du participe, le verbe acquiert le pouvoir d`actualiser un procs, c`est-dire, de le situer dans une des trois poques de la dure: (pass, prsent, avenir)
(Wagner R. et Pinchon J. Grammaire du franais classique modalit; G.Galichet.
Grammaire structurale du franais moderne. P., 1970, p. 218); Buyssens E. Les
catgories grammaticales du franais, Bruxelle, 1975, p.67.
On dclare, d`habitude, que le mode exprime l`attitude du locuteur envers le fait
exprim. Cela va pour les subordonnes o on a le choix entre l`indicatif, l`impratif
et le subjonctif (le conditionnel concidant en forme avec le futur). Seulement les
trois ont des caractres smantiques et (formels) grammaticaux pertinents pour le
mode.
VII. 2. 1. Le subjonctif
Le franais a rduit considrablement le rle du subjonctif en le remplaant
assez souvent par l`indicatif. Mais le subjonctif franais garde des positions qui lui
sont attribues par des usages subtils. Cependant, le franais ne dispose pas toujours
pour le subjonctif de formes originales strictement rserves ce mode. Ainsi pour le
prsent du subjonctif des verbes du I-e groupe il n`y a aucune forme qui appartienne
seulement au subjonctif, sauf que qui est un lment du contexte et pas du verbe.
Ainsi les terminaisons des premires trois personnes du singulier et de la IIIme personne du pluriel sont celles du prsent de l`indicatif, pour la I-re et la II-me
personnes du pluriel on a les terminaisons de l`imparfait de lindicatif.
Donc, dans leur grande majorit, les verbes franais ne disposent pas de forme
spciale pour le subjonctif prsent. C`est la mme chose dans l`oral et pour les
verbes irrguliers: que je reoive rsonne comme reoivent. Il n`y a que neuf formes
irrgulires qui soient diffrentes de celles de l`indicatif: avoir, tre, aller, faire,
falloir, pouvoir, savoir, valoir, vouloir. L`imparfait et le plus-que-parfait du
59
subjonctif ne s`emploient que dans le langage crit, mais le dernier temps, mme ici
on emploie aussi le subjonctif prsent.
On peut donc conclure: il y a faillite totale du subjonctif sur le plan
morphologique (formel); le prsent du subjonctif ne vit plus que dans les neuf
formes irrgulires, les temps composs seulement dans deux (celles des
auxiliaires: avoir et tre). Comme on voit, le subjonctif en franais est bien malade,
la plupart de ses formes sont homonymes de l`indicatif. (Dopagne A. Trois aspects
du franais contemporain P., 1966, pp. 153-154, 156). Le subjonctif est le mode le
plus mystrieux, ou du moins le plus riche en nuances fines. Voil quelques
jugements des linguistes propos de ce mode:
C`est le mode du doute, du souhait, de l`hypothse, de la concession, de
l`tonnement, de l`indignation ..., selon l`occurence il peut noncer n`importe
laquelle de ces dispositions psychologiques; S`il peut exprimer tant de nuances
psychiques, on peut le considrer le mode de tous les modes. Si on voulait lui
attribuer une tiquette simplifie, alors on pourrait dire que c`est le mode de
l`nergie psychique.
... Loin d`tre le mode de la subordonation, le subjonctif, au contraire, est le
mode indpendant, pleinement autonome, tout fait spontan ... (Le Bidois G. Et R.
Syntaxe du franais moderne. P., 1971, t. I, p. 501, 506, 510).
Le subjonctif se dveloppe dans la langue la plus moderne ds que le
jugement contient la moindre part d`apprciation (Gougenheim G. Systme
grammatical de la langue franaise, -P., 1966, p. 190).
Il y a en franais moderne, deux subjonctifs trs diffrentes l`un de l`autre.
Le premier se rencontre l o le verbe est psychologiquement indpendant, le second
se trouve l o le verbe reprsente un certain degr de dpendance psychologique par
rapport l`ide exprime dans la principale ... Le premier de ces deux subjonctifs
exprime toujours une nuance volitive, le deuxime est le mode du second plan,
exprimant la dpendance, la subordonation psychologique du verbe en question (De
Boer C. Syntaxe du franais moderne Leiden, 1947, p. 246).
La fonction gnrale du subjonctif est l`expression d`une modalit qui plane
sur l`ensemble de la phrase, en l`actualisant par un morphme grammatical
spcifique. Le subjonctif s`emploie chaque fois que le fait relat n`est pas
entirement actualis ou que sa ralit actuelle n`est pas la vise principale du sujet
parlant ... (Imbs P., Le subjonctif en franais moderne, P., 1954, p. 48-49).
En conclusion on pourrait dire (du moins thortiquement) qu`on emploie l`indicatif
ou le subjonctif suivant l`attitude psychologique l`gard du procs , selon qu`il
s`agit du dj vu (Wartburg) donc du certain ou du pas encore vu, donc de
l`incertain si l`information est directe on emploie l`indicatif, si on la rend en tant
que concepte pur et absolu, alors on emploie le subjonctif (Sato F., Valeur modale du
subjonctif en franais contemporain. FM. 1974, N 1, p. 37-40).
60
Mais il y a des linguistes qui ne considrent pas l`impratif comme une forme
modale autonome (R. Togeby, L.I. Ilia, E.A. Rfrovskaia, N.M. Vassiliva, L.P.
Pitskova), en prtendant que ses formes sont empruntes l`indicatif et au
subjonctif, et alors il ne resterait que l`opposition de l`indicatif et du subjonctif. Mais
les discussions sur le mode ne s`arrtent pas l. Certains linguistes refusent
reconnatre comme mode une catgorie de la subordonation (N.M. Vassiliva, L.P
Pitskova) alors la catgorie du mode se manifste dans l`opposition de l`indicatif aux
formes avec r et l`indicatif aux formes sans -r (parlait / parlerait).
