Metre Partie A

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PARTIE A

CHAP I. METRE D’OUVRAGES COURANTS DE GENIE CIVIL

1.1- Généralités

Définition

Le métré est l’ensemble des opérations menées pour calculer les quantités nécessaires à la
réalisation d’un ouvrage. Ces opérations qui débutent par des calculs des mesures des
ouvrages se rapportant à l’art des diverses infrastructures (longueur, surface, volume, poids,
nombre, etc. ….). Ces opérations aboutissent et prennent fin par l’estimation du prix des
ouvrages compte tenu de leurs spécificités (nature, conditions d’exécution, prix des
fournitures et des travaux).

Le métré est ainsi une comptabilité à laquelle on a recourt à tous les stades de conception et
de réalisation des ouvrages, depuis l’établissement des projets jusqu’à la réception et le
règlement des factures afférentes. La principale finalité du métré est l’estimation de la
construction, c’est-à-dire la détermination des prix des ouvrages.
Aussi, les techniciens du bâtiment et des travaux publics (BTP), toutes classes confondues
sont appelés :
- Soit à fournir les éléments nécessaires pour établir un métré ;
- Soit à faire eux-mêmes le métré ;
- Soit à exploiter les renseignements d’un métré.
Ceci montre l’importance du métré et de sa connaissance.

De façon précise l’on parle d’avant métré et de métré.

L’avant métré est celui qui est réalisé avant la réalisation de l’ouvrage, sur la base des plans.
Le but peut être de permettre de préparer :
1. Les études techniques,
2. Les études économiques et financières,
3. L’organisation du chantier.

a) Etudes techniques :
Il s’agit de déterminer les charges propres ceci en allant de haut en bas pour permettre de :
4. effectuer la descente des charges,
5. procéder au dimensionnement des porteurs
6. réaliser la note de calcul

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On réalise généralement dans ces cas, une évaluation sommaire

b) Etudes économiques et financières :


Dans ce cas l’avant métré sert à déterminer des coûts et des prix. On réalise alors une
quantification précise permettant de déterminer le budget à allouer au projet ou le coût
prévisionnel d’une construction. Ceci est fait selon un mode de métré normalisé.

c) Etudes préparatoires :
Le but est de déterminer les matériaux, matériel et main d’œuvre nécessaires à la réalisation
de l’ouvrage. Pour cela l’on procède à sa décomposition en partie et l’on réalise une
quantification précise et détaillée.
L’on constate que sur l’ensemble, l’avant métré a un aspect économique et que sa précision
dépend de sa destination.

Pour un plancher en BA on aura par exemple le tableau 1 suivant qui donne les éléments
considérés selon le cas

Tableau 1 :
Etudes Techniques Economiques D’organisation
Description - Matériaux - Matériaux - Matériaux
- Dimensions - Dimensions - Dimension
- Dispositions - Dispositions
constructives constructives
- Statistiques de
l’entreprise
Unités KN/ml m2 m3

La principale difficulté dans l’avant métré et même dans le métré est la compréhension de
l’ouvrage dans sa globalité et dans ses détails et les prés requis sont la lecture de plans et la
technologie de construction. Une bonne analyse préalable de la construction est nécessaire
pour éviter des erreurs.
Le métré proprement dit est l’évaluation des quantités réalisées et pour cela, il est
généralement fait de façon contradictoire au fur et à mesure de l’avancement des travaux.

1-2 Evaluation des ouvrages

1-2-1 OUVRAGE ELEMENTAIRE

Un ouvrage élémentaire est une partie constituante d’une construction ayant des
caractéristiques bien précises (matériaux utilisés, dimensions, formes, dosages, mise en
œuvre, fonction) et qui sont définies dans les documents dont on se sert pour la mise à prix.

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Exemple :
- Fouilles
- Maçonneries d’agglomérés creux hourdés au mortier de ciment
- Béton armé pour poteaux
- Maçonnerie d’agglomérés creux
- Enduits sur maçonnerie ; etc.

Le moindre changement dans l’une des caractéristiques d’un élément transforme sa nature
et nécessite de reconsidérer l’élément, c'est-à-dire qu’il devient un nouvel élément.

Par exemple :
Béton armé dosé en ciment à 350 kg/m3
pour chaînage sont deux ouvrages élémentaires
Béton armé dosé en ciment à 350 kg/m3 différents par leurs ferraillages
pour Poutres

L’évaluation est faite par l’application des formules mathématiques aux formes et volumes
élémentaires et simplifiées par décomposition.
Les opérations sont consignées sur des «feuilles de métré» qui peuvent légèrement varier
dans leur présentation d’un établissement à l’autre. Ce sont des trames de métré dont un
exemple courant est montré au Tableau 1 suivant :

Tableau 1 : Trame de métré

Surface Volume
Désignation Dimensions
N° Unité Nbre en en Quantités
- Croquis
L l h + - + -

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Les opérations doivent être compréhensives et exploitables par tous. Pour cela il faut :
 Suivre tant que faire se peut, l’ordre d’exécution des différentes parties lors de La
réalisation comme cela peut être prévu.
 Décomposer l’ouvrage en corps d’état en fonction des professionnels intervenants
et les présenter selon un code, une unité, une hiérarchie une technique de
prestation admis par tous. Ceci permet d’éviter les doubles comptabilisations de
parties d’ouvrage, et de rendre le métré facilement exploitable
 Décrire au besoin de façon claire et précise les travaux et la partie d’ouvrage
concernés pour éviter toutes interprétations et confusions. On retrouve ainsi assez
facilement ce que l’on cherche.
 Réaliser des croquis explicatifs qui simplifient les documents graphiques (plans) et
ne comportant que les renseignements nécessaires à l’étude de l’élément et
conformes aux normes du dessin technique. Ils doivent être exploités selon un sens
fixé au préalable (de haut en bas puis de gauche à droite)
 Eviter les ratures et surcharges (travailler avec l’outil informatique ou au crayon).

1-2-2 PRECISION DE L’EVALUATION

Comme cela a été vu, tout dépend de l’usage que l’on va faire du document, mais d’une
façon générale, la précision des calculs est fonction de l’unité : on retient :
Deux (2) décimales pour le mètre linéaire (ml), le mètre carré (m2) et le temps,
Trois (3) décimales pour le mètre-cube (m3), le kilogramme (kg) ou la tonne (t) en somme, les
volumes et les poids.

1-2-3 CONSISTANCE DES OUVRAGES ELEMENTAIRES

 Les terrassements :
L’exécution des terrassements comporte en principe les opérations de déblai, remblai et le
transport des terres de déblai ou provenant d’emprunt pour leur mise en remblai en place, en
dépôt provisoire ou définitif. 0n distingue entre autre :

 L’exécution de fouilles de fondation ou tranchée semelles ou en rigoles ;


 L’exécution de terrassements généraux.

L’unité commune est le mètre-cube (m3) : V = L*l*h,


Où : L = la longueur ;
l = la largeur ;
h = la hauteur.

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On a donc généralement :
Remblais et Déblais (Fouilles) : Q=V=L*l*h
NB : Le débroussaillage et le décapage (enlèvement de terres sur 10 à 20cm) font
généralement l’objet d’un prix à part dont l’unité est le m2

 Les travaux de fondations

Béton de propreté : Q=V=A*B*h

Où : A = une dimension des fouilles (de l’ouvrage à asseoir + débordements) ;


B = l’autre dimension des fouilles (de l’ouvrage à asseoir + débordements) ;
h = épaisseur couche de béton de propreté.

Semelle isolée à hauteur constante : Q=V=A*B*h

Où : A = une dimension de la semelle ;


B = l’autre dimension de la semelle ;
h = hauteur de la semelle.

Semelle filante à hauteur constante : Q=V=A*B*h


Où : A = une dimension de la semelle ;
B = L’autre dimension de la semelle ;
h = hauteur de la semelle.

Semelle filante à hauteur variable (avec glacis) : Q=V= B*e + 0,5(B+b)*h(e) L

Où : L =longueur totale de la semelle filante ;


B = largeur de la semelle filante ;
h = hauteur totale de la semelle ;
e = hauteur de rive de la semelle ;
b = épaisseur de mur.

