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nº 1
CONSEIL Novembre 2011
OLÉICOLE
INTERNATIONAL FRANÇAIS
Original: FRANÇAIS
Príncipe de Vergara, 154 – 28002 Madrid – España Telef.: +34 915 903 638 Fax: +34 915 631 263 - e-mail: iooc@internationaloliveoil.org – http://www.internationaloliveoil.org/
GUIDE POUR LA
DÉTERMINATION DES CARACTÉRISTIQUES DES OLIVES À HUILE
1. INTRODUCTION
Le présent guide vise les fruits de l’olivier cultivé (Olea europaea L.) qui seront destinés à
l’élaboration de l’huile d’olive vierge. L’objectif est de déterminer les caractéristiques des
olives à huile, des grignons et des margines, de calculer le rendement industriel approximatif
et de définir les paramètres pour établir le moment de récolte le plus adéquat pour cette
calculation.
2.1 INTRODUCTION
Le durcissement du noyau est la première étape dans la formation biologique de l’huile dans
l’olive. À partir de ce moment-là, l’huile se forme et son volume augmente au fur et à
mesure du développement végétatif du fruit, jusqu’à parvenir à un maximum caractéristique
de chaque variété ; les caractéristiques sensorielles authentiques apparaissant avant le début
du processus de maturation. Le fait d’effectuer des prélèvements périodiques avant l’époque
traditionnelle de maturation fournit des indications utiles pour obtenir la plus grande
quantité possible d’une huile présentant les meilleures caractéristiques. Ces prélèvements
permettent en effet de calculer le moment optimal pour commencer la récolte sur une base
analytique et de connaître ainsi l’évolution des fruits, du contenu en huile, de la capacité
d’extraction, des propriétés sensorielles et d’un certain nombre de caractéristiques
analytiques d’intérêt.
2.2. DÉFINITION
Le processus de maturation peut être apprécié visuellement sur les variétés d’olivier au fur et
à mesure de leur changement de couleur. Le péricarpe passe normalement du vert foncé au
violacé puis au noir. La couleur et la texture du mésocarpe changent également durant ces
étapes, tout comme la couleur et les caractéristiques sensorielles de l’huile (Fig. 1).
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Fig.- 1
La formule suivante a été mise au point par la Station Expérimentale Venta del Llano de
l’IFAPA de Mengibar (Jaén, Espagne) afin d’évaluer quantitativement les étapes de
maturation des olives. Comme indiqué dans la Figure 2, cette formule est basée sur un
système de ponctuation correspondant à chaque étape de coloration du péricarpe et du
mésocarpe.
Indice de maturité
Légende :
A 0 + B 1 + C 2 + D 3 + E 4 + F 5 + G 6 +H7
I.M.= -------------------------------------------------------------------
100
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Dans des conditions climatiques normales, la teneur en huile rapportée à la matière sèche
augmente dans le temps. Les points du graphique sont unis de manière à former une ligne.
Lorsque l’on commence à observer un ralentissement de l’augmentation de la teneur en
huile par rapport à l’échantillon précédent et que la ligne commence à infléchir, on peut
considérer que l’olive a atteint sa teneur maximum en huile. Si les caractéristiques
sensorielles des olives présentent en outre un arôme fruité intense qui rappelle les olives
vertes fraîches, d’autres fruits verts, l’herbe fraîchement coupée, l’artichaut, etc., et un goût
frais et fruité caractérisé par un équilibre entre l’amer, le piquant et l’astringent ; que la
capacité d’extraction est supérieure à 70 % et que l’acidité libre est comprise entre 0,1 et
0,3 %, on peut alors considérer qu’il s’agit du stade optimal de maturation. Normalement,
presque toutes les variétés présentent à ce stade un indice de maturité compris entre 3 et 4. Il
est alors recommandé d’entamer la récolte pour obtenir des huiles de la meilleure qualité.
Objectif : obtenir à partir d’un échantillon d’olives représentatif d’un type d’oliveraie donné,
une bonne indication de rendement ainsi que de l’huile en quantité suffisante afin de faire
des comparaisons d’une semaine sur l’autre sur le poids des fruits, le rendement et les
caractéristiques de l’huile obtenue.
Pour garantir la représentativité de l’échantillon, le nombre d’olives par arbre doit être le
plus bas possible et le nombre d’arbres doit être le plus élevé possible. Si pour des questions
pratiques, on est tenté de réduire le nombre d’arbres et d’augmenter le nombre d’olives par
arbres, on s’efforcera de trouver un compromis entre les deux extrêmes. Plus le nombre
d’arbres de charge homogène est élevé, plus le travail est plus facile.
