Cours Et Exercices Pour Débuter Avec Illustrator CS5
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Support d’introduction à Adobe Illustrator pour débutant
Cours d’introduction générale à Adobe Illustrator
Tutoriel d’initiation à Adobe Illustrator CS3
Initiation à Adobe Illustrator CS2 : notions de base
Formation pour débuter avec Adobe Illustrator
Débuter avec Adobe Illistrator en Pdf
(Majuscule + V)
Glissement de symboles
Espacement de symboles
Rotation de symboles
Graphe sectoriel
© L. Gérard Colbère, E. Elcet et éditions DUNOD, 2008, 2010. Emploi strictement réservé à
l'usage personnel des lecteurs du Grand Livre d'Illustrator (). Toute autre reproduction fera l'objet
de poursuites.
Fig. 3— Par rapport à Illustrator CS4, AiCS5 gagne 4 outils : la Grille de perspective et son outil
Sélection de perspective, le Concepteur de forme et l’outil Largeur. Les additions successives
depuis la version 7 en deviennent tellement compliquées que même Adobe s’y perd : depuis
AiCS4, il y a deux Gommes et deux outils Déformation, chacun s’avérant très différent de son
homonyme, mais l’éditeur n’y a pas prêté attention lors du lancement de la version suivante…
à jour, il faut désormais avoir au moins une version CS2. La CS n’est donc plus éligible ; alors
gardez-la si les innovations des versions CS2 à CS5 ne vous font pas rêver. Et cela d’autant plus
qu’elle fonctionne très bien avec les systèmes d’exploitation et les processeurs actuels (mieux
même, sous Mac, que la CS2). Au chapitre des satisfactions, notons le maintien à l’identique des
enregistrements sous les versions anciennes : AiCS5, tout comme le premier AiCS, enregistre
parfaitement dans tous les formats anciens depuis Illustrator 8 (1998), auquel s’ajoute l’archaïque
version 3 demandée par certains logiciels de 3D pour dessiner des splines (courbes génératrices
de surfaces). À condition de ne pas faire des folies avec les pixels (transparence, flous, modes de
fusion et contours compliqués), un fichier vectoriel pur d’AiCS5 fonctionne à merveille dans
Illustrator 8. Cependant le texte, s’il reste lisible, se trouve saucissonné en petits morceaux. Mais
ça n’est pas nouveau, nous avi-
Fig. 4— La Grille de perspective se présente par défaut avec un choix de deux points de fuite
symétriques. Cependant, à l’aide du menu Affichage > Grille de perpsective > Trois points de
fuite > [Affichage normal-3P] on obtient une perspective à trois points disposés selon un triangle
équilatéral. Il s’agit d’une perspective ultra-grand-angle qu’il est bon de reparamétrer pour avoir
des vues plus attrayantes ou moins choquantes à l’œil.
ons déjà exprimé notre mécontentement à ce sujet lors de la sortie d’AiCS en 2003.
La boîte de la Creative Suite n’a cessé de s’alléger : celle de la CS5 est petite, et encore plus
légère que celle de la CS4. Les défenseurs des forêts apprécieront. En revanche, le DVD ne
contient même pas de mode d’emploi en PDF. Toutefois, en cherchant bien, on arrive à en
télécharger un sur le site d’Adobe, à :
Puis, en haut et à droite de la page, cliquer sur la petite icône intitulée « Afficher le PDF de l’aide
(32 Mo) ». Ceci fait, grâce au menu de votre navigateur, enregistrez le PDF sur votre disque et
rangez-le dans le dossier de l’application.
Comme les figures 1 à 3 vous l’ont montré, à condition de prendre quelques minutes pour
redonner à l’interface l’aspect que vous lui connaissiez, même sortant d’une version comme
Illustrator 8 ou 10, celle-ci vous semblera d’emblée familière : les mêmes outils sont à la même
place ou quasiment (il a bien fallu que les nouveaux arrivent à s’en trouver une), les menus aussi
et ils sont traduits de la même manière. Enfin un peu de suivi ! A contrario, je ne vais pas, dans
cet essai qui se veut une simple mise à jour, tout reprendre à zéro : lisez ce que je dis de
l’interface et des outils dans le Grand Livre au Chap. 2, et tout ira bien. Puis complétez cela avec
les cahiers PDF téléchargeables sur le site du livre pour les versions CS2, CS3 et CS4, qui vous
montreront comment, peu à peu, s’est complété le logiciel. Tout ce qui a été dit en effet pour
chacune de ces versions reste valable pour AiCS5, et ces ajouts successifs se trouvent résumés
dans le tableau 1.
Venons-en maintenant aux innovations d’Illustrator CS5, à travers une série d’exemples et
d’exercices.
La Grille de perspective
On ne redira jamais assez qu’un logiciel, quel qu’il soit, ne dessinera pas à votre place.
Cependant la Grille de perspective, inspirée (d’assez loin) du Filtre Point de fuite de Photoshop,
doit vous permettre de gagner du temps par rapport à la construction manuelle des lignes du fuite
telle que nous l’avions décrite dans le Grand Livre avec l’exercice 8.3 « Votre résidence à la mer
» (p. 127) qui se poursuit en 8.8 avec « Une maison de maçon » (p. 134).
Pendant longtemps, Illustrator a fait cavalier seul, ou presque, dans le domaine du dessin
vectoriel, et il reste encore quasi-hégémonique. Toutefois, depuis quelques années, est apparu
au Japon un autre logiciel de dessin, mi-bitmap mi-vectoriel : Comic Studio EX, créé par Celsys.
Cette application, hautement spécialisée dans l’encrage numérique BD, est connue en Europe et
aux États-Unis sous sa version adaptée à nos caractères latins, diffusée par Smith Micro :
Fig. 5— Le menu Affichage donne accès soit aux réglages de base de la Grille de perspective,
soit à un réglage plus fin dans le sous-menu Définir la grille.
Fig. 6— La fenêtre Définir la grille de perpsective permet de paramétrer de façon chiffrée toutes
les caractéristiques de la Grille, mais aussi d’en fixer le rapport de reproduction par rapport à des
objets, des personnages ou des scènes réelles.
métrable qui, de toute évidence, a fortement inspiré les concepteurs de cette version d’Illustrator.
