Eclairage Public
Eclairage Public
Eclairage Public
MASTER MGIEC
Jean-Jacques GRAFF
Mise à jour du 02/04/2010
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SOMMAIRE
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C. LE PROJET EN ECLAIRAGE PUBLIC ................................................................30
1. Environnement................................................................................................30
2. Photométrie .....................................................................................................30
3. Classification des voies .................................................................................32
4. Types d’implantations....................................................................................34
5. Définition d’un projet par la méthode du Rapport R .................................35
6. Calcul de la luminance ..................................................................................37
7. Etablissement d’un avant-projet...................................................................38
8. Contrôle photométrique des installations ...................................................38
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A. DEFINITIONS DE BASE
L’éclairage public doit permettre aux usagers de la voie publique de circuler de nuit avec une
sécurité et un confort aussi élevé que possible.
Il ne s’agit pas pour autant de reconstituer les conditions diurnes, mais de rendre aisé pour
l’automobiliste la perception et la localisation des points singuliers de la route et des obstacles
éventuels. Pour le piéton, il s’agit d’assurer la visibilité distincte des bordures de trottoirs, des
véhicules et des obstacles et d’éviter les zones d’ombres.
- de l’éblouissement dont l’inconfort doit être réduit au strict minimum, la perception des
obstacles se faisant le plus souvent par effet silhouette.
L’effet de l’éclairage public sur la sécurité des personnes sur la voie publique a fait l’objet de
nombreuses recherches pour tenter une estimation chiffrée.
- L’effet de l’éclairage sur la diminution des agressions et effractions : une étude effectuée en
France, dans la Communauté Urbaine de Lyon montre par exemple que sur 100 agressions
de nuit, 42 ont lieu là où l’éclairement est inférieur 5 lux et 3 seulement là où il dépasse 20 lux.
Des réductions de 50 % des effractions, vols et actes de vandalisme ont été fréquemment
constatées aux Etats-Unis et en Angleterre par exemple après modernisation de l’éclairage
public.
Les conditions les plus sévères restent cependant celles de la circulation automobile qui constituent
la base de tous les éléments chiffrés des études préalables à la réalisation d’une installation
d’éclairage public.
2. Caractéristiques de la lumière
Une radiation de couleur donnée est caractérisée par sa fréquence. La longueur d’onde dans le
vide λ d’une radiation monochromatique est la distance qu’elle parcourt dans le vide pendant la
durée T d’une période :
λ = c T = c/f
La longueur d’onde varie avec la vitesse de propagation, donc avec la nature du milieu, la
fréquence reste constante.
La longueur d’onde de la lumière visible est comprise entre 0,4 microns pour le violet et 0,7 microns
pour le rouge.
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L’œil humain ne perçoit pas toutes les composantes du spectre de la même manière.
On peut représenter sa sensibilité par une courbe d’efficacité relative V (λ) qui aura la valeur 1 pour
la longueur d’onde où elle est maximale.
Les courbes d’efficacité ci-dessous sont admises depuis 1924 et représentent l’observateur de
référence photométrique CIE.
Le spectre de la lumière naturelle est divisé en 8 bandes colorées définies par la Commission
International de l’Eclairage.
La lumière transporte de l’énergie par rayonnement, c’est-à-dire en dehors de tout support matériel.
La terre reçoit ainsi en moyenne une puissance d’environ 1 kW/m2 à midi, en été.
Les radiations infrarouges sont surtout employées lorsqu’on se propose d’échauffer un corps à
l’aide d’un rayonnement. Elles sont facilement absorbées par les corps usuels et sans danger pour
le corps humain. Leurs utilisations principales sont :
Les radiations ultraviolettes ont un effet nocif sur les cellules vivantes (trouble de la vue, coups de
soleil). On les utilise pour détruire les germes et les bactéries. Elles provoquent la fluorescence de
certains corps (lumière noire) et impressionnent les émulsions photographiques.
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3. Grandeurs et unités photométriques de base
La quantité d’énergie rayonnée par seconde dans toutes les directions sous forme de radiations
lumineuses (débit de lumière) est nommée flux lumineux.
Il est utile en général de connaître aussi pour une source la valeur du flux dans une portion
déterminée de l’espace, un cône par exemple.
Le flux exprime l’aptitude d’un rayonnement lumineux à produire une sensation lumineuse.
A titre indicatif, le tableau ci-dessous donne quelques valeurs du flux émis par quelques sources :
C’est une grandeur destinée à caractériser l’émission de lumière dans une direction donnée.
C’est le rapport du flux (dф) émis par une source dans un cône infiniment petit entourant la
direction, à la valeur de l’angle solide du cône (dΩ).