La règle suivante peut être retenue : « le nombre d’olives récoltées à la fin de tous les
prélèvements hebdomadaires doit être insignifiant pour l’arbre ».
Le nombre d’olives doit être proportionnel à la taille des arbres. Si les arbres sont de taille
comparable (plantations modernes), on pourra prélever un nombre d’olives identique sur
chaque arbre. À l’inverse, si la taille des arbres est très variable, comme dans beaucoup de
plantations âgées, le nombre d’olives sera différent d’un arbre à l’autre. Dans ce cas, pour
chaque arbre, le nombre d’olives devra être le même à chaque prélèvement hebdomadaire.
2.3.3 RÉCOLTE
Pour prélever de façon reproductible, on récoltera les olives au hasard, sans choisir, en se
déplaçant de façon régulière tout autour de l’arbre. Les olives devront être récoltées à une
hauteur facile à récolter, sans chercher à ramasser plus haut ou plus bas. Il suffit d’avancer la
main vers un rameau et de récolter ce que l’on parvient à retenir dans la main, qu’il y ait une
ou plusieurs olives. On évitera de prélever toujours au même endroit (par exemple toujours à
l’extrémité des rameaux). Si l’on n’a pas recueilli le nombre d’olives prévu au bout d’un
tour, on fera rapidement un tour de plus.
Lorsqu’on a bien en tête le type de charge qui va faire l’objet du prélèvement, on commence
à prélever sur un arbre situé près de l’entrée de la parcelle une quantité d’olives déterminée
(voir plus bas). Cet arbre doit être repéré. Si les arbres sont quasiment identiques en charge,
taille et maturité et s’ils sont tous situés à côté les uns des autres (par exemple sur la même
rangée), on peut passer à l’arbre suivant. Si au contraire les arbres sont dispersés et si le
nombre d’olives à récolter sur chaque arbre est différent, il est indispensable de noter (sur
l’arbre à la peinture, sur une étiquette résistante aux intempéries ou sur un document que
l’on peut rapporter à chaque fois) le numéro de l’arbre et le nombre d’olives à récolter sur
l’arbre en question. On peut également indiquer par une flèche à la peinture sur le tronc le
prochain arbre de la série à prélever. On passe ensuite à l’arbre suivant et on procède de la
même manière.
Lorsque la quantité d’olives prélevée approche à vue d’œil de la quantité fixée, on pèse les
fruits pour vérifier. On continue en fonction du besoin en prélevant sur le nombre d’arbres
nécessaires pour arriver au total prévu.
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3.1. RÉFÉRENCES
3.2. DÉFINITIONS
- Livraison : Quantité d’olives transférée en une seule fois. La livraison peut être composée
d’un ou plusieurs lots ou parties de lots.
- Lot : quantité identifiée d’olives, livrée en une fois, présumée être de mêmes
caractéristiques (même variété, même degré de maturité, même calibre, même type
d’emballage, etc.).
- Échantillon élémentaire : Colis d’olives prélevé sur le lot ou, dans le cas d’un produit
présenté en vrac, quantité prélevée en un point du lot.
- Colis : Partie individualisée d’un lot par l’emballage et son contenu. L’emballage du colis
est conçu de manière à faciliter la manutention et le transport d’un certain nombre
d’emballages de vente ou de produits en vrac ou rangés, en vue d’éviter leur manipulation
physique et les dommages liés au transport.
-Échantillon réduit : Quantité d’olives obtenue à partir d’un échantillon global par
réduction de sa quantité sans changement de la composition
- Échantillon pour essai : échantillon préparé à partir de l’échantillon pour laboratoire selon
le mode opératoire spécifié dans une méthode d’essai, et à partir duquel des prises d’essais
seront prélevées.
3.3.2 L’échantillonnage doit être effectué de manière que les prélèvements élémentaires
représentent toutes les caractéristiques du lot. Après avoir isolé les parties endommagées du
lot (caisses, sacs, etc.), le prélèvement d’échantillon doit être effectué sur chacune des
parties saines et endommagées.
3.3.3 L’échantillonnage doit être effectué par des personnes dûment formées aux
techniques de collecte d’échantillons.
Tout lot à analyser fait l’objet d’un échantillon séparé. L’identification du lot s’effectue en
fonction de son marquage ou au moyen des documents d’accompagnement.
