Histoiredelesthen France PDF
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DE
L'ESTHTIQUE
FRANAISE
TJ I
'L
T. M. MUST0XID1
Doctei'r de l'Universit
de Paris
HISTOIRE
DK
L'ESTHTIQUE
FRANAISE
-
1700-1900
suivie d'une Bibliographie
gnrale de l'Esthtique franaise
des origines a 1914
Prface de M. ANDRE
LALANDE
Professeur a la Sorbonne
PARIS
IL A T TIR DE CET OUVRAGE
Vingt exemplaires sur Hollande van Gelder
numrots de 1 20.
A.
Andr MUSTOXIDI
1785-1860
Historien et savant 'Corfiote
Dfenseur de la libert des les Ioniennes
avec respect je de'die
cet ouvrage.
Son arrire-petit-fils,
T. M. M.
"2
TABLE DES MATIRES
Pages
Prface de M. A. Lalande
i
Prliminaires
1
PREMIRE PARTIE
Les systmes esthtiques en France pendant le XVIII
e
sicle
(1700-1800)
Chap. Premier
Les grands systmes.
1. J. P. de Crousaz.
2. L'abb Dubos.
3. Le Pre
Andr.
4. L'abb Batteux
11
Chap. II
Les erits secondaires. Mission morale et sociale
de l'art.
1. Voltaire.
2. Condillac.
3. Montesquieu.
4. Di-
derot.
o. Mission morale de l'art.
G. Rousseau.
7. Estve, d'Alembert.
8. Poinsinet de Sivry.
9. Mar-
montel, de Chastellux
47
DEUXIME PARTIE
Les systmes esthtiques en France pendant le XIX
e
sicle
(1800-1900)
Chap. Premier
Les proccupations morales, sociales et utilitaires
du commencement du sicle.
1. M
me
de Stal.
2. Auguste Comte.
3. Sainte-
Beuve.
4. G. Flaubert.
5. H. Taine.
6. E. Vron.
7. Les thories de jeu.
8. E. Hennequin
163
Chap. VIII
Les potes.
1. J. M. Guyau.
2. G. Sailles
211
Chap. IX
>rniers i
1
.
Les monographies.
2. Conclusion
229
Les derniers crits.
Table alphabtique des noms propres cits dans cet
ouvrage
; 239
Bibliographie gnrale de l'esthtique franaise. . i
Index alphabtique de la bibliographie
nu
PRFACE
L'uvre pour laquelle M. Musloxidi veut bien
me demander quelques mots de prface
n'est pas
de celles qui allchent le lecteur par l'imprvu d'une
thse paradoxale, ou par la curiosit de documents
iidits. On ne la lira pas comme
Malebranche lisait
Descartes ;
mais il est probable que si Von est du
mtier, on la gardera soigneusement sous la main,
dans sa bibliothque tournante, parmi ses instru-
ments de travail. Et cest l le caractre essentiel
de /'Histoire de l'esthtique franaise. Rdig d'abord
sous la forme
d'une thse, intitule, d'une manire
plus technique,
Les Systmes esthtiques en France
(1700-1890),
et qui valut son auteur le Doctorat de
l'Universit de Paris, Vouvrage est, dans son fond,
un travail
'dniait, et un recueil de renseignements
historiques
jusque l disperss. M. Charles Lalo, ren-
dant compte de cette thse dans la Revue philoso-
phique,
crivait ceci : M. Mustoxidi a fait
une
uvre trs
consciencieuse, trs informe,
et trs
utile.
Venant dun crivain aussi comptent, voil
un loge qui nest pas mince. Il sera encore mieux
justifi
par cette nouvelle dition de Vouvrag,
re-
prise, dveloppe,
retravaille avec grand soin, et
b) PRFACE
de plus augmente d'une riche bibliographie, qui
par elle seule serait dj prcieuse.
J'ai dit que le livre n'apportait pas de documents
nouveaux. Mais cela n'empche pas qu'il soit une
nouveaut. Si trange que cela puisse paratre, alors
que le sicle de l'histoire est dj pour nous le
sicle dernier, il n'existait pas encore en France
d'tude gnrale sur ce sujet. La littrature qu'on
y
explore, c'tait une fort sans routes et sans carte,
coupe seulement de quelques clairires et de quelques
sentiers.
L'ouvrage de M. Mustoxidi
fait
pour elle
ce que Dnecourt a
fait
jadis pour Fontainebleau :
nous avons, grce lui, un guide travers les systmes
esthtiques
franais. Entre ces deux explorateurs, il
y
a pourtant une grande
diffrence
: Dnecourt avait
un culte pour les moindres coins de sa fort, il en
admirait passionnment tous les rochers et toutes les
futaies. M. Mustoxidi a l'esprit plus critique : et bien
en prend quelques-uns de ses auteurs de n'tre plus
de ce monde : ils passeraient un mauvais quart d heure.
S'il rhabilite quelques hommes demi-oublis, comme
l'abb Dubos, il relve, par contre, de leurs pchs
beaucoup d'esthticiens qu'on ne lisait plus gure,
mais auxquels on faisait crdit par tradition. Ce
n'est pas seulement un inventaire historique que nous
avons ici, mais encore et surtout une suite de juge-
ments, toujours trs dcids, non seulement sur les
hommes, mais souvent sur les dtails de leurs doctrines.
Au nom de quel critrium?
Tout d'abord, au nom d'un principe simplement
PRFACE
C)
liminatoire. Il consiste
dans la distinction
des doc-
trines artistiques
et des systmes
esthtiques.
On en
trouvera l'expos
trs ample et trs justifi
dans
l'introduction de cet
ouvrage. En deux mots, la
doc-
trine artistique est
essentiellement
personnelle
;
elle
. est un plaidoyer pour
l'idal dune
cole ou pour
les procds (fun artiste, comme la prface
de
Cromwell
ou celle de Germinic
Lacerteux.
C'est l ce
qu'on a
le plus tudi jusqu'
prsent
;
et c'est ce que M. Mus-
toxidi laisse entirement de ct.
La
thorie
esth-
tique, au contraire, est l'uvre d'un
observateur
dsin-
tress, d'un critique, qui, du .dehors,
considre
les
jugements sur le beau, leurs causes, leur
dpendance
l'gard des circonstances
extrieures,
comme M.
Lvy-
Bruhl, dans un autre domaine, a conu la
Science
des
murs, toute diffrente
de la
morale
proprement
dite,
prescriplive ou
parntique. Et nous
retrouvons
ici, soit dit en passant, un trait de plus de ce
parall-
lisme des sciences normatives, qui a tant
d'autres appli-
cations dans l'tude des sciences de l'esprit.
Il
y
a l une distinction
intressante,
bien fonde,
et qui, si je ne me trompe, n'avait pas encore t faite.
Sans doute, il ne faudrait
pas la manier d'une faon
trop tranchante : les esprits fins,
mme quand ils font
l'apologie de leur propre conception
artistique,
savent
observer et s'appuyer sur une
psychologie
objective :
Jules Lematre a crit, contre
Brunelire.
des pages
charmantes sur la valeur
universelle de la critique
la plus impressionniste. Et, en sens inverse, les esprits-
mme
dsintresss, quand ils manquent de discerne-
d) PRFACE
ment, sont sujets riger en faits et en lois leurs
propres prfrences. Mais enfin,
a majore parte, l'op-
.
position des deux attitudes reste certainementjustifie.
Mme parmi les systmes esthtiques proprement
dits, l'auteur distingue encore. Les uns ont suivi des
voies arbitraires
;
les autres sont de vrais savants,
au moins d'intention. Dans cet examen, crit-il,
au dbut de son article sur J. J. Rousseau, nous
jugeons les uvres en nous plaant au point de vue
de la science moderne, de la vrit objective qu'elles
contiennent, de la mthode objective qu'elles tchent
de mettre en uvre, et, en gnral, de l'esprit plus
ou moins positif
quelles manifestent. Et,
cet
gard, on devine que Jean-Jacques, tant le plus
passionn des hommes, lui parait un pauvre esth-
ticien : Si la science est par excellence raison,
raison froide et objective,
celui qui a restaur le
sentiment sous toutes ses formes,
et qui a fond
le
culte du sujet, est loin de la science.
On a dit que la condamnation tait bien svre,
tombant sur le
Christophe
Colomb du sentiment de
la nature , sur un des crivains qui ont le plus
puissamment transform
l'chelle des valeurs esth-
tiques (1).
C'est ne pas tenir compte de la distinction
que nous rappelions tout l'heure.
Que Rousseau
ait exerc cette influence,
qu'il ait, par
consquent,
une place minente
dans l'histoire de l'ide du Reau,
(1) M. Benrubi, Rapport sur le prix Amiel, Dies academicus de
l'Universit de
Cewvr, 5 juin 1919. Les citations qui suivent sont
extraites du mme rapport.
PUFACE
e)
M. Mustoxidi ne le nierait pas : mais les
transva*
Inations de ce genre sont pour lui, au premier
chef,
des h doctrines artistiques
;
et, du coup, elles ne
l'intressent pas. Il ne nous dfend pas de nous
y
intresser
;
et je suis trs dcid, quant moi,
user de la permission. Mais je ne lui
ferai pas
grief
de courir le livre pendant que d'autres chassent la
perdrix.
On lui a reproch aussi d'avoir de son sujet une
conception troitement nationale, et d'avoir construit
une muraille de Chine entre l esthtique
franaise
et l'esthtique allemande. Ecartons cVabord une qui-
voque : nationale, en tout cas, ne peut
signifier natio-
naliste : on ne souponnera pas M. Mustoxidi, qui est
Grec, de s'tre laiss garer par son patriotisme en
parlant de Tainc ou de
Jouffroy. Reste donc qu'il
n'aurait pas d faire l'histoire des systmes esth-
tiques franais seulement, mais celle des systmes
esthtiques dans leur ensemble, comme on
fait
l'his-
toire de la physique ou celle de la chimie. La science
objective, dit' avec raison M. Benrubi, est un produit
de rensemble du mouvement de la pense humaine
au XIX
e
sicle, et non pas le monopole de tel ou tel
peuple. Rien de plus juste,
condition, cepen-
dant, d
effacer
ces mots : au XIX
e
sicle
,
qui ne
rendraient pas justice (kilile, Descartes, Royle ou
.Yeicton. Et M. Mustoxidi a fait la France le
compliment d'un hte beaucoup trop aimable quand
il a crit, dans sa thse, que
la science objective tait,
avant tout, o-uvre du gnie franais.
Mais il
f)
PRFACE
reste que dans l'tat actuel de l'esthtique, il riy a
rien dtroit ou d'anti-scientifique dresser un inven-
taire des seuls systmes parus en France, ou plutt
en la?igue franaise,
(car le charmant ouvrage de
Topffer
71 est pas oubli), en laissant d'autres le soin
de rechercher plus lard les rapports et les influences.
La limitation que s'est impose l auteur serait videm-
ment
inadmissible, de nos
jours, chez un historien
de la
physique : mais c'est parceque la physique,
et
l'histoire de la physique elle-mme, sont dj fort
avances ;
elle semble au contraire lgitime, ncessaire
mme
peut-tre
pour une premire enqute, dans un
domaine
encore presque inexplor.
Mamtenant,
aprs avoir dit pourquoi je ne pou-
vais
souscrire
entirement ces critiques, est-il besoin
d'ajouter que je ne souscris pas non plus
tous les
jugements, si dcids, que
pointe
M. Musloxidi au
nom de
l'esthtique scientifique ? II
y
a de cela plu-
sieurs bonnes raisons, dont la premire est que j'ai
hasard
moi-mme, sur la nature et le rle de l'art,
une
hypothse gnrale que je ne puis croire illgi-
time ni mal fonde ;
hypothse qui, pourtant, ne
rentrerait pas dans la science positive, telle que la
dfinit
l'auteur,
encore
moins dans les doctrines
artistiques.
Il me semble aussi qu'une conception
comme le
pancalisme de M. Baldwin, par exemple,
quelques
objections de dtail qu'on puisse soulever
son sujet, ne
saurait tre condamne dans son but
cl par des
considrations
de mthode. La philo-
sophie est bien
ncessaire au progrs de la science,
PRFACE
g)
et, au fond,
insparable de la
science elle-mme.
La seconde
/-oison, qu'on trouvera peut-tre la meil-
leure, c'est
que l'auteur de ce livre est jeune, et
que l'auteur de
celte prface
ne l'est plus. Tous
ceux
qui ont lu Sylvestre Bonnard se rappelleront
cette amusante
conversation
d'tudiants, cueillie sur
te
vif
au Luxembourg et dans laquelle ni Michle!,
ni le Tableau des abbayes
bndictines ne bnficirent
d'une
excessive indulgence.
Il vient un ge o l'on
ne juge plus avec tant de verdeur et de dcision :
les choses paraissent trop complexes, les types de
science et de valeur trop varis. Est-ce un affai-
blissement du sens de la vrit* Peut-tre, car l'idal
dernier du vrai est certainement un. Mais- cela permet
du moins de
comprendre ceux qui pensent autre-
ment, ceux mme qui exercent une critique
plus
absolue, de s'intresser leurs principes en dpit des
rserves qu'on
y
apporterait volontiers
;
et cela sur-
tout quand cette critique s'accompagne,
comme cest
ici le cas, d'un travail aussi srieux de recherche et
de
documentation.
A. LA LANDE.
PRLIMINAIRES
IL
importe peu de savoir si l'histoire est une science ou
un art
l'un se vrifie
avec succs par l'exprience, l'autre ne se vrifie gure.
8
PRLIMINAIRES
Toutes les sciences ont pass par l'tat systmatique et
invrifiable. Nous pensons, sans risquer de nous tromper,
que l'esthtique aussi, dans un proche avenir, doit entrer
dans l're o l'exprience ne contredit plus les. conclu-
sions de l'esprit. Les systmes voluent vers le seul sys-
tme lgitime, le systme scientifique, en un mot, la
science.
Nous appellerons Esthtique, ce systme scientifique,
que l'avenir verra, et dans lequel les faits esthtiques se-
ront patiemment analyss et expliqus.
#
Nous nous demandions, en commenant, quel point
de vue on doit se placer en faisant l'histoire des systmes
esthtiques en France. Ce point de vue: nous l'avons main-
tenant et nous pouvons tre sur de sa valeur.
Si les systmes esthtiques doivent aboutir la science
esthtique, en les examinant il faut voir
ce
qu'ils appor-
tent dj cette science future
en d'autres termes, le
critre scientifique, objectif, exprimental nous semble le
seul lgitime et possible.
En faisant donc l'histoire des systmes esthtiques en
France de 1700 1900, nous nous placerons ce point
de vue et, tout d'abord, nous bornerons cet examen histo-
rique aux crits qui constituent des systmes esthtiques
et non des thories artistiques
;
d'autre part, nous juge-
rons les crits qui se soucient le plus de la ralit, des faits
concrets, de la vrification exprimentale, comme tant
suprieurs ceux qui, se contentant d'explications pure-
ment mtaphysiques, prsentent l'avantage de l'unit et
de la simplicit, mais aussi l'inconvnient capital d'tre
striles et mme imperfectibles. En examinant certaines
doctrines curieuses, surtout dans le xix
e
sicle, nous au-
rons d'ailleurs, plus d'une fois, l'occasion de dvelopper
cette ide directrice que nous ne faisons qu'indiquer ici.
PREMIRE
PARTIE
Les
systmes
esthtiques
en France
pendant le XVIII
e
sicle (1700-1800)
CHAPITRE PREMIER
Les grands systmes
J.-P. de Crousaz.
2. L'abb Dubos.
3. Le Pre
Andr.
4. L'abb Batteux.
Bien
avant le xvn
e
sicle, on trouve en France des thories
artistiques, mais les systmes esthtiques proprement dits
n*apparaissent qu'avec le commencement du xvm
e
sicle. Aux Arts
potiques, qu'on rencontre dj vers le xv
c
sicle, et aux traits
techniques de la peinture ou de l'architecture, succdent, vers la
fin du rgne de Louis XIV, les tudes esthtiques tendances
psychologiques et philosophiques.
Aprs le grand sicle, o dans tous les arts, le gnie franais
avait enfant tant de chefs-d'uvre, aprs la premire fivre de la
cration, on en vint naturellement se poser la question : Qu'y
a-t-il de commun entre toutes ces uvres d'art cres? Quel est le
but mme de l'art et quelle est sa raison d'tre ?
A la fin du xvn
e
sicle, n'crit-on pas, par exemple, propos de la
littrature thtrale, des livres, des brochures, des traits, des ser-
mons, des prfaces, des apologies ? Ne se demande-t-on pas cons-
tamment si le thtre a une valeur morale ou non ?
On pousse mme l'esprit critique beaucoup plus loin, et au nom
de la raison on compare la production artistique du grand sicle
franais celle des Grecs et des Romains. C'est l le fait essentiel,
le fait qui contribua le plus l'closion de l'esprit philosophique en
matire esthtique. C'est pendant la querelle des anciens et des mo
dernes, cette lutte longue et parfois peu intressante, qu'on pr-
para le terrain propre l'closion des systmes esthtiques. Et
certainement ce ne furent pas ceux qui prirent part la lutte qui
profitrent davantage de la querelle, mais ceux qui n'en taient que
de
simples spectateurs. Perrault, dans ses Parallles, comme Fon-
tenelle, dans sa Digression, ne prsentent que des doctrines
artisti-
ques, mais ceux qui viendront aprs eux sauront voir les choses
12 LES GRANDS SYSTMES
d'un peu plus haut; ils ne seront partisans ni des anciens ni des
modernes et ils chafauderont des systmes esthtiques
(1).
On a soutenu, avec beaucoup de. bon sens, que la querell-e des
anciens et des modernes est le rsultat de l'influence de l'esprit car-
tsien ;
effectivement, les modernes triomphrent l'aide de l'ide
cartsienne du progrs
(2).
Emile Krantz est all encore plus loin
en voulant tirer de l'uvre de Descartes une esthtique entire
(3).
Cette tentative nous parat trop audacieuse, car dans les quelques
lettres de Descartes Balzac, que Krantz analyse, on trouve bien
quelques jugements d'ordre artistique, mais on est trop loin de la
moindre remarque proprement esthtique.
Peut-tre l'esprit cartsien a-t-il eu une influence prpondrante
sur l'volution artistique en France
influence que l'on constate
d'ailleurs dans la premire moiti du xvm
e
sicle
mais Descartes
et son sicle n'ont gure dpass le stade artistique, tel que nous
l'avons dfini. Les systmes esthtiques proprement parler n'ap-
paraissent qu'avec le xvnr
3
sicle.
1.
peu classique
qu'il
y
a, pour les divers individus, des beauts de diffrentes espces
;
la
cause en est dans la diversit des jugements des hommes. Or, de
cette diversit il numre diffrentes raisons. Nous relevons parmi
elles les diffrences de temprament, d'amour-propre, de passions,
le besoin que ressent l'esprit de changer
(1)
et ce que nous appelle-
rions aujourd'hui
l'association des ides. En tout cas, la varit des
beauts est occasionne par la diversit des sujets contemplants...
on impute l'objet seul tout un effet, quoiqu'on renferme en
soi une bonne partie de la cause
(2)
.
Voici, en somme, le rsultat des recherches de Crousaz sur le
beau : l'objet beau doit manifester l'unit dans la varit et la rela-
tion de toutes les parties un seul but. Dans l'apprciation du
beau, Crousaz laisse une large part au sujet contemplant. La rai-
son juge souverainement, le sentiment vient aprs et en dernier
lieu la folle du logis , l'imagination.
Si les hommes taient des tres uniquement raisonnables, il n'y
aurait qu'une seule et unique beaut. Notre auteur ne le dit pas en
termes exprs, mais cette ide ne doit pas tre loin de son esprit
;
c'est, peut-tre, cette pense qui l'oblige de temps en temps d'op-
poser la diversit des beauts relles, un beau absolu.
Crousaz, reconnaissons-le, a fait un effort considrable pour
sortir des gnralits vagues lgues par l'antiquit. Les raisonne-
ments objectifs et bass sur des faits, prdominent dans son livre,
et si l'influence incontestable de Descartes et l'empreinte de son
poque
y
sont nettement marques, on ne saurait nier qu'on
y
trouve des points de vue originaux et intressants.
2.
Quatre ans aprs Crousaz, en 1719, l'abb Dubos faisait
paratre ses Rflexions critiques sur la posie et sur la peinture.
C'est un des ouvrages d'esthtique les plus remarquables que nous
ayons en France ;
il supporterait avantageusement la comparaison
mme avec les travaux du xix sicle
(3).
(1)
Loc. cit., p. 60.
(2)
Loc. cit., p.
72.
(3)
Voici commeut Voltaire jugeait le livre de l'abb Dubos : Tous les artistes
lisent avec fruit les Rflexions de l'abb Dubos sur la posie et la peinture. C'est
le livre le plus utile qu'on ait jamais crit sur ces matires chez aucun peuple
de l'Europe. Ce qui fait la beaut de cet ouvrage, c'est qu'il n'y a que peu d'er-
reurs, et beaucoup de rflexions vraies, nouvelles et profondes (Catalogue des
crivains du sicle de Louis XI
V).
l'abb dubos
17
Jean-Baptiste Dubos, fils d'un ngociant de Beauvais, est n en
1670, En 1691, il tait bachelier- en Sorbonne. 11 tudia les anti-
quits un ge o l'imaginalion guide encore l'esprit. En l(ii);i, il
publia des tudes historiques d'une valeur au-dessous du mdiocre.
En 1696, il entra au Ministre des alaires trangres. Ds cette
anne, il voyagea pour des raisons diplomatiques. Il visita la Hol-
lande, l'Allemagne, l'Angleterre et l'Italie. C'est en voyant diff-
rents peuples avec des murs diverses, avec des littratures et des
arts guids par des principes contraires, que Dubos a pu mrir en
lui-mme ces Rflexions sur la posie et la peinture, dont l'objecti-
vit, le sens critique et la perspicacit tonnent mme l'esthticien
du xx
e
sicle. Son biographe crit : Quant son impartialit,
elle est remarquable : il considre tous les peuples qu'il visite avec
bienveillance et sans aucun de ces entranements prsomptueux
qui troublent la vue de presque tous les voyageurs. Il a, pour ainsi
dire, dans le jugement, quelque chose de cette souplesse de con-
duite que Montesquieu conseillait d'atteindre, lorsqu'il disait : il
faut prendre les pays comme ils sont... )>
(1).
Toutes ces qualits
du voyageur, nous les retrouvons chez l'auteur des Rflexions sur
la posie et la peinture. Cette uvre est d'ailleurs le seul livre de
Dubos digne d'tre conserv
et encore des trois volumes qui
forment cet ouvrage, le troisime consacr l'exposition de quel-
ques dcouvertes concernant les reprsentations thtrales des an-
ciens
(2)
est sans intrt pour l'esthticien.
Dubos n'est pas un cartsien, il ne pense pas faire sortir la vrit
de lui-mme par le simple raisonnement; il st, si l'on veut, un
empiriste, un sensualiste, mais avant tout et pour viter les grands
mots, Dubos accepte les faits et essaie, non pas de les adapter des
hypothses aprioristiques, mais simplement de les expliquer en s'y
soumettant dans la mesure du possible. Dubos est un homme de
science, dans la pleine acception du mot. Je le rpte, crit il, les
hommes ajoutent foi bien plus fermement , ceux qui leur disent
j'ai vu, qu' ceux qui leur disent j'ai conclu
(3).
<< Nos savants,
ainsi que les philosophes anciens, ne sont d'accord que sur les faits,
et ils se rfutent rciproquement sur tout ce qui ne peut tre connu
(1)
Aug. Morel, Etude sur l'abb Dubos,
1850, p. 38.
(2)
Rflexions critiques sur la posie et sur la peinture, 1719. Nous avons
entre les mains l'dition de 1733.
(3)
Loc. cit., vol. II, p.
47i.
2
18
LES GRANDS SYSTMES
que par voie de raisonnement, en se traitant les uns les autres
d'aveugles
volontaires qui refusent de voir la lumire (1).
Avec de tels principes, nous pourrons tre srs d'avance que le
travail de Dubos ne sera pas une creuse idologie. C'est ce qui
explique du reste le manque d'unit qu'on remarque dans les
Rflexions
critiques; point de thorie gnrale, mais des faits
groups et suivis d'explications plausibles. Il
y
a, nous le verrons,
des tendances
gnrales, un leitmotiv qui parcourt, comme un fris-
son, son uvre entire ;
mais point de systme rigide, encadrant
tous les faits, donnant l'explication de tout
(2).
