ThEse Augusty Edima
ThEse Augusty Edima
ThEse Augusty Edima
TITRE DE LA THESE
THESE
Présentée et soutenue publiquement à la Faculté de Médecine Hyacinthe BASTARAUD
des Antilles
Et examinée par les Enseignants de la dite Faculté
Le
29 Septembre 2017
Pour obtenir le grade de
DOCTEUR EN MEDECINE
Par
AUGUSTY EDIMA
Examinateurs de la thèse :
M JANKY EUSTASE Professeur - Président du jury
Je remercie le Professeur JANKY Eustase, pour avoir accepté d’être le président du jury.
Veuillez trouver ici l’expression de ma profonde reconnaissance pour m’avoir permis
de soutenir ce travail et pour la disponibilité que vous avez montré.
A ma famille.
2
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS......................................................................................................2
RESUME......................................................................................................................5
ABSTRACT..................................................................................................................6
LISTE DES ABREVIATIONS........................................................................................7
I - GENERALITES...............................................................................................8
Epidémiologie..............................................................................................................8
Enjeu médical...............................................................................................................8
Contexte transfusionnel dans la drépanocytose...........................................................9
L’allo-immunisation...................................................................................................12
L’hémolyse post-transfusionnelle...............................................................................13
Règles de transfusion chez le drépanocytaire.............................................................15
Encadrement du geste transfusionnel chez le drépanocytaire...................................16
Indications du geste transfusionnel chez le drépanocytaire.......................................16
II - ETUDE........................................................................................................19
1. INTRODUCTION................................................................................................19
2. PATIENTS ET METHODES................................................................................19
2.1 PATIENTS...................................................................................................19
2.2 METHODES................................................................................................19
Critères d’inclusion...........................................................................................19
Recueil des données..........................................................................................20
Traitement et analyse des données....................................................................20
3. RESULTATS.........................................................................................................21
3.1 LES ALLO-IMMUNISATIONS....................................................................21
Caractéristiques du patient...............................................................................21
Caractéristiques des épisodes d’allo-immunisation..........................................21
Complications ayant justifié l’acte transfusionnel............................................21
Historique transfusionnel.................................................................................22
Caractéristiques immunohématologiques........................................................23
Nombre d’épisodes d’allo-immunisations par patient
Nombre de culots globulaires reçus
Concordance des phénotypes érythrocytaires
Caractéristiques des expositions antigéniques
Production d’anticorps
3.2 LES HEMOLYSES POST-TRANSFUSIONNELLES.....................................28
Caractéristiques du patient...............................................................................28
Complications ayant justifié l’acte transfusionnel............................................29
Historique transfusionnel.................................................................................29
Caractéristiques immunohématologiques........................................................30
Nombre d’épisodes d’hémolyses par patient
Nombre de culots globulaires reçus
Concordance des phénotypes érythrocytaires
Caractéristiques des expositions antigéniques
Production d’anticorps
4. DISCUSSION.......................................................................................................34
5. CONCLUSION.....................................................................................................41
3
ANNEXES.................................................................................................................43
Tableau 1. Caractéristiques des patients et allo-immunisations
Tableau 2. Caractéristiques des patients et hémolyses post-transfusionnelles
Figure 1. Transfusion simple
Figure 2. Echange érythrocytaire sur séparateur de cellules
REFERENCES..........................................................................................................47
SERMENT D’HIPPOCRATE...................................................................................50
IMPRIMATUR..........................................................................................................51
II - ETUDE........................................................................................................23
Tableau 1. Description des patients ayant développé une allo-immunisation..........23
Tableau 2. Caractéristiques des allo-immunisations par patient..............................26
Tableau 3. Caractéristiques des patients ayant développé une hémolyse
post-transfusionnelle...............................................................................29
Tableau 4. Présentation des marqueurs biologiques des patients avant
la transfusion source de l’hémolyse post-transfusionnelle......................30
Tableau 5. Caractéristiques des hémolyses post-transfusionnelles par patient........32
4
RESUME
5
ABSTRACT
6
LISTE DES ABREVIATIONS
NO Monoxyde d’azote
P Antigènes du système P
RH Rhésus
7
I- GENERALITES
1. EPIDEMIOLOGIE
466 syndromes drépanocytaires majeurs (SDM) ont été repérés en 2015 sur les 335
360 naissances de nouveau-nés (295 951 nés en métropole et 39 409 nés en Outre-Mer).
En Guadeloupe, sur l’année 2015, 22 SDM ont été identifiés sur 5805 nouveau-nés
testés, c’est 1/264 nouveau-nés testés.
De 1985 à 2014 sur 199 363 nouveau-nés dépistés, on compte 691 patients atteints
de drépanocytose [2].
Cette prévalence est liée à la composition de la population, majoritairement d’origine
africaine, suivi des populations de l’Inde, du Moyen-Orient et de l’Europe.
2. ENJEU MEDICAL
Pour les patients évoluant sur un mode dit sévère les transfusions sont souvent
récurrentes.
On conçoit alors qu’il ne faut pas risquer que le patient drépanocytaire se retrouve
en situation d’impasse transfusionnelle, à la suite d’une allo-immunisation ou d’une
hémolyse post-transfusionnelle.
8
En effet, les antigènes qui sont présents ou absents à la surface du globule rouge, sont
fonction des individus, mais aussi de leur origine géographique. On parle de polymorphisme
des antigènes des groupes sanguins [5].
Au-delà du système RH, on retrouve les groupes sanguin DUFFY, KIDD et MNS,
pour lesquels les antigènes Fya, Jkb et S sont fréquemment exprimés par les donneurs
d’origine européenne et peu fréquemment exprimés par les patients d’origine
afro-antillaise, d’où la fréquence des anticorps correspondants chez les patients et
des hémolyses post-transfusionnelles associées.
Pour exemple, l’antigène MNS3 (S) du système MNS est absent chez plus de 70 % des
sujets noirs d’origine africaine et antillaise alors qu’on le retrouve chez plus de 55 %
des sujets caucasiens ; l’antigène FY1 (Fya) du système FY est absent chez 90 % des
sujets noirs et présent chez plus de 60 % des sujets caucasiens ; l’antigène JK2 (Jkb)
9
du système JK est absent chez plus de 50 % des sujets noirs et présent chez plus de 75
% des sujets caucasiens [8].
Le plus connu est le phénotype FY : –1, –2 (Fy (a– b–)). Il constitue un phénotype rare
par rapport à la population de référence des donneurs en France métropolitaine; 65 %
des sujets noirs sont FY :-1,-2 [Fy (a-b-)], mais ils ne s’immunisent que très rarement
dans le système FY.
Le second phénotype rare rencontré est le phénotype MNS : –3, –4, –5 (S–, s–, U–). La
dangerosité de l’anticorps anti-MNS5 [9] est bien établie.
10
d’antigènes de basse fréquence associés à des variants D partiels caractéristiques des
sujets noirs (RH23, RH30). Ceux-ci sont cependant rares puisqu’ils suivent la
fréquence des D partiels correspondants. Ces antigènes « privés » ne posent en règle
pas de problèmes particuliers dans un contexte transfusionnel classique. En revanche,
ils doivent être pris en compte lorsque la transfusion nécessite du sang de phénotype
érythrocytaire rare. En effet, en raison du faible nombre de donneurs pour la même
spécificité rare (MNS : –3, –4, –5), les unités transfusées proviennent souvent des
mêmes donneurs. L’exposition répétée aux mêmes marqueurs antigéniques (RH20,
KEL6) peut aboutir à une immunisation et à terme à une impasse transfusionnelle.
De même que l’on tient compte des antigènes courants, il est donc nécessaire de tenir
compte des marqueurs antigéniques spécifiques des populations afro-antillaises lors
de la transfusion intra-ethnique et recourir à la BNSPR (Banque nationale de sang
de phénotype rare). Un programme de détermination de ces marqueurs au CNRGS
(Centre national de référence pour les groupes sanguins) est d’ailleurs en cours pour
tous les donneurs et receveurs afro antillais répertoriés dans le fichier national de
phénotypes érythrocytaires rares.
