Guide Restaurer PDF
Guide Restaurer PDF
Guide Restaurer PDF
Edito
Les Communauts de communes de Bourganeuf-Royre de Vassivire, de
la CIATE Creuse Thaurion Gartempe, dAubusson-Felletin et du Haut Pays
Marchois ont choisi depuis 2004 de se fdrer autour dun projet
commun : le Pays Sud Creusois.
Regroupant 79 communes et prs de 30 000 habitants, le Pays mobilise
depuis plusieurs annes lensemble des acteurs de son territoire pour
mettre en uvre une ambitieuse politique de dveloppement.
Ds sa cration, le Pays Sud Creusois a clairement affich dans sa Charte
de dveloppement durable la connaissance et la valorisation de ses
patrimoines comme laxe principal de sa stratgie de dveloppement.
Aussi la prservation du patrimoine bti traditionnel reprsente-t-elle un
enjeu majeur de lvolution du Pays Sud Creusois ; le granite trs tt
exploit par lhomme a conditionn sur nos terres lart de btir.
Lhritage des Btisseurs creusois est partout ; ces hommes ont faonn
notre prcieux cadre de vie, nous lguant un patrimoine bti de trs haute
qualit.
Nous avons une responsabilit face ce patrimoine, cest pourquoi jai
souhait que soient apportes dans ce guide des recommandations
pratiques aux propritaires pour la restauration, la rhabilitation et la
rnovation de leurs biens.
Connatre et sinspirer des techniques prouves de nos anciens en les
adaptant nos besoins modernes, voil toute lambition de ce guide.
Je vous souhaite une bonne lecture et une belle ralisation de vos projets.
Rene NICOUX
Snateur Maire de Felletin
Prsidente du Pays Sud Creusois
S O M M A I R E
1 - LES PAYSAGES
2 - LARCHITECTURE RURALE TRADITIONNELLE
3 - LES MATERIAUX ET COULEURS
4 - LESPRIT DUNE RESTAURATION
5 - LES MAONNERIES DE PIERRE
6 - LES AUTRES TYPES DE MUR
7 - LES ENDUITS
8 - LES OUVERTURES
9 - LES MENUISERIES
10 - LES COUVERTURES
Les paysages
Le Pays Sud Creusois couvre la quasi-totalit de la moiti sud du dpartement.
Limitrophe lest du Puy-de-Dme, louest de la Haute-Vienne, il cde la place,
au sud, au Parc Naturel Rgional de Millevaches en Limousin avec lequel il se
superpose partiellement.
A:E6NHHJ98G:JHD>H
AZEVnhHjY8gZjhd^h
ZcA^bdjh^c
Communaut de communes
Bourganeuf - Royre de Vassivire
Communaut de communes
CIA
ATE Creuse Thaurion Gartempe
CREUSE
Guret
HAUTE-VIENNE
Ahun
Ah
hun
Limoges
CORREZE
Brive-la-Gaillarde
Aubuss
Au
ub
b ssson
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so
Bou
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euf
uf
C q
Crocq
0
10
20
Kilom tres
1
MODE DOCCUPATION DU SOL
Loccupation humaine dpend du milieu et de ses caractristiques. Limplantation
du bti est lie tant une unit gographique, aux particularits du sol et du climat,
la topographie qu lconomie humaine qui sy dveloppe, elle-mme
contrainte par cet environnement.
On parle de paysage produit : il est la rsultante de laction des socits humaines,
du monde vivant animal, vgtal et de ses caractristiques topographiques,
gologiques, etc.
Un habitat dispers
Le territoire est caractris par la grande dispersion du bti en units, allant d
peine quelques maisons plusieurs centaines. En effet, o leau est prgnante,
lhabitat est souvent dispers. Cest le cas en Pays Sud Creusois. Une eau rare aurait
au contraire favoris un habitat group autour des points deau.
Lhabitat nen est pas pour autant dsorganis. Bien au contraire, le rseau de villages
demeure en relation avec le bourg. De lensemble, reli par un chevelu dense de
chemins, se dgage un sentiment dunit, et une insertion dans le paysage tout
fait exemplaire.
Les bourgs
Centre religieux, commercial, et
administratif, il sorganise principalement autour du chteau, de
lglise, lintersection de voies
antiques de circulation.
Lieu dinstruction, de commerce,
de distraction, il fait figure dautorit sur les villages.
Lhabitat y est davantage resserr,
compact, et autocentr.
Gnralement les maisons y sont
plus hautes que dans les villages, et
mitoyennes de leur voisine.
Bourg de Felletin
Les villages
Rassemblement de maisons, disperses ou au contraire regroupes, le village se
situe toujours proximit des terres labourables et des prairies. Il simplante le long
dun cours deau ou tout au moins dune source, condition ncessaire son fonctionnement et sa survie.
Village de St Alpinien
Quincaillerie serrurerie :
Vritable
cellule
rurale conomique,
il comprend
un ensemble
dindividus
vivant
Les lments
de ferrage
et la quincaillerie
des fermetures
taient souvent
faonns
du
mme
terroir.
Les
pratiques
communautaires
et
dentraide
y
sont
essentielles,
par le marchal ferrant. Leurs dessins taient classiques et surtout simples.
confortant
le sentiment
dappartenance
au groupe.
Les lments
de serrurerie
anciens, si ltat
le permet doivent tre rcuprs, resIls
sont
dissmins
sur
lensemble
du
territoire
et de taille
trs variable.
taurs et remploys sur les ouvrages neufs. A dfaut,
on choisira
une quincaillerie
du commerce la plus classique possible en rejetant le type rustique .
Larchitecture rurale
traditionnelle
Corniche en granite
ASPECTS FONDAMENTAUX
Lvolution de larchitecture rurale traditionnelle, long processus de transformation
et dadjonctions successives, restera trs lente jusquau dbut du XXme sicle.
Lemploi de mmes matriaux et de mmes savoir-faire sest maintenu des sicles
durant, lui confrant une grande homognit.
Pierres en attente de
prolongement de volume
Dfinie par lutilisation sage de nos ressources naturelles, par la prennit des techniques mises en uvre et leur caractre peu nergivore, par une orientation profitant
des apports solaires et se protgeant des vents et du froid, par lutilisation frquente
du remploi, par son caractre biodgradable ou recyclable larchitecture traditionnelle rpond au concept de dveloppement durable.
Ces techniques prouves par des gnrations dartisans doivent se maintenir.
Notons bien que les Documents Techniques Unifis (DTU) ne sappliquent pas aux
constructions antrieures 1958, ni lutilisation de matriaux traditionnels. Seules
les rgles de lart prvalent, cest dire la mise en oeuvre de toute technique traditionnelle ayant fait la preuve de sa durabilit.
Bien souvent, les assureurs exigent minima lexistence, pour les techniques mises
en uvre, de rgles professionnelles.
Il existe des normes qui dfinissent les conditions respecter dans le
choix et la mise en uvre des matriaux. Connues sous le nom de DTU
(Document Technique Unifi), elles voluent aujourdhui en normes
franaises homologues (NF DTU).
Pour les techniques qui ne font pas encore lobjet de DTU, les rgles
professionnelles sont une premire tape dans le systme normatif,
qui terme pourront tre intgres aux DTU.
*Empirique
TYPOLOGIE DE LHABITAT
Un modle volutif
La maison basse monocellulaire constitue dune pice unique regroupant lensemble des fonctions symbolise larchtype de la maison limousine. Il sagit dune
maison lmentaire, sans tage, couverte en chaume, au sol de terre battue, et
bnficiant de trs peu douverture.
Ce modle de moins en moins visible sur le territoire a ensuite volu vers la maison
basse pluricellulaire, compose de plusieurs pices et parfois de dpendances, le
logis y est spar de ltable.