Maçonnerie de moellons : Q = V = A*B*h

Où : L = longueur de la maçonnerie ;
B = largeur de la maçonnerie ;
h = hauteur de la maçonnerie.

 Les travaux d’élévation

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Poteaux : La quantité Q de l’ouvrage est égale au volume V obtenu en multipliant la surface
de la section transversale S par la longueur (hauteur du poteau) H : Q = V = S*H

Voiles : Q= V = e*L*H

Où : e = épaisseur du voile ;
L = longueur développée du voile ;
H = hauteur moyenne du voile.

Dalles : Q = V = e*S

Où : e = épaisseur de la dalle ;
S = surface de la dalle.

Poutres : Q = V = h*b*L

Où : h = hauteur de la section ;
b = largeur de la section ;
L = longueur totale de la poutre.

N.B. : les volumes de béton armé des poutres sont évalués sur toute leur hauteur, en tenant
compte de la partie noyée dans le plancher.

Escalier (escalier en paillasse) :


Q = V = Vpaillasse + Vmarche
Où : Vpaillasse = E*hp*L,
Où : E = emmarchement ;
hp – épaisseur paillasse ;
L = longueur développée de la paillasse ;
Vmarche = Stm*E,
Avec : E = emmarchement ;
Stm = surface transversale d’une marche.
Stm= 0,5*g*h,
Où : g est le giron et h est la hauteur de marche.

Maçonneries de briques d’épaisseur donnée :


La quantité Q de l’ouvrage est égale à la surface S obtenue en multipliant les deux
dimensions moyennes de la maçonnerie : longueur développée L et hauteur moyenne H :

Q = S =L *H

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 Béton précontraint:
Il est comme le béton armé avec les éléments suivants :

- Le béton estimé sans déduction des vides pour passage des gaines au mètre cube
(m3);
- Le coffrage à la surface (s=L *l);
- Les câbles au poids (kg ou t) ;
- Les armatures passives au poids (kg ou t);
- Les gaines ou tubes à la longueur (L);
- Les ancrages à l’unité (U);
- La mise en tension généralement par ancrage (U).

 Les travaux de planchers et de couverture

Plancher à hourdis creux : La qualité Q de l’ouvrage est égale à la surface S obtenue en


multipliant les deux dimensions moyennes dans le plan du plancher (ou de la couverture) :
longueur L et largeur l :
Q = S = L *l

Plancher de dalle pleine d’épaisseur donnée : La qualité Q de l’ouvrage est égale à la


surface S obtenue en multipliant les deux dimensions moyennes du plancher dans le plan :
longueur moyenne L et largeur moyenne l :
Q = S = L*l

Plancher de dalle pleine sans spécification de l’épaisseur : La qualité Q de l’ouvrage est


égale au volume V obtenue en multipliant l’épaisseur e par la surface S dans le plan :
Q = V = e*S

 Charpentes métalliques
Les charpentes métalliques sont évaluées soit :
- en unité (U), c'est-à-dire en évaluant le nombre de charpentes avec des
caractéristiques géométriques données ;
- au poids (kg ou t), c'est-à-dire en évaluant le poids des charpentes.

Dans le premier cas (évaluation en unité), on spécifie la nature de la charpente en donnant,


par exemple la portée, les hauteurs, le type de treillis, le type d’assemblage, parfois le poids
et autres paramètres spécifiques.

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Dans le deuxième cas (évaluation au poids), il s’agit d’évaluer les poids des différents
éléments constitutifs de la charpente, y compris les éléments d’assemblage. L’évaluation du
poids des charpentes métalliques en acier se fait en prenant un poids spécifique de l’acier
égal à 7, 85t/m3.

Pour les profilés normalisés ou reconstitués, on peut évaluer les quantités en mètres
linéaires.

 Les travaux d’enduit et revêtement et de peinture


Les quantités sont exprimées au mètre carré (m2) et sont obtenues en évaluant les
surfaces offertes aux dits travaux. Dans l’évaluation des surfaces, il faut tenir compte :
- des retombées des poutres ;
- des plans transversaux offerts par les baies (portes, fenêtres, impostes) ;
- éventuellement, des surfaces limitées supérieures de l’ouvrage ;
- des surfaces qui doivent être enduites, situées en dessous du terrain naturel.

Dans l’évaluation des qualités de revêtement (en particulier le carrelage). Il faut tenir
compte :
- des seuils des portes ;
- des contre marches, en cas de différence de niveau.

 Les menuiseries
Les éléments de menuiseries sont évalués :
- soit par unité (nombre), par exemple les portes, fenêtres, impostes, portails, grilles,
cales, etc., lorsque les spécifications de l’élément sont données ; c’est le cas
courant ;
- soit en longueur (mètre linéaire) ou en surface (au mètre carré), pour les grilles par
exemples.

 L’équipement : électricité, plomberie, sanitaire, téléphonie, sécurité incendie


Les travaux d’équipement (électricité, plomberie, sanitaire, téléphonie, sécurité incendie,
etc.….) sont, généralement évalués en nombre, quelques fois au mètre linéaire
(longueur).

 Canalisations : de matériaux et de diamètres divers, elles sont évaluées au ml. Leur


fourniture leur pose (en tranchée) peut faire l’objet de prix différents.

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 Les voiries : elles sont constituées de différentes parties dont les unités sont assez
variées mais se retrouvent être le m3 et le m2 pour la plupart.

 La démolition : elle est évaluée au m3 et quelques fois au m2. Elle est classée par
type de matériau à démolir (maçonnerie, béton, béton armé).

Q=V=L*l*h ou Q=S=L*l

 Le coffrage : le coffrage du béton est évalué à la surface de parement coffré. Le prix


du coffrage tient compte de tous les étaiements. On distingue le coffrage soigné de
l’ordinaire. Les surfaces à prendre en compte sont les surfaces en sous-face (dalles
et poutres) et les faces verticales (joues).

1.2.4 Evaluation des quantités de matériaux

 Ouvrages de terrassement
Quand on fait une fouille d’un volume de 1m3, la terre mise en dépôt occupera un volume
supérieur à 1m3 : de 1,00 à 1,40m3 en moyenne selon la nature du sol ; c’est le
foisonnement.

Aussi, pour remplir un espace de 1m3 de volume en remblai compacté, il faut plus de 1m3 de
remblais mis en dépôt ou provenant des carrières(emprunt) : aussi de 1,00 à 1,40 m3 seront
nécessaires selon la nature du remblai et le degré du compactage.

Ainsi, dans l’évaluation des quantités de terrassement, il faut tenir compte de ce phénomène
de foisonnement, en particulier au niveau des remblais d’apport où les quantités à
commander doivent dépasser le volume à remplir.

Couramment, les métreurs prennent un coefficient de foisonnement égal à 1,2, ce qui revient
à majorer de 20% les quantités à commander par rapport au volume à remplir.

 Ouvrages en béton et en béton armé

a) Ouvrages en béton
Un béton est couramment composé de gravier G, de sable S, de ciment C et d’eau E.
Soit G/S le rapport gravier-sable en volume (N.B. Couramment, pour les bétons
surtout armés, ont utilisé un rapport G/S = 2,0) ; le dosage en ciment, exprime en
kilogramme (kg), la quantité de ciment par mètre cube (m3) de béton et est noté C.

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Le coefficient de coulissement des grains varie, généralement entre 1,10 et 1,60 (en
moyenne 1,20…1,35). Le tableau 3 suivant donne les quantités approximatives (en
litres et en nombre de brouettées) qu’il faut pour avoir un m3 de béton.

N.B. Ces volumes de gravier G et de sable S sont donnés à titre indicatif pour une
évaluation prévisionnelle des quantités de gravier et de sable nécessaires
pour la réalisation des travaux dans les conditions de chantier. Pour une
évaluation exacte des volumes du gravier et de sable, il faut utiliser les
résultats des essais de formulations du béton fournis par un laboratoire.

