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UNIVERSITÉ DE NGAOUNDÉRÉ THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET FACULTY OF ARTS, LETTERS AND


SCIENCES HUMAINES SOCIAL SCIENCES
DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

UNITE DE FORMATION DOCTORALE DE GEOGRAPHIE

LABORATOIRE DE GEOMATIQUE

CONTRIBUTION DU COMMERCE DE
RUE AU DEVELOPPEMENT DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES A
NGAOUNDERE
Mémoire présenté et soutenu en vue de l’obtention du diplôme de Master Recherche en
Géographie
Parcours : Géographie et Pratique du Développement Durable (GEPRADD)

Par :
KANSEMDI Frédéric
Matricule : 11A596LF
Titulaire d’une Maitrise en Géographie

Sous la direction de :
TCHOTSOUA Michel
HDR de Géographie/Géomatique
Professeur Titulaire des Universités

Année academique 2016/2017


UNIVERSITÉ DE NGAOUNDÉRÉ THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE

FACULTÉ DES ARTS, LETTRES ET FACULTY OF ARTS, LETTERS AND


SCIENCES HUMAINES SOCIAL SCIENCES
DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

UNITE DE FORMATION DOCTORALE DE GEOGRAPHIE

LABORATOIRE DE GEOMATIQUE

CONTRIBUTION DU COMMERCE DE
RUE AU DEVELOPPEMENT DES
COLLECTIVITES TERRITORIALES A
NGAOUNDERE
Mémoire présenté et soutenu en vue de l’obtention du diplôme de Master Recherche en
Géographie
Parcours : Géographie et Pratique du Développement Durable (GEPRAD)

Par :
KANSEMDI Frédéric
Matricule : 11A596LF
Titulaire d’une Maitrise en Géographie

Sous la direction de :
TCHOTSOUA Michel
HDR de Géographie/Géomatique
Professeur Titulaire des Universités

Année academique 2016/2017


Dédicace

La Famille KILEONA

Pour vous, à qui je dois tout, trouver ici vos efforts, votre soutien et vos sacrifices
indéfectibles pour moi

i
Remerciements

La réalisation de ce travail est le fruit de la conjugaison des efforts de plusieurs


personnes de près ou de loin et auxquelles nous tenons à exprimer notre gratitude. De
prime abord nous tenons à remercier très sincèrement le Pr. Michel TCHOTSOUA
qui, malgré ses lourdes tâches et occupations s’est pleinement investi dans la direction
et le suivi de ce travail. Qu’il trouve ici l’expression de nos sincères reconnaissances.

A tous les enseignants de la Faculté des Arts Lettres et Sciences Humaines et


plus spécialement au Doyen, le Pr. IYA MOUSSA, le Pr. WAKPOUNOU Anselme, le
Pr. NDAME Josèph Pierre, le Dr. FOFIRI Eric Joel, pour la formation octroyée.

Aux assistants, du département de géographie, d’avoir mis à notre disposition


toutes les données nécessaires et d’avoir participé à éclairer et orienter une grande
partie de ce travail de recherche et de notre formation tout au long de notre parcours
universitaire.

Nous remercions aussi toutes les personnes ressources auprès desquelles nous
avons reçu des informations utiles à l’élaboration, notamment celles ayant collaboré
durant les enquêtes, mais aussi et surtout les responsables administratifs ayant facilité
la collecte des données.

Nous tenons à remercier tous les membres de notre famille, nos parents M.
KILEONA Paul et Mme MOUNOUNTHA Thérèse, ainsi que tous nos frères et sœurs,
notamment DJIBRILLA N., FOUDISSOU E., KANKAYE C., DASTA E., qui ont
apportés un soutien moral, spirituel et financier indéfectible.

Disons grandement merci à tous nos amis du Laboratoire de Géomatique qui


nous ont accompagnés. Nous remercions aussi très chaleureusement nos amis proches.

À tous ceux qui ont accepté de juger notre travail, nous voudrions marquer
notre profonde gratitude. Ce mémoire est le fruit des efforts fournis par des personnes
physiques et morales. Nos remerciements vont ainsi à de nombreuses personnes qu’il
n’est pas possible de citer toutes.

ii
Sommaire
Dédicace ................................................................................................................................................... i

Remerciements .........................................................................................................................................ii

Sommaire ................................................................................................................................................iii

Résumé .................................................................................................................................................... iv

Abstract ................................................................................................................................................... iv

Liste des tableaux .....................................................................................................................................v

Liste des figures....................................................................................................................................... vi

Liste des photographies .......................................................................................................................... vii

Planches photographiques ..................................................................................................................... vii

Sigles et acronymes ............................................................................................................................... viii

INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1

Ière PARTIE: CONTEXTE D’ETUDE ET ACTEURS DU COMMERCE INFORMEL ..................... 12

INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ............................................................................... 13

CHAPITRE 1. CADRE GÉOGRAPHIQUE, CONCEPTUEL ET MÉTHODOLOGIQUE ................ 14

CHAPITRE 2. ETAT DE LIEU ET ACTEURS DU COMMERCE DE RUE A NGAOUNDERE ... 36

CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ..................................................................................... 58

IIe PARTIE: PROCESSUS SOCIOECONOMIQUE ET IMPACT DU COMMERCE DE RUE AU


DEVELOPPEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES ................................................................. 59

INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE ............................................................................... 60

CHAPITRE 3. PROCESSUS SOCIOECONOMIQUE DU COMMERCE DE RUE A


NGAOUNDERE ................................................................................................................................... 61

CHAPITRE 4. IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COMMERCE DE RUE AU


DEVELOPPEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES .................................................................. 81

CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 100

BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 103

ANNEXES .......................................................................................................................................... 109

TABLE DES MATIERES................................................................................................................... 121

iii
Résumé
Dans le souci d'améliorer leurs conditions socioéconomiques, les populations se lancent
dans des activités pouvant leur permettre de vivre. La généralité du commerce de rue
dans les grandes villes africaine et Camerounaise telles que Yaoundé, Douala, Garoua,
de la pertinence et de la visibilité du phénomène dans nos quotidiens. En partant de
l’analyse de matériaux recueillis sur le terrain auprès des acteurs et à la lumière d’une
démarche hypothético- déductive le mode d’organisation, d’épanouissement
économique des acteurs ainsi que les stratégies d’encadrement pour la survie
individuelle et collective quotidiennement mises en œuvre par les entrepreneurs
informels seront évalués. Si l’on estime à des milliers ces camerounais, cela va sans
compter ces enfants, épouses et autres membres de la famille et/ou connaissances qui ne
vivent que du fruit de ce petit commerce qui à cours aux trottoirs qui est
incontestablement un repère économique. Le commerce de rue répond, pour la
population, à une stratégie de survie. Il est en mesure de créer des emplois, et même de
contribuer au produit intérieur brut, donc au revenu local et national.

