Pathologie Des Ouvrages en Béton Armé Fini

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REPUBLIQUE TUNISIENNE

***

Projet bibliographique

Pathologie des ouvrages en béton armé

Préparé par
Ahmed Ellouze

Haythem Miled

Encadré par

Safa Mhadhbi

2017/2018
Dédicaces

De plus profond de nos cœurs Nous dédions ce travail à :

Nos familles, sources de tendresse et d’amours pour leurs soutiens et

leurs encouragements tout le long de notre vie scolaire.

Nos chers amis

Nos enseignants.

Tous qui ont collaboré de près ou de loin à l’élaboration de ce travail.

Que dieu leur accorde santé et prospérité.


Remerciements

Nos remerciements les plus sincères s’adressent à toutes les personnes qui nous ont

soutenues, de près ou de loin, pour acheminer à bon port le présent projet.

Nous tenons aussi à remercier Mme. Safa Mhadhbi, notre encadreur pour sa patience,

son dévouement, ses efforts et ses encouragements qui nous sont très chers et qui nous

ont aidés à persévérer et progresser dans notre projet.

Nous tenons aussi à remercier les membres de jury qui nous font un grand honneur en

acceptant de juger ce travail.


Résumé

Ce rapport a été effectué dans le but d’étudier la pathologie des ouvrages en

béton armé par l’exploration des causes d’apparition des anomalies au niveau d’une

structure en béton armé et par l’assemblage des désordres les plus rencontrés dans un

chantier de génie civil et l’étude de leurs risques et leurs diagnostics. Un intérêt

particulier a été porté au traitement et à la réparation de ces anomalies touchant les

différents ouvrages en béton armé.


Table des matières

Introduction générale................................................................................................................. 1
Définition : .................................................................................................................................. 2
1. Causes d’apparition d’anomalies au niveau des ouvrages en béton armé ........................ 2
2. Pathologies du béton armé ................................................................................................. 3
2.1 Dégradations mécaniques ............................................................................................ 3
2.2 Dégradations chimiques .............................................................................................. 4
a. Attaque des ions de chlorure : .................................................................................... 4
b. Attaque par acide : ...................................................................................................... 4
c. Réaction alcali-granulats ou alcali-réaction :............................................................... 4
d. Réaction sulfatique interne ......................................................................................... 5
e. La carbonatation .......................................................................................................... 6
f. Corrosion des armatures ............................................................................................. 8
2.3. Dégradation physiques .............................................................................................. 10
a. Le ressuage ................................................................................................................ 10
b. Le retrait : .................................................................................................................. 11
c. Gel/dégel : ................................................................................................................. 13
d. L’épaufrure : .............................................................................................................. 14
e. Les fissures : ............................................................................................................... 14
f. La ségrégation du béton ............................................................................................ 17
3. Traitements des anomalies ................................................................................................ 17
3.1. Traitement des dégradations chimiques ................................................................... 17
a. L’attaque des ions de chlorure .................................................................................. 17
b. L’attaque par acide .................................................................................................... 17
c. Les alcali-réaction ...................................................................................................... 18
d. Réaction sulfatique interne ....................................................................................... 18
e. La carbonatation ........................................................................................................ 18
f. La corrosion des armatures ....................................................................................... 18
3.2. Traitement des dégradations physiques ................................................................... 19
a. Le retrait .................................................................................................................... 19
b. Gel/dégel ................................................................................................................... 19
c. Fissuration ................................................................................................................. 20
d. L’épaufrure ................................................................................................................ 20
e. La ségrégation du béton : .......................................................................................... 20
4. Tableau récapitulatif ......................................................................................................... 21
Liste des figures

Figure 1:Attaque des acides ___________________________________________________ 4


Figure 2:Réactions alcalis-granulat _____________________________________________ 5
Figure 3: Attaque sulfatiques __________________________________________________ 6
Figure 4:La carbonatation ____________________________________________________ 6
Figure 5 : Carbonatation sur carotte ____________________________________________ 7
Figure 6: Graphique enrobage-carbonatation _____________________________________ 8
Figure 7 : Déroulement du processus de corrosion _________________________________ 9
Figure 8: Armatures corrodées _________________________________________________ 9
Figure 9: Le radar__________________________________________________________ 10
Figure 10: Ressuage du béton _________________________________________________ 11
Figure 11 : Retrait du béton __________________________________________________ 12
Figure 12: Carotte prélevée __________________________________________________ 13
Figure 13: Epaufrure _______________________________________________________ 14
Figure 14: Fissures au niveau d’une dalle en béton armé ___________________________ 15
Figure 15 : Le scléromètre ___________________________________________________ 16
Figure 16: auscultation sonique _______________________________________________ 17
Figure 17: Ségrégation du béton ______________________________________________ 17
Figure 18: Préparation du support _____________________________________________ 19
Figure 19: Application du revêtement anticorrosion ______________________________ 19
Liste des tableaux