Les patients porteurs d’un antigène C+ partiel, éventualité fréquente dans cette
population, peuvent produire un anti-C dirigé contre les épitopes non exprimés, s’ils
reçoivent des CGR C+ de donneurs caucasiens [14]. Sachant que la production
d’auto-anticorps est fréquente dans la population drépanocytaire [15] un anti-C associé
à un C partiel peut être considéré à tort comme un auto-anticorps et non pris en
compte au niveau de la sélection des culots de globules rouges. De la même manière,
des anti-D, anti-e, anti-RH18 ou anti-RH34 peuvent être facilement confondus avec
des auto-anticorps chez des patients drépanocytaires fréquemment auto-immunisés
[16,17]. Le risque d’accidents hémolytiques post-transfusionnels augmente donc,
si ces antigènes partiels ne sont pas identifiés et respectés.
Les individus qui possèdent des antigènes RH partiels devraient recevoir des
culots de globules rouges négatifs à l’antigène RH.
11
12
DCe/dce 35 % 21 %
Dce/DCe 18.5 % 2%
Dce/dce 2% 46 %
Dce/Dce 13 % 4%
dce/dce 15 % 7%
Fya - 34 % 90 %
Jkb - 26 % 50 %
S- 45 % 70 %
Kell 6 ou Jsa Moins de 1 % 20 %
4. L’ALLO-IMMUNISATION
4. L’ALLO-IMMUNISATION
Les différences antigéniques entre les globules rouges du donneur et du re-
ceveur sont nécessaires pour le déclenchement initial de l’allo-immunisation. Des
Les différences
anticorps produitsantigéniques
par le receveurentre
sont les globules
dirigés rouges
contre des du donneur
antigènes présentset
surdu
desreceveur sont
nécessaires pourtransfusés.
globules rouges le déclenchement initial de l'allo-immunisation. Des anticorps produits par le
Toutefois sont
receveur tousdirigés
les patients
contrenedes
développent pas d’anticorps
antigènes présents sur desaprès l’exposition
globules à des
rouges transfusés.
globules rouges transfusés [18].
Toutefois tous les patients ne développent pas d'anticorps après l'exposition à des globules
rouges transfusés [18].
Des facteurs de risque spécifiques à la drépanocytose sont associés à l’allo-immunisation
autres que le polymorphisme des antigènes des groupes sanguins tel que le nombre
Des facteurs de risque spécifiques à la drépanocytose sont associés à l'allo-immunisation
cumulé de culots globulaires reçus [18,19] le contexte inflammatoire du patient au
autres
moment que
de le
la polymorphisme desL’âge
transfusion [20-25]. antigènes desdegroupes
du début la prise sanguins
en charge tel que le nombre cumulé de
transfusionnelle
culots
semble globulaires reçus [18,19] le contexte inflammatoire du patient au moment de la
influer sur l’allo-immunisation.
transfusion [20-25]. L’âge du début de la prise en charge transfusionnelle semble influer sur
L’allo-immunisation érythrocytaire implique des étapes multiples comprenant la
l’allo-immunisation.
reconnaissance de l’antigène présent sur le globule rouge du donneur, le traitement
et la présentation de l’antigène
L'allo-immunisation par le complexe
érythrocytaire impliqueHLAdes de classe
étapesII aumultiples
récepteur des
comprenant la
cellules T (TCR), l’activation des lymphocytes T auxiliaires CD4, l’interaction
reconnaissance de l'antigène présent sur le globule rouge du donneur, le traitement et la des
lymphocytes T et B et enfin la différenciation des cellules B dans les plasmocytes.
présentation de l'antigène par le complexe HLA de classe II au récepteur des cellules T
Des facteurs individuels influençant cette immunisation ont été retrouvés, tels que les
(TCR), l'activation
différences des lymphocytes
du génotype HLA de classeTIIauxiliaires CD4,
prédisposant l'interaction
à différents typesdes lymphocytes T et B et
de réponses
enfin la différenciation
à un antigène des cellules B
[26], des modifications dedans les plasmocytes.
l’activité des lymphocytes T régulateurs sont
Des facteurs individuels influençant cette immunisation ont été retrouvés, 12 tels que les
différences du génotype HLA de classe II prédisposant à différents types de réponses à un
antigène [26], des modifications de l’activité des lymphocytes T régulateurs sont décrites chez
des patients drépanocytaires [25,27] ainsi que le polymorphisme dans le gène TRIM 21
immunorégulateur [28].
décrites chez des patients drépanocytaires [25,27] ainsi que le polymorphisme dans
le gène TRIM 21 immunorégulateur [28].
On retrouve également la présence d’auto-anticorps dont le mécanisme d’apparition
pourrait se rapprocher de celui de l’anémie hémolytique auto-immune avec une
dysrégulation de l’activité immunitaire lors de l’allo-immunisation [4].
5. L’HEMOLYSE POST-TRANSFUSIONNELLE
La première hypothèse est celle d’un conflit antigène-anticorps entre les antigènes
des globules rouges transfusés et les anticorps des receveurs. Lorsque l’hémolyse
post-transfusionnelle est immédiate, une erreur dans le système ABO ou la présence
d’un anticorps non détecté par la RAI pré-transfusionnelle est souvent mise en cause.
Lorsque l’hémolyse post-transfusionnelle est retardée la re-stimulation d’un anticorps
devenu indétectable est souvent mise en cause [4].
13
l’adhérence des globules rouges aux cellules endothéliales, favorise la phagocytose
par les macrophages et contribue à la fixation non spécifique des fractions activées du
complément (C5b-C9) [31].
Des études sur modèle murin ont montré qu’en situation inflammatoire les souris
produisaient plus souvent des anticorps et à des taux élevés.
De plus, les globules rouges des donneurs sont exposés au risque d’endommagement
de leurs membranes par oxydation, dès qu’ils sont stockés sous poche.
14
6. REGLES DE TRANSFUSION CHEZ LE DREPANOCYTAIRE
Les risques liés à la transfusion sont les mêmes que pour la population générale.
On retrouve le risque viral, le risque de surcharge martiale et le risque immunologique.
Mais leurs fréquences sont différentes. Le risque immunologique est plus fréquent
chez la population drépanocytaire [36].
Dès que le diagnostic de drépanocytose est posé, un bilan est réalisé avant toute
situation de transfusion. Ce bilan comprend la détermination des groupes sanguins
ABO Rhésus Kell, la recherche d’agglutinines irrégulières (RAI) pré transfusionnelles
réglementaires comme pour la population générale, auquel on ajoute la réalisation du
phénotypage étendu aux systèmes les plus couramment impliqués dans l’immunisation
(système Duffy, Kidd, MNS) afin de tenir compte des antigènes communs immunogènes
de ces systèmes.
Il est recommandé de transfuser des culots globulaires peu conservés chez ces patients,
des études récentes chez la souris ayant montré un impact de l’âge des globules
rouges sur l’allo-immunisation [37].
En situation inflammatoire aigue, il est recommandé de transfuser en phénotype
élargi.
15
Par ailleurs, le risque de surcharge en fer doit être suivi, analysé et maîtrisé par la mise
en place précoce d’une chélation efficace, chez les patients en programme transfusionnel.
16
La transfusion simple
La transfusion simple est réservée aux cas d’anémie aigue - patients ayant un taux
d’hémoglobine bas, souvent inférieur à 6 g/dl, d’installation rapide, mal tolérée,
accompagnée d’une érythropoïèse insuffisante.
L’indication de la transfusion simple se discute en fonction de la tolérance clinique, de
l’amplitude de la réponse réticulocytaire (rapidité de la ré-ascension de la concentration
de réticulocytes), de l’hémoglobine de base [38] et de la complication en cause.
Le but est d’abord l’apport d’oxygène et non pas la diminution du taux d’HbS.