Dubos, en commenant son livre, se pose la question la plus lgi-
time de toutes : quelle est la cause qui a pouss l'homme a inventer
les
beaux-arts? En d'autres termes, quelle est la raison d'tre et
le but de l'art?
Notre aute.ur,
psychologue avis, nous fait remarquer que tous
les plaisirs
proviennent de la satisfaction de quelque besoin. Plus
le besoin est pressant, plus le plaisir qui dcoule de sa satisfaction
est sensible.
Comme le corps, l'me aussi a des besoins, dont l'un
des plus forts est de fuir l'ennui qui nat de l'inaction. Pour fuir
l'ennui, les hommes recherchent les passions. Ils ne peuvent pas
vivre sans passions, et ils ....souffrent encore plus vivre sans
passions, que les passions ne les font souffrir (3).
Pour fuir l'ennui, on ira voir le supplice d'un condamn, tout en
sachant que le spectacle est affreux,
l'horreur du fait
;
un cartsianisme vague appliqu des questions mal dtermines.
L'impression que produit le P. Andr, quand on le voit se perdre
dans des questions qu'il ignore compltement, l'aide d'une m-
thode qu'il ne connat pas davantage, est rellement pnible.
Nous avons dit que le P. Andr nglige les faits. Lui-mme,
lorsqu'il s'agit de justifier une division du beau en plusieurs
classes
donc il
y
a un seul
got, celui qui approuve la belle nature. D'o vient la grande di-
versit des gots? Il essaie de l'expliquer par la grande richesse
de la nature et, d'autre part, par les bornes du cur et de l'esprit
humain.
Telles sont, en rsum, les ides directrices du livre de l'abb
Batteux, qui nous apparat aujourd'hui comme un srieux effort
pour unifier les beaux arts
pour trouver leur point de contact,
et leur unit secrte.
Le P. Andr, se fondant sur une psychologie
6. J.-J.
Rousseau.
7. Estve, d'Alembert.
8. Poinsinet
de Sivry.
9. Marmontel, de Chastellux.
Nous
ne trouvons plus d "au trs systmes, proprement dits, dans
le xvm
e
sicle, mais nous rencontrons des travaux esthtiques
trs intressants. Les remarques de Voltaire, les paradoxes de
Rousseau, un
petit
essai de Montesquieu, mais surtout les tudes
de Condillac et de Diderot seront du plus haut intrt pour nous.
1.
Il existe dans les uvres de Voltaire une grande quantit
de doctrines artistiques ou de rflexions parses sur l'art
on n'y
trouve pas trace d'un systme esthtique et les penses esthtiques,
proprement dites,
y
sont fort rares. On peut cependant en relever
quelques-unes.
En gnral, Voltaire pense que le but de l'art est notre plaisir
(1)
et que le beau est caractris par le plaisir qu'il procure et par
l'admiration (2).
J'assistais un jour, crit il dans le Dictionnaire
philosophique, une tragdie auprs d'un philosophe. Que cela
est beau ! dit-il.
Que trouvez-vous l de beau ? lui dis-je.
C'est, dit-il, que l'auteur a atteint son but . Le lendemain, il prit
une mdecine qui lui fit du bien. Elle a atteint son but, lui dis-je
;
voil une belle mdecine! 11 comprit qu'on ne peut dire qu'une
mdecine est belle, et que pour donner quelque chose le nom de
"
(1)
Dictionnaire philosophique. uvres compltes de Voltaire. Ed. de 1877.
Garnier Irres. Vol. XIX, p.
592 (Art. : littrature) et vol. XX, p. 230
(Art. :
Potes).
(2)
hoc. cit., vol. XVII, p.
374 (Art. : Aristote) et vol. XVII, p. 557 (Art. :
Beau).
48
LES CRITS SECONDAIRES
beaut, il faut qu'elle vous cause de l'admiration et du plaisir (1).
Voltaire,
cependant,
n'approfondit gure ces ides. Il s'arrte un
peu plus sur ce que nous avons dj appel la relativit du beau.
Certainement, il ne serait pas partisan du beau absolu, ternel et
immuable; dj, dans son Essai sur la posie pique (1728),
il met-
tait en vidence
l'volution du beau : ... presque tous les ouvrages
des hommes
changent, crivait-il, ainsi que l'imagination qui les
produit. Les coutumes, les langues, le got des peuples les plus
voisins diffrent : que dis je, la mme nation n'est plus reconnais-
sable au bout de trois ou quatre sicles. Dans les arts qui dpen-
dent
purement de
l'imagination, il
y
a autant de rvolutions que
dans les Etats ;
ils changent en mille manires, tandis qu'on
recherche les fixer (2).
Mais, c'est dans un article sur le Beau du Dictionnaire philoso-
phique, qu'il a le mieux marqu la relativit du beau et du juge-
ment artistique. Le passage n'est que trop connu, mais il se rap-
porte si directement notre sujet que nous ne pouvons pas nous
dispenser de le citer : Demandez un crapaud ce que c'est que
la beaut, le to Kalon? Il vous rpondra que c'est sa crapaude avec
deux gros yeux ronds sortant de sa petite tte, une gueule large et
plate, un ventre jaune, un dos brun. Interrogez un ngre de la
Guine ;
le beau est pour lui une peau noire, huileuse, des yeux
enfoncs, un nez pat. Interrogez le diable
;
il vous dira que le
beau est une paire de cornes, quatre griffes et une queue. Consultez
enfin les philosophes ;
ils vous rpondront par du galimatias
;
il leur
faut quelque chose de conforme l'archtype du beau en essence,
au to Kalon .
C'est une raction brutale et, peut-tre, peu philosophique, contre
les thories transcendantes
le galimatias des philosophes. Mal-
heureusement,
Voltaire
n'approfondit pas assez la question :
ayant
peine esquiss cette thse, il l'abandonne pour s'occuper des
thories artistiques. Les
problmes de l'esthtique ne l'intressent
gure.
2.
Le besom_djLJxpjimii4iO^
le
langage. Au dbut, ce langage consistait dans l'imitation de l'acte
erTHerT^our se faire comprendre on imitait donc
intgralement ee
dont on voulait
communiquer l'ide. C'est ce que Condillac
appelle
le langage d'action.
Longtemps aprs apparut timidement le lan-
(1)
Essai sur l'origine des connaissances
humaines. Ed. de 1798, t. I, p.
9.
(2)
hoc. cit., t. I, p.
179.
(3)
Loc. cit., t. I, p.
181.
4
50
LES CRITS SECONDAIRES
gage des sons articuls.
11 parut alors aussi commode que le lan-
gage d'action : on se servit galement de l'un et de l'autre
;
enfin,
l'usage des sons articuls devint si 'facile, qu'il prvalut (1).
Des sons articuls
combins avec des actes et des gestes, est
sortie la danse. La danse primitive avait pour but de concourir
communiquer les penses des hommes
(2).
Condillac l'appelle :
danse des gestes. Plus tard et en se perfectionnant elle devint la
danse des pas : on s'en servit pour exprimer certaines situations
de l'me et particulirement la joie : on l'employa dans les occa-
sions de
rjouissance, et son principal objet fut le plaisir (3).
D'autre part, de la prosodie de la langue, Condillac fait sortir la
musique et l'art dramatique. Il dfinit d'ailleurs la prosodie la plus
parfaite celle qui, par son harmonie, est la plus propre
expri-
mer toutes sortes de caractres
(4).
C'est dans la construction intime des langues primitives que
Condillac cherche l'origine de la posie. Le passage suivant met
bien en vidence la pense intgrale de Condillac. Si dans l'ori-
gine des langues, crit-il, la prosodie approcha du chant, le style,
afin de copier les images sensibles du langage d'action, adopta
toutes sortes de figures et de mtaphores, et fut une vraie pein-
ture. Par exemple dans le langage d'action, pour donner quel-
qu'un l'ide d'un homme effray, on n'avait d'autre moyen que
d'imiter les cris et les mouvements de la frayeur. Quand on voulut
communiquer cette ide par la voie des sons articuls, on se servit
donc de toutes les expressions qui la prsentaient dans le mme
dtail. Un seul mot qui ne peint rien, et t trop faible pour suc-
cder immdiatement au langage d'action...., on accumulait les
expressions les unes sur les autres..., on ne faisait deviner une pen-
se qu' force de rpter les ides qui lui ressemblaient davantage.
Voil l'origine du plonasme... Le style, dans son origine, a t
potique, puisqu'il a commenc par peindre les ides avec les ima-
ges les plus sensibles, et qu'il tait d'ailleurs extrmement mesur
;
mais les langues, devenant plus abondantes, le langage d'action
s'abolit peu peu, la voix se varia moins, le got pour les figures
et les mtaphores... diminua insensiblement, et le style se rappro-
(1)
Loc. cit., t. I, p.
2136.
(2)
Loc. cit., t. I, p. 271.
(3)
lbid.
(4)
Loc. cit., t. I, p.
342.
GONOILLC
51
chaude notre prose. Cependant les auteurs adoptrent le langage
ancien comme plus vif et plus propre se graver dans la mmoire :
unique moyen de faire passer pour lors leurs ouvrages la post-
rit
(1).
Ainsi la danse, la musique et la posie ont une origine commune
dans le langage primitif
(2)
et leur premier but est tout utilitaire.
La posie et la musique ne furent donc cultives que pour faire
connatre la religion, les lois, et pour conserver le souvenir des ,
grands hommes et des services qu'ils avaient rendus la socit
(3).
A la dcouverte de rcriture, la posie et la musique commen-
crent changer d'objet
;
elles se partagrent entre l'utile et l'agra-
ble, et enfin se bornrent aux choses de pur agrment
(4) ;
en se
perfectionnant, elles formrent deux arts tout fait diifrenls.
D'autre part, le style potique et le langage ordinaire, en se spa-
rant de plus en plus, donnrent naissance un troisime art inter-
mdiaire, l'art oratoire.
1 Condillac fait sortir la peinture de l'criture. Les hommes en
/tat de se communiquer leurs penses par des sons, sentirent la
(ncessit d'imaginer des nouveaux signes propres
les perp-
tuer et les faire connatre des personnes absentes. Alors l'ima-
gination ne leur reprsenta que les mmes images qu'ils avaient
dj exprimes par des actions et par des mots, et qui avaient, ds
les commencements, rendu le langage figur et mtaphorique. Le
moyen le plus naturel fut donc de dessiner les images des choses.
Pour exprimer l'ide d'un homme ou d'un cheval, on reprsenta la
forme de l'un ou de l'autre, et le premier essai d'criture ne fut
qu'une simple peinture. C'est vraisemblablement la ncessit de
tracer ainsi nos penses que la peinture doit son origine, et cette
ncessit a sans doute concouru conserver le langage d'action,
comme celui qui pouvait se peindre le plus aisment (.
;
>).
Mal-
heureusement,
Condillac ne s'arrte pas suffisamment
cette ide.
La thorie de Condillac sur l'origine des arts apparat trs lim-
pide. Une seule ide fondamentale dirige ses
explications :
les arts
et l'criture ont la mme origine que le langage et sont l'panouisse
ment suprme de la ncessit d'expression que ressent l'homme.
(1)
Loc. cit., t. I, p.
347-349.
(2)
Pour cette raison, le mot grec mousik comprend tous les arts
la fois.
(3)
Loc. cit., t. I, p.
352.
(4)
Loc. cit., t. I, p.
355.
(5)
Loc. cit., t. I, p.
416-417.
52 LES ECRITS SECONDAIRES
Le besoin de s'exprimer voil la matrice commune des signes, des
langues et des arts. Cette thorie de Condillac est faite pour plaire
notre poque et pour flatter notre faon de penser moderne. Elle
a des dfauts, mais elle a de grands mrites.
Condillac a horreur des propositions vagues, des maximes abs-
traites et de toutes les explications purement mtaphysiques. Il
recherche surtout une hypothse fonde sur une exprience
constante . Pour dire la vrit, ses explications, qui sont infini-
ment plus srieuses et positives que celle du Pre Andr, par
exemple, ne sont gure leves sur des expriences constantes et,
plus d'une fois, elles sont compltement gratuites
;
en plus, Con-
dillac n'approfondit pas suffisamment la plupart de ses thories
que nous venons d'exposer. Mais sa pense prsente un grand int-
rt, car elle nous offre une hypothse psychologique pour l'expli-
cation de la gense des arts
or, c'est l une nouveaut d'une
importance considrable.
Au surplus, Condillac ne voit pas dans l'art un piphnomne
ct de notre vie srieuse, quelque chose qui se surajoute, tout en
restant indpendant, notre activit quotidienne
le champignon
rare qui vit aux pieds du chne
;
pour lui, l'art pousse des racines
profondes, des racines vitales, avec le langage, dans le besoin le
plus fondamental de notre vie
la science mme.
Rousseau, lui, ne se proccupe gure del ralit extrieure. Ce
qu'il cherche par-dessus tout, c'est que la ralit devienne con-
forme une image qu'il s'est forme d'elle en lui-mme. Et, si en
cela consiste le rve de tous les moralistes ou plutt des rforma-
teurs idalistes dans quelque domaine que leur activit se porte, le
cas de Rousseau nous semble tre un cas curieux, anormal et nous
dirons presque morbide. En esthtique, peut-tre Tolsto, mais en
tout cas le socialiste Proudhon, prsentent exactement le mme
phnomne, et un degr plus aigu.
Si, titre hypothtique et pour mieux faire comprendre notre
ide, nous acceptons que tout homme se forme, consciemment ou
inconsciemment, une philosophie plus ou moins complte
(1),
et
une esthtique, deux facteurs contribuent certainement la forma-
tion de la conception philosophique ou esthtique :
1 ses lectures,
et en gnral les ides et impressions qu'il reoit du dehors, et 2 sa
personnalit qui labore les matriaux venus du dehors et les
groupe, en
y
ajoutant quelquefois des ides originales, en systmes.
Or, dans le cas qui nous occupe, nous voyons la personnalit de
(1)
W. James dveloppe cette thorie dans le Pragmatisme,
64 LES CRITS SECONDAIRES
Rousseau s'imprimer avec une violence inoue sur les quelques
motifs que lui offrait son sicle. C'est pourquoi nous avons
appel ce cas, un cas anormal, et c'est pour cette raison que nous
nous arrtons une thorie qui n'offrirait par ailleurs aucun autre
intrt une histoire de l'esthtique se plaant au point de vue o
nous nous plaons. Nous pensons d'ailleurs que, comme il est d--
montr, que les cas morbides dans les sciences physiologiques sont
plus faciles tudier que les cas normaux et que leur tude est
plus fconde, car ils prsentent les caractres normaux un tat
exagr, nous pensons qu'une tude spciale et approfondie des
quelques cas anormaux intressants que nous trouvons parmi les
thoriciens de l'esthtique ne pourrait tre que fconde et nous
renseignerait, peut-tre, sur le mcanisme de l'laboration des sys-
tmes esthtiques, sur le rle que joue la personnalit pendant ce.
travail psychique et sur d'autres points que nous ne pouvons mme
pas souponner a priori.
Esquissons, au moins brivement, ce qui nous semble intres-
sant dans les thories de Rousseau. Dans le Discours de Dijon
(1),
que trouvons nous ? Une seule et unique affirmation, rpte
satit, n se fondant sur rien d'autre que sur le sentiment de
Jean-Jacques : que les sciences et les arts ont corrompu nos mes.
La personnalit de Rousseau tient la plus grande place dans le
discours
la ralit est compltement dforme sous l'influence
de cette personnalit.
Lorsque Rousseau sera attaqu par tout le monde
il sera
oblig de prciser sa pense, de chercher quelques preuves dans la
ralit, de mettre un frein sa personnalit. Et nous voyons ce
phnomne se produire dans tous les crits polmiques qui suivent
le Discours (2). Son ide initiale, simpliste, s'enrichit
;
Rousseau
(i) Discours qui a emport le prix l'Acadmie de Dijon, en l'anne 1150,
sur cette question propose par la mme Acadmie : si le rtablissement
des sciences et des arts a contribu purer les muri
'
(2)
Lettre Grimm
Rponse au Roi de Pologne; Dernire rponse
M. Bordes ; Prface de Narcisse qui est de 1752 et dans laquelle od trouve
toutes les ides du Discours exposes sans l'enthousiasme iuitial mais beaucoup
plus srieusement
;
voici un passage significatif qui montre l'volution opre
dans l'esprit de Rousseau : Et, c'est ainsi que les arts et les sciences, aprs
avoir fait clore les vices, sont ncessaires pour les empcher de se tourner en
crimes
;
elles les couvrent au moins d'un vernis qui ne permet pas au poison de
s'exhaler aussi librement : elles dtruisent la vertu, mais elles en laissent le
simulacre public, qui est toujours une belle chose : elles introduisent sa place
la politesse et les biensances
; et la crainte de paratre mchant, elles substi-
tuent celle de paratre ridicule.
J.-J. ROUSSEAU
65
cherche dans la ralit des preuves de ce qu'il avance
;
une volu-
tion s'opre dans sa thse qui, en fin de compte, se prsente autre
ment qu'au dbut.
Au
commencement,
l'ignorance tait l'tat bni pour l'homme.
Mais, dans la Dernire rponse M. Hordes, voici que Rousseau
crit : La vertu n'est pas incompatible avec l'ignorance. Elle
n'est non plus toujours sa compagne; car plusieurs peuples trs
ignorants taient trs vicieux. L'ignorance n'est un obstacle ni au
bien ni au mal
;
elle est seulement l'tat naturel de l'homme . La
ralit qu'il fut contraint d'examiner pour rpondre ses adver-
saires
obligea Rousseau faire quelques concessions (1).
Au
fond, elles taient minimes ;
lui-mme sentait qu'il pourrait par-
faitement se moquer du rel, pourvu qu'il respectt toujours scru-
puleusement le sentiment de Jean-Jacques. En effet, dans la Lettre
Grimm, Rousseau crit que pour dmontrer ses propositions, il
faudrait faire des in-folio et amasser des preuves, si bien qu'on
perdrait la question de vue ;
ce n'est pas la peine de commencer ,
ajoute-t-il (2).
Cette phrase dmontre que Rousseau sentait que les preuves
taient superflues
mais il
y
a une partie fixe et immuable
et cette concession
l'absolu nous rappelle les thories du Pre Andr. En gnral, les
arts, pour Estve, sont des expressions directes de la sensibilit
(5).
Estve conoit aussi, assez vaguement, une volution continuelle
des beaux-arts, volution qui n'est pas toujours progrs, mais par-
fois recul. C'est tout ce qu'on peut glaner dans ce livre qui est
rellement insutiisant (G).
Parmi les travaux peu importants, d'esthtique, il
y
a quelques
crits de d'Alembert. Le
mathmaticien-philosophe ne s'est pas
occup srieusement d'esthtique. Dans sa Rponse la Lettre de
J.-J. Rousseau, il tale les thories habituelles de l'art donnant des
leons morales
et vaguement il semble accepter le thtre en
dehors de son utilit. Dans son article sur le Got
(7)
de VEncyclop
die (1757),
il'dveloppe*trs brivement des ides scientifiques et ob-
(1)
Consulter, A. Fontaine, les Doctrines d'art en France, 1909, p.
287 et suiv.
(2)
2 vol. in-12.
(3)
Loc. cit., vol. I, p.
3.
(4)
Loc. cit., vol. I, n. 8.
(d) Loc. cit., vol. I, p.
121.
(6)
Estve demande que la scne des thtres ait la couleur locale (Loc. cit..
vol. II, p. 167) et qu'elle ne soit pas encombre par les spectateurs (Ibid.), il
demande cela six ans avant que le comte de Lauraguais (1759)
ait dbarrass la
scne de ceux qui rellement
y
taient une gne.
(7)
Le titre exact est : Rflexions sur l'usage et sur l'abus dp la Philoso-
phie dans les matires de got.
70 LES CRITS SECONDAIRES
jectives sur la manire de juger les uvres d'art. Il
y
a, crit-il,
les beauts frappantes et sublimes qui saisissent galement tous les
esprits et les beauts qui ne touchent que les mes sensibles . En
jugeant les oeuvres d'art, on peut se tromper ou par manque de
sensibilit ou cause d'un dfaut de l'organe (des sens). Pour
trouver des rgles pour juger les uvres d'art, il faut, par l'intros-
pection, analyser notre me. En effet, la source de notre plaisir et
de notre ennui est uniquement et entirement en nous
;
nous trou-
verons donc en dedans de nous-mmes, en
y
portant une vue atten-
tive, des rgles gnrales et invariables de got, qui seront comme
la pierre de touche l'preuve de laquelle toutes les productions
de talent pourront tre soumises . Et d'Alembert dconseille la
recherche des premires causes, recherche strile. En quelque
matire que ce soit, nous devons dsesprer de jamais remonter
aux premiers principes, qui sont toujours pour nous derrire un
nuage : vouloir trouver la cause mtaphysique de nos plaisirs,
serait un objet aussi chimrique que d'entreprendre d'expliquer
l'action des objets sur nos sens .
Il est rellement fort regrettable que d'Alembert n'ait pas crit
un travail tendu sur Y Esthtique
avec des ides aussi fcondes,
il nous aurait lgu une tude d'une valeur inestimable.
Et aprs d'Alembert, faut-il mme rappeler le livre de Sran de
la Tour
(1762)
que nous avons examin,. en l'y rattachant, avec la
thorie, du Pre Andr, ou citer ce mdiocre Essai sur la beaut
(1770)
de Marcenay de Ghuy, o l'auteur pense que pour sentir le
beau, il faut possder une facult spciale, qu'il ne dfinit pas
autrement que comme un sentiment dlicat ? D'ailleurs, cette mme
ide de l'existence d'une facult spciale pour sentir le beau, avait
t dj dveloppe par Hutchinson, dont les Recherches sur l'ori-
gine des ides que nous avons de la beaut et Je la vertu avaient t
publies en 1725 et traduites en franais en 1749.
8.
En 1768, nous trouvons le premier Trait du rire crit en
franais. L'auteur est Poinsinet de Sivryetson livre est rellement
intressant
(1).
Ce curieux ouvrage est crit sous forme de dialogue
entre Destouches, Fontenelle et Montesquieu.
Dans le premier discours, l'auteur soutient que la joie est la
(1)
Trait des causes physiques et morale* du rire, relativement a l'art
de l'exciter. Amsterdam, 1768.
POINSINET DE SIVRV 71
source du rire; mais non pas toute joie; seule la joie raisonner
peut faire natre le rire. ... Le rire prend sa source dans la joie
raisonne, qui, par consquent, u'est et ne peut tre propre qu
l'espce raisonnable
(1).
Ainsi les animaux qui ressentent la joie
simple, ne rient pas. La raison modre et- rgle le rire et la joie
est la source du rire sous les auspices de la raison. Enfin, les en-
fants, avant l'ge de raison, ne rient que par imitation. Ce premier
discours est le moins intressant.
Dans le second, l'auteur soutient que la folie est le principe do
rire. Il est, en effet, facile dmontrer que dans la plupart des cas
nous rions quand notre raison nous en blme, et mme sans aucun
prtexte et sans aucun motif raisonn.
Le rire rside surtout dans le diaphragme [sic) et n'est pas une
facult occulte, mais une affaire d'organisation (2).
Pour l'auteur,
le rire se rduit, comme nous dirions aujourd'hui, un processus
psycho-physiologique de caractre pathologique
puisque, dans
ce second discours, le rire est envisag comme une lgre folie.
L'auteur soutient, avec beaucoup de verve, ce paradoxe, qu'il
essaie de dmontrer l'aide de nombreux exemples. Faut-il d'au-
tre preuve que ce mouvement prend sa source dans la folie que
cette observation dj faite : qu'on rit tous les jours sans sujet,
qu'on rit contre temps, qu'on rit malgr soit, et mme des choses
dont la rflexion nous afllige? A quelle autre cause attribuer cette
impulsion bizarre qui nous fait agir contre tous les principes de la
raison, qui ne se rencontre jamais avec elle, et qui s'en dclare
nettement l'ennemie?
(3).
D'ailleurs, Poinsinet de Sivry fait
remarquer que dans la langue usuelle nous disons : rire comme un
fou, tre pris de fou-rire, etc.