Mots clés : commerce de rue, acteurs, informel, Ngaoundéré.

Abstract
In an effort to improve their socio-economic conditions, people are embarking on
activities that can enable them to live. The generality of street trade in major African
and Cameroonian cities such as Yaounde, Douala, Garoua, the relevance and visibility
of the phenomenon in our daily newspapers. Starting from the analysis of materials
collected in the field from the actors and in the light of a hypothetico-deductive
approach the mode of organization, economic development of the actors as well as the
strategies of supervision for the individual survival and collective daily implemented
by informal entrepreneurs will be evaluated. If one estimates to thousands these
Cameroonians, it goes without counting these children, wives and other family
members and / or acquaintances that live only the fruit of this small trade which with
course with the sidewalks which is incontestably an economic benchmark. Street trade
is a survival strategy for the population. It is able to create jobs, and even to contribute
to the gross domestic product, thus to local and national income.

Keywords: street trade, actors, informal, Ngaoundere.

iv
Liste des tableaux

Tableau 1. Données démographiques commune de Ngaoundéré I .......................................... 20


Tableau 2. Données démographiques commune de Ngaoundéré II ......................................... 20
Tableau 3. Sites enquêtés dans la ville de Ngaoundéré ............................................................ 28
Tableau 4. Structure du questionnaire ...................................................................................... 29
Tableau 5. Repartition des enquêtés par type de produits ........................................................ 31
Tableau 6. Types et categories de produits dans le commerce de rue à Ngaoundéré .............. 38
Tableau 7. Intérêts et besoins des principaux acteurs .............................................................. 48
Tableau 8. Connaissance des enquêtés sur les espaces publics ................................................ 54
Tableau 9. Niveau d’instruction et type de commerce pratiqué ............................................... 62
Tableau 10. Niveau d'instruction et sexe des enquêtés ............................................................ 63
Tableau 11. Caractéristiques spécifique du commerce de rue ................................................. 76
Tableau 12. Identification du commerce de rue ....................................................................... 78
Tableau 13. Répartition des enquêtés selon le type d'occupation ............................................ 83
Tableau 14. Type de commerce et paiement de la taxecommunale ......................................... 85
Tableau 15. Avantage du commerce de rue pour les acteurs ................................................... 96

v
Liste des figures

Figure 1. Localisation de la zone d’étude................................................................................ 16


Figure 2. Schéma conceptuel ................................................................................................... 24
Figure 3. Schéma méthodologique ........................................................................................... 32
Figure 4. Type de commerce de rue à Ngaoundéré .................................................................. 38
Figure 5. Analyse du processus commercial ............................................................................ 46
Figure 6. Composition de l’économie informelle au Cameroun .............................................. 49
Figure 7. Evolution du chômage au niveau national de1991 à 2011 ...................................... 50
Figure 8. Repartition spatiale des marchés officiels à Ngaoundéré ......................................... 53
Figure 9. Motivation des enquêtés à occuper les trottoirs ....................................................... 56
Figure 10. Diversité géographiques des acteurs ...................................................................... 64
Figure 11. Sécurité sur les trottoirs .......................................................................................... 66
Figure 12. Répartition spatiale de quelques sites commerciaux .............................................. 69
Figure 13.Temps passé sur les trottoirs .................................................................................... 70
Figure 14. Évolution dans le commerce de rue ........................................................................ 73
Figure 15. Processus commercial pour un entrepreneur débutant............................................ 75
Figure 16. Processus commercial pour un ancien entrepreneur ............................................... 75
Figure 17. Local de vente ......................................................................................................... 77
Figure 18. Nature de relation entre les municipalités et les acteurs ......................................... 84
Figure 19. Mode de paiement des taxes communales .............................................................. 85
Figure 20. L’utilité des taxes communales............................................................................... 86
Figure 21. Du paiement de la taxe communale ........................................................................ 87
Figure 22. Part de recouvrement de la taxe communale 2011 ................................................. 88
Figure 23. Revenus journalier des acteurs ............................................................................... 91
Figure 24. Motivation des enquêté dans le commerce de rue .................................................. 95

vi
Liste des photographies

Photographie 1. Le commerce de rue au petit marché de Ngaoundéré .................................... 37


Photographie 2. Champ des vivres à Ngaoundéré ................................................................... 39
Photographie 3. Dispositif de vente dans le commerce de rue ................................................. 40
Photographie 4. Recouvrement de taxes communales ............................................................. 51
Photographie 5. Espace public à Ngaoundéré .......................................................................... 55
Photographie 6. Commerce de rue près du marché de Bantahi................................................ 57
Photographie 7. Les fonctions de la rue en milieu urbain ........................................................ 72
Photographie 8. Commerce de rue au carrefour 140 ................................................................ 92

Planches photographiques

Planche Photographique 1. La visibilite du commerce de rue ................................................. 42


Planche Photographique 2. Les transactions informelles dans la ville de Ngaoundéré ........... 79
Planche Photographique 3. Paysage commercial à Ngaoundéré .............................................. 82
Planche Photographique 4. Les rues qui font vivre .................................................................. 90

vii
Sigles et acronymes
ACAGER: Association pour la Cartographie et la Gestion des Ressources

B.I.T : Bureau International du Travail

BUCREP : Bureau Central du Recensement et de l’Etude de la Population

CAN: Commune d’Arrondissement de N’Gaoundéré

CUN : Communauté Urbaine de N’Gaoundéré

DSCE : Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi

DSRP: Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté

ECAM: Enquête Camerounaise Auprès des Ménages

EESI: Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel

FALSH: Faculté des Arts Lettres et Science Humaine

FCFA : Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale

GPS: Global Positioning System

INS : Institut National de la Statistique

OHADA: Organisation pour l’Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires

ONU : Organisation des Nations Unies

PAS: Plan d’Ajustement Structurel

PCD : Plan communal de Développement

PIB: Produit Intérieur Brut

PIN: Position Intérêt

SIG: Système d’Information Géographique

SNDS: Stratégie Nationale de Développement de la Statistique

SPSS: Statistical Package for Social Sciences

UPI: Unité de Production Informelle

viii
INTRODUCTION GENERALE

1
INTRODUCTION GENERALE

Selon ONU-Habitat, près d’un milliard d’êtres humains s’entassent dans les
quartiers informels, irréguliers, non planifiés, des villes du sud. La population des
bidonvilles s’accroit de 25 millions par an, soit 70.000 personnes supplémentaires par
jour. Ce phénomène est particulièrement préoccupant dans deux régions : l’Afrique
sub-saharienne et l’Asie du Sud. L’Afrique sub-saharienne seule compte aujourd’hui
304 millions d’urbains dont les deux tiers vivent des activités informelles. En termes
de pourcentage elle détient le record du monde.

