Modulations Numeriques PDF
Modulations Numeriques PDF
Modulations Numeriques PDF
1 Introduction *
"MDA
de
M
5.2 MODULATION ET DEMODULATION
*
"MDA
phase
7 Applications *
8 Conclusion *
10 Bibliographie *
1. INTRODUCTION
Les systmes de transmission numrique vhiculent de l'information entre une source et un
destinataire en utilisant un support physique comme le cble, la fibre optique ou encore, la
propagation sur un canal radiolectrique. Les signaux transports peuvent tre soit
directement d'origine numrique, comme dans les rseaux de donnes, soit d'origine
analogique (parole, image...) mais convertis sous une forme numrique. La tche du
systme de transmission est d'acheminer l'information de la source vers le destinataire avec
le plus de fiabilit possible.
Le schma synoptique d'un systme de transmission numrique est donn la figure 1 o
l'on se limite aux fonctions de base:
La source met un message numrique sous la forme d'une suite d'lments binaires.
Les trois caractristiques principales permettant de comparer entre elles les diffrentes
techniques de transmission sont les suivantes:
La probabilit d'erreur Pe par bit transmis permet d'valuer la qualit d'un systme
de transmission. Elle est fonction de la technique de transmission utilise, mais
aussi du canal sur lequel le signal est transmis. Il est noter que Pe est une valeur
thorique dont une estimation non biaise au sens statistique est le Taux d'Erreur par
Bit TEB.
L'occupation spectrale du signal mis doit tre connue pour utiliser efficacement la
bande passante du canal de transmission. On est contraint d'utiliser de plus en plus
des modulations grande efficacit spectrale.
L'amplitude : A
La frquence : f 0
La phase: 0
w0
2
Dans les procds de modulation binaire, l'information est transmise l'aide d'un paramtre
qui ne prend que deux valeurs possibles.
Dans les procds de modulation M-aire, l'information est transmise l'aide d'un paramtre
qui prend M valeurs. Ceci permet d'associer un tat de modulation un mot de n digits
binaires. Le nombre d'tats est donc M 2n . Ces n digits proviennent du dcoupage en
paquets de n digits du train binaire issu du codeur.
Les types de modulation les plus frquemment rencontrs sont les suivants :
1
s'exprime en "bauds".
T
Le dbit binaire D se dfinit comme tant le nombre de bits transmis par seconde. Il
sera gal ou suprieur a la rapidit de modulation selon qu'un changement d'tat
reprsentera un bit ou un groupement de bits.
1
Le "dbit binaire" D s'exprime en "bits par seconde".
Tb
Pour un alphabet M-aire, on a la relation fondamentale: T = nT b soit
D = n R.
Il y a galit entre dbit de source et rapidit de modulation
uniquement dans le cas d'une source binaire (alphabet binaire).
La qualit d'une liaison est lie au taux d'erreur par bit :
T .E.B
1
log 2 M
T .B
c(t ) ck .g (t kT ) ck (t ) ak (t ) jbk (t )
k
avec ck ak jbk .
La fonction g(t) est une forme d'onde qui est prise en considration dans l'intervalle [0, T[
puisque t doit vrifier la relation : kT t (k 1)T .
Dans les modulations MDA, MDP et MAQ, la modulation transforme ce signal c(t) en un
signal modul m(t) tel que :
w0
et la phase 0 caractrisent la sinusode porteuse utilise pour la
2
La frquence f 0
modulation.
en posant : a(t ) ak (t ),
b(t ) bk (t ) et
"formant". ak (t ) ak .g (t kT ) et bk (t ) bk .g (t kT )
Les deux signaux a(t ) et b(t ) sont aussi appels "trains modulants" et s'crivent :
a(t ) a k .g (t kT ) et b(t ) bk .g (t kT )
k
Les symboles a k et bk prennent respectivement leurs valeurs dans l'alphabet (A1, A2, AM)
et dans l'alphabet (B1, B2, BM).
