Manuel Technique de Base
Manuel Technique de Base
Manuel Technique de Base
REMERCIEMENTS
La réalisation de ce document n’aurait pas été possible sans les efforts conjugués
d’un grand nombre de professionnels de la santé, de la communication et de
l’administration , qui ont bien voulu nous apporter leurs critiques et leurs contributions.
ONT CONTRIBUE
Critiques
Dr. Matar Camara, USAID
Dr. Georges Bazolo, Pédiatre, Hôpital Régional de Louga
Dr. Elizabeth Bengade, USAID
Mme Marième Fall, DSR
Dr Philippe Moréira, Gynécologue, MSH
Dr. Ousseynou Faye, Obstétricien, DSR
Dr. Abdoulaye Gueye, UNICEF/ Sénégal
Pr. Nicolas Kuakovi, Pédiatre, Chef Chaire de Pédiatrie, UCAD
Pr Ousmane Ndiaye, Pédiatre, HALD
Pr. Jean-Charles Moreau, Chef Chaire Gynéco-Obstétrique UCAD
Dr Mbayang Dione Nutritionniste, DANSE
Mme Khady Wade Ndiaye, Nutritionniste, DANSE
Colonel Adama Ndoye, Chef de Service DSR
Prof. Dembel Sow Pédiatre , Chaire de Pédiatrie, HEAR
Dr. Aboubacry Thiam, Conseiller Résident, BASICS II/Sénégal
Mme Adama Thiam, ENDSS
Dr. Isseu Touré, OMS/Sénégal
Dr Sidi Ka Pédiatre, Hôpital principal de Dakar
Dr Pierre Dionne Gynécologue, Hôpital principal de Dakar
Mme Safiétou Touré Ndiaye, Conseillère IEC/CCC, BASICS II/Sénégal
Mme Fall Fatou Racine Sy, Chargée de Programme IEC/CCC/Mobilisation
Sociale/Plaidoyer, BASICS II/Sénégal
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SOMMAIRE
Avant-propos
Acronymes
Glossaire
3
o Techniques d’extraction manuelle du lait maternel
Chapitre 11 : Communication
o Les types de communication
o Les Techniques de communication
o Les supports audio-visuels en santé néonatale
ANNEXES
o Annexe A : Le paquet de soins essentiels du nouveau-né
o Annexe B : Liste des équipements et du matériel pour les soins du
nouveau- né à l’accouchement
o Annexe C : Liste des indicateurs en santé périnatale et néonatale
o Annexe D : Liste des médicaments essentiels du nouveau-né
o Annexe E : Liste des comportements familiaux à promouvoir en santé
périnatale et néonatale
BIBLIOGRAPHIE
4
AVANT-PROPOS
Ce manuel a été produit par le Ministère de la santé et de la Prévention Médicale avec l’appui
de BASICS dans le cadre de la lutte contre la mortalité et la morbidité néonatale.
Il est destiné aux prestataires de santé et aux gestionnaires de programmes impliqués dans la
prise en charge du nouveau-né.
Il livre des données techniques de base sur les causes majeures de morbidité et de mortalité
néonatale et a pour objectif d’aider les prestataires a prévenir et a identifier les complications
liées à la grossesse, à l’accouchement et à la période post natale. Il est axée sur les soins
essentiels à offrir à tout nouveau-né dès la naissance et pendant toute la période néonatale.
Une approche holistique est utilisée, basée sur la reconnaissance de signes de danger et la prise
en charge adéquate du nouveau-né incluant sa référence à un niveau approprié .
L’approche utilisée doit servir à la fois de base de formation et d’apprentissage pour les
prestataires. Ce qui explique que nous ayons volontairement insisté sur l’aspect descriptif dans
les différents chapitres.
5
LISTE D’ACRONYMES ET D’ABRÉVIATIONS
ACNM American College of Nurse-Midwives
ASBC Agent de Santé de Base Communautaire
BASICS II Basic Support for Institutionalizing Child Survival Project
BCF Bruits du Coeur Foetal
BCG Bacille de Calmette et Guérin
C Celsius (Centigrade)
CCC Communication pour Changement de Comportement
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CPN Consultation Prénatale
DANSE Division de l’Alimentation, de la Nutrition et de la Survie de l’Enfant
DHN Désinfection à Haut Niveau
DSR Division de la Santé de la Reproduction
ENDSS Ecole Nationale de Développement Sanitaire et Social
HALD Hôpital Aristide Le Dantec
HEAR Hôpital d’Enfants d’Albert Royer
ICP Infirmier Chef de Poste
IDE Infirmier Diplômé d’Etat
i.v. intra-veineuse
kg kilogramme
MCD Médecin-Chef de District
meq milli-équivalent
mg milligramme
ml millilitre
mmol millimole
MSH Management Sciences for Health
OMS Organisation Mondiale de la Santé
PAIN Paquet d’Activités Intégrées de Nutrition
PCIME Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’enfant
PF Planification Familiale
PO Polio orale
p.o. per os (par voie orale)
PPN Petit Poids de Naissance
SIDA Syndrome d’Immunodéficience Acquise
SNSR Service National de Santé Reproductive
SOU Soins Obstétricaux d’Urgence
SPNN Santé Périnatale et Néonatale
SRO Solution de réhydratation Orale
TA Tension Artérielle
TARV Thérapie Anti-Retrovirale
TRO Thérapie de Réhydratation Orale
UNICEF Fond International des Nations Unis pour l’Enfance
USAID United States Agency for International Development
VADI Visite à domicile intégrée
VAT Vaccin anti-tétanique
VIH Virus d’Immunodéficience humain
VIH + VIH positif
PTME Prévention de la Transmission Mère Enfant du VIH
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GLOSSAIRE
Quelques définitions méritent d’être rappelées, au début de ce manuel.
Période néonatale : va du premier jour au 28ème jour de vie. Elle est divisée en deux parties :
- la période néonatale précoce ( les sept premiers jours de la vie)
- la période néonatale tardive (du 8ème jour jusqu’à la fin du 28ème jour)
Période périnatale
Elle va de la 22ème semaine de gestation à la première semaine de vie postnatale.
Figure 1
D é fin itio n s
Période
Période Périnatale
Périnatale
Période
Période Période
Période néonatale
néonatale
Néonatale
Néonatale tardive
tardive
Précocee
Précoc
22
22 Sem.
Sem. Naissance
Naissance 1
1 sem
sem 4
4 sem
sem
Grossesse
Grossesse Période
Période Néonatale
Néonatale
7
Mort né : l’expulsion ou l’extraction complète d’un produit de la conception au bout d’au
moins 22 semaines de gestation, ou pesant 500 g et qui, une fois extrait, n’a montré aucun signe
de vie. (ref doc OMS)
Mort né frais : l’expulsion ou l’extraction complète d’un produit de la conception, quelle que
soit la durée de la grossesse, et qui, une fois extrait, a un aspect normal et ne montre aucun
signe de vie ( ne respire pas, ne bouge pas)
Mort né macéré : l’expulsion ou l’extraction complète d’un produit de la conception, , quelle
que soit la durée de la grossesse, et qui, une fois extrait, ne présente aucun signe de vie et dont
la peau a un aspect de brûlé vif qui se détache d’elle- même.
Retard de la croissance intra-utérine: croissance du fœtus entravée par des troubles fœtaux,
des affections maternelles (par exemple, malnutrition maternelle) ou une insuffisance placentaire
8
9
PROBLEMATIQUE DE LA SANTE NEONATALE
Bien que la mortalité infantile ait chuté pendant les trente dernières années, la mortalité
néonatale est restée relativement stable et représente à présent entre 40 à 70% du total des
décès des enfants âgés de 0 à 1 an. Il est évident que dans nos pays, cette mortalité
néonatale est liée en grande partie aux conditions dans les quelles se déroulent la
grossesse, l’accouchement et le post partum.
10
Il existe des insuffisances relatives aux données sur les causes de mortalité néonatale au
Sénégal et les seuls données disponibles sont relatives aux Petits Poids de Naissance et
tournent autour de 13,5%. Cependant, le profil sénégalais peut être assimilable au niveau
international.
Une recherche qualitative menée dans le district de Kébémer a fait apparaître plusieurs
éléments importants et confirmé les comportements de la communauté cités tantôt. Par
exemple, en début de grossesse, une principale barrière à la recherche de soins précoces
est la conception selon laquelle la grossesse est une période de grand risque et que sa
dissimulation est la seule protection possible contre les forces maléfiques. Le
confinement de la mère et du nouveau-né pendant 7 jours après la naissance, période
pendant laquelle le nouveau-né est considéré comme particulièrement susceptible de
contracter l’une des affections les plus dangereuses pour sa survie « le wé » , est un
obstacle majeur aux soins prénatals précoces.
Les accouchements à domicile sont encore à un niveau élevé ; cette situation est liée aux
constructions sociales qui accordent une grande importance à la préparation spirituelle, à
l’idéal d’accouchement, à l’assistance, au traitement du placenta et aux difficultés d’accès
aux structures de santé. En valorisant les notions de surprise et de rapidité, l’idéal
d’accouchement laisse peu de place pour l’identification du lieu d’accouchements et les
arrangements associés à ce choix. Il est ainsi défendu à la femme enceinte d’entreprendre
une action dans le sens de la préparation de l’accouchement sous prétexte que cela peut
provoquer une complication, et ce n’est que plus tard que la femme enceinte recourt aux
services du marabout et à ceux de la médecine moderne.
11
Les facteurs sanitaires :
Les structures de santé et les soins néonatals de qualité sont malheureusement
inaccessibles ou indisponibles pour une grande partie de la population, pour des raisons
d’ordre géographique, financière, ou par insuffisance du plateau technique.
Dès lors ce n’est pas surprenant qu’il y ait un grand nombre de décès dus à un manque
(ou mauvaise qualité) d’assistance pendant l’accouchement ou la période néonatale. En
outre, le cerveau du nouveau-né est très vulnérable pendant cette période, et beaucoup de
facteurs défavorables peuvent l’endommager définitivement et dans ce cas, le nouveau-né
peut parfois survivre, mais grandir avec des handicaps tels que le retard mental, le
manque de coordination, la paralysie des membres ou des anomalies visuelles et
auditives.
Cette situation est non seulement une tragédie pour l’individu, mais constitue aussi un
énorme fardeau émotionnel, physique et financier pour la famille et la société.
Les axes stratégiques suivants seront nécessaires pour parvenir à réduire de manière
significative, le taux de morbidité et mortalité maternelle et néonatale :
12
adéquat ; ce qui permettrait une meilleure prise en charge des femmes et des
nouveau-nés
- Mobilisation et la participation communautaire autour d’actions de promotion
de bonnes pratiques en matière de santé du nouveau-né
- Développement d’un programme d’IEC basé sur les mass média et la
formation de volontaires communautaires pour la communication
interpersonnelle sur les soins essentiels du nouveau-né.
Avant d’entreprendre tout programme ou conseil éducatif, il est très important d’avoir
des informations sur les pratiques culturelles en rapport avec les soins des nouveau-nés :
celles qui sont néfastes, celles qui sont bonnes, et celles pour lesquelles on n’a pas
suffisamment d’information. Les communautés sont plus réceptives aux messages qui
confortent leurs pratiques qu’aux messages qui vont à l’encontre de celles-ci. Les
communautés savent par exemple que le froid et l’humidité peuvent être préjudiciables
aux nouveau-nés. Mais elles estiment aussi que les nouveau-nés naissent « sales » et que
pour leur purification, ils doivent être baignés immédiatement après la naissance.
Par ailleurs, il faut autant que possible baser les recommandations sur des preuves
scientifiques, obtenues à partir d’études bien planifiées et bien menées, et pas seulement
sur des expériences personnelles. Autrement, on peut être amené à changer fréquemment
de recommandations au fur et à mesure que des données scientifiques fiables
apparaissent. Par exemple, on peut citer ce conseil vulgarisé auparavant par le personnel
de la santé, qui consistait à donner de l’eau aux bébés entre les tétées. Actuellement, il est
prouvé scientifiquement que les bébés nourris exclusivement au lait maternel n’ont pas
besoin d’eau, et que celle-ci peut même augmenter le risque d’infection secondaire à une
probable contamination.
13
o Importance et rôle des leaders et des membres de la communauté
Les membres de la communauté, les leaders en particulier, devraient être amenés à
prendre conscience des problèmes néonatals et de l’importance de donner des soins
adéquats aux nouveau-nés. On pourra alors s’appuyer sur ces leaders d’opinion pour
susciter des changements de comportements et d’attitude dans leur communauté.
La santé du nouveau-né étant influencée par celle de la mère, les soins doivent couvrir
toute la période allant de la conception à la grossesse, l’accouchement et la période post
natale. Ainsi, le paquet de soins essentiels du nouveau-né dont l’efficacité a été
prouvée par la mise en œuvre d’interventions peu coûteuses, réalisables avec des
investissements additionnels relativement faibles doit être disponible et accessible pour
tous les nouveau-nés à tous les niveaux : poste de santé, centre de santé, hôpital régional,
hôpital national, secteur privé et public.
14
15
PRINCIPES DE LA QUALITE DES SOINS
L’amélioration de la qualité des soins repose sur quatre principes qui sont valables pour
toutes les activités d’assurance qualité:
- Une focalisation sur le client : COPE (Client, Oriented, Provider, Efficient).
Les services devraient être conçus de manière à répondre aux besoins et aux
attentes des clients et de la collectivité
- Comprendre que le travail est un ensemble de processus et de systèmes : les
prestataires doivent comprendre le système de soins et ses principaux
processus de services afin de les améliorer
- Les données sont collectées et utilisées pour analyser les processus, identifier
les problèmes et déterminer si les changements ont engendré des améliorations
- Le travail en équipe : le meilleur moyen d’obtenir une amélioration est par le
biais d’une approche en équipe pour la résolution de problèmes et
l’amélioration de la qualité.
Ainsi, la qualité des soins en santé périnatale et néonatale va se baser sur les directives
des normes et protocoles nationales de la Santé de la Reproduction autour des axes
suivants :
16
2.1.2 Confidentialité et discrétion :
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- Faire la passation du service à la prochaine équipe qui monte la garde en
leur fournissant les informations clés
- Avoir une bonne connaissance des méthodes de prévention des
infections
b) Tâches administratives
- Planification des activités : formations, réunions, communication
interpersonnelle, services de garde, inventaire,
- Vérifier le stock du matériel une fois par semaine : faire l’inventaire du
matériel /équipements, des médicaments et vaccins, des fournitures de
bureau pour éviter les ruptures de stock . Commandes de médicaments,
réapprovisionnement
- Tenue à jour des dossiers du système d’information et de gestion. Tenue
de réunions périodiques sur les données de services ( naissances, décès,
cas de référés, état de prise en charge des cas) et résolution des
problèmes avec toute l’équipe
- Ténue des dossiers médicaux et des patients : observation et traitement.
Faire attention aux informations confidentielles
d) Organisation de la référence
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2- 3 PREVENTION DES INFECTIONS ET PRECAUTIONS
UNIVERSELLES
19
d. Soins du cordon propre
Au niveau des structures de santé, le cordon ne devrait être ligaturé qu’avec un
instrument stérile : clamp de bar.
Décontamination :
C’est un procédé qui consiste à inhiber ou à détruire les micro-organismes sur les objets
inanimés afin de les rendre moins dangereux à manier pour le personnel .
Instruments médicaux
Après emploi, les instruments de l’accouchement doivent être plongés doucement dans
une solution de décontamination fraîchement préparée chaque jour (solution chlorée à
0,5% de préférence) et trempés pendant 10 minutes.
Linge souillé :
Le linge souillé (champs, draps, serviettes etc.) devrait également être décontaminé en le
trempant dans la solution chlorée pendant 10 minutes avant de le laver à l’eau chaude et
détergente ; bien rincer, sécher et passer à l’autoclave si possible.