Les politiques d’ajustement structurels (PAS) 1 , en imposant des restrictions


budgétaires à de nombreux États en Afrique, auraient jeté des milliers d’employés
dans les rues. Au Nigeria par exemple, un certain nombre d’études considèrent que
l’émergence de l’économie informelle ou du phénomène des enfants des rues est
contemporaine des PAS, notamment à Lagos (Adisa, 1997 cité par Gandy, 2005).

Le profil urbain national du Cameroun montre que 67% de la population


urbaine du Cameroun vivent en ville, et la situation est loin de s’améliorer puisque les
activités informelles, connaissent une croissance annuelle de 5,5%. Et l’EESI (enquête
sur l’emploi et le secteur informel, 2005), montre que le contexte d’activité au
Cameroun est structuré en quatre secteurs : le secteur public, le secteur privé formel, le
secteur informel non agricole et le secteur agricole. Ces quatre secteurs peuvent être
regroupés en deux: le secteur formel qui est celui des emplois biens structurés, et le
secteur informel, dont l’évolution depuis 2001 montre une augmentation au détriment
du premier.

Le développement des pays africains s'est posé en termes d'urgence : besoins


pressants de croissance économique, modernisation de la production agricole et
industrielle, modernisation des infrastructures routières et équipements socio
collectifs. Ainsi, les États et les industries des pays du tiers monde n'ont pas été en
mesure de créer suffisamment d'emplois. L'insuccès de l'industrialisation à

1
Le FMI met ses ressources à la disposition des pays endettés, mais en contrepartie, il exige que soient
mises en œuvre des mesures de politique interne visant à restaurer rapidement l'équilibre de la balance
des paiements. Notons que le PAS a eu des impacts néfastes sur le plan social, économique, agricole et
environnemental de tous les pays impliqués.

2
l'occidentale dans les pays africains surtout a conduit, depuis leur indépendance, les
États à un laisser-aller en matière de développement économique.

Sans protection contre le chômage, les sociétés du tiers monde ont alors fait
preuve d'une impressionnante capacité de créativité pour s'adapter à cette réalité. Le
commerce de rue, bien que dans une moins large proportion, est aussi présent dans les
pays occidentaux industrialisés. Toutefois, en Afrique, cette activité prend une forme
particulière.

PROBLEMATIQUE

Les résultats de la phase 1 de l’Enquête sur l’Emploi et le Secteur Informel


(EESI), qui est une opération inscrite dans la SNDS2 portant sur l’emploi, révèle que
90,5% des actifs occupés au Cameroun exercent leur emploi principal dans le secteur
informel. Ce dernier se présente ainsi comme étant le plus grand pourvoyeur
d’emplois.

Bien que l'Afrique soit parmi les régions du globe les moins urbanisées, la
croissance spectaculaire de sa population urbaine et spécialement des grandes villes,
apparaît excessive et préoccupante, eu égard aux problèmes directs que posent ce
phénomène qui a pris de l'ampleur. Le débat sur l'espace public et son occupation
spontanée dans les villes d'Afrique tropicale pose le problème particulier de gestion de
l'espace urbain dans un contexte plus général de celui d'une urbanisation rapide et mal
maîtrisée par l'ensemble des acteurs du développement urbain. L'espace public n'est
public que s'il est ouvert et accessible à tout le monde. Il est affecté à plusieurs
fonctions et usages communs aux citadins. C'est un espace de rencontre, d'échange, de
communication et de socialisation à l'image de la ville.

La crise a affecté les conditions de vie des populations, ce qui, sur le plan
sociodémographique eut un ensemble d’implications fâcheuses. Parmi ces dernières,
on souligne l’urbanisation de plus en plus poussée des grandes villes (Yaoundé et
Douala) ainsi que les villes secondaires (Bafoussam et Ngaoundéré par exemple) et

2
Stratégie Nationale de Développement de la Statistique

3
l’augmentation de la pauvreté. On a ainsi assisté à un déplacement massif des jeunes,
des zones rurales vers les villes, à la recherche de meilleures conditions de vie. À titre
d’illustration, la tranche d’âge la plus sujette à l’immigration en 2010 est celle des
jeunes de 20 à 29 ans, avec un taux de 38,5 %, suivi de la tranche d’âge des enfants de
14 à 19 ans avec 19,3 % (ECAM III, 20073).

Le commerce de rue constitue, pour une catégorie de la population active, un


moyen d’insertion professionnelle, une stratégie de survie contre le besoin et une
source de revenus additionnels. Selon INS 2009, il est considéré par certains acteurs
comme un tremplin pour devenir un grand commerce et beaucoup de jeunes ont pu
réussir grâce à cette activité. Mais le chemin à parcourir pour atteindre de stade est
parsemé d’obstacle. Les entrepreneurs informels sont pointés du doigt et considérés
comme des hors-la-loi car ils ne disposent pas de statut spécifique justifiant l’exercice
de leurs activités et ne sont pas juridiquement reconnus. De part les multiples
tracasseries, ce métier est l’un des plus difficiles et des plus aléatoires. Ces acteurs
peuvent rester des jours à supporter le poids de leur marchandise et de marcher chaque
jour des centaines de mètres en affrontant le soleil et en endurant la fatigue. Le petit
commerce à Ngaoundéré constitue le gagne-pain d’environ 30.000 personnes dont la
majorité est constitué de jeunes.