La premire volution a spar les fonctions de lhabitat de celle de lactivit
conomique, jusqu les dissocier compltement. Le modle de la maison
lments multiples est constitu de plusieurs btiments chacun ayant sa fonction
propre.
Entre temps la maison avait t surleve permettant de multiplier les espaces et
leurs destinations.
Etapes de lvolution
de lhabitat
La maison auvent
Seuls
quelques modles
pars sont
Quincaillerie
serrurerie
:
visibles
sur
le
territoire
du
Sud
Les lments de ferrage et laPays
quincailCreusois.
Cette typologie
est davanlerie des fermetures
taient souvent
fatage
reprsentative
du
Nord
du dparonns par le marchal ferrant.
Leurs
tement.
dessins taient classiques et surtout
Ltage
simples.est desservi par un escalier
extrieur,
abrit
un dbordement
Les lments
de par
serrurerie
anciens, si
du
toit
formant
ainsi
untre
auvent.
ltat le permet doivent
rcuprs,
restaurs et remploys sur les ouvrages neufs. A dfaut, on choisira une quincail-
La
de retour
migrant
leriemaison
du commerce
la plusde
classique
possible en rejetant le type rustique .
Cette typologie est ne des mouvements de maons migrants vers les grandes villes
de
France.protection
De retour au pays,
ils mettaient
un point dhonneur difier des maisons
Quelle
contre
les intempries
dhabitation qui sapparentent des maisons de matre.
(peintures naturelles couleur)
Pour aller plus loin
consultez la fiche
annexetaient
Les Maons
de la
Traditionnellement
les: menuiseries
anciennes
peintes.
LesCreuse
ferronneries
(disponible
sur
le
site
internet
du
Pays
Sud
Creusois
:
www.payssudcreusois.fr)
taient peintes de la mme couleur. On recherchera toujours une teinte qui sadap-
La maison de bourg
Localise dans le bourg, il sagit dune maison
dhabitation, aligne sur rue proposant
quelques fois un jardin ou une cour larrire. Cette typologie en bande, constitue
dun ou deux tages sur rez-de-chausse prsente une faade trs ouvrage. Enduite ou
en pierres appareilles, les ouvertures y sont
alignes, et le rez-de-chausse est bien souvent occup par des commerces.
Maison de bourg Crocq
*Trave : partie comprise entre deux points dappui ; division verticale dune faade.
10
La maison de matre
Retranche derrire un mur denceinte,
situe au milieu dun parc, cette maison
bourgeoise fait souvent preuve de monumentalit. De plan rectangulaire parfois
carr, sa toiture prsente souvent quatre
pans. Ces maisons constituent une relle
diffrenciation sociale visible dans leur
architecture et leurs dtails raffins.
Maison de matre
La grange limousine
Prsente sur lensemble du territoire, elle constitue un modle adopt partout en
France. De plan rectangulaire, elle se prsente de plain pied. Elle est divise au rezde-chausse en trois parties : la partie centrale en terre battue par laquelle seffectue
laccs et, de part et dautre, les tables. Ces dernires sont surmontes daires de
stockage appeles barges o saccumule le foin. Au centre laire battre, libre
jusquau toit, permet la distribution des fourrages, ainsi que la remise des ustensiles
agricoles.
La grange auvergnate
On la trouve principalement sur le haut plateau limousin. Sa particularit est de prsenter deux niveaux de plain pied. Pour cela elle utilise la pente naturelle du terrain,
ou bien bnficie dun plan inclin. La partie suprieure permet le stockage, tandis
que ltable prend place au rez-de-chausse. La distribution du fourrage seffectue
depuis lintrieur par des trous ltage disposs au dessus des mangeoires.
Elle jouit dune grande praticit et propose une plus grande capacit de stockage
que la grange limousine.
11
Favoriser
Eviter
n la systmatisation des
constructions neuves,
n lemploi de matriaux
standardiss,
n lemploi de modles
prfabriqus.
12
Front de taille
LES MATERIAUX
La terre
La terre est le matriau de construction
le plus vieux au monde, le plus
rpandu et le plus utilis. Ecologique,
abondant et gratuit, il laisse respirer les
murs et peut offrir une palette de
couleur importante selon lorigine
Tuffire
gologique des terres.
On lutilise dans diffrentes techniques de construction comme par exemple le pis
ou le torchis.
En Pays Sud Creusois, la terre issue de
la dcomposition du granite (arne
granitique ou tuf ) est utilise pour la
fabrication des mortiers de hourdage*
traditionnel ou mortier dhirondelle , la fabrication des enduits, des
cloisons, des planchers ou du torchis.
Cest un lment omniprsent de la
construction traditionnelle.
Aujourdhui, des rgles professionnelles (recommandations par rapport aux matriaux et leur mise en uvre, valides par de nombreux acteurs du btiments) sont
en cours dcriture, rgles qui permettront demain aux assureurs de garantir
nouveau ces techniques, aux donneurs dordre de les prescrire, et aux artisans de
les mettre en oeuvre.
Le sable
Constitu de petites particules, on lutilise comme agrgat souvent mlang un
liant comme la chaux, avec une petite quantit deau, afin de former le mortier.
Le sable qui entre dans la composition dun mortier est du sable de rivire dbarrass de toutes les impurets. Le sable participe la teinte des enduits du bti
traditionnel.
*Mortier de hourdage : mlange permettant de lier entre eux les lments constitutifs dune
maonnerie : pierre, briques, etc.
13
Le chaume
Le
chaume est un terme
employ
Quincaillerie
serruregnrale pour qualifier
de
:
riemanire
les
Les toitures
lmentsralises
de ferrageenetmatire
la quinvgtale.
caillerie des fermetures taient
me
Jusqu
fin du XIX
de
souventlafaonns
par le sicle,
marchal
nombreuses
paysannes
ferrant. Leurs maisons
dessins taient
clastaient
de paille de
siques etrecouvertes
surtout simples.
seigle
battue et de
miseserrurerie
en gerbe. anOn Chaumire, Le Mazet Saint-Agnant-prs-Crocq
Les lments
peut
observant
les murs
pignons
des constructions
o sur
on peut
ciens,lesivrifier
ltat en
le permet
doivent
tre
rcuprs,
restaurs et anciennes
remploys
les
lire
les reprises
ncessaires
pour adapter du
les commerce
pentes aux la
matriaux
ouvrages
neufs.deA maonneries
dfaut, on choisira
une quincaillerie
plus clas-de
couverture
rcents
mais galement
la prsence
sique possible
en rejetant
le type par
rustique
. dun larmier* au pied des souches
de chemine. Les toits en chaume ncessitaient un entretien rgulier.
La pose de couverture en chaume a t abandonne cause du risque dincendie
Quelle protection contre les intempries
mais aussi avec la concurrence des lments de couverture industriels et de
(peintures
naturelles
couleur)
lardoise.
Ce type
de couverture
et sa mise en uvre ont entirement disparu en
Traditionnellement les menuiseries anciennes taient peintes. Les ferronneries
Pays Sud Creusois.
taient peintes de la mme couleur. On recherchera toujours une teinte qui sadaptera au mieux avec la couleur des murs et des toitures. Pour cela, on pourra se rLe bois
frer
au nuancier du CAUE de la
Les bois les plus utiliss en Pays Sud
Creuse.
Creusois
le chne
et le chtaiDans
toussont
les cas,
on utilisera
des
gnier.
On
rencontre
galement
des
produits microporeux mats ou sabois
deau,
du
bouleau
ou
du
frne.
tins qui laissent respirer le bois.
Ils servent la fabrication de
Plancher intermdiaire en chtaignier
nombreux ouvrages : les charpentes, les planchers, les menuiseries (porte, fentre, contrevents) les
entourages de baies mais galement
les couvertures ou les bardages.
Dans les constructions les plus
anciennes, le bois tait laiss ltat
brut et prenait au fil des temps une
couleur gristre.