Le schma thorique du modulateur est reprsent sur la figure 2.
qui peut tre reprsents (voir figure 3) dans un espace deux dimensions dont les vecteurs
de base sont : g (t kT ). cos(w0 t 0 ) et g (t kT ). sin( w0 t 0 ) (dcomposition de
Fresnel).
Le signal modul m(t) vhicule des informations distinctes travers a k (t ) et bk (t ) qui sont
deux signaux en bande de base appels respectivement composante en phase (I en anglais)
et composante en quadrature (Q en anglais). La rcupration de a k (t ) et bk (t ) sera possible
uniquement si ces deux signaux sont de bande limite l'intervalle [-B,B] avec B<f0
(Condition de Rayhley).
Une reprsentation dans le plan complexe qui fait correspondre chaque signal lmentaire
un point Ck Ak jBk permet de diffrencier chaque type de modulation. L'ensemble de
ces points associs aux symboles porte le nom de constellation.
Pour pouvoir distinguer deux symboles, il faut respecter une distance minimale d min,
entre les points reprsentatifs de ces symboles. Plus cette distance est grande et plus
la probabilit d'erreur sera faible. La distance minimale entre tous les symboles est :
d min Min(d ij ) avec d ij Ci C j
i j
A chaque symbole mis correspond un signal lmentaires mk(t) et par l mme une
nergie ncessaire la transmission de ce symbole. Dans la constellation, la
10
2
i
.
Les deux critres voqus ci-dessus sont antagonistes puisque l'on serait tent d'une part
d'loigner les symboles au maximum pour diminuer la probabilit d'erreur et d'autre part, de
les rapprocher de l'origine pour minimiser l'nergie ncessaire la transmission.
Les critres de choix d'une modulation sont :
La constellation qui suivant les applications mettra en vidence une faible nergie
ncessaire la transmission des symboles ou une faible probabilit d'erreur.
Remarque :
Concernant la Densit Spectrale de Puissance (DSP) du signal modul m(t), certaine
formules du cours de Thorie du Signal nous rappelle que si n (t ) xc (t ) jxs (t )
n( f )
1
n ( f f0 ) n ( f f0 )
4
11
mk (t ) ak .g (t kT ).cos(w0t 0 )
k
13
a 2T sin fT
cm ( f ) 0
4 fT
a02
( f )
4
Le spectre du signal modul est le mme dcal de f0 et comporte donc une raie aux
frquences f0.
3.2. Modulation "M ETATS"
Dans ce cas on utilise plutt la modulation symtrique.
Les constellations "MDA M Symtrique"
On a toujours M 2n amplitudes possibles du signal, mais ici les valeurs de l'alphabet sont
telles que :
Ai = (2i M + 1).a0 avec i = 0,1,2,M-1.
Suivant les valeurs de n on obtient le tableau suivant :
n
Valeurs de l'alphabet
-1a0, 1a0
14
15
M 2 1 2 sin fT
cm ( f )
a0 T
3
fT
Al cos(w0t l ) on obtient:
S1 (t ) ak .g (t kT ).cos(w0t 0 ). Al cos(w0t l )
k
16
Al
2
a .g (t kT ).cos(
k
l )
Donc, si le rcepteur dispose d'un oscillateur local synchronis en frquence et en phase sur
celui de l'mission, 0 sera proche de l et, donc cos(0 l ) sera voisin de 1, et par
consquent S2 (t )
Al
2
au train modulant a(t ) ak .g (t kT ) qui est lui mme le signal porteur de l'information.
k
Eb
dans lequel :
N0
Ps (e)
3 log 2 M Eb
M 1
erfc
.
2
M
M 1 N0
17
Eb
et du paramtre M
N0
la figure 12. On peut alors constater que pour conserver une probabilit d'erreur par
symbole constante lorsque M augmente, il faut aussi augmenter le rapport
Eb
; Autrement
N0
Eb
ncessaire une probabilit d'erreur donne est 4 dB plus grand
N0
Eb
doit tre augment de 6 dB chaque fois que
N0
l'on double M c'est--dire chaque fois que l'on ajoute un bit par symbole mis.