Historiquement c’est la première grandeur photométrique qui a été introduite. La candela est définie
comme étant la 60ème partie de l’intensité lumineuse émise par 1 cm2 de la surface du corps noir
étalon réalisé par un bain de platine à la température de solidification (2046º K).
A titre indicatif, le tableau ci-dessous donne quelques valeurs d’intensité lumineuse pour quelques
sources :
3.3. Eclairement
La densité du flux lumineux (dф) tombant sur une surface (dS) est désignée sous le nom
d’éclairement.
On démontre que l’éclairement horizontal E produit en un point M par une source à une hauteur h
au-dessus du sol, envoyant un rayonnement I sous l’angle d’incidence λ est donné par :
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Cette relation renferme les deux lois de l’éclairement produit par un point lumineux :
- loi de la distance : E varie en raison inverse du carré de la distance de la source au point éclairé
- loi de l’obliquité : E varie comme le cosinus de l’angle d’obliquité.
sur une plage à midi par temps clair 100 000 lux
aube et crépuscule 500 lux
bureaux avec très bon éclairage 800 lux
Si l’éclairement d’une surface n’est pas uniforme, on considère son éclairement moyen qui est égal
à ф/S (ф flux total reçu par la surface S).
3.4. Luminance
La notion de luminance fait intervenir directement l’apparence d’une surface. Une surface grise ou
blanche, placée dans les mêmes conditions d’éclairement, n’apparaîtra pas à l’œil de la même
manière.
La luminance d’une surface, d’un corps ou d’un objet, dépend à la fois de son éclairement et de son
pouvoir réflecteur.
Chaque élément de surface agit comme une source ponctuelle secondaire et émet de la lumière
dans différentes directions avec différentes intensités lumineuses.
La luminance en un point d’une surface dans une direction donnée est égale au quotient de
l’intensité lumineuse (dI) dans la direction donnée d’un élément infiniment petit de la surface (dS)
entourant le point, par l’aire de la projection orthogonale de cet élément sur un plan perpendiculaire
à cette direction.
L = dI / dS cos α
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La luminance se mesure avec un luminance-mètre.
On considère aussi la luminance moyenne qui est la moyenne des luminances mesurées en
différents points judicieusement choisis.
La luminance sera :
Quotient du flux lumineux émis par une lampe, par la puissance consommée de la lampe ou par la
puissance totale (lampe + auxiliaire). Il s’exprime en lumens par watt (lm/W).
Courbe unissant les points représentatifs des directions dans lesquelles l’intensité lumineuse d’une
source est la même.
D’ordinaire, on imagine que cette courbe est tracée sur une sphère ayant la source comme centre,
et on la représente sur une projection plane de la surface sphérique.
Exemple :
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3.8. Courbe isoluminance
Exemples :
J = E min/E moy
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3.10. Facteur d’uniformité de luminance
3.11. Rapport R
Pour l’établissement d’un projet d’éclairage simplifié, une relation est introduite entre l’éclairement
moyen et la luminance moyenne d’une chaussée ; le rapport R donne une indication globale des
propriétés réfléchissantes du revêtement.
R = E moy / L moy
3.12. Eblouissement
L’éblouissement est une notion que chacun peut appréhender en regardant volontairement une
source lumineuse particulièrement intense ou en passant rapidement d’un milieu obscur à un
endroit fortement éclairé.
Ces conditions proviennent d’une répartition défavorable des luminances ou de leur échelonnement
entre des valeurs extrêmes trop différentes, ou par suite de contrastes excessifs dans l’espace et le
temps.
La limitation de l’éblouissement des installations d’éclairage public permet, entre autre, une
amélioration des conditions de visibilité des usagers de la route.
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B. LE MATERIEL ET SES PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
le luminaire
la lampe
les accessoires éventuels de la lampe
le raccordement électrique
le fût et la crosse
la fondation
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1.1 Tension normale d’un appareil
Valeur de la tension d’alimentation qui figure dans la désignation d’un appareil et pour laquelle il a
été conçu.
Puissance indiquée par le constructeur et consommée par la lampe en fonctionnement normal sous
la tension nominale.
Puissance indiquée par le constructeur et consommée par la lampe et les appareillages auxiliaires
en fonctionnement normal sous la tension nominale.
Temps moyen pendant lequel une lampe d’un type donné, placée dans les conditions précisées ci-
après, doit fonctionner de la façon suivante :
Dans les conditions d’utilisation données, c’est le rapport du flux sortant du luminaire dans des
conditions d’utilisation données, au flux émis par la lampe dans les mêmes conditions.
1.7 Utilance
Rapport entre le flux reçu par la chaussée et le flux sortant des luminaires.
