La Langue Francaise Grammaire PDF
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Roland
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li Mettre à votre disposition une description de la grammaire
française qui tient compte de tous les USAGES: oral, écrit
ordinaire, écrit soutenu.
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ÉCRIRE et MIEUX PARLER.
AVANT-PROPOS 7
-+ Pages 183,233-234: l'emploi de après que dans une pro-
position subordonnée circonstancielle de temps. Doit-on dire:
Il est arrivé après que je suis parti (mode indicatif) ou : Il est
arrivé après que je sois parti (mode subjonctif) ? La réponse des
Dunstes et celle de l'usage.
Comment trouver le d'un verbe?
-+ Consulter l'index à verbe ou à sujet. Dans les deux cas, on
trouve l'indication: trouver le sujet, voir 37.
-+ Page 37 : la réponse. On utilise la construction c'est... qui.
On se méfie des autres procédés: qui? qui est-ce qui? Ils sont
moins nets et moins sûrs.
Qu'est-ce qu'une proposition subordonnée complétive?
-+ Consulter l'index à proposition ou à subordonnée ou à com-
plétive. Dans les trois cas, on trouve l'indication: pages 207-
208.
-+ Pages 207-208 : la proposition subordonnée complétive
complément d'objet, ses autres noms (conjonctive ... ), les cas
olt elle est à l'indicatif, les cas olt elle est au subjonctif. III Les règles de la grammaire 15
III Canalyse grammaticale: la nature et la fonction 16
III La phrase 19
III La phrase et les propositions 22
III Un ordre logique qui permet de comprendre les natures et
les fonctions: la phrase, le nom, le verbe, les compléments III La coordination 23
circonstanciels, l'énonciation (les phrases interrogatives, les Les conjonctions de coordination 25
phrases exclamatives, les phrases à la forme négative, les inter- III La subordination 28
jections ... ). III Les conjonctions de subordination 30
III Un index complet, détaillé et facile à consulter. III Les prépositions 32
III La phrase sans verbe 33
Littré III La fonction sujet du verbe 36
Des remarques sur l'histoire du français. Cordre verbe-sujet 39
III Caccord du verbe avec le sujet 41
III Des remarques sur la grammaire moderne et sur les diHerences
avec la grammaire scolaire traditionnelle. III Les cas particuliers de l'accord du verbe avec le sujet 42
III La ponctuation 45
III Des exemples empruntés aux grands écrivains.
La phrase fi-ançaise a une histoire. Canacoluthe 49
Remarque:
construction incorrecte
..Exemlpl~~s : *On a pas tOlllours Le nom 53
pas tOlllours III Le nom commun et le nom propre 54
Les noms animés ou non, comptables ou non,
abstraits ou concrets 58
SOMMAIRE 9
Le genre des noms 59 Les pronoms possessifs .... n ................. ••••••••••••••••••••••••••••••••••
120
Le féminin des noms communs variables en geure 60 Les pronoms numéraux, interrogatifs et exclamatifs ............ . 121
Le nombre des noms 62 Les pronoms indéfinis ......................................................... . 122
Le pluriel des noms 63 Les pronoms indéfinis aucun, Ilul, personne, rien ................ .. 124
Le pluriel des noms composés 66 Les pronoms indéfinis un, quelqu'un, quelque chose ............. .. 125
Le groupe nominal 67 Les pronoms indéfinis quelques-uns, certaim, plusieurs ......... . 127
Les fonctions du nom dans le groupe du nom: Les pronoms indéfinis le même, l'autre,
complément, apposition, épithète 69 autrui et le pronom tel ..... n ...................... • ................ • .... ..
128
Les déterminants du nom 72 Les pronoms indéfinis tout et chaCltlZ ................................... . 130
L'article indéfini 73 III Les pronoms relatifs ........................................................... .. 131
L'article défini 75 Le pronom relatif qui .......................................................... . 132
Les emplois comparés de l'indéfini et du défini 76 Le pronom relatif que .......................................................... . 134
III L'article partitif 77 III Le pronolll relatif quoi ....................................................... .. 135
III Les déterminants possessifs 79 Le pronom relatif dont ....................................................... .. 137
III Les déterminants démonstratifS 80 III Le pronom relatif où ........................................................... . 138
III Les déterminants numéraux 82 Les subordonnées relatives sans antécédent :
III Les déterminants indéfinis 83 relatives substantives ....................................................... . 140
Les déterminants aucun, nul, pas un 86 III Les subordonnées relatives avec antécédent :
III Les déterminants certain et quelque 87 relatives adjectives ou prédicatives .................................. .. 143
III Le déterminant tout et chaque 89
Les déterminants interrogatifs, exclamatifs et relatifs 90
L'adjectif qualificatif 91 Le verbe .............................................................................. . 147
III Les degrés de l'adjectif qualificatif 93 III La conjugaison .................................................................... . 148
III Le feminin des adjectifs qualificatifs 94 La personne grammaticale ................................................... . 151
III Le pluriel des adjectifs qualificatifs 97 III Les Illodes ........................................................................... . 153
III Les fonctions de l'adjectif qualificatif .................................. . 98 Les ternps ............................................................................ . 154
III L'adjectif dans le groupe du nom: la fonction épithète 99 III Les verbes auxiliaires être et avoir ....................................... .. 155
L'adjectif dans le groupe du nom: III Les verbes semi-auxiliaires 157
la fonction en apposition ................................................ . 102 III La voix passive ................................................................... .. 158
III Les pronoills ....................................................................... . 104 Les constructions impersonnelles ........................................ . 160
III Les pronoms nominaux et les pronoms représentants .......... . 105 Les constructions pronominales ......................................... .. 161
III Les pronoms personnels ..................................................... .. 107 L'aspect ............................................................................... . 162
re
III Les pronoms personnels de la 1 et de la 2 personne
e
.......... . 108 III Les emplois du présent de l'indicatif .................................. .. 165
III Les pronoms personnels de la 3 personne
e
........................... . 109 III Les emplois de l'imparfait .................................................. .. 168
III Le pronom indéfini on ....................................................... .. 111 Les emplois du passé simple ................................................ . 169
Les pronoms personnels réfléchis ........................................ . 112 III Les emplois du passé composé ............................................ .. 171
Les pronoms adverbiaux en et y ..... ..................................... .. 114 L'imparfait, le passé simple et le passé composé dans
La place des pronoms personnels compléments ................... . 115 les récits ......................................................................... .. 172
Les pronoms démonstratifs ................................................. . 117 Les emplois du futur simple ................................................ . 174
12 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
La morphologie concerne la forme des mots (gr. morphê, forme).
La syntaxe c~ncerne leur place (gr. suntaxis, mise en ordre).
La personne qui parle peut dire: Je l'ai appelé. Il m'a appelé.
C'est à moi de l'appeler. À chaque fois, le pronom change de
forme et de place en fonction du rôle qu'il joue dans la phrase:
sujet (je), complément (me) ou séparé du verbe (moi).
La sémantique concerne leur sens (gr. sêmeion, signe).
L usage ordinaire de la langue permet l'expression: écrire quel-
que chose à quelqu'un. Mais l'usage ordinaire n'a pas d'emploi
pour *écrire quelqu'un à quelque chose. On ne peut donc pas
choisir n'importe quel mot à n'importe quelle place.
Dans toutes les règles grammaticales, ces trois dimensions sont
in terdépendan tes.
LA PHRASE 15
*Mes voisins sont anglais. Il parlent le fi'ançats. Les pluriels mes La forme distÏno-ue les mots variables et les mots invariables.
b . d
~oi:im e~ par~ent demandent le pronom ils. Ou alors il faut La fonction analyse la place et les liens syntaxlques u rrlOt
ecnre : 1un d eux parle . .. avec les autres mots.
Les fautes de syntaxe introduisent des incohérences dans la
signification du propos.
Quand on entend dire parfois d'un seul souffle: *Le ternps' doit
s'améliorer demain matin il fera encore .Foid, que comprendre?
Les dictionnaires donnent la nature et les sens des mots du
L'absence de pause perturbe l'information.
De plus, toute modification de l'ordre des mots, même si elle lexique:
reste correcte, introduit toujours une nuance de sens diffe-
rente. Si j'ai le temps, je viendrai prend la condition au sérieux. Les noms (>- p. 53) désignent un être, une chose, une idée ...
Je viendrai si j'ai le temps semble l'examiner à peine. Les adjectifs qualificatifs (~ p. 92) désignent une qualité qui
caractérise un nom.
Mais les écrivains nl<)d.llhe~nt des mots sans Les verbes (~ p. 147-148) désignent et situent dans le temps
la cornpl~éh(;nsjion des actions, des états.
« est vigoureusement peinte, cette tête» (Diderot). Les adverbes (~ p. 210-214) précisent le sens d'un mot, d'une
« M rr,otz,ter.ldzeu gagna, en chancelant, un fauteuil» phrase, d'un énoncé... . ..
(Gide). Les interjections (> p. 276-277) expnment une Opl111On ou
une émotion de l'énonciateur.
Du point de vue du sens, on peut toujours choisir de rempla-
cer un mot par un autre, s'inventer une langue à soi. Avec un nature d'un mot 9'r:anlITlat:ic;:l1 aeDena
seul risque, mais décisif: les interlocuteurs ne comprennent
plus. La langue est un objet social.
son
Les dictionnaires donnent la nature et les emplois des mots de
Mais on ne saurait tenir les pour à la grammaire.
ordinaire et correct:
«La la'mpe rêvait tout haut qu'elle était l'obscurité»
(Supervielle).
« La lumière est bâtie sur un abîme, elle est tremblante» Les déterminants du nom (~p. 72) délimitent le sens du
(Jaccottet). nom.
Les pronoms (~ p. 104) remplacent généralement un mot ou
un énoncé.
Les conjonctions de coordination (>- p. 25) relient des unités
de même niveau.
Les conjonctions de subordination (>- p. 31-32) placent une
'~I'II~lh"vc;:,o 2'raLmlITla1tlC.al,e d'un concerne proposition subordonnée dans la dépendance d'une proposi-
sa forme et sa fonction. tion principale. . .
Les prépositions (>- p. 32) construisent le complément mdl-
Selon sa nature un mot est un mot lexical ou un mot gram-
rect d'une unité.
matical.
La nature d'un mot est aussi appelée la classe grammaticale Les mots lexicaux ont besoin des mots grammaticaux pour
du mot. être employés dans une phrase, c'est-à-dire pour avoir une
LA PHRASE 17
16 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
fonction: « La citadelle de Macha::rous se di"essait à l'orient de tous les adjectifS qualificatifs peuvent être épithètes ou
la mer Morte, sur un pic de basalte ayant la forme d'un cône» attributs.
(Flaubert) . Si des unités ont la même fonction, elles ont aussi des natures
comparables.
- Sa maison a un portail vert. Sa maison a un portail q1l 'il (7
peint en vert.
Les noms, les adjectifs qualificatifs, la plupart des détermi- Cadjectif qualificatif vert et la subordonnée relative qu'il a
nants et des pronoms marquent le genre (masculin ou femi- peint en vert sont tous les deux épithètes du nom porte/il. On
nin) et le nombre (singulier ou pluriel). dit que la relative est adjective p. 143).
Les verbes se conjuguent: ils marquent la personne, le mode - Souffler n'est pasjoueJ:
et le temps. Leurs participes passés marquent parfois le genre Le verbe à l'infinitif souffier est le sujet du verbe être. Il fonc-
et le nombre. tionne comme un nom. On dit que c'est un infinitif nominal
Certains déterminants, certains pronoms, les adverbes (sauf (> p. 193).
tout), les interjections, les conjonctions et les prépositions Beaucoup de mots peuvent avoir plusieurs natures. Cela
sont invariables. dépend de leurs fonctions et des phrases où ils sont employés.
- Il a une voiture bleue: bleue est un adjectif, épithète du nom
voiture.