Du point de vue pratique, c'est la probabilit d'erreur par bit Pb(e) qui est la plus importante
dterminer. Si on nglige la probabilit d'erreur entre symboles non voisins et si deux
symboles voisins ne diffrent que d'un bit (Code de Gray), alors la probabilit d'erreur par
18
Ps (e)
car avec un symbole erron, seulement un bit sur
log 2 M
L'efficacit spectrale : L'efficacit spectrale d'une forme d'onde est donne par le
nombre de bits utiles qu'elle permet de transmettre par seconde et par hertz. On peut
aussi la dfinir comme tant le rapport entre le dbit utile et la bande occupe par le
signal transmis.
1
log 2 M
TB
Malheureusement, la probabilit d'erreur par symbole Ps(e) augmente aussi, et, pour
ne pas la dgrader, il sera ncessaire d'augmenter l'nergie mise par bit Eb.
Finalement, ce type de modulation est simple raliser mais est assez peu employ pour
M>2 car ses performances sont moins bonnes que celles d'autres modulations, notamment
pour sa rsistance au bruit.
19
Les signaux lmentaires ak (t ) et bk (t ) utilisent la mme forme d'onde g (t ) qui est ici une
impulsion rectangulaire, de dure T et d'amplitude gale A si t appartient l'intervalle [0,
T[ et gale 0 ailleurs.
On a toujours : ak (t ) ak g (t kT ) et bk (t ) bk g (t kT )
Soit: ck (t ) (ak jbk ).g (t kT ) ck .g (t kT )
Dans le cas prsent, les symboles ck sont rpartis sur un cercle, et par consquent:
ck ak jbk e j k . Do: ak cos k et bk sin k
et : ak (t ) cos k .g (t kT ) , bk (t ) sin k .g (t kT )
On pourrait imaginer plusieurs MDP-M pour la mme valeur de M o les symboles seraient
disposs de faon quelconque sur le cercle! Pour amliorer les performances par rapport au
bruit, on impose aux symboles d'tre rpartis rgulirement sur le cercle (il sera ainsi plus
facile de les discerner en moyenne). L'ensemble des phases possibles se traduit alors par les
expressions suivantes:
2
lorsque M > 2
M
et : k 0 ou lorsque M = 2.
20
Remarque:
Les symboles ck prennent leurs valeurs dans un alphabet de M >2 lments e j k o k est
dfini ci-dessus avec k = 0,1,M-1. On peut aussi considrer que ak et bk prennent
simultanment leurs valeurs dans l'alphabet cos(k ) et sin(k ) .
Le signal modul devient:
m(t ) Re A.e j ( w0 t 0 k )
k
m(t ) A. cos(w0t 0 k )
A. cos(w0t 0 ) cos(k ) A.sin( w0t 0 ) sin(k )
Cette dernire expression montre que la phase de la porteuse est module par l'argument
k de chaque symbole ce qui explique le nom donn la MDP. Remarquons aussi que la
porteuse en phase cos(w0t 0 ) est module en amplitude par le signal A. cos(k ) et que la
porteuse en quadrature sin( w0t 0 ) est module en amplitude par le signal A.sin(k ) .
L'expression de la MDP montre qu'il s'agit d'une modulation enveloppe constante;
l'enveloppe tant le module de l'enveloppe complexe. Cette proprit est intressante pour
des transmissions sur des canaux non linaires, ce qui fait de la MDP un outil de choix par
exemple pour les transmissions par satellites. L'intrt d'avoir un signal modul enveloppe
constante est que cela permet d'employer les amplificateurs dans leur zone de meilleur
rendement qui correspond souvent un mode de fonctionnement non linaire.
21
Ainsi, la disposition des symboles sur un cercle se traduit non seulement par enveloppe
constante, mais aussi, par une nergie identique mise en uvre pour transmettre chaque
symbole, ces deux aspects tant bien entendu intimement lis.
