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THÈSE
Pour obtenir le grade de
Présentée par
« Mickael / BOUTROS »
Année 2014
Le droit du commerce
électronique:
(Une approche de la protection
du cyber consommateur)
1
L.-M. DUONG, « Les sources du droit de l’Internet : du modèle pyramidal au modèle en réseau », Recueil Dalloz, 2010,
p. 783
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abord à remercier le directeur de cette thèse, M.Philipe Brun, pour m'avoir fait
confiance malgré les connaissances plutôt légères que j'avais quand j'ai commencé mon
travail de recherche, puis pour m'avoir guidé, encouragé, conseillé, pendant presque 5 ans.
Merci Monsieur le professeur pour votre soutien, disponibilité et vos encouragements et
j'espère avoir été à la hauteur de vos attentes.
Professeurs Geneviève Pignarre, Hélène Claret, et Olivier Gout m'ont fait l'honneur de
participer au Jury de soutenance; je les en remercie profondément.
Merci à ma famille et surtout à ma femme, pour son soutien et son encouragement tout au
long de mes années de recherche et lors de la rédaction de ma thèse.
Enfin, je tiens à remercier également M. Hatem Soliman, pour ses encouragements depuis
mes premières années de travail et de recherche.
INTRODUCTION…………………………………………………………………………..10
ANNONCE DU PLAN ……………………………………………………………………..22
PREMIERE PARTIE : LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR AU MOMENT
DE LA PRESENTATION DU PRODUIT OU DU SERVICE EN
LIGNE……………………………………………………………………………………….25
PREMIER CHAPITRE : LA PROTECTION DE L’INTERNAUTE DANS LA PUBLICITE
EN LIGNE………………………………………………........................................................28
SECTION PRELIMINAIRE : LA PUBLICITE EN LIGNE PEUT-ELLE ETRE
CONSIDEREE COMME UNE OFFRE AU SENS JURIDIQUE?.........................................32
SECTION I: UNE PROTECTION PARTIELLEMENT ASSUREE PAR LES REGLES DE
DROIT COMMUN……………………………………..........................................................35
§ 1- L’APPEL AU CADRE JURIDIQUE TRADITIONNEL DU DROIT DE LA
CONSOMMATION………………………………………………………………….38
§ 2- L’APPEL AUX REGLES DE PROTECTION DE LA SANTE
PUBLIQUE…………………………………………………………………………..49
SECTION II: LE NECESSAIRE RECOURS A UN CADRE PROTECTEUR PROPRE A
L’UNIVERS DEMATERIALISE……………………………………………………………54
§ 1- LES LIMITES D'UNE TRANSPOSITION DES REGLES GENERALES A LA
PUBLICITE EN LIGNE……………………………………………………………..58
§ 2- VERS UNE HARMONISATION EN MATIERE DE CONTRATS
ELECTRONIQUE……………………………………………………………………65
DEUXIEME CHAPITRE : LA RENCONTRE DE L'OFFRE ET DE L'ACCEPTATION EN
LIGNE……………………………………………..................................................................75
SECTION PRELIMINAIRE : LES ORIENTATIONS DOCTRINALES SUR LA THEORIE
DU CONSENSUALISME…………………………………………………………………...80
SECTION I : LES CONDITIONS PONCTUANT L’ACCEPTATION DU CONTRAT
ELECTRONIQUE ET PROTEGEANT LE CONSOMMATEUR EN
LIGNE………………………………………………………………………………………..87
§ 1- L’ACCEPTATION A DISTANCE ET LES DIFFICULTES RENCONTREES
PAR LE CONSOMMATEUR….…………………………………………………….91
§ 2- CONTENU DE L’ACCEPTATION A DISTANCE ET SON IMPACT SUR LA
PROTECTION DE LA PARTIE FAIBLE………………………………………….102
SECTION II : LA PREUVE DE L’ACCEPTATION ELECTRONIQUE, ELEMENT
ESSENTIEL PROTEGEANT LE CONSOMMATEUR EN
LIGNE………………………………………………………………………………………111
§ 1- LA CREATION DE LA SIGNATURE ELECTRONIQUE…………………...118
Ass. Assemblée.
Bibl. Bibliographie.
Bull. Bulletin.
Bull. civ. Bulletin civil de la Cour de cassation (il existe aussi un Bulletin criminel - Les arrêts
de la Chambre sociale et de la Chambre commerciale sont inclus dans le Bulletin
civil).
C. Cass.
Cass. civ. I Cour de cassation Chambre civile, première Chambre ; II : deuxième Chambre,
etc.
Doct. Doctrine.
ex. Exemple.
JCl Jurisclasseur.
jur. Jurisprudence.
p. Page (dans la citation d'un livre ou d'une revue) suivie du numéro de page.
Rec. Recueil.
INTRODUCTION
2. Dès que le consommateur effectue son achat sur Internet, son principal souci est de
vérifier si ses données personnelles transmises au commerçant sont actuellement
protégées, et si sa carte de crédit est uniquement utilisée dans la transaction effectuée,
un souci légitime concernant la sécurité et la protection de la transaction. De plus, ses
soucis ne s’arrêtent pas ici : après avoir commandé le bien et payé, il veut s’assurer
que sa commande sera livrée et en ce cas, que la livraison interviendra selon les
conditions et modalités convenues. Toutes ces questions concernent la confiance. En
Egypte, par exemple, la plupart des gens refusent d’utiliser leurs cartes de crédit ou
donner des renseignements personnels. Cette mise en doute à l’égard du commerce en
ligne ne se limite pas aux égyptiens, c’est une tendance existant dans l'ensemble du
monde, bien que la consommation à distance ait pris son essor, il y a longtemps.
2
Les enjeux du contrat de consommation en ligne, rédigé par C. BOUCHARD Professeure à la Faculté de droit de
l’Université Laval et M. LACOURSIÈRE Professeur à la Faculté de droit de l’Université Laval, Revue générale de droit
(2003) 33 R.G.D. 373-438.
3
Mémoire rédigé par Mohamed Abdou en 2006 sur LA PROTECTION DE L’INTERNAUTE DANS LA PUBLICITE EN
LIGNE, soutenu a L'IDAI, l'université du Caire.
5. Dans ces textes, la publicité est vue non pas selon le support utilisé, mais en fonction
de la finalité commerciale du message publicitaire. Ces textes s’appliquent même à
4
http://www.iab.net/AdRevenueReport
5
Il est important de noter que le droit communautaire est partie intégrante du droit français et à la valeur coercitive depuis la
signature du Traité de Rome de 1957 (complété par la suite par d'autres conventions). Ainsi durant la rédaction de cette thèse
un va et vient entre le droit français et communautaire sera établi.
6
La directive a été modifiée en 1997 pour inclure dans domaine d'application la publicité comparative.
7
Le livret vert a été conçu en vue d’harmoniser les législations nationales afin que leurs divergences ne créent pas de
distorsions de concurrence nuisibles aux fonctionnements du marché intérieur. Il est destiné aux états membres et bien
qu'il n'ait pas de valeur juridique coercitive (code de conduite), il conserve une valeur morale importante.
6. Les théories juridiques classiques concernant les contrats et les obligations impliquées
de ces contrats sont inapplicables dans le monde de l’internet qui offre au
consommateur une chance de faire ses achats sans souci aux frontières alors
qu'auparavant seule la protection juridique de son propre pays le satisfaisait. En
l’utilisant, l’internet induit chez le consommateur un manque de confiance qui le
pousse à exiger une protection au moment de satisfaire ses besoins indispensables.
L'évolution technologique a un rôle essentiel et indispensable concernant la protection
des renseignements personnels donnés par les consommateurs8. De plus, la protection
juridique du consommateur – soit au moment de conclure des contrats de prestations
de services électroniques (accès sur l'Internet), soit au moment de conclure des
contrats pour subvenir à ses besoins personnels- peut ne pas être suffisamment visée
parmi les doutes qui entourent cet environnement virtuel. L'Internet est un réseau
mondial incluant tous les réseaux offrant à tout ordinateur, quelque soit son modèle, la
8
Ce qui était considéré comme impossible auparavant est devenu accessible dans le cadre de cette face à face entre le
consommateur et son ordinateur. Si le caractère privé de l’information est la base de la protection des renseignements
privés, nous remarquons que la violation de ce caractère a failli être un trait déterminant de l’âge numérique. À titre
d’exemple dans l’affaire de la compagnie EBay Ltd vs. la compagnie Bidders Edge Ltd, nous retrouvons que le site des
enchères de Ebay a intenté une action en justice contre un site qui s’occupe de la collecte des enchères connu sous le nom
de Bidders Edge parce que ce dernier a obtenu des informations sur les enchères sans obtenir l’accord préalable de Ebay
par le biais d’un logiciel spécifique intitulé Robots. Ebay a mentionné qu’elle avait notifié Bidders Edge que son accès est
non autorisé par le biais des communications rapides (traditionnelles) ainsi que par ses tentatives d’entraver
électroniquement le logiciel de Bidders Edge. En acceptant les allégations de Ebay de l’atteinte à sa propriété à
l’information portée à son égard, la cour de la province a accepté la mise en demeure judiciaire et en a décidé ainsi et ce
malgré le préjudice prétendu, s’il existe, il demeure méditatif et contenant la possibilité du préjudice si la cour refuse la
mise en demeure. Par conséquent, l’utilisation pure non désirée de l’ordinateur du demandeur qui se résume dans son
accès non désiré aux informations disponibles sur le site Ebay sur Internet fut en d’autre terme une justification du mandat
ou de la mise en demeure judiciaire. cf. e.g. eBay, Inc. V. Bidders Edge, Inc. Loof. Supp. 2d 1058, 1068-72 (N.D. cal.
2000).Intel crop. v. Hamidi, 114 cal. Rptr. 2d. 244, 247-52 (ct. App. 2001), Review granted, 43 p 3d 587 (cal. 2002). http://
www.Robotstxt.org (last visited Nov. 15, 2002).
Commentaire :
Si la violation du droit à la protection des renseignements privés se fait entre professionnels détenant chacun les mêmes
capacités technologiques et électroniques inimaginables … quel sera-t-il le cas pour un simple consommateur ?!!!
Nous pouvons déduire de cette action en justice à titre d’emprunt et au sens figuré que les frontières électroniques
remplaceront les frontières géographiques, de façon à ce que « la violation des frontières électroniques deviendra un
acte réprimable en soi ».
9
Pour plus d'informations voir : le rapport de communication et d’information dans le monde, 1999-2000, l’édition arabe,
centre de publication de l’Unesco, le Caire, imprimé en France, p 284, l’annexe statistique.
En ce qui concerne le protocole d’Internet et l’intégration : les Wide Area Networks (WAN) est connu par Internet.
Il est à noter qu’Internet est le sigle de « Réseaux Internationaux (international networks en anglais ». Les réseaux internet
est le sigle de « Réseaux Internationaux Internes de Règlementation » et le réseau extranet est le sigle de « Réseaux
Internationaux Additionnels de Règlementation. Tout ce qui précède est soumis au Protocole de L’Internet. Ce Protocole a
imprégné non seulement tous les réseaux métropolitains « Metropolitan Area Networks », mais également les réseaux
locaux « Local Area Network » ; et ce en plus des outils et des équipements, tels les ordinateurs des réseaux, les stations de
fonctionnement, les serveurs des ensembles de fonctionnement, les serveurs des médias, les serveurs des réseaux Web,
les réseaux des câbles télévisions, les outils de liens sans fil des immeubles des consommateurs même s’ils sont des petits
kiosks construits dans des jardins.
Voir : Le Rapport de Communication et d’Information, Op.Cit., p. 134.
11
La haute vitesse fournie par les réseaux internet et Web actuels permet aux utilisateurs des moyens "Vision Dome" et
"Work Bench" d’expérimenter la simulation sur des modèles estimés de n'importe quel endroit dans le monde.
Le (PGI) Progiciel de Gestion Intégré (ERP= Enterprise Ressources Planning en anglais) qui a paru en 1997 et 1998, est un
logiciel qui a permis aux organisations de gérer leurs ressources en les accommodant selon les besoins des
consommateurs. Elle suggère des solutions pour atteindre le chiffre d'affaire plus rapidement, minimiser le temps pour
atteindre le chiffre d'affaire désirable, ainsi qu'améliorer la performance ou réaliser de meilleurs bénéfices. Cette ERP peut
lier les grossistes, les détaillants et les consommateurs et peut être utilisée par des organismes professionnels
indépendants comme les administrations financières, de fabrication ou de distribution.
Voir : le rapport de l’Unesco, Op.cit., p. 137.
12
Etant donné que les communautés virtuelles sont les clients de ces marchants électroniques, leurs souscripteurs, qui à
leur tour se fient aux informations fournies sur les biens et services mis en vente s'attendent à recevoir ces produits à bon
marché et de qualité supérieure.
On en vient à se demander si les stratégies électroniques poursuivies par les communautés virtuelles favorisent le
professionnel ou le consommateur. Ainsi les professionnels obtiennent des informations essentielles sur les goûts et les
attitudes de leurs consommateurs. L'évolution présente du message publicitaire permet d'attirer les achats des
consommateurs, bien que ces derniers soient exposés à des publicités trompeuses, insécurité des transactions financières,
manque des connaissances des lois en vigueur dans le cas de litiges, ainsi que des tribunaux compétents dans le cas de
litige sur internet , qui de leur part donnent aux contrats une apparence irréelle ?!!!
13
V. Huitema (C.), op. cit. qui disait : « L’Internet » …. Cette expression s’explique par le fait que l’Internet n’est pas un
réseau unique. Il est constitué d’une « interconnexion de réseaux très divers ».
L'Internet est donc le "seigneur" des réseaux électronique car il inclut sous son empire
divers réseaux dont il assure la connexion.15
14
Le nombre d’abonnés en ce service a atteint approximativement 159 millions.
V. annexe 1 : « les chiffre de l’internet et du commerce électronique » cité par : TORRIS (ch.) : L’internet et la vente aux
consommateurs, thèse, paris X-Nanterre, 1er Juillet 1999, p. 5.
La question posée est de savoir si l'internet est au- dessus de toutes poursuites juridiques. Il est prévu que le commerce de
médicaments interdits en France se développe à travers les compagnies étrangères en ligne. De même le trafic d'esclavage
en ligne est en pleine expansion.
V. LATRIVE (F.) Lois hors sujet sur le Net, Libération, 11 oct. 1996.
Web : « Le World Wide Web est un des services proposés sur Internet. Il permet la transmission et l’utilisation de
documents multimédia en ligne » ; Le terme français est « toile d’araignée mondiale » ou « toile mondiale » ou « toile, Jo,
16 mars 1999, p. 3908. Interactivité : « activité de dialogue entre l’utilisateur d’un système informatique et la machine, par
l’intermédiaire » V. Le Robert pour tous, Dictionnaire de la langue française, imprimé en France, mai, 1995, p. 615:
consommateur peut avoir une attitude positive par le fait de rechercher les informations par lui-même selon le principe
pull. Toutefois il peut avoir une attitude négative simplement en se contentant des informations reçues, c'est le principe dit
push.
11. Le e-commerce avait ainsi pris l'envergure d'une innovation dans l'histoire humaine.
Une fois doté d'un ordinateur, on pouvait échanger sur tous les produits et/ou services.
La variété des produits échangés allait des vêtements, à la nourriture, la musique et
les livres. Une évolution des services par les banques, les compagnies d'assurance, les
agences de voyages et l'abonnement aux revues et journaux en résulte. Toutes ces
transactions sont effectuées, localement et à travers les frontières. Ainsi, l'internet a
créé une nouvelle ère pour le commerce et la consommation locales de même
qu'internationales, car il traversait les frontières sans rencontrer d'obstacle.
16
V. Dr. Osama Abou El Hassan Megahed, La spécificité du contrat à travers Internet, Dar El Nahda El Arabya, 2000.
14. Ainsi, la loi est obligée de protéger le consommateur du fait que le e-contrat se forme
par –comme certains auteurs l’indiquent –"la rencontre entre l’offre et son
expression d’une façon virtuelle à travers l'internet et l’acceptation exprimée après un
dialogue interactif entre le consommateur et l’information présentée par une
machine." 19 Le vendeur utilise les catalogues descriptifs des biens vendus pour
matérialiser son offre, en même temps il énonce les conditions gouvernant le contrat,
et le consommateur exprime son acceptation. Tout se fait à travers l'internet.20
15. Compte tenu du développement des moyens de communication électroniques dans les
années 80, tel que le téléphone, le fax, la télévision et l’internet 21 , le législateur
européen a promulgué un texte pour protéger le contrat du consommateur en
17
Article en Contrats Electroniques entre Particuliers (Contrats 3), publié le 24 janvier 2013, par Maxence Genty & Florent
Suxe, disponible sur:
http://m2dc2en.fr/index.php?s=3&doc=La%20conclusion%20du%20contrat%20%E9lectronique%20et%20l'incitation%20%
E0%20contracter%20par%20Maxence%20Genty%20et%20Florent%20Suxe
18
V. ITEANU (O.) Internet et le droit, aspects juridiques du commerce électronique, éd. Eyrolles, avril 1996, p. 27.
19
V. CALAIS-AULOY (J.) et STEINMETZ (F.), op.cit p 94, no 95.
20
Le législateur français a organisé les ventes qui se réalisent à l’endroit du consommateur là où (le démarcheur) joint le
consommateur selon l’article (L. 121-27) de la loi sur la consommation. Une part de la jurisprudence croit que la télévente
est une vente à distance. V. CALAIS-AULOY (J.) et STEINMETZ (F.), op.cit. « La vente par téléphone fait à mon avis partie
des ventes à distance ».
21
Pour gérer ainsi le domaine du commerce électronique, V. CHAMBRAUD « Commerce électronique et droit
communautaire » INC Hebbo no 1096, oct. 1999 ; DE NAYER et LAFFINEUR, le consentement électronique, centre de droit
de la consommation, Louvain – la- Neuvre, 2000.
D'après la loi française, tous les textes de loi concernant la vente en ligne sont applicables à l'offre en ligne. Cette dernière
doit couvrir les éléments suivants:
I Un engagement du fournisseur avant la conclusion du contrat de donner toutes les informations nécessaires au
consommateur ;
II Seule la langue française est autorisée ;
III Une confirmation écrite des informations données.
V. TORRÉS (C.), l’Internet et la vente aux consommateurs, thèse, paris X-Nanterre, 1999, p.23, no 39.
16. De même, le législateur a formulé des dispositions essentielles pour donner un aspect
valable au contrat électronique dans le but de protéger le consommateur. Ce sont les
lois du 6 janvier 1988 23 , du 25 juin 1989, et celle du 18 janvier 1992. La
consommation a été ainsi organisée par les articles (L121-16) et (L121-20) en même
temps cela a consolidé les lois juridique de la vente en ligne. Mais ces articles
concernent seulement les dispositions générales du contrat en ligne et non le
caractère de la transaction de vente elle-même.
17. Les éventuels avantages du commerce électronique portent aussi en leur sein les
24
doutes et les risques qui détruisent la confiance du consommateur. Les
professionnels (commerçants ou fabricants) évitent tout litige juridique local avec les
consommateurs, (qui eux sont de plus en plus la proie des activités de
commercialisation frauduleuses), en utilisant l'internet de manière plus fréquente pour
commercialiser leurs produits. De même la vente des produits peut être non sécurisée
ainsi que les moyens de payement qui à leur tour peuvent être violés par la
25
divulgation des données personnelles de l'acheteur. Les rapports américains
montrent qu'il y a un individu sur 5 qui rencontre un problème d'achat en ligne. Il faut
donc activer les moyens actuels de protection du consommateur et les mettre en
vigueur. Etant donné que le consommateur est la personne visée par la vente en ligne,
il est indispensable pour les législations actuelles de donner une définition du
consommateur pour ensuite définir les règles juridiques qui lui seront appliquées.
22
V. PLAISANT « la loi du 6 Janvier 1988 sur les opérations de vente à distance et le téléachat » JCP, éd. E, 1988, 11,
15229.
23
Intitulé « les craintes du consommateur dans un marché mondial sans frontières » ou « Consumer concerns in the
Borderless Global Market » V. : Jay M. Tannenbaum, Keynote Address in Gateways to the Global Market consumers and
Electronic Commerce 21 (Org, For Economic Co-operation and Development éd. 1998) (Ci-après l’autoroute).
24
Voir le droit américain : ECOM World, Searching for the wisdom of solomon in EC Disputes, « La recherché de la sagesse
de Salomon dans les litiges du commerce électronique ». @ : http:/www.ecomworld.com/html/govern/0610001.htm
dernière visite 1er décembre 2000) Plus de 700 million de $ dépensés dans les ventes en ligne sont perdus à cause de la
fraude en 2001, représentant 1.14% du total annuel des ventes en ligne du total s’élevant à 61.8 milliards … « Michael
pastore, Fraud continues to Haunt online Retail E-Com. Ou La fraude continue d’avaler les ventes en details en ligne du
commerce électronique. Times (4 mars, 2002) sur le lien :
http:// www.ecommercetimes.com/ec-news/articles/098444100.html »
25
ibid… l’auteur pense que d’un côté « les lois qui gèrent l’utilisation d’internet demeurent équivoques », « The laws
governing the use of the internet are still ambiguous » et parfois non existantes. De l’autre côté, le consommateur ne peut
recevoir les dommages –intérêts des préjudices qui lui sont causés par le marché électronique. S’il existe des solutions
pour fleurir le marché électronique international, il faut tout d’abord protéger le consommateur en éliminant les risques
qu’il comporte et jouer sur la sécurité nécessaire ou au moins amoindrir ces risques. Voir référence précédente.
19. Nous faisons ainsi face à deux hypothèses. La première est que le e-commerce est
assujetti aux règles du droit commun. La seconde est que la vente en ligne est faite
dans un cadre spécial qui impose d'autres conditionnements au contrat en ligne. Ceci
est dû à la nature virtuelle du cadre du commerce électronique. De ces deux
constatations, nous jugeons que les lois du droit commun sont insuffisantes et que des
règles spécifiques doivent être mises en place.
20. Il est donc important d'étudier en profondeur les principales législations dans les pays
en voie de développement et spécialement en Egypte pour faire face à l'évolution du
monde virtuel de l'Internet et des techniques de communications en général. Il est
important de noter qu'actuellement un droit spécifique au commerce électronique est
en train de naître. Ce droit spécifique non seulement discute de tous les points de la
nature virtuelle du monde du commerce électronique, mais aussi concerne la
protection des usagers consommateurs de l'internet. En effet, il existe aujourd'hui
diverses activités législatives dans le but de régulariser correctement l'application du
commerce électronique. En effet, une dizaine de provisions législatives sur le
commerce électronique, les contrats à distance, les services financiers… ont été
promulgués en Europe Communautaire et un nombre identique de lois a été
promulgué en France pour assurer l'application de ces provisions législatives.
D'autres activités législatives sont en œuvre concernant l'amélioration des systèmes
juridiques, adaptation des lois commerciales à la vente en ligne, renforcement des
protections en vigueur par les gouvernements qui sont en faveur des changements du
marché économique international et adaptation des jurisprudences internationales
dans le but de résoudre tous les litiges émanant d'un conflit de commerce
électronique. Toutes ces démarches sont destinées à protéger plus efficacement
21. Mais la vérité est différente. D'après une étude par le gouvernement français, un tiers
parmi 1000 sites de vente compris dans cette étude menée par la Direction Générale
de la Concurrence de la Consommation et de la Répression de la Fraude ne
satisfaisaient pas aux normes appliquées à la vente en ligne, 14% diffusaient des
publicités frauduleuses ou publiaient en ligne des certificats non conformes.26Ce qui
ne satisfait pas la cible désirée par le Conseil d'Etat et qui suppose: "assurer aux
[internautes]… une protection d’un degré comparable, lors de transactions
dématérialisées, à celles dont ils jouissent à l’occasion de ventes à distance
classiques".27
22. Ce qui nous pousse à nous poser une question essentielle: Comment assurer une
protection efficace au consommateur en ligne ?
23. En 2012, deux semaines avant Noel, les résultats publiés par la Commission
Européenne 28 d'un contrôle fait sur les sites de vente de jeux, livres, vidéo, des
29
fichiers de musique téléchargeable ; ont montré que plus de 75 % d'entre eux ne
respectent pas les lois et critères de vente en ligne. 29 Ceci est alarmant du fait qu'ils
visent une clientèle d’ enfants. Les consommateurs doivent filtrer les conditions des
contrats qui sont nombreux pour connaitre le prix de la marchandise qu'ils veulent
acquérir, de plus certains jeux qui étaient soit disant gratuits s'avéraient être payant.
Un tiers de ces sites ne mentionne pas leur adresse ou numéro de téléphone, ce qui
élimine toutes perspective de service après -vente. Nous citons pour ce cas le mot du
commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs, M. Tonio Borg,
qui a déclaré à cette occasion: « Les enfants sont de plus en plus à l’aise avec la
technologie : ils savent, dès leur plus jeune âge, comment télécharger un jeu, et il est
bien difficile de les empêcher d’y jouer une fois qu’ils y ont pris goût. La moitié des
jeux téléchargeables sont annoncés comme gratuits, alors qu’il faut payer pour y
progresser ; la facture risque donc d’être salée pour les parents. Les résultats de
26
http://www.men.minefi.gouv.fr, Com. Comm. élect. 2002, actu. 51.
27
Conseil d’État, Internet et les réseaux numériques, Documentation française, 1998, p. 55.
28
La Commission européenne est, avec le Conseil de l'Union européenne, le Parlement européen et le Conseil européen,
l'une des principales institutions de l'Union européenne. Instituée par le Traité de Rome de 1957 (articles 155 à 163), elle
est composée d'un commissaire par État membre, soit 28 commissaires.