Le bleu est sa couleur préférée: bleu est un nom, sujet du
verbe être.
La fonction est liée à la place du mot dans la phrase et aux rela- Plusieurs personnes sont venues: plusieurs est un déterminant
tions syntaxiques qu'il a avec les autres mots de la phrase: indéfini, il se rapporte au nom dans le groupe nominal sujet
- sujet du verbe (>- p. 36) ; plusieurs personnes.
- complément du nom (>- p. 69), d'objet (~p. 197), cir- - j'en connaùsais plusieurs: plusieurs est un pronom indéfini,
constanciel (> p. 227-228), etc.; il est complément du verbe connaître.
- attribut du sujet (>- p. 203), du complément d'objet
(~ p. 206); Pour faire l'analyse grammaticale d'un mot, il faut analyser sa
épithète (>- p. 99) ; nature, sa forme et sa fonction.
- en apposition (> p. 102); - « Donnez-moi votre pouls» (Molière).
- en apostrophe (>- p. 276). Pouls: nom commun (nature), masculin singulier (forme),
complément d'objet direct du verbe donner (fonction).
La fonction d'un mot s'étend au groupe de mots dont il est le - « Hoy, ce pouls-là fait l'impertinent» (Molière).
noyau, le mot principal:
Pouls: nom commun, masculin singulier, sujet du verbe foire.
Le retour des chalutiers attire les vacanciers.
Le nom retour est sujet du verbe: le verbe s'accorde avec lui.
Mais le sujet c'est aussi tout le groupe nominal: le retour des
chalutiers.
Les mots qui ont la même nature peuvent aussi remplir les
mêmes fonctions : Une phrase simple comporte un seul verbe conjugué:
- tous les noms peuvent être sujets ou compléments; « Autrefois, le rossignol ne chantait pas la nuit» (Colette).
Du point de vue de son énonciation, la phrase peut être décla- Dans une phrase, il y a des mots syntaxiquement plus impor-
rative, interrogative, impérative ou exclamative. Elle peut tants que les autres. C'est autour de ces mots noyaux que se
être aussi à la forme positive (affirmative) ou à la forme néga- regroupent les constituants de la
tive.
La phrase comporte deux constituants obligatoires et
un ou plusieurs constituants facultatifs.
phrase = groupe du sujet + groupe du verbe + (compléments
circonstanciels)
Une phrase est un tout syntaxique parce que les mots sont
'1- - - - phrase simple - - - - - - 1
reliés par leurs fonctions. C'est un tout sémantique parce que
la phrase a un sens. 1 constituants obligatoires 1 constituant facultatif
LA PHRASE 21
20 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
Chaque proposition indépendante peut avoir un sujet et un
verbe conjugué.
« Les voitures roulaient, les chevaux allaient tout seuls, la tête
Ces cinq règles d'accord « réunissent» des mots qui appar- basse» (Zola).
tiennent aux constituants obligatoires de la phrase. Elles sont Avec une ellipse du sujet, il y a autant de propositions que de
en quelque sorte le ciment de la phrase. verbes conjugués.
- Le verbe s'accorde avec le sujet. « Toujours enveloppé d'une pelisse de renard, il se promenait
« La sorcière se mit à parler» (Maupassant). dans sa maison, rendait justice à ses vassaux, apaisait les que-
- L'attribut nominal et adjectival s'accorde avec le sujet. relles de ses voisins» (Flaubert).
« La conversation fut longue» (Voltaire). Il y a ellipse d'une unité de la phrase quand cette unité est
- L'attribut du complément d'objet s'accorde avec lui. explicitement présente dans le contexte antérieur: « Les
« Je trouve ces gens laids et sors» (Chardonne). places sont démantelées; les villes désertes» (Montesquieu).
- Le participe passé après être s'accorde avec le sujet. « L'infanterie allemande et l'espagnole» (Voltaire).
« La mer est partie si loin qu'elle ne reviendra peut-être plus
jamais ? .. » (Colette).
- Le participe passé après avoir s'accorde avec le complément
d'objet direct quand celui-ci est placé avant. On peut juxtaposer des mots qui ont la même fonction.
« Il a allumé une cigarette et il me l'a donnée» (Duras). « Il lui paya du cidre, du café, de la galette, un foulard» (Flaubert).
Tous les groupes du nom juxtaposés sont des compléments
du verbe payer.
On peut juxtaposer des propositions équivalentes.
~~ Je ne veux plus vous répondre, je ne vous répondrai plus ... »
(Laclos).
Les deux propositions juxtaposées sont des propositions indé-
pendantes.
Une proposition est une unité syntaxique qui réunit un sujet
et un verbe conjugué: Les éléments juxtaposés sont séparés par une virgule ou un
« La nuit était délicieuse » (Chateaubriand).
point-virgule.
Ou elle réunit un sujet, un verbe conjugué et un ou plusieurs Dans un texte, les propositions indépendantes sont des phra-
compléments circonstanciels: ses simples ou des propositions juxtaposées dans des phrases
« Le caporal Aubry marchait sans dire un mot» (Stendhal). complexes: « Le caporal Aubry marchait sans dire un mot. / /
Quand une phrase est formée par une seule proposition: Huit ou dix soldats le rejoignirent en courant, / il les conduisit
la phrase est une phrase simple; derrière un gros chêne entouré de ronces» (Stendhal).
- la proposition est une proposition indépendante.
E.t.
ou
nn,lnr_'1ic U'()"l1iP La conjonction de coordination et précède toujours au moins
rendez-vous la dernière unité coordonnée: Le Cochet, le Chat et le Souriceau
(Simenon). «Elle ouvrit une (La Fontaine).
elle ramena une Elle coordonne des mots de même nature et de même fonc-
la queue en » (Zola).« voile tion.
personne; - et, sur la mer arl:?;el1té~e - Noms compléments. « On causait art, philosophie, sport,
une tache noire politique et littérature» (Gide).
enml1lça, rlH:t"Clll"nt » (Flaubert). - Adjectifs épithètes. « Ils auront les pièces immenses et vides»
(Perec).
Elle coordonne des unités de natures differentes mais de même
fonction. « Vénus endormie. Est une masse de chair affaissée,
et qui commence à se gâter» (Diderot). Adjectif épithète et
relative adjective épithète.
Quand la coordination avec et, ou, ni coordonne plus de deux Elle coordonne des propositions ou des phrases. « Ses idées se
mots ou propositions, la règle est de placer une conjonction modifièrent et il devint sceptique» (Balzac). « Je respectais ce
de coordination entre les deux derniers: « Les dix mois les rire, et ne l'imitais pas» (Colette). « C'est le plus clair de l'his-
plus pleins de ma vie se sont passés à commander dans ce toire. Et cette fois, c'est sérieux, parce qu'il devient méchant»
district perdu dont les noms russes, lettons ou germaniques (Aragon).
n'éveillaient rien dans l'esprit des lecteurs de journaux»
Et signifie une addition. « Il devint fin et racé» (Giono).
(Yourcenar). « Il me fait peur, il me fait honte et il me fait
Ou il désigne une succession. « Maigret se tut et le regarda
pitié» (J. Renard).
tranquillement» (Simenon).
La suppression des coordinations peut exprimer une accélé- C'est souvent une marque de fin. « Et ce fut tout» (Flaubert).
ration du rythme: « Il se maudit, aurait voulu se battre, hurla Dans le dialogue, il est la marque d'un refus, d'une riposte. Et
des imprécations, étouffait de rage» (Flaubert). alors? Et quoi encore?
Une proposition subordonnée ne peut pas être employée Les conjonctions de subordination introduisent des proposi-
seule: tions subordonnées circonstancielles (,.. p. 228).
« Quand il fùt sur le quai, Frédéric se retourna» (Flaubert).
*... que tu as raison .. .
« Elle contemplait, comme si je n'avais pas existé, les trou-
*... parce qu'il pleut.. .
Elle dépend d'une proposition principale: peaux sauvages» (Kessel). . .. .
Je crois que tu as raison. La conjonction quand et la locutIOn conjonctive comme st
Il n'est pas sorti ce matin parce qu'il pleut. introduisent les deux subordonnées circonstancielles. Dans les
deux cas, le support est la proposition principale elle-même.
Une proposition subordonnée peut jouer le rôle de proposi-
tion principale pour une autre proposition subordonnée qui La conjonction si et les mots i?terrogati!s int.ro~uisent
dépend d'elle. les propositions subordonnées 1Ilterrogatlves 1Ilduectes
(> p. 267).
« J'aurais aimé savoir, par exemple, si ton équipage est tou-
Je crois que tu devrais lire le magazine que je t'ai apporté. jours au complet» (Gracq).
principale subordonnée
« Il demanda comment elle s'appelait» (Stendhal).
principale subordonnée La conjonction si et l'adverbe interrogatif comment introdui-
sent les deux subordonnées. Dans les deux cas, les mots sup-
ports sont des verbes de sens interrogatif: aurais aimé savoir
et demanda.
30 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LA PHRASE 31
_ Complément du nom. « Il avait des idées sur les étoffes»
(Aragon). " .
- Complément d'adjectif. « Si vous êtes las de me VOIr, Je SlllS
bien las aussi de vos déportements» (Molière). .
_ Complément d'adverbe. \( Contrairement à la plupart des
hommes un peu réfléchis, je n'ai pas plus l'habitude du mépris
de soi que de l'amour-propre» (Yourcenar). .
- Complément d'objet indirect. «Je ne parleraI pas de mes
colères» (Colette). .
- Complément de verbe indirect. « Je vais ~ Saint-Symphonen
dans l'auto d'oncle Pierre» (Claude Maunac).
- Complément circonstanciel. « André s'arrêta devant un pot
de résine» (Cayrol).
- En position détachée. «[ennui, avec les enquêtes, c'est
Les prépositions sont des mots invariables de forme simple: qu'elles ne durent pas» (Perec). . .
à, de, après, avant, avec, chez, contre, dans, depuis, derrière, dès, - Attribut du sujet. « Ces deux figures gothIques et cette figure
devant, en, entre, jusque, malgré, par, pendant, pour, sans, sous, de proue sont, vous le savez, du même bois» (Malraux).
sur, vers... Ou de forme composée : à côté de, afin de, à tra- - Attribut du complément d'objet. «Tu te prends pour un
vers, au-dessous de, au-dessus de, au lieu de, autour de, avant dur» (Simenon).
de, en dedans de, en dehors de, en dessous de, en foce de, grâce à,
jusqu'à, loin de, lors de, par rapport à, près de, quant à ...
Les été des adverbes. C'est au XVIIe siè-
Les prépositions les plus fréquentes (à, de et en) ont des sens
cle que gr;ll11lIUaUleI1S ont cherché à splEClau:ser
très nombreux qui dépendent des contextes olt elles sont
forme. Marot
employées: aller à la piscine, une tasse à café, une tasse de café,
» Dedans n'était
un bloc de pierre, un pull en coton, partir en avion... .
courant une prc:p()SlirlO.n
D'autres prépositions ont un sens précis souvent en référence
», il retrouve l'ancien
à l'espace: après, avant, depuis, contre, jusqu'à, sous ... Mais
contrelpour. la faute
beaucoup de ces sens sont adaptés à l'expression du temps, à
même.
l'argumentation, etc. On quitte ici le livre de grammaire pour
le dictionnaire.
Les prépositions introduisent des compléments en construc-
tion indirecte.
- Groupe du nom. «Elle se hâte avec lenteur» (La Fon-
taine).
- Pronom. « Parle-leur quelquefois de moi» (Montesquieu).
- Infinitif nominal. « Mais il est jeune encore et l'on est en
droit d'espérer» (Gide). La phrase sans verbe peut prendre plusieurs formes.
- Adverbe. «Les royalistes de maintenant sont des déma- - Un groupe nominal. «C'est promettre .beaucoup: malS
gogues» (Hugo). qu'en sort-il souvent? / Du vent» (La Fontame).