VII. 2. 5. A retenir:
Le mode c`est une catgorie grammaticale, s`exprimant dans les formes du
verbe et dsignant le rapport du procs (action, tat) la ralit du point de vue de
celui qui parle.
Il ne faut pas confondre le mode et la modalit qui est une catgorie plus large,
plus gnrale. La modalit peut tre exprime par des moyens multiples
grammaticaux morphologiques (formes verbales) ou syntaxiques (priphrases,
semipriphrases verbales modales), lexicaux (verbes modaux, adverbes et locutions
adverbiales de sens modal), prosodiques (phoniques) l`intonation.
L`impratif comporte deux formes temporelles: l`impratif prsent et
l`impratif pass.
Le subjonctif comporte quatre formes temporelles: prsent, imparfait, pass,
plus-que-parfait.
Les temps et les aspects coexistent dans les formes verbales. (Grammaire
Larousse du XX s., P., 1980, p.275-276).
L`aspect est une catgorie grammaticale qui exprime la reprsentation que se
fait le sujet parlant du procs exprim par le verbe: reprsantation de sa dure, de son
droulement ou de son achvement - aspect inchoatif, progressif, rsultatif ..., alors
que les temps expriment les caractres propres du procs indiqu par le verbe,
indpendamment de cette reprsentation du procs par le sujet parlant. (Dictionnaire
de linguistique, J. Dubois, M. Giacomo ...P., 1973, p.53).
L`aspect est la faon dont le sujet parlant se reprsente l`action. (Gougenheim
G., Systme grammatical de la langue franaise, P., 1930, p.207). L`aspect c`est un
procs envisag dans son droulement du dbut la fin, sans exclure ce qui a
prcd le dbut ou suivi la fin (J. Pohe Aspect temps et aspect dur. Le FM,
1964, N 3, pp. 177- 178).
Du moment o on considre le procs sous l`angle de son droulement
interne, on est en prsence de la catgorie de l`aspect. (Imbs P. L`emploi des
temps verbaux en franais moderne, P., 1960, p. 18).
L`aspect est la catgorie du degr d`achvement du procs et par consquent
celui de la dure de ses diffrentes phases. (L. Tesnire Elments de syntaxe
structurales, P., 1966, p. 584).
Deux oppositions aspectuelles sont bien exprimes dans les langues slaves:
soverenni / nesoverenni vid, une autre c`est celle de l`accompli / l`inacompli
(Ducrot O., Todorov T. Dictionnaire encyclopdique des sciences du langage, P.,
1972, p.390).
L`aspect se constitue partir des membres perfectif / imperfectif (Pollak V.
Un mode explicatif de l`opposition aspectuelle, F M, 1976, N 4, p. 294). A l`aide
de l`aspect, on indique quelle phase de son dveloppement se trouve le procs. Le
temps indique quel moment, quelle date il se place dans la suite des vnements.
A ce propos G.Guillaume dit: Est de la nature de l` aspect toute
diffrentiation qui a pour lieu le temps expliqu. En parlant de l`aspect Vendryes
dit: Est la catgorie de la dure. Entre l`aspect et le temps il y a une diffrence
pareille celle entre le temps psychologique et le temps physique. Entre ces deux
catgories peuvent avoir lieu des interfrences. Au fond ce qui actualise le procs
c`est moins le temps que l`aspect, car tout procs implique un dveloppement, un
droulement. L`aspect marque diverses phases de ce dveloppement. (Galichet G.
Grammaire structurale du franais moderne, P., 1970, pp. 90-91).
L`aspect s`oppose au mode d`action comme s`opposent plus gnralement la
grammaire et le lexique. Ainsi au point de vue smasiologique (linguistique) on
dsigne par aspect toute catgorie rserve la dtermination du temps impliqu et
par mode d`action son expression lexicale (Martin R., Temps et aspect. P., 1971,
p.56).
Le franais n`est pas inapte exprimer l`aspect, puisqu`il trouve le moyen de
le faire, ds qu`il en sent le besoin. Seulement l`aspect n`est pas en franais une
catgorie grammaticale rgulire, comme il est en russe o la notion d`aspect est
65
VII. 4. A retenir:
Le mot temps en franais est bien ambigu car il dsigne aussi bien le temps,
linguistique (grammatical) que le temps physique (philosophique, cronologique,
objectif); notions qui sont distinctes en anglais: time / tens.
Les linguistes contemporains nient la possibilit de la forme verbale
d`exprimer par elle-mme le temps objectif et soulignent que cette forme a un
caractre relatif. On considre la forme grammaticale temporelle du verbe comme le
signe linguistique dsignant la relation entre le signifi temps objectif d`un procs
et le signifiant son symbole morphologique. Le temps objectif (le cadre temporel)
est plus souvent reprsent par les complments circonstanciels de temps qui datent
l`vnement dsign adverbe de temps: maintenant, alors, demain, hier ...,
locutions adverbiales et nominales valeur temporelle: ce jour- l , plus tt ..., une
date: le 7 novembre 1989 ... .
La notion temporelle fait partie intgrante du verbe. La dtermination
temporelle apporte par le verbe est une dtermination interne (P.Imbs). Le
moment de la parole est une des notions de base du systme grammatical du temps,
mais dans le systme de la langue cette notion est employe, comme abstraction du
temps rel, donc comme symbole linguistique.