Ce qui est de bonne guerre, car Celsys et Smith Micro se sont très largement inspirée de
l’interface Adobe pour créér celle de Manga Studio. La Grille de perspective d’Illustrator est
nettement plus aboutie que celle de Manga Studio, mais ce dernier importe des objets 3D (un ou
même plusieurs simultanément), permettant de placer une caméra (un peu comme Photoshop
Extended à partir de la version CS3), ce dont Illustrator, réduit à sa 3D intégrée pauvrinette, reste
tout à fait incapable.
Rappelons que tout dessinateur doit connaître les fondamentaux du dessin perspectif, et si tel
n’est pas votre cas, je vous conseille deux ouvrages particulièrement bien conçus à la fin de cette
étude.
Cette Grille (Fig. 4) assume une double fonction : assistance à la mise en place d’objets, et mise
en perspective d’éléments 2D soit par dessin in-situ directement dans la Grille (à l’aide du
Magnétisme spécifique de celle-ci), soit par collage d’objets 2D pré-existants sur la Grille.
Incidemment, cette Grille particulière ne doit pas être confondue avec la Grille proprement dite,
qui est un carroyage 2D classique d’assistance à la création de tracés géométriques réguliers,
carroyage qui lui aussi est servi par un Magnétisme spécifique. La Grille classique continue bien
sûr à exister.
Vous pouvez faire apparaître la Grille de perspective de quatre façons :
— soit en activant l’outil Grille de perspective dans la Barre d’outils,
— soit par le menu Affichage >
Manga Studio EX (la version Debut, vendue à très Grille de perspective > Afficher la grille (Fig.
5). Dans bas prix, ne permet pas le mode de vecteurs). Manga ces deux cas, vous obtenez une
Grille par défaut, sauf Studio EX présente une grille de perspective para- si celle-ci a été
préalablement définie autrement pour
Fig. 7— La Grille de perspective, ici en version 3 points de fuite, est largement paramétrable par
déplacement de ses nombreux points de contrôle afin de permettre de représenter de très
nombreux types d’espaces graphiques orthoscopiques (pour des représentations courbes, une
distortion de l’enveloppe reste toujours possible). W, widget (minipalette) permettant la sélection
des trois plans principaux afin d’y intégrer ou d’y dessiner des objets graphiques. PFG, point de
fuite gauche. PFD, point de fuite droit. PFB, point de fuite bas (point de convergences des
verticales de la scène). Typiquement, ce point doit être sensiblement à la verticale du centre de
l’illustration. S, plan du sol (ici le volume représenté est situé entièrement en-dessous de ce
niveau). LH, ligne d’horizon. H, hauteur de l’horizon (distance entre le sol et le niveau des yeux
de l’observateur). G1, origine de la Grille. G2, base de la Grille. D, hauteur de l’une des cellules
(cubiques) de la Grille. R, règle mesurant la hauteur des objets de la scène vue en perpsective.
PCG et PCD, points (poignées) de contrôle des Grilles verticales gauche et droite. PCH, point de
contrôle de la Grille horizontale (N.B. : ces points ou poignées ne s’affichent et donc ne sont
accessibles qu’à condition que leur plan correspondant ait été sélectionné à l’aide du widget W).
G3 et G4, limites des Grilles gauche et droite (ces limites varient en fonction de l’échelle
d’affichage de l’illustration: plus ce rapport est petit, moins de carreaux de la Grille sont visibles).
nomment Tableau) si l’on désire éviter un effet grandangle. Je reviendrai sur ce point plus loin à
propos du dessin de la voiture. Heureusement, comme dit dans le Grand Livre, Illustrator dispose
d’un espace confortable pour placer vos points de fuite, largement supérieur à la majorité des
tables de monastère, en dehors de l’espace graphique proprement dit. Mais si vous recourez à
plusieurs Plans de travail, il peut en résulter de la confusion entre les illustrations des pour ce
faire (archive ). Lancez Illustrator CS5 (démo ou version de série). Ouvrez les fichiers , et . Ceux-
ci vous présentent les étapes de construction d’une roue de voiture simplifiée, mais vue en
perspective. Le premier fichier présente la roue « à plat », c’est à dire que son axe coïncide avec
votre axe de vision, autrement dit sans raccourci (Fig. 9). Le second fichier montre en perspective
les faces externe et
Fig. 11— Pour obtenir la face arrière de la roue, il suffit de dupliquer celle-ci dans l’espace
perspectif, puis de la décaler en arrière (touches Alt et 5 du clavier, pas 5 du pavé numérique). Si
la face arrière se présente en-avant de l’autre, il suffit de la sélectionner (toujours avec l’outil
Sélection de perspective) et de faire Objet > Disposition > En arrière.
rant un bouchon vu à peu près sous le même angle. Mais cela reste empirique. Il existe certes
des procédés géométriques pour construire rationnellement les cercles en perspective (sachant
qu’ils s’inscrivent dans des carrés), mais cela n’est pas des plus simples et prend du temps. Ou
encore, on peut, ayant modélisé l’objet en 3D, en demander un rendu sous le bon angle et le
décalquer ensuite dans son logiciel de 2D (voire, après impression, par décalque au crayon sur
une table lumineuse). Les professionnels confirmés ont le « sens de l’espace » et sont rarement
pris en défaut. Le débutant, lui, s’il veut vivre de son activité graphique, n’a pas droit à l’erreur.
Découvrons, dans le cas de notre roue, comment utiliser la Grille.
Il faut commencer (Fig. 9) par dessiner la roue de face (ce que montre notre premier fichier) : elle
se présente comme une série de cercles concentriques. Attention, si la Grille est active, lorsque
vous dessinez
la roue, il faut qu’aucun plan perspectif ne soit sélectionné. La périphérie du widget doit donc être
activée.
Afin d’utiliser la roue dans l’espace perspectif, vous pouvez la « symboliser », c’est à dire aller la
déposer dans l’onglet Symboles (nous verrons cela plus loin à propos du côté de la voiture). Vous
pourrez ainsi la réutiliser à loisir, avec une exigence en ressources minimale. Cependant, ce n’est
pas obligatoire et, pour un objet aussi léger (quelques cercles colorés en à-plats, présentant
chacun 4 points d’ancrage) cela ne sert quasiment à rien. Ce qu’il faut par contre, c’est la saisir
avec
Fig. 12— La roue terminée par soudure et modification des deux l’outil Sélection de perspective (Fig. 10).
plus grands disques de chacune des faces (avant et arrière), et Vous constaterez alors qu’elle se met en
modification de la forme résultante pour avoir le cylindre que perspective comme par magie dans le
constitue le pneu (à gauche). À droite, roue fabriquée à l’aide de plan actif.
l’Effet 3D Extrusion, introduit dans Illustrator CS première
version. Oui,
interne de la roue vus en perspective (cf. Fig. 11) et le mais cette roue a une troisième est le résultat final
présenté Fig. 12. épaisseur, et c’est le
Considérons le cas de la roue figurée en oblique, cas d’à peu près tous et imaginons d’abord la face qui
nous apparaît (nous les objets 3D. Comnous occuperons ensuite de la face arrière). Celle-ci ment
procéder ? Il faut nous apparaît comme une ellipse plus ou moins écra- d’abord dupliquer la sée, plus ou
moins oblique, mais le degré d’écrase- face avant, et décaler la ment et l’orientation du grand axe de cette
ellipse ne copie, mais en adaptant sont pas évidents. Naturellement, cela peut être cal- cette copie au
nouveau culé, ou bien placé au jugé, Fig. 13— Roue de scooter modélisée et rendue dans par exemple
en considé- un véritable logiciel de 3D (Maxon Cinema 4D).