« Qu'est-ce là, lui dit-il. - Rien. - Quoi! rien? - Peu de La phrase sans verbe peut ne comporter qu'un prédicat.
chose. - Le thème est dans la situation.
,,"plnn,p chose
le
« Li empereres est
vient a Ais, al
que
Muntet el
36 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LA PHRASE 37
Les mises en relief du sujet. Sur le modèle des usages cou-
rants de l'oral, le sujet peut être annoncé, repris, répété par
des pronoms disjoints, c'est-à-dire détachés par une ou deux
Les unités qui peuvent occuper la place de sujet sont des grou- virgules.
pes du nom ou des unités équivalentes au nom des points de « Moi, je voudrais connaître la neuvième forme du vent, l'ul-
vue sémantique et syntaxique. time » (A. Damasio).
« Parce que le petit docteur, lui, il ne me connaissait pas ... »
- Le sujet est souvent un groupe du nom.
« Eugénie leva les yeux au ciel sans mot dire» (Balzac). (Aragon). / .
« Les avares ne croient pas à une vie à venir, le présent est tout « Nous avons déjà fait, Edollard et moi, quelques petites cour-
LA PHRASE 39
38 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
- Avec un sujet énumératif: Sont COllvOquts lvIlv! X Y, Z ..
- Dans l'expression d'une hypothèse. Soit un
1. J.-P.
Seguin, in Nouvelle histoire de la langue jitmçaise, direction
J. Chaurand, Éditions du Seuil, 1999, p. 325.
2. É. Brunet, ibid., p. 712.
50 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
les noms M"'''''.''''' .... ''''''',1!"
nombre.
Le genre appartient à la nature du nom. Les noms tiennent
leur genre d'eux-mêmes.
Les noms qui désignent des êtres sont généralement variables
en genre. Ils sont par nature masculins et féminins: chat /
chatte, frère / sœur, cousin / cousine ...
56 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LE NOM ET LE GROUPE DU NOM 57
Les noms non comptables, ou noms massifs, désignent des
choses ou des notions qu'on ne peut pas ou qu'on ne souhaite
pas dénombrer. Ils n'ont pas d'emploi au pluriel. Ils peuvent
se construire avec l'article partitif ou une expression de même
valeur: du beurre, beaucoup de beurre, de la viande, un peu de
viande.
Les noms animés désignent des êtres. Ils sont variables selon Sel~n le souhait de l'énonciateur, la plupart des noms peuvent
un genre sexué: un ami / une amie, un lion / une lionne. aVOIr:
Les noms non animés désignent des choses ou des notions. - un emploi comptable: deux agneaux se désaltéraient...
(l'animal), trois pains;
Chaque nom non animé a un genre qu'on ne peut pas devi-
- et un emploi massif: un gigot d'agneau (la viande), du pain.
ner, il faut le connaître ou le chercher dans le dictionnaire.
C'est un genre grammatical: fleuve est masculin, rivière est
feminin, espoir est masculin, espérance est feminin.
- Attention aux erreurs: un abîme, un antidote, une épithète, Les noms abstraits sont massifs, non comptables: le courage,
une oasIs ... la patience. Employés comme comptables, ils ont un sens
concret: J'ai réussi trente patiences à la suite.
- Attention aux homonymes: un livre, une livre, un moule,
Le français n'a pas d'emploi ordinaire pour *un courage, *une
une moule ... audace. Les emplois ordinaires rattachent ces noms à un sup-
La distinction animé 1 non animé commande le choix de cer- port: un courage de héros, une audace d'acrobate. Ou ils expri-
taines constructions. ment une caractérisation: un grand courage, une audace folle.
- Pronoms qui, que, quoi. La question: À qui pense~-vous ?
sous-entend une réponse avec un nom animé: A Paul.
Les questions: À quoi pensez-vous? Que regardes-tu? sous-
entendent une réponse avec un nom non animé: Aux vacan-
ces. Les nuages. Mais quand on interroge, c'est parce qu'on
ne connaît pas la réponse. Il n'y a donc pas de faute dans
Les noms non animés (ils désignent des choses, des notions)
le dialogue suivant: - À quoi penses-tu? - À toi, bien
sont masculins OU féminins. Ils ont un genre grammatical
sûr!
qui ne dépend pas de leur sens. Si on ne connaît pas le genre,
- Prépositions à, chez. Le bon usage demande: aller à la
il faut le chercher dans le dictionnaire.
boulangerie (non animé), aller chez le boulanger (animé). Dire
*aller au boulanger est donc réputé incorrect. Les noms animés (ils désignent des êtres) sont variables en
- Pronoms adverbiaux en, y (voir :>-- p. 114-115). genre: ils ont un masculin ET un féminin. C'est un genre
sexué.
=$.
Les noms de famille sont invariables.
« Je connais la maison des Harlove comme la mIenne»
Un chandail / des chandails, un rail/des rails, un portail/des (Diderot).
portails. « Ah! ces Vivenet !... Que je suis fatiguée ... Ces Vivenet, mon
Exceptions : baux~ coraux~ émaux, soupiraux~ travaux, vantaux, Dieu! » (Colette).
vitraux. « Visite des Claude Roy. Malagar est toujours aussi glacé, aussi
sombre» (Mauriac).
Mais l'usage est d'employer le pluriel pour les dynasties, et
pour les noms des êtres réels ou fictifS qu'on considère souvent
En français, le -s et le -x du pluriel ne sont pas prononcés. ensemble:
Les noms se prononcent donc généralement de la même - les Mérovingiens, les Capétiens, les Bourbons, les Tudors ...
manière au singulier et au pluriel. Les pluriels marqués à - les neuf Muses, les trois Grâces, les trois Curiaces et les trois
l'oral représentent seulement une centaine de noms sur des Horaces ...
milliers.
Le pluriel en -aux des noms en -al et en -ail. Quand un nom propre est employé de manière figurée, il
- Les noms ciel et œil : un ciel/des cieux, un œil/des yeux. devient comme un nom commun. L'usage hésite entre l'inva-
- Les noms bœuf, œufet Oj" : riabilité du nom propre:
un bœuf/ des bœufs un œuf/ des œufi un os / des os « Déjà ils se risquaient à acheter des Matisse» (Mauriac).
[bœf] [b0] [œf] [0] [:)5] [0] « Dans l'un les Vénus, les Judith, les Suzanne, les Junon,
On entend une liaison quand le nom commence par une les Lucrèce, les Salomés et autres héroïnes, en belles images
voyelle ou un h muet. figées » (Leiris).
un ami / des amis [zami] une heure / deux heures [zœR] Ou le pluriel des noms communs:
« Ô conquérants, guerriers, héros, faiseurs de cendres,
68 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LE NOM ET LE GROUPE DU NOM 69
« Mme de Chasteller restait pensive, la tête sur son
éventail» (Stendhal). « Rodolphe, le cigare aux raccom-
modait avec son canif une des deux brides cassée» (Flaubert).
« Les yeux larges ouverts et elle contemplait quelque
chose d'invisible» (Colette).
Ces tours ne sont pas des appositions. Il y a deux entités qui
pourraient être réunies avec le verbe avoir (Mme de Chasteller
Le nom en apposition est un nom en position détachée. Le a la tête appuyée; Rodolphe a le cigare aux dents; elle a les
détachement est opéré par la ponctuation (virgules, tirets ou yeux). Le changement est énonciatif: la narration semble s'ar-
parenthèses) qui marque une pause et un changement de rêter sur l'image, une circonstance de l'action.
tonalit:é. Dans toutes les appositions, on « entend» un prédi-
cat (,.. p. 35) qui est « un terme descripteur se comportant de
manière qualificative ' » à l'égard du nom support.
« Proculus, homme de goût, organisa pour moi des réunions Le nom épithète est un nom sans déterminant, directement
littéraires» (Yourcenar). accolé à un nom support. Épithète, ici et ailleurs, désigne une
Le groupe nominal homme de goût est apposé au nom propre fonction. Ce n'est pas un synonyme d'adjectif
Proculus, qui sert de nom support à l'apposition.
Le nom en apposition suit le nom support auquel il est La construction est ancienne.
apposé. Il doit le précéder quand le support est un pronom: Elle portait plutôt sur l'emploi du nom propre: « l'entrevue
« Servantes, vous serviez, et vaines, vous tendiez vos toiles fi·aî- du roi François premier et du pape Paul troisième» (Mme de
ches pour l'échéance d'un mot pur» (Saint-John Perse). La Fayette), «la famille Calas» (Voltaire), « la masure
Quand le nom en apposition est un nom propre ou un nom Gorbeau» (Hugo). « Nous dînons quai Malaquais au restau-
commun employé avec un déterminant, l'apposition com- rant Delaborde » (Breton).
plète l'identification du nom support: « C'était le beau-père Mais la construction avec nom commun était possible:
du marquis, le vieux duc de La Verdière, l'ancien favori du « Peuple caméléon, peuple singe du maître» (La Fontaine).
comte d'Artois» (Flaubert). « Le pâtre promontoire au chapeau de nuées» (Hugo). « La
Avec ou sans déterminant, le nom commun en apposition femme bouledogue était devant lui» (Huysmans). « Et nos
a généralement une valeur descriptive: « Elle voulait prou- baisers mordus sanglants Faisaient pleurer nos fees marraines»
ver que l'égalité, cette chimère des vilains, n'existe vraiment (Apollinaire) .
qu'entre nobles» (Barbey d'Aurevilly). « La gare, masse de
béton inachevée, est très loin du centre» (N. Bouvier).
En employant l'article indéfini, l'énonciateur « dit»: il y :Lidentification est possible parce que les interlocuteurs par-
a des ensembles d'êtres ou de choses qu'on appelle de cette tagent une connaissance générale à propos de celui ou de ce
manière. Je vous parle d'un de ces êtres ou d'une de ces choses. dont il s'agit: « Vous ne prétendez pourtant pas restreindre la
Mais je ne donne pas plus de précisions: Je voudrais louer une musique à la seule expression de la sérénité? » (Gide).
voiture. (?n sai~ ce qu'est la musique, la sérénité. On comprend
On précisera après la marque, le type ... mais pour le moment 1 enonce.
ce n'est qu'une voiture. :Lidentification doit ajouter au savoir partagé une connais-
« Je tournai la tête et j'aperçus un homme d'une quarantaine sance de la situation d'énonciation (" p. 105) : Tu sais où est
d'années» (Proust). garée la voiture?
Le groupe nominal indéfini ne précise pas qui est cet homme Les interlocuteurs savent de quelle voiture il s'agit.
parmi tous les hommes d'une quarantaine d'années. « Fuyez, vous autres, le palais brûle » (Giraudoux).
98 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LE NOM ET LE GROUPE DU NOM 99
« Il restait à peine un peu d'eau silencieuse» (Giono). ils sont coordonnés à un autre adjectif: un fz'lm beau et triste,
L'adjectif sdencieuse, au femÎnin singulier, est épithète du nom ou quand ils sont complétés: lm gûrç01; beau comme un
eau. La propriété qu'exprime l'épithète est intégrée au sens du dieu.
nom et l'accord unit le groupe du nom. Pour quelques adjectifs, le sens n'est pas le même avant et
L'adjectif épithète peut qualifier un nom propre employé avec après le nom: des jeunes J)lfll'iés (récents), des mariés jeunes
un déterrninant. (en âge). Autres adjectifs: fl71cÏCJl, curieux, demier, drôle,
« Quant à lui, il ignore le Paris nouveau et il écrit avec le Paris grrmd, je/me, mfluuaÏs, rare, seul, simple, zmli, etc.
ancien devant les yeux» (Hugo). « Mon beau Paris emprès L'ordre est obligatoire pour les rela-
Suresne» (Aragon). tionnels : la uze llZlflzicipflie, une négociation ; les adjec-
L'épithète placée après le nom et précédée d'un déterminant tifs de nationalité: un touriste flméricain; les adjectifs issus
identifie le nom propre. d'un participe passé: des œufi brouillés; les adjectifs avec un
« Olut le fils brun et blond d'Edwige la désolée» (Gautier). complément: un site fàcile d'accès; et les adjectifs de couleur
L'adjectif épithète peut être lié à certains pronoms par la pré- ou de forme (dans l'usage ordinaire) : zm tablier rouge, une
position de : quelqu'un de trùte. « Si tout ici-bas était excellent, table ovale.
il n'y aurait rien d'excellent» (Diderot).