On appelle "MDP-M" une modulation par dplacement de phase (MDP) correspondant
des symboles M-aires. La figure 13 montre diffrentes constellations de MDP pour M= 2, 4
et 8.
23
B
. cos(k )
2
Le rcepteur doit encore rcuprer le rythme des symboles transmis, puis chantillonner le
signal S2 (t ) au milieu de chaque priode. Suivant le symbole mis 1ou 1,
prend la
sin fT
cm ( f ) A T
fT
2
24
Les bits du train binaire entrant sont groups par deux pour former des symboles
correspondant aux ck qui prennent alors leurs valeurs dans un alphabet de 4 lments
suivant : e j k o k
3 5 7
Symbole
ak
bk
impair
00
01
11
-1
-1
-1
25
10
-1
Ce tableau met en vidence la relation simple qui existe entre les bits pairs et les ak, et entre
les bits impairs et les bk. A une homothtie prs et en dsignant par { ik } la suite des
valeurs du train binaire au rythme de Tb
T
on obtient :
2
ak 1 2.i2k et bk 1 2.i2k 1
De faon image, nous pouvons dire que le train binaire entrant { ik } est aiguill en un
train binaire { ak } sur la voie en phase pour les bits pairs, et un train binaire { bk } sur la
voie en quadrature pour les bits impairs. La vitesse des trains binaires { a k }et { bk } est
deux fois plus lente que la vitesse du train binaire entrant { ik }.
La constellation "MDP-4"
La constellation MDP-4 est reprsente par la Figure 18. Elle montre que l'affectation des
bits aux points de la constellation se fait en gnral selon un codage de Gray.
26
0,
, ou radiants lors du passage d'un symbole un autre ce qui n'a, bien entendu, rien
27
cods
en
NRZ.
La
suite
du
schma
reprsente
la
relation
m(t ) a(t ). cos(w0 t 0 ) b(t ).sin( w0 t 0 ) et fait donc appel deux multiplieurs.
28
ak
2
bk
2
29
Le rcepteur doit encore rcuprer le rythme des symboles transmis, puis chantillonner les
signaux Sa2 (t ) et Sb2 (t ) au milieu de chaque priode. Les trains binaires { ak } et { bk }
ainsi rcuprs sont alors multiplexs pour obtenir le train binaire { ik }.
2
M
De mme le dmodulateur fait intervenir deux convertisseurs A/N ainsi qu'une logique de
dcodage pour dterminer les symboles puis rgnrer le train de bits reus (Voir figure
23).
1
, le spectre du signal modul de la MDP-M
T
1
, de la MDP-M
Tb
est multipli par n log 2 M par rapport celui de la MDP-2. Autrement dit, pour un spectre
identique (et donc largeur de bande B constante), l'efficacit spectrale
D
est multipli
B
par n log 2 M .
31
Modulation
Dbit Binaire : D
Efficacit Spectrale :
MDP-2
MDP-4
2.D
2.
MDP-8
3.D
3.
16
MDP-16
4.D
4.
Le tableau ci-dessus montre le gain obtenu sur le dbit binaire et sur l'efficacit spectrale
pour diverses modulation MDP-M, ceci pour une mme rapidit de modulation.
Les performances
L'augmentation de M rduit la distance entre symboles adjacents sur la constellation et cela
dgrade naturellement les performances.
Comme nous l'avions fait pour les MDA, il est possible de comparer les MDP entre elles,
en utilisant la probabilit d'erreur par symbole Pe en fonction du rapport
Eb
. Rappelons
N0
que Eb reprsente l'nergie mise par bit, et, N0 reprsente la densit spectrale de puissance
de bruit.
En fonction de ce rapport, on trouve en bibliographie [5 p265] que la probabilit d'erreur
par symbole est donne par la relation:
32
Cette probabilit d'erreur par symbole Ps(e) est trace la figure 24 pour M allant de 2 32
en fonction de
Eb
. On constate que pour conserver une probabilit d'erreur par symbole
N0
Eb
. Autrement dit, il faut
N0
Eb
ncessaire une probabilit d'erreur donne est 4 dB plus grand
N0
Eb
doit tre augment de 6 dB chaque fois que
N0
l'on double M c'est--dire chaque fois que l'on ajoute un bit par symbole mis.