29
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-12-1320_fr.pdf
24. Les autorités de ces pays ont commencé à convoquer les sites non conformes aux
critères de vente électronique pour explication ou pour mentionner les informations
requises clairement sous peine de poursuite judiciaire et leur imposer des pénalités
financières ou qui aboutiraient à la fermeture des sites.31
25. Le e-commerce doit être doté d'une indépendance d'action ainsi que d'une liberté
contractuelle. Et c'est à la juridiction de s'adapter aux nécessités de l'internet. Le
droit civil n’est pas inchangeable. 32 Les différentes innovations (automobile, contrats
en masse, grandes usines, conception nouvelle de la famille…) ont contribué à
l'évolution du droit civil. Le commerce électronique ne fait pas exception à cette
hypothèse. Les institutions traditionnelles doivent être adaptées à l'évolution de cette
nouvelle forme d'information, comme le moment de conclure le contrat ou
l’incorporation des conditions générales dans le contrat. De cela, nous présumons que
le commerce électronique contribuera à l'évolution du droit civil comme l'a fait
auparavant le droit de consommation à travers ses contrats.33
30
http://www.techno-science.net/ ?onglet=news&news=11108
31
Rapport de la Commission Européenne, Bruxelles, 6 Décembre 2012.
32
http://www.maphilo.net/droit-cours.html
33
CALAIS-AULOY (J.), L’influence du droit de la consommation sur le droit civil des contrats, RTD civ., avr. Juin
1994, p. 239.
ANNONCE DU PLAN
26. Cette étude a pour objectif de faire le point sur quelques problèmes et difficultés
concernant les normes et règles applicables dans le système juridique communautaire,
notamment le système français, en matière de protection du cyberconsommateur.
L'idée adoptée par la plupart des doctrines et des jurisprudences est de comment
adapter les règles du droit commun applicable en matière des contrats et des
obligations sur le monde dématérialisé. L'objectif principal de cette thèse est d'arriver
à une conclusion selon laquelle, il faut penser à élaborer des règles spéciales pour la
régulation du commerce électronique. Ces règles doivent être applicable non
seulement lors de la conclusion des contrats en ligne (offre-acceptation), mais aussi
dans la protection du consommateur en ligne dans le processus de la résolution des
litiges.
27. Pour pouvoir traiter ce sujet correctement, une comparaison entre systèmes juridiques
moins développés (égyptien en l'occurrence) d'une part et celui de pays plus
expérimentés (français en l'occurrence) est pertinente. En effet, l'émergence d'un droit
spécifique dans un environnement aussi particulier que le Moyen-Orient présente des
aspects remarquables aussi intéressants à étudier que dans un environnement où le
domaine législatif comprend de nombreux outils.
30. Comme on va l'étudier plus tard, malgré le fait que la loi Egyptienne sur la signature
électronique a été promulgué il y'a 10 ans, et vue l’hésitation des consommateurs
dans les pays en voie de développent (notamment l'Egypte) soit à donner des
renseignements en ligne sur leur carte de crédit ou le doute sur le bon fonctionnement
d'un site Web, on n'a pas jusqu'a présent une seule décision rendue par la Cour de
Cassation sur la protection des cyberconsommateurs. En effet, la cour de cassation
Egyptienne se limite a chaque fois saisie sur une question qui relevé d'un contrat
électronique, au domaine de la responsabilité civile ou contractuel des professionnels
ou des sites internet sans aucune référence au commerce électronique. C'est pour cette
raison, que cette thèse ne peut pas strictement parlant constituer une étude
comparative, mais on a essayé simplement de faire référence a quelques éléments de
comparaison entre le système en Europe et en Egypte tout en analysant le besoin
juridique pour une telle règlementation en Egypte et dans les pays en voie de
développement.
31. Ceci est observé pour les clauses au moment de la présentation du produit ou service
(1ère Partie), en vue de protéger le consommateur en ligne, introduites à la formation
du contrat jusqu’à la conclusion du contrat électronique. Dans les cas de litiges on
remarque une évolution dans la conception par le recours à des solutions alternatives
qui nécessite une adaptation parfois critiquable au monde virtuel (2ème Partie).
32. Pour pouvoir traiter ce sujet, et par souci de clarté et de simplicité, nous avons adopté
un plan bipartite. En premier lieu, la protection du consommateur en ligne se
manifeste lors de la présentation du produit ou du service (Première Partie). Comme
la publicité électronique peut être considérée comme la forme d'offre la plus connue
dans le monde dématérialisé si elle remplit les conditions nécessaire qui seront
étudiées plus tard, le (Premier Chapitre) de la présente thèse va porter sur les
diverses mesures de protection que les systèmes juridiques modernes accordent à
l'internaute dans la publicité en ligne. A cet égard, on va s'interroger sur les règles du
droit commun applicables en la matière qui ont pour objectif d'assurer un certain
PREMIERE PARTIE :
35. L'évolution des technologies a permis une évolution du e-commerce, qui à son
tour, a conduit à une évolution de la communication commerciale et de la
publicité en ligne. Les techniques ont fait de l’Internet un laboratoire à ciel
ouvert permettant de produire des messages publicitaires électroniques de
toutes formes et qualités. Ce développement des techniques de communication
électronique et leur usage dans les domaines du e-commerce et de la publicité
en ligne, nous pousse à nous poser la question suivante: Quelle est la meilleure
protection de l'internaute face à la publicité en ligne ?
36. Une offre acceptée en ligne par un internaute exige l'émission d'un contrat par
le vendeur. Ceci entraîne l'émergence d'obligations et de droits comme pour
tout autre contrat qui doivent forcément répondre à des critères légaux, entre
34
UE, dir. n° 2000/31, 8 juin 2000.
40
Le Parlement européen a défini les services de la société d’information dans la directive n° 98/34/CE. Celle-ci
envisage une procédure d’information d'après des normes et réglementations techniques. La société
d’information y est définie comme « tout service presté normalement contre rémunération, à distance par voie
électronique et à la demande individuelle d’un destinataire de services. ». On peut dire que cette définition est
applicable à pratiquement tous les services actuels en ligne.
36
La définition proposée permet de déterminer les champs d’application de la loi et par conséquent les secteurs
visés par la publicité.
37
Cette loi crée ainsi une opposition entre la communication audiovisuelle et la communication au public en
ligne. C'est du caractère interactif du service que l'on peut voir la distinction. (V.T. VERBIEST - Le nouveau droit
du commerce électronique, éd. Larcier, 2005, p.29).
37. Le consommateur découvre les offres de vente en ligne selon deux options.
Premièrement le consommateur a la volonté d'acheter un produit. Il navigue
sur les différents sites de l’internet et une fois le produit trouvé, il exprime son
acceptation de l'offre de vente de ce produit sur un site spécifique. La
deuxième option qui est involontaire est celle représentée par la publicité en
ligne. L'Internet permet au vendeur d'atteindre des milliers de consommateurs
à un bas coût. L’envoi de ces milliers de courriers électroniques non sollicités
par les consommateurs est une source d’inconvénients pour le réseau Internet,
mais surtout pour ses utilisateurs. Il a donc fallu mettre en place des règles
spécifiques protectrices des consommateurs. La forme la plus importante de
l'offre destinée au public, c'est la publicité en ligne. 38 Dans un Premier
Chapitre nous étudierons donc la publicité en ligne sur deux Sections pour
discuter des éléments de l’offre non sollicitée en ligne, dont la publicité en
ligne fait partie, et des dispositions que ces éléments offrent pour protéger le
consommateur. Ensuite dans un Deuxième Chapitre, nous évoquerons
l'acceptation de l'offre en ligne par le consommateur qui représente la phase
finale de la formation du contrat en ligne à travers deux sections: l'une
consacrée aux caractéristiques de l'acceptation et la seconde à la forme de
l'acceptation et ses preuves.
38
Mémoire sur la Formation Du Contrat De Vente En Ligne Et La Protection Du Consommateur rédigé en 2005
par Lucile Archambault, disponible sur: http://www.droit-tic.com/pdf/contrat_vente_en_ligne_conso.pdf
PREMIER CHAPITRE :
39
560 entreprises et plus de 800 sites Internet travaillent sous les auspices de la Fédération du e-commerce et de
la vente à distance (1957). Elle représente le secteur du commerce électronique et de la vente à distance. Sa
tâche est d’, informer le consommateur correctement sur le secteur pour un développement durable et éthique
de la vente à distance et du commerce électronique en France. Pour en savoir plus : www.fevad.com
40
Étude FEVAD Médiamétrie/NetRatings, bilan e-commerce 2012, disponible sur :
http://www.fevad.com/fr/gre_page/affiche_page.asp ?categorie=6&id_page=234
41
Il est important de noter que le droit communautaire est partie intégrante du droit français et à la valeur
coercitive depuis la signature du Traité de Rome de 1957 (complété par la suite par d'autres conventions). Ainsi
durant la rédaction de cette thèse un va et vient entre le droit français et communautaire sera établi.
42
La directive a été modifiée en 1997 pour inclure dans le domaine d'application la publicité comparative.
41. D’autre part, Le livre vert de 1996 43 , qui n'est qu'un " code sans valeur
effective ", n'utilise pas le terme publicité mais plutôt " communication
commerciale", la définissant comme: " toute forme de publicité, de marketing
direct, de parrainage, de promotion des ventes et de relation publiques
destinées à promouvoir des produits ou des services". Dans ces deux textes, la
publicité est vue non pas comme un support utilisée mais en fonction du
dessein commercial du message publicitaire. Ces textes s’appliquent même à
l'Internet. C'est le cas de la publicité trompeuse électronique.
42. Dans le cas du droit interne français, la publicité n'a pas une définition globale
appliquée dans tous les codes, chaque loi donne une définition propre selon le
champ d'application fixé. Quelquefois, elle est définie comme technique de
44
communication et de diffusion à travers un moyen déterminé. Cette
définition est plutôt limitée, vu que la publicité est communiquée sur un
moyen déterminé et sans lequel la définition ne pourrait être applicable.
D'autres lois définissent la publicité d'une façon plus générale incluant tout
moyen technologique capable de délivrer le message publicitaire.45
43. En fin de compte, la publicité en ligne n'est qu'une des formes innombrables
de la publicité et ce qui la place sous la juridiction des lois de protection du
droit commun de la publicité (Première Section). En raison des
43
Le livret vert a été conçu en vue d’harmoniser les législations nationales afin que leurs divergences ne créent
pas de distorsions de concurrence nuisibles aux fonctionnements du marché intérieur. Il est destiné aux états
membres et bien qu'il n'ait pas de valeur juridique coercitive (code de conduite), il conserve une valeur morale
importante.
44
Pour ce qui est de cette supposition (publicité appréhendée par rapport à un support particulier), nous
pouvons donner comme exemple la loi qui règle la publicité télévisuelle qui n'est applicable qu'au domaine
audiovisuel. Sa définition est la suivante: « toute forme de message télévisé diffusé contre rémunération ou autre
contrepartie en vue soit de promouvoir la fourniture de biens, y compris ceux qui sont présentés sous leurs
applications génériques, dans le cadre d’une activité commerciale, industrielle artisanale ou de profession
libérale, soit d’assurer la promotion commerciale d’une entreprise publique ou privée »
45
Dans le domaine pharmaceutique, la définition de publicité est posée par voie d’exclusion (négativement),
l'article L. 5122-1, alinéa 2, du Code de la santé publique excluant expressément de la notion de publicité
commerciale : "La correspondance, accompagnée le cas échéant de tout document non publicitaire, nécessaire
pour répondre à une question précise sur un médicament particulier ; les informations concrètes et les documents
de référence relatifs, par exemple, aux changements d'emballages, aux mises en garde concernant les effets
indésirables dans le cadre de la pharmacovigilance, ainsi qu'aux catalogues de ventes et listes de prix s'il n'y figure
aucune information sur le médicament ; les informations relatives à la santé humaine ou à des maladies
humaines, pour autant qu'il n'y ait pas de référence, même indirecte à un médicament."
SECTION PRELIMINAIRE :
45. L'offre exposée par le site, doit être claire et explicite. Toutes les informations
précontractuelles d'un contrat commun doivent être inclues dans le message de l'offre,
telles que: les conditions générales de vente, la disponibilité du bien et le délai de
livraison, le prix (hors TVA, en indiquant le taux de celle -ci, lorsqu'elle est
applicable), le montant des frais de port s'il en existe, les modalités de paiement et les
garanties contractuelles. L'offre du fournisseur doit comprendre le prix (C. consom.,
art L. 113-3, al. 1er), ainsi que d'autres informations citées par le Code de la
Consommation (C. consom. art. L. 121-1847). L'ordonnance n° 2005-648 du 6 Juin
2005, prévoit des réglementations semblables pour la commercialisation à distance de
services financiers (C. consom. Art. L. 121-20-10s). Souvent, les biens et les services
sont proposés de manière identique aux consommateurs ainsi qu'aux professionnels,
la loi ne définit pas spécifiquement la notion de consommateur. Selon la loi du 21
Juin 2004, "La Confiance dans L'économie numérique) (art. 25, II), le professionnel
proposant par voie électronique la fourniture de biens ou prestation de services, met à
disposition les conditions contractuelles applicables d'une manière permettant leur
conservation et leur reproduction (C.civ., art., 1369-4); Les conditions contractuelles
doivent pouvoir être conservées et reproduites (à défaut elles sont inopposables au
destinataire).48 L'offre électronique doit donc préciser les conditions contractuelles et
les autres conditions techniques propres au commerce en ligne. Mais cette exigence
du droit commun n'est forcément pas le critère qui va protéger le consommateur en
ligne qui généralement "accepte sans lire".
46
Ord. No. 2005-674 du 16 Juin 2005, relative à l'accomplissement de certaines formalités contractuelles par voie
électronique, D. 2005, L. 1840.
47
L'état actuel de ces dispositions résulte de l'ordonnance no. 2001-741 du 25 Aout 2001, transposant la
directive no. 97/7/CE du 20 Mai 1997, et de la L. no. 2008-3 du 3 Janvier 2008, transposant la directive no.
2005/29/CE de 11 Mai 2005- Malgré les termes du texte, le commerçant à distance n'est pas obligé d'indiquer sur
ces offres un numéro de téléphone, s'il satisfait d'une autre manière la communication d'informations au
consommateur ( CJCE 4eme ch., 16 oct 2008, aff. No. C-298/07, obs. C. Manara.
48
P. LE TOURNEAU, Contrats Informatiques et Electroniques, p. 351.
47. Théoriquement la législation assure d'après ses lois, d’où l’exigence d’une
communication d'une information complète et claire. Plus encore, le consommateur
en ligne est mieux servi d'un point de vue commercial. En effet, l'internaute
consommateur, en recherchant des biens et services en ligne, a le choix entre
plusieurs sites donc l'élément de concurrence est présent. De plus tous les
renseignements requis par les règles de la consommation en ligne sont donnés par
l'intermédiaire des forums de discussion (chat rooms).
48. Donc compte tenu que la publicité en ligne présente toutes les conditions et
informations nécessaires pour un contrat en ligne, elle peut être considérée comme
une offre d'après l'article 1369-1.
49
Ph. STOFFEL- MUNCK, art., pré., no. 31s.
SECTION I:
50. Avec cette diversité que pose le droit électronique, la notion du droit commun
n'est plus claire. Le mot droit commun est couramment utilisé par les juristes
et sa définition reste encore floue. Afin de clarifier cette expression,
JURIDIKA l’a opposé au droit spécial afin de souligner la différence entre les
deux expressions, étant donné qu on peut les considérer l’un comme étant le
complément de l’autre. Le droit commun désigne l'ensemble des règles
juridiques applicables à toutes les situations qui ne font pas l'objet de règles
spéciales ou particulières. Encore appelé droit général, ce sont les dispositions
qui s’appliquent en principe à toutes les affaires. Ce sont des règles non
particulières ou non soumises à un droit spécifique. Le droit spécial, quant à
lui, c'est l’ensemble de règles qui réglemente une activité spécifique. Par
exemple, la lex mercatoria réglemente le commerce international. Il s’agit des
usages et coutumes développées dans la pratique d’une activité. En effet, le
droit commun ne peut pas savoir en avance tous les aspects d’une activité qui
vient à peine de voir le jour. Donc l’activité elle-même se développe et les
règles qui la régissent s’imposent d’elles-mêmes tout en restant conformes au
droit commun. Donc, avec la diversité des branches dans ce qu'on peut appler
"droit spéciale", on peut considérer que le droit spécial peur être désormais
considere comme un droit coomun. Par exemple, le droit de la santé public
(avec tous les secteurs réglementés: l'alchol, médicaments, tabac), il risque
d'être transformé a un droit commun. Aussi, le droit du commerce en general
avec l'existence du droit de commerce électronique et les autres branches très
diversofiés, il risque lui aussi d'être transformé a un droit commun.
50
Com. 24, Nov. 2009, no. 8-15.2002, Bull. CiV. IV.
51
51. Le Droit commun comprend aussi la CVIM. Elle est flexible et très
facilement applicable au commerce électronique. Mais juridiquement, elle ne
peut concerner que les biens matériels car le mot utilisé est marchandise, ce
qui implique la nécessité de la présence d'un bien matériel pour son
application. II serait donc souhaitable de la modifier, en remplaçant ce mot
par celui de bien (sans autre précision, couvrir les deux expression : biens
matériels et biens Immatériels).
53. La publicité en ligne est soumise aux règles générales applicables à toute sorte
de publicité. Ces règles générales peuvent être élaborées par diverses
jurisprudences et pour des raisons objectives différentes. Mais il est difficile
d'étudier toutes ces régulations dans cette modeste thèse. Un tel objectif
demanderait plus d'une thèse entière pour couvrir toutes ces réglementations. 52
Notre étude se dirigera, donc uniquement vers l'étude de deux groupes de
51
Convention de Vienne du 11/04/1980 sur les contrats de vente internationale de marchandises et Convention
de La Haye du 15/06/1955 sur la loi applicable à la vente internationale d'objets mobiliers corporels
52
Pour des raisons de domaine d'application nous ne concernerons pas des règles très spéciales comme par
exemple celle qui de la protection des mineurs (qui ne concerne que les mineurs) et de la contrefaçon de
marques. Ces réglementations ne touche que des groupes spécifiques d'individus et non pas tous les
Internautes. Pour ce qui est de a contrefaçon des marques elle ne concerne que les entreprises, et donc leur
protection, qui n'est pas vraiment le sujet de notre thèse celle-ci est orientée vers la protection de l'internaute
est une personne physique. De plus, certains ont tendance d’inclure les règles de protection de l’internaute face
à la collecte des informations à caractère personnel. Or, la aussi on peut objecter en soulevant le fait que cela ne
touche pas directement à la publicité en ligne. Le profilage peut être une pratique antérieure à la publicité : c’est
une technique qui consiste à chercher les clients potentiels lesquels subiront par la suite des compagnes
publicitaires.
57. La publicité trompeuse peut être traitée à partir du point de vue pénal étant
donné qu'elle constitue un délit au sens du droit de la consommation. Elle
peut, en outre, être traitée sous son aspect civil parce qu’elle donne droit à une
indemnisation pour la personne lésée. Nous allons donc brièvement présenter
ces deux aspects afin d’étudier par la suite les possibilités d’application dans le
domaine de l'Internet.
53
D. VÉRET et G. ATTHÉA, Internet et publicité : le web est-il un support comme un autre ? - in Gaz. Pal., 16
octobre 2001 n° 289, P. 40
59. Or, comme il s'agit d’un texte pénal, il importe de mettre en évidence
l’élément trompeur. Il faut donc prouver la présence d'un élément trompeur.
Celui-ci doit concerner un élément visé dans la loi à titre spécifique 55 (par
exemple : « présentations fausses ou de nature à induire en erreur …[sur]
existence, nature, composition, qualités substantielles, teneur en principes
utiles, espèce, origine, quantité, mode et date de fabrication, propriétés, prix
et conditions de vente de biens ou services »). Le nouveau code pénal a
supprimé les délits matériels, alors que le Code de 1994 pouvait prononcer
une condamnation même à défaut d'intention de tromper les consommateurs 56.
Donc il y a un assouplissement de la loi.
60. Il faut rappeler que la publicité frauduleuse revêt un aspect pénal et civil.
Dans son aspect civil, elle offre le droit au consommateur à des dommages et
intérêts. Dans le cas d'action entre professionnels, celle-ci sera dirigée sur le
fondement de la concurrence déloyale. 57 Quant au consommateur, celui-ci
aura le choix entre d’une part l'action pénale 58 et, d'autre part, l'action civile
pour obtenir une juste indemnisation. L’action civile sera fondée sur le droit
commun notamment les articles 1382 et 1383 du Code Civil. Nous
n'envisagerons pas dans toutes ses dimensions le délit de la publicité
frauduleuse. Cela nécessiterait une thèse de doctorat dédiée.59 Notre but est
54
Cass. crim., 24 mars 1987, JCP G 1988, II, 21017, note HEIDSIECK (R.). L’interprétation extensive de cette
disposition ne peut être que respectée.
55
Cela n’est que le renforcement strict de la règle du droit pénal. Bien que certains soient d’un avis différent, il
en demeure pas moins que c’est le raisonnement actuellement adopté par la Cour de cassation (V. RAYMOND
(G.), Publicité : règles générales, JCl. Comm., Fasc. 930, 2002).
56
En effet, la Cour de cassation estimait que “la mauvaise foi n’est pas un élément constitutif du délit
poursuivi » (V. Bull crim, 2 juin 1982)
57
Dans les actions de publicité trompeuse les partis peuvent également agir sur les fondements du Code de la
consommation.
58
Qui est fondée sur l’article L. 121-1 et suivants du Code de la consommation : la victime a toujours la faculté de
se porter partie civile.
59
Pour de plus amples informations sur ce sujet (V. RAYMOND (G.), Publicité : règles générales, JCl. Comm., Fasc.
930, 2002).
61. La formule « sous quelque forme que ce soit » de l'article (L. 121-1 Code de la
Consommation) nous parle explicitement de l'applicabilité de cet article à
toute publicité. Dès lors toute publicité sur Internet est susceptible d'être une
publicité trompeuse si les éléments caractéristiques du délit sont réunis 60 .
C'est à partir de cette notion qu'ont été légiférés les régulations de la vente en
ligne qui prévoient dès leurs dispositions préliminaires que ces régulations
sont complémentaires aux règles formulées par la directive sur la publicité
trompeuse et comparative 61 lesquelles sont considérées comme des « acquis
communautaires ». De plus, la loi sur la confiance dans l’économie
numérique, qui transpose la directive, confirme, à plusieurs reprises, que la loi
s’applique « sans préjudice des dispositions réprimant la publicité
trompeuse ».
62. Les lois applicables sont nombreuses. Cependant les affaires contre la société
Père-Noël.fr restent les plus connues. 62 La Cour d’appel de Lyon, dans un
jugement récent du 7 mars 2007, confirme la condamnation du gérant de la
société prononcée en première instance pour publicité trompeuse, du fait que
les délais rapides annoncés (2 à 7 jours) par la société sur sa page électronique
ne pouvaient être respectés.
64. Pour conclure sur la question de la publicité trompeuse, nous confirmons que
son applicabilité sur l'Internet est la même que celle du droit commun. C'est
60
Ces dispositions sont plutôt applicables aux sites étrangers. En effet, l'article Article L121-5 du Code de la
consommation prévoit que : "L'annonceur pour le compte duquel la publicité est diffusée est responsable, à titre
principal, de l'infraction commise…Le délit est constitué dès lors que la publicité est faite, reçue ou perçue en
France". Ce sujet est discuté dans la section sur les nouvelles problématiques posées par la publicité en ligne.
61
La directive 84/450/CEE du 10 septembre 1984, qui vise à harmoniser le cadre légal de la publicité comparative
entre les pays membres.
62
A. DEBET, Une dernière condamnation pour le site perenoel.fr : publicité trompeuse sur les délais de livraison,
Com. Comm.elect., n.6, Juin 2007, comm..84.
63
CA Toulouse, 22 nov. 2001 : Juris-Data n° 2001-169563.
64
TABAKA (B.), Divorce entre le e-commerce et le commerce : et si une conciliation était possible ? , Lamy Droit
de l'Informatique et des Réseaux, Paris, Lamy, 2006.
65
Op. cit. 26.
66
POURDIEU (S.), Publicité comparative, les tribunaux veillent, in Lamy droit de l’immatériel, p33, novembre
2006.
67
D. 1986, jurispr. p. 436
68
D. 1989, jurispr. p. 408, note Serra. - CA Paris, 25e ch. B, 22 mars 1991 : Contrats, conc. consom. 1991, comm.
n° 215.
69
Ibid.
68. Mais, si le texte en sa forme est précis, il est important de porter plus
d'explications à la notion "implicite du concurrent ou de sa marque". Nous
pouvons affirmer que ce texte ne concernera pas le cas de la publicité
comparative d'ordre général ("Persil lave plus blanc") étant donné qu'il n'y a
pas de comparaison implicite avec un concurrent déterminé. 73
69. Pour des cas autres que la comparaison d’ordre général, l’appréciation
74
considèrera chaque cas spécifique séparément. La mention " implicite" sera
caractérisée par le fait, que le consommateur peut ou non d'après le message
publicitaire annoncé et par les éléments de ce message identifier le
concurrent. Le concurrent qui se voit victime de ces messages comparatifs
aura à fournir la preuve de cette identification implicite. Cela semble être le
critère retenu par les tribunaux. 75
70. Nous pensons que la question de mention implicite doit être traitée de manière
souple et extensive pour assurer une protection maximum du consommateur
70
Dir. parl. et Cons. CE, n° 97/55, 6 oct. 1997 : JOCE, n° L. 290, 23 oct. 1997.
71
V. GUNTHER (J.-Ph.), Harmonisation de la publicité comparative en Europe : Contrats, conc. consom. 1998,
chron. n° 2. – LAURENT (Ph.), La publicité comparative harmonisée, Contrats, conc. consom. 2001, chron. n° 16.