Tableau 1:Causes d’apparition d’anomalies ............................................................................. 2


Tableau 2:Tableau récapitulatif............................................................................................... 21
Introduction générale

Dans le domaine de la construction de Structures, que ce soit dans le génie civil


ou dans le bâtiment, les matériaux les plus utilisés sont principalement le béton et
l'acier. Au cours du temps, et selon leur formulation d'origine et les agressions
extérieures auxquelles ces matériaux ont été soumis, des dégradations vont survenir.
De plus une pathologie de structure peut être cachée et être invisible à l'œil nu.

Dans ce rapport on va s’intéresser dans un premier lieu aux causes d’apparition


des anomalies au niveau des ouvrages en béton armé et on va étudier dans un second
lieu les pathologies du béton armé et les différentes dégradations touchant les
structures en béton armé et finalement on va s’intéresser aux traitements à effectuer
pour la correction de ces désordres.

1
Définition :
La pathologie est la science qui a pour objet l'étude des maladies et notamment leurs
causes. Cela comprend principalement la recherche de leurs causes, leurs facteurs déclenchant
ou favorisants, leur mode d'évolution et leur pronostic, avec pour objectif final de comprendre
comment les traiter au mieux et éventuellement aussi les prévenir. Dans le domaine de génie
civil, la pathologie est la science qui étudie les anomalies et les désordres qui sont les
modifications qui apparaisse au niveau d’un ouvrage.

1. Causes d’apparition d’anomalies au niveau des ouvrages en


béton armé
Le béton, de son aspect économique (coût faible) et parce qu’il offre aux constructeurs
une variété de formes, de teintes et d’aspects, est le matériau le plus utilisé dans le monde de
la construction. Cependant le béton peut subir différents dommages ou dépréciations. Ces
derniers peuvent se manifester à cause des défauts d’exécutions ou d’études. Le table suivent
présente les différents causes d’apparition d’anomalie au niveau d’un ouvrage en bêton arme :
Défauts d’exécution Défauts d’étude
- Manque ou excès de vibration du béton - Mauvaise étude géotechnique.
ségrégation, béton non homogène, béton tassement, soulèvement de la chape,
non compacte. fissures, remonté capillaire, humidité,
- Mauvaise mise en place du ferraillage. corrosion, dégradation de béton.
- Absence des cales d’enrobage. - Calcul de descente des charges incorrect.
armature apparente, fissures. Eléments sous dimensionnés, fissuration.
- Mauvaise qualité du coffrage. - Mauvaise étude d’étanchéité
Arrachement de béton, déformation des Humidité, corrosion, dégradation de
éléments en Béton armés, fissuration. béton.
- Mauvaise exécution de l’étanchéité - Mauvaise étude de VRD
Humidité Infiltration d’eau.
- Mauvaise exécution des réseaux
Fuite, stagnation.
Tableau 1:Causes d’apparition d’anomalies

2
2. Pathologies du béton armé
Dans cette partie, nous nous intéresserons aux principales pathologies apparaissant
dans le béton armé. Ces pathologies ont des causes et conséquences variables. Elles sont
décrites dans ce qui suit : dégradations mécaniques, chimiques, est physiques.

Défauts dans le
béton

Mécanique Chimique Physique

 Chocs  Agents agressifs  Gel-dégel


 Surcharge (Sulfates, sels, eau  Actions thermiques
 Mouvements (taass- douce, …)  Sels
ement...)  Action biologique  Retrait
 Explosion  Erosion
 vibration  Usure

2.1 Dégradations mécaniques


Ces désordres se manifestent fréquemment par l’apparition de fissures, éventuellement
aggravées par une déformation inacceptable de la structure. Lorsque des contraintes brusques,
comme un impact ou une explosion, provoquent une dislocation plus ou moins importante du
béton, le lien entre les dégâts et leur cause est généralement évident. Avant de procéder à des
réparations, on s’assurera toutefois que d’autres mécanismes de dégradation actifs ne doivent
pas être traités au cours des travaux.
Des désordres résultant d’une faible surcharge permanente ou d’un tassement des appuis sont
en effet plus lents à se manifester, notamment en raison du fluage du béton. Outre une
inspection in situ, une étude de stabilité sera nécessaire afin d’évaluer l’action d’une
surcharge éventuelle.