Il s’agit d’un acte transfusionnel associant une saignée et une transfusion, dont
l’objectif est de diminuer la concentration en Hb S tout en n’augmentant pas ou peu
l’hématocrite (Ht).
Les échanges transfusionnels partiels visent à diminuer la proportion d’hématies
drépanocytaires. L’objectif d’hémoglobine S final dépend de l’indication et varie entre
30 à 40%.
Par ailleurs cette technique est préférable dans les programmes transfusionnels au
long cours, car elle permet d’éviter l’hyperviscosité et la surcharge martiale.
Parmi les indications de l’échange transfusionnel partiel ponctuel on retrouve, les
échanges à visée curative lors des complications aiguës graves tels que l’AVC, le syndrome
thoracique aigu, le priapisme aigu (à plus de 3 heures d’évolution), la défaillance
multi-viscérale, l’infection sévère, la séquestration hépatique aigue.
La pratique de l’ETP peut être étendue aux crises douloureuses résistantes aux antalgiques, à
la nécrose médullaire, à la surdité brutale, et dans certain cas au vertige.
17
avérée à l’imagerie, la prévention secondaire de l’AVC en cas de vasculopathie sténosante.
L’échange transfusionnel est alors programmé toutes les 3 à 6 semaines. L’objectif est
le maintien de l’hémoglobine S en dessous de 30 %.
Sont aussi des indications au programme transfusionnel au long cours, la récidive
de syndromes thoraciques aigus graves ou récidivants en attendant l’efficacité
de traitement p ar hydroxyurée ou en cas d’échec ou de contre-indication d’un
traitement par hydroxyurée; les crises douloureuses fréquentes, en attendant l’efficacité
de l’hydroxyurée ou en cas d’échec ou de contre-indication d’un traitement par
hydroxyurée; l’hypertension artérielle pulmonaire confirmée au cathétérisme; l’insuf-
fisance rénale chronique sévère; l’insuffisance cardiaque chronique symptomatique;
les ulcères de jambe rebelles; la grossesse sans être systématique. L’objectif est alors
le maintien de l’hémoglobine S en dessous de 40 à 60 % [1].
L’anémie chronique stable, les crises douloureuses non compliquées, les infections
non sévères, la petite chirurgie ne nécessitant pas d’anesthésie générale prolongée,
l’ostéonécrose aseptique de hanche ou d’épaule sont des situations cliniques ou la
réalisation d’un geste transfusionnel n’est pas indiquée.
18
II-ETUDE
1. INTRODUCTION
Le but de cette étude a été de faire un état des lieux des allo-immunisations et des
hémolyses post-transfusionnelles survenues au sein de notre cohorte de pédiatrie et
d’identifier les facteurs de risques associés à la survenue de ces accidents potentiellement
graves, afin de proposer des solutions et ainsi d’en diminuer l’incidence.
2. PATIENTS ET METHODES
2.1 PATIENTS
2.2 METHODES
Critères d’inclusion
19
avait été révélée par des signes clinico-biologiques indiquant une hémolyse accélérée:
- l’hémoglobinurie,
- le développement ou l’intensification de symptômes suggérant une crise va so-oc
clusive (CVO) et/ou un syndrome thoracique aigu (STA),
- l’augmentation de la déshydrogénase lactique,
- Un taux d’Hb inférieur ou égal à sa valeur pré-transfusionnelle,
- la chute anormale de l’HbA post-transfusionnelle.
Période d’étude
Nous avons rétrospectivement analysé les cas d’accidents transfusionnels signalés par
les professionnels de santé comme posant un problème pour la prise en charge
transfusionnelle ultérieure, qui ont eu lieu sur la période de septembre 1996 et juin
2016 parmi les patients d’âge pédiatrique (0-18 ans) suivis à l’unité transversale de la
drépanocytose.
Les phénotypes érythrocytaires du patient et des culots globulaires transfusés ont été
comparés. Les éventuelles expositions antigéniques ont été analysées.
Les résultats des RAI pré et post-transfusionnelles ont été étudiés.
La saisie des données a été faite sur le logiciel Excel.
20
3. RESULTATS
Les principales caractéristiques cliniques de ces épisodes sont présentées dans le tableau 1.
Les principales caractéristiques immuno-hématologiques sont présentées dans le tableau 2,
figure 3 et 4, ainsi que le tableau 1 des annexes.
Parmi ces 10 patients, 9/10 (90 %) patients avaient un génotype SS, 1/10 (9%) SC.
On dénombre 8 filles et 2 garçons, le rapport fille/garçon était de 8/2.
L’âge moyen au moment du premier épisode d’allo-immunisation était de 5.3 ± 3.7
ans (Min : 2 ans; Max : 13 ans).
2 enfants font partie d’un programme d’échange transfusionnel partiel pour la prévention
primaire et secondaire d’une vasculopathie cérébrale.
21
22
Historique transfusionnel
Historique transfusionnel
Les patients avaient reçu de 0 à 87 culots globulaires avant le premier épisode d’allo-
immunisation.
Les patients avaient reçu de 0 à 87 culots globulaires avant le premier épisode
d’allo-immunisation.
4 patients avaient reçu 0 CGR, 1 patient avait reçu 1 CGR, 1 patient avait reçu 8 CGR, 1
patient avait reçu 10 CGR, 1 patient avait reçu 13 CGR, 1 patient avait reçu 87 CGR.
4 patients avaient reçu 0 CGR, 1 patient avait reçu 1 CGR, 1 patient avait reçu 8 CGR,
1 patient avait reçu 10 CGR, 1 patient avait reçu 13 CGR, 1 patient avait reçu 87 CGR.
Le patient qui avait reçu 87 CGR était en programme d’échange transfusionnel partiel.
Le patient qui avait reçu 87 CGR était en programme d’échange transfusionnel partiel.
9/16 (56 %) des épisodes surviennent chez des patients précédemment non immunisés.
6/16 (38 %) des épisodes surviennent chez des patients antérieurement immunisés.
9/16 (56 %) des épisodes surviennent chez des patients précédemment non immunisés.
1/16
6/16(6(38
%)%)
desdes
épisodes surviennent
épisodes chezchez
surviennent des patients suspects
des patients d’être immunisés
antérieurement (le dépistage
immunisés.
anticorps
1/16 (6 en
%)pré-transfusionnel signalait lachez
des épisodes surviennent présence d’un anticorps
des patients de nature
suspects d’êtreindéterminé).
immunisés
(le dépistage anticorps en pré-transfusionnel signalait la présence d’un anticorps de
9nature
événements sur les 16 sont des premières fois.
indéterminé).
Les allo-immunisations
9 événements ontsont
sur les 16 été observées principalement
des premières fois. chez les patients de sexe féminin, de
phénotype SS ; elles sont survenues majoritairement entre 2 et 4 ans. Deux des patients étaient
inclus dans un programme
Les allo-immunisations onttransfusionnel
été observéeschronique pour lachez
principalement priselesenpatients
charge de
primaire
sexe et
secondaire
féminin, ded’une vasculopathie
phénotype cérébrale.
SS ; elles sont survenues majoritairement entre 2 et 4 ans.
La
Deux des patients étaient inclus(SSA)
séquestration splénique aigue dans unsuivie du syndrome
programme thoracique chronique
transfusionnel aigue (STA) ont été
pour
les complications
la prise en chargequi ont le plus
primaire souvent justifié
et secondaire d’uneunvasculopathie
geste transfusionnel.
cérébrale.
Ces indications représentent respectivement 38% et 25% des motifs
La séquestration splénique aigue (SSA) suivie du syndrome thoracique de transfusion au sein de
aigue (STA)
cette cohorte.
ont été les complications qui ont le plus souvent justifié un geste transfusionnel.
Ces indications représentent respectivement 38% et 25% des motifs de transfusion au
sein de cette cohorte.