Vous serez encore loin du compte pour obtenir quelque chose de vraiment réaliste : vous aurez
une
Fig. 14— La face avant de notre maison de briques comprend trois fenêtre identiques et une
porte de bois.
on appuie sur les touches Alt et 5 (celle du clavier, pas 5 du pavé numérique) : Alt duplique, 5
déplace la roue selon son axe (Fig. 11). On observe alors que l’objet ainsi décalé change
d’aspect au fur et à mesure de son déplacement dans l’espace et, grâce à la touche 5, il se
déplace de manière parallèle à lui-même dans l’espace perspectif. En effet, son aspect visuel
s’adapte, tout comme un objet 3D qui bouge dans le champ de la caméra, à sa nouvelle position
dans l’espace.
À la fois, c’est très fort, et en même temps, cela trouve ses limitations. Car désormais nous avons
deux disques, et ce qu’il nous faut, c’est un cylindre (Fig. 12). Là, nous arrivons au bout de la
démarche, car Illustrator vous a donné le maximum de ce qu’il sait faire par lui-même en tant que
logiciel 2D, et désormais c’est à vous de continuer. Il faut soit souder les deux pneus au
Pathfinder (ou avec le nouvel outil Concepteur de forme décrit ci-après), soit en décalquer le
contour externe à la Plume. Dans le premier cas bien sûr, il vous faudra retoucher le contour
externe afin d’avoir une bande de roulement correcte. N’oubliez pas de placer la nouvelle face de
la roue en-arrière de la première. Inutile de créér un nouveau Calque sorte de jouet en bois, un
peu du même type que celui que vous auriez eu en utilisant les Effets 3D d’Illustrator, introduits
avec la version CS. Rien à voir avec l’extraordinaire qualité de rendu permise par les logiciels de
3D, même anciens (Fig. 13). Autrement dit, le rôle de cette Grille, c’est de vous aider à mettre en
place une ébauche, ensuite il vous faut vraiment dessiner.
intermédiaires (voir le Grand Livre, p. 199 à 202). Il y a, en plus, une porte. Comme ces fenêtres
sont des éléments groupés, nous allons pouvoir les placer directement sur le dessin perspectif de
la maison à l’aide de l’outil Sélection de perspective, une fois le plan convenable activé à l’aide du
widget.
Le plus simple, dans l’immédiat, est, une fois la Grille de perspective jugée satisfaisante, de
placer en une seule fois la façade complète (Fig. 15). Attention quand même : dans le Grand
Livre, je vous ai suggéré, lors de la réalisation de Filets de dégradé (p. 207 à 217), Fig. 19— Une
fois les murs avant, arrière et latéral mis en place, le toit est tracé à la Plume en cliquant sur
chacun de ses quatre angles. Le toit n’étant dans aucun des trois plans de la Grille, celle-ci ne
peut servir que comme un quadrillage d’aide au dessin, contrairement au tracé des quatre murs,
des fenêtres et de la porte.
de conserver intact un tracé avant l’application du maillage de dégradé. Eh bien là, de la même
manière, il me semble prudent de conserver, soit dans un fichier spécifique, soit dans un Calque
rendu invisible, les éléments que vous souhaitez mettre en perspective. En effet, une fois intégrés
à la Grille, ils ne semblent pas pouvoir reprendre leur aspect normal. Nous allons d’ailleurs voir
très vite (cf. Fig. 16) pourquoi cette précaution est si importante. Cependant, vous pouvez, sans
recourir à la création d’un Calque, sauvegarder la façade complète à plat dans l’onglet Symboles.
En effet, à partir de celui-ci, on peut très facilement retrouver l’original. Il suffit de l’extraire de
l’onglet Symboles par cliquer-glisser, puis de rompre son lien avec l’onglet Symboles à l’aide de
l’icone Rompre le lien au symbole situé à la base de l’onglet.
À ce stade, deux remarques : tout d’abord, remarquons que le motif des briques n’est pas mis en
perspective (contrairement à ce qui se passe dans le cas d’une distortion par l’enveloppe, p. 272-
274 du Grand Livre). Ensuite, observez que, pour crédibiliser notre dessin, nous avons assombri
et désaturé la face avant de la maison, non sans l’avoir copiée après sélection avec l’outil
Sélection de perspective, et non avec la Flèche noire (afin que la copie reste bien intégrée à la
perspective). On peut alors placer la face avant initiale dans un Calque distinct, (Edition > Coller
devant), placé sous le précédent, Calque que l’on peut verrouiller, occulter à volonté…
Comme dans bien des réalisations avec Illustrator, il faut une bonne stratégie pour obtenir les
meilleurs résultats : en traçant d’abord les fenêtres du mur latéral (Fig. 16) avant de dessiner ce
mur, on s’assure que celui-ci aura une longueur suffisante. Il faut ensuite dessiner le mur arrière
bien que celui-ci soit invisible. Pourquoi ? Parce que c’est la seule façon de savoir où va s’arrêter
l’arête du toit. à moins de recourir à la construction perspective assez complexe décrite dans le
Grand Livre à propos de « Votre résidence à la mer » (p. 126-128). Or le toit étant oblique, et non
dans l’un des trois plans prévus par Illustrator, il ne peut être pris en compte par la Grille. Donc,
une fois les fenêtres placées, on duplique le mur avant, celui avant assombrissement (Fig. 17),
quitte à venir le placer en arrière des fenêtres (Objet > Disposition > Arrière-plan). Bien sûr, ce
mur arrière sera invisible une fois l’illustration de la maison finie. Mais il faut toujours en dessin,
comme disent les anglo-saxons, « see through », voir à travers, c’est à dire figurer les parties
cachées. On peut alors (Fig. 18) tracer le mur latéral, : l’outil Rectangle, utilisé dans le mode
perspectif, crée automatiquement un rectangle vu sous la bonne perspective. La Magnétisme du
point, apparemment plus puissant sur Illustrator CS5 que sur ses prédécesseurs (un grand merci
Adobe), permet de raccorder avec une précision parfaite le mur avant aux deux précédemment
dessinés. Pour finir (Fig. 19), on quitte le mode perspectif, en cliquant sur la périphérie du widget
et, ayant choisi un gris-vert ou un gris bleuâtre pour figurer des ardoises ou du shingle,
Magnétisme du point toujours activé, on trace le toit avec l’outil Plume en quatre clics. Il en irait
de même si nous avions à tracer, sur ce toit, une cheminée: la Grille nous donnerait des
indications, mais ne nous permettrait pas d’en mener le dessin à terme.