Bardeaux de chtaigniers
Schiste ocre
Granite
Granite
Les roches
Sur le territoire du Pays
Sud Creusois, la pierre
affleure partout. Extraites
des carrires prives ou
communales, les pierres
sont appareilles sous
Schiste gris
forme de moellons ou de
blocs taills, suivant les impratifs de la construction.
*Larmier : pice en saillie formant goutte deau. Dans le cas dune souche de chemine, le larmier
correspond la collerette qui recouvre le matriau de couverture empchant leau de sy infiltrer.
14
Le granite
Le granite est une roche plutonique* de couleur, daspect, et de duret varis, qui
passe du bleu locre et du rose au gris. Leurs qualits diverses impactent leurs
usages. Certains granites ne seront utiliss que pour les maonneries de moellons
quarris*, tandis que dautres plus fins et plus durs seront rservs pour les blocs
la taille soigne. Il constitue lessentiel de nos maonneries.
Affleurement de granite
Le schiste
Le schiste est une roche mtamorphique*. Il a un aspect feuillet et est assez friable.
Les teintes varient de locre fonce, marron la couleur rouille. On le trouve
ponctuellement, essentiellement comme lment de couverture.
Le gneiss
Il sagit dune roche issue du mtamorphisme, soit dun sdiment argileux
(paragneiss) soit du granite (orthogneiss). On le trouve gnralement dans les
parties rodes des chanes de montagne et il prsente une alternance de lits clairs
et de lits plus sombres, selon les minraux qui les constituent.
Il sert en maonnerie, essentiellement pour les murets, annexes et granges.
LES COULEURS
Le bti traditionnel tire ses caractristiques chromatiques des couleurs de ses murs
(pierre, bois, brique, enduits) et de ses toitures (tuiles, ardoises). Ces matriaux
issus du sol environnant la construction permettent une cohrence harmonieuse
avec le paysage. Rfrez-vous dans ce
domaine au nuancier rgional dit par la
DRAC (Direction Rgionale des Affaires
Culturelles). Ces teintes dominantes sont
compltes par les teintes des dtails de
surface plus petites (portes, portails, fentres, contrevents). Les couleurs de menuiserie suivent lharmonie des teintes de
masse. On rencontre des bleus, des rougesbrun, des ocres, des gris. En milieu rural les
bois ont une teinte souvent brun-noir car
ils taient passs au carbonyle ou encore
lhuile de vidange, produits aujourdhui,
pour des raisons cologiques, interdits. On
prconisera les teintes de menuiserie du
nuancier dpartemental dit par le CAUE.
*Roche plutonique : se forme lors du refroidissement dun magma en profondeur.
*Equarris : blocs dgrossis afin dobtenir un paralllpipde rectangle.
*Roche mtamorphique : forme par la recristallisation de roches sdimentaires ou magmatiques
sous laction de la temprature et de la pression.
15
16
17
Les maonneries
de pierre
Les matriaux utiliss pour les maonneries traditionnelles taient prlevs sur les
lieux-mmes ou lenvironnement proche de la construction. Suivant les types de
roche disposition, les maonneries prsentent des aspects diffrents.
LES FONDATIONS
La fondation est la base du mur. Son rle est de permettre la transmission des
charges propres de la construction (murs, planchers, charpente, couverture) et des
charges dites dexploitation (meubles, personnes, efforts lis aux lments naturels
comme la neige...).
Elles taient ralises souvent intuitivement avec pour seul objectif dasseoir la
maonnerie sur un niveau de sol compact, directement appuyes sur un affleurement rocheux, ou dans de petites
tranches rduites un affouillement superficiel du sol. Les pierres
de fondation appeles libages*
taient ralises en blocs de pierre
plus ou moins gros, en principe plus
larges que le mur dlvation. Elles
pouvaient encore dans le cadre de
btiments vernaculaires ou modestes, tre constitues de maonMaonnerie reposant directement sur
neries de pierre tout-venant.
un affleurement rocheux
Les dsordres les plus courants sont lis :
une perte de planit de lassise suite des mouvements du sol.
une perte de la cohsion de la maonnerie due la dgradation de son mortier.
Ces dsordres peuvent provenir :
de fondations mal adaptes ds la construction du bti.
de transformations de lenvironnement proche de la construction (construction
dune route, asschement dune nappe phratique) provoquant des tassements
diffrentiels des sols porteurs.
dune intervention inapproprie sur le bti.
Tassement diffrentiel
18
Dans la majeure partie des cas ldifice retrouve son quilibre, au prix daffaissements
et de fissures
dans les murs.
ponctuels
Quincaillerie
serrurerie
: La structure se stabilise sans poser de problme
particulier.
Il
est
tout
de
mme
impratif
de faire vrifier
par une faonns
personne
Les lments de ferrage et la quincaillerie
des fermetures
taient souvent
que
les
mouvements
de
la
structure
nont
pas
eu
de
rpercussions
comptente
par le marchal ferrant. Leurs dessins taient classiques et surtout simples.
graves.
Des dsordres
plus anciens,
importants
peuvent
ncessiter
de tre
raliser
des reprises
Les lments
de serrurerie
si ltat
le permet
doivent
rcuprs,
resen
sous-uvre
:
cette
technique
dlicate
doit
tre
ralise
par
des
artisans
qualifis.
taurs et remploys sur les ouvrages neufs. A dfaut, on choisira une quincaillerie
du commerce la plus classique possible en rejetant le type rustique .
LE CORPS DU MUR
La
traditionprotection
de la construction
suivait
uneintempries
sorte de hirarchie esthtique corresponQuelle
contre
les
dant
une
hirarchie
sociale.
La
pierre
taille
(peintures naturelles couleur) et appareille symbolisait lordre et
la
russite. Les plus les
grosmenuiseries
blocs taientanciennes
utiliss pour
les chanes
les encaTraditionnellement
taient
peintes.dangle*,
Les ferronneries
drements
de
baies
et
le
soubassement.
taient peintes de la mme couleur. On recherchera toujours une teinte qui sadaptera au mieux avec la couleur des murs et des toitures. Pour cela, on pourra se rLes
maonneries
frer au
nuancier du CAUE de la Creuse.
Dans
tous
les cas,
utilisera des produits
de pierre
de on
taille
microporeux
mats
ou
satins
qui de
laissent
Lappareillage des maonneries
pierreresde
pirer
le
bois.
taille est constitu de blocs de granite souvent
Les lasures sonttaills.
proscrire
carsont
elles poss
donnent
parfaitement
Ceux-ci
sur
aux
menuiseries
une
teinte
jauntre
peu en
leur lit avec pierres traversantes, et maonns
accord
color
du btivifs.
ancien
jointsavec
trslambiance
serrs, ou
joints
Les
ainsi
que
les
vernis
qui
ne
laissent
pas
constructions ralises entirement enrespipierre
rer
le bois.
Il estune
possible
de laisser
les mede taille
restent
exception.
La plupart
du
nuiseries
naturelles
avec
juste
un
traitement
temps, seule la faade principale - voire un
Maonnerie en pierre de taille
Maonneries de moellons
19
20
Le bombement du mur
Dans le cas dune maonnerie en blocage*, une
infiltration deau par le haut du mur imprgne le remplissage intrieur, le gonflant et lcartant progressivement. Il implique une reprise du mur aprs
limination des causes.
Lapparition de fissures
Une fissure verticale partant du bas indique un dsordre de fondation, tandis que si elle vient du haut,
elle indique un dsordre de charpente ou de plancher. Il conviendra de surveiller son volution en
plaant un tmoin afin dagir sur les causes si besoin.
Bombement du mur
21
Dans le cas dun mur stabilis, les fissures sont nettoyes avec prcaution et remplies
au mortier de chaux hydraulique. Les maonneries prsentant des lzardes de largeur
importante doivent tre remailles. Le remaillage consiste remplacer quelques
pierres lendroit de la lzarde pour restituer la cohsion de la maonnerie.
