Glossaire de Linguistique
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Glossaire de Linguistique
: Tout cela nest certes pas mmoriser par cur ; il sagit de dfinitions auxquelles on peut se reporter pour une meilleure comprhension du cours et qui demandent tre mises en pratique dans lanalyse linguistique des textes.
Actant : Dans la phrase en Faire, positions programmatiques o l'acte trouve la reprsentation des ses cltures initiale et terminale. Dans Pierre lit un conte Marie ou Un conte est lu par Pierre Marie, Pierre reprsente l'origine de l'acte, son initiateur, et sera dit actant actif, actant confirm ou actant premier ; conte pose le terme de l'acte et sera dsign comme actant passif, actant infirm ou actant second ; Marie en est le second terme, mais le tiers actant, le bnficiaire ou le destinataire. La phrase en Faire devient ainsi une clture syntaxique susceptible de s'tendre en clture narrative. Actualisation : Opration concrte qu'effectue le sujet en acte de parole. Dote d'une dure propre le temps opratif de l'-dire , elle consiste raliser les potentialits de la langue. Allocutaire : Sujet d'nonc, charg de reprsenter la position de destinatire. Partenaire du locuteur, dans le cadre du systme d'allocution, qui met en relation deux ples fixes de communication, non rversibles je/nous _ tu/vous. _ nonciation**. Anaphore / Endophore : L'anaphore se rapproche de la dixis* en ce sens qu'elle uvre, comme elle, la rfrenciation* d'un syntagme linguistique. Elle s'en distingue, car cette construction du rfrent s'effectue diffremment. La rfrence construite par la dixis est exophorique. Soit l'nonc "Donnez-moi ce gteau" accompagn d'un geste du doigt, dans une ptisserie : le syntagme "ce gteau" est dictique parce que son interprtation ncessite la recherche d'un rfrent hors du discours (contexte*), l'objet rel aperu en vitrine. On parle alors d'exophore (du verbe grec "phro" = porter et de l'adverbe "exo" = l'extrieur) : pour identifier le rfrent il faut se porter hors du texte. Mais la rfrence construite par l'anaphore est endophorique ("endon" = l'intrieur) ; dans l'nonc "Mon voisin a un chien ; cet animal s'appelle Johnny.", le syntagme "cet animal" est anaphorique parce son interprtation ncessite la recherche d'un rfrent dans le discours (cotexte*), en se reportant ou en renvoyant au syntagme "un chien", qui a dj effectu une premire dnomination du rfrent. L'endophore instaure dans le discours une relation de dpendance oriente vers le co-texte antrieur, et l'on parle alors d'anaphore ("ana" = vers le haut, en amont) ou vers le co-texte postrieur ("cata" = vers le bas, en aval), et l'on parle alors de cataphore. L'exemple ci-dessus est une anaphore, tandis que l'nonc : "Il n'arrte pas d'aboyer, le chien du voisin." offre un exemple de cataphore, le pronom "il" renvoyant au syntagme "le chien du voisin". Il serait plus juste d'employer le terme gnral d'endophore et de rserver le terme d'anaphore une espce particulire d'endophore. Mais l'anaphore tant beaucoup plus frquente que la cataphore, on emploie souvent anaphore comme terme gnrique. Les endophores peuvent tre nominales ("cet animal") ou pronominales ("il"). Il faut enfin viter une confusion terminologique : en rhtorique, l'anaphore dsigne une figure de rptition particulire, qui n'est pas envisage dans ce cours, o l'anaphore est prise dans son sens grammatical et linguistique, tel qu'il vient d'tre expos. _ Corfrence Boucle : Dans un rcit, ensemble d'pisodes dont les Faire parcourent, sans puiser la tension* narrative, la majeure partie, voire la totalit de l'espacement entre le thme en puissance, borne initiale, et le thme en effet, borne finale de ce rcit ; le reste de tension se