3
2.2 Dégradations chimiques
a. Attaque des ions de chlorure :
Les ions chlorures (présents dans l’eau de mer, l’eau des piscines, certains sols et certains
granulats) peuvent pénétrer par les fissures ou le réseau poreux du béton pour aller corroder
les aciers.
Risques : Fissuration du béton, réduction de la section des aciers résistants, éclatement local
du béton, apparition de rouille à la surface du béton sous forme de taches non esthétiques.

b. Attaque par acide :


C’est une réaction entre les acides se trouvant dans les terrains d’aspect industriel ou
agricole et les bétons d’une part et les armatures d’autre part. L’aggravation de l’attaque
dépond de degré d’acidité :

 Possibilité d’attaque, si pH < 6,5


 Attaque grave, si pH < 5,5
 Attaque très sévère, si pH < 4.5

Figure 1:Attaque des acides

c. Réaction alcali-granulats ou alcali-réaction :


La réaction alcalis-granulats (RAG) résulte d’une interaction entre les alcalis du béton
(provenant du ciment, des additions, des adjuvants, …) et des granulats potentiellement
réactifs (c’est-à-dire sensibles aux alcalis) qui contiennent de la silice réactive (acide
silicique) se présentant sous forme d’opale, de calcédoine, de cristobalite, de tridymite et de
quartz cryptocristallin. C’est la raison pour laquelle on parle également de réaction alcalis-
silice.

4
La RAG entraîne la formation de produits expansifs et notamment d’un gel d’alcalis-silice
capable d’attirer l’eau et donc de gonfler. Il en résulte des contraintes de traction internes au
béton qui conduisent à une fissuration de ce dernier et, parfois, à la rupture des armatures.
Risque : Apparitions de réseaux de fissures profondes qui entrainent des désordres structurels
dans les années qui suivent et éclatement de béton.

Figure 2:Réactions alcalis-granulat


d. Réaction sulfatique interne
Les sulfates en provenance de l’environnement (terres, milieu aqueux) peuvent réagir
avec le béton pour former de l’ettringite (sel de Candlot). Cette cristallisation s’accompagne
d’une expansion très importante et peut se produire aussi bien durant la phase plastique du
durcissement (ettringite primaire) qu’après le durcissement (ettringite secondaire). Seule
l’ettringite secondaire est préjudiciable au béton, les contraintes internes causées par
l’expansion entraînant la fissuration et la ruine de la structure. Toutefois, même en l’absence
de source extérieure de sulfates, un échauffement excessif du béton en cours de durcissement
peut également donner lieu à la formation d’ettringite, notamment lors d’un traitement
thermique (destiné à accélérer le développement de la résistance du béton) ou lors du
dégagement de la chaleur d’hydratation dans le béton de masse. C’est la raison pour laquelle
la température maximale est généralement limitée à quelque 65 °C durant la phase de
durcissement.
Risques : Semblables aux risques de l’alcali-réaction

5
Figure 3: Attaque sulfatiques

e. La carbonatation
La carbonatation du béton est un phénomène indissociable de ce matériau de
construction. Pendant la durée de vie de l’ouvrage, le dioxyde de carbone présent dans
l’atmosphère pénètre dans le béton à partir de la surface du matériau.
Le dioxyde de carbone peut alors réagir avec les produits résultant de l’hydratation du ciment.
La carbonatation modifie progressivement la composition chimique et la microstructure
interne du béton, en effet Ilya diminution de ph donc transformation de milieu acide à milieu
basique.
Risque : De gros désordres structurels se présentent, les aciers perdent beaucoup en résistance
et le béton risque de rompre.

