Vibration Cours 1 PDF
Vibration Cours 1 PDF
Vibration Cours 1 PDF
-t'çe
N° ORDRE 94-20 ANNEE 1994
THESE
présentée devant
pour obtenir
le titre de DOCTEUR
Spécialité : ACOUSTIQUE
Jury MM:
R. BOUC président
R.J. BERNHARD rapporteur
C. SOIZE rapporteur
L. JEZEQUEL
E. LUZZATO
J.L. GUVADER
N° ORDRE 94-20 ANNEE 1994
THESE
présentée devant
pour obtenir
le titre de DOCTEUR
Spécialité : ACOUSTIQUE
Jury MM:
R. BOUC président
R.J. BERNHARD rapporteur
C. SOIZE rapporteur
L. JEZEQUEL
E. LUZZATO
J.L. GUYADER
¿L ,Lzth
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
Résumé 7
Abstract 9
Introduction 11
Chapitre O Préliminaire
0.1. Régime harmonique 15
0.2. Grandeurs quadratiques et moyennes temporelles 16
0.3. Energie et puissance 17
Bibliographie 207
Annexe 211
Notations 217
7
RESUME
ABSTRACT
Two new methods to model energy densities and energy flows inside structures are
investigated. Discret systems, rod submitted to longitudinal vibration, Euler-Bernouilli's beam
submitted to transversal vibration, membrane, plate and curved beam are studied.
The first energy formulation called General Energy Formulation (GEF) deals with
total energy density and lagrangian density as well as active energy flow and reactive energy
flow. The governing equations of these quantities are demonstrated for each system. The
classical equations of motion, derived from Newton's second law are substituted by the
energy ones. Some numerical simulations compare the former to the latter. They do not show
any difference between the two formulations.
The second energy formulation called Smooth Energy Formulation (SEF) is derived
from the first one. It deals with total energy density and active energy flow solely. The
assumptions envolved are discussed. Some numerical simulations and experimentations
compare the results of the two energy formulations.
Pririority is given to a deductive approach to derive the energy equations in all the
cases treated in this study. An extension of this approach to various kind of structures leading
to similar simulation problems is suggested.
lo
11
INTRODUCTION
au domaine des moyennes et hautes fréquences. Ces modèles remplacent donc les
équations classiques du mouvement. De plus, la résolution numérique de ces équations
doit naturellement être moins coûteuse que celle des équations du mouvement. C'est
cette seconde stratégie que nous adoptons dans ce mémoire.
La Statistical Energy Analysis (SEA) est probablement le plus connu de ces
modèles. Plutôt que de chercher le déplacement de chaque point de la structure, on
calcule l'énergie mécanique totale contenue dans chaque sous-système. Chaque
structure est scindée en n sous-systèmes et, pour chacun d'entre eux, la SEA donne une
valeur globale de l'énergie mécanique. Les conditions aux limites sont énoncées via les
puissances injectées dans la structure. Le domaine privilégié d'application de la SEA est
celui des hautes fréquences. Mais cette théorie est globale et ne donne aucune
information sur la répartition spatiale de l'énergie au sein de chaque sous-système. Par
ailleurs, elle repose sur de nombreuses hypothèses restrictives qui rendent impossible
son usage en fréquence pure (cas des transformateurs).
De récents travaux inspirés des idées directrices de la SEA ont donné naissance
à un modèle énergétique local des vibrations. Il généralise la SEA en proposant non
plus une analyse discrète des structures mais une analyse continue. Les deux grandeurs
utilisées sont la densité d'énergie totale et l'intensité active. Belov, Rybak et
Tartakovskii [1] initient cette étude en 1977, suivis par Nefske et Sung [39] en 1987 qui
proposent une équation sur la densité d'énergie totale dans les structures minces. Cette
équation, analogue à celle de la chaleur régissant les transferts thermiques en régime
permanent avec un terme de convection, est particulièrement bien adaptée à la
résolution en moyennes et hautes fréquences en raison du caractère lentement variable
des solutions obtenues. Le gain numérique ainsi réalisé est considérable. De plus, les
codes de calculs de transferts thermiques, déjà existants, peuvent être utilisés pour
traiter des problèmes de mécanique vibratoire (voir [13], [19], [39]). Ce modèle,
développé dans des cas académiques, a été analysé dans ses fondements par Wohiever,
Bouthier et Bernhard [3 à 7]. Des tests de validation numérique (Luzzato [34 à 36]) puis
expérimentale (Leger [33] ou Palmer [41]) ont été réalisés. On sait notamment qu'il
représente bien le champ lointain (loin des singularités de la structure) et que
malheureusement, il se heurte à des difficultés pour représenter correctement le
couplage des éléments de la structure (voir [47]).
Afin de combler cette déficience, Lasé et Jézéquel [26 à 30] proposent d'associer
aux grandeurs déjà considérées, la densité d'énergie lagrangienne et la puissance
réactive. La formulation énergétique générale obtenue est aussi précise que la
formulation cinématique et ne résulte d'aucune approximation. Elle permet, entre
autres, de calculer le champ proche et d'énoncer les conditions de couplage de
structures. Mais les équations qu'elle engendre ne sont pas solubles en hautes
fréquences pour les mêmes raisons que pour la formulation cinématique. Son intérêt
13
CHAPITRE O
PRELIMINAIRE
Les systèmes que nous étudierons sont linéaires et soumis à une excitation
sinusoïdale Acoscot de pulsation co et d'amplitude A. Après un régime transitoire dont la
durée est de l'ordre du temps de relaxation, le régime forcé est établi. Ce dernier
correspond à une solution particulière de l'équation différentielle régissant le système.
On montre en mathématiques qu'une telle solution est sinusoïdale, de même pulsation
co. Ainsi, en régime établi, les grandeurs forces, contraintes, déplacements et vitesses
sont toutes de la forme:
Il est d'usage, dans ces conditions, d'utiliser la notation complexe. En règle générale,
nous noterons f(t) la grandeur temporelle (la variable r apparaît explicitement) et f la
dc!
grandeur complexe associée définie par : f(M) A(M)eM), de sorte que:
f(M,r) R{f(M)e'}
Les grandeurs physiques dont nous parlerons dans la suite sont des énergies ou
des puissances. Elles ne dépendent pas du temps selon des fonctions circulaires de
pulsation w, comme celles décrites au paragraphe précédent, mais comme le produit de
deux telles fonctions circulaires.
H(t) = f(t)g(t).
def
Nous associons alors à H(r) la grandeur complexe H définie par: H = fg , où f et g
sont les complexes défmis comme au paragraphe précédent et où * désigne le conjugué
d'un complexe. Comme f(t) = Acos(wt+ (p) et g(r) = Bcos(wr+ pr), il vient:
T/2
H(r)dt.
T
La partie imaginaire ou réactive est représentative des variations de H(t) autour de cette
valeur moyenne comme le montre le dessin ci-dessous:
17
-T'Of H(t)dt
2 T/2 Re(f.g*),
ou
2 772
T5Ot)dt_2(f). (O-2)
Nous allons maintenant préciser les grandeurs énergétiques que nous considérerons
dans la suite, ainsi que leur représentation complexe associée.
def
W=E+E et L=EE (O-3)
La puissance est définie comme le produit de la force par la vitesse (dans le cas
des systèmes discrets), et l'intensité (ou débit d'énergie) comme le produit de la
contrainte par la vitesse (cas des systèmes continus). Conformément au paragraphe O-2,
nous leur associerons des grandeurs complexes dont l'interprétation géométrique a été
précisée (fig. 0.1). Ajoutons à celle-ci le sens physique suivant de la partie réactive. Si
H est nul l'amplitude de H(t) est Hr de sorte que la valeur minimale de H(:) est O dans
ce cas. Mais si H est non nul, alors H(t) prend des valeurs négatives. Il y a flux et
reflux de la puissance. Ceci n'est physiquement possible que s'il y a une singularité sur
18
laquelle l'énergie vient se réfléchir : des ondes stationnaires sont alors créées, On
retiendra que la puissance réactive est représentative de la présence d'ondes
stationnaires.
19
CHAPITRE i
1.1. INTRODUCTION
Un ressort parfait est un élément sans masse. Il ne contient donc pas d'énergie
cinétique. Ainsi lorsqu'on isole un ressort seul, on peut toujours écrire a priori
W=-L, (1-1)
Les forcesfi etf2 exercées aux extrémités du ressort sont opposées (puisqu'il n'y
a pas d'inertie) et supposées proportionnelles à l'élongation U2-UJ du ressort. En
grandeurs temporelles, nous avons:
Ui u2
fi i ._ f2
f2(t) -f (t),
k
fig. 1.1 f1(t) = k(u1(r)-u2(t)).
L'énergie dissipée en un cycle est donnée par le travail des forces extérieures. En
notant à l'aide d'un point les dérivées par rapport au temps, ceci s'écrit:
ni =_Çk(ui_u2)u1,
JO.)
'12 =---k(uj -u2)u2.
fig. 1.2
P1+P2=0, (1-2)
Q1 +Q2 =-2wE =2wL. (1-3)
21
W=L. (1-4)
Pour un point matériel de masse m et animé d'une vitesse û(t), l'énergie cinétique
instantanée vaut:
E(t) m[û(t)]2,
Le point matériel ne dissipe pas d'énergie de façon interne. II peut éventuellement être
soumis à des forces de frottement. Mais l'énergie dissipée qui en résulte est localisée
dans les éléments qui exercent ces forces (amortisseur, ressort hystérétique).
Considérons un point matériel soumis à n forces colinéairesJ du milieu extérieur
et effectuons un bilan de puissance.
Vi P.(t)f,(t).û(t).
fig. 1.3
Comme toutes ces forces sont appliquées au même point, les puissances instantanées
associées à chacune d'elles peuvent s'écrire selon l'expression (O-1) avec la même
phase
dW
Pj(t) = (t)
dt
dif 2r
et calculons la moyenne sur une penode T = - de cette egalite:
1çT1 W(T)W(0)
o
+ cos(2wc+ 2)]dt_s:. sin(2ût + 2p)dt = 'f1 TdW
---(t)dr = T
1Pi=o. (i-5)
Multiplions cette relation (1-5) par i + cos(2at + 2p) et soustrayons au bilan de puissance
instantanée:
sin(2wt+2p)=dW(t).
dt
i=1
Notons que l'énergie mécanique totale n'est composée que d'énergie cinétique:
dW
soit (t) = 4Ecocos(wt + p)sin(üt + ¿p) = 2wE sin(2cot + 2ç).
dt
1.2.3. L'amortisseur
f2(t) = -f1(t),
C
Cette force ne dérive d'aucun potentiel. L'amortisseur ne contient donc pas d'énergie
potentielle:
W=L=O. (1-7)
T 2
W= fdu=f(f2+f t=JTc(i_i4) 2 dt=cco 2(5u /2JofT(sin cot)2 dt=-cw
I (5u / 2
2
Cycle
'd4ss
=.cco2(8u)2.
Donc n, +n2 =--c(u1 -u.)(u1 _u2)* =P. En séparant les parties réelle et
imaginaire
+ = (1-8)
Q2 O. (1-9)
24
(1-10)
où r est le coefficient d'amortissement hystérétique. C'est ainsi que l'on peut modéliser
l'amortissement structural. Ce modèle n'a de sens qu'en régime harmonique de pulsation
co puisque l'on utilise la notation complexe. Formellement, le ressort hystérétique peut
être décrit comme l'association en parallèle d'un ressort parfait et d'un amortisseur dont la
constante vaut:
c
co
Ainsi, on peut déduire l'étude du ressort hystérétique de ce qui a été écrit précédemment.
Toutefois, dans la Continuité des paragraphes précédents, nous adoptons ici une méthode
plus directe.
Le ressort hystérétique, comme le ressort parfait, est sans masse. Par conséquent
(l-1) reste vrai. Les forces et élongations complexes sont déphasées.
Ui u2
______ i _-
f
f2=-f1,
k
fig. 1.6 f =k(ujuJ
L'énergie dissipée au cours d'un cycle en régime harmonique de pulsation co est l'aire du
diagramme (f,öu).
P=.kor1w8u2 =217coE.
fl =jw-.k(u1 u2)u,
n2 = jco! k(u1 u2)i4.
fig. 1.8
Donc fl1 + fl2 = jcok(u.1 - u2)(u u2). En séparant les parties réelle et imaginaire:
+2= diçs'
Q1 + Q2 = 2 wE =2 coL. (1-12)
Les quatre éléments présentés ci-dessus ont été décrits sous leur aspect énergétique
en régime harmonique. Ils présentent les particularités résumées ci-dessous:
26
Le bilan de puissance appliqué à chacun d'entre eux a donné les équations (1-2), (1-3),
(1-5), (1-6), (1-8), (1-9), (1-11), (1-12). En fait, celles-ci sont toutes des cas particuliers
des deux équations suivantes:
"reçu = (1-13)
Qreçu = 2wL (1-14)
où et Qreçu sont les sommes de toutes les puissances fournies au système par le
milieu extérieur.
Les équations (1-13) et (1-14) constituent la forme générale du bilan de puissance
en régime harmonique d'un élément simple.
Envisageons le cas d'un système composé de plusieurs éléments (deux pour fixer
les idées) et montrons qu'il vérifie encore les équations (1-13) et (1-14).
P+P21 =P
LT l2 =Lçs
Q +Q21 =2uL
fig. 1.9 Système composé Q+Q2 =2wL2
fig. 1.10
Considérons deux points M et M' de ce système. M est le point d'entrée et M' est le point
de sortie. Si on injecte en M une puissance complexe Hjj, il en résulte en M' un niveau
énergétique caractérisé par les deux grandeurs W et L. L'application du bilan de puissance
en régime harmonique nous permettra toujours d'établir une relation du type:
(1J = (22)(j.
Cette matrice 2,2 est intrinsèque au système (S). Elle ne dépend pas du niveau de
l'excitation. Par analogie avec les fonctions complexes de transfert définies entre la force
et le déplacement de deux points d'un système linéaire, nous appellerons cette matrice,
matrice énergétique de transfert entre les points M et M'.
flirj
fig. 1.11
28
=CW2Uu*
'dLss
C
I 2*
E=mÛ)uu
1
fig. 1.12 m
soit:
Les deux équations (1-13) et (1-14) du bilan de puissance prennent la forme du système
linéaire suivant:
(.. (W(Fj"
o 2w)L)QJ'
dont la solution est:
LW"I (.. .iVp..
j 2w
c II
1P "i'."
Le vecteur s'écrit comme une fonction linéaire de
L) IQ')let la matrice de
I I
I
CI C2
's-
système i système 2
fig. 1.13
Les deux systèmes isolés peuvent faire partie d'une structure ayant de nombreux degrés
de liberté. Ici, on cherche à calculer la puissance 1112 allant du système i vers le système
2 en régime harmonique de pulsation w indépendamment de l'environnement de ces
systèmes. La relation fondamentale de la dynamique appliquée à la masse m1 s'écrit:
k(uou1)+jc1w(uo--u1)+k2(u2 u.3+jc2w(u2u1)=mw2u.1,
E1 (1-15)
E2 = (1-16)
2
k2+jc2w
E1 'k1
P4 kj+jc1w
(u2u1)+ ,n1co2
k1+jc1w
def def
Développons le second membre avec a1 =1k1 + jc1wl et a2 =k2 + jc2wl
30
(1-18)
En inversant les relations (1-15), (1-16), (1-17), et (1-18), on obtient les grandeurs
UUU2I6,Rc{U.iu;}etIm{Uil4}
1;= inO)
42E1,
= 2
in2 O)
4
21m{U116}=3 _(fl2k2)Ek2n2iE
[a2k2w2a2 k2
p2
m2 )
Ces deux relations pourront être utilisées, chaque fois que deux systèmes masse-ressort-
amortisseur seront en interaction.
UI U2
k
I I -
C
__., s-
système i système 2
fig. 1.14
système 1: D D1
cû
'21 1dLcs' Q21
système 2: P12+P.uy = diss' Q12 +Q1 =2oL2.
Puissance transmise.
L'équation (1-20) précédente se ramène à:
k2 + c2w2
(w2-w1-+L.j+í.(w1+L3.
2kmw
c2w2 (co,)
1+
k2
Il vient
1w k (w
iW+i+ k\iL.+ k W2 k
L2=2wL.
2 2mw) ' 2 2mw) 2mw 2mw
Plutôt que d'écrire l'équation (l-19), notons qu'il existe une relation entre énergies
cinétique et potentielle du système i
32
Puissance dissipée.
La puissance dissipée par le système i a déjà été calculée au paragraphe 1.4.1:
la 2cco2k k
*
CW2(w)
( c c k i
i'p\ RL)
O 2a O 2wL Qir&j
mÛ)2k m&k O O 1 o
m&k 3moji2+k k k1L21 01
L'inversion de cette équation matricielle donne les énergies de chaque système. Utilisons
def)2
le parametre a et les matnces:
k
(Hj=
def t-- o"
2-2a+cx2 2cw2
def[3_5(2+2(22
(H2) = 2-2a+a2 2cco2
k
2w
1+a k
2-2a+a2 2cw2
ia k
2w
2-2a+a2
uo U2
I - I -
ki
ri1
mí m2
-, S-
système i système 2
fig. 1.15
Comme au paragraphe 1.5.1., on cherche à calculer fll2. Nous n'allons pas reprendre en
détail le calcul mené au paragraphe 1.5.1. mais plutôt utiliser l'équivalence entre le ressort
hystérétique et l'association d'un ressort parfait et d'un amortisseur. Nous avons noté au
paragraphe 1.2.4. que celle-ci repose sur la relation:
Puisque ici k1 désigne la raideur complexe et k,° sa partie réelle, les expressions cherchées
des puissances active et réactive Pi2 et Q12 s'obtiennent à partir de (1-19) et (1-20) en
opérant les substitutions suivantes:
II vient alors
Jkl2_km2lE [[02úm2j
kil
2 1
kil
2
+FIl2(mjw2)
IE2+ ]E2 (l-21)
12
L j 2m1' [ 2()2m1w
Q12 = +
2
E1 - []E2. (1-22)
Ces deux relations pourront être utilisées, chaque fois que deux systèmes masse-ressort
hystérétique seront en interaction.
34
m
AVW
-I 1
fig. 1.16
Puissance transmise.
Les constantes sont les mêmes pour chaque système par conséquent (1-21) et (1-22)
deviennent:
i,i+1
('Q k0 o)JE - k0
"lE + kl2
Ep,i +Iw+=
w 1k12
mwoJEP,j+1
mw mw mw mwJ C,i+1 mÚn7k0
= wE1 +
k0mÚ)
(Er, - E1+1).
Supposons de plus que l'amortissement est faible 1k12 = k(1 + j2) = k + o(i)),
(1i«1):
k0
mÚ)i)
(E - E1+1 ) +
k0
1E - E1+1) + (1+, - E1),
mO)i1'
= wE1 + ---Ep,i_ E1+1).
mW
k0
(w. - w1+1) +
w
(w - - w, - L1),
k
2mo)
(w - w1.., )
k0
2mO)
(L - L11) - --(w, + L1).
O)
Ces deux relations expriment la puissance échangée entre les systèmes i et i+1.
Puissance dissipée.
La puissance dissipée dans un ressort hystérétique a déjà été calculée. Elle est
proportionnelle à l'énergie potentielle:
= ilw(W, L1).
35
D D'
1,2 -' dis:
soit (_-- k0
2i mw171
k0 k0
(w2-w1)- (L_L)+-!±(W1+I1)-2wI1=O.
2mw 2mw
p pi
'pi-1,i i.i+1 diss
= 2wL
fig. 1.18 Qi_1,i - Q1.+1
( w
Soit
k0
24 + + (2)(L+, i) - 11w(W, L) = o,
2îj mw771
k0
k0
(W11-2W+W11) 2mw" 1+1
L 2L+L1)+(W
2
+LW1L1)-2wL=O
2mw
# Isolons le système n:
Pfll,fl + PP.J =
Q + Q = 2wL,
fig. 1.19
soit _+
1w
211
°
k
mw7i1
(w
w
L) =
k0 k0
(w_, w) 2mw
(L - L) ..(WR_, + 2wL =-Q1
2mw
36
Nous obtenons 2n équations linéaires dont les inconnues sont W1,W2,...W et L1,L2,
.L au nombre de 2n. Le problème est bien fermé.