Un petit avion
Nous terminerons ce tour d’horizon des usages de la Grille avec un exemple un peu plus
complexe : celui d’un petit avion monoplan. L’exercice requiert cinq fichiers :
— , fichier renfermant tous les tracés en à-plat du monoplan (illustrés
Fig. 26).
— , qui présente dans des Calques séparés les mêmes éléments, plus un dessin perspectif de
l’avion illustré Fig. 27.
— une photo DSC_0512_MontalivetPoitiers_ qui, une fois vectorisée, va servir de décor.
— Enfin qui correspond à la
Fig. 28.
Nous avons donc commencé à tracer la plupart des formes en à-plats de l’aéronef (Fig. 26), en
groupant les tracés : hélice en mouvement, roues, cocardes, etc. La Fig. 27 illustre l’avion mis en
place dans la Grille. Il a largement fallu modifier les résultats bruts donnés par l’outil Sélecteur de
perspective : l’aile, bien que mathématiquement conforme, apparaissait bien trop courte et les
cocardes trop écrasées. La petite roue arrière semble aussi trop étirée : cela a été modifié sur le
dessin final. Un étagement rigoureux des tra-
Fig. 28— L’avion en place dans un décor. Cette photo d’une pinède du Sud-Ouest a été
vectorisée. Afin d’adapter l’avion au rendu de cet environnement, il a fallu supprimer tous les
contours (sauf le mouvement de l’hélice), et de ce fait différencier les densités des tracés,
notamment ceux de la carlingue. De ce fait, le dessin perd un peu en lisibilité, mais gagne en
qualité de rendu des volumes.
cés en profondeur s’est aussi avéré nécessaire : il faut avancer ou reculer les tracés les uns par
rapport aux autres.
Nous avons intégré l’avion dans un décor formé par un ciel et la cîme de pins des Landes (Fig.
28). Le rendu de ce décor nous a amenés à supprimer la quasi-totalité des contours de l’avion et,
de ce fait, il a fallu jouer sur les couleurs et la densité des fonds des tracés qui le composent afin
de bien en différencier les plans.
Fig. 29— Les dix tracés du basset ont été exécutés avec l’outil Crayon. Ne pas oublier de
raccorder chaque tracé à lui-même car l’outil ne ferme pas automatiquement les tracés (voir
texte).
Fig. 30— La barre d’options de la Flèche blanche permet, à partir d’AiCS3, de convertir les points
de courbe en sommets anguleux et inversement, de relier deux points d’ancrage distants ou
confondus, de couper les tracés, ou encore d’isoler les objets. On y gère aussi les alignements
de points.
nostalgiques de l’ancien Pathfinder (jusqu’à la version 9), la fonction Dessin intérieur (autre
innovation d’AiCS5) et l’outil Forme de tache (apparu avec AiCS4).
pendants de ces derniers. Il suffit de cliquer dessus. Ensuite si l’on déplace l’outil le long de la
ligne que suit le tracé, cela déplace le point de largeur et si l’on s’en écarte, cela élargit (ou
étroitise) le tracé. Cette modification de largeur est progressive, jusqu’aux points de largeur
adjacents ou aux extrémités du tracé. En cliquant sur la ligne avec l’outil Largeur à un endroit où il
n’y a pas de point de largeur, cela en crée un, et vous pouvez
alors modifier la largeur
Fig. 49— Le tracé modifié de la ligne à cet endroit.
apparaît à la base de l’onglet
Flèche amusante
Contour lorsque les Options
Vous pouvez vous
de celui-ci sont affichées. exercer à recréér cette
flèche amusante (Fig. 47, fichier FlecheAmusante_ ). Au départ (A), nous partons d’un pointillé
noir, sans fond, tracé avec l’outil Plume, et de l’épaisseur par défaut de 1pt.
En B, on a cliqué sur le tracé avec l’outil Largeur en un point tel que cela laisse une longueur
suffisante à la future flèche, puis on s’écarte peu à peu du tracé. On observe alors que
Fig. 50— L’onglet
celui-ci s’élargit avec un Contour prend en compte
maximum d’épaisseur à les modifications du
l’endroit du point de Contour du tracé en temps
largeur tout en restant réel.
effilé aux deux extrémités (observez, lors de vos manipulations, les aspects successifs que prend
le pointeur). Par défaut, ce tracé ne possède que deux points de largeur : un à chaque extrémité.
À partir de ce moment, vous pouvez observer dans la Barre d’options (Fig. 48) tout comme dans
l’onglet Contour (Fig. 49), à condition dans ce second cas que les Options en aient été affichées,
le nouveau profil. Dans les deux cas, vous avez accès à une liste déroulante
Fig. 51— Lorsqu’on affiche la liste déroulante des profils créés avec l’outil Largeur, soit dans la
Barre d’options soit dans l’onglet Contour, en cliquant sur la petite disquette on peut enregistrer
ses profils.
qui s’affiche en menu surgissant (pop-up) lorsque vous cliquez sur le petit triangle situé à droite
du champ où votre profil apparaît. Cette liste présente un certain nombre de profils pré-
enregistrés par Adobe.
Dans la Fig. 47C, si l’on répète l’opération en arrière du premier point de largeur défini, on en
crée un second. Par défaut, cela ne modifie pas la largeur du tracé à ce niveau.
En D, par cliquer-glisser de l’outil Largeur en direction du milieu du tracé, on va l’étroitiser.