Face à ces constats, l’activité commerciale en général et celle du commerce de


rue en particulier est devenue un véritable enjeu non seulement pour les gestionnaires
de la ville de Ngaoundéré mais aussi et surtout pour l’épanouissement et la survie des
acteurs dont leur nombre va grandissant. Il se pose dans notre étude le problème de
l’organisation, du fonctionnement du commerce de rue et de sa capacité à contribuer
au développement local. Démographie explosive, croissance urbaine exponentielle, le
Cameroun fait face à des changements majeurs qui augurent des taux de chômage
parmi les plus élevés du monde. Ce surplus de la population, sans emploi qualifié, se
retrouve, pour l’essentiel, en milieu urbain où il s’occupe des activités informelles
notamment le commerce de rue. La ville de Ngaoundéré subit de plein fouet cette
affluence de l’activité commerciale sur ses différentes artères, comment rendre cette
activité plus profitable aux collectivités locales? Le commerce de rue regroupe toutes
les couches sociales mais le plus important ici est de comprendre le rôle des jeunes

3 é
3 enquête Camerounaise auprès des ménages

4
dans cette activité lucrative. Si cette activité est bien encadrée et organisée par le
pouvoir public et par les collectivités territoriales décentralisées, comment comprendre
le rêve des jeunes entrepreneurs de demain dans ce couloir d’échange et de
concurrence.

QUESTION PRINCIPALE DE LA RECHERCHE

Dans quelle mesure le commerce de rue peut-il contribuer au développement


économique des collectivités locales à Ngaoundéré?

QUESTIONS SPECIFIQUES

- Qu’est ce qui caractérise le commerce de rue à Ngaoundéré?


- Quelles sont les stratégies de vente adoptées par ces acteurs?
- Comment évaluer l’apport économique du commerce de rue pour le développement
des collectivités locales à Ngaoundéré?

CONTEXTE SCIENTIFIQUE

Plusieurs travaux ont été faits sur les activités informelles. C’est dans ce sens
que des ouvrages ont été publiés sur la problématique relative à l’impact du commerce
en milieu urbain. Pour ce qui est du commerce de rue, considéré comme un ensemble
typologique, social et culturel différencié, de nombreux travaux ont été effectués dans
le but d’apporter des solutions aux problèmes de développement économique et
d’organisation urbaine.

Le commerce de rue comme source de désordre urbain, d’insalubrité et


d’insécurité

Dans un contexte de désordre urbain Morelle (2006), estime que


l’envahissement des espaces publics par l’activité de petits commerces informels,
amène les habitants à polariser leurs discours sur les enfants « pickpockets » qu’ils
croisent chaque jour. Grossissant leur nombre et exagérant la menace, ils les font

5
devenir les symboles de la dégradation de la ville. Elle ajoute en ces termes « Avec la
crise économique des années quatre-vingt, les espaces publics sont devenus des
espaces de survie pour bien des habitants, tels les vendeurs informels déambulant sur
les routes et occupant les trottoirs ». Le point de départ de l’article de Monnet (2006)
est de faire la variété des identifications du commerce dit de rue, informel ou ambulant
dans les métropoles contemporaines. Il met ensuite en relation les principales
identifications de ce commerce avec certaines mutations de ces métropoles, ce qui lui
permet de qualifier les conditions de la métropolisation propices à ce secteur
d’activité. Ces conditions conduisent à déplacer la perspective du vendeur vers le
client, et ainsi à s’interroger sur l’expérience de la citadinité contemporaine. Dans le
cas des ambulants, la marginalisation est liée à l’activité économique de vente dans
l’espace public, déclarée illégale par les autorités municipales.

Le commerce de rue comme opportunité de diversification des activités


urbaines et de déveloopement des économies africaines

Dans un contexte de développement du commerce de rue, Bautès et al (2008)


montrent que les vendeurs ambulants se trouvent au cœur de la production de la ville.
Ces figures informelles de la ville qui correspondent à une masse marginale par leur
prégnance dans l’espace et par la vitalité des réseaux économiques qu’ils contribuent à
tisser, tendent à structurer ou à orienter nombre de projets définis par les pouvoirs
publics en vue de réguler les activités informelles en ville et d’homogénéiser l’espace
urbain. C’est aussi dans ce sens que pour de nombreux observateurs contemporains
comme Fourchard (2007), la rue en Afrique apparaît moins comme un lieu de passage
et de circulation que comme un espace investi au quotidien par un ensemble d’activités
sociales, économiques, politiques et religieuses qui n’auraient pas trouvé place
ailleurs. Partagée par une multitude d’acteurs publics et privés, la rue est aussi objet de
conflits en raison même d’une multiplicité d’usages difficilement compatibles.

La difficulté d’avoir un logement urbain décent a poussé la plupart des citadins


qui ne disposent pas de moyens financiers importants a s’adresser au secteur informel ;
celui-ci est le seul à pouvoir leur proposer des mécanismes de production de l’habitat
adaptés a leur pouvoir d’achat et à leur savoir-faire. Ainsi, ce secteur informel très

6
souvent critiqué parce que mal connu, permettrait, selon le rapport de la banque
mondiale (2006) à près de 87 % de la population urbaine du Cameroun de se loger.

D’après Marchand (2005), l'économie informelle pourrait être pour les citoyens
une manière de survivre en conciliant deux réalités : la nécessité économique et la
réalité sociale. Bien que l'économie informelle soit une forme d'économie plus sociale
qu'économique adaptée à la réalité africaine, elle demeure une économie de survie
dans un contexte de crise ou se trouve actuellement le continent africain. Dans sa
pensée, l'économie informelle serait donc un phénomène à la fois structurel et
conjoncturel. Tchotsoua (2016), estime que la croissance démographique et
l’étalement des villes sont des facteurs considérables de la transformation des
paysages, ces paysages peuvent être des espaces urbanisés ou naturels. Pour cet auteur,
l’occupation des servitudes publiques par l’activité commerciale est devenue un
élément incontournable de la description des paysages urbains en dépit de la
répression des forces de l’ordre. Pour lui, la principale raison qui permet de
comprendre le surencombrement ambulant et sédentaire des trottoirs, voire des
chaussées par les activités de l’informel est d’ordre entrepreneurial. Il s’agit au cours
de son étude de comprendre les raisons du choix de la rue comme site ou espace
commercial et aussi de comprendre les enjeux et les problèmes que connaissent les
usagers des rues.

