TP 8 - Modulation Et Démodulation D'amplitude (2010-2011) PDF

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PHYTEM IETI Université Paris VI / ENS Cachan

TP n°9 - Modulation et démodulation d’amplitude

La transmission d'un signal informatif m(t ) , de spectre borné [ f min , f max ] , dans un canal (milieu à bande
passante limitée, absorbant et dispersif ), fait appel aux techniques de modulation et de démodulation d'une onde
à fréquence élevée dite porteuse c(t ) = Ac cos(ωc t ) . On peut soit moduler l'amplitude de la porteuse (modulation
d'amplitude) soit la fréquence ou la phase de la porteuse (modulation angulaire).
On s'intéresse ici au cas de la modulation d'amplitude en mettant en évidence les principales propriétés de la
modulation et de la démodulation.

A. La modulation d'amplitude

I. Caractéristiques de la modulation d'amplitude


1. Définitions
Les deux types de modulation d'amplitude les plus courants sont les suivants.
La modulation double bande à porteuse supprimée (DBPS ou DSB-SC):
u (t ) = Ac k a .m(t ) cos(ωc t )
La modulation double bande à porteuse conservée (DBPC):
u (t ) = Ac cos(ωc t ) + Ac k a .m(t ) cos(ωc t ) = Ac [1 + k a .m(t )]cos(ωc t ) .
Dans le cas particulier d'un signal modulant sinusoïdal, on pose m(t ) = Am cos(ω m t ) avec ω m = 2πf m , et l'on
définit l'indice de modulation par µ = k a Am .

DBPS : u (t ) = Ac µ cos(2 πf m t ) cos(2πf c t )

DBPC : u (t ) = Ac [1 + µ cos(2 πf m t )]cos(2πf c t )

2. Analyse spectrale
Dans le cas d'un signal modulant sinusoïdal on peut décomposer le signal modulé en une somme de termes
sinusoïdaux fonction du temps et montrer que le spectre de chacun des signaux est composé de deux raies
latérales autour de la fréquence de la porteuse (elle-même présente ou non selon le type de modulation).
µAc
L'amplitude des raies latérales vaut .
2
Il est facile de montrer que l'encombrement spectral du signal modulé est de 2 f max .

L'intérêt de la modulation DBPS par rapport à la DBPC est de ne transmettre que de l'énergie "informative".
Il existe aussi une modulation dite BLU (bande latérale unique) obtenue en ne gardant, après filtrage, qu'une
seule des bandes latérales ce qui réduit l'encombrement spectral.

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II. Exemple de réalisation


Dans ce TP, la modulation d'amplitude est effectuée à l'aide d'un multiplieur analogique quatre quadrants
1
AD633 qui réalise la fonction S = X .Y + W .
10
Appliquer un signal modulant sinusoïdal (à moyenne nulle) de fréquence "audio" (on choisit ici 1 kHz –
générateur Tekelec) sur l'entrée "Mod." de la maquette et un signal sinusoïdal (à moyenne nulle) de fréquence
f c = 35 kHz (générateur HP33220A) sur l'entrée "Port." de la maquette.

1. Cas de la modulation DBPS.


Relier le point B à la masse (donc W=0). On se retrouve alors dans le cas de la Figure 1.

u(t)=k*m(t)*p(t)
m(t)

p(t)

Figure 1. Modulation d'amplitude par circuit multiplieur


1
Le signal modulé u (t ) s'écrit alors : u (t ) = Ac Am [cos(2 πf m t ) cos(ωc t )] .
10
Relever les différentes figures temporelles et spectrales (utilisation de l'oscilloscope et du module FFT) des
signaux ainsi modulés pour différents indices de modulation. Vérifier que le spectre du signal modulé est bien
obtenu par transposition vers la porteuse du spectre du signal modulant.
Observer l'influence de la forme du signal modulant sur le spectre du signal modulé.
2. Cas de la modulation DBPC
2.1. Ce cas est obtenu en reliant les points A et B de la maquette, et ce afin d'appliquer la porteuse sur l'entrée W.
1
Le signal modulé u (t ) s'écrit alors : u (t ) = Ac Am [cos(ω m t ) cos(ωc t )] + Ac cos(ωc t ) .
10
La variation de l'amplitude du signal modulant Am permet d'observer la modulation classique ( µ < 1 ) et la
surmodulation ( µ > 1 ).