20
Marque d’eau de Javel Concentration Comment diluer pour obtenir
en chlore une solution à 0,5%
Eau de javel Sénégal -- 3,6% 4 parts d’eau pour 1 part de javel
Cameroun 12º chlorum
Eau de javel Baol – Sénégal 2,4% 4 parts d’eau pour 1 part de javel
Eau de javel la Croix –
Sénégal 8º chlorum
Nettoyage :
Rincer ensuite les instruments à l’eau pour enlever toutes traces de sang ou d’autre
matière organique, puis les nettoyer à l’eau et au savon, en utilisant une brosse pour bien
nettoyer les dents, les jointures et les vis. Rincer à nouveau les instruments avec de l’eau
propre pour enlever toute trace de détergent en utilisant de préférence une brosse à dent ;
sécher à l’air libre ou avec une serviette propre.
Au Poupinel :
170ºC pendant 1 heure (60 mn), ou 160ºC pendant 2 heures (120 mn).
21
Evacuation des déchets contaminés
Ce sont des procédés qui permettent l’élimination sécurisée des déchets solides et
liquides. Ils doivent être triés d’abord avant d’être incinérés, enfouis ou évacués dans un
système de canalisation.
Mettre des gants de ménage épais pour transporter les déchets contaminés dans des
récipients couverts prévus à cet effet. Incinérer (brûler) ou enterrer les déchets solides
contaminés (y compris la boîte à tranchants).
Verser soigneusement les liquides contaminés dans un évier, des toilettes munies de
chasse d’eau ou dans une fosse septique. Ensuite, décontaminer et nettoyer les gants et
les récipients. Enlever les gants et se laver les mains.
22
Les gestes les plus souvent en cause sont les prélèvements veineux, les poses de cathéters
et les hémocultures.
Directives pour prévenir les accidents avec exposition au sang
dans les établissements de soins
La rédaction et la diffusion des précautions universelles d’hygiène et de sécurité à
tout le personnel soignant
Le respect strict des précautions universelles d’hygiène et de sécurité
Lavage des mains avant et après chaque contact
Port de gants
Protection du sang et des autres liquides organiques surtout lors des
accouchements
Elimination des instruments piquants et des objets tranchants (boîtes à
tranchant)
Elimination sûre des déchets solides( incinérateur) et liquides (système de
canalisation et d’évacuation)
Décontamination, nettoyage et stérilisation du matériel
La mise à disposition de matériel de sécurité au personnel soignant
La vaccination contre l’hépatite virale B pour le personnel soignant
POINTS-CLES
6. Respecter les méthodes de prévention des infections : lavage des mains, port
de gants, traitement des instruments et matériel, élimination des déchets
23
24
SURVEILLANCE DE LA GROSSESSE
ET PLAN D’ACCOUCHEMENT
Ce manuel traite principalement des soins de base aux nouveau-nés. Mais étant donné la
dépendance complète du nouveau-né par rapport à la mère pendant la période prénatale,
la surveillance correcte de la grossesse demeure un aspect préventif fondamental pour la
survie du nouveau-né. Cependant, toutes les composantes de base de cette surveillance
ne seront pas détaillées dans ce manuel ; nous n’insisterons que sur les éléments de la
surveillance prénatale ayant un impact direct sur la survie nouveau-né.
25
Immuniser toutes les femmes enceintes. L’idéal serait d’immuniser toutes
les adolescentes et les femmes en âge de procréer avant la grossesse.
5 doses de vaccination avec la toxine antitétanique (VAT) sont
recommandées ; chaque dose équivaut à 0,5 ml et s’administre par voie
intramusculaire:
VAT1 – Au premier contact ou le plus tôt possible pendant la grossesse.
VAT2 – Au moins 4 semaines après le VAT1
VAT3 – Au moins 6 mois après VAT2 ou à la grossesse suivante
VAT4 – Au moins un an après VAT3 ou à la grossesse suivante.
VAT5 – Au moins un an après VAT4 ou à grossesse suivante.
Si la femme enceinte n’a jamais eu de VAT, lui donner au moins deux doses pendant
la grossesse. Lors d’une grossesse suivante, répétez une dose.
L’autre élément clé de la prévention du tétanos maternel et néonatal passe, bien sûr,
par un accouchement propre avec section et soins aseptiques du cordon ombilical. Ne
rien appliquer après les premiers soins jusqu'à cicatrisation complète.
26
2. Utilisation des Moustiquaires Imprégnées (MI) dès le début de la grossesse et
recherche de soins précoces des cas de fièvre
En plus, il faudra promouvoir l’hygiène du milieu pour éliminer les moustiques, et
l’utilisation des moustiquaires imprégnées. Après la naissance, le nouveau-né et la
mère devraient dormir ensemble sous moustiquaire imprégnées.
Le test de dépistage doit être proposé systématiquement à toutes les femmes enceintes lors
des CPN dans toutes les structures de santé. Le test devra être précédé d’un conseil pré-test et
du consentement libre éclairé de la femme. Pour les femmes séropositives, un traitement
ARV leur sera proposé ainsi qu’à leur enfant selon les protocoles en vigueur. Pour les
femmes séro négatives, des conseils appropriés leur seront fournis pour le maintien de leur
sero négativité (cf manuel de référence PTME).
Il faut que la mère prépare le matériel nécessaire minimal pour son accouchement :
Au moins 5 pagnes propres
Du savon
Qu’elle identifie le lieu de son accouchement avec le prestataire
Que la famille se prépare pour une prise rapide de décision en cas de danger
Il est extrêmement important de référer rapidement les femmes présentant des
signes de danger à l’hôpital, un délai de quelques heures pouvant causer le décès
de la mère et/ou du nouveau-né. Donc en cas de facteur morbide, il faut préparer
la famille pour la prise rapide de décision, le cas échéant, et pour le transport sans
27
délai de la mère et/ou du nouveau-né. Souvent, il faut aussi impliquer l’assistance
des autres membres de la communauté.
Quand la superstition empêche la famille de parler ou de planifier la naissance
attendue, (pour ne pas attirer le mauvais sort), il faut promouvoir la formation
d’une mutuelle pour assurer les ressources nécessaires au transport d’une femme
ou d’un nouveau-né présentant un signe de danger. Toutes les familles doivent
être associées aux discussions concernant le transport, et la mise en place de
caisses de solidarité pour assurer une disponibilité financière immédiate en cas
d’urgence maternelle ou néonatale.
1. ancienne césarienne,
2. gros ventre ( grossesse gémellaire, gros enfant, hydraminios )
3. présentations dystociques (siège, transverse, face, front)
4. petite taille ( taille < à 1m,50)
5. jeune age (< à 16 ans)
Ces deux listes sont loin d’être exhaustives. Ces signes de danger et quelques facteurs
morbides ont été sélectionnés en rapport avec les aspects de néonatologie et facilement
identifiables par la communauté à travers les cartes conseils.
28
Identification des femmes présentant des signes de danger et facteurs
morbides :
Au cours de la consultation prénatale, l’infirmier ou la sage-femme identifiera les
femmes ,qui ne doivent pas accoucher dans la communauté (ni à domicile ni dans la case
d’une matrone) du fait de la présence de facteurs morbides et devra insister auprès d’elles
et de l’ensemble de leurs familles pour qu’elles planifient leur accouchement dans une
structure de santé appropriée par un personnel qualifié.
POINTS-CLES
29
30
SURVEILLANCE ET PREPARATION
DE L’ACCOUCHEMENT
Tout le matériel doit être examiné quotidiennement pour s’assurer qu’il est correctement
entretenu et en bon état fonctionnel.
31
Equipement de contrôle de la température.
Il faut avoir deux thermomètres :
Un pour le nouveau-né, et si possible, un pour contrôler la température de la
salle. Pour prendre la température du bébé, il est préférable d’utiliser un
thermomètre avec une échelle large (entre 25º et 40º C). Cependant, s’il n’y en
a pas, n’importe quel thermomètre médical peut être utilisé. La prise de la
température doit être axillaire pour diminuer le risque d’infection et de
traumatisme.
Cependant, lors du premier examen systématique du nouveau-né, la prise de
température doit être rectale pratiquée avec douceur pour contrôler la
perméabilité
anale. Toute température néonatale axillaire au-dessous de 35,5°C exige une
prise
en charge appropriée immédiate.
Le deuxième thermomètre sert à contrôler la température ambiante de la salle
d’accouchement, qui devrait être assez chaude (entre 26 – 28 °C) et sans
courants d’air. Si cela n’est pas possible, veillez à ce qu’il y ait un radiateur
supplémentaire près du coin où l’on s’occupe du bébé à la naissance.
Autres matériels
- Pèse-bébé.
- Ciseaux et sparadrap
- Lampe à pétrole, torche, bougie et allumettes.
- Seringues stériles de 10 ml, 5 ml, 2 ml, et 1 ml avec des aiguilles n° 24 et des
seringues à tuberculine avec des aiguilles n° 26
- Petite lime pour ouvrir les ampoules
32
Matériel de réanimation
Médicaments
Si les battements sont absents ou trop lents (<120) ou trop rapides (>160),
faites coucher la femme en décubitus latéral gauche, donnez-lui de l’eau à
boire, et écouter de nouveau les BCF.
Si l’anomalie persiste, évacuez vite la femme à la structure de référence
(Hôpital).
33
3.3 IDENTIFICATION DES SIGNES DE DANGER DU TRAVAIL ET DE
L’ACCOUCHEMENT
Cette liste est loin d’être exhaustive. ( cf curriculum de formation Ministère de la santé /
DSR )
Prévention de l’infection
Prévention des complications liées à l’asphyxie du nouveau-né à la naissance
Prévention de l’hypothermie néonatale
POINTS-CLES
34
35
SOINS ESSENTIELS DU NOUVEAU-NE A LA
NAISSANCE
Des services de base essentiels doivent être disponibles pour tout nouveau-né à la
naissance. S’assurer que l’accouchement à été préalablement préparé : environnement,
équipement et matériel nécessaires pour les soins du nouveau-né à la naissance
o Définition
Ensemble des mesures prises à la naissance et dans les premiers jours de vie pour
protéger le nouveau-né du froid et de la chaleur et pour qu’il maintienne sa
température corporelle dans les valeurs normales, entre 36,5° et 37,5° C.
36
o Comment le nouveau-né se refroidit
37
courants d’air. Si on expose le nouveau-né nu dans une pièce
entre 22 - 24°C, sa température peut baisser de 37° à 33° en 15
minutes
A la naissance : 2- Dès la naissance du nouveau-né, il faut immédiatement le
sécher et le couvrir avant même la section du cordon
ombilical
3- Pendant qu’on sèche le nouveau-né, il doit reposer sur une
surface chaude, par exemple sur la poitrine ou le ventre de sa
mère : c’est le contact peau à peau
Il faut rappeler que les nouveau-nés de faible poids, asphyxiés ou malades sont les
plus vulnérables à l’hypothermie. Les méthodes pour empêcher ces nouveau-nés à
risque de se refroidir comprennent les soins « Kangourou » : contact peau à peau 24
heures sur 24 entre la mère et l’enfant, les salles chaudes, les sources de chaleur, et il
faut surveiller fréquemment la température corporelle de nouveau-né ( voir chapitre
prise en charge du nouveau-né de faible poids).
En conclusions, alerter le personnel sur les risques de l’hypothermie, enseigner les
principes de la protection thermique du nouveau-né, et enfin, s’assurer que les 10
mesures de la chaîne du chaud sont intégrées dans les soins systématiques apportés
aux nouveau-nés.
38
Vérifier si le nouveau-né crie et respire bien. Faire une évaluation immédiate
des fonctions vitales du bébé (respiration, circulation, tonus et réactivité).
la coloration du nouveau-né est normalement rosâtre
le cri du nouveau-né doit être fort et vigoureux
la fréquence respiratoire : observer les mouvements respiratoires du
nouveau-né: fréquence normale est de 30 à 60 mouvements par minute.
le tonus musculaire : mouvements spontanés actifs et symétriques de tous
les membres du nouveau-né. Le nouveau-né a tendance à garder ses
membres en position de flexion.
s’il n'y a pas de blocage de sécrétions, l’aspiration de la gorge et du nez est non
seulement inutile mais peut causer la chute du rythme cardiaque et traumatiser
les muqueuses bucco pharyngées.
39
du nez du bébé, avant de stimuler le premier cri. Il est souhaitable et très utile dans
cette situation de se faire assister d’une deuxième personne comme aide.
Il n’y a pas d’urgence pour couper le cordon d’un nouveau-né normal. On peut attendre
que les pulsations du cordon s’arrêtent.
Avoir toujours des pinces stériles disponibles, appliquer deux pinces sur le cordon avec
un petit espace entre les deux. Il faut couper le cordon entre les deux avec une paire de
ciseaux stériles ou avec une lame stérile (lame de bistouri). Si on coupe avec une lame,
couper toujours de bas en haut : c’est à dire, ne jamais couper vers le corps du nouveau-
né, pour ne pas risquer de le blesser avec la lame. Puis, ligaturer le cordon de préférence
avec un clamp de bar. A défaut, ligaturer le cordon avec du fil stérile en « bouchon de
champagne » ou en faisant un nœud plat serré à environ deux doigts de la peau du
nouveau-né, couper de nouveau le cordon entre la pince et la ligature.
En l’absence de pinces, il faut ligaturer le cordon à deux doigts de la peau avec du fil
stérile et placer une autre ligature à deux doigts, ou plus loin, de la première et couper le
cordon entre les deux ligatures, vérifier qu’il n’y a pas d’hémorragie.
Soins du cordon
Se conformer aux procédures du Ministère de la Santé. La recommandation de
l’Organisation Mondiale de la Santé est de n’appliquer aucun produit ou pansement sur le
cordon et le garder seulement propre et sec. Le cordon sèche mieux si on le laisse à l’air
libre.
Identification du nouveau-né
Dans une structure ou il y a un nombre important d’accouchements, il faut songer à
l’identification immédiate de chaque nouveau-né afin d’éviter de les confondre. Une
40
possibilité c’est d’appliquer un bracelet d’identification au bébé au moment de
l’accouchement.
Peser le nouveau-né:
Le bébé devrait être pesé immédiatement après la naissance. Tarer la balance à zéro
avec un linge propre sur le plateau. Placer le bébé nu (déjà séché) sur le linge propre
dans le plateau. Prendre son poids rapidement pour éviter son refroidissement , puis
l’envelopper vite dans un linge propre et sec et le rendre à sa mère. Inscrire le poids sur
la fiche du nouveau-né et dans le registre de la salle d’accouchements et informer la
mère. Essuyer le plateau de la balance avec une solution de décontamination après
chaque pesée.
41
En l’absence d’Argyrol, vous pouvez utiliser de la pommade ophtalmique (Tétracycline
1%ou Erythromycine 0,5%) ou autre en faisant toujours attention à ne pas toucher le
bout du tube.
Administration vitamine K
Suivre le protocole du Ministère de la Santé sur l’administration de la vitamine K à la
naissance. Il est recommandé de donner de vitamine K1 ( 1mg pour les nouveau-nés de
poids normal et 0,5 mg pour les nouveau-nés de faible poids) en gouttes ou en injection
intramusculaire dans la zone antéro latérale de la cuisse (non pas dans la fesse) à tous les
nouveau-nés à la naissance. A défaut, l’administrer aux nouveau-nés à risque : faible
poids de naissance, asphyxiés.