Attention aux accords. Quand une épithète se rapporte à plu-
sieurs noms, elle se met au pluriel: une cravate et une chemise
bleues. Si l'un des noms est masculin, l'accord en genre est au
En dehors des cas cités dans le précédent paragraphe, le fi-an-
masculin neutre: une cravate, une chemise et un mouchoir bleus.
çais n'a pas de règles précises pour fixer la place de la majorité
:raccord précise le sens de certains groupes du nom: des dra-
des adjectifs épithètes.
peaux bleus et rouges (des drapeaux bleus et des drapeaux rou-
ges), des drapeaux bleu et rouge (les deux couleurs sont sur le Statistiquement, on constate qu'en hançais moderne l'adjectif
drapeau), une étoffi rose fimé (le rose a pâli), une étoffi rose épithète se place généralement après le nom.
fonée (l'étoffe n'est plus très jeune), une boîte de thé vert (ce « Qui est plus esclave qu'un courtisan assidu, si ce n'est un
n'est pas du thé noir), une boîte de thé verte (la boîte est verte). courtisan plus assidu? » (La Bruyère). « L'homme est un ani-
Il précise aussi les sens de l'expression avoir l'air: Elle avait mal raisonnable» (Buffon). « Une affaire importante l'appela
l'air lasse 1 Elle a l'air las des gens malades. à Bologne» (Sœndhal). « J'ajoute que plusieurs coïncidences
étranges témoignent de l'intrusion dans notre vie municipale
de puissances occultes» (Giraudoux).
« Ce
- Les pronoms il(s) ou elle(s}. « Linstant d'après, elle avait
disparu» (Giono). (Boileau). « l'on
- Un nom. « Son poil a senti passer l'ombre d'un oiseau» détrclQUle rouge» (Saint-John Perse).
(Colette).
Un infinitif nominal. « Échapper à la question n'est pas la
résoudre» (Gide).
- Une subordonnée relative sans antécédent. «Ce qu'on
appelle mensonges officieux sont de vrais mensonges» On peut avoir le sens de n'importe qui, tout le monde.
(Rousseau) . « On voit tout de suite quand quelqu'un est à son aise: on a
- Une subordonnée complétive au subjonctif « Qu'il fùt plus en soi-même une sorte d'inquiétude qui nous en prévient »
utile que Katow n'était pas douteux» (Malraux). (Giono).
Lordre verbe-pronom sujet est sans problème (,. p. 39) : Où On peut avoir le sens de quelqu'un.
vû-t-il? Que fait-e!!e ? « Il sentit qu'on relevait son drap, puis qu'on lui palpait le
Les pronoms compléments le, la, les sont compléments ventre» (Maupassant).
directs : Je le regarde. Dans un contexte négatif: on a le sens de personne.
1. Jacqueline Pinchon, Morphosyntaxe du fi-ançais, Hachette, 1986, Le complément d'objet direct précède le complé-
p.126. ment indirect (complément d'objet second, >- p. 200).
1 16 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LE NOM ET LE GROUPE DU NOM 1 17
des subordonnées interrogatives Ïtldirectes : j'ignore ce qu'il à ce qui va être dit. « Il en était arrivé à considérer ceci: rien
n'est plus beau que faire son beurre» (Giono).
et des présentatifs avec être: c'est lui, c'était bien, ce sem par- Comme les déterminants démonstratifs composés (> p. 81),
jàit. cela renvoie à un domaine commun aux locuteurs. Ceci ren-
Ce est parfois en concurrence avec ça : ça sem, ça semit bien. voie au point de vue de l'énoncÏateur. C'est sans doute pour-
quoi ceci dit a quasiment pris la place de cela dit dans l'usage
courant.
remploi de ça est très héquent à l'oral. Les auteurs le mon-
trent bien.
« Du pain! est-ce que ça suffit, imbéciles? » (Zola). « ne
devrait pas être permis de savoir jouer Wagner comme ça! »
(Proust). « Ça taisait trois fois que je revenais» (Aragon). « Je
prévois des emmerdements. Ça ne rate pas» (Giono). «
a débuté comme ça» (Céline). « Qu'est-ce que ça veut dire
moderato cantabile? » (Duras).
En face, l'emploi de cela n'est pas plus correct, il a plutôt une
valeur d'insistance. « Qu'est-ce que cela signifie ce bouleverse-
ment de la nature? » (Aragon).
Les pronoms démonstratifs neutres de formes composées ceci,
cela et le pronom ça s'emploient comme pronoms représen-
tants.
Ils renvoient à des groupes de mots.
« Bénard était doux, affable, sensible; avec cela, premier par- Ces formes sont généralement employées seules comme pro-
tout» (Sartre). nom représentant. « Un médecin avait conseillé un cautère à
- Ils renvoient à un antécédent dont ils effacent le genre et M. de ***. Celui-ci n'en voulut point» (Chamfort).
le nombre. Elles peuvent aussi être complétées comme les formes sim-
« Une assiette de bouillabaisse, ça vous irait? » (Déon).
ples. « Notre galant vous lorgne une fillette, / De celles-là que
- Ils renvoient à une personne et ont alors une valeur péjo- je viens d'exprimer» (La Fontaine).
rative.
« Cela n'a que quinze ans » (Laclos). « Cela veut être roi! »
Elles peuvent être à la fois pronom représentant et pronom
(Hugo). nominal.
Vos fleurs sont très belles. Je vais prendre un bouquet de celles-là.
Ce sont des pronoms nominaux (> p. 106) quand ils ren-
Le pronom celles-là représente l'antécédent fleurs et s'accorde
voient à une donnée de la situation qui n'est pas nommée:
Tiens ça, s'il te plaît. en genre avec ce nom. Il désigne un certain nombre de fleurs
et s'accorde en nombre avec ce qu'il désigne.
Les pronoms ceci et cela sont parfois employés en opposition,
ceci renvoyant au plus proche, cela au plus loin: Il est insup- Quand les deux pronoms sont exprimés, leurs emplois rejoi-
portable et intelligent. Ceci n'excuse pas cela. gnent les emplois opposés de ceci et cela. « J'ensevelis la mort
Le bon usage affecte cela à ce qui vient d'être dit. « Cela dit, dans le linceul de la gloire, je ne pensai plus qu'à celle-ci,
Maître Loup s'enfuit, et court encore» (La Fontaine). Et ceci jamais à celle-là» (Sartre).
« D'aucuns,
naro » (Barbey
perS()nll1e. « Aucun n' est pr~[)pJh.è1:e Le pronom indéfini un, une désigne un élément indéterminé
appartenant à un antécédent qui est un nom comptable au
Le pronom indéfini nulle appartient à l'usage soutenu ou pluriel (~ p. 58). Il s'accorde en genre avec ce nom. « J'ai
à la langue juridique. Il est employé avec l'adverbe de négation encore le temps de recevoir la visite d'une des réflexions de
ne. la nuit» (Giono). « [Elle] criait en détresse au milieu de ses
Il peut être pronom nominal: À l'impossible, nul n'est tenu. rêves. Un, surtout, l'obsédait» (Flaubert).
Il, peut renv?ye~' à un antécédent souvent placé après: Nul Il est souvent employé en relation avec le pronom en. Il y en
d entre eux na repondu. a un là-bas.
Nul peut aussi être un déterminant. Le pronom un peut être complété par un adjectif, par un pro-
Le pronom indéfini pas a des emplois semblables: « Pas nom ... construit avec de, par une subordonnée relative: un de
un ne recula » (Hugo). grand / un qui m'allait bien. j'en garde une de lui.
~pro~mkm~e~mb~km~~~m~~km~~
au même, aux mêmes) est généralement un pronom représen-
Le pronom indéfini tel{s), telle{s) désigne une ou plusieurs
tant. Il renvoie à un antécédent animé ou non animé avec personnes dont on ne précise pas l'identité. « Tel est pris qui
lequel il s'accorde en genre et en nombre. Lez mezùon est res- croyait prendre» (La Fontaine). « Ils venaient auprès de moi
tée lez 7nême. « Les problèmes des hommes ne sont plus les pour me demander d'intervenir auprès de telle ou telle» (Le
mêmes » (Aragon). Clézio).
Ses emplois comme pronom nominal correspondent à des Un tel désigne une personne dont on ne veut pas donner
locutions où le pronom désigne des personnes ou des notions l'identité. « M. Un tel écrivait hier au soir un sizain à Mlle Une
non précisées. Ce sont toujours les mêmes qui gagnent. çez revient telle» (Molière).
ezu même, c'est du pezreil au même. Tel peut aussi être déterminant et adjectif.
« Je veillerai pour entretenir le feu auprès duquel dormira autre pasteur, Albert Schweitzer, dont on sait la carrière»
la petire» (Gide). « Elle ressemblait aux rivières des pays de (Sartre).
sable qui cessent de couler à la saison chaude et se fragmen- Quand son antécédent est un nom non animé, il signifie
tent en un chapelet de mares, entre lesquelles un filet d'eau « duquel».
gargouille» (Gracq). « Rentre dans le néant dont je t'ai fait sortir» (Racine).
radical et une désinence: j'ai, ils ont, je suis, vous faites ... Présent Passé
que je sois que j'aie été
Imparfait Plus-que-parfait
que je fusse que j'eusse été
» désigne celui ou celle qui parle, qui écrit L'indicatif est un mode (6 personnes). C'est
p. 108). seul mode : il pennet une actualisation complète de
La 2" pers?nne du singulier est toujours exprimée par le pro- 1'action grâce à ses dix « vrais» temps.
nom nommaI tu. Le présent et le passé composé: je fois, j'ai foit.
» désigne le celui ou celle à qui « je » parle L'imparfait et le plus-que-parfait: je foisais, j'avais foit.
ou écris. Le passé simple et le passé antérieur: je fis, j'eus foit.
Le flltur et le hltur antérieur: je jèrtZi, j'aurai foit.
La 1f" per~onne du pluriel est toujours exprimée par le pro-
nom nommaI nous. Le conditionnel présent et le conditionnel passé: je forais,
j'auraisfoit.
« Nous» désigne « je » et d'autres personnes: toi et moi, lui
et moi. Le subjonctif est un mode personnel. Mais il ne situe pas
La 2"yersonne du pluriel est toujours exprimée par le pronom l'action dans un temps.
nommaI vous. - Présent et passé: que je fosse, que j'aie foit.
« Vous» désigne « tu » et d'autres personnes: toi et lui, toi - Imparfait et plus-que-parfait: que je fisse, que j'eusse foit.
et elle. L'impératif est un mode semi-personnel. Et il ne situe pas
La 1fe et la 2" personne désignent toujours des interlocuteurs l'action dans un temps.
~es êtres qui se parlent, s'écrivent, se répondent. Par exten~ - Impératif présent: fois, foisons, foites.
sIOn,. el~es peuven~ dési~ner ~es animaux ou des choses per- - Impératif passé: aie foit, ayons foit, ayez foit.
son11lfiees : « Je SUIS la pIpe d un auteur» (Baudelaire). Le participe est un mode non personnel. Et il ne situe pas
l'action dans un temps.