72
Cette directive a modifié la directive n 450 de 1984 sur la publicité trompeuse afin d'y inclure la publicité
comparative. Ces considérants reposent sur l'idée selon laquelle "les dispositions essentielles régissant la forme
et le contenu de la publicité comparative …dans les États membres doivent être harmonisées ;"
73
Op. cit. 26
74
L'interprétation de l'adverbe implicitement fait l’objet d’un bon nombre de divergences (Sur la notion de
publicité comparative, V. CA Douai, 2 oct 1995 : Contrats, conc. consom. 1995, comm. n° 213, obs. G. RAYMOND).
75
T. com. Salon-de-Provence, 24 juin 1994 : Contrats, conc., consom. 1995, comm. n° 80
71. Ceci est logique du fait que la publicité comparative est déterminée par sa
finalité publicitaire. Nous ne pouvons pas parler de publicité comparative si à
l'origine il n'y a pas de publicité ! 77 Les dispositions postérieures du Code de la
Consommation demandaient que la comparaison soit loyale, véridique,
objective, qu'elle ne conduise pas à une erreur et qu'elle ne prenne pas en
considération des opinions ou des appréciations individuelles ou collectives.
Elle devait porter sur des caractéristiques "essentielles, significatives,
pertinentes et vérifiables".
73. A notre avis, l'interdiction du caractère trompeur devrait être appliquée aux
annonces si le consommateur n'arrive plus à identifier clairement les produits
ou les services. L'article L. 121-9 du Code de la consommation, dans
l'ordonnance n° 2001-741 du 23 août 2001 (art. 2), dispose :
76
Sur ce point V.T. com. Paris, 2e ch., 16 mai 1995, Contrats, conc. consom. 1995, comm. n° 214, obs. RAYMOND
(G.).
77
En effet, il serait illogique de voir des essais à des fins de recherche par exemple attaqués sur la base des
dispositions de la publicité comparative.
78
C’est à la directive européenne du 10 septembre 1984, relative à la publicité trompeuse, que l’on doit la
définition qui, dans son article 2, § 1, dispose que la publicité est « toute forme de communication faite dans le
cadre d’une activité commerciale, industrielle, artisanale ou libérale dans le but de promouvoir la fourniture de
biens ou services, y compris les biens immeubles, les droits et les obligations ».
(3) Créer une confusion entre l'annonceur et un concurrent ou entre les marques,
noms commerciaux, autres signes distinctifs, biens ou services de l'annonceur
et ceux d'un concurrent ;
(4) Présenter des biens ou des services comme une imitation ou une reproduction
d'un bien ou d'un service bénéficiant d'une marque ou d'un nom commercial
protégé.
79
Article L121-2.
80
Article L121-15.
81
CA Versailles, 18 févr. 1999 : Contrats, conc. consom. 2000
76. Par un arrêt du 23 juin 2006, la Cour d‘appel de Paris est venue pour la
première fois dissocier les activités de vente en ligne de celles de ventes
physiques pour apprécier l’intérêt à agir d’un acteur marchand en matière de
publicité comparative. Un acteur du commerce physique n’a pas d’intérêt à
agir pour se plaindre d‘actes de publicité comparative opérés à l’encontre
d‘une de ses filiales en charge de la commercialisation des mêmes produits
auprès des internautes. Pour justifier ce principe, les magistrats énoncent que
« le marché de la vente en ligne (...) est bien distinct de celui de la vente en
boutique ». 82 De l'arrêt rendu par la Cour de Paris nous concluons que les
directives de la publicité comparative ne sont appliquées que selon les
caractéristiques de chaque marché déterminé.
77. Ainsi l'idée de notre thèse ne peut qu'être renforcée par cet arrêt.de la Cour de
Paris : bien que la jurisprudence relative à la publicité en ligne soit similaire à
celle de la publicité ordinaire dans de nombreux aspects, il n'en reste pas
moins que le caractère virtuel de la publicité en ligne revêt une certaine
originalité par rapport à celle de la publicité ordinaire ce qui confirme
l’autonomie du marché de la vente en ligne. Ce raisonnement doit être le
même pour l’usage de langue française sur Internet.
82
http://www.courdecassation.fr/publications_26/rapport_annuel_36/rapport_2001_117/deuxieme_partie_tud
es_documents_120/tudes_theme_libertes_122/commerce_industrie_5970.html
83
Loi n° 94-665 du 4 août 1994.
79. Cette règle qui impose l’usage de la langue française dans tout message
publicitaire transmis, diffusé au public a été élaborée pour protéger le
consommateur et les salariés dans la plupart des documents officiels et
publics, mais elle avait aussi le but de promouvoir l'emploi de la langue
française. 84 Or, l’application des dispositions de cet article sur Internet 85 est
difficile. Il faut tout d’abord déterminer quels sont les types de messages
publicitaires concernés par l'application de cette réglementation. De plus une
question nous vient à l'esprit: est- ce que ces règles sont applicable aux sites
étrangers?
80. Pour répondre à la première question, il faut confirmer que la publicité a pour
cible un public. Cette condition est impérative car la publicité offre deux
caractéristiques : - une finalité commerciale et un public. Cette même règle est
valide pour les messages électroniques une, distinction est faite selon les
destinataires de ces message : s'ils sont destinés à des individus spécifiques ou
s’ils sont envoyés en masse à une catégorie de public, comme c'est le cas du
mailing publicitaire. Il est évident que la caractéristique "correspondance
privée" ne peut être appliquée à ce dernier cas. 86
81. Nous remarquons que les solutions sur ce point sont très limitées et que tous
les avis proposés sont basés sur des opinions doctrinales. 87 Pour le cas des
publicités transmises à partir de sites étrangers, étant donné que l'Internet est
un réseau mondial, l'application de la disposition de la langue française est
difficile. Ceci est relatif à la diversité des règles définissant le rattachement
national. En effet, comment déterminer l’emplacement ou le rattachement
84
S. Joly, COMMERCE ÉLECTRONIQUE ET PUBLICITÉ EN LIGNE, JCl. Comm. 2004, Fasc. 810.
85
L’application de cette loi à Internet ne fait pas l’objet de controverses. En effet, il est prévu que « s'appliquent
à toute publicité écrite, parlée ou audiovisuelle ».
86
C'est de ce point qu'un e-mail publicitaire est qualifié spam.
87
Le seul cas judicaire de l'application de la loi de Toubon à une ressource Internet est l’Affaire Georgia Tech
Lorraine Même dans cette affaire les magistraux n'ont pu donner suffisant de réponses ne délibération sur le cas.
L’affaire a été rejetée sur la forme pour la nullité de la poursuite pour inaptitude à agir des associations. (V.
DREYFUS-WEILL (N.), Sarl GW Management France c/Association « Avenir de la langue française » et association
« Défense de la langue française », LPA 6 oct. 1997, p. 11)
82. Le professeur Vivant 89 trouve que cette règle doit être appliquée car ces
réseaux sont des éléments d'une communication audiovisuelle, par conséquent
ce genre de communication est à "destination de la France". La notion de
communication commerciale "destinée" à la France n'est donc pas facile à
déterminer car elle est vague et peut être identifiée selon des appréciations
personnelles.
83. Se pose la question de savoir quel est le régime applicable à un site lorsque
celui-ci incorpore des liens pointant vers d'autres sites absolument étrangers
ou non conformes à la loi ? En l’absence d’illustrations jurisprudentielles en la
matière, les avis doctrinaux sont divergents. Certains, pensent que cette
pratique doit être réprimée en vertu des dispositions de la loi Toubon
assimilant cela à une infraction commise par fourniture de moyens. D’autres
sont d’un avis contraire estimant que l’internaute doit réaliser un acte positif
pour se transporter sur la ressource contrevenante. 90 En outre, un auteur
souligne que l’application de la loi Toubon à la publicité sur Internet pourrait
être critiquée sur le terrain du droit européen. Elle serait susceptible de
constituer une entrave à la libre circulation des services. 91
84. Ces problèmes liés à l’application de la loi Toubon sur l’usage de la langue
française montrent bien que les règles protectrices du droit commun peuvent
dans certaines hypothèses se trouver inefficaces à assurer le même degré de
protection sur Internet compte tenu du caractère particulier de la publicité en
ligne.
88
VIVANT (M.) et al. , la régulation des réseaux, Bull. Lamy droit de l’immatériel, 2007, 469-28. Il faut noter que
la question est souvent plus complexe puisqu’il existe des copies de sites dits « miroirs » qui peuvent apparaître
un peu partout sur le réseau. De plus, les fournisseurs d'accès Internet copient souvent les sites les plus visités
sur un serveur dit « proxy » (dans un autre lieu géographique) pour en accélérer l'accès à leurs clients.
89
VIVANT (M.) et RAPP (L.), in Lamy informatique et réseaux, Paris, Lamy, 2003, n° 2608.
90
Ibid.
91
BENZAKOUR (N.), La publicité sur internet et la nécessaire protection du consommateur, mémoire présenté à
l'Université Paris II Panthéon Assas, 2002-2003. La CJCE, dans un arrêt du 12 septembre 2000 considère que :
"L'article 14 de la directive 79/112 concernant l'étiquetage et la présentation des denrées alimentaires destinées
au consommateur final ainsi que la publicité faite à leur égard s'oppose à ce qu'une réglementation nationale
impose l'utilisation d'une langue déterminée pour l'étiquetage des denrées alimentaires, sans retenir la possibilité
qu'une autre langue facilement comprise par les acheteurs soit utilisée ou que l'information de l'acheteur soit
assurée par d'autres mesures. Une telle obligation constituerait une mesure d'effet équivalant à une restriction
quantitative des importations, interdite par l'article 30 du Traité".
87. Pour la publicité du public, les médicaments concernés sont uniquement les
médicaments qui peuvent être commercialisés sans prescription obligatoire et dont la
publicité n'est pas sujet à restrictions. 92 Mais, la publicité pour ce genre de
médicaments est soumise à l'approbation préalable de l'Agence Française de la
Sécurité Sanitaire, dont le but est spécifiquement de s'assurer que ces médicaments ne
sont pas dangereux.
88. Par contre, une approbation préalable de l’Agence française de la sécurité sanitaire
n’est pas requise pour la publicité des médicaments dans le cas des professionnels.
Elle fait par contre l’objet d’un dépôt dans les 8 jours qui suivent sa diffusion. En
France et dans toute l'Union Européenne, la publicité Internet des médicaments est
extrêmement surveillée ; les règles de droits sont appliquées de manière
intransigeante en France ou à l’échelle communautaire. La directive 92/28/CE
relative à la publicité de médicaments à usage humain a été transposée en France par
la loi du 18 janvier 1994. Une harmonisation des règles européennes s’est faite par
création d’un code communautaire pour les médicaments à usage humain.93
89. Ce texte interdit aux états membres la publicité pour la vente par correspondance des
médicaments dont la délivrance est réservée exclusivement aux pharmacies d'un état
membre concerné. De ce fait, la publicité en ligne de médicaments fabriqués dans un
Etat membre autre la France est donc permise tant qu’il ne s’agit pas de médicaments
92
Article L. 5122-6, Code de la santé publique.
93
Dir. 2001/83/CE du Parlement européen et du Conseil, du 6 novembre 2001
90. Il y a donc un compromis dans le marché européen entre la libre circulation des biens
et des services et les réglementations nationales impératives dans le domaine
pharmaceutique. Ce code communautaire constitue une première étape vers
l’harmonisation des règles dans le domaine des pharmacies en ligne. L'élaboration de
règles juridiques uniformes serait donc la solution aux règles impératives que certains
pays de la communauté européenne imposent sur la vente de médicaments délivrés
sur ordonnance.
91. Pour ce qui concerne l’application de ces dispositions aux sites étrangers qui
permettent de se procurer librement des médicaments soit non autorisés soit soumises
à prescription en France, il faut rappeler le caractère pénal suscité par ces
agissements. Ainsi, la législation française doit s'appliquer sur les sites étrangers qui
permettent aux consommateurs français d'acheter de tels médicaments même si la
législation du pays étranger du lieu de l'établissement du site offre des conditions plus
souples. 95
94
Op. cit.60, p. 60.
95
VERBIEST (T.), La protection juridique du cyber-consommateur, 2003, p. 97.
96
CJCE, 21 mars 1991, aff. C-398/88, Delattre : Rec. 1991, p. 1-1487.
97
Pour la réglementation sur les médicaments (V. GORNY (A.), Droit de la santé, Publicité des produits de santé :
le rouge est mis, in LPA, 26 octobre 2006 n° 214, P. 4).
98
En effet, le site n’est obligé qu’à respecter la loi du pays où il est inscrit, toutefois même pour un site étranger
la violation des règles posées par le Code de la santé imposent à son auteur à une sanction pénale. Donc, un tel
délit serait incriminé par l'application de l'article 113-2 du Code pénal qui dispose que « La loi pénale française
est applicable aux infractions commises sur le territoire de la République. L'infraction est réputée commise sur le
territoire de la République dès lors qu'un de ses faits constitutifs a eu lieu sur son territoire ». Or, les termes de
l'article L. 5122-13, alinéa 2 du Code de la santé publique prohibent la publicité lorsqu’elle est « perçue ou
diffusée en France ».
94. Aux termes de l’article L.3511-3 du code de la santé publique inséré par l’article 2 de
la loi du 10 janvier 1991 et modifié par la loi n°2010-1658 du 29 décembre 2010 -
art.73 , « La propagande ou la publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac, des
produits du tabac ou des ingrédients définis au deuxième alinéa de l'article L. 3511-1
ainsi que toute distribution gratuite ou vente d'un produit du tabac à un prix inférieur
à celui mentionné à l'article 572 du code général des impôts sont interdites.».
95. Par conséquent, le Code de la santé publique a établi le principe d'une interdiction
générale de la publicité en faveur du tabac et de ses produits99 quel que soit le moyen
publicitaire utilisé. Elle est interdite lorsqu'elle a pour objet ou pour effet la
propagande ou la publicité directe ou indirecte en faveur du tabac, des produits du
tabac ou des ingrédients définis au deuxième alinéa de l'article L. 3511-1. Ces
dispositions sont aussi appliquées dans le domaine de la publicité sur Internet. Une
recommandation (sans valeur normative contraignante) a été adoptée le 2 décembre
2002 par le Conseil des Communautés100 sur la lutte contre le tabac. Elle recommande
aux états membres d’adopter des mesures interdisant la publicité pour le tabac dans
tout service de l’information. Cette recommandation fut suivie par la directive
concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et
administratives des états membres en matière de publicité et de parrainage en faveur
des produits du tabac.101 Le Code de la santé fut modifié par la suite pour prendre en
compte ces mesures.
96. La publicité directe ou indirecte pour le tabac est totalement interdite. 102 Par
conséquent, un éditeur de site web qui permet l’affichage d’une publicité en faveur
99
Article L. 3511-3 du Code de la santé publique.
100
UE - Recommandation du Conseil du 2 décembre 2002 relative à la prévention du tabagisme et à des
initiatives visant à renforcer la lutte antitabac, Journal officiel n° L 022 du 25/01/2003 p. 0031 – 0034.
101
Directive 2003/33/ce du parlement européen et du conseil du 26 mai 2003
102
L'appréciation du caractère directe ou indirect de la publicité en faveur du tabac se fait au cas par cas. La Cour
de cassation a ainsi jugé que la diffusion d'affiches publicitaires destinées à promouvoir les montres des marques
« Camel Trophy » qui reproduisaient le graphisme de Camel à l'identique de paquets de cigarettes est
constitutive d'une publicité indirecte en faveur du tabac par fourniture de moyens. Le dirigeant de la société a
été poursuivi pour avoir permis l'affichage de cette campagne sur des emplacements publicitaires. Un éditeur de
site web ou une régie publicitaire qui, sur Internet, permettent l'affichage d'une publicité en faveur d'un produit
offert sous une dénomination qu'il savait être une marque de cigarettes, " procurent sciemment à l'annonceur les
moyens de commettre une infraction." (V. J.C.P. Drt Pénal, novembre 1999, p. 15.)
97. A ces règles, 104 il y a cependant des exceptions. Les magasins de tabac ainsi que
certaines publications d'organismes professionnels et aussi les transmissions sportives
font exception à cette règle. Par exemple, les enseignes et les affichettes sont des
supports permis dans les débits de tabac. Il en est de même pour les publications
éditées par les organisations « professionnelles » à souscription privées ou réservées à
ce groupe professionnel et dont la liste est établie par arrêté ministériel, ainsi que lors
de la retransmission de compétitions sportives. Une question surgit alors de la
transposition de ces exceptions à l’environnement Internet. En transposant ces
exceptions à l’environnement Internet, se pose la question de l’existence de débits de
tabac virtuels et plus précisément celle de savoir si un site web peut vendre du tabac
et bénéficier de cette dérogation pour les publicités diffusées à l’intérieur de ce site.
Cette question ne s’est pas présentée à la jurisprudence.
99. Nous avons parlé dans cette partie de l’application du droit commun à la publicité en
ligne. Or, il convient de rappeler que ces règles ne peuvent seules assurer la
protection de l’internaute. La publicité en ligne pose des problématiques nouvelles
103
Sur le caractère direct ou indirect de la publicité sur le tabac V. VÉRET et ATTHÉA, Internet et publicité : le web
est-il un support comme un autre ? , Gaz. Pal., 16 octobre 2001 n° 289, P. 40
104
L3511-3 du code de la santé publique.
105
C. Cass., Ch. Crim., arrêt du 17 janvier 2006, ASSOCIATION « LES DROITS DES NON-FUMEURS » C/ M. JEAN-
PAUL K., pourvoi no. 05-86.451
106
Il s'agissait d'une affaire où le responsable de cette mise en ligne soutenait que toutes les infractions ainsi
réalisées doivent se prescrire.
107
DREYER (E.), Un an de droit de la publicité, Com. Comm. élect. N° 7, Juillet 2006, 7.
108
La Cour a transposé la volonté du législateur : le souci de protection résultait nécessairement que le
législateur a voulu prendre en compte, non la décision de publier telle qu'elle s'est matérialisée dans le premier
acte de publication, mais une activité : le fait de laisser le message exposé à la vue du public.
109
Thèse sur la Formation du Contrat Electronique : Dispositif de Protection du Cyberconsommateur et Modes
Alternatifs de Règlement des Conflits (m.a.r.c.), par N. MOREAU, Université de Lille 2 Faculté des Sciences
Juridiques, Politiques et Sociales Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion,
soutenue le 30/9/2003, p. 19.
104. La publicité sur Internet est devenue une opération à risque du fait de
la multiplicité des lois nationales applicables qui ont fait de la publicité en
ligne une activité soupçonnable qui induit des risques divers. Un auteur 111
identifie plusieurs types de risques (« le coût juridique »). Tout d’abord, le
risque économique qui se subdivise dans le coût de la mise en place de la
publicité ; les sanctions supportées en cas de contravention à une loi nationale
de n'importe quel pays du monde et le risque d'une communication qui soit
110
En effet, le mode de raisonnement est identique d'un Etat à l'autre (notamment les méthodes relatives aux
conflits de juridictions et aux conflits de lois), mais sa mise en œuvre diffère d'un Etat à l'autre. Les
jurisprudences divergentes accentuent ce phénomène.
111
BUIS (G.), Aspects internationaux du droit de la publicité et des promotions sur internet, in JCP. E., n° 47, NoV.
2000, p. 1846
105. En outre, la publicité en ligne fait état d’un risque de sanctions civiles
vu le nombre croissant des affaires soulevées et rattachées au droit de la
consommation et qui dans certains cas donnent droit à des indemnisations très
élevées. En effet, la jurisprudence française a adopté le principe de l'obligation
extracontractuelle générale de surveillance des opérations de vente réalisées
sur les sites d'eBay notamment avec toute la théorie de distinction entre
éditeur et hébergeur pour élargir le champ d'application de la responsabilité
dans le but de la protection du cyberconsommateur.112Mais, cette position peut
toujours être critiquable et assure juste une protection partielle du
consommateur (Voir Deuxième Partie).
107. Pour ce qui concerne la loi applicable à la publicité en ligne, la loi pour
113
la confiance dans l'économie numérique, prise en application de la directive
communautaire sur le commerce électronique du 8 juin 2000 traite de la
publicité par voie électronique. Le Chapitre I, intitulé "Principes généraux",
dénombre les dispositions relatives à l'application de la loi française au
commerce électronique. Ainsi, l'article 6 du projet de loi définit d’après la loi
française la notion d'établissement de commerce électronique établis en
France, il propose la définition suivante : « Une personne est regardée comme
étant établie en France au sens du présent chapitre lorsqu'elle s'y est installée
d'une manière stable et durable pour exercer effectivement son activité, quel
que soit, s'agissant d'une personne morale, le lieu d'implantation de son siège
social. »
112
TGI Troyes, ch. civ. 4 juin 2008, RLDI 2008/39, n° 1296
113
Loi n° 2004-575 du 21 juin 2004.
114
S. Joly, Commerce électronique et publicité en ligne, JCl. Com. 2004, Fasc. 810.
115
La règle de conflit est une loi qui, lorsque différents ordres juridiques sont appelés à régir une même situation
juridique, donne compétence à un ordre sans l'autre, c'est-à-dire désigne la loi applicable. (V. Lexique des termes
juridiques, 13 éd. D., 2001).
119
Bureau de vérification de la publicité. C’est une association privée des professionnels de la publicité. Elle
publie de manière régulière ses recommandations relative aux applications des règles déontologiques, élabore
des codes de bonnes pratiques propose médiation entre professionnels et consommateurs. Elle prône les
valeurs de l’autorégulation : chaque distributeur doit faire en sorte en ce que les publicités soit faites de manière
« responsable » et conformes aux normes et pratiques en vigueur.
120
Ceci se fera généralement après diffusion, dans l’hypothèse ou des cas constituant des manquements à la
déontologie sont soulevés. Elle demandera soit la cessation complète de la publicité soit la modification de la
compagne publicitaire.
121
Ce texte même si n’ayant pas une valeur normative, son respect pouvait faire bénéficier d’un nombre
d’avantage : Les annonceurs s'engageant à respecter ces principes dans leurs communications publicitaires
pourraient se prévaloir d'un label sécurisé, les identifiant comme les “bons joueurs”. Aux Etats-Unis, le “Better
Business Bureau” attribue un label aux communications commerciales loyales.
122
CCI, Lignes directrices d'ICC en matière de publicité et de marketing sur Internet, 1997, 13 par. 3
“La publicité doit pouvoir être nettement distinguée comme telle quels que
soient la forme et le support utilisés. Lorsque le message est diffusé dans les
médias qui comportent des informations ou des articles rédactionnels, il doit
être présenté de façon que son caractère publicitaire apparaisse nettement”.
Or, dans ce domaine les directives de la CCI n’ont rien apporté de nouveau.
Les dispositions du code de la consommation français considéraient déjà
comme un délit ce type de pratiques (délit de publicité trompeuse,
comparative…).
123
MISSE (B.), De nouvelles lignes directrices en matière de publicité sur internet, Gaz. Pal., 15 janvier 2000 n° 15,
P. 15.
114. Ces règles doivent être respectées par tous les auteurs des messages
publicitaires et quels que soient leurs destinataires. La Chambre de commerce
internationale dispose124 « que la notion d’annonceurs et de professionnels du
marketing couvre par cette nouvelle vue toute personne physique ou morale
envoyant des messages commerciaux électroniques et c’est à ces personnes de
créer un environnement électronique mondial auquel les consommateurs
auront toute confiance. »
124
CCI, Lignes directrices d'ICC en matière de publicité et de marketing sur Internet, 1997, par.4.
125
Comme le serait le cas dans le cadre du Code de la consommation ou du Code de la concurrence.
126
Ou même la loi sur la confiance dans l’économie numérique de 2004 qui transpose en France les dispositions
de la directive sur le commerce électronique.
127
Elles restent des règles déontologiques qui ne constituent pas des sources officielles de droit dans la théorie
juridique française : le juge est d'abord tenu d'appliquer la loi au sens strict, les coutumes ne pouvant, en théorie,
aller contre la loi.
128
Op. cit, note4. Le livret vert est publié sur Internet sur le site de l’union européenne :
http://ec.europa.eu/employment_social/publications/2004/ke6004078_fr.pdf
129
Ord. Nº 2001-741 : Journal Officiel 25 août 2001
130
S’ajoutent d’autres directives qui ne relèvent pas directement du commerce électronique mais que la
directive considère comme complémentaire tel est le cas de : la directive 93/13/CEE du Conseil du 5 avril 1993
concernant les clauses abusives dans les contrats conclus avec les consommateurs(5) et la directive 97/7/CE du
Parlement européen et du Conseil du 20 mai 1997 concernant la protection des consommateurs en matière de
contrats à distance, la directive 84/450/CEE du Conseil du 10 septembre 1984 relative à la publicité trompeuse et
comparative, la directive 87/102/CEE du Conseil du 22 décembre 1986 relative au rapprochement des
dispositions législatives, réglementaires et administratives des États membres en matière de crédit à la
consommation, la directive 93/22/CEE du Conseil du 10 mai 1993 concernant les services d'investissement dans
le domaine des valeurs mobilières, la directive 90/314/CEE du Conseil du 13 juin 1990 concernant les voyages,
vacances et circuits à forfait, la directive 98/6/CE du Parlement européen et du Conseil du 16 février 1998
relative à la protection des consommateurs en matière d'indication des prix des produits offerts aux
consommateurs.
131
L’article 14 de la loi sur la confiance dans l’économie numérique de 2004 définie comme : « Le commerce
électronique est l'activité économique par laquelle une personne propose ou assure à distance et par voie
électronique la fourniture de biens ou de services. Entrent également dans le champ du commerce électronique
les services tels que ceux consistant à fournir des informations en ligne, des communications commerciales et
des outils de recherche, d'accès et de récupération de données, d'accès à un réseau de communication ou
d'hébergement d'informations, y compris lorsqu'ils ne sont pas rémunérés par ceux qui les reçoivent. »
132
La loi n 2004-575.