Toutefois, ce rétrécissement n’est effectif qu’en relâchant la souris. Notez que si, par erreur, vous
avez créé un point de largeur en trop, vous pouvez le supprimer en cliquant dessus avec l’outil
Largeur pour le sélectionner, puis en pressant la touche Suppr ou Retour.
Largeur ses deux paramètres ainsi que sa position sur le tracé s’affichent dans une fenêtre et
vous pouvez les changer solidairement ou, si vous cliquez sur la chaînette à droite des champs,
obtenir des largeurs différentes à droite et à gauche du tracé.
En E, on clique sur le second point de largeur avec l’outil Largeur afin de le rapprocher du
premier point, par glissement le long du tracé. Il est préférable d’observer ce qui se passe à fort
grossissement : lorsque le second point arrive à proximité immédiate du premier, il vient s’y coller
par magnétisme. Vous avez ainsi créé une flèche qui n’est pas sans rappeler une arête de
poisson ! L’onglet Contour prend immédiatement en compte cette modification du tracé (Fig. 50).
Vous
Fig. 53— Dans le cas d’un point de largeur double, la fenêtre présente deux champs afin de
modifier indépendamment les paramètres de chacun des points de largeur superposés.
pourrez ajouter à la liste déroulante des profils ce nouveau profil en l’enregistrant (Fig. 51).
À ce stade, plusieurs remarques sont nécessaires. Tout d’abord, si vous n’êtes pas satisfait d’une
largeur donnée, vous pouvez toujours la modifier a posteriori avec l’outil Largeur, par cliquer-
glisser. Si vous souhaitez que les deux largeurs à partir du tracé théorique soient différentes
(comme montré dans l’exercice suivant), c’est possible par glissement avec la touche Alt
enfoncée (sur Mac comme sur PC). Ensuite, vous avez accès à des paramètres chiffrés, avec
des champs qui vous permettent de modifier les valeurs pré-existantes. Il suffit de double-cliquer
avec l’outil Largeur sur un point de largeur. Dans le cas de la Fig. 52, on Fig. 54— L’onglet
Aspect fait apparaître les attributs du tracé (qui ici ne présente pas de Fond), mais pas le profil
personnalisé que vous avez créé. Il faut sélectionner l’attribut de Contour en cliquant dessus et
cliquer sur l’icone Dupliquer l’élément sélectionné ou se rendre dans le menu local de l’onglet
Aspect pour créér un nouveau Contour.
a cliqué sur un point de largeur simple, tel que celui de la Fig. 47B, tandis que dans celui de la
Fig. 53, on a un point de largeur double, formé par deux points de largeur superposés, ce qui est
le cas de notre flèche (Fig. 47E). Autres remarques nettement moins amusantes : l’outil Largeur
est incompatible avec les Formes calligraphiques, alors que justement on aimerait beaucoup
pouvoir modifier a posteriori une épaisseur trop faible ou trop grande, qui résultent d’une pression
inappropriée sur le stylet ou de la réaction un peu « cotonneuse » qu’a parfois Illustrator avec la
tablette. En outre, les tracés modifiés avec cet outil s’avèrent incompatibles avec la Peinture
dynamique, tout comme les Formes en tous genres d’ailleurs, mais là je vais y revenir.
Fig. 55— Ce poisson recourt à un tracé doté de deux Contours, qui ont été modifiés avec l’outil
Largeur.
La suite de la création de la flèche (Fig. 47, F et G) se déroule sans l’outil Largeur. Allez dans
l’onglet Aspect (voir le Grand Livre, p. 36 à 38, fig 3.3.4). Si cet onglet ne s’affiche pas,
demandez-le à l’aide du menu Fenêtre. Dupliquez le Contour existant que constitue la flèche. En
effet, à compter d’Illustrator 9, un même tracé peut avoir plusieurs Contours (et plusieurs Fonds).
Désormais, vous avez deux Contours identiques qui partagent le même tracé. Modifiez le
Contour inférieur (celui situé plus bas dans l’onglet Aspect) en supprimant le pointillé et en lui
donnant une teinte jaune d’œuf, puis le Contour supérieur en lui attribuant une couleur rouge
sombre. Vous devriez avoir une flèche analogue à celle de la Fig. 47 F.
Fig. 56— Un portrait en pied de Silvia dans lequel l’encrage, exécuté presque entièrement avec l’outil
Plume, a été refaçonné avec l’outil Largeur. A, tracés de base (les traits exécutés en bleu vont délimiter les
hautes et basses lumières et seront invisibles au final). B, les cernés (encrage) après leur mise au point avec
l’outil Largeur (ici les traits figurés en bleu dans l’image précédente n’ont pas été reproduits, non plus
qu’en C). C, application de couleurs en à-plat via la fonction Peinture dynamique (Live Paint). D, dessin
final avec ajout des hautes et basses lumières soit, en général, trois niveaux d’éclairement par couleur.
Pour finir, donnez un peu de relief à votre flèche à l’aide du menu Effet > 3D > Extrusion et biseautage. Le
Grand Livre donne un tutorial très complet sur les Effets 3D d’Illustrator, p. 303 à 311. Des exercices
complémentaires existent sur le site. Si le résultat ne vous convient pas, vous pouvez réactiver la fenêtre
des Effets 3D en double-cliquant sur l’effet dans l’onglet Aspect. Vous devriez obtenir quelque chose
d’approchant à la Fig. 47G. Notez que la « tranche » de la flèche ne reprend le pointillé que
grossièrement. Les
Effets 3D d’Illustrator restent assez approximatifs…
Un petit poisson simple
Exercez-vous à créér ce petit poisson simple (Fig. 55, fichier ). Il est composé d’un tracé avec
deux Contours, chacun modelé avec l’outil Largeur auxquels, pour ajouter un semblant de
réalisme, on a ajouté un œil (cercle) et les ouïes, soit trois tracés en tout. Le Contour inférieur du
tracé
Fig. 57— La fonction de Peinture dynamique s’avère incompatible avec les Formes, la
transparence et les tracés enrichis. C’est une erreur de conception qu’Adobe n’a toujours pas pu
ou songé à corriger sur AiCS5, mais dont l’usager doit s’accomoder…
principal, jaunâtre, figure les nageoires, tandis que le Contour supérieur, vert, représente le corps.
Ce tracé n’a que trois points d’ancrage : deux terminaux encadrant un point de courbe (en fait, il
ne pourrait y en avoir que les deux terminaux).