Ecrivons ces équations sous forme matricielle:
k w w k,
(co
--------77C0 *770) - +
2 2i j
+ --+-2o, --- L O
2,,w 2 2,,w
2 2,,w 2,,,w
o 77w -- O O
---
mW77 277 217 W17 17 mW17 2i7 2,7
O
2,,,ø, 2 2,,û, 2 ,,,w Z n'w 2
---
2),,w
L
2w O
(7
mO)17 27 2,7 mc017
+770)
27 2,7
+77w
o L
2,,w 2 2,,a, 2 2n,
p,E0,S,rI
E=Eo (1+j71)
p,EO,S,T1
lin
fig. 1.21
L E0Sn
in = pS
n
- et kØL.
Pour le système continu, les grandeurs à déterminer ne sont plus les énergies mais les
densités linéiques d'énergie W(x) et L(x). Ecrivons les relations aux limites (lorsque n
devient très grand) assurant le passage du système discret au système continu:
n
W(x) = limW. et (x)
dx
hrn-L2 avec
n n j
Notons que la première relation implique limW1 = O. On peut bien entendu écrire la
E0 n2 (o. L1 Wi Li),
P(x) = limP1 - lim(W W+1)+hm(W+1
.
211 '-
n2
Q(x) = um Q,+1
E0
lirn(w -w1+1)- um- (L - - 2 1irn(W + L
2pco [- L2 L2
d'où P(x) -
-
E0
(x),
dW
ijpcodx
(l-23)
E0rdW dL i
Q(x)
2pcoLdx di J
Ces deux égalités sont à comparer avec celles que nous obtiendrons au chapitre 3,
uniquement par des considérations sur le système continu.
38
fig. 1.22
La puissance transmise Hp,i)+1 ne peut plus être écrite comme une combinaison linéaire
des énergies des systèmes p et p+i. Elle devient inconnue et doit donc être intégrée aux
données du problème. Nous avons donc deux données: la puissance totale injectée
et la part de cette puissance qui se dirige vers le système p+i. La puissance totale injectée
étant la somme des puissances se dirigeant vers le système p et vers le système p+i, il est
équivalent de supposer connues les deux dernières puissances. Ainsi, cette source p est
caractérisée non seulement par sa puissance complexe mais aussi par sa directivité de
sorte que notre problème se décompose en:
k: H>1
fig. 1.23
chacun des deux tronçons pouvant être résolu par la méthode exposée au paragraphe
précédent.
39
1.8. CONCLUSION
De toutes ces considérations sur les systèmes discrets nous pouvons dégager les
grandes lignes suivantes de la méthode employée.
Les hypothèses d'étude sont la linéarité des systèmes et le régime harmonique
forcé supposé établi. Accessoirement, un faible amortissement permet de simplifier les
expressions.
Cette méthode s'attache à calculer les énergies mécaniques totale et lagrangienne.
Pour cela, les sources sont caractérisées par leur puissance complexe injectée dans chaque
direction.
Les calculs à proprement parler s'articulent autour d'un bilan de puissance en
régime harmonique exprimé par les deux relations (1-13) et (1-14):
'reçu = (1-13)
Qreçu=20 (1-14)
'dis =2aE.
I
(Pi.i+1
- (2,4)
I
Ces idées générales seront reprises dans toute la suite pour l'application de méthodes
énergétiques à des systèmes continus de dimension 1 et 2.
40
41
CHAPiTRE 2
2.1. INTRODUCTION
fi(dw 9UJ'\
(v)=-l---+----i
2dx dxi) z,j=l,2,3. (2-1)
du - ndl dei
avec du = u(M + ndl,t) u(M,t).
dl
defdf =
Le vecteur contrainte vaut alors: r(M,n,t) = -. Le tenseur des contraintes cy au point
Vi,f (2-2)
3a-=F+p a2 (2-3)
Enfin, il reste à ajouter la loi de comportement du matériau qui se traduit par une
relation liant et . Dans la suite de ce chapitre, nous n'utiliserons pas cette relation, il
est donc inutile de la préciser dans ce chapitre.
i i
E(M,t) =:_pDv(M,r)112 = pR{V e1}.Re{V e},
Enfin, la puissance est portée par le vecteur flux de puissance (ou intensité) dont
l'expression instantanée est:
Ce vecteur est orienté suivant la normale n à la surface dS. A cette grandeur nous lui
associons le vecteur flux de puissance complexe:
1=* ,
fl(M)=--cV (2-6)
2
44
dont la partie réelle, ou flux de puissance active est la valeur moyenne par rapport au
temps du flux de puissance instantanée:
P(M)= R{fl},
Q(M) = Im{H}.
Le calcul qui suit est effectué sur les grandeurs complexes. Il a pour objet
d'établir le bilan de puissance en régime harmonique exprimé par deux relations: une
sur la puissance active et l'autre sur la puissance réactive. Reprenons l'équation de
l'équilibre dynamique (2-3):
L=_Fi+jwpVj, i = 1,2,3
div.fl = _!
2 1=1
= _!jv;i _oìii.
2 j1 Xj 2 i=1 j1
33 * 3 * f * *\ 33 f *
d'où div.fl = +
dUJ
¿hi i ii j
33 3 3
dIV.P_Rc{F.V"}+Im{1} = 0, dIV.QiIm{F.V"}+2W(Ec E) 0.
de la matière. Soit:
diV.PpJ+pdi =0 (2-8)
div.Qqi,+2uL=0 (2-9)
Les deux relations (2-8) et (2-9) forment l'expression locale du bilan de puissance, ou
conservation de l'énergie d'un système continu en régime harmonique établi dont
l'énergie potentielle est d'origine élastique.
Dans les chapitres qui suivent, ces relations vont servir à établir les équations
énergétiques de chaque système traité. Ceci sera possible chaque fois que nous serons
en mesure d'évaluer les puissances active et réactive en fonction des densités d'énergies
totale et lagrangienne. Le cas de la dimension un ne posera pas de difficulté majeure
contrairement aux dimensions supérieures.
46
47
CHAPITRE 3
3.1. INTRODUCTION
Après avoir fixé le cadre général de l'étude des solides continus, nous allons
passer en revue un certain nombre de systèmes particuliers. Le premier d'entre eux,
dont il est question dans ce chapitre, est une barre en vibrations de traction-
compression. Les équations qui gouvernent ces vibrations sont, aux notations près,
semblables à celles des vibrations de torsion des barres ou des vibrations transversales
des cordes. L'étude qui suit est donc applicable pour ces deux derniers types de
systèmes et le choix des vibrations de traction-compression n'est donc fait que pour
fixer les idées.
Les hypothèses dont nous aurons besoin pour écrire les équations énergétiques
sont les suivantes:
- régime harmonique forcé et établi,
- énergie potentielle d'origine élastique.
Ces hypothèses sont celles que nous avons posées dans les chapitres précédents. Nous
ajoutons de plus les suivantes:
- barre homogène, linéaire, à section constante,
- l'excitation est confinée aux frontières du système.
Chaque fois qu'une de ces hypothèses sera introduite, nous le préciserons dans le texte.
section S
déplacement u
NdN
axe x
--N
X
dx
fig. 3.1 Equilibre dynamique de la barre
L'état du système est défini par le déplacement complexe u(x) de chaque section
S parallèlement à son axe. Conformément à la relation (2-1), la déformation d'un petit
élément de longueur dx qui en résulte est e -dx
Le modèle d'amortissement structural utilisé ici est de type hystérétique. Il
consiste à introduire un module d'Young E complexe:
E=Eo(1+jTl),
dW
pSco
2
u,
.
soit -
d
ES (x) +pSw 2u(x)O. (3-1)
au u=O.
+k 2
(3-2)
49
C'est l'équation différentielle qui régit les petits déplacements de chaque section. II nous
arrivera fréquemment d'utiliser le nombre d'onde réel de la structure conservatrice
def pw2
associée k0 suivant: k0 =
\E0
Les relations (2-4) et (2-5) donnent les densités linéiques d'énergies cinétique et
potentielle (d'origine élastique uniquement) de ce système:
1
E(x)=pSw uu, et
2* dudu
E(x)=E0S, i
(3-3)
fl(x) (3-4)
2 dx
Cette puissance est comptée positivement lorsqu'elle se propage dans le sens croissant
des abscisses.
Enfin, terminons ce paragraphe en précisant les expressions des vitesses de
phase et de groupe:
de! def dw
C, =-
L.' C
dk0
"0
E0
C1 = Cg =
p
irinj dx
X abscisse en m
Notons 7rinj et pdiss les puissances par unité de longueur injectée (complexe) et
dissipée (réelle) dans la barre. 11(x) est la puissance complexe transmise à travers la
section d'abscisse x. Les relations (2-8) et (2-9) sont l'expression générale du bilan de
puissance et, naturellement, sont applicables ici. La seule variable d'espace est l'abscisse
x. Ainsi, sous une forme complexe, les relations (2-8) et (2-9) s'écrivent:
dH
--(x) + p(x) + 2jwL(x) =
I
d (P(x)'\ [Pais.cJ [0 0 1W)" (Piv')
dxQ(x)1 + 0 + 0 2w L(x)) qinj)
(35)
Nous avons annoncé dans l'introduction de ce chapitre que l'étude serait menée sous
l'hypothèse que la densité de force extérieure est nulle, l'excitation ponctuelle
intervenant comme condition aux limites. Dans la suite de ce chapitre, nous
considérerons donc que le second membre de (3-5) est nul. Nous allons maintenant
évaluer tour à tour la densité de puissance dissipée pdiss et la puissance transmise
11(x)=P(x)+jQ(x) en fonction des densités d'énergies W(x) et L(x).
du du*}
Pdiss = .I{Ne} = 1+jil)S--
.
dd 27wE.
e(r) = e0 cos(wr),
N(t) = E0Se0[cos(wt) rsin(w)].
La densité d'énergie dissipée au cours d'un cycle est l'aire du diagramme (N,c).
et donc W =?-E0Sw17e.
Piis = = !E0So.n7e.
(P)_(o»1 wriyW
o[o o)L (3-6)
52
_1 dudu*
E =pSÛ)2uu*,
4 dxdx
du*
=pSw
dE
dx
i
4
Iu
2(du
dx
+u dx
*
dE i (2du*
2du'
--=----E0Si
dx 4
k
dx
u +k u I.
dx)
On obtient en inversant ces relations:
- pS2cû2Eo(k2 k 2*u'dxduESk
-*
° dx dx
53
avec k2=P)lj,
E0 1+11
et k2k2 =
E0 1+il2
du.=E
H(x)=ESu
1w fw(1+jïi)Su.
du. .
2 dx 2 dx
Celle-ci est comptée positivement dans le sens croissant de x. Introduisons les densités
d'énergies totale W et lagrangienne L.
E=-(WL),
pa 211
-+ 1ji7
fl(x)=_E01(l+Jil)[J2 +1 "dW 17
(P(x)'\ -W 2) O d (W"\
Q(x)) k [Y2 )LJ (3-7)
On peut simplifier ces relations puisque l'amortissement est faible (rj«1) et donc,
utiliser l'approximation 1+112=1+0(11), ii vient:
E0 dW
pw dx'
Q(x)=
_E0(dWdL
2pw\dx dx
On retrouve ainsi les formules (1-23) que nous avions établies au chapitre 1 en
considérant la barre comme une suite infinie de systèmes discrets.
Il faut noter que c'est dans le calcul mené ici qu'interviennent expressément les
hypothèses d'homogénéité de la barre, de constance de la section et du terme excitateur
uniformément nul à l'intérieur du système. Les deux premières hypothèses servent dès
le calcul des dérivées des densités d'énergies. Sans celles-ci, le calcul aurait pu être
mené en introduisant des termes (pS)(x) et (E0S)(x) dépendant de l'abscisse x (en
supposant seulement que p et E0 sont constants sur chaque section). La troisième
hypothèse sert dès que l'on simplifie l'expression de la dérivée de la densité d'énergie
54
potentielle avec l'équation homogène (3-2). Sans celle-ci, il aurait fallu tenir compte
d'un second membre dans (3-2) introduisant des termes supplémentaires dans les
relations finales (3-7). Ces généralisations ne seront pas menées et dans la suite nous
nous en tiendrons aux hypothèses annoncées dans l'introduction de ce chapitre.
d2(W k (-7f 7f
¿fr2IL) 1+r,2_7f 4+772ÂL)1,O (3-8)
2 dL
i
k2' /x=O LJixr0'
ou rénergie en un point:
55
O ''x=O' L0 =L10.
D'autres conditions auraient pu être proposées, mais celles-ci ont l'avantage d'être
simples. En particulier la première énonce la proportionnalité de la puissance et de la
densité d'énergie, le coefficient de proportionnalité étant précisément la vitesse de
groupe.
Comme annoncé précédemment, la force excitatrice est considérée comme une
condition aux limites. C'est la source ponctuelle que l'on suppose connue en termes de
puissance complexe injectée dans la structure.
Le cas d'une impédance Z quelconque peut aussi être traité. Considérons une
extrémité dont la condition aux limites classique est N=Zu. Alors comme U = Nue,
jZ
la condition aux limites énergétiques est H E. Ainsi, en séparant la partie réelle
pSco
et la partie imaginaire:
- extrémité d'impédance Z:
+ Im {z} R {Z}
(W - = O, Q (W - L),0 = O.
pSw pSo
56
I f
i f 71
(a1
(i-fl2 qui vérifie M=P
i o
77
) I
=piI
IUdc!
W
il vient:
d2 (U" k (a1 O "(U" (O"
LL)' VJ±i+712
LV) a2jVJOJ
def k2°
Dans le but de simplifier les écritures, notons k0 = . La solution générale du
1+712
système précédent est:
712
W(x) = Ae_k0 + Be1 + sin k0x + D cos k0xj},
(i+Vi+ 172)
(1_j1+712)2
L(x) ' + Bek0J + Csin k0x + D cos k0x.
=
P(x) = Cg Vi + if Afekd1
fl
-
+B
fl
+
Ii._2\
Ii1Th\JI1i/
(c cos kx - D sin kx)
)
57
(i i+ 2
)2
i i
(1+/1+ii2)2 4
(1_V1+ii2)2 =+°(ii).
Ce sont les solutions des équations énergétiques pour une barre homogène. Ces
relations (3-9) sont basées sur un développement limité en ¡j. Nous ne ferons pas
d'étude systématique du domaine de validité de cette approximation. Cependant, des
simulations numériques montrent clairement que ces solutions sont très acceptables
pour des structures contenant jusqu'à quelques dizaines de longueurs d'ondes (ce qui
correspond à la gamme de fréquences usuelles O-50 kHz, pour les célérités de l'ordre de
grandeur de celles des métaux et des structures de quelques mètres) et pour des
coefficients d'amortissement n'excédant pas 10%. Dans le cas contraire, un couplage
entre W et L apparaît et les solutions (3-9) doivent être écartées au profit des solutions
exactes.
58
p,EO,S,11
pini
I
Le système étudié est une barre encastrée-libre supposée vérifier toutes les hypothèses
énoncées dans l'introduction de ce chapitre, dans laquelle on introduit une puissance
vibratoire flin en régime harmonique pur de pulsation a. Nous supposons de plus que
le coefficient d'amortissement i est faible devant l'unité et donc les densités d'énergies
et les puissances sont données par les expressions (3-9) ci-dessus. Les quatre constantes
d'intégration A,B,CJ) sont déterminées par les conditions aux limites:
il vient:
I
1 1 .!iL
2 ( O '\
1 B O
e" 2 2
e'' -1-cos2k0l i?sin2k0l
\DJ \;-QlflJJ
---e° -e°'
2
cos2k0l sin 2k01
q i lip
A=B= CO, et
2cg (i + --shîk0l ct[i + _Jsin 2k0!
chr7k0x 17 chi7k0x
(W(x) shk0l 2 shr7k0! i(J
L(x) 11 cos2k0x cos 2k0x C Qj
, 2 sin 2k0! sin2k0l
Ainsi, comme dans le cas des systèmes discrets, apparaît la notion de matrice
énergétique de transfert. Dans notre cas, celle-ci s'écrit:
Cette matrice, fonction du point considéré, traduit la dépendance linéaire qui existe
entre les densités d'énergies totale et lagrangienne et la source vibratoire, caractérisée
par la puissance émise.
Sur les diagrammes i et 2 suivants sont portées les fonctions W,L,P et Q d'une
barre encastrée-libre dont les caractéristiques sont:
X 10
-4 Energy density in rod
2.5 -T
1.5
E
.
-,o
>'
0.5
Q
>'
Q)
Q
LU
-0.5
-1
0.6
-0.2
-0.4
-0.6
1
-0.8
0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
Wavelengh number
61
Plus loin, au paragraphe 3.5. nous utiliserons ces remarques afin de simplifier
les équations (3-7) et (3-8) de la formulation énergétique, pour obtenir ainsi une version
moins complète mais plus élémentaire de celle-ci.
3.4. COUPLAGE
Dans ce paragraphe nous n'allons pas traiter les problèmes de couplage dans
toute leur généralité. Ceux-ci sont en général difficiles et font l'objet d'études
indépendantes. Parmi elles, citons celle que mène actuellement M. Ichchou (Ecole
Centrale de Lyon) dans le cadre de sa thèse, à paraître. A l'interface de deux systèmes,
les conditions qu'il énonce sont en général non locales : elles dépendent du
comportement du système ailleurs qu'à l'interface considérée. Nous ne soulèverons pas
ces difficultés ici et nous nous contenterons de résoudre deux exemples de couplage de
deux systèmes, qui illustrent l'intérêt de l'usage simultané des densités d'énergies totale
et lagrangienne. Dans tout ce paragraphe 11 est supposé faible.
Restons dans le cadre des hypothèses jusqu'à présent admises et, considérons
deux barres en série soumises à des vibrations longitudinales de pulsation co.
rlinj
p1,E1,Sl,T1 p2,E2,S2.T2
Toujours afin simplifier les calculs, nous utilisons les approximations (3-9) liées au fait
que les coefficients d'amortissement sont supposés petits. Sur chaque tronçon
homogène, nous pouvons écrire les équations énergétiques qui aboutissent aux
solutions suivantes (relations (3-9)):
Les huit constantes sont déterminées d'une part, par les conditions aux limites aux
extrémités:
et d'autre part, par les conditions de couplage qui doivent exprimer la continuité du
déplacement u /x=4- =u/z=11,, et la continuité des efforts à l'interface
E1 (i + iii )S1 -
u
= E2 (i + J12 )S2 -
dx,=1
u
. La continuite du deplacement (et donc des
vitesses complexes) implique la relation suivante sur les densités d'énergies cinétiques:
E E
p1S1 p2S2 .
De même, la continuité des efforts implique la relation suivante sur les densités
d'énergies potentielles:
E1S1E,. = E2SZE,1+.
Enfin, le produit de l'égalité des efforts par le conjugué de l'égalité des vitesses entraîne
aussi l'égalité de la puissance complexe:
P_=P/x=l,
Ix=1,
et
=
def def
E.
Ecrivons tout ceci en un système sur les huit constantes avec a. = s- et )L. = ES.:
pi
(voir page 63)
Vx
(W(x)\
[o, i, + (H(x))( .
L(x) J =
Sur les diagrammes 3 et 4 suivants sont tracées les fonctions W,L,P,Q le long
des deux barres calculées à l'aide de la formulation classique du paragraphe 3.1. et de la
formulation énergétique présentée ici. Les valeurs numériques choisies sont les
suivantes:
o o o o o
2
o o o o o
2
sm 2h4 cos2J4 e''' sin 2k21
L'accord entre les deux formulations est excellent. On notera que W=-L du coté de
l'encastrement: la densité d'énergie cinétique est nulle. Il est important de remarquer
que la continuité du déplacement et de l'effort au point de changement de section
n'implique pas la continuité des densités d'énergie cinétique et potentielle. Le
diagramme 3 montre clairementque les densités d'énergie totale et de lagrangien sont
discontinue en ce point. Il n'en est pas de même pour les puissances (diagramme 4). La
continuité de la puissance active est assurée chaque fois que l'interface entre les deux
systèmes est non dissipative. Quant-à la partie réactive de la puissance, celle-ci est
continue si et seulement si l'interface ne possède pas de lagrangien propre (relation 2-9).
no
C
o
>'
0)
o
C
uJ
0.5 1 1.5 2
Wavelengh number
65
o
C)
o
C
-0.5
0.5 1 1.5
Wavelengh number
Système i Système 2
rlinj
p,EO,S,r
X
o
fig. 3.6 Couplage ressort-barre
Système i
1121
*Energies potentielles.