2° L'adresse où elle est établie, son adresse de courrier électronique, ainsi que
son numéro de téléphone ;
Les délits entraînés par les abus aux dispositions du présent article sont
condamnés dans les conditions fixées par les premier, troisième et quatrième
alinéas de l'article L. 450-1 et les articles L. 450-2, L. 450-3, L. 450-4, L. 450-
7, L. 450-8, L. 470-1 et L. 470-5 du code de commerce. »
122. Bien que cette règle réalise une avancée pour la protection du
consommateur en ligne, nous pouvons regretter qu'elle prévoit seulement des
mesures de recherches et de constations des violations sans préciser les
sanctions encourues. Cette absence fait perdre à cette règle un caractère
important, à savoir, être contraignante et coercitive. Toutefois, un
amendement de cette règle qui inclurait les sanctions pénales encourues par
une infraction commise amplifierait le caractère de protection du
consommateur en ligne voulu par son application.
133
CAPRIOLI (É. A.), Commerce à distance sur l'Internet et protection des données à caractère personnel, Com.
Comm. élect. n° 2, Février 2005, Etude 7.
134
Directive n° 2000/31/CE du 8 juin 2000
135
MATHEY (N), Le commerce électronique dans la loi du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie
numérique, Contrats, conc. consom.., n° 10, oct. 2004, étude 13.
136
VERBIEST (T.), op. cit. note 65.
137
Même si ce code n’a pas de valeur juridique contraignante, il n’en demeure pas moins que le respect des
règles qu’il comporte donnait une bonne image pour le vendeur en ligne. En générale, ce code de bonne
conduite est respecté par les grandes sociétés.
138
D. VÉRET et G. ATHÉA, Internet et publicité : le web est-il un support comme un autre ?, Gaz. Pal., 16 octobre
2001 n° 289, P. 40
139
Verbiest (T.), Op. cit, note 65, p.62.
128. Dans tout message publicitaire, quel que soit le moyen utilisé, les
informations relatives à la nature de l'opération, à sa durée, le taux effectif
140
JOUFFIN (E.), Démarchage et vente à distance de produits et services financiers : principes généraux, Rec. D.
2006 p. 1534
141
LEROYER (A.M.), Commercialisation à distance de services financiers auprès des consommateurs, in RTD CiV.
2005 p. 850.
129. Il est interdit, dans toute publicité, quel que soit le support utilisé,
d'indiquer qu'un prêt peut être obtenu sans l'information précisant la situation
financière de l'emprunteur, ou de préciser que le prêt entraîne une
augmentation de ressources ou accorde une réserve automatique d'argent
immédiatement disponible, sans étude financière spécifique.
139. La CJUE semble donc exiger des vendeurs d’envoyer à leur client un
courriel comportant les informations obligatoires, soit dans le corps même du
143
http://www.ccfi.asso.fr/blog/2012/12/vente-en-ligne-et-acceptation-des-conditions-generales-de-vente-la-
decision-content-services-de-la-cjue/
144
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), anciennement Cour de justice des communautés
européennes (CJCE), est la juridiction supranationale chargée de traiter les dossiers qui lui sont soumis au regard
du droit communautaire. Les décisions de la CJUE s’imposent aux parties, même dans le cas où l’affaire est déjà
passée devant une juridiction supérieure nationale (en France, Cour de cassation ou Conseil d’État). Cette Cour
constitue donc de fait un niveau de recours supérieur à ceux existant au plan national.
145
(Arrêt de la CJUE, 5 juillet 2012, C-49/11, Content Services Ltd)
146
http://www.legifrance.gouv.fr/affichCodeArticle.do?cidTexte=LEGITEXT000006070721&idArticle=LEGIARTI000
006438585&dateTexte=20120215
147
La conclusion du contrat électronique et l'incitation à contracter par Maxence Genty et Florent Suxe, publié le
24 Janvier 2013, disponible sur:
http://www.m2dc2en.fr/index.php?s=3&doc=La%20conclusion%20du%20contrat%20%E9lectronique%20et%20l'
incitation%20%E0%20contracter%20par%20Maxence%20Genty%20et%20Florent%20Suxe&PHPSESSID=6vccp3q
2lko9oe3c5gdupdemg0
141. Ainsi, l’article 1369-5 du code civil dispose-t-il que : « Pour que le
contrat soit valablement conclu, le destinataire de l’offre doit avoir eu la
possibilité de vérifier le détail de sa commande et son prix total, et de corriger
d’éventuelles erreurs, avant de confirmer celle-ci pour exprimer son
acceptation.». Par ce texte, le législateur français a ainsi créé une autre étape
supplémentaire dans le processus de formation du contrat électronique. Dès ce
moment, quatre étapes sont nécessaires à la formation définitive du contrat
électronique : l’offre, l’acceptation, l’accusé réception de l’offrant et la
confirmation de son acceptation par l’offrant. Ainsi la première acceptation
n’aurait plus aucun effet juridique, si elle n’est pas confirmée par une seconde
acceptation. Ce principe conçu pour protéger le consommateur niait la force
traditionnellement accordée à l'acceptation. Ainsi, ce formalisme très
protecteur du consentement de l’acceptant vient à l’encontre de la force
obligatoire du contrat, en imposant à l'acheteur une double acceptation du
contrat. Ayant protégé le consommateur internaute, le législateur a donc
inventé une nouvelle théorie : « la théorie de l’émission de la confirmation de
l’acceptation ».
DEUXIEME CHAPITRE :
LA RENCONTRE DE L'OFFRE ET DE
L'ACCEPTATION EN LIGNE
148
Mémoires par N. Huguette sur "La liberté contractuelle dans les sûretés personnelles en droit" disponible sur :
http://www.memoireonline.com/10/07/667/liberte-contractuelle-suretes-personnelles-droit-ohada.html#fn8
149
Chacun étant libre de créer sa propre norme, et ne pouvant être lié que s'il l'a voulu, nul ne saurait être
assujetti à une « loi » à laquelle il n'aurait pas souscrit. La convention, et spécialement le contrat, ne doit donc
pas nuire aux tiers, et même ne doit leur profiter que s'ils l'acceptent.
150
On la présente comme un corollaire de l'autonomie de la volonté. Si les parties ont voulu se lier, elles
demeurent tenues ; la volonté dont il faut tenir compte est celle qui a existé lors de l'échange des
consentements, et non celle, versatile, qui évolue par la suite. Affirmer le contraire serait nier le pouvoir qui est
reconnu à la volonté d'engendrer une loi ; pour cette raison, le contrat s'impose au juge, puisqu'il est la loi des
parties.
151
L. Grynbaum, « Contrats entre absents : les charmes évanescents de la théorie de l’émission et de
l’acceptation », D. 2003, p. 1706.
147. L’offre devient caduque lorsqu’elle n’a pas été acceptée à l’expiration
d’un délai exprès ou d’un délai raisonnable 155. Elle devient également caduque
en cas de décès de l’offrant, sauf lorsqu’elle était assortie d’un délai exprès156.
La caducité se distingue de la nullité en ce que l’acte juridique est valable. Il
n’a été privé d’effet qu’en raison d’un fait postérieur à sa création.
L’acceptation doit quant à elle être pure et simple. Dans le cas contraire, il
s’agit d’une contre-proposition. 157
152
La rencontre des volontés, Article publié en 2007 disponible sur: http://france-
jus.ru/upload/fiches_fr/La%20rencontre%20des%20volontes.pdf
153
Cass. 3e civ., 28 Nov. 1968; JCP G 1969, II, 15797 - Cass. 3e civ., 13 juin 1972; D. 1973, somm. p. 88 - Cass. 3e
civ., 12 févr. 1975; Bull. civ. 1975, III, n° 60
154
Ch. Jamin, « Pour en finir avec la formation du contrat », Petites Affiches, 6 mai 1998, p.25. Voir aussi, Civ.
3ème, 25 mai 2005, Bull. civ. III n° 117.
155
Les vices de consentement. Etudier.com. Récupérée 01, 2014, à partir de
http://www.etudier.com/dissertations/Les-Vices-De-Consentement/46285227.html
156
Cass. 1ère ch. civ. 25 juin 2014, n° 13-16529 disponible sur:
http://interetsprives.grouperf.com/depeches/31878.html
157
D. Mazeaud, « Mystères et paradoxes de la période contractuelle », Mélanges Ghestin, LGDJ, 2001, p. 637.
158
Y. Shandi, La formation du contrat à distance par voie électronique. Thèse de doctorat. Université Robert
Schuman. 2005. p. 39
159
GAUTRAIS V. cité par CAPRIOLI E.A. dans le rapport de la commission Lorentz.
SECTION PRELIMINAIRE :
160
Gautrais (v), La couleur du consentement électronique, disponible sur
www.gautrais.com/IMG/pdf/consentement2003CPI.pdf.
161
“On lie les bœufs par les cornes et les hommes par les paroles et autant vaut une simple promesse ou
convenance que les stipulations du droit romain”, note LOYSEL de manière très significative dans ses Institutes
coutumières, 1607, liv. III, I, 2.
162
Voy. M. PLANIOL, G. RIPERT et P. ESMEIN, op. Cit. p. 102, et les réf.
163
Voy. B. NUYTTEN et L. LESAGE, op. cit. p. 503, n° 18.
164
X. LAGARDE, op. cit. spéc. p. 1772-1774.
166
154. Il est étonnant de constater la rapidité avec laquelle la doctrine,
moins que les lois, a voulu valider les différents comportements que l’on peut
considérer comme étant une manifestation de consentement valide. Certes,
pourquoi en serait-il autrement, à l'égard de la liberté généralement prônée en
pareilles circonstances. Un contrat peut en effet se former dès lors qu’un
167
accord de volontés s’est manifesté. Pourtant, selon Monsieur Gautrais,
l’acceptation d’un « clic » et encore plus, le simple lien qui se trouve
généralement en bas d’un site Internet, ne répondent pas forcément aux
critères requis pour exprimer une manifestation de volonté. Certes, il serait
contestable d’interdire une telle façon de faire pour contracter; il en serait tout
autant de l’accepter sans réfléchir aux spécificités du médium. Ces deux
procédés font donc l’objet d’une jurisprudence fournie que nous étudierons
maintenant. Malgré l’effervescence législative en commerce électronique, les
lois furent quasiment muettes sur les spécificités du consentement
électronique, 168 considérant sans doute, et c’est fort louable, d’abord que les
165
Marie DEMOULIN et Etienne, le formalisme contractuel à l’heure du commerce électronique, une version mise
à jour d’un article paru dans La théorie générale des obligations, suite, Liège, Formation permanente CUP,
octobre 2002, vol. 57, pp. 99-181.
166
Par exemple Olivier ITEANU, Internet et le droit, Paris, Eyrolles, 1996, p. 86.
167
Avocat et professeur, Faculté de droit, Université de Montréal. Directeur de la Maîtrise pluridisciplinaire en
commerce électronique. Courriel : vincent.gautrais@umontreal.ca. Site Internet :
http://www2.droit.umontreal.ca/cours/Ecommerce/accueil.htm
168
Relativement au consentement électronique, l’une des rares dispositions de nature législative que l’on peut
identifier est la Directive 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2000 relative à certains
aspects juridiques des services de la société de l'information, et notamment du commerce électronique, dans le
marché intérieur, (directive sur le commerce électronique) Journal officiel n° L 178 du 17/07/2000 p. 0001 –
0016, où l’article 10 s’intitulant « Informations à fournir » dispose : « 1. Outre les autres exigences en matière
155. Parmi les éléments mis en avant, on peut, en premier lieu, citer les
comportements habituellement préconisés pour améliorer la mise à la
d'information prévues par le droit communautaire, les États membres veillent à ce que, sauf si les parties qui ne
sont pas des consommateurs en ont convenu autrement, le prestataire de services fournisse au moins les
informations mentionnées ci-après, formulées de manière claire, compréhensible et non équivoque et avant que
le destinataire du service ne passe sa commande : a) les différentes étapes techniques à suivre pour conclure le
contrat ; b) si le contrat une fois conclu est archivé ou non par le prestataire de services et s'il est accessible ou
non ; c) les moyens techniques pour identifier et corriger des erreurs commises dans la saisie des données avant
que la commande ne soit passée ; d) les langues proposées pour la conclusion du contrat. » L’article 11
« Passation d’une commande » est également intéressant prévoyant « 1. Les États membres veillent, sauf si les
parties qui ne sont pas des consommateurs en ont convenu autrement, à ce que, dans les cas où un destinataire
du service passe sa commande par des moyens technologiques, les principes suivants s'appliquent : - le
prestataire doit accuser réception de la commande du destinataire sans délai injustifié et par voie électronique, -
la commande et l'accusé de réception sont considérés comme étant reçus lorsque les parties auxquelles il sont
adressés peuvent y avoir accès. 2. Les États membres veillent, sauf si les parties qui ne sont pas des
consommateurs en ont convenu autrement, à ce que le prestataire mette à la disposition du destinataire du
service des moyens techniques appropriés, efficaces et accessibles lui permettant d'identifier les erreurs
commises dans la saisie des données et de les corriger, et ce avant la passation de la commande. » La Loi
québécoise concernant le cadre juridique des technologies de l’information, Chapitre C-1.1, disponible à :
http://www.canlii.org/qc/loi/lcqc/20030131/l.r.q.c-1.1/tout.html, ne prévoit aucun éléments particulier relatif au
consentement électronique même si l’article 103 prévoit, sur le plan du formalisme, que les contrats de
consommation qui doivent être faits par écrit (comme les contrats de prêt, de vente d’automobile, etc…) doivent
l’être par le biais d’un document papier.
169
Il nous importait de mettre le terme de « source » entre guillemets dans la mesure où un débat doctrinal
existe, d’une part, quant à la juridicité associée à de tels documents et, d’autre part, relativement aux critères
nécessaires pour les rendre utilisables par un juge. Pour une description de ces oppositions théoriques, lire
notamment V. GAUTRAIS, op. cit. note 5, et particulièrement la Partie 2 s’intitulant Le complément normatif du
contrat électronique : la notion de lex electronica.
170
OCDE, Lignes directrices régissant la protection des consommateurs dans le contexte du commerce
électronique, 1999, disponible à http://www.oecd.org/pdf/M00000000/M00000360.pdf.
171
BUREAU DE LA CONSOMMATION, op. cit., note 41 ; GOUVERNEMENT DU CANADA, « Internet Sales Contract
Harmonization Template », disponible à http://strategis.ic.gc.ca/SSG/ca01642e.html ; « Australian Best Practice
Model for Business », disponible à http://wwwecommerce.treasury.gov.au/ ; « New Zealand Code for Consumer
Protection in Electronic Commerce », disponible à http://www.consumer-ministry.govt.nz/ ; « Dutch Model Code
of Conduct », disponible à http://www.ecp.nl/ ; « The Nordic Ombudsmen position paper », disponible à
http://econfidence.jrc.it/default/show.gx ?Object.object_id=EC_FORUM0000000000000C65.
172
DIRECT MARKETING ASSOCIATION, « The DMA Code of Practice for Electronic Commerce », disponible à
http://www.dma.org/uk/DMA/default.asp ; FÉDÉRATION DES ENTREPRISES DE VENTE À DISTANCE, « Le Code
professionnel de la vente à distance », disponible à http://fevad.com/informer/accueilsup.asp ?sup=16 ;
FÉDÉRATION OF EUROPEAN DIRECT MARKETING, « Code on e-commerce & interactive marketing », disponible à
http://www.fedma.org.
173
CJUE, 3e ch., arrêt du 05/07/2012, affaire C‑49/11, Content Services Ltd c/ Bundesarbeitskammer
174
(V) Forray Le consensualisme dans la théorie générale du contrat, préface de Geneviève Pignarre ; avant-
propos de Christian Atias: thèse, Université de Savoie, soutenue publiquement en 2005 sous la direction de
Geneviève Pignarre. Préface disponible sur: http://www.lgdj.fr/popup_introduction.php?_Ouvrage=19323
SECTION I :
175
Article L. 121-20-2 du Code de la consommation.
176
Article L. 121-20-4 du Code de la consommation.
177
http://www.finances.gouv.fr/dgccrf/03_publications/actualitesccrf/internet171.htm ?ru=03
178
S. Yadini-Naudot, Le contrat non négocié, thèse, Nantes, 2000
179
J. FLOUR, J.-L. AUBERT, Les obligations, Armand Colin, 1994, p.105
180
http://www.degriftout.fr : Voir les Conditions Générales de Vente. Voir également l’exemple du
Contrat type proposé par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris en juin 1998. JCP Entreprises et
Affaires 8/10/1998 n° 41
181
Les articles 1109 à 1118 du code civil n’envisagent le consentement que sous l’angle des vices du
consentement : Cass. 1re civ. 27 nov. 1990, D. 1992, somm. 195, note G. Paisant
182
G. Rouhette, Contribution à l’étude critique de la notion de contrat, 1965, n° 98 et s ; F. Limbach, Le
consentement contractuel à l’épreuve des conditions générales des contrats, thèse Toulouse 2003, Paris LGDJ
2004 ; A. Rieg, Le rôle de la volonté dans l’acte juridique en droit civil français et allemand, thèse Strasbourg
1958 : Paris LGDJ 1961 ; J. Chabas, La déclaration de volonté en droit civil français, thèse Paris 1931.
183
A. Bénabent définit l’acceptation comme étant « le oui donné à l’offre, qui réalise une conjonction des
consentements, caractéristique du contrat » : Droit civil, les obligations, Montchrestien, 12e édition 2010, p. 41
184
P. Gode, Volonté et manifestations tacites, thèse Lille 1977.
185
Civ., 25 mai 1870 : DP 1870, I, 257. Dans cet arrêt, le silence ne vaut pas acceptation « …en l’absence de toute
autre circonstance » ; CiV. 1re, 16 avril 1996 : JCP, 1996, IV, 1366 ; Bull. civ., I, n° 181, p. 126 : la règle selon
laquelle le silence ne vaut acceptation est déduit de son caractère équivoque parce qu’en matière contractuelle,
« l’acceptation suppose une volonté certaine dont le silence n’apporte pas la preuve » ; J. Flour, J.-L. Aubert et E.
Savaux., Droit civil, Les obligations, L’acte juridique, 9 éd. 2000, n° 151, p. 102 ; M.-J. Littmann, Le silence et la
formation du contrat, thèse Strasbourg, 1969.
186
On trouve des dispositions similaires à l’article 9 de la directive du 20 mai 1997 : « les Etats membres prennent
les mesures nécessaires pour : - interdire la fourniture des biens ou des services à un consommateur sans
- le silence gardé par le bénéficiaire d’une offre faite dans son intérêt exclusif
(ex : remise partielle de dettes). 191
commande préalable de celui-ci, lorsque cette fourniture comporte une demande de paiement ; - dispenser le
consommateur de toute contre-prestation en cas de fourniture non demandée, l’absence de réponse ne valant
pas consentement ».
187
Cass. crim., 14 Avril 1972: Bull. crim., 1972, n° 120 ; D. 1972, jurisp. p. 478; Cass. Crim., 25 Oct. 1972: Bull.
crim. n°313; JCP 1973, II, 17308, note Guérin.
188
Paris, 27 oct. 1965 : JCP 1966 : JCP 1966, II, 14662, Guérin.
189
Civ., 1re, 3 déc.1985 : Bull. civ., I, n° 330 ; Metz, 12 Nov. 1998 : Juris-Data 055237
190
Cass. com., 9 jam. 1956, Bull. civ., III, n°13.
191
Cass. 1re civ., 1er déc. 1969, JCP, 1970, II, 16445, note Aubert ; Colmar, 27 mars 1980 : JCP, 1981, IV, 390 : une
partie de la doctrine a critiqué cette interprétation qui souligne le caractère fictif et inexistant de la volonté
comme par exemple la remise de dettes ou de prix.
192
Cass. com. , 24 avril. 1987, n° 85-10, 865.
193
L. Grynbaum, La directive « commerce électronique » ou l’inquiétant retour de l’individualisme juridique, JCP
E, 11 oct. 2001, étude, n° 41, p. 1617.
194
Articles 1108-1 et 1108-2 du code civil.
195
CiV. 3e, 5 janV. 1996 : RTD ciV. 1996, p. 446, P-Y. Gautier, sur la valeur de la mention « ok » écris en marge
d’un document.
196
Nancy, 1er mars 1950, JCP 1950, II, 5892 ; Cass. 1re civ., 2 déc. 1969, Bull. civ., I, 1969, I, p. 303, n° 381.
197
Vanwijck, M. Le processus de formation du contrat. 1ère éd. Bruxelles: Larcier, 2004. P. 1
173. Il y a donc deux intérêts contradictoires : d’un côté, un simple clic est
insuffisant à manifester le consentement du consommateur et de l’autre côté,
imposer des procédures et formalités complexes - par exemple une
confirmation écrite de l’acceptation - aura pour conséquence d’affaiblir
considérablement le recours au mode électronique pour contracter. Il convient
alors de trouver un juste milieu. Afin de préserver le consentement de
l’acheteur, surtout du consommateur, les entreprises qui proposent de passer
commande de produits ou services en ligne ont, à l’appui de leur expérience,
mis en place une procédure claire et minutieusement préparée pour que le
consommateur puisse exprimer sa volonté d’accepter de façon libre et éclairée.
Elles lui assurent surtout que le simple clic ne vaut acceptation qu’à condition
que son auteur ait été préalablement averti.
198
J. Ghestin, « les manifestations de la volonté expresses et tacites se caractérisent ainsi par l’intention de
communiquer, c’est à dire par le but poursuivi par leur auteur » : précité, p. 302.
199
A. Raynouard, La formation du contrat, in Travaux de l’Association Henri Capitant, Le contrat électronique,
Journées nationales, Tome V, Toulouse 2000, Coll. Droit privé, éd. Panthéon Assas, 2002, p. 15 et s.
200
CCIP : « Pour un contrat type de commerce électronique », 27 mars 1997, p. 12
201
Conseil d’Etat, Internet et réseaux numériques, la documentation française, 1998, p. 65
177. Concernant la période des soldes, les entreprises qui ont recours à des
sites internet pour commercialiser leurs produits peuvent réaliser, comme toute
entreprise française, des soldes, mais elles sont tenues de respecter la
réglementation instituée à l’article L. 310-3 du Code de commerce. Selon cet
article, sont considérées comme soldes « les ventes accompagnées ou
précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une réduction de
prix, à l'écoulement accéléré de marchandises en stock ». Ces ventes ne
peuvent être réalisées qu'au cours de deux périodes par année civile d'une
durée maximale de six semaines. La période de soldes, commune à tous les
canaux de vente, est fixée par décision préfectorale et peut varier en fonction
des départements. 202 La question principale, au regard de ces dispositions, qui
se pose en termes de ventes en ligne, est celle de la détermination de la date
des soldes. L’interprétation communément adoptée estime que la date à
prendre en compte est celle fixée, par le Préfet, pour le département de
l'établissement responsable de l'offre faite à distance, au sens de l'article L.
202
Article L. 310-3 du Code de la consommation, alinéa 2
203
Premier Rapport de l’Observatoire de la Cyber-Consommation en 2004 ; Forum Des Droits Sur l’Internet sur
http://www.foruminternet.org/specialistes/concertation/groupes-de-travail/nbsp-cyberconso-nbsp-
observatoire-permanent-de-la-cyberconsommation.html
179. Concernant l'achat par un mineur, avec le relatif anonymat dans lequel
s’opèrent certaines transactions sur le réseau internet, une difficulté
supplémentaire – mais encore aujourd’hui largement théorique – semble
apparaître. En effet, certains acheteurs sont en fait des mineurs non émancipés
180. Une autre vérification peut avoir lieu au travers d’une authentification
par un numéro figurant sur un document d’identité. L'intérêt de tels dispositifs
officiels de certification doit toutefois être modéré dès lors que la
communication du numéro de carte d'identité a pour limite qu'un tel numéro
peut être recopié et circuler entre plusieurs usagers même mineurs. Enfin, un
contrôle de l’âge peut avoir lieu par la délivrance d’un certificat par une
autorité tierce. De nombreux « tiers de confiance » délivrent aujourd'hui, le
plus souvent aux entreprises, des certificats électroniques de nature à attester
l'identité de leurs porteurs. La délivrance de tels certificats répond à un
204
Recommandation du Forum des droits sur l'internet : 'Les Enfants du Net - (1) Les mineurs et les contenus
préjudiciables sur l'internet'. http://www.foruminternet.org/recommandations/lire.phtml ?id=694
205
Recommandation du Forum des droits sur l'internet du 11 février 2004 sur :
http://www.foruminternet.org/specialistes/concertation/recommandations/recommandation-du-forum-des-
droits-sur-l-internet-les-enfants-du-net-1-les-mineurs-et-les-contenus-prejudiciables-sur-l-internet.html
182. Après avoir posé les règles générales du commerce électronique, il faut
s'interroger sur le contenu de l'acceptation électronique et son effet sur la
protection du consommateur en ligne.
206
Article " Du contrat électronique de droit commun au contrat de travail électronique" disponible sur:
http://c2ientreprisedemat.wordpress.com/2012/02/27/du-contrat-electronique-de-droit-commun-au-contrat-
de-travail-electronique/
185. C'est à l’ensemble de ces questions que nous allons répondre dans le
cadre de ce deuxième paragraphe, étudiant l’impact de l’Internet sur les
caractères traditionnels de l’acceptation, et leurs conséquences dans la
formation du contrat de vente en ligne et surtout la protection de la partie
207
J. FLOUR, J.-L. AUBERT, E. SAVAUX, Droit civil, Les obligations, 1. L’acte juridique, 15ème édition, Sirey, 2012,
p. 30-41 (classification des obligations).