trouve sauf fin ouverte remis en jeu dans la boucle suivante. Ce concept est notamment opratoire dans les rcits longs schma itratif comme le roman d'apprentissage. Cataphore : cf. Anaphore. Champ notionnel / champ lexical / champ smantique : Les champs notionnels sont des domaines particuliers reconnus dans le rel objectal ou les praxis humaines, et reprsents dans le langage ; autrement dit, des secteurs du rfrent. On parlera ainsi des champs notionnels de la maison ou de l'enseignement, auxquels on rapportera les vocabulaires affrents. L'ide de champ notionnel couvre tout la fois les problmes de la perception du rel, de sa reprsentation conceptuelle et de sa catgorisation linguistique. La notion de champ lexical dsigne un ensemble d'units lexicales correspondant un mme champ notionnel. Dans le cadre de la smantique structurale, le champ lexical est compris comme un ensemble de termes dont les lments ont, au plan du signifi, un dnominateur commun smantique. Cela vaut pour les potentialits signifiantes en langue comme pour les effets de sens en discours ; dans ce dernier cas, les champs lexicaux sont au fondement des isotopies*. Au plan diachronique, l'analyse des champs lexicaux (de l'honneur, de la parent, etc.) permet de suivre, leur empreinte dans la langue, l'volution des sensibilits, des murs, des techniques, c'est--dire des praxis* perceptives, sociales, manipulatrices). Au plan synchronique, leur tude conduit aux problmes de structuration du lexique et, dans une dmarche comparative entre langues et cultures, ceux de la relativit linguistique. La notion valant en langue comme en discours, elle intresse dans le premier cas la lexicographie (par exemple le champ lexical du sentiment) ; dans le second, l'analyse du discours et la stylistique (par exemple, le champ lexical du spleen dans Les Fleurs du mal). On appelle champ smantique l'aire de sens couverte en langue par les potentialits signifiantes d'une unit lexicale (d'un mot). C'est une notion qu'il faut viter de confondre avec celles de champ notionnel et de champ lexical. Clture textuelle** : Bornes formelles d'un texte (marques typographiques, mise en page spcifique, etc.) partir desquelles on isole un texte d'autres textes ou du co-texte*. La praxmatique lui substitue la notion de mise en clture** qui permet d'apprhender le texte comme un espace dlimitant la circulation du sens et permettant de dgager des programmes grce auxquels s'effectuent les rglages* de sens. Co-nonciateur : Cette drivation explicite le rle doublement actif de l'nonciataire* dans la production de sens, non seulement comme instance relle, lors du rglage* qu'opre sa rception, mais comme instance projete, ds la programmation d'un discours par son nonciateur*. "Tout discours est rig sur une rponse, et ne peut chapper l'influence du discours-rplique" qu'il anticipe et sollicite (Bakhtine 1934/1978 : 103). Presque tous les marqueurs de dialogisme** constituent des traces observables de cette influence. Cohrence : La cohrence d'un texte repose sur le fait que celui-ci est capable de former pour l'auteur et pour le lecteur un tout significatif, en obissant diverses rgles d'organisation reconnaissables, l'intrieur de la typologie textuelle* o il se situe, et en dfinissant une certaine forme de rapport au rel et aux sujets engags dans la communication crite. _ Dixis, Dialogisme, Implicite**, Isotopie**, Typologie textuelle**, Thme/Rhme**, Prototype/strotype**,. Contexte : Situation concrte (et donc extra-linguistique aussi bien que communicationnelle) dans laquelle le texte se produit. _ Cotexte. Corfrence : Il arrive que deux syntagmes prsents dans un mme co-texte* dsignent le mme rfrent : ils sont alors en corfrence. Cette corfrence n'implique pas ncessairement une relation de dpendance oriente. Dans l'nonc "Jacques Chirac a prononc hier un important discours l'ONU. Le prsident de la Rpublique a rappel les positions franaises en matire de droit international.", nonc suppos produit entre 1995 et 2003, les syntagmes