Le lot doit être préparé pour l’échantillonnage de manière que le prélèvement puisse être
effectué sans obstacle ni retard. Le prélèvement doit être fait par les parties intéressées ou
par une autorité représentative.
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Un échantillonnage doit être effectué séparément sur chaque lot, mais si ce lot présente des
dommages dus au transport, les parties endommagées du lot (caisses, sacs, etc.) doivent être
isolées et échantillonnées séparément des parties saines. De même, si la livraison n’est pas
jugée homogène par le destinataire, même si l’expéditeur n’a pas signalé ce fait, elle devra
être divisée en lots homogènes et un échantillonnage sera effectué sur chaque lot, après
accord entre l’acheteur et le vendeur, sauf si ces derniers en ont décidé autrement.
Au cours de l’échantillonnage et de la préparation des échantillons, des précautions doivent
être prises afin d’éviter toute altération pouvant modifier ou affecter les analyses ou la
représentativité de l’échantillon global.
Les échantillons élémentaires doivent être prélevés au hasard en divers endroits et à divers
niveaux du lot.
Dans le cas des olives pour lesquelles on peut postuler une répartition homogène à
l’intérieur d’un lot, il suffit de prélever trois échantillons élémentaires par lot pour constituer
l’échantillon global. Le numéro du lot est mentionné. Le poids de l’échantillon élémentaire
peut varier entre 500 à 700 grammes afin d’obtenir un échantillon global de 1,5 kilogramme
au minimum.
Si le lot se compose d’emballages distincts (caisses par exemple), le nombre d’emballages
ou d’unités à prélever pour former l’échantillon global est indiqué dans le tableau 1.
TABLEAU 1
Trois échantillons identiques sont prélevés à des fins de mise en œuvre du contrôle, de
recours et d’arbitrage sur l’échantillon global homogénéisé.
L’importance des échantillons pour laboratoire dépend des essais de laboratoire qui doivent
être effectués.
Chaque échantillon est placé dans un récipient propre, en matériau inerte (offrant une
protection adéquate contre les variations d’humidité, les risques de contamination et les
dommages pouvant résulter du transport.
c) le lieu d’échantillonnage,
d) la date de l’échantillonnage,
Après constitution, l’échantillon pour laboratoire doit être acheminé le plus rapidement
possible à destination et le transport doit être aussi rapide que possible.
La conservation de l’échantillon pour laboratoire et son transport doivent être effectués dans
des conditions qui évitent toute modification du produit : il est, par suite, souhaitable que le
contrôle suive le plus vite possible l’échantillonnage. Le temps écoulé entre le prélèvement
de l’échantillonnage et son analyse en laboratoire ne doit pas être supérieur à 48 heures. Si
cela n’était pas possible, l’échantillon devrait être conservé au réfrigérateur.
b) le destinataire du lot,
Le procès-verbal doit aussi indiquer si une technique différente de celle fixée dans la
présente procédure a été utilisée.
4. DÉFINITIONS
Pâte d’olives : Produit résultant de la trituration des olives dans l’huilerie. La trituration est
l’une des étapes préalables à l’extraction de l’huile. La pâte d’olives est composée d’une
fraction solide, d’une fraction grasse ou huileuse, d’un fraction aqueuse et d’une fraction de
composants volatils.
Huile d’olive vierge : Produit obtenu dans l’huilerie, provenant du fruit de l’olivier (Olea
europaea L.) uniquement par des procédés mécaniques, ou d’autres moyens physiques, dans
des conditions, thermiques notamment, qui n’entraînent pas d’altération de l’huile, et
n’ayant subi aucun traitement autre que le lavage, la décantation, la centrifugation et le
filtrage.
o Huile d’olive vierge extra : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée en
acide oléique est au maximum de 0,8 gramme pour 100 grammes et dont les
autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la
Norme commerciale.
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o Huile d’olive vierge : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée en acide
oléique est au maximum de 2,0 grammes pour 100 grammes et dont les autres
caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la Norme
commerciale.
o Huile d’olive vierge courante : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée
en acide oléique est au maximum de 3,3 grammes pour 100 grammes dont les
caractéristiques organoleptiques et les autres caractéristiques correspondent à
celles fixées pour cette catégorie par la Norme commerciale.
o Huile d’olive vierge lampante : huile d’olive vierge dont l’acidité libre exprimée
en acide oléique est supérieure à 3,3 grammes pour 100 grammes et/ou dont les
autres caractéristiques correspondent à celles fixées pour cette catégorie par la
Norme commerciale.