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1.8 Facteur d’utilisation d’une installation
Rapport entre le flux reçu par la chaussée et le flux émis par les lampes.
Formules :
Remarque : Les méthodes recommandées pour la photométrie font l’objet de la norme UTE C
71 120 et 71 121.
Pratiquement le seul matériel utilisé est le tungstène dont la température de fusion est de 3650ºK,
ce qui permet des températures de fonctionnement de 2 800 à 3000ºK.
Alors que les premières lampes étaient à vide, les lampes actuelles contiennent un gaz neutre
(azote, argon, krypton, xénon) qui ralentit l’évaporation et permet une température plus élevée que
dans le vide.
Efficacité
La plus grande partie de l’énergie dissipée par une lampe à incandescence se situe dans le
domaine de l’infrarouge. Ceci explique la faible efficacité lumineuse de ces lampes qui se situe
entre 10 et 20 lm/watt.
Durée de vie
La durée de vie moyenne a été fixée à 1 000 heures et résulte d’un compromis avec l’efficacité qui
baisse lorsque la température de fonctionnement augmente.
La lampe à incandescence est très sensible aux variations de tension. Ainsi la durée de vie passe
en moyenne de 1000 heures à 350 heures pour une surtension de 10 % et 1000 à 3600 heures
pour une sous-tension de 10 %.
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Les lampes aux halogènes
Ce sont des lampes à incandescence dans lesquelles on a rajouté au gaz de remplissage une
faible quantité d’un halogène (iode ou brome).
Dans l’ampoule, à 600º environ, l’halogène forme avec le tungstène évaporé un halogénure de
tungstène qui, à la température du filament se décompose et restitue le tungstène au filament (à
3100º) et l’halogène à l’atmosphère gazeuse.
Les ampoules sont en quartz, de très petites dimensions, ont une efficacité lumineuse plus élevée
(20 à 27 lm/W) et une durée de vie de 2000 heures. Aucun noircissement n’apparaît au cours du
fonctionnement. Elles sont très utilisées dans les projecteurs.
2.2.1 Principe
Dans une ampoule remplie d’un gaz rare, on applique une tension croissante aux bornes de deux
électrodes. Pour une valeur, dite tension d’amorçage le gaz s’illumine et l’ampoule devient source
de lumière. La lumière fournie est caractéristique du gaz et influencée par sa pression.
La mise sous tension des électrodes provoque l’ionisation du gaz contenu dans l’ampoule. Cette
ionisation s’accroîtrait à l’infini si l’on ne procédait pas à une stabilisation. On y parvient en limitant
le courant électrique au moyen d’un appareil auxiliaire (ballast + compensation par condensateur).
La lampe à décharge a une caractéristique de pente négative (la tension diminue lorsque l’intensité
augmente). Pour stabiliser le courant il est nécessaire de brancher en série avec la lampe une
impédance de grandeur convenable pour rendre à la caractéristique sa pente positive. Pour éviter
la perte d’énergie que provoquerait une résistance purement ohmique, on préfère utiliser une
résistance inductive. La tension du secteur doit alors être plus élevée que la tension d’amorçage ce
qui amène à utiliser un transformateur qui à la fois élève la tension du réseau et joue en même
temps le rôle de self.
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Sodium haute pression
La lampe nécessite en plus du ballast habituel, un amorceur pour porter la tension d’amorçage à
des valeurs suffisamment élevées (2 500 à 3000 V).
La lampe comporte un tube à décharge en quartz. Celui-ci contient de l’argon et une goutte de
mercure.
Une ampoule de forme ovoïde recouverte d’une poudre fluorescente protège le tube à décharge et
participe à l’émission lumineuse. La poudre la plus utilisée est dite au « vanadate d’yttrium activé
à l’europium » et fournit des radiations rouges. On utilise aussi comme poudre le germanate de
magnésium.
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L’allumage et le fonctionnement correct nécessitent une tension ne variant pas de + 5 % par
rapport à la tension de réglage. Il peut y avoir extinction au-delà de 7 % de chute.
Les lampes à vapeur de mercure à haute pression à ampoule claire ne sont pratiquement pas
utilisées en France pour l’éclairage public sauf dans le cas d’éclairage de jardin où leur lumière
bleue – verte présente un intérêt particulier.
Le tube à décharge renferme des iodures métalliques (de mercure, sodium, thallium, indium).
L’émission spectrale de ces métaux complète celle du mercure ou se substitue à elle d’où une
efficacité lumineuse très élevée (80 à 95 lm/W) et une lumière presque blanche.
La durée de vie est de l’ordre de 4000 heures pour 4 heures par allumage pour les lampes de 400
W et 1000 W et de 2000 heures pour les lampes de 2000 W.
