Alphabet Ougaritique Et Langue Hourrite PDF

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Alphabet ougaritique et langue hourrite :

interactions et adaptations

Juan-Pablo Vita

1. L’alphabet cunéiforme dit « long », employé à Ougarit, se composait


de trente graphèmes1. Les divers alphabets retrouvés à Ras Shamra les
présentent dans l’ordre suivant2 :

ả b g ḫ d h w z ḥ ṭ y k š l m ḏ n ẓ s ‘ p ṣ q r ṯ ǵ t ỉ ủ s̀

Cet alphabet, tel que le montrent plusieurs centaines de documents, fut


employé à Ougarit principalement pour rédiger des textes dans la langue
sémitique locale, que nous appelons «  ougaritique  ». On peut, en effet,
affirmer qu’il s’agit d’un alphabet créé de manière spécifique pour donner
une forme écrite à cette langue. Cependant, ce système d’écriture s’avéra
être un outil très flexible, capable de s’adapter à d’autres langues, qu’elles
soient sémitiques ou non. Ainsi, les scribes ougaritains se sont essayés à la
rédaction de textes en langue akkadienne à l’aide de cet alphabet3. De même,
quelques documents trouvés à Ras Shamra pourraient être des témoignages
écrits en langue phénicienne4, comme c’est sans doute le cas, hors Ougarit,

1. Je tiens à remercier vivement Françoise Ernst-Pradal (Mission de Ras Shamra-


Ougarit) d’avoir accepté d’améliorer sensiblement la rédaction française de cet article et
d’avoir discuté avec moi de plusieurs questions soulevées par cette recherche. Bien entendu,
la responsabilité reste la mienne.
2. Voir récemment à propos des abécédaires ougaritiques Bordreuil et Pardee 2009,
p. 284-285, Hawley 2008a et 2008b.
3. Dhorme 1940-1941, Astour 1965, p. 133-135, Segert 1988, van Soldt 1991,
p. 296-301, Robertson 1999, Clemens 2001, Prechel 2003. Je tiens à remercier Robert
Hawley (CNRS, Mission de Ras Shamra-Ougarit, Paris) de m’avoir signalé plusieurs des
ouvrages cités dans cette note. Voir aussi, plus loin (§ 6), les observations de P. Bordreuil,
R. Hawley et D. Pardee à propos du scribe Ṯab’ilu, ainsi que Hawley et Pardee, « Ṯab’ilu et
les textes akkadiens alphabétiques », Syria, à paraître.
4. Tropper 1998, Tropper 2012, p. 78-80.
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du texte alphabétique cunéiforme retrouvé à Sarepta5. Toutefois, les textes


alphabétiques les plus nombreux en dehors de ceux rédigés en ougaritique
furent, à Ougarit, ceux rédigés en hourrite, langue non sémitique de type
agglutinant et ergatif6. Les données actuelles permettent d’affirmer qu’après
l’ougaritique, le hourrite fut la langue pour laquelle l’alphabet cunéiforme
fut employé avec le plus de succès. On peut alors se demander pourquoi
cette adaptation au hourrite fut une réussite, comment se fit ce processus,
quel rapport génétique peut être établi entre l’alphabet cunéiforme des
textes ougaritiques et celui des textes hourrites, comment mesurer le degré
de succès de l’adaptation de l’alphabet à la langue hourrite et ce que furent
les conséquences de cet épisode, pour mieux comprendre la signification de
l’alphabet comme système d’écriture.

2. Il faut rappeler à ce propos que l’on peut considérer les Hourrites


comme la deuxième composante majeure du royaume d’Ougarit du point de
vue ethnique, linguistique et culturel7. Les preuves de cette affirmation se
fondent sur les quelque cinquante textes et fragments en hourrite retrouvés
à Ras Shamra et rédigés en écriture syllabique, comprenant des lettres, des
textes sapientiaux, des textes musicaux et des textes lexicographiques, ainsi
que sur les seize textes de genres divers, eux aussi en hourrite mais rédigés
au moyen de l’alphabet cunéiforme8. Ce dernier groupe de documents se
subdivise, à son tour, en deux sous-groupes : d’une part onze textes rédigés
entièrement en hourrite, d’autre part cinq textes bilingues qui mêlent dans
leur contenu ougaritique et hourrite. Dans les deux cas il s’agit de textes
ayant trait au monde religieux (incantations, listes sacrificielles, rituels, etc.)
ce qui montre l’importance de la religion et de la mythologie hourrites dans
le culte à Ougarit. À partir de là, on pourrait, au-delà des questions posées
plus haut (§1), s’interroger sur la langue maternelle des scribes qui ont écrit
ces textes hourrites (et particulièrement ceux des textes bilingues ougari-
tico-hourrites), ainsi que sur une éventuelle coopération entre des scribes
sémitisants et des scribes hourritophones.