22
23
23
24
Figure 2.2.Répartition
Figure Répartition du nombred’épisodes
du nombre d’épisodes d’allo-immunisations
d’allo-immunisations par patient
par patient
Concordance
Concordancedes phénotypes
des phénotypesérythrocytaires patient/CG
érythrocytaires patient/CG
Dans 10/16 des actes transfusionnels, l’analyse
Dans 10/16 des actes transfusionnels, l’analyse des des phénotypes
phénotypes étendus
étendus des CGdes CGpatient
et du et
dumontre
patientque
montre que 1 voir
1 voir jusqu’à jusqu’àprésents
4 antigènes 4 antigènes présents
à la surface à la surface
des globules rougesdes
duglobules
donneur ne
sont pas
rouges exprimés ne
du donneur parsont
les globules rougespar
pas exprimés du les
patient. Il y arouges
globules une exposition
du patient.à des
Il yantigènes
a une
pour ces cas.
exposition à des antigènes pour ces cas.
Dans
Dans 3/16des
3/16 desactes
actestransfusionnels,
transfusionnels, l’analyse
l’analysedesdesphénotypes
phénotypes étendus des des
étendus CG CGet duetpatient
du
montre que les antigènes présents à la surface des globules rouges du donneur
patient montre que les antigènes présents à la surface des globules rouges du donneur sont similaires
à ceux
sont exprimés
similaires par exprimés
à ceux les globulesparrouges du patient.
les globules Il y du
rouges a une absence
patient. Il yd’exposition
a une absence à des
antigènes pour ces cas.
d’exposition à des antigènes pour ces cas.
Dans 3/16 des actes transfusionnels, la concordance entre les phénotypes des CG et du patient
Dans 3/16 des actes transfusionnels, la concordance entre les phénotypes des CG et
ne peut être établie au-delà des systèmes Rh-Kell, car le phénotypage des culots n’est pas
du patient ne peut être établie au-delà des systèmes Rh-Kell, car le phénotypage des
étendu au-delà des systèmes Rh-Kell. On ne peut exclure ici une exposition antigénique
culots n’est pas étendu au-delà des systèmes Rh-Kell. On ne peut exclure ici une
indéterminée.
exposition antigénique indéterminée.
Les expositions antigéniques sont mises en évidence dans 81% des cas d’allo-immunisation.
Les expositions antigéniques sont mises en évidence dans 81% des cas d’allo-immunisation.
24
25
Figure 3. Caractéristiques
Figure desdes
3. Caractéristiques expositions antigéniques
expositions antigéniquesauausein
seindes
desallo-immunisations.
allo-immunisations.
Production d’anticorps
Production après laaprès
d’anticorps transfusion
la transfusion
Pour Pour
16/16 (100%)
16/16 des allo-immunisations,
(100%) des allo-immunisations,desdes
anticorps
anticorpsnouvellement
nouvellementformés
formésont
ont été
été développés
développés et identifiés.
et identifiés.
On retrouve : :
On retrouve
DansDans
4/164/16
desdescascas
desdes
anticorps
anticorpsnouvellement formés,ilils’agissait
nouvellement formés, s’agissait d’un
d’un anticorps
anticorps anti-C –
anti-C – dont deux en association avec respectivement un anti-e et un anti-Lea.
dont deux en association avec respectivement un anti-e et un anti-Lea.
DansDans
3/163/16
cas cas
des des
anticorps nouvellement
anticorps nouvellementformés,
formés, ilil s’agissait d’anticorpsspécificité
s’agissait d’anticorps spécificitéanti-I–
anti-I– dont un en association avec un anti-E et anti-Jka.
dont un en association avec un anti-E et anti-Jka.
DansDans
2/162/16
cascasdes
desanticorps
anticorps nouvellement
nouvellement formés, il s’agissait
formés, d’un anticorps
il s’agissait d’un anti-D – dont un
anticorps
en association avec un anti-Lex.
anti-D – dont un en association avec un anti-Lex.
DansDans
2/162/16 cas anticorps
cas des des anticorps nouvellement
nouvellement formés,
formés, il s’agissait
il s’agissait d’anticorps
d’anticorps correspondant aux
correspondant
antigènes classiquement
aux antigènes classiquement ditdit
dangereux (anti-Fya,
dangereux anti-S).
(anti-Fya, anti-S).
Dans 2/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissaitd’un
Dans 2/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait anticorps
d’un anti-U.
anticorps anti-U.
Dans 1/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait d’un anticorps anti-Jka.
Dans 1/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait d’un anticorps anti-Jka.
Dans 1/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait d’un auto-anticorps anti-e.
Dans 1/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait d’un auto-anticorps anti-e.
Dans 1/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait d’un anticorps anti-FY3.
Dans 1/16 cas des anticorps nouvellement formés, il s’agissait d’un anticorps
anti-FY3.
25
26
26
Le cas 2 a développé un anticorps anti-I. Les expositions antigéniques n’ont pas pu être
Le cas 2 a développé un anticorps anti-I. Les expositions antigéniques n’ont pas pu
être retracées au-delà des systèmes RH-Kell. Dans l’historique transfusionnel on retrouve
une réaction faible, sans spécificité détectable. Le test de dépistage avant la transfusion
était négatif.
Les cas 4 et 8 ont développé respectivement un anticorps anti-Jka et un anticorps
anti-S s. Les expositions antigéniques n’ont pas pu être retracées au-delà des systèmes
RH-Kell. Les patients n’avaient pas d’antécédent d’allo-immunisation. Les tests de
dépistage avant la transfusion étaient négatifs.
Le cas 9 a développé un anticorps anti-I. Il a été exposé à l’antigène Leb. Il avait un
antécédent d’allo-immunisation, avec la production des anticorps anti-S et anti-s. Le
test de dépistage avant la transfusion était négatif.
Le cas 6 a développé un anticorps anti-Fya. Il a été exposé à l’antigène Fya. Il avait
un antécédent d’allo-immunisation, avec la production des anticorps anti-I, anti-E et
anti-Jka. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
Le cas 3 a développé un anticorps anti-U. Il a été exposé aux antigènes S s M et Fyb.
Il n’avait pas d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion
était négatif.
Le cas 15 a développé un anticorps anti-U. Il a été exposé aux antigènes S s M. Il
n’avait pas d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfu-
sion était négatif.
Le cas 7 a développé un anticorps anti-FY3; il a été exposé à l’antigène Lea. Il avait
un antécédent d’allo-immunisation, avec la production des anticorps anti-I, anti-E,
anti-Jka et anti-Fya. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
Le cas 1 a développé un anticorps anti-C et anti-e. Le patient a été exposé aux antigènes
Leb et M. Le culot globulaire transfusé était C négatif et e positif chez un patient C
positif et e positif.
Le cas 16 a développé un anticorps anti-C. Il a été exposé à l’antigène C. Le culot
globulaire transfusé était C positif chez un patient C négatif. Il avait un antécédent
d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
Les cas 11 et 13 ont développé un anticorps anti-D. Pour le cas 11 les culots globulaires
transfusés étaient D positif chez un patient D négatif. Pour le cas 13 le culot globulaire
transfusé était D positif chez un patient D positif.
Les cas 10, 12 ont développé un anticorps anti-C. Les culots transfusés étaient C-négatif
chez des patients C-négatif.
Le cas 5 a développé un anticorps anti-E. Les culots transfusés étaient E-négatif chez
un patient E-négatif.
Le cas 14 a développé un anticorps anti-e. Les culots transfusés étaient e-positif chez
un patient e positif.
27
28
28
29
Historique
vasculopathietransfusionnel
dans 1/10 (10%), une préparation au voyage dans 1/10 (10%), une
déglobulisation
Les patients avaientdans
sur virose reçu1/10
de 1(10%)
à 37 cas.
culots globulaires avant l’hémolyse post-transfu-
sionnelle, soit une moyenne de 11.8 ± 13.1 culots globulaires rouges reçus (Min : 1 ;
Max : 37).