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2.3 Les lampes fluorescentes
Si dans un tube une quantité faible de mercure est volatilisée (basse pression), la radiation qui
domine est l’ultraviolet. Les tubes seront de grande dimension pour maintenir la pression faible.
L’intérieur du tube est revêtu d’une poudre qui s’illumine par fluorescence. On obtient un spectre
continu.
Le flux est influencé par la température ambiante fixée théoriquement à 25º pour des valeurs du
tableau ci-dessous correspondant à la couleur « blanc industrie ».
Il peut descendre jusqu’à 55 % de ces valeurs pour la couleur confort de luxe et reste intermédiaire
pour les autres couleurs.
L’amorçage peut se faire par un simple interrupteur sur le circuit dit de préchauffage ou plus
généralement par un appareillage appelé starter (comportant un bilame). Il existe un dispositif sans
starter consistant en une électrode auxiliaire de grande résistance qui conduit progressivement la
décharge jusqu’à l’électrode opposée (bande métallisée interne).
La compensation du facteur de puissance peut se faire par association judicieuse des tubes, par
compensation individuelle ou groupée.
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2.4 Caractéristiques des lampes
Le tableau ci-dessous donne les principales caractéristiques des lampes les plus courantes.
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3. Le luminaire
C’est un ensemble mécanique, optique et électrique qui comprend une ou plusieurs lampes qui doit
répondre aux objectifs suivants :
De formes extérieures variables, ils possèdent tous un réflecteur qui permet la répartition désirée
du flux lumineux. Leur rôle est de fournir le meilleur éclairage possible, avec le moins possible de
consommation électrique et le moins possible de frais d’entretien.
Ils comprennent :
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Direction Valeur maximale de l’intensité émise
Type de sous
intensité
luminaire
maximale
90° 80°
Ces critères correspondent à une classification des luminaires par rapport au risque
d’éblouissement, sans pour autant permettre d’évaluer un degré précis de gêne.
Lorsque l’on veut apprécier l’éblouissement par le calcul de l’indice de confort G, il faut
connaître l’indice spécifique du luminaire [ISL = f (I 80º, I 88º, s) où s est la surface
apparente de la partie lumineuse du luminaire dans certaines conditions d’observation].
Les réflecteurs des appareils pour lampes Na HP doivent être conçus de manière à ce
que les rayons réfléchis par l’optique ne traversent pas le tube à décharge.
En général le fabricant fournit dans ses catalogues la courbe des facteurs d’utilisation en
fonction du rapport l/h (l, largeur de chaussée ou trottoir, h hauteur de feu). Ces courbes
permettent l’établissement rapide des projets d’éclairage, le luminaire étant choisi. Une
grandeur importante est l’angle d’inclinaison du luminaire par rapport à l’horizontale.
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Corps de luminaire
Il peut être composé d’une seule ou de plusieurs pièces et il est indépendant du système optique
(sauf exceptions).
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La fermeture se justifie :
L’indice minimal requis en éclairage public selon le lieu d’installation est défini dans les tableaux ci-
dessous :
Protégé contre les corps solides de Protégé contre les chutes verticales de
1
diamètre supérieur ou égal à 50 mm gouttes d’eau
Protégé contre les corps solides de Protégé contre les projections d’eau dans
4
diamètre supérieur ou égal à 1 mm toutes les directions
5 Protégé contre les poussières nuisibles Protégé contre les jets d’eau
La partie en bleu caractérise la limite inférieure du degré IP des luminaires d’éclairage extérieur
(IP23).
La partie en vert caractérise la limite inférieure des appareils ou des appareils dits « étanches ».
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Degrés de protection minima
conseillés
Ambiances, hauteurs d’utilisation, lieux d’utilisation
Autre Luminaire
Optique
partie complet
Ambiances urbaines :
- normales
- polluantes
- poussiéreuses IP 54 IP 43
- corrosives
(1) le degré de protection minimum conseillé des projecteurs sera soit IP 55 soit IP 65 suivant
l’ambiance, la hauteur d’utilisation et la puissance de la lampe utilisée.
- Caractéristiques électriques
Les luminaires doivent être réalisés de manière à assurer une protection efficace contre les
contacts directs et indirects (contact avec des masses mises accidentellement sous tension).
Les règles d’installation de l’éclairage public définies par la norme NFC 17-200 prévoient l’utilisation
selon les dispositifs de protection utilisés, de luminaires de classe I ou II.
Classe I
« Appareils ayant au moins une isolation fonctionnelle en toutes leurs parties et comportant
l’ensemble des dispositions permettant de relier leurs parties métalliques accessibles à un
conducteur de protection (terre) ».