Eau de lavage des olives : Eau présente dans les laveuses en circuit fermé pour séparer les
impuretés solides (terre, sable, pierres, etc.)
Margines : Sous-produit liquide de l’extraction de l’huile d’olive vierge dans les huileries,
constitué de l’eau de végétation contenue dans les olives et de l’eau ajoutée durant
l’élaboration de l’huile. Il contient un pourcentage de matières solides provenant de la pâte,
qui varie selon que le système d’élaboration prévoit la pression, la centrifugation à deux ou
trois phases ou la deuxième centrifugation facultative. Il peut contenir un petit pourcentage
d’huile résiduelle en fonction de la technologie d’extraction.
poids de la pâte = poids huile + poids solides + poids (eau + matière volatile)
Matière sèche (MS) : Fraction de la pâte d’olives composée des fractions solide et huile,
déterminée comme suit :
Une fois que le taux d’humidité est connu, le calcul de la matière sèche est très simple :
MS = 100 − Humidité
Matière sèche sans huile (MSSH) : Fraction de la pâte d’olives constituée des solides. Elle
est exprimée en pourcentage :
Une fois que le taux d’humidité et la teneur en huile totale sont connus, le calcul de la
matière sèche sans huile est également très simple :
poids huile
THT (%) = × 100
poids pâte
Teneur en huile sur matière sèche (THMS) : Fraction huileuse de la pâte d’olives par
rapport à la matière sèche.
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Il s’agit d’un paramètre largement utilisé car il permet d’éliminer le facteur de distorsion de
l’humidité, celle-ci fluctuant énormément en fonction de la variété d’olives, de la teneur en
eau et du système d’extraction utilisé. La THMS, qui est exprimée en pourcentage, est
définie comme suit :
poids huile
THMS = × 100 (1)
( poids pâte − poids eau )
On obtient :
THT poids eau
= 1− (3)
THMS poids pâte
Toutefois, le terme
poids eau étant Hd, humidité exprimée par rapport à un, on obtient :
poids pâte
THT = THMS (1 − Hd )
Ou
THT
THMS =
(1 − Hd )
Pertes de production : Fraction de la teneur en huile qui n’est pas issue directement du
processus d’extraction. Cette fraction se trouve essentiellement dans le grignon d’olives et,
dans une bien moindre mesure, dans les margines. Le pourcentage d’huile dans ces sous-
produits dépend de :
• La variété d’olives
• Leur teneur en eau
• Le système d’extraction et les conditions de travail ou les techniques
d’opération
• Le recours à la 2e centrifugation
• Les compétences techniques du personnel
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Il s’agit donc d’une information qui relève du domaine privé des huileries.
Pertes du grignon : Pourcentage d’huile retenue dans la matière sèche sans huile. Il s’agit
de l’huile qui se perd dans le grignon d’olives.
TH grignon
Pertes du grignon =
MSSH grignon
La quantité d’huile perdue dans la matière sèche sans huile de la pâte sera :
TH grignon
Pertes du grignon = × MSSH pâte
MSSH grignon
TH grignon
Pertes du grignon = × MSSH pâte
(100 − Hd grignon − TGgrignon )
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TH grignon
RIC = RGT − − THMargines× MSSH pâte
(100 − Hd grignon − TG grignon )
Les données THgrignon et Hdgrignon devront être consultées (dans les tableaux correspondants)
car elles dépendent des variétés d’olives, des campagnes et des systèmes d’extraction ainsi
que de la gestion de ces derniers.
Teneur en huile des margines : Huile résiduelle dans les margines. Cet indice, exprimé en
pourcentage, est utilisé pour contrôler le fonctionnement des centrifugeuses.
poids huile
THMargines (%) = × 100
poids m arg ines
Solides totaux des margines : Fraction solide, insoluble et en suspension dans les margines.
Cet indice, exprimé en pourcentage, est utilisé pour contrôler le fonctionnement des
centrifugeuses.
poides solides
STMargines (%) = × 100
poids m arg ines
Estimer : Assigner à une chose la valeur qui lui correspond. Juger ou évaluer ce qu’une
personne mérite pour son travail et lui payer la somme d’argent correspondante.