2Historique
patients transfusionnel
n’avaient reçu qu’1 culot globulaire rouge, 1 en avait reçu 2 CGR, 2 en
avaient reçuavaient
Les patients 4 CGR,reçu de 1 reçu
1 avait à 37 6culots
CGR,globulaires avant
1 avait reçu 11l’hémolyse
CGR, 1 avaitpost-transfusionnelle,
reçu 23 CGR, 1
soit une moyenne de 11.8 ± 13.1 culots
avait reçu 29 CGR, 1 avait reçu 37 CGR. globulaires rouges reçus (Min : 1 ; Max : 37).
2 patients n’avaient reçu qu’1 culot globulaire rouge, 1 en avait reçu 2 CGR, 2 en avaient reçu
4 CGR, 1 avait reçu 6 CGR, 1 avait reçu 11 CGR, 1 avait reçu 23 CGR, 1 avait reçu 29 CGR,
6/10 (60 %) des épisodes surviennent chez des patients qui n’ont pas présenté
1 avait reçu 37 CGR.
d’allo-immunisations antérieures.
4/10 (40 %) des épisodes surviennent chez des patients qui ont présenté des
6/10 (60 %) des épisodes surviennent chez des patients qui n’ont pas présenté d’allo-
allo-immunisations antérieures – dont 2 allo-immunisations identifiées et 2 non
immunisations antérieures.
identifiées.
4/10 (40 %) des épisodes surviennent chez des patients qui ont présenté des allo-
immunisations antérieures – dont 2 allo-immunisations identifiées et 2 non identifiées.
Les hémolyses post-transfusionnelles sont survenues chez les patients de sexe masculin
en
Lesmajorité, de phénotype
hémolyses SS ; l’enfantsont
post-transfusionnelles le plus âgé au moment
survenues de l’accident
chez les patients transfusionnel
de sexe masculin en
avait 18 ans et l’enfant le plus jeune avait 4 ans.
majorité, de phénotype SS ; l’enfant le plus âgé au moment de l’accident transfusionnel avait
La
18 plupart des patients
ans et l’enfant n’ontavait
le plus jeune pas eu d’allo-immunisations antérieures.
4 ans.
La majorité de ces transfusions a été réalisée à visée prophylactique.
La plupart des patients n’ont pas eu d’allo-immunisations antérieures.
La majorité de ces transfusions a été réalisée à visée prophylactique.
SS (n) 9; 90 %
SC (n) 1; 10 %
SB thalassémie (n) 0
Sexe, F/M (ratio) 3/7
L’âge moyen au moment de l’hémolyse post-transfusionnelle 9.6 ± 4.3 ans (Min : 4 ans ;
Max : 18 ans)
Allo-immunisation antérieure (n) 2/10
Moyenne de CGR reçu par patient avant accident (n) 2.2 (Min 1 ; Max 4) ;
Moyenne CGR reçu par patient dans l’historique (n) 11.8 ± 13.1 (Min : 1 ;
Max : 37)
Indication de la transfusion
Contexte aigue (transfusion ponctuelle) (n)
Visée curative
STA 3; 30 %
Infection 1; 10 %
Visée préventive
Préparation à la chirurgie (cholécystectomie) 4; 40 %
Préparation au voyage 1; 10 %
Contexte chronique (n)
ETP vasculopathie cérébrale 1; 10 %
29
30
Tableau 4. Présentation des marqueurs biologiques des patients avant la transfusion source de
Tableau 4. post-transfusionnelle
l’hémolyse Présentation des marqueurs biologiques des patients avant la transfusion
source de l’hémolyse post-transfusionnelle
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
GB (G/L) 11.8 25 - 7.9 10.9 10.2 19 9.2 18.9 15.4
Plaquettes (G/L) 861 643 - 150 252 580 536 563 211 504
Hémoglobinémie 5.7 6.4 - 7.1 6.1 11.5 7.3 6.5 6.2 6.4
(g/dl)
Réticulocytes 327 - 78 65 229 142 149 449 213
(G/L)
LDH (UI/L) 725 661 - 710 - 2298 509 - 960 -
CRP (mg/L) 6.4 98 - - - - 120 - - -
30
31
Production d’anticorps
Les données sont présentées dans le tableau 5.
Production
Dans 6/10 d’anticorps
(60 %) des hémolyses post-transfusionnelles, il n'a pas été détecté d'anticorps
Les données sont présentées dans le tableau 5.
nouvellement formé.
Dans 6/10
Dans 4/10 (60
(40 %)
%)des deshémolyses
hémolysespost-transfusionnelles, il n’a
post-transfusionnelles, onpas été détecté
a détectés et d’anticorps
identifiés des
nouvellement formé.
anticorps nouvellement formés.
Dans 4/10 (40 %) des hémolyses post-transfusionnelles, on a détectés et identifiés
des anticorps
Parmi les 4 cas nouvellement
ou l’on retrouveformés.
des anticorps nouvellement formés :
Dans 1 des cas, il s’agissait d’anticorps anti-Jkb.
Parmi1 les
Dans des 4cas,
casilou l’on retrouve
s’agissait des anticorps
d’un anticorps nouvellement
d’un anti-D, associé à unformés :
anti-Jka.
Dans Dans
1 des 1 il
cas, des cas, il s’agissait
s’agissait d’anticorpsd’anticorps anti-Jkb.
anti-C, associé à un anti-U.
Dans Dans
1 des 1 il
cas, des cas, il s’agissait
s’agissait d’anticorpsd’un anticorps d’un anti-D, associé à un anti-Jka.
anti-HI.
Dans 1 des cas, il s’agissait d’anticorps anti-C, associé à un anti-U.
Dans 1 des cas, il s’agissait d’anticorps anti-HI.
31
32
Tableau 5. Caractéristiques
Tableau des hémolyses
5. Caractéristiques post-transfusionnelles
des hémolyses par patient par patient
post-transfusionnelles
Ac : anticorps
Ac : anticorps ; CG : ;nombre
CG : nombre
de culot de culot globulaire
globulaire reçu depuisreçu depuis
le début leprise
de la débutende la prise
charge ; en
RAI : recherche d’agglutinine irrégulière; T : transfusion ; NI : anticorps de faible réactivité ; de
charge ; RAI : recherche d’agglutinine irrégulière; T : transfusion ; NI : anticorps
faible
- : non fait réactivité ; - : non fait
Le patient 1, n’a pas développé d’anticorps, il a été exposé à un antigène Lea. Il n’avait pas
Le patient
d’antécédent 1, n’a pas développé
d’allo-immunisation. d’anticorps,
Le test de dépistageilavant
a été la
exposé à un antigène
transfusion Lea. Il n’avait
était négatif.
pas d’antécédent
Le patient 2, n’a pasd’allo-immunisation.
développé d’anticorps, Le test depas
il n’a dépistage avantàlades
été exposé transfusion
antigènesétait
qu’ilnégatif.
ne
possédait pas. Il avait
Le patient 2, n’aunpas
antécédent
développé d’allo-immunisation
d’anticorps, il n’a avec
paslaété
production
exposé àd’anticorps
des antigènes anti-qu’il
C et anti-e. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
ne possédait pas. Il avait un antécédent d’allo-immunisation avec la production
Le patient 3, a développé l’anticorps anti-C et l’anticorps anti-U, il a été exposé à un antigène
d’anticorps anti-C et anti-e. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
Lub. Le patient est antigène C négatif, les culots transfusés étaient C-négatifs. Il avait un
Le patient
antécédent 3, a développéavec
d’allo-immunisation l’anticorps anti-C d’un
la production et l’anticorps
anticorps anti-U,
anti- S ils aI.été
Leexposé
test de à un
antigène Lub. Le patient est antigène C négatif, les culots transfusés étaient
dépistage avant la transfusion n’a montré qu’une réaction faible, sans spécificité détectable. C-négatifs.
Il avait4,un
Le patient antécédentund’allo-immunisation
a développé anticorps anti-HI, il aavec la production
été exposé d’un Fyb.
à l’antigène anticorps anti-pas
Il n’avait S s I.