Les liants
La terre
La terre issue de larne granitique tuf est le liant naturel le
plus ancien. Il est abondant, conomique, rversible et cologique. Le mortier de terre ou
mortier dhirondelle tait utilis comme mortier de hourdage.
Carrire de tuf, Les Combes Felletin
Il servait uniquement colmater
les vides de la maonnerie et nassurait aucunement la solidit de la construction.
Certains tufs sont impropres la fabrication des mortiers, la teneur en argile tant
trop importante. Dans ce cas le tuf peut tre rendu moins gras par lajout de sable
de carrire.
Aujourdhui, il nexiste pas encore de rgles professionnelles concernant ce type de
mortier, engendrant la difficult pour les artisans de les mettre en uvre, et pour
les donneurs dordre de les prescrire. Ce, pour des questions dassurabilit. Des
initiatives concourent lever ce frein dans les prochaines annes.
22
Les chaux
La chaux naturelle tait trs peu utilise comme liant jusqu'au milieu du XIXme
sicle. Cest larrive du chemin de fer qui a dvelopp son emploi. Auparavant la
chaux ntait utilise que ponctuellement et par les propritaires aiss.
Cest un matriau naturel, sain, souple et rsistant, qui laisse respirer la maonnerie.
Il existe diffrentes catgories de chaux :
La chaux arienne dont la prise se fait lair. On lappelle la chaux calcique CL.
On lutilise comme mortier enduire. Il en existe trois types : CL 70 ; CL 80 ; CL 90.
La chaux hydraulique naturelle NHL, dont la prise se fait leau. On lutilise
comme mortier enduire, ou comme mortier de hourdage. Il existe trois types de
chaux hydraulique naturelle : NHL 2 ; NHL 3,5 ; NHL 5.
Attention, la chaux hydraulique naturelle NHL-Z ou HL, contient du ciment.
Lemploi de cette chaux est fortement dconseill pour la restauration des
maonneries traditionnelles.
Pour aller plus loin : consultez la fiche annexe La chaux : type & cycle
(disponible sur le site internet du Pays Sud Creusois : www.payssudcreusois.fr)
Le ciment
Le ciment a une prise rapide, il est tanche et possde une forte rsistance la compression. Son inconvnient majeur pour la restauration du bti traditionnel est sa
trop faible permabilit la vapeur deau, empchant le transfert hygromtrique.
Les structures du bti ancien sont souples et dformables. La souplesse, la prise
lente et la permabilit la vapeur deau des mortiers de terre ou de chaux font
quils sont bien adapts au bti ancien. Tandis que la duret et le manque de porosit
des mortiers de ciment ont des effets nfastes sur le bti ancien : dsordres dus
lhumidit, dcollement de lenduit, etc Le ciment est viter, en particulier pour
les maonneries antrieures aux annes 30.
Eviter
Favoriser
n le respect de lappareil de
la maonnerie,
n la respiration du btiment,
n un nettoyage la brosse,
ou pulvrisation basse
pression,
n les mortiers de chaux et
de tuf,
n la substitution des pierres
abmes par des pierres de
mme nature et de mme
dimension.
23
Torchis
24
LA BRIQUE
Son usage sest rpandu au XIXme sicle.
Plutt rare sur le territoire du Pays Sud
Creusois, il concerne principalement les
btiments dexploitation, ou les btiments
proximit des briqueteries.
Brique maille
Encadrement de briques
25
La brique offre un aspect dcoratif trs souvent exploit : frises, figures gomtriques,
briques vernisses auquel sajoute une
varit de coloris du noir au rouge-orange
qui permet des jeux de couleur animant le
mur. Au fil du temps et suivant la qualit de
la terre et de la cuisson, la brique peut
connatre un pourrissement ou suite des
chocs tre fortement endommage. Dans ce
cas, les briques trs altres ou fissures ou
casses devront tre enleves (technique de laffouillement) puis remplaces par un
modle se rapprochant de loriginal ou un modle de rcupration (attention les
briques de rcupration ne sont pas toutes aptes tre maonnes lextrieur).
LA ROCAILLE
Il sagit dun style dcoratif reprenant des motifs vgtaux pour la ralisation douvrage fait de pierres cimentes ou brutes, incrustes de coquillages
et de cailloux. Cet art populaire nouveau en vogue est trs utilis dans le
domaine du jardin paysager ( faux rocher, grotte, assise) et en ornementation de faade. De nombreux exemples tmoignent de la matrise de ce
savoir-faire sur le territoire du Pays Sud Creusois.
Rocaille Aubusson
Eviter
Favoriser
26
Les enduits
Lenduit est aux maonneries ce que la peau est au squelette.
Un bon enduit doit tre souple, dformable, impermable leau de pluie et
permable la vapeur deau.
Il joue le double rle :
de protection contre les intempries telles que le vent, le froid, les eaux de
ruissellement,
de dcoration : il confre son aspect final la maonnerie, participe sa beaut.
ENDUIT OU REJOINTOIEMENT ?
Les maonneries qui doivent tre recouvertes denduit sont :
les maonneries en tout-venant aux parements
disparates constitus de pierres grossirement montes,
les faades comportant des lments en pierres
de taille (encadrements de baies, chanes dangles...)
en dbord par rapport au nu du mur, constituant une
rserve pour accueillir lenduit,
les faades de btiments faisant partie dun alignement o domine lenduit, afin de prserver cette
unit.
Les autres, ntaient pas prvues pour tre enduites.
Chanage dangle en dbord
Lorsquelles se dgradent, un rejointoiement peut
savrer ncessaire. On tachera alors de rester
proche de ltat originel en observant les parties
anciennes les moins soumises lrosion du btiment concern (partie suprieure des murs abrite
par la toiture) ou des maisons situes proximit.
Tuf
Dcollement de lenduit
27
Les critures chimiques sont CL 90 pour la chaux arienne, et NHL 2, 3.5 ou 5 pour
la chaux hydraulique. On proscrira absolument les chaux contenant du ciment,
mme un faible pourcentage, comme la chaux HL ou la chaux NHL-Z.
Dans certains cas, il est intressant de batarder les chaux ariennes et hydrauliques pour augmenter la rsistance de lenduit en mlangeant la chaux arienne
avec une faible portion de chaux hydraulique.
Les dosages varient selon la nature des maonneries et le contexte climatique du
chantier. On dconseillera vivement lutilisation denduit prt lemploi, qui nie le
lien existant entre le bti et son environnement. La diversit des couleurs et de la
granulomtrie des enduits selon les rgions disparat alors au profit dune standardisation des faades.
Enduit tyrolien
28
Usure de lenduit
met doivent tre rcuprs, restaurs et remploys sur les ouvrages neufs. A dfaut, on choisira
quincaillerie du
commerce
la plus DE
classique
possible en
REPRISE
OUune
RFECTION
DUN
ENDUIT
FAADE
rejetant le type rustique .
conomique,
Traditionnellement les menuise esthtique,
rparations
parries
anciennescestaient
peintes.
tielles
permettent
de
conserver
Les ferronneries taient peintes
unela partie
lenduit
existant
de
mme de
couleur.
On recherdont
la
patine
inimitable
metqui
de
chera toujours une teinte
longues
annes
exister.
sadaptera au mieux avec la couAfin
dviter
traces
trop
leur des
murs des
et des
toitures.
visibles
de
lintervention,
on
Pour cela, on pourra se rfrer au
opre en dfinissant une portion
de faade limite visuellement par
des lments de larchitecture tels que chanages, bandeaux, corniches, encadrements La couleur et le traitement de la couche de finition doivent tre choisis
en fonction des caractristiques de lenduit dorigine afin dobtenir une unit
densemble.