2.2. Mesure de l'indice de modulation.


Dans le cas de la modulation DBPC il y a deux possibilités pour mesurer l'indice de modulation µ .
• Mesure dans le domaine fréquentiel
Un analyseur de spectre (par exemple le module FFT d'un oscilloscope) permet d'identifier le type de
modulation, l'encombrement spectral de l'onde modulée et l'indice de modulation à partir des amplitudes des
raies.
• Mesure dans le domaine temporel
On visualise sur un oscilloscope les signaux u (t ) et m(t ) .
La synchronisation doit être faite sur le signal basse fréquence. On détermine alors l'indice de modulation.
A partir de la visualisation précédente, on utilise l'oscilloscope en mode X-Y et on observe les traces de l'onde
modulée u (t ) en fonction du signal modulant m(t ) , il s'agit d'une représentation paramétrique, le temps étant le
paramètre. Cette méthode s'appelle la "méthode du trapèze".

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B. Techniques de démodulation d’amplitude

Le but de la démodulation d'amplitude est d'extraire le signal informatif basse fréquence (BF) contenu dans
l'onde modulée en amplitude.
I. Principe de la démodulation cohérente
Dans le cas de la modulation de type DBPS la technique principale de démodulation est dite démodulation
cohérente. Le principe de cette démodulation consiste à multiplier le signal modulé reçu r (t ) par un signal
synchrone avec la porteuse, appelé "oscillateur local", et noté ici c2 (t ) . Le signal résultant de la multiplication
est ensuite filtré et l'on obtient un signal d (t ) proportionnel au signal modulant.
Le schéma bloc de la détection cohérente est donné Figure 2.

r(t) q(t) d(t)

c2(t)

Figure 2. Structure de principe de la démodulation cohérente


Il est facile de calculer le signal de sortie d (t ) du détecteur synchrone et de montrer que l'on restitue bien le
signal modulant après un filtrage passe-bas, et ce quelque soit la valeur de l'indice de modulation µ .
Néanmoins si c2 (t ) est déphasé d'un angle Φ on obtient le signal démodulé précédent corrigé par un terme
dépendant de Φ ce qui peut dégrader la réception.
Il est important de noter que cette technique nécessite la restitution de la porteuse.
On retrouve cette structure en instrumentation sous le nom de détection synchrone.

II. Étude de la démodulation cohérente


On dispose pour cela sur la maquette d'un second multiplieur (entrées U et T, sortie V).
Pour ce qui est du filtre on peut utiliser une cellule passe bas du deuxième ordre (structure de Rauch) dont le
schéma est donné à la Figure 3 (entrée N, sortie O).
R
C1 = 4,7nF
C2 = 1nF

(N) R R C2
- (O)

C1 +
r(t)
d(t)

Figure 3. Filtre passe bas du second ordre.


On trouve facilement la fonction de transfert en appliquant le théorème de Millman (donc la loi des nœuds) :

Vs d −1 1 1 3RC 2 3 C2
T ( jω ) = = = 2 2
d'où ω c = ,ξ= = .
V e r 1 + 3 jRC2ω − R C1C2ω R C1C 2 2 R C1C 2 2 C1

1. On applique comme "oscillateur local" la porteuse directement utilisée sur la maquette (donc parfaitement
synchrone et en phase avec le signal servant à la modulation). Le signal "porteuse" est disponible au niveau de la
borne (R) près du multiplieur M2 :
- relier d'une part l'entrée In du bloc récepteur à la borne (T) du multiplieur

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- relier d'autre part la borne (R) à (U)


- enfin relier la sortie (V) du multiplier à l'entrée (N) du filtre, la sortie étant (O).
On choisit ici pour le filtre R = 8,2 kΩ .

Observer le signal démodulé (dans le domaine temporel puis dans le domaine fréquentiel). Essayer d'autres
formes de signal modulant. Comparer le spectre du signal démodulé avec celui du signal modulant. Conclusion ?
Etudier l'influence de R, donc de la fréquence de coupure du filtre, sur la démodulation.
2. On utilise maintenant un signal "oscillateur local" c2 (t ) de même fréquence que la porteuse mais fourni par
un autre générateur HP33220A et donc non synchrone (entrée BNC, relier S à U).
Observer le signal démodulé, quel est son comportement ? Régler la fréquence au mieux pour avoir une
détection la plus satisfaisante possible. Conclusion ?
3. On peut synchroniser l'oscillateur local sur la porteuse par l'intermédiaire de leurs horloges internes. Pour cela
relier la sortie référence (Ref. Out) 10 MHz de l'un des générateurs à l'entrée correspondante (Ref. In) de l'autre
générateur (les deux devant être réglés sur la même valeur de fréquence). Observer le signal démodulé. Que
peut-on conclure ?
Maintenant on peut faire varier le déphasage Φ entre les deux signaux porteuse et oscillateur local (mais après
avoir fait une mise à zéro des valeurs de phase). Observer donc l'influence du déphasage entre c(t ) et c2 (t ) sur
la démodulation. Conclusion ?
4. Observer successivement le spectre du signal modulé (en U) puis en sortie du multiplieur (signal q (t ) ) puis le
spectre de d (t ) .