3. D’après I. Wegner9, la base de la langue hourrite est composée des


consonnes et des voyelles suivantes :

5. Bordreuil 1979 ; Dietrich et Loretz 1988, p. 232-239.


6. Speiser 1941, Bush 1964, Giorgieri 2000, Wilhelm 2004, Hazenbos 2005, Wegner
2007, Patri 2009.
7. Vita 1999, p. 456.
8. Il faudrait y ajouter une quinzaine de fragments difficiles à classer. Voir un aperçu
général des textes hourrites trouvés à Ras Shamra dans Salvini 1995, Vita 2009, p. 219-220.
9. Wegner 2007, p. 46-47.
Alphabet ougaritique et langue hourrite 205

Consonnes Voyelles
Phonèmes Allophones
f v a
p b e
t d i
s z o
c = ts dz u
k g ə (?)
ḫ ǵ
l
m
n
r

En tout, quelque 23 phonèmes qui ont trouvé dans l’alphabet cunéiforme


un moyen de notation approprié. Les textes alphabétiques hourrites rédigés
à Ougarit montrent qu’on n’utilisait pas, pour écrire cette langue, les lettres
h, ḥ, ṭ, ẓ et s̀ , et que les deux lettres ‘ et q étaient employées de manière plu-
tôt sporadique, ce qui, dans une large mesure, concorde avec le témoignage
phonétique des textes syllabiques de Ras Shamra10. Dans la pratique, les
textes hourrites en écriture alphabétique révèlent un usage courant des 23
lettres suivantes (‘ et q n’étant employés que dans des cas assez spéciaux
ou obscurs11) :

ả b g ḫ d w z y k š l m ḏ n s p ṣ r ṯ ǵ t ỉ ủ

Les textes alphabétiques hourrites montrent, en effet, un usage assez


régulier de cet alphabet, ce qui a, par exemple, déjà permis à Laroche en
1968, de formuler des règles phonétiques générales du genre « les sonores
et sourdes intervocaliques de l’alphabet répondent à des graphies simples
et géminées dans les syllabaires de Bog., RS et Mit.  », «  les sonores
s’assourdissent au contact de sourdes précédentes », ou bien « Les sourdes
se sonorisent après sonores »12. Cet alphabet a été, en effet, très utile pour
mieux connaître la phonétique hourrite, puisque ce système d’écriture per-
met de différencier plusieurs phonèmes présentés de manière ambiguë dans

10. Bush 1964, p. 37 : « This, in the main, agrees with the phonetic evidence of the
syllabic material which shows no evidence of the existence of these phonemes in Hurrian ».
11. Bush 1964, p. 37, 302.
12. Laroche 1968, p. 528 et 529.
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l’écriture syllabique (par exemple ḫ et ǵ = syl. ḫ, ṯ et ḏ = syl. š)13 qui se


montre moins stable sur ces points14. Il faut néanmoins garder à l’esprit
que, comme le signalait déjà Speiser en 1941, dans ce domaine précis de la
phonétique, nous avons affaire à des phonèmes hourrites exprimés au moyen
d’un alphabet dont la forme linéaire d’origine fut conçue hors d’Ougarit
pour noter des phonèmes sémitiques15.
Laroche avait exprimé ainsi l’autre problème que pose cette écriture :
« En réduisant les mots hourrites à leur squelette consonantique, l’écriture
d’Ugarit a eu pour effet d’effacer presque entièrement un élément essentiel de
leur structure, à savoir le vocalisme nécessaire à la reconnaissance des racines
aussi bien que des morphèmes grammaticaux. »16