33
Dans le cas de l'utilisation d'un code de Gray et en ngligeant la probabilit d'erreur entre
symboles non voisins, alors la probabilit d'erreur par bit Pb(e) peut s'crire :
Pb (e)
Ps (e)
log 2 M
L'efficacit spectrale
1
log 2 M
TB
La probabilit d'erreur par symbole Ps(e) augmente aussi, et, pour ne pas la dgrader
il est ncessaire d'augmenter le rapport signal sur bruit , cette augmentation restant
raisonnable jusque M = 16.
Remarque :
La forme rectangulaire de l'impulsion, qui est une condition ncessaire pour le maintien de
la proprit d'enveloppe constante, implique que la largeur de bande du signal MDP est
infinie. Pour conomiser le spectre un filtrage rduisant la bande occupe par le signal et
entranant une dtrioration acceptable de l'enveloppe s'impose donc. Ainsi dans la pratique
le signal MDP est un MDP filtr, il perd la forme d'impulsion rectangulaire, mais il
conserve la constellation circulaire.
34
Eb
de 14 dB, la MDA
N0
ne peut mettre que 2 bits par symbole (M = 4), l o la MDP peut en mettre 3 (M = 8).
Ceci donne un net avantage la MDP pour M allant de 2 16. Pour des valeurs de
M suprieures 16 la dgradation des performances de la MDP conduit
rechercher d'autres modulations aux prix d'une complexit accrue des modulateurs
et des dmodulateurs.
35
a(t ) a k .g (t kT ) et b(t ) bk .g (t kT )
k
Le signal modul m(t) est donc la somme de deux porteuses en quadrature, modules en
amplitude par les deux signaux a(t) et b(t).
5.1 LES CONSTELLATIONS MAQ-M
36
37
26).
Figure 26 : Modulateur MAQ-M
La rception d'un signal MAQ fait appel une dmodulation cohrente et par consquent
ncessite l'extraction d'une porteuse synchronise en phase et en frquence avec la porteuse
l'mission. Le signal reu est dmodul dans deux branches parallles, sur l'une avec la
porteuse en phase et sur l'autre avec la porteuse en quadrature. Les signaux dmoduls sont
convertis par deux CAN, puis une logique de dcodage dtermine les symboles et rgnre
38
le train de bits reus. Le synoptique du dmodulateur MAQ-M est trs voisin de celui
propos pour la dmodulation MDP.
5.3. Efficacit spectrale :
Pour une mme rapidit de modulation R
1
1
, le dbit binaire D de la MAQ-M est
T
Tb
multipli par n log 2 M par rapport celui de la MAQ-2. Autrement dit, pour une largeur de
bande B donne, l'efficacit spectrale
D
est multipli par n log 2 M .
B
M=2n
Modulation
Dbit Binaire : D
Efficacit Spectrale :
MAQ-2
MAQ-4
2.D
2.
16
MAQ-16
4.D
4.
64
MAQ-64
6.D
6.
256
MAQ-256
8.D
8.
Le tableau ci-dessus montre le gain obtenu sur le dbit binaire et sur l'efficacit spectrale
pour diverses modulations MAQ-M, ceci pour une mme rapidit de modulation. L'intrt
d'augmenter M, mme au prix d'une complexit accrue, est vident.
5.4. "MAQ" : UNE GENERALISATION DE LA MDA ET DE LA MDP
En ne considrant le signal m(t) que pendant une priode T, on a :
39
k arctg (
Ak ak2 bk2 et
bk
)
ak
Ainsi la modulation de phase MDP peut tre considre comme une modulation
MAQ o Ak est constant.