208
Mémoire sur la formation du contrat de vente en ligne et la protection du consommateur par Lucile
Archambault, année 2003-2004, Université Paris 1 Panthéon – Sorbonne
209
L113-3 code de la consommation : « Tout vendeur de produit ou tout prestataire de services doit, par voie de
marquage, d'étiquetage, d'affichage ou par tout autre procédé approprié, informer le consommateur sur les prix,
les limitations éventuelles de la responsabilité contractuelle et les conditions particulières de la vente, selon des
modalités fixées par arrêtés du ministre chargé de l'économie, après consultation du Conseil national de la
consommation. Cette disposition s'applique à toutes les activités visées au dernier alinéa de l'article L. 113-2. Les
règles relatives à l'obligation de renseignements par les établissements de crédit et les organismes mentionnés à
l'article L. 518-1 du code monétaire et financier sont fixées par les I et II de l'article L. 312-1-1 du même code. »
189. Ces clauses abusives ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment
du consommateur un déséquilibre significatif entre les droits et les obligations
des parties au contrat. 210 Le code de la consommation annexe une liste de
clauses considérées comme abusives pour le consommateur. Il s’agira
notamment de clauses limitatives de la responsabilité du vendeur, comme par
exemple une clause excluant ou limitant la responsabilité du professionnel en
cas de dommage corporel, ou de décès du consommateur, ou encore une
clause l’autorisant à modifier unilatéralement les clauses du contrat ou les
210
Article L132-1 du code de la Consommation
211
TGI de Paris, Union Fédérale Des Consommateurs contre Société Free, rendu le 22 mars 2011 disponible sur:
http://static.pcinpact.com/media/Jugement-22%2003-11.pdf
212
Les clauses abusives sont définies par l’article l. 132-1 du Code de la consommation, aux termes duquel: «Dans
les contrats conclus entre professionnels et non-professionnels ou consommateurs, sont abusives les clauses qui
ont pour objet ou pour effet de créer, au détriment du non-professionnel ou du consommateur, un déséquilibre
significatif entre les droits et obligations des parties au contrat ».
Selon B. DELEPORTE – Avocat- Deleporte Wentz Avocat, article sur la vente en ligne publié le 11 Juin 2011 et
disponible sur: http://www.deleporte-wentz-avocat.com/pdf/Art%20Clauses%20abusives(06.11).pdf
Douze “clauses noires”, interdites : ces clauses sont considérées, de manière irréfragable, comme abusives eu
égard à la gravité des atteintes qu’elles portent à l’équilibre du contrat conclu entre le vendeur professionnel et
ses clients, consommateurs. Ces clauses sont automatiquement réputées non écrites, et donc, inapplicables. Par
exemple, sont réputées abusives les clauses ayant pour objet ou pour effet de réserver au professionnel le droit de
modifier unilatéralement les clauses du contrat relatives à sa durée, aux caractéristiques ou au prix du bien à
livrer ou du service à rendre, et les clauses ayant pour objet ou pour effet d’exclure ou de limiter le droit à
réparation du consommateur en cas de préjudice subi du fait du manquement, par le professionnel, à l'une
quelconque de ses obligations (art. R132-1 C. conso).
- Dix “clauses grises”, présumées abusives : en cas de litige, le professionnel devra démontrer que la clause n'est
pas abusive. Par exemple, sont présumées abusives les clauses ayant pour objet ou pour effet d’imposer au
consommateur qui n'exécute pas ses obligations, une indemnité d'un montant manifestement disproportionné
par rapport à son achat ou à la prestation en cause (art. R132-2 C. conso).
213
L’émancipation est une institution qui confère la capacité au mineur. Elle résulte de plein droit du mariage, ou
peut être prononcée par le juge des tutelles si le mineur a atteint l'âge de 16 ans.
192. Les incapables pouvant être assistés, ont besoin de l’autorisation d’une
autre personne, généralement un curateur pour pouvoir conclure un contrat. Si
les mineurs non émancipés sont systématiquement placés sous le système de la
représentation, les majeurs incapables pourront être soit représentés soit
assistés. L’incapacité peut être plus ou moins étendue. Lorsqu’elle est
générale elle s’applique en principe à tous les actes juridiques. Elle frappera en
général tout incapable représenté, notamment les mineurs non émancipés.
Cependant il existe des exceptions qui sont directement édictées par la loi.
Elles concernent certains actes prévus par des textes particuliers, notamment là
où les usages autorisent les mineurs à agir eux-mêmes: les actes de la vie
courante.
193. La question qui se pose alors est celle de savoir ce qu’est un acte de la
vie courante dans le monde virtuel. Télécharger un logiciel pourrait être
considéré comme un acte de la vie courante, surtout vu la précocité des
internautes, mais conclure un contrat par voie d’Internet ne peut être considéré
de la sorte. Au regard de ses effets juridiques le contrat est une source
d’obligations qui repose sur la volonté de ses contractants, celle-ci ne doit en
aucun cas faire défaut.
194. Enfin, l’incapacité peut être spéciale, c’est à dire ne s’appliquer qu’aux
actes énumérés par la loi ou par le juge. Ce type d’incapacité frappera en
majorité les incapables assistés, et notamment les majeurs en curatelle. Ceux
–ci pourront conclure un contrat de vente en ligne à la condition d’être assisté
dans cette tache. L’authentification de l’acheteur est donc primordiale pour
200. Enfin, un autre système peut consister en une liste des sites dits
« acceptables » par exemple ceux ayant reçu un label de la part d’organismes
de consommateurs. Les dispositifs de contrôle à priori ne pourront pas
constituer une mesure efficace de protection même s’ils permettent de
restreindre l’accès à certains sites marchands pour les mineurs et les
SECTION II :
202. Dans les deux cas, la preuve n’intervient pas dans le processus
contractuel et demeure étrangère à celui-ci. Cependant, elle représente un
élément essentiel dans le rapport contractuel puisqu’elle permet ultérieurement
de reproduire l’accord des volontés des parties et détermine, par conséquent,
les droits et obligations de ces dernières dans la limite auxquelles celles-ci ont
consenti.216 Parmi les différents moyens de preuve admis légalement, seule la
preuve écrite permet de reproduire de manière complète et certaine la réalité
de l’engagement selon les termes consentis à l’époque de sa formation. C’est
de là que vient l’intérêt de la preuve préconstituée par écrit. Toutefois, depuis
l’ordonnance du Moulins en 1566, largement repris dans le code civil de 1804,
le concept d’écrit était réservé à l’écriture sur un support matériel, souvent le
papier. Ainsi des actes authentiques et sous seing privés souscrits sur du
papier étaient admis en tant que preuves littérales. Leur valeur juridique était
214
Y. Shandi, La formation du contrat à distance par voie électronique. Thèse de doctorat. Université Robert
Schuman. 2005. p. 45.
215
J. Flour, Quelques remarques sur l’évolution du formalisme, in Etudes Georges Ripert, t. I, 1950, p. 93 ; X.
Lagarde, Observations critiques sur la renaissance du formalisme, JCP G 1999, I, 170 ; Etudes sur le formalisme
électronique, avant l’adoption de la LCEN, Voir : J. Huet, Rapport introductif, in Faut-il recodifier le droit de la
consommation ?, Economica 2002, p. 1 et s ; P. Catala, L’écrit électronique et la cohérence du droit, Com. Com.
électro., févr. 2001, n° 2 ; L. Grynbaum, Projet de loi sur la société de l’information : le régime du « contrat
électronique, D. 2002, le point, p. 378.
216
D. Ammar, Preuve et vraisemblance, contribution à l’étude de la preuve technologique, RTD ciV. 1993, p. 752 ;
Y. Chartier, Preuve testimoniale, Jur.-Cl. Civil Code, art. 1341-1348, Fasc. 154, n° 131.
203. L’écrit sur support papier et la signature tracée à la main ne posent pas
de problèmes quand les parties contractent face à face ou quand elles agissent
par l’intermédiaire de leurs représentants légaux. En revanche, ces deux
éléments font souvent défaut dans les contrats conclus à distance par le biais
du téléphone, du télex ou encore de l'Internet. Conscient de ces handicaps
juridiques qui constituent un obstacle au développement du commerce à
distance et qui introduit constamment de nouveaux moyens de
218
communication, la jurisprudence, encouragée par la doctrine, procède à un
assouplissement des exigences légales rigides en matière de preuve littérale.
Elle a admis la recevabilité en justice des télex et télécopies en tant que
preuves littérales relatives en le traitant comme un commencement de preuve
par écrit.219
217
D. Lemetehe, Réflexions sur la signature, Gaz. Pal. 1976, I, doct., p. 74 ; I. Dauriac, La signature, thèse MF Paris
II, 1997.
218
P. Catala et P-Y. Gautier, L’audace technologique à la cour de cassation : vers une libération de la preuve
contractuelle, JCP G 1998, n° 29, p. 1110 ; J-M. Moulin, Preuve du cautionnement par télécopie : Revue de droit
bancaire et financier, janv./févr. 2001, analyses, n° 1, p. 32.
219
CiV. 1er, 14 févr. 1995, JCP G 1995, II, 22402, note Y. Chartier ; Cass. Com., 2 déc. 1997, D. 1998, Jur., p. 192,
note, D.-R. Martin ; Droit de l’informatique 1998, I, p. 59 ; JCP E 1998, p. 178, note T. Bonneau ; JCP G 1998, II,
10097, p. 1105, note L. Grynbaum. Cf. également, P. Catala et P.-Y. Gautier, L’audace technologique à la cour de
cassation…, précité.
206. Quant à la portée de la loi du 13 Mars 2000, elle a produit une vive
discussion doctrinale. Pour certains auteurs, la présente loi ne couvre pas
seulement la zone où l'écrit est nécessaire ad probationem pour prouver un
acte juridique, mais aussi où il est imposé pour la validité même de l'acte
juridique. A présent, la question n’a plus sa place en droit français, puisque la
LCEN qui transpose en France la directive européenne du 8 juin 2000 sur le
commerce électronique220 règle la question de l’écrit imposé ad validitatem. 221
Ainsi, dans un chapitre intitulé « Les obligations souscrites sous forme
électronique », sont introduits après l’article 1108 du code civil, les articles
1108-1 et 1108-2, qui sont ainsi rédigés : (Art. 1108-1): « Lorsqu’un écrit est
exigé pour la validité d’un acte juridique, il peut être établi et conservé sous
forme électronique dans des conditions prévues aux articles 1316-1 et 1316-4
et, lorsqu’un acte authentique est requis, au second alinéa de l’article 1317 ».
Et selon (Art. 1108-2): « Lorsque est exigée une mention écrite de la main
même de celui qui s’oblige, ce dernier peut l’apposer sous forme électronique
si les conditions de cette apposition sont de nature à garantir qu’elle ne peut
être effectuée que par lui-même».
207. L’article 1108-2 liste des exceptions aux dispositions de l’article 1108-
1 : ainsi, « 1° Les actes sous seing privé relatifs au droit de la famille et de
succession ; 2° Les actes sous seing privé relatifs à des sûretés personnelles ou
réelles, de nature civile ou commerciale, sauf s’ils sont passés par une
personne pour les besoins de sa profession » (l’article 25, I). Il est question là
d’une véritable innovation du droit français parce que la majorité des contrats
220
Directive n° 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2000 relative à certains aspects
juridiques du commerce électronique dans le marché intérieur, JOCE L. 178 du 17 juin 2000 : Cette directive
impose à l’article 9, 1 que « Les Etats membres veillent à ce que leur système juridique rende possible la
conclusion des contrats par voie - électronique (…) notamment à ce que le régime juridique applicable au
processus contractuel ne fasse obstacle à l’utilisation des contrats électroniques ni ne conduise à priver d’effet et
de validité juridiques de tels contrats pour le motif qu’ils sont passés par voie électronique ». Mais les Etats
membres peuvent maintenir l’exigence d’un écrit papier ad validitatem uniquement lorsque il s’agit des
contrats : a) qui créent ou transfèrent des droits sur des biens immobiliers, à l’exception des droits de location ;
b) pour lesquels la loi requiert l’intervention des tribunaux, des autorités publiques ou des professions exerçant
une autorité publique ; c) de sûreté et garanties fournies par des personnes agissant à des fins qui n’entrent pas
dans le cadre de leur activité professionnelle ou commerciale ; d) du droit de la famille ou du droit de succession.
221
JO n° 143 du 22 juin 2004, p. 11168, texte n° 2 : la loi a été soumise à l’appréciation du Conseil constitutionnel,
Cons. Const. 2004-496 DC, 10 juin 2004 ; sur le projet de loi : Sénat, Projet de loi n° 144 du 13 janv. 2004.
209. Une partie de la doctrine exprime une certaine inquiétude du fait que la
mise en place d’un tel système peut remettre en doute les garanties
particulières protectrices de certains contractants notamment les
consommateurs :223 Le déroulement des pages sur un écran d’ordinateur reste -
au moins psychologiquement - moins opportun à attirer l’attention du
contractant que la lecture et la signature d’un acte sur support papier. 224
222
Cf. O. Cachard, Le contrat électronique dans la loi pour la confiance …, précité, n° 7 et s. ; Joly-Passant, L’écrit
confronté aux nouvelles technologies, thèse Montpellier 2004.
223
A.-M. Leroyer, L’épreuve d’Internet, in Faut-il re-codifier le droit de la consommation ? Economica 2002,
p. 167 et s. ; A. Penneau, Contrat électronique et protection du cyber-contractant, Du code de la consommation
au code civil, LPA, 13 mai 2004, p. 3 et s. ; J. Huet, Libres propos sur la protection des consommateurs dans le
commerce électronique, Mélanges J. Calais-Auloy, p. 507 et s. ; M. Vivant, La protection du consommateur entre
tentations, tentions et hésitations, in Mélanges, J. Calais-Auloy, p. 1151 et s.
224
L. Grynbaum, Projet de loi pour la confiance dans l’économie numérique : encore un petit effort de rigueur
juridique pour un contrat électronique fiable, D. 2003, Point de vue, p. 746 et s ; J. Passa, Commerce électronique
et protection du consommateur, D. 2002, p. 555, n° 35.
225
Art. 26 de la loi du 21 juin 2004, L’Ordonnance devrait être prise en 2005. Un projet de ratification de la
présente loi devra être déposé devant le Parlement dans un délai de six mois à compter de la publication de la
dite ordonnance.
226
A.-M. Leroyer, L’épreuve d’Internet, précité, p. 180 et s.
227
D. Gobert et E. Montero, Les contrats conclus par voie électronique, in Le commerce électronique européen
sur les rails ? Analyse et propositions de mise en œuvre de la directive sur le commerce électronique, Cahiers
CRID, Bruxelles, Brulant 2001.
212. Publié le 26 avril 2013 228 , un décret a changé les dispositions des
factures transmises par voie électronique en matière de TVA, et a complété la
transposition de la directive 2010/45/UE du 13 juillet 2010 relative au système
commun de TVA concernant les règles de facturation. Les dispositifs de
dématérialisation qui existaient avant l’entrée en vigueur de la loi du 29
décembre 2012 de finances rectificatives, ceux de l’échange de données
informatisées et la signature électronique, sont maintenus. Le décret renforce
les caractéristiques de la signature électronique, «qui doit désormais être
fondée sur un certificat électronique qualifié et être créée par un dispositif
sécurisé de création de signature électronique ». C’était la première fois que la
notion de signature était définie par le droit, car en face de la nécessité
d’adapter le droit de la preuve à l’ère du numérique, le législateur se trouvait
obligé de donner une définition de la signature. La signature manuscrite a été
définie comme une émanation de la personne portant double sens. C’est à
partir de sa signature qu’on peut identifier tout individu, car en théorie, la
signature est unique, propre à l’individu qui l’a apposée. En plus, cette
signature, une fois apposée sur un acte, devient une marque référentielle de
l’adhésion du signataire avec le contenu de l’acte. En effet, il suffirait de
modifier l’acte après apposition de la signature pour modifier la teneur de
l’engagement contractuel. 229 La validité de la signature électronique n’est
assurée que si l’auteur peut être identifiable. Il n’est pas question de fournir
des informations de type état civil, un pseudonyme est toujours reconnu,
même si parfois, son usage doit être limité. Pour certains actes graves, le
signataire doit être formellement identifié, c’est pourquoi, il est important que
le prestataire délivrant le certificat possède toutes les informations. Sinon, si
l’identificationn’était pas respectée, , la signature perd toute sa force probante.
228
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=44EE51440818265FA62F291C4C7D67CB.tpdjo11v_3?
cidTexte=JORFTEXT000027356611&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT00002735
6558
229
Mémoire de DESS de droit du Multimédia et de l’Informatique par Esnault Julien.
214. Concernant l'aspect technique, il s'agit d'étudier, sans entrer dans les
details, la matière, les asymétriques et les fonctions de hachage: Le concept
d’algorithmes à clef asymétrique a été présenté pour la première fois en 1976
par Whitfield Diffie et Martin Hellman. 231. On devra attendre jusqu’au 1978,
pour que Ronald Rivest, Adi Samir et Leonard Adelman nous présente un tel
systeme : l’algorithme RSA. 232
230
J-L Parouty, INRIA / Direction des Réseaux et des Systèmes d’Information (DRSI), R. Dirlewanger CNRS -
Délégation Aquitaine et Poitou-Charentes (DR15) et D. Vaufreydaz, INRIA Rhône-Alpes / projet PRIMA, article sur
la signature électronique disponible sur: http://2003.jres.org/actes/paper.79.pdf
231
Whitfield Diffie et Martin Hellman, National Computer Conference, 1976
232
Rivest, R. L., Shamir, A., Adelman, L. A. : A method for obtaining digital signatures and public-key
cryptosystems ; Communications of the ACM, Vol.21, Nr.2, 1978, S.120-126
233
http://2003.jres.org/actes/paper.79.pdf
234
http://2003.jres.org/actes/paper.79.pdf
235
http://2003.jres.org/actes/paper.79.pdf
219. Pour qu’une vérification des signatures soit plus facile, le certificat du
signataire doit être contenu dans les documents ou messages signés. Pour
vérifier la signature des messages reçus d’Alice, Bob effectue, ainsi, les
opérations suivantes :
236
http://2003.jres.org/actes/paper.79.pdf
237
http://www.openssl.org
238
http://www.mozilla.org
239
C. Cass. 1ère civ., 8 Nov. 1989 (2 arrêts): Bull. CiV. I, n°342 ; JCP G 1990, II, note G. Virassamy ; RTDC com.
1990, p.78, obs. M. Cabrillac et B. Teyssié, D. 1990 somm., p.327, obs. J. HUET.
240
C. Cass. com., 15 déc.1992 : Bull. ciV. IV, n°419.
241
C. Cass. 1ère civ. 14 fév. 1995 : JCP G 1995, II 22402, note Y. Chartier.
242
C. Cass. 1ère civ. audience publique du mardi 19 février 2013 n° de pourvoi: 12-14381, disponible sur:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?oldAction=rechJuriJudi&idTexte=JURITEXT000027104393&fastP
os=1
243
A l’origine, loi type sur l’échange de donnée informatisée (EDI). Le groupe de travail des paiements
internationaux, renommé Groupe de travail sur l’échange des données informatisées a été finalement baptisé
Groupe de travail sur le commerce électronique.
244
E. Caprioli, « La directive européenne n°1999/93/CE : sur un cadre communautaire pour les signatures
électroniques », Gaz. Pal. 29/31 Oct. 2000, p.1842.
245
Directive n°1999/93/CE du Parlement et du Conseil du 13 Décembre 1999 sur un cadre communautaire pour
les signatures électroniques (JOCE 19 Janv. 2000, n° L13, p.12)
246
http://www.generation-nt.com/informatique-jouera-role-central-dans-avenir-egypte-newswire-1174201.html
247
C. Cass Egyptienne rendu le 21 Janvier 2008 disponible sur le revue des arrêts de la cour de cassation
Egyptienne de 2010 aussi repris par Muhammad Gamil Khalaf Alla (réf 250 ci-dessous).
248
Mémoire sur La valeur probante de la signature électronique, par Muhammad Gamil Khalaf Alla, Université du
Caire.
249
ITIDA : Entité gouvernementale affiliée au Ministère égyptiens des Communications et de la Technologie de
l'Information: http://www.itida.gov.eg/En/Pages/home.aspx
229. Il ajoute : "Plus de trente pays proposent déjà les mêmes services".
Selon lui, le service aura pour résultat de faciliter et de favoriser les
transactions électroniques et bancaires, ainsi que les importations et les
exportations commerciales, donnant naissance à une croissance de
compétitivité du pays au niveau international. Ce service offrira beaucoup de
bénéfices, soit à l’industrie bancaire soit à d’autres. "Pour l'instant, le service
est disponible pour vingt- cinq institutions gouvernementales et bancaires",
conclut Sherif Hashem. "Mais leur nombre devra augmenter, lorsque les
entreprises commenceront à en comprendre les bénéfices". La loi Egyptienne,
en matière de la signature électronique, a vu le jour dans l'année 2004. Mais
malgré la promulgation de cette loi, la jurisprudence égyptienne, jusqu'à
présent, n’a pas de grandes connaissances quant aux engagements
électroniques ou à la preuve avec les moyens électroniques.
232. A notre avis 251 , le législateur Egyptien a du suivre la loi type pour
donner une valeur probante aux signatures électroniques quelque soit la
méthode de ses créations, parce que ça va permettre de devancer les autres
technologies modernes. En effet, le but de la reconnaissance de la valeur
probante aux signatures électronique est de suivre la technologie moderne liée
au commerce mondial, ainsi, l'expansion de la notion de signature électronique
ayant la valeur probante va servir ce but plus efficacement.
1) "signature électronique", une donnée sous forme électronique, qui est jointe
ou liée logiquement à d'autres données électroniques et qui sert de méthode
d'authentification ;
250
La valeur probante de la signature électronique par M. Khalaf Alla, Université Du Caire - Magistaire de l'IDAI
2002, disponible sur http://www.memoireonline.com/07/10/3692/m_La-valeur-probante-de-la-signature-
electronique5.html
251
Mémoire sur La valeur probante de la signature électronique, par Muhammad Gamil Khalaf Alla, Université du
Caire.
c) être créée par des moyens que le signataire puisse garder sous son
contrôle exclusif ; et
d) être liée aux données auxquelles elle se rapporte de telle sorte que
toute modification ultérieure des données soit détectable ;
ou
ou
235. Ce qui est à noter ici est que la loi Egyptienne est plus précise dans sa
définition de la signature électronique que la directive européenne. La loi
égyptienne est aussi plus avancée dans sa détermination de la valeur probante
de la signature et des documents électroniques formels et informels. Mais on
peut en débattre : cela relève de la nature de la loi en opposant la directive.
Tandis que la loi par nature gère les relations entre les gens directement, la
directive dispose des règles générales pour que les états membres les suivent
en rédigeant leurs lois. Une même remarque est à signaler concernant la
reconnaissance de la directive de toutes sortes de signature électronique à la
condition qu'elle soit accomplie sans déterminer le moyen de cryptage, tandis
que la loi n’a défini explicitement que le moyen de deux clés. Enfin, la loi
égyptienne a réglé la plupart des conditions et elle sera suffisante pour donner
la valeur probante à la signature « numérique ». Mais reste à voir la position
de la jurisprudence.
236. La loi du 13 Mars 2000 est venue modifier le droit Français relatif à la
preuve. Désormais, le droit reconnaît le support numérique comme équivalent
au support papier à condition que certaines exigences soient remplies. Le code
civil dispose en son article 1316-4 que « La signature nécessaire à la
perfection d’un acte juridique identifie celui qui l’appose ». La signature
représente le consentement des parties aux obligations résultant de cet acte :
apposée par un officier public, elle confère l’authenticité à l’acte, électronique,
elle repose sur l’usage d’un procédé fiable d’identification garantissant son
lien avec l’acte auquel elle s’attache. La crédibilité de ce procédé est
présumée, jusqu’à soumission d’une preuve contraire, une fois la signature
électronique créée, l’identité du signataire assurée et l’intégrité de l’acte
252
E. Joly-Passant, « L’analyse de la loi du 13 Mars 2000 montre que le législateur est resté technologiquement
neutre vis-à-vis des procédés de mise en œuvre de la signature électronique en déléguant au pouvoir
réglementaire le soin de définir les conditions de sécurisation de la signature électronique. Toutefois, compte
tenu de la fugacité de l’état de la technique, on ne peut qu’approuver une telle sagesse. » Aussi, « le décret du 31
Mars 2001 pris pour application de l’article 1316-4 du Code civil et relatif à la signature électronique » : Lamy
droit de l’informatique et des réseaux, n°137, juin 2001.
253
La directive employait le terme de signature avancée.
254
Qui sera étudiée plus loin.
238. Pour justifier sa décision une Cour d'appel qui, après avoir délibéré
qu'il existait une incertitude sur l'identification de la personne ayant fait usage
d'une signature électronique, en avait déduit que dans le régime antérieur à la
loi du 13 mars 2000, la validité du recours à cette signature ne pouvait être
admise258. En approuvant l'article 1326 du Code civil, dans sa rédaction issue
de la loi n° 2000-230 du 13 mars 2000, la Cour de cassation259 a jugé que, si la
mention de la somme, ou de la quantité en toutes lettres et en chiffres, écrite
par la partie même qui s'engage, n'est plus nécessairement manuscrite, elle doit
alors découler, selon la nature du support, d'un des procédés d'identification
correspondant aux règles qui gouvernent la signature électronique ou de tout
autre procédé permettant de s'assurer que le signataire est l'auteur de ladite
260
mention. Le Décret n° 2010-434 du 29 avril 2010 relatif à la
communication par voie électronique, en matière de procédure civile dispose
que vaut signature, pour l'application des dispositions du code de procédure
civile aux actes que les auxiliaires de justice assistant ou représentant les
parties notifient ou remettent à l'occasion des procédures suivies devant les
juridictions des premier et second degrés, l'identification réalisée, lors de la
transmission par voie électronique, selon les modalités prévues par les arrêtés
ministériels pris en application de l'article 748-6 du code de procédure
civile.261 Depuis toujours, le document papier est notre support privilégié tant
il nous est nécessaire de conserver le témoignage d’un accord entre plusieurs
parties. Toutefois, et à défaut de pouvoir en protéger l’intégrité, l’usage de
258
C.A. Versailles, 12ème Ch., 2ème sect. - 25 septembre 2003, BICC n°594 du 15 mars 2004 et 2ème Civ. - 28
février 2006, BICC n°641 du 1er juin 2006. Voir aussi l'arrêt de la Chambre sociale du Sociale de la Cour de
cassation du 21 juin 2006 (BICC n°649 du 1er novembre 2006) déclarant qu'est irrecevable le pourvoi lorsque le
pouvoir spécial joint à la déclaration a été produit en photocopie.