En fait, dans la Fig. 56A, nous avons distingué deux types de tracés : des tracés correspondant à
un encrage traditionnel à l’encre de Chine, qui sont les tracés enrichis dont il a été question
précédemment, et de fines lignes dessinées en bleu, qui sont destinées à délimiter les hautes et
les basses lumières. Nous avons placé ce second type dans un Calque à part, au-dessus du
Calque de base (Calque 1) contenant les cernés « encre de Chine ». Ces lignes ne doivent
surtout pas être vectoriées, car il va falloir en supprimer le contour. Néanmoins, elles vont
continuer à exister et à être reconnues comme tracés limitants par le Pot de peinture dynamique.
L’action de transformer une illustration cernée noir et blanc en une Peinture dynamique a pour
résultat de fusionner celle-ci en un Groupe de peinture dynamique qui, comme tout groupe de
tracés, ne peut se situer que sur un Calque unique. Par conséquent, il va falloir transférer les
lignes bleues dans le Calque de base. Néanmoins, si vous en supprimez le contour, elles
deviendront complètement invisibles, ce qui est fâcheux. Aussi préconisons-nous de les
conserver telles quelles dans leur Calque de départ, et de les dupliquer dans le Calque de travail,
et ces tracés dupliqués seront privés de leur ligne de contour. Ceci fait, vous verrouillerez le
Calque supérieur. Ainsi, vous verrez bien mieux à quel endroit il vous faudra déverser le Pot de
peinture dynamique, et quelle nuance utiliser. Le portrait de Silvia coloré en à-plats,
correspondant à la Fig. 56C est dans le fichier Silvia_16Ans_Pensive_ .
L’invention de la Peinture dynamique a conduit Adobe à changer les formats possibles de
Nuanciers. Jusqu’à Illustrator CS, on ne pouvait enregistrer les Nuanciers que sous forme de
simples documents
Illustrator (par ex. Silvia_16Ans_Pensive_Couleur_ 8.ai, destiné à Illustrator 8), tandis que
Photoshop utilisait des fichiers de nuanciers spécifiques « .aco ». À partir d’Illustrator CS2, on a
désormais le choix, pour sauvegarder son Nuancier, soit d’en faire un document Illustrator de
base, soit d’en faire un « .ase » (Adobe Swatch Exchange File). Un fichier « .ase » généré par
Illustrator CS5 peut donc être ouvert aussi par Photoshop jusqu’à la version CS2, mais pas par
Photoshop CS première version ni par Illustrator CS. Entendons-nous sur ce terme « ouvrir » : à
l’instar de fichiers analogues existant dans Photoshop, il faut se rendre dans le menu local du
Nuancier et faire Ouvrir la bibliothèque de nuances > Autre bibliothèque, et désigner l’endroit où
se trouve le fichier « .ase » (en l’occurrence notre Nuancier se nomme )
Toutefois, lors de la création de ce fichier (que ce soit par Illustrator CS2, CS3, CS4 ou CS5),
Adobe vous avertit que certains types de nuances ne peu-
Fig. 64— Ressource photographique du décor du second portrait de Silvia.
Dans l’ensemble, il est préférable de faire appel, pour des dessins composés d’à-plats, à la
gamme de couleurs la plus restreinte compatible avec une qualité de rendu pertinente. Et là, il
faut dire que, sans prétendre à atteindre l’extraordinaire sobriété de Floc’h (14 couleurs
seulement pour une grande case
Fig. 65— Crayonné abouti correspondant à la case figurant Silvia attendant dans la voiture de
ses parents.
avec plusieurs personnages dans un décor de montagne), quelques-unes des nuances auraient
gagné à être fusionnées : la liste (Fig. 62) est presque interminable ! Même s’il est vrai que le fait
de détailler
Fig. 66— Encrage de la scène en alternant Formes calligraphiques (de 4 dimensions) et tracés
modifiés avec l’outil Largeur. Les limites des hautes et basses lumières sont figurées par des
traits rouges, dont le contour sera supprimé pour la coloration.
systématiquement hautes et basses lumières aboutit, presque, à tripler le nombre de couleurs.
Pour en finir avec cette illustration (dessin final , disponible en version 8 pour Ai8 à CS dans le
fichier Silvia_16Ans_ et pour AiCS2 à CS4 avec le fichier ), ajoutons que l’on a figuré la chaîne de
cou de Silvia avec une Forme de motif, très simple, créée pour la circonstance (Fig. 63). À vrai
dire, à cette échelle, un pointillé jaune à tirets arrondis,doublé en arrière-plan d’un trait continu
noir, aurait pu faire l’affaire.
Fig. 70— Le module externe Pointe du pinceau permet, une fois choisi la Forme de pointe (voir
Fig. suivante), d’agir sur le corps (c’est-à-dire l’épaisseur, 1 à 10mm), la longueur de la pointe, sa
densité (nombre de poils), son épaisseur, sa dureté et l’opacité de la peinture (1 à 100% soit
totalement opaque). L’orientation, l’inclinaison et la pression du stylet interviennent, mais la
fenêtre ne permet pas de les gérer.
Fig. 71— Le menu local Forme donne accès à dix types de pointes de pinceau différentes.
niveaux d’éclairement comme explicité dans le dessin précédent. La voiture a été légèrement
basculée afin de donner un peu plus de dynamisme à cette scène statique. Ce crayonné est .
Ensuite, on a procédé à l’encrage (Fig 66), selon quatre Calques : deux pour les tracés d’encrage
proprement dit (un pour Silvia, un pour le décor), et deux pour les limites des hautes et basses
lumières, figurées en rouge avec une largeur constante de 0,5pt (idem). Ce fichier est
SilviaDansCordoba_Encrage_CS5. ai.
On est ensuite passé à la mise en couleur. Pour ce faire, on a copié tous les tracés des quatre
Calques, et on les a collés (fonction Coller devant) dans un cinquième Calque, Peinture
dynamique, placé en-dessous des quatre précédents. Les tracés d’encrage ont tous été réduits à
l’état de tracés de base, avec une épaisseur minime, 0,25pt, tandis que les tracés rouges ont eu
leur épaisseur réduite à zéro (mais leurs originaux restaient visibles dans les deux Calques
d’origine, durant tout le processus de coloration).
Le dessinateur s’est aperçu à maintes reprises (ce qui est logique), que la réduction des tracés
d’encrage à dessin fini est présenté en plus grand Fig. 75.