"Jacques Chirac" et "Le prsident de la Rpublique" ont des procdures de rfrenciation indpendantes (la nomination directe par le nom propre dans un cas, la dsignation au moyen d'une description dfinie dans l'autre), qui aboutissent au mme rfrent, au mme individu rel. Il y a donc corfrence sans anaphore. Mais il existe aussi des cas de corfrence tablie par la relation anaphorique, comme pour les syntagmes "un chien" et "cet animal" dans : "Mon voisin a un chien ; cet animal s'appelle Johnny." Il faut enfin prciser qu'il est des anaphores non corfrentielles : dans l'nonc "Mon vlo est hors d'usage ; les freins ne marchent plus et la chane est rouille.", les syntagmes "les freins" et "la chane" sont des anaphores dpendant rfrentiellement du syntagme source "mon vlo" (on parle alors d'anaphore associative, car freins et chane sont des objets communment associs une modlisation type du praxme "vlo"), mais ces anaphores ne sont pas corfrentielles, car les deux syntagmes anaphoriques ne renvoient pas des rfrents identiques au rfrent du syntagme source. _ Anaphore Co-texte : Units textuelles qui prcdent ou suivent l'unit textuelle tudie. _ Contexte. Dixis : Fonction linguistique assure par les units grammaticales qu'on nomme dictiques. 1) Au sens large, les dictiques se confondent avec les embrayeurs de Jakobson : la dixis opre la jonction entre une forme du langage et une forme du rel. Les pronoms je, tu, les terminaisons verbales de prsent, les adverbes aujourd'hui, maintenant en sont des exemples. 2) Dans un sens plus spcifique, la dixis exprime l'ostension, c'est--dire le fait de montrer. l'origine de la dixis, on peut poser le geste d'indication, l'index point, qui se trouve remplac en langage par des outils comme : a, ici, l, les adjectifs dmonstratifs. Trois formes de dixis sont possibles : a) la dixis indicielle qui montre un rfrent dans le rel : Ne touche pas a! ; b) la dixis anaphorique o l'ostension porte sur un lment interne l'espace de langage : Vous avez trouv une dition originale? a m'intresse ; c) la dixis cible imaginaire, qui consiste montrer un objet absent comme s'il tait prsent : De quel ct se trouve la cathdrale? Par l. (geste d'ostension montrant la direction suivre, mais la cathdrale n'est pas visible, elle est peut-tre des kilomtres). La dixis cible imaginaire a aussi une fonction littraire et esthtique. C'est sur elle que reposent les phnomnes d'identification, lorsqu'ils s'appuient sur les je et les tu des personnages de fiction. Dialectique du mme et de l'autre : Processus qui, aprs exclusion de l'altrit (aliud) et intgration de l'identit (idem), permet le cheminement, par tapes, vers l'identification de soimme (ipsum). Ce mouvement d'inclusion / exclusion facilite en particulier le rglage du praxme* et la construction du systme de la personne ; il contribue rvler l'identit du locuteur ou de l'nonciateur*. Dialogisme : Capacit de l'nonc faire entendre, outre la voix de l'nonciateur, une ou plusieurs autres voix. Discours : Tout ensemble d'noncs d'un nonciateur caractris par une unit globale de thme. Le discours peut concider avec un texte (notamment en communication crite), ou se composer de plusieurs textes (dans une conversation). Le terme discours renvoie aux manifestations concrtes du langage, et implique donc une prise en considration du locuteur, du rfrent et de la situation de communication. Cependant, chaque cole linguistique lui donne un sens lgrement diffrent. Dans un premier temps, lanalyse du discours a cherch dgager des rgles de production des textes au-del du stade de la phrase, comme on avait pu mettre en vidence les rgles de formation des mots et de la phrase. Elle sest intresse aux rgles qui assurent la cohrence* dun texte, et linfluence des conditions de production sur la forme des noncs. Lattention sest porte sur des textes crits et monologaux (produits par un seul locuteur) obissant souvent des contraintes idologiques. On a alors parl de grammaire de texte (Van Dijk, Coulthard, Kleiber) et de typologie* des discours (Adam, Pcheux).
