Etude DU Marché Financier Marocain 2014
Etude DU Marché Financier Marocain 2014
Etude DU Marché Financier Marocain 2014
JUIN 2014
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AVANT-PROPOS
Bien que moins connu du grand public que le march actions, le march de taux est
une composante fondamentale du march financier marocain. En effet, il constitue
pour lEtat et les entreprises prives un outil de financement de poids avec plus de 432
milliards de DH levs via la dette prive ces 10 dernires annes. Il est galement trs
pris par les investisseurs : titre dexemple plus des 3/4 des actifs sous gestion des
OPCVM sont investis en titres de crance.
Cette tude sinscrit dans la continuit de la prcdente et vise mettre en lumire les
spcificits du march de taux marocain mais galement explorer des pistes
damliorations pragmatiques.
A travers une dmarche participative, rsolument tourne vers les proccupations des
acteurs cls de la place financire marocaine, nous formons ainsi le projet de
contribuer faire avancer la rflexion sur la dynamisation de notre march financier.
BRAHIM SENTISSI
DIRECTEUR ET FONDATEUR
CEJEFIC CONSULTING
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GLOSSAIRE
Instruments financiers
EMTN (Euro Medium Term Notes) : Titres de crances dont la maturit est comprise en gnral entre 1 et
10 ans, mis par des banques dinvestissement ou de financement et dont le remboursement peut
dpendre dune varit de paramtres : valeur dune action, taux de rfrence, indice boursier, etc. Ils
servent en gnral denveloppe juridique pour les produits structurs.
Obligations :
Obligations ordinaires : Titres de crances qui engagent lmetteur payer un coupon et rembourser le
montant de lemprunt (appel le principal). Le coupon peut tre fixe, variable ou rvisable; au Maroc il est en
gnral vers annuellement. Le principal est soit rembours en totalit maturit pour les obligations in
fine , soit par sries gales ou annuits constantes pour les obligations amortissables.
Obligations subordonnes : Obligations ayant une sniorit infrieure aux obligations ordinaires. Leurs
dtenteurs sont servis aprs les dtenteurs dobligations ordinaires en cas de dfaut de lmetteur. Dans ce
sens, une obligation subordonne est plus risque pour le souscripteur et devrait priori verser une prime de
risque suprieure celle de lobligation ordinaire.
Obligations convertibles en actions : Obligations qui donnent le droit et non lobligation au souscripteur de
les changer contre des actions de la compagnie mettrice ou dune autre compagnie suivant un mode de
calcul prfix.
Obligations indexes sur linflation : Obligations dont le principal et / ou les coupons verss dpendent de
linflation.
Obligations scurises : Obligations dont le versement des coupons et du principal est garanti grce des
crances hypothcaires ou des crances sur le secteur public. Elles sont ainsi mieux notes par les agences de
notation que les obligations ordinaires ou subordonnes.
Obligations perptuelles: Obligations qui nengagent pas de remboursement de principal mais un versement
de coupons sur une dure indtermine. Elles sont en gnral callable , cest--dire que lmetteur peut
mettre fin ces obligations via un remboursement du principal.
Produit structur : Instrument financier le plus souvent labor sur mesure pour rpondre des besoins
de placement ou de couverture spcifiques. Les produits structurs peuvent proposer une garantie de
capital et/ou une garantie de rendement et/ou une exposition sur un march ou un facteur de risque
donn. Ils se composent gnralement de briques de base (options, obligations, etc.). A ltranger, leur
enveloppe juridique est en gnral un EMTN.
Titre de crance ngociable (TCN) : Titres reprsentatifs de droits de crances, mis au gr de l'metteur :
Les certificats de dpt (CD) sont des titres de crances ngociables mis exclusivement par les banques,
moyennant un rendement qui dpend de la dure du placement et de la qualit de signature de lmetteur.
La dure de vie lmission est comprise entre 10 jours et 7 ans.
Les Bons de socits de financement (BSF) sont des titres mis exclusivement par les socits de financement
en vue de lever des fonds par le biais du march des capitaux moyennant un rendement intgrant une prime
de risque. Celle-ci dpend de la qualit de signature de lemprunteur, de la dure et du montage du produit.
La dure de vie lmission est comprise entre 2 ans et 7 ans.
Les billets de Trsorerie (BT) sont des titres mis exclusivement par les entreprises en vue de se financer,
court terme, par le biais du march des capitaux moyennant un rendement qui dpend de la signature de
lemprunteur et de la dure de lemprunt. La dure de vie lmission est comprise entre 10 jours et 1 an.
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GLOSSAIRE
Covenants financiers : Clauses prtablies entre lemprunteur et ses cranciers qui permettent dimposer
certaines limites sur les pratiques de gouvernance. Ces clauses peuvent pointer sur diffrents aspects de la
socit : politique dinvestissement, politique de dividende, niveau dendettement ou encore les
remboursement anticips.
Gnralement, le contrle du niveau dendettement est le plus suivi par les cranciers. Ces derniers
imposent un ratio dendettement ne pas franchir. Si ce ratio est dpass alors une partie des crances
peuvent tre rembourses.
Masse des obligataires (extraits de la loi sur la S.A, cf. annexe F4) :
Article 299 : Les porteurs dobligations d'une mme mission sont groups de plein droit pour la dfense de
leurs intrts communs en une masse dote de la personnalit morale.
Article 304 : Les reprsentants de la masse ne peuvent s'immiscer dans la gestion des affaires sociales. Ils ont
accs aux assembles gnrales des actionnaires, mais sans voix dlibrative. Ils ont le droit d'obtenir
communication des documents mis la disposition des actionnaires dans les mmes conditions que ceux-ci.
Article 308 : L'assemble gnrale [des obligataires] dlibre sur toutes mesures ayant pour objet d'assurer la
dfense des obligataires et l'excution du contrat d'emprunt et en gnral sur toutes mesures ayant un
caractre conservatoire ou d'administration.
Negative pledge (clause de sret ngative) : Clauses juridiques par lesquelles lemprunteur est interdit
de bnficier de certains droits ou de contracter dautres types de crdits sans laccord pralable de son
crancier.
En effet, sans un negative pledge lemprunteur peut effectuer son aise un autre type de crdit (un crdit
bancaire par exemple) qui serait snior la leve de fonds sur le march obligataire. Les negative pledges
assurent donc la stabilit patrimoniale du dbiteur.
Aujourdhui au Maroc, les clauses de sret ngative ne sont pas encore mises en uvre par consquent
rien nempche un metteur qui a lev de largent sur le march obligataire daller contracter un nouveau
crdit bancaire, en donnant la banque des garanties. Dans ce cas de figure, sil y a un dfaut, les garanties
sont utilises par la banque prioritairement aux porteurs dobligation.
Pari passu : Clause juridique visant maintenir une galit entre les diffrents cranciers. Elle entraine que
lemprunteur ne concde pas de meilleures conditions de garanties certains cranciers au dtriment
dautres cranciers ayant le mme rang de sniorit.
Sniorit dun emprunt : Priorit du remboursement dun emprunt en cas de faillite de lmetteur. Plus
une dette est snior, plus le crancier est prioritaire. A contrario, plus elle est junior, moins le crancier est
prioritaire.
Spread de crdit : Pour une maturit donne, correspond lcart entre un taux actuariel sans risque
(correspondant gnralement aux emprunts dEtat) et le taux actuariel dun titre de crance priv. Il
correspond la prime de risque en compensation de lensemble des risques spcifiques au titre (risque
de dfaillance de lmetteur, risque de liquidit du titre, etc.).
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SOMMAIRE
A. PRSENTATION DE LTUDE
1.
Executive summary
2.
Mthodologie
B. ANALYSE DU MARCH
10
1.
11
2.
17
3.
20
4.
21
24
1.
25
2.
27
3.
Pistes damliorations
29
D. RISQUE DE CRDIT
34
1.
Introduction
35
2.
Aspects juridiques
36
3.
Notation (rating)
37
4.
39
41
F. ANNEXES
44
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Notification / disclaimer :
Ltude a t rdige par les quipes de Cejefic Consulting. Les points de vue exprims nengagent que leurs auteurs et
ne reprsentent pas ncessairement les positions de la Bourse de Casablanca.
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Dans la prsente tude, nous partirons des observations des oprationnels du march pour ensuite analyser
des donnes quantitatives lies au march et son contexte et ainsi identifier les diffrentes pistes
damlioration.
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10
Les missions de titres de crances taient en nombre croissant jusqu 2010. En effet, il y a eu une
expansion de la dette prive partir de 2005 qui a profit dun excdent de liquidits dans
lconomie. De plus, les niveaux de taux dintrt des bons du Trsor taient assez bas, ce qui a
pouss les investisseurs chercher des supports dinvestissement avec un rendement plus intressant
que le taux sans risque et donc investir dans des titres de dette prive. Les metteurs ont galement
profit de taux de financement bon march par rapport aux emprunts bancaires.