Pourtant, c’est précisément la vocalisation des mots hourrites qui se


révèle être un des aspects les plus intéressants de l’adaptation de l’alphabet
cunéiforme à la langue hourrite : les textes alphabétiques en hourrite ont, en
effet, retenu de l’alphabet cunéiforme développé à Ougarit son écriture très
particulière de la consonne glottale alif. À part le fait même que les signes
soient cunéiformes, l’emploi de trois signes différents pour connoter l’alif
suivi des voyelles a, i ou bien u, c’est-à-dire ả, ỉ et ủ, est l’une des caractéris-
tiques qui distinguent l’alphabet cunéiforme d’Ougarit du reste des alphabets
sémitiques et viendrait, en principe et pour partie, contredire le caractère
alphabétique de ce système d’écriture. Bien que quelques aspects concrets
de l’usage de ces trois signes dans les textes en langue ougaritique soient
toujours discutés, leur emploi pour noter l’alif vocalisé est d’une importance
capitale pour notre compréhension de la phonétique, de la morphologie et de
la grammaire ougaritiques17. Les textes alphabétiques hourrites montrent, en
effet, l’emploi de ces trois signes alif, et comme il n’y a pas de témoignage
de l’existence de ce phonème glottal en hourrite, il faut admettre que l’usage

13. Bush 1964, p. 37. Dans ce sens, le matériel onomastique d’Ougarit est
particulièrement intéressant (cf. Gröndahl 1967, p. 203-213, Hess 1999, van Soldt 2003).
14. Bush 1964, p. 22.
15. Speiser, 1941, p. 15 : « What we have now, therefore, is a record of Hurrian sounds
expressed through Semitic, or Semitized, symbols  ». Voir aussi à ce propos les réserves
exprimées par Giorgieri 2000, 184, d’après qui les règles à propos des consonnes sourdes et
sonores ne doivent pas « però indurre a trarre conclusioni sull’esatta natura fonologica delle
consonanti hurriche », ainsi que les remarques de Dietrich et Mayer 1999, p. 63.
16. Laroche 1968, p. 498. Voir aussi dans ce sens Malbran-Labat 1999, p. 70.
17. Pour un exposé complet de tous les aspects qui concernent l’écriture et l’emploi
de l’alif en ougaritique voir notamment Tropper 2012, p. 33-39 (voir à ce propos aussi les
remarques de Pardee 2003-2004, p. 26-31), Bordreuil et Pardee 2004, p. 36-37, Id., 2009,
p. 23-24.
Alphabet ougaritique et langue hourrite 207

de ces trois signes avait une valeur purement vocalique18. De plus, il apparaît
que les signes alif sont surtout employés en début de mot ; ce qu’exprime
ainsi Laroche19 :
« Les voyelles initiales sont régulièrement notées par les “trois alephs” a,
e/i, u... Les quelques exemples de a, e/i, u à l’intérieur ou à la finale échappent
à une interprétation décisive, parce qu’ils figurent dans des mots non identi-
fiés. »20

Précisons enfin que, comme pour les textes en langue ougaritique21, les
documents alphabétiques en hourrite ne notent pas orthographiquement les
consonnes doubles22.

4. L’une des principales conclusions, découlant de ce que vient d’être


exposé, est que pour rédiger des textes en hourrite, aucun signe alphabétique
nouveau n’a dû être créé23, au contraire : les textes alphabétiques hourrites
emploient l’alphabet cunéiforme de manière simplifiée, ils font tout simple-
ment usage de moins de signes que les textes alphabétiques ougaritiques,
bien que ces signes soient tous empruntés à l’alphabet dit « long ». D’autre
part, les textes hourrites alphabétiques ont retenu plusieurs des caractéris-
tiques majeures présentes dans l’écriture des textes ougaritiques, notam-
ment l’absence générale de notation de la vocalisation, l’emploi ponctuel
des trois alif (de manière apparemment plus restreinte que dans les textes
ougaritiques) et l’absence de notation graphique des consonnes doubles.
L’ensemble de ces caractéristiques donne de l’usage de l’alphabet cunéi-