Figure 4:La carbonatation

6
Diagnostic :
Test à la carbonatation :
Le principe du test à la carbonatation repose sur le fait que le pH du béton carbonaté
est plus faible que celui du béton sain. Pour déterminer la zone carbonatée, il est généralement
utilisé un indicateur coloré tel que la phénolphtaléine.
La phénolphtaléine est un composé organique de formule C20H14O4. L’utilité de ce composé
est qu’il change de couleur selon le pH de l’élément avec lequel il entre en contact. Il fait
partie des indicateurs de pH ou indicateur coloré. Ce changement de couleur est dû à une
modification de la structure chimique de la molécule lors du passage de la forme protonée
(milieu acide) à la forme déprotonnée (milieu basique).
La couleur que prend la phénolphtaléine dépend du pH. Elle sera rose pour un pH compris
entre 8,2et 12 et incolore au-delà et au-deçà de cette zone de virage

Figure 5 : Carbonatation sur carotte


.Cet essai se réalise généralement sur une coupe fraiche de béton. Il faut y pulvériser la
solution de phénolphtaléine, si la phénolphtaléine ne réagit pas, il faut approfondir la coupe
dans le béton par paliers d’un centimètre et répéter les étapes précédentes jusqu’à ce que la
phénolphtaléine vire au rose. Puis il est nécessaire de mesurer l’épaisseur entre le parement
extérieur et la zone à laquelle commence la coloration du béton. Cela nous donne la
profondeur de carbonatation du béton de cette zone. Il peut être utile de réaliser cette mesure
en différents points d’un élément afin de pouvoir cartographier les profondeurs de
carbonatation associées. Il peut s’avérer intéressant de coupler les mesures de profondeur de
carbonatation avec les mesures d’enrobages données par exemple avec un pachomètre de type
Ferro scan. En effectuant un certain nombre de mesures, il est possible d’obtenir une courbe
du type :

7
L’intersection de la courbe d’enrobage (courbe bleu foncé) avec celle de carbonatation
(courbe rose) donne le pourcentage des armatures qui ne sont plus protégées.

Figure 6: Graphique enrobage-carbonatation


Conclusion sur le diagnostic :
Dans cette partie nous avons vu l’importance du diagnostic dans l’opération de réhabilitation
d’un ouvrage ainsi que des différents moyens disponibles pour le réaliser. C’est l’étape clé qui
permet de déterminer les types de pathologies dont souffre l’ouvrage ainsi que leur ampleur.
Cela permet aussi de faire des prévisions quant à l’évolution de ces troubles. Mais c’est avant
toute chose, l’étape qui va permettre de mettre en œuvre la méthode de réparation la plus
adaptée. Cela permet aussi d’évaluer la cause de ces problèmes. Cette cause peut être tout
simplement le vieillissement naturel de la structure, mais cela peut aussi être à cause de
l’environnement alentours. Afin de rendre les réparations pérennes, il est nécessaire de mettre
en œuvre des travaux de réparation et de protection adaptées, mais aussi de travailler sur
l’origine du problème afin d’éviter l’apparition rapide de nouvelles pathologies semblables.

f. Corrosion des armatures


La corrosion des armatures du béton arme´ est une des pathologies qui altèrent les
performances des structures. C’est une réaction entre les armatures et les éléments agressifs.

8
Figure 7 : Déroulement du processus de corrosion
Risque : Les conséquences de cette corrosion sont la modification du comportement de
l’acier et la dégradation de l’interface acier béton.

Figure 8: Armatures corrodées


Diagnostic :
 Par Relevé visuelle
Le diagnostic visuel consiste à aller sur site et d'analyser chaque élément de la structure en détail.
Ainsi, cela permet dans un premier temps de connaitre les caractéristiques géométriques de
chaque élément et aussi les matériaux constitutifs. Cela permet d’évaluer le comportement global
de l’ouvrage, de connaitre les éléments porteurs ainsi que l’acheminement des charges dans la
structure. Dans un second temps, il est nécessaire de répertorier les différentes pathologies
présentent sur la structure.