Tableau 3 : Mesures des matériaux pour 1m3 de béton

Gravier G Sable S Volume


Nombre de Nombre de Quantité G+S, mélange
G/S Volume en Volume en
brouettées brouettées en litres obtenu, en
litres litres litres
de 60 litres de 60 litres
0,50 350 5 ,83 700 11,67 1 050 1 000
1,00 550 9,17 550 9,17 1 100 1 000
1,50 700 11,67 460 7,67 1 160 1 000
2,00 800 13,33 400 6,67 1 200 1 000
2,50 900 15,00 360 6,00 1 260 1 000

La quantité d’eau E nécessaire pour la fabrication du béton dépend :


- de la consistance désirée ;
- de l’humidité des constituants (gravier et sable) ;
- de la capacité d’absorption d’eau par les constituants, le coffrage, l’air, etc.…

Dans l’évaluation des quantités de matériaux, il faut tenir compte des pertes de matériaux
lors du transport, des manipulations, des mélanges, de fabrication et de mise en œuvre.
Dans le tableau 4 qui suit sont données les valeurs moyennes approximatives des
coefficients de perte sur certains matériaux de construction en fonction du type de travaux à
exécuter. Ce coefficient de perte sert à pondérer la quantité de matériaux obtenue à partir
des volumes théoriques d’ouvrage ; la valeur corrigée des quantités de matériaux est donc
obtenue en multipliant cette quantité théorique par ce coefficient de perte.

Pour une épaisseur de 5 cm, on a un volume de béton égal à : 1*0,05=0,05m3.


Dans 1m2 de plancher à hourdis creux, la longueur totale des nervures est égale à 2,0 m
pour des hourdis de longueur de 50 cm. Les nervures peuvent avoir des dimensions
différentes selon la destination du plancher.

On a ainsi : longueur des nervures dans 1m2 de plancher = 2,0 m

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Aussi, les hourdis peuvent avoir des dimensions différentes, donc dans 1 m2 de plancher, on
peut avoir différents nombres de hourdis selon leurs dimensions. Pour les hourdis
couramment confectionnés en Afrique francophone, les dimensions dans le plan sont les
suivantes : largeur, l = 20 cm ; longueur, L = 50 cm. Selon les largeurs des nervures, on peut
ainsi avoir de 7 à 9 hourdis dans 1m2 de plancher.

Quand les nervures ont une largeur de 10 cm, on a 8 hourdis par m2 de plancher. On peut,
ainsi, récapituler : dans 1 m2 de plancher à hourdis creux, on a en moyenne :

- 9,0 mètres linéaires de HA6 pour la dalle de compression avec le volume de béton
correspondant ;
- 2,0 mètres linéaires de nervures avec ses armatures et le volume de béton
correspondant ;
- 7 à 9 hourdis de béton avec l = 20 cm et L = 50 cm.

Les hourdis sont confectionnés en béton avec un rapport G/S variant de 0 à 1,0,
couramment 0 à 0,5. Le dosage en ciment varie de 200 à 350 kg/m3, couramment 250 à 300
kg/m3.

Ainsi, ce volume calculé V correspond à 1 sac de ciment, c'est-à-dire à 50 kg de ciment. Le


dosage en ciment C, en kg pour 1 m3 de béton correspondant est déterminé en divisant les
50 kg par le volume V.

On peut également déterminer le nombre de hourdis à confectionner par sac de ciment à


partir d’un dosage en ciment donné. Pour cela, il s’agit de savoir que le dosage donné C
donne la quantité de ciment pour un volume de béton égal à 1 m3. Donc, pour 1 sac de
ciment qui fait 50kg, il faut un volume V qui, divisé par le volume d’un hourdi choisi donne le
nombre de ce type de hourdi à confectionner par sac de ciment.

Nombre de hourdi = V/ (volume d’1 hourdis)

 Ouvrages en maçonneries

a) Maçonnerie de moellons
Les maçonneries de moellons comprennent deux éléments essentiels :

- les moellons qui sont des pierres de forme irrégulière ;


- le mortier de joint qui lie ces pierres entre elles ; nous envisagerons ici les
mortiers en ciment seulement.

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Dans 1 m3 de maçonnerie de moellons, ces constituants occupent les proportions suivantes
de volume :

- moellons : 0,5 à 1,0 m3 ; en moyenne 0,75 à 0,95 m3 ;


- mortier : 0,10 à 0,50 m3 ; en moyenne 0,20 à 0,30 m3.

Les mortiers en ciment sont composés de sable et de ciment (auxquels on aura ajouté de
l’eau à la confection). Le sable occupe le volume total du mortier, quant au ciment, il remplit
les vides laissés entre les grains de sable qu’il lie entre eux. Le dosage des mortiers varie
très largement : de 50 à 600 kg /m3 et même plus selon la nature de la maçonnerie, la
destination et les conditions d’exploitation. Donc dans 1m3 de mortier, ce qui va
correspondre à 1 m3 de sable ou 1000/60 = 16,67 brouettées de sable (capacité de la
brouette = 60 litres), on peut mettre de 1 à 12 sacs (1sac = 50kg) de ciment et même plus.

b) Maçonnerie d’agglomérés
Les maçonneries d’agglomérés sont constituées :
- d’agglomérés en béton, d’épaisseur donnée (couramment 10 cm, 15 cm et 20 cm) ;
- de joints en mortier de ciment.

Les agglomérés
Les agglomérés sont des briques en béton ou en mortier avec ou sans alvéoles. Les
agglomérés sans alvéoles sont couramment appelés agglomérés pleins ou briques
pleines ; ils sont d’épaisseur 10 cm, 15 cm ou 20 cm. Les agglomérés avec alvéoles sont
couramment appelés agglomérés creux ou briques creuses ; ils sont d’épaisseur 10 cm,
15 cm, ou 20 cm.

Pour les agglomérés, le rapport G/S varie de 0 à 1,5, couramment entre 0,0 et 0,50. Les
dosages en ciment varient de 80 à 300 kg/m3, couramment de 150 à 200 kg/m3.

c) Les joints
Il s’agit d’évaluer la quantité de mortier contenue dans les joints horizontaux et
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verticaux d’1 m de surface de maçonnerie d’agglomérés. Les joints horizontaux ont
une épaisseur eh qui varie de 1 à 4 cm, couramment de 2 à 3 cm. Quant aux joints
verticaux, leur épaisseur ev varie de 1 à 3 cm. Couramment 1 à 2 cm. Les largeurs
des joints sont égales aux épaisseurs des murs (10 cm, 15 cm ou 20 cm). Evaluons
maintenant les longueurs développées des joints horizontaux et verticaux dans 1 m2 de
surface de maçonnerie.

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Les volumes sont déterminés par les formules suivantes :

Joints horizontaux : Vh = l*eh* Lh.


Joints verticaux : Vv = l*e v* Lv ;

Où l est la largeur des joints qui est égale à celle de la maçonnerie.


Le volume totale est égale à : V = Vh+ Vv
En tenant compte de l’épaisseur des joints, on peut déterminer le nombre de briques dans 1
m2 de surface de maçonnerie d’agglomérés. Pour cela, supposons qu’on a des joints
verticaux et horizontaux, tous d’épaisseurs égale à 2 cm. Les dimensions faciales de la
brique étant de 20 cm et de 40 cm, on obtient, en ajoutant par 1 cm pour tenir compte du
joint entourant la brique, des dimensions effectives de 22 cm et de 42 cm pour l’élément
constitutif ; d’où le nombre de brique dans 1 m2 égale à :
(100*100) / (22*42) = 10,825≈ 11 briques.

N.B. Dans le cas ou les dimensions faciales diffèrent de 20 cm et de 40 cm, par exemple
18 cm et 38 cm, on obtient des dimensions effectives de 20 cm et de 40 cm, donc le
nombre de briques dans 1 m2 sera égale à : (100*100) / (20*40) = 12,5 briques.

 Charpentes métalliques
Une charpente métallique comprend, généralement, les éléments suivants dont les
caractéristiques géométriques et mécaniques sont définies à partir d’un calcul :

- les profilés normalisés ou reconstitués avec leurs caractéristiques


géométriques qui sont, couramment, évaluées par mètre linéaire (ou rarement
en poids) ;
- des platines d’assemblages d’épaisseur donnée qui sont évaluées en unité
avec spécification des dimensions, parfois en mètre carré avec spécification
de l’épaisseur,
- des boulons ou rivets de caractéristiques géométriques et mécaniques
données qui sont évaluées en unité.

La quantité des éléments de charpentes peut être faite dans un tableau comme le tableau 4.

