RMP FR
RMP FR
RMP FR
Schématiquement le principe physique de la RMP repose sur le fait que les protons qui
constituent les noyaux d'hydrogène des molécules d'eau, placés dans un champ magnétique Bo
(tel que le champ magnétique terrestre), possèdent des moments magnétiques non nul qui, à
l'équilibre, sont alignés dans la direction de ce champ principal Bo (Figure 1).
L'émission d'un champ magnétique perturbateur à une fréquence spécifique (dite fréquence de
Larmor) modifie cet état d'équilibre et provoque une précession de des moments magnétiques
autour de la direction du champ magnétique initial. Après coupure du champ excitateur, au
cours du retour à l'état d'équilibre, un champ magnétique de relaxation est émis par les
protons, constituant ainsi la réponse RMP. L'amplitude de ce champ est d'autant plus intense
que le nombre de protons entrés en résonance est grand, et donc que la teneur en eau est
importante. La fréquence spécifique à laquelle les protons sont excités est caractéristique de
l'atome d'hydrogène et assure ainsi que la méthode est sélective. La très grande majorité des
noyaux d'hydrogène présents dans le proche sous-sol sont ceux des molécules d'eau. Ceci
implique que la méthode RMP renseigne spécifiquement et directement sur la présence ou
l'absence d'eau dans le milieu étudié ainsi que sur les caractéristiques hydrodynamiques du
milieu.
1
Figure 1 – Principe de mesure RMP
Sur le terrain, une boucle (câble électrique) est posée sur le sol et on envoie dans le sous-sol
des ondes électromagnétiques. Ces ondes traversent les terrains. Les molécules d’eau
présentes dans les terrains absorbent l’énergie de la fréquence émise et renvoient un signal
vers l’antenne.
Les temps de relaxation du signal RMP sont proportionnels au rapport du volume de pores sur
leurs surfaces (V/S). En RMP, il y a trois constantes de temps de relaxation : T1, T2 et T2* .
2
correspondent à un faible couplage et un retour lent à l’équilibre. Des valeurs faibles de T1
indiquent un couplage fort et un rapide retour à l’équilibre.
Dans un champ magnétique non parfaitement homogène, les protons subissent un déphasage
qui diminue le temps de relaxation transversale qui est alors défini par une constante T2* .Ces
phénomènes de relaxation sont liés à la taille moyenne des pores contenant les molécules
d’eau. Dans différents environnements géologiques impliquant différentes conditions de
susceptibilité magnétique et de champ magnétique rémanent, l’effet de l’inhomogénéité du
champ magnétique est différent.
Ainsi,
• les temps de relaxation nous renseignent sur la taille moyenne de pores dans la nappe.
L'équipement NUMIS se compose d'un générateur de courant alternatif, une unité réceptrice,
un détecteur de signal RMP, une antenne et un microprocesseur (Figure 4).
PC Détecteur Récepteur
Fréquence Antenne
Microprocesseur de Larmor
Commutateur
Générateur
3
microprocesseur sous forme digitale sur une durée programmable de 2 secondes au maximum.
Un PC portable est utilisé pour le stockage sur disque et le traitement des données. Le poids
total de l'ensemble est d'environ 150 kg (Figure 5).
Pour réaliser un sondage RMP, une antenne est déployée sur le sol, généralement selon un
cercle ou un carré ayant un diamètre compris entre 20 et 120 m, selon la profondeur des
couches aquifères que l'on désire investiguer. Différentes géométries d'antennes sont prévues
dans le logiciel d'acquisition de NUMIS, en particulier, l'antenne peut être déployée sous la
forme d'un chiffre « huit » afin d'améliorer le rapport signal/bruit (Trushkin et al., 1994). Une
impulsion i(t) d'un courant alternatif est émise dans la boucle
courant émis ω o doit être aussi proche que possible de la fréquence de Larmor,
4
physique caractéristique). La valeur de cette fréquence est déduite de l'amplitude du champ
géomagnétique mesuré avec un magnétomètre à proton.
Le champ magnétique oscillant généré par l’impulsion de courant entraîne une précession des
protons autour du champ géomagnétique. Cette précession crée à son tour un champ
magnétique alternatif qui est détecté après coupure de l'injection de courant. En pratique,
l'enregistrement de la réponse RMP n'est possible qu'après un délai instrumental (dit « temps
mort ») de 40 ms dans le cas de la version actuelle de NUMIS. Le processus d'acquisition
d'une mesure est schématisé sur la 6.
pulse
i ( t )= Io cos(ωo t )
signal R M P
bruit
( )
e(t ) = eo exp − t / T2* ⋅ sin (ω o t + ϕ o )
"temps mort"
signal RMP.
Pour la mesure de T 1 une adaptation technique d’« inversion recovery » (Farrar et al., 1971)
5
mesurant la réponse RMP après chaque impulsion, il est possible de déduire la constante de
relaxation T 1 à partir de la différence de réponse entre FID1 et FID2 (Figure 7) tel que :
eo FID 2 − ∆t
= 1 − exp Équation 3
eo FID1 T
1
avec eo FID1 et eo FID 2 l’amplitude à l’origine des signaux FID1 et FID2 et ∆t le délai séparant
Les paramètres e(q) , T2* (q) et ϕ (q) sont les paramètres significatifs qui renseignent sur
o
l’eau contenue dans le sous-sol.