La croissance des missions a ensuite ralenti. Cela est d deux facteurs principaux :
Des dfauts en 2009 / 2010 : Les investisseurs ont t confronts de manire tangible au risque de
crdit. Le premier dfaut concerne un placement priv mis par Financire Hatt et a eu lieu courant
2009. Quelques mois aprs, en Mars 2010, Mediaco lui emboite le pas en chouant verser le coupon
quil devait servir ses obligataires.
La hausse des taux en 2013 : Suite une hausse importante des taux en 2013, le financement via le
march est devenu trop cher. En effet, les metteurs privs ont prfr attendre une baisse des taux et
nont quasiment pas mis en 2013. En ce qui concerne les investisseurs, ils se sont tourns massivement
vers les bons du Trsor. En effet, ces derniers sont devenus trs attractifs en termes de rendement tout
en ne prsentant aucun risque.
Dernirement, les investisseurs sont devenus plus averses au risque. En effet, le rchelonnement
de la dette de Maghreb Steel, avec un encours en billets de trsorerie de prs de 900 millions de DH, a
chang la vision des investisseurs qui sont rsolument plus sensibles au risque de crdit.
F3 Point de vue des oprateurs sur les missions de titres de dette prive
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11
70
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- 15%
+ 930%
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2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
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TCN
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2009
2008
2007
2006
2005
0
2003
Les
80
2004
Billets de trsorerie
12
montants mis entre 2008 et 2012 (14 Mds / an en moyenne) reprsentent le triple de ceux mis entre 2003 et
2007 (4,25 Mds / an en moyenne). En effet, les metteurs sont trois fois plus importants lors de la seconde priode
(76 contre 33). Les metteurs les plus importants sont les EEP (Entreprises et Etablissements publics), la SNI et
Attijariwafa Bank (respectivement 27%, 13% et 11% du montant total mis).
On note un pic des missions en 2010 d principalement la SNI, aux EEP et Group Invest (respectivement 26%,
24% et 16% du montant global).
Enfin on constate une baisse importante des missions en 2013 (-69%) d un march plus averse au risque de crdit
et la remonte des taux.
La moiti des missions obligataires attribues aux banques et aux EEP
Entre 2003 et 2013, 51% des
6%
5%
9%
Banques
Socits de fin.
7%
Holdings
EEP
9%
64%
300
250
200
150
100
50
-
40
39
30
27
22
Btiment et Mat.
Autres
6%
7%
26%
9%
Banques
4%
EEP
Holdings
7%
4%
Socits de
financement
10%
Autres
Autres
Immobilier
11%
25%
16%
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Btiment et Matriaux
de Construction
Socits de
financement
75%
Btiment et
Matriaux de
Construction
Socits de
Portefeuilles /
Holdings
13
Lors de lanalyse de lvolution des missions des titres de dette prive sur les dix dernires annes, nous avons pu
dterminer quatre priodes avec des dynamiques diffrentes :
Stagnation des missions entre 2003 et 2006 : cette priode est caractrise par une liquidit abondante dans
lconomie. Les banques ont alors peu recours au march de la dette prive. De plus, la plupart des entreprises
ne sont pas encore familires avec le march des obligations et par consquent trs peu dentreprises mettent
des titres de dette. En effet, il y a eu seulement 20 metteurs pour un total de 28 missions dobligations sur
lensemble de la priode.
Hausse des missions entre 2007 et 2010 : cette dynamique est principalement due aux banques. En effet, les
banques ont lev des montants trs importants sur le march de la dette (65 % du montant mis pendant cette
priode en certificats de dpt et obligations subordonnes). Cela intervient dans un contexte de manque de
liquidit de lconomie (comme dvelopp lors de ltude march actions : positionnement et analyse).
Dautre part, les taux de financement taient trs attractifs. Le taux moyen de crdit de trsorerie tait de 6,42 %
contre un taux moyen de 3,96 % pour les billets de trsorerie, et le taux moyen du crdit lquipement tait de
6,11% contre un taux moyen de 5,04% pour les obligations (cette comparaison est toutefois nuancer car
lchantillon pris pour les calculs des taux des billets des trsorerie et des obligations contient peu de valeurs).
Enfin, les dfauts de Financire Hatt et Mediaco ont sensibilis les investisseurs au risque de crdit.
Lgre baisse de 2011 2012 : La baisse sur cette priode provient essentiellement de la baisse des missions de
TCN (certificats de dpt) alors mme que les missions dobligations ont augment sur cette priode.
De plus, les taux augmentent graduellement, ce qui rend le dette prive moins attractive aussi bien pour les
metteurs (cot demprunt plus lev) que pour les investisseurs (effet dviction de la dette publique qui
prsente des rendements intressants avec un risque nul).
Enfin, les encours sous gestion des OPCVM (principal investisseur sur la dette prive avec plus de 52% du
gisement global) commencent se stabiliser.
Une quasi-absence dmissions hors banques en 2013: cette anne est caractrise par un taux trs faible
dmission obligataires (4 au total). Aprs le rchelonnement de la dette de Maghreb Steel et larrt de cotation
du titre Mediaco, laversion au risque de crdit est devenue trs marque. Les obligations mises en 2013 sont
dues majoritairement aux banques et aux EEP, qui sont des signatures de qualit. De plus, la continuation de la
hausse des taux des bons du Trsor a renforc leffet dviction. En effet, entre les taux sans risque levs (taux 5
ans dpassant les 4,75% en 2013 par exemple) et un investissement risqu, les investisseurs se tournent
naturellement vers les bons du Trsor. Il est noter par ailleurs que les actifs sous gestion ont trs peu volu
entre 2012 et 2013, la demande provenant des OPCVM a donc stagn sur cette priode.
5,3%
5,1%
4,9%
4,7%
4,5%
4,3%
4,1%
3,9%
3,7%
3,5%
6,9%
6,7%
6,5%
6,3%
6,1%
5,9%
5,7%
5,5%
2 ans
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5 ans
dc.-13
oct.-13
aot-13
juin-13
avr.-13
fvr.-13
dc.-12
oct.-12
aot-12
juin-12
avr.-12
fvr.-12
dc.-11
oct.-11
T1 T2 T3 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
2011
2012
2013
14
Selon les oprateurs, si le ralentissement rcent des missions est d en partie des causes conjoncturelles
(hausse des taux, climat daversion au risque et stagnation des encours des OPCVM), leur dynamique est affecte
par des causes structurelles. En effet, les freins identifis ct investisseur sont :
Un manque de liquidit sur les titres de dette prive, qui nest pas forcment prise en compte dans leur
prix. Du coup les investisseurs sont le plus souvent contraints de conserver les titres jusqu leur maturit.
Une protection juridique des obligataires amliorer : En effet, contrairement de nombreux pays
trangers, on constate que lors des missions obligataires il y a gnralement trs peu de clauses de
protection des obligataires (pas de negative pledge ou de convenants par exemple). Par ailleurs, il ny a
pas une rglementation claire grant les dfauts de paiements des metteurs de dette.
Un manque de visibilit sur les volumes et les prix : le march secondaire des titres de crance tant
majoritairement de gr gr, il y a aujourdhui une opacit sur les prix (notamment les niveaux de
spread) et les volumes.
Un mauvaise apprciation du risque de crdit (ce point sera dvelopp dans la section D).
Ct metteur, les principaux freins voqus sont :
Laspect culture financire : les entreprises se dirigent spontanment vers les banques pour leur
financement.
Les contraintes de transparence quimpose lappel public lpargne. En effet, la part de linformel dans
lactivit conomique, bien que difficile mesurer, est du point de vue des oprateurs trs importante.
Le cot de lmission qui, mme si au final il se trouve dilu, peut paratre bloquant (cf. annexe F2).
Les contraintes administratives : lentreprise doit tre sous forme de Socit Anonyme et avoir au moins
deux exercices certifis pour mettre des obligations.
Causes Structurelles
Causes conjoncturelles
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Aversion au risque
Hausse des taux
Stagnation des encours OPCVM
15
Mettre en place des programmes dmissions pour les obligations, comme cela est fait pour les titres de
crance. Lide serait quau lieu dimposer les mmes contraintes administratives chaque mission (note
dinformation, visa du CDVM, etc.), on donne la possibilit lmetteur de valider un programme dmission,
et de puiser dans le montant total autoris chaque mission jusqu son puisement et ce pendant une
priode dtermine. Par exemple une socit qui prvoit de lever 800 millions de DH sur 5 ans pourrait faire
valider un programme dmission par lautorit de rgulation et ainsi mettre le nombre demprunts
obligataires quelle dsire sur la priode valide moyennant une simple mise jour de la note dinformation
(dans la limite du montant du programme). Cest dailleurs une pratique courante ltranger (cf. les EMTN
en Europe par exemple).
A notre quau sein dune entreprise, la loi sur la S.A (art. 294) permet dj lassemble gnrale ordinaire
des actionnaires de dlguer au conseil dadministration ou au directoire les pouvoirs ncessaires pour
procder, dans un dlai de 5 ans, une ou plusieurs missions dobligations et en arrter les modalits.