La loi de l'égalité de l'action et de la réaction appliquée à l'interface entre i et 2
se traduit en termes énergétiques par une relation entre les énergies potentielles à
gauche et à droite:
kE1 = E0S E2,
*Energies cinétiques.
Le système i est sans masse. Ainsi nous écrivons plus simplement E1 = O, ou
encore W1 =L1.
f-
-1 1 -
Ti
0 0 0
2
--
dO
77 2a
-1 0 0 B Q,11
2 2 c
O 0 0 0 1 1 so)
E0S E0S 0 -E0S -k k J
La solution de ce système (6,6) permet le calcul des énergies (ou densités d'énergies)
totale et lagrangienne sur tout le dispositif, ainsi que les matrices énergétiques de
transfert.
Les oscillations des fonctions P,L et Q ont une longueur d'onde ) deux fois plus
petite que celle du déplacement vibratoire, Soit Notons entre crochets <.> la
défi x+..
(H)(x) f H(v)dv.
Vx (L)(x)=O.
et comme
i - e'
= 1+0(11) on trouve que la valeur moyenne de la densité d'énergie
177C
Nous allons maintenant reprendre les deux groupes d'équations (3-7) et (3-8) qui
constituent la méthode énergétique.
I
dW 1 x+l
(v)dv+1k01122 W(v)dv+JL(v)dv =0.
dv2 ;f
69
1
Avec le développement limité = 1+o(ij), ilreste:
1+i7 2
d2(W)
(x) - k2(W)(x) = O (3-10)
Opérons de la même façon sur les relations (3-7) liant les puissances aux densités
d'énergies:
-i P(v)dv=
x+'
Jz
(i+ii
Ci)
wd(W)
soit (P)(x) (x) (3-il)
I
-)Jx Q(v)dv=--(1+ -)x
1 Ci)
2k
2) 1
(v)dv--
dIV
dv
(v)dv
dv ¿
1 dL.
wd(W)
soit (Q)(x) = (x) =11(P)(x). (3-12)
K0 dx 2
L'équation (3-12) montre que les moyennes des puissances active et réactive sont
strictement proportionnelles comme nous l'avons déjà relevé au paragraphe 3.3.7. Plus
intéressantes sont les équations (3-10) et (3-11). Elles représentent une version
simplifiée des groupes d'équations (3-7) et (3-8) sans qu'apparaissent ni la densité
d'énergie lagrangienne ni la puissance réactive. La relation (3-11) donne les conditions
aux limites à appliquer à la solution générale de l'équation (3-10).
Les conditions aux limites de l'équation énergétique moyenne (3-10) sont fixées
par la valeur moyenne de la puissance active en un point: = i-
wd(W)
dx
ïjk0
, ou la
Une difficulté surgit ici. S'il est vrai que la puissance active est strictement nulle à une
extrémité libre ou encastrée, il n'est pas évident que la moyenne sur une longueur
d'onde le Soit. Mlle Djimadoum [19] a abordé ce problème. Dans ce travail, il est
notamment préconisé d'appliquer les conditions aux limites une longueur d'onde avant
cette extrémité pour que la moyenne spatiale ai un sens. Toutefois la conclusion
principale de cette étude est qu'il est absolument équivalent d'écrire que la puissance
active <P> est nulle à l'extrémité même. Ainsi, nous retenons les conditions suivantes:
On obtient:
A=B= k chTjk0x
soit (W)(x) =
shik0l' co shrkl
k0 chîjk0x
co shiik0l
On notera que la fonction est monotone en x et en co: elle ne fait donc pas apparaître les
fréquences propres du système. Ceci est une particularité de l'équation énergétique
moyenne. En fait, le comportement modal du système est pris en compte dans la donnée
de la puissance injectée dont la distribution en fréquence présente des maxima aux
fréquences propres du système.
3.6. CONCLUSION
La procédure suivie dans ce chapitre est identique à celle que nous avons établie
dans le chapitre 1. Le bilan de puissance en régime harmonique de pulsation co, exprimé
sous sa forme la plus générale pour un système continu par les relations (2-8) et (2-9),
prend la forme particulière de (3-5). La puissance linéique dissipée prend la même
valeur que celle obtenue pour les systèmes discrets: pour le modèle hystérétique, elle
est proportionnelle à la densité d'énergie potentielle (relation 3-6). Enfin la puissance
transmise au sein du système dépend linéairement des dérivées premières des densités
d'énergies au voisinage du point considéré (relation 3-7). De toutes ces considérations
nous déduisons les relations énergétiques générales (3-8).
Lasé [30] obtient des relations analogues à (3-7) et (3-8) qu'il induit à partir de la
connaissance des solutions analytiques. Toutefois, le système différentiel d'équations
énergétiques qu'il écrit est découplé (contrairement à 3-8). En fait, c'est le cas lorsque
l'amortissement est faible, comme le montre un développement limité en i sur les
solutions de (3-8) (relations 3-9).
L'intérêt d'une formulation générale avec les densités d'énergies totale et
lagrangienne apparaît dans les problèmes de couplage. En effet, l'usage de ces deux
grandeurs permet de formuler sans ambiguYté la continuité des déplacements et des
efforts sous la forme de relations entre les densités d'énergies cinétique, potentielle et
les puissances. Au contraire, la formulation simplifiée ne permet pas d'exprimer des
conditions de couplage locales sur la densité d'énergie totale et la puissance active
seules comme le montre Wholever [47]. Initialement, c'est pour résoudre cette difficulté
que Lasé introduisit la densité de lagrangien et la puissance réactive dans cette
formulation.
L'étude de la formulation simplifiée (relations 3-10 et 3-11) est plus répandue.
Wohlever [47] induit ces deux relations à partir des solutions analytiques de l'équation
du mouvement et des moyennes spatiales. Ces dernières ne sont pas très utiles ici
72
puisque l'énergie totale pour ce système d'ordre 2 est lisse. En revanche, elles prendront
tout leur sens au chapitre suivant concernant la flexion des poutres (système d'ordre 4).
73
CHAPITRE 4
4.1. INTRODUCTION
T(x)+dT
-M(xÇ
oJ
d
fig. 4.]. Equilibre dynamique de la poutre
dM
bilan des moments par rapportà O: +T(x)= pIco2O(x) (4-1)
dx
0(x) =
de sorte qu'il ne subsiste plus qu'un seul degré de liberté. En d'autres termes, on néglige
la densité d'énergie potentielle de l'effort tranchant devant celle du moment de flexion.
La densité d'énergie potentielle d'origine élastique prend alors la forme:
75
i d2u d2u*
2 (4-3)
* On néglige l'inertie en rotation des sections dans l'équation d'équilibre des moments
(4-1) qui devient alors:
T(x)=(x).
En d'autres termes, la densité d'énergie cinétique de rotation est négligeable devant celle
de translation. La densité d'énergie cinétique prend alors la forme:
E =!pSw2uu*. (4-4)
Compte tenu de ces deux simplifications, l'équation d'équilibre des forces (4-2) s'écrit:
-I
d2 I
EI(x)
d2u
2 I
_pSw2u(x)=O.
de! pSa
Introduisons le nombre d'onde complexe k = Comme la poutre est supposee
EI
homogène et à géométrie constante, il vient:
(x)ku(x)=O. (4-5)
C'est l'équation différentielle qui régit les petits déplacements de chaque section.
def nSw2
Dans chapitre nous utiliserons aussi fréquemment le nombre d'onde réel k0 =
E01
Donnons les expressions des puissances complexes portées par l'effort tranchant
et par le moment de flexion:
-JO)
2
EIu,
dx3
fl =
2
(4-6)
irinj dx
X abscisse en m
id (P(x)'
i..i-.
(poi
i
dxLQ(x)) L 0 ) LO 2ü)LL(x))
(O
I..i.- I
O "jW(x)"\
II i=i
(pini
qii (4-7)
(1) *
p Im{TEu + Me}.
(ari wrl'yW
o)o o)L (4-8)
pSco2
E= uu,
pSw2 d3u* d2u du*)
d3E R <u +3
dx3 2
pS& R d3u* d2u du*
d'E u +7kd2u---+21k
du
--+ 35k u d3u
4* 4
2 dx3 },
E0! d2ud2u*
Ep
4dx2dx2'
d3E d2u*
R 5k du +3ku d3u
dx3 2
C
j3j
78
d7E
=LR Ík8du +7k8ud3u +35k4k4* d2u du'1
dx7 2 e<L
35k4 + k4
3
7k4 + 21k4
3
21k4 + 7k4 u-d3u
pSÛ.)2 cIx7
3k4 3k4 k4 k4 d2u dif - 4 d3E
7k4(3k4 + k4) 7k4 (k4 + 3k4) k4(35k4 + k4) k4(k4 + 35k4*)1
dud2u 4 d7E
;; dx7
i d'Ei
p5w2 dx'
"d2u dif
dr2 dr - k (k4 +7k4) 5k4 + 3k4 -k4 (k8 ± 78k4k4 + 49kv) -23k8 - 98k4k4 - 7k E01 dr'
(k4 - k4
d3u
i. u - t-k(3k + 5k4) -7k4 - k k4(7k8 + 98k4k4 + 23k8*) 49k8 + 78k4k4 +
pSw2 ix3
i d'Ev
E0! dx3
k: d3L
1+fl2 i3
Séparons maintenant les parties réelle Pf et imaginaire Qf de la première ligne,
puis de la seconde,
i2)
112)Z(8+2ii2 _2772\1d7iW+(1+ '-128-80ii2 32ii2"d3(W (4-11)
Q[8ii3l k: i 4i ø )cxL) k: \-6417-24ii 24ii)drL
Cette relation analogue à (3-7) exprime les puissances active et réactive en fonction des
densités d'énergie totale et lagrangienne. Comme (3-7), elle est établie pourvu que la
géométrie et les caractéristiques mécaniques soient constantes le long de la poutre et
l'excitation soit confinée aux frontières. Sans ces hypothèses, le calcul eût été différent.
Nous avons maintenant tous les éléments pour écrire les équations différentielles
sur les densités d'énergies. Reprenons l'équation (4-7) exprimant le bilan de puissance
sous forme locale et, introduisons les relations (4-8) donnant la densité de puissance
dissipée et (4-11) donnant la puissance transmise.
\
d8 (W' k: (-16-6ii2 6i d4 (W' (O Yw (O'\
k:
l682jL)ØJ4l2)
-6ii2 8+6ii2JLt(l+ii2)2ii2
Ainsi nous obtenons un système de deux équations du huitième ordre, qui décrit le
comportement énergétique d'une poutre d'Euler-Bernoulli en vibration de flexion en
régime harmonique établi.
Pour la source ponctuelle, on suppose connues les dérivées successives des énergies à
droite et à gauche du point d'application de la source. C'est à dire que la source est
caractérisée par sa directivité conformément au paragraphe 1.7.
81
4.3.6. Solution des équations énergétiques
f o -_- i -.--. o o
° ° ° ° ° ° a
dz LI
tief, tief,
a1=k0(J1i17+J1+i1i), a2=k0(kJ1f11J1+fT7),
tief tief
a3 k, (jJi - ji + + ji,,). a4 = k (jJi - ji - Ji +
les valeurs propres sont: a, -ai, jaj, -fai avec i=1,4. La solution générale de ce système
s'exprime en fonction des valeurs propres et de 16 constantes arbitraires A par:
X(x)=P
En pratique, moins de seize valeurs propres sont nécessaires pour calculer les fonctions
W(x) et L(x) car quatre sont presque doubles. Identifier dans une combinaison linéaire
les coefficients de deux fonctions très voisines est un problème numériquement
instable. En fait, lorsque i=O la matrice M n'est pas diagonalisable car les sous-espaces
propres associés aux valeurs propres doubles ±k0(l ± j) sont de dimension 1. C'est à
l'origine de l'instabilité numérique. Les solutions du type xe associées à une valeur
propre double A. n'ont pas de sens physique. On augmentera donc considérablement le
conditionnement numérique en les écartant, c'est à dire en projetant les fonctions W et L
sur un espace de dimension inférieure à seize. L'examen du cas r=O nous renseigne
aussi sur la forme des valeurs propres. Dans ce cas, le système d'équations (4-12) est
découplé. En d'autres termes, les valeurs propres apparaissant respectivement dans
l'expression générale de W et celle de L sont distinctes. Toujours en observant le
système (4-12), ii est facile de les classer dans l'une ou l'autre des catégories. C'est
pourquoi, nous avons retenu les approximations suivantes:
=1 2
12 (4-13)
L(x) = Ajex, avec = k0(1 +j),k0(1+ j),k0(1 - j),k0(1 j)
¡=9
p,EO,S,I,
f
I
o
(e1x O 'A1'
X(x)
= OeX16x)6J'
en reprenant les notations du paragraphe précédent. Les conditions aux limites ont été
énoncées au paragraphe 4.3.5. On aboutit alors à un système de la forme:
(1616)1J
l'ordre trois, il suffit de retenir les lignes concernées du produit matriciel précédent. Il
reste alors
(W
J(x) = (88)(x)[°J(0).
j
84
La matrice 8,8 qui apparaît, est la matrice énergétique de transfert associée à ce
problème. Naturellement, son expression dépend directement du choix que nous avons
fait
- de caractériser les sources en termes de densités d'énergies et de leurs dérivées,
- de s'intéresser en chaque point aux densités d'énergies et à leurs dérivées.
Tout autre choix aurait conduit à un autre résultat.
Observons maintenant les résultats d'une simulation numérique. La poutre
considérée est en acier, mesure un mètre de longueur et cinq millimètres d'épaisseur et
est excitée vers six cents Hertz. Ces valeurs sont données pour fixer l'ordre de grandeur
du système mais sont inutiles pour la détermination des densités d'énergies et des
puissances. Seules comptent les trois paramètres suivants:
amortissement
célérité de groupe c5=327 rn/S
nombre de longueurs d'ondes 3,54
Toutes les grandeurs énergétiques sont déterminées à une constante multiplicative près,
on convient donc que la puissance active injectée dans la structure est de i Watt.
0.01
E
0.00:
-0.005
L
-0.01
-0.015
o 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
Wavelengh number
85
Deux calculs sont réalisés. Le premier, par la formulation cinématique, est basé
sur la résolution de l'équation (4-5). Le second, par la formulation énergétique, utilise
les solutions (4-13) avec les conditions aux limites énoncées au paragraphe 4.3.5. Au
voisinage de la source, nous utilisons pour conditions aux limites les énergies et leurs
dérivées. Sur le graphique ci-contre (diagramme 5), sont portées les fonctions W et L
obtenues par ces deux méthodes. Les résultats des deux calculs sont identiques. On
notera que l'énergie potentielle est nulle à l'extrémité libre (W=L) et que l'énergie
cinétique est nulle à l'encastrement (W=-L).
Le champ lointain est caractérisé par un lagrangien nul. En champ lointain les
énergies cinétique et potentielle sont égales. On peut alors calculer l'énergie totale par
la relation approchée:
W=2E=2E. (4-14)
Comme nous l'avons déjà noté, la puissance se répartit sous deux formes : celle
portée par l'effort tranchant (relation (4-9)) et celle portée par le moment de flexion
(relation (4-10)). Pour chacune d'entre elles, on sépare la partie active et la partie
réactive. Les deux graphes suivants (diagrammes 6 et 7) montrent la répartition de ces
quatre puissances ainsi que la puissance totale (relation (4-11)) le long de la poutre de la
figure 4.3.
0.8
0.7
20.5-
D)
D
C
0.3
0.2
0.1
Wavelengh number
2 2.5 3 3.5
86
La puissance totale (active et réactive) est nulle à l'encastrement. Aucune
puissance ne s'échappe du système, cene condition aux limites est conservatrice.
-0.5
-1.5
o 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5
Wavelengh number
(4-15)
Qt=-Qf
valable en champ lointain.
La puissance active totale est une fonction décroissante en l'absence de source.
Ceci est en accord avec la relation (2-8):
dP
+Pdj, 0,
87
qui montre que la dérivée de la puissance est toujours négative. Par ailleurs, l'équation
(4-8) donnant la densité de puissance dissipée en fonction de la densité de l'énergie
potentielle peut s'écrire en champ lointain et en vertu de l'égalité des densités d'énergies
cinétique et potentielle:
dP
Pd = 17(0W, dou =-ijoW.
d
(4-16)
WA
(e,) =
(4-17)
88
Les puissances portées par l'effort tranchant et le moment de flexion sont conjuguées
l'une de l'autre.
Dans son mémoire de thèse, Lasé [30] propose des équations énergétiques
différentes de celles que nous avons obtenues au paragraphe précédent. Sa méthode est
basée sur une décomposition du champ de déplacement en la somme d'un champ
proche et d'un champ lointain. Puis il définit différentes composantes énergétiques
vérifiant des équations semblables à celles des barres en traction-compression.
Dans ce paragraphe, nous étudions cette méthode en détail. En effet, celle-ci
inspirera la formulation énergétique générale que nous proposerons au chapitre 6 pour
les plaques en flexion. Les équations énergétiques que nous présentons ici sont
légèrement différentes de celles de Lasé. En effet, ce dernier a considéré
l'approximation d'un faible amortissement tandis qu'ici, nous nous sommes affranchis
de cette hypothèse supplémentaire.
d4 A2 A2
dx dr2 dr2
k2u2=0. (4-19)
89
def
Définissons les nombres d'ondes complexes suivant k1 = k et k2 = - jk, les équations
de champ proche et de champ lointain sont alors formellement identiques à l'équation
du mouvement (3-2) des barres en traction-compression. Ainsi l'étude des poutres se
ramène à celle des barres. Pour cela, par analogie avec les définitions des densités
d'énergie des barres, nous introduisons les composantes énergétiques de la poutre:
def
-pour la densité d'énergie cinétique: E,1 = pSw2uu1,
"f i du. du
-pour la densité d'énergie potentielle: E01k
-- --,
=
où k est le nombre d'onde réel. Ces composantes énergétiques sont complexes si i et
réelles si i=j. Notons que l'on obtient le conjugué d'une composante en permutant ces
j
indices. Naturellement, on définit aussi les composantes des densités d'énergies totale et
lagrangienne:
def
= + E, L1,
def
= -
Les composantes avec deux indices identiques (i=j=1 ou 2) sont respectivement
les densités d'énergies portées par le champ lointain seul et le champ proche seul. Celles
d'indices différents (ij) sont des densités d'énergies de couplage entre le champ
lointain et le champ proche.
De la même façon que pour les densités d'énergie, nous définissons les
composantes de la puissance par:
del0)
du
H..
' =jEIk!.u.
2 'dx'
En séparant la partie réelle et la partie imaginaire, on obtient les composantes de la
puissance active et celles de la puissance réactive:
fR{fl1}, Qijd:;rIm{ni:i}.
Nous allons maintenant établir les relations entre les grandeurs énergétiques de
la poutre introduites au paragraphe 4.2. et leurs composantes du paragraphe précédent.
C'est l'existence de telles relations qui justifie l'intérêt porté aux composantes.
90
Prenons l'expression de la densité d'énergie potentielle (4-3) et éliminons les
dérivées secondes à l'aide de (4-18) et (4-19):
E P4!EOILd2U
dx2 2' EP4 !