9
 Par le Radar
Le principe de cette technique en génie civil est basé sur la réflexion et l’atténuation d’ondes
électromagnétiques dans le milieu du matériau. La propagation d’ondes électromagnétiques
dépend de la permittivité diélectrique, de la conductivité et de la perméabilité du matériau
ausculté.
Elle peut être caractérisée par les quatre équations de Maxwell. Le système radar permet
d’émettre une impulsion électromagnétique haute fréquente entre 100 et 3000 MHz à la
surface du matériau qui se propage, se réfléchit en partie à chaque interface entre deux
milieux électromagnétiques différents. Les échos successifs sont enregistrés dans un signal
temporel. La juxtaposition des signaux temporels enregistrés lors du déplacement de l’antenne
radar permet d’obtenir une coupe-temps.
Dans une structure en béton armé, il existe différentes interfaces de types
air/béton, béton/acier, béton/sol pour l’élément posé sur le sol, et béton/air pour l’élément en
élévation.
Ces interfaces sont susceptibles de présenter des contrastes de propriétés électromagnétiques
suffisamment forts pour être détectés par le radar. C’est pourquoi, le technique radar permet
de localiser rapidement des cavités dans les chaussés (Steinway 1982), détecter des armatures,
des câbles précontraints, des défauts (vides, fissures, délaminages) dans le béton.

Figure 9: Le radar
2.3. Dégradation physiques
a. Le ressuage
Le ressuage est un type spécial de ségrégation où les particules solides ont un mouvement
général inverse à celui du liquide. En fait, pendant la période dormante du béton, les
particules solides qui sont plus denses que l’eau sédimentent. L’eau est ainsi chassée vers le
haut dans le cas de coffrages imperméables. Pratiquement, tout béton fraîchement mis en
place ressue. Les bétons avec une teneur en eau élevée rapport e/c) sont davantage sujets au

10
ressuage que les bétons dont le rapport e/c est bas. Et plus le pourcentage de fines dans le
béton est élevé, plus la tendance au ressuage diminue.

Risques : Pertes importantes de résistance du béton, corrosion des aciers et éclatement du


béton.

Figure 10: Ressuage du béton

Diagnostic : par Relevé visuelle


b. Le retrait :
C’est la contraction d'un matériau provoquée par l'élimination de l'eau de gâchage
excédentaire (bétons, enduits).Les tensions internes provoquées par les retraits ont pour effet
soit de réduire les dimensions extérieures des matériaux, soit de les déformer, soit de
provoquer leur rupture.
Le retrait des bétons et mortiers de ciment commence par un retrait plastique (légère
contraction par évaporation, dès la mise en place); puis intervient le retrait hydraulique,
élimination d'eau de gâchage excédentaire, qui se poursuit de façon décroissante pendant
longtemps.
De façon générale, un béton ou un mortier a d'autant plus de retrait que sa concentration en
ciment est importante.

11
Figure 11 : Retrait du béton

Risque : Cette réduction de volume va alors craqueler la surface du béton surtout si elle est
empêchée par frottement, Faïençage des enduits, microfissuration du béton.
Diagnostic :
Carottage d’éléments en béton armé
Le recours au carottage du béton armé peut avoir plusieurs objectifs.
- Tout d’abord dans un dallage afin de permettre la réalisation d’essais géotechniques sur le
sol en place tel que des pénétromètres dynamiques ou des tarières. Ceci pour caractériser le
sol sous la structure dans le cadre d’une rénovation ou d’une restructuration de l’ouvrage.
- Afin de pouvoir déterminer les caractéristiques chimiques et mécaniques d’un élément en
béton de la structure, en effectuant des essais de compressions sur les carottes prélevées, mais
aussi des analyses chimiques et microscopiques afin de déterminer les différents constituants
et leur quantité. Cela permet de déterminer quel type de ciment a été utilisé ainsi que le
rapport E/C.
- Déterminer les caractéristiques des couches constituantes de l’élément (épaisseur du
revêtement, de la chape, du béton,…)
La norme NF EN 13791 de septembre 2007 indique deux méthodes pour l’évaluation de la
résistance à la compression sur site des structures et des éléments préfabriqués en béton. La
méthode à utiliser varie selon le nombre d’éléments carottés dans la structure concernée, mais
dans tous les cas, elle permet d'estimer la classe de résistance du béton. Cette méthode
nécessite le recours à une carotteuse et il peut être nécessaire de déterminer préalablement le
ferraillage de l’élément afin d’éviter d’avoir des aciers dans la carotte. Ceci pour deux raisons:
d'une part, cela fragilise plus la structure si les aciers prélevés ont un rôle important, d’autre
part les résistances à la compression obtenue, sur une carotte dans laquelle il y a présence

12
d’acier, sont faussées. Pour les mêmes raisons, il faut éviter de carotter un élément sur une
fissure.