Pulse P1 Pulse P2
Délai ∆t
Figure 7 – Schéma en fonction du temps d’une séquence émission/réception à deux pulses pour la
mesure de T1
Le volume investigué lors d'un sondage est défini comme un cylindre vertical de diamètre
égal à environ 1,5 fois le diamètre de la boucle, centré sur celle-ci et de hauteur égale à ce
diamètre. La profondeur d'investigation maximale de l’appareil NUMISPLUS, en l'absence de
terrains conducteurs, est de l'ordre de 120 m. La profondeur d'investigation est sensiblement
diminuée lorsque la conductivité des terrains augmente et de manière significative pour des
6
résistivités inférieures à 10 ohm.m. La durée de réalisation d'un sondage RMP est d'environ
deux heures dans des conditions favorables de bruits électromagnétiques parasites d'origine
naturelle ou anthropique.
Les algorithmes d'inversion des paramètres RMP sont décrits dans Legchenko et al. (1998).
Ainsi un signal RMP non-nul est directement lié à la présence d'eau dans le sous-sol. De plus,
des informations complémentaires peuvent être obtenues à partir des courbes brutes
enregistrées :
couche saturée en eau. La teneur en eau fournie par RMP peut être définie telle que ci-après.
Pour un volume d'investigation V , soit V W le volume rempli d'eau et V R le volume de roche
magnétique homogène et appelée eau libre V free et l'eau soumise à un champ magnétique
inhomogène, appelée eau liée ; ainsi V W = V free + V bound . Comme les très courts signaux
correspondant à l'eau liée ne peuvent pas être mesurés par les équipements RMP disponibles
aujourd'hui, la teneur en eau RMP, wRMP est la part du volume investigué occupé par l'eau
libre telle que wRMP = V free / V . Les deux cas limites sont wRMP = 0 pour une roche sèche
entre une molécule d’eau et la phase solide (Shirov et al., 1991 ; Chang, et al., 1997 ;
Kenyon, 1997). Dans la zone saturée, ces constantes dépendent donc de la taille moyenne
des pores des formations aquifères. Dans la zone non saturée, elles sont liées à la saturation.
- la phase ϕ o (q) est liée à la distribution des conductivités électriques du sous-sol, les
Le problème inverse des sondages RMP est mal conditionné. Il n'a pas de solution unique. La
capacité de résolution de la méthode est discutée par Legchenko et Shushakov (1998).
7
La mesure des caractéristiques de relaxation du signal RMP ( T *2(q) et T 1 (q) ), rend possible
a
K RMP = C ⋅ wRMP ⋅ T1b Équation 4
où K RMP est la perméabilité, wRMP est la teneur en eau, T1 est la constante de temps de
décroissance, C et a, b sont des constantes définies empiriquement. En diagraphies RMN,
différentes valeurs a, b sont utilisées. Sur la base de mesures réalisées avec l'équipement
NUMIS au droit de forages de caractéristiques hydrogéologiques connues, les valeurs a=1,
b=2 ont été retenues.
Pour des roches différentes, les constantes empiriques doivent être modifiées et des relations
mieux adaptées peuvent être définies. La qualité de la relation empirique dépend alors de la
qualité de la calibration. La définition des paramètres empiriques adaptés aux différents
environnements est un travail de longue haleine. Sans calibration, NUMIS peut être utilisé
efficacement pour définir les perméabilités des aquifères en valeurs relatives.
Sous l’hypothèse d’une distribution tabulaire de l’eau dans le sous-sol, l'inversion des
données RMP mesurées avec l'équipement NUMIS produit les résultats suivants :
Un exemple de la comparaison des résultats RMP avec des données de forage et d'essais de
pompage est présenté sur la Figure 2.
8
Figure 2 – Exemple de résultats RMP
Il n’y a pas actuellement de forme fixe pour afficher les résultats RMP et le logiciel
d’inversion permet de configurer le contenu des feuilles de résultats selon chaque opérateur.
En annexe de ce rapport les résultats sont présentés comme sur la Figure 3. En tête de la
feuille, on trouve des informations utiles sur le sondage (site, date, paramètres d’inversion
etc.). Les résultats graphiques sont :
9
6) la fréquence du signal RMP en fonction du paramètre d'excitation ;
10
Site: youloua
Loop: 4 - 75.0 Date: 23.12.2005 Time: 15:42
11
Bibliographie
Archie G. E. (1942) - The electrical conductivity log as an aid in determining some reservoir
characteristics. Transaction of the Society of Petroleum Engineers of the American
Institute of Mining. Metallurgical and Petroleum Engineers. 146 : p. 54-62.
Chang D., Vienegar H., Morriss C. (1997) - Effective porosity, producible fluid and
permeability from NMR logging. The log Analyst, March-April, p. 60-72.
Farrar T.C., Becker E. D. (1971) - Pulse and Fourier transform NMR: Academic Press, New
York.
Kenyon W. E. (1997) - Petrophysical principles of applications of NMR logging. The Log
Analist, March-April : p. 21-43.
Legchenko A., Beauce A., Guillen A., Valla P., Bernard J. (1997) - Natural variations in the
magnetic resonance signal used in PMR groundwater prospecting from the surface.
European Journal of Environmental and Engineering Geophysics. 2 : p. 173-190.
Legchenko A., Shushakov O. (1998) - Inversion of surface NMR data. Geophysics. Vol. 63,
n° 1 : p. 75-84.
Legchenko A., Valla P. (2002) – A review of basic principles for magnetic resonance
sounding measurements. Journal of Applied Geophysics. 50 : p. 3-19.
Schirov M., Legchenko A., Creer G. (1991) - New direct non-invasive ground water detection
technology for Australia: Expl.Geophys., 22, pp. 333-338.
Trushkin D. V., Shushakov O. A., and Legchenko A. V. (1994) - The potential of a noise-
reducing antenna for surface NMR ground water surveys in the earth's magnetic field:
Geophys. Prosp., vol. 42, pp. 855-862.
12