Dautre part, la prise en considration du sujet* a donn naissance la linguistique de lnonciation. Vu sous cet angle, le discours se caractrise par la prsence de la subjectivit de lnonciateur. La linguistique de lnonciation sintresse donc tous les lments qui permettent de rattacher un nonc un locuteur et un moment donns et galement la manire dont le locuteur met en scne dans son discours de faon plus ou moins explicite dautres voix que la sienne. Enfin, dans le cas des interactions verbales, cest la prsence en face face de deux ou plusieurs personnes qui exerce une influence dterminante sur la forme et le contenu que va prendre lnonc. Certains travaux analysent les mots qui servent argumenter ou qui indiquent les rapports entre les interlocuteurs (Ducrot, Anscombre, Moeschler) ou essaient de dgager la structuration globale de la conversation sous forme de niveaux hirarchiss (Roulet et lcole de Genve), ou encore sappuient sur la thorie des actes de langage (Austin, Searle). change : Unit de base du dialogue, il contient au moins deux interventions (une intervention = une contribution d'un locuteur l'change), l'une initiative, l'autre ractive, l'association des deux formant une paire adjacente. Il peut aussi en comporter trois : initiative, ractive, valuative (= un troisime temps de l'change, sous forme d'accus de rception ou de commentaire valuatif). Les changes sont eux-mmes regroupables en squences (= une succession d'changes formant un tout smantique et/ou pragmatique). L'organisation squentielle des changes peut tre varie : changes suivis, croiss, enchsss. Endophore : cf. Anaphore nonciataire : Sujet d'nonciation : destinataire effectif d'un message mis par l'nonciateur. L'nonciataire peut devenir aussi allocutaire* (cas o l'auteur interpelle son lecteur comme tu ou vous), voire interlocuteur* (cas plus rare l'crit). _ nonciation nonciateur : Sujet d'nonciation* : producteur effectif d'un message. L'nonciateur peut se poser de plus comme locuteur* (cas de l'auteur qui se nomme en je, inscrivant son sujet d'nonciation l'intrieur d'une forme de l'nonc), ou bien il peut rester dissimul et ne pas inscrire sa trace nonciative dans le texte. _ nonciation nonciation : Acte individuel d'appropriation et d'utilisation de la langue ayant pour rsultat un nonc, objet clos (sonore ou graphique). L'activit de conversion individuelle de la langue en discours qui caractrise l'nonciation est marque formellement par les instances du Je/ici/maintenant qui constituent le procs d'nonciation (conditions spatio-temporelles, positions entre les protagonistes de l'nonciation). Essentialisation du sens : _ Rification du sens tre/Faire** : Ce sont les deux modalits phrastiques du franais : la phrase en tre correspond la nomination de l'objet, la phrase en faire la symbolisation de l'agir. Genres discursifs : Les genres du discours regroupent les textes comparables par des caractristiques dtermines par la situation de communication, en particulier les places institutionnelles des sujets communicants et la reprsentation subjective quen construit lnonc. Ils peuvent souvent tre hirarchiss en hypergenres et sous-genres : par exemple, sous lhypergenre quest la littrature (vs la presse ou la correspondance administrative), le genre romanesque (vs la posie ou le thtre) et le sous-genre de la science-fiction (vs le fantastique ou le policier). Les types squentiels (squence*) traversent les genres de discours : la squence narrative, par exemple, abonde aussi bien dans la littrature que dans lhistoriographie, la presse, les rapports de police, les conversations, etc. Rciproquement, la plupart des romans (genre du discours) contiennent en proportion variable des squences relevant des types de la narration, de la description, de lexplication et de largumentation. Implicite : On peut tirer d'un nonc des contenus qui ne constituent pas en principe l'objet vritable de l'nonciation mais qui apparaissent travers les contenus explicites de l'nonc ; c'est le domaine de l'implicite. On distingue les implicites smantiques et les implicites