Les Modulations par Dplacement de frquence (MDF) sont aussi souvent appeles par leur
abrviation anglaise : FSK pour "Frequency Shift Keying".
Une proprit de la modulation par dplacement de frquence est d'avoir une enveloppe
constante : e j(t ) Cte .
L'expression du signal modul par dplacement de frquence s'crit aussi plus simplement,
et en prenant 0 0 , par : m(t ) cos(w0t (t )) cos(2f0t (t ))
C'est la drive de la phase (t ) qui est relie de faon simple (linaire) la valeur des
symboles, le tout constituant une relation non linaire.
La frquence instantane f(t) du signal m(t) est obtenue par drivation de la phase
1 d
2 dt
et
w0
,
2
1 d
reprsente la dviation de frquence par rapport la frquence f0.
2 dt
1 d f
2 dt
2
alors :
d
f ak .g (t kT )
dt
k
41
Cette expression montre que la phase varie linairement sur l'intervalle [kT, (k+1)T[ et que
cette variation est de: f .T .ak
En reportant l'expression de (t ) dans la relation f (t ) f 0
La frquence instantane : f (t ) f 0
1 d
, on obtient :
2 dt
f
ak
2
f
ak )t )
2
42
Le modulateur MDF le plus simple, reprsent figure 28, est constitu d'oscillateurs
diffrents. La diffrence de frquence entre deux oscillateurs voisins est f . La frquence
instantane du signal modul saute d'une valeur l'autre chaque changement de symbole.
Ceci ne permet pas de garantir la continuit de phase de m(t) et, par consquent, le spectre
occup par ce type de modulation est trs large. En effet, plus un signal est rgulier, (ou
plus il est drivable un ordre lev) et plus son spectre dcrot rapidement.
L'intrt de la MDF phase discontinue rside dans la simplicit de ralisation du
modulateur et dans la possibilit d'une dmodulation non cohrente.
Exemple: MDF binaire phase discontinue
Dans le cas d'une MDF binaire, ak prend sa valeur dans l'alphabet {-1, 1} en fonction de la
donne "0" ou "1" transmettre. Un chronogramme est prsent figure 29 o l'on observera
les discontinuits de phase
[kT, (k+1)T[,
la
frquence
instantane
f
ak devient :
2
f1 f 0
f
f
ou f 2 f 0
.
2
2
f1 f 2
et l'excursion de frquence est : f f 2 f1
2
f
)t )
2
43
Un synoptique de dmodulateur MDF-M-PC est reprsent figure 31. Il est constitu d'un
discriminateur de frquence dont la sortie fournie un signal analogique plusieurs niveaux.
Ce signal analogique est envoy dans un convertisseur analogique numrique (CAN) dont
la sortie est dcode pour dterminer les symboles et rgnrer le train de bits reus.
44
.
Figure 32 : Chronogramme d'une MDF binaire phase continue
Nous avons vu que la phase varie linairement de f .T .ak sur l'intervalle [kT, (k+1)T[ et
que l'indice de modulation est f .T .
La variation de la phase pendant une priode T d'mission d'un symbole est donc gale :
..ak . On peut alors reprsenter cette variation de la phase dans le temps pour des
symboles binaires ak 1 . Cette reprsentation, figure 33, porte le nom de "treillis des
phases".
45
Eb
.Les courbes donnes ici, figure 34, correspondent une MDFN0
M avec dtection cohrente et sont voisines d'une MDF-M avec dtection non cohrente [5
p297].
Ces courbes montrent que contrairement aux modulations MDA et MDP, les performances
sont amliores lorsqu'on augmente M. Cependant l'augmentation de M entrane aussi
l'augmentation de l'occupation spectrale.
6.4 Conclusion sur la MDF
Nous avons trouv deux types de Modulation par Dplacement de frquence, chacun ayant
prsentant des avantages et des inconvnients :
Son principal dfaut est la grande bande passante dont elle a besoin pour
pouvoir transmettre les sauts de phase.
Elles ont en commun d'avoir une densit spectrale de puissance complique calculer en
raison du caractre non linaire de la MDF.