Dans le systme de la langue toute forme verbale est polyvalente: le prsent
peut marquer un fait pass (prsent historique): J`tais chez moi, tout coup on
sonne la porte; un futur proche. Je viens dans un instant ... Ce sont des cas de
transposition temporelle (Valeurs des temps , voir M.Ioni, Le verbe).
Le mode d`action c`est une catgorie lexico- grammaticale qui trouve son
expression au niveau du lexique, de la morphologie et de la syntaxe. On trouve treize
modes d`action chez O.Duchacek: momentan, terminatif, frquantatif, itratif,
duratif ... .
67
Devoirs:
Interrogation orale:
1. Quels sont les traits particuliers du verbe comme classe de mots?
2. Identifiez et analysez les catgories grammaticales du verbe franais.
3. Faites valoir la distinction entre: mode et modalit; temps et temporalit; aspect et
aspectualit. Quels types de catgories ces notions est-ce quelles prsentent?
4. Quels sont les traits pertinents dune catgorie smantico-fonctionnelle ou lexicogrammaticale? Identifiez-les dans la classe du verbe.
5. Laspect, est-ce une catgorie propre au verbe franais?
6. Faites valoir la diffrence entre laspect et le mode daction.
7. La catgorie de la voix, quel niveau danalyse fonctionne-t-elle? Donnez-en des
preuves.
8. Combien de modes y a-t-il en franais? Donnez des preuves en faveur de votre
option. Quelles sont les positions des linguistes ce sujet?
9. valuez la torie de G. Guillaume de Limage temps.
10. Lequel des modes du verbe franais suscite plus de discussions? Pourquoi?
Lequel est considr le mode des modes? Pourquoi?
11. Faites valoir le classement structural et smantique du verbe franais.
12. Identifiez les valeurs grammaticales de base et les valeurs modales des temps du
verbe franais.
VIII. L`ADVERBE
Plan:
1. L`adverbe comme classe invariabke de mots.
2. Citations des linguistes concernant l`adverbe.
3. L`adverbe classe de mots autonomes.
4. Classes structurales d`adverbes.
5. Classes smantiques d`adverbes.
6. Le problme de l`adverbialisation des adjectifs et des autres parties du discours.
68
Sources consulter
1. Gak V.G. Teoreticeskaia grammatica frantuzscogo iazica. Morfolodhia. M., 1979.
2. Ilia L.I. Ocerchi po grammatiche sovremennogo frantuzscogo iazica. M., 1970.
3. Ilia L.I. Posobie po teoreticescoi grammatiche frantuzscogo iazica. M., 1979.
4. Abrossimova T.A. Thorir de grammaire franaise: Recueil de textes. L., 1972.
5. Gak V.G. Essai de grammaire fonctionnelle du franais. M., 1974.
6. Rfrovskaia E.A., Vassiliva A.K. Essai de grammaire franaise: Cours
thorique. M., 1973.
71
Devoirs:
Interrogation orale:
1. Identifiez les classes smantiques et structurales dadverbes. Analysez-les.
2. Ladverbe, est-il une entit autonome? Donnez-en des preuves.
3. Quel est le rle de ladverbe dans la thorie des proprits?
4. Quel est le rle de ladverbe dans la structure de la phrase?
5. Identifiez les possibilits combinatoires de ladverbe.
6. Faites valoir la diffrence entre les adverbes de la caractrisique interne et ceux de
la caractristique externe, les adverbes dapprciation et les adverbes de
circonstances.
IX. LA PROPOSITION
Plan:
1. Lessence du terme proposition.
2. Proposition et phrase ressemblance et dissemblance.
3. Phrase et nonc.
4. Structure de la proposition du point de vue logique et psychologique.
5. La proposition unit dnominative.
6. Lnonc unit communicative.
7. Classement des propositions selon le critre formel et fonctionnel.
8. Analyse de la proposition au niveau de la langue et celui du langage.
Sources consulter
1. Gak V.G. Teoreticeskaia grammatica frantuzscogo iazica. Morfolodhia. M.,
1979.
2. Ilia L.I. Ocerchi po grammatiche sovremennogo frantuzscogo iazica. M., 1970.
3. Ilia L.I. Posobie po teoreticescoi grammatiche frantuzscogo iazica. M., 1979.
4. Abrossimova T.A. Thorir de grammaire franaise: Recueil de textes. L., 1972.
5. Gak V.G. Essai de grammaire fonctionnelle du franais. M., 1974.
6. Rfrovskaia E.A., Vassiliva A.K. Essai de grammaire franaise: Cours
thorique. M., 1973.
IX. 1. Citations des linguistes
La base de la proposition est un vnement, non un tre ou une chose
(F.Brunot. La pense et la langue.).
La phrase, cration indfinie, varit sans limite, est la vie mme du langage
en action. Avec la phrase on quitte le domaine de la langue comme systme de
signes, et lon entre dans un autre univers, celui de la langue comme instrument de
72
la proposition est vue comme un schma (un modle) qui fixe le contenu des objets
rels dans la conscience humaine.
Le troisime point de vue se base sur lopinion suivante: la proposition en tant
quunit dnominative et communicative appartient la fois la langue et la
parole, la langue tant considre comme un systme de signes et la parole comme
sa ralisation. Cette nature double de la proposition fait diffrencier deux notions:
proposition modle (unit de langue) et nonc ralisation du modle (unit de
parole).
Les linguistes qui attribuent la proposition le caractre de signe la dfinissent
comme un signe complet la diffrence du mot-signe partiel. Dans la parole, pour
tre actualise la proposition devenant nonc, reoit toutes les caractristiques
linguistiques de celui-ci.