Le test d’allo-immunisation.
d’antécédent de dépistage avantLe latest
transfusion
de dépistagen’a montré
avant qu’une était
la transfusion réaction faible, sans
négatif.
spécificité
Le patient 5, n’adétectable.
pas développé d’anticorps, il a été exposé aux antigènes Lea, Fyb et M. Il
n’avait
Lepas d’antécédent
patient d’allo-immunisation.
4, a développé un anticorps Le test de dépistage
anti-HI, il a étéavant la transfusion
exposé à l’antigèneétaitFyb.
négatif.
Il n’avait pas d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion
Le patient 6, n’a pas développé d’anticorps, il a été exposé à l’antigène M. Dans son
était négatif.
historique transfusionnel on retrouve une réaction faible, sans spécificité détectable. Le test de
Le patient
dépistage avant la 5, n’a pas développé
transfusion était négatif.d’anticorps, il a été exposé aux antigènes Lea, Fyb
et M. Il n’avait pas d’antécédent
Le patient 7, a développé l’anticorps anti-D d’allo-immunisation.
et anti-Jka. Il n’a pasLe ététest de àdépistage
exposé avant la
des antigènes
qu’il transfusion
ne possédait était négatif.
pas. Le patient est antigène D positif, les unités reçues étaient D-positive.
32
Le patient 6, n’a pas développé d’anticorps, il a été exposé à l’antigène M. Dans son
historique transfusionnel on retrouve une réaction faible, sans spécificité détectable.
Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
Le patient 7, a développé l’anticorps anti-D et anti-Jka. Il n’a pas été exposé à des
antigènes qu’il ne possédait pas. Le patient est antigène D positif, les unités reçues
étaient D-positive. Dans son historique transfusionnel on retrouve une réaction faible,
sans spécificité détectable. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
33
Le patient 8, n’a pas développé d’anticorps, il a été exposé à un antigène Fyb. Il
n’avait pas d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion
était
Dansnégatif.
son historique transfusionnel on retrouve une réaction faible, sans spécificité détectable.
Le test
Le patient de dépistage avant lal’anticorps
9, a développé transfusion était négatif.
anti-Jkb, il a été exposé à l’antigène Jkb et s. Il
Le patient 8, n’a pas développé d’anticorps, il a été exposé à un antigène Fyb. Il n’avait pas
n’avait pas d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion
d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
était négatif.
Le patient 9, a développé l’anticorps anti-Jkb, il a été exposé à l’antigène Jkb et s. Il n’avait
Lepas
patient 10, n’ad’allo-immunisation.
d’antécédent pas développé d’anticorps,
Le test deildépistage
a été exposé
avantàlal’antigène
transfusionLea.
étaitIlnégatif.
n’avait
pas
Led’antécédent
patient 10, n’ad’allo-immunisation. Le test
pas développé d’anticorps, il adeétédépistage
exposé à avant la transfusion
l’antigène était
Lea. Il n’avait pas
négatif.
d’antécédent d’allo-immunisation. Le test de dépistage avant la transfusion était négatif.
L’ensemble
L’ensembledes desculots
culotsglobulaires
globulairesrouges
rougesreçus
reçusa aété étédedephénotype
phénotypeélargi
élargiau-delà
au-delàdes des
systèmes
systèmesRh/Kell.
Rh/Kell.
Figure
Figure7.7.Répartition des hémolyses étudiées
Répartition des hémolyses étudiées
33
4. DISCUSSION
- L’analyse comparée des phénotypes des culots globulaires rouges avec ceux
des patients a montré que certains antigènes présents à la surface des globules rouges
des culots n’étaient pas exprimés par les globules rouges des patients.
Ces discordances de phénotype érythrocytaire ont été retrouvées dans la majorité des
cas d’allo-immunisations de notre cohorte.
Les études de Rosse et al. [39] et Vichinsky et al. [18] ont montré que chez les patients
drépanocytaires allo-immunisés, il y avait des discordances entre les phénotypes
érythrocytaires des culots globulaires transfusés et ceux des patients, paramètre que
l’on ne retrouvait pas chez des patients thalassémiques fortement transfusés, mais
avec un faible taux d’allo-immunisation.
Exposition antigénique
- Sur les 10 patients ou nous avons retrouvé une exposition antigénique, 4 patients
ont développé les anticorps correspondant aux antigènes auxquels ils ont été exposés.
L’exposition à l’antigène C du système RH a entrainé la formation d’un anticorps
anti-C. Les expositions aux antigènes des systèmes Duffy et MNS (Fya, S) ont entrainé
à chaque exposition respectivement la production des anticorps correspondants
(anti-Fya, anti-FY3) et ceux dont ils prédisposent le développement (anti-U).
Ceci montre que du moment qu’un antigène est absent chez le receveur il vaut mieux
en tenir compte ; a fortiori lorsqu’il existe une exposition à des antigènes dits dangereux
(C, Fya, Jkb, S) car fortement immunogène. Exposer le patient à des antigènes qu’il
ne possède pas conduit au risque de développer une allo-immunisation. Cependant,
on sait que l’existence de bons et de mauvais répondeurs complique la tâche des
praticiens.
34
Les variants antigéniques
- Les immunisations dans le système Rhésus, sont liées dans 38% des cas à
l’existence de variants antigéniques non préalablement identifiés.
Sur les 8 cas d’allo-immunisations dans le système RH, 9 anticorps ont été développés.
3 des anticorps développés sont liés à l’existence supposée d’un variant.
Le patient 1 (tableau 2), a développé anti-e. Le culot globulaire transfusé était e positif
chez un patient e positif.
Les patients 11 et 13 (tableau 2) ont développé un anticorps anti-D. Le culot globulaire
transfusé était D positif chez un patient D positif.
Dans ces trois cas, la présence d’anticorps peut-être attribuée à l’existence d’un antigène
partiel. Les patients ne présentant pas l’ensemble des épitopes de l’antigène, ils se sont
allo-immunisés contre l’antigène complet. Ainsi la présence d’anticorps anti-D peut-être
attribuée à l’existence d’un antigène D partiel. Les patients ne présentant pas l’ensemble
des épitopes de l’antigène D, ils se sont allo-immunisés contre l’antigène D complet ; il
s’agit du même mécanisme pour l’anticorps anti-e retrouvé chez le patient 1.
Il est important de souligner que, chez les patients présentant des variants antigéniques,
l’analyse sérologique du groupe sanguin ne permet pas de les mettre en évidence, or la
méconnaissance de leurs présences est à risque d’allo-immunisation. Il s’agit des antigènes
D, C et e partiels, caractérisés par une perte d’épitopes immunogènes et des antigènes dits
« privés » (car de faible fréquence dans la population de référence) constitués de nouveaux
épitopes immunogènes [7,40].
Cette constatation suggère que l’analyse moléculaire devrait être effectuée chez tous les
patients.
Par ailleurs les individus qui possèdent des antigènes RH partiels devraient recevoir des
culots globulaires rouges négatifs à l’antigène RH.
Chez les individus d’origine africaine de nombreux variants RH sont fréquemment
retrouvés alors qu’ils sont considérés comme rares dans la population caucasienne.
Politique transfusionnelle
35
Profil des patients
Exposition antigénique
- Sur les 2 cas d’allo-immunisations dans le système RH, 1 cas est lié à l’existence
d’un variant.
Dans l’étude de De Montalembert et al. sur les 4 anticorps identifiés dans le système RH,
2 sont liés à l’existence d’un variant [43].
La proportion de variant retrouvé dans ces deux cohortes est identique.
La présence de variant retrouvé lors de l’analyse de ces immunisations montre qu’il
est justifié de réaliser des analyses moléculaires à la recherche de variants chez tous les
patients drépanocytaires.
Les porteurs d’antigènes partiels peuvent produire des anticorps lorsqu’ils sont exposés à
l’antigène complet et être à l’origine d’hémolyses post-transfusionnelle [36, 42, 44].