18. Voir à ce propos déjà Speiser 1941, p. 19 et Bush 1964, p. 38.


19. Laroche 1968, p. 529 et 530.
20. Voir aussi Bush 1964, p. 44 : ỉ = e, i ; ủ = u, o(?) ; ả = a. Dans les textes alphabétiques
d’Ougarit en langue akkadienne, « In anlaut the script uses the three alef-signs to indicate
the vowels (a, i, u)... Vowels in other than anlaut position are occasionally indicated by
a mater lectionis » (van Soldt 1991, p. 299). La vocalisation des mots akkadiens rédigés
alphabétiquement a été étudiée par Segert 1988, p. 194-199. L’une de ses conclusions
générales est que : «  Wenn man die Orthographie der akkadischen Alphabettexte mit der
der ugaritischen Texte in der einheimischen nordwestsemitischen Sprache zu vergleichen
versucht, dann ergeben sich verhältnismässig wenige Unterschiede in der Wiedergabe der
Konsonanten, dagegen aber allerlei grundsätzliche Abweichungen in der Andeutung der
Vokale. » (Id. 1988, p. 197).
21. Tropper 2012, p. 32.
22. Bush 1964, p. 38. La situation est différente pour les textes d’Ougarit en langue
akkadienne rédigés en écriture alphabétique; voir à ce propos Segert 1988, p. 192-193.
23. L’hypothèse de Dietrich et Loretz 1993, selon laquelle dans l’alphabet cunéiforme
d’Ougarit un signe supplémentaire aurait été créé pour noter, de manière spécifique, un
phonème hourrite, est à rejeter ; voir déjà à ce propos Tropper 2012, p. 15-16.
208 Juan-Pablo Vita

forme pour les textes en langue hourrite un aspect général empreint de régu-
larité et de cohérence interne, témoignant d’une maturité manifeste dans
l’emploi de ce système d’écriture.

5. On peut se demander, à ce stade de notre enquête, ce que pouvait être


le rapport de filiation entre l’alphabet cunéiforme employé dans les textes
en langue ougaritique et celui des textes hourrites, à savoir, présence ou
absence de quelque type de dépendance de l’un envers l’autre. Deux types
de rapports nous paraissent théoriquement possibles : une adaptation qu’on
pourrait dénommer « primaire », et une autre qu’on qualifierait de « secon-
daire ». Dans le premier cas, et sur la base des modèles d’alphabets linéaires
préexistants, l’alphabet cunéiforme aurait été développé et adapté simulta-
nément, pour la langue ougaritique comme pour la langue hourrite, selon le
schéma suivant :

Alphabet linéaire

Alphabet cunéiforme Alphabet cunéiforme


pour langue ougaritique pour langue hourrite

Dans la seconde hypothèse, l’alphabet cunéiforme aurait d’abord été


adopté pour noter la langue ougaritique et, une fois développé et stabilisé
pour cette langue, ce système d’écriture aurait ensuite été adapté pour rédiger
des textes en hourrite, selon le schéma suivant :

Alphabet linéaire

Alphabet cunéiforme
pour langue ougaritique

Alphabet cunéiforme
pour langue hourrite

À notre avis, ce qui a été observé plus haut à propos de l’emploi de


l’alphabet dans les textes hourrites parlerait plutôt en faveur de la première
hypothèse : l’alphabet cunéiforme d’Ougarit aurait été conçu et développé
conjointement pour l’ougaritique et pour le hourrite.
Alphabet ougaritique et langue hourrite 209

Y aurait-il d’autres éléments favorables à cette hypothèse  ? Nous


croyons que oui. La façon stable et cohérente dont l’alphabet est employé
dans les textes hourrites, son fonctionnement très proche de celui des textes
ougaritiques, montrent que l’adaptation au hourrite a été réalisée par des
scribes qui, évidemment, connaissaient parfaitement l’emploi de l’alphabet
pour rédiger l’ougaritique mais qui devaient également bien connaître
le hourrite pour être capables de mener avec succès l’adaptation de ce
système d’écriture à la langue non sémitique qu’est justement le hourrite. Trois
hypothèses nous paraissent envisageables pour expliquer cette possibilité :
soit l’adaptation au hourrite a été l’œuvre d’un scribe hourritisant connaissant
bien l’ougaritique et la façon de l’écrire ; soit l’adaptation au hourrite a été
l’œuvre d’un scribe ougaritisant connaissant suffisamment bien le hourrite ;
soit, enfin, l’adaptation a été le résultat d’une coopération entre un scribe
hourritisant et un scribe ougaritisant.
Les deux premières hypothèses nous paraissent parfaitement plausibles
d’un point de vue théorique, mais elles ne trouvent pas d’appui dans les
textes, que ce soit par des données directes ou par des indices indirects.
La troisième hypothèse, en revanche, a en sa faveur des indices indirects
qui, dans ce contexte, doivent être mis en valeur. Ils apparaissent dans une
série de colophons en hourrite de textes hourrites eux aussi, rédigés en
écriture syllabique et édités en 1968 par Laroche. Leur caractère musical a
été reconnu plus tard par Güterbock24. La structure de ces colophons, telle
qu’elle est restituée par Laroche25, avec les améliorations de lecture propo-
sées par Güterbock26, est toujours la même : annû zammāru ša ni/atkibli
zaluzi ša dingir.meš ta NP1 šu NP2 « Ceci (est) le chant ni/atkibli, zaluzi
(= «  hymne  »  ?) des dieux, (composé) par NP1 (rédigé par la) main de
NP2 »27. Ce qui signifie que pour fixer ces textes par écrit il a fallu la coopé-
ration de deux personnes : une première, qui transmettait oralement le texte