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Classe II
« Appareils dont les parties accessibles sont séparées des parties actives par une isolation ne
comprenant que des éléments à double isolation ou à une isolation renforcée et ne comportant pas
de disposition permettant de relier les parties métalliques accessibles, s’il en existe, à un
conducteur de protection ».
Les appareils de cette classe portent le symbole :
La classe de protection de l’appareil ne permet pas à elle seule de garantir la sécurité du personnel
de maintenance et celle des usagers. Les classes I et II offrent la même sécurité pour les usagers
mais le risque électrique demeure pour le personnel de maintenance lorsque l’installation demeure
sous tension.
Les éléments déterminant le choix d’un luminaire sont nombreux et relèvent de plusieurs
considérations. Il est essentiel de les examiner avec soin, leur ordre d’importance étant fonction
des circonstances locales. On notera :
Les comparaisons doivent porter sur le coût global de l’installation en fonction des
performances proposées (photométriques, mécaniques, fiabilité, esthétique). Le prix des
luminaires seul est peu important dans le prix de revient du foyer lumineux complet installé. Il
ne peut être pris en considération à lui seul.
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- dépenses ultérieures d’exploitation et d’entretien :
facilité de remplacement des lampes et éventuellement des appareillages auxiliaires,
faciliter de nettoyage.
A noter que ces dépenses sont essentiellement fonction des dispositions prises pour assurer ce
service et peuvent varier dans de fortes proportions suivant les installations.
Dans la mesure du possible, il est toujours conseillé d’utiliser des luminaires présentant un degré
de protection élevé permettant de réduire le facteur de dépréciation pour bénéficier d’un
éclairement maximal pour une puissance installée donnée.
3.4 Photométrie
Les caractéristiques photométriques précises d’un luminaire sont établies selon la norme NFC 71-
120 et donnent les valeurs des intensités selon la direction d’observation. Elles font l’objet d’une
notice photométrique établie par le constructeur de lampes.
Elle peut se restituée sous forme papier ou sous forme d’un fichier informatique qui permet le calcul
par ordinateur des éclairements et des luminances grâce aux relations vues plus haut, qui lient ces
différentes grandeurs.
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Les notices photométriques (courbes isolux) permettent une détermination simple des valeurs
moyennes et une vérification des critères d’éblouissement et d’uniformité.
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4. Le candélabre
La fixation des luminaires peut être assurée par divers moyens. Il peut être adapté à une console
fixée sur un immeuble (attention, vérifier la possibilité d’un point de vue juridique), ou accroché à
des câbles (type caténaire). La manière privilégiée consiste cependant à utiliser des candélabres.
- le fût
Partie principale ou unique d’un candélabre, dans laquelle est disposé un portillon d’accès à un
bloc à bornes, muni de fusibles et assurant le lien entre le réseau de distribution et l’alimentation
propre du luminaire ; il peut aussi s’y trouver l’appareillage accessoire de la lampe le cas échéant.
Sur le fût doit également être disposée une borne pour permettre la mise à terre de l’installation.
- la plaque d’appui
Cette plaque assure la liaison entre le massif de fondation et le fût. Le lien entre le fût et la plaque
doit faire l’objet d’une attention particulière.
- la crosse
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Les caractéristiques géométriques de l’installation, qui apparaissent sur la figure ci-dessous sont :
o la hauteur nominale H
o E = surimplantation du massif béton
o l’angle d’inclinaison du luminaire
o l’angle d’inclinaison de la crosse
o la hauteur de feu h
o la hauteur du fût F
o la remontée R
o la saillie de la crosse S
o l’avancée qui est le surplomb de la lampe par rapport au bord de chaussée
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4.2 Divers types de candélabres
- candélabres en acier
Ils constituent la majeure partie des candélabres utilisés en France aujourd’hui. Ils ont l’avantage
d’avoir une bonne résistance aux chocs et à la corrosion s’ils sont traités correctement à savoir :
protection par peinture extérieure et intérieure selon les règles de l’art avec couche
primaire anti-corrosion appliquée de préférence en usine
protection par galvanisation à chaud. Une peinture est ultérieurement possible à condition
d’appliquer une couche primaire d’accrochage après dégraissage soigné.
Ils ont une excellente tenue à la corrosion même en atmosphère polluée et ne nécessitent aucun
entretien. La gamme est identique à celle des candélabres.
Des précautions à la mise en œuvre sont nécessaires pour éviter des contacts directs avec les
bétons et surtout avec les tiges de scellement d’acier (manchons plastiques).
L’absence d’entretien compense le surcoût chaque fois que les risques de corrosion sont
importants.