pragmatiques. De l'nonc "Paul ne vit plus Paris.", on peut infrer "Paul vivait auparavant Paris" : c'est un implicite smantique (ou prsuppos), qui relve du matriel linguistique de l'nonc et de lui seul. De cet nonc, on peut tirer aussi "Paul ne pourra se rendre ton invitation" : c'est un implicite pragmatique qui ne peut tre produit qu'en mettant l'nonc en relation avec son contexte. Interlocuteur : Sujet d'nonc, charg de reprsenter le destinataire du locuteur*, dans le cadre du systme d'interlocution, qui met en rapport, dans une structure de dialogue, deux sujets communicants (conversation bipartite) ou plus (conversation multipartite). Le propre du systme d'interlocution est d'instaurer une rversibilit de la parole, permettant aux partenaires d'occuper alternativement le rle du locuteur (je/nous) et celui de l'interlocuteur (tu/vous). Interdiscours / intertexte : L'interdiscours dsigne l'ensemble des formulations auquel l'nonc se rfre implicitement ou non, sciemment ou non, qui le domine et partir duquel il fait sens. Un discours quel qu'il soit est travers par de l'htrognit, il doit tre rapport de l'extrieur constitutif. Quant la notion plus restreinte d'intertexte, elle dsigne le ou les discours (le ou les textes), avec lesquels un discours entre en interaction dialogique* : elle permet d'expliquer les relations que le discours entretient avec d'autres discours produits sur un mme objet. Il peut s'agir de citations, d'allusions, d'ironie ou d'autres procds discursifs qui font apparatre des rapports explicables d'autres textes consacrs au mme thme. L'intertextualit concerne le mode de production du texte, mais elle dtermine aussi ses conditions d'interprtation. Isotopie : Notion avance par la smantique structurale pour rendre compte de la cohrence textuelle. La possibilit de deux ou plusieurs lectures possibles du mme texte signale une biou pluri-isotopie. Langue / parole : Saussure dfinit la langue comme un code, mettant en correspondance des "images auditives" et des "concepts", tandis que la parole est l'utilisation de ce code par les sujets parlants. La langue est possde passivement et elle s'apparente un "trsor" o seraient emmagasins les signes, tandis que toute activit lie au langage appartient la parole. Le code linguistique est un phnomne social, alors que la parole est individuelle. C'est pourquoi la linguistique de Saussure est science de la langue, non de la parole. La parole sert de matire la linguistique, mais c'est la langue qui est l'objet de cette science. L'analyse du discours, telle qu'entend l'aborder la praxmatique, refuse cette priorit donne la langue sur la parole et le discours. Locuteur : Sujet d'nonc, charg de reprsenter le producteur du message : 1) dans le cadre du systme d'allocution. Dans ce cas, les ples de la communication sont fixes : je garde son rle de locuteur, et tu son rle d'allocutaire : c'est le cas d'un discours s'adressant un auditoire passif. 2) dans le cadre du systme d'interlocution. Dans ce cas, les rles de locuteur et interlocuteur sont rversibles : c'est le cas du dialogue : je devient tu puis redevient je, etc. Mise en clture : Ensemble des oprations mises en oeuvre par les sujets communicants pour structurer l'nonc comme espace de production de sens, oprations dont le texte porte la trace et qui contribuent le constituer en tant que texte. Les mises en clture peuvent s'emboter dans l'ordre suivant : mises en clture visuelles et typographiques, lments pritextuels ou paratextuels, mises en clture d'ordre compositionnel et squentiel, trajet smantique entre clture initiale et clture finale d'un texte. Les marques linguistiques de la mise en clture sont de toutes natures : reprises lexicales, aspects du verbe, paralllismes syntaxiques, figures phoniques, etc. Modalisateurs : Ensemble des marques linguistiques qui permettent d'exprimer la modalisation* : adverbes d'opinion (srement, peut-tre, sans doute), exclamation, interrogation, interjections, niveaux de langue, emploi des modes conditionnel et subjonctif, ainsi que les transformations modalisatrices (emphase, passif, ngation).
Modalisation : Coloration que l'nonciateur choisit de donner son nonc en le modalisant, c'est--dire en exprimant soit son adhsion totale l'nonc (discours assum), soit sa distance (doute, retenue, nuances). Morphme : Selon la smantique structurale, le morphme ou lexme, est le plus petit segment de signe porteur de signification. Le mot "valise" constitue lui seul un morphme, car il ne peut pas tre dcompos en lments plus simples ayant une signification. Mais dans le mot "nageuse", par exemple, contient deux morphmes, "nage" et -"euse", qui permettent de distinguer "nageuse" des deux mots voisins "nageur" et "rageuse". La praxmatique substitue au morphme le concept de praxme. Nomination : La nomination est l'acte par lequel un sujet nomme en discours, autrement dit catgorise un rfrent en l'insrant dans une classe d'objets identifie dans le lexique, moins qu'il ne veuille innover avec un nologisme. La nomination est une praxis qui est simultanment sociale et linguistique. L'tude dynamique de la production de sens conduit apprhender l'acte de nomination au niveau de l'actualisation en discours, et le considrer dans le cadre de ses multiples relations co-textuelles, contextuelles, interdiscursives et dialogiques. Phonme : Unit de base de la langue, sur le plan sonore (consonne, voyelle) ; l'ensemble des phonmes d'une langue constitue