Conformément aux termes des deux dernières définitions, le prix convenu de vente des
olives devra être juste pour les deux parties. À cet effet, on tiendra compte des facteurs
suivants :
5. CALCULS
Poids eau
Humidité (%) pâte = × 100 , le poids de la pâte étant :
Poids pâte
La teneur en huile sur matière humide, teneur en huile par rapport au poids de pâte humide
exprimé en pourcentage, est définie comme suit :
Poids huile
Teneur huile sur matière humide (THMh) % = × 100
Poids pâte
THMHd = THMS × (1 − Hd )
La matière sèche sans huile (poids des solides) est définie comme :
Centrifugation :
- Système à trois phases : 100 – 55 – 3,5 = 41,5
- Système à deux phases : 100 – 75 – 4 = 21
Centrifugation :
- Système à trois phases : 3,5/4,1 = 0,08
- Système à deux phases : 4/21 = 0,19
Il est appelé rendement industriel « approximatif » parce que, comme on l’a vu, il dépend de
la teneur en huile du grignon et de son humidité.
6. MÉTHODOLOGIE ANALYTIQUE
- Indice de maturité
- Humidité (Hd)
- Teneur en huile partielle (THP)
- Teneur en huile totale sur matière sèche (THMS)
- Teneur en huile totale sur matière humide (THMh)
- Matière sèche sans huile (MSSH)
- Émulsion
- Capacité d’extraction
- Rendement industriel estimé (RIE)
6.3 – Émulsion
L’émulsion est le phénomène qui se produit entre les phases liquides eau et huile par l’action
d’un produit dénommé émulsionnant qui facilite cette situation.
Dans le cas des olives, l’émulsionnant est généralement la pectine. Celle-ci agit lorsque les
fruits ont été cueillis au premier stade de maturation, qu’ils sont sains, que leur niveau
d’humidité est élevé (en général supérieur à 55 %) et qu’ils sont broyés immédiatement.
La pâte d’olives émulsionnée a une texture fluide et un aspect très homogène (Fig. 17).
Généralement, la pâte offre peu de résistance au mouvement des palettes du malaxeur et a
l’aspect d’une compote de fruits. Durant le malaxage, l’huile ne surnage pas et les palettes
sont toujours recouvertes de pâte.
La raison essentielle de cette très petite quantité d’huile séparée est que les gouttes d’huile
qui se libèrent durant le broyage sont immédiatement enveloppées par les lipoprotéines
présentes dans l’eau de végétation qui empêchent leur coalescence (Fig. 18).
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Lorsque ce type d’émulsion se produit dans une pâte d’olives, la pâte est alors dite difficile,
émulsionnée. En termes rhéologiques, ce type de pâte appartient aux fluides non newtoniens
ou fluides de Bingham. Lorsqu’une contrainte est appliquée à la pâte d’olives émulsionnée,
cette dernière se comporte comme un semi-solide à viscosité plastique. Ces pâtes causent
généralement des problèmes dans tous les processus de l’élaboration. La séparation de
l’huile est moins facile, ce qui réduit le rendement industriel de l’huile, et les grignons sont
plus riches en huile.
Les déterminations analytiques affectées par ce type de pâtes d’olives sont : la teneur
partielle en huile, qui est généralement inférieure en raison de la centrifugation ; la teneur
totale en huile des grignons, des margines et des eaux de lavage, qui a tendance à augmenter
comme conséquence d’une moindre extraction ; la capacité d’extraction, qui est
généralement inférieure ; et le calcul du rendement industriel estimé, qui ne coïncide
généralement pas avec le rendement réel car il se base sur des méthodes de teneur totale en
huile qui ne sont pas en mesure de détecter ou d’évaluer le degré d’émulsion.
Des recherches ont été menées à l’huilerie expérimentale de l’Institut des Matières Grasses
(Instituto de la Grasa, C.S.I.C., Séville, Espagne) pour chercher à réduire voire supprimer la
formation d’émulsions sans affecter les caractéristiques de l’huile. Les résultats les plus
intéressants ont été obtenus en utilisant du microtalc comme adjuvant technologique dès le
début du malaxage, selon la réglementation en vigueur.
La dose industrielle est comprise entre 0,5 et 3,0 % selon le niveau d’humidité et la
difficulté que présentent les olives. La méthode permettant d’identifier et de quantifier les
problèmes de fluidité des pâtes difficiles consiste à déterminer le contenu partiel d’huile par
centrifugation au moyen d’essais comparatifs avec des pâtes émulsionnées sans et avec
traitement (Fig. 19) à différentes doses de talc. Le résultat est utilisé dans le processus de
production et permet de corriger une grande partie des problèmes d’élaboration et d’obtenir
d’excellents résultats dans la détermination du rendement en huile et dans le contrôle du
grignon, des margines et de l’eau de lavage de l’huile.