L'auteur s'arrte avec raison sur ce point intressant du phno-
mne du rire : c'est que le contrle du moi, parfois manque. I) ail-
leurs, il attnue sa thse que le rire est une folie, et donne cette
conclusion : Je dirai donc, si l'on veut, par forme d'accommo-
dement, que le rire n'est pas toujours une folie relle..., mais qu'il
est pour l'ordinaire un symptme passager de draison, sans tou-
tefois que ce dsordre momentan de l'me puisse tirer cons-
quence pour le reste de notre conduite. Celle crise passe, je con-
(1)
Loc. cil
,
p.
2.').
(2) Loc. cit., p. 56.
(3)
loc. cit.,
p.
67-68.
72 LES CRITS SECONDAIRES
sens que tout rentre dans l'ordre, et que la raison reprenne ses
droits avant mme de s'apercevoir qu'elle les ait perdus
(1).
Dans le troisime discours, les deux thses dj dveloppes sur
le rire sont rfutes. L'auteur en soutient une dernire, d'aprs
laquelle le principe du rire serait l'orgueil. ... On peut dire gn-
ralement que le ris doit sa naissance cette espce d'abus de rai-
son, qu'on nomme orgueil, mlange, pour l'ordinaire, d'une sen-
sation agrable, et mme d'une certaine joie
(2).
L'auteur semble d'ailleurs vouloir unir les trois thories. On
peut cependant concilier quelques gards le systme de la joie
avec celui de l'orgueil. On peut mme, comme je l'ai dit, admettre
en certains points celui de la folie
;
l'orgueil tant une faiblesse qui
touche de prs l'abus de la raison, par les secousses dlicieuses
et la satisfaction secrte qu'elle fait prouver notre me. Car le
rire n'est pas excit indiffremment par toute sorte d'orgueil, mais
presque toujours par l'orgueil qui s'applaudit
(3).
Dans ce petit ouvrage, d'un rel intrt, on trouve des remar-
ques psychologiques trs fines et trs amusantes. Nous en donnons
l'chantillon suivant : Mais jusqu'o ne va point la prsomption
de l'homme? Non content de rire aux dpens d'autrui, il porte
quelquefois la vanit jusqu' rire ses propres dpens. On peut
appeler ce jnoment le triomphe de l'amour-propre, puisque ce
mme orgueil qui nous fait presque toujours penser que nous
sommes suprieurs nos semblables, nous fait croire en certains
instants que nous sommes suprieurs nous-mmes
(4).
Le livre entier est trs intressant, non seulement pour sa date
et parce que c'est le premier crit franais sur le rire, cousu de
nous au moins, mais pour la grande multitude de ses exemples
psychologiques et mme physiologiques et l'abondance des remar-
ques et des thories originales.
9.
quoi qu'en
dise Rousseau
les arts ont un but social et moral ... les arts font
partie des institutions politiques... . Jadis on confondait leur
moyen, qui consiste plaire, avec leur objet, qui consiste tre
utiles. Et l'auteur cite un passage de Mirabeau : Gardez-vous de
croire les arts de pur agrment trangers aux considrations de la
politique. Le but de l'association est d'assurer les jouissances de
l'homme; comment ddaigner ce qui les multiplie?... Tous les
beaux-arts sont une proprit publique ;
tous ont des rapports avec
les murs des citoyens... L'enthousiasme des arts nourrit celui du
patriotisme, et leurs chefs-d'uvre consacrent la mmoire des
bienfaiteurs de la patrie...
Tels sont les derniers crits pseudo-idologiques et rellement
mdiocres de la fin du sicle.
(1) P. Chaussard, lissai philosophique sur la dignit des arts, 1798. Il faut
signaler encore cet autre ouvrage, dont le titre est assez significatif : G. -M.
Raymond, De la peinture considre dans ses effets sur les hommes en
gnral et de son influence sur les murs et le gouvernement des peuples.
Paris, an VU (1799).
SECONDE PARTIE
Les
systmes
esthtiques
en France
pendant le XIX
e
sicle (1800-1900)
CHAPITRE PREMIER
Les proccupations morales, sociales et utilitaires
du commencement du XIX
e
sicle.
1. M'
nc
de Stal.
Il
y
avait une taupe et un rossignol ;
la taupe s'avana au bord
de son trou, et, avisant le rossignol, perch sur un acacia en fleur :
11 faut que vous soyez bien fou, lui dit-elle, pour passer votre vie
dans une position aussi dsagrable, pos sur une branche qu'agite
le vent, et les yeux blouis par cette effroyable lumire qui me fait
mal la tte . L'oiseau interrompit son chant. 11 eut bien de
la
peine se figurer le degr d'absurdit de la taupe
;
ensuite il rit
de bon cur et fit sa noire amie quelque rponse
impertinente.
Lequel avait tort? Tous les deux.... Un
homme prfre le Dluge
de Girodet au Saint Jrme de Gorrge.... s'il est aimable et
nous presse de bonne foi de lui donner une rponse,
continuait
Melchior Gioja, je lui dirai : Monsieur, vous tes le rossignol
(1)
Histoire de la Peinture en Italie,
p.
240.
(2)
Histoire de la Peinture en Italie, p.
2ii.
90
LES PROCCUPATIONS UTILITAIRES
et moi la taupe
;
je ne saurais vous comprendre. Je ne puis dis-
courir sur les arts qu'avec des tres qui sentent peu prs comme
moi
(1).
Stendhal mettait en relief le caractre tout relatif du
jugement artistique, dans son Histoire de la Peinture en Italie,
o il prconisait mme une science esthtique objective
;
le passage
suivant rappelle beaucoup les ides de l'abb Dubos : Quelle
excellente source de comique pour la postrit ! les La Harpe et les
gens du got franais, rgentant les nations du haut de leur
chaire, et prononant hardiment des arrts ddaigneux sur leurs
gots divers, Candis qu'en effet ils ignorent les premiers principes
de la science de l'homme. De l l'inanit des disputes sur Racine
et Shakespeare, sur Rubens et Raphal. On peut tout au plus s'en-
qurir, en faisant un travail de savant, du plus ou moins grand
nombre d'hommes qui suivent la bannire de l'auteur de Macbeth,
ou de lauteur 'Iphignie. Si le savant a le gnie de Montesquieu,
il pourra dire : Le climat tempr et la monarchie font natre
des admirateurs pour Racine. L'orageuse libert et les climats
extrmes produisent des enthousiates Shakespeare . Mais Racine
ne plt il qu' un seul homme, tout le reste de l'univers ft-il pour
le peintre d'Othello, l'univers entier serait ridicule s'il venait dire
un tel homme, par la voix d'un petit pdant vaniteux :
Prenez
garde, mon ami, vous vous trompez, vous donnez dans le mauvais
got
;
vous aimez mieux les petits pois que les asperges, tandis
que moi j'aime mieux les asperges que les petits pois . La
prf-
rence dgage de tout jugement accessoire, et rduite la pure sensa-
tion, est inattaquable
(2).
Cette thorie de la relativit du jugement esthtique a t com-
plte chez Stendhal par sa doctrine de cristallisation qu'on ren-
contre dans son livre De l'amour. Ce que j'appelle cristallisation,
c'est l'opration de l'esprit, qui tire de tout ce qui se prsente la
dcouverte que l'objet aim a de nouvelles perfections (3).
La
thorie de cristallisation 'rend la beaut, chose relative par excel-
lence
et pour l'atteindre il
y
a deux moyens : la g-
nralisation et la transposition. La gnralisation : Gnraliser,
en fait d'imitation, c'est reprsenter un objet, non pas seulement
dans ce qui en est l'ensemble, mais bien plutt dans le caractre
(1)
Loc. cit., p. 132.
(2)
Loc. cit., p. 176.
(3)
Hssai sur l'idal, etc., 1805, 1837.
(4)
Consulter : R. Schneider, l'Esthtique classique chez Quatremre de
Quincy. Paris, 1910 (tude fort intressante).
QUATREMRE DE QUINC1 101
qui constitue le genre de cet objet (I). C'est dire qu'on doit
atteindre le type ou plutt l'archtype; La transposition : change
ment des apparences du monde rel ; changement du milieu dans
le temps ou l'espace.
C'est surtout dans son lissai sur l'idal qu'il expose ses ides sur
l'imitation idaliste des Grecs, qui, en art, semblent-il, sont parve-
nus;! l'absolu. Toute cette partie, concernant les ides artistiques
du classicisme, ne rentre pas dans le cadre de notre tude (2).
Mais les ides proprement esthtiques de Q. de Quincy sont forl
intressantes.
Mettons de ct l'ide de l'utilit morale de l'uvre d'art, con-
ception commune tous les esthticiens de l'poque, il nous reste :
1"
l'ide qu'il
y
a collaboration dans le fait esthtique entre le sujet
et l'objet, et
2"
la thse que l'art renferme une fiction, un ct
conventionnel.
Or, la premire thorie fait du phnomne artistique, une chose
relative par excellence
ce qui aurait d empcher
Q.
de Quincy
de voir dans l'idal grec l'absolu de l'art
et la seconde, en mon-
trant le ct Actif de l'art, le mensonge, nous rapproche des doc-
trines de jeu
;
c'est dans le jeu qu'il
y
a. par excellence, fiction,
mme dans l jeu du chat qui prend une balle noire en caoutchouc
pour une souris. Mais ces cts intressants de la pense de
Quatremre de" Quincy ont passe
compltement inaperus el a
son poque et mme plus tard. R. Schneider, dans l'tude que nous
avons cite, ne les signale mme pas
;
Quatremre de Quincy lui-
mme
y
attachait si peu d'importance que, dans son dition dfini-
tive de Y Essai sur l'idal
(1837) o il tudiait l'idal el rien que
l'idal, ne faisait pas la moindre allusion ses ides du pass.
On n'a jamais oubli, toutefois, ses tudes sur l'idal et l'imita-
tion de l'art grec; et. si
Q.
de Quincy est connu, il ne l'est que
(1)
Essai sur l'imitation, etc., p.
276.
(2)
Elle est trs bien tudie dans le livre de R. Schneider que nous avons
signal. Dans l'tude de F. Benot, L'art franais SOUS la Rvolution cl L'Em-
pire, on trouve l'historique entier de la lutte des idalistes et de leurs adver-
saires (Premire section, p. 3 110). Voici comment Henoit rsume les ides
artistiques de Q. de Ouincy : Adhsion dfinitive et absolue de l'architecture
ad type antique, caractre abstrait des arts du dessin rduits l'puration des
formes et la refoute systmatique de la ralit, immobilisation de cet art phi-
losophique dans les formules de canons mathmatiques et sa soumission servile
aux formules antiques, composition allgorique et symbolique, ddain absolu de
Ja vrit historique Loc. cit., p. 90.
102 LES SYSTMES IDALISTES
comme le dfenseur de lidal et du beau absolu. Mais, dans ce do-
maine, il ne peut occuper que la seconde place, car la toute pre-
mire appartient incontestablement Victor Cousin.
2.
Nous ne nous trouvons plus en face d'ides parses, mais
d'un vrai systme quand nous ouvrons le livre le plus populaire de
Victor Cousin, intitul : Du vrai, du beau et du bien.
Cousin a profess les leons assembles dans ce volume, de 1815
1821 ;
les leons d'esthtique ont t donnes en 1818. Avant
cette date, 41 existe un article de Cousin dans les Archives philoso-
phiques, ayant pour sujet le problme du beau
(1).
Dans cet crit
nous trouvons comme le programme entier de son cours de 1818.
De ce cours, d'autre part, nous possdons deux rdactions. L'une
est la fidle reproduction du cours et a t publie par A. Garnier,
en 1836
(2)
;
l'autre, c'est l'dition officielle, pour ainsi dire, que
l'auteur lui-mme a faite de ces leons, aprs les avoir transfor-
mes en partie
(3).
Dans le petit article que nous avons -signal, Cousin divise le
beau en rel et en idal. Dans la rubrique du beau rel, Cousin
range toutes les beauts physiques, morales, intellectuelles, en
tant qu'elles se rencontrent dans un objet rel, dtermin
(4).
Cela pos, examinons les rapports du beau rel d'abord avec l'me
et ensuite avec les objets beaux.
Dans l'me, le beau rel nous est connu par une opration uni-
que mais complexe, compose d'un jugement et d'un sentiment. Le
jugement nous apparat comme universel, invariable, absolu, in-
fini. Ce jugement est un acte de raison, de cette facult merveil-
leuse qui aperoit l'infini du sein du fini, atteint l'absolu dans l'indi-
viduel, et participe de deux mondes dont elle forme la runion
(.">).
Le sentiment, qui est individuel, variable relatif, est caractris
comme un sentiment exquis d'amour pur et dsintress, gal et
semblable celui qu'excitent en nous le bien et le vrai (6).
(1)
Du beau rel el du beau idal. Article publi par les Archives
philoso-
phiques en 1818 et rimprim dans les Fragments philosophiques, 182(1. Nous
avons entre les mains la
2' dition, de 1833.
(2)
Cours de philosophie sur le fondement des ides absolues du Vrai, du
Beau et du Bien, publi par A. Garnier, in-8", 1830.
(3)
Du vrai, du beau el du bien. La seconde dition est de 1854. En 1881
nous comptons dj la 23
e
dition.
(4)
Fragments philosophiques, dit. de 1833, p.
330.
(5)
Jbid.
(6)
Loc. cit., p.
340-341.
VICTOR COUSIN
103
D'autre
part, dans l'objet, le caractre de la beaut extrieure
esl double comme l'opration de l'me qui s'y rapporte. Ce carac-
tre est compos de deux
clments toujours mls ensemble, quoi-
que entirement distincts, l'lment individuel et l'lment gn-
ral
(l)
ou ce que nous pourrions appeler le phnomne
el
la
substance ternelle. Cousin conclut : Le beau rel se compose
donc de deux lments, le gnral et l'individuel, runis dans un
objet rel, dtermin..., le gnral et le particulier, l'absolu et le
variable, nous sont donns simultanment l'un dans l'autre, et l'un
avec l'autre...
(2).
Mais cot du beau rel, il
y
a le beau idal. L'idal dans le
beau comme en tout, crit Cousin, est la ngation du rel, et la
ngation du rel n'est pas une chimre, mais une ide. Ici l'ide
est le gnral pur, l'absolu dgag de la partie individuelle. L'idal,
c'est le rel moins l'individuel ;
voil la diffrence qui les spare
;
le
rapport
consiste en ce que l'idal, sans tre tout le rel, est dans le
rel, dans cette partie du rel qui, pour paratre dans sa gnra-
lit pure, n'a besoin que d'tre abstraite de la partie qui l'accom-
pagne
(3).
On voit clairement dans cette premire^conception de l'idal de
Cousin, la parent quLexiste entre sa thorie et celle de Ouatre-
mre de Quincy. Cousin, comme de Quincy, pense que l'art doit
dgager le gnral du particulier
ce gnral, il l'appelle l'idal.
Ainsi les ides deXousin peuvent tre rsumes en quelques mots :
dans le phnomne artistique, il
y
a d'une part dans le sujet qui
contemple, un jugement gnral et un sentiment
individuel, et
d'autre part dans l'objet contempl, un lment
gnral et un autre
individuel. Atteindre l'idal c'est dgager dans l'objet de plus en
plus l'lment gnral au dtriment de l'individuel.
Examinons maintenant la doctrine de Cousin, telle qu'on la
trouve dans son livre : Du vrai, du beau et du bien
ensuite nous
rebrousserons chemin pour constater les diffrences de ce livre
avec le rsum primitif.
Tout d'abord, quelle mthode Victor Cousin
prconise-t-il
pour
l'lude des faits esthtiques? Dans la troisime partie de son livre,
qui traite du bien, il semble soutenir des ides presque scientifi-
(1)
Loc. cil.,
p.
342 345.
(2)
Loc. cit., p.
345.
(3)
Loc. cit., p.
348.
104 LES SYSTMES IDALISTES
ques. Cousin crit : La vraie philosophie n'invente pas, elle cons-
tate et dcrit ce qui est
(1). Et ailleurs : Qu'avons-nous fait jus-
qu'ici? Nous avons fait comme le physicien ou le chimiste qui
soumet l'analyse un corps compos et le ramne ses lments
simples. La seule diffrence est ici que le phnomne auquel s'ap-
plique notre analyse est en nous, au lieu d'tre hors de nous.
D'ailleurs les procds sont exactement les mmes
;
il n'y a l ni
systme ni hypothse
;
il n'y a que l'exprience et l'induction la
plus immdiate
(2).
-Il se dfend plusieurs reprises de faire un
systme. Il importe de le redire sans cesse : rien n'est si ais que
d'arranger un systme, en supprimant ou en altrant les faits qui
embarrassent. Mais l'objet de la philosophie est-il donc de produire
tout prix un systme, au lieu de chercher connatre la vrit et
l'exprimer telle qu'elle est
(3).
Nous n'avons qu' souscrire toutes ces ides
;
mais dans le livre
de Cousin elles prennent un sens tout particulier. Pour lui, le mot
systme signifie particulirement : philosophie sensualiste
quant
sa philosophie spiritualiste et idaliste, elle n'est pas un systme
mais la vrit mme
(4).
La vraie mthode de Cousin, celle qu'il
emploie sans se l'avouer peut-tre, c'est l'introspection de Des-
cartes allie la spculation logique. Descartes, parti des donnes
de sa conscience, a bti la logique et la mtaphysique
;
Malebran-
che, l'aide de la mme mthode, a labor sa morale
;
le Pre
Andr, de la mme manire, a chafaud son esthtique.
Cousin
les rsume tous les trois
;
il emploie la mme introspection ;
il em-
ploie la mme dialectique
;
il n'y ajoute que son loquence habi-
tuelle et l'influence de la philosophie allemande qu'on retrouve, du
reste, dans tous ses crits.
Or, la vraie mthode, crit-il en commenant son chapitre sur
le beau, qui doit vous tre aujourd'hui familire, nous fait une loi
de partir de l'homme pour arriver aux choses. L'anahjse psycholo-
(jique sera donc encore ici notre point de dpart, et l'tude de l'ctal
de l'me en prsence du beau nous prparera celle du beau consi-
dr en lui-mme et dans ses objets (o). 11 pourrait sembler,
d'aprs celle citation textuelle qu'on vient de lire, que l'auteur
se
(1)
Du vrai, du beau et du bien, dit. de 18r>3,
p.
257.
(2)
hoc. cit., p. 339.
(3)
Loc. cit., p. 369.
(4)
Loc. cit., p.
272.
:>] Loc. cit., p. 136.
VICTOR COUSIN 105
place en tudiant le beau a un point de vue strictement psychologi-
que; et cependant il n*en est rien. En ralit, l encore, Cousin
exagre. Il ne s'agit pas d'une analyse psychologique
se fondant
sur des faits, mais d'une analyse logique applique deux ou trois
concepts psychologiques. D'ailleurs on jugera l'arbre d'aprs ses
fruitsi
Quelles sont les donnes de la psychologie ? ou, selon l'expression
de Cousin, comment se prsente le beau dans l'esprit de l'homme?
Quand nous avons sous les yeux un objet dont les formes sont
parfaitement dtermines, et l'ensemble facile embrasser, une
belle fleur, une belle statue, un temple antique d'une mdiocre
grandeur. Chacune de nos facults s'attache cet objet et s'y
repose avec une satisfaction sans mlange. Nos sens en peroivent
aisment les dtails : notre raison saisit l'heureuse harmonie de
toutes ses parties. Cet objet a-t-il disparu, nous nous le reprsen-
tons distinctement, tant les formes en sont prrises et arrtes !
L'me, dans cette contemplation, ressent une joie douce et tran-
quille, une sorte d'panouissement (l). Cette joie douce et tran-
quille constitue le sentiment du beau
;
et cette description, c'est tout
ce que l'analyse psychologique nous offre sur ce sentiment. Mais
ct du sentiment du beau il
y
a le jugement prononc par la raison
;
tout ce que nous savons de ce jugement, c'est qu'il est absolu et
universel. Nous savons aussi que le beau diffre de l'agrable
car
l'agrable est individuel, variable et correspond aux sens et le beau
la raison. Le sentiment du beau est tranger au dsir et la pas-
sion
;
il trouve sa propre satisfaction en lui-mme. Il est dsint-
ress et ignore compltement l'utilit. S'il est un alli de la morale,
c'est indirectement qu'il la sert en s'associanl tout ce qui lve
l'me
(2).
A ct du sentiment du beau, il
y
a le sentiment du sublime.
Voici sa description psychologique : Considrons un objet aux
formes vagues et indfinies, et qui soit trs beau pourtant : l'im-
pression que nous prouvons est sans doute encore un plaisir, mais
c'est un plaisir d'un autre ordre. Cet objet ne tombe pas sous
toutes nos prises comme le premier. La raison le conoit, mais les
sens ne le peroivent pas tout entier, et l'imagination
ne se le
reprsente pas distinctement. Les sens et l'imagination s'efforcent
(1)
Loc. cit., p. 14(5.
,2) Loc. cit., p. 185.
106 LES SYSTMES IDALISTES
en vain d'atteindre ses dernires limites
;
nos facults s'agran-
dissent, elles s'enflent, pour ainsi dire, afin de l'embrasser, mais il
leur chappe et les surpasse. Le plaisir que nous ressentons vient
de la grandeur mme de cet objet, mais en mme temps cette
grandeur fait natre en nous je ne sais quel sentiment mlanco-
lique, parce qu'elle nous est disproportionne
(1).
Reste savoir comment peut-on caractriser le beau dans les
objets . L encore, le beau se distingue de l'agrable, de l'utile,
de la convenance des moyens relativement leur fin, de la propor-
tion
(2). Pour Cousin, la plus vraisemblable thorie du beau est
celle qui le place dans l'unit et la varit.
Toutes les beauts se divisent en physiques, intellectuelles et
morales et peuvent tre runies dans la beaut morale. Elles cons-
tituent le beau rel. Mais au-dessus de celui-ci, il
y
a le beau idal.
Le dernier terme de l'idal, c'est Dieu
et parfois inintelligibles
des faits qu'on peut trs bien dcrire
dans la langue usuelle de la psychologie. Tout cet appareil scienti-
fique est donc inutile et encombrant dans ce livre, qui possde
cependant de rels mrites.
Tout d'abord, en examinant les diffrents arts, Sully Prudhomme
tche de mettre en relief ce que chacun d'eux possde de particu-
lier
_
ainsi il vite les divagations habituelles des littrateurs
crivant sur l'art.
Ensuite, la thorie de Jouffroy, qu'il dveloppe dans ses grandes
lignes d'une faon analogue, se trouve enrichie de constatations
nouvelles qui supposent une analyse psychologique des plus pn-
trantes.
Enfin, comme nous l'avons vu, il remplace une thorie mtaphy-
sique par une hypothse psychologique. Ce livre dont, tout en
n'ayant pas l'importance du Cours de Jouffroy, porte la marque
d'un sincre temprament d'artiste, renferme un grand nombre
d'observations et reste une tude de second ordre sans doute, mais
que l'on ne saurait ngliger.
CHAPITRE IV
Les crits secondaires.
1. Les thoriciens de second ordre aprs Cousin.
Deux esthticiens suisses : 2. R. Toppfer. 3. A. Pic-
TET.
1.
Les thories secondaires, sans importance et sans origi-
nalit, doivent tre consultes pour deux raisons : tout d'abord
elles indiquent comment L'influence des grands matres s'exera
;
de quelle manire on comprit leurs doctrines
;
sur quels points les
contemporains s'arrtrent surtout; secondement, elles nous mon-
trent les courants de l'opinion, le milieu existant ;, ainsi nous pou-
vons mieux saisir d'o sont sorties les grandes personnalits fu-
tures, quelles ides elles ont d bousculer et renverser pour arriver
leur plein panouissement.
En commenant le xix
e
sicle, nous avons vu comment, ct
de quelques rares esthticiens personnels mais peu importants,
l'opinion gnrale faisait de l'art kme branche de la morale, un
instrument du progrs politique et social. Ainsi, Cousin par exem
pie, pour ses contemporains, apparaissait, en proclamant la souve-
rainet et l'indpendance de l'art, comme un vrai rvolutionnaire,
un thoricien de l'avenir, dfendant une doctrine librale, pleine
de promesses, cheminant vers la vrit absolue.
Examinons maintenant ces thoriciens secondaires aprs Cousin,
pour voir quels courants ont obi, entre 1818 et 1882, ceux qui
n'ayant pas une personnalit assez forte pour rsister au courant,
sont emports par lui.