259
Cass. 1ère civ. 13 mars 2008, n° 06-17.534
260
Esnault (J.), la signature électronique, mémoire, Univ. Paris II, 2003.
261
Raynouard (A), Adaptation du droit de la preuve aux technologies de l'information et à la signature
électronique, Répertoire Defrénois, 2000, n°10, p. 593.
262
Etude sur la signature électronique, son contexte, son applications et sa mise en œuvre, par Jean-Luc Parouty
INRIA / Direction des Réseaux et des Systèmes d’Information (DRSI) et Roland Dirlewanger CNRS - Délégation
241. L’article 1316-1 du Code Civil dispose que la signature sous forme
électronique est admise comme preuve au même titre que la signature sur
support papier, sous réserve : a) Que puisse être dûment identifiée la personne
dont elle émane; b) Qu’elle soit établie et conservée dans des conditions de
nature à en garantir l’intégrité. En cas de conflit de preuve, l’article 1316-2
laisse au juge le soin de déterminer par tous moyens (le cas échéant, après
expertise judiciaire) quelle est la preuve littérale la plus vraisemblable,
séparément de son support. Ce contexte permet d’ analyser la reconnaissance
juridique de la signature électronique. Du point de vue du droit des
obligations, l’article 1316-4 du code civil, reposant sur la signature, introduit
deux innovations majeures: Le 1er alinéa de cet article donne une définition en
quelque sorte générique de la signature: « La signature nécessaire à la
perfection d’un acte juridique identifie celui qui l’appose. Elle représente le
consentement des parties aux obligations qui résultent de cet acte. », donnant
comme résultat que les deux fonctions de base attachées à la signature sont
Aquitaine et Poitou-Charentes (DR15) et Dominique Vaufreydaz INRIA Rhône-Alpes / projet PRIMA, disponible
sur : http://2003.jres.org/actes/paper.79.pdf
263
http://www.andac.info/spip.php ?article86
264
http://www.andac.info/spip.php ?article86
265
CJCE 4ème ch., 4 juin 2009, aff. C-243/08. C’est une décision qui se place dans la droite ligne de la
jurisprudence communautaire en faveur de l’application des normes communautaires. La cour conclue que le
consommateur se trouve en situation d’infériorité à l’égard du professionnel en ce qui concerne tant son pouvoir
de négociation que d’information. Ainsi, l’objectif de l’article 6 de la directive ne pourrait être atteint si les
consommateurs devaient se trouver dans l’obligation de soulever eux-mêmes le caractère abusif d’une clause
contractuelle et qu’une protection effective du consommateur ne saurait être assurée que si le juge national se
voit reconnaître la faculté d’apprécier d’office une telle clause.
266
La loi 94-126 du 11 février 1994 relative à l'initiative et à l'entreprise individuelle (dite loi "Madelin")
favorisant les conditions d'existence et d'activité des entreprises individuelles et simplifiant les formalités
administratives, permet également la défiscalisation (déductibilité du revenu imposable au titre des BIC ou des
BNC) des cotisations effectuées à titre volontaire par les travailleurs non- salariés non agricoles.
267
Cass. Civ. 1ère, 8 novembre 1989, (2 arrêts) D. 1990, note GAVALDA ; Bull. civ. I, n° 342 ; JCP 1990, éd. G note
G. VIRASSAMY ; RIDC com. 1990, p. 78, observations M. CABRILLAC et B. TEYSSIE ; D. 1990, somm. , p.327,
observations J. HUET.
268
On peut citer l’affaire Estelle Halliday c/ Lacambe (TGI Paris 9 juin 1998, JCP éd. E, 1998, p. 953, n° 21, obs. M.
VIVANT et C. LE STANC) dans laquelle le mannequin reprochait à un prestataire d’héberger un site reproduisant
des photos d’elle dans son plus simple appareil et l’affaire du portail Yahoo qui permettait d’accéder à des sites
de ventes aux enchères proposant des objets nazis.
269
La directive 2000/31/CE sur le commerce électronique du 8 juin 2000. Elle institue au sein du marché intérieur
un cadre pour le commerce électronique garantissant la sécurité juridique pour les entreprises et pour les
consommateurs. Elle établit des règles harmonisées sur des questions comme les exigences en matière de
transparence et d’information imposées aux fournisseurs de services en ligne, les communications commerciales,
les contrats par voie électronique ou les limites de la responsabilité des prestataires intermédiaires.
270
Article 14.
271
ROZENFELD (S.), Projet de loi sur l’économie numérique : un contenu dicté par les directives européennes,
févr. 2003, p. 43.
250. Apres avoir examiné les règles qui peuvent protéger le consommateur
en ligne lors de la formation d’un contrat électronique nous consacrerons la
deuxième partie à traiter des difficultés que le consommateur peut avoir en cas
de litiges lors de l'exécution de son contrat. En second lieu, nous examinerons
la grande attention accordée au règlement en ligne des litiges de
consommation en ligne. En effet, la sécurité que peut avoir le consommateur
en ligne est directement liée au fait de garantir sa protection au cas d'un conflit
avec le commerçant. La possibilité de régler en ligne des litiges de façon
simple, rapide et effective, est très importante vu le fait que le consommateur
en ligne ne connait pas forcement la partie avec qui il va contracter. Recourir
aux nouvelles technologies pour la conclusion des contrats exige une
adaptation (progressive) des législations nationales relatives au contrat,
notamment en cas de litige. Elles ne sont pas toutes encore remises à jour et
les adaptations réalisées ne sont pas nécessairement cohérentes. En plus, il y a
encore la question de l'insécurité juridique. En effet, dans le contrat déjà
formé, on peut trouver source de difficulté quand à son exécution, ce qui va
conduir à un litige à distance.
251. Apres avoir exposé les règles qui peuvent protéger le consommateur en
ligne lors de la formation du contrat électronique, nous traiterons dans la
deuxième partie des difficultés que le consommateur peut avoir en cas de
litiges lors de l'exécution de son contrat. En second lieu, nous porterons une
grande attention au règlement en ligne des litiges de consommation en ligne.
En effet, la sécurité que peut avoir le consommateur en ligne est directement
liée au fait de garantir sa protection au cas d'un conflit avec le commerçant
(Deuxième Partie). La possibilité de régler en ligne des litiges de façon
272
JACQUOT (F) ET WEITZEL (B), Le guide Juridique du Commerçant électronique, chapitre 11, p. 205, disponible
sur : www.jurisint.org/pub/05/fr/guide_chap11.pdf
DEUXIEME PARTIE :
LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR
ELECTRONIQUE DANS LA RESOLUTION DES
LITIGES
273
Règlement (CE) n° 44/2001 du Conseil du 22 décembre 2000 concernant la compétence judiciaire, la
reconnaissance et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale
257. Cette liste n’est pas complète. Le juge national doit vérifier ces
éléments et apprécier leur pertinence en tant qu’indices. Le juge
communautaire a également précisé les cas qui ne pouvaient pas être
considères comme indices pour qualifier la notion d’activité dirigée vers un
état membre :
274
Arrêt de la Cour (grande chambre) du 7 déc. 2010, Peter Pammer contre Reederei Karl Schlüter GmbH & Co.
KG (C 585/08), et Hotel Alpenhof GesmbH contre Oliver Heller (C 144/09) Recueil de la jurisprudence 2010 I-
0
12527, affaire n C-585/08.
259. Jusqu'à présent, des millions de différends ont été résolus par des
méthodes de résolution des litiges en ligne : arbitrage, médiation et
négociation par Internet. 276 Le mouvement Online Dispute Resolution (ODR),
depuis sa présence dans notre milieu juridique, avance à un rythme
exponentiel : depuis plusieurs années le nombre de cas traités, concernant
surtout le commerce électronique, double chaque année. 277 Une telle emprise
ne va pas sans générer certaines perturbations dans le champ social où elle
s’exerce, offrant de nouvelles voies de régulation, déplaçant la position de
certains acteurs et modifiant les normes appliquées. Cette Deuxième Partie
propose une étude de ces phénomènes. Le lecteur y trouvera notamment
discuté de manière critique et qui se veut novatrice, les modèles actuels de
régulation du cyberespace (réglementation par l’État, autorégulation,
régulation par la technique, co-régulation), (Premier Chapitre), Les Acteurs
de la Régulation du Commerce Electronique, avant de traiter La Validité et
275
Une réflexion au sujet de « Commerce électronique et tribunal compétent » Publié le 28 avril 2011 par
mésallies, disponible sur : http://blog.economie-numerique.net/2011/04/28/commerce-electronique-et-
tribunal-competent/
276
http://fr.bruylant.larciergroup.com/titres/125147_2/reguler-le-commerce-electronique-par-la-resolution-des-
litiges-en-ligne.html
277
http://www.thomasschultz.org/books.html
PREMIER CHAPITRE :
278
D. Josef, dans son article sur « Le commerce électronique et la protection des consommateurs », Revue
internationale de droit économique, 2002/2 t. XVI, p. 405-444. DOI : 10.3917/ride.162.0405V. a repris la citation
de BOEHME-NESSLER: " Du point de vue de la théorie économique, on pourrait dire qu’Internet réduit les
imperfections du marché par une plus grande transparence ; cf. A.L. BOMSE, « The Dependence of Cyberspace »,
Duke Law Journal 50 (2001), p. 1717 (1735 et s.)."
279
A. ENDESHAW, «Consumer Protection in Cyberspace : Back to Caveat Emptor ? », Consumer L.J. 1999, p. 157
(163).
280
Drexl Josef, « Le commerce électronique et la protection des consommateurs », Revue internationale de droit
économique, 2002/2 t. XVI, p. 405-444. DOI : 10.3917/ride.162.0405
281
Discours de Lionel Jospin prononcé à Hourtin (Gironde) le 25 août 1997: www.admiroutes.asso.fr
282
Conseil d’État, Internet et les réseaux numériques, Paris, La documentation Française, 1998, p. 69 et s.
283
Voir Droit Souple et Commerce Electronique, par Ninata Sarr, Doctorante aux Universités Montpellier I et
Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal), Jurisdoctoria, no. 8, 2012.
SECTION PRÉLIMINAIRE:
266. Le premier marché qui a pris place sur internet fut certainement celui
de l'achat frauduleux de noms de domaine, soit pour empêcher son attributaire
légitime, soit pour lui revendre à un prix bien supérieur à l'achat. Pour assurer
aux titulaires de marques un moyen de revendiquer un nom de domaine qui la
reproduit ou l'imite, tout en franchissant les complications, lenteurs, et coûts
284
Eric A. Caprioli et Cédric Manara, Règlement des litiges en ligne. Quelles solutions ?, www.caprioli-
avocats.com
285
E.A CAPRIOLI, Ecrit et preuve électroniques dans la loi n°2000-320 du 13 mars 2000, JCP (E), 2000, Cah. Dr.
Entr., n°23, juillet 2000, p. 1-11 ; E.A CAPRIOLI, La loi du 13 mars 2000 sur la preuve et la signature électronique
dans la perspective européenne, JCP (G), I, 224, Doctrine, 3 mai 2000.
267. L'exposé schématique de la procédure tel qu'il vient d'être fait aide à
comprendre que cette procédure est sujette à critiques. Au regard des règles
essentielles de procédure, les règles U.D.R.P. sont susceptibles de poser un
problème de conformité au principe du contradictoire, des droits de la défense,
et plus généralement du procès équitable. 288 Cependant, elles sont souvent
prises comme modèle de référence ou base de travail pour le développement
de solutions d'arbitrage en ligne.
286
Consultable sur le site de l'I.C.A.N.N., son initiatrice, à l'adresse http://www.icann.org./udrp/
287
http://www.caprioli-avocats.com/publications/1-commerce-electronique-et-internet/20-reglement-litiges-en-
ligne#2
288
Pour une critique d'ensemble, V.A Cruquenaire, Le règlement extrajudiciaire des litiges relatifs aux noms de
domaine. Analyse de la procédure UDRP, Cahiers du Centre de Recherches Informatique et Droit n°21, Bruylant,
Bruxelles, 2002, spéc. Le dernier chapitre.
289
t. Schultz, g. Kaufmann-kohler, d. Langer, v. Bonnet, online dispute resolution : state of the art and the issues,
e-com research, project of the university of geneva, geneva, 2001, http://www.onlineadr.org
290
http://www.ecodir.org
291
E. Katsh, Online Dispute Resolution, Actes du colloque " Premières journées internationales du droit du
commerce électronique " (23-25 octobre 2000, dir. E. A CAPRIOLI), co-organisé par le Centre de Droit de
l'Entreprise de l'Université de Montpellier et le Département Sciences Juridiques de l'EDHEC, Editions Litec / Droit
de l'Entreprise, 2002, p.41.
292
Jean Carbonnier, Flexible Droit, 10e édition, Paris : L.G.D.J., 2001, hors collection, p. 496
293
Premières Journées Internationales (Synthèse du Colloque de Nice), Eric A. Caprioli, www.caprioli-avocats.com
294
Supra 327
SECTION I :
295
Thèse sur la Formation du Contrat Electronique : Dispositif de Protection du Cyberconsommateur et Modes
Alternatifs de Règlement des Conflits (m.a.r.c.), par N. MOREAU, Université de Lille 2 Faculté des Sciences
Juridiques, Politiques et Sociales Ecole doctorale des sciences juridiques, politiques, économiques et de gestion.
296
E. A CAPRIOLI, Sécurité et confiance dans le commerce électronique : signature numérique et autorité de
certification, JCP G., n° 14, 1er avr. 1998, I 123, p. 1, §1
297
E. A CAPRIOLI, Sécurité et confiance dans le commerce électronique: signature numérique et autorité de
certification, JCP G., n° 14, 1er avr. 1998, I 123, p. 1, §2
298
V. ETIENNE, Le Développement De La Signature Electronique, Master 2 Recherche Droit des affaires à
l’Université de Paris 13, Dirigé par M. GUÉVEL, Année universitaire 2010-2011.
299
Alain Rallet « Commerce électronique ou électronisation du commerce ? », Réseaux 2/2001 (no 106), p. 17-72.
Disponible sur: www.cairn.info/revue-reseaux-2001-2-page-17.htm.
300
Une initiative européenne dans le domaine du commerce électronique, Communication au Parlement
européen, au Conseil, au Comité économique et social et au Comité des régions, 15 Avril, 1997, disponible sur:
ftp://ftp.cordis.europa.eu/pub/esprit/docs/ecomcomf.pdf
281. Toute société ayant pour but de se faire connaître, dans le bon sens du
terme, a intérêt à éviter les conflits avec ses clients. Si l’Internet est un
excellent moyen pour communiquer et arriver à une clientèle potentielle
énorme, il représente aussi un grand risque de conflit. Donc, une législation
claire et complète est le meilleur moyen de prévention contre de tels litiges.
301
http://www.kalata.cm/document/enam/MJDA019.pdf
«Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont
faites».
302
Le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne est l'un des deux traités fondamentaux des institutions
politiques de l'Union européenne avec le Traité sur l'Union européenne. Il portait le nom de traité instituant la
Communauté économique européenne ou traité CE avant l'entrée en vigueur le 1er décembre 2009 du traité de
Lisbonne. On l'appelle également couramment le traité de Rome.
285. De tout cela, émane donc un régime plus protecteur offert aux clients
du e-commerce qu'aux partenaires professionnels d'un cybermarchand. Si le
cadre juridique européen est relativement cohérent, des problèmes nombreux,
seront soulevés par le commerce en dehors de la communauté. Si un
cybermarchand français se décide à avoir une ouverture sur le monde entier, il
sera difficile pour lui de savoir à quelles exigences législatives il devra faire
face. La seule solution pour lui serait alors de restreindre sa clientèle cible en
limitant le vaste champ territorial de son offre. Ainsi, de grandes entreprises,
dans le cadre du « global business dialogue » ou encore la chambre de
commerce international (ICC) ont voulu faire appliquer la loi du pays
d'origine, mais ils ont dû faire face aux associations de consommateur 304.
303
http://www.oecd.org/fr/apropos/
304
Fiche de discussion sur Le Commerce Electronique International, rédigé par Elfiad Youssef et Poteaux
Emmanuel
305
L’une des missions d’Euro-Info-Consommateurs est de signaler à la Commission européenne les problèmes
récurrents rencontrés par les consommateurs, surtout si ces problèmes sont dus au non respect par les Etats
membres de la législation européenne. Euro-Info-Consommateurs a par exemple tiré la sonnette d’alarme
européenne en 2008, en signalant à la Commission européenne les difficultés d’immatriculation récurrentes
rencontrées en France par des consommateurs pour certains types de véhicules d’occasion en provenance
d’Allemagne pour lesquels il n’existe pas de certificat de conformité communautaire.
306
http://www.cec-zev.eu/fileadmin/user_upload/eu-
consommateurs/PDFs/evenements/5.1.11_CEC_Assises_de_la_consommation.pdf
307
Le Centre Européen de la Consommation est une association franco-allemande d’information et de conseils
aux consommateurs basée à Kehl (Allemagne), créée en 1993 à l’occasion de la mise en place du marché
intérieur sous le nom «Euro-Info-Consommateurs». Aujourd’hui, l’association est devenue le Centre Européen de
la Consommation ayant pour mission de «garantir et promouvoir les droits des consommateurs en Europe,
notamment dans le cadre des missions imparties aux Centres Européens des Consommateurs». Choisi par la
France et l’Allemagne pour exercer les missions de protection des consommateurs en Europe, le centre de Kehl
(Euro-Info-Consommateurs) est la seule « structure binationale » du réseau européen des Centres Européens des
Consommateurs. Ils sont actuellement présents dans chaque Etat membre de l’Union européenne (soit 27
Centres auxquels s’ajoutent l’Islande et la Norvège). Le Centre de Kehl est l’interlocuteur direct des
consommateurs résidant en France et en Allemagne. Au-delà de cette mission, il est aussi le point de contact de
l’ensemble des consommateurs des autres pays lorsque ceux-ci ont un litige avec un professionnel établi soit en
France, soit en Allemagne. Les consommateurs étrangers saisissent alors leur propre centre national qui
transmettra la demande au centre du lieu du pays du professionnel.
288. Selon A. Yassin 308 , pour 43% des internautes du monde arabe, le
manque de confiance dans les transactions est l’éléemnt qui pose problème.
Par ailleurs, la moitié des consommateurs du Moyen Orient (47%), en 2013,
n’auraient pas de carte de paiement. Comme il l’a précisé en commentaire de
l’article de référence309, il aurait été intéressant d’ajouter à la synthèse :
289. Pour pouvoir bien aborder ce sujet, toute comparaison entre systèmes
juridiques arabes d’une part et celui de pays plus expérimentés d’autre part, est
adéquate. En effet, l’apparition d'un droit spécifique dans un environnement
aussi particulier que le Moyen Orient présente des aspects notablement aussi
intéressants à limiter que dans celui où le domaine législatif est composé
d'outils quantitativement plus importants. D’où, l'intérêt de s’intéresser aux
problèmes propres à la règlementation du commerce électronique dans les
pays du Moyen-Orient.
308
Consultant, Social Media et Inbound Marketing basé dans le sud de la France - sur Aix-Marseille.
309
"Le site Wamda publie une synthèse de statistiques de l’e-commerce au Moyen-Orient et en Afrique du Nord
(MENA)".
290. Il est désormais envisageable que les frontières et les barrières qui ont
longtemps divisé les peuples soient sur le point de s’anéantir et que les
nouvelles lois réglant les relations humaines soient en train de prendre une
forme nouvelle, grâce aux nouvelles technologies de l'information.
Aujourd'hui, ces technologies ont, en grande partie, tissé leurs mailles autour
du globe et les mots "nation", "communauté" et "frontière" sont à la recherche
d'une nouvelle définition. Avec l’apparition de l'Internet et du World Wide
Web, le village global, dans le sens de Marshall McLuhan, a peut-être déjà
pris forme et la communication n'est semble-t-il plus restreinte ni dans l'espace
ni dans le temps. D'autres indications montrent pourtant que certains pays
prendront plus de temps à s'insérer dans la nouvelle société de l'information et
la net-économie. Le fossé séparant les pays occidentaux, asiatiques, africains
et arabes serait-il en train d'être comblé grâce aux technologies modernes ? La
région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord – MENA – compterait 72,5
millions d’utilisateurs de l’Internet. En 2015, le nombre d’utilisateurs pourrait
dépasser le seuil des 150 millions d’utilisateurs. D’après les chiffres publiés
par ArabNet 310 , la Turquie possède la moitié du nombre d’utilisateurs de
l’Internet parmi l’ensemble du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord 311. Les
Émirats Arabes Unis, tout comme l’Égypte, par exemple, prennent très au
sérieux la nécessité de se restructurer préparant la voie pour la société de
l'information et de la nouvelle économie. Les EAU ont d'ailleurs déjà
commencé l'aménagement d'une zone franche pour les petites entreprises
spécialisant dans l'Internet. L'initiative incorpore la création d'une université
spécialisée dans l'Internet et le e-business, d'un centre de développement de
logiciel et d'une cité des sciences et de la technologie.
291. Quant à l'Égypte, elle a réservé 120 hectares pour un smart village
(village intelligent) dans la Cité du 6 Octobre. Le village héberge des
310
https://www.arabnet.me
311
Statistiques : Croissance d’E-Commerce au Moyen-Orient. Disponible sur : http://www.ya-
graphic.com/2012/10/e-commerce-moyen-orient/
312
Le commerce électronique et le Monde arabe, Revue Le Manager, No. 47, juin 2000, pages 42-45 disponible
sur : http://www.louadi.com/Vulgarisation/Le%20CE%20et%20le%20Monde%20arabe.htm
313
http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2011.fadel_n&part=353283#Noteftn111
314
Gefen, David, "E commerce: the role of familiarity and trust", OMEGA, The International Journal of
Management Science.
315
Commerce Electronique, Développement Et Petites Et Moyennes Entreprises, Organisation Mondiale Du
Commerce, publié Le 14 Février 2013
316
http://unctad.org/fr/PublicationsLibrary/tdr2013overview_fr.pdf
317
www.wto.org/french/tratop_f/devel_f/.../w193_f.doc
318
http://www.journaldunet.com/solutions/0306/030616_wireless.shtml : « la norme ISO 7498-2, de 1989,
décrit cinq grandes catégories de « services » relatifs à la sécurité : le contrôle d'accès, l'authentification, la
confidentialité et l'intégrité des données, la non-répudiation. La norme 802.10 fait en sorte de prendre en
compte cette architecture mais comme cette dernière a été principalement définie et créée pour les réseaux de
grande envergure (WAN : Wide Area Network), elle la complète et l'affine pour les réseaux de plus petite taille
(LAN et MAN) ».
297. Si ces arguments sont appropriés à plus d’une raison, ils sont largement
insuffisants pour justifier le statu quo : l’absence de législation et l’absence du
législateur communautaire. Nous pensons que l’encadrement juridique dans ce
secteur spécial du commerce est nécessaire pour assurer le minimum de
garantie indispensable au développement de telles opérations et à l’émergence
de leur pratique. Ce paragraphe met en évidence que les pays du Proche et
Moyen Orient, spécialement l’Egypte, n’en sont qu’au début. Face à une
législation lacunaire, l'Egypte doit agir au plus vite. L'Egypte doit dépasser le
seul fait qu'il a une législation sur la signature électronique 319 et doit le
consacrer à la protection des internautes établissant des contrats en ligne. La
preuve électronique est un sujet primordial, urgent face à ce vide juridique.
Les techniques de signatures électroniques ne cessent de se développer. les
règles juridiques doivent ainsi toujours s’adapter afin d’accompagner au
mieux ce phénomène. Certes, il s’agit d’un système juridique complexe, mais
les contrats électroniques ont tout de même réussi à dépasser divers obstacles.
Grâce au développement croissant du commerce électronique au niveau
mondial, les contrats électroniques occupent une place privilégiée au sein de la
catégorie des contrats. Nous sommes entrés, il y a quelques années, dans une
nouvelle ère, celle du monde virtuel du web. Ainsi, les pays du Proche et
Moyen Orient devront s’efforcer d’évoluer sur un plan juridique afin de
profiter des avantages commerciaux et sociaux, en toute sécurité. 320
298. L’Internet comme éspace social virtuel est pleinement investi par
l’imaginaire politique de ses acteurs. C’est sur la question des formes que doit
prendre l’encadrement des usages et des rapports sociaux que diverses
conceptions s’opposent. Elles s’analysent en ce qui concerne la vision
libertaire, contractuelle, et réglementaire (régulation impérative). Cette
typologie indique qu’en fait ces conceptions varient selon l’importance plus ou
319
L. Costes, Transactions en ligne, preuve et signature, Lamy, droit de l’informatique et des réseaux, n°122, Fév.
2000, p. 5.
320
Thèse par A. Jabber, docteur à l’Université Montpellier I, Les Contrats Conclus par Voie Electronique : Etude
Comparée, soutenue, le 30/6/2012
299. Ces difficultés bien souvent ne peuvent être surmontées qu’au prix de
lourdes concessions qui restreignent le champ d’exercice des compétences
exclusives, restreignent la marge nationale d’appréciation du niveau adéquat
des limites à apporter au régime des libertés, et portent atteinte aux traditions
321
C’est le cas pour le régime de la liberté d’expression entre les États-Unis et les pays européens : si, en Europe,
cette liberté connaît une portée relative, aux USA, en revanche, elle bénéficie d’une portée absolue.
322
Pour certains États, celui de l'Egypte par exemple, la régulation de l’Internet est une question de souveraineté
nationale. A ce titre, il trouve légitime d’imposer aux prestataires de service sur le réseau des obligations de
filtrage des contenus (qui équivalent à une censure politique) afin de préserver l’ordre idéologique national.