0,25pt amenait des soudure intempestives de surfaces. En pareil cas on pouvait soit agir sur la
Détection d’espace, soit prolonger les tracés trop courts afin de fermer les surfaces restées
ouvertes. Elcet a choisi la seconde solution. Il a ensuite corrigé certaines imperfections : visage
légèrement trop étroit par rapport au modèle-type de Silvia (ce qui est très simple à modifier si
l’on n’a pas vectorisé l’encrage), ajout de la chaîne de cou (masquée là où c’est nécessaire par
un Masque d’écrêtage), et du reflet sur les lunettes formé d’un simple ovale blanchâtre d’une
transparence 30 à 45% en mode Normal, à contour flou pour chaque verre. Les reflets ont, eux
aussi, été limités par des Masques d’écrêtage. Les reflets sur les lunettes et la chaîne ont été mis
dans un Calque à part, et la signature placée dans le Calque Silvia - Formes. Comme on a
conservé dans des Calques inviFig. 74— Les 8 Calques du phénix. sibles les limites des hautes
et des basses lumières pour Silvia et pour le décor, le dessin final SilviaDansCordoba_ comprend
6 Calques (Fig. 67 et 68).
Les nouvelles Pointes de Pinceau
Fig. 77— Tracés de la peinture « Un poisson dans mes rêves ». Avec les Pointes de Pinceau on arrive vite à
un très grand nombre de tracés : il faut bien s’organiser si l’on veut pouvoir s’y retrouver.
L’un des charmes majeurs d’Illustrator CS5 tient à ses toutes nouvelles Pointes de pinceau. Dans notre
langue, ces Pointes répondent au curieux nom générique de Filbert, que vous pouvez changer bien sûr, et
je vais revenir un peu plus loin sur la manière de le faire et d’enregistrer vos réglages afin que tout se
déroule au mieux. Ces Pointes se Fig. 75— Le « phénix », dont la construction est expliquée dans les Fig.
73 et 74, recourt presque entièrement aux nouvelles Pointes de Pinceau dites Filbert.
Fig. 76— « Un poisson dans mes rêves » utilise un fond marin formé d’un Dégradé en filets sur lequel ont
été posés les tracés des différents poissons, l’ombre du plus grand d’entre eux, les algues etc. Ces tracés
(voir Fig. 77) ont été limités avec la fonction Dessin Intérieur appliquée à un cadre de même dimensions
que le Dégradé en filets du fond.
d’en maîtriser le tracé. Selon le modèle de tablette, les Pointes de Pinceau réagissent à
l’orientation, à l’inclinaison du stylet et, dans une certaine mesure, à la pression. Leurs pleines
possibilités sont exploitables à partir des tablettes Intuos 3 ou équivalentes, Cintiq par exemple,
mais elles donnent déjà largement satisfaction avec des Intuos 2 ou avec les LS400, tablettes-
écran qui étaient les ancêtres des Cintiq.
L’inconvénient majeur de ces Pointes tient à la complexité des tracés qu’elles génèrent. En effet,
dès qu’on a fait une trentaine de tracés (Fig. 72), une fenêtre s’affiche, indiquant que pour toute
exploitation papier ou PDF une pixellisation s’impose. Bien sûr, il ne devrait y avoir aucun
problème tant que vous restez dans Illustrator et pour sortir sur une imprimante jet d’encre. En
somme, on en revient à peu près à la situation connue autrefois avec Fractal Design Expression
(logiciel racheté en fin de
trouvent dans les Formes, tout comme une banale Forme artistique ou de motif (Fig. 69). Il y a dix
types de Pointes, largement paramétrables via leur grande fenêtre d’options, (Fig. 70) et on
choisit le type de Pointe via un menu local (Fig. 71). Comme les Formes
calligraphiques largement utilisées dans l’exemple Fig. 78— Si vous ne prenez pas les moyens de créér
précédent, ces Pointes, calquées sur celles qui sont une nouvelle Pointe de Pinceau, Illustrator se met à
simultanément apparues dans Photoshop CS5, recalculer tous les tracés de l’illustration utilisant
imposent quasiment l’emploi d’une tablette graphique cette Pointe, et cela même si vous en avez changé le
afin nom (voir texte) !
peintures numériques Illustrator même très lourdes arrivent à s’ouvrir avec une petite
configuration… à condition de ne pas avoir un Photoshop récent lancé
Fig. 79— Illustrator vous donne le choix, en cas de « bricolage » intempestif sur les en même
temps : un bon
Pointes de Pinceau (ou sur toute autre Forme d’ailleurs) de conserver les tracés dans vieux
Photoshop 7 ou CS
leur état antérieur. Ouf…
sera largement préférable
Fig. 82— Après avoir créé une nouvelle Pointe de Pinceau selon les bonnes manières, celle-ci
est accessible dans les Formes et utilisable à volonté dans l’illustration.
en 23 ans d’histoire de ce logiciel. Vous pouvez vous exercer à reproduire le phénix ou le
poisson, ou vous en inspirer. Les fichiers sont et .
On peut aussi, comme le dessinateur BD Nävis, s’en servir en appui d’un travail plus classique,
pour rajouter localement des ombres ou des hautes lumières à une illustration sans cela en à-
plats.
Voyons comment il est possible d’utiliser de manière pratique plusieurs Pointes de Pinceau dans
un même dessin. Supposons que vous ayez effectué un ou plusieurs tracés avec un seul pré-
réglage commun à tous ces tracés. Bien sûr vous pouvez, de façon simple, changer la largeur de
tel ou tel tracé en jouant sur l’onglet Contour (comme déjà dit l’outil Largeur ne peut pas agir sur
ce type de Forme). Si vous décidez de revenir directement dans la Fig. 83— Certains dessins
réalisés avec des Pointes de Pinceau évoquent la fenêtre des Pointes de Pinceau et
craie ou le fusain.
s’avérer fort difficile de venir ensuite identifier afin de le modifier tel ou tel tracé qui se serait, à la
réflexion, avéré indésirable (voir Fig. 77). Rien n’empêche, évidemment, de créér les Calques
dans l’ordre souhaité et de les faire ensuite monter ou descendre dans la pile des Calques.
Les Pointes de Pinceau d’Illustrator, à la différence de celles de Photoshop qui autorisent des
mélanges de couleur, sont monochromes. On ne peut mélanger des couleurs qu’en superposant
plusieurs tracés d’opacité partielle.
Hope
Maintenant que vous avez compris le principe de ces Pinceaux très particuliers, je voudrais vous
montrer comment une vieille recette, celle de dessiner à la craie ou au pastel sur un fond noir,
gris ou bleu
Fig. 87— Le menu local de l’onglet Plans de travail. Ce document Illustrator fédère trois
illustrations avec des formats différents. Un seul document peut désormais contenir 100 Plans.