Le commerce de rue dans les politiques publiques

Par ailleurs, Cosinschi et al (1998), montrent que la ville est un milieu


complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où s’articulent diverses
interactions hommes/milieux mettant en jeu l’espace. Cet espace géographique en
constante mutation infrastructurelle et organisationnelle, s’accompagne également de
nombreuses mutations ou dynamisme du milieu urbain. Pour mieux appréhender les
différents facteurs d’évolution des espaces marchands, Desse (2016), établit trois
étapes de mutations du commerce européen, qu’elle soit celle des grands magasins,
celle des grandes surfaces périphériques ou celle du e-commerce, elles ont été
marquées par une avancée technologique importante. Et il ajoute, « à nous,
géographes et urbanistes, ces nouvelles formes commerciales posent quelques
questionnements sur leurs insertions dans les territoires ruraux et urbains ». Premier

7
constat, une nouvelle forme commerciale ne chasse pas la précédente mais elle vient
se juxtaposer sur la première strate en la faisant évoluer sous le choc de la
concurrence. Mama (1999), démontre aussi que le développement d’un centre
commercial n’est possible sans toutefois faire référence à sa localisation, à
l’accessibilité, à la circulation, aux consommateurs potentiels. Pour lui, un centre
commercial peut être conçu comme un élément d’organisation urbaine.

La notion de secteur informel ou du commerce de rue qui se diffuse largement


aujourd’hui semble traduire une nouvelle réalité urbaine: la rue devient le réceptacle
d’un ensemble d’activités économiques illégales et de transactions non déclarées à
l’État (Lautier et al, 1991). Plusieurs débats sur la ville renvoient directement ou
indirectement à cette problématique. Au Nigeria, un certain nombre d’études
considèrent que l’émergence de l’économie informelle ou du phénomène des enfants
des rues est contemporaine des PAS, notamment à Lagos (Gandy, 2005). Pour lui, Les
politiques d’ajustement structurels, ont imposées des restrictions budgétaires à de
nombreux États, qui auraient ainsi jeté des milliers d’employés dans les rues.
L’histoire du commerce informel est ainsi rythmée par des temps longs où les
évolutions sont peu évidentes et éparpillées sur quelques décennies voire plusieurs
siècles, et des temps courts où leurs importances et leurs complexités font qu’il est
possible de parler de mutations.

Dans le cas des ambulants, la marginalisation est liée à l’activité économique


de vente dans l’espace public, déclarée illégale par les autorités municipales. La seule
présence dans les rues les définit comme acteurs de la marge, et
c’est l’espace qui, ici aussi, est envisagé comme une ressource dans la mesure où la
pratique économique induit des stratégies spatiales, faites de mobilités, de sélections et
de négociations de lieux permettant l’exercice du commerce. Dans les cas observés, le
caractère marginal concourt à singulariser tout à la fois des espaces faisant jusqu’ici
l’objet de représentations négatives et des formes de commerce et d’action urbaine
informelles. Cette singularité et les pouvoirs économique et médiatique qui
l’accompagnent jouent à l’avantage de ces marges, dans un contexte où l’action
publique répond en théorie à la fois aux exigences imposées par l’injonction à la
démocratie populaire et participative, et à celle de pouvoirs médiatiques susceptibles
de remettre en cause l’équilibre des forces politiques.

8
Au regard de ces travaux scientifiques, il ressort que l’activité informelle en
général et celui du commerce de rue en particulier est un champ de plusieurs
disciplines. C’est ainsi que géographes, urbanistes, économistes et spécialistes en
aménagement du territoire ont mené des recherches associant le plus souvent le
commerce de rue au désordre urbain. Mais au regard de la masse des acteurs et de leur
nombre grandissant dans les villes africaines, il s’avère que l’aspect d’éradication de
cette activité commerciale n’est plus à l’ordre du jour vu le taux du chômage, il
convient de repenser la logique organisationnelle et d’encadrement de cette activité
entrepreneuriale pour un développement local maitrisé. Cependant, cette faille dans
laquelle s’inscrit le présent travail, se présente comme une perspective de recherche
qu’il convient d’exploiter. Autrement dit, c’est la prise en compte de cet aspect qui
marque la particularité de notre travail. Dans ce travail, nous entendons mener une
étude sur le processus et l’impact socioéconomique du commerce de rue à
Ngaoundéré, les facteurs causals de l’évolution du commerce de rue, et des
perspectives de développement d’une société locale et informelle soucieuse du devenir
de ces activités lucratives.

OBJECTIF PRINCIPAL DE LA RECHERCHE

Evaluer l’impact du commerce de rue sur le développement économique des


collectivités locales à Ngaoundéré.

OBJECTIFS SPECIFIQUES

- Identifier et caractériser le commerce de rue dans la ville de Ngaoundéré ;


- Analyser les stratégies de vente adoptées par les commerçants de rue ;
- Evaluer l’apport économique du commerce de rue pour le développement des
collectivités locales à Ngaoundéré.

HYPOTHESE PRINCIPALE DE LA RECHERCHE

L’évaluation des activités des entrepreneurs informels contribue au développement


économique des collectivités locales à Ngaoundéré.

9
HYPOTHESES SPECIFIQUES

- Le commerce de rue se s’identifie par le caractère mobile et saisonnier des vendeurs


à Ngaoiundéré.
- Le caractére mobil de la transaction et l’occupation des rues sont les stratégies de
vente adoptées par les acteurs.
-L’apport économique du commerce de rue contribue à l’amélioration des conditions
de vie des acteurs et au développement des collectivités locales à Ngaoundéré.

PLAN DU TRAVAIL

Ce travail portant sur le processus et l’impact socioéconomique du commerce de rue à


Ngaoundéré, s’organise en deux parties composées de deux chapitres chacune.

Le premier chapitre traite du cadre conceptuel, géographique et méthodologique et


présente d’une manière détaillée les méthodes utilisées tout au long de ce travail. Ce
chapitre a pour but de présenter les méthodes de travail qui sont en rapport avec le
sujet et de dégager la particularité du sujet.

Le chapitre deux fait état de lieux et présente les acteurs intervenant dans le domaine
du commerce de rue à Ngaoundéré. Ce chapitre permet de dégager la contribution de
la recherche géographique dans l’étude du milieu économique de l’espace urbain à
travers des observations géographiques de terrain et des enquêtes auprès des
populations cibles.

Le troisième chapitre présente le profil des acteurs et l’évolution socioéconomique


des activités dans un processus d’auto emploi. Ce chapitre permet de comprendre la
pertinence des informations géoéconomiques.