Elaborer des statistiques sur le march primaire et secondaire. En ce qui concerne le march secondaire, la
seule base de donnes identifie qui pourrait alimenter ces reportings est celle de Maroclear. Lide serait
de diffuser, une fois par semaine dans un premier temps, les volumes et cours de transactions sur lensemble
des titres de dette. Pour aller plus loin, cela permettrait galement de commencer construire des courbes
de spread de crdit (primes de risques). Les investisseurs pourraient ainsi mieux apprcier le risque de crdit
et les metteurs auraient une vision plus prcise du cot de leurs futures missions.
Sensibiliser les chefs dentreprises: les entreprises se dirigent spontanment vers les banques pour leur
financement. Il faudrait banaliser le march de la dette, moins connu du grand public, comme en publiant de
manire rgulire des statistiques sur la dette prive dans les journaux conomiques et financiers.
Encourager les socits cotes avoir recours la dette. Comme vu lors de ltude march actions :
positionnement et analyse , les socits cotes recourent rgulirement des augmentations de capital. Or
peu dentre elles recourent des produits de dette, alors quelles ont dj dpass les diffrentes
contraintes organisationnelles et de transparences lies lappel public lpargne.
Octroyer plus de protection aux obligataires. Cela passe notamment par lutilisation de clauses juridiques de
protection des investisseurs. Il serait intressant galement dintroduire graduellement la notation des
missions de dette prive, ce qui permettrait dapprcier lensemble des risques (crdit, liquidit
notamment) lis ces titres (ce point sera dvelopp dans la section D).
Dvelopper la liquidit des titres de dette. Une piste serait lintroduction des conventions danimation
comme cela se fait pour les actions. Pour aller plus loin, on peut carrment rflchir lintroduction du
market making sur les titres de dette prive (cf. section C).
F5 Pistes damlioration
Sensibilisation
des metteurs
privs
Pistes
damlioration
3
Protection des
obligataires et
rating
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Programmes
dmission
2
Publication
de
statistiques
sur le march
16
Obligations subordonnes
Avec 20 missions sur les 10 dernires annes, ces obligations sont mises principalement
par les banques. En effet, elles peuvent tre considres comme des fonds propres
complmentaires et viennent augmenter le ratio de solvabilit des tablissements de
crdit qui disposent ainsi dune marge de manuvre supplmentaire. Lintrt pour
linvestisseur est une prime de risque thoriquement plus leve puisquil accepte le
second rang (sniorit mineure) par rapport aux dtenteurs dobligations ordinaires.
Obligations perptuelles
Emises toutes les deux par la BMCE sous la forme dobligations perptuelles
subordonnes. Lattrait de ces obligations pour linvestisseur est un coupon relativement
lev. La socit mettrice peut racheter son obligation aprs une certaine dure, sinon
elle continue verser des coupons.
Obligations indexes
Lmission de Somacovam a t la seule de ce type. Les coupons dpendaient de la
performance dun portefeuille de 20 actions internationales. Les coupons annuels ne sont
verss que si toutes les actions ne sont pas descendues en dessous de 80% de leur valeur
initiale une date de constatation donne. Ce scnario ne sest pas produit et lobligation
na pas pay de coupons optionnels ce jour, reprsentant ainsi une exprience amre
pour les investisseurs.
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17
On remarque qu linternational un certain nombre de titres de crance nexistant pas au Maroc connaissent
un succs sur les march de taux. Nous nous sommes intresss trois dentre eux qui pourraient
rsolument trouver leur place auprs des metteurs et/ou investisseurs nationaux :
Euro Terme Medium Notes (EMTN) : Contrairement aux missions classiques, les EMTN se basent sur
des programmes dmissions dans lesquels lmetteur peut piocher pour mettre rgulirement des
nouveaux titres sans tablir chaque fois une nouvelle note dinformation. Par ailleurs, ces produits
sont trs souples et permettent une sophistication accrue. En effet, chaque mission au sein dun
mme programme peut avoir des caractristiques diffrentes (maturit, taux dintrt (fixe, rvisable
ou index), garantie ou non du capital, etc.).
Lmetteur se fait accompagner dun arrangeur, le plus souvent une banque daffaires, qui se charge
de structurer lmission et le payoff (profil des intrts et du remboursement du capital).
Ainsi lmetteur peut recourir rapidement au march quand il juge le moment opportun et selon les
conditions qui correspondent son besoin.
Les EMTN ont par ailleurs t massivement utilises comme enveloppe juridique pour des produits
structurs. Ces derniers, plus ou moins sophistiqus, permettent doffrir aux investisseurs des
expositions auxquelles ils nont pas accs directement (par exemple une indexation sur des matires
premires avec garantie du capital, des scnarios de march spcifiques, etc.).
Lintroduction de ces produits au Maroc ne semble pas reprsenter de difficults particulires car les
programmes dmission existent dj pour les TCN et les obligations indexes permettent dj
lindexation des coupons sur une importante varit de supports.
Obligations scurises (OS): Le projet de loi qui va rgir lmission des OS au Maroc indique que ces
titres seront mis par des banques et auront lavantage doffrir une double protection linvestisseur.
En effet dune part lmetteur sengage honorer sa dette et dautre part les OS sont garanties par un
panier de couverture (pool dactifs) qui est gnralement constitu de prts hypothcaires ou de
crances sur le secteur public. Linvestisseur sur cet instrument financier bnficie ainsi dune garantie
sur lequel il est prioritaire.
Les obligations scurises visent capter des investissements de la part dinvestisseurs trs averses
aux dfauts de paiement. En effet, linvestisseur est protg mme si lorganisme metteur fait dfaut
dans la limite de la valeur de portefeuille dactifs du panier. Plus encore, des mcanismes
complmentaires visent rassurer linvestisseur, comme notamment le sur-nantissement ou surcollatralisation (la valeur du panier de couverture doit tre suprieure de 5% la valeur nominale
des OS) ou la limitation de lencours total des OS 20% de la valeur totale des actifs de la banque
mettrice.
19,2%
76,6%
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Euro
Medium
Term
Notes
Obligations
scurises
2,0%
0,4%
1,2%
0,5%
Ordinaires
Subordonnes
Perp. Subordonnes
OCA
ORA
Indexes
Obligations indexes
linflation
18
Obligations scurises (suite) : Les avantages de ces produits sont multiples. En effet, les banques
auront accs de nouveaux outils de gestion actif / passif. De plus, les investisseurs pourront investir
dans des instruments trs faible risque de crdit, ce qui est apprciable dans le climat actuel
daversion au risque. Ainsi, les OS pourront prsenter une alternative aux bons du Trsor, car trs peu
risqus, avec un rendement qui sera plus intressant (certainement de quelques dizaines de points de
base).
Il sera cependant ncessaire dadapter les rgles dinvestissement des institutionnels (notamment
assurances et caisses de retraite) afin dassurer leur succs.
Remarque: il est ncessaire de faire le distinguo entre les OS et les obligations adosses des actifs
(OAA), gravement critiques durant la crise de 2007. Ces dernires basent leur rmunration
entirement sur un portefeuille dactifs dont lventuelle perte de valeur entravera ou annulera la
rmunration des dtenteurs des OAA et ce, indpendamment de la situation financire de
lorganisme metteur.
Obligations indexes sur linflation (OII) : Les OII, gnralement des missions souveraines, indexent
les flux verss sur un indice dinflation, qui est gnralement lIPC (Indice des prix la consommation).
Celles-ci ont commenc apparatre lorsque la Grande Bretagne a mis en 1981 les inflation-linked
Gilts. Ils furent suivi par dautres gouvernement comme le Canada, les Etats-Unis, la France et plus
rcemment lAllemagne en 2006.
Les OII sont trs prises par les organismes de retraite et les assurances dont le passif (prestations
verser) est li linflation. Beaucoup de produits de retraite proposent des rentes viagres en
croissance gomtrique lies la valeur de linflation. Il sagit donc dun outil tout fait indiqu pour
la gestion actif / passif des assurances et surtout des caisses de retraite.
Par ailleurs, le Maroc entre graduellement dans une logique de dcompensation. Lanne 2014 a
marqu larrt des subventions au fuel industriel et la diminution de celles alloues au gasoil. LEtat
compte galement supprimer la subvention du fuel utilis par lONEE. Vu cette volution, il est
lgitime de sattendre une hausse de llectricit. A noter galement que le Maroc importe la
majorit de ses besoins nergtiques. Or avec la compensation, une hausse des produits de base ne
se rpercute pas pour linstant sur linflation. La dcompensation progressive risque davoir un effet
haussier sur linflation et renforcera lintrt pour les OII.
Enfin, les investisseurs long terme sont trs sensibles linflation qui affecte leur taux de rendement
rel. Les OII prsenteraient une manire de se couvrir contre leffet de linflation sur leurs
investissements.