- Participe présent et participe présent composé:
e
La 3 personne du singulier ou du pluriel est exprimée de ayant foit.
plusieurs E1ÇOns (> p. 109). - Participe passé: foit.
- Par les pronoms personnels il/elle, ils / elles. « Il aimait la L'infinitif est un mode non personnel. Et il ne situe pas l'action
musique» (Yourcenar). dans un temps.
- Par d'autres pronoms. « Chacun à s'en aller fut prompt» - Infinitif présent et infinitif passé: foire, avoirfoit.
(La Fontaine).
- Par des noms. « LoI est assise face à cette baie» (Duras).
e
La 3 personne peut être un être (Paul chante.), une chose
(Le la~ ~ gelé.), :ll1e notion, une idée (Cette musique est belle.
Tes opznzons se dzscutent.). En employant l'énonciateur prend en charge la
validation de sa phrase dans le simple fait de l'énoncer: Elle
ne viendra pas.
Les dix temps de l'indicatif permettent aussi de situer le moment C'est le cas:
d'une action avant, pendant ou après une autre action. - Des verbes être et avoir quand ils ne sont pas auxiliaires
Il partait à la piscine mais employés comme verbes de sens plein: Paul est dans son
imparfait bureau. Il a un rendez-vous.
--II ., - De tous les verbes transitifs, c'est-à-dire les verbes avec un
quand je suis arrivé. complément d'objet: Il a acheté le journal. Elle a rencontré nos
passé composé amis.
Il partira à la piscine - De la plupart des verbes intransitifs, c'est-à-dire les verbes
flltur qui n'ont pas de complément d'objet: J'ai bien dormi. Le soleil
--//-------//-------.]11 a brillé un moment.
quand je serai arrivé. - Des verbes impersonnels: Il a plu. Il a follu partir.
fùtur antérieur - Des temps surcomposés: quand il a été parti, quand elle a
eu fini.
Les verbes perfectifs expriment une séquence qu'on envisage Le présent de l'indicatif est opposable au passé et au flmu' :
dans tout son déroulement. Les limites du processus font par- il chantait il chante il chantera
tie du sens du verbe: « La femme de l'aubergiste entra dans Mais cette valeur temporelle est à géométrie variable: Je pars
l'écurie » (Hugo). Toute l'action d'entrer est prise en compte à l'iwtant. Je pars dans lin mois. Je pars pour un an. Depuis deux'
dans le sens du verbe entrer. aw, je pars tous les lundis rnat/n.
Autres exemples: arriver, comrnencer, naître, mourir, se lever, Dans cette diversité, la seule permanence est le lien direct
etc. entre le présent de l'indicatif et le moment de
Les verbes imperfectifs expriment une séquence dont les le moment du je, ici, maintenant (:.-- p. 105).
- Ce moment peut être le maintenant réel du je d'un énon-
limites ne sont pas intégrées dans le sens du verbe: « Un rou-
ciateur réel dans un dialogue comme les dialogues de tous les
lier mangeait à une autre table» (Hugo). Le sens du verbe
jours. - Il arrive aujoUld'hui?
manger ne dit rien sur les limites de l'action. - Il peut être le maintenant fictif du je fictif d'un personnage
Autres exemples: aimer, pleuvoir, vivre, etc. de roman. « Ah ç'a! reprit la femme, tu n'oublies pas que je
Certains verbes ont des emplois perfectifs et imperfectifs que flanque Cosette à la porte aujourd'hui? » (Hugo).
marquent des auxiliaires différents: L'heure est passée mainte- - Ou il peut être le maintenant fictif duje du narrateur d'un
nant 1 L'heure a passé vite. roman à la première personne. « Aujourd'hui, maman est
morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas » (Camus).
164 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LE VERBE ET LE GROUPE DU VERBE 165
Présent permanent. Valable hier, aujourd'hui, demain ...
- .Permanence d'une loi de nature scientifique (présent gno-
mIque).
Je jure de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. L'eau se congèle à O°C sous la pression atmo)phérique normale.
Pour jurer, on dit: « Je jure ... » Pour promettre, on dit: « Je - Permanence d'un point de vue de moraliste, ou d'un dic-
promets ... » :Laction est dans la parole: je fais ce que je suis en ton.
train de dire, je le bis en le disant. « Peu de chose nous console parce que peu de chose nous
On fait de même pour remercier, baptiser, ordonner: « Aux afflige» (Pascal). « :Lavarice perd tout en voulant tout gagner»
termes des articles neuf: onze, quinze et soixante-six du code (La Fontaine).
d'instruction criminelle, j'en suis juge. J'ordonne que cette Permanence explicitée par un sujet de sens générique
femme soit remise en liberté» (Hugo). (;;- p. 76).
« Les loups mangent gloutonnement» (La Fontaine). « Les
Le verbe au présent performatif doit être employé à la 1re per-
premières lueurs du jour nous ramenaient Conrad, fatigué et
sonne du présent dans une phrase affirmative. Les autres
content comme un enfant qui sort de l'école» (Yourcenar).
personnes, les autres temps ou la négation sont incompati-
bles avec ce présent performatif: Il jure. j'ai juré. Je ne jure Présent itératif (répétitif). Il doit être précisé par un complé-
pas. ment de temps.
« À six heures, tous les deux jours, il est fidèle à son poste »
(Balzac). « Des autocars et des automobiles arrivent à chaque
instant» (Giono).
zanilla, dit-elle» (Duras). - Une hypothèse avec si, la principale est au conditionnel
- Une information accompagnée de réserves: Il devrait pleu- passé: Si j'avais eu le temps, je serais allé plus souvent au cinéma.
voir demain. - Un fait qui aurait pu se produire: Une rninute de plus et elle
- Une fausse ir~terro~ation, ~ppelée interrogation rhétorique avait manqué son train!
(r p. 255) : Et Je serazs trop UleUX pourfoire ça?
D'autres emplois relèvent d'usages soutenus.
Expression de projets simplement imaginés, rêvés. C'est le
ten:ps des « châteaux en Espagne ». « D'abord, ils entrepren- Le passé simple et le passé antérieur sont employés dans les
draIent :.lI1 grand voyage avec l'argent que Frédéric prélèverait récits écrits.
sur sa fortune, à sa majorité. Puis ils reviendraient à Paris
Employé seul, le passé antérieur exprime l'aspect accompli du
travaillerai.ent ensemble, ne se quitteraient pas» (Flaubert). '
passé simple.
. ExpressIOn de l'indignation. « Quoi toujours ce serait tou-
« Et le drôle eut lapé le tout en un moment» (La Fontaine).
JOurs la guerre, la querelle» (Aragon).
On peut le comparer avec le passé simple: il lapa tout en un
moment.
Employé dans le contexte d'un autre verbe au passé simple, il a
une valeur temporelle d'antériorité dans le passé. La construc-
tion concerne une subordonnée circonstancielle de temps pour
le passé antérieur et une proposition principale pour le passé
simple.
« Quand ils furent arrivés devant son jardin, Mme Bovary
poussa la petite barrière» (Flaubert). « Quand il eut payé, il se
Employé s~~l, le plu~-que-parfait exprime l'aspect accompli
sentit tout gaillard» (Maupassant).
de Ilmparfan : Il av~zt plu ~oute la matinée. On peut le com-
parer avec: Il pleuvazt depuzs le matin. Attention à ne pas confondre la 3" personne du singulier du
« Elle l~ regardait elle aussi, elle ne le voyait plus mais elle passé antérieur et la 3" personne du singulier du subjonctif
regardaIt encore vers la force de l'automobile noire. Et puis à passé (elle comporte un accent circonflexe). Pour éviter les
la fin elle ne l'avait plus vu » (Duras). erreurs, il faut mettre le pluriel.
Employé dans le contexte d'un autre verbe à l'imparfait, il a passé antérieur subjonctif passé
l~ne valeur temporelle d'antériorité dans le passé. La construc- quand il eut payé il follait qu'il eût payé
tIOn concerne une subordonnée circonstancielle de temps quand ils eurent payé il follait qu'ils eussent payé
nique. « Je ne sache donc pas de pays olt les révolutions soient Certaines subordonnées relatives p. 143-145) peuvent être
plus dangereuses ,~ue,les pays démocratiques » (Tocqueville). à l'indicatif ou au subjonctif
je ne sache pas qu zl50Zt très intelligent. - Indicatif: le fait « est ». Je cherche une méson qui i7 deux
gtlmges.
~imparfait ou le plus-que-parfait du subjonctif relèvent
Subjonctif: le hit est souhaitable. Je cherche une rnaison qui
d un usage soutenu. Le contexte doit J'ustifier l'emploi d
ét deux gamges.
moc:le su b'Jonctl.
'f' «Bizarre qu'il se sentît si peu un vain-LI
ql~eur » (Aragon). « Pour un peu, il ellt hissé le drapeau noir» La même alternative peut apparaître quand la forme est néga-
(Gracq). tive ou interrogative.
- Indicatif: le fait est tenu pour possible. Y a-t-il quelqu'un
qui peut m'aider?
- Subjonctif: il y a peu d'espoir. Y tl-t-il quelqu'un qui puisse
m'aider?
rieur par rapport au temps repère de la principale. Le présent que vous vérifiassiez.
du subjonctif envisage ce tüt comme non accompli. « À qui Les valeurs modales de l'imparfait et du plus-que-parfait du
voulez-vous téléphoner sans que j'entende? » (Aragon). subjonctif; courantes en ancien fi'ançais, res~ai~nt présent~s
Le passé l'envisage comme accompli. Il qu'il soit venu dans la lancrue classique. lvlême avec une pnnCIpale au pre-
avant midi. sent, l'impa~'fait pouvait exprimer une éventualit~ pure. « On
- La subordonnée exprime un Elit antérieur au temps repère craint qu'il n'essuyât les larmes de sa mère» (Rac1l1e).
de la principale. On emploie le passé du subjonctif « Jamais
aucun de ses autres enfants, de ses vrais enfants, n'aurait été
capable d'écrire ainsi [... ] ; il le sait bien car il n'est rien en eux
qu'il n'ait connu de reste en lui-même» (Gide).
Concordance des temps avec une principale au passé. Usage
soutenu.
- L'imparfait du subjonctif exprime un procès contemporain
L'impératif présent et l'impératif passé s' opP?s.ent ~ar les.
ou postérieur par rapport au temps repère de la principale. « Il
aspects non accompli / accompli: Pars avant mzdl. / SOIS parti
fallut que le frère de Sylvie nous arrachât à cette contempla-
avant midi.
tion» (Nerval). « Or il a décidé qu'il n'était pas bon que Jean
Avec un repère, l'impératif passé exprime l'antériorité: Sois
Peloueyre demeurât seul» (Mauriac).
parti avant qu'ils reviennent.
- Le plus-que-parfait du subjonctif exprime un procès anté-
rieur au temps repère. « Cette princesse était belle, quoiqu'elle L'impératif s'emploie à la 2 e personne du singul~er) aux Fe
ellt passé la première jeunesse» (Mme de La Fayette). et 2 e personnes du pluriel: Pars. Partons. Par~e~. A l~. 3" per-
sonne, l'injonction est exprimée au subjonctif: Qu zl parte.'
« J'attendis, respectueux, qu'elle ellt vidé un autre verre de
bordeaux» (Colette). L'injonction à soi-même (je) est exprimée à la 2 e pe~sonne :
« Rentre en toi-même, Octave, et cesse de te plamdre!»
Concordance des temps avec une principale au passé. Usage (Corneille).
courant.
L'impératif se construit sans sujet.
Seuls le présent et le passé sont employés: il follut qu'il nous
« Maintenant, dit-il, pioncez» (Hugo). « Ne fais pas l'idiot.
il n'était pas bon que Jean Peloueyre demeure seul; cette File» (Gracq).