Attention : si vos documents sont complexes, un ordinateur puissant ne sera pas un luxe !
s’en trouvent simplifiés, même par rapport à la navigation par onglets apparue aussi dans la précédente le
version. Dans AiCS5, jusqu’à 100 plans de travail peuvent être fédérés au sein d’un seul document. Ces plans
sont désormais accessibles à partir de l’onglet Plans de travail, que l’on peut choisir de faire apparaître via le
menu Affichage > Plans de travail (Fig 86). Comme tous les autres onglets, celui-ci présente un menu local
(Fig. 87).
À partir de celui-ci, vous pouvez préciser les caractéristiques de cha-
Fig. 88— La vaste fenêtre d’options du Plan de travail sélectionné permet de cun des Plans de travail via une
vaste gérer les dimensions, la position de celui-ci par rapport aux autres ainsi que
type d’affichage.
rectangle au Contour duquel a été appliqué la même Pointe de Pinceau que pour tracer les contours du
visage de la jeune Texane, et au Fond duquel un bleu uni a été appliqué.
— Un Calque Ombres, avec des tracés griffonnés avec une Pointe de Pinceau noire large,
— Un Calque Hautes Lumières, avec une Pointe de Pinceau identique, mais de couleur blanche,
simulant
de la craie,
— Un Calque Visage principal, avec les contours et les principales structures du visage, du cou,
du buste et du débardeur de l’adolescente. Ce Calque a été tracé avant les deux Calques
précédents, qui sont
venus en dernier, en remplissage,
— Un Calque Traits d’assombrissement, qui contient des duplicata de certains traits constitutifs
du visage lorsque ceux-ci apparaissaient trop clairs,
— Enfin, un Calque Cheveux, dans lequel des traits en zig-zag ont simulé les cheveux crépus,
alors très courts, de l’amie de Silvia.
Jonction de tracés
Jusqu’à présent, pour joindre deux tracés ouverts ou fermer un tracé, il fallait sélectionner les
points d’an-
Fig. 89— Le rectangle de gauche est aligné sur la Grille en pixels. Celui de droite, qui est
pourtant l’exacte copie du précédent, est placé de manière quelconque.
hop) sur des pixels. Ce n’est sûrement pas la meilleure voie qui ait été trouvée (gare aux problèmes le
d’impression si le fichier n’a pas été correctement « aplati », mais c’est ainsi. Avec AiCS5, l’éditeur logiciel
nous donne une petite consolation car, quel que soit l’usage en sortie du document (print, web ou vidéo),
l’aspect visuel des illustrations reste constant. Ce qui ne veut pas dire qu’on puisse se dispenser de régler
Fig. 90— On peut aligner les objets sur la Grille en pixels dans la fenêtre la résolution dans le menu Effets >
Nouveau document ou, après création de celui-ci, par le biais de l’onglet
Paramètres des effets de pixellisaTransformation, soit en cochant le bouton à la base de la fenêtre, soit dans
menu local de l’onglet.
crage à joindre (soit avec la Flèche blanche soit avec le Lasso) et faire Objet > Tracé > Joindre
(Ctrl/Pomme J) ou, dans la Barre d’options de la Flèche Blanche ou du Lasso, cliquer sur le bouton Relier
les points d’extrémité sélectionnés (Fig. 30). Cette méthode reste encore la plus précise. Toutefois,
maintenant, on peut joindre deux tracés ou fermer un tracé en utilisant la Flèche noire aussi. Mais le
résultat est moins précis, car le logiciel décide à votre place des points d’ancrage qui doivent être joints en
premier lieu et cela peut ne pas vous convenir. De toutes façons, la jonction se fait toujours par un
segment de droite, et si vous préférez que les points à joindre soient des points de courbe et non des
sommets, il vous faut les convertir après coup.
Fiche technique
Logiciel : Adobe Illustrator CS5 (version 15.0)
Editeur : Adobe,
Configuration : Mac, Intel Core Duo tous modèles sous Mac OS 10.5.7 et plus. PC, processeur 2
GHz ou plus rapide, Windows XP Service Pack 3, Windows Vista ou 7. 1 Go de RAM minimum,
lecteur DVD. Prix TTC indicatif : 860 € en version complète, 298 € pour la mise à jour (à partir
d’AiCS2).
Texte de L. Gérard Colbère — Tous dessins et captures d’écran E. Elcet. Maquette : E. Elcet.
Autres logiciels utilisés dans les illustrations : Adobe Photoshop CS, Cinema 4D R9.0.
Étude réalisée sur une version de série de Juin 2010 avec un MacBook Pro 1,83 GHz, 1,5 Go
RAM.
Attention: la reproduction de ce document ou la communication à des tiers autrement que par
téléchargement direct sur un site autorisé par les auteurs est strictement interdite ! Usage pour
auto-formation personnelle seulement.
Bibliographie complémentaire
Voici deux livres qui sont des « musts » dans la bibliothèque de tout illustrateur (sauf les plus
aguerris dans l’art perspectif). Curieusement, ils se fondent sur une construction totalement
manuelle de la perspective, mais les exercices sont parfaitement jouables avec Illustrator, et
notamment lorsqu’on dispose d’une tablette graphique.
CHEESEMAN-MEYER, Jason, 2007 : Vanishing Point. Perspective for Comics from the Ground
up (Editions Impact, Cincinnati, Ohio, U.S.A., site , ISBN 978-1-58180-954-1). Ouvrage constitué
de pas-à-pas de création perspective, depuis les cas les plus simples jusqu’aux perspectives
curvilignes les plus complexes. En anglais, mais très facile à comprendre, très nombreuses
illustrations.
CHELSEA, David, 2006 : La perspective en BD. Comment rendre les effets de perspective et
produire des dessins convaincants (Éditions Eyrolles, Paris, site www. , ISBN 978-2-212--11740-
0). Une vraie BD de plus de 150 planches au cours de laquelle l’auteur et héros David explique à
son élève Mugg toutes les règles et secrets de la construction perspective. Un livre passionnant
et exceptionnel. Mais attention : ça ne se lit pas comme une BD ordinaire ! Il vous faut, de votre
côté, faire pas à pas les exercices proposés, tester… et après un temps d’apprentissage certain,
vous devenez capable de réaliser les plus savantes constructions ! Cet ouvrage, dans son édition
originale US, avait été signalé dans la bibliographie du Grand Livre. Il est aujourd’hui disponible
en français.
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