Arrt des
subventions pour le
super et le fuel
industriel
Diminution des
subventions pour le
gasoil
Suppression future
des subventions du
fuel utilis par
lONEE
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Caisses de
retraite
Passif li
linflation
Rgimes par
capitalisation
sensibles
linflation
Investisseurs
long terme
Averses
linflation
Pourront se
couvrir contre
les effets de
linflation
19
80
70
60
50
40
Autres
30
Banques
20
10
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
0
2004
2003
9,3%
7,3%
8%
6,2%
6,1%
6%
4%
6,9%
5,7%
5,4%
4,5%
2,8%
2%
2,1%
0%
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
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20
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25%
20%
15%
Afrique du Sud
USA
10%
Maroc
5%
Europe
0%
2004
Turkey
2006
2008
2010
2012
2014
France
1%
USA
fvr.-13
juil.-12
dc.-11
mai-11
oct.-10
mars-10
aot-09
janv.-09
juin-08
-1%
nov.-07
0%
Afrique
du Sud
Maroc
-2%
-3%
mars-13
janv.-13
nov.-12
sept.-12
juil.-12
mai-12
mars-12
janv.-12
nov.-11
sept.-11
juil.-11
mai-11
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
mars-11
janv.-11
21
Par ailleurs, on peut constater limpact des besoins du Trsor sur la courbe de taux en analysant le taux de
satisfaction graphe G11). En effet, ce dernier est un indicateur des besoins de liquidits du Trsor et est pass de
33% en novembre 2011 62% en mars 2013, ce qui est un des facteurs expliquant la hausse sensible des taux sur
cette priode.
De plus, lanalyse de la courbe des taux entre 2006 et 2013 nous permet de dduire les points suivants :
4,00%
5%
31/12/2013
1,00%
Spread
2%
31/12/2008
-1,00%
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
0,00%
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20ans
31/12/2010
15ans
3%
10ans
13semaines
5ans
2,00%
2ans
31/12/2012
52semaines
4%
26semaines
Taux directeur
13semaines
3,00%
29/12/2006
22
Pour linstant les cotations ne sont pas reprsentatives. En effet, la taille minimale impose aux IVT est de seulement 5
millions de DH, ce qui fait que les oprateurs utilisent la plateforme seulement pour la tester sur des petites transactions,
mais le plus gros des transactions se passe en dehors de la plateforme, ce qui fait que les cotations ne sont pas impactes.
Il conviendrait de prvoir une priode de transition entre la courbe de transactions et la courbe de cotations. A titre
dexemple, la fiabilisation de la courbe BAM actuelle a pris environ 2 ans (la rflexion a dbut en 2002 et la premire
publication a eu lieu en 2004). En particulier, il faut porter une attention particulire aux valeurs liquidatives des OPCVM
qui risquent dtre sensiblement impactes par le passage dune courbe lautre.
Une fois la courbe de cotations fiabilise, cette dernire deviendrait la rfrence pour la valorisation des titres de crance.
Cela contribuerait la lgitimer et encouragerait les oprateurs traiter via la plateforme de cotation pour que leurs
transactions et leurs valorisations soient cohrentes.
Les markets makers devraient avoir lobligation de coter tous les segments de la courbe et non pas seulement les
segments les plus liquides afin davoir une courbe cohrente. A titre dexemple, lagence France Trsor, impose aux SVT
(Spcialistes en valeurs du Trsor) des rgles de cotations (quantits, fourchette bid/ask, horaires de cotation) diffrents
selon la liquidit des segments de la courbe, mais sassure que lensemble des segments soient cots par les SVT.
Dans le mme tat desprit, les spread bid / ask devraient tre dans le march : la fourchette affiche par les market
makers doit tre proche de lhistorique des fourchettes bid/ask sur les transactions secondaires pour le segment de courbe
concern et pour une priode de rfrence donne.
Par ailleurs travers le monde la performance des intermdiaires en valeurs du Trsor est juge suivant des critres
prdtermins. Le Trsor gagnerait introduire des critres de performance qui viseraient encourager les IVT veiller
sur la pertinence des cotations et la liquidit du march et ainsi mettre en place des modalits dexclusion des aberrations
de prix.
Enfin la principale difficult que peuvent rencontrer les market makers sur les bons du Trsor est le manque de liquidit
des titres pendant une priode donne ou sur une maturit donne. Il sagit donc pour le Trsor, comme ce que fait
ltranger lagence France Trsor, de procder un suivi et une gestion du stock de sa dette dans ce sens. En effet
ltranger le Trsor utilise un certain nombre doutils pour remdier lventuelle pnurie de certains bons du Trsor,
comme par exemple mettre sur le primaire en priorit les titres peu liquides sur le secondaire, ou parfois effectuer des
swaps de titres (court terme contre long terme par exemple).
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24
20
27%
7%
4%
8%
93%
96%
92%
80%
15
60%
10
40%
20%
73%
Banques
2013
2012
2011
2010
2009
2008
2007
2006
2005
2004
2003
0%
Montant Cot
Btiment et
Matriaux de
Construction
EEP
Non cots
Immobilier
Cots
16%
14%
12%
10%
8%
6%
4%
2%
0%
45%
14%
14%
43%
40%
35%
35%
9%
30%
8%
25%
4%
3%
2009
2010
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24%
2012
2013
18%
15%
10%
5%
2008
24%
20%
7%
5%
7%
8%
9%
0%
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Par ailleurs, nous avons identifi prcdemment que le cot associ lorganisation en amont ainsi que la mise en
place dune communication financire pouvait tre dissuasif pour les metteurs ventuels. Ds lors, il serait
logique de penser que les socits dont les actions sont cotes en Bourse sont plus enclines mettre des
obligations. En effet, ces socits ont dj russi lexercice administratif et organisationnel ncessaire pour les
oprations dappel public lpargne. Dans la ralit elles ne sont pas trs nombreuses le faire : sur la priode
2008 - 2013, 21 socits cotes ont mis des obligations, soit environ 1/4 dentre elles. Chaque anne, en
moyenne 9% des entreprises cotes la Bourse des Valeurs de Casablanca mettent des obligations, avec une
rcurrence pour certaines dentre elles (notamment les bancaires et socits immobilires).
En ce qui concerne la dynamique et les contraintes des investisseurs institutionnels concernant les obligations
cotes et non cotes, nous avons identifi les points suivants :
Les OPCVM ninvestissent pratiquement pas dans les obligations cotes. Bien que les OPCVM investissent
plus des 3/4 de leurs actifs sous gestion en titres de crance, ils ne possdent pratiquement pas dobligations
cotes (moins de 1% des actifs sous gestion). En effet, les rgles dinvestissement imposes aux OPCVM ne
font pas la distinction entre les obligations cotes et non cotes, leur laissant le choix dinvestir via la Bourse
ou le march de gr gr. Cest manifestement vers ce dernier que les fonds se sont tourns.
Des rgles dinvestissement incitant les assurances investir sur les obligations cotes. Les compagnies
dassurance et de rassurance peuvent investir jusqu 60% de leurs provisions techniques dans des
obligations cotes et seulement 5% dans des obligations non cotes. De ce fait, les assurances dsirant
investir plus de 5% de leurs provisions techniques en titres obligataires doivent investir sur les obligations
cotes.
Pas de contraintes pour la CMR en ce qui concerne les obligations non cotes. La Caisse Marocaine de
Retraite, plus importante caisse de retraite au Maroc, peut investir jusqu 15% de ses ressources
indiffremment dans les obligations cotes, non cotes et les OPCVM obligataires.
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La faible liquidit sur la Bourse : les obligations cotes sont moins liquides que les obligations non cotes.
Les oprateurs se tournent donc naturellement vers le march de gr gr.
La divergence des valorisations : les cotations des obligations sur la Bourse peuvent tre dcales par
rapport aux prix des transactions sur le march de gr gr. En effet, les mthodes et paramtres de
valorisation sont diffrents.
Les frais de transaction : ngligeables pour les oprations de gr gr, elles peuvent savrer significatives
pour les oprations sur obligations cotes (cf. annexe F2 : frais dmission et de transaction obligataires). En
particulier, si sur le segment non cot les investisseurs sacquittent de frais relatifs leur dpositaire, dans le
cas des transactions en Bourse ils sacquittent en plus dune commission de Bourse et dune commission
dintermdiation. Nous prsentons dans la tableau ci-dessous un comparaison de ces frais pour le Maroc et
pour les Bourse du Tunis, Johannesburg et Istanbul. On note que :
Les frais de commission de la Bourse de Casablanca sont comparables de ceux pratiqus Tunis.
Cependant ils sont plus levs que ceux de JSE (Johannesburg Stock Exchange) et Borsa Istanbul. De
plus, la Bourse de Casablanca noffre aucune possibilit de rabais sur ses frais pour les volumes
importants.