Ce qui est surtout discut lheure actuelle cest laspect dnominatif de la
proposition. En tant que signe linguistique, une proposition, aussi bien quun mot,
sert dsigner, dnommer les faits de la vie relle. Vu cette fonction on tient
tablir des liens entre ce signe et la ralit. Comme tout signe, une proposition a son
rfrent, son signifi. La thorie rfrentielle, qui tche de dcouvrir les rapports
entre un nonc et une situation dsigner, est relativement rcente ce qui explique
la diversit des dfinitions du rfrent. Pourtant on sentent pour considrer la
situation comme base de la nature dnominative de la proposition. En dfinissant la
situations comme un fragment de la ralit qui ne dpend pas de lesprit humain, la
plupart des linguistes comprennent sous la situation un ensemble dobjets de la vie
relle et des rapports qui les unissent: la situation cest un rfrent extralinguistique
un fait, un fragment de la ralit que lnonc reprsente dans la langue.
La dnomination, cest--dire lacte de passage dune situation au signe
linguistique est un processus trs complexe; plusieurs degrs qui seffectue grce
la facult de la conscience humaine faire abstraction des faits concrets, on choisit
les traits les plus typiques de la situation; les faits et les rapports entre eux se
refltant en notions et jugements gnralisants et universels et qui de cette faon
remplacent dans la conscience les objets de la vie relle et forment un modle
conceptuel. Le dernier se transforme dans la structure smantique dune proposition;
cest une proposition potentielle, dont la ralisation dpend de la valence smantique
et syntaxique du verbe.
La notion de structure smantique de la proposition continue tre dbattue
par les linguistes. On la dtermine comme une structure lexico-smantique
isomorphe la situation (V.G.Gak).
Dans la description de la proposition se font voir trois tendances (logique,
smantique, syntaxique) plus ou moin marques.
La proposition est traite comme une unit logique dont ltude est oriente
vers le modle conceptuel. Ainsi que le jugement, la proposition contient deux
lments: sujet et prdicat logique (S-P), cest--dire on distingue ce qui est affirm
de ce dont affirme quelque chose. Ch. Bally, faisant lanalyse logique de la
proposition, en distingue deux parties. La I-re partie contient le dictum (ce qui est
dit) et la II-me le modus (la modalit de la phrase, lattitude du sujet parlant
74
Niveau de la parole
nonc (parole)
structure lexico- syntaxique
niveaux danalyse
Syntaxique
Smantique
Communicatif
Devoirs :
Interrogation orale :
1. Faites la distinction entre : proposition et phrase; proposition et nonc.
2. valuez la thorie de L. Tesnire concernant lanalyse de la proposition dans son
ouvrage lments de syntaxe structurale .
3. Faites valoir les niveaux structural, smantique et communicatif dans lanalyse de
la proposition en franais.
4. La proposition, quel niveau danalyse sinstalle-t-elle; celui de la langue ou
celui du langage? Donnez-en des preuves.
5. Quest-ce que cest que le nud verbal de la proposition? Quels sont ses lments
formatifs?
6. Quest-ce que cest que le groupe verbal et le groupe nominal? Quelle est leur
importance pour lanalyse structurale de la proposition?
7. Quels types de propositions distingue-t-on selon le but de la communication?
8. Quels types de propositions distingue-t-on selon la structure?
77
79
Devoirs :
Interrogation orale :
1. Exprimez-vous sur la thorie des actants de L. Tesnire.
2. Faites valoir lhirarchie entre les termes de la proposition.
3. Quels sont les principes mis en base de lanalyse des termes de la proposition?
4. Identifiez les termes de proposition que vous connaissez en franais.
82
Le plan :
1. Citations des linguistes concernant limportance de lordre des mots en franais.
2. La construction franaise une construction bien rigide.
3. Lordre grammatical ou canonique des mots et celui psychologique; la diffrence
entre eux.
4. La valeur expressive de linversion.
5. La tendance intellectuelle et celle affective dans lorganisation de lordre des
mots.
6. Les facteurs qui dterminent lordre des mots en franais : grammatical,
communicatif, smantique et stylistique.
7. Particularits et fonctions de lordre des mots en franais.
Sources consulter :
1. Gak V.G. Teoreticeskaia grammatica frantuzscogo iazica. Morfolodhia. M., 1979.
2. Ilia L.I. Ocerchi po grammatiche sovremennogo frantuzscogo iazica. M., 1970.
3. Ilia L.I. Posobie po teoreticescoi grammatiche frantuzscogo iazica. M., 1979.
4. Abrossimova T.A. Thorir de grammaire franaise: Recueil de textes. L., 1972.
5. Gak V.G. Essai de grammaire fonctionnelle du franais. M., 1974.
6. Rfrovskaia E.A., Vassiliva A.K. Essai de grammaire franaise: Cours
thorique. M., 1973.
XI. 1. Citations des linguistes
Dans le discours les mots contactent entre eux en vertu de leur
enchanement, des rapports fonds sur le caractre linaire de la langue, la possibilit
de prononcer deux lments la fois. Un terme nacquiert sa valeur que lorsqu quil
est oppos ce qui prcde ou ce qui suit, ou tous les deux . (F. de Saussure,
Cours de linguistique gnrale, P., 1931, p. 170- 171).
Lordre des mots joue un rle capital dans lexpression franaise parle.
Il comporte dune part des servitudes trs strictes et, dautre part, des latitudes plus
ou moins amples. ( Sauvageot A., Lanalyse du franais parl, P., 1972, p. 94).
83
heureux . (Le Bidois R., Linversion du sujet dans la prose contemporaine, P., 1953,
p.3)
On retrouve donc une concurrence entre les deux tendances qui
commandent tout le problme de lordre des mots; une tendance intellectuelle et une
tendance affective, la premire visant une prsentation logique adapte
lentendement de linterlocuteur; la seconde fonde sur la recherche de
lexpressivit (Deloffre F., La phrase franaise, P., 1975, p. 138).