Tableau 4 : Trame de métré pour charpente métallique

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Nature des Identification des Unité de mesure Quantité
éléments éléments
UPN N°
IPN N°
Profilés
Cornières N°
U N°
Platines Epaisseur 12 mm
d’assemblage Epaisseur 10 mm

Boulons

 Couverture et bardage
L’évaluation des quantités de métaux doit tenir compte :
- des dimensions utilisées des éléments de couvertures de bardage (tôles,
tuiles, etc. ….) ;
- des recouvrements et des dépassements nécessaires pour assurer une
exploitation et un service fiable.
Le nombre d’unités d’éléments de couverture ou de bardage est calculé par la formule
suivante :
n = Stot/ Sunit,

Où : Stot est la surface totale de couverture ou de bardage ;


Sunit est la surface utile de l’élément en tenant compte à part en mètre linéaire en
spécifiant leurs caractéristiques géométriques.

 Plafonnage, habillage
Le plafonnage et l’habillage comprennent, en général :
- le matériau du plafond ou de l’habillage dont la quantité est évaluée,
généralement en mètre carré, parfois en unité en spécifiant les dimensions
géométriques ;
- les éléments supports du plafond ou de l’habillage qui sont évalués en mètre
linéaire tout en précisant leurs caractéristiques géométriques.

L’évaluation des surfaces des matériaux de plafonnage ou d’habillage doit tenir compte des
recouvrements et des joints nécessaires pour assurer un fonctionnement et un service fiable.

 Enduits, revêtements, peinture

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a) Enduits
Il s’agit des enduits intérieurs et extérieurs qui sont exécutés en mortier de ciment. Le
dosage en ciment des mortiers varient de 200 kg/m3 à 600 kg/m3 selon la destination et
les conditions d’exploitation de l’ouvrage. L’épaisseur des enduits varie de 0,5 cm à 5cm
et même plus en cas d’enduits décoratifs à plusieurs plans.

Les matériaux de l’enduit sont couramment le sable et le ciment ; éventuellement des


adjuvants.
Le volume de l’enduit Vend est obtenu en multipliant la surface Send à enduire par
l’épaisseur moyenne e de l’enduit Vend = Send*e.

Ce volume correspond à celui du sable : Vsable = Vend.

La quantité de ciment dépend du dosage du mortier. Par exemple, pour un dosage en ciment
du mortier de 300 kg/m3, dans un volume d’enduit Vend, on a une quantité de ciment Cend
égale à :
1m3 300 kg
300kg * Vend
Vend Cend =
1m 3

b) Revêtements
Les revêtements couramment exécutés dans les pays Africains sont :
- les revêtements en carreaux (carrelage des sols et des murs) ;
- les revêtements en dallettes de béton pour les cours des bâtiments
d’habitation et d’hébergement ;
- les revêtements en pierre plate pour les cours des bâtiments d’habitation et
parfois d’usage public ;
- les pavages en béton ou en pierre pour les cours des bâtiments civils et
industriels, les trottoirs, les passages piétons, les voies de circulation de
véhicules, etc.….

Quelque soit le type de revêtement, les éléments constitutifs sont :


- la couche d’assise ;
- le matériau de revêtement ;
- le jointoiement.

c) Peinture

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Les peintures sont appliquées sur plusieurs types de supports : enduits, menuiseries
métalliques ou en bois, sur charpentes, etc.…. elles sont appliquées en une ou plusieurs
couches selon la destination et les conditions d’exploitation de l’élément. Les dosages, le
nombre de couches et les consommations au mètre carré (m2) sont, en général, donnés
dans les fiches techniques élaborées et fournies par les fabricants de peinture.

 Menuiseries
Les ouvrages de menuiseries sont, en général, fabriqués dans les ateliers spécialisés
qui fournissent en même temps les quantitatifs des éléments simples entrant dans la
confection de l’ouvrage de menuiserie. Toutes fois, il est important pour un technicien de
BTP de se faire une idée afin de vérifier ou de pouvoir évaluer approximativement le coût
des éléments entrant dans la confection de certains ouvrages de menuiseries
couramment utilisés (portes, portails, fenêtres, grilles de protection, etc…).

1.2.5 Les corps d’état

Les professionnels dans le domaine du BTP (Bâtiments et Travaux Publics) sont le plus
souvent spécialisés, mais certains sont généralistes. Les différentes spécialités dans le
domaine du BTP, sont appelées corps d’état. Ainsi, un corps d’état est un domaine
d’activités pour exécuter des travaux spécifiques correspondant à des disciplines
spécialisées. On peut citer certains corps d’état du BTP, les plus couramment rencontrés :
- la topographie ;
- terrassement ;
- les ouvrages souterrains ;
- les VRD (voiries réseaux divers)
- le béton armé et précontraint ;
- les maçonneries ;
- charpentes et menuiseries métalliques ;
- charpentes et menuiseries en bois ;
- couverture et étanchéité ;
- l’installation sanitaire et la plomberie sanitaire ;
- l’électricité ;
- revêtements – peinture – vitrerie- miroiterie ;
- le Génie thermique ;
- l’acoustique et l’isolation phonique ;
- l’éclairagisme ;
- paysage et espaces verts ; etc.….
1.3. LES INERTERVENANTS ET LES ACTES DU METRE

18
1.3.1 Les techniciens du métré
Parmi les différents techniciens du métré, c’est-à-dire ceux qui exercent la profession ou qui
sont chargés d’établir le métré, on peut citer :

- les métreurs ;
- les vérificateurs ;
- les réviseurs.

Ils exercent cette fonction en qualité de :

- salariés (dans une société privée, cabinet d’architecture, bureau d’étude


technique) ;
- fonctionnaires (dans les services techniques de l’état, dans les communes) ;
- patentés (en profession libérale : les agrées, experts immobiliers).

Les métreurs établissent les différents actes de métrés et plus particulièrement les devis et
les mémoires. Ils sont, généralement spécialisés dans un corps d’état, mais peuvent être
parfois polyvalents.

Les vérificateurs vérifient les travaux des métreurs, mais peuvent aussi établir des actes de
métrés. Ils sont tout corps d’état, mais parfois spécialisés. A la demande du maître de
l’ouvrage ou du maître d’œuvre, ils sont chargés de corriger les mémoires de l’entreprise en
vue d’une réclamation sur règlement.

Les réviseurs sont aussi un corps d’état et sont chargés d’un deuxième contrôle de
mémoire des travaux effectués pour le compte des administrations ou des collectivités.

1.3.2 Les actes du métré


Les actes tels qu’ils sont énumérés, sont donnés non pas par ordre d’importance mais par
ordre dont ces actes sont, généralement établis au fur et à mesure des besoins du métier,
même si ces actes ne sont pas obligatoirement établis par un métreur. Ainsi, on peut citer les
actes suivants de métré :

- l’estimation sommaire ;
- le devis descriptif ;
- le cahier des charges ;
- le devis quantitatif ;
- le devis estimatif ;

19
- les plannings ;
- les attachements ;
- l’état de situation ;
- la révision du marché ;
- la réclamation sur règlement ;
- le compte prorata ;
- le compte de mitoyenneté ;
- l’évaluation des propriétés construites ;
- la surface corrigée ;
- l’état des lieux.

a) L’estimation sommaire

L’estimation sommaire est faite au moyen du « prix au mètre carré construit » et très
rarement au prix du mètre cube construit et le mètre linéaire construit.

Ce type d’estimation du coût de l’ouvrage se fait, en général, avant l’estimation détaillée du


projet et a pour but d’indiquer au maître de l’ouvrage le prix approximatif du coût de la
construction qu’il a l’intention de réaliser, afin qu’il puisse juger si le montant de l’opération
envisagée correspond à ses moyens financiers. Cela se passe en début de projet, en phase
d’avant projet sommaire.

Le montant du prix au mètre carré est déterminé par l’expérience acquise à l’occasion des
constructions déjà réalisées.