Encourager la mère à mettre le nouveau-né au sein dans les 30 minutes qui suivent
l’accouchement, avant de la quitter. Observer cette première tétée pour vérifier que la
bouche du bébé s’attache bien au sein de la mère (il devrait saisir une bonne bouchée de
l’aréole, et pas seulement le bout du sein), que le nouveau-né suce bien et avale des
gorgées de lait (de colostrum). Expliquer à la mère que le premier lait (le colostrum)
donne une protection spéciale contre les infections au bébé. Dire particulièrement à la
mère de donner des tétées fréquentes, de jour comme de nuit, à la demande du bébé, et de
ne pas donner de l’eau, du miel ou d’autres aliments ou décoctions. Des détails
complémentaires sont donnés dans le chapitre sur l’allaitement maternel
42
IMAGE B
Le nouveau-né couché à côté de sa mère
POINTS CLES
3. Les soins immédiats du nouveau-né est l’ensemble des gestes et actes réalisés juste
après la naissance ( au cours des 6 premières heures de vie) pour améliorer la survie
du nouveau-né. Ils comprennent les étapes suivantes:
Recevoir le nouveau-né dans un linge chaud, sec et propre
Evaluer la coloration et la respiration du nouveau-né
Maintenir la température du nouveau-né (mettre le nouveau-né sur le
ventre de la mère par le contact peau à peau, le sécher tout en le
stimulant, changer le linge mouillé, l’envelopper de la tête aux pieds avec
un autre linge propre et sec et aider la mère à allaiter son enfant en
gardant le contact peau à peau sur sa poitrine, différer le premier bain)
Procéder autres soins de base : section et soins propres du cordon
ombilical, soins des yeux par l’instillation de collyres antiseptiques,
administrer de la Vitamine k1 systématique à tous les nouveau-nés ou au
besoin aux nouveau-nés à risque
Peser le nouveau-né
Ne pas oublier d’identifier et d’enregistrer le nouveau-né
Mettre le nouveau-né à côté de sa mère et mieux en contact peau à peau.
43
5-3. EXAMEN SYSTEMATIQUE DU NOUVEAU NE
5.3.1 INTRODUCTION
Un examen systématique du nouveau né doit être fait le plus tôt possible après la
naissance. Son but est de :
D’apprécier la bonne adaptation à la vie extra utérine ou de dépister
précocement toute affection anormale,
Dépister une malformation congénitale,
Vérifier le terme et la croissance du nouveau-né,
Favoriser le contact avec la mère, lui faire des recommandations et
lui donner des conseils.
Il comprend :
L’accueil de la mère
Un examen physique
Des mensurations
Des recommandations et conseils
5.3.2 ACCUEIL
Le prestataire commence par accueillir la mère, la saluer , la mettre en confiance ,et lui
expliquer le but de l’examen qu’il va faire.
L’interrogatoire va porter sur les antécédents familiaux (père, mère, fratrie )et les
antécédents obstétricaux de la mère (anténataux et périnataux) : déroulement de la
grossesse et de l’accouchement.
1) Examen général :
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ictérique (jaunâtre)? Des tâches bleuâtres sur le dos, les fesses, les jambes ou les
pieds sont normales et peuvent persister pendant plusieurs mois. C’est à distinguer de
la cyanose périphérique due à l’hypoxie ou à l’hypothermie. Des tâches et traits
rougeâtres (nommés télangiectasie) sont fréquentes sur le front au-dessus de l’arrête
du nez, sur les paupières, sur la lèvre supérieure, ou sur la nuque. Toutes ces tâches
ont tendance à disparaître après plusieurs semaines ou des mois et n’ont pas
d’importance
Le vernix caseosa ; Lanugo
La température : vérifier la température. Poser la main sur l’abdomen du
nouveau-né, puis sur ses pieds. L’abdomen et les pieds, sont-ils bien chauds ?
L’hypothermie étant un signe d’alerte. Avec un thermomètre, mesurer la
température axillaire pendant deux minutes. La température axillaire normale est
de 36,5º C. Ne pas prendre de thermomètre rectale.
Le visage : yeux, oreilles, nez, bouche et langue. On peut observer sur le visage,
un purpura pétéchial témoin d’un circulaire serré du cordon, des grains de milium,
un angiome plan
La région lombo-sacrée peut être le siège d’une tâche mongoloïde
Posture et activité spontanée : les différentes postures dépendent souvent de la
présentation : céphalique, de la face , de siège
mouvements spontanés, alternatifs de flexion-extension des membres.
2) Examen physique :
Examen morphologique
o Crâne et face :
- Penser à une imperforation choanale en cas de respiration buccale
- Aspect du menton : recherche de micrognatisme (Pierre Robin)
- Cavité buccale : fausses dents néonatales, frein de langue trop étendu,
fente du palais ou palais ogival
- Au niveau des oreilles : apprécier la situation (basse éventuellement), la
taille, la morphologie des pavillons
- Au niveau du cou : un hématome du muscle sterno-cléido-mastoïdiens,
la brièveté du cou (Klippel-Feil)
o Examen des membres
- Rechercher une luxation congénitale de la hanche : fait partie de tout
examen de routine du nouveau-né
- Rechercher une déformation des membres (varus, équin, valgus, pied bot,
polydactylie, syndactylie...)
- Rechercher une fracture de la clavicule
45
Examen des appareils
o Examen de l’abdomen
- Un diastasis des grands droits
- Vérifier la perméabilité de l’orifice anale : si le liquide amniotique est teinté
(jaunâtre ou jaune), ou quand le nouveau-né émet du méconium à la naissance,
on sait que l’anus est ouvert. S’il n y a pas un de ces signes, demander à la
mère de préciser quand est ce que le nouveau-né a fait ses premières selles.
Il faut penser à un anus imperforé si le nouveau-né n’émet pas de méconium
dans les 48 heures ou s’il y a un ballonnement abdominal. Confirmer le
diagnostic d’imperforation anale si l’orifice anal n’admet pas un thermomètre
lubrifié. (Faire doucement cette épreuve, et seulement en cas de suspicion
d’imperméabilité!) ; ne pas alimenter le nouveau-né par la bouche.
- Le foie déborde normalement de 1 à 2 cm du rebord costal droit
o Examen cardio-vasculaire
- Tourner le nouveau-né et regarder le dos, pour voir s’il n’y a pas de tumeur, de
zone déprimée, ou une touffe de cheveu dans la région de la colonne
vertébrale. Ceux-ci suggèrent le spina-bifida avec
méningocele/méningomyelocèle.
46
o Examen neurologique
47
des sécrétions excessives qui tendent à s’accumuler dans la gorge même après une
aspiration adéquate. Si le prestataire a reçu une formation pour faire passer une
sonde d’alimentation, le diagnostic peut être fait quand la sonde ne peut pas être
introduite dans l’estomac. Un enfant avec ce défaut nécessite un transfert
immédiat et rapide dans une structure de santé de référence et ne doit rien prendre
par la bouche. Pendant le transport, en plus des autres précautions signalées dans
le chapitre sur le transport, garder le nouveau-né couché sur un côté et si possible
continuer à aspirer les sécrétions au besoin.
Les selles de transition : Il est normal que le nouveau-né fasse plusieurs selles
de petite quantité, composées de portions aqueuses et caillées distinctes,
accompagnées parfois de gaz . Ce sont les « selles de transition », et elles ne
devraient pas être confondues avec une vraie diarrhée. Ne pas donner de SRO
(Solution de Ré-hydratation Orale) au nouveau-né avec des selles de transition. Il
faudra seulement rassurer la mère.
48
reçoit une quantité suffisante de lait. Certains nouveau-nés n’urinent pas pendant les
02 premiers jours. Ne pas donner de l’eau au nouveau-né. Si le nouveau-né n’a pas
uriné après 48 heures, il faut l’envoyer dans une structure de référence..
éruptions : Une éruption rougeâtre (érythème toxique), parfois avec des boutons,
apparaît souvent sur le visage ou le corps du nouveau-né. Cela est fréquent et ne
demande aucun traitement. Apprendre à distinguer l’éruption commune des
furoncles.
49
5.3.4 MENSURATIONS
Poids :peser d’abord le nouveau-né (voir chapitre 8),en faisant toujours attention à
ne pas laisser se refroidir l’enfant. L’enfant est à risque élevé s’il pèse moins de
2,5 kilos ou plus de 4 kilos. Si le nouveau-né pèse moins de 2,5 kilos, évaluer le
nodule du sein et les plis de la plante de pied pour déterminer l’âge gestationnel
(voir Chapitre 8).
50
par exemple ) s’il tète bien, et s’il n’a aucun signe de danger, on peut le prendre en
charge au niveau local, avec des pesées et des examens de contrôle fréquents. Si
l’enfant présente un signe de danger ou s’il ne prend pas de poids, l’évacuer au
niveau de la structure de référence.(cf. algorithme de prise en charge du nouveau-
né en annexes)
51
POINTS-CLES
1. Tout nouveau-né quel que soit son état initial à la naissance doit bénéficier
d’un examen systématique à la recherche de malformations congénitales mais
aussi pour apprécier sa capacité d’adaptation à la vie extra utérine
4. Il faut toujours se laver les mains avant et après l’examen d’un nouveau-né
52
5- 4 SURVEILLANCE POSTNATALE DU NOUVEAU NE
5.4.1 INTRODUCTION
La première semaine et le premier mois constituent une période de risque pour la vie du.
nouveau-né . Selon l’OMS, plus de la moitié des décès des nouveau-né surviennent
dans la première semaine. D’où la nécessité d’avoir une attention constante et soutenue
pour la mère et le nouveau-né pendant la période post natale.
L’évaluation se fera lors de la visite post natale au cours d’un examen clinique. Le
Ministère de la Santé et de la Prévention Médicale préconise au moins trois (03)
visites post natales systématiques pour la mère et le nouveau-né:
la première visite : au cours des 3 premiers jours de vie ( à j 2 avant la sortie de la
mère de la structure de santé)
la deuxième visite : au 9 ème jour
la troisième visite : à j 42.
53
5.4.4 EXAMEN CLINIQUE DU NOUVEAU-NE
Examen général
- Coloration des téguments
- Conscience
- Température :
- Fréquence respiratoire
Mesures anthropométriques :
Taille
Périmètre thoracique
Poids : l e nouveau-né devrait être pesé à la naissance. S’il n’est pas malade, il n’a
pas besoin d’autre pesée avant la consultation post-natale. Par contre, les nouveau-
nés malades et les nouveau-nés de faible poids doivent être pesés plus fréquemment,
une fois par semaine au moins. Pour peser un nouveau-né hospitalisé (à l’hôpital ou
au poste ou centre de santé), placer d’abord un linge propre sur la balance, et tarer la
balance avec le linge à zéro. Déshabiller ensuite le nouveau-né et placer le nu sur la
54
balance pour le peser. Habillez vite le nouveau-né après la pesée pour qu’il ne se
refroidisse pas.
Enregistrer le poids
Ecrivez le poids chaque jour sur la fiche du nouveau-né.
La perte de poids du nouveau-né
Le nouveau-né normal perd un peu de poids dans les 2 – 3 premiers jours après la
naissance. La perte totale ne devrait pas dépasser 10% de son poids de naissance. Après
la petite perte initiale, le nouveau-né normal se met à prendre régulièrement du poids. Il
doit regagner son poids de naissance avant le dixième jour.
Si le nouveau-né perd plus de 10% de son poids de naissance, il faut le référer au Pédiatre
pour évaluation. De même s’il n’a pas regagné son poids de naissance après dix jours.
Fréquence des pesées du nourrisson
Si le nouveau-né n’a aucun problème, dire à la mère d’amener son enfant avec elle pour
la consultation post-natale une semaine après l’accouchement. Après cette période, le
nouveau-né devrait être pesé mensuellement aux consultations des nourrissons ou à la
stratégie avancée.
Maintien de la température
Garder le nouveau-né au chaud. Vérifier que le corps, les mains et les pieds sont chauds,
et que les paumes et les plantes de pieds sont chauds et rosâtres.
Placer le nouveau-né dans le lit avec sa mère pour favoriser le maintien de la température,
de préférence en contact peau à peau.
Hygiène du nouveau-né
Le bain du nouveau-né
Si le bain n’est pas indiqué, nettoyer la peau du nouveau-né avec un linge propre.
Si le bain est indiqué : expliquer à la mère l’importance de ne pas laisser refroidir le
nouveau-né en faisant sa toilette surtout en cas d’un faible poids de naissance. L’eau du
bain doit être propre et préchauffée : l’eau froide est dangereuse pour les petits bébés.
Avant de commencer le bain, la mère doit contrôler la température de l’eau (ni trop
chaude, ni trop froide) en trempant son coude là-dedans. Si la température paraît
convenable au coude, elle est bonne.
Lavage de la peau:
Utiliser un savon doux pour le bain du nouveau-né, et de l’eau propre et préchauffée
pour le rincer. Ne pas frotter la peau avec beaucoup de force. La peau du bébé est
délicate, et un frottement trop énergétique risque de le blesser, augmentant ainsi le risque
d’infection. Nettoyer toutes les parties du corps de l’enfant, en prenant soin en
particulier avec les plis de la peau tels que le cou, les coudes, l’aine, les aisselles, et
derrière les genoux. Séparez doucement tous les plis de la peau quotidiennement pour
vérifier qu’il n y a pas des régions de rougeur, de tuméfaction ou de furoncle.
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Importance du vernix :
Ne pas essayer enlever tout le vernix (la substance blanche et crémeuse qui couvre la
peau de beaucoup de bébés à la naissance). Le vernix possède des propriétés anti-
infectieuses et adoucissantes, et c’est mieux de ne pas l’enlever, surtout en cas de
prématurité.
Sécher le bébé : Après avoir lavé le nouveau-né, il est essentiel de bien essuyer l’enfant
à sec (tout le corps y compris le cuir chevelu) avec une serviette propre. Nettoyer les
parties externes du canal auditif et des narines avec une tige propre de coton trempée ou
une toile fine. Ne pas trop enfoncer dans les oreilles. Habiller le nouveau-né tout dès qu’
il est sec avec des vêtements propres et secs et assez chauds pour le temps qu’il fait.
Le lieu du bain : Il faut toujours choisir un endroit assez chaud, à l’abri des brises, pour
faire le bain du nouveau-né. S’il fait extrêmement froid, laver l’enfant à côté du feu.
Fréquence des bains : Il n’est pas nécessaire de donner un bain complet au nouveau-né
chaque jour. Parfois, s’il fait trop froid, il suffira de l’essuyer avec une serviette mouillée
d’eau chaude tout en le gardant couvert, en n’exposant que de petites parties du corps à
tour de rôle , mais en nettoyant bien les plis. Si pas de démonstration du bain aux
membres de la famille, donner de bonnes instructions à la mère et aux autres parents qui
vont l’assister.
Massage du nouveau-né : Il n’y a pas de raison pour interdire la massage avec un peu
d’huile, mais garder une bouteille d’huile à part pour le nouveau-né. (Si les autres
membres de la famille utilisent la même bouteille d’huile, elle peut être une source
d’infection.) . Le massage à l’huile est une bonne pratique, mais un massage extrêmement
vigoureux peut blesser le bébé. En plus, on devrait prendre beaucoup de soin pour ne pas
laisser refroidir le nouveau-né pendant qu’il est déshabillé pour son massage.
Ne pas appliquer pas de l’huile sur la plaie ombilicale avant sa cicatrisation, dans les
narines ou les yeux, ou à l’intérieur des oreilles.
56
donné des soins au nouveau-né, à la sortie des toilettes , surtout avant et après avoir
changé les couches. La mère devra se laver les mains avant de donner le sein au
nouveau-né (surtout avec le faible poids de naissance)
La mère devra se laver au moins une fois par jour, pratiquer l’allaitement maternel
exclusif, éviter le contact du nouveau-né avec les autres personnes surtout pour le faible
poids de naissance, bien nettoyer les plis (aisselles, cou, aine) du nouveau-né et les
examiner pour détecter une infection possible
Garder la plaie du cordon ombilical, et plus tard le nombril, propre et sec. Ne rien
appliquer la-dessus. S’il y a la moindre tuméfaction ou rougeur, amener tout de suite le
nouveau-né au poste ou centre de santé.
Allaitement maternel
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Ne donner que le lait maternel. (Pas d’eau, pas de beurre, ni de miel ou des
décoctions traditionnelles, ou d’autres laits ou liquides, qui peuvent être dangereux).