24. Güterbock 1970. Salvini 1995, p. 94 : « Ils sont structurés tous de la même
manière  : un texte en langue hourrite, différent dans chaque tablette, est suivi par une
deuxième partie, assez clairement séparée par une ou deux lignes de paragraphe qui présente
un contenu qui reste constant. Le texte proprement dit est un texte suivi, la deuxième partie
est une succession de substantifs suivis d’un chiffre, les deux parties dans leur ensemble
constituant la notation musicale ».
25. Colophons réunis et commentés brièvement par Laroche 1968, p. 486.
26. Güterbock 1970, p. 51 : « Reading instead of za-am-ma-aš-ša rather za-am-ma-rù
ša… ».
27. D’après la traduction de Salvini 1995, p. 95. Güterbock 1970, p. 51 : « “This (is) a
song (in the mode) nitkibli, a zaluzi of the gods, (composed) by NP1, written down by NP2.”
zaluzi would be a term for “hymn” or the like  ». Pour ce texte voir aussi Draffkorn-Kilmer
1974.
210 Juan-Pablo Vita

dont il pouvait être l’auteur et une seconde qui l’écrivait28. Nous croyons,
avec Sanmartín, que pour mener à bien une tâche de ce genre, ces deux
personnes devaient connaître le hourrite parlé29. Il faut aussi souligner que
le transmetteur oral porte d’habitude dans ces colophons un nom hourrite,
tandis que le scribe porte un nom sémitique. On se gardera, bien entendu, du
danger qu’il y aurait à déduire automatiquement de la nature linguistique
d’un anthroponyme la nationalité ou la culture de la personne qui en est
porteur : signalons d’ailleurs que dans ces colophons, un transmetteur oral
porte un nom sémitique30. Mais il paraît difficile de ne pas voir, dans ces
colophons de textes musicaux hourrites, un rapport significatif entre le nom
habituellement hourrite de l’informant d’une part et la nature et la langue
des textes d’autre part.
Il nous paraît assez clair que ces textes musicaux à caractère très vrai-
semblablement religieux sont nés dans un milieu professionnel où des
prêtres et des scribes hourritophones et ougaritophones travaillaient en
coopération étroite, parce qu’ils étaient, pour le moins, capables de com-
prendre la langue de l’autre ; les cas de bilinguisme chez les hourritophones
étaient certainement fréquents. Cette coopération professionnelle, qui entraî-
nait la confrontation directe de deux langues de nature aussi différente, devait
forcément s’élargir à d’autres genres littéraires et porter à la réflexion
concernant la manière de les écrire et de les traduire. Une fois que ce
milieu culturel et scribal eut décidé d’adopter l’alphabet, cette coopération,
sûrement ancienne, aurait naturellement amené ces deux groupes de scribes
à un travail de réflexion conjointe pour adapter simultanément la nouvelle
écriture à la rédaction de textes en ougaritique et en hourrite.

6. Les cinq textes alphabétiques ougaritico-hourrites RS 24.254,


RS 24.255, RS 24.261, RS 24.291, et RS 24.643 (cf. §2)31 forment un champ
particulièrement approprié pour faire avancer la réflexion sur la coopération
entre scribes hourritophones et ougaritophones. Ces textes permettent, en
effet, d’aborder diverses interrogations qui se posent comme par exemple