Fig.- 19
Il est nécessaire de disposer d’un appareil de centrifugation de laboratoire doté d’un broyeur
(Fig. 3), d’un thermomalaxeur (Fig. 4), d’une centrifugeuse à tambour (Fig. 5) et
d’éprouvettes de 500 ml.
Fig. 4 : Thermomalaxeur
Fig. 5 : Centrifugeuse
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Verser la pâte dans la centrifugeuse. Centrifuger à 3 500 tpm durant 2 minutes. Recueillir les
liquides séparés dans une éprouvette. Verser 100 ml d’eau à 100 ºC dans la centrifugeuse.
Soumettre la pâte à une deuxième centrifugation afin de récupérer tout résidu d’huile.
Ajouter les liquides séparés à ceux déjà versés dans l’éprouvette. Laisser décanter pendant 1
h.
Une fois qu’on dispose de cette donnée, introduire la pâte sèche dans un broyeur à palettes
couvert pour désagréger rapidement les solides sans séparer l’huile. Peser entre 20 et 30 g de
pâte et l’introduire dans une cartouche d’extraction. Placer la cartouche dans l’extracteur. Le
n-hexane est utilisé comme solvant. Extraire l’échantillon par reflux pendant au moins 5-6 h.
L’extraction ne doit en aucun cas durer moins de 6 h si les olives ont été récoltées au début
de la campagne. Distiller ensuite le mélange huile-solvant directement dans l’appareil.
Éliminer les restes de solvant dans l’huile en le plaçant dans l’étuve à circulation d’air
pendant au moins 3 h.
(*) N.B.: En cas de non utilisation d’adjuvants inertes, des différences significatives peuvent être observées par
rapport au rendement industriel.
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Calculer l’huile extraite contenue dans le ballon sans solvant et, au moyen des formules
correspondantes, déterminer la teneur totale en huile sur matière sèche. Cette méthode
permet la même détermination sur le grignon d’olive, les margines et l’eau de lavage de
l’huile.
poids huile
THMS = × 100
poids matière sèche
Récupérer la totalité de l’échantillon sec le cas échéant et l’envelopper dans le film plastique
de manière à former une boule malléable (Fig. 9).
__________________________
N.B.: Les données correspondant à la teneur en huile calculées par RMN sont généralement légèrement
supérieures à celles obtenues au moyen du système Soxhlet.
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Échantillon sec
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Cette méthode permet de réaliser la même détermination sur les grignons d’olive (avec la
courbe de calibration adéquate).
Deux méthodes sont actuellement disponibles pour déterminer cette donnée sur la pâte
d’olives fraîche broyée : la première est le système Autelec (Fig. 11), qui compare les
densités du mélange huile/solvant et solvant à une température contrôlée. L’heptane est
utilisé comme solvant.
Système Autelec
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Le système est constitué d’un appareil similaire à celui reproduit ci-dessus (Fig. 11) pour
préparer et mesurer l’échantillon. Peser environ 40 g de pâte dans le récipient cylindrique.
Doser une quantité spécifique de sulfate de sodium anhydre comme déshydratant. Ajouter
alors une quantité donnée de solvant (heptane). Insérer ensuite le récipient cylindrique dans
l’appareil pour désintégrer et mélanger la pâte d’olive avec le solvant. Agiter pendant
environ deux minutes (Fig. 12).
Agitateur
Séparer alors le mélange huile/solvant de l’ensemble des solides au moyen d’un filtre placé
dans la partie supérieure de l’agitateur (Fig. 13).
Placer le mélange huile/solvant filtré dans la zone de l’appareil de mesure où sa densité est
calculée et comparée avec des courbes de calibrage établies. Chaque mesure permet
d’obtenir le pourcentage de la teneur totale en huile sur matière humide.
Cette méthode peut aussi être utilisée pour les grignons et sur la pâte sèche.
Un autre système, appelé NIT (transmission proche infrarouge), est basé sur le spectre
produit par l’huile dispersée dans la pâte d’olives lorsqu’elle est soumise à des radiations à
des longueurs d’ondes appartenant à la gamme du proche infrarouge.
Les déterminations sont comparées à un grand nombre de spectres correspondant à des pâtes
caractérisées par des teneurs variables en huile parfaitement quantifiées et utilisées comme
modèles pour la calibration.
Le système est constitué d’un monochromateur-détecteur (Fig. 14). Les échantillons de pâte
broyée sont placés dans un récipient transparent afin que l’échantillon puisse être traversé
par les rayons infrarouges. L’appareil est doté d’une couronne dentée tournant à 360º (Fig.