Vaccination
Dire à la mère quand elle doit ramener le nouveau-né pour la prochaine vaccination.
Santé de la mère :
- Administration Vitamine A à la mère
- Conseils sur prise fer et acide folique pendant au moins 2 mois, utilisation
de Moustiquaires imprégnées
- autres conseils à donner sur les soins du post partum et l’hygiène,
l’alimentation, le planning familial, la PTME et traitement des MST telles
que la syphilis et la gonococcie.
Rendez-vous
Dire à la mère quand revenir pour la prochaine consultation postnatale après la première
semaine ou plus tôt s’il y’a le moindre problème ou un des signes de danger cités plus
haut.
Pour l’enfant qui naît dans la case d’une matrone, la matrone devrait faire des visites à
domicile intégrées pendant la première semaine , référer les nouveau-nés à problèmes et
envoyer de manière systématique au niveau du poste de santé tous les nouveau-nés pour
la consultation post natale.
Demander à la mère de répéter les conseils et si possible utiliser des cartes conseils pour
faciliter sa compréhension.
58
59
REANIMATION DU NOUVEAU-NE EN SALLE
DE NAISSANCE
Cependant, environ 10% des nouveau-nés qui naissent n’ont pas la capacité d’initier une
respiration autonome efficace et en l’absence d’intervention, vont présenter une asphyxie.
En effet, on dénote près de 5 millions de décès de nouveau-nés dans le monde dont le 1/5
en Afrique et l’asphyxie néonatale serait responsable de 20% d’entre eux. Le pronostic de
ces nouveau-nés ne peut être amélioré que par une meilleure pratique et une
généralisation des soins de réanimation en salle de naissance.
Certains enfants courent un risque élevé d’asphyxie : entre autres, on peut citer les
prématurés, les jumeaux, les gros bébés (poids >4 kilos), ceux qui naissent par
césarienne, par forceps ou ventouse, ceux qui se présentent en siège, ou qui naissent après
un travail prolongé ou une expulsion difficile ou prolongée. Dans ces conditions, une
souffrance fœtale aigue est souvent détectée pendant le travail (BCF<120 ou >160,
liquide amniotique teintée), et une réanimation à la naissance programmée.
Causes maternelles
Pré-éclampsie et éclampsie
Saignement anormal (placenta previa ou décollement du placenta)
Travail prolongé
Infection sévère : Paludisme, Tuberculose, VIH, Syphilis
Grossesse post terme (après 42 semaines)
60
Causes per ou post natales
Nouveau-né prématuré
Accouchement difficile (siège, naissance multiple, dystocie des épaules,
extraction par ventouse, forceps)
Anomalies congénitales ou génétiques
Inhalation de liquide amniotique
Administration de médicaments ( analgésiques ou sédatifs )
Causes ombilicales
Circulaire du cordon
Prolapsus du cordon
Cordon court
Nœud du cordon
Il y a des nouveau-nés qui naissent asphyxiés sans avoir donné aucun signe prédictif de
leur état de souffrance; d’où l’importance de se tenir prêt à réanimer l’enfant devant toute
naissance, les situations à risque n’étant pas toujours prévisibles.
Instaurer également une communication entre les prestataires chargés des soins pour la
mère et le nouveau-né à chaque fois qu’une situation à risque se présente.
A chaque fois que c’est possible, pratiquer la réanimation dans un local chaud et bien
éclairé, et sur une table de réanimation ( table chauffante, si possible). Idéalement,
comme nous l’avons déjà dit plus haut, un coin de la salle d’accouchement doit être
aménagé et adapté au nouveau-né.
Le personnel doit être prêt et entraîné à la réanimation :il est toujours nécessaire d’avoir
une 2ème personne disponible pour le nouveau-né. En cas de grossesse multiple, l’idéal
serait d’avoir autant de personnes supplémentaires que de nouveau-nés. Enfin, il faut que
tout le personnel qui assiste aux accouchements soit formé, et apte à commencer une
réanimation, à savoir dégager les voies respiratoires et pratiquer une ventilation au
masque et que tous suivent le même protocole, détaillé ci-dessous.
Pour d’autres mesures, en particulier pour une intubation, l’aide une personne formée en
réanimation (Pédiatre néonatologue ) doit être sollicitée.
61
Equipement et matériel pour la réanimation du nouveau-né
L’évaluation clinique de l’adaptation néonatale est basée sur une triade de critères que
sont la respiration, la couleur de l’enfant et sa fréquence cardiaque
Il faut d’abord pouvoir reconnaître les nouveau-nés qui ont besoin d’assistance.
62
minute à la naissance. Une fréquence cardiaque (F.C) < à 60 battements par minute
traduit une asphyxie très sévère.
Un nouveau-né normal naîtra plus ou moins bleu (en raison d’une perfusion
cutanée encore réduite), mais aura un bon tonus, criera dans les quelques secondes
qui vont suivre la naissance, aura une bonne fréquence cardiaque, et deviendra
rapidement rose.
Un nouveau-né présentant une souffrance modérée sera bleu à la naissance,
aura un tonus moins bon, pourra avoir une fréquence cardiaque basse ( moins de
100 battements par mn ), une respiration rapide ou lente.
Un nouveau-né malade ou asphyxié sera pâle et hypotonique, sans mouvements
respiratoires ou avec des gasps et aura une fréquence cardiaque basse(moins de
100 battements par mn).
Les éléments les plus fondamentaux du protocole présenté ici s’inspirent du consensus se
dégageant de l’International Liaison Committee on Resuscitation.
La ventilation est l’étape clé de la réanimation. En général, les trois (3) premières
étapes suffisent pour assurer une réanimation adéquate du nouveau-né asphyxié
63
1. Maintien d’une température correcte (Entre 36° 5 et 37°5 )
La libération des voies aériennes supérieures est possible par un bon maintien de la
tête en position neutre et par l’aspiration des secrétions :
Bonne position : mettre le nouveau-né en décubitus dorsal sur une surface plate,
et soulevez les épaules du nouveau-né d’environ 2-3 cm en plaçant un petit
rouleau de linge (billot) en dessous, pour étendre légèrement le cou.
L’aspiration doit être effectuée soigneusement, doucement et rapidement. Elle
constitue une stimulation de plus pour la respiration. Aspirer les sécrétions de la
bouche d’abord, en introduisant la sonde à 5cm environ et en retirant lentement.
Aspirer les sécrétions des narines ensuite en introduisant la sonde à 3cm environ et
en retirant lentement. Aspirer avec une sonde d’aspiration stérile (de taille
française n° 8 ou 10), relié à un aspirateur de faible pression ou un aspirateur
d’adulte. A manipuler avec prudence, de sorte que la pression négative ne
s’applique pas au nouveau-né
Essuyer doucement la bouche avec une compresse ou un morceau de tissu doux,
stérile ou propre
En cas de présence de méconium épais dans le liquide amniotique, aspirer la
bouche et le pharynx dés l’apparition de la tête à la vulve, avant la sortie des
épaules, si possible, et avant toute stimulation. Si aucun aspirateur n’est disponible
alors qu’il y a du liquide amniotique teintée ou des secrétions très épaisses qui
bloquent la bouche, essuyer doucement la bouche avec une compresse ou un
morceau de tissu doux et stérile.
Apres l’accouchement, si le nouveau-né ne respire toujours pas, aspirer le
méconium aussi loin que possible dans le pharynx avant de stimuler le nouveau-né
ou avant de le ventiler au masque ( ce qui propagerait le méconium dans les voies
respiratoires périphériques).
64
3. Etablissement de la respiration
IMAGE C
Les méthodes de stimulation tactile de la respiration
65
technique à l’avance avec seulement le ballon et une montre pour
s’entraîner et s’habituer ainsi à la fréquence).
IMAGE D
Ballon auto dilatable de ventilation manuelle
66
POSITION DU MASQUE
CORRECTE
INCORRECTE
IMAGES E
- Il est conseillé d’utiliser un ballon auto gonflable de type AMBU d’au moins 750
ml ainsi qu’un masque facial avec collerette pour favoriser une meilleure
étanchéité et une meilleure adhésion de la face.
- Si non, vérifier s’il n’y a pas de sécrétions épaisses, repositionner la tête et le
masque et essayer encore.
- Les toutes premières ventilations peuvent exiger une plus grande pression que les
suivantes. Si la ventilation doit durer plus de 2 minutes, enlever l’excès d’air de
l’estomac en exerçant une pression douce sur l’estomac ou si possible en posant
une sonde orogastrique.
67
4. Assurez la circulation
IMAGE F
Massage cardiaque externe – méthode 1
IMAGE G
Massage cardiaque externe –méthode 2
68
effectuer des pressions sternales avec les pouces, environ quatre fois
pour chaque insufflation donnée par l’assistant avec le ballon. Ne
déprimez pas la poitrine plus de 1,5 cm à chaque pression
La seconde méthode consiste à insuffler les poumons le ballon dans une
main, pendant que l’autre main fait le massage cardiaque : placer l’index
et le majeur d’une main sur la partie inférieure du sternum et de presser
de façon rythmique, toujours en alternant quatre compressions car
diaques rapides avec une insufflation des poumons. Le nouveau-né doit
être posé sur un plan dur. Cette méthode est plus difficile, mais est
faisable avec un peu de pratique.
IMAGE H
Ballon de ventilation avec tube d’oxygène attaché à sa canule
69
IMAGES I
Une tube d’oxygène entre les mains du réanimateur
en cornet autour du visage du bébé
Ne se fait qu’au niveau des structures de santé de référence. Il faut se rappeler que les
médicaments sont utiles pour traiter des problèmes spécifiques mais qu’une utilisation
inutile et inappropriée peut être nuisible au nouveau-né. La plupart des réanimations
devraient pouvoir se faire sans administration de médicaments.
- Vitamine K1: 1mg pour nouveau-né de poids normal, 0,5 mg pour nouveau-né de
faible poids ; Ampoule de 1 ml
- Autres médicaments: la Naloxone n’est pas indiqué dans la plupart des cas.
C’est l’antidote seulement pour la morphine ou ses dérivées. Il ne joue pas de rôle
d’antidote pour le nouveau-né qui est déprimé par l’anesthésie, ni pour le
nouveau-né avec souffrance due à un accouchement difficile ou prolongé.
70
Bicarbonate de sodium. A utiliser seulement en cas d’acidose confirmée.
Souvent disponible en ampoules de 10 ml de solution semi molaire de 4,2 % (1
ml = 0,5 mmol).
S’il est donné sans ventilation, il fera monter le taux de gaz carbonique du sang.
La dose est de 2 meq/kg, c’est à dire 4 ml/kg i.v. Pour un nouveau-né normal à
terme (poids normal, 3 kg), 10 –12 ml de la solution semi-molaire peut être
administrée. Le mieux est de le mélanger avec du glucosé (de 5 %) pour en faire
une solution M/6. (C’est à dire, diluer le dose de Bicarbonate avec une quantité de
glucosé pour en faire 3 fois le volume.) Par exemple, avec une dose de 10 ml de
bicarbonate de sodium semi-molaire, ajouter 20 ml de glucosé pour augmenter le
volume total á donner jusqu’à 30 ml. Administrez cette solution en perfusion
lente (durant 4 – 6 heures) en intraveineuse avec un micro perfuseur pédiatrique ,
si disponible.
- Dans un cas d’urgence extrême et quand on ne dispose pas de matériel de
perfusion, on peut donner le bicarbonate de sodium dans la veine ombilicale de la
manière suivante : prenez 10 ml de bicarbonate à 4,2% dans une seringue de 10
ml . Injectez alors ces 10 ml de solution très lentement (pendant deux minutes)
dans la veine ombilicale.
S’il n’y a pas de respiration après 20 minutes ou s’il n’y a que quelques gaps après 30
minutes, arrêtez la ventilation étant donné que le cerveau du nouveau-né a
probablement été endommagé : il est considéré comme mort.
Tout nouveau-né réanimé doit faire l’objet d’une surveillance rigoureuse et régulière
toutes les 15 minutes pendant 4 heures.
71
- Allaitement maternel dès la stabilisation
- Procéder aux soins de base du nouveau-né (soins du cordon, soins des yeux ..etc)
- Rechercher les autres signes de danger
- Si la réanimation est simple et rapide, si le nouveau-né tète bien et ne présente
aucun signe de danger et si le centre de référence est très loin, on peut le prendre
en charge au centre de santé.
- Après la réanimation, soigner la mère (délivrance du placenta, toilette vulvaire,
contrôle de la TA, suture de déchirures, etc.) et explique-lui ce qui c’est passé avec
la réanimation du nouveau-né.
- Après avoir soigné la mère, ré-examiner le nouveau-né . Vérifier s’il maintient sa
température, respire normalement sans geignement, ni battement des aile du nez,
ou tirage intercostale. Si le nouveau-né ne maintient pas sa température, le
référer ; il devrait rester en contact direct avec la mère, couvert d’une couverture
additionnelle pendant l’évacuation au centre de référence (cf. mesures de
protection thermiques)
- Toujours appliquer les principes de la prévention des infections.
- Enregistrer les gestes effectués, la durée et les résultats de la réanimation
- Après chaque réanimation, le matériel doit être décontaminé, nettoyé,
désinfecté/stérilisé pour attendre la prochaine réanimation
72
Gestes nuisibles à éviter :
Ne pas suspendre le nouveau-né par les pieds la tête en bas. Ne pas taper sur les fesses
du nouveau-né. Ne pas asperger le corps du nouveau-né avec de l’eau froide. Ne pas
frotter le corps du nouveau-né avec de l’alcool, de l’eau froide, ou du parfum. Ne pas
donner de bain froid.
POINTS-CLEFS
4. Tout nouveau-né dont la réanimation a été longue, difficile et qui présente un signe
de danger doit être référé au centre de référence pour un suivi médical
73
74
L’ ALLAITEMENT MATERNEL PENDANT
LA PERIODE NEONATALE
L’allaitement maternel est le meilleur mode d’alimentation du nouveau né. Le personnel
de santé joue un rôle essentiel lors des premières tétées en assistant la mère et en lui
prodiguant des conseils. Il est toujours plus facile et plus efficace de prévenir les
problèmes que de les traiter. Certaines femmes auront besoin d’encouragement et
d’assistance pour allaiter, surtout si c’est la première fois.
7-1-1 AVANTAGES
Avec sa composition, le lait maternel assure une alimentation adaptée à l’âge du nouveau
né du point de vue nutritionnel, anti-infectieux, physiologique, du développement, et
l’allaitement maternel est le meilleur mode d’alimentation pour la mère du point de vue
pratique, financier, et contraceptif.
75
langue, et finalement, lorsque le bout du sein chatouille ses lèvres ou sa joue, il
tournera la tête vers la source du chatouillement et ouvrira sa bouche par réflexe pour
saisir le mamelon et ensuite pour le sucer. En raison de ce réflexe, on ne devrait pas
presser la joue opposée, cela risquant d’amener le bébé à se détourner du sein. Cette
exploration initiale prenant parfois du temps, il faut être patient pendant que le bébé
apprend à téter.
76
7-2-1 Signes d’une bonne prise du sein par la bouche du bébé :
. IMAGE J IMAGE K
La femme peut adopter toute position qu’elle juge confortable. Elle devrait tenir le
bébé dans une position où il est en face du sein afin qu’il ne soit pas forcé de trop
tourner le cou, dans sa tentative de saisir le bout du sein. Plusieurs positions sont
possibles. (Voir images ci-dessous.)
77
IMAGE L IMAGE M
Quand le bébé tète bien, on peut voir qu’il suce lentement (avec des pauses) et
entendre le bruit du lait dégluti quand il avale des gorgées de lait.