Toute la syntaxe structurale repose sur les rapports qui existent entre
lordre structural et lordre linaire. Construire le schma dune phrase cest
transformer lordre linaire en ordre structural : Les petits ruisseaux font les grandes
rivires ordre linaire;
font
les ruisseaux
petits
les rivires
grandes
ordre structural.
Donc, on peut conclure que parler un langue cest transformer lordre
structural en ordre linaire, tandis que comprendre une langue cest viceversa
transformer lordre linaire en ordre structural ... (Tesnire L., Elments de syntaxe
structurale, P., 1959, p. 19).
XI. 2. Problmes en discussion
Ltude de lordre des mots dans la phrase simple et complexe est dune
importance capitale dans la langue franaise. Parfois cest lunique moyen dindiquer
la fonction syntaxique des mots dans la phrase. Paule adore son fils.
S V
COD
P. Guiraud crit que ... la squence en franais moderne est rigoureuse ... .
Dabord vient le sujet, puis le verbe, puis le complment, enfin les circonstances,
entre les termes se placent les dterminations propres chacun.
Beaucoup de linguistes franais insistent sur le fait que lordre direct des mots
reste jusqu prsent le plus frquent, le modle S- V- C le plus rpandu. Tout le
monde sait, affirme W. von Wartbourg, que la structure de phrase franaise, en
particulier lordre des mots, est dune rigidit absolue .
Ayant tudi un grand nombre dexemples, R. le Bidois dans son ouvrege
comme Linversion du sujet dans la prose contemporaine , met en doute cette
thse de W. von Wartbourg (G. Galichet et dautres). Il affirme que le franais crit
est de plus en plus inclin linversion et fait mme de ce tour un vritable
procd . La majorit des linguistes considrent que linversion est une des
innovations de la langue parle et se manifeste dans lemploi de nouveaux modles
85
qui ensuite pntrent dans la langue crite. Cest pourquoi affirment les linguistes, il
faut revoir la frquence du modle S- V- C.
Lordre des mots peut tre dtermin par plusieurs facteurs. Il dpend des
particularits de la structure syntaxique dune proposition, de son rythme, du but
communicatif, des effets stylistiques.
Lordre des mots ntait tudi le plus souvent que dans le cadre dune
proposition. Mais on prtend que ce dernier ne dpend pas seulement des facteurs
propres cette unit communicative, mais plutt ses variantes sont conditionnes par
la structure et le sens du contexte plus large.
Le terme lordre des mots , tabli traditionnellement dans la grammaire,
dsigne la suite des lments dans une squence,ou marque la place des termes dune
proposition .
XI. 3. Positions retenir
Le franais se caractrise par une faible prsence des lments fonctionnels et
cest lordre des mots qui joue un rle important du point de vue grammatical,
communicatif, smantique et stylistique.
La valeur grammaticale de lordre des mots dpend du caractre linaire du
discours, dont parle F. de Saussure. Un mot nacquiert sa valeur grammaticale que
lorsquil est oppos celui qui le suit, celui qui le prcde ou tous les deux.
On connat deux types dordre de mots : a) progressif le dtermin suit le
dterminant : un livre intressant; b) regressif une belle femme (le dterminant
prcde le dtermin).
Lordre des mots peut tre : a) fixe (stable) quand il se soumet des rgles
bien dtermines, b) libre quand les lments linguistiques nont pas de position
bien fixe dans la proposition et peuvent se dplacer sans dranger la norme prescrite
dans la langue. Lordre des mots libre est plus souvent rencontr dans les langues
avec une morphologie trs dveloppe le russe, le roumain etc).
XI. 3. 1. Particularits et fonctions de lordre des mots en franais
Le franais a la tendance une squence progressive : mot rgissant mot rgi
(Ch. Bally), mais cet ordre des mots nest pas absolu. Quand mme le dplacement
des lments peut amener au changement de fonctions et de sens : Une femme sage
et une sage femme.
Il est noter quen franais lordre des mots-outils diffre de celui des mots
autonomes.
XI. 3. 1. 1. Fonction grammaticale de lordre des mots
Lordre des mots est utilis dans des buts grammaticaux :
1) Le dplacement des termes amne au changement des fonctions
syntaxiques : Vouloir cest pouvoir (le premierI infinitif sujet, le deuxime infinitif
attribut);
86
2) Lordre des mots sert prciser les liens entre les termes de la proposition
ou bien entre les parties dune phrase complexe o il acquiert la fonction dune
conjonction : Vivrait- elle cent ans, aucun autre garon nexisterait ses yeux
(Mauriac) (linversion a le sens de la conjonction si); ou Quand bien mme elle
vivrait cent ans, aucun autre garon nexisterait pas ses yeux.
3) Lordre des mots aide dlimiter les types grammaticaux des propositions :
a) interrogative Elle est partie / Est-elle partie?; b) imprative : Il lui passe le
cahier. Passe-lui le cahier! ; c) Une proposition interrogative simple (discours
direct) et une phrase : Je demande pourquoi on le poursuit.
4) Lordre des mots sert identifier la proposition incise : dit- elle, fit- il; les
constructions avec les adverbes et les conjonctions : peine, encore, sans doute,
ainsi, au moins etc. qui sont caractrises par linversion obligatoire du sujet : Jai le
don, parat- il, de deviner le dssein des hommes. Peut- tre revoyait- il vaguement
au fond de ses rvasseries obscures le moulin o il tait n. (Zola)
celle de gurir (Bazin). Des lettres du fils, il leur en vient assez rgulirement
(Gamarra). Quelle tait jolie, la chvre de M. Seguin (Daudet).