- Autres candélabres
On trouve des candélabres en béton dont l’avantage est l’absence d’entretien mais qui ont
l’inconvénient d’être lourds et pas toujours très esthétiques.
D’autres matériaux sont utilisés dans des cas particuliers : fonte, bois lamellé collé, fibres
synthétiques.
La solution la plus économique souvent utilisée en domaine rural consiste à fixer des consoles sur
les supports de distribution d’énergie électrique. Des règles particulières sont alors à observer et
l’accord préalable du distributeur est indispensable.
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C. LE PROJET EN ECLAIRAGE PUBLIC
Ce sont les exigences des automobilistes qui imposent généralement les conditions les plus
sévères à l’éclairagiste. Il s’agit d’éviter les zones d’ombre et d’assurer surtout une bonne
perception des contrastes, dans l’ensemble du champ visuel du conducteur.
Cette perception est influencée par le niveau moyen de luminance, l’uniformité de la chaussée,
l’éblouissement dû aux luminaires.
Afin d’assurer une perception sûre et rapide des objets par rapport au fond, il faut intégrer des
conditions d’environnement d’une part, photométriques d’autre part.
1. Environnement
Il faut distinguer :
- les conditions en milieu urbain : on a en général des abords clairs constitués par les
façades d’immeubles. Les effets de l’éblouissement compte tenu d’une luminance
générale relativement élevée sont en général plus faibles qu’en zone non urbaine ;
- Les conditions sur autoroute ou voie rapide: la perception rapide des obstacles, des
limites de chaussée y est primordiale d’où l’exigence d’une luminance élevée et
l’absence d’éblouissement ;
2. Photométrie
- Visibilité – contraste
La perception des objets est directement liée à l’écart de luminance entre ceux-ci et le fond sur
lequel ils se détachent.
Un écart relatif minimal (contraste de seuil) est nécessaire. Ce seuil est d’autant plus élevé que la
luminance du fond est faible.
Pour assurer une bonne visibilité, en tout point de la chaussée, la valeur minimale de luminance
doit être limitée : on est ainsi conduit à fixer un rapport d’uniformité générale de luminance en plus
du paramètre de base qui est la luminance moyenne.
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- Confort visuel
L’installation doit être réalisée de manière à ne pas provoquer de fatigue à l’œil. Il en résulte des
contraintes pour éviter :
l’alternance de zones claires et sombres d’où la prise en compte d’un facteur d’uniformité
longitudinal :
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Les travaux expérimentaux ont permis d’aboutir à la relation empirique suivante :
G = ISL + 0,97 log Lmoy + 4,41 log h’ – 1,46 log p dans laquelle ISL est l’indice spécifique du
luminaire.
Lmoy est la luminance moyenne de la chaussée (cd.m-2).
h’ est la hauteur réduite des foyers exprimée en mètres (hauteur du feu moins la hauteur de l’œil de
l’observateur, soit en général 1,50 m).
p est le nombre de luminaires simples ou multiples par kilomètre de voie.
ISL = 13,84 – 3,31 I80 + 1,3 (log I80/I88) – 0,08 log I80/I88 + 1,29 log F
L’ensemble des facteurs évoqués page précédente a abouti à une classification des voies et à la
recommandation de valeurs de luminances, d’uniformité et d’idées de confort nécessaires pour un
éclairage public de qualité.
Facteur d’uniformité de
Luminance luminance
moy. de la Limitation de
Classe Nature des
chaussée en l’éblouissement
de voies abords Uniformité Uniformité
service indice de confort
générale longitudinale
L moy
U0 Ul
Quels qu’ils
A 2 cd.m-2 0,4 0,7 6
soient
Non
classées
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Volume et
Composition vitesse du Caractéristiques Principes
Exemples Classe
du trafic trafic (1) des voies d’éclairage
véhicules
Voies à chaussées
séparées, sans Autoroutes
croisement à niveau Routes A
Circulation et à accès express
importante et entièrement contrôlé
rapide Autres voies
réservées à la
Automobile B
circulation Routier
seule automobile Routes
Circulation Voies de
importante contourneme
Voies importantes nt radiales,
mais à
réservées à la etc …
vitesse C
circulation
moyenne
automobile
60 < V 90
km/h
Tout Voies urbaines à
Routes
véhicule circulation
traversant
vitesse automobile C
une
modérée prépondérante et
agglomération
V ≤ 60 km/h importante
Juxtaposition
Circulation des deux
importante Voies urbaines à principes
Grands
avec forte trafic mixte et à d’éclairage
boulevards
proportion circulation
Avenues D
de piétons automobile
Tout véhicule et Rues
ou de importante (≥ 300
piéton importantes
véhicules véhi./d)
lents
Voies urbaines à
Vitesse et trafic mixte et à Petites rues
volume circulation Places E
limités automobile faible Ruelles
(< 300 véhi./d) Urbain
Voies de
Vitesse et
Voies de dessertes lotissement Non
volume très
locales Rues classées
limités
piétonnes
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4. Types d’implantations
- implantation unilatérale : n’est recommandée que dans le cas où la largeur de chaussée est
voisine ou inférieure à la hauteur de feu ;
- implantation bilatérale vis-à-vis lorsque la largeur de chaussée est supérieure à une fois et
demie la hauteur de feu ;
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5. Définition d’un projet par la méthode du Rapport R
Cette méthode, permet au prescripteur d’avoir rapidement des ordres de grandeurs pour un projet
de manière à orienter ses choix.
