3.3-Analyse Critique Methode CC

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MOOC - COMPTABILITE DE GESTION ET PRATIQUE DU TABLEUR - CHAPITRE 3.3.

Chapitre 3.3
Analyse critique de la méthode des
coûts complets des centres d’analyse

Contenu
1. Points positifs ......................................................................................................................... 2
2. Points négatifs ...................................................................................................................... 3
3. Conclusion ............................................................................................................................ 4

C. Averseng/ C. Marsal - 1/4


MOOC - COMPTABILITE DE GESTION ET PRATIQUE DU TABLEUR - CHAPITRE 3.3.

La méthode des coûts complets des centres d’analyse*, comme son nom l’indique,
cherche à prendre en compte tous les coûts, qu’ils soient directs ou indirects, fixes ou
variables. Elle est également appelée méthode des sections homogènes et permet
de calculer des coûts constatés*. En d’autres termes, elle utilise des données passées.

Constatés Prévisionnels

Coût complets méthode des centres


Coûts Préétablis (standards et
d’analyse
budgets)
Complets Coût complet méthode ABC
Coût Cible et coût de marché
(Activité Based Cost)

Coût Variable Réel


(Seuil de rentabilité)
Coût spécifique Réel Coût Variable préétabli
Partiels Imputation rationnelle des charges Coût Direct préétabli
fixes
Coût Marginal

C’est souvent une des 1ères méthodes étudiées en France et elle cherche à répartir
de la façon la plus « juste » possible les charges indirectes entre les différents objets de
coûts*.

Elle présente un certain nombre d’intérêts, mais aussi plusieurs limites, dont il faudra
tenir compte si on souhaite utiliser cette méthode avec pertinence.

1. Points positifs
Tout d’abord les points positifs :

- En 1er lieu, nous l’avons dit, cette méthode intègre la totalité des charges. Elle
a donc le mérite d’essayer de répartir au mieux ces charges entre les objets de
coûts. Les informations qu’elle fournit seront intéressantes, pour comprendre les
résultats passés, et ainsi fournir une base de travail pour les décisions à venir.
Elle pourra notamment servir de point de départ pour mettre en place une
analyse des écarts* entre un prévisionnel et le réel (coûts pré établis).

- De plus, elle permet d’analyser les coûts à chaque stade de l’élaboration du


produit et d’évaluer les différents types de stocks*.

- Ensuite, cette méthode est intéressante car elle constitue un garde-fou si la


concurrence se fait par les prix. Elle nous permet de déterminer le seuil en
dessous duquel il faut essayer de ne pas descendre, mais elle n’incite pas à
moduler les prix en fonction des différents segments du marché. Elle permet en
effet de déterminer le coût d’un produit par exemple, mais sans s’intéresser à

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sa cible : cette méthode a donc un rôle uniformisateur en matière de politique


des prix. Néanmoins, elle permet de fournir des informations utiles pour fixer le
prix d’un produit en cas d’absence de référence sur le marché (nouveau
produit par exemple).

- Enfin, la mise en œuvre de cette méthode suppose une analyse et un


découpage qui permettent de mettre en évidence le fonctionnement des
différents services/centres de l’organisation. Ces derniers sont alors considérés
comme des « micro » entreprises, qui vont se fournir des prestations entres elles,
avoir des objectifs, des responsabilités, des budgets, etc.

2. Points négatifs
Mais cette méthode est loin d’être exempte de critiques :
- Tout d’abord, le coût de revient* obtenu résulte de calculs complexes (surtout
quand les charges indirectes représentent une part importante des charges) ;
il nécessite aussi un bon système d’information pour obtenir les informations
nécessaires à sa mise en œuvre et l’obtention des résultats est souvent tardive,
ce qui est problématique dans une optique de prise de décision. Sa complexité
a aussi une autre conséquence : les personnes qui sont amenées à utiliser les
résultats obtenus, comme les dirigeants pour fixer la stratégie, ou les
commerciaux pour déterminer les prix de vente, ont souvent du mal à en
comprendre la logique et ils peuvent la trouver arbitraire.