Le baron Massias, dans son gros livre sur le beau et le sublime
(1),
nous prsente une thorie de transition. Aprs un travail prpara-
toire de distinction entre les mots : esprit-matire, beau-sublime,
(i) Le baron Massias, Thorie du beau et du sublime, 1824.
128
LES CRITS SECONDAIRES
ordre-rapports,
Massias nous annonce d'une part que le beau est
ce qui conduit une admiration raisonne, rflchie ,
et d'autre
part que le sublime est te contact lectrique entre notre nature et
l'infini ;
nous sentons la commotion sans pouvoir l'analyser (1).
La vrit, l'utilit, la grandeur sont des lments dont se compose
le beau.
Le baron Massias, qui met en vidence l'influence morale et so-
ciale des beaux arts, ne manque pas de considrer le beau idal
comme but de l'art. Le beau idal est l'ensemble des perfections
dissmines sur les individus, et runies dans le type de l'espce,
type conu par l'intelligence, et, divers degrs, ralisable dans
les uvres du gnie
(.2).
Il existe, d'autre part, dans son livre, une vague thorie de l'ex-
pression de la parole et du langage, analogue celle de Condillac,
mais rduite un tat nbuleux.
C'est partir de 1830 ou 1835 que nous rencontrons dans pres-
que tous les crits secondaires sur l'esthtique, l'influence de
V. Cousin.
Paralllement toutes ces thories idalistes et platoni-
ciennes, nous trouvons, en grand nombre aussi, les thories esth-
tiques qui s'inspirent de l'ide religieuse et surtout du catholi-
cisme. Comme les tendances de ces deux courants ne sont pas
contraires, plus d'une l'ois nous les voyons runies dans le mme
ouvrage. A l'origine mme, nous avons constat qu' ct de Cou-
sin, Lamennais soutenait peu prs les mmes doctrines, avec, en
plus, le point de vue religieux.
La liste de ces travaux, qui n'apportent rien de nouveau, est
ennuyeuse ;
nous les passerons rapidement en revue, en commen-
ant par ceux qui se rattachent Victor Cousin.
Mazure
(3)
distingue ct du beau idal, essentiellement un,
ncessaire, absolu, le beau phnomnal qui se manifeste par l'in-
termdiaire de nos sens dans- les ouvrages de la nature. Mazure
critique les thories de Kratry qui tendent confondre le beau et
l'utile. Entre autres raisons, Mazure expose celle-ci : le beau est
absolu, tandis que l'utile ne l'est pas. Ne voil-t-il pas une raison
dcisive ?
(1)
Loc. cit., p. 16.
(2)
Loc. cit., p. 256.
(3)
M. -P. -A. Mazure, Cours de philosophie, 1835 (Un chapitre consacr
l'esthtique, p. 173) ;
Philosophie des arts du dessin, 1838 (478
pages).
LES THORICIENS DE SECOND ORDRE APRS COUSIN 129
L'unit et la varit sont les deux principes du beau.
Dans son second livre, Mazure intitule sa thorie symbolisme. Ce
qui est beau, dit il en substance, c'est l'ide. Le symbole esLle
contluent de la forme et de l'ide ; la beaut ne saurait exister sans
leur runion. Donc le symbole doit tre le mot fondamental de
toute thorie.
Descuret reprend avec certaines variantes, quelques annes plus
tard, la mme thse
(1).
Le beau est ce qui plat toujours et par-
tout, ce qui est beau universellement
(2).
La varit et l'unit sont
les conditions du beau et Descuret cite le Pre Andr. Enfin le
beau est l'clat du vrai et du bien
;
ainsi la trilogie de Cousin re-
prend ses droits.
Mme thorie dans la Mtaphysique de l'art de Mollirc
(3) ;
mais comme l'auteur est croyant, sa mtaphysique est toute em-
preinte d'esprit religieux.
L'art est la recherche du beau, splendeur du vrai, pour conduire
l'homme au bien
(4).
A propos de la question de l'imitation de la
nature, l'auteur utilise le dogme... du pch originel. En eiet, le
beau absolu est Dieu et l'origine ce beau tait rpandu dans
le monde
;
par suite du bouleversement qui a suivi la faute de
l'homme, le beau est demeur dans la nature, mais il
y
est le plus
souvent voil et mlang avec le laid. C'est l'artiste de chercher,
de crer, en choisissant dans la nature, le beau secondaire, reflet
du beau absolu.
Nous donnons ce spcimen des thories de Mollire, pour qu'on
puisse apprcier le charme ingnu de ses thses bibliques. Elles
sont dveloppes tout au Long, dans un fort volume de 488 pages.
Tissandier (o), qui un an aprs Mollire, soutient les mmes
ides, commence son livre par une critique acharne del mthode
de Jouiroy. L'analyse psychologique ne plait pas Tissandier, car
avant d'analyser le sentiment prouv devant une oeuvre belle, il
faut savoir si l'objet beau l'est vraiment. Comment reconnatre la
beaut, si l'on ne connat d'abord les caractres du beau? Donc,
avant tout, la raison doit construire le beau absolu !
(1)
F. Descuret, Thorie morale du got, etc., 1847 (430
pages).
(2)
Loc. cit., p. 183. .
(3)
Antoine Mollire,
Mtaphysique du beau, 1849 (488 pages).
(4)
Loc. cit., p. 180.
(5)
J.-B. Tissandier, l'Esprit de la posie et des beaux arts, ou thorie du
beau, 1850 (382 pages).
9
130
LES CRITS SECONDAIRES
Tjssandier pense que l'art est du langage et que les beaux arts
se fondent sur l'association des ides. L'ide religieuse est leur
point de dpart, leur matrice commune
(1).
Dans le t'ait esthtique,
il
y
a un jugement absolu et un sentiment variable, etc.
Paillot de Montabert
(2),
dans son Trait de la peinture, se rap-
proche des principes de Balteux, qui, tant dj ancien, lui appa-
rat comme une autorit indiscutable. Mais dans son Artistaire, il
se rattache aux ides de tout le monde. Les beaux arts sont d'es-
sence suprieure, car ils sont rvlateurs du beau qui est Dieu et
du principe divin qui est l'unit
(3).
L'ide du beau est une sur
toute la terre ;
l'art est un et incorruptible.
Les thories de Cousin subissent le sort de tous les tres. La dis-
solution
cette loi de la mort
les poursuit. Ainsi, peu peu,
elles apparaissent ples, sans formes prcises, mconnaissables,
sans couleur, sous l'aspect d'un vague idalisme acadmique, dans
les crits de ses successeurs.
Charles Blanc
(4),
dans ses diffrents livres, soutient cet ida-
lisme vague, dernire incarnation de la thorie de Cousin
et qui
est qualifi par les critiques, tantt de thorie acadmique, tantt
de spiritualisme classique. Peu importe le nom
;
l'essentiel noter
c'est qu'elle n'a plus de corps; cette pauvre thorie est constitue
par quelques mots vagues, vaguement assembls, pour un but en-
core plus vague.
C'est ce spiritualisme que Chassang va chercher jusque chez
les Grecs, la mme poque
et il le trouve partout
(5).
Beul, en 18G7, expose aussi ces mmes ides dans ses Causeries
sur l'art
(6)
;
et David Sutter essaie de les expliquer ses lves-
2. Ch. Lvque.
3. P.Voituron.
L'Acadmie
des Sciences morales et politiques, en 1858, un
de ses concours, proposa comme sujet : la Science du beau.
Charles Lvque fut couronn, A. Ed. Chaignet et Paul Voituron
obtinrent des mentions. Le livre de Lvque devait avoir un avenir
acadmique illustre. Coup sur coup, l'Acadmie franaise et l'Aca-
dmie des Beaux-Arts le couvrirent de lauriers.
f .
L'ouvrage de Chaignet
(1)
prsente quelque intrt et
contient quelques ides originales.
Chaignet tudie le beau, comme presque tous les autres esthti-
ciens, dans le sujet et dans l'objet, ou suivant son expression :
comme tat d'me et en lui-mme. Les caractres de l'tat psychi-
que, en prsence du beau, sont :
1
le dsintressement de toute fin
pratique. Si un paysan, un prtre et un artiste admirent, tous trois,
un beau chne, les deux premiers n'admirent pas l'objet en lui-
mme, mais seulement pour les services qu'il rend ou la grandeur
de Dieu qu'il montre. Leur plaisir n'est pas esthtique. Ce qui
couronne, ce qui constitue mme l'tat esthtique, c'est l'indpen-
dance du plaisir prouv, dont il ne faut pas chercher la cause
hors de l'objet contempl. Malgr le nom de beau dont ils dsignent
leur impression, le plaisir que ressentent le prtre et l'artisan devant
le chne, n'est pas le plaisir de la beaut
(2) ;
2 le beau donne
une impression d'affranchissement de la ralit
;
3 l'tat esthti-
que est accompagn d'un besoin d'activit
;
c'est le dsir de re-
produire la vivante image de l'objet, ou la profonde motion qu'il
(1)
A. Ed Chaignet, les Principes de la science du beau. Paris, 1859-18C0
(684 pages).
(2)
Loc. cit.,
p. 31.
142
LES LAURATS DE L'ACADMIE
a cause ;
c'est le dsir d'en perptuer, ou du moins d'en prolonger
le souvenir et d'en augmenter l'intensit
(1).
Ce besoin de crer, d'exprimer une motion ou un sentiment, est
la caractristique par excellence de l'tat esthtique. Il est la source
mme des arts : ... l'tat esthtique qui a pour origine une im-
pression, une modification de la sensibilit, contient en soi un acte
de l'intelligence qui s'efforce de fixer et de communiquer ou l'im-
pression ressentie, ou la beaut qui l'a produite
;
passif sa source,
il a abouti une action tellement active qu'elle est cratrice
(2).
Pour cette raison, Ghaignet appelle parfois l'tat esthtique un
acte, alors qu'ailleurs, il le nomme un sentiment
pour lui, il est
les deux.
Cet acte esthtique, il le compare, comme Platon, un acte
d'amour, en
y
retrouvant les mmes caractres : dsir de posses-
sion et gnration pour perptuer cette possession. Voici la con-
clusion de Chaignet : Considr dans l'homme qui gote, le beau
est une inclination naturelle et agrable de la volont, un acte
d'amour intelligent et volontaire, par consquent personnel, accom-
pagn d'une conception intrieure et idale et d'un dsir plus ou
moins nergique d'expression d'un acte crateur plus ou moins
complet
(3).
Cette puissance d'expression n'existe videmment pas au mme
degr chez les diffrents individus ; chez beaucoup elle ne se tra-
duit que par des paroles, des exclamations ou seulement par des
penses
;
chez l'homme de gnie elle cre le chef d'uvre.
Examinons maintenant le beau dans l'objet. Ce que l'on trouve
dans l'objet beau, c'est l'idal; mais, pour que l'idal se mani-
feste, il a besoin de s'individualiser. On voit comment la thorie
de Chaignet est l'inverse de celles de Quatremre de Quincy et
de Cousin, pour qui l'idal se manifeste par le gnral. ... donner
par la magie du style, nous dit Chaignet, des ides gnrales et
abstraites, la forme de l'individualit, qui seule leur permet de
vivre et d'agiter les curs, voil le grand principe
(4).
Ainsi,
c'est l'individuel qui doit caractriser l'objet beau.
Mais alors, on peut se demander quel est le but de l'art, quelle
fin poursuit il? Pourquoi l'homme exprime t il son idal dans la
(1)
Loc. cil., p. 57.
(2)
Loc. cit.,
p. 68.
(3)
Loc. cit.,
p. 157-158.
(4)
Loc. cit., p. 103.
A. ED. CIIAir.NET 143
forme individuelle? Chaignet rpond cette question d'une ma-
nire tirs intressante. L'art est une fiction o l'homme, ralisant
son idal, peu! s'carter pour un instant de la vie relle qui l'op-
prime. L'homme qui n'est pas compltement libre se cre par
l'imagination un inonde o il vite toute contrainte; il retailla
cration et ce simulacre, dont il sait la vanit, plat son orgueil.
Cette conception d'une force compltement libre, chappant aux
freins qui entravent sa course et rabaissant son vol ambitieux;
cette cration d'une individualit sinon toute puissante, du moins
indpendante, d'un absolu se refltant et se dveloppant dans une
forme sensible et dans des actes visibles, c'est l'idal, c'est le
beau
(1).
La beaut se distingue radicalement de la vrit
;
c'est une vaine
fiction. L'art est donc la prodjuclion d'une apparence qui repr-
sente un idal, c'est--dire une fiction (2).
L'imagination de celui
qui contemple, retrouve dans cette fiction son idal propre. Mais,
comme par un effet d'optique, la vision cleste dont le type accom-
pli est en moi, descend dans l'objet et se confond tellement avec
lui que je les identifie
;
la forme est alors transforme, l'objet est
idalis, spiritualis, tel point que je ne le distingue plus de
l'idal : je dis alors qu'il l'exprime
(3).
Le but de l'art est d'exciter l'esprit produire en soi l'idal le
plus conforme celui qu'a conu l'artiste et plus parfait si possi-
ble
(4).
La beaut, cette conception idale, avons-nous dit, est une fic-
tion, mais une fiction qui contribue au bonheur' de l'homme.
C'est le rve veill de la vie. Sans elle, l'homme pourrait-il
vivre ? Entre la matire qu'il mprise et Dieu qui l'accable, sa
pense partage pourrait-elle ne pas succomber ?
(5).
Il n'existe ni de beau moral, ni de beau matriel, ni de beau reli-
gieux, ni de beau naturel
le seul beau qui existe, c'est le beau
esthtique qui reflte l'idal.
Telles sont les ides directrices de cet ouvrage, et on doit avouer
qu'elles sont fort intressantes. Malheureusement, la lecture du
livre est trs difficile cause du manque de composition et de
(1)
Loc.
144 LES LAURATS DE L'ACADMIE
l'abus de l'abstraction
;
son ensemble se prsente sous un aspect
nuageux.
2.
c'est
le poncif. Il critique aussi le manque d'tude psychologique qu'on
remarque dans la Science du beau. En effet, Lvque substitue la
psychologie, la mtaphysique ;
il a beau dire que sa thorie des
huit caractres lmentaires n'est qu'un simple prologue psycholo-
gique, la vrit est que ce prologue est toute la pice. Si l'on s'en
rapportait l'ordre et au titre des chapitres, ce serait la psycho-
logie qui conduirait par degrs l'auteur la mtaphysique. Il n'y
a l qu'un artifice d'exposition. Sous le spcieux prtexte que le
beau ne peut tre senti qu'aprs avoir t connu, l'auteur au lieu
de commencer par l'analyse sincre des diverses impressions que
le beau laisse dans nos mes, n'a rien de plus press que de nous
drouler toute sa thorie mtaphysique des caractres du beau
(2).
Nous n'avons rien ajouter la critique qu'adressait dj, en
1861, Emile Saisset au laurat des Acadmies. Pour nous ce livre,
creux et sans originalit, vrai squelette des thories allemandes et
de celles de Cousin, est leur aboutissement naturel
car quand
on ne se base pas sur l'observation de la ralit et sur l'tude pa-
tiente des faits, on aboutit des idologies creuses.
Nous devons ajouter que notre jugement sur l'uvre de L-
vque, venant aprs leiriple couronnement acadmique, ne peut et
ne doit gure influer sur l'esprit des personnes bien pensantes
nous avons t svre, voil tout. Gustave Flaubert, dans une lettre
adresse M'
ne
Roger des Genettes (1872),
le fut encore davan-
tage
;
voici, en effet, comment il jugeait Lvque : Jwlis mainte-
nant l'esthtique du sieur Lvque, professeur au Collge de
France ! Quel crtin! Brave homme du reste et plein des meilleures
intentions. Mais qu'ils sont drles les universitaires, du moment
qu'ils se mlent de l'art .
3.
Paul Voituron, dont les Recherches philosophiques sur les
principes de la science du beau
(3)
lui valurent une mention hono-
(1)
L'Ame et la vie, p. H8.
(2)
lbid.
(3)
2 vol., 1861.
P. YOITURON 149
rable au Concours de 1860, expose dans son ouvrage l'idalisme
vague de Cousin, avec les indispensables thories puises dans
l'esthtique allemande et avec quelques variantes d'ordre religieux.
Son livre est presque aussi nul que celui de Lvque, ce qui n'est
pas peu dire.
Il faut tudier, selon Voituron, l'aide de la mthode cartsienne,
le beau en nous et en Dieu, et non pas dans les objets extrieurs.
C'est donc en rentrant en nous-mmes, en recherchant ce qui con-
stitue notre tre pensant dans son fondement, et, par del encore
en nous levant Dieu, que nous pourrons saisir les premiers prin-
cipes du beau
(1).
La notion du beau est absolue, ncessaire et
universelle
(2) ;
elle existe en Dieu, de toute ternit, comme attri-
but de son Etre absolu. Le beau rside dans l'unit et la varit et
en mme temps dans l'utilit ou convenance et l'ordre
(3).
L'ide
du beau n'est pas sensible mais rationnelle. L'art exprime l'idal
mieux que la nature. Nous pouvons donc dfinir l'art : la mani-
festation de l'idal par le moyen de la beaut sensible
(4).
Telles sont les ides principales qu'on trouve exposes dans les
mille pages que Paul Voituron s'est donn la peine d'crire sur le
beau.
U)
Loc. cit., vol. I, p. 59.
(2)
Loc. cit., vol. I, p. 96.
(3)
Loc. cit., vol. I, p. 462-163.
(4)
Loc. cit., vol. I, p. 251.
CHAPITRE VI
Un cas curieux : L'esthtique de P. J. Proudhon.
Nous
avons dj rencontr, en examinant les thories de Jean-
Jacques Rousseau, ce que nous appelons un cas anormal de
systmatisation . Mais ce premier exemple n'tait pas encore
assez accus ;
avec la thorie de Proudhon nous en avons un cas
vraiment typique.
Un systme, avons-nous rpt plusieurs reprises, est un essai
pour expliquer le monde ;
la science est un systme mais dont
toutes conclusions concident avec l'exprience, c'est--dire avec
les donnes de la ralit.
Tous les systmes doivent respecter la ralit, et en fait tous en
tiennent bien compte plus ou moins. Aussi leur valeur respective
est-elle, en raison directe de leur fidlit, dans l'interprtation des
faits rels.
Quand un individu, dans la vie courante, ne tient pas compte
des donnes de la ralit extrieure, et cela un tat aigu, nous
pouvons dire que c'est un malade. Quand il explique le monde,
non d'aprs les donnes que la ralit lui fournit, mais d'aprs une
conception personnelle et spciale, nous nous trouvons en pr-
sence d'un cas de systmatisation.
Cette anomalie peut se prsenter mme chez ceux qui se sont
fix, pour but spcial de leurs tudes, d'expliquer le rel. Prou-
dhon, le clbre socialiste, nous prsente un cas anormal de syst-
matisation en esthtique. Nous esprons le dmontrer ci-aprs.
Le livre de P. J. Proudhon, qui a pour objet le problme du
beau et pour titre : Du principe d$. l'art et de sa destination sociale,
est une uvre posthume, publie en 186o. Quelques chapitres ont
t rdigs d'aprs les notes de Proudhon, et sont moins intres-
sants que le reste de l'uvre (1).
(1)
Nous nous sommes abstenu de prendre des documents dans ces chapitres
et cela volontairement
ou non. Proudhon fausse les faits les plus incontestables
des faits
historiques connus mme par des collgiens. Ainsi, l'art de la
Renaissance ne prsentant pas le caractre collectif et anonyme de
celui du Moyen-Age, Proudhon ne trouve pas la Renaissance le
cachet des grandes poques. Pourtant, s'il
y
a eu une grande
poque pour l'art, c'est bien la Renaissance. 11 crit : il n'est pas
possible de refuser une originalit Raphal, Michel-Ange,
Lonard de Vinci, au Titien, au Corrge . C'est- dire, je regrette,
moi Proudhon, de ne pouvoir nier ces faits
mais rellement ils
sont trop connus ;
ce que je ne fais pas individuellement, je peux
le faire en bloc. Ainsi il continue : Pourtant il manque la Re-
naissance le cachet des grandes poques, la puissance de collecti-
vit
(2).
Nous pensons que tous ces exemples sutisent pour tablir ce
dernier caractre du systme de Proudhon, c'est--dire le fait que
Proudhon, quand il ne nie pas purement et simplement le rel qui
contredit son systme, tche de le fausser, de le falsifier, ou, en un
mot, de le centraliser autour de son systme, pour mieux soutenir
ses thses.
Maintenant tirons nos conclusions. Le livre de Proudhon, avons-
nous dit en .commenant, prsente un cas anormal de systmati-
sation. Nous supposons que personne ne pourra contester ce carac-
tre anormal ou morbide de cette uvre
si on entend seulement
par morbide un fait qui ne prsente pas les formes les plus gn-
rales (3).
Les thories de J.-J. Rousseau prsentent, peu prs,
(1)
Loc. cit., p. 266.
(2)
Loc. cit.,
.p.
77.
(3)
E. Durkheim donne cette dfinition du lait normal. Nous appellerons nor-
maux les faits qui prsentent les formes les plus gnrales et nous donnerons aux
autres le nom de morbides ou de pathologiques {La Mthode sociologique,
160
UN CAS CURIEUX
les mmes caractres que le systme de Proudhon, ainsi que les
divers crits esthtiques de L. Tolsto. Mais, nous pensons que
c'est le systme de Proudhon qui est rellement typique.
Le domaine de l'esthtique, cause mme des faits vagues et
extrmement complexes qu'il contient, a toujours t propice
l'closion des systmes les plus baroques. Ce cas typique de Proud-
hon, ce systme caractres anormaux, nous fournit quelques
indices utiles que nous pourrons appliquer l'tude des systmes
normaux. On accepte aujourd'hui que les faits morbides sont ins-
tructifs, car ils prsentent les caractres du normal, grossis.
Quel caractre prsente, avant tout, la thorie de Proudhon ?
Celui de vouloir, en faussant la ralit, la plier un dogme. Quelle
est la consquence de cette violence que la ralit subit? La stri-
lit, l'inutilit des conclusions et, dans le cas de Proudhon, le ridi-
cule et l'ineptie. Quel systme esthtique, de tous ceux que nous
avons examins jusqu'ici, chappe ces deux dfauts, que nous
trouvons au maximum dans le livre de Proudhon ? Examinons celui
de Cousin.
Victor Cousin ne se soumet pas la-ralit
il l'ignore presque
totalement. Or, il arrive cette explication : le vrai, le beau et le
bon sont trois attributs de Dieu . Explication nulle. La science ne
demande pas les causes premires inconnues pour toujours
mais des causes secondes. Cette nullit peut tre dmontre par les
consquences pratiques. A quoi aboutit le systme de Cousin ?
Peut-on le perfectionner? Peut-on en faire quelques applications
pratiques? Srement non.
Or, les caractres de la science fconde
c'est--dire du sys-
tme qui correspond au rel
c'est qu'il est perfectible l'infini
;
c'est qu'il peut avoir des applications pratiques. Si nous avons soif
de connatre, c'est parce que jious avons besoin d'agir. Le monde
nous crase
;
nous devons le modifier, sous peine de mort. La
science pour la science est possible aujourd'hui
l'origine cette
formule tait une absurdit.
La science n'a pas pour but de faire des mandarins ou des gens
qui s'enferment dans leur tour d'ivoire
4. G. Flaubert.
5. H.Taine.
6. E. Vron.
7. Les thories de jeu.
8. E. IIen-
NEQUIN.
1.
Ce que je voudrais
constituer, c'est l'histoire naturelle littraire
(3). Et, un peu plus
loin, Sainte-Beuve ajoute : 11
y
a lieu plus que jamais aux juge-
(1) F. Hrunetire, L'Evolution des genres, p. 17.
(2)
Portraits littraires, t. III. Pense 10, 1831, p. 54<>.
(3)
Loc. cit., Pense 20.
SAINTE-BEUVE
169
ments qui tiennent au vrai got, mais il ne s'agit plus de venir
porter des jugements de rhtorique. Aujourd'hui, l'histoire litt-
raire se fait comme l'histoire naturelle, par des ohservations et par
des collections (I).