Unilatérale,
Type d’implantation axiale, bilatéral, quinconce
rétro bilatérale
Luminaire pour
lampe ballon et e ≈ 3h e ≈ 2,7h
Espacement : SBP
e Luminaire pour
lampe tubulaire 3,5h ≤ e ≤ 4h e ≤ 3,2h
claire (SHP)
Calcul de l’éclairement
Pour une source donnée du flux nominal F, l’éclairement moyen obtenu sera :
F .V .u
E=
l.e
Où :
V est un facteur de dépréciation de l’ensemble source + luminaire
u est le facteur d’utilisation du luminaire
l est la largeur de la chaussée
e est l’écartement entre deux luminaires consécutifs
Les valeurs de V seront prises dans les tableaux ci-après. Elles dépendent de l’entretien, du
luminaire et du type de lampe.
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Les valeurs de u sont déterminées à partir des courbes de facteur d’utilisation fournies par le
fabricant de luminaire. Elles dépendent non seulement de la largeur de chaussée, mais aussi de la
position de la verticale du luminaire par rapport aux limites de chaussée.
6. Calcul de la luminance
Valeur de R
Enrobés clairs 7
Bétons 10
Enrobés moyens 14
Enrobés sombres 18
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La valeur de luminance obtenue soit :
L moyen = (F x V x u) / R x l x e
doit être compatible avec les valeurs de luminance recommandées selon le type de voie et qui
figurent aux tableaux du § 2.3.
Il est possible :
On choisira successivement :
Pour estimer les critères de luminance et d’uniformité, il est nécessaire d’utiliser le maillage de
calcul défini.
En revanche, pour la réception, on peut se contenter d’un nombre plus réduit de relevés ponctuels
d’éclairement. Les points retenus pour la réception constituent un sous-ensemble des points de
calcul. De nombreux calculs ont montré que ces points sont représentatifs de la qualité annoncée.
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Exemple de la chaussée :
On prend uniquement les alignements de points situés sous la ligne centrale de chacune des voies
de circulation définies pour le calcul, ce qui revient à diviser, par un facteur 3, le nombre de points
initiaux du maillage.
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D. ALIMENTATION ELECTRIQUE DES INSTALLATIONS
- en basse tension (220 / 380 V) par un réseau aérien ou souterrain, indépendant ou commun
au réseau de distribution publique
- en moyenne tension sous 3200 ou 5500 V à partir de transformateurs placés au pied de
certains candélabres.
Dans tous les cas la définition du point de livraison doit se faire en accord avec le Distributeur.
L’alimentation d’une installation d’éclairage public par un réseau 3,2 ou 5,5 kV nécessite la
construction d’un poste d’abonné moyenne tension 20/5,5 ou 3,2 kV soumis à l’accord du
distributeur. Le poste comprendra en particulier un transformateur privé ainsi qu’une installation de
comptage de l’énergie.
Ces critères sont essentiellement économiques, à titre indicatif on peut estimer qu’elle devient
intéressante si la section des câbles des départs B.T. dépasse 25 mm2 en B.T., que la puissance
appelée est supérieure à 60 kVA et qu’il n’y a pas de réseau de distribution publique.
Elle permet l’alimentation de fortes puissances sur des distances allant jusqu’à 10 km (en triphasé
5,5 kV et environ 3 km en monophasé 3,2 kV). C’est pourquoi on rencontre de telles installations
sur les grandes voies de circulation, sur les échangeurs, sur les grands parkings.
Les transformateurs, installés dans des fosses facilement accessibles ont des puissances de 0,4
kVA à 50 kVA et seront utilisés à 80 % de leur puissance nominale.
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2 Alimentation basse tension
Sauf dans le cas où la puissance de l’installation ou l’association avec d’autres charges justifie un
poste de transformation, l’alimentation se fera à partir d’une armoire de livraison privée spécialisée,
installée de préférence à proximité d’un poste de distribution publique.