184 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
LE VERBE ET LE GROUPE DU VERBE 185
On pelIt preCIser le nom de l'interlo~uteur pour l'avenir,
l'interpeller ou souligner l'injonction: « Ouvrez,
ouvrez vite» (Beaumarchais). « Yvonne! T~1is-toi ... » (Ara-
gon).
Ce nom n'est pas le sujet du verbe. Il est détaché, c'est-à-dire
séparé du reste de la phrase par une virgule. On dit qu'il est en Le participe passé employé avec un auxiliaire permet:
apostrophe p. 276). - de former les temps composés et surcomposés de la conju-
L'impératif peut être renforcé par un mot d'appui. « Maman, gaison : j'ai chanté, ils sont partis, quand j'ai eu
dis donc, rnaman! » (Colette). « Ah! fermons aussi les yeux» - de construire la voix passive des verbes transitifs directs: La
(Aragon). lune est cachée par les nuages.
- Un souhait. « Levez-vous vite, orages désirés! » (Chateau- d'une maladie légère causée par ses fatigues» (Voltaire). Le
briand). nom maladie est complément d'agent du verbe au passif
Un vœu. « Aimons donc, aimons donc! » (Lamartine). litt attaqué (::.-- p. 159). Ce nom a donc une fonction dans
- Une invitation. « Entre ici, ami de mon cœur» (Stendhal). la phrase. Le mot causée est adjectif qualificatif; épithète de
- Une demande. « Donnez-moi trois jetons, voulez-vous? » maladie. Accord au féminin singulier.
(Simenon). « L'autre, plus effacé, portait des moustaches grisonnantes»
- Une prière. « Hélas! laissez les pleurs couler de ma pau- (Simenon). Le pronom indéfini l'autre est sujet du verbe por-
pière» (Hugo). tait. Il a donc une fonction dans la phrase. Le mot effàcé est
Ces valeurs ne dépendent pas de l'impératiflui-même mais du adjectif qualificatif; apposé au pronom l'autre. Accord au mas-
contexte de la phrase. culin singulier.
En subordination implicite (:;.. p. 30), l'impératif prend une Dans certains tours figés, l'adjectif issu d'un participe passé
reste invariable: Vtt les circonstances) je reste. Voir:;.. p. 215.
valeur argumentative liée au contexte. Réponds comme tu
veux) tu verras bien! Le participe passé participe du verbe quand il se rapporte à
Une coordination par ou exprime un avertissement. Réponds un nom qui est seulement son agent (équivalent d'un sujet).
comme moi ou gare! Si elle reste en suspens, une menace. Il forme avec lui une proposition subordonnée participe
Réponds comme moi ou ... (ou participiale) détachée. Il s'accorde avec lui en genre et en
nombre.
Cenains verbes peuvent être mis à la voix passive. L'impératif
« Ses deux amis partis, Bernard n'avait plus aucune raison, ni
a alors une valeur performative (> p. 166). « Sois béni sous la
aucune envie de rester» (Gide). Le groupe nominal ses deux
pierre olt te voilà couché! » (Hugo).
amis n'a aucune fonction par rapport à la phrase, il n'est pas
presque» (Yourcenar). Surprit ceux qui étaient là. Ou verbe a un sens général:
La plupart des verbes intransitifs ont d'autres enlpJlolS. « l\!lonsieur, répondit l'aîné, nous n'avons pas mangé
Emplois transitifs: mendier un peu d'attention, oublier quel- tantôt ce matin» (Hugo).
que chose. Il ne faut pas confondre l'emploi absolu, avec une
- Emplois attributifs: paraître malade. difference de sens et de construction: Edouard sort la
Un verbe est donc intransiLif ou transitif dans un emploi par- de Laura / sort tous les soirs. Verbe transitif / verbe
ticulier. intransitif:
Le complément d'objet interne reprend le sens d'un verbe
intransitif: La construction est généralement figée et exprime
une appréciation nouvelle du sens du verbe: vivre sa vie (vivre
à sa manière), pleurer toutes les larmes de S'OJZ corps (pleurer abon-
damment). La rencontre d'un verbe transitif et d'un objet qui
double le verbe produit un effet semblable. « Ils chantaient
leur premier chant, ils volaient leurs premiers vols » (Hugo). Le complément d'objet direct (COD) est le deuxième consti-
« Et n'ai-je pas sué la sueur de tes nuits? » (Verlaine). « Il avait tuant d'un groupe du verbe comportant un verbe transitif
aussi songé ses songes» (Yourcenar). direct. Il est construit directement, c'est-à-dire sans préposi-
tion entre le verbe et le complément.
« Pauline a emmené Georges» (Gide).
Le complément d'objet indirect (COI) est le deuxième La préposition peut introduire un groupe du nom ou un
constituant d'un groupe du verbe comportant un verbe tran- équivalent syntaxique.
sitif indirect. - Groupe du nom. « Paulette tenait mordicus à son système»
Il est construit indirectement, c'est-à-dire avec une préposi- (Aragon).
tion entre le verbe et le complément. « Pascal ne parlerait plus - Pronom. « Celui-là est haïssable qui parle toujours de lui»
à Suzanne» (Aragon). (Mme de Sévigné).
Les participes placés après le nom sont des adjectifs qui s'ac-
cordent normalement. Excepté les foutes, le travail est correct.
Les foutes exceptées, le travail est correct.
Ci-joint les pièces demandées. Les pièces ci-joimes om été deman-
Le participe passé employé sans auxiliaire s'accorde en genre dées.
et en nombre avec le nom auquel il se rapporte. Quand la construction est une subordonnée participe avec
Quand le participe passé est un adjectif, il s'accorde comme ordre participe-sujet du passif: quelques participes s'accor-
les adjectifs. Épithète du nom: une porte formée. Attribut du dent: Mises à part ses erreurs, il. .. Étant données ces informa-
sujet: La porte Attribut de l'objet: Je laisse la porte tions, nous pouvons continuer.
formée. Adjectif apposé au nom: Fermée, la porte garde la cha-
leur.
Quand le participe est le verbe d'une proposition subor-
donnée participe, il s'accorde avec le nom qui est son agent
(sujet) : La porte formée, il a ôté son écharpe et son manteau.
Dans les locutions figées des usages juridique ou administra- Le participe passé des temps composés avec l'auxiliaire être
tif, le participe passé reste invariable. Il est toujours employé et de la voix passive s'accorde en genre et en nombre avec le
en tête de la locution participe + déterminant + nom. sujet du verbe.
On peut aussi considérer que (ce) que tout soit terminé à temps
est une subordonnée relative substantive (>- p. 140-141), qui
ramène au complément de type nominal que tout soit terminé
à temps exprime un but, et que comme si tout dépendait de moi
combine hypothèse et comparaison.
Ladverbe « de manière» en -ment est une forme courante
du complément circonstanciel de manière. Elle m'a répondu
aimablanent. Il est parti tranquillement. « Le wagon d'alumi-
nium se balancera moelleusement» (Perec). « Mme Philippe
Barbentane, la femme du sénateur, repoussa légèrement son
1. Par exemple Paul Grevisse, Le Bon Ustlge, édition refondue par André
assiette» (Aragon).
Goosse, 13" éd., DeBoeck Duculot, 1993.
futur. « Pas un mot! Si tu restes tranquille on ne te fera pas de nel présent. « S'il m'eût cru, disait l'autre, il serait plein de
mal! » (Leiris). Ou il peut être à l'impératif. «Trouvez l'arme, vie» (La Fontaine). Elle peut être au conditionnel passé. « Je
s'il ne l'a pas sur lui» (Simenon). n'aurais peut-être pas résisté à cette scène muette si le jour
Quand le verbe de la principale est au conditionnel, on reste l'eût éclairé» (Diderot). Elle peut être à l'imparfait de l'indi-
dans. le domaine du possible. C'est par exemple le cas pour catif. « Si vous fussiez venue à Vichy et de là ici, c'était une
expnmer une demande, un souhait avec politesse. « Si vous chose naturelle» (Mme de Sévigné).
n'êtes pas trop pressé, le mieux serait que vous montiez d'abord D'autres combinaisons sont possibles tant les nuances sont
faire une petite visite à grand-père, puis à maman» (Gide). diverses et riches.
« Dans combien d'occasions ne peut-on pas répéter le mot
de Thémistocle: "Hélas nous périssions si nous n'eussions
péri!" » (Chamfort).
La subordonnée au passé composé exprime l'action sous l'as-
La subordonnée avec si est parfois au futur simple sans que ce
pect accompli (>- p. 163).
Une principale au présent considère l'hypothèse de la subor- soit incorrect.
donnée comme réalisée. «Or, si votre amitié mutuelle ne « Si cela vous fera plaisir, remettons la paysanne en croupe
vous a pas mieux éclairés l'un sur l'autre, ce doit être de votre derrière son conducteur» (Diderot). « On me croira si on
faute» (Fromentin). voudra» (Giono).
L'ÉNONCIATION 251
Mais la phrase interrogative est toujours prononcée ou écrite
par un énonciateur qui intervient personnellement. Il est le
« je » qui pose la question. C'est une phrase qui n'apparaît que
dans l'énonciation de discours p. 105-106).
On trouve donc la phrase mÎ:erro~!atlve
- Dans un dialogue réel ou fictif. {( La comtesse. - Eh! mon-
sieur, qui songe à vous contrarier? » (Beaumarchais).
Dans un texte autobiographique. « Seul sous un arbre, dans
la campagne de Gand, comme le berger des troupeaux qui
paissaient autour de moi, le poids des réBexions m'accablait:
Quel étai t ce combat? » (Chateaubriand).
Le type de phrase déclaratif est un type neutre. La phrase Dans un roman à la première personne. « Et moi qui clopi-
déclarative est de loin la plus fréquente. Elle ne comporte pas nais péniblement derrière elle. (Ai-je dit que je suis bossu?) »
de marque particulière d'énonciation. La mélodie de pronon- (Giono).
ciation est une mélodie montante à finale descendante. - Dans les commentaires d'un auteur, d'un narrateur sur son
On emploie la phrase assertive dans l'énonciation de discours, récit. « Ces deux vieillards faisaient admirablement ressortir
les dialogues (> p. 105-106). Phrase verbale: « Oui, madame, la beauté de la baronne. Quelle femme n'eût semblé jeune et
vous avez raison, il y a trop longtemps que vous attendez la jolie entre M. du Guénic et sa sœur? » (Balzac).
suite de mon histoire» (Marivaux). Ou phrase sans verbe: La phrase interrogative comporte toujours des marques expli-
« En somme, un accident ... - Un accident ... » (Simenon). cites de l'interrogation.
On l'emploie aussi dans l'énonciation de récit. Phrase ver- Toutes les phrases interrogatives ont une mélodie interro-
baIe: « Alors les trois hommes, le père et les deux fils, essayè- gative, c'est-à-dire une mélodie montante qui reste en sus-
rent d'ouvrir la porte. Elle résista» (Maupassant). Ou sans
pens.
verbe: « La plaine. Plate comme ma main, sauf ces bois dénu- Le point d'interrogation (?) est la marque écrite de cette mélo-
dés» (Aragon).
die.
La phrase déclarative peut être affirmative: Vous avez raison. Les autres marques de l'interrogation dépendent du type d'in-
La porte résista. Ou déclarative négative: Vous navez pas rai- terrogation: interrogation totale ou interrogation partielle
son. La porte ne résista pas. La négation a un sens plein: si la (> p. 255-258).
phrase positive est vraie, la phrase négative est fausse.
Certaines phrases déclaratives affirmatives n'ont pas de forme
négative: le bleu est une couleur; un quadrilatère a quatre côtés.
Ce sont des phrases dites analytiques. Une phrase interrogative négative n'est pas la négation de la
phrase interrogative affirmative correspondante.
« Tu travailles pour M. Godot? » (Beckett). / Tu ne travailles
pas pour M. Godot? Ces deux phrases peuvent recevoir les
mêmes réponses: Oui / Si ou Non.