Les socits de bourse marocaines avaient auparavant un seuil maximal de commission de courtage
fix par la loi 0.3%. Ce dernier a t abrog dernirement. Les commissions de courtage se situent
aujourdhui entre 0,1% et 0,2%, ce qui est lgrement infrieur aux commissions de courtage
pratiques en Tunisie ou en Afrique du Sud. Cependant elles demeurent trs leves par rapport la
Turquie qui a des commissions de courtages voisinant les 0.001%.
La date de rglement / livraison : le rglement / livraison seffectue le jour mme pour les obligations non
cotes contre 3 jours ouvrs aprs la date de transaction pour les obligations cotes.
Bourse de Tunis
Johannesburg Stock
Exchange
Borsa Istanbul
0,01% si la transaction
Frais Usuels
Rabais
plafond 5000dh
< 50 000DT
0.005% si la transaction 0.00019% ( 1.9 par million)
> 50 000DT
avec plafond 5 000DT
Aucun
0.005% avec
Entre 0,1% et
Intermdiaire 0,2%
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0.30% Maximum
0.001%
0.001%
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En dehors de certaines obligations spcifiques (comme les OCA), le prix ngoci des titres de crance dpend
essentiellement de deux paramtres : la courbe des taux des Bons du Trsor et leur prime de risque.
Sur le march de gr gr, lors des transactions les oprateurs calculent les prix des obligations en se basant sur
la courbe des bons du Trsor du jour de transaction et une prime de risque ngocie : cette dernire volue
donc au cours du temps (par exemple elle augmente si lmetteur est jug plus risqu quauparavant). A noter
que cette prime de risque reste constante tout au long de la dtention du titre dans les portefeuilles.
Considrons maintenant une obligation avec une tranche cote et une tranche non cote de caractristiques
similaires. Le prix ngoci de gr gr pour la tranche non cote risque de diffrer sensiblement du cours en
Bourse de la tranche cote. En effet :
o
La plupart des obligations sont cotes en pourcentage du nominal en pied de coupon selon un cours de rfrence.
Ce dernier est calcul avec la courbe du taux de Bank Al Maghreb de lavant-veille et la prime de risque lmission
(qui nest donc pas actualise). Le seuil de variation du titre est de plus ou moins 2%.
Pour certaines obligations particulires, la cotation seffectue en dirhams suivant les mmes rgles que les actions.
En particulier, les cours sont calculs sur la base des transactions et le seuil de variation est de plus ou moins 6%. En
avril 2014, seulement trois obligations taient cotes de cette manire : lmission de SOMACOVAM du 31/12/2007
(obligation indexe), celle de MEDITELECOM du 31/01/2011 (obligation rvisable avec taux facial post compt) ainsi
que celle de CMT du 10/09/2009 (obligation convertible en actions).
Si lobligation est cote selon un cours de rfrence, lcart proviendra dune part de la prime de risque (non
actualise pour lobligation cote et actualise pour lobligation non cote) et dautre part de la courbe des taux
(courbe de lavant-veille pour lobligation cote et courbe du jour pour lobligation non cote).
Si lobligation est cote en Dirhams, lcart peut tre trs important sil y a peu de transactions sur ce titre sur la
Bourse. En effet, dans ce cas de figure la cotation nest pas actualise. De plus, le cours de lobligation nest pas
impact suite au dtachement de coupon alors que les prix ngocis sur le march de gr gr le sont.
Ces carts posent des problmes dordre pratique aux oprateurs, parmi eux :
Problmatique de valorisation : les cours cots peuvent tre dcals des prix de liquidation des titres, et ne
conviennent donc pas pour la valorisation des valeurs liquidatives des OPCVM par exemple.
Problmatique de transaction : Imaginons le cas dune obligation cote dont la diffrence entre le cours affich et le
cours qui pourrait tre ngoci par deux oprateurs est suprieur au seuil de variation. Dans ce cas, les oprateurs
ne peuvent pas traiter ce titre via la Bourse dans ces conditions. Ce cas peut subvenir pour les obligations cotes en
dirhams avec trs peu de transactions et donc des cours qui ne sont pas actualiss. A titre dexemple, il ny a eu que
7 transactions sur lobligation CMT cote au cours de lanne 2013.
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2 Piste du market making pour dynamiser le march de taux : quels pourraient tre les apports de cette
organisation de march ? Quels sont les pr-requis et les limites ?
3 Avantages comptitifs de la Bourse : quest ce qui pousserait les metteurs et les investisseurs se
tourner plus vers la Bourse que vers le march de gr gr ?
Conditions pralables
Trois conditions pralables sont identifies pour permettre lhomogenit des valorisations des obligations
cotes et non cotes :
Des rfrences des primes de risque : les oprateurs ont du mal connaitre le niveau de la prime de risque
(spread de crdit) dune obligation donne. En effet, il ny a pas de rfrence officielle publie et la majorit
des transactions se font de gr gr. Il ny a donc pas de remonte dinformation concernant les spreads
traits.
March
obligataire cot
Ncessit de faire
converger le march de
gr gr et le march
cot
Besoin de crer des
avantages comptitifs
Pistes
damlioration
Market
making
Conditions
pralables
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Avantages
comptitifs
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Une volution de la courbe des taux de bons du Trsor : comme dvelopp prcdemment (section B.4
analyse des taux / ncessit dune courbe de cotation), la courbe des taux actuelle peut contenir des taux
obsoltes. Le passage vers une courbe de cotation et son utilisation pour le pricing des obligations permettrait
davoir des valorisations plus proches de la ralit.
Des valorisations mid officielles : suite aux deux tapes prcdentes, les oprateurs auraient des donnes
communes afin de valoriser les obligations. Cependant pour viter des diffrences mthodologiques ou
dinterprtation, il faudrait quun organisme central au march publie les valeurs officielles relatives aux
primes de risque ( limage de ce que fait aujourdhui Bank Al Maghrib pour la courbe des taux). En effet, ce
nest que lorsque les donnes ncessaires au pricing seront fiabilises et communes pour tous les oprateurs
de march que les transactions pourront se baser sur un prix mid-market officiel.
Outre les divergences des valorisations entre le march obligataire cot et non cot, le mode de formation des
prix prsente galement dimportante diffrences. En effet :
Le march de gr gr est un march dirig par les prix. En effet, les oprateurs se mettent daccord sur un
prix ce qui ensuite donne lieu une transaction.
La Bourse est un march dirig par les ordres. Les ordres sont achemins sur la plateforme de ngociation
et cest lorsque deux ordres sont matchs que la transaction seffectue. Si ce mode de fonctionnement
semble adapt pour les actions, il sloigne des pratiques du march marocain sur le segment obligataire.
Ainsi il serait intressant de rapprocher les deux marchs en faisant voluer le compartiment obligataire au
niveau de la bourse de Casablanca vers un march dirig par les prix avec lmergence de teneurs de march ou
market makers. Nous dveloppons ci-aprs les apports et pr-requis du market making sur la dette prive en
gnral.
Rfrences de
primes de risque
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Evolution de la
courbe des
Bons du Trsor
Publications de
valorisations mid
officielles
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Les investisseurs sont donc assurs de trouver une contrepartie pour lachat ou pour la vente au prix affich, ce
qui permet de faciliter les transactions et damliorer sensiblement la liquidit. Dautre part, la prsence
danimateurs de march permet gnralement la correction des variations extrmes des cours dans le cas de
marchs volatils et une amlioration de lefficience des marchs.
Modalits pratiques
La socit gestionnaire de la Bourse signe un contrat avec le teneur de march. Ce dernier slectionne une liste
de titres sur lesquels il sera tenu dassurer la cotation en respectant des rgles strictes dfinies selon 3 critres :
La dure: La dure de cotation est dtermine selon une valeur cible minimale (5 heures, 90% de la dure
effective de la journe de cotation, etc.)
Le volume: La cotation doit tre accompagne dun volume minimal garanti la vente comme lachat
(montant nominal, pourcentage du volume journalier chang, etc.).
La fourchette de prix (bid / ask spread) : Dfinie comme la diffrence entre le prix de cotation dachat et
celui de vente. Plus celle-ci est leve, plus le teneur de march a une marge de gain important mais moins il
est attractif envers les investisseurs. Ainsi la fourchette doit est limite une variation dtermine lavance
par rapport une valeur de rfrence.
Les market makers doivent la fois avoir une rserve en espces qui leur permettra dacheter des titres pour
faire face aux mouvements vendeurs et dune rserve en titres qui leur permettra de les vendre dans le cas de
forts mouvements dachat. Ainsi, ce stock ou inventaire reprsente la majeure diffrence entre un intermdiaire
classique et le market maker.
En effet, lintermdiaire na nullement besoin de rserves en espces ou en titres puisquil excute des ordres
pour le compte dun client et ne fait pas office de contrepartie. Le market maker, quant lui, traite directement
avec ses clients et se doit de rpondre aux demandes mme si celles-ci vont toutes uniquement dans le sens de
lachat ou de la vente. Son bilan est ainsi affect en fonction de ce solde Espces / Titres. Cest dailleurs lun des
risques du market maker lorsquil a des rserves en titres, puisquil est alors vulnrable la perte en valeur dudit
titre.