323
Ahmed Dahmani, José Do-Nascimento, Jean Michel Ledjou, Jean-Jacques Gabas, dirs, La démocratie à
l’épreuve de la société numérique. Paris, Éd. Gemdev/ Éd. Karthala, coll. Hommes et sociétés, 2007, 375 p.
SECTION II :
324
Voir Droit Souple et Commerce Electronique, par Ninata Sarr, Doctorante aux Universités Montpellier I et
Gaston Berger de Saint-Louis (Sénégal), Jurisdoctoria, no. 8, 2012.
301. Les traités de Westphalie de 1648 328 mettant fin à la guerre de Trente
ans (1618- 1648) sont considérés comme la charte constitutionnelle de
l'Europe et consacrant la disparition de l'ordre médiéval 329. Ces traités ont posé
les premiers éléments d'un "droit public européen", en construisant l'Europe
325
Eric A Caprioli (Avocat à la Cour de Paris, Docteur en droit.) et Ilène Choukri (Avocat au Barreau de Nice,
Docteur en droit) réflexions et perspectives autour de l'arbitrage international et du commerce électronique :
vers une nouvelle gouvernance du contentieux ? Disponible sur :
http://www.victoria.ac.nz/law/nzacl/PDFS/SPECIAL%20ISSUES/HORS%20SERIE%20VOL%20XVII/08%20Caprioli_C
houkri.pdf
326
Olivier Cachard, La régulation internationale du marché électronique (LGDJ, Paris, 2003) p 13.
327
Cass.. 1re civ, 9 décembre 2003, n° 01-03.225, Roederer : JurisData n° 2003-021338 ; JCP G 2004, II, 10055,
note C Chabert ; D 2004, p 276, obs C Manara.
328
Les traités de Westphalie conclurent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-vingts ans le 24 octobre
1648. Ils sont à la base du « système westphalien », expression utilisée pour désigner le système international
spécifique mis en place, de façon durable, par ces traités.
329
Jean-Jacques ROCHE, Relations internationales, Paris, L.G.D.J., 3e édition, 2005, p.99~ Jean COMBACAU et
Serge SUR, Droit international public, Paris, Montchrestien, 6e édition, 2004, p. 18 et s.
330
Essai sur la diffusion du modèle européen du procès équitable à la politique uniforme de résolution des litiges
relatifs aux noms de domaine " UDRP "par Yassin EL SHAZLY, Université Lumière-Lyon 2 - Master 2 recherche.
Disponible sur http://www.memoireonline.com/08/07/552/m_diffusion-modele-europeen-proces-equitable-
udrp2.html
331
Thèse par A. Jabber, docteur de l’Université Montpellier I, Les Contrats Conclus par Voie Electronique : Etude
Comparée, soutenue, le 30/6/2012
332
B. Audit., Droit international privé, Economica 370, 6e éd., 2010, p. 290, n° 319
333
http://www.memoireonline.com/01/13/6864/m_De-la-vente-electronique-en-droits-congolais-et-compare-
etude-de-la-juridiction-competente18.html#fnref72
334
Mémoire rédigé par Augustin NSILAMBI MAMBOTE sur la vente électronique en droits congolais et comparé :
étude de la juridiction compétente, Université libre de Matadi RDC - Maà®trise en droit 2011.
335
Y. Loussouarn, P. Bourel, P. Vareilles-Sommières, Droit international privé, 9e éd., Dalloz, 2007, n° 439.
336
Cass. Civ., 19 juin 1963, 16 janv. 1973, 19 mars 1973.
337
Cour de cassation Chambre civile, 21 juin 1948, Patino, J.C.P. 1948.II.4422, note Lerebours-
Pigeonière.
338
L. Cadiet, Dictionnaire de la justice, Presses Universitaires de France, édition 2004, p. 181 et suiv.
309. Dans cette hypothèse, rechercher le juge auteur légitime d'une norme
de la juridiction, à l'égard de telle question de droit, et rechercher le législateur
auteur légitime d'une norme législative, à l'égard de cette même question,
aboutirait à la désignation d'un seul et même État. Il y aurait donc assimilation
des solutions aux questions de compétence judiciaire et législative,
assimilation sur laquelle il va falloir maintenant s'interroger. 339
339
http://www.cours-de-droit.net/cours-de-contentieux-international-prive/cours-de-contentieux-international-
prive,r429388.html
340
R. Duaso, La détermination du cadre juridictionnel et législatif applicable aux contrats de cyberconsommation
disponible sur: http://www.lex-electronica.org/docs/articles_128.pdf
• pour la fourniture de services, ce lieu sera celui où, en vertu du contrat, les
services ont été ou auraient dû être fournis."
312. Nous sommes ainsi poussés à poser cette question 342, c’est l’article 48
du Code de Procédure Civile français :
343
C. Cass. 1ère civ., 17 déc. 1985, Dalloz, N° 84-16.338, Bull. 1985 I n° 354, p. 318.
344
Batiffol et Lagarde. Droit international privé, 7e édition, 1981. Paris, Librairie générale de Droit et de
Jurisprudence, n° 675.
345
Thèse par A. Jabber, docteur de l’Université Montpellier I, Les Contrats Conclus par Voie Electronique : Etude
Comparée, soutenue, le 30/6/2012
346
http://www.lex-electronica.org/docs/articles_128.pdf
347
Voir en ce sens B. FAUVARQUE-COSSON, loc. cit., note 10, 2-9.
316. On peut bien voir la nécessité de pouvoir compter sur des modes
alternatifs de règlement des litiges. Cette façon de faire permet un règlement
rapide et peu onéreux de petites réclamations ; on l’emploie en vue de
nombreuses transactions de faible valeur effectuées par des consommateurs
qui ne pourraient pas se permettre de régler leurs différends devant les
tribunaux. Les problèmes qui se posent relativement à la loi applicable et à la
juridiction compétente engendrent le besoin de trouver réponse à des
questions relatives au caractère contraignant ou pas des modes alternatifs de
règlement des différends, à leur champ d’application, à leur articulation avec
les voies judiciaires le cas échéant, et le rôle des tribunaux de dernier
recours349.
317. Même si d’aucuns sont critiques par rapport à ces modes alternatifs de
règlement des différends 350 , les nouveaux textes juridiques qui ont été
spécifiquement envisagés pour servir aux besoins du commerce électronique
ont tous pris en considération l’importance de cette approche. Ainsi, même si
l’avant-projet de Convention de La Haye n’est pas l’instrument juridique le
plus adéquat pour ce qui est de pouvoir compter sur des dispositions précises à
cet égard, plusieurs experts ont convenu que la Convention « ne devait pas être
interprétée comme faisant obstacle à l’utilisation des modes alternatifs de
règlement des différends qui sont appelés à se développer en marge de la
convention» 351 . D’autre part, dans la Déclaration du Conseil et de la
Commission sur le Règlement 44/2001, précitée, ce souci d’éviter que
l’application de ce texte juridique puisse empêcher le développement de ces
348
Supra 369
349
J. SEYVET, loc. cit. Note 1, 5.
350
P. - Y. GAUTIER, loc. cit. Note 55, 252 : « S’agissant des arbitrages, je suis beaucoup plus pessimiste, parce que
la présence physique aux audiences m’apparaît irremplaçable. Je ne crois pas du tout au cyber-juge, je crois
beaucoup à l’utilisation de l’Internet pour transmettre les assignations, les conclusions, les jugements, etc., mais
rendre la justice par écran interposé, franchement non. La justice est humaine, chaleureuse, elle est physique et
intellectuelle.»
351
Rapport des travaux rédigé par Catherine Kessedjian avec l’aide de l’équipe de droit international privé du
Ministère de la Justice du Canada, Mars 2000 disponible sur: http://www.hcch.net/upload/wop/jdgmpd12.pdf.
319. Ainsi, la dialectique plus ou moins heureuse qui se joue entre les droits
nationaux peu ou prou harmonisés, d'une part, et la lex electronica ou lex
numerica 357 , d'autre part, n'est pas encore épuisée. Pourtant, inévitablement
sera constatée l'irrésistible attraction de la lex numerica face au pragmatisme
des échanges. Dou' l'intérêt de s'interroger sur l'encadrement du pouvoir
étatique en ce qui concerne les contrats en ligne.
356
Y Poullet «Les aspects juridiques des systèmes d'information» Lex Electronica, vol 10, n 3, 2006: <www.lex-
electronica.org/articles/v10-3/poullet.htm>.
357
Eric A Caprioli and R Sorieul "Le commerce international électronique: vers l'émergence de règles juridiques
transnationales", Clunet, vol 2000, 2000, 323-393.
320. Comme l’a relevé Monsieur Pierre Sirinelli 359 en 1997, l’une des
difficultés majeures de la réglementation réside dans le fait que nombre des
excès 360 qui se produisent sur l’Internet se développent sous couvert d’un
principe érigé en dogme absolu, la liberté d’expression, l’Internet se trouvant
ainsi dans une zone de «non-droit ». Aujourd'hui, on ne peut pas parler de
"non-droit" mais il reste des difficultés auquelles le droit essaye de répondre.
Le manque d'un territoire réel et d'une autorité qui puisse y exercer sa
souveraineté, un contrôle tangible de personnes et objets, a amené certains
auteurs à discuter d’espace sans loi 361. Une «déclaration d’indépendance du
cyberespace» a même été prononcée362.Aujourd’hui on ne peut pas parler de
vide juridique sur l’Internet : le droit s'y applique comme ailleurs, mais un
équilibre doit être trouvé entre liberté et contrôle, en veillant d'un côté à
préserver les libertés fondamentales, et de l'autre à sauvegarder les droits
fondamentaux de chacun. L’Internet pose des questions de droit nouvelles et
nécessite des adaptations du cadre législatif, afin de tenir compte des
particularités de l'environnement numérique 363. La réglementation doit assurer
que le principe de la liberté d’expression ainsi que la liberté de la presse seront
respectées364. Cependant, cette liberté n’est pas a priori absolue, son exercice
peut être limité pour des raisons de sécurité nationale, d’ordre et prévention du
358
Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme d’études supérieures en relations internationales
Mention: droit international Par Carlotta CALABRESI, Genève 2001.
359
P. SIRENELLI l'adéquation entre le village virtuel et la création normative – Remise en cause du rôle de l’Etat»,
in: K. BOELE-WOELKI (éd), C. KESSEDJIAN (éd), « Internet. Which Court Decides? Which Law Applies? Quel
tribunal décide? Quel droit s’applique? », La Haye/Londres/Boston, Kluwer Law International, 1998, p. 5.
360
En tant qu’instrument formidable d’échange d’informations, l’Internet est aussi un vecteur de communication
de l’interdit. Sites dédiés à la pornographie et à la pédophilie, diffusion de messages racistes ou révisionnistes et
d’informations diffamatoires, gestion de casinos virtuels, vente d’armes, drogues et médicaments interdits sont
malheureusement diffusés sur le net, exactement comme dans la vie réelle. C. REVELLI, « Intelligence stratégique
sur Internet», Paris, Dunod, 1998, observe qu’avant de pousser des cris d’indignation contre les images
pornographiques que l’on peut y trouver, il faudrait se rendre compte qu’elles sont aussi facilement accessibles
au kiosque du coin de la rue…, p. 41, note 1.
361
Cf. différentes opinions, notamment américaines, citées en T. BALLARINO, « Internet nel mondo dellalegge »,
Padoue, Cedam, 1998, p. 30-55.
362
Texte publié en C. REVELLI, op. Cit. p. 39-40.
363
R.G. SCHWARTZENBERG, ministre français de la recherche, dans son allocution d’ouverture du Colloque
International «L’Internet et le droit. Droit européen et comparé de l’Internet», qui a eu lieu à Paris, Université
Paris-I, Panthéon-Sorbonne les 25 et 26 septembre 2000. Les actes sont disponibles sur le sitehttp://droit-
internet-2000.univ-paris1.fr/
364
Considérant no. 9, directive sur le commerce électronique.
365
Cf. article 10.2 de la Convention européenne des droits de l’homme.
366
J. FRAYSSINET, « Rapport général » de la séance « Le droit de données: données personnelles et données
publiques » du Colloque International «L’Internet et le droit. Droit européen et comparé de l’Internet», qui aeu
lieu à Paris, Université Paris-I, Panthéon-Sorbonne les 25 et 26 septembre 2000. Les actes sont disponibles sur le
site http://droit-internet-2000.univ paris1.fr/
367
M.R. BURNSTEIN: "conflicts in the Net : Choice of Law in Transnational Cyberspace", 29 Vanderbilt J
Transnational 1996, p. 89 ; 101-110, disponible sur la banque de données « Lexis-nexis» accessible a la
bibliothèque de l’Université de Genève.
368
http://www.academia.edu/439940/Le_droit_applicable_aux_contrats_internationaux_conclus_sur_Internet
369
S. BARIATTI « Internet : aspects relatifs aux conflits de lois », Rivista di diritto internazionale privato
eprocessuale, vol. 3, 1997, p. 549-550.
370
V. GAUTRAIS, G. LEFEBVRE, K. BENYEKHLEF « Droit du commerce électronique et normes applicables :
l’émergence de la lex electronica», Revue de droit des affaires internationales, vol. 5, 1997, p.548-574.
371
www.cours-de-droit.net/.../cours-de-droit-des-obligations,r170405.html
323. Par ailleurs, il existe des normes qui sont développées par les acteurs
économiques eux-mêmes. Ces normes ont pris plusieurs formes
notamment :373
372
Le Rôle Du Juge National Dans L’espace Judiciaire Européen, Du Marche Intérieur A La Coopération Civile,
thèse pour le doctorat en Droit présentée et soutenue publiquement le 9 décembre 2011 par Mademoiselle
Marjolaine ROCCATI.
373
http://chemsjuris-dr-e-com.blogspot.com/
374
GAUTRAIS, Vincent, ------------------------------------------Le contrat électronique international, Bruxelles, Bruylant
Academia / Bruylant, 2002, p. 430
Quoique le contenu de l’usage soit difficile à limiter, nul ne peut nier son
existence réelle et son rôle dans la régulation des rapports économiques. Il
prend la forme de principes communs ou de pratiques communes.
375
Pierre TRUDEL professeur à l’Université de Montréal. De 1989 à 1994, il était directeur du Centre de
recherche en droit public (Public Law Research Centre). De 1985 é 1987, il étair directeur du Groupe de travail
sur la politique de la radiodiffusion, présidé par Gerald Caplan et Florian Sauvageau. IL était membre of the
Québec Bar Committee on access to governmental information and the protection of private information.
376
Cours de droit du commerce électronique par Chemseddine Ethani BARNAT, disponible sur:
http://chemsjuris-dr-e-com.blogspot.com/
377
2eme conférence de l'OCDE des ministres en charge des petites et moyennes entreprises (PME) promouvoir
l'entreprenariat et les PME innovantes dans une économie mondiale: Vers Une Mondialisation Plus Responsable
et Mieux Partagée, Istanbul, Turquie 3-5 juin 2004, disponible sur:
http://www.oecd.org/fr/cfe/pme/31946639.pdf.
DEUXIÉME CHAPITRE:
378
Thèse présentée et soutenue publiquement le 17 Mars 2006 devant le jury de l’Université Panthéon-Assas
(Paris II) par Georges Daladier ABI-RIZK
329. Cette voie a été encouragée par une recommandation de l’OCDE puis
relayée par la CNUCDI dans le cadre de sa loi type sur la conciliation
commerciale internationale516. Plus loin, c’est la directive des services
financiers à distance qui s’est attelée à cette tâche en demandant aux Etats
membres de mettre en place des procédures hors formes judiciaires de
380
réclamation . L’encouragement au recours aux modes alternatifs de
règlement des conflits a sa valeur également en termes de finance comme le
confirme une communication du 7 février 2001 de la commission européenne
sur le commerce électronique et les services financiers 381.
379
Directive 2000/31/CE du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2000 relative à certains aspects juridiques
de la société de l’information, et notamment du commerce électronique, dans le marché intérieur («directive sur
le commerce électronique»).
380
MATHIEU M.-E., Les services bancaires et financiers en ligne, Revue Banque Edition, Paris, 2005, p. 224-233
381
De BROUWER F. et MARTY C., La communication de la commission européenne en matière de commerce
électronique et de services financiers, Banque et Droit, mars-avril 2001, n° 76, p. 16 et s. On notera également
que la Commission a lancé des initiatives comme la mise en place du réseau EEJ-NET (réseau européen
extrajudiciaire) ayant pour objet de relier les systèmes européens alternatifs de résolution des litiges nationaux
notifiés à la Commission. Dans le secteur des services financiers, le réseau FIN-NET (Financial Services complaints
Network) a été lancé et vise à relier les systèmes chargés au niveau national de la résolution extrajudiciaire des
plaintes concernant les services financiers, cités par GRANIER T. et JAFFEUX C., op.cit., p.172.
332. Cela nécessite l'intervention d'un tiers pouvant proposer une solution
ou servir de médiateur entre le client et le commerçant. On apprécie que
l'accès généralisé à ces moyens de recours entraîne pour les consommateurs
des économies de l'ordre de 22,5 milliards d'euros par an. Les organes
extrajudiciaires doivent respecter certains critères qualitatifs et résoudre les
litiges dans un délai de 90 jours. Les entreprises devront informer leurs clients
de l'organe extra-judiciaires compétent en cas de litige de nature contractuelle.
La seconde possibilité offerte aux consommateurs est le règlement en ligne
des litiges, processus semblable au règlement hors formes judiciaires, mais
effectué entièrement en ligne. Il est prévu de créer une plateforme européenne
unique en ligne permettant aux consommateurs et aux commerçants de régler
les litiges liés à des achats entre frontieres en ligne. Les réclamations des
consommateurs seront envoyées directement au moyen de cette plateforme à
l'organe hors formes judiciaires national compétent, qui doit contribuer à
trouver une solution dans les trente jours 384.
382
http://ec.europa.eu/news/environment/111205_fr.htm
383
Article publiée par la Commission Européenne : Aider les Consommateurs A Faire Leurs Achats En Toute
Confiance - 05/12/2011, disponible sur le site de Commission Européenne. La Commission Européenne est, avec
le Conseil de l'Union européenne et le Parlement européen, l'une des principales institutions de l'Union
européenne. Instituée par le Traité de Rome de 1957 (articles 155 à 163), elle est composée d'un commissaire
par État membre, soit 28 commissaires.
384
La Commission propose aux consommateurs de nouveaux moyens de recours rapides, simples et moins
onéreux en cas de litiges liés à l'achat de biens ou de services dans l'UE, disponible sur:
http://ec.europa.eu/news/environment/111205_fr.htm.
334. En effet, pris dans un univers qui n’est point celui de son impérium
naturel, le juge fait face à un phénomène nouveau qui n’entre peut être pas
dans les schémas reçus. En même temps qu’il fait naître de nouveaux types de
contentieux, le développement du contrat électronique international ne suscite-
t-il pas une évolution des méthodes de traitement des litiges ? 390 Certes,
l’apparition des nouvelles technologies comprend la présence des règles,
385
Mariem Rekik « Le juge du contrat électronique international», Mémoire, Faculté de Droit de Sfax, 2013.
386
O. CACHARD, La régulation internationale du marché électronique, Paris, LGDJ, 2002, p. 16 et s., sous le titre «
La permanence du droit étatique». L'auteur traite déjà de la compétence juridictionnelle dans le cadre d’un
chapitre intitulé
L’Effectivité des Droits pp.322-422.
387
B.DUTOIT, « Quand le virtuel débouche sur le réel, le DIP conventionnel à l’épreuve des contrats conclus sur
internet», dans mélanges offerts à Jean Pierre Sortais, Bruxelles, Bruylant, 2002, p.115.
388
B. FAUVARQUE-COSSON, « Le droit international privé classique à l'épreuve des réseaux », dans Georges
CHANTILLON, dir. Le droit international de l 'Internet : actes du colloque organisé à Paris, les 19 et 20 novembre
2001 par le Ministère de la Justice, l'Université Paris I Panthéon Sorbonne et l'Association Arpège, Bruxelles,
Bruylant, 2002, p.55
389
M.VIVANT, « le commerce électronique, défi pour le juge », D., 2003, n°10, p.676 ; .DE GROOTE, article
précité, p.63.
390
Memoir précité, rédigé par Mariem Rekik p. 11.
335. Par ailleur, on se demande s’il est nécessaire d’aménager une nouvelle
forme de justice parallèlement à l’apparition de cette forme de contracter 395, la
forme électronique, d’où provient une justice administrée en ligne. L'étude de
ce chapitre s’articule autour de deux composantes en terme de confrontation
des nouvelles technologies: la théorie générale du règlement des litiges de
consommation en ligne, et le fondement de la détermination du cadre de la
juridiction et législative applicable aux contrats de cyberconsommation
(Section I), d’une part, et le développement du règlement extrajudiciaire des
litiges de consommation européennes en ligne, notamment la théorie générale
de la résolution des litiges en ligne et le mouvement "Online Despute
Resolution" (Section II), d’autre part. Il est préférable de présenter le
contentieux et les difficultés en la matière pour établir de façon certaine que le
passage aux modes alternatifs de règlement des litiges en ligne est essentiel
pour une bonne administration de la protection du consommateur en ligne.
391
A.AYEWOUADAN, « La médiation en ligne », J.C.P.G, n°19, 19.05.2006, p.945
392
A.MARMISSE, « Conflits de juridictions, commerce électronique et consommateurs en Europe », in les
premières journées internationales du droit de commerce électronique, actes de colloques de Nice des 23,24 et
25 octobre 2000 organisé par le département Sciences Juridiques de l’EDHEC et l’école de droit de l’entreprise de
la faculté de droit de l’université de Montpellier sous la responsabilité scientifique d’ E.A.CAPRIOLI, p.77.
393
A.AYEWOUADAN, article précité, p. 946.
394
Memoir précité, rédigé par Mariem Rekik p. 84.
395
É-A.CAPRIOLI et R.SORIEUL, « Le commerce international électronique : vers l’émergence des règles juridiques
transnationales », J.D.I., 1997, p. 3. Voir également, E-A.CAPRIOLO, « Arbitrage international et commerce
électronique », RLDI, avril 2012, n°81, p. 117; V.GAUTRAIS « Les principes D’UNIDROIT face au contrat
électronique », R.J.T. 2002, 36-2Thémis 481, p. 493 et ses références ; A.ELLOUMI, Le formalisme électronique,
thèse de doctorat en droit, faculté de droit de Sfax, 2010, p. 41.
SECTION I :
396
Etude par Industrie Canada, publiée en 2002, disponible sur: http://strategis.ic.gc.ca/SSG/ca01643f.html.
397
La loi n° 2014-344 du 17 mars 2014 relative à la consommation, dite « loi Hamon », instaure de nombreux
changements au sein du Code de la consommation. Disponible sur:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000028738036&categorieLien=id.
Les principaux changements engendrés par cette loi portent notamment sur :
- les contrats d'assurances;
- l'augmentation du délai de rétractation en cas de vente à distance ou de démarchage ;
- l'introduction de l'action de groupe en droit français ;
- la vente en ligne;
- le renforcement de la législation sur les clauses abusives ;
- l'encadrement des règles liées au transfert de risques au consommateur en cas de livraison perdue ou endommagée;
- les frais de dossier abusifs des auto-écoles ;
- l'introduction d'un nouveau label fait maison dans les restaurants ;
- l'interdiction des hypothèques rechargeables en matière de crédit à la consommation ;
- la vente d'or par les particuliers ;
- un meilleur encadrement du démarchage téléphonique ;
- l'instauration d'une définition légale du consommateur au sein du Code de la consommation ;
- une réduction de la durée des plans de surendettement des particuliers ;
- l'interdiction des frais de rejet de paiement pour les clients en difficultés financières ;
- le renforcement des droits du consommateur contre l'obsolescence programmée des produits.
398
C. Cass, ch.civ. 1, audience publique du mardi 24 janvier 1995, N° de pourvoi: 92-18227, disponible sur:
http://www.legifrance.gouv.fr/affichJuriJudi.do?idTexte=JURITEXT000007033250
399
Cass. Civ. 1re, 15 mars 2005, pourvoi n°02-13285, Bull. civ. 2005 I N° 135 p. 116. Publié au bulletin des arrêts
des chambres civiles 2005 I N° 135 p. 116
400
O.CACAHRD, « Les modes électroniques de règlement des litiges», Com. Com..décembre 2003, p. 23.
401
Memoir précité, rédigé par Mariem Rekik p. 85.
346. Comme nous l’avons souligné dans cette thèse en ce qui concerne la
responsabilité du vendeur en ligne, l’article 15 de la loi pour la confiance dans
l’économie numérique, issue de la directive européenne 2000/31/CE du 8 juin
2000, a introduit un régime de responsabilité de plein droit pour les vendeurs à
distance: «Le professionnel est responsable de plein droit à l’égard du
consommateur de la bonne exécution des obligations résultant du contrat
conclu à distance, que ces obligations soient à exécuter par le professionnel
qui a conclu ce contrat ou par d’autres prestataires de services, sans
préjudice de son droit de recours contre ceux-ci. Toutefois, il peut s’exonérer
de tout ou partie de sa responsabilité en apportant la preuve que l’inexécution
ou la mauvaise exécution du contrat est imputable soit au consommateur, soit
au fait, imprévisible et insurmontable, d’un tiers au contrat, soit à un cas de
force majeure».
347. L’ hébergeur, qui a pour fonction d'assurer « même à titre gratuit, pour
mise à disposition du public par des services de communication au public en
ligne, le stockage de signaux, d'écrits, d'images, de sons ou de messages de
402
Art. 6-I-2 de la LCEN
403
http://peregrinationsjuridiques.wordpress.com/2013/03/16/la-responsabilite-des-hebergeurs/
404
Thibault Verbiest, Avocat aux barreaux de Paris et de Bruxelles, Article sur La responsabilité de plein de droit
du cybervendeur : un régime applicable? Publié le 7 janvier 2005 et Diponible sur:
http://www.droitbelgique.com/actuality-842/la-responsabilite-de-plein-de-droit-du-cybervendeur-un-regime-
applic.html
405
CJUE, Google France SARL et Google Inc. contre Louis Vuitton Malletier SA e.a., 23 mars 2010, affaires jointes
C-236/08 à C-238/08, point 84.