Aussi, pour évaluer le prix d’une construction déjà réalisée, en vue de sa vente par exemple,
on utilise ce mode d’estimation au mètre carré construit

b) Le devis quantitatif

Le devis quantitatif donne, par catégorie, les quantités d ouvrages élémentaires nécessaires
à la réalisation de la construction. Ces quantités sont données au mètre linéaire (ml), au
mètre carré (m2), au mètre cube (m3), en unités (nombre), en kilogrammes (kg), etc.…C’est
un instrument de suivi de contrôle par comparaison.

c) Le devis estimatif

Le devis estimatif est le document sur lequel s’effectue le calcul du prix de la construction.
Sur ce document, chaque quantité Q d’ouvrages élémentaire déterminée au devis quantitatif

20
est reprise et est multipliée par le prix unitaire (le prix unitaire- PU d’un ouvrage élémentaire
est le prix de réalisation d’une unité de cet ouvrage) de l’ouvrage élémentaire considéré pour
trouver le prix (coût ou montant) de réalisation de cette quantité d’ouvrage élémentaire. Le
total des prix des ouvrages élémentaires donne le montant du devis estimatif, c’est-à-dire le
prix de l’ouvrage à construire.

EXEMPLE DE CADRE DU DEVIS ESTIMATIF

Prix
N° Désignation des ouvrages Unité Quantité Unitaire Montant
(PU)

1. TERRASSEMENTS

Débroussaillage, désherbage et
1.1. m2 375,00 1 800 675 000
décapage couche végétale

1.2. Fouilles en rigoles m3 125,87 6000 755 220

1.3. Remblais + compactage m3 159,65 4 800 766 320

Sous total 1 2 196 540

2. FONDATION

2.1 Béton de propreté m3 7,94 82 000 651 080

2.2. Fondations en béton armé m3 112,47 170 000 19 119 900

2.3. Longrines en béton armé m3 34,55 185 000 6 391 750

Sous total 2 25 512 301

N.B. La différence entre les cadres des devis quantitatif et estimatif se résume aux
deux dernières colonnes qui n’existent pas au devis quantitatif.

d) Le devis descriptif
Le devis descriptif est, généralement dressé par le maître d’œuvre (architecte pour les
bâtiments, ingénieurs pour les autres types de construction) et aucune mise à prix ne figure
dans ce devis descriptif.

Le devis descriptif complète les dessins d’ensemble (plans, façades et coupes) donnant les
renseignements sur les formes et les dimensions des ouvrages.

Dans le devis descriptif, chaque ouvrage élémentaire est décrit en indiquant les matériaux à
employer, les spécifications qui les concernent, les conditions particulières de l’exécution de
l’ouvrage.

21
Le devis descriptif permet de s’assurer d’une part, que quelque soit l’entreprise qui va
réaliser l’ouvrage, on aura la qualité exigée, d’autre part que le prix de l’entreprise (ou des
entreprises en concurrence) doit bien correspondre à cette qualité des travaux.

Aussi, le devis descriptif doit être particulièrement précis et explicite pour éviter toute
confusion ou fausse interprétation. Pendant toute la durée de l’exécution des travaux et au
moment de la réception des travaux, le devis descriptif sert de base pour juger de la
conformité des différents ouvrages aux prescriptions techniques qu’il contient.

e) Le cahier des charges

Le cahier des charges a pour but de définir avec précision :

- les droits et les devoirs des parties en présence, c'est-à-dire des différents
intervenants dans l’acte de construire : l’entrepreneur, le maître d’œuvre, le maître
de l’ouvrage. Ces charges sont applicables à tous les chantiers (cahiers des
conditions des charges générales – CCG ; normes françaises) ;
- les obligations, les contraintes particulières à un chantier déterminé, ces charges
sont généralement consignées dans un cahier des conditions des charges
particulières (CCP) ; ce cahier complète le CCG en précisant les charges
particulières au chantier considéré.

Ces deux cahiers peuvent être confondus en un document appelé cahier des charges.
Couramment, on utilise, généralement les concepts suivants :

- le cahier des clauses administratives générales – CCAG pour le CCCG ;


- le cahier des clauses administratives particulières – CCAP pour le CCCP.
Pour le CCAP est le document juridique du marché, il est contresigné par le maître de
l’ouvrage et à pour but de définir avec précision :

- l’obligation, pour toutes les parties, de respecter rigoureusement le dit cahier ;


- les droits et les devoirs de toutes les parties en présence (entrepreneurs, maître
d’ouvre, maître d’ouvrage) ;
- les obligations, les contraintes particulières imposées par le chantier considéré.

Ainsi, le contenu de ce cahier :

- laisse au maître d’ouvre tous les pouvoirs pour surveiller les travaux et les modifier
si besoins en est :

22
- donne le délai de l’organisation du chantier ;
- fixe la durée des travaux et prévoit des amendes pour retard ;
- énumère les conditions de réception des travaux ;
- laisse la responsabilité à l’entrepreneur pour tout vice de construction dû à une
malfaçon et en cas d’accident.

23
CHAP. 2 - CUBATURE DES TERRASSEMENTS ET MOUVEMENTS DES TERRES

Généralités

Les travaux de terrassement comprennent toutes les opérations ayant pour but de
transformer la configuration du sol, soit en y apportant des terres pour l’exhausser, soit en la
fouillant pour y provoquer des excavations.

On réalise ainsi des déblais et des remblais pour l’exécution des voies de communications
(routes – voies ferrées – canaux), le surfaçage des plateformes, la réalisation de fondations
d’ouvrage d’art ou de bâtiments, le vallonnement de sites pour la création de parc
d’agrément.

Le calcul des remblais et des déblais s’appelle la cubature des terrassements. Elle est
nécessaire pour :

- Estimer les dépenses du poste de terrassement,


- Choisir entre plusieurs variantes,
- Prévoir le mouvement des terres, la façon de les réaliser donc d’envisager le type, le
nombre, l’utilisation des engins de terrassement.

2.1 Cubatures

2.1.1 Choix d’une méthode de cubature

La méthode de cubature sera fonction de deux critères :

• la forme de l’élément,
• le degré de précision que l’on désire obtenir.

a) La forme de l’élément

Si la cubature doit être réalisée pour un terrassement linéaire c'est-à-dire pour la


construction de voie de communication, par exemple, il est préférable de choisir la méthode
des profils en travers.

Par contre, si la cubature concerne l’aménagement de grandes plateformes ou de grandes


surfaces qui n’ont pas un axe prédominant par rapport à l’autre, on choisira la méthode des
prismes, éventuellement la méthode des courbes de niveau.

24
b) Le degré de précision

Suivant la nature des calculs que l’on fait, il n’est pas toujours indispensable de connaître
une cubature avec une extrême précision.

En effet, celle-ci peut être effectuée dans le cadre d’une étude sommaire, phase qui ne
permet pas, en général, d’aller dans les détails de la précision.

Nous verrons que, suivant les critères choisis, il existe des méthodes de calculs de cubature
expéditives.

Il convient de remarquer que les méthodes de cubature dites « exactes » malgré leur
dénomination ne donnent pas des résultats mathématiques de haute précision. En effet,
toutes les méthodes ramènent l’évaluation du cube des terrassements compris entre des
surfaces plus ou moins régulières et gauches que constituent le terrain naturel et des
surfaces plus ou moins régulières gauches ou planes qui définissent le projet à une cubature
de volume compris entre des figures géométriques. Par ailleurs il est toujours très difficile
dans le nivellement du terrain de l’appréhender totalement

c) Méthode des profils en travers

Connaissant le profil en long et les profils en travers, on dispose de tous les éléments pour
faire la cubature des terres.

La méthode consiste à calculer les volumes des tronçons compris entre deux profils
successifs. Deux méthodes peuvent être utilisées :

d) La méthode de l’aire médiane

Le volume est obtenu en prenant la surface de l’aire médiane (c'est-à-dire celle du projet fictif
compris entre deux les profils en travers) et en la multipliant par la distance d’entre profil.
Pour obtenir les dimensions de l’aire médiane, on prend la moyenne arithmétique des cotes
des profils extrêmes.

Cette méthode bien que plus précise que la méthode de la moyenne des aires dont nous
allons parler ci-après est peu employée par ce qu’elle conduit à des calculs longs et
fastidieux. C’est la raison pour laquelle nous n’en développerons pas davantage l’étude.

e) La méthode de la moyenne des aires

25
C’est la méthode employée dans les Travaux Publics. Elle consiste à déterminer le cube des
terres compris entre deux profils en travers consécutifs en multipliant la somme des surfaces
de ces profils par la demi-distance entre profils.