Avantages contraceptifs
- Efficace (1 à 2 grossesses pour 100 femmes au cours des premiers 6 mois
d’utilisation)
- Efficace immédiatement
- N’interfère pas avec le rapport sexuel
- Pas d’effets secondaires systémiques
- Pas besoin de supervision médicale
- Pas besoin de fournitures
- Aucun coût
Mécanismes
- La fréquence de tétées intenses perturbe la sécrétion de l’hormone
gonadotrophine (GnRH)
- La sécrétion irrégulière de GnRH interfère avec la libération de l’hormone
folliculo-stimulante (FSH) et de l’hormone lutéinisante (LH)
- La diminution de la FSH et de la LH perturbe le développement folliculaire
dans l’ovaire pour supprimer l’ovulation
78
Bien que les bienfaits de l’allaitement au sein soient reconnus universellement,
beaucoup de gens sont encore sceptiques quant à son utilité comme méthode de
planification familiale.
Suite à la réunion d’un groupe international de scientifiques (Aôut 1988 à Bellagio
en Italie) (ref ), un consensus a été trouvé concernant les conditions dans lesquelles
l’allaitement peut être considéré comme méthode de planification familiale sûre et
efficace.
Le consensus était que : l’Allaitement Maternel à un effet contraceptif maximum
chez la femme qui allaite complètement (AME avec des tétées fréquentes à la
demande de jour comme de nuit) ou presque son enfant et qui reste en aménorrhées
(saignement du 56e jour du post partum étant ignoré). Si ces deux conditions sont
remplies, l’allaitement offre une protection d’au moins 98% contre la grossesse
pendant les 6 premiers mois après l’accouchement.
Pour son adoption comme méthode de contraception, un certain nombre de
questions devrait être posées à la femme . Si la réponse à ses questions est « oui », le
risque de grossesse n’est que de 2% .En ce moment la mère n’a pas besoin d’une
méthode complémentaire de PF.
Questions :
1) votre enfant a t- il moins de 6 mois ?
2) l’aménorrhée persiste t- elle (pas de flux menstruel après le 56e jour suivant
l’accouchement) ?
3) alimentez-vous complètement (AME) ou presque votre enfant au sein ?
Lorsque la réponse à importe laquelle de ces questions devient négative que le risque
de grossesse sont accrus il convient qu il utilise une autre méthode de PF mais doit
continuer à allaiter pour la santé de son enfant .
Prévention et traitement
-prise correcte
La douleur des mamelons peut être évitée par une prise correcte du sein par la bouche du
bébé. C’est la raison pour laquelle il faut bien observer les premières tétées, afin de
corriger les problèmes éventuels au début. Si la mère se plaint des tétées douloureuses,
une fois qu’on lui montre comment corriger la prise du sein par le bébé , elle constatera
sur-le-champ la diminution nette, ou même la disparition totale, de la douleur.
L’intervention la plus importante dans la prévention et le traitement des problèmes des
seins est la prise correcte du sein par le bébé lors des tétées.
79
plutôt presser la mâchoire inférieure de l’enfant pour ouvrir la bouche avant de retirer le
sein.
- application de lait maternel : La mère ne doit rien mettre sur les mamelons ; excepté
un peu de son propre lait á la fin de la tétée. Elle doit toujours laisser les mamelons
sécher à l’air après les tétées.
Muguet
Le muguet peut être une cause de mamelons douloureux Si l’enfant a un muguet
(signalé par une rougeur et des taches blanches adhérentes dans la bouche), on peut traiter
le bébé avec la Nystatine ( Mycostatine), ou appliquer une solution de violet de gentiane
(1%) sur les mamelons de la mère et dans la bouche du bébé pendant cinq jours.
80
petit poids de naissance, à cause de la petite taille de sa bouche. Si
l’engorgement est excessif, des compresses chaudes ou froides peuvent
soulager la douleur, avant de faire l’expression manuelle d’un peu de lait
avant la tétée.
Mastite
Abcès du sein
Donner des antibiotiques (voir ci-dessus) et inciser l’abcès. Alors qu’en théorie la mère
peut bien continuer d’allaiter, en cas d’abcès, il est parfois difficile de le faire parce que
les antibiotiques ou l’infection peuvent changer le goût du lait; et en plus quand on incise
81
7-4-3 Quantité insuffisante de lait
Les mères, les parents, et le personnel médical ont fréquemment des doutes sur la
suffisance du lait maternel quand le nouveau-né réclame fréquemment des tétées. La
quantité de lait est suffisante si l’enfant mouille ses couches au moins 6 fois par jour, se
porte bien, et prend du poids. Une insuffisance biologique réelle est rare. La taille du
sein n’a aucune relation avec sa capacité de production de lait. Le sein volumineux
contient plus de graisse, pas plus de glandes lactifères. La femme bien nourrie et motivée
est bien capable d’allaiter des jumeaux, même des triplés, exclusivement au sein.
Malheureusement, une insuffisance secondaire est parfois causée par des facteurs
évitables. La cause principale est la succion inadéquate du bébé ou une mauvaise prise
du sein, causant des problèmes secondaires. Les facteurs chez le nouveau-né
comprennent la succion faible due a un faible poids de naissance, la naissance
prématurée, l’asphyxie, une maladie grave, des malformations locales telles que le palais
fendu ou une période de croissance accélérée. Les causes maternelles comprennent : une
faible motivation, un mauvais emplacement de la bouche de l’enfant dû à l’ignorance,
une maladie maternelle, un excès d’anxiété, une fatigue excessive, la sédation (aussi
influence le bébé), des problèmes locaux du sein tels que des mamelons douloureux, et
des médicaments tels que les contraceptifs oraux. Parmi les problèmes
environnementaux, la séparation de la mère et du bébé pendant la période néonatale, une
Conduite à tenir :
Les étapes principales du traitement sont :
o Une assistance à, et motivation de, la mère à continuer l’allaitement
maternel.
o Des tétées fréquentes, 10 fois par jour ou plus et prolongées sur les deux
seins, de jour comme de nuit, avec une bonne prise du sein.
o Des conseils pour un régime alimentaire équilibré avec des fluides
abondants, du repos pour la mère.
o Interdiction de donner le biberon ou les tétines
82
Enseignez la méthode d’extraction manuelle à la mère :
1. Si le lait extrait doit être donné au bébé, recueillez-le dans une tasse stérilisée par
l’ébullition, préalablement lavée avec de l’eau chaude et du savon, et rincer juste
avant l’extraction avec de l’eau bouillante.
2. Lavez-vous les mains avec de l’eau et du savon à chaque extraction.
3. Placez le pouce d’une main au-dessus du mamelon sur la marge de l’aréole et les
autres doigts sur la marge de l’aréole sous le sein. Tenez la tasse dans l’autre main
en position pour recevoir le lait. Presser en direction de la paroi thoracique.
4. Tirez doucement le bord de l’aréole vers l’arrière ; puis pincez doucement l’aréole
entre le pouce et l’index. Ne pas tirer ni pincer sur le mamelon. La pression des
doigts ne doit pas être douloureuse pour la mère. Maintenez cette pression
pendant quelques secondes pendant que des gouttes ou un jet de lait s’écoule.
5. Lâchez la pression ; puis reprendre et répéter l’étape précédente. Lâchez ; pressez.
Lâchez ; pressez, ainsi de suite.
6. Répéter la technique sur l’autre sein.
IMAGE N
Technique d’expression du lait maternel
Temps requis
Quand on recueille du lait pour le donner au bébé, il faut vider le sein le plus
complètement possible ; ceci stimule la production de lait, et en plus, le dernier lait est
plus riche en matières grasses et est bon pour le bébé. L’extraction du lait devrait prendre
environ 20 – 30 minutes au total (environ 15 minutes de chaque côté), 6 à 8 fois par jour.
Faites 5 –10 minutes d’un côté jusqu’à ce que l’écoulement diminue, puis changez de
côté et faites la même chose. Ensuite répétez des deux côtés.
83
Importance de laisser le bébé sucer le sein
Quand la condition du bébé le permet, il devrait sucer le sein vide après l’extraction,
avant de lui donner le lait extrait par sonde nasogastrique. Cela stimulera le réflexe de
succion du nourrisson et favorisera la production de lait chez la maman. Toute petite
quantité de lait avalée sera le dernier lait le plus riche (« le lait de fin de tétée »).
POINTS-CLEFS
3) Tout le personnel de santé devrait savoir comment aider la mère lors des
premières tétées, surtout comment conseiller la mère sur l’attachement
correct du bébé au sein.
84
85
PRISE EN CHARGE DU NOUVEAU NE
DE FAIBLE POIDS DE NAISSANCE
Le faible poids à la naissance ( poids est <2500 grammes) constitue l’un des plus grands
facteurs de risque de mortalité néonatale et de problèmes à court et à long terme. Les
nouveau-nés peuvent naître petits soit parce qu’ils sont prématurés (nés avant 37
semaines de gestation), soit parce qu’ils on un retard de croissance. Plusieurs facteurs
peuvent être en cause : chez la mère, il y a l’anémie, la malnutrition, certaines
infections, l’hypertension gravidique, le travail physique excessif, le manque de repos
pendant la grossesse etc. Au Sénégal, le paludisme en constitue aussi une des causes
principales.
On peut prévenir certains facteurs favorisants du faible poids par une bonne prise en
charge anténatale, la motivation de la communauté à assurer une alimentation équilibrée
et adéquate aux jeunes filles et aux femmes enceintes, du repos approprié pendant la
grossesse , le traitement pendant la grossesse de certaines pathologies, tel que le
paludisme.
8-1 IDENTIFICATION
Identification du faible poids de naissance
On identifie le poids à la naissance par la pesée. Un poids de naissance de moins de 2,5
kilos est un poids faible.
86
IMAGES O IMAGES P
Evaluation du nodule du sein Evaluation des plis de la plante du pied
87
Prise en charge en milieu hospitalier
Comme les nouveau-nés de faible poids de naissance ont une plus grande probabilité de
problèmes pendant la période néonatale, on doit les surveiller de près. Si le nouveau-né
pèse moins de 1800 grammes, même s’il n’a pas de problème apparent en général, il
faudra l’envoyer dans une structure appropriée dès la naissance, parce que c’est certain
qu’il aura besoin d’une surveillance spécifique.
88
IMAGES Q
La mère kangourou
C’est une façon très simple, efficace et sans frais de fournir un soutien au maintien de la
température des bébés de faible poids de naissance et des prématurés. La méthode
consiste à garder le bébé en contact continuel peau à peau avec sa mère pour le garder au
chaud. Le bébé ne porte qu’une couche et une casquette ou un bonnet. Le reste de son
corps est nu. L’enfant est placé en contact direct, peau à peau, sur la poitrine de la mère,
enveloppé, enroulé et attaché à son corps avec une bande de tissu sous les habits de la
mère, pour s’assurer qu’il ne risque pas de tomber quand la femme se tient debout. S’il
fait froid, on peut couvrir le bébé de couches additionnelles d’habits ou d’une écharpe
pour s’assurer qu’il reste bien au chaud. Ainsi on s’assure que le bébé reste dans un
milieu thermique idéal et stable.
Les tétées : Bien enveloppé et soutenu entre les seins de sa mère, le bébé kangourou
peut téter à n’importe quel moment. Les tétées rapprochées, chacune de courte durée,
sont facilitées . Cette forme d’allaitement est idéale pour les prématurés qui se fatiguent
vite en tétant à cause de leurs tout petits estomacs et leur tendance à l’hypoglycémie.
Autres avantages de la méthode de la « mère kangourou » : Les recherches ont
démontré que le nouveau-né de petit poids de naissance qui est porté comme
« kangourou » a un rythme cardiaque plus régulier, des respirations plus profondes et
régulières (moins d’apnée), une température corporelle plus stable, une meilleure prise de
poids, et un moindre risque d’infections. C’est à dire, en somme, qu’il est en meilleur
état de santé général que le bébé soigné en incubateur. Ceci est vrai même pour les tout
petits enfants (moins de 1800 grammes).
« Mères kangourous » substituts : Le nouveau-né doit rester en contact avec la mère
le plus possible. Quand la mère n’est pas disponible (par exemple quand elle prend son
bain), d’autres personnes peuvent se substituer pour faire le porteur kangourou du
nouveau-né. Cependant, on devrait limiter le nombre de personnes qui jouent ce rôle
89
pour ne pas trop exposer le bébé aux germes. On pourrait se limiter à une grand-mère et
une co-épouse, par exemple.
Support pour la mère kangourou : cette méthode demande un support pour la mère,
car elle doit se dévouer entièrement à la tâche, parfois pendant plusieurs semaines. Elle
aura besoin de beaucoup de support du personnel médical et des membres de sa famille.
Il faut bien expliquer l’importance des soins de la mère kangourou au mari et aux autres
membres de la famille. Tout l’entourage de la mère devra lui apporter son support. Le
rôle du personnel de santé est de faire le plaidoyer nécessaire pour qu’ils comprennent
l’importance des soins de la mère.
8-4-1 ALIMENTATION
Les difficultés d’alimentation des nouveau-nés de faible poids
Plus le bébé est petit moins il a de force pour sucer, plus petit est son estomac, donc
plus limitée est la quantité de lait qu’il peut prendre à la fois. Plus il est petit , plus il est
susceptible à l’hypoglycémie, donc plus ses tétées doivent être rapprochées. Plus le bébé
est petit , plus il a besoin du colostrum et du lait maternel pour lui procurer une résistance
aux infections.
90
Si âge > 34 semaines d’aménorrhée et poids > à 1800g, mise au sein dès
que le nouveau-né peut sucer.
91
Eviter les contact avec les personnes malades ou infectées
On peut diminuer le risque d’infection si le nouveau-né n’est pas exposé aux germes.
Pour cette raison Il est ainsi préférable de garder et soigner le bébé de petit poids à la
naissance dans un endroit où il n’aura pas de contact avec des personnes malades ou
infectées. A l’hôpital, la salle des prématurés doit être située loin des salles d’enfants ou
d’adultes malades. Les personnes malades ne doivent pas circuler dans le voisinage du
lieu où on soigne les prématurés. Les bébés infectés doivent être en isolation pour ne pas
infecter les autres. L’entrée à la salle des prématurés devrait être limitée aux mères et au
personnel soignant. Tous doivent se laver les mains et porter des habits propres. A
domicile, la famille devrait garder le bébé et la mère isolés hors du contact de personnes
malades pendant les premières semaines.
92
93
94
PRISE EN CHARGE DU NOUVEAU-NE MALADE
95
Difficulté ou refus de téter, succion faible
Inactivité, léthargie (difficile de se réveiller)
Respiration rapide(>60 mouvements respiratoires /mn) ou lente (<30
mouvements respiratoires/mn)ou s’accompagnant de geignement ou de
tirage intercostal.
Hypothermie ou fièvre
Base du cordon rouge, enflée, dégageant du pus ou sentant très
mauvais.
Vomissements persistants avec distension abdominale.
Convulsions
Chacun de ces signes peut être un signe d’appel d’une infection néonatale
Parmi ceux-ci, les quatre premiers sont les plus importants, surtout la difficulté ou le
refus de téter.
Le nouveau-né présentant un signe de danger devrait être envoyé le plus vite possible au
niveau de la structure de référence ( l’hôpital) pour une prise en charge par le Pédiatre.
Sa condition peut se détériorer très vite, donc il est préférable qu’il aille directement à
l’hôpital au lieu de passer d’abord au poste ou centre de santé le plus proche. La mère
devrait l’accompagner pour continuer l’allaitement maternel et le réchauffer au besoin.
Initier les antibiotiques : Si le transfert à l’hôpital prend plus de deux heures avant que
le nouveau-né ne soit vu par le Pédiatre , il faut donner une première dose d’antibiotiques
avant le transfert d’un nouveau-né .