Si un nouvel enduit savre ncessaire, les joints de la maonnerie seront dgarnis
au burin sur une profondeur de 2 cm environ afin que le futur enduit accroche la
maonnerie. Le mur doit tre dpoussir, les fissures bouches et la maonnerie
humidifie avant toute projection de la nouvelle couche de mortier.
Eviter
n lutilisation du ciment,
n lutilisation denduit prt
lemploi,
n la mise nue systmatique
de la maonnerie,
n les surpaisseurs,
n la rfection systmatique
de la totalit de lenduit.
Favoriser
n la respiration du btiment,
n le mme type denduit que
ceux prvus lorigine,
n les mortiers de chaux et
de terre,
n les reprises partielles.
29
Les ouvertures
POSITIONNEMENT, RPARTITION ET PROPORTION
Les ouvertures par leur disposition et leurs proportions, participent lidentit et
lharmonie des constructions.
Les btiments ruraux les plus anciens
possdent en principe peu douvertures: celles-ci sont alors de petites
dimensions et leur disposition sur la
faade nest pas rgulire. La faade la
mieux expose, gnralement Sud,
Sud-Est contient le plus douvertures
alors que les faades Nord et Ouest
sont le plus souvent aveugles, tourLinteau sculpt Chassin-Cheval, St-Avit-de-Tardes
nant le dos aux vents dominants et au
froid. A partir du XIXeme sicle, les ouvertures se multiplient et on recherche
dans la composition des faades la symtrie et lordonnancement.
Les maisons de matre, les
Oculus en brique
Oculus en pierre
maisons de bourg et les
maisons de migrants reoivent des percements rguliers, plus nombreux et de
dimensions plus grandes.
De faon gnrale, les ouvertures sont plus hautes que larges, parfois circulaires.
LES ENCADREMENTS
Les encadrements de porte ou de fentre taient constitus en majeure partie de
blocs de granite taills. Selon les btiments et selon les poques, on peut galement
rencontrer du bois ou de la brique.
La pierre
Traditionnellement, du fait
de la nature du sol, les encadrements de baies taient
raliss en gros blocs de
granite taill, parfois de rcupration.
Lusage de pierres de remploi a t largement pratiqu dans le cadre des
btiments ruraux. On le reEncadrement avec pierre de rcupration Chamy, La Villetelle
marque dautant mieux
lorsquil sagit de pierres provenant de btiments nobles.
Ils prsentent gnralement une embrasure qui participe lesthtique de lensemble et augmente lapport de lumire.
30
Le bois
Les
encadrements en
bois ou :double
Quincaillerie
serrurerie
de bois desont
utiliss
spcifiquecarre
Les lments
ferrage
et plus
la quincaillerie
ment
pour les ouvertures
dansfaonns
des maondes fermetures
taient souvent
par
neries
de moellons
tout dessins
venant, taient
sur les
le marchal
ferrant.deLeurs
btiments
lessurtout
plus modestes.
classiques et
simples. Les essences
utilises
sontdele serrurerie
chne ouanciens,
le chtaignier.
Les lments
si ltat
Lpaisseur
des boistre
estrcuprs,
primordiale
dans le
le permet doivent
restaurs
maintien
de lharmonie
et de la composition
et remploys
sur les ouvrages
neufs. A darchitecturale.
faut, on choisira une quincaillerie du com- Double carr de bois
merce la plus classique possible en rejetant
le type
rustique .
La
brique
La brique a t employe partir de la fin
Quelle
protection
contre
les indu
XIXme sicle,
pour la reprise
danciennes
ouvertures,
tempriesou pour lencadrement de
nouveaux
btiments.
Il convient dadapter
(peintures
naturelles
coule matriau des encadrements la nature
leur)
des murs et aux encadrements existants.
Traditionnellement les menuiseries anLemploi du bton sera proscrit: en dehors
ciennes taient peintes. Les ferronneries
du rsultat visuel, il est bien trop rigide par Encadrement brique
taient peintes de la mme couleur. On rerapport la maonnerie traditionnelle, ce qui entranerait des fissurations.
cherchera toujours une teinte qui sadaptera au mieux avec la couleur des murs et
des toitures. Pour cela, on pourra se rfrer au nuancier du CAUE de la Creuse.
DSORDRES
Dans
tous les cas, on utilisera
Une ouverture est une zone de
fragilit dans un mur, elle doit
rpondre aux forces qui sy
exercent ; les effets des charges
des parties qui la surmontent
(poids du mur, des planchers,
de la charpente, etc), la
pousse de la maonnerie qui
lentoure et galement les rpercussions de tout dsordre
de la maonnerie sous-jacente. Le plus souvent un arc de dcharge surmonte le
linteau. Il a pour rle de reporter les charges de la maonnerie suprieure sur les
jambages. Il peut tre ralis en pierre ou en brique.
Les dsordres affectant les encadrements de baie sont divers et quelque fois spectaculaires :
Rupture dun linteau monolithe, ou glissement dun des claveaux formant un arc ou
une plate bande ; ces dsordres ont pour
origine labsence, laffaissement ou la rupture
dun arc de dcharge au dessus du linteau.
Rupture ou basculement dun jambage ; il
peut tre gnr par la pousse exerce par
un linteau dfaillant, par des charges importantes exerces sur un jambage fragilis
(jambage en bois pourri, dsagrgation du mortier de hourdage), par la dissociation
entre le jambage et la maonnerie dun mur qui bascule, par les dsordres de la
maonnerie sous-jacente.
Rupture ou affaissement dun appui de fentre ; il a pour origine des dsordres
affectant le mur dallge ou les fondations. Ces dsordres ncessitent des interventions dlicates qui devront tre ralises par des artisans qualifis.
31
Eviter
Favoriser
n lemploi du bton,
n une proportion plus
large que haute des
encadrements.
n ladaptation du matriau
la nature des murs et aux
encadrements environnants,
n laccord avec la fonction
intrieure,
n laccord avec les autres
percements,
n le respect des proportions,
n les mortiers de chaux et de
tuf.
32
Les menuiseries
Le nombre, le rythme et les proportions des menuiseries extrieures sont dterminants pour lquilibre de la faade. On apportera un soin tout particulier leur
dimension et celle des vitrages, ainsi
qu lpaisseur des montants, des
traverses et des petits bois.
LES MATRIAUX
Les menuiseries anciennes taient exclusivement ralises en bois de
chne ou de chtaignier. Pour toute
intervention sur le bti ancien, on privilgiera ces bois locaux et prennes, sans exclure toutefois le mtal ou laluminium pr-peint pour les baies qui viennent obturer
les portes de granges. Les menuiseries PVC sont exclure dfinitivement malgr leffort
des fournisseurs qui offrent un panel de couleurs et de textures important. Notez quil
est interdit en Allemagne, car extrmement nocif en cas dincendie. Sa longvit nest
pas connue aujourdhui et ses couleurs passent. Quant au prix du PVC, on sera tonn
de constater quil cote aussi cher quune menuiserie bois.
LES FENTRES
Leur volution a t conditionne par les progrs techniques, tant de lassemblage que du verre, augmentant
au fil du temps leurs dimensions.
Le plus souvent deux vantaux (appele croise),
ouvrant la franaise, c'est--dire vers lintrieur de la
pice, elles prsentent un rticulage trois carreaux par
vantail (parfois quatre pour les plus grandes et deux pour
les plus petits). Dans certains cas, on pourra opter pour
un chssis (un seul ouvrant), mais on vitera toujours les
fentres deux vantaux sans rticulage, disgracieuses
dans leurs proportions. Sauf cas trs particuliers, les
fentres comme leurs sous-divisions sont plus hautes que larges. Les systmes de
fermeture ont volu de la simple barre pivotante appele flau la crmone bien
connue aujourdhui. Les petites ouvertures, prsentent parfois des taquets pivotants
en bois pour verrous.
LES PORTES
Les portes dentre sont lorigine
pleines, leur fonction premire tant
de fermer solidement la demeure.