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Risque de liquidit: Le market maker est tenu doffrir constamment une quantit de titres selon une
fourchette de prix dtermine. Or il est difficile de rpondre ces deux contraintes en mme temps,
particulirement au Maroc o la liquidit est faible.
Risque dasymtrie dinformation: Certains investisseurs peuvent tre mieux informs que le market maker.
ils peuvent ainsi acheter des titres sous-valus et lui vendre des titres survalus, ce qui lui causera des
pertes. Ceci est en gnral vit en prenant une fourchette de prix assez importante dune part, et tenant
compte dautre part que cette perte peut tre compense par les pertes des investisseurs moins informs
que le market maker. Ce risque est particulirement grand au Maroc cause de la faible liquidit et les
faibles volumes, ce qui donne le pouvoir certains organismes ayant un poids important de pouvoir
impacter les prix en manipulant les quantits de loffre et la demande.
Risque de linventaire: Le market maker est oblig de dtenir en rserve un nombre important de titres, il
est ainsi expos la baisse de leur valeur, tout comme il est expos la hausse de la valeur de ceux-ci en cas
de forte demande. Il vite cela en gnral en essayant de trouver pour tout ordre dachat une contrepartie
vendeuse qui annule son exposition au risque, mais la faiblesse de loffre et la demande au Maroc rend cet
exercice difficile.
Dabord la possibilit davoir un cours mid-market fiable et partag de tous les oprateurs
Ensuite surmonter le problme de manque de liquidit : commencer par les titres les plus liquides et avec
des fourchettes bid/ask relativement larges.
Pouvoir afficher les prix via une plateforme ddie pour que tous les oprateurs aient facilement accs aux
cotations des market makers.
Dpasser les contraintes de fonds propres imposs aux market makers. En effet, lactivit de tenue de
march impactant leurs bilans, les teneurs de march doivent possder des fonds propres consquents.
Intresser les market makers. Ces derniers doivent trouver un intrt financier lexercice de cette activit.
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D.1 Introduction
Ces dernires annes ont t caractrises linternational par dimportantes crises lies au risque de crdit
comme la crise des subprimes ou la crise de la dette europenne.
Au Maroc, les investisseurs sont devenus graduellement de plus en plus averses au risque de crdit. Cela a
commenc avec des dfauts concernant des missions de taille rduite (notamment lmission de Mediaco
dont le nominal tait de 70 millions de DH); mais cest surtout le rchelonnement de la dette de Maghreb
Steel en 2013 qui a entrain un vritable climat daversion au risque de crdit.
En effet, aujourdhui les diffrents oprateurs de march interrogs jugent que les obligataires ne sont ni
suffisamment informs sur le risque de crdit dune mission ni suffisamment protgs contre le dfaut dun
metteur.
Dans cette section, nous analysons les diffrents aspects relatifs au risque de crdit et la protection des
obligataires. Nous tudierons en particulier :
Les clauses de protection des obligataires ainsi que les aspects rglementaires correspondants
La problmatique du rating
Les caractristiques du march de la dette en gnral
Aspects juridiques
Etude du rating
Mthodologie linternational
Apports au Maroc
Modalits de mise en place
Evolution du march
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Negative pledge : Les negatives pledges ou clauses de sret ngative sont des clauses juridiques par lesquelles
lemprunteur est interdit de bnficier de certains droits ou de contracter dautres types de crdits sans laccord pralable
de son crancier. En effet, le cas dfavorable pour lobligataire serait que lmetteur obligataire contracte une dette en
donnant des garanties son nouveau crancier. Dans ce cas, en cas de dfaut, lobligataire passerait derrire ce crancier
: il voit la sniorit de sa dette diminuer. Or une clause de Negative Pledge empcherait dans ce cas lmetteur de
contracter ce type de crance sans lavis favorable des obligataires.
Pari passu : La clause de pari passu est une clause juridique visant maintenir une galit entre les diffrents cranciers.
Elle permet que lemprunteur ne concde pas de meilleurs conditions de garanties certains cranciers au dtriment
dautres cranciers ayant le mme rang de sniorit.
Les Covenants financiers : Les covenants financiers sont des clauses prtablies entre lemprunteur et ses cranciers qui
permettent dimposer ces derniers certaines limites sur les pratiques de gouvernance. Ces clauses peuvent porter sur
diffrents aspects de la socit : politique dinvestissement, politique de dividende, niveau dendettement ou encore les
remboursement anticips.
Clause dacclration : La clause dacclration est une clause permettant un crancier de demander le remboursement
du principal plus les autres intrts en une seule fois, dans le cas o lemprunteur fait un dfaut de paiement ou voit sa
condition financire se dtriorer. En pratique, on dfinit au pralable les vnements qui seront dclencheurs de la
clause (dfaut, retard de paiement, ratios financier, etc.). A titre dexemple, la clause dacclration permettrait aux
obligataires averses au risque de fixer des ratios (ratios dendettement par exemple) qui dclencheraient, en cas
dvnement prdtermin, le remboursement du principal et de tous les intrts en une seule fois.
Par ailleurs la tenue de lassemble gnrale des obligataires nest pas obligatoire. De plus, cette dernire doit se
tenir dans un dlai dun an aprs le lancement de lmission afin de dsigner un reprsentant de la masse des
obligataires (loi sur la S.A, article 300). En attendant ce dlai, cest un reprsentant provisoire qui est dsign. Dans
la ralit, pour un certain nombre de socits soit lassemble gnrale des obligataires nest pas convoque, soit le
quorum nest pas atteint, si bien que le reprsentant dfinitif de la masse des obligataire nest pas dsign.
Pour palier cela, on pourrait par exemple sensibiliser le reprsentant provisoire pour convoquer lassemble des
obligataires. En effet, aujourdhui la responsabilit lie la convocation de cette assemble est dilue entre le
conseil dadministration, le reprsentant de la masse et les obligataires (cf. art. 306 loi sur la S.A). De plus, on
pourrait instaurer une rgle selon laquelle si le quorum nest pas atteint, le reprsentant provisoire de la masse des
obligataires deviendrait leur reprsentant dfinitif.
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Le rating est un indicateur synthtique des diffrents risques spcifiques une mission (crdit, liquidit,
etc.) et permettra damliorer lefficience du march obligataire.
De plus, le rating et la prime de risque sont lis. Ainsi le rating contribuera la rationalisation des spreads de
crdit et ainsi la valorisation plus prcise des titres de crance. Cela servira galement aux organismes
conseil et placeurs pour lvaluation du risque de crdit de lmetteur.
Par ailleurs le rating permettrait une vritable segmentation des risques au niveau du march pour
permettre linvestisseur de faire la diffrence entre les diffrents metteurs. Les applications sont
multiples : cration de compartiments plus ou moins risqus, volution des rgles dinvestissement des
institutionnels, volution de la gestion sous mandat, etc.
Les metteurs dsirant se financer linternational auront dj franchi le pas de la notation. De plus, les
investisseurs internationaux seront rassurs car ils sont habitus utiliser les ratings dans leurs analyses.
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Le rating par les agences de notation internationales (S&P, Moodys, Fitch) pourrait tre un atout
commercial pour les metteurs. De plus, ces agences disposent dune solide exprience, dune mthodologie
prouve et dune base de donnes trs importante.
Le cot dun rating est estim 200 000 / 300 000 DH par an et par mission.
Cependant, certaines mthodologies de notation employes par ces agences de rating peuvent ne pas tre
totalement adquates au march marocain, notamment au regard du faible nombre dmissions obligataires
et des spcificits de lconomie marocaine. Cet argument milite pour la cration dune agence de rating
nationale.
Ainsi il serait pertinent de sintresser la piste dune agence de notation marocaine qui pourquoi pas aurait
une dimension pan africaine. En effet, de nombreux pays de lAfrique de lOuest nont pas dagence de
rating; une agence de notation place au cur de Casablanca Finance City pourrait se positionner pour les
missions africaines. Par exemple, les socits nigrianes sont notes par les Big Tree (S&P, Fitch et Moodys)
mais aussi par des agences locales dont la plus importante est AGUSTO &CO. Cette dernire utilise une
mthodologie diffrente pour chaque secteur de lconomie et le cot de ses notations varie entre 10 000 et
20 000 USD . En outre, AGUSTO & CO met galement des notations pour les socits kenyanes et continue
stendre sur dautres pays africains tel que le Ghana.
Au final, si la piste de lagence de notation locale est encourage par certains oprateurs, dautres restent
sceptiques quant son indpendance et son expertise.
Par ailleurs la mise en place du rating ncessitera une phase de transition car il faudra considrer le cas des
missions dj prsentes et pas encore arrives terme. Par ailleurs les professionnels interrogs jugent pour la
plupart que la notation obligatoire et systmatique nest pas forcment une bonne approche : il faut laisser la
possibilit aux entreprises qui le souhaitent de ne pas se faire noter. En effet, la notation a un cot et certaines
socits ne verront pas son utilit.