= E0I k?
k*uu;
ii q
h=1
2 2
L=V
L (wM (4-20)
¿t=1 2(1+
772)
1+ j2
Il ' q
2 ii cfr ii
H (4-21)
2 q ttdx q i
Il s'agit de trouver l'analogue des relations (3-7) sur les composantes des
puissances et des densités d'énergie. Le calcul du paragraphe 3.3.3. se généralise sans
aucune difficulté. Sans reprendre les détails, donnons directement le résultat:
91
_J
i1,2
k2 J(1:d1 (1-ff4 (4-22)
o k2_kj2*t k2)dJ
k2 IA...
O)" I
\ o
Les composantes des puissances complexes sont des combinaisons linéaires des
dérivées premières des composantes des densités d'énergies.
W2 =0
X=o 3=o /1 =o
I-a,
,'x=O
L2 1x0 =0 Q11,
/ x=O
+Q3,,=0
W12,
lx=O
W21,
lx=O
=0 P +P =O
13/O 2Y=o
Lw
/x0
L21,/x=O =0 Q1=0 + =0
92
Les composantes des puissances complexes sont des combinaisons linéaires des
dérivées premières des composantes des densités d'énergies.
Sous l'hypothèse que le coefficient d'amortissement est faible, nous avons établi
les relations (4-13) qui sont des approximations des solutions du système énergétique
(4-12). Nous allons continuer à simplifier ces solutions en supposant que chaque point
est au voisinage d'au plus une singularité. Les relations (4-13) expriment les densités
d'énergies W et L comme combinaison linéaire de plusieurs termes exponentiels. A
chaque terme est associé une valeur propre du paragraphe 4.3.6. Ces valeurs propres
peuvent être classées d'au moins deux façons. La première rend compte des propriétés
de propagation. On distingue:
- les valeurs propres ayant une partie réelle négative; elles sont associées à une
propagation de la gauche vers la droite,
- les valeurs propres ayant une partie réelle positive; elles sont associées à une
propagation de la droite vers la gauche,
93
- les valeurs propres ayant une partie réelle nulle; elles sont associées à une onde
stationnaire née d'interférences.
Le second classement rend compte de la portée du terme. On distingue:
- les valeurs propres ayant une partie réelle de l'ordre de grandeur de k0; elles sont
associées à un terme de champ proche,
- les valeurs propres ayant une partie réelle de l'ordre de grandeur de 11ko; elles sont
associées à un terme de champ lointain.
Considérons d'abord la densité de lagrangien et la puissance réactive. L'une est
la dérivée de l'autre (relation (4-15)) et toutes deux sont des combinaisons linéaires de
quatre termes de champ proche dont les valeurs propres sont (relation 4-13):
Chaque terme de champ proche est négligeable dès que l'on s'éloigne de la singularité
qui lui donne naissance. Ainsi, sous l'hypothèse que chaque point du système est sous
l'influence d'au plus un champ proche, deux des quatre termes sont toujours dominants.
Par exemple, au voisinage d'une singularité située à gauche, on ne retient que les termes
se propageant de la gauche vers la droite. On peut donc écrire a priori L comme:
Q s'en déduit par intégration grâce à la relation (4-15) et possède la même formé que (4-
24). De plus si cette singularité est une extrémité libre, un appui simple ou un
encastrement non dissipatif, on a Q(0)=O et donc A1=-A2. Plus généralement, pour une
singularité non dissipative (couplage parfait de deux structures), on peut écrire la
continuité de la puissance réactive au travers cette singularité, soit Q=Q.
A titre d'illustration, reprenons l'exemple numérique du paragraphe 4.3.7. Nous
avons isolé une zone d'une longueur d'onde au voisinage de l'encastrement. La relation
approchée (4-24) avec les conditions Q(0)=O et L(A)=L0 (valeur supposée connue) est
comparée avec la densité de lagrangien issue de l'équation du mouvement. Les résultats
sont portés sur le diagramme 8. L'interpolation est de bonne qualité.
Considérons maintenant la densité d'énergie totale. Classons ses valeurs
propres:
gauche vers droite interférences droite vers gauche
-10
-12
o 0.2 0.4 0.6 0.8
Wavelengh number
Deux termes, 2jk0,2jk0, sont dus aux interférences des ondes de champ lointain se
propageant de la gauche vers la droite et de la droite vers la gauche. Nous l'appellerons
champ oscillant. Deux autres termes, -i!1 k0,f 12. k0, sont dus aux interférences des
ondes de champ proche. Ajoutons maintenant l'hypothèse que chaque point est sous
l'influence d'au plus un seul champ proche. Alors, des deux termes de propagation de
champ proche, un seul subsiste. De plus les interférences entre deux champs proches
n'ont pas lieu et les deux termes associés sont donc négligeable. Par exemple, au
voisinage d'une singularité située à gauche, on ne retient que les termes suivants:
_!Lk0
W(x) = A3e 2 + A4e2 + Ae_2k0x + A6 sin 2k0x + A7 cos2k0x. (4-25)
IOUIJaIR prods oscifla,a
crochets. Cette moyenne n'a pas de sens en champ proche d'étendue trop petite. Par
conséquent, seules les moyennes spatiales des champs lointains et oscillants seront
considérées. Ainsi, nous négligeons l'influence du champ proche pour établir les
équations énergétiques.
Reprenons l'expression (4-25). La moyenne spatiale du champ oscillant est
nulle. Celle d'une exponentielle a déjà été calculée au paragraphe 3.5.1. Ainsi, on
obtient pour la moyenne de la densité d'énergie totale en champ lointain:
(W)(x)=A1e 2 +A2e2
2
d3(W) d(W)
de sorte que: (x) = '11k (x). (4-26)
d3 2°)
C'est cette dernière relation que nous retenons pour dériver les équations énergétiques
moyennes.
En ce qui concerne la densité de lagrangien et la puissance réactive, étant nuls
en champ lointain, ils n'interviendront pas dans cette formulation moyenne.
96
4.5.3. Equations énergétiques moyennes
22
{(i + 2 1
d(W)
(8+ 2)(h1k)6 (128+ 8T72)(ko)
(P)(x) 7.4
co jir (x)
4ú d(W)
(F)(x) = ___ (x) (4-27)
ik dr
d2(W)
(x) - (!ik
20)'(W)(x) = () (4-28)
dr2
(4-27) donne les conditions aux limites à appliquer à la solution générale de l'équation
(4-28). Les équations (4-27) et (4-28) sont analogues aux équations (3-11) et (3-10) que
nous avons obtenues pour la traction-compression des barres. Compte tenu de leur
similitude, les paragraphes 3.5.3. et 3.5.4. concernant les conditions aux limites et la
fonction énergétique de transfert sont encore valides ici.
Nous venons de voir que l'équation énergétique (4-28) est établie sur la base du
champ lointain seul. Nous allons montrer ici qu'elle contient des informations sur les
champs proches et oscillants.
Considérons la solution analytique de l'équation du mouvement (4-5)
u(x) = ae + be + ce + de''. En champ lointain, seuls les deux premiers termes
97
subsistent. Les égalités (4-3) et (4-4) donnent les densités d'énergies cinétique et
potentielle qui valent en champ lointain:
E(x)=pSw2aa
r
e
21_ (k)x
*
+ bbe2 ' + 2Re(ab)COS(2Re(k)X) + 2R(ab)sin(2R(k)x)}
E(x) = ! EoIIk4ftaa*e21 (k)x + bbe2 + 2 Re(ab)cos(2Re(k)x) + 2Re(ab)Sifl(2Re(k)X)}.
I !Lkqx
W(x) = !pSo.)2aa e 2 + bbe2 + 2Re(ab)cos(2kox)+ 2Rc(ab)sin(2koxx)}.
(W)(x) =!pSw2<[aa e
I-k0x +bb e}.
2
71
Cette moyenne spatiale ne retient donc que les termes de champs lointains. Comparons-
la avec la solution analytique de l'équation (4-28).
A = pSw2aa*, B = !pSW2bb*.
Ainsi:
- le champ oscillant est nul à la singularité,
- l'amplitude du champ proche est égale à la somme de celles des champs lointains.
* Si cette singularité est une extrémité libre, les conditions sont les suivantes:
d2u d3u
(0)=(0)=O, soit:
Ja + b + c = O Ijc2j=o
lab+c=O = 1m{cth*}0
--kx
(W)(x)=A1e 2 +A2e2
où A1 et A2 sont déterminés par les conditions aux limites (P)(0) 0 et (P)(l) = P,.
Soit:
k0
chk0x
(W)(x)
- 2WPinJ shk0l
(4-30)
shLk0x
(P)(x) = pini
sh- k0!
Ces deux expressions donnent la densité d'énergie totale moyenne et la puissance active
moyenne le long de la poutre.
kP..
°
W(0)=
oih-k
20¡
Cette dernière relation est complète puisque le champ oscillant est nul au point x=O.
L(x) = .e_k0x (A1 sin k0x - A2 cos k0x + A1 cos k0x - A2 sin k0x),
2û
où Aj et A2 sont déterminés par les conditions aux limites Q(0) = O et L(0) = W(0).
Soit:
L(x) = W(0)e [cos k0x - sin k0x],
Q(x)-
(4-32)
W(0)e sin k0x.
k0
k0
AW =
2ú sh-k01
2
On sait de plus que le champ oscillant est nul à l'extrémité libre. Il vaut donc:
101
Wc,çc(X) = ±LWsin2k0x.
Dimensionnement de la poutre
La poutre utilisée est une poutre en acier dont les caractéristiques sont les
suivantes:
longueur 1= 1 m
largeur b= 5 cm
épaisseur h= 5 mm
masse volumique p= 7800 kg/rn3
module d'Young E=2.l01 N1m2
Cette poutre est recouverte sur toute sa longueur d'une couche de népurane d'une
épaisseur de 8 mm qui permet d'augmenter son taux d'amortissement. Le népurane est
une résine thermoplastique chargée à comportement viscoélastique. Sa masse
volumique est égale à 2000 kg/m3. La présence de cette couche de népurane modifie
les caractéristiques de la poutre, ainsi on a pS pS(poutre) + pS(népurane) = 2,2 kg/rn.
On supposera que la valeur de la rigidité de flexion EI est inchangée compte tenu du
faible module d'Young du népurane. Donc EI=104 Nm2. Il est intéressant de disposer
d'une structure dissipative pour observer une décroissance de la moyenne de la densité
d'énergie. En effet, pour une structure non dissipative cette dernière est constante tout
comme le prévoit l'équation (4-28) : ce cas présente peu d'intérêt.
La poutre vérifie les hypothèses d'Euler-Bernoulli si la longueur d'onde. de
flexion et l'épaisseur de la poutre h vérifient la relation A.> 7h. Alors la fréquence
maximale est d'environ 35 kHz, valeur supérieure aux fréquences qui nous intéressent.
Dispositif
Le dispositif est le suivant:
102
3-
I
2.5-
40 50 60 70 80 90 100
Beam abscissa (cm)
105
4.6. CONCLUSION
Encore une fois, nous avons adopté ici la même proc6dure que celle suivie dans
les chapitres précédents. Rappelions-en les grandes lignes:
- bilan de puissance sous la forme de deux relations (4-7),
- puissance linéique dissipée proportionnelle à la densité dénergie potentielle (4-8),
- puissance transmise fonction des dérivées des densités d'énergies (4-1 1).
Cette dernière relation est un peu surprenante. En effet, des dérivées septièmes
apparaissent et on peut se demander quel principe physique justifie leur présence. En
fait, nous n'avons pas chercher à séparer systématiquement les énergies portées par le
déplacement transversal de celles portées par le déplacement angulaire. D'ailleurs, le
modèle d'Euler-Bernoulli s'y prête mal puisqu'il néglige, d'emblée l'énergie cinétique de
rotation devant celle de translation et l'énergie potentielle de translation devant celle de
rotation. Une étude plus approfondie de cette question séparant bien l'effet de chaque
degré de liberté sur la base, par exemple, du modèle de Timoshenko, aboutirait
sûrement à des relations plus équilibrées.
Lasé [30] propose des équations énergétiques générales différentes de celles du
paragraphe 4.3. (voir le paragraphe 4.4.). Il sépare les champs proche et lointain du
déplacement et remarque que ceux-ci sont solutions d'équations différentielles d'ordre
deux analogues à celle de la traction-compression des barres (équation (3-2)). Ii
applique alors les équations énergétiques du chapitre 3 ((3-7) et (3-8)) pour chaque
énergie (du champ proche, lointain et deux de couplage). Il écrit, ainsi, huit équations
différentielles d'ordre deux équivalentes aux deux équations différentielles d'ordre huit
(4-12). Cette méthode présente l'avantage de bien séparer les composantes des énergies.
L'étude de la formulation énergétique simplifiée se justifie pleinement dans ce
chapitre. Nefske et Sung [39] introduisent l'équation simplifiée (4-23) et Wohlever
montre que cette équation régit les moyennes spatiales de l'énergie totale. Par ailleurs
nous avons vu que cette équation contient des informations supplémentaires:
l'amplitude du champ oscillant et du champ proche pour certaines singularités. Les
calculs des enveloppes et maximum de la densité d'énergie totale sont alors possibles.
Cette méthode se prête bien à une mise en oeuvre expérimentale. Son intérêt réside dans
sa robustesse aux incertitudes sur les paramètres, et le peu de calculs qu'elle nécessite.
Elle est particulièrement bien adaptée au domaine des moyennes et hautes fréquences
pour lesquelles le système étudié contient de nombreuses longueurs d'ondes.
106
107
CHANTRE 5
5.1. INTRODUCTION
Comme pour les chapitres précédents, nous rappelons ici les principales
relations cinématiques d'une membrane en régime harmonique établi.
Considérons une membrane dont la tension T est uniforme. Elle est soumise à
des petites vibrations transversales suivant la figure 5.1.
108
0 O
1"
2 dx
e(x,y)= O O '.2dy
ldu ldu
r;;
Seuls deux termes apparaissent dans ce tenseur. L'emploi du vecteur à deux dimensions
gradu à la place de celui-ci est plus adapté à ce problème et simplifie les écritures.
L'amortissement d'une membrane est couramment du type visqueux. Dans ce
chapitre, nous choisissons pourtant de modéliser l'amortissement sous forme
hystérétique. La raison en est la suivante : nous voulons pouvoir comparer les résultats
de ce chapitre avec ceux du chapitre 3 sur la traction-compression des barres pour
lesquelles l'amortissement était du type visqueux. Notamment, nous pourrons juger des
effets de l'introduction de plusieurs dimensions. Les membranes que nous considérons
ici ne sont donc pas réalistes et leur étude doit être considérée comme purement
académique. Toutefois, il serait assez facile de reprendre ce chapitre avec un
amortissement visqueux. Nous ne le ferons pas.
Nous introduisons une tension complexe T = 7 (1 + ji) constante dont la partie
imaginaire modélise l'amortissement hystérétique. Dans le cas de petits déplacements,
les composantes verticales de cette tension T sont respectivement:
109
1ef ¡phw2
Introduisons le nombre d'onde complexe k tel que k = Comme T ne dépend
T
pas du point considéré, (5-l) s'écrit:
C'est l'équation différentielle qui régit les petits déplacements de chaque point.
pha2
Introduisons aussi le nombre d'onde réel k0 dont I interet apparaitra
plus tard. Donnons les expressions des densités surfaciques d'énergies cinétique et
potentielle d'origine élastique:
rl = 1-T(gradu)u. (5-4)
Cç =Cg = I.
IT
ph
div.A= dA i döS
[(A+dA)(5s+dös)A5s] (5-5)
ôSdl di SS di
La relation (5-5) que nous venons d'établir sur des considérations physiques, est
mathématiquement bien fondée. Son caractère simple tient au choix particulier que
nous avons fait du repère curviligne. Si (a1) sont les coordonnées d'un champ de
vecteur A dans le système de coordonnées curvilignes la divergence de A vaut:
i
div.A=V-+ a.
'r' du' du
div.A =+_L1A.
dl dl
div.B=a+
dA
dl
idj
dl
da
aA+A,
dl
div.Ppj+p=O, (2-8)
Les notations sont celles usuellement adoptées jusqu'à présent. Les relations (3-5)
concernant la barre en traction-compression et (4-7) pour la poutre d'Euler -Bernoulli
n'en sont que l'écriture dans le cas unidimensionnel. Pour la membrane, cas à deux
dimensions, on pourrait se contenter de la forme générale (2-8) et (2-9). Mais notre
propos est d'écrire les équations énergétiques le long d'une ligne champ. Le vecteur flux
de puissance H est colinéaire au vecteur gradu. Ce dernier définit un champ dont les
lignes sont celles dont nous parlerons dans toute la suite de ce chapitre. La relation (5-
5) appliquée au vecteur H donne immédiatement la forme qui nous intéresse des
relations (2-8) et (2-9), à savoir:
I
d (P(l)
idöStP(l)JPimJ[O
dl Q(l)1 ÖS dl Q(l) 0
O JW(l)j[Pij
0 2w L(l) (56)
Les seules forces qui travaillent et donc dissipent de l'énergie sont les
composantes verticales Q de la tension. Si Q désigne le vecteur de coordonnées Q et
Q, la densité de puissance dissipée vaut (relation (2-10)):
I{QgI.thj*}
Pdi
Il vient
Ç{T0(1 + j17)gradu. gradu} = -T1gradu. gradu* = 217 wEe,
soit: p=w17(WL).
113
On retrouve ainsi la relation déjà établie pour les poutres et barres: la densité de
puissance dissipée est proportionnelle à la densité d'énergie potentielle.
E =phû2uu*, E =-7--,
i dudif
du*
--=phw
dE
dl
i
4
Iu +u
2(du
dl dl
*
i döS du
dl2
+ --+k2u=O.
SS dl dl
(5-8)
On obtient en inversant les relations des dérivées premières des densités d'énergies:
phoT(k2 - k2 du
)u =T0k2 i dSS
dl
+ phw2 ±
dl
+2--phw
SS dl
2Er,
avec k2 = phw21jï
1+712'
et k2 - k2t = 2 i, i+7f
f17
1OhOi
T
du
fl(l)JO)2= Tu
dl
* du
Celle-ci est comptée positivement dans le sens croissant de i. Introduisons les densités
d'énergies totale W et lagrangienne L.
E!(W+L),
7 1+ ii
fl(l) (1+
J11)F11 - jîj
[1+ 772 +1" I-+
dW (1 jij
li+2
'\dL i dôS
(W L)
phw 271 dl t,i+712
) )dl SSdl - j
Enfin séparons les parties réelle et imaginaire de cette expression:
(dW i dÔS
P(l) - 1+77)I-+--(W
2
dl SS dl
L)
'°
2phw dl dl SS dl
2 (_7?2
Id2 (W' I döS( 2 -1' d (W' Id (1 d6S'\ (1 dôS\2( i -P(W" 772
'(W' (O
L)i_1 2J1LJl 1)L)1+7?2_7?2 4+r72)tL)iO
(5-10)
résolution des équations (5-10) ne peut être envisagée que si l'on connaît a priori la
forme des lignes de champ. La nuance est de taille. Les paragraphes qui suivent
présentent un certain nombre de cas où il est facile de déterminer cet effet géométrique.
Pour chacun d'entre eux une solution développée est présentée. Auparavant, précisons
les conditions aux limites applicables à ces équations.
Les conditions aux limites des équations énergétiques doivent être appliquées
aux extrémités des lignes de champ. Elles sont fixées par l'intensité en un point:
i d5S
)(-- +--(w-L 1+71(dw
dW -Û) dL 2
P (i+ 11 'QD - 2
)i------
SS dl dl dl dl
wo =w110, L =L110.
Ce cas est le plus simple que nous puissions considérer. Les ondes planes sont
caractérisées par un vecteur d'onde uniforme sur l'ensemble de la membrane. La norme
de ce vecteur d'onde est fixée par la relation de dispersion mais la direction peut être
quelconque. Celle-ci étant fixe, les lignes de champ sont parallèles (figure 5.3).
117
/ ligne de champ
/
k vecteur d'onde
/ /
front d'onde
X
o
Ainsi un tube garde sa section constante de sorte que sa dérivée par l'abscisse curviligne
est nulle:
=o.
dl
d2 (W' k (n2 n2
L)+1+n2_n2 4+2jL)OJ
Les relations liant les puissances aux densités d'énergies sont:
ortho-radial. Ainsi les lignes de champ sont des cercles concentriques autour du point O
(figure 5.4).