Sainte-Beuve indique comment il faut mener l'enqute sur
l'homme et l'uvre qu'on tudie, comment il faut constituer les
collections de documents. Le passage suivant, si caractristique,
est trs connu : On ne saurait s'y prendre de trop de faons, et
par trop de bouts, pour connatre un homme, c'est--dire autre
chose qu'un pur esprit. Tant qu'on ne s'est pas adress sur son
auteur un certain nombre de questions, et qu'on n'a pas rpondu,
ne fut-ce que pour soi seul et tout bas, on n'est pas sr de le tenir
tout entier, quand mme ces questions sembleraient les plus tran-
gres la nature de son esprit :
Que pensait-il en religion?
Comment tait-il alfect du spectacle de la nature?
Comment se
comportait-il sur l'article des femmes? sur l'article de l'argent?
Etait-il riche, tait-il pauvre?
Quel tait son rgime? etc.
Enfin, quel tait son vice et son faible? Tout homme en a un. Au-
cune des rponses ces questions n'est indiffrente pour juger
l'auteur d'un livre ou le livre lui-mme, si c'est surtout un ouvrage
littraire, c'est--dire o il entre de tout.
Ce que Sainte-Beuve comprend, c'est surtout la complexit de la
question dont il s'occupe : ainsi il critique et avec beaucoup de
force les thories trop simplistes de Taine. Nous rencontrerons
plus loin ces critiques qui restent. encore entirement vraies.
If. Lanson, dans le mme ordre d'ides, crit que la mthode de
Sainte-Beuve vrai dire, ne lui indique qu'une direction gn-
rale : ramasser tout ce qu'il peut du vrai, en regardant tout ce
qu'il peut du rel. Il demeure toujours libre de choisir ses moyens :
il n'en exclut aucun. Il les essaie tous tour de rle, pour tter ce
qu'ils donnent. 11 regarde dj le milieu, et le moment, et la race,
mais il regarde bien d'autres choses encore : ce n'est pas trois
questions qu'il se pose sur un crivain, c'est vingt
(2).
C'est l le mrite capital de Sainte-Beuve
;
tout en ayant com
pris que l'uvre d'art est relative et qu'on doit la dterminer, il
n'a pas cru que la question ft aussi simple qu'elle le paraissait de
prime abord. ... Lorsqu'on dit, crit-il, et qu'on rpte que la
(1)
Loc. cit., Pense 21.
(2) G. Lanson
Sainte-Beuve. Revue de Belgique, 15 janv. 1905, p. 25.
170 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS L'ESTHTIQUE
littrature est l'expression de la socit, il convient de ne l'entendre
qu'avec bien des prcautions et des rserves
(1).
Taine a simplifi trop le problme
;
il a cru qu'en fixant quel-
ques relations, on dterminait du mme coup l'apparition de
l'uvre. En comparant ces deux conceptions, nous saisirons
mieux leurs diffrences.
4:.
Dans la Correspondance de Gustave Flaubert on trouve
des ides esthtiques peu diffrentes de celles de Sainte-Beuve et,
coup sr, fort intressantes.
Anatole France, dans La Vie littraire, a crit : Les ides de
Flaubert sont pour rendre fou tout homme de bon sens. Elles sont
absurdes et si contradictoires que quiconque tenterait d'en conci-
lier seulement trois serait vu bientt pressant ses tempes des deux
mains pour empcher sa tte d'clater. La pense de Flaubert tait
une ruption et un cataclysme. Cet homme norme avait la logique
d'un tremblement de terre
(2).
Mais, Anatole France semble avoir
t, pour une t'ois, trop svre; les ides artistiques et esthtiques
de Flaubert
(3)
ne nous paraissent pas aussi incohrentes que veut
nous le faire croire le critique de La Vie littraire.
Un des problmes esthtiques qui semble avoir le plus et le plus
longtemps proccup l'esprit de Flaubert, est celui du fond
et de la
forme dans l'uvre d'art. Il crivait dj en 1846 M
me
X. :
Pour-
quoi dis-tu sans cesse que j'aime le clinquant, le chatoyant, le pail-
let ! pote de la forme ! c'est l le grand mot que les utilitaires
jettent aux vrais artistes. Pour moi, tant qu'on ne m'aura pas, d'une
phrase donne, spar la forme du fond, je soutiendrai que ce sont
l deux mots vides de sens. Il n'y a pas de belles penses sans belles
formes et rciproquement
Supposer une ide qui n'ait pas de
forme, c'est impossible, de mme qu'une forme qui n'exprime pas
une ide
(4).
Onze ans aprs, Flaubert crira des penses analo
gus sur la mme question. Vous me dites que je fais trop atten-
(1)
Nouveaux Lundis, t. VIII, Articles sur Taine, p. 66 138 (crits en 1864
et publis en volume eu 1867).
(2)
La Vie littraire. 3
e
srie. Art. Les ides de G. Flaubert. Vol. III,
p.
298.
(3)
Consulter
:
Correspondance. Quatre sries : 1830-18;50, 1850-1854,
1854-1869, 1869-1880.
l'ar les champs et par les grves. 1847 (publi ;ipres la mort de Flaubert).
(4)
Lettre JM
mt
X. du 18 sept. 1846.
G. FLAUBERT
171
lion la forme. Hlas! c'est comme le corps et l'me, la forme et
l'ide
;
pour moi, c'est tout un et je ne sais pas ce qu'est l'un sans
l'autre. Plus une ide est belle, plus la phrase est sonore, soyez-en
sre. La prcision de la pense fait (et est elle-mme) celle du
mot
(1).
Et, on retrouve la mme ide dans une lettre Ceorge
Sand de 1876 ;
en vrit, pour Flaubert l'intime union du fond et
de la forme fut une de ses ides directrices. C'est en se fondant sur
elle qu'il donnait une solution au problme de la moralit dans
l'art. Sa nice, dans la Prface de la Correspondance, nous dit, en
elfet, que Flaubert
jugeait qu'aucun livre n'est dangereux, s'il
est bien crit; cette opinion venait chez lui de l'union intime qu'il
faisait du fond et de la forme, quelque chose de bien crit ne pou-
vant pas tre mal pens, conu bassement. Ce n'est pas le dtail
cru, le fait brut qui est pernicieux, nuisible, qui peut souiller l'in-
telligence, tout est dans la nature ;
rien n'est moral ou immoral,
mais l'me de celui qui reprsente la nature la rend grande, belle,
sereine, petite, ignoble ou tourmentante. Des livres obscnes bien
crits, il ne pouvait en exister, selon lui
(2).
En gnral, pour Flaubert, le but de l'art est de raliser le beau.
On reproche aux gens qui crivent en bon style de ngliger
l'ide, le but moral, crivait-il M
me
X..., comme si le but du m-
decin n'tait pas de gurir, le but du rossignol de chanter, comme
si le but de l'art n'tait pas le beau avant tout
(3).
LJmotion que
le beau procure l'aide surtout de la rverie
(4),
est dsintres-
se (o).
L'art doit prsenter Y idal; ce dernier terme prend une signifi-
cation toute spciale chez Flaubert. Voici un passage d'une letlre
adresse M
me
X., o le romancier explique sa conception de
l'idal : Il ne faut jamais craindre d'tre exagr, tous les trs
grands l'ont t, Michel-Ange, Rabelais, Shakespeare, Molire
;
il
s'agit de faire prendre un lavement un homme (dans Pourceau-
gnac), on n'apporte pas une seringue, non, on emplit le thtre de
seringues et d'apothicaires, cela est tout bonnement le gnie dans
son vrai centre, qui est l'norme. Mais pour que l'exagration ne
paraisse pas, il faut qu'elle soit partout continue, proportionne,
(1)
Lettre M
1
"
Leroyer de Chantepie, du 12 dc. 1857.
(2)
Loc. cit. vol. I, p. XXV.
(3)
Lettre M
me
X. du 18 sept. 1846.
(4)
Lettre M"' Leroyer de Chantepie du 18 fv. 18o9.
(5)
Lettre M
me
X. 1833. Vol. II, p.
236.
172 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS L'ESTHTIQUE
harmonique elle-mme
;
si vos bonshommes ont cent pieds, il
faut que les montagnes en aient vingt mille, et qu'est-ce donc que
l'idal, si ce n'est ce grossissement-l?
(1).
Plus tard, Flaubert
reviendra cette ide
;
ainsi, il crira : Notre cur ne doit tre
bon qu' sentir celui des autres. Soyons des miroirs grossissants
de la vrit externe
(2).
Mais, en gnral, l'idal pour lui se con-
fondra avec le gnral
(3)
et le typique
(4).
L'art est un mensonge suprieur et, comme tout mensonge, doit
produire en nous l'illusion. La premire qualit de l'art et son
but est l'illusion)) (5).
Flaubert crit ailleurs : Oui, travaille, aime
l'art.
elle forme
un ensemble avec les uvres contemporaines, c'est l'arbre dans la
fort. Autour de l'artiste de gnie, on peut rassembler les artistes
de second ordre, cette gerbe de talents dont il n'est que la plus
haute tige
(1).
Et toute cette famille d'artistes on doit la replacer
(1)
Philosophie de l'art, vol. I, p. 4.
H. TAINK 177
dans la socit o ils ont vcu. De mme, crit Taine, qu'il
y
a
une temprature physique qui, par ses variations, dtermine l'ap
plication de telle ou telle espce de plantes, de mme il
y
a une
temprature morale qui, par ses variations, dtermine l'apparition
de telle ou telle espce d'art (l). Pour comprendre une oeuvre
d'art, un artiste ou une famille d'artistes, il faut les placer exacte-
ment dans le milieu o ils ont vcu, il faut saisir les murs de ce
milieu et l'tat gnral de l'esprit.
Ainsi, si l'on arrivait dfinir la nature de chaque art en dfi-
nissant les conditions qui le font natre, prosprer et mourir, nous
aurions, d'aprs Taine, une esthtique, non dogmatique, mais
scientifique et historique.
Une telle philosophie des beaux-arts, ayant la mthode scienti-
fique pour appui, ne proscrit ni ne pardonne
;
elle constate et ex-
plique..., elle fait comme la botanique qui tudie, avec un intrt
gal, tantUl'oranger et le laurier, tantt le sapin et le bouleau
;
elle est elle-mme une sorte de botanique applique, non aux
plantes, mais aux uvres humaines
(2).
La loi donc, de la production de l'uvre d'art, est la suivante :
L'uvre d'art est dtermine par un ensemble qui est l'tat
gnral de l'esprit et des murs environnantes
(3).
Dterminer
cet ensemble, c'est dterminer l'uvre d'art et c'est l la. tche de
l'esthticien.
Cette loi
c'est--dire le fait que l'tat gnral des murs et
des esprits, cette temprature morale, agit et dtermine la produc-
tion de l'uvre
on peut la vrifier ou logiquement en prenant
un cas possible ou historiquement. Voici la preuve logique : suppo-
sons un milieu o la tristesse domine
;
l'artiste sera amen pro-
duire une uvre triste. S'il se rencontre des naturels joyeux, ils
seront attrists par leurs malheurs personnels. L'ducation et la
conversation courante les rempliront d'ides tristes. La facult par-
ticulire et suprieure par laquelle ils dgagent et amplifient les
caractres saillants des objets ne dmlera dans les objets que les
caractres tristes.'L'exprience et le travail des autres ne leur four-
niront de suggestions et de coopration que dans les sujets tristes.
Enfin, la volont dcisive et bruyante du public ne leur permettra
(1)
Loc. cil,, vol. I, p. 9.
(2)
Loc. it , vol. I, p.
12-13.
(3)
Loc. cit., vol. I, p. 49.
12
178 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS L'ESTHTIQUE
que des sujets tristes. Par consquent, l'espce des artistes et des
uvres d'art propres manifester la belle humeur et la joie dispa-
ratra ou finira par se rduire presque rien
(1).
Taine accepte une slection naturelle entre les talents : ... on
pourra concevoir, dit-il, la temprature morale comme faisant un
choix entre les diffrentes espces de talent, ne laissant se dvelop-
per que telle ou telle espce, excluant plus ou moins compltement
les autres
(2).
. D'autre part, Taine donne, pour vrifier sa loi, quatre cas histo-
riques comme preuves. Dans l'antiquit grecque, la perfection cor-
porelle et l'quilibre des facults, que la vie trop crbrale ou trop
manuelle ne drange pas, donnent naissance la statuaire grecque,
calme, parfaite, quilibre, correspondant bien son milieu. Au
moyen ge, l'intemprance de l'imagination surexcite et la dli-
catesse de la sensibilit fminine, donnent le jour la cathdrale
;
l'intrieur de l'difice reste noy dans une ombre froide et les
hommes qui
y
entrent ont l'me triste et
y
cherchent des ides dou-
loureuses. Au xvm
e
sicle, le savoir-vivre du monde et la dignit
des salons aristocratiques produisent la noble tragdie, les jardins
de Versailles et l'art d'crire classique. Enfin, aux temps moder-
nes, la grandeur des ambitions dchanes et le malaise des dsirs
inassouvis, aboutissent l'closion superbe de la musique qui,
mieux que tout autre art, exprime la pense flottante et les dsirs
sans objet et sans limite
(3).
Les longues tudes sur l'art en Grce, en Italie et aux Pays-Bas
sont en mme temps l'illustration, la vrification et l'application
de cette ide du dterminisme qu'exercent le milieu, la race et le
moment sur la production de l'uvre d'art.
Examinons maintenant la partie proprement dogmatique et ida-
liste de l'esthtique de Taine. Qu'est-ce que l'art et en quoi consiste
sa nature? La posie, la sculpture et la peinture sont des arts
d'imitation
;
ils imitent une ralit extrieure. Mais l'imitation
exacte, qui est une condition utile, n'est pas le but de l'art.
L'artiste en prsence de l'objet imiter, doif avant tout avoir
une sensation originale, qui ne peut tre acquise ni par l'tude, ni
par la patience. Cette sensation, selon Taine, est spontane et
(1)
Loc. cil., vol. I, p. 62.
(2)
Loc. cit., vol. I, p.
56.
(3)
Loc. cit.. vol. I, p.
65-102.
II. TAINE 179
s
groupe autour de soi le cortge des ides accessoires, les rema-
nie, les faonne, les mtamorphose et s'en sert pour se manifes-
ter))
(1).
A l'aide de cette sensation, l'imitation de l'artiste, au lieu d'tre
une simple copie est tout autre chose. L'artiste n'imite que les
rapports et les dpendances mutuelles des parties
(2).
Mais, l'ar-
tiste en modifiant les rapports des parties, les modifie dans le
mme sens, avec intention, de faon rendre sensible un certain
caractre essentiel de l'objet, et, par suite, l'ide principale qu'il
s'en fait
(3). Ce caractre essentiel est une qualit dont toutes les
autres drivent suivant des liaisons fixes
(4).
Ce caractre essentiel dans la nature n'est que dominant, par
l'art il devient dominateur. Ainsi le propre d'une uvre d'art est
de rendre le caractre essentiel, ou, du moins, un caractre im-
portant de l'objet, aussi dominateur et aussi visible qu'il se peut,
et, pour cela, l'artiste lague les traits qui le cachent, choisit ceux
qui le manifestent, corrige ceux dans lesquels il est altr, refait
ceux dans lesquels il est annul
(5).
Taine donne donc la dfinition suivante de l'uvre d'art :
L'uvre d'art a pour but de manifester quelque caractre essen-
tiel ou saillant, partant quelque ide importante, plus clairement
et plus compltement que ne le font les objets rels. Elle
y
arrive
en employant un ensemble de parties lies dont elle modifie syst-
matiquement les rapports
(6).
Ces ensembles correspondent
des objets rels pour les trois arts d'imitation, la sculpture, la
peinture et la posie; au contraire, ils deviennent des rapports
mathmatiques dans la musique et l'architecture.
L'artiste se forme une ide du caractre essentiel ou saillant, et
d'aprs cette ide, en modifiant les rapports des diffrentes parties
de l'objet qu'il imite, il cre l'uvre d'art. L'uvre, ainsi cre
d'aprs l'ide de l'artiste, rvle ce qu'on nomme Yidal. Ainsi
les choses passent du rel l'idal lorsque l'artiste les reproduit
en les modifiant d'aprs son ide, et il les modifie d'aprs son ide
lorsque, concevant et dgageant en elles quelque caractre notable,
(1)
Loc. cit.,
180 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS LESTHTIQUE
il altre systmatiquement les rapports naturels de leurs par-
ties, pour rendre ce caractre plus visible et plus dominateur
(1).
Mais alors on peut se poser cette question trs lgitime : Si
toutes les uvres d'art doivent exprimer l'idal, c'est--dire rendre
dominateur un caractre notable, comment les classerons-nous ?
comment jugerons-nous leur mrite ? En d'autres termes, quel
sera le critre en matire artistique ? 11 n'y en aura pas -un, mais
trois.
Tout d'abord, on pourra examiner comment une uvre d'art
rend dominateur le caractre notable. C'est la question de la forme.
On la jugera alors d'aprs le degr de convergence des
effets.
Ensuite, on pourra se demander quelle est l'importance du carac-
tre notable. Mais ici la question se subdivis. Ce caractre notable,
qui correspond la force ou au fond qire l'uvre exprime, on
peut le juger par rapport d'autres forces, c'est le degr d'impor-
tance du caractre ou, par rapport lui-mme, c'est le degr de
bienfaisance du caractre. Examinons ces divers critres qui nous
aideront classer les uvres d'art, en commenant, comme le fait
aine, par ^'importance du caractre.
Il existe dans les sciences naturelles le principe de subordination
des caractres. Dans un tre naturel quelconque certains carac-
tres ont t reconnus comme plus importants que d'autres. La
possession des mamelles est plus fondamentale que la disposition
des membres ou la possession des ailes. ... La conclusion qu'au
bout de leur travail, les sciences naturelles lguent aux sciences
morales, c'est que les caractres sont plus ou moins importants,
selon qu'ils sont des forces plus ou moins grandes
;
c'est que l'on
trouve la mesure de leur force dans le degr de leur rsistance
l'attaque ;
c'est que, partout, leur invariabilit plus ou moins
grande leur assigne dans la hirarchie leur place plus ou moins
haute; c'est qu'enfin leur invariabilit est d'autant plus grande
qu'ils constituent dans l'tre une couche plus profonde et appar-
tiennent, non son agencement, mais ses lments (2).
Appli-
quons ce principe l'homme.
Tout d'abord nous voyons qu'il
y
a des murs, des ides, un
genre d'esprit qui dure trois ou quatre ans, ce sont ceux de la mode
et du moment. Au-dessous s'tend une couche de caractres un
(1)
Loc. cit., vol. 11, p.
223-224.
(2)
Loc. cit., vol. II, p.
244-245.
H. TAINK 18
1
pou plus solides; elle dure vingt, trenle, quarante ans, environ
uni' demi priode historique. Le personnage romantique de 1830
nous offre un exemple de cette seconde couche. Les couches du
troisime ordre possdent des caractres plus importants et qui
durent une' priode historique entire. C'est le Moyen-Age, la Re-
naissance, l'poque classique. En creusant plus profondment,
nous nous trouvons en prsence des caractres stables, inalt-
rables, qui ne changent gure : ce sont les caractres des peu-
ples ou des nations qui durent autant que la vie de ces peuples.
C'est le granit primitif, nous dit Taine, au-dessous duquel on
trouve les caractres propres la race humaine, inaltrables pour
jamais.
la per-
sonnalit de l'artiste et le gnie crateur.
Sainte-Beuve, dont nous avons vu que les ides, parce qu'elles
taient moins systmatises, taient moins troites que celles de
Taine, ds 1864, adresse cette critique ce dernier. C'est qu'il
n'y a rien, je le rpte, crit Sainte-Beuve, de plus imprvu que le
talent, et il ne serait pas le talent s'il n'tait imprvu, s'il n'tait
un seul entre plusieurs, un seul entre tous
(1).
Et il continue :
Je ne sais si je m'explique bien
;
c'est l le point vif que la m-
thode et le procd de M. Taine n'atteint pas, quelle que soit son
habilet s'en servir. Il reste toujours en dehors, jusqu'ici, chap-
pant toutes les mailles du filet, si bien tiss qu'il soit, cette chose
qui s'appelle l'individualit du talent, du gnie. Le savant critique
l'attaque et l'investit, comme ferait un ingnieur
;
il la cerne, la
presse et la resserre, sous prtexte de l'environner de toutes les
conditions extrieures indispensables : ces conditions servent, en
effet, l'individualit et l'originalit personnelle, la provoquent, la
sollicitent, la mettent plus ou moins mme d'agir ou de ragir,
mais sans la crer. Cette parcelle qu'Horace appelle divine, et qui
l'est du moins dans le sens primitif et naturel, ne s'est pas encore
rendue la science, et elle reste inexplique. Ce n'est pas une rai-
son pour que la science dsarme et renonce son entreprise coura-
geuse. Le sige de Troie a dur dix ans
;
il est des problmes qui
dureront peut-tre autant que la vie de l'humanit mme ().
Plus loin dans la mme srie d'articles, Sainte-Beuve crit : Je ne
dirai pas avec un pote de nos jours et des plus originaux : Qu'est-
ce qu'un grand pote? C'est un corridor o le vent passe. Non, le
(1)
Nouveaux Lundis, t. VIII, p. 87. Les articles sur Taine ont t crits
en 1864.
(2)
Nouveaux Lundis, t. VIII, ibid.
H. TAINE 185
pote n'est pas une chose si simple, ce n'est pas une rsultante ni
mme un simple foyer rflecteur; il a son miroir lui, sa monade
individuelle unique, 11 a son nud et son organe travers lequel
tout ce qui passe se transforme et qui, en renvoyant, combine et
cre ;
mais le pote ne cre qu'avec ce qu'il reoit. C'est en ce point,
je pense, que je redeviens tout fait d'accord avec M. Taine
(1).
Sainte-Beuve essaiera de montrer que le dterminisme de Taine
n'est pas suffisant, car ou ne connat jamais toutes les causes, et
en plus la force individuelle et cratrice nous chappe. ... Ce
qu'il faut lui rpondre, crit-il en 1857,
quand il s'exprime avec
une affirmation si absolue, c'est que, entre un fait aussi gnral et
aussi commun tous que le sol et le climat, et un rsultat aussi
compliqu et aussi divers que la varit des espces et des indivi-
dus qui
y
vivent, il
y
a place pour quantit de causes et de forces
plus particulires, plus immdiates, et tant qu'on ne les a pas sai-
sies, on n'a rien expliqu. Il en est de mme pour les hommes et
pour les esprits qui vivent dans le mme sicle, c'est--dire sous
un mme climat moral : on peut bien, lorsqu'on les tudie un un,
montrer tous les rapports qu'ils ont avec ce temps o ils sont ns
et o ils ont vcu ;
mais jamais, si l'on ne connaissait que l'poque
seule, et mme la connt-on fond dans ses principaux caractres,
on n'en pourrait conclure l'avance qu'elle a d donner naissance
telle ou telle nature d'individus, telles ou telles formes de
talents. Pourquoi Pascal plutt que La Fontaine? pourquoi Chau-
lieu plutt que Saint Simon? On ignore donc le point essentiel de
la difficult : le comment de la cration ou de la formation, le mys-
tre chappe
(2).
Ces passages mettent bien en relief la conception de Sainte-
Beuve. On
y
voit aussi que les ides de l'auteur des Lundi, tout en
restant dterministes et scientifiques, laissent une large place et
l'individualit et la complexit de la vie.
C'est ici qu'il faut rapprocher les ides de l'abb Dubos et celles
de Taine. La conception de Dubos est pareille celle de Sainte
Beuve
Dubos disait que le gnie est une plante qui pousse d'elle-
mme et ce qu'il essayait de dterminer, c'est seulement le sol sur
lequel elle pousse, car il respectait l'individualit de l'artiste et
(1)
Loc. cit., p.
93..
(2)
Causeries du Lundi, t. XIII, p.
214-215.
186 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS LESTHTIQUE
tenait compte de la grande complexit des faits
(1).
Le dtermi-
nisme de Taine est trop simple et trop rigide la l'ois, c'est cause
de cela mme qu'il ne tient pas compte de la personnalit de l'ar-
tiste.
Tous les critiques, aprs Sainte-Beuve, ont mis en vidence ce
dfaut du systme de Taine. Flaubert avait entrevu le point le plus
vulnrable de la thorie de Taine, en 1860 dj. En ei'et, dans une
lettre de cette anne adresse M
me
Roger des Genetles, nous
trouvons le passage suivant : Tant mieux si la littrature an-
glaise de Taine vous intresse. Son ouvrage est lev et solide,
bien que j'en blme le point de dpart. 11
y
a autre chose dans
l'art que le milieu o il s'exerce et les antcdents physiologiques
de l'ouvrier. Avec ce systme-l on explique la srie, le groupe,
mais jamais Yindividualit, le fait spcial qui fait qu'on est celui-l.