Le chapitre quatre va s'atteler sur l’impact socioéconomique du commerce de rue sur


les collectivités locales entendue comme individu, une famille et une collectivité
territoriale décentralisée. Cela permettra d’analyser les différentes perceptions
d’évolution et d’opportunité du commerce de rue à travers l’évaluation de l’activité

10
des acteurs impliqués. C'est ce chapitre qui permettra de tirer la conclusion de l'étude
afin de proposer des solutions pertinentes.

11
Ière PARTIE: CONTEXTE D’ETUDE ET
ACTEURS DU COMMERCE INFORMEL

12
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE

Cette première partie fait l’état de lieu du contexte de l’étude et présente l’état
du commerce de rue à Ngaoundéré en vue d’en cerner le processus d’évolution et
l’impact de ce commerce informel qui constitue l’essence de cette étude, les acteurs et
leurs stratégies de vente. Nous nous intéressons à la méthodologie outil essentiel de
compréhension des différentes variables du phénomène et aux conditions du milieu
physique, humain et commercial pour tenter d’apprécier les potentialités économiques
de la ville. Nous analyserons également ce secteur par une présentation des différents
groupes ethniques facteurs de production urbaine. À partir de la présentation des
différents acteurs intervenant, cette première partie mettra en exergue les acteurs
impliqués dans le processus commercial et la nature des rapports qui les lient.

13
CHAPITRE 1. CADRE GÉOGRAPHIQUE,
CONCEPTUEL ET MÉTHODOLOGIQUE

INTRODUCTION

Ngaoundéré, signifiant littéralement la « montagne du nombril » tient son nom


d’une colline voisine, située au sud de la ville et surmontée d’une sorte de boule
dénudée. Ville à l’origine musulmane, s’organise autour d’un paysage urbain, qui lui
donne des allures d’un gros village : en effet, les quartiers traditionnels et
commerciaux, organisés autour des grandes familles locales, sont composés d’une
multitude de ruelles étroites et de sarés4. Autrefois à l’abri derrière des fossés et des
murailles, la ville s’est développée autour du palais du Lamido, l’une des grandes
attractions locales. Le présent chapitre traite du contexte de l’étude et présente d’une
manière détaillée les méthodes utilisées tout au long de ce travail. Ce chapitre a pour
but de présenter les méthodes de travail qui sont en rapport avec le sujet et de dégager
la particularité du sujet.

1.1. CADRE GEOGRAPHIQUE

Située sur la route nationale N01, à quelque 800km de la capitale politique du


Cameroun, la ville de Ngaoundéré est le chef-lieu du département de la Vina. Avec
plus de 200 000 habitants c’est un important centre commercial dans la partie
septentrionale du pays.

1.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE

La ville de Ngaoundéré est la capitale régionale de l’Adamaoua grâce à ses


fonctions administratives et économiques. Ngaoundéré est le terminus de la voie ferrée
en provenance du Sud du pays et constitue un important carrefour d’échanges. La ville

4
Cases rondes aux toits coniques, faits de paille et descendant très près du sol

14
constitue une rupture de charge rail-route conditionnant ainsi le développement des
activités de transport en général et le transport lourd en particulier, faisant d’elle une
ville commerciale par excellence.

Sa situation géographique centrale et sa proximité avec le Tchad et le grand


Sud camerounais font d’elle le principal point de convergence des grands axes
d’échange Nord-Sud. Ceci fait que le commerce à Ngaoundéré est une intense activité
surtout avec l’ampleur de l’informel.

Cette activité informelle est soutenue par l’existence de micro-entreprises


marchandes individuelles, temporaires ou intermittentes. Une étude réalisée en 2012
par l’INS montre que 61% des établissements recensés dans la ville de Ngaoundéré
sont des unités du commerce informel.

La ville se situe au nord de la région sur le plateau de l'Adamaoua. C'est un


carrefour important du commerce régional puisque c'est un passage obligé du transport
routier entre les villes du Sud du pays et les villes du Nord jusqu'au Tchad. C'est par le
décret N°83/390 du 22 août 1983 que Ngaoundéré devient le chef-lieu de la nouvelle
province de l'Adamaoua. Le 12 novembre 2008, le décret N°2008/376 fait de cette
ville le chef-lieu de la région de l'Adamaoua. Enfin, le 17 janvier 2008, la
communauté urbaine de Ngaoundéré est créée (Figure 1).

15
Figure 1. Localisation de la zone d’étude

L’espace géographique que couvre notre étude est le centre urbain de


Ngaoundéré. La communauté urbaine de Ngaoundéré se situe entre les 8° et 15°
longitudes Est et les 6° et 8° latitudes Nord.

1.1.2. CADRE PHYSIQUE

La ville de Ngaoundéré présente un relief tourmenté. Toutes les formes de


relief y sont représentées avec une alternance de collines, de vallées, de plateaux et de
quelques plaines. C’est au Sud-est et au Sud-ouest de la ville qu’on rencontre une
dominance des massifs rocheux qui culminent à plus de 1 190 m d’altitude. Il s’agit
précisément de la chaîne du mont Ngaoundéré. C’est le cas des quartiers hauts
plateaux, administratif, ONAREF, Ndelbé I, II et III et Marza. Il faut noter que
certains sommets du Sud-est de la ville culminent à 1 100 voire 1 300 m d’altitude

16
(Bouyo 2016). Cette configuration topographique est responsable d’un climat un peu
particulier à ces latitudes.

A l’instar de toute la région de l’Adamaoua, la ville de Ngaoundéré appartient


au grand ensemble structural que constitue le plateau de l’Adamaoua. Le sol de
Ngaoundéré est ferralitique, de couleur rouge brun ou brun noir dans les zones
marécageuses ou le long des cours d’eau, le sol dans ces endroits a une structure fine,
argileuse ou argilo-sableux, riche en matières organiques. Les roches sont de nature
cristalline, constituées de roches magmatiques : granite recouverte par endroits de
coulées basaltiques issues des éruptions qui se sont produites sur ce massif. Cette
structure présente une homogénéité presque généralisée. Mais à certains autres
endroits apparaissent les affleurements rocheux qui sont conséquences de l’activité
érosive qui tronque les profils de la ville. Par ailleurs, le sol a des horizons indurés
(cuirasses latéritiques riche en oxydes de fer) qui affleurent à la suite de la destruction
des minces horizons sablo argileux supérieurs.