XI. 3. 1. 5. Fonction de lorganisation smantique et syntaxique du texte
En se combinant, les propositions forment des units communicatives plus
complexes qui sorganisent en un texte.
Un des moyens (parmi beaucoup dautres) effectuant la cohsion et la
progression du texte cest lordre des mots. Souvent le sujet de la proposition
suivante reprend un mot ou un groupe de mots de la proposition prcdente et de
cette faon deux, trois ou mme plus de propositions se trouvent lies entre elles
dans un texte : Le plus souvent elle jouait ses corps avec son cousin Georges-Henry.
Celui- l, non plus, Maigret ne lavait jamais vu. On le lui dcrivait. (Simnon). Il
avait rdig avec lui un nouveau testament. Sur ce testament lui- mme il ne pouvait
rien dire, videmment. (Simnon). Le rhme (le propos) de la proposition prcdente
devient thme dans la proposition suivante. Et ainsi se forme une vritable squence
linaire de propositions. De cette faon lenchanement diaphorique assure la
continuit de la pense.
Devoirs :
Interrogation orale :
1.Quels sont les traits pertinents de lordre des mots en franais?
2. Lordre progressif (direct) des mots, est-il obligatoir en franais?
3. Linversion des termes dans la proposition, quoi sert-elle?
3. Quelles modalits dinversion des termes connaissez-vous?
4. Quelles sont les fonctions de lordre des mots en franais?
5. Quelles sont les valeurs pragmatiques de lordre des mots en franais?
88
89
on distingue des phrases deux ou un seul nonc : 1) Il dcide daller au bois par
le trajet de traverse (ce qui diminue la route) ici on a deux noncs. 2) Cest le
rgiment o son pre fut inscrit, dans ce cas on a un seul nonc : Son pre fut inscrit
dans le rgiment.
Selon ce critre (le nombre dnoncs) toutes les phrases complexes peuvent
tre rparties en deux groupes : phrases un seul nonc (certaines phrases
subordonation), phrases deux noncs, phrases coordination, juxtaposition et la
plupart des phrases subordination.
On classifie parfois les phrases complexes selon le nombre de situations
refltes par leur structure. Cest une classification smantique qui se rapproche de
celle que nous venons de citer. Daprs ce critre (quantit de situations) on
distingue des phrases monosituatives et polysituatives : Je mintresse dun
problme que tout le monde intresse cest une phrase monosituative : Ce
problme intresse tout le monde. 2) Quand il est venu, la nuit tait dj tombe
polisituative : Il est venu. La nuit est tombe.
La plupart des grammairiens tablissent la classification des phrases
subordination en sappuyant sur la partie subordonne et ses marques distinctives. La
plupart des grammairiens ont essay de les classifier en partant de lanalogie quil y
a entre les propositions subordonnes et les parties du discours. Ce critre de
classement est d au traitement morphologique des propositions subordonnes. De
ce point de vue les subordonnes sont partages en trois types : 1. substantivales
(correspondant aux substantifs); 2. adjectivales (correspondant aux adjectifs); 3.
adverbiales (correspondant aux adverbes). Dans la Grammaire Larousse du XX s. on
distingue, par exemple : propositions subordonnes nominales (sujet, attribut,
complment dobjet etc.); propositions adjectives ou relatives; propositions
circonstancielles ou adverbiales.
Dautres grammairiens partent de la ressemblance fonctionnelle de la
subordonne un terme de la proposition simple; daprs ce principe les
subordonnes ont t divises en quelques types selon leur fonction syntaxique :
subordonnes sujets, prdicats, compltives, attributives, circonstancielles. Ces
dernires sont divises leur tour, en quelques types smantiques : subordonnes
causales, temporelles, finales, concessives etc. Cette classification est trs rpandue
jusqu prsent, on la retrouve dans la plupart des grammaires franaises.
Il existe aussi un classement formel bas sur les moyens de liaison entre la
subordonne et la principale. Daprs ce principe, propos par les savants russes
Pachkovski et Peterson, il y a deux types de subordonnes : 1) avec des conjonctions
ou locutions conjonctives; 2) avec des mots conjonctifs pronoms et adverbes. Une
division plus dtaille lintrieurs de ces types repose sur le sens des conjonctions.
Une classification analogue a t faite pour le linguistique franais par H. Bonnard.
Toutes ces classifications ne sont pas tout fait consquentes, car en ralit
elles sont fondes sur des critres diffrents caractre morphologique, fonction
syntaxique, moyens formels; encore nexiste-t-il pas danalogie absolue entre les
termes de proposition (et surtout les parties du discours) et les propositons
subordonnes qui reprsentent des units prdicatives; en outre, certaines
92
la structure. Ceci permet de distinguer, dune part part, des phrases complexes sans
conjonctions et dautre part, des phrases conjonction , celles- ci sont divises
leur tour en phrases coordination et phrases subordination, selon la nature de la
conjonction. On peut reprsenter ce fait par le schma suivant:
Phrase complexe
sans conjonction
juxtaposition
conjonction
coordination / subordination
XII. 3. A retenir
Donc, on pourrait dire, que la phrase complexe, par son caractre dnominatif,
peut tre compare dautres units dnominatives : mot, groupe de mots,
proposition. Elle en diffre par ses traits spcifiques : cest une unit complexe du
niveau communicatif, comprenant deux units prdicatives au minimum. Au niveau
smantique, elle renferme deux ou plusieurs situations lies par diffrents rapports
smantiques. Cest le cas de la phrase subordination forme de deux propositions
(au moins), dont lune est subordonne syntaxiquement lautre : Il ma dit que vous
tiez malade.