- Parmi les 10 cas d’hémolyses, 6 cas 60% (patients 1, 2, 5, 6,8 et 10) n’avaient pas
de nouveaux anticorps détectables.
Seulement dans 4 cas 40% (patients 3, 4,5 et 9) nous avons identifié de nouveaux anticorps.
Chez le patient 9 nous avons pu attribuer l’hémolyse à un conflit antigène-anticorps.
L’anticorps anti-Jkb était probablement secondaire à une réaction antigène-anticorps
puisque les globules rouges du donneur présentent cet antigène sur leurs surfaces,
antigènes non exprimés par les globules rouges du receveur.
Chez le patient 3, bien que les unités soient C-négatives, le patient a développé l’anticorps
anti-C. Le mécanisme de cette allo-immunisation est inconnu.
Chez le patient 4, un anticorps anti-HI a été détecté.
Chez le patient 7, l’anticorps anti-D développé était lié à la présence supposée d’un antigène
D partiel.
Nous avons pu attribuer l’hémolyse à un conflit antigène-anticorps dans 2 cas.
37
l’hémolyse n’est mis en évidence [4].
Dans une récente étude menée par Habibi et al. pour 38% des épisodes, les patients
n’ont pas produit de nouveaux anticorps [40].
Classiquement, l’hémolyse est attribuée à une réaction entre les anticorps produits
par le receveur en réaction aux antigènes exprimés par les globules rouges du donneur.
Cependant, les anticorps sont souvent indétectables chez les patients drépanocytaires
qui présentent une hémolyse [44].
La forte proportion de cas d’hémolyse sans anticorps identifiables suggère que d’autres
mécanismes sont impliqués dans la pathophysiologie de cette complication.
Habibi et al. évoque la possibilité que lors de certains de ces épisodes, les anticorps
soient évanescents au fil du temps et que les niveaux d’anticorps du patient tombent
à des niveaux indétectables ou non trouvés en raison de leur rare spécificité [40].
La ré-exposition du receveur aux globules rouges qui possèdent l’antigène déclenche
une hémolyse.
Une étude récente suggère une apoptose accélérée des globules rouges des donneurs
[31]. Dans cette lignée, une autre hypothèse est formulée, selon laquelle les globules
rouges du donneurs conditionnés sous poche peuvent subir une fois transfusés une
apoptose accélérée dans le flux sanguin des patients drépanocytaires, avec une
extériorisation de la phosphatidylsérine membranaire à la surface extérieure de la
cellule, une fois la transfusion effectuée [31,45]. L’érythrocytose peut être
la première étape dans une cascade d’événements qui provoquent une destruction et
une hémolyse accrues des globules rouges. Les globules rouges peuvent être rapidement
détruits par les macrophages, qui sont probablement activés. Une autre possibilité est
que les enzymes inflammatoires, telles que la phospholipase A2, hydrolysent les globules
rouges sénescents exprimant la phosphatidylsérine [46]. L’hémolyse résulterait d’une
combinaison de plusieurs facteurs [47].
Habibi et al. évoque le rôle de l’inflammation comme un mécanisme supplémentaire
dans la destruction des globules rouges transfusés. Dans son étude, 49% des patients
ont été transfusés pour cause de complications vaso-occlusives.
Garratty et al. [48] ont proposé qu’en l’absence d’allo-anticorps, d’autres réactions
d’anticorps avec des antigènes étrangers transfusés (HLA et protéines plasmatiques)
peuvent provoquer une activation du complément. Ces anticorps peuvent être présents
chez les patients qui ont reçu des transfusions multiples, ce qui peut conduire à une
formation complexe immunitaire. Les composants du complément activés peuvent se
fixer à des globules rouges autologues entraînant leur lyse.
- Dans notre étude 2 cas d’hémolyse sur 10, les patients avaient reçu des
culots globulaires qui tenaient compte des antigènes que le patient ne possède pas.
Le respect du phénotypage étendu lors du choix des culots à transfuser et un test
sérologique pré-transfusionnel négatif, n’ont pas permis d’éviter la survenue d’une
hémolyse. L’échec de ces précautions sensées limiter les conflits antigènes-anticorps
suggère l’existence d’autres mécanismes, comme exposé précédemment.
38
Profil des patients
- 4 des indications de transfusion ont été portées pour une complication aigue
(3 STA et 1 déglobulisation).
Dans l’étude de Habibi et al. [40], 49% des patients ont été transfusés à cause de com-
plications vaso-occlusives aigues comme le STA. Dans l’étude de Talano et al.
[42] il s’agit de l’ensemble des patients qui a été transfusé pour la prise en charge
d’une complication aigue. Ce qui suggère qu’un état inflammatoire sous-jacent pourrait
être impliqué.
Dans notre étude, nous n’avons pas mis en évidence de lien entre la survenue
des hémolyses post-transfusionnelles et certains marqueurs de l’inflammation des
patients. En effet, à l’exception du patient 3, soit dans 90% des cas, les données
biologiques recueillies ne montrent pas de changement par rapport à l’état de base,
notamment au niveau du taux de polynucléaires neutrophiles.
- Une autre caractéristique importante à souligner est que pour plus de la moitié
des cas, la transfusion de déclenchement a été prescrite à visée prophylactique.
Sur nos 10 cas seul 4 sont liés à une complication aigue et 6 à une mesure préventive
; 6 des indications de transfusion ont donc été porté à visée prophylactique.
Nos résultats semblent similaires à ceux d’autres études, Habibi et al. ou sur 99 cas
52 soit 53% ont lieu sur mesure préventive [40].
On remarque une proportion plus importante dans cette population d’hémolyse sans
anticorps est-ce lié au hasard ? Est-ce une particularité de notre population ou encore
une faiblesse de l’échantillon ? Des études ultérieures devraient être menées pour y
répondre.
Piste explicative
39
La prédominance de patient de génotype SS peut être expliqué par la sévérité de
l’expression de la maladie avec des complications aigues plus fréquentes imposant le
recours à la transfusion et exposant ainsi plus ces patients aux risques transfusionnels. Par
ailleurs, le génotype homozygote SS est le génotype le plus fréquent dans la
drépanocytose.
La proportion d’indication transfusionnelle pour des préparations au voyage ou pour
des actes de chirurgie est importante et concerne principalement les enfants de génotype
SS. Concernant le sexe-ratio nous n’avons pas d’hypothèse, nous savons qu’il n’y a pas
de différence significative entre filles et garçons pour les allo-immunisations hormis
le contexte de grossesse.
Point fort
Point faible
Un biais possible par rapport aux données recueillies est probablement une estimation
minimale du taux d’allo-immunisation car les anticorps ne persistent pas nécessairement
jusqu’à la reconnaissance c’est-a-dire la RAI effectué 21 jours à un mois après la
transfusion.
Cependant nos résultats sont cohérents avec ceux d’autres études réalisées sur de
plus gros échantillons.
Le format de l’étude ne nous permet pas une analyse des autres facteurs de risque
d’allo-immunisation dans la drépanocytose comme l’influence du nombre de culots
globulaires reçus, l’âge de début de la prise en charge transfusionnelle, la participation
de l’inflammation chronique, l’état d’équilibre de la maladie ou l’accroissement de ce
phénomène lors de complications aigues et des facteurs de susceptibilité individuels
de l’allo-immunisation comme l’influence du système HLA de classe II, des lymphocytes
T régulateurs CD4 +, des cellules Th2, du gène TRIM21; pour lesquels une comparaison
cas-témoin aurait été nécessaire.
40
Il en est de même pour l’analyse des autres facteurs de risques individuels identi-
fiés dans l’hémolyse post-transfusionnelle chez le drépanocytaire, comme le rôle
de l ’inflammation chronique sur l’activation des macrophages, la participation des
macrophages dans la pathogénicité des anticorps, l’expression de la phosphatidylsérine
au niveau des membranes des globules rouges des donneurs et des receveurs.