« Et pourquoi il ne te bat pas, toi? » (Beckett). / Et pourquoi
il te bat, toi?
La phrase interrogative concerne toutes les personnes de la La première phrase n'est pas la négation de la deuxième.
conjugaison: Quai-je fait? Tu pars? Qui est-ce? Où allons- En fait, la valeur d'une phrase interrogative négative
nous? Que faites-vous? Où sont-elles? de la situation.
L'ÉNONCIATION 261
260 LA GRAMMAIRE FRANÇAISE
Alain emprunte à Voltaire un énoncé et il le place dans le sien.
L énoncé de Voltaire est un discours rapporté direct.
La phrase déclarative affirmative s'oppose à la phrase néga- - «C'est La Bruyère, je crois, qui a dit qu'il y a de bons
tive: Il pleut / Il ne pleut pas. Si l'une est vraie, l'autre est mariages, mais qu'il n'yen a point d'excellents. »
fausse. Ajain emprunte à La Bruyère un énoncé et il le place dans le
Les phrases interrogatives, injonctives et exclamatives ne peu- Sien. Lénoncé de La Bruyère est un discours rapporté indi-
vent pas être vraies ou fausses. Une vraie question est une rect.
question importante, non une question vraie. Les formes
négatives de ces phrases ont des valeurs particulières.
La négation rhétorique est un renforcement de l'affirma-
tion. « Mais il a rien de plus pernicieux que de pareils
exemples» (Tocqueville). La proposition support est l'énoncé qui reçoit le discours rap-
porté.
La négation syntaxique est une construction syntaxique
objective. Elle oppose clairement une phrase déclarative La proposition support peut appartenir à l'énonciation de
négative à une phrase affirmative. Lopposition peut être discours (,. p. 105-106). On a alors un discours rapporté
explicitée. «Ses yeux distraits ne parurent pas s'apercevoir dans une énonciation de discours.
de ma présence. Le contraire m'eût sans doute fait crier» C'est le cas du discours rapporté dans un dialogue réel.
(Yo urcenar) . - Au fait, tu as vu Pierre? - Oui. Il m'a dit qu'il avait écrit à
l'agence de voyages.
La négation sémantique est une interprétation subjective.
- C'est le cas du discours rapporté dans un dialogue fictif.
« Pour ma part je raffolais de la boue le soir d'un bal. Je suis
« Garçon. - M. Godot m'a dit de vous dire qu'il ne viendra
très mauvais danseur. Les toilettes souillées et les semelles
pas ce soir mais sûrement demain» (Beckett).
humides me donnent de l'avantage» (Giono). Que peut-on
- C'est le cas dans un texte autobiographique. « "Eh bien! "
opposer directement à très mauvais, souillées, humides? Bon,
me dit Louis XVIII, ouvrant le dialogue par cette exclama-
rnauvais, pas mauvais, propres, éclatantes, superbes, sèches, à
peine mouillées ... ? tion» (Chateaubriand).
Dans un débat, utiliser la négation syntaxique, c'est fournir à - Et c'est le cas dans un roman à la première personne.
l'autre une réponse directe. Utiliser la négation sémantique, « M. Joseph se tourna vers moi. "J'irai chez vous, sans doute
c'est l'obliger à trouver lui-même une réponse. dans la journée", dit-il» (Giono).
La proposition support peut appartenir à l'énonciation de
récit (;;0- p. 105-106). On a alors un discours rapporté dans
une énonciation de récit.
- Un dialogue de roman. « Il fronça le visage comme quel-
qu'un de contrarié." Qu'as-tu donc? dit-elle. Souffi-es-tu?
Parle-moi!" Enfin il déclara, d'un air sérieux, que ses visi-
tes devenaient imprudentes et qu'elle se compromettait»
Soit deux extraits des Propos sur le bonheur du philosophe (Flaubert) .
Alain (1868-1951) : - Dialogue d'un livre d'histoire. « "Du reste, dit Fouquier,
- «"La Destinée, disait Voltaire, nous mène et se moque de pressé sur cette raison ridicule, j'écris à la Convention; sa
nous." Ce mot m'étonne de cet homme-là qui fut si bien lui- décision sera suivie." Voilà tout ce qu'on sait de la séance du
même. » 3 » (Michelet).
La phrase qu'on peut dire « de base», sujet-verbe-com- Le détachement en fin de phrase précise quelque chose.
plément(s), se rencontre souvent, aussi bien dans l'usage Quand un pronom occupe la place de l'élément détaché,
ordinaire que dans la littérature. l'achèvement de la phrase est retardé. « Oui, m'écriais-je, je le
« Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre» (La Fontaine). prends, l'engagement de rompre avec Ellénore» (Constant).
« Jacques commença l'histoire de ses amours» (Diderot). « Je voudrais tout y faire rentrer, dans ce roman» (Gide). « Il
« Tous deux offraient à leur propriétaire des poules ou des fi'o- mourut jeune, mon père» (Yourcenar).
mages» (Flaubert). « Un vieil employé vint nous demander Quand la construction est un simple détachement, elle com-
nos billets» (Proust). mente le prédicat.
Mais à l'oral comme dans la littérature, les voix passive et « Très peu de jours après, le mariage eut lieu. C'était vers la fin
impersonnelle, la construction pronorninale, la place de de l'hiver, par une gelée rigoureuse» (Fromentin). « Loulou
l'adjectif épithète ou attribut, les appositions, la mobilité n'avait rien, heureusement» (Flaubert). « La sirène, ce soir-là,
des compléments circonstanciels, les phrases sans verbe, les filt interminable. Mais elle cessa cependant, comme les autres
subordinations inverses interviennent pour modifier l'ordre soirs» (Duras). « Il était trop tard maintenant - plus tard que
sujet-verbe-compléments. tout» (Gracq).
D'autres phrases disloquent parfois complètement la phrase
de base. Ce sont des phrases correctes et fréquentes à l'oral et
dans la littérature. Elles créent des mises en relief sous forme
de détachements, d'emphases, de tours présentatifs, d'incises La construction emphatique la plus courante de l'oral et de
de commentaires, d'apostrophes ou d'interjections. l'écrit consiste à extraire un élément de la phrase pour le pla-
cer en tête afin de focaliser l'attention dessus. L extraction de
tête de l'élément est opérée par les « mâchoires» des locutions c'est...
qui ou c'est... que (les linguistes parlent de focalisation, ou de
Le détachement en tête de phrase correspond à une mise en phrase clivée).
relief. Lordre normal de la phrase présente le thème, ce dont
La locution c'est... qui extrait le sujet. « Monseigneur, c'est
on parle, puis le prédicat, ce qu'on en dit (>- p. 35). Placer en
moi qui ai sauté» (Beaumarchais). « Ce n'est pas la peur d'une
tête de phrase un autre élément que le thème thématise cet
maladie qui affole les gens» (Maupassant). « C'est Germaine,
élément.
que j'ai rencontrée, qui me l'a dit» (Gide).
Quand l'élément détaché est repris par un pronom, on a une Cette construction est employée pour trouver le sujet dans
répétition appelée emphase syntaxique. « Que Lucien fasse une phrase (r p. 37).
des vers, chacun s'en doute» (Gide). « Les hommes, il faut La locution c'est... que extrait un complément d'ob-
les voir d'en haut» (Sartre). « Pardon, monsieur, les os, vous jet. « Est-ce à moi que l'on tient de semblables discours? »
les voulez? » (Beckett). « Lhistoire véritable de Molière, quel (La Fontaine). « C'est le voyageur que nous avons vu tout à
drame ce fut» (Mauriac). l'heure errer cherchant un gîte» (Hugo).
Quand le détachement concerne un complément circonstan- - Ou elle extrait un complément circonstanciel. « C'est par
ciel, il dessine généralement le cadre de l'action. « Quand il lui, c'est à travers lui que je sens et que je respire» (Gide).
deux hommes différents » (Marivaux). nels je, me, moi; déterminants ou pronoms possessifs mon,
C'est son projet. C'est introduit un groupe nominal ou un ma, mes, le mien. Nous la retrouvons dans l'interrogation, l'in-
équivalent. « Ce sont des gens très corrects» (Aragon). « C'est jonction, l'exclamation.
les mt:erlec:tl()nS
Les interjections (jeté entre) sont des unités nombreuses et
diverses qui expriment une intervention de l'énoncÏateur.
Elles sont ponctuées par un point d'exclamation.
Linterjection est une phrase à elle seule. «Ah! suppôt de
Satan! exécrable damné!» (Molière). « Ah! par exemple!
s'écria M. Nissim Bernard» (Proust). « Eh merdre! » (Jarry).
Ou l'interjection est insérée dans la phrase. « Ô rage! ô déses-
ANNEXES 279
la construction générale de la phrase vel:bale simple,
l'accord sujet-verbe,
la possibilité de la construction c'est... qui,
la diversité des sens de la relation sujet-verbe (p. 38-39).
Voici la liste de cette petite dizaine de mots nouveaux et la
page où ils sont définis, commentés:
Thème, p. 35.
Prédicat, p. 35. Ce tableau de 36 signes et des exemples les accompa-
Déterminants du nom, p. 72. anent correspond à la de la langue
Apposition, p. 70 (nom apposé) et p. 98-99 (adjectif apposé). fi-ançaise. Mais on ne prononce pas tous ces sons de la mêm~
Enonciation, énonciateur et moment dënonciation, p. 105-106. tacon au nord au sud ou à l'est de la France, aux a
Pronoms nominaux et pronoms représentants, p. 106. la' Réunion O~l dans le Pacifique, dans les pays ou provinces
Aspect, p. 162-165. de la francophonie d'Europe, d'Amérique du Nord, d'Afi'ique
Discours rapporté, p. 262-264. ou d'Asie.
Présentatifs, p. 272-275.
VOYELLES CONSONNES
[a] ami [pl pont
[a] pâte [b] bon
[a] le je [t] tout
[el été rd] doux
[E] élève -lait [k] car - que
[0] jeu [g] gare
[œ] jeune [f] fer
ri] ami [v] verre
[u] ou [s] basse - sous
[0] mot- beau [z] base - zèbre
[::>] botte [J] chou
[y] lune [3] joue
[1] le
[a] dans [R] rire
[E] fin -- main [ml mon
[œ] un [n] non
[5] on [p] oignon
SUBJONCTIF
Présent Passé Imparfait Plus-que-parfait
Présent Passé Imparfait Plus-que-parfait
que j'aille [aj-J que je sois allé que j'allasse que je fusse allé que je voie que j'aie vu que je visse que j'eusse vu
tu ailles tu sois allé tu allasses tu fusses allé tu voies tu aies vu tu visses tu eusses vu
il aille il soit allé il allât il fût allé il voie il ait vu il vît il eût vu
nous allions nous soyons allés nous allassions nous fussions allés nous voyions OjJ nous ayons vu nous vissions nous eussions vu
vous alliez
ils aillent
vous soyez allés
ils soient allés
vous allassiez
ils allassent
vous fussiez allés vous voyiez on vous ayez vu vous vissiez vous eussiez vu
ils voient ils aient vu ils vissent ils eussent vu
ANNEXES 289
sachant, suee) pouvant, pu
e
3 GROUPE 3e GROUPE
Cinq radicaux à l'écrit: sai-, StW-, s-(u), sau-, sach-,
Six radicaux à l'écrit: peu-, POIll/-, peul/-, p-(II), pOIi-, plliss-.
Les mêmes à l'oral: [sc-], [sav], [s-(y)], [sJ-], [saJ-l.
Les mêmes à l'oral: [p0-], [pUY-J, [pœv-], [p-(y)], [pu-], [pqis-l
Deux radicaux s'apprennent au présent, un au passé simple, un au flltur. Enfin,
Avalanche de radicaux: trois au présent puis passé simple, filmf, subjonctif
un radical est commun au subjonctif présent, à l'impératif et au participe présent. présent.