L'abscisse curviligne d'une ligne de champ de rayon r est égale au produit de ce rayon
par l'angle, soit l=rO et donc dl=rd9. De plus les lignes de champ gardent entre elles une
distance constante et donc l'accroissement de section d'un tube de champ est nul, soit:
=0.
dl
2 (W'\ r2k
(_2 2
Vw\ (Ø'\
LJ+l+fl2_2 4+2jLJoJ
On peut aussi écrire les relations liant les intensités aux densités d'énergies totale et
lagrangienne:
P(r8)J
Q(r,O)
=(i+
_O)
k2o
772)( O
Y2
i/2f7ãtL(r,O)f
Ce cas de forme des lignes de champ est assez peu réaliste physiquement. En effet, les
tubes de champ se referment sur eux-mêmes et ne peuvent donc pas recevoir ni fournir
de puissance. En présence d'amortissement, cet état ne peut donc pas exister sous une
forme stationnaire. En revanche, les lignes de champ peuvent localement avoir cette
forme. Alors les considérations et équations présentées ici sont vérifiées dans la petite
région de l'espace où ce phénomène se produit.
119
Le cas des ondes axisymétriques est dual du précédent. Nous supposons ici que
le déplacement ne dépend que du rayon et non de l'angle O. Le vecteur grad u est radial
et les lignes de champ sont des droites passant toutes par l'origine (figure 5.5).
ligne de champ
ecteur d'onde
front d'onde
L'abscisse curviligne est égale au rayon. La section d'un tube de champ élémentaire,
cette fois, varie avec le rayon et vaut:
i dôS i d
Soit r80)=!.
6S dl röOdr r
Introduisant ce résultat dans l'équation (5-10), nous obtenons les équations énergétiques
du cas axisymétrique:
d2 (W" 1 (2 1") d (W k
(_2 2
Vw" (0
LJ-1 4+2JLJO)'
et la relation liant les intensités aux densités d'énergies:
centre sur un disque de rayon rmjn La source est caractérisée en terme d'intensité
injectée. La condition aux limites qu'il faut appliquer en r, est donc:
(P(r,)" (Pi,i
Et sur le bord de la membrane en r,, l'intensité doit être nulle puisque le déplacement
l'est
(0
Sur les diagrammes 11 et 12 suivants sont portées les fonctions W(r), L(r), P(r),
et Q(r) d'une membrane circulaire respectant la symétrie axisymétrique et dont les
caractéristiques sont:
amortissement i=0,05
célérité Cg=5O96 rn/S
nombre de longueurs d'ondes
sur le rayon 3,53
X 10
-4 Energy density in membrane
3.5 o = classic energy density
x = GEF energy density
*
3 = classic lagrangian density
+ = GEF lagrangian density
2.5
o 1.5
C
o
>,
2' 0.5
o
C
LU
o
-0.5
-1
1.5
0.5 I 1.5 2 2.5 3 3.5
Wavelengh number
121
0.6
0.4
0.2
C)
LU
-0.4
-0.6
-0.8
Toutes les grandeurs ne dépendent que du rayon r. Ainsi, ce problème est à une
seule dimension. Nous pouvons donc maintenir les définitions du paragraphe 3.5.1. des
grandeurs moyennes notées entre crochets.
Reprenons les equations (5-9) et (5-10). Le terme
ldôS est connu et vaut hr.
Il s'agit maintenant de simplifier ces relations. Comme dans les chapitres précédents, la
procédure de simplification repose sur la remarque que la densité de lagrangien est
nulle en moyenne, soit (L) = 0. Ce résultat provient de la solution analytique du
système (5-10) en axisymétrique, dont on calcule la moyenne sur une longueur d'onde.
On montre alors que la moyenne de la densité de lagrangien n'est pas strictement nulle
123
d2(W) 2d(W)
(r) + - (r) - k( W)(r) = O (5-11)
dr2 r dr
-ü) Id(W)
(r) + (5-12)
dr r J
- à l'excitation __w{d(w)+1(W)
ik dr r
- au bord
11k02 dr r J/r=rmaX
(W)(r)=A
ek0r
r
+B.
e0T
r
(P)(r) = C{A
e
k0r
r
B
e0T
r
Les deux constantes A et B doivent être déterminées par les conditions aux limites. Par
del
exemple, choisissons les deux conditions ci-dessus, et posons ¡ = rmax - r. Alors
A
k0
r, e0T
shl7k0l
B=11r k0
shl7k0l
Et donc:
124
(W)(r) = p
k0 r cht7k0(r - r)
r s/ill/c0!
Comme tous les systèmes étudiés jusqu'à présent, la densité d'énergie moyenne est
proportionnelle à la puissance active injectée. La fonction énergétique de transfert a
donc pour expression:
k0 r, chllko(rm&xr)
(i) r shrjk0l
Cette valeur est à comparer avec celle du paragraphe 3.5.4. pour une barre en traction-
compression.
Comme annoncé dans l'introduction, nous allons comparer les solutions de ces
équations avec celles d'une méthode basée sur une analogie avec la loi de Fourier de
conduction de la chaleur. Nous l'appellerons méthode équation de la chaleur (HEF).
Elle repose sur l'hypothèse que l'intensité est proportionnelle au gradient de l'énergie:
Substitué dans le bilan de puissance (2-8), on obtient une équation sur <W> seul:
d2(W)
dr2
(r)+ri d(W)
dr
(r) r2k(W)(r) = 0, (5-14)
où les deux premiers termes forment le laplacien. La relation (5-13) donne les
conditions aux limites de l'équation (5-14). Par exemple:
- à l'excitation '=corkd(W)
di_'
- au bord
-û) d(W)
lk d1;rr
De la même façon que pour le modèle énergétique simplifié, étudions la solution de ces
équations. La solution générale de (5-14) est:
(P)(r) = c{AKi(1ik0r)_BI1(rik0r)}.
Appliquons les deux conditions aux limites énoncées ci-dessus. Après évaluation des
constantes A et B il vient:
W(r) --
k0 Ko(rlkor)Ii(rlkormax) + Io(rlkor)Ki(ulkormax)
-
i" w Kj(77kor)Ii(r1korm&x) Ii(11kor)Ki(flkormax)
k0 Ko(Tikor)Ii(iikormax) + Io(rlkor)Ki(r/kormax)
-
U) K1 (rk0r )I ( likorm*x) I (rk0r )K1 ( 7lkormaj
Cette expression est sensiblement différente de celle prédite par le modèle énergétique
simplifié.
Il est remarquable que l'intensité donnée par (5-12) ne soit pas l'expression
particulière du gradient de la densité d'énergie en condition axisymétrique
contrairement à (5-13). La présence du terme en hr l'atteste. Cette relation substituée
dans le bilan de puissance (2-8) donne l'équation (5-11). Les deux premiers termes de
celle-ci ne forment pas l'expression du laplacien en condition axisymétrique à cause de
la présence du coefficient deux. C'est en cela que le modèle énergétique que nous
proposons diffère de la traditionnelle équation de la chaleur (5-14).
Nous allons illustrer ce fait par une simulation numérique. La membrane
considérée a les mêmes caractéristiques que celle du paragraphe 5.4.3. La formulation
énergétique simplifiée (SEF) est constituée de l'équation (5-11) et des conditions aux
limites données par (5-12) et l'équation de la chaleur (HEF) par (5-13) et (5-14). Sur les
diagrammes 13 et 14 sont présentées la densité d'énergie totale et l'intensité active selon
les trois méthodes: équation cinématique (5-2), équation énergétique simplifiée (SEP)
et équation de la chaleur (HEP). Cette dernière équation donne une mauvaise
représentation de l'énergie tant au voisinage de l'excitation où elle est sous-estimée,
qu'en champ lointain où elle est surestimée. La décroissance de la solution de l'équation
de la chaleur est trop faible.
Pour le voir, considérons la solution analytique de l'équation du mouvement (5-
2)pour une membrane infinie: elle est proportionnelle à la fonction de Hankel de
seconde espèce d'ordre O: H(kr). Au voisinage de l'infinie cette dernière est
126
X l0
.4 Energy density in membrane
E
Q'
0.8
0.6-
o
0.4
Q'
wC
0.2-
e
-i(-%)
équivalente à la fonction L'énergie cinématique est proportionnelle au carré
J2,rkr
du déplacement. L'énergie totale de la membrane est égale au double de l'énergie
cinétique en champ lointain. Ainsi un développement asymptotique de celle-ci au
e0T
voisinage de l'infini est proportionnel à . La décroissance est en hr.
J1T
L'équation de la chaleur (5-14) pour une membrane infinie admet pour solution
analytique toute fonction proportionnelle à K0(Iik0r) dont un développement
e0TJ
asymptotique au voisinage de l'infini est . La décroissance est en -.
.j2i7k0r
Enfin la solution analytique de l'équation énergétique simplifiée (5-11) pour une
membrane infinie est la fonction . Elle redonne bien la décroissance souhaitée en
r
hr. C'est en cela que l'équation (5-11) représente bien en moyenne l'énergie totale.
Nous reprendrons cette argumentation dans le chapitre suivant au sujet des plaques car
ce point est essentiel. En effet Langley [24] est le premier a remarquer cette anomalie
de l'équation de la chaleur. Et c'est précisément cette remarque qui a motivé nos
recherches vers une équation plus réaliste et une explication de ce paradoxe.
Nous allons maintenant généraliser ces considérations à d'autres géométries de
membranes.
possibilité aurait pu être de définir les moyennes sur un cercle de diamètre ). Dans
notre cas, la simplification apportée dans cette formulation énergétique est d'écrire
<L>=0. Jusqu'à présent (chapitres 3,4,5), nous avons définit les quantités moyennes de
telle sorte que cette égalité soit démontrée à partir de la solution analytique de la
formulation énergétique générale. Mais pour les géométries quelconques, nous ne
disposons pas d'une telle solution analytique. L'attitude que nous adoptons ici est donc
la suivante. Nous ne définissons pas les moyennes spatiales des quantités énergétiques.
L'égalité <L>=0 ne pouvant plus être démontrée, est élevée au rang d'hypothèse
128
simplificatrice. Les quantités notées entre crochets sont alors définies comme les
solutions des équations énergétiques simplifiées qui résultent de cette hypothèse.
Naturellement, elles représentent bien les moyennes spatiales des quantités introduites
en 5.2., mais en un sens vague que nous ne chercherons pas à préciser.
La seconde difficulté a déjà été relevée. Elle concerne la forme des lignes de
champ inconnues a priori et sur laquelle il faudra formuler une hypothèse
supplémentaire.
i) Généralités
Nous allons suivre la procédure établie pour le cas axisymétrique. Reprenons les
équations (5-9) et (5-10) sans préjuger de la valeur du terme géométrique
(P)(i) =-
-w Id(W)(1)
ilk02 dl
+-- 1 dOS
SS dl
(W)(l)} (5-16)
dans l'expression de l'intensité (5-16) est issu de lignes de champ droites passant par le
point d'excitation. Cette hypothèse brutale peut sûrement être mise en défaut au moins
localement. Nous allons toutefois montrer qu'elle présente une amélioration sur
l'hypothèse de la loi de Fourier du paragraphe 5.5.4.
Reprenons la relation (5-9) de l'intensité active. On a déjà vu que la densité de
lagrangien est nulle en moyenne. Nous venons d'ajouter l'hypothèse que le terme
vaut hr où r est la distance du point d'excitation au point courant M. Ainsi,
(W)
(P)(M)
= .{ grad(W)+u
r
' (5-17)
OÙ UM est le vecteur unitaire orienté du point d'excitation vers le point courant. Le terme
additionnel selon ce vecteur apporte une correction par rapport à l'hypothèse courante
selon laquelle le vecteur intensité est proportionnel au gradient de l'énergie. On peut
obtenir une autre forme plus condensée de cette expression:
(P)(M) .L{.igrad(r(W))}.
i d(W)
div.grad(W)+ ii2k(W)=O. (5-18)
dr
Introduisons un repère cartésien (x,y) dont l'origine est le point d'excitation. L'équation
précédente s'écrit alors:
équations (5-12) et (5-11). Elles représentent donc bien une généralisation de ce qui a
été présenté au paragraphe précédent. L'intensité donnée par (5-17) n'est pas
130
i) Généralités
W(r)=A
eT
r
¡(r) = U,
k0r
où u est le vecteur unitaire orienté du point d'excitation vers le point courant.
L'hypothèse que nous formulons dans ce paragraphe est que cette solution
particulière est la solution fondamentale de l'équation énergétique simplifiée. Ainsi, la
fonction de deux points:
e_0jMJI
G(M,P) = A
11MPh
est la fonction de Green de l'équation que nous cherchons. Son intensité correspondante
est:
w e0M
H(M,P) = A
k0 IIMPII
131
Les conditions aux limites sont appliquées en termes d'intensité normale supposée
connue sur le bord du domaine:
F =limfH(M0,O).n(9)ed9=
t-0
A02?,
k0
Cette discrétisation a l'avantage d'être simple à mettre en oeuvre mais peut conduire à
des instabilités numériques.
C'est la méthode proposée par Lasé [30] et Bouthier [11] dans leur mémoire de
thèse. L'équation de la chaleur (HEF) pour ce même problème s'énonce de la façon
suivante. Tout d'abord la loi de Fourier donne l'intensité en fonction de la densité
d'énergie locale:
133
Il faut noter que ces deux équations peuvent être déduites des équations (5-9) et (5-10)
sous l'hypothèse que les lignes de champ sont des courbes parallèles (ondes planes ou
ldc5S . .
ortho-radiales par exemple). Ainsi le terme -- vaut 0. A pnon cette hypothese ne
vaut pas moins que celle que nous avons formulée au paragraphe 5.5.2. Et les tests
numériques doivent les départager. Toutefois, au voisinage d'un point d'excitation,
l'hypothèse des lignes de champ axisymétriques est toujours vérifiée tandis que celle de
la loi de Fourier ne l'est pas. Cette affirmation est vérifiée dans un domaine d'autant
plus grand que la fréquence est élevée ou que les conditions aux limites sont
absorbantes puisque le système se rapproche alors d'un système infini.
Illustrons ces trois méthodes par un exemple numérique. Nous considérons ici
une membrane carrée dont les caractéristiques sont les suivantes:
amortissement ii=O,05
célérité Cg5O96 ni/S
nombre de longueurs d'ondes
par coté 14,1
abscisse excitation =4,7 i longueurs d'onde
ordonnée excitation y=9,42 longueurs d'onde
Le modèle cinématique est celui du paragraphe 5.2. Le modèle SEF1 est formé de
l'équation (5-18) dont les conditions aux limites sont données par la relation (5-17). Le
modèle SEF2 est constitué de l'équation de Fredhoim (5-19) résolue par la méthode
indirecte décrite au paragraphe 5.5.3. Enfin le modèle HEF est constitué de l'équation
(5-22) avec (5-21) pour conditions aux limites. Sur le diagramme 15 est représentée la
densité d'énergie totale issue du modèle cinématique et sur les diagrammes 16, 17 et 18
les densités issues des modèles HEF, SEF1 et SEF2. On observe très nettement que la
décroissance de la densité d'énergie du modèle REF est plus faible que celle des
134
modèles SEF. Les diagrammes 19, 20 et 21 présentent trois coupes de ces nappes
respectivement aux abscisses (exprimées en nombre de longueurs d'ondes)y=2,7 y=4,2
et y=10,6. La coupe passant par le point d'excitation (y=lO,6) montre que l'équation de
la chaleur sous-estime la densité d'énergie au voisinage de l'excitation et la surestime en
champ lointain. Les autres coupes sont proches des frontières et mettent en évidence le
fait que le modèle HEF surestime la densité d'énergie en champ lointain tandis que les
modèles SEF fournissent une bonne représentation moyenne de l'énergie exacte.
Les modèles SEF ont un comportement identique au voisinage de l'excitation.
On peut s'en convaincre en remarquant que les équations SEF1 (5-18) et SEF2 (5-19)
sont identiques pour une membrane infinie excitée en un point. Mais leurs
comportements diffèrent au voisinage des frontières. En particulier, le modèle SEF2
prévoit une accumulation de densité d'énergie le long des frontières. Celle-ci est due à
la présence voisine des sources fictives répartie le long de la frontière. L'influence de
ces dernières est négligeable au centre de la membrane, mais ne l'est plus au voisinage
des bords.
Terminons par le diagramme 22. Ii présente en chaque point la direction du
vecteur intensité active déterminée par le modèle cinématique. On observe très
nettement le point d'excitation duquel l'énergie rayonne. Hormis au voisinage des
frontières, les lignes de champ sont proches de celles d'une membrane axisymétrique.
Ceci explique pourquoi le modèle SEF1 basé sur l'hypothèse des ondes axisymétriques
donne de meilleurs résultats que le modèle REF basé sur l'hypothèse des ondes planes.
5.6. CONCLUSION
Navier-Stokes sont bien locales. Mais dès que l'on cherche à écrire des équations sur les
densités d'énergies, on se heurte à une impossibilité : il n'existe pas en générale
d'équation locale sur les énergies. L'équation de Bernoulli propose une solution faible
de ce problème par une écriture différentielle le long des lignes de courant. Là encore,
la direction de propagation est supposée connue. Sauf quelques rares cas, comme celui
des écoulements irrotationnels, on ne peut pas s'affranchir de cette hypothèse
suplémentaire. Naturellement, l'équation de Bernoulli est plus simple à mettre en oeuvre
que (5-10) à bien des égards. Tout d'abord il est de nombreuses situations où l'on
connaît les lignes de courants: tuyauteries, écoulement des cuves etc. Ensuite cette
équation n'utilise que des dérivées le long de l'abscisse curviligne mais pas de terme lié
à l'élargissement des lignes de champ contrairement à (5-10). Cette dernière présente
donc peu d'intérêt si ce n'est pour l'étude des géométries particulières (ondes planes ou
axisymétriques). Elle sert surtout de point de départ à l'établissement des équations
énergétiques simplifiées.
Les équations énergétiques simplifiées exprimées sur la densité d'énergie totale
seule ont été plus largement abordées dans la littérature. Citons Nefske & Sung [39],
Bouthier & Bernhard [6], Lasé & Jezequel [27], Djimadoum [19]. Tous ces auteurs
proposent d'utiliser l'équation de la chaleur comme modèle. Chaque fois, il est fait
l'hypothèse que l'intensité active est proportionnelle au gradient de la densité d'énergie
(hypothèse de la loi de Fourier). Poutant Langley [24] remarque que la décroissance de
la fonction de Green de l'équation de la chaleur est incompatible avec celle de la densité
d'énergie prévue par l'équation du mouvement. Partant de cette remarque, nous nous
sommes efforcés de mettre en évidence les limites de validité de l'hypothèse de la loi de
Fourier et de dégager une relation plus réaliste entre l'intensité active et la densité
d'énergie totale. Nous avons abouti à deux formulations distinctes. La première repose
sur une hypothèse simpliste sur les lignes de champ. L'équation obtenue est écrite dans
un repère centré sur le point d'excitation. Cette hypothèse peut sûrement être étoffée
afin de traiter la cas de plusieurs points d'excitation. Cependant les résultats numériques
sont meilleurs que ceux de l'équation de la chaleur. La seconde a le mérite d'avoir une
assise théorique plus solide. Fondée sur une formulation intégrale, sa mise en oeuvre est
particulièrement aisée. Là encore, les résultats sont meilleurs que ceux de l'équation de
la chaleur.
Dans le chapitre qui Suit, nous allons généraliser ce qui vient d'être présenté ici
au cas des plaques planes.
136
y-axis
x-axis
137
y-axis x-axis
138
0.01
0.008
>..
(r)
0.006
0.004
0.002
00 2 4 6 8 10 12 14
x-axis
y=4.23
0.02
o = classic energy density
x HEF energy density
0.018- + = SEF1 energy density
= SEF2 energy density
0.016-
0.014
\
0012-
j 0.01
0.008
0.006
0.004
0.002
2 4 6 8 10 12 14
x-axis
139
y=tO,6
0.18
o = cassic energ' density
x = HEF energy density
0.16 + SEF1 energy density
= SEF2 energy density
0.14
0.12
0.06
0.04
0.02
2 4 6 8 10 12 14
x-axis
14 ." -
'
-_'
(i\ - _-___
/1
-
1i (1 / I / -//
I \_ :TI((//-
\ \ ' ' \
i
I
I
I f
/f I
_I I ,
______
12 ¿
__,,___
10
--
. ...-.-.. N
-/
\ ¡ - -.