Il faut bien retenir l'importance du synchronisme pour cette technique de démodulation, ce qui nécessite donc la
reconstitution d'un signal synchrone de la porteuse à partir du signal détecté. Ceci est vrai pour la plus part des
méthodes de modulation/démodulation. Pour réaliser cette reconstitution de porteuse (ou pour les modulations
numériques de l'horloge) on met en œuvre une boucle à verrouillage de phase (voir TP suivant).

III. Démodulation par détection d'enveloppe et filtrage


En modulation à porteuse conservée et pour un indice de modulation µ < 1 , l'information est contenue dans
l'enveloppe du signal. On s'intéresse donc naturellement à la détection d'enveloppe qui est une technique moins
coûteuse que la précédente (pas besoin d'un oscillateur local).
1. Détection d'enveloppe
On dispose sur la maquette d'un détecteur d'enveloppe (voir Figure 4) permettant de détecter les valeurs crête
successives de l'onde modulée. Le circuit associe une diode (ici une 1N4148) à un groupe RC en parallèle
(entrée J et sortie K).
(J) (K)

R C d(t)
u(t)

Figure 4. Détection d'enveloppe et filtrage


Le problème est de dimensionner le circuit RC de manière à restituer au mieux l'enveloppe du signal modulé,
c'est à dire de manière à ce que la tension d (t ) s'approche au mieux de Ac [1 + µ cos(ω mt )] .
En effet l'élimination de l'ondulation résiduelle nécessite une constante de temps τ = RC >> Tc où Tc est la
période de la porteuse contenue dans le signal d'entrée du détecteur. Lors de la décroissance rapide de u (t ) , la
décharge du condensateur peut être insuffisante pendant une période Tc de la porteuse, ce qui conduit à une
erreur de détection de l'enveloppe du signal modulé. Il y a donc un compromis à trouver dans le choix de ces
éléments.
On choisit ici R = 8,2 kΩ et C = 4,7nF .

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Relever les figures temporelles du signal démodulé pour plusieurs indices de modulation et pour une fréquence
du signal modulant f m comprise entre 200 Hz et 5 kHz.
Etudier l'influence des valeurs de R et C .
Que pouvez-vous observer du signal démodulé dans le cas d'une sur-modulation? Justifier et conclure.
2. Détection d'enveloppe par redressement - filtrage
Lorsque l'écart entre la fréquence porteuse et la fréquence maximum du signal modulant diminue, la relation
précédente est de moins en moins vérifiée. On envisage alors un autre circuit de redressement suivi d'un filtrage
passe-bas pour éliminer les composantes spectrales indésirables.
On considère le circuit de la Figure 5, qui réalise la fonction valeur absolue q(t ) = r (t ) .
R

R'

R R R'
(L)
- -
(M)

+ +
r(t) R'
R q(t)
R'

Figure 5. Circuit de redressement double alternance sans seuil.


On dispose sur la maquette d'un redresseur double alternance sans seuil (entrée L, sortie au point M). On lui
associe le même filtre passe bas du deuxième ordre que celui employé lors de la démodulation cohérente (entrée
N, sortie O).
Observer et commenter les différents signaux.

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C. Influence du canal de propagation.

On revient ici au cas de la modulation DBPS avec démodulation cohérente, en utilisant la porteuse elle même
comme oscillateur local.
Le canal de propagation a été simulé par un cordon (non blindé) reliant les deux bornes 4 mm.
1. Dans un premier temps on peut remplacer le cordon par deux cordons placés en parallèle. Observer la
démodulation (on pourra augmenter la fréquence de la porteuse).
2. On peut modéliser le canal de transmission par un comportement passe-bas, atténuateur et ajoutant du bruit au
signal transmis. Le schéma bloc est donné à la Figure 6 et la réalisation sur la maquette à la Figure 7.

b(t)
u(t) Filtre Passe-bas r(t)
2nd ordre

Figure 6. Modélisation du canal de transmission.

Bruit

1kΩ
15kΩ

15kΩ (I)
- (F)

Out
+
(E) 15kΩ
15kΩ
1,2kΩ

6.8kΩ
(D) (G) R0 C2
- 1,2kΩ 1,2kΩ
- (H)
Signal
+
+
C1

Figure 7. Modélisation du canal de transmission


Un deuxième générateur HP33120A est maintenant utilisé comme source de bruit blanc ; on peut régler la valeur
efficace de la tension de bruit.
Observer le signal démodulé selon l'amplitude de bruit injecté dans le canal, puis observer l'influence de la partie
atténuateur et filtre. Conclusion ?
Comparer les performances obtenues avec les autres types de démodulation.
Conclusion ?

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