Exemples d'utilisation :
7. APPLICATIONS
47
Les domaines d'applications des diverses techniques de transmission numrique que nous
venons d'exposer sont trs varis Quelques-uns sont dcrits ci aprs.
Les modems tlphoniques :
La transmission de donnes sur le canal tlphonique a t pendant les annes 60 et 70
l'origine du dveloppement d'un grand nombre de techniques de traitement du signal en
tlcommunications. La transmission d'un grand dbit sur le canal tlphonique (sur une
bande de frquence de 3500 Hz environ) a ncessit la mise en oeuvre de modulations
grand nombre d'tats comme la MAQ-16, la MAQ-32 et la MAQ-128.
On pensait que le dbit ne pourrait pas dpasser les 9,6 kbit/s cause du rapport S/B limit
des liaisons. En fait certaines techniques de codage, de filtrage et l'utilisation de
constellations de type treillis ont permis de franchir un saut spectaculaire en matire de
qualit et de dbit que l'on peut atteindre. On assiste aujourd'hui au dveloppement de
modems "VFast" dont le dbit atteint 28 kbit/s voir 56 kbit/s sur des liaisons de bonne
qualit.
Les faisceaux hertziens :
Au dbut de la numrisation, les faisceaux hertziens faisaient usage de modulations simples
comme la MDP-4 mais l'utilisation efficace du spectre radiolectrique disponible a
ncessit le dveloppement de faisceaux hertziens utilisant des modulations a grand nombre
d'tats comme la MAQ-16 et la MAQ-64. C'est la modulation MAQ-16 qui a permis la
transmission d'un dbit de 140 Mbit/s dans la bande 6,4-7,1 GHz pour des canaux espacs
de 40 MHz. Aujourd'hui, des faisceaux hertziens utilisent la modulation MAQ-256 qui
offre un dbit de 280 Mbit/s pour des canaux espacs de 30 MHz. Notons que l'metteur
doit avoir une bonne linarit pour transmettre ce type de modulations.
Le problme principal dans les faisceaux hertziens numriques est la propagation par trajets
multiples qui dgrade srieusement la qualit et limite la possibilit de liaisons grande
capacit. Ce phnomne s'accentue lorsque le nombre d'tats de la modulation augmente.
A l'oppos des faisceaux hertziens grande capacit se trouvent les faisceaux faible dbit
(2 Mbit/s) et faible cot dans lesquels l'efficacit spectrale n'est pas primordiale. Les
48
modulations utilises sont en gnral des MDF-PC deux ou quatre tats qui permettent
d'utiliser une amplification non linaire dans l'metteur.
Les transmissions par satellite:
Les transmissions par satellite sont caractrises par une forte attnuation de l'espace et une
puissance limite de l'metteur bord du satellite. Ces considrations privilgient
l'efficacit en puissance (l'immunit au bruit) contre l'efficacit spectrale des liaisons. Les
modulations les plus souvent utilises sont la MDP-2, la MDP-4 et la MDP-8
Avec ces modulations, l'amplificateur de puissance bord du satellite peut tre utilis
proche de sa saturation, ce qui permet d'employer efficacement la puissance disponible.
Toutefois, on assiste aujourd'hui un intrt croissant utiliser les modulations MDP-16 et
MAQ-16 associes un codage puissant. Le standard en Europe pour la radiodiffusion de
la tlvision numrique par satellite est bas sur une MDP-4.
Les radiocommunications avec les mobiles :
Les systmes de radiocommunications numriques se rpandent trs rapidement dans le
monde entier. Les systmes cellulaires amricains et japonais utilisent une modulation
diffrente de celle employe dans le systme europen. La modulation utilise aux EtatsUnis et au Japon est la /4-DQPSK qui est une MDP-4 dont on tourne les axes d'un angle
de /4 d'un symbole au suivant. Les rotations de phase de qui se produisent en sont
ainsi interdites dans cette modulation. Cela limine les passages par zro de l'enveloppe du
signal et rduit considrablement les fluctuations temporelles de celle-ci.