La marque formelle de cette dpendance est un morphme spcial appel
conjonction de subordination ou subordonnant . La fonction grammaticale du
subordonnant consiste raliser le rapport entre les lments de la phrase
subordination. Les propositions faisant partie de la phrase subordination sont de
nature diffrente : lune est appele principale , lautre subordonne . Mais ces
termes ne refltent que la diffrence grammaticale entre les deux parties et non pas la
diffrence smantique. A la diffrences des phrases coordination et juxtaposition,
les phrases subordination se rapportent aux phrases complexes structure ferme
(V.A. Belochapkova), cest- - dire aux phrases dont les lments sont au nombre de
deux sans pouvoir tre augments : Quand il vit son chagrin,/ il ft tre tonn.
Donc, la phrase complexe subordination a une structure binaire, dont les lments
sont runis par des indices formels spcifiques. En voici quelques-uns : les
conjonctions de subordination forment une partie intgrante de la proposition
subordonne o elles occupent une place fixe au dbut de la proposition : Je
tlphonerai mon ami, ds que jaurai termin mon travail. Ds que jaurai
termin mon travail, je tlphonerai mon ami. La conjonction se dplace avec la
proposition subordonne car elle fait partie de celle -ci.
La conjonction de subordination, dont le rle est extrmement important
reprsente, pour ainsi dire, une marque universelle de la phrase de subordination.
A ct de la conjonction il existe dautres indices formels qui opposent la
phrase subordination la runion des propositions indpendantes servant en mme
temps de moyens dexprimer les rapports syntaxiques entre la subordonne et la
principale. Ces indices ont un caractre moins gnral que la conjonction mais ils
sont aussi importants; on peut nommer parmi eux : les formes modales et
temporelles du verbe qui sont spcifiques pour la proposition subordonne et la
distinguent de la proposition simple indpendante.
95
Devoirs
Interrogation orale :
1.Donnez les diffrentes opinions des linguistes sur la phrase complexe
2. Quelle est la diffrence entre la phrase complexe et la proposition ; la phrase et la
superphrase; la phrase et le texte?
3. Quest-ce que cest une phrase monosituative et une phrase polisituative?
4. En quel rapport se trouvent la principale et la subordonne?
5. En quoi consiste le niveau dnominatif et celui communicatif de lanalyse de la
phrase complexe?
6. Quels autres principes danalyse de la phraser complexe connaissez-vous?
7. Quels principes danalyse des subordonnes connaissez-vous?
XIII. LE TEXTE
Le plan :
1. Le texte unit suprieure la phrase.
2. Les tudes entreprises dans les annes 60 du XX-e s. dans la domaine du texte.
3. La linguistique textuelle et les problmes tenant de cette branche de la
linguistique.
4. Les catgories textuelles : la cohsion et la cohrence.
5. Le contenu du texte : son caractre rtrospectif et prospectif.
6. Le texte et le discours ligne de tengence et de diffrence.
7. Types de textes.
8. Les moyens ralisant la cohsion dun texte.
9. Les problmes ayant rapport la thorie textuelle.
10. Les catgories et les souscatgories, se trouvant la base de lorganisation dun
texte.
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Sources consulter :
1. Gak V.G. Teoreticeskaia grammatica frantuzscogo iazica. Morfolodhia. M., 1979.
2. Ilia L.I. Ocerchi po grammatiche sovremennogo frantuzscogo iazica. M., 1970.
3. Ilia L.I. Posobie po teoreticescoi grammatiche frantuzscogo iazica. M., 1979.
4. Abrossimova T.A. Thorir de grammaire franaise: Recueil de textes. L., 1972.
5. Gak V.G. Essai de grammaire fonctionnelle du franais. M., 1974.
6. Rfrovskaia E.A., Vassiliva A.K. Essai de grammaire franaise: Cours
thorique. M., 1973.
Les units linguistiques isoles telles quun mot, un groupe de mots, une
proposition, constituent lobjet des recherches scientifiques depuis longtemps;
ltude de ces units ne dpassant pas le cadre de la proposition. De la mme faon
que les formes grammaticales par rapport aux parties du discours, les propositions
elles-mmes doivent tre places et analyses par rapport un tout (unit plus grande
quune seule proposition), dont elles font partie en tant qulment constituant.
Cest le texte qui prsente aux linguistes le matriel ncessaire (formes, mots,
groupes de mots, propositions) pour ltude de diffrents phnomnes de tel ou tel
sous-systme de la langue. Mais le texte ntait pas considr comme un tout, une
unit autonome ayant son organisation smantique et structurale.
Au dbut des annes 60 les termes units syntaxiques complexes , texte
commencent tre largement emplos, dsignant une suite de propositions qui son
tour se caractrise par un sens uni. Diffrentes dfinitions du texte apparaissent. Par
exemple, L.Hjelmslev a donn le terme de texte pour un groupe de propositions
qui peut tre segment jusquau segment minimal. J.Dubois dtermine le texte
comme lensemble des noncs linguistiques soumis lanalyse : le texte est
donc un chantillon de comportement linguistique qui peut tre crit ou parl. Le
linguiste russe J.R. Galprine qui a largement tudi la thorie du texte le dfinit
comme un rsultat de la parole activit cratrice de lhomme et dont lorganisation
est soumise des lois bien dtermines.
Lintrt des savants la notion du texte sexplique avant tout par le
dveloppement de la thorie linguistique qui a mis lordre du jour ltude des
units plus complexes quune proposition et aussi par laspiration des linguistes euxmmes rsoudre les problmes, dont la solution nest plus possible dans le cadre
dune proposition. Cette tude exige lanalyse dun texte dans toute son tendue.