Cette mthode amne forcment ne faire aucun cas du talent. Le
chef-d'uvre n'a plus de signification que comme document histo-
rique. Voil radicalement l'inverse de la vieille critique de La
Harpe. Autrefois, on croyait que la littrature tait une chose toute
personnelle et que les uvres tombaient du ciel comme des aro-
lithes. Maintenant on nie toute volont, tout absolu. La vrit est,
je crois, dans l'entre-deux
(2).
Parmi les critiques, nous signalons une tude d'Antoine Mollire
(1866)
dans laquelle cet auteur expose des ides analogues celles
qui feront le succs du livre d'Hennequin, que nous tudierons plus
loin. Pour Mollire, les artistes mdiocres sont absorbs par le mi-,
lieu o ils vivent, comme le pense Taine
;
mais les grands gnies
dirigent leur milieu. Les artistes, les crivains vulgaires ou trop
avides des succs sont assez semblables ces harpes oliennes,
rsonnant passivement sous tous les souffles qui passent sur elles.
Les artistes, les crivains de gnie convaincus
marchent, au con-
traire, au but que la vraie gloire a montr comme ces conqurants
indomptables qui ne savent que vaincre ou mourir. Bien loin de
(1)
Pour Dubos, le gnie contient un rsidu mystrieux en cela Dubos se
rapproche de M. Sailles, dont nous examinerons la thorie dans le chapitre
suivant. On peut consulter une comparaison des thories de Dubos et de Taine,
dans le livre de Braunschvig, L'Abb Dubos rnovateur de la critique au
xvm
e
sicle, 1904, p.
48-49.
(2)
Lettre M"" R. des Genettes, 1800, vol. 111, p.
195-196. On retrouve les
mmes ides dans une lettre George Sand du 2 fvrier 1869.
Correspondance,
vol. 111, p. 386, et dans la Prface aux Dernires Chansons de Louis Hoiiilhel,
qui est de 1870.
II. TAINE 187
subir leur milieu, ils le font ou le bravent
(1).
Et plus loin : .le
le rpte : les crivains et les ai-listes sont des initiateurs aussi bien
que dos influencs
; et j'ai peine croire que Corneille et Bossuet.
Molire et Bourdaloue aient plus reu qu'ils n'ont donn
(2).
Zola crit aussi, en 1866, que la personnalit gne terriblement
Taine. J'ai des larmes en moi, ajoute-t-il avec une prtentieuse
bonhomie, M. Taine affirme que je ne pourrai pleurer parce que
tout mon sicle est en train de rire gorge dploye. Moi, je suis
de l'avis contraire, je dis que je pleurerai tout mon saoul si j'ai
besoin de pleurer. J'ai la ferme croyance qu'un homme de gnie
arrive vider son cur, lors mme que la foule est l pour l'en
empcher
(3).
Mnard soutient, en 1867, la mme critique dans un article trs
intressant, en donnant des exemples
;
ainsi, comment expliquer
la personnalit d'Ingres ct de romantiques comme Delacroix
ou V. Hugo?
(4).
Plissier, Reymond, Faguet, Mockel, dans leurs tudes sur la
philosophie esthtique de Taine, soutiennent exactement les m-
mes ides. La critique d'Hennequin nous l'examinerons plus loin.
Guyau trouve aussi le mme dfaut dans l'uvre de Taine. M.
Taine, dit-il, a crit d'admirables tudes d'ensemble sur l'art en
Grce, en Italie, aux Pays-Bas; mais vouloir connatre le gnie
propre et personnel de tel sculpteur ou de tel peintre d'aprs ces
tudes de milieux extrieurs, c'est comme si on voulait dterminer
l'ge d'un individu d'aprs la moyenne d'une statistique, ou les
principaux vnements d'une vie par l'histoire d'un sicle
(5).
Une autre objection qu'on a leve contre l'esthtique de Taine,
c'est qu'il s'y montre beaucoup plus logicien qu'homme de science.
C'est encore Sainte-Beuve qui, le premier, formula cette critique
capitale : M. Taine a le bonheur d'tre savant, et, ce qui est
mieux, d'avoir l'instrument, l'esprit scientifique joint au talent
littraire
;
tout s'enchane dans son esprit, dans ses ides
;
ses opi-
nions se tiennent troitement et se lient : on ne lui demande pas de
supprimer la chane, mais de l'accuser moins*, de n'en pas montrer
trop nu les anneaux, de ne pas trop les rapprocher, et, l o dans
(1)
A. Mollire, Elude sur la philosophie de l'art de M. Taine,
1866, p.
6.
(2)
Loc. cil., p.
20-21.
(3) E. Zola, Mes haines : M. H. Taine, artiste, 1866.
(4)
Mnard, les Thoriciens de l'art, 18f>7. IL' Anne philosophique.)
5]
L'Art au point de vue sociologique,
p. 32.
188 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS L'ESTHTIQUE
l'tat actuel de l'tude, il
y
a lacune, de ne pas les forger prmatu-
rment. // procde trop par voie logique et non la faon des sciences
naturelles. Si l'on peut esprer d'en venir un jour classer les
talents par famille et sous de certains noms gnriques qui r-
pondent des qualits principales, combien, pour cela, ne faut-il
pas auparavant en observer avec patience et sans esprit de systme,
en reconnatre au complet, un un, exemplaire par exemplaire, en
recueillir d'analogues et en dcrire
(1).
Ce passage est rellement
admirable
et montre clairement un des dfauts du systme de
Taine, sur lequel nous insisterons plus loin, et en mme temps la
mthode et l'esprit scientifique de Sainte-Beuve.
La logique, selon Monod, est la facult matresse de Taine
(2).
El, c'est parce qu'il est avant tout logicien, qu'il transformera les
ides de Sainte-Beuve en systme. Plissier, son tour, dmontra
clairement cette particularit de l'esprit de Taine : ... ce que
Taine apporta de nouveau, c'est surtout le dogmatisme dans les
principes et la rigueur dans les dductions. L'esprit scientifique
qui se drobait chez Sainte-Beuve, ou du moins qui se dissminait
travers une multitude de points de vue, de retours et de retours,
de circonvolutions plus ou moins fortuites et capricieuses, il l'a
condens en formules. Sainte-Beuve fut bien l'initiateur de la cri-
tique naturelle, elle eut dans Taine son organisateur
(3).
Brunetire
qui pour cela mme admire Taine, et il a tort de
le faire
exprime la mme ide : Le mrite et le talent de
M. Taine, c'est la puissance et la fcondit de son imagination cons-
tructivc, si je puis hasarder ce mot : et de ces magnifiques palais
d'ides o se complaisait jadis errer la pense des grands mta-
physiciens, c'est son vrai titre de gloire qu'il
y
en ait peu d'aussi
vastes et d'aussi beaux que le sien. Seulement, ce que l'on essayait
avant lui de construire dans les nuages, il a, lui, essay de le fon-
der en terre, plus solidement, avec des matriaux qui fussent"
l'abri de l'injure du temps
;
et ces matriaux, il les a demands ou
emprunts la science
(4).
Nous verrons, plus loin, que Brune-
tire s'illusionne sur Ja solidit sinon des matriaux, au moins de
la construction
ce qui est bien pis.
(1)
Causeries du Lundi, t. XIII, p.
218.
(2)
G. Moowd, Renan, Taine, Michelel. 1894.
(3)
G. Plissier, Notiveaux essais de littrature contemporaine, 189b,
p.
167.
(4)
Brunetire, L'Evolution des fenres, 1890, p.
24S.
II. TAINE
189
Taine est avant tout
logicien, nous dit Faguet
;
il aime raison
ner tout droit, par esprit gomtrique . L'abstraction, opra-
tion gomtrique
par excellence, lui plat excellemment (1).
De
mme, Barzelotti
aussi remarque, dans l'uvre esthtique de
Taine, cette tendance au
systme qui lui t'ait accorder trop de foi
la logique
(2).
On a adress d'autres critiques l'esthtique de Taine. Son ida-
lisme, avec ses trois critres, cadre trs mal avec sa conception
dterministe et se trouve en contradiction avec cette phrase : la
science ne proscrit ni ne pardonne
;
elle constate et explique ou,
avec celte autre, dans laquelle comparant la philosophie de l'art
la botanique, Taine crit : elle fait comme la botanique qui tu-
die, avec un intrt gal, tantt l'oranger et le laurier, tantt le
sapin et le bouleau
(3).
On a dit Taine, que si l'art doit manifester l'essence de l'objet,
comme l'essence est une, les chefs d'uvre qui manifestent cette
essence devraient tre identiques quand ils ont le mme sujet
ce sont des
exemples morts depuis longtemps pour l'humanit qui vit, des
exemples qui ont un relent de bibliothque. Les esthticiens pro-
duisent la mme impression, qu'un moraliste qui puiserait tous
ses exemples dans l'Iliade,
YOdytsre ou les popes hroques des
divers autres peuples. L'esthticien nous dirait que c'est dans le
classique qu'on trouve les chefs-d'uvre
comme le moraliste
soutiendrait que c'est dans l'pope qu'on trouve les hros. Tous
les deux auraient raison
mais le concret, le vrai, celui qui int-
resse la science, on ne le trouve que dans la ralit, dans la vie de
tous les jours.
Nous voudrions demander Eugne Vron, si la petite ouvrire
qui lit le matin dans le mtro son roman vingt-cinq centimes,
s'occupe du nom ou de la personnalit de l'auteur. Autant qu'on
n'explique pas le cas de la petite ouvrire on ne fait pas de la
science on analyse les quelques
piplinomnes esthtiques qu'on
remarque chez les personnes dont le mtier est de s'occuper d'esth-
tique et d'art. Tous les esthticiens ont fait cela, except deux :
l'abb Dubos, qui avait du gnie et
y
a chapp en partie, et Proud-
hon. C'est pour cela, au fond, que les exemples de Proudhon sont
plus intressants au point de vue de la documentation
malgr
toute leur barbarie
que les exemples de Taine.
L'esthtique ne sera jamais scientifique, si on se contente de
202 LE PROGRS DES IDES POSITIVES DANS L ESTHTIQUE
quelques
analogies avec les sciences naturelles
comme le fait
Taine
ou si on se contente d'analyser les motions devant l'art
de quelques raffins
comme l'ont fait tous les esthticiens. Ce
qu'il faut, ce sont des documents, des faits de tout ordre :
psycho-
logique, physiologique ou sociologique
notre
conscience, produit de diffrentes parties de tout notre tre, est
comme une socit rudimenlaire et microscopique et qui, mo-
tionne esthtiquement, vibre tout entire.
Celte conception s'largit dans L'art au point de vue sociologique.
Nous vibrons avec la socit relle
;
notre conscience se met
l'unisson, non pas avec une socit rudimentaire, mais avec la
socit des tres vivants ou fictifs qui la dpassent en complexit.
La sensation agrable s'largissait pour inonder notre tre
main
tenant, c'est notre tre qui s'amplifiera pour embrasser toute une
socit.
Le pivot de la premire thse de Guyau, tait la sensation qui
envahissait l'tre tout entier dans la seconde thse, l'tre, le
(1)
Ibid., p. 32.
(2)
Od trouve une thorie analogue, mais beaucoup moins profonde, dans un
livre d'Albert Colligoon, L'art et la vie. Metz, 1867.
216 LES POTES
moi sert de centre et la socit entire de priphrie. Dans la pre-
mire conception , la sensation s'largissait par des processus
psycho-physiologiques inconnus
dans la seconde, le moi em-
brasse l'univers par la sympathie. Voici comment s'exprime Guyau,
montrant les deux tapes de son systme. La solidarit et la
sympathie des diverses parties du moi nous a sembl constituer le
premier degr de l'motion esthtique
;
la solidarit sociale et la
sympathie universelle va nous apparatre comme le principe de
l'motion esthtique la plus complexe et la plus leve
(1).
Comment Guyau conoit-il la sympathie et quel rle assigne t-il
l'art? Sa thorie de la sympathie nous rappelle celle de Sully
-
Prudhomme : D'abord, il n'y a gure d'motion esthtique sans
motion sympathique
;
et pas d'motion sympathique sans un objet
avec lequel on entre en socit d'une manire ou d'une autre, qu'on
personnifie, qu'on revt d'une certaine unit et d'une certaine vie.
Donc, pas d'motion esthtique en dehors d'un acte de l'intelli-
gence par lequel on anthropomorphise plus ou moins les choses en
faisant de ces choses des tres anims, et les tres anims en les
concevant sur le type humain
(2).
Et voici le rle de l'art : En rsum, l'art est une extension,
par le sentiment, de la socit tous les tres de la nature, et
mme aux tres conus comme dpassant la nature, ou enfin aux
tres fictifs crs par l'imagination humaine. L'motion artistique
est donc essentiellement sociale
;
elle a pour rsultat d'agrandir la
vie individuelle en la faisant se confondre avec une vie plus large
et universelle. Le but le plus haut de l'art est de produire une mo-
tion esthtique d'un caractre social
(3).
Le plaisir caus par l'motion peut tre analys comme il suit :
1
en plaisir intellectuel, provenant de la reconnaissance des objets
par la mmoire
et dans les objets nous reconnaissons toujours
quelque chose de nous-mmes;
2
en plaisir sympathique pour
l'auteur. On sympathise avec lui, tout en sentant et critiquant
ses dfaillances. Sur ce point, Guyau se rapproche de la thorie
(1)
L'art au point de vue sociologique, p. 13.
(2)
lbid.
(3)
Loc. cit., p. 21. Dans cette dfinition, ou doit remarquer le sens abusif
dans lequel est employ le mot socit. Comme l'a trs bien observ Th. Ribot :
a qui dit socit dit solidarit
;
tout autre emploi du mot est arbitraire.
Psychologie des sentiments. [18%) p. 3i0. Dans les livres de Guyau on doit
chercher tout autre chose que la rigueur scientifique.
J. M. GUYAU
217
d'Eugne
Vron, que nous avons dj analyse
;
:}" en un plaisir
provenant de la sympathie que nous ressentons pour les tres ou
objets reprsents par l'auteur. Pour faire natre ce dernier plaisir,
l'art doit nous prsenter, avant tout, des tres sympathiques. Le
but dernier de l'art est toujours de provoquer la sympathie
;
l'anti-
pathie ne peut jamais tre que transitoire, incomplte, destine
ranimer l'intrt par le contraste, exciter les sentiments de piti
envers les personnages marquants par l'veil des sentiments de
crainte ou mme d'horreur. En somme, nous ne pouvons pas
prouver l'antipathie absolue et dfinitive pour aucun tre vivant.
Peu importe donc, au fond, qu'un tre soit beau, pourvu que
vous me le rendiez sympathique. L'amour apporte la beaut avec
lui (1).
Le gnie possde une grande aptitude
sympathiser avec les
divers tres sociaux. Selon nous, crit Guyau, le gnie artistique
et potique est une forme
extraordinairement
intense de la sym-
pathie et de la sociabilit, qui ne peut se satisfaire qu'en crant un
monde nouveau, et un monde d'tres vivants. Le gnie est une
puissance d'aimer qui, comme tout amour vritable, tend nergi-
quement la fcondit et la cration de la vie (2).
Nous avons dj vu que Guyau n'accepte pas les ides de Taine
sur l'apparition du gnie
;
celles d'Emile Hennequin ne le satisfont
pas davantage. Pour Guyau, le gnie est avant tout crateur
dterminer
l'influence du milieu sur le gnie ou l'inverse, c'est
essayer de rsoudre un problme insoluble.
Les artistes dcadents et ceux que Guyau appelle les dsqui-
librs, ont comme caractristique d'tre des insociables. La litt-
rature des dcadents, comme celle des
dsquilibrs, a pour carac-
tristique la prdominance des instincts qui tendent
dissoudre la
socit mme, et c'est au nom des lois de la vie individuelle ou
collective qu'on a le droit de la juger (3).
Telles sont les ides essentielles de L'art au point de vue socio-
logique. Mais derrire toutes ces ides
comme un
accompagne-
ment sourd
nous trouvons toujours le leitmotiv des
Problmes,
l'ide de la vie.
La vie est, avant tout, le but et la raison de l'art.
Exprimer
la
(1)
Loc. cit., p.
6G.
(2)
Ibid., p. 27.
(3)
Ibid.,
p.
377.
218 LES POTES
vie, nous taire sympathiser avec la vie, telles sont les phrases qui
reviennent tout instant dans ce livre, si plein de vie et de posie.
Le vritable objet de l'art, c'est l'expression de la vie
(1).
L'art, c'est de la vie concentre, qui subit dans cette concentra-
tion les diffrences du caractre des gnies
(2).
L'art doit nous
prsenter des tres vivants. La vie, tut-elle celle d'un tre inf-
rieur, nous intresse toujours par cela seul qu'elle est la vie
(3).
Ailleurs, Guyau crit : L'art vritable est, selon nous, celui* qui
nous donne le sentiment immdiat de la vie la plus intense et la
plus expansive tout ensemble, la plus individuelle et la plus
sociale
(4).
Alfred Fouille a bien mis en lumire ce trait de la philosophie
de Guyau. L'ide dominante, a-t-il crit, que Guyau se proposait
de dvelopper, c'est celle de la vie comme principe de l'art, de la
morale, de la religion. Selon lui, et c'est la conception gnra-
trice de tout son systme
tout repose sur elle, comme sur le granit primitif les couches
superposes.
La grande caractristique de l'esprit et du gnie c'est le besoin
d'organisation, d'harmonie et d'ordre. L'esprit cre le monde en
organisant les sensations ;
il le cre encore en
y
mettant l'ordre
et l'harmonie, par la science. Mais le monde rsiste l'esprit
;
il brave la science par l'inconnu et la morale par le mal. Le gnie
cherchera ailleurs une matire docile o il pourra satisfaire plei-
nement son besoin d'ordre et d'harmonie. Il crera l'uvre d'art
;
mais comment et avec quelle matire ?
(1)
Ibid.,
p. 14.
(2)
lbid., p. 30.
G. SAILLES
223
Le monde est connu par les modifications qu'il provoque en
nous
ce sont les sensations. Ces sensations, quand la cause
extrieure a disparu, peuvent renatre dans l'esprit de l'homme
et constituer ce que nous appelons les images. A toute sensation
rpond une image. Donc nous avons dans notre esprit un monde
idal entier qui dilre peu du monde rel et qui est constitu par
des matriaux spirituels et dociles, par les images. L'image est
une sensation spiritualise
(1).
Mais l'image n'est pas chose inerte et morte
;
elle tend agir,
se raliser, retourner au monde dont elle sort. L'image est un
lment spirituel, ml la vie intrieure, obissant toutes ses
lois
;
l'image tend s'exprimer par le mouvement. Dans ce rapport
de l'image l'esprit et au mouvement est contenu le germe de
l'art
(2).
D'une part, l'image dans l'esprit partage la vie de l'esprit, s'orga-
nise, aspire vers l'unit et l'harmonie, d'autre part, elle tend se
transformer en mouvement, se raliser. Ces deux moments cor-
respondent la conception et l'excution de l'uvre d'art. Exa-
minons le premier moment
la vie de l'image. Les images
cette matire spiritualise et docile
vivent dans notre esprit.
Imaginer, c'est vivre
;
des degrs divers, tout homme est
artiste
(3).
L'imagination se mle toute notre vie
;
elle modifie
mme nos perceptions. L'aspect des choses change selon les
images que nos habitudes leur associent
(4).
Cette vie des images, nous pouvons la suivre dans le souvenir et
dans l'esprance
car, la ralit se trouvant loigne, le champ
imaginatif demeure plus vaste. Nous ne reproduisons pas ce qui
a t. L'esprit est si naturellement pote qu'il l'est sans le soup-
onner. Nous croyons revivre notre vie passe
; c'est une illusion.
Mille dtails sont oublis
;
ce qui reste, c'est une impression domi-
nante, un sentiment gnral de tristesse ou de joie qui s'impose
la conscience (o). Dans l'esprance, le phnomne est encore plus
grossi. L'avenir n'est personne, nous nous en emparons (G).
Nous avons vu que dans la sensation dj le gnie se manifeste.
(1)
lbid., p. 81.
(2)
lbid., p. 94.
(3)
lbid., p. 98.
(4)
lbid., p. 101.
(5)
lbid.,
p. 106.
(6)
lbid., p. 107.
224
LES POTES
C'est le gnie encore qui cre le monde et l'ordonne par la science.
Le gnie apparat dans la vie des images. Ainsi, crit M. Sailles,
l'imagination cratrice est encore le gnie qui dirige la pense
scientifique et l'entrane vers la vrit en s'eforant vers la vie.
Mais c'est ce gnie, disposant son gr d'une matire qui ne se
distingue pas de lui, ne travaillant plus reproduire ce qui est,
mais se produire lui mme dans une ralit qui exprime ses lois
fidlement. Avec cette libert du gnie, l'art commence : art tout
individuel encore enferm dans l'esprit dont il ne peut sortir sans
renoncer lui-mme, mais o dj s'entrevoient les procds et les
conditions de l'art vritable, d'o dj se dgage cette vrit :
l'idal n'est que le mouvement naturel de la pense vers la vie
toute harmonieuse
(1).
C'est dans celte vie des images que nous
devons chercher la conception de l'uvre d'art. L'uvre est conue
sous l'influence d'une motion premire comme dans le germe
dj frmit l'tre vivant. C'est un sentiment vague, qui, peu
peu, devient un centre autour duquel s'organisent les images. Il
y
a l un travail inconscient et pour ainsi dire mystrieux. L'uvre
d'art se fait en
y
pensant toujours, alors mme qu'on n'y pense
pas
(2).
C'est l, par excellence, la puissance du gnie.
Le gnie, c'est la vie elle-mme
;
c'est l'esprit ne s'attachant
aucune ide sans qu'elle devienne aussitt le principe d'un mouve-
ment vital qui lui donne toute sa valeur, en groupant autour d'elle
tout ce qui la complte ou l'exprime
;
c'est l'esprit dgageant de la
diversit des ides confuses, par cela seul qu'elles vivent en lui,
avec leurs rapports l'unit qui les ordonne
(3).
Mais, avons-nous dit, l'image qui vit dans l'esprit tend d'autre
part se raliser, se transformer en mouvement. L se trouve le
second moment de la cration artistique ;
aprs la conception,
l'excution.
En gnral, l'image tend se raliser
;
dj, au plus bas degr,
l'image des aliments fait affluer la salive dans la bouche
;
une image
triste peut provoquer des larmes. Les exemples analogues ces
cas sont nombreux. De mme, il existe une imagination cratrice
du mouvement; il
y
a mme une mmoire des mouvements qui,
chez l'animal, devient l'instinct. Il est dmontr que, ds que
(1)
Ibid., p.
129-130.
(2)
Ibid., p. 170.
(3)
Ibid., p.
174-175.
G. SAILLES
225
limage apparat, le mouvement correspondant tend se raliser.
D'une faon gnrale, imaginer un mouvement, c'est l'baucher
;
l'imaginer avec persistance et intensit, c'est l'accomplir (1).
Dans l'art, l'excution correspond cette ralisation de l'image
mais au lieu de raliser l'image en actes, l'artiste, par une ruse,
ralise l'image tout en la conservant telle quelle, c'est- dire en lui
laissant son caractre propre d'image, caractre tout spirituel.
L'art suppose une sorte d'industrie, de ruse, par laquelle on
utilise le rapport de l'image au mouvement. L'image tend devenir
le mouvement qui fait d'elle une ralit :
liminons ce qui ne
dpend pas de nous ;
faisons rpondre l'image un mouvement
qui, crant une apparence, nous donne l'image elle-mme. Alors
seulement nous pourrons voir l'esprit et, en saisissant la vie et ses
lois dans une ralit sensible, contempler la beaut
(2).
C'est l le nud de la conception de M. Sailles. Si les images
se transformaient en mouvements rels, l'artiste manquerait son
but. Les images doivent, tout en se ralisant en partie, rester
images. L'art est un jeu,
une coquetterie, un miroir que se pr-
sente la vie, et o, en se regardant, elle contemple la beaut. Il ne
cherche pas l'objet au-del de l'image
;
il ne veut que l'image, que
son harmonie
(3).