Ne pas oublier de les repérer d'abord à l'oral.
Terminaisons régulières. Au présent: x, -t.
Mais les terminaisons sont, ici comme presque toujours, très régulières. Pas de -s
Attemion au participe passé invariable: pli.
à l'impératif sache.
Attention aux rI' du fllmf et du conditionnel. On ne prononce qu'un r [puRal
Tour archaYque du subjonctif dans: Je ne sache pas qu'il soit capable de répondre. forme pronominale impersonnelle: il se peut, il se pOl/l'mit...
INFINITIF La forme interrogative Puis-je? est obligatoire.
PARTICIPE IMPÉRATIF
Présent Passé Présent Passé Présent Passé
savoir avoir su sachant su, -e, -s, -es sache aie su
ayant su sachons ayons su
sachez ayez su
INDICATIF
simple Conditionnel Présent Imparfait Passé simple Futur simple Conditionnel
présent présent
je sais [SEo] je savais je sus [sol je sau rai (5)-J je saurais je peux, je puis je pouvais je pus [po] je pourrai [pU-R-] je pourrais [R]
tu sais tu savais tu sus tu sauras tu saurais tu peux [po-] tu pouvais tu pus tu pourras tu pourrais
il sait il savait il sut il saura il saurait il peut il pouvait il put il pourra il pourrait
nous savons [sav-] nous savions nous sûmes nous saurons nous saurions nous pouvons nous pouvions nous pûmes nous pourrons nous pourrions
vous savez vous savÎez vous sûtes vous saurez vous sauriez [puyol vous pouviez vous pûtes vous pourrez vous pourriez
ils savent ils savaient ils surent ils sauront ils sauraient vous pouvez ils pouvaient ils purent ils pourront ils pourraient
Passé Conditionnel
composé parfait antérieur antérieur passé Passé Plus-que- Passé Futur Conditionnel
j'ai su j'avais su j'eus su
composé parfait antérieur antérieur passé
j'aurai su j'aurais su
tu as su tu avais su tu eus su tu auras su tu aurais su j'ai pu j'avais pu j'eus pu j'aurai pu j'aurais pu
il a su il avait su il eut su il aura su il aurait su tu as pu tu avais pu tu eus pu tu auras pu tu aurais pu
nous avons su nous avions su nous eûmes su nous aurons su nous aurions su il a pu il avait pu il eut pu il aura pu il aurait pu
vous avez su vous aviez su vous aurez su vous auriez su nous avons pu nous avions pu nous eûmes pu nous aurons pu nous aurions pu
ils ont su ils avaient su vous avez pu vous aviez pu vous eûtes pu vous aurez pu vous auriez pu
ils ont pu ils avaient pu ils eurent pu ils auront pu ils auraient pu
ANf'iEXES 293
292 GRAfvlMAIRE FRA~IÇAISE
venant, venu(e) prenant, prisee)
verbes en -venir et -tenir verbes en -prendre
3 e GROUPE 3e GROUPE
Cinq radicaux à l'écrit: vien-, vcn-, vicilil-, v-(in), viencl-. Quatre radicaux à l' écri t : prcn-, prenn-, pr-(i).
Les mêmes à l'oral: [vjÊ-], [v;;m-], [vj2n-], [v-(Ê)], [vjÊd-l Cinq radicaux à l'oral: [pRao] et [pRad-] pour prclld-, [pRJn-], [pREn-],
Le présent comporte trois radicaux. Les comparer avec ceux du subjonctif [pR-(in
présent. Le présent comporte trois des radicaux écrits sur quatre et trois des radicaux
Les deux autres radicaux s'apprennent au passé simple et au flltuL oraux sur cinq. Comparer leur disposition avec le subjonctif présent. Autres
Clrcoilvenir, contrcvcnir, prévcnir, SlIbvcllir, tcnir et ses composés: auxiliaire radicaux au passé simple et au flttur (radical écrit prend- mais le d est prononcé:
avoir. il prcnd-l'-a).
Terminaisons du présent: -s, -s, -0. Le cl de il prend appartient au radical.
INFINITIF PARTICIPE IMPÉRATIF
.._---
Présent Passé Présent Passé Présent Passé INFINITIF PARTICIPE IMPÉRATIF
venir être venu venant venu, -e, -us, viens sois venu Présent Passé Présent Passé Présent Passé
étant venu -ues venons soyons venus pris, -e, ·es prends aie pris
prendre avoir pris prenant
venez soyez venus ayant pris prenons ayons pris
INDICATIF prenez ayez pris
absolu
le nom en construction absolue détachée 71
le verbe transitif~ emploi absolu 196-197
la préposition en construction absolue 33
abstrait, voir nom abstrait
accentué (pronom -) 107-108
accompli, voir aspect
accords (règles)
déterminant et nom 68
adjectif qualificatif et nom 99
sujet et verbe 41-45
sujet et attribut 204
participe passé après avoir 222-224
participe passé après être 215-217
participe passé des verbes pronominaux 217-219
avec le pronom indéfini on 111
dans la subordonnée relative avec l'antécédent de qui 44-45
voir genre
voir nombre
INDEX 297
à côté, adverbe 210 affirmative interrogative 252-253
à côté de, préposition 32 affirmative injonctive, les impossibilités 258-259
active, voir voix active affirmative exclamative 259-260
actualisation du verbe 148 afin de, préposition 32
adjectif démonstratif; adjectif indéfini, afin que, conjonction 240
adjectif interrogatif; adjectif possessif; voir déterminants du nom
affirmative
forme de la phrase 252 déhmt!<)n 276
- affirmative déclarative 252 avec l'impératif 186
direct
définition et formes 196-198 de coordination 25-28
sa place 197-198 de subordination 30-32
objet direct + objet second 200
dans les voix active et passive 158-160, 197
son rôle dans l'accord du participe après avoir 222-224 - voir complétive (proposition subordonnée)
place du pronom complément 115-116
définition 76
- emploi de l'article indéfini 73-74, 76
emploi de l'article défini 75-76 hier, adverbe 210, 212
sens générique du sujet et de l'attribut 76 homonymes, distingués par le genre 58-60
masculin générique 61 hors de, préposition 32
- feminin générique 62
genre
- des noms 53, 58 lel
genre sexué / genre grammatical 58 son rôle pour le moment de l'énonciation 105
les homonymes distingués par le genre 58-60 il, pronom personnel de 3" personne 107, 109-111, 152
les confusions courantes de genre 58, 60 il, marque grammaticale impersonnelle 160-161
le feminin des noms 60-62 il Y a, présentatif 273-274
les noms de métier 62
le feminin des adjectifs 94-97
imparfait de l'indicatif
les adjectifs de couleur 97
emplois 168-169
gérondif - et passé simple 173
- emplois 191-192 - et passé composé 173-174
imparfait du subjonctif 180-185
- complément de manière 231
global, voir aspect
mode semi-personnel, non temporel 185-186
groupe syntaxique
formes et emplois 185-186
définition et mot noyau 18
dans la phrase injonctive 258
- voir les differents groupes place du pronom complément 115-116
impérative (phrase), voir phrase injonctive imperfectif; voir aspect
groupe de COIllUi!ai5.on 150-151
indicatif
mode temporel et personnel 153 déterminants 90-91
présent 165-168 pronoms 122
imparfait 168-169,172-174 adverbes 196,212,257
passé simple 169-171, 172-] 74
- futur simple 174-175
conditionnel présent 175-176 énonciation et interrogation 252-253
passé composé 172-174 usages de l'interrogation 254-255
plus-que-parfait 176-177 interrogation totale 255-256
passé antérieur 177 interrogation partielle 256-257
futur antérieur 178 interrogation indirecte 267
conditionnel passé 178-179
dans les subordonnées complétives 208
dans les subordonnées relatives 142, 145, 182-183 emplois 252-255
dans les circonstancielles de temps 23.3-234 interro-négative 253-254
dans les circonstancielles de cause 235-236 constructions et marques 252-253,255-258
indirect intransitif
complément d'objet indirect 198-200 définition 195-196
- construction directe / indirecte 32, 69 - verbes tantôt transitifs, tantôt intransitifs 196
discours rapporté indirect (style indirect) 265-267 invariable
discours rapporté indirect libre (style indirect libre) 268-269 mot invariable 18
subordonnée interrogative indirecte 267-268 noms 63,65
in extenso, adverbe 210 adjectif qualificatif 96-98
participes passés 224-226
infinitif autres mots invariables 30-31, 32
mode non personnel et non temporel 153 inversion du sujet, voir ordre verbe-sujet
formes et emploi 192-194
subordonnée infinitive 194
dans l'expression de la cause 237
dans l'expression de la conséquence 239
dans l'expression du but 241 jamais, adverbe de négation 213
dans la phrase injonctive 259 je
- son rôle au moment de l'énonciation 105
1nj()nc:tlve " . . _____ , 258-259 - pronom personnel 107-109
jusque, jusqu'à, préposition 32
nombre
définition 251 des noms 62-63
et phrase déclarative 252 noms toujours au pluriel 62
et phrase interrogative 253-254 mettre les noms au pluriel 63-64
et phrase injonctive 259 pluriel de noms propres 64-65
et phrase exclamative 260-261 pluriel des noms étrangers 66
ne... jamais, ne... pas, ne... plus, ne... que 213 pluriel des noms composés 66-67
ni pluriel des adjectifs 97-98
- conjonction de coordination 22-23 pluriel des adjectifs de couleur 97-98
sujets coordonnés par ni, accord du verbe 43 nominal (groupe -), voir groupe du nom
nïmporte quel, déterminant indéfini 56 nominal (pronom) 106
n'importe qui, n'importe quoi, pronom indéfini 126 non
niveaux de langue, voir registres - adverbe 212
identification de l'interrogation totale 255
nom non accompli, voir aspect
définition 53-54 non animé, voir nom
nom commun / nom propre 54-57 nonante, déterminant numéral 82
genre des noms 59-60 non comptable, voir nom
confusions courantes de genre 60 non personnel, voir mode
féminin des noms variables 60-62 nos, déterminant possessif79
Feminisation des noms de métiers 62 notre, déterminant possessif 79
nombre des noms 62-63 nôtre, déterminant possessif tonique 80
pluriel des noms communs 63-64 nous
pluriel des noms propres 64-65 pronom personnel 107-109
pluriel des noms composés 66-67 dans la forme pronominale 112-113
noms animés / non animés 58-59 dans l'accord du participe des verbes pronominaux 219-221
noms comptables / non comptables 58-59 noyau d'un groupe 18
noms concrets / abstraits 59 nu, adjectif 98
nom collectif 43, 63 nul, déterminant indéfini 86-87
nom de quantité, de pourcentage, de fraction 43-44
le nom sujet 36-37 numéral
nom complément d'objet 197-201 déterminant 82-83
nom complément de verbe 201-202 - pronom 121-122
nom complément circonstanciel 227
nom complément du nom 69-70
nom en apposition 70
nom de qualité 70
nom épithète 71
nom attribut du sujet 204 complément d'objet direct 197-198
nom attribut de l'objet 206 complément d'objet indirect 198-200
nom en construction absolue détachée 71 complément d'objet second 200-201
rôle 45
définition 19-22 règles essentielles 45
phrase et proposition 22-23 point, points d'interrogation, d'exclamation, de suspension 46
phrase sans verbe 33-36 virgule et point-virgule 46-47
ponctuation de fin de phrase 20 deux points 47
phrase simple 19,21-22 tiret de pause 47
phrase complexe 20, 22-23 trait d'union 48
types de phrase guillemets, tirets, parenthèses 48-49
déclarative 251-252 ponctuation blanche 49
interrogative 252-254 ponctuation et coordination 24
injonctive 258-259 position détachée, voir détachée (position -)
exclamative 259-261 positive (phrase), voir formes de phrase