- -4 N i I
\ N" ' II fi / /_-___-.-__.__.___-_-
..--___.__.»
-
..-__.-
____.
-
,-, >.
.._.........._.
.-----.---.--.------- L
II \\\N\N'''\\ N
-
/ // JI
\\ \ N N N
8 -1 J/////1/1
I1//'-'
4 w---
///././ \ \\NN\\NNNNNN \
u)
* //////////
- J-1f i-/-1,
r- ¡J
/ /1 \ \\NNNNN
\ " \N\NN NN. N- i
4
/','JJ4'\\\\NNNNNNN\N/ 41 N
/-
/////1/l'li'
1
4/ 4 H 4\\\\\\\\\\NN
\\\\NNNNNN\N
NNNN\\\\-4Ni
i/i
6
///
1/
4/ 4J¡
¡ il 4 \\\\\\NNNNNN.\.N\\
¡1
11/ 441
4
4 i
44 4 \ \\\\\ \\ \N NNNN\\\ 'N
// t')
1'
1/1 4/) J
4
4 H
3) f1,
'\\1/114 4
44 4 N 4
4 / \\NN\N\N\N4 N 4'
/j,
kJ1444 4 \\\\
4)44/44414444
\\4 4 N\\\\N\\N
4\\\N\\N\'\\N\\j
4
_ ¿
4
¡1/1441 \\\J \N\\\5\4 \\\\- J/ 4
___\ _ç.__
00
Iç) 2 4
/ - 4
/ ¡'sN\
J _N 4 L--
/ \N
6 8
.
10 12 14
x-axis
140
141
CHAPITRE 6
6.1. INTRODUCTION
L'étude des plaques que nous abordons ici est conduite à partir du modèle
classique de Love-Kirchoff. Ce modèle est basé sur des hypothèses semblables à celles
des poutres d'Euler-Bernoulli. Ainsi, dans ce chapitre, on trouvera à la fois les
caractères principaux des résultats du chapitre 4 sur les poutres et les difficultés
rencontrées au chapitre 5 et occasionnées par la nature à deux dimensions du système.
Comme pour les chapitres précédents, les hypothèses dont nous aurons besoin
sont:
- régime harmonique forcé établi,
- énergie potentielle d'origine élastique,
- plaque linéaire, homogène et d'épaisseur constante,
- excitation ponctuelle ou confinée aux frontières du système.
A ces hypothèses, nous ajoutons celles dites de Love-Kirchoff qui concernent la validité
du modèle.
ÌQ.
dx 1(de+d
E
11 1d9 d\
w
def Eh3
D=
12(1_v2)'
E = E0(1 + ji1) est le module d'Young complexe dont la partie imaginaire modélise
l'amortissement hystérétique, h l'épaisseur de la plaque et y le coefficient de Poisson.
L'équilibre dynamique de la plaque en l'absence de densité de force extérieure
s'exprime par trois relations:
143
dM dM
bilan des moments autour de y: + i; = pIú)2Ø(x,y). (6-3)
dx dy
du du
O(x,y) = -(x,y), q(x,y) = -(x,y).
2 2
ra2 d2u* 2}
d2u
= {M:e;} = !D0 d2u + d2u ]+2(1_ y) (6-4)
dx2 ay2 2
dM dM dM,,, dM
T
T=_ay» dx'
Il est équivalent de négliger les énergies cinétiques de rotation devant celles de
translation, soit:
E= phw2uu*. (6-5)
def
Introduisons le nombre d'onde complexe k = et l'opérateur bi-laplacien A2, il
vient:
A2uk4u=O. (6-6)
Comme pour le cas des poutres d'Euler-Bernoulli, l'intensité est portée par deux formes
de contraintes: l'effort tranchant et les moments de flexion. Les vecteurs intensités
sont:
fi =X
_icoDfd(AU)U*} -:
=:DLAU)U*} (6-7)
2 2 dy
n =12D{(+ V)_+(1
a2u1 dif
v)-1.
d2u dif i
pour les moments de flexion. Naturellement, l'intensité totale est la somme vectorielle
de ces deux relations.
Les vitesses de phase et de groupe résultent du même calcul que celui des
poutres d'Euler-Bernoulli. II vient:
c=,
ç
CI)
c=¡
g
2w
,ç0
analogues à celle de la membrane. Cette méthode a été introduite par Lasé [30] pour le
cas des poutres d'Euler-Bernoulli. Sa généralisation aux plaques utilise les
considérations du chapitre précédent sur les lignes de champ. Nous commençons donc
ce paragraphe par les définitions de ces composantes énergétiques.
2k4 (L.k2.)(&+k2.).
iu1+k2u1 =0.
zu2k2u2 =0.
del 4f
Introduisons les deux nombres d'ondes complexes k1 = k et k2 = - jk. Les deux
équations ci-dessus sont alors formellement équivalentes à l'équation de Helmoltz
régissant le déplacement de chaque point d'une membrane. C'est donc par analogie avec
les expressions des densités d'énergies d'une membrane que nous définissons les
composantes énergétiques d'une plaque:
4f i
* Pour la densité d'énergie cinétique: = -phw2u4u1 ij=1,2
de! i
* Pour la densité d'énergie potentielle: EÑ = D0kgradu.gradu1 i,j=l,2
E11 et E11 sont les densités d'énergies portées par le champ lointain, E22 et E22 sont
les densités d'énergies portées par le champ proche, et E12, E12, E21 et E21 sont les
densités d'énergies de couplage entre champs proche et lointain. Naturellement, on
définit aussi les composantes des densités d'énergies totale et lagrangienne:
de! def
= -
146
ni) Dkj2(gradu)u.
W=
I pho2 . D [dzu. d2u
t.
4
u.u. 2i __!.__L+
' 4 [d1 d1
(1vidSS
--
t.SS dl
i (d2u. du
dl
i
du. d2u
dly dl )
i-i-i --
(1 dS2 du. du
ISS dl 4dl, dl
Eliminons les dérivées secondes à l'aide des équations du mouvement des champs
proche et lointain, il vient:
w
[Phw2
+
[p/za)2
Q-jk4J]y,u1u;
D0(1 - y) (idôs2 ddu*
L 4 4QJk4I]uAu L 4 4 2 , (öS dl ), dl dl
i döS) [k2*du du "
4
+k2!u
*
k2*Lu+k2Lu.=
' dl'
' dl
4
D0k I, dl.
+21--
l d8S"
ÖS dl J
"i
J.
147
L=
1+17
i+' 2(1+L)+ 12k kôSdJJdl
1 dSS'\
-4(w.L). (6-10)
i*i
Nous devons maintenant établir les relations liant les intensités actives et réactives avec
les composantes énergétiques. La procédure suivie est formellement la même que
précédemment. On part des relations des intensités portées par l'effort tranchant et les
moments de flexion dans un repère curviligne orthogonal quelconque (voir Soedel [59])
que l'on applique au système de coordonnées associé aux lignes de champ. L'expression
des intensités complexes en fonction des champs proche et lointain et de leurs dérivées
selon leur abscisse curviligne est:
11' =
2 ,
dl
fl' = °'Dí(i v)1_L"1
2 , dl ) dl 'S..ÔS dl
L+k2u.1
¡ dl,
Dans le premier terme de l'intensité portée par les moments, on reconnaît sans peine les
composantes de l'énergie potentielle. Les autres termes sont les composantes de
l'intensité complexe:
Enfin les intensités actives et réactives s'obtiennent en séparant les parties réelles et
imaginaires de ces expressions.
148
i I 4k
dl k- k pha)2 dlv) D0k dl
+ 21--
i döS) E11"1l,
SS dl
du.
u1
* 1 1 4k2 "dECYJ+ 4 ( i dS)J}
+21--
= k12
- IcT lph2 dl1 Dk2I
OO dl dl
c5S
Pour chaque paire d'indice i,j les définitions des énergies et l'équation du
mouvement sont formellement identiques à celles d'une membrane. Les problèmes sont
donc équivalents et l'on doit obtenir des équations énergétiques semblables. Deux
remarques s'imposent. Premièrement, le terme de correction géométrique dépend des
indices et est donc noté . Deuxièmement, le dernier terme de (5-10) dépend
SS dl )
de i et k0 alors qu'ici les grandeurs k et k sont conservées sans expliciter les calculs
pour garder toute la généralité. Tenant compte de ces deux remarques, il est aisé de
reprendre les calculs du chapitre précédent pour aboutir aux équations énergétiques de
la plaque:
149
oùak2+k2,b=k2etc- k2k2
i J
*
k2
O
o
Les conditions aux limites des équations énergétiques doivent être appliquées
aux extrémités des lignes de champ. Les équations différentielles (6-13) sont au nombre
de huit et d'ordre deux. Ainsi, il faut écrire huit conditions aux limites à chaque
extrémité. Elles traduisent les conditions aux limites usuelles exprimées sur les
grandeurs cinématiques forces et déplacements. Formellement les calculs qui
permettent de les dériver sont les mêmes que pour la formulation énergétique de Lasé
du paragraphe 4.4. Ainsi, les conditions du paragraphe 4.4.5. sont encore applicables
ici.
Comme pour le cas de la membrane, les ondes planes sont caractérisées par une
direction de propagation uniforme. Ainsi, les vecteurs d'ondes des champs proche et
lointain sont uniformes. Les lignes de champ sont toutes des droites parallèles (figure
6.2).
150
y / ligne de champ
/
k1 vecteurs dt onde
/ /
front dt onde
o X
Chaque tube de champ garde sa section constante de sorte que sa dérivée par l'abscisse
curviligne est nulle:
(d8s
i,j=l,2.
A ces équations sur les composantes énergétiques, il faut ajouter les relations donnant
les densités d'énergies en fonction des composantes:
W= 1+X (w L)
1+ 712
L=
1+71 k
Ces équations sont identiques à celles obtenues au paragraphe 4.4. (relations (4-20) et
(4-23)) pour les poutres d'Euler Bernoulli.
Dans un système de coordonnées polaires, nous supposons ici que les champs
proches et lointains du déplacement ne dépendent que de l'angle O et pas du rayon r.
Suivant cette hypothèse, les vecteurs gradui sont ortho-radiaux. Ainsi les lignes de
champ sont des cercles concentriques centrés sur l'origine du repère.
151
front d'onde
ligne de champ
Là encore, les tubes de champ gardent donc une section constante, soit:
(=o
dl
i,j=1,2.
bc, bc O4'J"Ì (O
ae2L +r.L b + c,
2
i,j=1,2.
+ b + c1 ) L, J = 10
w1(wM+LM)+
1-i-i h
" 2
1+ +
La remarque faite dans le chapitre précédent sur les conditions d'existence de telles
ondes est encore valable ici. Nous retiendrons donc qu'un tel cas ne peut se produire
que localement.
152
ligne de champ
ecteurs d'onde
front d'onde
J]abscisse curviligne est le rayon, chaque section d'un tube de champ élémentaire varie
avec celui-ci et vaut:
(1 dôS'\ 1
1j=rSO, soit --(r8O)=!. i,j=1,2.
I\ÔS &J = röO dr r
Comme pour les cas précédents, les équations énergétiques s'obtiennent par substitution
de ces relations dans l'équation (6-13):
1+112
lv1 d
2k
L=
1+112
(1 h+LM)+ +ii2_ (+L1) + 1v1
2k2
d
_-.-(w,L).
h o
L'effet géométrique lié à l'élargissement des tubes de champ est modélisé par la
présence des termes en 1fr.
153
Nous présentons ci-dessous une simulation numérique dont le but est d'illustrer
les équations énergétiques d'une plaque axisymétrique. La méthode classique est basée
sur l'équation du mouvement (6-6) avec pour second membre une excitation ponctuelle
au centre de la plaque. La formulation énergétique générale (GEF) repose sur le
système d'équations énergétiques décrit ci-dessus. La plaque considérée est circulaire et
possède les caractéristiques suivantes:
amortissement i=O,O5
célérité de groupe c=335 rn/S
nombre de longueurs d'ondes
sur le rayon 3,46
tr)
C
>..
C
uJ
0.5 1.5 2 3
Wavelengh number
154
0.6
0.4
o
w -0.2
-0.4
J
-0.6
-0.8
Comme dans le cas des membranes circulaires, on peut noter l'apparition d'une
singularité au centre de la plaque. La solution analytique de l'équation du mouvement
(6-6) en conditions axisymétriques est une combinaison linéaire des quatre fonctions de
Bessel J0, I, Y0 et K0. Les deux dernières sont singulières en O. L'allure générale des
courbes est proche de celles obtenues pour les poutres en flexion. La densité d'énergie
totale est une fonction oscillante. Son enveloppe décroît à cause de l'effet de diffusion
géométrique. La densité de lagrangien est une fonction nulle sauf au voisinage des
extrémités. Ces allures sont caractéristiques des systèmes d'ordre quatre (poutres et
plaques en flexion).
Les quantités énergétiques moyennes notées entre crochets sont définies comme
en 3.5.1. Nous avons déjà vu que la condition d'axisyméirie se traduit par une valeur
commune particulière de tous les termes de correction géométrique:
(1 dSS"1 1
i,j=1,2.
8S dl
Soit, après développement limité de cette expression pour les petites valeurs de 11:
d2(W11)
(r)+?. d(14Ç1) (r) ilk0 (W11)(r) O (6-14)
dr2 r dr 4
156
1vd(W) (r)
(6-15)
2kr dr
Enfin, il reste à exhiber la relation entre la moyenne de l'intensité active et celle de cette
composante. Partant des relations (6-11) et (6-12),
et effectuant les développements généralisés suivants pour les petites valeurs de ri:
k2 + k2*
k2
k2_k2*
=i±!± o(i) ' ;2 =2k2+o(1).
O
11 2 'co
Il reste:
(p)4Co{d(i)
tik dr r1(1)J (6-16)
- à l'excitation Íd(WI)+1(w)
= ik dr r i /Prmin
157
- au bord
4W 1d(l)
dr
k0 r ch(11Q(rrnax_r))
(Wj1)(r)=P
r sh(11L(rrn&x_rrmn))
En substituant cette expression dans l'égalité (6-15), on obtient pour la densité d'énergie
totale:
(W)(r)=1
k0 Tm
jch4( - r)) + 1v2r7sh
2hk0( ))
r 4k0r
k0 r, 1i 1v'))ch(
( - r)) + : iish( & (r -
2ash" k0
- r )) r 2kr3
(r
Cette fonction est différente de celle que nous avons obtenue pour les membranes
axisymétriques.
Présentons maintenant l'équation de la chaleur pour ce problème. L'analogie
avec la loi de Fourier conduit à poser la relation entre l'intensité active et la densité
d'énergie totale:
4(z) d(W)
(P)(r) (r). (6-17)
îik dr
Substitué dans le bilan de puissance (2-8), on obtient une équation sur <W> seul:
d2(W)
dr2
(r)+ri d(W)
dr
(r)
4
(W)(r)=O. (6-18)
La relation (6-18) donne les conditions aux limites de l'équation (6-17). Par exemple:
158
4(t) d(W)
- à l'excitation
rk dr
- au bord
0-4wd(W)
h1kc dr /r=rma,
La fonction énergétique de transfert prédite par ce modèle pour une plaque finie est
presque identique à celle de la membrane. Elle vaut:
(k0'\1k0 \\
1k0 '\1k0
Ko-r)I--rm&x)+Ki-rma)ioyJ--r
k0
2w K1
-r)ii(-rmax)_ Ki(rm&x)Ii(11-r)
c'J
E
Q
04
C
Q
>
Q
C
w
2
0.8
0.7
0.6
0.5
a'
W 0.4
0.3
0.2
0.1
Nous adoptons ici la même attitude que celle du paragraphe 5.5.2. concernant la
définition des grandeurs notées entre crochets. Rappelons que l'égalité <L11>=0 est
prise ici comme une hypothèse que nous ne démontrerons pas.
i) Généralités
s'éloigne des extrémités. Ensuite, la densité de lagrangien L11 est une fonction oscillante
dont les moyennes spatiales sont négligeables devant celles de l'énergie totale. Ainsi,
dans les équations (6-13), seule la moyenne de la densité d'énergie totale du champ
lointain <W11> subsiste:
Ces mêmes simplifications substituées dans les relations (6-9), (6-11) et (6-12) donnent
pour l'énergie totale:
(W)=(w1)
1_v( i dâS" d(l4'1)
(6-20)
2k osrJ1, dl
(P)(l)
d(l4cl)(l))
1 dôS
()(i)} (6-21)
=___ dl 11
et (6-21) est lié aux lignes de champ de l'intensité active portée par le champ lointain
seul. Son expression est:
P11 = Rc{iDk(gradUi)U}.
Ayant précisé ceci, les relations (6-19) et (6-21) sont formellement identiques aux
relations (5-15) et (5-16) des membranes. Cependant la relation (6-20) montre que les
moyennes de la densité d'énergie totale et de la composante du champ lointain ne sont
pas identiques en général. Toutefois elles le deviennent lorsque le terme géométrique
s'annule. On obtient alors des formulations énergétiques simplifiées identiques pour les
membranes et les plaques. Ce cas se produit pour les ondes planes ou, plus
généralement, chaque fois que les lignes de champ restent parallèles entre elles. Or, les
poutres à section constantes se comportent comme des guides d'ondes planes. Ceci
explique pourquoi les formulations énergétiques simplifiées étaient identiques pour les
barres et les poutres, (cf chapitres 3 et 4) alors qu'elles sont en général différentes pour
les membranes et les plaques (chapitres 5 et 6).
162
L'expression de P11 étant la même que celle de l'intensité d'une membrane, il est
naturel de reprendre ici l'hypothèse faite au paragraphe 5.5.2. sur les lignes de champ.
(1dSS\
Ainsi, nous supposons que le terme de correction geometnque
----)
/J , apparaissant
(4 iJ
dans l'expression de l'intensité (6-2 1), est issu de lignes de champ droites passant par
le point d'excitation. Sa valeur est hr où r est la distance du point d'excitation au point
courant M. L'expression simplifiée du vecteur intensité active <P> devient:
(P)(M) = {rad(w;i) +
rJ
(w;1)
(6-22)
OÙ UM est le vecteur unitaire orienté du point d'excitation vers le point courant. Ce terme
porté par ce vecteur apporte une correction à l'hypothèse de la loi de Fourier selon
laquelle le vecteur intensité est proportionnel au gradient de la densité d'énergie. Une
autre forme plus condensée de cette expression est:
(P)(M)
4w l'i grad(r(w;1))}.
= 17k: ir
De même, la densité d'énergie totale s'exprime en fonction de la composante du champ
lointain seul. (6-20) devient:
1 vd(w;1)
(6-23)
2kr dr
Introduisons un repère cartésien (x,y) dont l'origine est le point d'excitation. L'équation
précédente s'écrit alors:
Cette équation est formellement identique à celle obtenue pour les membranes.
163
i) Généralités
-r'
77k0
2 ( y)
11+ 11(1v) +
e 11(1
W(r)=A
r 4k0r 2kr2 )'
-r
2
u(r),
k0 r
77k0
-IMPI
i e 2
17(1v) 11(1v)
G(M,P)= I 1+ +
2 11MPh 4k0hIMPhh 2kMPhI2 J'
est la fonction de Green de l'équation que nous cherchons. Son intensité correspondante
est
-IMPI
H(M,P)=
i 2we 2 u.
2,r k0 hIMPO
G(P,M).
La fonction de Green vérifie la relation de réciprocité G(M,P)
Nous avons maintenant tous les éléments pour établir l'équation intégrale.