Agence locale
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Le spread dune mission obligataire (diffrence entre son taux actuariel et le taux sans risque) est un
indicateur du risque de crdit du titre mis. En tudiant les spreads sur le march marocain, on constate que :
Les spreads sont assez proches. En effet, daprs le graphe G14.1 les diffrences des spreads moyens
entre les diffrents secteurs dactivits sont faibles. Ceci traduit donc une diffrence de spreads faible
entre les obligations risques et les obligations peu risques.
La moyenne de prime de risque sur 10 ans est constante. Lvolution des primes de risque sur une
priode de 10 ans montre quil y a une certaine constance des primes de risque. Par contre en 2013,
les primes de risque ont chut. Ceci est du au fait que les socits avoir mis des obligations en 2013
sont des banques et les EEP, qui sont des signatures de qualit. Le manque dmission hors banques et
EEP sexplique par le climat daversion au risque parmi les investisseurs et le niveau de taux levs en
2013.
Aussi, la constance de la prime de risque entre 2003 et 2013 traduit le fait que les primes de risque ne
suivent pas vraiment le trend de lconomie marocaine.
On peut galement noter en comparant les graphes G14.3 et G14.4 quil existe une diffrence au
niveau du spread par secteur entre la France et le Maroc. A titre dexemple, les socits financires en
France ont des primes de risque assez leves (par rapport aux autres secteurs), tandis quau Maroc, ce
mme secteur est considr comme tant trs peu risqu.
G14.2 Evolution de la prime de risque
moyenne (2003 2013)
1,4
1,3
Max
Moyenne
Min
0,9
1,0
0,50
1,00
1,50
2,00
1,4
Industrie
Equipement
Loisirs et Htels
Immobilier
Distributeurs
Services aux
Btiment et
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Agroalimentaire /
Ptrole et Gaz
Chimie
Socits de
Transport
Socits de
Banques
1,1
0,8
0,7
2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
2,50
0,5
Ports
1,1
0,6
0,5
0,0
1,0
1,0
0,7
1,2
1,1
0,8
2,0
0,8
1,2
1,2
1,1
1,0
1,5
1,3
1,2
0,00
Mines
2,0
1,0
0,8 0,8 0,9
1,2 1,4
0,3 0,4
39
Selon les professionnels interrogs, il serait intressant de considrer une volution du march avec :
Des compartiments par niveau de risque. Aujourdhui il ny a pas rellement de classement des titres
.
par niveau de risque. A ltranger au contraire, il y a diffrentes catgories de titres en fonction de
leur niveau de risque, allant des missions non risques aux obligations high yield, trs risques mais
haut rendement. Ce classement a donn lieu des stratgies diffrencies et par extension des
nouvelles catgories dOPCVM. Cependant le principal outil pour diffrencier les obligations est le
rating : il est difficile de compartimenter le march sans cet outil.
Des indicateurs de risque de crdit. Les principaux voqus sont la courbe de spreads de crdit
voque prcdemment ainsi que le rating.
Une volution des rgles dinvestissement. Lide serait de faire voluer les ratios prudentiels
(OPCVM, banques, assurances, caisses de retraite) en se basant sur le risque des diffrents types
dinvestissement afin dintroduire la notion de hirarchie des risques et ainsi dattirer des metteurs
de nature ou de taille diffrente.
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41
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Publication de donnes
statistiques
Sensibilisation des metteurs
privs
Diversification des instruments
de dette
Clauses juridiques
Introduction du rating
Segmentation du march par
niveau de risque
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L'aspect action: le cours de lobligation convertible suit celui de l'action en cas de hausse. Ainsi, au
moment de la conversion, le propritaire de ce titre aura ralis une plus-value du mme ordre que
celle de l'actionnaire sans avoir pris les mmes risques.
Il existe plusieurs stratgies darbitrage sur les obligations convertibles (appeles arbitrage de
convertible ). Nous voyons ici la stratgie de base, qui comprend lachat dune obligations convertible et la
vente dcouvert de laction sous-jacente en cas de hausse importante de cette dernire.
Prenons lexemple dune obligation convertible en actions avec une maturit rsiduelle de 3 mois. Si laction
augmente de manire significative, le prix de lobligation convertible sapprcie galement. Or il nexiste pas
pour linstant de mcanisme au Maroc permettant de cristalliser ce gain sur lobligation convertible. En effet,
linvestisseur ne pourra convertir son obligation en action qu maturit et subit le risque que laction
rebaisse entretemps et donc que son gain soit moindre.
Considrons un investisseur ayant achet une obligation convertible dont laction valait 40 DH. Supposons
que laction monte 70 DH, linvestisseur a alors un rendement quil juge intressant mais pour diverses
raisons il dsire rester investi encore 3 mois sur lobligation et a donc un risque que laction redescende.
Linvestisseur est long de lobligation qui vaut 1050 DH. La parit dchange est de 1 : 10 et le delta
(sensibilit de lobligation par rapport laction) est proche de 1.
La stratgie consiste vendre dcouvert 10 actions au prix de 70.
Linvestisseur a alors cristallis le gain li la hausse de laction. En effet, si au bout de 3 mois laction baisse
50 DH :
Linvestisseur paie 0,25% de frais annuels au prteur : 0,25 * * 70 * 10 = 0,4 DH par obligation
Au final les pertes sur lobligation convertible sont annuls par les gains sur la position vendeuse actions.
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Emission:
o
Les frais pour lobtention du visa par le CDVM slvent 0.025% du montant total de lopration
(0,015% pour les metteurs nots).
Les frais de la banque daffaires qui accompagne lmission slvent gnralement entre 0,25% et
0,75% du nominal (dgressif en fonction du montant mis).
Compte courant (dans le cas o les titres admis sont conservs par lmetteur) :
Valeur mre, payable ladmission puis de manire annuelle (entre 1000 DH et 4000 DH) ;
Valeur fille, payable au dtachement du coupon (entre 125 DH et 1000 DH).
Valeur mre, payable ladmission puis de manire annuelle (entre 100 DH et 300 DH) ;
Valeur fille, payable au dtachement du coupon (entre 50 DH et 200 DH).
Avoirs (dans le cas o les titres admis sont conservs par lmetteur), payable mensuellement sur le
base de la capitalisation contenue dans le compte courant (0,03 / 1000)
Mouvement (Dans le cas o les titres admis sont conservs par lmetteur), payable sur chaque
mouvement touchant le compte de la valeur (OST)
Les frais de bourse pour ladmission la cote slvent 0.05 pour mille calcul sur le nominal et
plafonn 10 000 DH.
Les frais revenant au syndicat de placement pour les obligations cotes slvent entre 0,1% et 0,2%
(dgressif en fonction du montant mis).
A ces frais pourraient sajouter dans le futur des frais relatifs la notation.
Transaction:
o
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46
Le risque de crdit est mesur afin de dterminer la capacit dun metteur rembourser sa dette. Il se
divise en gnral en deux composantes:
La probabilit de dfaut : La probabilit que lmetteur ne puisse pas honorer ses engagements.
Lampleur de la perte: Le pourcentage du capital perdu qui ne sera pas recouvert par linvestisseur en cas de
dfaut. La somme du taux de recouvrement et de lampleur de la perte est gale 100%.
Le spread de crdit est la diffrence entre un taux sans risque de rfrence et une une prime de risque
selon lmetteur. Cette prime de risque peut saccrotre selon deux facteurs: une augmentation du risque
de liquidit sur le march, ou une baisse de la cote de crdit (rating) de lmetteur.
La sniorit dun emprunt est relative sa priorit de remboursement en cas de dfaut de lmetteur. En
effet, les prts hypothcaires seront les premiers tre rembourss, suivis par les obligations scurises,
puis par les obligations ordinaires, les obligations subordonnes et les actionnaires en dernier lieu. Plus la
sniorit est faible, plus le taux de recouvrement sera proche de 0%.
A noter que les obligations perptuelles subordonnes sont un cas particulier. Le non-versement de leur
coupon en cas de difficult financire peut ne pas tre quivalent un dfaut de paiement, elles ont ainsi
de la sniorit la plus faible parmi les obligations subordonnes.
En ce qui concerne le taux de recouvrement, la clause du pari passu ( pied gal) impose que sur un
mme type de dette donn (ordinaire) un dtenteur dobligations maturit gale 30 ans aura le mme
pro rata de recouvrement quun dtenteur dont les obligations atteignent leur chance dans 6 mois.
Agences de notation
Lhistoire des agences de notation remonte plus dun sicle. John Moody a commenc publier des
analyses et opinions sur les chemins de fer amricains en 1909. Standard&Poors a publi sa premire
analyse en 1916. Depuis, le recours aux agences de notations sest largement rpandu pour de
nombreuses raisons : indpendance de lvaluation du risque de crdit, facilit de comparaison entre
metteurs, missions et segments du march, rgles juridictionnelles, paiement des frais par lmetteur,
grande volution des marchs de la dette ainsi que de la gestion du portefeuille dobligations et des
indices obligataires.