Elles peuvent tre monumentales,
ou discrtes, selon les btiments. Le
dessin des portes des maisons de
ville est plus volu : portes panneaux moulurs, grand cadre avec
panneau intermdiaire alors que les
portes du bti vernaculaire sont faites de planches larges de chne bouvetes
assembles joints vifs par rainures et languettes. Les planches sont souvent de largeur ingale poses verticalement ou horizontalement suivant lanciennet du bti.
Au XIXme sicle, on ajoute une imposte vitre en partie suprieure afin de fournir
un clairage naturel car la porte reste pleine pour assurer son rle de protection.
33
Plus tard, les portes vitres en partie haute se sont fortement dveloppes.
Lors dune restauration, afin de respecter lharmonie du bti ancien, on prfrera
conserver les menuiseries en place, condition quelles soient de belle qualit.
Dtails de menuiserie
Porte dhomme
Elles sont pour la plupart deux battants, lun deux comportant en gnral une porte dhomme . Dans le cas
dun changement dusage dune grange, le portail est
souvent remplac par un ensemble vitr. Lorsque le
portail ouvre sur lextrieur, il pourra tre conserv aprs
restauration et servir doccultation.
La baie vitre quant elle, sera place en recul par rapport
au parement extrieur du mur. La division de la menuiserie
en deux ou trois parties verticales constitues de grand
vitrage est une solution simple et harmonieuse. On vitera
les ensembles petits carreaux.
LES CONTREVENTS
Les contrevents traditionnels sont pleins et faits de planches larges bouvetes*, en
chne de largeurs souvent ingales assembles joints vifs. Elles sont maintenues par
deux ou trois barres de bois horizontales assembles queue daronde et surtout sans
charpe contrairement ce que proposent aujourdhui les panneaux standardiss de
type Z . Les contrevents dans leurs parties suprieures peuvent tre percs de jours
aux motifs dcoratifs varis tels que des losanges, des curs, des trfles, etc
*Planches bouvetes : pices de bois assembles rainure et
34
languette.
Exemples de quincaillerie
LA QUINCAILLERIE SERRURERIE
Les lments de ferrage et la quincaillerie des fermetures taient souvent faonns
par le marchal ferrant. Leurs dessins taient classiques et surtout simples.
Les lments de serrurerie anciens, si ltat le permet doivent tre rcuprs,
restaurs et remploys sur les ouvrages neufs. A dfaut, on choisira une quincaillerie
du commerce la plus classique possible en rejetant le type rustique .
Eviter
n le PVC,
n les bois tendres (htre,
peuplier, sapin),
n les menuiseries standardises,
n les contrevents charpe,
n des quincailleries - serrureries
rustiques ou manires,
n les bois vernis ou lasurs.
Favoriser
n lutilisation de bois prennes
(chne, chtaignier, mlze),
n les menuiseries artisanales,
n le respect des formes simples,
n une teinte unique pour
lensemble des lments ,
n des protections laissant
respirer le bois.
35
Les couvertures
Les couvertures de nos btiments reprsentent un des lments caractristiques de
larchitecture traditionnelle rurale. Les longs toits pentus couverts de tuiles plates
aux nuances de rouges orange et bruns varis, dessinent la silhouette des villages
du Pays Sud creusois. Gnralement deux pans symtriques, ils prsentent une
pente de 45 60, quelquefois croupe, cest dire 4 pentes pour les difices
plus nobles. Les annexes souvent couvertes de tuiles canal ncessitent une pente
plus faible de lordre de 30.
LES CHARPENTES
Les couvertures sont indissociables des charpentes qui les soutiennent.
On utilise des essences locales, du chne le
plus souvent. Elles constituent un des lments remarquables de notre architecture
traditionnelle quil faut tcher de conserver.
Leur souplesse participe de la beaut des
difices. Il faudra tre attentif lors dune restauration conserver cette absence de raideur, et viter de trop redresser la charpente. Il sera prfrable de ne pas engager une rfection totale de la charpente si
la dpose et le remplacement de quelques pices savrent suffisants.
Vgtale
La paille
Jusquau XIXme sicle, les couvertures de chaume (paille de
seigle) recouvraient la majeure partie des constructions
rurales. Issues de nos ressources locales, offrant de bonnes
qualits disolation thermique, lgres et permettant des charpentes sommaires, elles prsentaient cependant de grands
risques dinflammabilit, qui ont provoqu petit petit son
abandon.
Le bois
On trouvait galement des couvertures en bardeaux de chne ou de chtaignier.
Aujourdhui ce type de couverture ne persiste que ponctuellement sur les clochers
des glises et les joues des lucarnes.
Minrale
Les tuiles plates
Elles se gnralisent partir du XIXme sicle. Ralises en
terre cuite, leurs couleurs varient selon sa composition et
les conditions de cuisson. Pour une bonne tanchit de
la couverture, chaque tuile recouvre environ les 2/3 de la
tuile infrieure. La partie visible se nomme le pureau. La
pente du toit sera de 45 environ.
36
Les ardoises
Caractrises par leur longvit, elles viennent originairement de Corrze, mais seront supplantes petit petit par
lardoise dAngers, moins onreuse. Dans tous les cas, on
favorisera toujours lardoise naturelle.
Sur les btiments annexes et les petites structures, on trouvait galement des couvertures en lauze (dalles de schiste).
Il nen reste que de rares exemples.
LES FINITIONS
La couverture prsente de nombreux dtails de finition qui lui confrent sa qualit
gnrale. Il faudra leur apporter une extrme attention.
Les rives
Les pignons traditionnels ne prsentent pas de larges dbords supposs protger la maonnerie. Les tuiles de rive
scelles au mortier, pour viter la pntration du vent dbordent lgrement au dessus du dernier chevron. On veillera ce quil soit constitu dun bois dur. Le chne fera trs
bien laffaire et ne ncessitera ni traitement ni protection.
Parfois le coin infrieur de la tuile de rive est coup, la tuile
est dite paule afin de renvoyer leau vers lgout.
Lemploi de tuile de rive dite rabat alourdit considrablement la toiture, il doit absolument tre vit sur les btiments anciens, au mme titre que les bandeaux de
recouvrement.
37
10
Le fatage
Il est constitu de tuiles creuses poses cte cte. Ltanchit est assure par des
boudins de mortier. Dans le cas de lardoise, on pourra galement raliser un fatage
en lignolet, qui consiste faire dborder lardoise dun versant sur lautre. Les pis
de fatage protgent les flches des poinons*. Leur rle est avant tout fonctionnel,
mais on leur a souvent accord une valeur symbolique et esthtique.
Lgout*
La toiture se termine gnralement par un coyau, pice de
bois en sifflet qui relve lgout du toit afin dloigner leau
de pluie de la maonnerie. Cet lment, au-del de son
intrt technique, contribue llgance du btiment. On
aura tout intrt le maintenir voire le rtablir sil a t
supprim.
Traditionnellement, on ne trouvait gure de gouttire. On veillera les viter ; un
drainage au pied du mur peut recueillir les eaux de ruissellement. Toutefois dans
certain cas (sol tanche) elle savre ncessaire. Si on devait en utiliser on prendra
soin de raliser le trac le plus discret possible, de favoriser de petites sections, de
ne pas utiliser de PVC, de ne pas interrompre une lucarne. Leur emploi sera
galement prtexte la rcupration de leau de pluie dans une citerne si possible
enterre. Cette eau pourra, sous certaines conditions, tre utilise pour larrosage,
pour les WC et le lavage du linge.
Les noues
Il sagit des angles rentrant de la toiture. Pour assurer ltanchit, la technique la
plus utilise tait celle de la noue croise. On croise les ranges de tuiles torses pour
sapprocher au mieux de la courbe de la noue. Le dveloppement du zinc tend
faire disparatre cette technique. Toutefois on sera vigilant si on emploie le zinc
ne pas le laisser apparent. A minima une noue ferme sera mise en uvre.