Considérant les mêmes hypothèses que celles du paragraphe 5.5.3., on obtient:
Les remarques établies à propos de cette équation pour les membranes sont encore de
circonstance ici. Nous retiendrons qu'il est nécessaire d'appliquer les conditions aux
limites en termes de composante normale de l'intensité pour s'affranchir de
l'indétermination de l'opérateur vectoriel intensité. Ceci étant entendu, l'équation (6-25)
est du type Fredholm de deuxième espèce avec second membre.
Comme condition aux limites, on suppose connues les valeurs de l'intensité normale sur
la frontière du domaine:
I(M).n(M) = A(P)H(M,P).n(M)dS.
Le premier membre est connu, l'inconnue est l'amplitude des sources A(P). Cette
équation est du type Fredholm de première espèce et détermine les amplitudes des
sources. Les énergies et les intensités en tout point intérieur au domaine sont ensuite
calculées grâce au deux relations ci-dessus.
Considérons une distribution discrète de n+1 sources aux points M réparties sur
la frontière du domaine. La source d'indice O représente la source réelle tandis que les
autres sont fictives. Pour une frontière non dissipative, il faut écrire n conditions aux
limites en des points Pj de la frontière, distincts des points M.
'I
(I.n) = A.H(M,F,).n1 = O j1 ,n.
L'équation de la chaleur (HEF) pour une plaque diffère de celle d'une membrane
par le coefficient de proportionnalité dans la loi de Fourier:
qui est l'équation aux dérivées partielles dont la densité d'énergie totale est solution. La
relation (6-26) donne les conditions aux limites de l'équation (6-27). Par exemple:
On notera que les équations de la chaleur pour une membrane ou une plaque sont
identiques, contrairement aux équations énergétiques simplifiées différentielles ou
intégrales.
amortissement 'r=O,05
célérité de groupe Cg=335 rn/S
nombre de longueurs d'ondes
par coté 6,92
abscisse excitation xo=l,73 longueurs d'onde
ordonnée excitation yo=4,84 longueurs d'onde
Le modèle classique est constitué de l'équation (6-6). Le modèle SEF1 est formé de
l'équation (6-24) avec (6-22) pour conditions aux limites. Le modèle SEF2 repose sur
l'équation de Fredhoim (6-25) résolue par la méthode indirecte. Enfin, le modèle HBF
est l'équation (6-27) avec la relation (6-26) pour conditions aux limites.
Sur les diagrammes 27, 28, 29 et 30 sont représentées respectivement les
densités d'énergies des modèles classique, BIEF, SEF1 et SEF2 Les diagrammes 31, 32
et 33 sont des coupes des surfaces précédentes, respectivement aux ordonnées
(exprimées en nombre de longueurs d'onde) y=l,O y=l,6 et y=4,3.
On observe clairement que le modèle HBF donne une solution très plate. La
décroissance qu'il prédit est trop faible. Ainsi, l'équation de la chaleur sous-estime la
densité d'énergie au voisinage de l'excitation et la surestime en champ lointain.
Quant aux modèles SEF1 et SEF2, ils représentent bien en moyenne la densité
d'énergie du modèle classique. En particulier, le voisinage de l'excitation est retrouvé
correctement. On notera les accumulations d'énergie au bord, pour le modèle SEF2 Ceci
est dû à l'influence des sources fictives réparties sur le contour du domaine. Le
diagramme 34 montre la carte des vecteurs directeurs de l'intensité active. Les lignes de
champ rayonnent du point d'excitation et sont perturbées en champ lointain.
i) Dimensionnement de la plaque
La plaque utilisée est en acier et possède les caractéristiques suivantes:
y-axis x-axis
O25-.
E
'O15
w
L
y-axis x-axis
170
y=1,0
0.07
o = classic ergy density
x = HEP enerny density
+ = SEF1 engy density
0.06 = SEF2 enry density
0.05
("J
E
e
0.04
(4,
0.03
>'
0.02
0.01
x-axis
y=l,6
0.05
o = clssic energy density
x - HEF energy density
0.045 -i. = SEF1 energy density
=S; 2energydensity
0.04
-0.035
C"
E
0.03
0.025
0.02
e
C
0.015
0.01
0.005
x-axis
171
y4 ,3
0.18
o = classic energy dnsity
x HEF energy enty
0.16 + SEF1 energy dity
SEF2 energy deity
/
0.14
0.12
Z?- 0.1
>'
J,
C
0.08
>-
0.06
0.04
0.02
x-axis
6
/1/
((
///_-...\'
;,-)_.-_
_\.___
\ ,_' '... I_-_
/ , \ ,__,,_r_\
t
_.//_. Y\ I ,-
.\-_
-----. ' " t I/ /,_ -
/
\\
I ¡1/,
I
, r_.-\ \ \
\.____
r/------ - / - ---------- - -
5 ---rr----/// i \ :_- - -
t-
il J '\ - I >
\ >-\ \\ \ -r--
I
I 'i "_-__"__-7__..\\
¡ f-/r- - - .- /I I I
\ \\
\\\\\ /
L \\\t i-r,
i
I
-r/1
I
t\\\\\ i -
/
,
\/ ¡ iI ii tt \\ \t \t \t tt t t tt t / // 1I i\ i f \ iI
(h
X
4-t
\ -I /' I 4
\\\\
t \ \-'
J
i I t
t
I
L
--.-\\ t'-I j
I
4/
/
t IIIIt\ttt\
I
ttt i I ¡
\ I /i / , / t
//4Lt\tt
t L' t I
>.
3 -1/
t
._./IiI//
41'/ t tt\tt
t
t\\tt
t
\\
i J
t I
t\\/4 II i \\\L
t \-..t tt\tL// t t i iiLi..
t t tu i it \\\LjI/
4\ -\-\\ i t \ t tt ¶ t
41 -._fI_\\I//1 L \\\\tt\\ \
\ / \_ i/i tttt tt \/( I / I
\ \ t t-
2
'-1ÌII
i
¡i//,\tttt\\1'.\\//\
\ '-Zt s-..
\".-'.._\..t/
»\ t t t t t t ti-.. t \
I
1
¿/// i
/,__::-\tt t
t ¿ t I
f / ________\ \ \ ' t
-
))I Jt \\-/
\t// J\\'J\\'_//,,/
\\\ f7f,,/ ¿I I....\y...r Ii\\'_ \\tL
-r/r
r.----- ttthi\ttt\/,n/hhf_I
\\i"t\\tt'1t,,,î,
I 4
/ /'_../i
¡
___/i
I
/ i tt ' -
2 3 4 5 6
x-axis
172
.5
x 10 Experiment results: ordinate y=3.5 cm f=600 Hz
1.8
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
x-abcissa (cm)
0.5
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
x-abcissa (cm)
173
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
x-abcissa (cm)
174
6.5. CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons établi une formulation énergétique générale pour
les plaques. Elle a les mêmes caractéristiques que celle des membranes. En particulier,
ses équations sont écrites le long de lignes de champ. On ne peut donc pas les résoudre
dans le cas général si l'on ne connaît pas la géométrie de ces lignes de champ. Pour
obtenir ces équations, nous avons dû décomposer le champ de déplacement en la
somme d'un champ proche et d'un champ lointain, puis définir les composantes
énergétiques. Cette approche est la généralisation aux plaques de la méthode que Lasé
introduit pour les poutres [30]. Il eut sans doute été possible d'écrire des équations
différentielles directement sur les grandeurs énergétiques physiques sans passer par les
composantes énergétiques, à l'image de l'équation (4-12) pour les poutres. Cependant,
les calculs auraient été fastidieux et nous ne les avons pas menés jusqu'au bout.
Les équations énergétiques simplifiées sont du même type que celles des
membranes. Toutefois une différence apparaît avec ces dernières à cause de la présence
du coefficient de Poisson. Ce fait est remarquable car les équations énergétiques
simplifiées des barres et des poutres sont semblables. On aurait pu croire qu'elles le
seraient aussi pour les membranes et les plaques. Il n'en est rien. Le modèle de
l'équation de la chaleur, lui, propose des équations identiques pour les membranes et les
plaques. Les représentations des solutions des modèles simplifiés mettent en évidence
le défaut du modèle REF. La décroissance qu'il prédit est trop faible. Ainsi, l'équation
de la chaleur sous-estime la densité d'énergie au voisinage de l'excitation et la surestime
en champ lointain. Cette méthode se situe à mi-chemin entre la Statistical Energy
Analysis (SEA) qui prédit une valeur moyenne pour l'ensemble de la plaque, et les
équations énergétiques simplifiées présentées dans ce chapitre qui prédisent une forte
décroissance de cette énergie à mesure que l'on s'éloigne du point d'excitation.
175
CHAPITRE 7
7.1. INTRODUCTION
L'étude des poutres courbes que nous menons dans ce chapitre, introduit un
couplage entre les ondes longitudinales et transversales, dû à la présence d'une courbure
non nulle. C'est donc un système continu à une dimension mais à deux degrés de
liberté. A chaque degré de liberté, nous allons associer des quantités énergétiques et les
équations que nous écrirons sur ces dernières seront couplées.
Les hypothèses utilisées dans ce chapitre sont:
- régime harmonique forcé et établi,
- énergie potentielle d'origine élastique,
- poutre linéaire, homogène, d'épaisseur et de courbure constante,
- excitation confinée aux frontières du domaine.
L'état du système est défini par le déplacement de chaque section. Trois composantes
sont nécessaires: u le déplacement suivant l'axe (Ox), y le déplacement suivant l'axe
(Oy) et O la rotation de chaque section dans le repère (Oxy). Le repère (Oxy) est attaché
au point courant. On montre (voir par exemple [38:1, ou [52]) que la déformation
linéarisée longitudinale liée à ces déplacements est e = - + et que la déformation
dN T
bilan desforces: +--
ds R
pS&u, (7-l)
cffN 2
(7-2)
dM
bilan des moments: + T = pIw2O. (7-3)
ds
E;
duVv duV
!R{Ne:}= E0S(_y +-I-+ (7-4)
ds)' ds 1R
E
(u dv"d(u dv*
=!Re{Me}=!EoI-__)___J. (7-5)
* On néglige l'inertie de rotation des sections dans l'équation d'équilibre des moments:
T(s) = e(s).
Une autre façon d'exprimer cette hypothèse est de négliger l'énergie cinétique de
rotation devant celle de translation. Les densités d'énergies cinétiques s'écrivent alors:
On peut observer que lorsque R tend vers l'infini, le système devient découplé. La
première équation est alors identique à l'équation (3-2) des barres en traction-
compression et la seconde tend vers (4-5) des poutres d'Euler-Bernoulli. Ainsi, on peut
considérer ce modèle comme une extension des modèles d'Euler-Bernoulli et du modèle
classique des barres en vibrations longitudinales.
Donnons les expressions des vecteurs puissances. On obtient respectivement
pour les puissances portées par la vibration longitudinale et par la vibration
transversale:
- jc» du EI d (u
dv V
ds) RLcds)JIu,
-
y
ES +-i+------ *
(7-10)
{ (
jw d2 (ud (u dv)dv)
-T EI I---1v
dv'\
--i-
{R ds) dsR d
*
(7-11)
178
dP
+ PdL3 = O, (7-12)
+2wL=O, (7-13)
Pdi =211wE
rI" =(N---M"Ìu.
2 R )
-=-I-u
jw(dN +N ---u
diTA
ds2d Rds
--M-
i dM . i du
du
ds R ds
P;th = 277(0E;.
dif du
,r"=INv
2R
+M-
ds
df1
-+2joiJ'+p+r =0.
Soit en séparant les parties réelle et imaginaire avec des notations évidentes:
=IP« TvTh-M
2L ds
Calculons en sa divergence:
=Iv
d
+T +--
d'ti'
2ds d
+Mds2)I.
JW(1T
dsds
dv* dMdv d2u"\
d'ilt
+2jcoL' +2ioE _P?XNVS+M.J±*O,
ds 2R ds )
p = 2i7coE.
du*\
2R is)I.
Les deux définitions des puissances échangées vérifient la loi de d'action réaction qui
s'écrit:
,r + Jr = 0.
d'ti'
+2jwL'+p+r"
ds
=0.
dP
=0, (7-16)
+q =0. (7-17)
d
et v(s)=be1.
1t- -
k2R2 k2a2 j(kR+k3Ra2) (a(0
(7-18)
j(kR+k3Ra2) 4--1k4R2a2I 1b)\0)'
co
où c0 = I et a ='flJ
deflE
I. Il existe des solutions non triviales pour a et b seulement
VS
VP
lorsque le déterminant de la matrice est nul. En utilisant les grandeurs
adimensionnelles:
def
(1) = -,
_def
k=ka et
_def a il vient alors:
co R
6
k»/-2 +2e
2\-4 1-4 2/ 2\\--2 2/-2 2\
)k +(e a) 1+e ))k w e )=0. (7-19)
182
a=_(2
2
+2e),b_e
w
422
t11_2 2
w(1+e),c=co(o) 2 ' a2 2a3 ab
alors:
43\\ a
2
+--)-,
k3
=.,Jj2\/i(_q_Vq2+;ei.) +j(_q+sjq2+±) a
Les signes [ et [ désignent une détermination fixée des racines carrées et cubiques
des complexes et j la racine cubique usuelle de l'unité. Les nombres k1, k2, k3,
k2 et k3 sont donc les six racines de l'équation de dispersion.
Lorsque le rayon R devient très grand (i.e. tend vers O), il est facile de
remarquer que ces racines tendent vers:
Nous venons de calculer les différentes valeurs possibles de k pour que les
fonctions
soient solutions des équations (7-8) et (7-9). En fait, les membres jkR sont exactement
les valeurs propres du système(7-8) et (7-9). Nous allons maintenant chercher les
relations entre les coefficients a et b. Nous obtiendrons ainsi, les vecteurs propres au
système (7-8) et (7-9).
Les deux équations linéaires (7-18) sont équivalentes. D'où:
b. = i=-3,-2,-1,1,2,3 (7-21)
avec
co2R2
2 -kR2-k,a2 j(k1R+k?Ra2)
avec i=1,2,3.
C
_j(kR+kRa2) r--1-kR2a2 ,et Ç, =-Ç1,
- w2R2
Nous avons maintenant tous les éléments pour écrire les énergies et puissances
introduites au paragraphe 7.2. La solution générale du système d'équations (7-8) et (7-9)
est une combinaison linéaire des solutions (7-20). Cette somme comporte six termes.
En introduisant celle-ci dans les expressions (7-4) et (7-5) des densités d'énergies
cinétique et potentielle de traction-compression, on obtient pour la densité d'énergie
totale de traction-compression:
= {pS2 - z
+ jkR)(Ç1 + JkjR)'}aae11)3 (7-23)
i,] R2
.
{pso2çç; + .k1k;(1 - Jk1C1R)(1 - jkÇ1R) Ìajaje
w' = , (7-24)
i.i
jw EI
- ---1{_k(1 - JkçR)ç; - kk;(1 - jk1ÇR)Çja1a1e *
(7-27)
j(k._k)
e aveczj.
Il ne reste donc plus que six termes dans chacune des sommes.
Au chapitre 4, la formulation énergétique simplifiée introduit une seconde
hypothèse : les termes de champ proche s'annulent rapidement dès que l'on s'éloigne des
singularités qui les créent. Ils sont donc négligés. Avec les notations utilisées au
paragraphe 7.4., ce sont les termes d'indice 3 ou -3. Nous les négligerons ici encore.
Au total, chaque somme des solutions (7-22) à (7-28) ne contient plus que
quatre termes. Elles s'écrivent:
(7-29)
(we) 2..{pso2IcI2 +.-IkiI2Il_jkjCsRI2j.[IajI2 e +!a_jI2e2I3],
(7-30)
+ Io.,E -
e2' m (k)s t 1221 (k)s]
e
(7-31)
(pr) = ±Irn{[_ki2(1 - j1ÇR)1* * [ 2e' (k)s
- e
21
1k112(1 - jkÇR)Ç1 }j[iaI
(7-32)
186
2
IojE
) = ZImt -.[S(C + jkR)Ç1* - 1IkI2(1 - jkjÇjR)]}{IajJ2e_2 )s + Ia_iI2e2LiJ.
(
(7-33)
Cherchons les équations différentielles dont sont solutions les expressions (7-29)
(IaiI2e21 +Ia_iI2e21
'2e 21 (k2):
Ii +1a21i2 e
I 21
X = PY, avec
dcr(a" a
a c4)
Pour obtenir le même système d'équations exprimées sur le vecteur X, il suffit d'utiliser
la relation de changement de base de Y à X. Il vient:
p"4Im(k) O o
O
4J()2)p'x=( o) . (7-34)
\
Z-D'
-,ctsavec D&J[
= I.
1"2J
Là encore, les coefficients sont faciles à identifier au vu des relations (7-31) à (7-33).
Finalement, les relations liant les puissances aux densités d'énergies sont:
Z=DP--.
cts
(7-3 5)
Ainsi, les puissances sont proportionnelles aux dérivées premières des densités
d'énergies. De même, on établit l'expression de la densité de puissance échangée entre
les formes longitudinales et transversales de l'onde:
d ((P(p - (o
ds(P)) Ipj (pt)Jo'
188
(;= ((we)
Par ailleurs, les relations (7-35) et (7-36) donnent les puissances en fonction des
énergies:
((w")'
= DP' d (wt)J' CPhI\ /I avec C=t.._r Afl
[(i
(PM)J=
d2 1(w
wt)J PD'{
'«
\ / 1=
o j,
- DP1 d((w)
4(wt))
d4v i dv k'4v = O.
Cette équation généralise l'équation (4-5) des poutres droites. Un terme supplémentaire
d'ordre deux apparaît.
Etudions les solutions de cette équation. Soit une solution de la forme y =
Substituons cette solution dans l'équation (7-37). Nous obtenons l'équation de
dispersion associée à ce problème:
190
k4+.!.k2_kt4 =0
R2
k2=/4.+ ¡_L+kt4,
4R -2=
k3 =
+ + k', k3 = _jj_.!T + + k'.
4R
2
w = pSo2[fj.ds + 1v12] + E0! d2v2 -+-
V
R2
2
y (i dv dv'\.1 .
2 1R2
Nous formulons ici les mêmes hypothèses que celles retenues au paragraphe
7.6.2. Cependant, seul un nombre d'onde subsiste puisque les termes de champ proches
sont négligés. De sorte que les expressions de la densité d'énergie totale simplifiée et de
la puissance active simplifiée sont:
191
(W) = !{PS2[1+
4
i
IRI2)
"Ì+.1_(k2R)221
R4
[la2I
2
e2'» Ia2I2e2mm]
(7-38)
(7-39)
Ces relations ne dépendent plus que de deux constantes.
d2(W)
4I(k2)2(W) = O.
d(W)
(P) =
ds
avec:
(DElI (k2R)2)(k2R -
R
frL1 k2RJ
+ (k2R R3)}
A=
(k2R)22
2 2 'm (k2)
4
!{pso2[l jkRI J
Ces coefficients peuvent être simplifiés pour deux raisons. La première est que
l'amortissement est supposé faible. Nous allons donc effectuer les développements
limités de et 41m(k2)2 au voisinage de O pour i7. La seconde est que le rayon de
courbure est généralement grand. Ainsi, nous effectuerons aussi des développements
limités au voisinage de O pour
192
Considérons k2:
i '\
k2=.j_-+ L+4k'4 ( i
2R =k(1 4R2kt2)+°R2k12)
k=k0(1_f.)+o(ii). avec
II vient:
=[14Rk2J J[1+4R2k2J].
2Im(k2)=fl-.Q(l+ 4R2kJ
2
4w
i
4R2k
2
d(W) r2k
4
( 4R2kJ0 (7-40)
Après avoir étudié le comportement des poutres courbes en négligeant les effets
longitudinaux, il est naturel d'étudier leur comportement en négligeant les effets
transversaux.
ES_(Y_+)=_pSw2u,
dSR ds
ES(v-+ du )=_pS2V.
---I
RR
Combinons ces relations pour obtenir l'équation du déplacement longitudinal seul:
d2u i pw2
u+uE
- O.
Ip2
Il s'agit d'une équation différentielle linéaire d'ordre deux. Notons k" = on
obtient:
d2u i
---u+k2u=O. (7-42)
194
_k2_+kn2 =o.
k1=_-+khI2.