Considérons d’abord les deux cas simples que constitue la succession de deux profils tout
en remblai ou tout en déblai. Le tronçon ainsi défini est un polyèdre à bases parallèles (on
considérant que le profil en long est rectiligne - Ou que si, il est courbe la déviation de la
normale et faible sur deux profils en travers qui se suivent).

On peut appliquer à cette figure la formule du volume prismatoïde ou de 3 niveaux.

Si l’on appelle d : la distance entre profils,

S1 : la surface du profil 1,

S2 : la surface du profil 2,

S : la surface du profil intermédiaire.

Le volume du tronçon est :

V = (S1 + 4S + S2) d/6

Si par définition pour simplifier la formule et en considérant que la précision des résultats
dépend à la fois des éléments de base (constitués par les points levés sur le terrain) et par
l’emplacement et la distance entre profils en travers, on admet :

S = (S1 + S2)/2

La formule de trois niveaux devient :

V = [S1 + 4 [(S1 + S2)/2] + S2] d/6 ; soit V = (S1 + S2) d/2

f) Application de la formule de la moyenne des aires

Si l’on considère non plus deux (2), mais n profils en travers définissant une section de voie
de communication, on aura :

Remarque importante relative aux points de passage :

On appelle point de passage dans un profil en long, le point géométrique où la ligne


rouge coupe la ligne du terrain naturel.

26
Lorsque deux profils en travers consécutifs sont l’un entièrement en déblai, l’autre
entièrement en remblai, on suppose que le profil situé au point de passage est nul et l’on en
tient compte dans les calculs de demi-somme des distances.

Dans la pratique on considérera donc un profil fictif situé au point de passage, ce qui revient
dans la formule précédente à neutraliser une certaine longueur sur le profil en long.

g) Profils en travers – calcul des surfaces

Il existe de nombreuses méthodes pour calculer les surfaces des profils en travers qui
d’ailleurs ne donnent pas le même degré de précision.

1. Méthodes exactes

La surface d’un profil en travers est comprise entre les lignes figurant le terrain naturel et le
profil du projet.

Pour obtenir un cube précis des terrassements, il faudra donc déterminer pour chaque profil
en travers les côtes en coordonnées de chacun des points.

Dans le plan du profil en travers on adopte un système d’axe (x, z) rattaché à l’axe du projet
d’une part, et au système général de nivellement (cote NGF) d’autre part.

Partant de ces données, la surface des profils en travers peut être calculée par différentes
méthodes, les plus utilisées étant les suivantes :

2. Méthode des lignes enveloppes

La surface du profil en travers est donnée par la formule générale suivante :

Cette formule donne une surface positive du polygone en tournant dans le sens des aiguilles
d’une montre, à droite de l’axe, et dans le sens opposé aux aiguilles d’une montre, à gauche
de l’axe.

Par contre en partant de l’axe, on prend les ponts du projet d’abord, on obtient directement
des surfaces :

3 négatives en déblai (matériaux à enlever)


4 positives en remblai (matériaux à apporter).
L’utilisation de cette méthode est source d’erreurs et nous déconseillons de l’utiliser.

27
3. Méthode des surfaces élémentaires

On décompose la surface du profil en travers en surfaces élémentaires dont on calcule les


valeurs.

Dans les profils pris en exemple on aurait donc des surfaces élémentaires A, B, C, D à
calculer, ce qui nécessite de calculer des cotes supplémentaires du profil en travers que m et
u. On aurait dans cet exemple :

S = S (A) + S (B) + S (C) + S (D)

Soit: S = 4.06 m2 + 2.08 m2 + 17.22 m2 + 7.50 m2 = 30.86 m2

Il convient de signaler que l’on aurait également pu parvenir à ce résultat par différence entre
les surfaces limites d’une part par la ligne de référence et d’autre part les lignes projet ou
Terrain Naturel.

4. Méthode planimétrique

Nous citerons pour mémoire cette méthode. Elle consiste à utiliser l’intégrateur mécanique
de surface appelé Planimètre.

Cette méthode na donne pas des résultats précis d’autant qu pour les figures filiformes, le
planimètre doit être utilisé avec beaucoup de précautions, faute d’introduire de graves
erreurs dans les calculs.

Remarque : Le point de rencontre des lignes de projet et ligne du terrain naturel (TN)
constitue un profil fictif. Il est sensé être de déblai et remblai nuls.

Il est nécessaire d’établir un tableau de métré ou de cubatures. Parfois il est aussi


nécessaire de distinguer les différentes natures des déblais pour envisager la possibilité de
leur réutilisation en remblais ou non, et les différents prix des terrassements.

2.2 MOUVEMENT DES TERRES

1. Définitions

Le mouvement des terres est l’opération qui consiste à exécuter au moyen de divers matériel
(pelle, brouette, camion, bulldozer, scraper …) le transport des terres de déblais ou
d’emprunt en remblais ou en dépôt. Le choix des engins est fonction de la nature des terres,
de la distance de transport et un volume à transporter.

28
Le mouvement des terres a eu une importance considérable lorsque les transports étaient
lents. Avec l’emploi des transports automobiles (camion, dumpers…) cette importance a
considérablement diminué. Il est maintenant utile d’estimer les distances de transport à
quelques mètres près car de telles variations n’ont qu’une importance minime sur le coût des
gros projets.

Actuellement, la tendance est à la forfaitisation de la partie terrassement. Ce qui offre


divers avantages pour tous les investisseurs. Cependant il est intéressant de connaître les
méthodes d’études du mouvement des terres pour son application sur les projets suivants :

∆ Projet d’importance réduite


∆ Travaux en zones urbaines ou les parcours sont difficiles par suite de la gêne de la
circulation des engins

Les cubatures sont obtenues en faisant le produit des surfaces des déblais ou des remblais
de chaque point du profil en long par la longueur de l’entre profil. On calculera séparément
les cubatures de profils en remblais et les cubatures des profils en déblai. La formule
générale est Vi= Si (Li+li+1)/2 avec Li et Li+1 la longueur des distances partielles sur profil en
long qui encadrent le profil en travers de section Si.

Le décapage de la terre arable constitue en principe un prix différent. Une connaissance des
coefficients de foisonnement et tassement des sols quoi que indicatif, permet de mieux
cerner les calculs de mouvement des terres.

2. Calcul des volumes

Il consiste donc à l’évaluation approximative du volume des terre compris entre deux profils
en faisant le produit de la moyenne des surfaces de chacun d’eux par la longueur de l’entre
profil.

29
a) Mouvement des terres :
Si un cube V est transporté à une distance d, on appelle moment de transport de V, le
produit V.d.

b) Distance moyenne de transport :


Soient plusieurs cubes V1, V2, …Vi.. .Vn à transporter respectivement à des distances d1,
d2, …di… dn, on appelle distance moyenne de transport

d = ∑ Vidi
∑ Vi

Au lieu d’étudier de V1 à Vn les prix de transport de V1 à Vn et de faire la somme ensuite, on


étudie le prix de transport de V exprimé en m3 avec V = ∑ Vi à la distance moyenne dm = ∑
Vidi
∑ Vi

Les prix sont équivalents dans les deux cas. L’ensemble pour nous est de connaître la
distance moyenne de transport des terres d’un projet.

C) Distance moyenne générale

Le pris des transports varie avec les véhicules et il est intéressant de connaître les cubes par
nature de véhicule utilisé.
On déterminera la distance moyenne de transport au bulldozer, au camion.
On distingue alors par la distance moyenne générale, celle qui s’applique à l’ensemble des
transports

Exemples :
Soit Vs(m3) le volume porté à une distance moyenne des (scrapers)

 Vc (m3) le volume porté à une distance moyenne dc (camion)


 Vb (m3) le volume porté à une distance moyenne db(bull)

⇒ Distance moyenne générale : d= vsds + vcdc + vbdb


Vs + vc + vb

Si l’on a le choix de plusieurs lieux de remblai pour transporter un même déblai, suivant
qu’on choisit tel ou tel transport, on fera varier la distance moyenne. Le prix des
transports est évidemment fonction de cette distance.
On cherchera donc à organiser les transports pour avoir la distance moyenne la plus
réduite. C’est le but de l’étude des mouvements des terres.

