Temporalité Verbale Et Récit. Le Fonctionnement Du Système Verbal Du Français Dans Les Romans Burkinabè
Temporalité Verbale Et Récit. Le Fonctionnement Du Système Verbal Du Français Dans Les Romans Burkinabè
Temporalité Verbale Et Récit. Le Fonctionnement Du Système Verbal Du Français Dans Les Romans Burkinabè
LE FONCTIONNEMENT DU
SYSTÈME VERBAL DU FRANÇAIS DANS LES ROMANS BURKINABÈ
Résumé de la thèse
Kogh Pascal Somé
1 Voir également Adam, Lugrin et Revaz : 1998, pour un développement plus pertinent
encore de l’intuition initiale de Benveniste. Ce texte ayant été publié l’année de soutenance
de la thèse, il ne pouvait être pris en compte.
2 Thèse pour l’Habilitation soutenue en 1994 et publiée en 1996 aux éditions Duculot :
Sémantique de la temporalité en français.
Résumé de thèse : Temporalité verbale dans les romans burkinabè 231
3 La dimension modale est écartée par Gosselin (1996) par choix méthodologique avant d'être
réintégrée dans le modèle par Gosselin (2005) tandis que les modalités dans leur diversité
seront traitées par Gosselin (à paraître).
4 Romans publiés entre 1962, date d'éditon du 1er roman burkinabè, et 1995.
5 La situation a quelque peu évoluée depuis.
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des traces linguistiques multiformes de leur très forte présence dans la narration.
L’ancrage socio-historique de ces romans est souligné, les intrigues s’inscrivant
toutes, sans exception, dans l’une ou/et l’autre grande période socio-historique
suivante : avant la colonisation, sous l’administration coloniale, après l’indé-
pendance, pendant la révolution, après la révolution. L’étude des langues parlées par
les personnages et de celle des narrateurs vient refermer le premier temps de cette
seconde partie de la thèse : il s’agit dans le premier cas de voir dans quelle mesure
les discours des personnages reflètent plus moins le multilinguisme de la société
burkinabè où la quasi totalité des intrigues sont censées se dérouler, au moins
partiellement. Pour le deuxième cas, le but est de mettre en relief quelques
particularités lexicales et syntaxiques de la langue des romanciers burkinabè, le
français (alors seule langue d’écriture romanesque), dans des textes linguistiquement
hétérogènes où l’on observe souvent une alternance entre constructions hypernor-
mées et structures grammaticales hyponormées, en dehors des phénomènes de
traductions littérales explicites des langues burkinabè (3.3).
Quant aux principales caractéristiques de l’emploi des temps (4), elles ont
été classées en deux grandes catégories selon que ces emplois sont narratifs ou non.
C’est ainsi que sont analysés dans le cadre des « aspects discursifs et descriptifs des
emplois temporels » les phénomènes suivants : la concordance des temps, l’emploi
des temps dans le discours indirect libre, l’alternance imparfait/présent dans les
séquences descriptives, et les énoncés dont l’interprétation linguistique ne va pas de
soi en raison de conflits linguistiques auxquels les temps participent. Après une
présentation des thèses concurrentes pour l’explication de la « concordance des
temps » en français, son fonctionnement dans les romans burkinabè est passé au
crible des propositions faites par A.M. Berthonneau, G. Kleiber (1997) et L.
Gosselin (1996). Puis, l’examen de la contribution des temps à la formation du
discours indirect libre laisse percevoir les multiples interférences discursives et
glissements de types de discours entre discours « direct », « indirect », « direct
libre » et « indirect libre », au point de brouiller l’équilibre de l’hétérogénéité
énonciative constitutive du discours indirect libre. Vient ensuite l’observation du jeu
d’alternance entre l’imparfait et le présent dans les passages descriptifs aussi bien de
romans dont la base temporelle est assurée par le couple PS/IMP ou PC/IMP que de
ceux qui reposent sur le couple PRES/PRES. Le dernier point des aspects discursifs
est un relevé explicatif et ordonné d’énoncés dont la construction est souvent aux
frontières de l’agrammaticalité dans la mesure où, conformément à la théorie de
Gosselin (1996), des conflits linguistiques entre les instructions codées par les temps
et d’autres instructions linguistiques ou d’ordre pragmatique trouvent difficilement
un mode de résolution pour une interprétation cohérente des énoncés. Exception
faite du passé simple, tous les temps sont concernés (4.1).
La partie « aspects narratifs du fonctionnement des temps » s’attache à
évaluer certains aspects de la contribution des temps au fonctionnement narratif des
textes. C’est d’abord, phénomène inhérent à tout récit fictionnel (Hamburger 1968 et
1986 pour la version française), la compatibilité des temps du passé avec les
circonstanciels « déictiques » (demain, aujourd’hui…) qui est étudiée au moyen des
concepts de « configuration étendue/configuration restreinte » et de « fiction
secondaire » de Vuillaume (1990 et 1993) ; la thèse propose de suivre les traces et
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