15) de manière à mesurer différentes zones de l’échantillon pour obtenir une valeur
moyenne.
Un ordinateur est utilisé pour introduire les références de l’échantillon, donner les
instructions et recueillir les données des analyses réalisées (Fig. 16). Ce système détermine
l’humidité et la teneur en huile sur la matière fraîche. La possibilité de déterminer l’indice
d’acidité est à l’étude. Les mêmes déterminations peuvent être réalisées sur le grignon en
réalisant les calibrages adéquats.
Fig. 16 : Ordinateur
Pour déterminer la teneur en huile sur matière humide (THMHd) au moyen des méthodes
décrites au paragraphe 6.6., il est nécessaire de connaître l’humidité et d’appliquer la
formule suivante :
Pour déterminer le teneur en huile sur matière sèche (THMS) au moyen des méthodes
décrites au paragraphe 6.5, il est nécessaire de connaître l’humidité et d’appliquer la formule
suivante :
100 · THMHd
THMS = -------------------
100 - Hd
Pour calculer cette donnée, il est nécessaire de connaître l’humidité et la teneur en huile sur
matière humide et d’appliquer la formule suivante :
L’objet de cette détermination est de quantifier le niveau d’extraction de l’huile que présente
l’olive, en fonction de ses caractéristiques de maturation et de composition. C’est donc une
information utile sur l’évolution de la maturation et le degré d’extraction que l’on peut
prévoir dans un processus d’élaboration industrielle.
THP
EXT = ------------- x 100
THMHd
L’un des éléments les plus importants du secteur oléicole international, aussi bien sur le plan
économique que social, est le système d’élaboration industriel de l’huile d’olive vierge. Pour
le comprendre dans toute sa magnitude, il convient de tenir compte de trois facteurs
importants qui conditionnent l’obtention d’un produit de qualité, à savoir :
La matière première est le facteur le plus important pour la qualité de l’huile d’olive vierge.
Il sera en effet impossible d’obtenir un bon produit si les olives de départ ne sont pas en bon
état. La qualité potentielle des olives est donc le premier élément à prendre en considération
au moment d’étudier la qualité de l’huile d’olive vierge.
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De nombreux facteurs affectent les olives et doivent être contrôlés dans la mesure du
possible par l’oléiculteur. Celui-ci doit être conscient du fait que la qualité potentielle des
fruits dépendra de facteurs tels que :
- Le climat
- Les ravageurs et les maladies
- Les méthodes de récolte
- Le taux d’humidité
- Le transport à l’huilerie
- Le mode de conservation des olives et le temps écoulé avant l’extraction.
La qualité potentielle sera en outre un facteur déterminant au moment de fixer un prix juste
pour les olives, tout comme la teneur totale en huile des olives.
L’un des aspects les plus importants, car facteur d’équilibre social dans le secteur oléicole,
est précisément la fixation d’un prix de vente juste. L’accord entre l’oléiculteur et
l’oléifacteur d’huile suppose une évidente répercussion économique. C’est pourquoi il doit
être convenu de manière équitable, en tenant compte des intérêts de chacune des parties. À
cet effet, il est nécessaire de recourir à des critères objectifs qui permettront d’évaluer les
intérêts de chacun. Il est évident que l’un des critères les plus importants est l’huile contenue
dans les olives. Du point de vue de l’oléiculteur, il s’agit de la teneur totale en huile et, du
point de vue de l’oléifacteur/producteur, du volume qu’il pourra réellement extraire des
fruits.
Le volume d’huile qui peut être extrait de chaque lot d’olives dépendra du degré d’humidité
et du mode de gestion du système de production industrielle par le producteur mais
également de différents facteurs qui doivent être contrôlés. Quel que soit le système de
production utilisé, l’élément initial commun aux deux parties à l’accord est le contenu total
d’huile dans les olives, c’est-à-dire leur teneur totale en huile. Toutefois, le prix des olives
ne peut pas être basé de manière absolue sur ce contenu total d’huile. Le processus industriel
d’extraction suppose en effet la production de pertes qui doivent être évaluées et prises en
compte dans le prix de la vente.
Le volume maximum d’huile que l’on peut obtenir dans une huilerie est appelé rendement
industriel. Ce paramètre est spécifique à chaque huilerie car il dépend de l’efficacité de
l’équipement d’extraction, de la technique adoptée, des compétences du personnel et, bien
entendu, de la matière première. Il s’agit d’une information que les responsables de
l’huilerie ne connaissent qu’à la fin de l’opération d’extraction ou de la campagne oléicole,
une fois que le poids total d’huile obtenue et la quantité d’olives broyées sont connus.