Ces deux racines tendent vers kA et k" lorsque le rayon de courbure devient très
grand. En l'absence d'amortissement et en basses fréquences, les nombres d'onde k1 et
k_1 sont imaginaires purs de sorte qu'aucun phénomène propagatif n'a lieu
dans la
structure. Mais nous nous intéressons aux moyennes et hautes fréquences et nous
supposons donc que la fréquence considérée est au-delà de cette fréquence de coupure.
Alors les deux nombres d'ondes sont réels et correspondent à un champ propagatif.
Intéressons-nous maintenant aux grandeurs énergétiques. La densité d'énergie
potentielle de flexion est nulle mais pas la densité d'énergie cinétique. Ainsi, la densité
d'énergie totale s'écrit:
W= + J.f.ds
2]l 2
(7-43)
R f.k;ds
et la puissance totale:
fl.L2?.ES1 u
2
fdS+)u.
du'\
(7-44)
Il n'y a pas de terme de champ proche dans ce système. Par conséquent la seule
hypothèse que formulons ici est de négliger les termes oscillants. La densité d'énergie
totale simplifiée s'écrit:
195
2}
E0S' 1
(w) ={PS2[1+
1 2 -2I,(k1):
+AR
i
e +Ia_iIze21J,
i
(7..45)
IkRI2J+FkR
De la même façon qu'au paragraphe 7.7.3., nous allons proposer une équation
différentielle dont la densité d'énergie totale simplifiée est solution.
L'équation est la suivante:
d2(W)
41m(1C1)2(14') = O.
d(W)
(P) =
ds
Re{:L[_L+/CiR1Ì
R[kR if
A.
2+--+R }2I()
2
{PSW2(1+ i
k'!) R2hR
Cherchons les développements limités de ces expressions. Considérons k1
= i
= k(1 2R2kn2)0(R2k2)
Jpw2
k* =ko(1_f)+o(ii), avec k0
'VEO
Il vient alors
= - 2R2k0 J + 2R2k2
D'où:
2Im(k)=_i1ko[1+ 2R2kJ
-(û
21+ 2R2kJ
z
d2(W) 2k2[1+1J (W)=0, (7-47)
d(W)
de la puissance active en un point: = A. . On utilise par exemple les
ds =o
conditions suivantes:
Considérons une poutre courbe dont les caractéristiques sont les suivantes:
amortissement 11=0, 2
fréquence 8000Hz
masse volumique p=7700 kg/rn3
module d'Young E0=2 1011 N/rn2
épaisseur h=0, 01 m
largeur b=0, 01m
longueur 1=1 m
rayon de courbure R=lm
Cette poutre est encastrée à gauche et libre à droite. Elle est excitée en fréquence pure
par l'extrémité droite. La puissance est injectée sous la forme longitudinale et
transversale.
Nous comparons deux méthodes. La première, classique, est basée sur une
résolution complète des équations cinématiques (7-8) et (7-9), la seconde met en oeuvre
les équations énergétiques simplifiées (SEF) du paragraphe 7.6.
Les diagrammes 38 et 39 présentent les densités d'énergies des ondes
longitudinales et transversales. On reconnaît l'allure des courbes obtenues
respectivement aux chapitres 3 et 4 par l'étude des poutres droites. Cependant, ici, ces
allures générales sont perturbées par la présence du couplage. La densité d'énergie d'une
barre droite (diagramme 1) a une variation spatiale lente. Tandis qu'ici, on observe que
la densité d'énergie portée par l'onde longitudinale (diagramme 38) est une
superposition d'une courbe lisse et d'une courbe oscillante dont la longueur d'onde est
précisément celle de l'effet transversale. De la même façon, la densité d'énergie portée
par l'onde transversale (diagramme 39) est la superposition de l'allure observée pour
une poutre droite (diagramme 5) et d'une perturbation dont la longueur d'onde est celle
de l'onde longitudinale.
198
7.10. CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons repris l'étude des poutres des chapitres 3 et 4 en
introduisant l'effet de couplage des ondes longitudinales et transversales, dû à la
présence d'une courbure. Il se présente donc à la fois comme une synthèse des
formulations énergétiques simplifiées des chapitres 3 et 4, et comme une introduction à
l'étude des coques.
Nous avons proposé trois formulations énergétiques simplifiées. La première est
la plus complète. Elle prend en compte le couplage entre les ondes longitudinales et
transversales. A chaque forme d'onde est associé un mode de propagation. On met en
évidence l'existence d'une densité de puissance échangée entre les deux formes d'ondes.
Ainsi, grâce a ce terme supplémentaire, le bilan de puissance s'écrit séparément sur
chaque forme d'onde et conduit à un système de deux équations énergétiques couplées
d'ordre deux. Ce système est la généralisation des équations énergétiques simplifiées
des chapitres 3 et 4.
Bien souvent, selon que l'excitation est transversale ou longitudinale, on pourra
négliger ce couplage et ne s'intéresser qu'à l'une ou l'autre des formes d'ondes. Ainsi, la
seconde formulation n'étudie que l'onde transversale. Les équations proposées
généralisent directement celles du chapitre 4 en introduisant le rayon de courbure.
Enfin, la même étude est proposée pour l'onde longitudinale, généralisant les équations
du chapitre 3.
Pour chaque étude, nous avons effectué des développements limités pour les
petites valeurs du coefficient d'amortissement et les grandes valeurs du rayon de
courbure. Naturellement, si la seconde condition n'est pas vérifiée, il est toujours
possible de revenir aux expressions complètes.
199
X 10
-4 Longitudinal energy density in curved beam
Il.
0.5
-0.5
x-axis (m)
8
E
e
o
6
(I)
>- 4
C)
e
w
2
-2
o 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
x-axis (m)
200
0.8
0.6
o
>
2' 0.4
C
w
0.2
-0.2
I I I I r
.3
-4
.5
-6
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9
x-axis (m)
202
203
CONCLUSION DE L'ETUDE
Nous avons présenté dans cette étude deux formulations énergétiques des
structures vibrantes.
La première dite générale, ne repose sur aucune approximation. Elle formule le
problème sous une forme purement énergétique et propose des équations dont les
solutions coïncident parfaitement avec celles des équations classiques du mouvement.
Son intérêt est tout d'abord formel. Car elle pose le problème suivant: peut-on, pour
tout problème physique, substituer aux équations du mouvement, des équations
régissant le comportement des grandeurs énergétiques? Certaines théories comme la
mécanique des fluides s'y prêtent bien (équation de Bernoulli). La mécanique vibratoire
semble s'y plier pour le cas particulier des structures filaires en régime harmonique
forcé, mais des difficultés apparaissent pour les problèmes multidimensionnels. Ensuite,
son intérêt est cognitif. Elle permet en effet de dériver les équations de la formulation
énergétique simplifiée et donc de bien comprendre les approximations nécessaires, les
quantités et phénomènes négligés par cette dernière. On sait notamment que la
formulation simplifiée néglige le lagrangien et la puissance réactive: elle ne tient
compte ni du champ proche ni du comportement modal de la structure. Enfin, son
intérêt est pratique car elle permet d'aborder les problèmes de couplages de structures.
Rappelons que c'est pour résoudre le problème de deux barres couplées que Lasé [30]
introduisit la densité de lagrangien et la puissance réactive parmi les variables
énergétiques.
La seconde formulation, dite simplifiée, repose sur une équation souvent
comparée à celle de conduction de la chaleur en thermique (voir [19] ou [39]). La
grandeur énergétique considérée solution de cette équation est beaucoup moins
fluctuante que le champ de déplacement. L'intérêt de cette méthode est donc tout
d'abord numérique. Car discr&iser cette équation unidimensionnelle nécessite environ
l/ fois moins de degrés de liberté que pour les équations du mouvement, et environ
1/rl2 fois moins de degrés pour une structure à deux dimensions (voir [35]) ! Le gain
numérique est considérable. Le domaine privilégié d'application de cette méthode est
donc celui des moyennes et hautes fréquences. Elle se présente comme une alternative
aux modèles éléments finis ou éléments de frontières valables aux basses fréquences et
la Statistical Energy Analysis valable aux hautes fréquences. Enfin son intérêt est aussi
204
d'ordre pratique. La méthode simplifiée suppose que l'on connaisse la puissance injectée
par la source dans la structure. Celle-ci peut être mesurée. La méthode est mixte: la
propagation de l'énergie est modélisée et les conditions aux limites sont mesurées.
L'étude expérimentale montre qu'alors la méthode énergétique est beaucoup moins
sensible aux erreurs de paramètre que les équations du mouvement avec une
modélisation (imparfaite) des conditions aux limites. La difficulté principale rencontrée
pour la formulation énergétique simplifiée est l'étude du couplage des structures (elle
n'a pas été abordée ici mais on trouvera des développements dans [47]). Les relations de
couplage introduisent beaucoup d'incertitude. II serait donc intéressant de pouvoir
coupler les méthodes générale et simplifiée: la première n'étant appliquée qu'au
voisinage des singularités et points de couplage, la seconde étant mise en oeuvre partout
ailleurs, alliant ainsi les avantages de l'exactitude de la première avec ceux du faible
coût numérique de la seconde. La tentative réalisée au paragraphe 4.3.4. va dans ce
sens.
La généralisation des équations énergétiques simplifiées aux systèmes à
plusieurs dimensions spatiales est souvent opérée par une simple traduction des
dérivées premières en gradients. On obtient alors une équation de diffusion analogue à
celle des transferts thermiques avec convection. Cette équation repose sur l'hypothèse
que l'intensité structurale active est proportionnelle au gradient de la densité d'énergie.
Dans un article de Journal of Sound and Vibrations [24], Langley soulève une objection
à l'encontre de cette équation. Il remarque que la décroissance de sa solution
fondamentale est en contradiction avec celle prévue par les équations du mouvement.
Dans les chapitres 5 et 6 concernant les membranes et les plaques, nous avons
généralisé les équations énergétiques en un sens affaibli. Les équations obtenues
peuvent prévoir le niveau de la densité d'énergie totale mais pas leur direction de
propagation. Ainsi, la direction et la géométrie des lignes de champ doivent être
supposées connues a priori. C'est une limitation importante. Pourtant, il est un cas de
figure au moins où l'on connaît la direction et la forme des lignes de propagation de
l'énergie : c'est celui d'un système infini. Nous montrons alors que l'équation
énergétique obtenue est différente de l'équation de la chaleur et qu'en particulier
l'intensité active n'est pas proportionnelle au gradient de l'énergie. La décroissance de la
solution de cette équation est en parfait accord avec celle prévue par les équations du
mouvement : c'est l'explication que nous proposons du paradoxe de Langley.
Ces méthodes énergétiques sont directement inspirées de la SEA Mais à
l'encontre de cette dernière qui est opérationnelle, elles n'ont pas encore reçu
d'application industrielle. Citons tout de même l'étude réalisée par Cho [9] dont l'objet
était de comparer des mesures de niveau vibratoire sur un châssis de camion avec les
résultats d'une méthode énergétique. Les résultats sont prometteurs mais la supériorité
sur une analyse SEA reste à montrer. Souhaitons que d'autres mesures sur des structures
205
BIBLIOGRAPHIE
Publications
Carcaterra A., Sestieri A., Power flow investigation in dynamic continous systems,
Senlis CETIM, 1993.
Carcaterra A., Sestieri A., An approximate power flow solution for one
dimensional dynamic structures, Senlis TIM, 1993.
Cho P., Energy flow analysis of coupled structures, M Sc Thesis, Purdue
University, 1993.
Cuschieri J.M., Power flow as a complement to statistical energy analysis and
fmite element analysis, N.C.A. publication vol.3, 1987.
Djimadoum M., Guyader J.L., Prediction of coupled beam energy with the
diffusion equation - boundary excitation and coupling conditions, Senlis CETIM, 1993.
Djimadoum M., Prévision des vibrations stationnaires et instationnaires aux
moyennes fréquences: approche en énergie moyenne et approche par admittances
impulsionnelles, Thèse I.N.S.A. Lyon, 1993.
Graff K.F., Elastic wave propagation in a curved sonic transmission line, IEEE
Trans. Sonics and Ultrasonics, SU-17, 1970.
Ichchou M., Le Bot A., Jezequel L., Energy flow analysis of coupled beams:
theorical and experimental study, à paraître.
Kurtz P., Structure born intensity in straight and curved bars, Senlis OETIM, 1993.
Langley R.S., Analysis of beam and plate vibrations, Journal of Sound and
Vibrations, vol.150 n°1, 1991.
Langley R.S., Analysis of power flow in beams and frameworks using the direct
dynamic stiffness method, Journal of Sound and Vibration, vol.136 n°3, 1990.
Lase Y., Jezequel L., Analysis of a dynamic system based on a new energetic
formulation, Senlis OETIM, 1990.
Lase Y., Jezequel L., Energetic analysis of structures, Inter-Noise, 1990.
Lase Y., Ichchou M.N., Jezequel L., Aquilina R., Calculating transfer functions
using a new energetic method, Senlis CETIM, 1993.
Lase Y., Ichchou M.N., Jezequel L., Power flow analysis of bars and beams:
theorical formulations and some applications, à paraitre.
Lase Y., Description des réponses structurales dans le domaine des moyennes
fréquences à l'aide d'une formulation énergétique, Thèse Ecole Centrale de Lyon, 1992.
Le Bot A., Jezequel L.,Energy formulation for one dimensional problems,
ACOUSTICS 93, Southampton Angleterre, 1993.
Le Bot A., Jezequel L., Energy methods applied to transverse vibrations of beams,
4th International Congress of Intensity, Senlis CETIM, 1993.
Leger A.C., Le Bot A., Validation expérimentale de méthodes énergétiques
appliquées au comportement vibratoire des poutres en flexion, rapport EDF-DER
n°HP62/93.069, 1993.
209
Luzzato E., Approximations and solutions of the vibration energy density equation
in beams, Inter-Noise, 1991.
Luzzato E., Etude des équations de densité d'énergie de vibration, rapport EDF
DER n°HP62j90.003, 1990.
Luzzato E., Jacquelin E., Equation de densité d'énergie de vibration de poutre:
approximation et solution, rapport EDF DER n°HP62/91.003, 1991.
Maysenholder W., The reactive intensity of general time-harmonic structure-borne
soud field, Senlis OETIM, 1993.
Morley L.S.D., Elastic waves in a naturally curved rod, Quart. Journ. Mech. and
Applied Math., vol 14 pt2, 1961.
Nefske DJ., Sung S.H., Power flow finite element analysis of dynamic systems:
basic theoiy and application to beams, N.C.A. publication vol.3, 1987.
Palmer J.D., Williams E.J., Fox C.H.J., Energy flow analysis in build up structures,
Senlis OETIM, 1993.
Philipson L.L., On the role of extension in the flexural vibrations of rings, Journal
of Applied Mechanics, vol 23, 1956.
Rybak S.A., Waves in a plate containing random inhomogeneities, Soviet Physics
Acoustics, vol.17 n°3, 1972.
Rybak S.A., Randomly coupled flexural and longitudinal vibrations of plates,
Soviet Physics Acoustics, vol.18 n°1, 1972.
Soize C., Vibrations linéaires moyennes fréquences des structures élastiques
anisotropes, La Recherche Aérospatiale n°5, 1982.
Steel C.R., Taber L.A., Comparison of WKB and finite difference calculation for a
two-dimensional cochlear model, J.A.S.A. vol.65 n°4, 1979.
Wohlever J.C., Vibrational power flow analysis of rods and beams, M.Sc.Thesis,
Purdue University, 1988.
Ouvrages généraux
ANNEXE
Ce terme T'ne dépend pas du choix de y puisque P etÇ n'en dépendent pas. Dans la
suite de la démonstration, toutes les relations seront écrites le long de la ligne de champ
d'abscisse s et les dérivées partielles selon s seront remplacées par des dérivées totales.
212
W = W + W, et P = P + P-. (A-2)
(A-3)
+p=O. (A-4)
Le modèle d'amortissement que nous adoptons est le même que celui que nous avons
considéré dans tout ce mémoire: la densité de puissance dissipée est proportionnelle à
la densité d'énergie totale. Soit:
Enfin il reste à écrire des relations entre les intensités et les densités d'énergie. Pour une
onde purement propagative, l'intensité est proportionnelle à la densité d'énergie. Le
coefficient de proportionnalité est la vitesse de groupe c8 définie par:
def da
C =--.
dk
= et P cW. (A-6)
Tous les éléments sont maintenant à notre disposition pour dériver l'équation
énergétique. Effectuons la différence des relations (A-3) et (A-4) et substituons les
213
W+cgW)+F(cgW+cgW)+ 170.)
(,+ +" 10.
c, c,)
Ou encore:
c2 '
iiw'. d.s
dP
+I'P+llwW=O.
ds
Cette dernière relation exprime le bilan de puissance des grandeurs totales. Substituons
enfin la relation (A-7) dans (A-8), on obtient:
+2F +1'
d2W dW
ds
dF
[ds
2
112w2J
Cg
(A-9)
K0
avec k =I-
def
VT
Ipw2
* plaque: 2w
Cg
K0
Pour ces deux derniers systèmes, des développements limités au deuxième ordre en
i
- ont été reahsés.
Rk0
Les systèmes à une dimension se comportent comme des guides d'ondes. Les
lignes de propagation de l'énergie sont des courbes parallèles. Le terme rest nul et les
équations énergétiques sont:
(A-iO)
17(ûds
2
d2W 172
w=O. (A-il)
Avec les valeurs données ci-dessus des vitesses de groupe, ces deux équations sont
celles des chapitres 2,4 et 7.
Dans le cas des systèmes à plusieurs dimensions, le terme r est non nul en
général. Pour les ondes cylindriques ou systèmes axisymétriques sa valeur est Vr. Les
équations sont alors:
_c2(dW
!w). (A-12)
17(z) dr r
d2W 2 dW 17 W
22
W = O. (A-13)
dr2 rdr c
Dans le cas des ondes sphériques (pour l'acoustique par exemple), sa valeur est
2/r. Les équations sont:
(A-14)
++
d2W
dr2
4dW
rdr
l7O)..dr
[2
r2
r )
17W 2'
2
c2
W=O. (A-15)
Il est clair que les deux derniers groupes d'équations sont distincts de l'équation
de la chaleur. En particulier, l'intensité n'est pas proportionnelle au gradient de la
densité d'énergie. Notons que la formulation énergétique simplifiée telle qu'elle est
présentée ici ne permet pas de retrouver le terme correcteur dû au coefficient de Poisson
dans le cas des plaques.
Enfin, terminons par citer l'étude faite par Burrel, Warner et Chernuka [13]. Ces
derniers s'intéressent au cas des plaques axisymétriques. La démonstration qu'ils
proposent est proche de celle-ci avec Vr comme valeur de r. Mais s'ils écrivent
215
correctement le bilan de puissance totale, somme des relations (A-3) et (A-4), en tenant
compte du terme l/r, il n'en est pas de même de la différence (A-3) moins (A-4) qu'ils
écrivent sans le terme Vr. Ainsi, l'intensité active devient proportionnelle au gradient
de la densité d'énergie et ils obtiennent l'équation de la chaleur. Les simulations
numériques qu'ils proposent montrent clairement le défaut de l'équation de la chaleur
et, sans cette erreur, ils auraient obtenu le groupe d'équation (A-12), (A-13) présentant
une amélioration sur l'équation de la chaleur.
216
217
NOTATIONS
Re partie réelle
Im partie imaginaire
P les caractères gras désignent des vecteurs ou champs de vecteurs
P les caractères italiques désignent des scalaires ou champs de scalaires
les doubles barres désignent des tenseurs
produit scalaire de deux vecteurs
produit terme à terme de deux tenseurs
* conjugué d'un complexe
norme d'un vecteur
j. valeur absolue d'un complexe
div. divergence d'un champ de vecteurs
grad gradient d'un champ de scalaires
A opérateur laplacien
A2 opérateur bi-laplacien
u dérivée par rapport au temps de u
<.> moyenne spatiale sur une longueur d'onde ou quantité de la formulation
énergétique simplifiée
o notation de Landau
t transposé de n
j racine carrée de - i
j racine cubique de l'unité