28. Voir aussi à ce propos Malbran-Labat 1999, p. 70, Malbran-Labat 2002, p. 179.
29. Voir les remarques de Sanmartín 1999-2000, p. 116 à propos de ce texte. Pour Bush
1964, ces colophons « shows beyond dispute that the scribes of these texts were Semites who
were able to write Hurrian for a Hurrian clientèle ».
30. ‘Ammiyā, signalé par Sanmartín 1999-2000, p. 116 (d’après Bush 1964, p. 27,
il s’agirait d’un anthroponyme hourrite). Voir à ce propos à Ougarit l’anthroponyme ‘my,
Gröndahl 1967, p. 109, Del Olmo, Sanmartín 2003, p. 167.
31. RS 24.254 = CAT 1.110, RS 24.291 = CAT 1.132, RS 24.255 = CAT 1.111, RS
24.261 = CAT 1.116, et RS 24.643 = CAT 1.148. Bibliographie spécifique pour chaque texte
dans Vita 2009, p. 220.
Alphabet ougaritique et langue hourrite 211

celles de savoir si plus d’un scribe intervenait dans la rédaction de ces docu-
ments ou ce qu’était la langue maternelle des scribes, ou bien si une éven-
tuelle identification de scribe hourritophone était possible. Dans ce dernier
cas, on pourrait s’interroger à propos de la qualité matérielle de la graphie
employée, se demander si l’usage de l’alphabet montrait la même qualité
que celle relevée dans les textes bilingues rédigés par des scribes ougari-
tophones. Pour ce faire, nous pouvons avantageusement nous appuyer sur
l’analyse détaillée à laquelle D. Pardee a soumis ce lot de textes, d’abord
pour l’étude du bilinguisme32, puis pour l’analyse des aspects épigraphiques
et paléographiques, lors de la réédition des textes rituels ougaritiques33.
L’analyse des caractéristiques épigraphiques de ces documents
qu’a menée D. Pardee34 montre qu’ils ont été l’œuvre d’un ensemble de
scribes ; il paraît même clair que chacun de ces cinq textes a été rédigé par
un scribe différent. Dans deux cas (RS 24.254 et RS 24.643), les sections
ougaritiques et hourrites sont bien délimitées à l’intérieur du texte, tandis
que dans RS 24.255, RS 24.261 et RS 24.291 les deux langues se mêlent
dans des sections communes. Une coopération entre deux scribes, l’un ou-
garitophone et l’autre hourritophone, serait-elle alors envisageable pour l’un
ou plusieurs de ces textes ? Ainsi pour RS 24.643, rituel dont la paléogra-
phie et la disposition matérielle du texte au recto et au verso de la tablette
montrent qu’elle contient deux textes distincts l’un de l’autre35, la section en
hourrite (lignes 13-17) étant bien délimitée par deux lignes à l’intérieur du
long texte ougaritique. La réponse est pourtant négative : d’après D. Pardee36
rien n’indique que les parties hourrites et ougaritiques des textes bilingues
soient écrites par des scribes différents. Pour chacun de ces textes bilingues,

32. Pardee 1996, p. 75. «  Les textes hourrites en écriture alphabétique sont de
deux types principaux : des hymnes et des listes sacrificielles. Dans l’état actuel de nos
connaissances, l’aspect lyrique du culte ougaritain s’exprime en hourrite – à l’exception de
la prière adressée à Ba‘lu qui est rapportée dans RS 24.266. Les rites sacrificiels peuvent
être mis par écrit en hourrite, en ougaritique, ou dans un mélange des deux langues  » ...
« Dans le domaine de la liturgie, il faut conclure, d’après le témoignage de ces textes, que
les hymnes se déclament en hourrite et pas en ougaritique dans le culte d’Ougarit ... Si les
hymnes s’expriment uniquement en hourrite, les rites sacrificiels sont mis par écrit soit en
hourrite, soit en ougaritique, soit en mêlant les deux langues, l’élément majoritaire étant
l’ougaritique » (Pardee 1996, p. 67).
33. Pardee 2000.
34. Pardee 2000.
35. Pardee 2000, p. 779-780. Il faut rappeler à ce propos que le rituel ougaritique RS
1.003 fut rédigé par deux scribes, comme le montrent clairement les écritures du recto et du
verso ; voir à ce propos Pardee 2000, p. 143, et Vita 2009, p. 647-649.
36. Pardee 1996, p. 75.
212 Juan-Pablo Vita

un même scribe a rédigé les parties ougaritiques et hourrites. L’absence de


colophons empêche de savoir s’il existait une sorte de coopération, du genre
de celle signalée plus haut (§5) pour les textes musicaux, entre un transmet-
teur oral ou auteur du texte hourrite et le scribe (ougaritophone) qui a rédigé
le texte.
Quelle était la langue maternelle des scribes des textes hourrites et des
textes bilingues ? Il n’est pas facile de répondre. Pour Bush, par exemple,
les textes hourrites d’Ougarit, qu’ils soient alphabétiques ou syllabiques,
étaient l’œuvre de scribes dont le hourrite n’était pas la langue maternelle37.
Plus récemment, Fl. Malbran-Labat s’est posé la question en ces termes :
« Était-ce alors [= la notation alphabétique du hourrite] l’œuvre d’un sémite
– ou d’un sémitisant ? – qui, grâce à une parfaite connaissance de ces hymnes,
pouvait choisir de les transcrire de manière artificielle, inadaptée ? »38 ;