Les artiers
Il sagit des angles sortant de la toiture. Un solin de mortier le long de larte assure
ltanchit. On veillera ce quils ne soient pas trop pais, que leur ligne reste
souple, et quils sincurvent vers lgout.
38
Favoriser
Eviter
n la dpose systmatique des
charpentes,
n trop de raideur,
n les matriaux de couverture
standardiss,
n les chevrons de rive
recouverts de tuiles rabats
ou bandeau de recouvrement,
n le zinc apparent,
n les gouttires en PVC,
n les descentes de gouttires
trop nombreuses.
n la rfection de la couverture
dans le matriau dorigine,
n les tuiles artisanales et de
nuances diffrentes,
n lardoise naturelle,
n un pureau irrgulier,
n les rives droites non
dbordantes chevron
apparent en bois dur,
n labsence de gouttire,
n le maintien des coyaux,
n le maintien des souches de
chemine en pierre et en brique.
39
Isolation, ventilation,
mode de chauffage
LA RESPIRATION DES BTIMENTS
Une construction ancienne, pour rester saine, doit respirer, c'est--dire que :
dune part, la vapeur deau qui est produite lintrieur doit pouvoir circuler
travers les murs de lintrieur vers lextrieur,
dautre part, lair intrieur doit tre renouvel rgulirement.
La logique du bti traditionnel permet une gestion naturelle de lhumidit par les
matriaux de construction employs et une ventilation constante par les chemines,
les ouvertures non tanches, etc.
LISOLATION
Dperditions de chaleur
40
LA VENTILATION
Renouveler lair dans la maison est essentiel pour la sant de ceux qui y vivent au
quotidien afin dliminer la prsence du radon* et autres polluants intrieurs. Cest
galement indispensable pour viter les dgradations lies lhumidit ambiante.
La ventilation autrefois se faisait de manire naturelle et en majeure partie par les
portes et les fentres qui ntaient pas tanches. Ltanchit parfaite des baies
aujourdhui peut donc concentrer de la vapeur deau lintrieur de la construction.
Afin dviter ces dsagrments, on placera des grilles daration au-dessus des
ouvertures. Dans les pices humides o se concentre une grande quantit de vapeur deau, on peut crer une ventilation naturelle avec un percement haut et un
percement bas crant un flux qui entranera la vapeur deau.
Des systmes de ventilation mcanique simple ou double flux peuvent galement
tre mis en uvre avec des contraintes plus ou moins importantes lies au passage
de gaines et pas ncessairement appropri dans lhabitat traditionnel. Un autre systme de ventilation mcanique peut tre intressant en rhabilitation car il ne ncessite pas linstallation de gaine, cest la VMR ventilation mcanique rpartie :
lextraction de lair vici nest pas centralise, mais effectue partir de plusieurs
ventilateurs placs dans les pices humides.
LE MODE DE CHAUFFAGE
Lorsque lisolation thermique de la construction est assure, on peut utiliser tout
mode de chauffage en privilgiant bien sr les nergies renouvelables (le bois, le
solaire). Les panneaux solaires thermiques (production deau chaude) comme
photovoltaques (production dlectricit) seront disposs de faon tre le plus
discrets possible, c'est--dire au sol ou bien sur les pans de toiture les moins visibles.
On peut en outre intgrer des systmes de chauffe avec un rendement nergtique
performant tel quun insert, un pole ou un pole de masse lintrieur des
chemines existantes. Lorsque que lespace le permet et que la rnovation est profonde, on peut choisir dinstaller une chaudire avec un mode de chauffage traditionnel par des radiateurs circulation deau chaude mais galement par un systme
de sols ou de murs chauffants. On peut galement se servir de la chaleur de la terre
avec les systmes de gothermie ou de puits canadien.
Favoriser
Eviter
n lisolation extrieure,
n les matriaux tanches,
n limpermabilisation des
murs,
n les pare pluie,
n la stagnation de lhumidit.
n linertie thermique,
n lquilibre hygromtrique,
n la respiration du btiment,
n la ventilation,
n les nergies renouvelables.
*Radon : gaz radioactif dangereux inhaler, dorigine naturelle, prsent dans les sous-sols granitiques.
41
11
Lintrieur de la maison
Lintrieur traditionnel de nos btiments est rgi par des rgles de bon sens, fruit
de lusage et de lhabitude, et entretient du sol au plafond un lien troit avec lenvironnement.
LES SOLS
A lorigine, les sols des habitations rurales taient constitus de terre battue, ou bien
recouverts de dalles de pierre. Dans les constructions les plus riches, il tait frquent
de rencontrer des carreaux de terre cuite, qui se sont ensuite gnraliss avec le
dveloppement des tuileries compter de la fin du XVIIIme sicle. Ils taient poss
joints vifs, sur mortier de terre du fait de la raret de la chaux.
Ces types de sol ont la particularit de respirer. Leau contenue dans le sol peut ainsi
svaporer. Dans le cadre dune restauration rhabilitation, il faut tout prix viter
de bloquer lhumidit dans le sol qui aura alors tendance se reporter sur les murs.
Remplissage torchis
LES CLOISONS
Les cloisons de lhabitat traditionnel sont pans de bois. Composes dun bti
entretois par des traverses, on y ajoute un remplissage de torchis* ou de cailloux
compris entre des lattis* et ensuite enduit.
LES PLAFONDS
Terradis
Plafond en torchis
Les plafonds sont raliss en torchis enduit la chaux, jusqu la fin du XIXme sicle.
De petits btons de chne ou chtaignier, les fuses, sont enrouls de paille ou de
foin, puis tremps dans une terre argileuse et disposs cte cte au dessus des
solives.
Ce type de structure est conserver ou rparer, malgr une perte de savoir-faire vidente. Il constitue un excellent isolant thermique et phonique.
Dans les combles de certaines habitations, on retrouve encore aujourdhui des
couches de terre dans les planchers des greniers ou poses sur un platelage contre
les charpentes. Ces couches paisses que lon nomme terradis avaient lusage de
coupe-feu pour les couvertures de chaume mais taient galement un trs bon
isolant thermique. On veillera les conserver.
*Torchis : argile mouille mlange de la paille.
*Lattis : ensemble de lattes espaces.
42
Enduit intrieur
LA CHEMINEE
La grande majorit des chemines reste modeste.
Souvent ltre y est surlev.
Certaines sont imposantes, parfois prises dans un
renfoncement, o trouvent place diffrentes niches
et la gueule du four pain. La prsence de la chemine est souvent lisible lextrieur de la maison.
Sur le pignon, de grosses pierres de contrepoids Tmoins extrieurs de chemine
sont disposes sur les sections du cadre en bois qui dpassent du mur.
LA PIERRE DEVIER
Large, la dalle de pierre dvier appele bochio se
trouve scelle dans lpaisseur du mur. Un canal
dcoulement traverse la maonnerie pour rejeter les
eaux lextrieur, le plus loin possible du mur.
Gnralement elle est surmonte dun fenestron qui
apporte quelque peu de lumire.
Tous ces lments sont entretenir, conserver et
valoriser au mme titre que les caractristiques
extrieures de larchitecture rurale.
Favoriser
Eviter
n la dpose systmatique des
dallages en pierre et sols en
tomette,
n la dpose systmatique des
cloisons et plafonds de
torchis,
n la dpose systmatique des
terradis,
n la mise nue des pierres.
n la respiration du sol,
n lutilisation de la terre,
n les enduits et badigeons
la chaux,
n la simplicit des menuiseries,
n le maintien des chemines,
n le maintien des pierres
dvier.
43
12
Les abords
Les abords sont essentiels dans la valorisation de notre patrimoine bti. Ils sont le
prolongement de celui-ci et assurent la transition avec la campagne environnante.