Figure 12: Carotte prélevée

c. Gel/dégel :
En l’absence de mesures appropriées, le bétonnage en période hivernale peut donner
lieu à des dégâts de gel. La formation de glace conduit en effet à la dilatation de l’eau présente
dans le béton frais.
Dans un béton encore plastique, ce gonflement s’opère librement; une fois durci, le béton ne
présentera aucun dégât apparent, mais sera de mauvaise qualité. Dans un béton jeune déjà
durci, le gonflement est entravé et des tensions internes apparaissent. Si le matériau n’a pas
développé de résistance suffisante, les dégâts se manifesteront par un écaillage de la surface
(le plus souvent en plusieurs couches)
Un béton durci peut, lui aussi, être endommagé par le gel : en se dilatant sous l’action du gel,
l’eau présente dans les pores et les fissures crée des tensions susceptibles de provoquer ou
d’aggraver des fissures. La sensibilité au gel du béton durci dépend dans une large mesure de
sa structure poreuse et des dimensions des fissures. Le risque de dégâts de gel est plus
important sur des dalles ou des plans horizontaux que sur des surfaces verticales, les pores
étant davantage saturés en eau.
Risques : Fissuration interne par gonflement du béton à cœur, écaillage du béton à sa surface
sous l’effet des sels de déverglaçage.

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d. L’épaufrure :
Désigné aussi comme un éclatement localisé du béton, il s’agit d’un défaut de surface dû à
un choc ou à des intempéries sur le parement ou l’arête d’un élément de béton durci ou d’un
bloc de pierre, dans une construction

Figure 13: Epaufrure

Diagnostic : relevé visuelle


e. Les fissures :
Ce sont des fentes visibles affectant la surface d'une maçonnerie, d'un dallage, d'un
appareil sanitaire, etc. Par convention, la fissure a entre 0.2 et 2mm de largeur; au-dessous il
s'agit d'un faïençage ou d'un simple fil au-dessus, la fissure est une lézarde.
Dans leur majorité, les fissures n'ont qu'un inconvénient esthétique: fissure de retrait, ou de
mouvement différentiel à la jonction de deux matériaux. Les fissures sont graves si elles
portent atteinte à l'imperméabilité des parois (fissures pénétrantes laissant passer l'eau de pluie
à travers un mur exposé), plus graves encore sont les fissures traduisant un affaissement des
fondations, ou des mouvements du sol.
Causes de fissuration :
Les causes de la fissuration sont multiples, mais peuvent être répertoriées en quatre
catégories:
- Les causes dues aux propriétés des matériaux, avec par exemple le retrait suite à
l'évaporation de l'eau de gâchage, le gonflement engendré par la réaction exothermique du
liant ou encore à la résistance mécanique de la cohésion du liant.
- Les causes directes externes, avec notamment les déformations excessives sous l'action des
charges ou encore des déformations sous l'action des variations de température ou sous
l'action de l'humidité.

14
- Les causes externes indirectes, à savoir les répercussions sur certaines structures d'actions
provenant d'autres éléments tels que les tassements différentiels des fondations.
- Les causes dues à un phénomène de corrosion des armatures, les armatures corrodées ayant
un volume plus important que les aciers en bon état, l'état de contrainte du béton au droit
d'une armature corrodée est plus important et la fissuration s'enclenche.
Parmi les différents types de fissures, on distingue principalement trois catégories :
A- Le faïençage, c'est un réseau caractéristique de microfissures qui affecte principalement la
couche superficielle du béton.
B- Les microfissures, ce sont des fissures très fines dont la largeur est inférieure à 0,2 mm.
C- Les fissures, ce sont des ouvertures linéaires au tracé plus ou moins régulier dont la
largeur est d'au moins 0,2 mm.
Classification : Il est important lors du processus de réhabilitation d'un ouvrage, de
s'intéresser à l'évolution de la largeur d'une fissure. Il est possible de classer les fissures en
trois catégories selon leur évolution :
- Les fissures passives ou mortes, pour les fissures dont les ouvertures ne varient plus dans le
temps, quelles que soient les conditions de température, d'hygrométrie ou de sollicitation
de l'ouvrage. Cependant, elles sont rares, car les matériaux alentour à la fissure varient
selon la température, c'est le phénomène de dilatation thermique.
- Les fissures actives, lorsque leur ouverture varie dans le temps en fonction de la
température.