plus tard, elle signalait aussi qu’il


«  est cependant difficile de déterminer si ces textes impliquent la pré-
sence de prêtres hourrites, ou hourritophones, ou s’ils ont été intégrés dans
leur langue et récités ainsi par les officiants en tant que partie intégrante de la
liturgie ougaritaine »39.

D. Pardee, pour sa part, n’avait rien remarqué, dans son étude, «  qui
indique que les parties hourrites et ougaritiques des textes mélangés soient
écrites par des scribes différents, ce qui pourrait indiquer que certains scribes
étaient bilingues »40. Plus récemment encore, P. Bordreuil, R. Hawley
et D. Pardee ont découvert que parmi les tablettes susceptibles d’avoir été
écrites par le scribe Ṯab’ilu « on y trouve non seulement des textes en langue
ougaritique, mais aussi quelques-uns en langue hourrite et en langue akka-
dienne »41. Il faut souligner, à ce propos, deux faits : d’une part la struc-
ture générale de chaque texte, le caractère et les circonstances de chaque
rite (références temporelles, nombre de fois où le rite doit être répété, nom
des offrandes, etc.)42, sont exprimés en ougaritique. D’autre part : les élé-

37. Bush 1964, p. 22, 26, 27, 293-294.


38. Malbran-Labat 1999, p. 70.
39. Malbran-Labat 2002, p. 176.
40. Pardee 1996, p. 75.
41. Bordreuil, Hawley, Pardee 2010, p. 1632, Id., ibid., p. 1635 : « Ṯab’ilu a pratiqué
l’écriture cunéiforme alphabétique d’Ougarit en l’appliquant au hourrite et à l’akkadien, ce
qui n’a jamais été observé ailleurs ». Voir aussi Pardee 2012.
42. Pardee 1996, p. 75 : « La partie hourrite des textes mixtes se limite à des listes
sacrificielles introduites par le terme hourrite ảṯḫulumma ; normalement la victime n’est pas
nommée dans ces listes, mais si elle vient à l’être, le nom commun est exprimé en langue
ougaritique, comme le sont tous les autres termes exprimant les circonstances du rite. »
Alphabet ougaritique et langue hourrite 213

ments lexicaux et grammaticaux hourrites de ces textes, limités à la désigna-


tion technique du type de sacrifice (sacrifice-ảṯḫulumma), à la présence de
quelques rares substantifs tels que « dieu » (in = eni) ou « seigneur » (iwr
= ewri) et, de manière plus fréquente, à l’emploi du cas directif -d (= syll.
-ta/-da) postposé aux noms des divinités (« pour le dieu x »)43, sont assez
modestes ; somme toute, des éléments de la langue hourrite pouvant être à
portée de connaissance de tout scribe ougaritophone chargé de rédiger des
textes techniques de ce genre.
Les textes bilingues ougaritico-hourrites pourraient donc avoir été
l’œuvre de scribes ougaritisants qui n’avaient pas besoin de maîtriser de
manière approfondie la langue hourrite pour rédiger ce type de documents.
Mais peut-être convient-il de nuancer cette première conclusion. D’abord,
parce que certains détails pourraient montrer que les scribes n’employaient
pas le hourrite de façon mécanique, sans vraiment comprendre la nature
des éléments grammaticaux employés ; c’est le cas, par exemple, de l’écri-
ture ḫnnǵdṯt « pour les (dieux) Ḫnnǵd » dans RS 24.291:9, avec emploi du
pluriel, -ṯt (= syll. -šta)44, du cas directif hourrite -ta/-da (rendu comme
-d au singulier). RS 24.291 est, comme il est mentionné plus haut (§6),
l’un des textes bilingues où l’ougaritique et le hourrite se mêlent dans des
mêmes sections. Pour RS 24.255, D. Pardee émet des remarques fort in-
téressantes sur l’écriture, typique, de manière générale, des textes rituels
de la 24e campagne, et sur l’orthographe : « Si on trouve plusieurs ratures
et corrections, l’écriture elle-même est sûre et la forme de chaque signe
est assez uniforme pour qu’on puisse parler d’une main expérimentée  »,
pour en conclure, avec précaution, que « la combinaison d’uniformité épi-
graphique et de fautes d’écriture indique peut-être un scribe de formation
hourrite »45. Les deux textes RS 24.291 et RS 24.255 pourraient donc être
l’œuvre de deux scribes hourritisants, habitués à rédiger des textes en langue
ougaritique46. Ces deux textes viendraient se joindre au texte administra-
tif alphabétique RS 17.141 (CAT 4.277) et au texte juridique RS 17.38847
pour appuyer l’hypothèse de l’existence de scribes hourritophones dans les
divers domaines de l’administration du palais royal48. Cela montrerait

