Decentralisation Et Deconcentration
Decentralisation Et Deconcentration
Decentralisation Et Deconcentration
Face à l'accroissement considérable des pouvoirs et des moyens locaux, il est plus que jamais
indispensable de renforcer, dans un souci d'équilibre, ceux de l'Etat au niveau du territoire. En effet,
la réalisation des projets de qualification, de mise à niveau, de développement des différents secteurs
et différentes activités..., nécessite une bonne gouvernance administrative opérationnalisée par des
mécanismes managériaux introduits dans le fonctionnement administratif et une gestion à proximité
et de partage.
Depuis l'indépendance jusqu'à nos jours, l'administration Marocaine a subi plusieurs transformation
tant sur le plan central qu'au niveau local. Elle n'a pas cessé de se développer, de s'adapter et de se
structurer pour répondre au mieux aux besoins de l'administré.
C'est dans ce cadre que le système éducatif Marocain s'est engagé dans une expérience de
décentralisation et de déconcentration de la gestion des instances centrales vers les AREF, les
délégations, vers les établissements scolaires.
Paragraphe1: La décentralisation:
a) significations:
Au sens large, le terme décrit tous types de transfert de compétences ou d'activités (actions,
planification, choix et décisions, gestion, supervision) vers la périphérie.
VEDEL et DELVOLVE définissent cette notion comme étant un concept qui "consiste pour le pouvoir
central à transférer certaines de ses compétences administratives à des autorités qui ne dépendent
pas de lui"25(*)
Généralement, c'est le transfert d'autorité et de responsabilités de fonctions publiques, de
l'administration centrale, vers les organisations gouvernementales subordonnées ou quasi
autonomes et/ou vers le secteur privé.
- Elle aide à mobiliser les ressources locales, incite la population et le personnel à surveiller leur
usage et à limiter les gaspillages;
- Elle maintient la stabilité politique par une plus grande participation de tous les groupes sociaux
avec diminution des tensions entre classes.
- La décentralisation ne supprime pas les abus de pouvoir et peut même aggraver ceux-ci car elle
donne de nouveaux champs de pouvoir aux petits potentats locaux qui peuvent être très réticents au
changement si celui-ci menace leurs privilèges; la démocratie n'est pas nécessairement mieux
exercée dans des milieux traditionnels analphabètes que dans les capitales urbaines riches en
intellectuels contestataires;
- L'éparpillement de l'autorité centrale rend les projets plus vulnérables aux abus des pouvoirs locaux
trop dispersés que pour pouvoir surveillés;
- Pour avoir le même niveau de compétence partout, la décentralisation coûte nettement plus cher
car elle implique une décentralisation des compétences gestionnaires et de la polyvalence, et donc la
multiplication des postes de cadres et des équipements (équipements professionnels mais aussi
logement, moyens de transport, écoles,...).
La décentralisation des activités et responsabilités sans décentralisation des compétences est
inéquitable car elle revient à abandonner le sort du périphérique dans des mains peu compétentes
tandis que ceux qui vivent dans les grandes villes continuent à concentrer l'avantage de toutes les
compétences.
Paragraphe 2: La déconcentration
C'est une notion distincte, elle vise à améliorer l'efficacité de l'action de l'Etat en délégant certaines
attributions de l'échelon administratif central aux fonctionnaires locaux.
Le terme de déconcentration est utilisé pour décrire des transferts partiels d'activités ou de
compétences administratives ou gestionnaires des ministères, dans un système organisé et en partie
géré à partir du centre.
Système d'organisation des structures de l'Etat dans lequel certains pouvoirs de décision sont donnés
aux agents du pouvoir central répartis sur le territoire.
Le transfert des compétences se fait à l'intérieur de l'unité de l'Etat au profit d'agents qui relèvent
d'elle. On observe la persistance de la relation hiérarchique avec le centre et surtout l'inexistante
d'une personnalité juridique propre. Par la déconcentration, l'autorité de l'Etat n'est amoindrie, elle
est aménagée. "C'est toujours le même marteau qui frappe, mais c'est le marteau dont on a raccourci
le manche "(ODELLON Barrot) un marteau dont le manche est court, frappe plus juste et plus vite.
En réalité, la mise en œuvre de la déconcentration doit être perçue et pratiquée à quatre niveaux, à
savoir:
- La déconcentration au niveau des rapports entre l'administration centrale et les services extérieurs;
- La déconcentration au niveau des rapports entre les gouverneurs et les services extérieurs.
- La célérité et la rapidité;
- La meilleure connaissance du terrain par les responsables qui œuvrent sur place;
- Elle permet sur le plan psychologique, d'atténuer, voire de supprimer, un éventuel sentiment de
spoliation éprouvé par les fonctionnaires de la capitale qui s'estiment dépouillés de leurs anciennes
compétences;
- Elle empêche qu'il ait un transfert en bloc d'un nombre important de dossier, permettant ainsi à la
déconcentration de se réaliser dans de bonnes conditions et de s'accompagner d'une surveillance
adéquate et juridique de l'utilisation faite des pouvoirs et des moyens déconcentrés.
- La progressivité n'est opérationnelle que si elle basée sur l'élaboration d'un calendrier précis fixant
les phases à franchir, les moyens nécessaires à mettre en œuvre et, surtout les coûts qu'elle suppose;
- L'élaboration au coup par coup, et en tout cas en l'absence d'une démarche logique et scientifique;
- Les procédures de gestion très hiérarchisées, lourdes, se traduisant par les lenteurs.
Au Maroc, le processus de décentralisation fut jalonné de grandes réformes, opérées par quelques
grands coups législatifs. Trois étapes à distinguées:
Première étape:
- Parution en 1960de la charte d'organisation des collectivités locales, précédée par deux textes
réglementant l'élection des conseils communaux;
Deuxième étape:
Troisième étape:
- Le Dahir du 2 avril 1997 fixe l'organisation de la région dans le sens du renforcement des pratiques
démocratiques. Parution de la loi 96,48 pour la création et l'organisation des régions;
- 2002, révision profonde du régime juridique régissent les communes et les collectivités
préfectorales (la loi concernant le découpage des régions au Maroc);
- 2002, révision de la charte des collectivités.
La déconcentration suit un processus continu dans le temps et le produit d'un long cumul historique,
malgré cela, elle reste encore à parachever. C'est un processus qui représente une constante du
discours politique qui a connu une évolution riche d'enseignement
- La clôture des travaux du IV° colloque national des collectivités locales (Casablanca, le 29juin1989);
- L'ouverture des travaux du Vème colloque national des collectivités locales (Rabat, le 21 avril 1992);
En fait, une variété de raisons justifiant les décisions de déconcentration, dont voici les principales:
Néanmoins, dans les deux cas, elles sont deux piliers inséparables de toute démocratie locale et de
toute réforme de l'administration. L'objectif recherché et le but poursuivi sont analogues; ils
s'expriment dans les formules suivantes: "rapprocher l'administration de l'administré", ou encore,
"rapprocher la décision de l'usager".
Engagé voilà quelques années sur la voie de la réforme, le royaume du Maroc œuvre pour
l'amélioration des conditions de vie de ses citoyens et le développement de ses institutions.
S'inscrivant dans une initiative globale de modernisation de la fonction publique et de
l'administration, le système éducatif est au cœur de ce processus.
La charte s'est faite l'écho de ces phénomènes en prônant l'instauration de mesures permettant
l'implantation de cette politique (Levier 15).Dans le secteur de l'éducation nationale le processus de
la décentralisation et de la déconcentration s'étale sur deux périodes : avant et après la charte de
l'éducation et de formation.