Ampicilline ou Amoxicilline : 100mg/kg :en 2 fois
Gentamicine : 3-5 mg/kg/en 1 ou 2 fois
Pour un nouveau-né de trois kilos, on pourra donner par exemple 150 mg d’Ampicilline
i.m. associé à 7,5 mg de Gentamycine i.m. (voir tableau des médicaments en annexes)
Autres antibiotiques couramment utilisés en milieu hospitalier pour le traitement des
infections sont : Claforan :100mg/kg/j en 2 fois ; Rocéphine ou Mesporin 75 -
100mg/kg/jour en 1 fois
Attention aux injections ! Chez les nouveau-nés, on devrait faire les injections dans les
régions antérolatérales des cuisses, et pas dans les fesses. A cause du poids relativement
petit du nouveau-né, il y a un risque très élevé de blesser le nerf sciatique si on lui fait
des injections dans les fesses. Utiliser des aiguilles de calibre approprié pour éviter des
risques hémorragiques.
Le transport prénatal
Au cas où on peut détecter un risque élevé d’avoir un problème néonatal avant la
naissance, il est toujours mieux d’évacuer une mère à haut risque vers la structure de
santé de référence ( l’hôpital )avant l’accouchement. Cependant, ce n’est pas toujours
96
pratique si l’accouchement est imminent (dans la phase d’expulsion). Prise de contact
avec structures d’accueil et préparer l’accueil du nouveau-né.
Le moyen de transport
Tenir compte de la logistique du système de santé et organiser un transfert accessible.
Utiliser le moyen de transport le plus rapide et disponible. Garder une réserve de
carburant et des fonds pour les cas urgents et imprévus. Toute personne responsable des
gardes de nuit devrait avoir accès à cette réserve en cas d’urgence.
La mère doit accompagner le nouveau-né
Il est indispensable d’envoyer la mère avec le nouveau-né. Dire à la mère d’allaiter le
nouveau-né pendant le transport si l’enfant accepte, au sein ou avec une tasse, afin
d’empêcher la chute du taux de glycémie pendant le voyage. Cependant, expliquer à la
mère de ne pas forcer le lait dans la bouche du nouveau-né car il pourrait l’inhaler.
Le maintien de la température pendant le transport
Les nouveau-nés malades ont besoin d’une chaleur supplémentaire pendant le transport,
sauf s’ils ont de la fièvre. Utiliser la méthode kangourou pour le transport. C’est la
méthode la plus simple, sure et efficace dans cette situation. Envelopper bien le nouveau-
né et la mère ensembles. (chaîne de thermorégulation)
Renseignements à envoyer avec le nouveau-né
Envoyez une fiche de référence avec le nouveau-né. Inclure le nom de la mère, et celui
du père, la date et l’heure de la naissance, les détails de la naissance s’ils sont connus, une
liste des problèmes du nouveau-né, et une liste des médicaments déjà donnés à l’enfant et
à la mère. Appeler avant d’effectuer le transfert
Orienter les membres de la famille
Donner aux membres de la famille une explication du problème du nouveau-né et une
idée générale de ce qu’ils vont trouver au niveau du centre de référence. Leur expliquer le
risque couru pendant le transfert, car il est possible qu’un nouveau-né gravement malade
meurt pendant le transfert. Leur expliquer aussi que nouveau-né gravement malade ne
peut pas être traité dans les centres périphériques ou dans la communauté.
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TABLEAU DES SIGNES DE DANGER
SIGNES DE DANGER IDENTIFICATION PRISE EN CHARGE
1. Difficultés respiratoires Respiration>60 mouvements/mn - donner la première dose d’antibiotique
battement des ailes du nez, - donner la vitamine k1 chez les FPN ou bébé réanimé si
geignement, tirage intercostal non fait à la naissance
2. Tête peu ou pas du tout Ne tête pas du tout - Référer l’enfant
Tête moins Conseiller la famille
Ne réclame pas Expliquer les raisons de la référence
N’ouvre pas la bouche Appliquer l’allaitement maternel exclusif si
3. Convulsions Regard fixe, plafonnement des yeux, possible
âchonnement, mouvements Maintenir la température (Méthode mère
ocloniques des extensions des Kangourou)
emembres. Expliquer l’importance d’accompagner le
4.Léthargie/inactivité Adynamie, dort trop, flasque, trop nouveau-né par la mère, et ou un membre de la
sage famille, un agent de santé communautaire
5.hypothermie ou fièvre Froid ou chaud au toucher Contacter la structure de référence si possible
(Extrémités abdomen) température avant que le malade ne quitte le centre ou le
illaire normale 36.500 poste de santé.
- hypothermie si <36° c - rédiger une note sur l’état du nouveau-né
- hyperthermie si > 38° c Etat civil des parents
Date, heure et lieu de naissance
Antécédents pré natals :
asphyxie ou autres problèmes
problèmes pour lesquels le bébé est référé
traitement déjà reçu
98
du cordon ombilical. Expliquez à la mère que les infections ombilicales peuvent entraîner
de sérieux problèmes s’ils ne sont pas bien traitées.
Re-examinez le bébé le lendemain. S’il n’y a pas d’amélioration ou s’il y a rougeur sur
la peau tout autour, le bébé doit être traité aux antibiotiques. Référez l’enfant à l’hôpital
après avoir donné une première dose d’ampicilline orale.
Conjonctivite
Signes d’infection des yeux sont : écoulement de pus (parfois épais) d’un œil ou des deux
yeux. Il peut y avoir une enflure des paupières, et les yeux sont parfois collés de pus
jusqu’au point que le bébé n’arrive pas à les ouvrir. Si les yeux du bébé ont été soignés
avec le nitrate d’argent à la naissance, le produit cause parfois une irritation chimique des
conjonctives et inflammation des yeux le lendemain. Dans ce cas les yeux sont rouge, et
les paupières peuvent être enflées, mais il n’y a pas de pus.
En cas d’infection, il faut traiter les yeux du bébé avec des gouttes d’une antibiotique
ophtalmique, par exemple de gentamycine 4 – 5 fois par jour, ou une pommade
ophtalmique comme la tétracycline 1% 2 –3 fois par jour. Continuer le traitement
pendant une semaine à 15 jours.
En cas d’écoulement important de pus très épais pendant les 3 – 4 premiers jours après la
naissance, il faut évoquer une infection par le Neisseria gonorrhea,, par contamination
du bébé par sa mère au cours de l’accouchement. Dans ce cas il faut aussi songer
traiter la mère et son partenaire.
Enseigner à la mère comment administrer le traitement aux yeux du bébé. Elle doit
d’abord faire bouillir quelques compresses ou morceaux de tissu propres pendant 10
minutes, ensuite se laver les mains avec de l’eau et du savon, et puis prendre une des
compresses, presser la plus grande partie de l’eau, et nettoyer l’oeil. Ensuite répéter pour
l’autre œil avec une autre compresse. Elle devrait alors appliquer le produit antibiotique
dans les yeux, faisant toujours attention de ne rien toucher avec le compte-gouttes ou le
bout de la tube. Après les soins, se laver de nouveau les mains. On ne doit jamais
toucher les yeux du bébé avec des mains sales.
Les membres de la famille ne doivent pas utiliser la même serviette que le nouveau-né
car l’infection peut facilement se répandre. S’il n’y a pas d’amélioration après un ou deux
jours de traitement, envoyer le nouveau-né à l’hôpital.
Les infections légères doivent être nettoyées (en ouvrant bien les plis) et traitées quatre
fois par jour avec un antiseptique local ( polyvidone iodée, violet de gentiane,
mercurochrome, etc.) jusqu’à la disparition de l’éruption. Il faut aussi donner des
conseils sur l’hygiène à la mère. Quant aux infections plus sérieuses, en plus des soins
locaux, elles nécessitent des antibiotiques oraux : l’ampicilline, Amoxicilline,
Erythromycine, si le nouveau-né a moins d’une semaine. Le cotrimoxazole peut être
donné si l’ampicilline n’est pas disponible.
99
Erythromycine Cloxacilline Ampicilline Cotrimoxazole
/Amoxycilline ( 40 mg
Sirop de 125 mg par 5 trimethoprim +
ml 200 mg
sulfamethoxazole
par 5 ml)
62,5 mg quatre 62,5 mg (¼ d’une 1,25 ml trois fois par 1,25 ml deux fois
fois par jour capsule de 250 mg) jour pendant 5 jours par jour pendant
pendant 5 jours quatre fois par 5 jours
jour pendant 5
jours
Muguet
Le muguet se manifeste comme des taches blanches adhérentes dans la bouche du
nouveau-né, parfois avec rougeur des muqueuses. Dans les premières semaines après la
naissance, le nouveau-né bébé normal peut avoir une légère couche blanche au milieu de
la langue : cela n’a pas besoin de traitement. Dans le muguet, les tâches sont blanches et
adhérentes, et peuvent couvrir toute la langue, y compris les cotés, le palais et les
gencives. Le muguet est plus fréquent chez les nouveau-né allaités au biberon mais peut
aussi arriver chez ceux allaités au sein, si l’hygiène maternelle n’est pas bonne.
Le traitement du muguet consiste à donner la Nystatine par voie orale au bébé. Dosage
pour un enfant à terme : 1 ml [100.000 unités] dans la bouche quatre fois par jour ; pour
un enfant prématuré : 0,5 ml [50.000 unités] dans la bouche quatre fois par jour. Il faut
parfois traiter aussi la mère avec application d’une pommade de Nystatine (ou
Mycostatine) aux mamelons trois fois par jour après les tétées. Dans les cas sévères,
traiter aussi son infection vaginale (Candidose) avec des ovules vaginaux de Nystatine
(ou Mycostatine) une fois par jour (au coucher) pendant 7 – 10 jours.
On peut aussi traiter le muguet en appliquant une solution du violet de gentiane (1%) sur
les mamelons de la mère et dans la bouche du nouveau-né 4 –5 fois par jour pendant au
moins cinq jours. Continuer l’application pendant 2 –3 jours après la disparition des
taches de la bouche du nouveau-né. Le traitement de l’infection avec la Nystatine est
plus coûteux qu’avec le violet de gentiane, mais tous les deux remèdes sont efficaces.
Ne pas essayer d’enlever les taches en les frottant – cela risque de blesser les muqueuses
délicates. Conseiller à la mère de laver les seins une fois par jour avec de l’eau et du
savon, de les laisser sécher à l’air libre, et de porter des vêtements propres.
100
Diarrhée, vomissements
En cas de vraie diarrhée ou des vomissements sévères, conseiller la mère de donner des
tétées fréquentes sur la demande du nouveau-né, de jour comme de nuit, et de ne rien
donner sauf le lait maternel, et au cas où que vous déterminerier qu’il en a besoin, le
SRO. En cas de besoin, réviser la méthode de préparation de SRO avec la mère. Revoir
le nouveau-né le lendemain.
Dans le cas où le nouveau-né a besoin de SRO, parce que les reins sont moins murs, il a
aussi besoin d’eau supplémentaire entre les prises de SRO pour prévenir une
accumulation excessive de sodium.
101
Affections mineures
AFFECTIONS IDENTIFICATION PRISE EN CHARGE
1. Infections Ombilic rouge ou suintant Nettoyer et appliquer l’éosine ou
ombilicales localisées de pus mercurochrome, violet de gentiane
2. Muguet Tâches blanchâtre dans la Nystatine (nouveau né à terme 1 dose
bouche (langue et (1ml) 4/jour)
muqueuses difficultés de (nouveau né prématuré (1/2 dose 3/jour)
téter ou violet de gentiane
3. Conjonctivite Secrétions, larmes, yeux Auréomycine (pommade ophtalmique)
collés et rouges. tétracycline (pommade ophtalmique) deux
fois par jour
4. Infections de la Pustules ou dermites des plis Nettoyer à l’eau et au savon 2 fois par jour
peau Appliquer l’éosine deux fois par jour,
donner amoxicilline 2fois/j
Antibiotique per os approprie cloxaciline
ou amoxiciline pendant/7 à 10 jours
5. Ictère Coloration jaune de la peau Référence rapide si les paumes et les
(à regarder à la lumière de plantes des pieds sont jaunes ou si le bébé
soins de référence) est prématuré
Définition
La prise en charge du nouveau-né doit toujours obéir à une approche intégrée . Cela veut
dire qu’il faut toujours traiter le nouveau-né globalement, dans le contexte de son
milieu familial. La santé du nouveau-né ne peut pas être considérée en dehors de sa
mère ; c’est ainsi que quand la mère amène le bébé pour une maladie, une vaccination ou
pour tout autre problème, ne pas traiter seulement ce problème particulier, mais
considérer chaque contact avec le nouveau-né comme une opportunité pour promouvoir
sa santé, sa croissance, et son développement harmonieux .
102
Demander, écouter, et féliciter
En utilisant les techniques de communication interpersonnelle (voir chapitre 11)
L’échange avec la mère est extrêmement important. Déterminer d’abord s’il s’agit d’une
première visite ou d’une visite de suivi. Demander à la mère si elle a remarqué un
problème chez le nouveau-né, puis l’écouter attentivement sans l’interrompre. Essayer
toujours de trouver en elle quelque chose à encourager. Vérifier les ATCD obstétricaux à
l’interrogatoire.
Questions particulières à poser, sur l’alimentation du nouveau-né : L’enfant est-il
allaité exclusivement au sein ? A-t-il reçu un autre lait, nourriture, ou produit
médicamenteux ou traditionnel á part le lait maternel? Combien de tétées l’enfant a-t-il
prises pendant les dernières 24 heures ?
Evaluer :
o Rechercher les signes de danger (possibilité d’infections bactériennes
sévères) :
- Difficulté respiratoire
- Refus de téter
- Convulsions
- Léthargie
- Hypothermie ou fièvre
- Ballonnement abdominal/vomissements persistants
- Infection ombilicale sévère
103
- conjonctivite
- infection de la peau
- ictère.
Identifier le traitement adéquat.
o Si le nouveau-né présente un signe de danger, référer le nouveau-né d’urgence en
respectant les conditions de référence. Expliquer le danger à la mère et aux membres
de la famille ; compte tenu de la fréquence des infections chez le nouveau-né, donner
avant le transport la première dose d’antibiotique et la vitamine K1 ; éviter pendant le
transfert des nouveau-nés très malades de les forcer à s’alimenter s’ils ne peuvent pas
se nourrir.
o S’il présente une affection mineure :
- traiter et conseiller la mère (cf CAT affections mineures)
o S’il n’ y a pas de problèmes, si le nouveau-né se trouve au niveau de la structure de
santé, lui administrer les vaccins recommandés s’il n’est pas vacciné (polio orale dans
les 15 premiers jours sinon attendre la 6ème semaine, BCG, Hépatite B )
conseiller la mère
o Vérifier le carnet de Santé et conseiller la mère sur les problèmes d’hygiène, le
maintien de la température, la vaccination.
o Conseiller la mère sur les soins du cordon
o Conseiller la mère sur comment administrer les médicaments prescrits à
domicile
o Conseiller la mère sur l’allaitement maternel exclusif : conseiller sur comment
positionner le nouveau-né et assurer une bonne prise au sein
o Dire à la mère quand revenir pour le suivi :
Revenir avant rendez-vous si apparition de signes de danger
Orienter les membres de la famille en cas de transfert
S’il n y a aucun problème, conseillez-lui de revenir le plus tôt possible
après la naissance, ou au prochain jour de vaccination
-Espacement des naissances : C’est pendant la période néonatale qu’il faudra donner
des conseils à la mère (et au père) sur l’importance et la disponibilité des méthodes
d’espacement des naissances. Un intervalle de plus de deux ans entre les grossesses est
nécessaire pour l’allaitement prolongé, et contribue à la survie de l’enfant et à la santé de
la mère. L’allaitement lui-même n’est une méthode fiable que pendant les six premiers
mois quand il est exclusif (aucun supplément donné), et à la demande libre du nouveau-
né de jour comme de nuit, et si la mère n’a pas eu ses règles.
-Vaccination: S’il n’y a aucun problème, et si les vaccins sont disponibles, vacciner le
du nouveau-né. Dès la naissance on peut donner la dose de naissance de Polio orale
(PO), le BCG, et l’hépatite B. Donner un, deux ou tous ces trois vaccins si disponibles.
Si pas de vaccination disponible le jour même, appeler la mère au prochain jour de
vaccination.