L’Adamaoua en général est caractérisé par un climat tempéré d’altitude, avec


une courte saison sèche de 4 à 5 mois (novembre/décembre à mars/avril) et une longue
saison pluvieuse. Les mois de janvier et de février enregistrent le paroxysme de la
sécheresse, les herbes et la majorité des arbres perdent leurs feuilles vers la fin de la
saison sèche à cause de L'alizé continental provenant du Sahara, un vent fort et très
sec, l'harmattan, souvent chargé de poussières au point de masquer le soleil entre
décembre et mars. La moyenne annuelle des précipitations est de 1500 mm et l’unique
maxima pluviométrique s’observe au mois d’Août qui atteint souvent les 250 mm
(Tsague 2010 cité par Bouyo 2016). Il s’agit surtout des pluies orographiques qui
tombent sous formes d’averses et d’orages.

La température moyenne annuelle est de 22°c, les amplitudes thermiques sont


fortes, on note un minimum de 9°c (2003) souvent atteint en Janvier et un maximum
atteint entre le mois de Mars et Avril Cependant, les amplitudes thermiques
journalières se révèlent importantes avec des minima absolus voisins de 10° à 6 heures
du matin (8°C le 12 janvier 2000 à Ngaoundéré) et des maxima de 39°C à 13 heures
(Tchotsoua 2005 cité par Bouyo op. cit.).

17
1.1.3. DONNEES DE LA POPULATION LOCALE

Les données démographiques de Ngaoundéré sont caractéristiques de chaque


commune. La population dans l’arrondissement de Ngaoundéré I est cosmopolite. On
retrouve en majorité les Peulh, Mboum, Dii, Haoussa, Gbaya. Les Bamiléké,
Anglophone, Béti, les Massa, Toupouri, les Moundang sont en minorités. Cette
population est estimée à 150 000 habitants (PCD 5 2014). L’arrondissement de
Ngaoundéré II a une superficie d’environ 1680 km2, et compte environ 85 000
habitants, soit près de 51 habitants au Km2. Les principales composantes
sociologiques sont : Peulh, Haoussa, Mboum, Dii, GBaya, Pana, Bornouans, Baïnawa,
Toupouri, Daba, Moudang, Guiziga, Bamiléké, Beti, Bamoun, Namdji, Laka (PCD
N’Gaoundéré II).

Ngaoundéré, ville carrefour regorge également certains peuples venus d’autres


parties de la région mais également d’autres parties du pays. On citera sans aucune
exhaustivité : les Tikar, les Mambila, Kwanja, les Haoussa, les Bamiléké, les Béti, les
Laka, les arabes choa, les Bamoun. Fort de son caractère de ville cosmopolite,
Ngaoundéré regorge également des ressortissants de nations étrangères telles que le
Sénégal, le Mali, la Côte d’Ivoire, la République Centrafricaine, le Tchad, le Niger, le
Nigéria, la Chine, la France, la Norvège, les États-Unis d’Amérique. En raison de sa
situation à cheval entre le Grand Sud et le Grand Nord, disposant d’un terminal
ferroviaire, Ngaoundéré constitue la plaque tournante d’une intense activité
commerciale et d’un important afflux de personnes. Cependant nous nous attarderons
sur les peuples « originaires » dans la mesure où ils sont les acteurs de l’histoire de ce
territoire et sont très représenter dans le commerce de rue. D’une manière générale, les
populations résidents sont constituées des Mboum, des Peul, des Dii et des Laka. Ces
peuples ont pour activités l’agriculture, l’élevage et le commerce général.

Les Mboum : peuple agriculteur, et de par la cohabitation avec les Peul, ils ont
également intégré l’élevage et le commerce. Les Mboum constituent le principal
groupe ethnique implanté sur le plateau de l’Adamaoua avant l’arrivée des Peul, ils
constituent l’un des groupes ethniques les plus importants de Ngaoundéré. Si leur
origine est difficile à préciser, ils auraient émigré de l’Est, à travers le Darfour-

5
Plan communal de développement

18
Kordofan, avant d’atteindre le bassin du lac Tchad d’où un mouvement général des
populations (au cours du XVIème siècle) provoqua leur repli en direction de la Bénoué
puis du plateau de l’Adamaoua (Bah, 1992 cité par Anaba op. cit.). Leur établissement
dans cette région dès lors daterait d’environ neuf cent ans. Les occurrences des
préfixes Mboum « Mbi » (rivière) ou « Ngao » (comme Ngaoundéré), pourrait bien
constituer une empreinte de l’occupation spatiale par ce peuple. Les villages Mbidjoro,
Mounguel et Télléré sont principalement ceux des Mboum présent dans la ville de
Ngaoundéré.

Les Peul : selon un certain nombre de théories, seraient originaires du haut-Nil, où


leurs lointains ancêtres auraient séjournés. Conduit par une longue migration pendant
le néolithique au Sahara encore verdoyant, le dessèchement de cette région les amena
à converger vers le sud, dans la région de Tekour où la langue Peul (Pular-fufulde)
aurait été élaborée. De là s’ébranla la seconde vague de migrations, qui, entre le XVIe
et le XVIIIe siècle, allait les amener à « investir l’ensemble de la zone soudano-
sahélienne » dont l’Adamaoua. Au XIXe siècle, les Peul mettent leur énergie au
service du prosélytisme religieux, et à la faveur du Jihad lancé par Ousman Dan Fodio,
vont occuper la position de groupe dominant et « détenteur de l’initiative historique »
dans la région de l’Adamaoua. Ardo Djobdi du clan Wolorbé, installa le premier
établissement Peul à Ndelbé (un village Mboum), où la ville de Ngaoundéré fut fondée
au début des années 1830 (E. Mohammadou, 1978 cité par Anaba op. cit.).

Les Gbaya: ils ont une origine controversée. Une première hypothèse leur assigne une
origine soudanaise dans une région située entre le Lac Tchad et la Bénoué. A cela
s'opposent les tenants d'un foyer méridional, situé au-delà là de la haute Sangha, dans
le bassin de la Lobaye. Par contre, la mémoire collective Gbaya fait foi à une origine
orientale de la zone du bassin de la Nana dans l'espace centrafricain. Peuple vivant de
chasse et de cueillette, ils ont été énormément perturbés par les conquêtes peulh avant
de se stabiliser à Ngaoundéré. Ils se sont dispatchés dans plusieurs quartiers de la ville.
Ont les retrouvent également assez nombreux dans le commerce de rue.