Toutefois, aprs la crise financire de 2008 et les critiques faites Moodys, S&P et Fitch, de nouvelles
agences de rating ont commenc merger, comme Dominion Bond Rating Service au Canada et
Mikuni & Co. au Japon.
Le rating se fait en gnral pour lmetteur et pour le titre mis, signifiant ainsi quune entreprise
note A+ peut mettre une obligation qui sera note BBB si celle-ci est subordonne, et
inversement, une entreprise cote BBB peut mettre une obligation scurise qui sera cote AAA
grce la qualit du panier de scurit. (voir obligations scurises section B.2).
Limites de la notation
Les agences de notation peuvent commettre des erreurs, comme la mauvaise apprciation des drivs de
crdit des prts hypothcaires aux USA sur des milliards de dollars.
Certains paramtres ne peuvent tre pris en compte par les agences, comme le risque de litiges, de
changement des lois en vigueur, des catastrophes naturelles, de risques go-politiques pour les
obligations souveraines, etc.
Il peut y avoir un temps de dcalage entre la situation actuelle dune entreprise et son rating . En effet,
la situation de lentreprise peut par exemple se dgrader alors que sa note nest pas encore actualise.
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47
Article 294 : L' assemble gnrale ordinaire des actionnaires a seule qualit pour dcider ou autoriser lmission d'
obligations ainsi que pour autoriser, le cas chant, la constitution de srets en vue de garantir le remboursement de l'
emprunt obligataire.
Cette assemble peut dlguer au conseil d' administration ou au directoire les pouvoirs ncessaires pour procder,
dans un dlai de cinq ans, une ou plusieurs missions d' obligations et en arrter les modalits.
Toutefois, dans les socits qui ont pour objet principal d' mettre des emprunts obligataires destins au financement
des prts qu'elles consentent, le conseil d' administration, ou le directoire est habilit de plein droit, sauf disposition
statutaire contraire, mettre ces emprunts.
Article 299 : Les porteurs d'obligations d'une mme mission sont groups de plein droit pour la dfense de leurs
intrts communs en une masse dote de la personnalit morale. Toutefois, en cas d'missions successives
d'obligations, la socit peut, lorsqu'une clause de chaque contrat d'mission le prvoit, grouper en une masse unique
les porteurs dobligations ayant des droits identiques.
Article 300 : La masse est reprsente par un ou plusieurs mandataires lus par l'assemble gnrale ordinaire des
obligataires dans le dlai d'un an compter de louverture de la souscription et au plus tard trente jours avant le
premier amortissement prvu. En attendant la tenue de l'assemble gnrale, le conseil d'administration procde ds
l'ouverture de la souscription la dsignation d'un mandataire provisoire parmi les personnes habilites exercer les
fonctions d'agent d'affaire. A dfaut de dsignation par le conseil d'administration du mandataire provisoire ds
l'ouverture de la souscription, celui-ci peut tre dsign la demande de tout intress par le prsident du tribunal,
statuant en rfr. La mme procdure est applique, lorsque l'assemble gnrale ordinaire des obligataires ne
procde pas la dsignation du mandataire de la masse. Ces mandataires sont rvocables tout moment.
Article 301 : Ne peuvent tre dsigns comme reprsentants de la masse, les administrateurs et les personnes qui sont
au service de la socit dbitrice et des socits garantes de l'emprunt.
Article 302 : Les reprsentants de la masse ont, sauf restriction dcide par l'assemble gnrale des obligataires, le
pouvoir d'accomplir au nom de la masse tous actes de gestion ncessaires la sauvegarde des intrts communs des
obligataires.
Article 303 : Les reprsentants de la masse dment autoriss par lassemble gnrale des obligataires ont seuls qualit
pour agir en justice au nom de l'ensemble des obligataires. Les actions en justice diriges contre l'ensemble des
obligataires dune mme masse ne peuvent tre intentes que contre les reprsentants de cette masse.
Article 304 : Les reprsentants de la masse ne peuvent s'immiscer dans la gestion des affaires sociales. Ils ont accs aux
assembles gnrales des actionnaires, mais sans voix dlibrative. Ils ont le droit d'obtenir communication des
documents mis la disposition des actionnaires dans les mmes conditions que ceux-ci.
Article 305 : Les obligataires dpendant d'une mme masse peuvent tre runis toute poque en assemble gnrale
s'il existe plusieurs masses dobligataires, elles ne peuvent en aucun cas dlibrer au sein dune assemble commune
sous rserve des dispositions du 2me alina de larticle 299.
par les obligataires condition de reprsenter 10% au moins des obligations et den aviser le ou les reprsentants de la
masse;
Article 307 : La convocation des assembles gnrales dobligataires est faite dans les mmes conditions de forme et de
dlai que celles des assembles d'actionnaires. Elles dlibrent dans les mmes conditions de quorum et de majorit
prvues
l'article
113.
Le droit de vote attach aux obligations est proportionnel la quotit du montant de lemprunt qu'elles reprsentent.
Chaque
obligation
donne
droit
une
voix
au
moins.
Le droit de vote dans les assembles gnrales dobligataires appartient au nu-propritaire.
Toute assemble irrgulirement convoque peut tre annule. Toutefois, laction en nullit n'est pas recevable
lorsque tous les obligataires de la masse intresse sont prsents ou reprsents.
Article 308 : L'assemble gnrale dlibre sur toutes mesures ayant pour objet d'assurer la dfense des obligataires et
l'excution du contrat d'emprunt et en gnral sur toutes mesures ayant un caractre conservatoire ou
d'administration.
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F.5 Remerciements
F.5.1 Personnes interroges
Nous tenons remercier vivement les acteurs du march qui nous ont accord des entretiens constructifs et
enrichissants (par ordre de date dentretien) :
Mme Maria CHRAIBI, directeur des investissements et des achats, AXA MAROC
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G1 Evolution des missions de la dette prive(en milliards de DH): Bourse de Casablanca, Donnes
Maroclear, Cejefic Consulting.
G2 Evolution des mission obligations et TCN (en milliards de DH): Bourse de Casablanca, Donnes
Maroclear, Cejefic Consulting.
G3 Evolution des missions des TCN (en milliards de DH): Bourse de Casablanca, Donnes Maroclear,
Cejefic Consulting.
G4.1 Rpartition des missions (TCN et obligations ) par typologie dmetteur (2003 2013): Bourse
de Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G4.2 Montants mis (TCN et obligations) par secteurs en milliards de DH (2003 2013): Bourse de
Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G4.3 Rpartition des missions des obligations par typologie dmetteur (2003 2013): Bourse de
Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G4.4 Rpartition des missions de TCN par typologie dmetteur (2003 2013): Bourse de Casablanca,
Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G5.1 Evolution des taux des bons du Trsor: Site de Bank Al Maghrib, Cejefic Consulting.
G5.2 Evolution des taux de crdit: Site de Bank Al Maghrib, Cejefic Consulting.
G6 Rpartition des missions par typologie dobligations (2003 2013) : Bourse de Casablanca,
Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G7 Part des missions bancaires dans lensemble de la dette prive entre 2003 et 2013: Bourse de
Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G8 Ratio dette prive / crdits bancaires (hors banques et socits de financement) Bank Al Maghrib,
Bourse de Casablanca, Cejefic Consulting.
G9 Evolution des taux directeurs: site de Saint Louis Federal Reserve, site de la Banque Centrale de
Turquie, site de la Banque Centrale dAfrique du Sud, site de BanK Al Maghrib,
G10 Spread entre Maturit 10ans et 3 mois: site de Saint Louis Federal Reserve, site dAgence France
Trsor, Site de la banque Centrale dAfrique du Sud, Bourse de Casablanca
G11 Evolution du taux de satisfaction du Trsor (ratio montant adjug/montant propos par le
Trsor): Site de Bank Al Maghrib
G12.2 - Evolution de la courbe des taux: site de Bank Al Maghrib, Cejefic Consulting
G13.1 Evolution des montants mis pour les obligations cotes et non cotes (2003 2013): Bourse de
Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G13.2 Part des missions cotes et non cotes par secteur (2003 2013): Bourse de Casablanca,
Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G13.3 Part des metteurs dont les actions sont cotes dans le nombre total dmissions de dette:
Bourse de Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic Consulting.
G13.4 Ratio de liquidit des obligations cotes (2003 2013) : Bourse de Casablanca, Donnes
Maroclear, Cejefic Consulting.
G14.1 Niveau de spread par secteur (2003 2013): Bourse de Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic
Consulting.
G14.2 Evolution de la prime de risque moyenne (2003 2013): Bourse de Casablanca, Donnes
Maroclear, Cejefic Consulting.
G14.3 Prime de risque moyenne par secteur: Bourse de Casablanca, Donnes Maroclear, Cejefic
Consulting.
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