- Ensuite, le résultat obtenu dépend grandement du découpage de


l’organisation adopté, i.e. du choix des centres d’analyse. S’il est trop
approximatif ou ne représente pas suffisamment bien la réalité, certains objets
de coût risquent d’en subventionner d’autres. Ainsi, ils supporteront des charges
indirectes qu’ils n’auraient pas dû supporter. Leur coût de revient sera alors
surévalué, et celui des produits subventionnés sera sous-évalué. De plus, dans
certains cas, le découpage en centres d’analyse n’est tout simplement pas
possible, comme pour les organisations matricielles ou en réseau.

- Le résultat obtenu dépend aussi du choix des unités d’œuvre* :


o D’une part, celles-ci doivent permettre de mesurer quelles sont les
charges consommées par les objets de coûts. Or, dans un centre, les
activités sont parfois nombreuses et la mise en œuvre matérielle de la
méthode supposera de nombreuses simplifications de la réalité : on
cherche alors à identifier des centres dans lesquels l’activité est jugée
« homogène » (d’où le nom de méthode des « sections homogènes »).
Mais il est souvent très difficile de choisir une unité d’œuvre à la fois
facilement utilisable et pertinente pour expliquer le rattachement d’une
charge à un coût.
o D’autre part, toujours au niveau du choix des UO, il s’agit souvent des
heures de MOD, les heures machine ou les quantités consommées. En

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choisissant ce type d’UO, on considère implicitement que les coûts


dépendent principalement des volumes de production, ce qui n’est pas
toujours le cas.

- Autre point : plus les charges indirectes seront importantes, plus leur répartition
sera délicate et plus les coûts obtenus risquent de manquer de pertinence.
Nous avons aussi vu que le coût de production* représentait une part de plus
en plus faible du coût de revient, contrairement aux coûts de distribution qui
sont en grande partie des charges indirectes.

- Ensuite, il s’agit d’une méthode qui permet de calculer un coût constaté,


portant donc sur des données passées. Si elle peut nous permettre de mieux
comprendre le passé, on peut s’interroger sur sa pertinence pour aider les
dirigeants à prendre des décisions qui, elles, auront des répercussions sur le
futur. En effet, cette méthode a été créée dans un contexte beaucoup plus
stable que l’environnement actuel des organisations.

- Mais la plus grande critique que l’on peut faire à cette méthode n’est pas là.
Elle présente, en effet, un défaut lié à sa nature même de coût complet : en
s’intéressant aux charges directes et indirectes, elle néglige une dimension
cruciale des calculs de coût, le niveau d’activité. Les charges indirectes sont
généralement en grande partie des charges fixes et ces dernières sont réparties
entre les unités produites. Donc plus on produit, plus on répartit les charges fixes
entre de nombreuses unités, et donc plus le coût unitaire baisse. Inversement,
moins on produit, moins on répartit les charges fixes et plus le coût unitaire est
élevé. Les coûts obtenus seront donc forcément impactés par le niveau
d’activité.

3. Conclusion
Cette méthode, comme toutes les méthodes de calcul de coût, donne une
représentation simplifiée de la réalité qui est loin d’être exempte de critique. Elle fournit
néanmoins des informations intéressantes quant à ce qui s’est passé et devra être
complétée par d’autres analyses pour amener les dirigeants à prendre des décisions
pertinentes.

A RETENIR !

Avantages Inconvénients

- Totalité des charges - Complexe


- Analyse des coûts et Méthode du - Problème du choix des centres
évaluation coût complet d’analyse
- Garde-fou des centres - Problème du choix des UO
- « Micro » entreprises d’analyse - Ne tient pas compte du niveau
d’activité
- Coût constaté
- Poids des charges indirectes

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