M. Sailles revient sur cette ide : L'image est lie au mouve-
ment : quand, cre par le dsir, elle reprsente une suite d'actes
qui mnent la satisfaire, ces actes sont accomplis
;
quand elle est
voulue pour elle-mme, quand elle est l'objet du dsir, elle se pro-
longe en mouvements propres crer une apparence qui donne la
ralit et la possession de l'image
(4).
Ainsi, avons-nous dit, la ralit rsiste l'esprit
;
l'esprit alors
cre l'uvre d'art avec des lments dociles
;
ces lments sont les
images ralises en tant qu'images
(.'>).
(1)
lbid., p. 134.
(2)
lbid., p.
148.
(3)
lbid., p.
188.
(4)
lbid., p.
189-190.
(5)
Schopenhauer avait exprim la mme ide. Consulter : A. FauconDet
L'esthtique de Schopenhauer, 1913, p. 142, 143 et 388. Voici un passage de
l'auteur allemand que Fauconnet traduit : L'image nous facilite mieux que le
rel, l'aperception de l'ide dont elle est, par suite, une approximation plus pro-
chaine pour la raison gnrale suivante : l'uvre d'art est un objet qui a dj
travers une pense, un sujet
;
par consquent elle est l'esprit ce que les
aliments carns sont notre corps, c'est--dire une nourriture vgtale dj pr-
pare, assimile par un autre organisme.
15
226 LES POTES
'
L'art et le gnie sont, comme nous l'avons dit, la vie mme
86.
Barzelotti G. 174. 189. 191.
Bastier Paul 21. 26.
Batteux (L'abb) 40
45. 130. 147,
234.
Baudelaire Ch. 2. 3. 88. 113. 130. 131.
Baumgarten 14t.
Beethoveu 206.
Bel 30.31.
Benoit F. 83. 87. 97.
101/"
Bergson H. 190. 233.
Beul E. 130.
Bignan A. 131. 164.
Blanc Ch. 130.
Bodin Jean 26.
Boileau 3. 4. 5. 6. 26. 33.
Boirac E. 211. 219. 220.
Bonnet Jacques 28. 29.
Bossuet 21. 187.
Boudron (L'abb) 121.
Bouhours 26.
Bouilhet Louis 170. 172. 186.
Bouillier F. 120.
Boulland Auguste 131.
Bourdaloue 187.
Braunschvig M. 21. 26. 27. 28. 33. 186.
Brunet 62.
Brunetire F. 12. 81. 164. 108, 188. 192.
229-230.
Burke 1*8.
Caffaro (Le Pre) 21.
Canova 89.
Carrache 20.
Catherine II 62.
Catherinot Nicolas
41.'
Caylus (Le comte de ) 28.
Csar 23.
Chaignet A. Ed. 141
144.
hassang A. 130.
Chastellux (Chevalier de) 68. 7475.
Chaulieu 185.
Chaussard P. 76.
Cicron 27.
Clair (Le P. Ch. ) 132.
Clment Flix 132.
Collignou Albert 215.
Combarieu J. 230
231.
Comte Aug. 164
168.
Condillac (L'abb de
) 41 . 47. 48
53.
()9. 128.
Condorcet 80.
Corneille 26. 187. 192. 226.
Corrge 89. 159.
Couder Aug. 131.
Courbet 154. 156. 158. 196.
Cousin Victor 38. 45. 83. 95. 100. 102
195.
Durkeim E. 159. 160.
Dussieux Louis 164.
Emeric-David 83
Eschyle 206.
Esope 59.
Estve Pierre 69.
83.
Gaborit (L'abb ) 121. 132.
Garnier A. 102. 107.
Gautier Th. 132.
Gautier 65.
Genettes (M
ffit
Roger de -) 148. 173. 186.
Geoffroy Saint-Hilaire Etienne 172. 229.
Gioja Melchior 89.
Girodet 89.
Goncourt (Ed. et J. de -) 156.
Grant Allen 202. 204. 212. 213.
Grimm 28.
Guigniaut M. 95.
Guillaume (D
r
J. M. A.) 120.
Guthlin (L'abb ) 132.
Guyau J. M. 82. 187. 202. 311
- 330.
221. 227. 235.
Haeckel 229. 230.
Hegel 115.
Hennequin E. 186. 187. 202. 305-310.
217. 220. 235.
Hill H. 87.
Hippocrate 26.
Hoeffding H. 65. 67. 68.
Hogarth 68.
Home 203.
Horace 27. 28. 43. 59. 184.
Houssaye Henri 132. 164.
Hugo Victor 3. 4. 5. 6. 164. 172. 187.
203. 207.
Hutchinson 70.
Ingres 157. 158. 187. 235.
Faguet E. 174. 187. 189.
Fauconnet A. 203. 225.
Flix (Le R. P.) 132.
Fnelon 21. 26. 27. 41.
Feydeau E. 172.
Flaubert G. 148. 156. 170
174. 186.
Fontaine Andr 29. 41. 69.
Fontenelle 11. 12. 21. 26. 70. 80.
Fouille Al. 211. 218.
France An. 170. 174. 230.
Frron 60.
Fromentin Eug. 199.
James W. 63.
.lanet Paul 109. 113.
Joufiroy Th. 45. 107. 108. 115
131.
122. 126. 129. 132. 219. 220.
Jules II 23.
Kant Em. 21. 113. 118. 138. 202. 203.
211. 219. 220.
Kratry 59. 87. 93
-
93. 128. 235.
Krantz Em. 12. 20. 33. 38.
DES NOMS CITS
239
La Bruyre 26.
Ladevi 93.
La Footaine 1N.'>.
La Harpe 90. 180.
Lalo Ch. 232.
Lamennais 9.'i. 110114. 128. 131.
132. 164.
La .Motte 21. 80.
Lanson G. 12. 109.
Laprade (Victor de) 131. 164.
Launay (Cordier de ) 83
-
84.
Lauraguais (Comte de ) 69.
Le Brun 28. 29. 41.
Lematre Jules 220.
Lenoir Al. 87.
Lon X 23.
Leroyer de Chantepie (M"
e
) 171.
Le Sage 59.
Lessing 27. 29. 34.
Lvque Charles 141. 144
148. 149.
195. 23:;.
Littr 175.
Locke i9.
Lombroso 221.
Louis
XIV 4. 11. 23.
L. B. B. 80.
Lucrce 20.
Malebranche 26. 38. 104.
Marcenay de Chuy
70.
Margerie (A. de) 17L
Marmontel
41. 02. 7S
74. 168. 234.
Massias (Baron ) 127. 128.
Mazure M. P. A. 128. 129.
Mnard B. 133. 174. 187. 191.
Mercier 87.
Michel-Ange
136. 139. 171. 206.
Mirabeau 76. 156. 212.
Mockel 174. 187.
Molire 33. 118, 171. 187.
Mollire Ant. 129. 174. 186. 207.
Monod 174. 188.
Montesquieu 17. 26. 41. 47. 53
54.
70. 80. 90.
Morel Aug. 17. 18.
Moreau de Tours 221.
Napolon 84.
Newton 36.
Nicole 21.
Paillot de Montabert 130.
l'aima le Vieux
212.
Pascal 21. 124. 185. 226.
Paulhan F. 232.
Pladan
174. 191.
Plissier G. 174. 187. 188.
Perrault 11. 12. 27. 80.
Petit de Julleville
62.
Philippe 23.
Pictet Ad. 132. 135
139.
Piles (Fortia de
) 86.
Piles (Boger de) 27. 28. 29. 41.
Pillon 218.
Platon 37. 57. 75. 135. 142.
Plutarque
27.
Poinsinet de Sivry 70
7S. 113.
Poussin
20.
Prvost (L'abb)
60.
Proudhon
63. 68. 151
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comdie. (Rponse Boursault).
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Rfutation des sentiments relchs d'un
nouveau thologien touchant la comdie. (Rponse Bour-
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Trait sur la peinture pour en apprendre
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L'ide du peintre parfait, pour servir de rgle aux
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La Motte.
Discours sur la posie en gnral et sur l'ode en
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depuis
son origine jusqu' prsent. Paris. (En collaboration avec
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Trait du Reau, o l'on montre en quoi
consiste ce que l'on nomme ainsi, par des exemples, etc. Ams-
terdam.
M
me
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La Motte.
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Histoire gnrale de la danse sacre et pro-
fane... et le parallle de la peinture et de la posie. Paris.
1726. Bel (conseiller au parlement de Bordeaux).
Dissertation o
l'on examine le systme de M. l'abb Dubos louchant la prf-
rence que l'on doit donner au got sur la discussion, pour
1>K l'bsthtique
VII
juger
des ouvrages d'esprit. Cette dissertation se trouve dans
le recueil intitul : Continuation des
mmoires de littrature
et d"histoire de M. de Sallengre, tome 111,
1"
partie, p.
3-42.
Paris, 1827.
Charles Coypel.
Discours sur la peinture, prononcs dans
les'confrences de l'Acadmie.
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1741. Le Pre Andr.
Essai sur le beau. 2 vol. (Dans les uvres
philosophiques de l'auteur, avec une Introduction de Victor
Cousin. 1843).
1745. Dezallier
Dargenyille.
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Abrg de la vie des plus fameux
peintres, 1745-1752. 3 vol.
1746. L'abb Batteux.
Les beaux-arts rduits un seul principe.
Paris.
L'abb de Condillac.
Essai sur l'origine des connaissances
humaines (et le sous-titre : Ouvrage o l'on rduit
un seul
principe tout ce qui concerne
l'entendement humain). Amster-
dam.
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Rflexions
sur quelques causes de
l'tat prsent de la Peinture en France. La Haye.
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du beau. (C'est l'article : Beau de
l'Encyclopdie).
Lettres
sur les Sourds et Muets l'usage de ceux qui
.
entendent et qui parlent. (Dans cet ouvrage Dide-
rot critique
l'uvre de l'abb Batteux :
Les Beaux-
Arts rduits un seul principe).
On peut consulter les diffrents
Salons de
Diderot et La politique de Diderot, feuillets in-
dits extraits d'un manuscrit de la
bibliothque
particulire des czars. Publi par Maurice Tour-
neux. 1883. Paris. (Extrait de la
Nouvelle Revue,
1"
et 15 sept. 1883).
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Rflexions stir l'usage et sur l'abus de la Philo-
sophie dans les matires de got. Dans l'article : Got de
l'Encyclopdie. Tome VII.
Montesquieu.
Essai sur le got. (Ces rflexions ont t pu-
blies pour la premire fois dans le VII* vol.de l'Encyclopdie,
o elles formaient une partie de l'article : Got. Le fils de
Montesquieu, dans les uvres posthumes, de 1783, en publia
une dition augmente. Les Archives littraires, tome II,
p. 301 (1804), contiennent trois chapitres nouveaux, donns
par Walckenaer. Il est fort probable que l'Essai sur le got
dans les choses de la nature et de l'art de Montesquieu a t
crit en 1748.
1758. Jacques Lacombe.
Le spectacle des Reaux-arts ou Considra-
tions touchant leur nature, leur objet, leurs effets et leurs
rgles principales, avec des observations sur la manire de les
envisager, sur les dispositions ncessaires pour les cultiver et
sur les moyens propres pour les tudier et les perfectionner.
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L'art du peintre, la peinture et les peintres
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H. Fauconnet.
L'esthtique de Schopenhauer. Alcan, d.
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Champ o se dveloppent les phnomnes esth-
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E. Gaudart.
La musique esprantiste.
V.
Giraud.
Matres d'autrefois et d'aujourd'hui. Essais d'his-
toire morale et littraire.
P. Jury.
De la prire la beaut.
Tristan
Leclre.
Les derniers tats des lettres et des arts. La
peinture.
A.
Louvet.
L'art d'architecture et la profession d'architecte.
Tome
II : L'exercice de la profession.
Roger
Marx.
L'art social. Prface d'A. France.
G. Mra.
L'esthtique de Chateaubriand. Gense et dveloppe-
ment. Etude
psychologique.
(Extrait de la Jeune fille contem-
poraine).
G. Mourey.
Propos sur les beauts du temps prsent.
J. Muller.
Les derniers tats des lettres et des arts. Le roman.
J. Muller et G. Picard.
Les tendances prsentes de la litt-
rature franaise.
Fr.
Pauliian.
L'esthtique du paysage. Alcan, d. Paris.
G. de Rgy.
L'volution
ornementale depuis l'origine jusqu'au
XIV sicle.
Ernest P. Romada.
Contribution une philosophie de la
peinture du X\T au XIX' sicle.
L. Rougier.
La reprise de la
querelle des Anciens et des Mo-
dernes.
E. Se.
Petits dialogues sur le thtre et l'art dramatique.
DE L ESTHETIQUE Ll
J. Serre.
Chez
les Jeunes. Les sources et les tendances le la
posie contemporaine.
A. Soubies.
De la modernisation des oeuvres anciennes.
l'aul Souriau.
L'esthtique de la lumire.
R. Tripier.
Considrations pratiques sur l'art, les artistes,
les
muses. Peinture et sculpture.
1914. P. Bont.
Mditations sur la beaut du monde.
M. Coulombeau.
Six causeries sur l'art. L'idal dans le
<
Prince Czernicheff.
Le culte du beau. Thorie mystique des
pierres.
J. E. Fidao-Justiniani.
L'esprit classique et la prciosit au
XVII
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sicle.
J. B. Jouberton.
La musique est la langue naturelle de l'me.
Utilit de la musique notre poque.
L. La Bose.
L'art et l'poque.
N. Le Poutounel.
L'ducation posthume de M. de la Verdu-
rette.
Essai d'une psychologie des beaux arts l'usage des gens
du monde.
Henri Loison.
Concision, posie et sociologie.
A. Maquaire.
La musique au foyer. Art
d'agrment et source
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P. Marcel.
Les peintres et la vie politique en France au
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C. Mauclair.
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Les hommes, les ides, les irueres.
L. BosEiNTiiAL.
Du romantisme au ralisme. Essai sur rvo-
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F. Vandrem.
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Index alphabtique de la Bibliographie
(Les dtes qui accompagnent les noms propres dam cet index correspondait
celles de la Bibliographie).
Ahbelous Tli. 1907.
Adam (Ch. E. ) 1885.
'
Adam Paul 1907.
Alanx J. E. 1855. 1873. 1885.
Alberg (Cl), d') 1811.
Albert Ch. 1901. 1904. 1909.
Albrespy Andr 1867. 1872.
Alembert (D'-j 1750. 1757. 1758.
Ancillon F. 1809.
Adr Paul 1906. 1912.
Andr (Le Pre) 1711.
Anonymes 1411. xvi' sicle. 1681. 1818
(bis). 1872. 1900. 1902 (bis). 1903. 1910.
1912.
Antbeaume (Dr. A.) 1908.
Antokolski N. M. 1897.
Aristote 1674. 1850. 1887. 1888. 1893.
1896. 1897. 1898. 1900.
Armand A. 1882.
Arnaud A. 1768.
Arnoult Lon 1895. 1897 (bis).
Arrat Lucien 1884. 1888. 1889. 1891.
1892. 1895. 1899. 1903. 1906.
Aubert Esprit 1613.
Aubignac (L'abb d' ) 1657. 1663.
Auzeude A. M. 1912.
Azbel 1899 (bis). 1901.
Bach J. S. 1907.
Baelden (L'abb P. F.) 1857.
Bas Ed. 1898 (bis). 1903. 1903.
B"ahnsen 1878.
Baldeusperger F. 1913.
Bailanche P. S
v
1801.
Barat Em. 1904.
Barbey d'Aurevilly J. 1906.
Barine A. 1908.
Barlet 1895.
Barre*1911.
Bartet (M J.-) 1903.
Barthez P. .1. 1807.
Barzelptti G. 1865.
Basch V. 1896. 1902.
Bastier Paul 1903.
Battaille Eug. 1866.
Batteux (L'abb) 1746. 1751.
Baudelaire 1868. 1914.
Baudin P. 1912.
Bayard E. 1906. 1908. 1911.
Bazaillas A. 1905. 1908.
Bazalgetti L. 1898.
Bazin K. 1906.
Beaubourg M. 1901.
Bcaujou 1900.
Beaunier A. 1902. 1906.
Beauquier Cli. 1865. 1884.
Beaurin-Uressier L. 1897.
Bel 1726.
Blanger P. A. 1900.
Bellaigue C. 1909.
Bellanger C. 1913.
Bellot 1908.
Buard Ch. 1852. 1876. 1877. 1880.
(bis). 1887. 1889.
Bndite L. 1912.
Benlw Louis 1870.
Benoit F. A. 1806. 1897.
Braud II. 1906.
Berger Pierre 1907.
Bergmaus C. 1902.
Bergson H. 1900.
Bernard E. 1899.
Bernard L. 1905.
Bertaut J. 1908.
Berteaux E. 1911.
Bertrand E. 1893.
Bertrand F. G. 1829.
Bethune de Villers .1. 1883.
Heul E. 1867.
Bierm M. 1911.
1883
LIV INDEX ALPHABETIQUE
Bignan A. 1838.
Bigot C. 1879.
Blake William 1907.
Blanc Charles 1867. 1875. 1882. 1888.
BlmoDt E. 1890. 1907.
Boileau 1674. 1694.
Boillin J. L. 1910.
Boirac 1884.
Bois J. 1897.
Boissire (Claude de ) 1554.
Bonasse H. 1906.
Boncour J. P. 1012.
Bonnet Ch. 1760.
Bonnet J. 1910.
Bonnet J. 1715. 1723.
Bonnet P. 1715.
Bonuier (D
r
P.) 1909.
Bordeaux H. 1897. 1900.
Bordes de Parfondry J. 1836.
Bordier 1902.
Boschot A. 1911.
Bossuet 1694..
Bouchaud (P. de -) 1903. 1906. .
Boucher M. 1912.
Bouchor M. 1888.
Boudron (L'abb P.) 1878.
Bouhours (Le Pre) 1671.
Bougot Aug. 1877.
Bouilhet Louis 1870.
Bouillier F. 1865.
Boulenger (L'abb F.) 1900.
Boulland Aug. 1852.
Bounafl Ed. 1902.
Bourdeau J. 1883.
Bourdelot 1715.
Bourget Paul 1883. 1885. 1888. 1906.
1912.
"
Bourgoin J. 1899.
Bournon F. 1910.
Boursault 1(194.
Boutarel A. 1886.
Bout P. 1914.
Boutmy Emile 1869.
Bouyer R. 1909.
Boy 1779.
Boyer A. 1910.
Brabant (Le P. B.) 1905.
Braunschvig M. 1719. 1904. 1907.
Bray L. 1902.
Bray S. 1901.
Brmont L. 1894.
Breton Jules 1890.
Breuil J. 1905.
Bricon E. 1900. 1909.
Brieger-Wasservogel L. 1910.
Briseux C. E. 1752.
Brisson A. 1907.
Brocard A. 1899.
Broussolle J. C. 1898. 1902. 1905.
Brunetire F. 1884. 1890. 1898. 1903.
1907.
Brunier J. 1906.
Buchner 1862.
Buis Ch. 1893. 1910.
Burdeau 1878.
Burnouf Emile 1850.
Butcher 1897.
Cailhava de l'Estendoux 1772.
v
Calvin 1902.
Camp (Maxime du ) 1855.
Campaux Ant. 1865.
Canudo R. 1908.
Capart J. 1902.
Cardon G. 1908.
Carez F. 1901. 1905.
Caro 1884.
Cartaud de la Villate 1736.
Carteron (Ch. et Eug.) 1891.
Cartier Et. 1879. 1881.
Casella G. 1906.
Cassagne Al. 1906.
Catherinot Nie. 1687.
Cattier E. 1897.
Caylus (Comte de ) 1910.
Cesbron A. 1908.
Chabaneix (D
r
)
1897.
Chabanon (M. P. G. de -) 1764. 1779. 1785.
Chabuf H. 1901.
Chaignet A. Ed. 1859. 1888.
Chambray (Friart de-)
J50.
1662.
Chambrun (Le comte de) 1890.
Champfleury 1857.
Chantavoine J. 1912.
Chapelain 1638.
Chapou (Mgr 11. L.-) 1908.
Charbonuel.l. R. 1903. 1909.
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Gbarma Ant K'>
s
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Chassang Alexis 1867.
Chastellus
(Chevalier de) 176a. 1777.
Chateaubriand 1913.
Chtelain N. 1855.
Cbauliaux Ph. 1880.
Chaussard (P. J. B. Publicola) 1798.
Chavanne (E. de) 1903.
Chenavard 1831.
Cherbulliez V. 1892. 1896.
Cherfils C. 1907. 1909.
Chesneau Ernest 1862. 1804. 1880.
Choulot (Comte de
)
18o.">.
Clair (Le Pre Ch.)
1882.
Claris Ed. 1902.
Claudel Paul 1907.
Clment Charles 1865.
Clment Flix 1878.
Clre J. F. C. 1905.
Clerget F. 1903 (bis).
Cloquet L. 1894. 1895.
Cochin Charles -Nicolas 1763.
Cochin H. 1903.
Cnil 1887.
Colomb Casimir 1880.
Colletet 1658.
Collignon Albert 1867.
Combarieu J. L. J.
1893. 1907. 1909.
Condillac (L'abb de) 1746.
Condorcet (La marquise de)
1902.
Conrard 1638. .
-Conti (Prince de) 1666.
Coosemans E. 1912.
Cordier A. 1877.
Corneille 1650. 1660. 1888.
Coster (G. H. de-) 1880.
Couder Auguste 1866. 1867.
Coulombeau M. 1914.
Courdaveaux Victor 1860. 1875.
Cousin Jean 1560.
Cousin Victor 1741. 1818.
Cousot Fr. 1897.
Couyba Ch. M. 1902. 1908 (bis).
Coypel Charles 1726. 1749.
Coypel Antoine 1721.
Cozanet Albert 1897.
Croiset 1897
Crousaz (J. P. de) 1718
Croy (Henri de ] 1493.
Curzon (11. de) 1908.
Czemichell (l'rince) 1914.
Dacier E. 1899.
Dacier (M""]
1715.
Dadolle P. 1886.
Daelen E. 1905.
Dagesci 1805.
Dalcroze Jacques 1900.
Daly Csar 1885.
Damiron 1843.
Dauriac Lionel 1891. 1904. 1905. 1908.
Dauv 1904.
Daxhelet A. 1904.
Debuchy P. 1904.
Deimier (P. de) 1610.
Delaborde II. 1859.
Delacroix E. 1854. 1858.
Delacroix II. 1902.
De la Grange P. 1694.
Delamalle 1816.
De la Porte P. V. 1898.
Delauduu d'Aigaliers 1597.
Delmer Louis 1892.
Delorme Philibert 1561.
Delville Jean 1897. 1900.
Denis M. 1912.
Denise L. 1906. 1909.
Denoinville G. 1901. 1909. 1913.
Dcrome Lop. 1861.
Descartes 1882. 1883.
Descbamps (Eust. dit Morel) 1392.
Deschauel Emile 1864.
Descuret (J. B. Flix )
1847.
Desgranges 1897.
Desjardius Paul 1899.
Desprez de Boissy Ch. 1759. 1771.
Dezallier
Dargenville 1745.
Diderot 1751. 1765. 1773. 1902. 1909.
Dimier L. 1900.
Divoire F. 1912.
Dody J. 1904. 1905.
Dony E. 1905.
Dorchain A. 1905.
LVI INDEX ALPHABTIQUE
Dornis 1912.
Doucet .1 . 1909.
Doumergue E. 1902.
Doumic R. 1903. 1908. 1909.
Doutrepont G. 1902.
Dromard (Dr. G.) 1908 (bis).
Drovin 1898.
Droz F. X. J. 1815.
Dubedout (L'abb E.) 1900.
Du Bellay J. 1549.
Dubos (L'abb J. B.) 1719. 1726. 1908.
Dubosc 1900.
Dubosq 1900.
Dubufe G. 1908.
Ducros E. 1911.
Dufour G. 1875.
Dugas L. 1903.
Duhamel G. 1910.
Du Jardin 1892.
Dumas Al. 1895.
Dumesnil G. 1903.
Dumon K. 1894.
Dumont Alph. 1876.
Dumont L. 1862 (bis). 1863. 1875.
Dumont-Wilden L.
1901."
Dupr Dr. 1911.
Dupuy E. 1902.
Dupuy du Grez 1699.
Durand H. 1912.
Durand (de Gros) J. P. 1900.
Durkeim E. 1898.
Dussauze H. 1912.