La modulation utilise dans le systme cellulaire europen, appel GSM (Groupe Spcial
Mobile), est une modulation enveloppe constante connue sous le nom GMSK (Gaussian
Minimum Shift Keying). C'est une variante de la modulation MSK dont les impulsions
l'entre du modulateur sont de forme gaussienne. Cette mise en forme temporelle et
spectrale lisse la trajectoire de phase du signal et rduit son occupation spectrale par rapport
la modulation MSK d'origine. Le critre de Nyquist est aussi respect.
Le train de donnes mis dans une bande de 200 kHz est un multiplex de 8 canaux
tlphoniques. Compte tenu du codage correcteur d'erreurs, des bits de synchronisation et
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d'identification du canal ainsi que des autres donnes auxiliaires, le dbit global est de 270
kbit/s environ.
Amricain
Japonais
Europen
IS-54/-56
PDC
GSM
de Rx :869-894
Rx:810-826
Rx:925-960
Tx:824-849
Tx:940-956
Tx :880-915
832
1600
124
30 kHz
25 kHz
200 kHz
/4 -DQPSK
/4 -DQPSK
GMSK
48,6 kbit/s
42 kbit/s
270 kbit/s
Systmes
Cellulaires
Standard
Gamme
frquences
Nombre
de
canaux
Nombre
d'utilisateurs 3
par canal
Espacement
des canaux
Modulation
Dbit
binaire
La radiodiffusion :
50
exemple d'offrir 16 canaux stro dans une bande de frquence radiolectrique de 4 MHz
environ.
La radiodiffusion de la tlvision numrique par voie terrestre est base sur la technique
COFDM. Elle ncessite une modulation grande efficacit spectrale comme la MAQ-64
pour diffuser une chane de tlvision haute dfinition ou 3 4 chanes de tlvision
standards dans une bande de frquence de 8 MHz.
8. CONCLUSION
L'extraordinaire varit des applications que nous venons d'exposer met en vidence
l'importance capitale des diffrentes techniques de transmission numrique sur porteuse.
Un intrt majeur des transmissions numriques rside dans la possibilit de leur insertion
harmonieuse dans les rseaux intgrs numriques qui se dveloppent de jour en jour. Un
autre avantage rside dans la possibilit de conserver l'intgrit de l'information
transmettre, ce qui est tout fait impossible avec une transmission analogique. Cependant,
la simplicit d'utilisation des modulations analogiques traditionnelles fait qu'elles ne sont
pas encore relgues au muse des techniques dsutes.
Les systmes modernes de communication numrique sont complexes et requirent des
circuits de modulation et de dmodulation de plus en plus sophistiqus. Nous avons
examin un certain nombre de modulations qui sont aujourd'hui utilises. Il s'avre que le
choix d'un type de modulation est toujours dtermin par les contraintes de l'application. Le
dveloppement des transmissions numriques s'est appuy sur les progrs rapides raliss
dans le domaine des circuits intgrs de traitement des signaux. Ainsi, l'utilisation de
solutions intgres devient indispensable au fur et mesure que le niveau de complexit des
systmes s'accrot et que le prix consenti par le consommateur diminue.
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10. BIBLIOGRAPHIE
1- GLAVIEUX Alain / JOINDOT Michel, Communications numriques, Paris, Masson,
1996.
2- BIC J.C. / DUPONTEIL D. / IMBEAUX J.C., Elments de communications
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3- F. de COULON, Thorie et traitement des signaux, Paris, Dunod, 1984.
4- LAWRENCE E. LARSON, RF and Microwave Circuit Design for Wireless
Communications, Boston London, Artech House, 1996
5- John G. PROAKIS, Digital communications, USA, McGraw-Hill 1989
6- Michel DEGAUQUE, Transmission numrique sur porteuse : ASK, FSK et PSK.
Probatoire du CNAM de Bordeaux, juillet 1998.
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