30
Remarque : un prix de transport d’un cube v en m3 à une distance de s’obtient par le produit
du cube par le prix de transport de un (1) m3 à cette distance d.
Le prix de 1 m3 comporte trois (03) éléments :

 Le temps (tc) d’immobilisation du véhicule au chargement,


 Le temps (td) d’immobilisation du véhicule au déchargement
 Le temps (2d) temps mis par le véhicule de capacité moyenne c, marchant à une
vitesse v pour faire la distance d en aller retour.

Le temps total de transport T = Tc + Td + 2d / Vc

Exemple :

Soit un camion benne basculante de 5 m3 de capacité et soit V = 20 km/h et d = 1 km


Tc = 0,04 h ; td = 2,02 h et t = tc + td + 2d
Vc
T = 0,04 + 0,02 + 2 x 1 = 0,08 h
20 x 5
Plus la distance est courte, plus la différence est grande.

3. METHODE DE LALANE

a- Foisonnement

Un (01) m3 de terre en place une fois excavés ne tiendront pas dans 1m3 L’excédent est
appelé foisonnement. Il varie avec la nature des terres et surtout avec la cohésion. Le
coefficient de foisonnement des différentes terres est le suivant :

- Sable ƒ = 0 Terre végétale 1/7 à 1/6 (.. 15% de v)


- Sol argileux : 1/5 à 1/3 (20 à 35 %) ; Roches 1/3 soit 35 %

Pour le transport il faudra prendre en compte les cubes de déblais mesurés sur les profils en
travers majorés du foisonnement.

- Volume … = cube en profil Vp


- Volume transporté = cube au transport Vt ƒ = Vt – Vp

b- Tassement et compactage

Un (01) m3 de terre foisonnée donne moins d’un m3 de terre mis en remblai. C’est le
phénomène de tassement, évalué en % par un coefficient de tassement. On distingue
aujourd’hui de moyens modernes permettant de provoquer un tassement très important des
terres : c’est le compactage. Il permet d’obtenir des terres en remblai aussi compact, si non
plus que les en place c'est-à-dire des terres déblayées.

31
Remarque :

Un (01) m3 de déblai évalué d’après profil en déblai donnera un (01) m3 de remblai évalué
d’après les profils en remblai. Mais ce 1 m3 transporté nécessitera l’emploi d’une capacité
plus grande de transport de (1+ƒ) m3. Donc le foisonnement intervient toujours dans l’étude
de prix.

On supposera chaque cube de déblais et remblai concentré au profil correspondant. On ne


tient pas compte des cubes à réemployer dans le même profil. En un profil dit mixte (qui
comporte à la foi un cube D de déblai et un cube R de remblai) on compense R par D et on
considère le profil comme étant :

 En déblai avec un cube (D – R) si D > R


 En remblai avec un cube (R – D) si R > D

On ne tient pas compte des profils fictifs ou nous avons déjà supposé qu’il n’y a pas de
déblai ni remblai

Présentation des résultats

On concrétise le calcul sous forme d’un tableau qui s’appelle le métré des terrassements. Sa
forme peut varier suivant les administrations, bureaux d’études ou projeteurs.

Nous donnons un exemple à la figure suivante. Les colonnes 4, 5, 8 et 9 pourraient ne pas y


figurer.

Longueurs Déblais Remblais


N° Distances Obser-
D’appl. Surfaces Surfaces
Entre Cubes Cubes vations
Profils gauche Droite Total gauche Droite Total
profils [m] [m] axe axe axe axe

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12

1 16.60 0.68 2.75 3.43 54 0.80 - 0.80 12

31.20

2 29.65 1.41 1.05 2.46 7 - - - -

28.10

P.F. 28.475 - - - - - - - -

32
28.85

3 23.575 0.32 0.92 1.24 29 7.57 2.20 9.77 230

18.30

4 9.15 0.45 0.21 0.66 6 - 5.70 5.70 25

2 2
TOTAUX 106.45 106.45 162 m 294 m

4.1 Mouvement des terres – Epure de LALANNE


4.1.1 Généralités

Nous avons étudié précédemment différentes méthodes de calcul des volumes de déblais et
de remblais. Nous allons étudier maintenant comment on transporte les terres et les
procédés employés pour répartir convenablement les déblais.

En effet, dans le cadre de la préparation d’un chantier, l’étude des mouvements de terre doit
être entreprise avec le plus grand soin puisqu’il représente une incidence importante sur le
coût des transports de matériaux donc sur l’ensemble des dépenses du projet.

Les moyens employés dans l’exécution des terrassements varient et déterminent donc des
coûts très différents. Il convient de connaître la façon dont devra se faire le transfert des
terres, mais également pour chacun de ces moyens le cube et la distance des terres à
transporter, c'est-à-dire de connaître le mouvement des terres.

4.1.2 Méthodes graphiques du mouvement des terres

Ces méthodes graphiques sont les suivantes :

1. L’épure des terrassements complétée par l’indication des distances entre les
centres de gravité des rectangles équivalents qui sert à établir le tableau de
mouvement de terre.
Cette méthode est peu employée. Elle ne peut donner la certitude de la
solution la plus économique.

2. Epure de LALANNE : C’est celle que nous étudions au paragraphe suivant.


3. Méthode de BRUCKNER : Cette méthode se rattache à celle de LALANNE.
La différence principale consiste à joindre les extrémités des ordonnées par

33
une ligne polygonale tandis que dans l’épure de LALANNE on mène par
l’extrémité de chacune des ordonnées une horizontale jusqu’à l’ordonnée
voisine.
Elle ne sera pas étudiée dans ce cours. On trouvera l’exposé de la méthode
de BRUCKNER dans les traités spéciaux.

4.1.3 Tableau du mouvement des terres

C’est un récapitulatif des cubes de déblais et de remblais entre profil en travers et les
excédents soit en remblais soit en déblais. Elle se présente sous la forme suivante (en
reprenant l’exemple précédent du métré des terrassements).

Dans les colonnes 4 on indique le volume des terres que l’on peut employer sur place, à
chaque profil par un transport perpendiculaire à l’axe du profil en long.

N° des Cube Cube Excès de Excès de


Déblai à employer
transversalement
profils déblai remblai déblai remblai

1 2 3 4 5 6

1 54 12 12 42 -

2 73 - - 73 -

3 29 230 29 - 201

4 6 52 6 - 46

TOTAUX 162 294 47 115 247

On vérifiera :

Colonne 5 = colonne 2 – colonne 4

Colonne 6 = colonne 3 – colonne 4

34
4.1.4 Epure de LALANNE
1. Introduction
Il s’agit, après avoir étudié le projet et déterminé les cubatures, de fixer le détail des
transports de terre d’un profil à un autre, d’un ou plusieurs emprunts à des profils ou au
contraire le mouvement de terre de profils à un ou plusieurs lieux de dépôt.

L’épure de LALANNE est une méthode de représentation graphique qui permet de visualiser
les cubes à transporter.

2. Etablissement de l’épure
On fait abstraction des cubes à employer au même profil et l’on opère seulement sur la
différence des cubes déblais – remblais ou vice versa.

On suppose que le volume des terrassements est à chaque profil concentré au lieu même du
profil en travers et non réparti sur la longueur d’application, et l’on établit le tableau du
mouvement des terres.

Etablissement de l’épure : On trace une ligne horizontale appelée ligne de terre ou encore
ligne initiale sur laquelle on reporte à l’échelle (celle du profil en long par exemple), les profils
en travers. On indique les distances partielles entre profils en travers.

Perpendiculairement à cette ligne on porte les cubes de déblais et de remblais en excédent,


pris dans les colonnes 5 et 6 du tableau du mouvement des terres. Ces cubes sont
représentés par des traits verticaux, leur longueur étant proportionnelle au volume de
chaque profil, leur sens allant de bas en haut pour les déblais, et inversement de haut en bas
pour les remblais.

+ 115
C D

Emprunt A
A +42 B Emprunt B

Déblais Remblais
H 1 2 3 4 H’
150.00 31.20 56.95 18.3 40.00

- 86 E F

- 132 O
35
Le point O d’arrivée doit être à une distance de la ligne de terre égale à la somme
algébrique des déblais et des remblais.