Perspectives
CONCLUSION
Nous avons étudié des cas d’enfants drépanocytaires, ils peuvent présenter
tout au long de leurs vies des complications aigues comme chroniques nécessitant
une transfusion ; or déclarer des immunisations grève le pronostic transfusionnel des
patients et aggrave la morbi-mortalité liée aux complications de cette maladie.
Les résultats de cette étude ont montré qu’il existait des différences notables entre
les phénotypes érythrocytaires des culots globulaires transfusés et ceux des patients,
entrainant la production par le patient d’anticorps dirigés contre les antigènes des
donneurs, à l’origine de ces accidents transfusionnels. Les cliniciens doivent veiller à
ne pas apporter d’antigènes que le patient ne possède pas, en respectant la concordance
phénotypique.
L’étude des anticorps développés confirme que les patients ne s’immunisent pas uni-
quement dans les systèmes Rhésus Kell. Elle montre que l’immunisation dans des
systèmes autres que Rh Kell peut avoir de façon plus fréquente que prévue des consé-
quences sur la prise en charge transfusionnelle ultérieure des patients. Le phénoty-
page étendu devrait être maintenu, l’identification des antigènes des systèmes autres
que Rhésus Kell, absents des membranes des globules rouges des receveurs devrait
être respectée.
41
Le polymorphisme des antigènes de groupes sanguins entre donneurs d’origine
caucasienne et receveurs d’origine afro-antillaise est un obstacle majeur à une transfusion
optimale pour les patients drépanocytaires. L’augmentation de la participation au don
de sang de la population antillaise permettrait de disposer de ressources phéno-compatibles
et équivalentes aux besoins. En effet, les ressources en culots globulaires rouges
phéno-compatibles pour ces patients sont inférieures aux besoins ; besoins croissants
liés à l’augmentation constante en raison du nombre croissant de la population suivie
(dépistage, migrations, survie améliorée) mais aussi de l’augmentation des besoins
individuels par patients par la mise en place de programmes transfusionnels au long
cours.
L’analyse des cas d’hémolyses nous fait dire que malgré le bénéfice de la transfusion
prophylactique [26-28] son indication préventive doit être bien pesée, en particulier
chez les patients atteints d’allo-immunisation antérieure ou n’ayant que quelques
transfusions à leur historique transfusionnel. La moitié des patients à avoir présenté
une hémolyse avait reçu une transfusion à visée prophylactique. Peut-être peut-on
tolérer des anémies plus profondes afin de ne pas avoir recours à la transfusion. Une
réflexion sur les indications transfusionnelles est sans doute à mener ici dans le but
de limiter d’avantage le risque d’effet secondaire chez ces jeunes patients. Elle
nécessitera l’implication de tous les acteurs de la prise en charge en particulier dans
le cas des transfusions prophylactiques.
On peut penser que ces chiffres de prévalence pourraient être vus à la baisse
prochainement, en assurant la pérennité de ces stratégies transfusionnelles (le phénotypage
étendu, le dépistage des variants antigéniques, discussion des transfusions à visée
prophylactique) et en favorisant le don du sang dans nos régions.
42
43
ANNEXES
ANNEXES
Tableau 1.
Tableau 1. Caractéristiques
Caractéristiques desdes
patients et allo-immunisation
patients et allo-immunisation
CGR ::culot
CGR culotglobulaire
globulaire rouge
rouge ; Pré-op
; Pré-op : pré-opératoire
: pré-opératoire ; splén : ;splénectomie
; splén : splénectomie choles : ;
choles : cholécystectomie
cholécystectomie ; vasculop : vasculopathie
; vasculop : vasculopathie
43
44
Tableau
Tableau2.2.
Caractéristiques des patients
Caractéristiques et hémolyses
des patients post-transfusionnelles
et hémolyses post-transfusionnelles
44
Figure 1 - Transfusion sanguine.
Crédit : Image CHU de pointe-à-pitre/abymes – HDJ pédiatrique
45
46
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49
SERMENT D’HIPPOCRATE
Admis dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me sont confiés.
Reçu à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers.
Et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.
Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes
promesses,
Que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque.
50
52
THESE : MEDECINE
Qualification : Médecine Générale
ANNEE: 2017
NUMERO D’IDENTIFICATION : 2017ANTI0199
MOTS CLEFS : Drépanocytose ; Transfusion ; Phénotype érythrocytaire ; Allo-
immunisation ; Hémolyse post-transfusionnelle ; Sécurité transfusionnelle
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RESUME
CONTEXTE – Développer une allo-immunisation ou une hémolyse post-transfusionnelle à la suite d’une transfusion
restreint les possibilités de trouver ultérieurement des culots globulaires compatibles. Les chances de guérisons et de survie
des patients s’en trouvent diminuées. En effet, la transfusion est un élément majeur pour la prise en charge des complications
de la drépanocytose ; le recours à cette thérapeutique est fréquent et elle constitue l’ultime rempart en cas de pronostic vital
engagé.
OBJET – Le but de cette étude a été de décrire les accidents transfusionnels immunologiques survenus chez des patients de
notre cohorte et d’identifier leurs facteurs de risques.
MATERIEL ET METHODES– Les données immuno-hématologiques de 18 patients drépanocytaires en âge pédiatrique,
signalés par les professionnels de santé comme posant problème pour la prise en charge transfusionnelle ultérieure, et les
caractéristiques des culots globulaires rouges qui leur ont été délivrés ont été recueillies à partir des dossiers médicaux et des
fiches transfusionnelles de chaque patient puis comparées.
RESULTAT – 26 accidents transfusionnels dont 16 allo-immunisations et 10 hémolyses post-transfusionnelles, survenus
chez 18 enfants drépanocytaires suivis à l’Unité Transversale de la Drépanocytose, sur la période de septembre 1996 à juin
2016 ont été analysés.
L’analyse des phénotypes étendus des culots globulaires et celui du patient ont montré que les antigènes présents à la surface
des globules rouges ont été différents entre le patient et le donneur. On retrouve une exposition antigénique dans 10/16 cas
d’allo-immunisations. Parmi ces 10 cas, 7 des antigènes identifiés faisaient partie des systèmes Duffy, Kidd, MNS et 3 du
système RH. 4 des cas ont développé l’anticorps contre l’antigène auquel ils ont été exposés (anti-C, anti-Fya, anti-U), dans 1
cas on a retrouvé une exposition prédisposante dans l’historique transfusionnel (anti-FY3); dans 2 autres cas les anticorps
retrouvés ont été liés à l’existence de variants antigéniques.
Dans 8/10 des cas d’hémolyses post-transfusionnelles nous avons retrouvé une exposition antigénique. Parmi ces 8 cas, 2 des
antigènes identifiés faisaient partie du système Duffy, 1 du système Kidd, 2 du système MNS, 2 du système LE, 1 du système
LU et dans1 cas le patient avait été exposé à une association d’antigènes appartenant aux systèmes Duffy, MNS et LE. Sur
ces 8 cas, 4 cas ont développé un anticorps. 1 des cas a développé l’anticorps contre l’antigène auquel il a été exposé (anti-
Jkb), dans 1 cas on a retrouvé une exposition prédisposante dans l’historique transfusionnel (anti-U).
CONCLUSION – Des expositions à des antigènes et l’existence de variants antigéniques ont été retrouvées chez la plupart
des enfants ayant présenté un accident transfusionnel. La concordance des phénotypes érythrocytaires des culots globulaires
rouges avec ceux des patients est un aspect important de la prévention de l’allo-immunisation. L’identification des variants
aide également à la diminution de ce risque. Le manque de donneurs locaux, oblige les banques de sang à avoir recours à des
culots globulaires issus de la métropole ce qui expose ces patients au polymorphisme génétique des groupes sanguins. Ainsi
la promotion du don du sang dans notre région est une piste pour permettre la diminution des accidents transfusionnels.
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JURY :
Président : M JANKY EUSTASE Professeur
Juges : M NACHER Mathieu Professeur
M UZEL MAX Professeur
M DUFLO SUZY Professeur
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