Ce courant linguistique trouve son maintien dans lide que nous parlons
dhabitude non pas avec des mots isols, mais avec des phrases et mme des textes
(H. Weinriech). Dici vient laffirmation que le niveau suprieur de la langue est
constitu par un texte. Ce point de vue nest pas admis par tous les linguistes, par
exemple, J.R.Galprine rapporte le texte au niveau de la parole (du discours).
La cration dune nouvelle branche la linguistique du texte (ou grammaire
du texte) pose, naturellement, beaucoup de problmes et surtout ceux du statut
98
_____
nonc
SV
________
nonc
TR
(nonciation, discours)
T / R
(langue, parole)
discours
__________________ texte
La linguistique
la littrature
Il est noter que la notion de texte renferme deux aspects dont lun est orient
vers la linguistique et lautre vers la littrature do viennent diffrents problmes
rsoudre. En dautres termes, il y a des units diffrentes dgager, des moyens
diffrents tudier, des lois linguistiques diffrentes mettre en vidence.
La thorie du texte, tant une science assez jeune mais riche en dcouvertes,
pose beaucoup de problmes qui attendent leur solution.
Les moyens linguistiques servant de base pour la cohrence smantique et
structurale du texte sont nombreux. On peut citer des moyens syntaxiques (pronoms,
conjonctions, ordre des mots etc.), morphologiques (formes temporelles, formes
modales etc.), lexicales (diffrentes dnominations du mme objet etc.).
Pour manifester la mise en marche de certains moyens dorganisation
textuelle, on peut analyser deux textes tirs du livre de H. Troyat La neige en
deuil :
Un long blement monta de la combe, cache par un barrage de buissons
gels. Les moutons avaient senti lhomme distance, Isaie Vaudagne se mit rire...
Il avait hte de revoir ses btes peu nombreuses, mais solides sur pattes et de bonne
toison elles avaient vcu toute la chaude saison en libert. Depuis avril, une fois
par mois, il grimpait l haut, en quatre heures de marche rapide, pour les observer,
les compter et se faire reconnatre delles .
La corfrence des substantifs et des pronoms, cest--dire la dnomination
diffrente du mme objet) fait ressortir et en mme temps lie lide principale du
texte donn : un long blement les moutons ses btes elles les delles.
Les formes des pronoms : les - delles et de ladjectif possessif ses indiquent
dautre part les rapports entre les agents (les actants) qui participent aux vnements,
aux actions. Le changement de la corfrence fait dvelopper le contenu du texte.
Engocs dans une grosse cume de laine sale, les moutons regardaient venir
eux le matre de la valle.
Un sentiment dorgueil emplit la poitrine dIsaie. Il plongea la main dans sa
musette plein de sel. Mounette, la plus vieille brebis, le salua dun blement
affectueux . Un agneau ttait sa mre, sans quelle y prit garde - Toi, je te
porterai, dit Isaie. Tu naurais pas la force de suivre Viens, bte, cest de lamiti
101
103
Devoirs
Interrogation orale :
1.Quest-ce que cest quun texte?
2. Quels Sont les paramtres dun texte?
3. Quelle est lunit de4 base du texte?
4. Fates la distinction entre texte et discours; trouvez les points dinterfrence et de
diffrence.
5. Quelles sont les catgories de base du texte?
6. Quelles sont les autres soucatgories qui entrent dans ces deux catgories du
texte?
7. Quels sont les phnomnes linguistiques qui assurent lintgrit et la cohsion du
texte?
8. Expliquez les phnomnes danaphore, de diaphore et de cataphore et leur rle
dans lintgrit du texte
9. Quel est le rle des articles et des pronoms dans lintgrit du texte?
10.En quoi consiste le rle des divers connecteurs dans lintgit du texte?
11. Identifiez les classes de connecteurs linguistiques que vous connaissez.
a) catgories lexicales;
b) catgories morphologiques;
c) catgories syntaxiques;
d) catgories smantiques;
e) catgories smantico-fonctionnelles.
Sminaire 3. La dfinition du mot. Types de mots.
1. La thorie du mot traite par diffrents linguistes.
2. Types de mots et leur analyse.
3. Le problme du signe linguistique et son caractre arbitraire
4. Les mots-phrase et leur particularits.
5. Faites la diffrence entre le mot, le smantme et la molcule syntaxique.
Sminaire 4. Les parties du discours. Laspect onomassiologique et smassiologique
des parties du discours.
1. Lhistoire des parties du discours.
2. Laspect onomassiologique et smassiologique des parties du discours.
3. Diffrentes oppinions des linguistes concernant la thorie des parties du discours.
Le principe de J. Dubois mis la base du classement des mots en parties du discours.
4. Les contradictions qui se trouvent la base de la rpartition des mots en parties du
discours.
5. Lorganisation hirarchique des parties du discours.
6. Les fonctions primaires et secondaires des parties du discours.
7. Les limites formelles du mot et de la partie du discours.
8. La notion de transposition morphologique, syntaxique et fonctionnelle.
Limportance de ce phnomne en grammaire.
Sminaire 5. Le problme de larticle et sa solution dans la langue franaise.
1. Confrontation des diffrentes opinions concernant le rle de larticle comme
marque grammaticale.
2. valuation des thories sur larticle dans la linguistique moderne. La thorie de G.
Gullaume sur larticle.
3. La place de larticle dans le systme des dterminants du nom.
4. Les valeurs exprimes dans les oppositions:
a) article dfini / article indfini;
b) article dfini / article partitif;
c) article indfinit / article partitif.
5. Le rle de larticle dans la constitution du texte:
105
106
107
XVII. Bibliographie
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
20.
21.
22.
23.
24.
112
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115