104
Rappel : S’il n’y a aucun problème, conseiller la mère de revenir
- une semaine après la naissance
- au prochain jour de vaccination
105
o Les infections sont de loin la cause la plus importante de maladie pendant la
période néonatale. C’est pour cette raison qu’il faudra donner la première
dose d’antibiotiques avant le transport. En cas d’infection, il faudra donner
de l’Ampicilline ou de l’Amoxicilline orale et de la Gentamycine en
intramusculaire.
Les injections intramusculaires doivent se faire dans la région antérolatérale
des cuisses du nouveau-né, et pas dans les fesses. L’injection dans la fesse
comporte un risque très élevé d’endommager le nerf sciatique.
Points clés :
106
107
NOUVEAU- NES DE MERES ATTEINTES DE
PATHOLOGIES SPECIFIQUES.
Certaines pathologies spécifiques de la mère peuvent affecter le nouveau-né. Il est
possible de les détecter pendant la grossesse lors des consultations prénatales, ou durant
le travail à partir du dossier obstétrical de la mère.
La prise en charge de l’enfant d’une mère VIH + suppose que l’infection de la mère a été
diagnostiquée pendant la période prénatale. Le test de dépistage doit être proposé
systématiquement à toutes les femmes enceintes lors des CPN dans toutes les structures
de santé. Le test devra être précédé d’un conseil pré-test et du consentement libre éclairé
de la femme.
Des mesures préventives doivent couvrir les périodes avant, pendant et après
l’accouchement.
108
o Suivi du nouveau-né dans la période néonatale précoce : j1 et j 7
Effectuer tous les soins essentiels de base visant à minimiser le transfert du virus
au nouveau-né: maintien de la température, soins du cordon, soins des yeux
Prophylaxie ARV : le nouveau-né sera mis sous ARV dès la naissance :
AZT sirop : 2 mg /kg/j ( ou 0,2 ml/kg/j) toutes les 6 heures pendant 7 jours
ou AZT IV : 1,5 mg /kg toutes les 6 heures en cas d’impossibilité de la voie
orale
Et Névirapine sirop : 2 mg /kg en dose unique dans les 72 premières heures de
vie
Examen systématique du nouveau-né
Confirmation du choix et initiation de l’alimentation dans la ½ heure qui suit la
naissance
Bilan biologique si possible à J6 NFS , Plaquettes, Transaminases ( SGOT, SGPT)
Référer si présence d’un signe de danger (cf. signes de danger du nouveau-né
malade), faible poids de naissance, malformation
Conseils et soutien
o Suivi ultérieur du nouveau-né : 9 jours – 24 mois
Suivi clinique, Périodicité: systématique et rapprochée jusqu’à 6mois
Examen général: statut nutritionnel
Examen des appareils: recherche de signes d’appel d’une infection précoce à
VIH
Vaccinations dans le cadre du PEV: Fièvre jaune et BCG contre indiqués chez
le nourrisson symptomatique. BCG différé si mère porteuse d’une tuberculose
active : donner au nourrisson de l’INH : 5 mg/ Kg/ Jour pendant 6 mois suivi
du BCG
o Alimentation et nutrition
Risque de transmission / lait maternel: 5 à 20%
Risque non négligeable de morbidité, lié à une alimentation artificielle mal
conduite
Alimentation artificielle seulement si acceptable, faisable, abordable, durable
et sûre
Choix éclairé : respecter le choix de la mère donner des informations claires à
la mère. Débuter l’alimentation 30 mn après la naissance
Eviter toute stigmatisation ou blâme par les agents de santé
Avantages, inconvénients et conduite des 2 modes d’alimentation proposés :
alimentation artificielle (AA) ou allaitement maternel exclusif (AME)
avec sevrage précoce. En cas d’allaitement maternel, conseiller la mère sur la
manière de diminuer les risques de transmission (traitement des mastites et autres
lésions du sein), démontrer les techniques de mise au sein; En cas d’alimentation
artificielle : déculpabiliser la mère, fournir le lait si disponible, conseiller sur
l’hygiène alimentaire et démontrer les bonnes techniques d’alimentation
Assurer le suivi du couple mère – enfant
Diversification: à 4 / 6mois
109
Conduite de l’alimentation artificielle:
- premiers jours: alimentation à la demande entre 2 et 5 heures d’intervalle entre
les repas. Quantités: de 100 à 200 ml par 24 heures jusqu’à 150ml /kg/ 24heures
Utilisation de la tasse plus facile pour l’enfant et pour la mère
- Avant 4 mois: lait infantile 1er âge ; lait spécial pour nouveau-né de faible
poids, enrichi en protides et en sodium, jusqu’à l’obtention d’un poids de 3 kg
Dans ce cas, le nouveau-né doit recevoir dans les 12 premières heures après la naissance
0,5 ml de vaccin anti-hépatite B en injection intramusculaire, et en même temps dans un
site séparé , 200 unités internationales de sérum d’immunoglobuline spécifique (en
injection intramusculaire également)quand c’est disponible. Si vous ne disposez pas de
sérum, faites quand même vacciner le nouveau-né.
L’allaitement maternel n’est pas contre indiqué en cas d’hépatite B, sauf si la mère a une
plaie ou une fissure saignante sur le mamelon. Prévenez cette éventualité en observant
bien les premières tétées et en aidant la mère, au besoin, avec la prise correcte du sein
par son nouveau-né, et en conseillant la mère à faire l’allaitement maternel exclusif à la
demande du nouveau-né, de jour comme de nuit.
Un programme national est prévu pour vacciner systématiquement tous les enfants avec
trois doses de vaccin contre l’hépatite B. La première dose peut être donnée dans la
période néonatale ; la seconde dose doit être donnée 4 semaines après la première, et la
troisième dose suit 6 à 12 mois plus tard.
110
10- 5 NOUVEAU-NE DE MERE ATTEINTE DE DIABETE
Conséquences foetales
o Mort in utero
o Malformations congénitales : 7 – 13%. Les malformations congenitales
chez les nouveau-nés de mères pressentant un Diabète InsulinoDépendant
(DID)sont : les malformations du Système nerveux : Anencéphalie +spina
bifida, hydrocéphalie ; les malformations cardiovasculaires : Spina bifida,
Transposition des gros vaisseaux, CIV, Dextrocardie, PCA, Atrésie
pulmonaire
o Hyperglycémie; hypoglycémie;corps cétoniques;déficit en zinc; déficit en
acide arachidonique; facteur inhibiteur de la somatomédine
o Macrosomie: P> 90P – hyperinsulinisme
o Hypotrophie: P< 10P -Lésions vasculaires
Complications néonatales
111
Alimentation du nouveau-né à risque d’hypoglycémie
L’association Diabète et grossesse peut avoir une incidence grave sur le fœtus ou le
nouveau-né. D’ou les mesures de prévention à préconiser devant les deux situations
couramment rencontrées :
Grossesse sur diabète connu: prise en charge pré-conceptionnelle
Diabète gestationnel : problème du dépistage
Points clés
2. Le personnel sanitaire devrait éduquer la mère VIH + sur ses options pour
qu’elle puisse prendre sa propre décision ( éclairée)
112
Mère
tuberculeuse
Evaluation du nouveau-né à
Evaluation du nouveau-né de 4 à 6 semaine à la structure
4 à 6 semaines à la structure
IDR -
IDR - IDR+
Poursuivre traitement INH
jusqu’à l’âge de 6 mois +
BCG 2 semaines après la fin
du traitement par l'INH
Faire
Traiter complètement
le nouveau-né par 2
antituberculeux au
113
Diabète maternel
Hyperglycémie fœtale
Hyperplasie des cellules ß.fœtales
Sécr .EPO
Asphyxie fœtale
114
115
COMMUNICATION
Compte tenu de l’importante implication de la communauté dans les soins aux nouveau-
nés, les prestataires doivent communiquer régulièrement avec les mères, les familles,
ainsi que les autres membres de la communauté.
En effet, c’est un moment privilégié entre le prestataire et la mère pour évaluer ses
connaissances sur le problème identifié, susciter une prise de conscience et son
implication personnelle dans la résolution du problème.
Pour créer une ambiance favorable à une bonne comunication le Prestataire doit tout
d’abord bien accueillir la mère et la mettre en confiance.
L’accueil est très important dans les stratégies de contact en communication.
L’environnement devra aussi être discret et confortable pour faciliter la confidentialité.
Créez une atmosphère qui met la mère à l’aise. Asseyez-vous à son niveau et prés d’elle
pendant l’entretien. Encouragez la mère à parler de ce qu’elle ressent ; montrez par votre
voix et vos gestes que vous êtes intéressé. Observez ses gestes (le langage de son corps)
et réagissez en conséquence. Evitez les mots qui dénotent un jugement ou échec.
116
Obtenez des informations de la mère. Qu’est-ce qu’elle a observé ? Qu’est-ce qu’elle a
fait ? Recueillez des impressions et des faits. Encouragez-la à parler : répétez ce qu’elle
vient de dire ; paraphrasez ; aidez-la à exprimer ce qu’elle ressent ; posez des questions
qui n’appellent pas de réponses déterminées à l’avance ; ne posez pas trop de questions
directes ; écoutez plus que vous ne parlez ; et veillez à montrer à la mère que vous la
trouvez sympathique et que vous l’approuvez.
Donnez des informations à la mère. Déterminez les informations dont elle a besoin.
Répondez à ses questions. Ne la submergez pas de renseignements, ne lui donnez pas
plus de deux ou trois suggestions à la fois. Présentez-lui plusieurs solutions et laissez-la
choisir celle qui lui convient.
Assurez le suivi de la mère. Essayez de savoir si elle peut obtenir l’aide des membres de
sa famille ou d’amies. Fixez-lui la date du prochain rendez-vous. Recommandez-lui
vivement de vous voir ou de consulter une autre personne qualifiée pour demander de
l’aide si elle a des doutes ou des questions.
La communication interpersonnelle peut être altérée par plusieurs facteurs pouvant être
reliés soit à la source (émetteur), soit au message,soit au canal de transmission, soit au
groupe cible (récepteur) ou soit à des variables environnementales, c’est à dire tout ce qui
peut dévier le sens de la communication ou tout ce qui peut nuire à une bonne
compréhension du message.
117
Obstacles liés au groupe cible :
Disposition des participants
Le manque d’homogénéité du groupe (taille du groupe)
Absence de feed back
Elle peut être très utile pour faire passer des informations surtout auprès d’une cible
dispersée, les médias de masse néanmoins, ne favorisent pas le feedback sauf si
l’émission est interactive, élément nécessaire pour permettre un ajustement de la
perception, de l’opinion, de l’attitude par ex.
Par ailleurs, plus la capacité de dissémination du médium est grande, moins il est possible
de personnaliser le processus de communication.
Le contenu du message reste dans le général, mais ne peut pas refléter les préoccupations
personnelles du public, les actions des médias de masse doivent être renforcées par des
activités de Communication Interpersonnelle (CIP).
Par ailleurs ce format de radio communautaire itinérante favorise une appropriation par
les communautés de l’intervention (émission en directe, participation en directe)². En
effet le programme d’une radio communautaire est toujours alimentée par les activités qui
rythment la vie des membres de la communauté.
118
D’une manière spécifique, ces activités de communication vont permettre de :
Exposer les mères et les leaders communautaires aux messages clés du programme de
santé périnatale et santé néonatale par le biais des films
Rencontrer les imams, chefs de village et présidentes des groupements de femmes pour
consolider leurs actions au niveau de leurs villages.
obtenir un auditoire pour un plaidoyer en faveur d’une meilleure prise en charge des
nouveau-nés.
susciter la réflexion critique au niveau communautaire sur la gestion des grossesses et des
accouchements
consolider les caisses de solidarité pour le transport en urgence et l’achat des
médicaments
Les projections vont se passer dans les villages choisis par la communauté selon leur
taille, l’existence de structures de santé et l’engagement des présidentes de GPF à
sensibiliser et mobiliser ses membres .
A la fin de chaque projection des questions sont posées, des précisions apportées par les
relais et matrones.
L’entretien individuel est un contact personnel, un processus par lequel une personne est
aidée à exprimer ses problèmes, à identifier les solutions possibles et les conséquences de
la décision qu’elle va prendre.
L’entretien ne consiste pas seulement à donner des informations, mais il doit y avoir un
dialogue, un échange, une mise en commun qui s’établit entre le prestataire et la mère.
La discussion avec la mère est essentielle pour compléter les informations recueillies.
Pour que les conseils donnés à la mère aient des chances d’être acceptés et suivis par les
mères, il est nécessaire d’utiliser des stratégies qui permettent de recueillir suffisamment
d’informations pour donner des conseils plus adaptés aux réalités que vit la mère.
119
Les conseils proprement dits.
L’entretien individuel peut aussi se faire sous forme de dialogue confidentiel par
exemple dans le cadre de la Prévention de la Transmission Mère Enfant où la mère
pourra évaluer le risque de transmission du VIH.
Cet échange lui permettra de surmonter les problèmes et de prendre des décisions
personnelles par rapport à sa grossesse, son accouchement et même au type d’allaitement
quel devra donner à son enfant.
Après avoir fait le test de dépistage volontaire, la mère sentira le besoin d’être aidé,
orienté et surtout mise en confiance ; d’ou l’importance de faire un bon counseling pré et
post test.
Le conseiller impartial devra être en mesure de l’écouter, le soutenir et le guider dans ces
choix et décisions.
La visite à domicile est une approche de proximité qui permet non seulement un contact
direct avec la cible mais aussi de connaître son environnement naturel, son mode de vie,
ses préoccupations.
Elle permet aussi le suivi des conseils donnés à la mère et la présence du prestataire à son
domicile peut être vue comme preuve d’engagement et d’intérêt. La confiance ne pourra
que mieux s’établir.
Cependant, en matière de VIH/SIDA elle peut comporter certains risques liés notamment
à la non confidentialité de la discussion et aux rumeurs que peuvent susciter cette visite.
Les visites à domicile peuvent être une continuation du counseling dans la mesure où
elles peuvent servir de complément d’information ou de meilleures compréhension du
client et de ses problèmes qui peuvent découler de son environnement.
120
domicile de la mère. Elle vise à :
Renforcer les connaissances acquises par les mères
Vérifier l’application des conseils donnés
Identifier les problèmes de santé en rapport ave la mère et/ou l’enfant
Suivre la femme enceinte pour le respect des CPN et le suivi adéquat du nouveau-né.
La visite à domicile doit être planifié en fonction du thème et des objectifs de la visite,
mais surtout en tenant compte aussi de la disponibilité des mères.
Elles consistent en une réunion de participants pour parler d’un sujet donné, d’un
problème ou échanger des opinions et des expériences personnelles.
Les avantages d’une causerie éducative c’est qu’en plus de donner des informations sur
un thème précis, il permet d’aider les cibles ayant le même problème de partager leurs
expériences et de ce soutenir mutuellement dans leur prise de décision.
121
Identifier les problèmes relatifs au sujet
Rechercher avec les participants les causes du problème
Demander aux participants les solutions possibles
Compléter les informations en utilisant les aides visuelles
Eveiller l’intérêt et l’attention des mères
Encourager les participants à poser des questions
Poser des questions pour tester la compréhension des participants
Récapituler les points essentiels retenus
Adapter le message par rapport à la situation
Remercier les mères et donner des informations sur la prochaine causerie (lieu,
date, thème, heure).
3.4 La démonstration :
Les participants apprennent en pratiquant par des jeux de rôles, des simulations, l’objectif
final c’est de permettre à la mère de maîtriser le paquet de soins essentiels du nouveau-
né.
La démonstration exige une bonne préparation, le prestataire doit faire une démonstration
à l’avance en vue de permettre aux participants de mieux comprendre l’intérêt d’une
bonne pratique.
Le prestataire devra aussi veiller aux facteurs extérieurs qui peuvent affecter l’activité.