Dans l’exemple choisi, partant du tableau du mouvement de terre, on élève (déblais) au profil
1 à une perpendiculaire représentant 42 m3. On trace l’horizontale jusqu’au profil en travers
(3) suivant et du point D ainsi obtenu on abaisse en (remblai) une perpendiculaire dont la
longueur est proportionnelle au cube de déblai en 3, soit 201 m3. On pratique ainsi de suite
pour chacun des profils en travers.

On aura : en A + 42 m3

en C + 42 + 73 = + 115 m3

en D + 115 - 201 = - 86 m3

en O – 86 – 46 = - 132 m3.

Le point O représente l’excès de remblais. On remarquera que l’excès de remblais est


toujours en dessous de la ligne de terre. L’excès de remblais est toujours en dessous de la
ligne de terre. L’excès de déblais se situe toujours en dessus de cette ligne.

3. Ligne de répartition des sens de transport

Arrivé à ce stade de l’épure, on va chercher à la partager dans sa hauteur par une ligne
horizontale qui servira de ligne de répartition de la direction des transports sachant que
ceux-ci doivent se faire :

5 de gauche à droite pour les volumes situés au-dessus de la ligne (déblais vers remblais)
6 de droite à gauche pour ceux situés au-dessous de cette ligne.

La ligne de répartition à tracer est celle qui conduit à trouver la somme des moments de
transport la plus faible.

4. Moments et indication des transports


La figure indique que le déblai AB devra être transporté vers le remblai C.

36
Ce moment de transport est égal au produit du cube (représenté par AB) par la distance AD.
Le rectangle ABCD représente sa valeur. Le moment de transport est proportionnel à la
dépense relative au transport.

B C

H H’
A D

Il faut avoir constamment à l’esprit la notion que l’on transporte des déblais vers les remblais
(figure suivante) et no l’inverse ce qui signifierait rien.


bla
is
Re Dé
mb Remblais bla
lai is

H H’

5. Différents cas à envisager

37
On peut avoir sur un chantier un excès de remblais, un excès de déblais, ou éventuellement
les cubes de remblais et de déblais pouvant se compenser exactement, d’où les épures de
LALANNE différents.

On peut avoir un ou plusieurs lieux de dépôts ou d’emprunts situés soit de part et d’autre du
chantier, soit d’un même côté, soit dans les limites du chantier.

Sur l’épure de LALANNE on aura donc un ou plusieurs dépôts ou emprunts situés soit à
droite, soit à gauche ou au milieu de l’épure. On les représente graphiquement par deux
traits verticaux parallèles.

1er cas : Remblais et déblais se compensent

Ce cas est extrêmement rare. Le point O est situé sur la ligne de terre.

D R
é e
b m

H H’
O

2ème cas : Dépôt ou emprunt unique à une extrémité du chantier

Soit une épure comportant un excès de déblais DO et un dépôt situé à droite de l’épure. Il
faudra placer un dépôt MN égal à DO et l’épure de LALANNE peut se transformer en une
épure ABC …. DOMN.

Les points A et N sont sur une même horizontale. C’est donc la ligne de terre HH’ qui devient
la ligne de répartition LR des sens de transport.

38
Li eut été de même si l’épure avait comporté un excès de remblais et un lieu d’emprunt
unique.

D
é
bl

R
e
B C Dépot
m
C M

N
H H’
A D

D’où une première conclusion :

7 Si le dépôt ou l’emprunt est à droite de l’épure, la ligne de répartition à adopter est la


ligne de terre.
8 Si le dépôt ou l’emprunt est à gauche de l’épure avec un excès de déblais la solution
aurait été la même, mais la ligne de répartition à adopter est celle passant par la ligne
d’arrivée en O.
ème
3 cas : Le dépôt ou l’emprunt se trouve dans le cours de l'épure

On considère l’épure en deux parties séparées par le dépôt et l’on appliquera les règles ci -
avant.

Soit l’épure ci-jointe, dans la première partie on aura une ligne de répartition sur la ligne de
terre jusqu’au lieu de dépôt.

Dépot
A O
L R
N
H H’
B C

39
Dans la seconde partie, on aura un dépôt à droite et la ligne de répartition à adopter
sera celle passant par O.

Dépot

O R
L
H H’

4ème cas : Deux dépôts ou des emprunts situés de part et d’autre de l'épure

C’est le cas du chantier situé entre deux dépôts ou deux emprunts. On portera le dépôt où
l’on trouvera l’emprunt pour partie en A et B. Le problème économique est de connaître les
quantités à déposer ou à emprunter réciproquement en A ou en B pour parvenir au moindre
coût.

On procédera dans ce cas à plusieurs essais en testant successivement plusieurs lignes de


répartition. Elle se situera entre la ligne de terre et le point d’arrivée.

Dépôt A Dépôt B

1 2 3 4 D
H H’
5

8.1.1 Représentation graphique du mouvement des terres

40
8.2 Mode d’implantation des travaux de gros terrassements

8.2.1 Généralités
Implanter un projet, c’est matérialiser sur le terrain une étude réalisée sur plan. Comme un
projet doit bien se situé par rapport à son environnement le problème pratique se pose
simplement en ces termes : d’un point ou plusieurs points anciens connus en coordonnées
et matérialisés sur le terrain, soit à implanter un point nouveau dont les coordonnées
théoriques sont connues.

Pour cela, il existe plusieurs méthodes :

 Méthode par rayonnement


 Méthode des intersections
 Méthode par point avant
 Méthode par abscisse et ordonnée sur la tangente
 Méthode par coordonnée sur la courbe.

Dans le cas de gros terrassements les piquets matérialisant l’axe de la voie routière ne
peuvent résister.

On utilise la méthode dite par profils en travers par rapport à une polygonale. A partir de la
polygonation de précision on implante le point d’axe sur le profil en travers mais aussi deux
points situés sur le profil en travers entre les limites de l’assiette et de l’emprise. D’une façon
pratique on les implante souvent à 2 m au-delà des entrées en terre théoriques déterminées
sur les profils en travers. On les appelle points encadrants. Ils sont matérialisés sur le terrain
par des fers scellés dans une base de béton pour ceux qui sont situés sur les profils en
travers dit principaux, par des piquets en bois pour les autres.

Une fois l’implantation réalisée, tous les piquets sont déterminés en altitude par nivellement
direct.

8.2.2 Implantation des entrées en terre

Dans ce cas on met un « gabarit » c'est-à-dire une latte de bois fixant exactement l’entrée en
terre ainsi que les pentes des talus.

Un déblai équipé de gabarits peut être descendu très correctement sans intervention du
topographe jusqu’à 50 cm de fond de fouille. A ce stade, il doit préciser exactement la côte
« fond de terrassement » et vérifier que la largeur de plateforme est bonne.

41
8.2.3 Implantation des talus en remblai

L’habitude des terrassiers veut que les remblais soient équipés également de gabarits. On
se rend compte vite qu’ils sont, soit enfouis par les terres, soit déplacés parles blocs roulant
le long des talus.

En tout état de cause, le topographe ne doit pas laisser un remblai se monter sans vérifier
tous les 3 ou 4 mètres, la largeur de plateforme.

Pour cela on utilise des « niveaux à mains, à pente » qui permettent de fixer la largeur de
plateforme en visant un piquet placé en pied de talus ou légèrement déplacé.

Lorsque le remblai arrive près de la cote définitive, le topographe doit alors remettre avec
précision des piquets fixant le bord de plateforme et sa cote.

8.3 Implantation des ouvrages d’art

L’implantation des ouvrages d’art sur une voie de communication devra faire l’objet
d’attention particulière.

Le projet fourni dans ce cas là pour chaque ouvrage, les coordonnées d’intersection de l’axe
longitudinal de l’ouvrage et l’axe de la voie dit « point central » et la valeur de l’angle de
biais de l’ouvrage. L’implantation devra comprendre :

 évidemment le point central ;


 2 points de l’axe longitudinal de l’ouvrage, ces points se situant en dehors de la zone de
chantier de l’ouvrage ;
 2 points sur la tangente de l’axe de la voie routière passant par le point central, ces
points se situant en dehors de la zone du chantier de l’ouvrage.

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