son systme phonologique et chaque phonme se distingue de tous les autres phonmes de la mme langue par un ou plusieurs traits distinctifs ou phmes. Par exemple, les phonmes /b/ et /p/, tous deux consonantiques, occlusifs et d'articulation labiale, s'opposent en franais, par le trait distinctif du voisement, qui oppose la consonne sourde /p/ la sonore /b/). Il existe des langues, notamment des langues asiatiques, o le voisement n'est pas un trait distinctif du systme phonologique et o, par consquent, /b/ et /p/ ne sont pas des phonmes diffrents. Combin d'autres phonmes, un phonme forme une unit constitutive du morphme (ex. : en franais, les phonmes /b/ et /p/ permettent de distinguer divers morphmes comme par exemple "bas" et "pas"). Les phonmes n'existent que dans le systme d'une langue donne : ainsi, les phonmes i bref /i/ et i long /i:/ existent en anglais, en tant qu'ils permettent de distinguer des lexmes comme "ship" et "sheep" ; mais le franais ne connat qu'un seul phonme /i/. Polysmie : Nologisme faonn par le linguiste Bral, pour dsigner le phnomne de diffrenciation des sens d'un mot : "Le sens nouveau, quel qu'il soit, ne met pas fin l'ancien. Ils existent tous les deux l'un ct de l'autre. Le terme peut s'employer tour tour au sens propre ou au sens mtaphorique, au sens restreint ou au sens tendu, au sens abstrait ou au sens concret Nous appellerons ce phnomne de multiplication la polysmie." (Bral, 1897). Les relations que les hommes entretiennent avec les objets du monde changent avec les poques, les individus et font varier d'autant les praxis l'origine des sens actualiss en discours puis enregistrs en langue. La polysmie en est une consquence normale, observable dans la trs grande majorit des units lexicales. Praxme : Concept que la thorie praxmatique substitue au signe, au mot, au lexme/smme pour marquer : 1) que le sens ne lui est pas inhrent mais rsulte de son actualisation en discours ; 2) que les potentialits signifiantes capitalises en langue par cet outil de la nomination rsultent des savoirs acquis sur le monde par la praxis*. Praxis : Le substantif praxis est driv du verbe prattein (pratiquer, achever, russir bien ou mal) qui exprime lide dune activit volontaire en vue dune fin et qui suppose une orientation subjective. Le terme dsigne lexercice dun travail modifiant ce qui nous entoure, en rangeant dans la catgorie de la fabrication la conceptualit, le faire et lagir ; sens qui, par le latin practice, est pass dans pratique. La praxis fournit le cadre rel, pratique, au sein duquel se dploie le processus de la connaissance, qui nest plus vue comme purement spculative. Historiquement dtermine, ncessairement finalise, elle sinscrit dans un projet
de transformation de la socit et du monde : action humaine et activit cognitive apparaissent indissolublement lies. Progression thmatique : La dimension informationnelle des notions de thme* et de rhme* ne se limite pas au cadre de l'nonc-phrase. La gestion de l'apport d'information a une dimension textuelle : les divers types d'enchanement des thmes et rhmes dfinissent, l'chelle de la squence ou du texte, des types de progressions textuelles : progression thme constant, progression linaire simple, progression thmes drivs. Prototype : Modle typique, idal, correspondant la reprsentation et la caractrisation "par excellence" du contenu smantique d'un catgorie praxmique (lexicale) ou parapraxmique (grammaticale). Rglage du sens : Processus par lequel l'actualisation** discursive d'un praxme* * slectionne une acception particulire parmi toutes les potentialits signifiantes capitalises en langue. Rfrenciation : On prfre parler de rfrenciation plutt que de rfrence, afin de souligner le fait que la parole dcoupe le rel dont elle parle, plutt qu'elle ne se rapporte un rfrent prexistant ; afin aussi de prendre en compte la diversit des points de vue qui, par exemple, conduit les uns rfrencier une personne comme "nourrice" et d'autres la nommer "assistante maternelle". Rification du sens : Quand l'attention du linguiste se dtourne des processus de la pense pensante par laquelle le sens se trouve actualis pour se porter sur son seul effet, la pense pense, c'est--dire le sens produit ou ralis, ce dernier est vu comme inhrent aux mots euxmmes. Il se trouve par l rifi ; la production du sens est efface dans le sens produit : on parle de rification. Donn pour antrieur son actualisation, le sens est alors compris comme un signifi immanent, qui existerait antrieurement toute actualisation et dont le statut devient suprieur sa manifestation dans la parole. Il se trouve ainsi essentialis. Rhme : cf. Thme Squences / typologie squentielle : Les types squentiels regroupent les textes ou parties de textes correspondant diffrentes tches