Les supports audio-visuels sont un ensemble de moyens qui utilisent le son, l’image et
parfois le toucher pour illustrer, renforcer ou concrétiser ce qui est dit « par la parole ».
Ils permettent d’améliorer la communication en renforçant les messages verbaux par une
illustration.
Plusieurs types de supports audiovisuels sont utilisés, ils sont variables selon le thème, la
population cible et les possibilités techniques de leur utilisation en fonction du milieu.
Ainsi selon le contexte, les moyens audiovisuels utilisés en IEC vont des affiches
122
imagées, graphiques ou portant des slogans jusqu’aux vidéo cassettes en passant par les
diapositives.
Toutefois, dans le cadre de l’intervention en SPNN, les moyens les plus utilisés sont :
Des cartes conseils
Des affiches imagées
Des brochures et dépliants illustrés sur divers thèmes
Des cassettes audio et vidéo
La carte conseil est un support qui facilite la communication interpersonnelle (face à face
avec une personne ou un groupe restreint).
Elle sert :
- à renforcer un message verbal avec une image d’une personne en train de faire une
activité (de santé à promouvoir)
- à renforcer un message verbal avec une situation habituellement correcte ou incorrecte
dans divers domaines.
- Aider à guider les conseils en tête-à-tête ou en groupe en très peu de temps
123
Proposer/suggérer à la cible d’élaborer un ou deux conseils pour des mères dans les
mêmes situations (en se référant aux messages-clés au verso de la carte).
Vérifier la compréhension du groupe en posant des questions sur le contenu du thème
exposé.
Durée de la discussion :
15 minutes pour une session de conseils individuels sur un seul thème
15 à 30 minutes pour un Les mettre dans les lieux publics, par exemple les bureaux, les
centres de santé, les marchés, etc groupe sur un seul thème.
Les cassettes audio et vidéo sont des supports sonores et visuels sur lequel on peut
enregistrer un ou des messages que l’on peut écouter et réécouter à volonté.
La durée des cassettes est variable. Cependant celles qui sont destinées aux messages
éducatifs dépassent rarement 30 minutes.
Elles servent à :
Ecouter et mieux comprendre un ou des messages, chansons ou autres sons pouvant
porter sur une activité de santé à promouvoir.
Donner ou renforcer un ou plusieurs messages avec un son/ voix d’une personne qui fait
une activité de santé à promouvoir pour un changement de comportement.
Renforcer un message verbal en relation avec une situation habituellement correcte ou
incorrecte dans divers domaines.
Aider à guider les conseils en face à face ou en groupe restreint.
124
125
LE SYSTEME D’INFORMATION EN SANTE
PERINATALE ET NEONATALE
12.1 GENERALITES SUR LE SYSTEME D’INFORMATION
C’est un système qui a pour objet de collecter et rapporter l’information sur l’ensemble
du programme et permettant aux différents acteurs de planifier, contrôler et d’évaluer les
opérations et performances de l’ensemble du programme. L’importance d’un système
réside au fait qu’il permet de suivre toutes les activités menées dans le cadre du
programme, de les interpréter et de prendre une décision.
Ce système comporte :
Le niveau communautaire
Ce niveau est constitué par les familles ou l’ensembles des activités réalisées par les
membres de la famille, par les notables dont les chefs de villages, par les accoucheuses
traditionnelles et par les matrones et relais de la case de santé. Chaque case de santé doit
organiser une réunion de consensus afin de déterminer la meilleure stratégie de
documentation des activés réalisées à ce niveau. En d’autre termes , il doit exister un lien
entre ces différents acteurs de manière à faire parvenir l’ensemble des informations au
niveau de la case de santé
Le poste de santé
Ce niveau doit recevoir l’ensemble des informations provenant des cases de santé de
façon mensuelle. Il doit faire la synthèse de ces données et celles recueillies au niveau de
la zone couverte par le poste.
Le centre de santé
A ce niveau se fera la synthèse des données provenant des postes de santé et celles du
centre de santé.
Le niveau régional
Le niveau national
126
12.2 LES INDICATEURS EN SANTE PERINATALE ET NEONATALE
Le recueil des données se fera à tous les niveaux à la fin de chaque mois sous forme de
rapports et transmises à l’échelon supérieur. Ce rapport devra comporter l’ensemble des
indicateurs de processus et de résultat du programme en santé périnatale et néonatale
Il est important d’ajouter les modifications nécessaires pour documenter les informations
au niveau des supports de collecte existants (cf. annexes).
- Registre accouchement
- Registre CPN
- Cahier d’ évacuation ou de référence
- Registre post- natale
- Rapport supervision district
- Rapport supervision
127
Les indicateurs collectés sont les suivants : nombre de grossesses référées, nombre
d’accouchements effectués, nombre d’accouchements référés, nombre de nouveau- nés
référés, nombre de décès 1-7 jours, nombre de décès 8 jours- 1 mois, nombre de nouveau-
nés vivants, nombre de nouveau-nés de faible poids de naissance (FPN).
128
129
LA SUPERVISION EN SANTE PERINATALE ET
NEONATALE
La réduction de la mortalité néonatale passe par un travail d’équipe impliquant aussi bien
les prestataires de santé que les membres de la communauté : en effet, nous avons vu que
la plupart des accouchements se font à domicile ainsi que la plupart des soins aux
nouveau-nés. Le personnel de santé doit donc former une équipe solidaire et polyvalente
et le prestataire ne devrait pas se limiter à la supervision du personnel de la structure de
santé, mais aussi, par extension, surveiller les activités des matrones des cases, des relais,
et même des autres membres des familles et de la communauté. Un suivi permanent des
activités est nécessaire pour garantir la qualité des services offerts aux nouveau-nés.
OBJECTIFS
BASES DE LA SUPERVISION
130
METHODES
La supervision directe
La supervision directe se fait quand le superviseur se déplace pour visiter les personnes
qu’il supervise ou quand ces personnes viennent le voir. Cela peut être par exemple
quand l’ICP fait la visite quotidienne de la salle d’accouchement, de la salle des
accouchées et des nouveau-nés ou de la pédiatrie ou les nouveau-nés malades sont
hospitalisés. Cela peut être aussi quand l’ICP rencontre les matrones communautaires,
les accoucheuses traditionnelles, et les autres agents communautaires au cours de la
Stratégie Avancée.
Au niveau de la communauté, la supervision se fait aussi pendant les entretiens avec les
parents quand l’ICP interroge, écoute, encourage, et donne des conseils aux mères et aux
autres membres des familles qui soignent les nouveau-nés dans les foyers.
La supervision indirecte
La supervision indirecte se fait par l’exploitation des rapports, des résumés du système
d’information sanitaire, et dans les réunions régulières de coordination. Au cours de la
supervision indirecte, le superviseur pourra identifier les problèmes et les
accomplissements de son équipe.
131
ANNEXES
132
ANNEXE A- PAQUET DE SOINS ESSENTIELS DU NOUVEAU-NE
Avant conception
Soins appropriés aux jeunes femmes, y compris l'alimentation, l'éducation et les soins
de santé.
Vaccination, y compris le vaccin anti-tétanique.
Supplémentation en acide folique au besoin
Espacement des naissances
Prévention des maladies sexuellement transmissibles (MST)
Lutte contre l'abus de substances, y compris lutte contre le tabagisme et l'alcoolisme
Période prénatale (pendant la grossesse)
Au moins quatre visites prénatales, avec l'accent mis sur des soins prénatals ciblés ou
focalisés
Vaccination anti-tétanique
Fer et acide folique
Régime alimentaire adéquat et repos supplémentaire
Consommation de sel iodé par la famille
Prévention du paludisme
o la mère suit une thérapie préventive intermittente contre le palu
o Détection et traitement des MST telles que la syphilis et la gonococcie
Interventions VIH/SIDA, y compris conseils et tests volontaires
Préparation à la naissance :
o Détermination du lieu d'accouchement avec le prestataire de soins de santé
o Matériels clés pour un accouchement propre : 5 linges propres ,savon
o Garder de l’argent pour soins et urgences
o Identification du centre et moyen de transport à utiliser en cas d'urgence
o Détection précoce des problèmes ou des cas urgents pour la mère et recherche
de soins appropriés vers un centre adapté ( référence)
Lors de la naissance et immédiatement après (jusqu'à 6 heures)
Accoucheur/se qualifié(e) respectant les pratiques d’accouchement propre , dans un
environnement favorable (compétences, équipements, matériels et structures de référence
adaptées)
Mise en œuvre des principes de la stratégie de prévention de la transmission mère à enfant
(PTME) du VIH/SIDA pour le nourrisson et le prestataire de soins
Détection des problèmes et des situations d'urgence pour la mère et référence et recherche
de soins adaptées
Soins essentiels du nouveau-né:
o Soins préventifs :propreté et prévention des infections mise au sein précoce dans
la demi heure , maintien de la température ( assurer les mesures de protection
thermique), soins du cordon ombilical, soins des yeux. Réanimation des
nouveau-nés qui ne respirent pas à la naissance
o Soins complémentaires pour les nouveau-nés de faible poids
o Vitamine K oral systématique surtout chez le FPN et nouveau-né asphyxie
Détection, référence et recherche de soins pour les nourrissons présentant des signes de
danger
133
Période postnatale
Consultations de la mère et de l'enfant au cours de la première semaine, et suivi selon
besoins
Soins essentiels préventifs continus aux nouveau-nés , y compris assistance à l'allaitement
exclusif à la demande, maintien de la température, soins du cordon ombilical, Vaccinations
etc.
Application continue des activités de prévention de transmission de la mère à l'enfant
(PTME), y compris l'alimentation et autres assistances telles que la thérapie antirétrovirale, le
conseil et l'alimentation
Conseils en planning familial et prévention et traitement des MST telles que la syphilis et
la gonococcie
Conseils en alimentation , Vitamine A postnatale pour la mère et utilisation continue de fer et
d'acide folique pendant 2 mois , utilisation de moustiquaires imprégnées
Détection de signes de danger et référence et recherche de soins adéquats
Détection de problèmes mineurs, traitement local si nécessaire, et suivi et référence pour :
conjonctivite
infection ombilicale mineure
pyodermite ou infection cutanée
muguet
ictère
malformations
nouveau-nés à problèmes (VIH, Tuberculose, Syphilis)
134
ANNEXE B
LISTE DU MATERIEL POUR LES SOINS DU NOUVEAU -NE A
L’ACCOUCHEMENT
SALLE D’ACCOUCHEMENT
Savon
Eau propre
MATERIEL Serviette propre pour les mains
POUR PI Désinfectants: hypochlorite de sodium, eau de javel
Sceaux de décontamination avec une me surette/ tasse
Equipement pour stérilisation ou DHN: autoclave ou poupinel
Tensiomètre
Stéthoscope médical
Stéthoscope obstétrical
Table/rayon Thermomètre adulte
Ruban Métrique
Registre d’accouchement
Cahier de garde
Partographes
Cartes conseils
Boites d’accouchement stériles avec
Matériel stérile Pinces stériles
Ciseaux stériles
Clamp de bar stérile
Lames de bistouri stériles
Gants stériles
Matériel propre Argyrol collyre ou Antibiotique (Gentamicine collyre ou
tétracycline1% ou auréomycine 1% ou érythromycine 0,5%.)
Alcool
Bétadine gynécologique
Thermomètre
Gants propres / Gants stériles
Doigtiers
Brassard d’identification du nouveau-né
136
ANNEXE C- LISTE DES INDICATEURS DE PROCESSUS EN SANTE PERINATALE ET NEONATALE
5. Pourcentage de nouveau - nés ayant bénéficié au moins Documentation par l’ICP et Sage-femme Registre post- natale
d’un suivi dans la 1ère semaine Ajouter la date de consultation Registre CPC/PCIME
137
6. Nombre morts- nés frais Insister pendant la formation sur la collecte Registre accouchement
7. Nombre morts- nés macérés Insister pendant la formation sur la collecte Registre accouchement
8. Nombre décès 0 - 7 jours au niveau structures Ajouter 1 colonne décès 1- 7 j ( observations ) Registre accouchement
Centre de santé Le baptème peut être considéré comme repère Registre des décès
Postes de santé
Cases de santé
9. Nombre décès 8 jours- 28 jours au niveau structures Registre de consultation post-natal
Centre de santé Registre des décès
Postes de santé
Cases de santé
10.Nombre de nouveau- nés de poids faible Insister sur la pesée à la naissance et Registre accouchement
Centre de santé documenter en rouge les faibles poids
Postes de santé
Cases de santé
138
ANNEXE D : LISTE MEDICAMENTS UTILISES CHEZ LE NOUVEAU-NE
N° MEDICAMENTS PRESENTATION VOIE DOSE/mg/j Dose moyenne par prise pour Nbre de
D’ADMINISTRATION un bébé normal prise/j
1 Amoxicilline 125 mg Sirop 125mg/5ml oral 50mg/kg 3ml 2
2 Amoxicilline 250 mg Sirop 250mg/5ml oral 50mg/kg 1,5ml 2
3. Cloxacilline 125mg Sirop 125mg/5ml oral 50mg/kg 3ml 2
4 Oxacilline 250mg Sirop 250mg/5ml oral 50mg/kg 1,5ml 2
5 cotrimoxazole Sirop 40mg trimeto prime + oral 40mg de 1,25ml 2
200mg de sulfametoxa/kg
sulfametoxazole/5ml
6 ampicilline 0.5et1g Flacon de 0.5g ajouter 2ml IM 100mg/kg 150mg 2
d’eau stérile[0.1 ml / 25mg
Flacon de 1g ajouter 4 ml
d’eau stérile[0.1ml/25mg]
7 Gentalline 10 et 80mg 10mg/ml IM 2,5mg/kg 0,4ml 2
80mg/2ml[ajouter 6ml d’eau
distillée =
10mg/ml]
139
11 Adrénaline1 Ampoule de 1ml Iv[préparer la dilution 0.1-0.3ml/kg Prendre 0.5ml. dans une Dose
1/10000] seringue de 5ml ajouter unique
4.5ml d’eau distillée
12 Bicarbonate de 0,5meq/ml iv 10ml+10ml eau distillée ou Dose
sodium 4.2%2 ampoule10-20ml SGI5%.Injecter en2minutes unique
lentement dans la veine
ombilicale
13 Vitamine k1 1 ampoule 10mg/1ml IM 1mg pour bébé normal Dose
0,5mg pour bébé de faible unique
poids
NB ;dans les 2 premières semaines les antibiotiques sont administres 2fois/jours. Apres les 15 jours le nombre de prises selon le médicament est de 3-
4fois /jour.
1
Utilise en même temps que le massage cardiaque encas de bradycardie sévère ou arrêt cardiaque
2
administre seulement en cas d’acidose confirmée.
140
ANNEXE E : Les Comportements familiaux importants en santé périnatale et
néonatale
141
- Le nouveau-né tète peu ou ne tète pas ;
- Inactivité ;
- La respiration est rapide, s’accompagne d’un tirage intercostal ou
geignement ;
- Le corps est excessivement froid ou chaud.
- La base du cordon ombilical est rouge, enflée, a un écoulement de pus ou
une odeur fétide ;
- Vomissements persistants/ventre gonflé
- Convulsions
142
BIBLIOGRAPHIE
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Organization, Geneva, 1994.
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of Nurse-Midwives, Washington, D.C., 1999.
Chalmers, Beverley, Peat, A., Porter, R., Sherratt, D., and Tucker, C., Essential Antenatal,
Perinatal and Postpartum Care, World Health Organization Regional Office for Europe,
Copenhagen, 1999
Maternal and Newborn Health/Safe Motherhood Unit, Basic Newborn Resuscitation : a practical
guide, World Health Organization Division of Reproductive Health, Geneva, 1998.
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WHO Collaborating Center for Maternal and Child Health, Trieste, Essential Newborn Care and
Breastfeeding, Copenhagen, WHO Regional Office for Europe, 1996.
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Breastfeeding Annexes, Copenhagen, WHO Regional Office for Europe, 1996.
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