406
Cass. Civ. 1, 17 février 2011, pourvoi n°09-67896
407
C.Cass, 1e Chambre Civile, 14 Janvier 2010, Telecom Italia (Tiscali)/ Dargaud Lombard, Lucky Comics, pourvoi
n° U 06-18.855
408
Article publié par Guillaume Champeau, le Jeudi 17 Février 2011, disponible sur:
http://www.numerama.com/magazine/18099-la-cour-de-cassation-protege-le-statut-d-hebergeur-de-
dailymotion-merci-l-hadopi.html
409
Cass. Com, 3 mai 2012, pourvoi n°11-10508.
352. Ces arrêts assez récents qu'on vient d'éxaminer, sont venus dans le
cadre de la protection du droit d'auteur contre les sites responsables de
contrefaçon, ce qui est indirectment lié à la protection du consommateur en
ligne. Mais la question qui va se poser devant la jurisprudence dans le futur est
de savoir si la CJUE et la Cour de Cassation vont toujours retenir la même
position de differencier entre hébergeur et éditeur si elles sont saisies par un
consommateur insatisfait après avoir conclu un contrat de consommation en
ligne pour faute de consentement ou livraison?
354. Jusqu’à l'heure actuelle, la jurispudence Egyptienne n'a pas bien suivi
la position francaise. En effet, le TGI Egyptien a retenu le 11 Avril 2014 411 la
responsabilité du site internet exposant des données illicites sans faire la
410
http://peregrinationsjuridiques.wordpress.com/2013/03/16/la-responsabilite-des-hebergeurs/
411
TGI. Eg. 1, 11 Avril 2014, pourvoir n°274/2014
355. Le droit des obligations est connu par sa très grande stabilité, c’est
pourquoi on peut conprendre que ce n'est pas facile de le réformer quelque soit
les besoins, soit au niveau communautaire ou international. La question que
l'on peut poser dans cette partie est de savoir si le grand changement dans la
vie économique des consommateurs notamment les consommateurs en ligne,
au niveau mondial, a ou non une incidence sur le droit international privé,
notamment en matière des contrats?
357. La plupart des contrats sont conclus, par le biais des formulaires
électroniques par plusieurs consommateurs en ligne via leur moyen de
communication électronique et dans des circonstances rapides et donc avec le
risque de ne pas lire les termes et conditions juridiques. Chaque
téléchargement va constituer un contrat, les consommateurs en ligne ne se
rendent pas compte de ce fait, et se précipitent pour bénéficier du service. Une
412
Pierre-Yves Gautier, rapporteur français: Le contrat, bouleversé ou non par l’électronique: un rapport critique,
disponible sur: www.henricapitant.org/sites/default/files/France_1.pdf
413
J. CARBONNIER, Sociologie Juridique, PUF, Quadrige, 2e éd. 2004, p. 258 s.
414
F. Terré, Introduction Générale au Droit, 8è éd., Dalloz 2011, n° 36.
359. La Loi:
415
http://europa.eu/legislation_summaries/other/l32028_fr.htm
* La Commission est revenue trois ans plus tard avec la Directive du 25 octobre
2011 relative au droit des consommateurs, mais qui se concentre uniquement sur
les contrats à distance (vente par correspondance, le commerce électronique etc),
et les contrats hors établissement, comme le démarchage. Ceci est donc un champ
extrêmement restreint, un texte qui ne porte finalement que sur quelques
questions:
* "Parmi les mesures phares de cette loi, l'action de groupe « à la française » est
assurément la plus emblématique. Qu'est-ce que l'action de groupe ? Quelles
conséquences pour la franchise ? Quelques éléments de réponse. Qu'est-ce que
l'action de groupe ? L'action de groupe est la mise en commun au sein d'une
même procédure, de toutes les demandes de réparation émanant d'un grand
nombre de consommateurs. En pratique, l'action de groupe vise à simplifier les
demandes de recours des consommateurs portant sur des petites sommes. Jusqu'à
maintenant, lorsqu'un consommateur souhaitait demander réparation sur un petit
litige de quelques euros, il devait saisir le tribunal, payer les frais de procédures
et remplir des tonnes de papiers pour défendre son dossier... Devant la complexité
du recours, bon nombre de consommateurs renonçaient à attaquer juste pour
quelques euros laissant ainsi de fait les mains libres aux entreprises indélicates.
Avec l'action de groupe, les choses vont être radicalement différentes. En effet, en
cas de « petits litiges » touchant un grand nombre de consommateurs, une
association de consommateurs pourra se saisir de la plainte et porter la
procédure pour obtenir réparation. Cette procédure collective ne pourra porter
que sur les préjudices liés à l'utilisation d'un produit défectueux ou à des
pratiques anti-concurrentielles (prix gonflés artificiellement dans le cadre d'une
entente entre concurrents par exemple). Elle ne pourra donner lieu à des
dommages et intérêts (comme aux Etats-Unis), mais se limitera au remplacement
de l'appareil défectueux ou au remboursement des sommes indument perçues par
360. La jurisprudence:
416
Article publié le 20 mars 2014 par Dominique André-Chaigneau, disponible sur: http://www.toute-la-
franchise.com/vie-de-la-franchise-A12202-loi-hamon-l-action-de-groupe.html
417
Article publié le 13 mai 2014 par Laurence Fritsch, disponible sur: http://www.dossierfamilial.com/l-action-de-
groupe-un-nouveau-droit-pour-les-consommateurs-17313.html
418
V. Fauchoux, P. Deprez, Le droit de l’Internet, LexisNexis 2013, n°s 273 s.
419
www.henricapitant.org/sites/default/files/France_1.pdf
* L’amalgame de ces textes pour un même sujet n’est pas très raisonnable; Il
faut aussi y ajouter les dispositions détaillées du droit spécial: art. L. 121-16 c.
cons. imposant au professionnel qui vend ou propose des prestations de
service sur l’Internet, toutes sortes d’informations précontractuelles
(caractéristiques du bien ou du service, prix, garanties, …), accordant au
consommateur un droit de rétractation (14 jours), etc.
* Il semble donc qu’il y ait un refus social des conditions générales, qu’on
trouve sur les supports papier. Partant de cette vision, la loi « Hamon » n’en a
420
L’équivalence entre supports électronique et papier, au regard du contrat, Mélanges Linant de Bellefonds,
LexisNexis 2007, spéc. p. 199 à 2002.
* Toutes les conditions exigées par la loi pour les supports physiques sont
ainsi passées dans le monde électronique, sans recul sociologique avec un
formalisme dans ce qu’il peut avoir parfois d’irréaliste. On peut donc noter
qu'il y a une protection des consommateurs en ligne pleine de bonne volonté,
mais qui peut conduire à l’ineffectivité. On peut considérer d’une part, qu’il
est préférable de ne pas laisser les professionnels de l’Internet s’en tenir à leur
propre «auto-règlementation». Est ce que ces lois contraignantes, accumulées
périodiquement peuvent vraiment proteger le consommateur en ligne?
421
P.Y. Gautier, Propriété littéraire et artistique, 9è éd., PUF 2015, n°s 556 s., 735.
SECTION II :
422
http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2010:083:0047:0200:fr:PDF
423
Global Business Dialogue on Electronic Commerce: The Global Business Dialogue on e-commerce (GBDe) is a
worldwide, CEO-led business initiative, established in the United States in 1999 for the purpose of shaping global
policy related to e-commerce. We submit annual policy recommendations to governments, enterprises, and
related organizations around the globe. In doing so, we help foster a business environment where the e-
commerce industry can grow, while making positive contributions to the society: www.gbd-e.org
424
Drexl Josef, « Le commerce électronique et la protection des consommateurs », Revue internationale de droit
économique, 2002/2 t. XVI, p. 405-444. DOI : 10.3917/ride.162.0405
425
« Le droit international de l’Internet », actes du Colloque organisé à Paris les 19 et 20 V. 2001 par le Ministère
de la Justice, l’Université Paris I et l’Association ARPEJE, Bruxelles, Bruylant, 2002. On notera les interventions de
T. FENOULHET, « Introduction aux activités de résolution des litiges de la société de l’information dans le cadre
européen », p. 587 ; I. de LAMBERTERIE, « Le règlement en ligne des petits litiges de consommation », p. 631 ; A.
MONCAYO VON HASE, « Litiges relatifs au commerce électronique et à l’arbitrage : obstacles juridiques et
enjeux », p. 595 ; M.H.M. SCHELLEKENS, « Les Collèges d’arbitrage et le commerce électronique », p. 619.
426
« Justice en ligne, justice de demain ? », acte du colloque du 14 sept. 2001
427
Thèse présentée et soutenue publiquement par Ahmed EL SHAKANKIRY Le 16 juin 2012 sur "Le règlement des
litiges du commerce international par l’arbitrage électronique" à L’Université Montpellier I.
428
H. Jacquemin, Chargé d’enseignement à l’Université de Namur et responsable de l’unité « commerce
électronique » du Centre de Recherche Information Droit et Société (CRIDS): « Les pratiques déloyales à l'égard
des consommateurs ou des entreprises», Les pratiques du marché, Bruxelles, Larcier, 2011, p. 70-120.
429
Disponible sure : http://droitdu.net/2013/08/nouvelles-regles-en-droit-de-lunion-pour-encadrer-le-
reglement-extrajudiciaire-des-litiges-de-consommation
373. Il est requis que les personnes physiques en charge des REL aient les
compétences requises, tout en étant indépendantes et impartiales (art. 6). Le
principe de transparence est aussi adressé par la directive, imposant aux entités
de REL de mettre diverses informations à la disposition du public (art. 7).
Enfin, les Etats membres doivent prendre conscience que les procédures de
REL soient efficaces (art. 8), conformes à l’équité (art. 9) et qu’elles laissent
aux parties le choix du caractère contraignant de la solution et, le cas échéant,
la possibilité de saisir les juridictions compétentes pour la solution du litige
(art. 10).
430
Cross-Border Alternative Dispute Resolution in the European Union, Study of June 2011, IP/A/IMCO/ST/2010-
15, disponible sur http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2009_2014/documents/imco/dv/adr_
study_/adr_study_en.pdf
431
La Réponse des autorités Françaises sur le recours au règlement extrajudiciaire des litiges pour régler des
litiges relatifs aux transactions et aux pratiques commerciales dans l’Union européenne, disponible sur:
http://www.sgae.gouv.fr/webdav /site/ sgae
/shared/04_Consultations_publiques/201104/20110323_ReponseFR_Reglement_extrajudiciaire_des_litiges.pdf
432
"Enfin, il convient d’être attentif aux débats au sein de la Commission des Nations Unies pour le droit
Commercial International (CNUDCI) sur le règlement des litiges en ligne. Ces débats ont débuté en décembre 2010
à Vienne ; ils ont mis en exergue l’enjeu économique d’un tel sujet notamment pour les litiges entre
consommateurs et professionnels. Il est indispensable que l’Union européenne soit à même, en ce domaine, de
définir une stratégie lui permettant de développer un outil utile et accessible à l’ensemble des consommateurs
européens."
433
L’actuel réseau des Centres Européens des Consommateurs a été créé en janvier 2005 par la Commission
européenne, après la fusion de deux réseaux de protection du consommateur préexistants : le réseau
extrajudiciaire européen (EEJ-Net) et le réseau des Euro-guichets. C’est justement pour ne pas laisser le
consommateur seul face à ce type de question et pour l’aider à renforcer sa confiance dans le marché unique que
la Commission européenne a donné naissance en 2005 au réseau des Centres Européens des Consommateurs
(ECC-Net). Ce réseau est financé par la Commission européenne et les pays de l’Union européenne. Depuis 2006,
tous les Etats membres disposent d’un point de contact national appartenant au réseau des CEC. Actuellement, le
réseau comprend 30 centres, soit un par Etat membre ainsi qu’en Norvège et en Islande. Selon le pays, certains
centres sont rattachés à un ministère ou une autorité publique ; tandis que d’autres sont représentés par des
organismes indépendants.
381. Le règlement hors formes judiciaires des litiges (REL) aide à offrir une
solution simple, rapide et peu onéreuse aux litiges entre consommateurs et
professionnels sans qu'ils aient à intenter une action en justice. Cependant, le
REL n'est pas encore suffisamment ni systématiquement développé dans
l'Union. Hélas, malgré la recommandation 98/257/CE de la Commission du 30
mars 1998 concernant les principes applicables aux organes responsables pour
la résolution hors formes judiciaires des litiges de consommation 435 et la
recommandation 2001/310/CE de la Commission du 4 avril 2001 lié aux
principes applicables aux organes hors formes judiciaires chargés de la
résolution consensuelle des litiges de consommation 436 , le REL n'a pas été
correctement mis en place et ne fonctionne pas de manière satisfaisante dans
434
J.O de l'UE no. L 165/63 du 18/6/2013 sur
http://eurlex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:L:2013:165:0063:0079:FR:PDF
435
J.O de l'UE no. L 115 du 17/4/1998 p. 31
436
Supra. 342
382. Enfin, on peut déduire, selon les dispositions de la directive, que celle-
ci a comme objectif, en affirmant un niveau élevé de protection des
consommateurs, de contribuer au bon fonctionnement du marché intérieur, en
aidant les consommateurs à introduire à titre volontaire des plaintes contre des
professionnels auprès d'entités appliquant des procédures de règlement hors
formes judiciaires des litiges indépendantes, impartiales, transparentes,
efficaces, rapides et équitables. La présente directive est au détriment d'une
législation nationale rendant obligatoire la participation à de telles procédures,
pour autant qu'une telle législation n'empêche pas les parties d'exercer leur
droit d'accès à la justice. Cependant, selon son Article 2, La directive reconnaît
aux États membres la compétence de déterminer si les entités de REL établies
sur leur territoire doivent avoir le pouvoir d'imposer une solution, c. a. d. que
ces dispositions n'échappent pas complètement au pouvoir souverain de l'Etat.
En effet, les États membres devraient prendre conscience que les litiges
relevant de la présente directive peuvent être soumis à une entité de REL ,
conforme aux exigences mises par la présente directive et qui est reprise sur
une liste selon celle-ci. Pour satisfaire à cette obligation, les États membres ont
la possibilité de tirer parti des entités de REL qui existent déjà et qui
fonctionnent bien, en ajustant leur champ d'application, le cas échéant, ou
d’envisager la création de nouvelles entités de REL. La directive n'empêche
donc pas le fonctionnement des entités de résolution des litiges existantes qui
opèrent dans le cadre des autorités nationales chargées de la protection des
consommateurs dans les États membres où le règlement des litiges est du
ressort de fonctionnaires de l'État.
437
Les décisions portent sur des questions de tout ordre (pédophilie, négationnisme, racisme, contrefaçon de
marques, interdiction d'utiliser des noms de domaine, concurrence déloyale, parasitisme, droit d'auteur, vie
privée, responsabilités des prestataires de services, emploi de la langue française, …), mais rarement pour
l'instant sur la formation, la validité ou l'exécution des contrats en ligne.
438
Pierre-Yves Gautier, " Du droit applicable dans le " village planétaire ", au titre de l'usage immatériel des
œuvres ", D., 1996. 131 ; Tanguy Van Overstraeten, " Droit applicable et juridiction compétente sur Internet ",
RDAI, 1998, n° 3, p. 373.
439
Caprioli & Associés, Société d'avocats, Commerce électronique, www.caprioli-avocats.com
440
Pierre Trudel, " Introduction au droit du commerce électronique sur l'internet ", Cahiers du Barreau
(Montréal), Tome 55, n°3, sept-oct. 1995, p.521 s. ; dans son rapport, Internet et les réseaux numérique, op. cit.
note n°5, le Conseil d'état a prôné la corégulation.
441
La question de l'arbitrabilité selon une règle matérielle éludant les articles 2059, 2060 et 2061 du Code civil, et
conférant seulement aux arbitres la tâche de vérifier la validité de la clause compromissoire selon la législation
sur les clauses abusives intervenant comme loi de police.
442
Ndiaye, Penda. 2006. Arbitrage en ligne et les litiges du commerce électronique. Mémoire de maîtrise.
Montréal: Faculté de Droit, Université de Montréal disponible sur:
https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/handle/1866/2366
443
Ndiaye, Penda. 2006. Arbitrage en ligne et les litiges du commerce électronique. Mémoire de maîtrise.
Montréal : Faculté de Droit, Université de Montréal."Mémoire présenté à la Faculté des études supérieures en
vue de l'obtention du grade de Maîtrise en droit (LLM)"
444
S. KALLEL, « Arbitrage et commerce électronique », RDAI, 2001, N°1, p. 14, spéc. p. 24.
445
Sur les avantages des modes électroniques de règlement des litiges, voir K. BENYEKHLEF et F. GELINAS, op. cit.,
p. 108 et s.
446
Pour une définition de l’arbitrage classique, voir : Ch. JARROSSON, La notion d’arbitrage, op.cit., p. 77,
A.BENCHENEB, article précité, p.41.
391. Une question s'est posée également dans l'état actuel de droit à propos
de la mise en place de l'interdiction de la clause compromissoire en termes de
consommation. Il existe un principe, inspiré de droit allemand, dit de
compétence-compétence. En droit interne, l'article 1466 du Code de procédure
civile autorise à l'arbitre à statuer sur la validité et les limites de son
investiture, dans le cas où l'une des parties conteste dans son principe ou son
447
ROUSSO (A), « La résolution des différends », Lex Electronica, vol. 6, n°1, printemps 2000, disponible en ligne
sur : http://www.lexelectronica.org/articles/v6-1/roussos.htm
448
GUILLEMARD (S), Le droit international privé face au contrat de vente cyber-spatial, thèse de doctorat
présentée en cotutelle à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval Québec pour l’obtention du grade
de docteur en droit (LL.D.), Faculté de droit Université LAVAL QUÉBEC et Université PANTHÉON-ASSAS (PARIS II),
2003.
449
J. HUET et S. VALMACHINO, Réflexions sur l’arbitrage électronique dans le commerce international, Gaz. Pal.,
Rec 2000, p 6s).
392. Depuis l’arrêt Jaguar du 21 mai 1997 452, "la cour de cassation entend
admettre l’arbitrabilité du litige opposant un professionnel à un
consommateur. Ainsi la clause compromissoire est toujours valable en droit
international que l’une au moins des parties soit un consommateur ou non.
Ainsi il est clair que la cour de cassation privilégie les impératifs du
450
L'article 1458 du nouveau Code de procédure civile dispose que « Lorsqu'un litige dont un tribunal arbitral est
saisi en vertu d'une convention d'arbitrage est porté devant une juridiction de l'Etat, celle-ci doit se déclarer
incompétente.
451
CHEY Rithy, Mémoire réalisée en 2006, sous la direction de Madame le Professeur Marie-Claire RIVIER en vue
de l'obtention du grade de Master 2 Recherche mention Droit européen et international des contrats, disponible
sur: http://www.memoireonline.com/10/06/218/arbitrage-contrat-consommation-etat-du-droit.html
452
Cass. Civ. 1re, 21 mai 1997, Jaguar, Rev. arb. 1997.537, note Gaillard (E.)
453
http://m2drei.forumpro.fr/t61-arbitrage
454
Cass. Civ. 1re, 21 mai 1997, Jaguar, Rev. arb. 1997.537, note Gaillard (E.)
455 re
Cass. Civ. 1 , 30 mars 2004, Rev. arb. 2005.115, note Boucobza (X.)
456
Ph. FOUCHARD, E. GAILLARD et B. GOLDMAN, op. Cit. N° 115, p. 64 ; CA Paris, 1er Ch. C, 29 mars 2001, Rev.
Arb. 2001, N° 3, p. 543, D. BUREAU, Rev. Arb. 2002, N° 2, p. 427, note Ph. FOUCHARD.
457
Y. DERAINS, « Lieu de l’arbitrage », RDAI, 1986, N°2, p. 9 ; Ph. FOUCHARD, E. GAILLARD et B. GOLDMAN, op.
Cit. n° 1178, p. 651.
397. Ainsi, le coût de l'arbitrage pouvant être plus élevé, il peut décourager
le consommateur d’avoir recours à ce mode de règlement de litige. Le
consommateur n'aurait pas l'initiative d’une contestation, donc à une
constitution du tribunal arbitral pour régler les différends dont le montant est
quelquefois moins élevé que l'honoraire et les frais de l'arbitrage. Le coût de la
procédure et sa complexité, risquent de décourager le consommateur d'agir en
justice pour faire valoir ses droits. 458
458
Chey (R), L’arbitrage et le contrat de consommation: Le point sur l'état du droit, par l'Université Lumière Lyon
2 - Master 2 recherche Droit européen et international des contrats en 2006.
400. Dans ce cadre, deux objectifs sont majeurs : d'une part, une importance
économique pour le développement du commerce en ligne et d’autre part, une
importance juridique protégeant le consommateur en ligne. En effet, la
croissance du commerce en ligne demande une confiance accrue des
cyberconsommateurs qui implique leur protection. Ces deux objectifs ne sont
pas contradictoires, et le législateur français ne s’y est pas trompé, en
qualifiant la loi de transposition de la directive commerce électronique comme
une loi pour la confiance dans l’économie numérique La protection du
consommateur en ligne intervient spécifiquement lors de la période de la
rédaction du contrat et notamment dans la protection du consentement du
consommateur en ligne. En analysant le système de protection du
consommateur en ligne, on prend conscience qu’il est soumis pour partie au
droit commun des contrats et du commerce électronique mais qu’il
s’accompagne parallèlement d’une importante intégration.
402. Cette étude a aussi montré la nécessité de savoir quel est le juge
pertinent pour prendre des décisions quant aux litiges créés par les contrats
électroniques internationaux ; nous observons en effet que ces derniers
perturbent quelque peu le système classique de résolution des différends.
Même si le contrat électronique n’est pas original par son objet, l’espace ou la
technique par laquelle il est conclu ou exécuté, il revêt une certaine spécificité.
L’internaute se trouvera parfois involontairement partie à un contrat
international, les acteurs du cyberespace étant souvent difficiles à localiser,
matériellement et juridiquement. Ces contrats internationaux produiront
inévitablement des litiges singuliers (sans valeur économique) dont la
résolution nécessite un traitement particulier. Le juge appelé à la résolution de
tels différends doit faire prévue d’une prévisibilité accrue, d’une compétence
et d’un professionnalisme total.
459
E.C. LIDE, « ADR and Cyberspace : The Role of Alternative Dispute Resolution in Online Commerce, Intellectual
Property and Defamation » in Ohio St. J. on Disp. Res., 1996, vol. 12, p. 193 et s., spéc. p. 218 (trad. par l’auteur).
409. Sur cette question traitée dans la Deuxième Partie de cette thèse, il
semble que pour permettre des transactions fiables et de grande qualité en
ligne concernant les pays arabes et les pays en voie de développement, il faut
des systèmes de télécommunications modernes offrant des services à large
bande et des services mobiles à des prix abordables pour les entreprises et les
particuliers. Il faut qu’il existe aussi un milieu favorable avec une
concurrence forte entre les fournisseurs de télécommunications. au
développement du commerce électronique tout en appliquant les règles
relatives à la protection du consommateur. Elles sont également indispensables
pour produire des applications utiles, de grande qualité. En fait, il faut surtout
une véritable volonté ! Dans ce domaine, les pouvoirs publics peuvent jouer
un rôle vital en veillant à ce que les écoles secondaires et professionnelles
intègrent dans leur enseignement les connaissances spécialisées nécessaires
pour aider à l'avènement d'une véritable économie numérique durable, capable
de s'adapter aux besoins des utilisateurs.
411. L'idée principale de cette thèse c'est lorsqu'on réalise une transaction
en ligne, les difficultés n'intervient qu'à posteriori, à l'occasion d'un litige.
Dans ce cas, des questions de droit privé soit interne ou international se
posent, aussi bien: la rencontre de l'offre et de l'acceptation, quel tribunal
saisir? Quel est le droit applicable ? Et en cas de succès comment va-t-on faire
exécuter la décision judiciaire ou extra-judiciaire? Donc et avec cette diversité
et complexité des réglés applicables dans cette matière, et devant un
cyberconsommateur qui ne lie pas les conditions juridiques, on a choisi, de ne
pas donner de solution explicite juridiquement parlant. Puisqu'on pense que la
réponse au besoin de la partie faible dans un contrat de commerce électronique
doit avoir une porté plutôt technique qui va au delà des réglés protectrices
connues en droit commun. Cette solution technique peut par exemple avoir la
nécessité de l'intervention d'un tiers comme c'est le cas dans l'arbitrage
électronique, mais ce tiers doit intervenir dans un mécanisme a priori, c’est-à-
dire durant l'exécution du contrat et avant le litige. Ces mécanismes peuvent
certainement faire l'objet d'une thèse entière qui rassemble a la fois l'aspect
technique et juridique de sorte que la contrepartie dans un contrat de
consommation en ligne ne sera verser dans le compte bancaire du Professional
qu'après un certain mécanisme technique de vérification passé par un tiers qui
461
• Yvon (M), Dominique (J) et Evelyne (C), L’impact Du Commerce Electronique En Matiere De Soldes Et
De Promotions, Avril 2011, disponible sur: http://www.credoc.fr/pdf/Sou/Soldes_sur_Internet.pdf
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http://www.ccfi.asso.fr/blog/2012/12/vente-en-ligne-et-acceptation-des-
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http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/signature.php
http://www.degriftout.fr
http://www.dma.org/uk/DMA/default.asp
http://www.droit-tic.com/pdf/contrat_vente_en_ligne_conso.pdf
VI. JURISPRUDENCE