cognitives et langagires qui induisent des modes diffrents dorganisation de lnonc : la squence narrative rpond la question Que sest-il pass ? en reprsentant lenchanement temporel et logique dactions et en hirarchisant les rles de leurs actants. la squence descriptive rpond la question De quoi sagit-il ? en nommant un hyperthme et en catgorisant ou caractrisant certaines de ses parties ou proprits ; la squence explicative vise rsoudre une nigme (effective ou suppose) en rpondant rationnellement la question Pourquoi en est-il ainsi ? ou Comment cela est-il possible ? la squence argumentative rpond la question (explicite ou non) Comment interprter / valuer telle ralit ? en tayant une thse propose et/ou en rfutant la thse adverse ; Signe / Signifiant / Signifi : Selon la dfinition de F. de Saussure, le signe linguistique est l'association d'une image acoustique (le signifiant), par exemple le signifiant not /pyr/ (qui se distingue d'autres signifiants comme /pur/, /par/, /pir/) et d'un concept (le signifi), par exemple le signifi not "pur" (qui se distingue d'autres signifis comme "propre", "honnte", "clair", "pollu", etc.). La relation qu'entretiennent entre eux le signifiant et le signifi est ncessaire (/pyr/ et "pur" sont, dans la langue franaise, aussi indissociables que les deux faces d'une mme feuille de papier) et arbitraire, ce qui signifie qu'il n'y a aucun rapport de ressemblance ou de rationalit entre l'un et l'autre. Le signifiant /pyr/ ne ressemble pas au signifi "pur", il ne symbolise pas l'ide associe ce signifi ; et ni le signifiant /maus/, ni le signifiant /suri/ ne ressemblent au signifi "petit rongeur poil gris, etc." ni ne s'en dduisent. Enfin, le signifi ne doit pas tre confondu avec le rfrent : plusieurs signifis diffrents ("chien", "clebs", "Mdor") peuvent correspondre, dans une mme situation de
communication, un mme rfrent ( un seul animal rel) : "Qu'est-ce que c'est que ce clebs? - C'est mon chien, et il s'appelle Mdor?" Spectacularisation : Le rel n'tant accessible qu'au travers des reprsentations que les hommes peuvent s'en faire, la spectacularisation est l'ensemble des oprations linguistiques grce auxquelles ce rel est reprsent. Notre perception du rel ne peut s'effectuer qu' travers la grille du langage qui l'enveloppe : la spectacularisation est donc ce qui permet de dire non pas le rel, mais la perception que les hommes en ont. Strotype : Production discursive rgie par une reprsentation sociale convenue, sous forme d'expressions figes, de lieux communs, d'infrences standardises dans lesquels s'inscrivent souvent des valorisations / dvalorisations idologiques. Sujet : L'instance, source ou point d'appui de la reprsentation linguistique et non linguistique, individu inscrit dans le rel, mais se dfinissant aussi, selon la formule de Benveniste, "dans et par le langage". Le sujet est, dans le stade le plus avanc de l'ontognse, une ipsit, c'est--dire un tre qui se veut spcifique et diffrent de tout autre. C'est sur ce sujet en Ipse que s'appuient les formes in esse de l'actualisation*. Mais un sujet en Idem coexiste avec lui : celui-ci prend en charge les phnomnes d'expression plus ou moins fusionnelle de la subjectivit, o le je et le tu restent en contact, o la ralit n'est pas encore fermement organise : formes d'actualisation mergentes (in fieri), htrognits nonciatives, dialogisme*. Tension : tat d'une forme saisie au tout dbut du mouvement qu'elle contient en elle-mme. Thme/rhme : Thme : Premire unit informative dans le droulement de la phrase ; ce qui est connu, ce dont on parle. Rhme ou propos : tout ce qui suit la premire unit informative dans le droulement de la phrase ; c'est ce qui est nouveau, ce qui est dit propos du thme* initialement pos. Texte : Un texte est une suite d'noncs oraux ou crits poss par leur producteur et destins tre reconnus par leur(s) destinataire(s) comme un ensemble cohrent progressant vers une fin et parvenant constituer une compltude de sens. Tour de parole : Tout propos tenu sans interrruption par un nonciateur*. Il est annonc dans un texte thtral par l'inscription du nom du personnage le prcdant. Pour qu'il y ait interaction verbale, il faut qu'il y ait alternance des tours de parole, autrement dit que la fonction locutrice soit occupe successivement par les diffrents participants au dialogue. Un tour de parole ne correspond pas forcment une seule intervention : une mme prise de parole pouvant comporter une intervention ractive en rponse une intervention initiative prcdente, et une intervention initiative ouvrant un nouvel change*. N.B. : Les notions prsentes ci-dessus reprennent les dfinitions du glossaire de Pratiques Textuelles ou bien rsument certains articles de Termes et Concepts pour l'Analyse du Discours.