Figure 14: Fissures au niveau d’une dalle en béton armé

15
Diagnostic :
 Par SCLÉROMÈTRE
Le principe de l’essai sclérométrique repose sur la corrélation entre la dureté d’un matériau et
sa résistance à la compression. Pour une sonde en contact avec l’ouvrage à inspecter, Lors de son
rebond, la bille entraine un index coulissant sur une règle de mesure, plus le rebond sera
important, plus le matériau sera dur.
Il convient de réaliser un certain nombre d’essais sur l’élément à ausculter, vingt-sept dans la
norme actuelle, afin d’obtenir un résultat cohérent. L’indice sclérométrique Is d’élément
diagnostiqué est la médiane de 27 mesures effectuées sur la zone d’ouvrage testé. Par report de
l’indice sclérométrique sur un abaque, on obtient la résistance à la compression estimée de
l’élément considéré.
Il est important de savoir que différents paramètres peuvent influer sur les résultats, tels que
l’inclinaison du scléromètre ou encore l’homogénéité du béton. Il peut être intéressant de coupler
ces résultats avec des essais de résistance à la compression sur des prélèvements de la zone
étudiée.

Figure 15 : Le scléromètre
 Par radar
 Par auscultation sonique
Connu sous le nom d’essai aux ultrasons, cet essai permet de déterminer la vitesse de
propagation d’ondes longitudinales (de compression) à travers un élément en béton.
Le principe de la méthode :
Le principe de la méthode consiste à mesurer le temps mis par une onde à parcourir une
distance donnée, l’état du béton totalement inconnu peut se déterminer approximativement
selon la vitesse mesurée.
La relation entre la vitesse de propagation des ondes ultrasonique et la résistance à la
compression est affectée par un nombre de variables tels que l'âge du béton, les conditions
d'humidité, le rapport entre les granulats et le ciment, le type des granulats et la localisation
des aciers et les fissures. La technique ne peut pas être employée pour la détermination de la
résistance de béton fabriqué par différents matériaux dont on ne connaît pas les proportions.

16
Figure 16: auscultation sonique

f. La ségrégation du béton
C’est une anomalie courante qui affecte le béton suite à différents défauts d’exécution
comme l’absence des fenêtres dans le coffrage ou une mauvaise vibration du béton (manque
ou excès) en effet, les grains présentent au cours du temps un mouvement relatif entre eux.
Certains (les plus denses ou les plus volumineux) tombent alors que les autres (les fins ou
ceux ayant une masse volumique réduite) remontent vers la surface

Figure 17: Ségrégation du béton

Diagnostic : relevé visuelle

3. Traitements des anomalies

3.1. Traitement des dégradations chimiques


a. L’attaque des ions de chlorure
Il est possible d’utiliser de l’acier inoxydable pour le ferraillage, mais c’est beaucoup plus
cher que de l’acier classique. Un traitement au zinc endiguera la corrosion, mais il restera à
boucher les trous dus aux éclatements. On peut également utiliser des bétons peu poreux.
b. L’attaque par acide
Pour la prévention contre cette attaque if faut Utiliser un hydrofuge pour éviter la remonte
capillaire d’eau, et augmentation de valeur d’enrobage.

17
c. Les alcali-réaction
Les granulats potentiellement réactifs sont signalés par les abréviations PR et PRP.
Prenez des granulats NR (non réactifs) pour éviter les problèmes.
d. Réaction sulfatique interne
Prendre garde à la classe d’exposition aux sulfates et s’ils sont très importants se tourner
alors vers un béton moins alcalin. Ne coulez pas le béton par des températures trop élevées, en
plein été. Utiliser des bétons ayant une faible réaction exothermique. Pour des ouvrages
conséquents, il est possible de prévoir des coffrages avec liquide de refroidissement. Aussi il
faut utiliser des ciments en faible teneur en C3A.
e. La carbonatation
Il faudra penser à utiliser des bétons peu poreux et composé de ciment avec un minimum
de portlandite pour réduire la réaction avec le CO2. Attention ce sont les zones couvertes et
cachées de la pluie qui seront les plus touchées, car la carbonatation est maximale à 60 %
d’humidité. En cas de forte probabilité d’apparition de la maladie, il est possible de brumiser
régulièrement votre béton. Pour la prévention contre cette attaque on peut augmenter la valeur
d’enrobage ou encore protéger le béton par une couche d’enduit
f. La corrosion des armatures
Pour la prévention contre ce désordre, on procède généralement à l’utilisation des produits
anti rouille sur les armatures pour la protection contre la corrosion. Cependant après la
manifestation de cette anomalie il faut suivre les actions suivantes :
Préparation du support
 sonder les surfaces à réparer pour détecter les zones sonnant creuses, peu résistantes ou
non adhérentes
 éliminer les parties défectueuses
 laisser des arêtes franches pour éviter la fissuration sur le pourtour de la réparation
 dégager complètement les armatures oxydées
 éliminer la rouille par brossage (avec une brosse métallique) ou mieux, par sablage
 dépoussiérer soigneusement pour assurer une bonne adhérence du mortier de réparation