Elle comprend :
N.B. : Une exception à cette règle est constituée par les installations commandées par un relais de
fréquence qui sont alors directement raccordées au réseau de distribution publique.
Réseaux souterrains
Les câbles du type U 1000 RVFV ou U 1000 RGPFV sont posés conformément à l’arrêté
technique du 28 mai 1997 :
On posera dans la même tranchée un conducteur cuivre d’au moins 25 mm2 de section pour
la mise à la terre (voir § suivant : protections).
Réseaux aériens
Dans la plupart des cas, le recours à ce mode de distribution trouve sa justification dans
l’utilisation de supports communs à ceux du réseau B.T.
Il est nécessaire de s’assurer que les espacements des supports sont compatibles avec les
règles photométriques d’implantation.
Les contraintes d’effort dues aux conducteurs d’E.P. nécessitent une vérification de la bonne
tenue des supports.
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Les réseaux à neutre commun, très répandus par le passé, tendent à disparaître en raison :
- des règles de sécurité imposant une concordance entre zones d’action de l’éclairage
public et des postes de distribution publique qui tendent à se multiplier.
Les réseaux électriquement séparés sont préconisés pour toute nouvelle installation et seront
utilisés en câble isolé torsadé, intégré ou non dans le câble de distribution publique.
L’utilisation de câble isolé facilite la conception et la réalisation des réseaux ainsi que leur
entretien ultérieur grâce à la séparation électrique totale.
Les installations doivent être munies d’une protection contre les contacts directs et indirects (norme
C 17-200) ainsi que d’une protection contre les surcharges et courts-circuits.
Toutes les parties actives des matériels électriques doivent être protégées par isolation ou par des
obstacles contre tout contact direct, fortuit ou non.
Les armoires ainsi que les portillons d’accès des candélabres doivent pouvoir être fermées à clé ou
à l’aide d’un outil.
- type 1 : installations dont une interruption pourrait mettre en cause la sécurité des
personnes. L’éclairage public appartient à ce groupe.
- type 2 : installations dont l’interruption, tout en apportant une gêne, ne compromet pas
réellement la sécurité des usagers (cabines téléphoniques, abris, panneaux
publicitaires, etc…).
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L’autre critère intervenant dans le choix du système de protection est le schéma des liaisons à la
terre. Il peut être :
- du type TT : masses des appareils et neutre de la source reliés à des prises de terre distinctes
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L’installation se comporte de 2 manières très différentes en cas de défaut.
Alors que pour les installations de type 2 une protection différentielle (identique à celle des
installations intérieures) sera exigée, les mesures à prendre pour les installations de type 1 sont les
suivantes :
- dispositifs individuels de protection contre les surintensités et matériels de classe I, chaque fois
que des prises de terre de faible résistance peuvent être réalisées (avec schéma TT).
Cette mesure sera mise en œuvre lorsque la résistance de la prise de terre des masses sera faible
(de l’ordre de 2 Ω au maximum) et que les fusibles de protection en pied de candélabre ne
dépassent pas 2 à 4 A d’intensité nominale.
Dans ces conditions, la rupture du fusible doit intervenir dans un temps suffisamment court pour
exclure tout danger pendant le contact accidentel.
Dans le cas de difficultés pour la réalisation de prises de terre suffisamment faibles, il peut être
envisagé d’utiliser des disjoncteurs différentiels statiques à réarmement automatique développés
par certains constructeurs.
Le point délicat dans la réalisation est constitué par l’entrée du câble de réseau (isolation
supplémentaire).
3.3 Surintensités
La norme C 17-200 impose la protection des canalisations contre les surcharges et courts-circuits
de manière à éviter tout échauffement nuisible à l’isolation des conducteurs et à leur
environnement.
Cette protection sera assurée soit par des fusibles, soit par des disjoncteurs en tête. Son
fonctionnement sera garanti si, pour un courant nominal du dispositif de protection et une section
de conducteur donnés, la longueur de la canalisation ne dépasse pas une certaine valeur (voir
tableau dans la NFC 17-205).
En outre, il faut s’assurer que le pouvoir de coupure du dispositif de protection est au moins égal au
courant de court-circuit présumé au point où ce dispositif est installé.
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E. CALCULS DES RESEAUX EN BT EN EP SELON LA NORME C17-205 :
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F. NORMES ET DOCUMENTATION ASSOCIEES
De nombreuses normes ont été édictées dans le domaine de l’éclairage public comme dans celui
des installations électriques.
1. Principales normes
NFC EN – NF C (UTE)
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2. Autres documents ou texte de référence
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