LES CLTURES
Vgtales ou minrales, elles limitent proprits et parcelles. Toujours composes
de matriaux locaux, elles prennent diffrentes formes : haies, palissades,
murets Chacun de ces types de clture contribue la qualit de nos paysages
et au caractre identitaire de notre pays de btisseurs.
Les haies
Composes de diverses essences, trois
minima, elles mlent arbres de haute tige
et arbustes. On favorisera des essences
locales adaptes aux sols et au climat :
frnes, chnes, charmes pour les arbres,
noisetier, houx, aubpine, buis, pour les
arbustes.... La plantation de haies de thuyas ou de laurier palme est viter en
milieu rural. Elles produisent un aspect monotone et renvoie limage dun paysage
opaque, uniforme, et ferm.
Les palissades
Aussi bien utilises pour clturer les prairies que les cours ou jardins, elles ferment
un espace tout en maintenant une permabilit visuelle. Ralises en chtaignier
fendu, elles sintgrent parfaitement dans le paysage. On sattachera conserver
leur dessin dune extrme simplicit. Les portails reprennent le mme principe.
On vitera les modles prfabriqus et les matriaux standardiss (comme le PVC).
*Energie grise : correspond la somme de toutes les nergies ncessaires la production, la fabrication, lutilisation et au recyclage dun produit.
*Ecobilan : permet de mesurer limpact dun produit sur lenvironnement travers lanalyse de
son cycle de vie.
*Biodiversit : diversit naturelle des organismes vivants.
44
Les grilles
Elles concernent davantage les maisons bourgeoises et les chteaux. On les trouve galement dans les bourgs. Elles reprsentent une
forme de russite sociale.
Elles sont relativement simples, parfois ornes
de motifs plus dcoratifs et le plus souvent
dans des teintes de gris, teintes privilgier en cas de restauration.
En cas de cration, ce caractre de simplicit sera le garant dune bonne intgration.
Les jardins
La vgtalisation favorise linsertion du bti
dans son site, et lui assure un certain confort
(ombre, protection des vents dominants). Le
jardin participe la beaut du site, il fait partie
intgrante de lensemble. On choisira des
plantes rustiques et vivaces. Souvent, une
plante grimpante habille un mur ou une faade, comme la glycine, ou la vigne. Le
potager quant lui, permet la culture des lgumes et est destin la consommation
familiale. Le verger, plant darbres aligns ou en quinconce, est compos despces
rsistantes tenant compte du climat local et donnant des fruits goteux.
Eviter
n les matriaux standardiss,
comme le PVC,
n les modles prfabriqus,
n les murs de bton,
n le bton vert
(haies de thuyas),
n le bitume en excs.
Favoriser
n les espces vgtales locales,
n les cltures en chtaignier,
n le maintien des murs en
pierre sche, et leur cration,
n les transparences,
n la simplicit des ferronneries,
n les cours enherbes, paves
ou en terre tasse,
n le maintien des calades et
caniveaux de pierre.
*Mur gouttereau : mur sur lequel sappuie le bord infrieur dun toit, do leau goutte ou se dverse
quand il pleut. Il soppose au mur pignon.
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13
La transformation
des volumes
Dans tous les cas, il faudra maintenir le caractre identitaire dorigine, et intervenir
avec beaucoup de soin et de lgret, ce qui nexclut pas des traitements davantage
contemporains.
LES EXTENSIONS
Les adjonctions de nouveaux espaces habitables doivent tre
traites avec beaucoup de soin. Plusieurs volumtries dadjonction sont possibles :
LES REHABILITATIONS
La reconversion de granges en habitations prsente un grand attrait car elles disposent de volumes gnreux qui offrent de riches possibilits de projet difficilement
ralisables dans les maisons rurales. Si ltat de la construction le permet, il est
fortement souhaitable de conserver le volume dorigine. Lamputer dune partie
serait dsastreux pour ses proportions et son intgration paysagre.
Le projet devra prendre en compte les possibilits offertes par les dimensions des
ouvertures existantes qui peuvent reprsenter des apports de lumire non ngligeables. De nouvelles ouvertures peuvent galement tre cres, il faudra alors tre
trs attentif lquilibre de la faade pour les placer le plus justement possible en
respectant les proportions du bti existant.
Les matriaux des ouvrages neufs seront choisis en accord avec lexistant ; la pierre,
le bois, la brique, mais galement des matriaux plus contemporains tel que lacier,
lacier cortne, linox, lexception du PVC qui est exclure. Il est difficile de dfinir
une mthode pour ce type dintervention et il est vivement conseill de faire appel
un professionnel tel quun architecte ou au CAUE.
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LES COMMERCES
Les diffrents types
de devanture
Dans les bourgs, les devantures sont
disposes soit en applique en faade
(les plus rpandues), soit en tableaux
(prise dans la feuillure de louverture).
Elles participent grandement lquilibre de la faade et leurs proportions
sont extrmement tudies jusque
dans le dtail des bois.
Eviter
n lamputation des
btiments,
n la dpose des vitrines
traditionnelles.
Favoriser
14
47
Bibliographie
Architecture / Histoire locale
La Maison et le village en Limousin de Maurice Robert. Edition Socit d'ethnographie du
Limousin et de la Marche
Maisons de paysans en Creuse de Robert Guinot. Edition Lucien Souny
Millevaches en Limousin, architectures du plateau et de ses abords de lAssociation
patrimoine-Inventaire-Limousin. Edition de la DRAC
Restauration / Rhabilitation
Restaurer sa maison de Yves Baret. Edition Eyrolles.
La maison ancienne construction, diagnostic, interventions de Jean Coignet. Edition Eyrolles
Rhabilitation, Arts de btir traditionnels, connaissances et techniques de rhabilitation de Yves Coignet. Edition Edisud
Matriaux naturels de J-F Bertoncello. Edition du Rouergue
Amnager les combles de sa maison ancienne de G.Sainsaulieu. Edition Eyrolles
L'isolation bio de la maison ancienne de P. Le Goarnic. Edition Eyrolles
L'isolation thermique cologique, Conception, matriaux, mise en oeuvre - Neuf et
rhabilitation, de JP. Oliva. Edition Terre vivante
Modifier, crer des ouvertures de P. Thiebaud. Edition Eyrolles
Le guide de la restauration cologique de Myriam Burie. Edition Eyrolles
Conserver, restaurer et valoriser le bti creusois ancien. Edition : Conseil gnral de la
Creuse
Guide des constructeurs - Charpente en bois et menuiserie de Mignard. Edition E Lvy
Rnover sa maison en Pays Combraille en Marche de Pays Combraille en Marche
Charte de qualit, pour la restauration du patrimoine bti percheron du Parc naturel
rgional du Perche
Guide pour la restauration et l'entretien de l'architecture rurale du Parc naturel rgional
de la Brenne
Recommandations pour la restauration des faades dimmeubles et des devantures
commerciales de G.Magne. Edition CAUE Hte Vienne
Syndicat Mixte Monts et Barrages - Charte architecturale et paysagre de Agence pour
la Valorisation des Entreprises Culturelles
Techniques et savoir-faire
Maonnerie traditionnelle de Christophe Robert et Herv Thillard. Edition Rempart
Manuel de sensibilisation la restauration de la maonnerie. Edition Ministre de
la Culture et de la Communication
Chaux, mise en uvre, enduits, dcors de Jeannet. Edition Pis, terre d'avenir
Techniques et pratiques de la chaux de lEcole d'Avignon. Edition Eyrolles
Le petit guide illustr de la peinture l'ocre de Terres et couleurs. Edition Terres
et couleurs
Pierre sche guide de bonnes pratiques de construction de murs de soutnement de la CAPEB. Edition CAPEB.
Rdacteurs
Thierry Boucheron Charlotte Cornevin Sandrine Gras
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