18
Figure 18: Préparation du support
Application du revêtement anticorrosion

 appliquer avec un petit pinceau une couche épaisse d’un revêtement anti corrosion sans
déborder sur le béton
 humidifier abondamment les parties à réparer. Laisser ressuyer : le béton doit être humide
mais non ruisselant

 pour une bonne adhérence, appliquer le mortier en le serrant fortement sur tout le pourtour
de la zone à réparer
 dès raidissement du mortier, réaliser la finition à l’aide d’une taloche polystyrène ou
d’une taloche éponge

Figure 19: Application du revêtement anticorrosion

3.2. Traitement des dégradations physiques


a. Le retrait
Boucher les fissures qui apparaissent est le seul traitement réellement efficace.
b. Gel/dégel
Utiliser des granulats non gélifs, des entraîneurs d’air pour obtenir des bulles faisant
effet de vases d’expansion. Ne pas mettre trop d’eau dans le béton.

19
c. Fissuration
Pour corriger les fissurations, on procède à l’injection de différentes résines qui est une
technique utilisée pour rétablir l’intégrité structurale ou l’étanchéité des ouvrages comportant
des fissures, le produit le plus utilisé est :
Résine époxydique d’injection qui permet la reconstitution rapide du monolithisme initial
d’une structure de bâtiment ou de génie civil, l’injection des fissures inertes, le soudage des
microfissures d’une poutre en béton ayant subi un flambage, la resolidarisation d’une chape
fissurée avec son support béton et l’injection d’une dalle (toit-terrasse) ou d’un plancher en
béton présentant des microfissures de retrait.
d. L’épaufrure
Pour corriger cette anomalie, on procède au nettoyage de la surface endommagée puis
l’application du ciment avec une résine d’accrochage ajouté directement à l’eau de gâchage
du mortier à appliquer
e. La ségrégation du béton : Même traitement que pour l’épaufrure

20
4. Tableau récapitulatif
Le tableau suivons présente une récapitulation de quelque anomalies rencontrée :
Anomalies Origine Analyses/Diagnostic Traitement

Non destructif destructif

Les alcali- chi Relevé visuelle utiliser des granulats inertes


réaction
carbonatation chi Test à la protéger le béton par une
carbonatation couche d'enduits

retrait phy Carottage Boucher les fissures avec du


mortier

L’épaufrure phy relevé visuelle l’application du ciment avec


une résine d’accrochage

Les fissures phy SCLÉROMÈTRE/Radar/auscultation sonique injection de Résine


époxydique

ségrégation phy relevé visuelle application d'un mortier


spéciale

Corrosion chi relevé visuelle et radar application d'un produit


antirouille
Tableau 2:Tableau récapitulatif

21
Conclusion générale

Dès sa mise en service, un ouvrage subit diverses dépréciations résultantes de


son utilisation et de son environnement, sa valeur commerciale et/ou son aptitude au
service diminue alors plus au moins rapidement suivant sa qualité initiale et l’entretien
qui lui est apporté. Le choix d’une ou des méthodes de réparation et de renforcement
est défini en relation étroite avec la nature et le degré d’importance des désordres
constatés lors d’un diagnostic.

22
Bibliographie

Cours de pathologie des ouvrages en béton armé 3ème année ISET SFAX (Mr.
Omrane ben jedou)

Webographie

http://www.guidebeton.com/pathologies-beton

https://www.weber.fr/gros-oeuvre-et-tp/solution/solutions-chantiers/la-reparation-des-
betons-degrades.html

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