43. Laroche 1968, p. 531-532.


44. Laroche 1968, p. 532.
45. Pardee 2000, p. 618. Voir déjà Xella 1981, p. 312 : « potrebbe inoltre trattarsi ...
di un individuo di origine (e nome) hurriti ».
46. Comme le montrerait, de plus, l’emploi dans RS 24.255:7 de la préposition
ougaritique l « pour » dans l yrḫ « pour Yariḫu » au lieu du cas directif hourrite -d habituel
dans ce texte.
47. Nougayrol 1970, p. 50-51.
48. Voir à ce propos Vita 2009, p. 225.
214 Juan-Pablo Vita

qu’une partie au moins du hourrite des textes bilingues était l’expression


d’une langue vivante, ce qui pourrait très bien être aussi le cas du reste des
textes hourrites rédigés au moyen de l’alphabet cunéiforme. Ces textes au-
raient été rédigés dans une langue hourrite vivante et non pas à partir d’une
langue morte et stéréotypée, ce qui nous permet de comprendre alors la per-
ception qu’avait Laroche du hourrite des textes alphabétiques d’Ougarit, qui
lui rappelait le hourrite contemporain des textes religieux de Bogazköy49.

7. Rappelons enfin quelques-unes des idées et des conclusions expo-


sées dans les lignes précédentes. L’alphabet linéaire fut adapté à Ougarit
avec succès à la langue ougaritique, mais aussi à la langue hourrite. Cette
adaptation à une langue sémitique et à une autre, non sémitique, dès le IIe
millénaire av. J.-C. montre bien la grande flexibilité de l’alphabet en tant
qu’instrument d’écriture  ; flexibilité et capacité d’adaptation qui se mon-
treront de plus en plus au cours du Ier millénaire av. J.-C., notamment dans
son adaptation à des langues indo-européennes comme le grec. Au contraire
de ce qui s’est produit pour ce dernier cas qui entraîna de considérables
modifications de l’alphabet linéaire phénicien, l’adaptation au hourrite se
fit seulement par une réduction du nombre des graphèmes employés pour
l’ougaritique, sans ajouts supplémentaires d’autres signes qui auraient été
créés à cet effet. Les textes alphabétiques hourrites et les bilingues ougariti-
co-hourrites montrent une régularité et une cohérence interne remarquables
dans l’emploi de l’alphabet cunéiforme avec, en outre, l’emploi des trois
signes alif à valeur vocalique. Ce succès dans l’adaptation de l’alphabet
au hourrite s’expliquerait bien, à notre avis, dans le cadre d’une coopéra-
tion directe entre des scribes sémitisants et hourritophones qui aurait donné
comme résultat une adaptation simultanée de l’alphabet à l’ougaritique et
au hourrite. Ce fait montrerait en même temps l’importance culturelle et
sociale à Ougarit des Hourrites dont la langue, comme nous avons essayé de
le montrer ailleurs50, serait restée vivante au sein de la société ougaritaine
jusqu’à la fin de l’existence du royaume. Ougarit était, en effet, le seul lieu
de la Syrie à offrir au Bronze récent les conditions culturelles et sociales
indispensables pour une interaction fructueuse entre alphabet cunéiforme et
langue hourrite51.

49. Laroche 1968, p. 533.


50. Vita 2009.
51. Dans ce sens il faut rappeler la remarque suivante de Segert 1988, p. 199 : « Bereits
die Erfindung der ugaritischen Alphabetschrift in Keilen sowie die später eingeführten
Neuerungen, die durch ihre Anwendung auf verschiedene Sprachen nötig wurden, weisen
auf den kosmopolitischen Charakter der Stadt Ugarit hin. »
Alphabet ougaritique et langue hourrite 215

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