L’oléiculteur ne pouvant pas connaître cette donnée à l’avance, il devra procéder à une
estimation du rendement industriel de l’huilerie en soumettant les olives à certaines analyses
spécifiques en vue de connaître leurs caractéristiques macroscopiques, et utiliser des
données correspondant aux campagnes oléicoles précédentes pour avoir une estimation
moyenne des pertes qui se produisent dans le processus d’élaboration. Avec toutes ces
informations, et au moyen d’un modèle théorique très simple, le rendement industriel de
l’huilerie pourra être calculé approximativement. Cette donnée, qui est appelée rendement
industriel calculé, est utile aussi bien pourl’oléiculteur que pour l’oléifacteur producteur au
moment de parvenir à un accord sur le juste prix d’un lot donné d’olives.
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L’objet de ce document est de faire référence aux déterminations analytiques applicables aux
olives et aux sous-produits du système d’extraction, en vue d’aider les acteurs oléicoles à :
Si l’on ne dispose pas d’un système de centrifugation Abencor, afin d’être en mesure
d’évaluer à l’avance ou à tout autre moment un lot d’olives en fonction de la quantité d’huile
que l’on peut en extraire ainsi que sa performance prévisible au cours du processus
d’élaboration, au moins deux méthodes d’analyse doivent être appliquées :
2) – Tout système permettant de déterminer la teneur totale en huile sur la matière humide
à partir des formules suivantes :
Les résultats comparatifs des rendements industriels obtenus dans des installations équipées
du système Abencor-MC2 montrent que ceux-ci sont inférieurs de 1,5 à 2 points au
rendement réel.
La THMHd est incorrecte et ne doit pas être utilisée lorsque les olives présentent des
problèmes d’émulsion et qu’elles ne sont pas traitées de manière adéquate avec des
adjuvants.
Lorsque les olives présentent de légers problèmes d’émulsion et qu’elles sont traitées avec
un adjuvant (1,7 %), la THMHd calculée est inférieure à la THMHd réelle de 0,5 à 1 point.
Lorsque les olives présentent des problèmes d’émulsion et qu’elles sont traitées avec un
adjuvant (3,4 %), la THMHd calculée est inférieure de 0 à 0,5 point à la THMHd réelle.
Lorsque les olives présentent de graves problèmes d’émulsion et qu’elles sont traitées avec
un adjuvant (plus de 3,4 %), la THMHd calculée est inférieure ou égale à la THMHd réelle.
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Toutes ces conclusions expérimentales indiquent que la THMHd doit être augmentée des
quantités indiquées ci-dessus en fonction du comportement de la pâte d’olives en ce qui
concerne son degré d’émulsion, lui-même lié au niveau d’humidité, pour estimer le
rendement industriel.
Pour disposer de l’information sur la composition des olives et garantir des données plus
précises, il convient d’identifier la THMh au moyen de l’un quelconque des systèmes
physiques et chimiques disponibles, tout en étant conscient que toutes les méthodes en
question donnent des valeurs assez supérieures au rendement industriel réel comprises entre
2,5 et 5,5 points selon la méthode utilisée.
Au niveau expérimental, il a été vérifié que cette formule est recommandable dans le cas
d’olives ayant une humidité supérieure à 50 %. Elle a été obtenue de manière expérimentale
à partir de la Teneur en huile sur matière humide (THMh) et des pertes normales dans le
processus industriel dues à l’huile contenue dans les sous-produits. Les pertes provoquées
par une humidité extrême ont été déduites, proportionnellement à la différence par rapport à
la teneur optimale, fixée à 56 pour cent.
Lorsque l’humidité est inférieure à 50%, il a été vérifié qu’il est recommandé d’appliquer la
formule suivante :
Cette formule a été testée à l’huilerie expérimentale durant quatre campagnes oléicoles
(2005/2006 ; 2006/2007 ; 2007/2008 ; 2008/2009). Le graphique ci-après reprend les
données obtenues durant la campagne 2005/2006 sur 85 lots de 2 à 12 tonnes d’olives
élaborées au moyen d’un système de production à deux phases d’une capacité de 5 t/h.
Chaque lot a fait l’objet de contrôles indépendants.
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N.B. : Les photographies qui illustrent ce guide ont été cédées par M. José Alba Mendoza.