Dussieux Louis 1838.
Dutry Albert 1891.
Ecorcheville .). 1906.
Egger 1850.
Egger V. 1901.
Eliade P. 1904 (bis).
Emeric-David 1790. 1805. 1812. 1842.
Erckmann-Cliatrian 1885.
Eruault E. 1904.
Ernest-Charles 1902.
Ery L. 1901.
Espinas 1880.
Estve Pierre 1753. 1756.
Etienne (L'abb L.) 1905.
Eymieu A. 1911.
Fabert A. 1910.
Fabisch 1860.
Fabri Pierre 1521.
Faguet E. 1865. 1897 (bis). 1902. 1903.
Falconnet E. M. 1761.
Fath R. 1901.
Fauconnet H. 1913.
Faure E. 1907.
Favre 1900.
Flibien Andr 1666. 1667. 1676. 1707.
Flix 1901.
Flix R. P. 1867. 1872.
Feller Jules 1897.
Fuelon 1713. 1716.
Fnon F
;
1887.
Fr Ch. 1896.
Ferrand Dr. 1895.
Fessy A. 1900.
Feugre G. 1897.
Fidao-Justiniani J. E. 1914.
Fierens-Gevaert Hip. 1896. 1897. 1903
(bis). 1905.
Figari P. 1913.
Flach J. 1910.
Flandreysy (J. de) 1904.
Flaubert G. 1853. 1870. 1914.
Fiers (R. de ) 1900.
Fleury Al. 1894.
Fleury (Dr. M. de ) 1903.
Fonsegrive G. L. 1884. 1911.
Fontainas A. 1904.
Fontaine Andr 1903. 1909. 1910.
Fontaine Charles 1555.
Fontaine L. G. 1878.
Fontanier 1810.
Fonteuelle 1685. 1688.
Fouille A. 1881. 1883. 1884. 1889.
Fo(u)quelin Antoine 1555.
Fouquires (A. de) 1910.
Fornel de la Laurencie (De
)
1910.
Fra Angelico 1902.
France A. 1887. 1913.
Franois Ad. 1895.
Franqueville 1889.
Frdault (Dr. I'.) 1903.
Fresnoy (Charles Alph. du
)
1668.
Fromentin E. 187(5.
Frommel G. 1907.
Fuiuel Ch. 1898.
Fulconis V. 1888.
DE LA HlBLKMiKAI'lllK l.\ II
(iaborit (L'abb Prosper
-)
1871. 1899.
1900.
Gaillard de Champris H. 1908.
Galabert Ed. 1S98.
Galin P. 1910.
Gallet R. 1900.
Garnier Ad. 1818. 1840. 1832.
Garder P. L. 1904.
Gasiou P. 1911.
Gaubert E. 1906.
Gauckler Ph. 1872.
Gaudart E. 1913.
Gauguin 1912.
Gaultier P. 1904. 1906 (bis).
Gautier Th. 1847. 1911.
Geoffroy G. 1898. 1900.
Geoffroy .1. L. 1897.
Grard-Varet L. 1898.
Germaiu Alph. 1893. 1894. 1895. 1901.
1902. 1904.
Gevaert F. A. 1900.
Gheon H. 1911.
Ghil Reu 1891. 1909.
Gide A. 1905. 1911.
Gielkens Em. 1898. 1900.
Gilbert E. 1903.
Gille Ph. 1894.
Ginisty P. 1910.
Giraud A. 1885.
Girand V. 1851. 1902. 1903 (bis). 1911.
1913.
Girodet 1829.
Gleizes A. 1912.
Godfernaux 1894.
Godin G. 1901.
Gossez A. M. 1911.
Goujon H. 1907.
Gounod C. 1898.
Gourmont (Jean de ) 1910. 1912.
Gourmont (R. de ) 1898. 1900. 1902.
1904. 1905. 1906. 1909. 1911. 1912.
GrammontM. 1904.
Grasserie (R. de la ) 1893.
Grasset J. 1902.
Greef (G. de-) 1895.
Greux G. 1903.
Griveau M. 1892. 1895 (bis). 1896 (bis).
1897. 1898. 1901.
Groos 1902.
Gros J. M. 1904.
Gros Johanns 1904.
Grucker Em. 1883. 1892.
Gsell P. 1911.
Guroult G. 1881.
(iuiard A. 1910.
Guiguiaut M. 1806.
Guigou Vict. 1866.
Guillaume E. 1886.
Guillaume (Dr. J. M. A.) 1848.
Guillot A. 1837.
Guizot F. P. G. 1816. 1851.
Guthlin (L'abb ) 1865.
Guyau J. M. 1881. 1883. 1884. 1889.
Guyot E. 1894.
Gwelle (L'abb H.-) 1905.
Ilalvy E. 1897.
Halftants (L'abb P.) 1911.
Hallays Andr 1896.
Hallez Dr. 1901.
Hamel H. 1901. 1905.
Hamel M. 1900.
Hartmann 1877.
Havard H. 1881. 1899. 1904.
Hbert H. 1905.
Hecq G. 1896.
Hegel 1852.
Hellouin Fr. 1906.
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Hugo V. 1826. 1893. 1901. 1910.
Humblet L. 1912.
Hur J. 1910.
Huret Jules 1891. (Voir errata).
LVIII INDEX ALPHABTIQUE
Jngegnieros J. 1907.
Ingres 1870.
Jaccoud 1901.
Jall Marie 1896. 1904.
Jal A..1824.
Jamet L. 1897.
Jamin Jules 1857.
Janet Paul 1818. 1841. 1897.
Janin J. 1831.
Janmot L. 1887.
Janssen 1902.
Jaouen J. 1900.
Jappy 1884.
Jean-Paul 1862.
Jeauron P. A. 1849.
Joet de Lyris 1905.
Johannot Alfred 1831.
Joly 1822.
Joly E. 1901.
Jouberton J. B.
1914."
Jouffroy Th. 1816. 1843.
Jouin H. 1888.
Jourdain 1908.
Jouve (L'abb -) 1856.
Joyau 1879.
Juglar L. 1901. 1902.
*
Junius Frauciscus 1637.
Jury P. 1913.
Kahn A. 1907.
Kahn G. 1901. 1902. 1905. 1912.
Kant 1896.
Kempenaers (L'abb Ch.) 1908.
Kratry 1818. 1822. 1823.
Krantz Em. 1882. 1883.
Laberthonnire 1903. 1904.
Laborde (Le C
,e
Lon de ) l'856.
Labrouste L. 1902.
La Bruyre 1688.
Lacaze-Duthiers (Grard de ) 1904.
1906. 1908 (bis).
Lacpde (C' de ) 1785.
Lacombe Jacques 1758.
Lacombe P. 1897. 1898.
Lacome P. 1911.
Lacouture Ch. 1900.
Lacuzon A. 1905.
Ladevi 1818.
Lafletay (L'abb ) 1843.
La Font de Saint-Yenne 1747. 1753.
Laforgue J. 1903.
Lagot Ed. 1863. 1873.
Lagrene 1910.
Lahor J. 1901. 1902.
Lalande A. 1899.
Lalo Ch. 1908 (bis). 1910.
Lamennais (F. de) 1841.
La Motte 1707. 1715.
Landry E. 1911.
Lange (D. de ) 1908.
Langel 1869.
Langlois E. 1902.
Lauson
G.
1851. 1908.
Lapauze H. 1905.
Laprade (Vict. de) 1861. 1866.
Larguier de Bangels J. 1900.
Larmandie (L. de ) 1908.
Laroppe A. 1905.
La Bose L. 1914.
Larroque 1827.
L/irroumet G. 1900.
Lasserre P. 1907.
Lasteyrie (F. de ) 1862.
Latour 1897.
Laugier (Pre
)
1753.
Launay (Cordier de) 1806.
Laupts (Dr. H.) 1895.
Laveleye (E. de) 1881.
Laviguac A. 1902. 1909.
Lazerges H. 1882.
Lebarbier 1801.
Lebesque Ph. 1905. 1906. 1911.
Le Blanc (L'abb-) 1747.
Le Blond M. 1896. 1901.
Le Blond de Latour 1669.
Le Bossu (Ben -) 1675.
Lebrun 1807.
Le Brun P. 1,694.
Le Brun R. 1911.
Le Cardouuel G. 1905.
Lecbalas A. 1905:
Lechalas Georges 1884. 1885. 1902.
Lechat (L'abb ) 1833.
DE LA MHLHH.RAIMIIE
LIX
Le Clerc Dupuy 1815.
Loclprcq E. 1880. 1882. 1883. 1S87. 1891.
Leclre T. 1913.
Le Danlec F. 1899. 1901. 1908.
Lee VernoD 1902. 1903. 1905.
Le Foyer L. 1896.
Legavre L. 1910.
Lger (Dr. E. V.-) 1863.
Le Helloco L. 1902.
Lehr H. 1898.
Lejay 189:;.
Lemalre J. 1884. 1888.
Lemercier d'Erm C. 1912.
Lemonnier C. 1901.
Le Natur 1884.
Lenel 1773.
Lenoir (Chevalier Al.-) 1815. 1821. 1823.
Leopir P. 1889.
Lens A. 1811.
Le Pailleur A. 1907.
Le Poutounel N. 1914.
Le Roy A. 1904.
Lesfauris J. 1858.
Lessing 1892. 1897.
Letaille A, 1911.
Letourneau Ch. 1894.
Levai 1694.
LvqueCh. 1857. 1861. 1863. 1864. 1866.
1873. 1882. 1893. 1896. 1897.
Levesque 1788.
Levrault L. 1900. 1901. 1902.
Libert J. 1906.
Livre P. 1911.
Linfortun 1505.
Lipps 1902.
Liszt F. 1886.
Locquin J. 1912.
Lodin de Lalaire 1834.
Loison H. 1914.
LoisefA. 1909.
Lombard A. 1908.
Louvct A. 1913.
L. KT B. 1813.
Lulli 1906.
Lamet L. 1904.
Lussy M. 1906.
Maeterlinck L. 1903.
Magnard Al. 1894.
Magne E. 1909.
Maignau M. 1912.
Maignien C. A. N. 1863.
Maignier M. 1862.
Malapert P. 1898.
Malpel Ch. 1911.
Maquaire A. 1914.
Maquin E. 1907.
Marcel P. 1914.
Marcenay de Ghny (A. de) 1756. 1770.
Marest (Azar du
) 1901.
Margerie (Am. de) 1865.
Marguery E. 1899.
Marinetti F. T. 1911.
Marmontel 1758. 1763. 1773. 1786.
Marmontel 1884.
Marsy (L'abb de) 1735.
Martha C. 1884.
Martin H. 1908.
Martin N. 1861.
Marty H. 1909.
Marx R. 1913.
Maryllis P. 1899.
Massias (Baron) 1824.
Mauclair Camille 1901. 1903. 1904. 1906.
1909 (bis). 1914.
Maulde de la Clavire R. 1901.
Maurel Victor 1893.
Maury L. 1912.
Mazure 1835.
Medardo 1902.
Meerens C. 1902.
Mgret Ad. 1892.
Mlinand 1895.
Mlotte P. 1911.
Muard L. 1867.
Mnard R. 1867. 1881.
Mends C. 1900. 1903.
Mentr F. 1905.
Mra (i. 1913.
Mercerean A. 1912.
Mercey (B. de ) 1855.
Mercier D. 1894.
Mercier (L. Sbast. ) 1773.
Mr C. 1905.
Mrit (L'abb J. B.-) 1871.
Misnardire (P. de) 1640.
Metziuger J. 1912.
LX INDEX ALPHABETIQUE
Michalis G. 1910.
Michel E. 1900.
Michelet Era. 1890.
Michiels Alfr. 1842.
Milsand Jos. 1860. 1864.
Minut (Gab. de) 1865.
MiomaDdre (F. de) 1903.
Mithouard A. 1900. 1904.
Mitton F. 1909.
Mockel A. 1865. 1894. 1897.
Molire 1663. 1669.
Molinat C. A. 1883.
Molinet Jehan xv
e
sicle.
Mollire Ant. 1849. 1863.
Monry (Dr. A.) 1909.
Monfort Eug. 1902.
Monier 1698.
Monnier J. 1905.
Montagne R. P. 1900.
Montargis F. J. G. 1890. 1892.
Montesquieu 1757.
Mony A. 1903.
Moras J. 1910. 1912.
Morel Aug. 1719.
Morel 1864.
Morice Ch. 1888. 1889.
Mot (Jean de ) 1902.
Motte Em. 1899.
Mouclier M. 1905.
Mourey Gab. 1899. 1913.
Mourre Ch. 1898.
Mouton E. 1885.
Mullendorf Ch. 1864.
Muller J. 1913 (bis).
Munier R. P. 1912.
Mntz Eug. 1893.
Nass L. 1908.
Nathan Dr. 1911.
Naville 1883. 1892.
Nerval (G. de
-
)
1908.
Nicole 1667.
Nietzsche 1907.
Nieuport C. F. 1808.
Nin J. J. 1909.
Nisard Aug. 1845.
Normandy G. Ch. 1904,
Noverre 1807.
Og (Dr. E.-) 1904.
Olivier-Hourcade 1912.
Ombiaux (M. des ) 1912.
Ortrand (L'abb) 1873.
Ossdat (L'abb C) 1909.
Overloop (E. van ) 1881.
Pader Hilaire 1637. 1658.
Paillard-Fernet G. 1902.
Paillot de Montabert J. N. 1812. 1813.
1828. 1835.
Paillolte P. 1903.
Palmeseaux (Barbier Michel Cubires de)
1812.
Papon (J. P.) 1800.
Pareto V. 1911.
Paris L. 1896. .
Parmentier F. 1908.
Parrocel 1867.
Pascal (Forthuny) 1894.
Paschal L. 1906. 1910.
Paulban Fr. 1885. 1889. 1891. 1898. 1900.
1904. 1903. 1907. 1913.
Pgurier Laurent 1694..
Pcladan Jos. 1865. 1885. 1888. 1894. 1898.
1900. 1903. 1905. 1907. 1908 (bis).
Peletier J. 1545. 1555.
Plissier G. 1865. 1905.
Pnjon 1893.
Prenns 1830.
Prs Jean 1898. 1905.
Prez B. 1879. 1888 (V. aussi Errata).
Pergament H. 1903.
Perrault Ch. 1687. 1688. 1697.
Perrens F. T. 1862.
Perreyre 1861.
Perrin (A. Sainte-Marie ) 1904.
Pessard G. 1912.
Ptroz P. 1875.
Petrucci R. 1901. 1909.
Pfau 1862.
l'hilbert 1883.
Picard G. 1913.
Pictet Adolphe 1856.
Pierret E. 1902. 1909.
Piles (C
u
Fortia de ) 1812.
Piles (Roger de) 1668. 1672. 1699.
1708.
Pirro A. 1907.
DE LA
BIBLIOGRAPHIE
LXI
Plancouard
L. 1912.
Platon 1850. 1898.
Pletinck Th. 1907.
Poe E. 1908.
Poincar H. 1910.
Poiusinet de Sivry 1768.
Poinsot Ch. 1911.
Poinsot M. C. 1907. 1908.
Poizat A. 1911.
Poletika (M. de ) 1853.
Ponce Nie. 1797. 1820.
Pont (Gracien do ) 1539.
Poussin
18G4. 1909.
Prat L. 1902.
Prvost Gabriel 1898.
Proudhon 1865.
Proust Antonin 1892.
Provensal H. 1904.
Pujo 1894.
Puyo C. 1909.
Quet E. 1900.
Queurlon (P. de) 1901.
Quex J. 1900.
Quincey 1908.
Quincy (Quatremre de) 1789. 1791.
1796. 1803. 1805. 1806. 1814. 1823. 1910.
Quinet Ed. 1839 (bis).
Rabier Elie 1884.
Racine 1666. 1667.
Racine Louis 1752.
Rageot M. G. 1903.
Rambosson
J.
1879'
Rameau 1906.
Rapin 1674.
Raty Caroline
1836.
Recouvreur
1896.
Rcy (G. de-) 1913.
Reggio A. 1904.
Rgnault Fi. 1895. 1898.
R]' a Marcel 1907.
Rmond Dr. 1912.
Rmusat (C. de ) 1863.
Renan Ernest 1818.
Renard G. 1900.
Rnaux (P.
de Boubers)
1902.
Renouvier Ch. 1874. 1893.
Renucci A. 1900.
'
Restout Jacques
1681.
Rett 1903.
Reul (Paul de)
1894.
Rverony
Saint-Cyr
1803.
Rey Pailhade
(E. de)
mu.
Reymond
(Georges-Marie)
1799.
Reymond 11. 1909.
Reymond Marcel
1865.
188(5.
Ribot Th. 1896. 1897.
1900.
Ricardou A. 1890. 1896.
Richelieu
(Cardinal de)
1638.
Richer^Dr.
P.-)
1887.
1889.
1897.
1901
1902.
Rio A. F. 1873.
Riotor L. 1908 (bis).
Rivire Th. 1905.
Robert C. 1836.
Robert P. 1910.
Robin 1798.
Robinot 1874.
Rocafort J. 1890.
Rodiu A. 1902. 1911.
Rodocanachi
E. 1905.
Rolin H. 1893.
Rolland
Romain
1903.
Romada E. P. 1913.
Romains Jul. 1905.
Ronsard 1565.
Rosenthal
L. 1914.
Rossi 1886.
Rouch J. 1910.
Rougier L. 1913.
Roumgure
J. L. 1906.
Rousseau H. 1900.
Rousseau
J. J. 1750. 1758. 1902.
Roussel-Despierre
Fr. 1903.
Rouvin Charles
1892.
Roux A. 1901.
Royre .1. 1905.
Ruint de Gourmier J. 1900.
Ruskin John 1860. 1864. 1894. 1904. 1907.
Ruyssen Th. 1904.
Saint-Auban
(De) 1901.
Saint-Augustin 1898.
Saint-Cyr (Charles de
) 1911.
Sainte-Beuve 1829. 1851. 1908. 1914.
LXII
INDEX ALPHABTIQUE
Saint-Evremond 1672.
Saint-Hilaire R. 1838.
Saint-Mard (Rmond de ) 1733.
Saint-Prosper (De) 1812.
Saint-Sans Camille 1900.
Saint-Thomas-d'Aquin 1883. 1896.
Saisset Emile 1861.
Salomon Michel 1901.
Sand George 1879.
Sarto (Franois del
.) 1881.
Sauvageot (David) 1889.
Sauvebois G. 1911.
Scaliger 1561.
Schiller 1890. 1892. 1902.
Schneider R. 1806. 1910 (bis).
Schopenhauer 1905. 1913.
Schiitz-Robert 1906.
Schwalb 1835.
Schweisthal Martin 1892.
Scudry (G. de) 1639.
Sailles G. 1877. 1879. 1884. 1886.
Sch A. 1908.
Se E. 1913.
Sguin iNol 1859. 1879.
Seillire G. 1914.
Sepet M. 1901.
Sran de la Tonr 1762.
Serre J. 1913.
Sertillanges (L'abb) 1899. 1909.
Sibilet Thomas 1548.
Sienne (Patrice de) 1518.
Simart Ch. 1864.
Sizeranne (R. de la ) 1896. 1899. 1902.
1904. 1909.
Slingeneyer E. 1884.
Smets A. 1910.
Soanen 1686.
Sobry J. F. 1810.
Socrate 1864.
Soldi Em. 1899.
Solvay Lucien 1881. 1883.
Sorel A. 1901. 1910.
Sorel Georges 1890. 1901.
Soret J. L. 1892.
Sortais (Le P. Gaston) 1898. 1902 (bis).
1903.
Souben R. P. J. 1901.
Soubies A. 1913.
Souriau Paul 1889. 1893. 1894. 1897.
1901. 1904. 1906. 1913.
Souza (Robert de-) 1899. 1901. 1904.
1906. 1912.
Sprimont (Charles de ) 1900.
Stal- Holstein (M
mt
de) 1795. 1800.
Stapfer 1901. 1906.
Star Maria 1901.
Stendhal 1817 (bis). 1829. 1867.
Stern 1902.
Stevens Alf. 1886.
Strenz H. 1911.
Striefling L. 1912.
Suard J. B. A. 1768.
Sully (James) 1876. 1878. 1880.
Sully Prudhomme 1883. 1901.
Superville (Humbert de ) 1827.
Surau T. 1903.
Sutter David 1865. 1868.
Taccone-Galluci (Baron N.
)
1885.'
Taeye (Edmond L. de) 1891.
Taillasson 1802. 1807.
Taille de Bondaray (J. de la ) 1573.
Taine H. 1865. 1866. 1867. 1869. 1881.
Tarde G. 1891.
Tardif E. 1903.
Teincey J. 1904.
Tramond (Guy de ) 1905.
Testelin Henry 1680.
Thalasso A. 1906.
Thiery (L'abb A.) 1892. 1896.
Thogorma J. 1911. 1912.
Thor 1857.
Thorel 1901.
Tissandier J. B. 1850.
Tissot J. 1831.
Tollemonde (G. de) 1910.
Tolsto 1898. 1904.
Tonnel Alf. 1859.
Toppfer Rod. 1847.
Trabaud 1878.
Trlat E. 1904.
Tripier R. 1913.
Troublt J. 1902.
Trublet 1755.
Tschui A. 1906.
Turner 1907.
Udine (Jean d') 1910.
DE LA lIItLIOr.nAl'IUE LXIII
1912.
1894.
Vachon Marias 1903.
Vaillat L. 191*.
Valette M. 1890. 1899.
Vallet (L'abb P.-) 1883.
Valmy (Duc de-) 1867.
Valori (H. de) 1809.
Van den Bosch F. 1905.
Vandrem F. 1914.
Vandervelde E. 1905.
Van de Velde E. 19i
Van de Velde IL
Vanor G. 1889.
Van Vetter G. 1909.
Vaschide 1904.
Vauquelin de la Fresnaye 1605.
Vellay Ch. 1905.
Verdier 1904.
Vron Eug. 1862. 1878.
Vron Th. 1874.
Veuillot F. 1904.
Vial F. 1906. 1909.
Viardot L. 1864, 1866. 1873.
Vibert J. G. 1902.
Vignola Am. 1901.
Vigny (A. de -) 1827. 1867.
Vildrac Ch. 1902. 1910.
Villoteau 1785.
Vincent (L'abb^Ch. ) 1903.
Vincent.]. 1908!
Vinet Er. 1874.
Vinci (Lonard de) 1906.
Viollet-le-Duc 1863.
Visan (T. de) 1911.
Vitet L. 1846. 18fii.
Voituron Paul 1861.
Voivenel (Dr. P.) 1908. 1912.
Voltaire 1728.
Vuagneux Henri 1893.
Vulliaud P. 1906.
Vurgey 1908.
Vurpas 1904.
Wagner R. 1908.
Walder G. 1910.
VValgrave A. 1902.
Warnery H. 1904.
Warrains F. 1905.
Watelet 1760. 1788.
YVeber J. 1883.
Wechniakoff Th. 1899.
Weill Alex. 1892.
Wry Lon 1900.
Wiertz 1848.
Wilgrin-Taillefer 1804.
Wil motte M. 1909.
Winiarski L. 1899.
Wiry L. 1909.
Witkowski G. J. 1908.
Wolgraf .1. C. 1900.
Wulf (Maurice de -) 1892. 1904.
Wyzwa 1885. 1903.
Zieger 1850.
Zola Em. 1865. 1866.
ERRATA
Page XIX, anne 1868, au lieu de Beaudelaire, lire :
Baudelaire.
Page XXV, anne 1888, ajouter B. Prez : La psychologie de l'enfant
;
l'art et
la posie chez l'enfant. A consulter dans la Revue philosophique, Dec. issu,
une analyse de F. Paulhan.
Page XXVI, anne 1891, ajouter : J. Huret.
Enqute sur l'volution
littraire.
Page XXXII, le livre de J. P. Durand (de Gros) est de 1900, o on le trouve cit
;
par erreur nous l'avons inscrit aussi dans l'anne 1899.
Page
XXXVII, ligne 4, au lieu de L. De Helloco, lire : L. Le Helloco.
ACHEVE D'IMPRIMER
LE VINGT -NEUF SEPTEMBRE
MIL NEUF CENT VINGT
PAR
L'IMPRIMERIE GOUSSARD
A MELLE (DEUX-SVRES)
BH
Moustcxydes,
Theodosios
221
i'iauroeides
F8M6 Histoire de l'esthtique
franaise
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