19
Tableau 1. Données démographiques commune de Ngaoundéré I

Urbain Rural TOTAL

Hommes 40 061 12 472 52533


Femmes 38 172 17 522 55694
TOTAL 78233 29994 108227

Tableau 2. Données démographiques commune de Ngaoundéré II

Urbain Rural TOTAL

Hommes 40590 7785 48375


Femmes 37816 6418 44234
TOTAL 78406 14203 92609

Source : PCD des communes 2014

1.2. CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE

1.2.1. CADRE CONCEPTUEL

Cette partie présente les différents concepts clés utilisés dans ce travail et qui sous-
tendent les analyses des données pour cette étude. D’entrée de jeu, rappelons tout
d’abord qu’un concept est une représentation générale et abstraite de la réalité d'un
objet, d'une situation ou d'un phénomène; Concept vient du participe passé latin
conceptus du verbe concipere, qui signifie « contenir entièrement », « former en soi ».
Le concept se distingue donc aussi bien de la chose représentée par ce concept, que du
mot, de la notion, ou de l'énoncé verbal, qui est le signifiant de ce concept (figure 2).
La géographie se distingue des autres sciences par ses concepts. Et comme l’ont dit
Brunet et al (1993) « L’avancement d’une science est très lié à la précision et à
l’enrichissement de ses concepts qui sont des représentations générales, de nature
abstraite, clairement définies et même consensuelles, susceptibles de guider la
recherche et de fonder ses hypothèses ». Il serait donc utile dans le cadre de ce travail
de s’approprier des concepts suivants :

20
Ville
La notion de ville est complexe à définir. Toutes les tentatives de définition prenant
appui sur l'une des fonctions de la ville, l'effectif de la population ou la superficie de
l'aire géographique urbaine se voient heurtées à des limites. Pour l'école de Chicago, la
ville forme une mosaïque urbaine composée de nombreuses communautés immigrées.

« La ville est à la fois territoire et population, cadre matériel et unité de vie


collective, configuration d'objets physiques et nœud de relations entre sujets sociaux »
Grafmeyer (2004). La ville renvoie ainsi à deux ordres de réalités indissociables : «
d'un côté une ville statique, sinon figée et circonscrite pour un temps dans des cadres
matériels ; de l'autre, une ville dynamique, composée de citadins et de groupes en
relation » Stébé et Marchal (2007).

La ville est un milieu géographique et social formé par une réunion organique et
relativement considérable de constructions (notamment d'habitations), et dont les
habitants travaillent pour la plupart à l'intérieur de l'agglomération, au commerce, à
l'industrie, à l'administration (Grand Rober. 2010). Par ailleurs elle est considérée
comme un ensemble morphologique, physionomique, social et culturel différencié, la
ville est un milieu complexe, dynamique, et aux caractéristiques spécifiques où
s’articulent diverses interactions hommes/milieux mettant en jeu l’espace (Rahim
2010). Dans cette étude la ville de Ngaoundéré se limite au périmètre urbain.

Acteur

Un acteur est une personne qui prend une part déterminante dans une action. En
géographie, J-P Charvet et al cité par Adoum (2010), définissent un acteur comme
étant un « terme désignant selon les cas un individu, un groupe de personnes ou une
organisation auxquels on attribue un pouvoir d’agir de façon efficace sur l’espace
géographique ». Brunet R. et al, (1993) le définit comme une « personne physique ou
morale possédant le pouvoir d’agir sur une certaine portion de la surface terrestre, de
la transformer, d’en user suivant ses intentions et ses besoins». Dans le cadre de cette
étude, un acteur est celui qui d’une manière ou d’une autre, agit par son activité dans
le commerce de rue.

21
Dans cette étude, un acteur désigne une collectivité locale compris à la fois
comme un commerçant de rue, une famille ou un groupe de personne vivant de cette
activité, les communes d’arrondissements et la communauté urbaine.

Dynamique du commerce

La « dynamique » est considérée comme la partie de la science qui étudie les


objets dans leur mouvement et leur devenir Ganota (2010). Ce concept est également
utilisé pour décrire les variations d’un phénomène dans le temps, en identifiant les
processus qui sont à l’origine. La dynamique pour le dictionnaire Larousse (2010),
désigne le processus d’évolution des phénomènes dans le temps.

Le processus du commerce de rue est caractérise par : sa mobilité, statut temporel


de l’activité selon la durée d’occupation d’un même lieu et/ou la rapidité d’occupation
successive d’une série de lieux. Et sa spatialité, statut normatif ou descriptif de
l’espace où se déroule l’activité. Le mot commerce renferme un sens pluriel et ce en
fonction du domaine ou du contexte. Mais d’une manière générale, un commerce est
une activité où s’effectuent des échanges à but lucratif. On reconnait les activités
commerciales par les diffèrent produit qui sont vendus Mama (1999).

Commerce de rue

La rue, élément urbain primordial, espace de circulation et de sociabilité ; à


replacer à la plus petite échelle de la ville. La rue, entendue comme espace public, se
transforme en espace de vie d’une minorité. Le commerce de rue est le maillon final
de la chaine de distribution. Il se distingue ainsi du commerce en gros par son double
activité : achat des produits auprès d’un fournisseur, d’un producteur ou d’un
importateur, soit directement ou par intermédiaire d’un grossiste. Revente de la
marchandise sous forme ambulante ou sédentaire à l’unité ou par petite quantité à un
client. La majorité des produits manufacturés exposés dans les rues sortent des
boutiques des espaces marchands officiels.

Le commerce de rue fait partie intégrante du paysage des centres villes africaines,
marqués par une dégradation physique et sociale, sont de véritables marchés
permanents. La continuité entre les stands, démontés parfois à la nuit tombée,

22
convertissent les rues en galeries commerciales, qui s’étendent sur un vaste périmètre
autour des marchés officiels Stamm (2008). Ces concentrations s’expliquent par la
centralité des lieux, les nombreuses activités économiques, sociales et politiques qui y
prennent place et les flux importants de personnes qui les traversent, créant ainsi
d’excellents emplacements de vente.

Dans cette étude, le commerce de rue sera aussi identifié sous l'appellation de «
activités informelles », « commerce informel » ou « secteur non structuré » .Le
commerce de rue informel ne constitue donc pas un objet stable et net, mais un objet «
flou et fluide » Monnet (2001).

Secteur informel

Le secteur informel peut être défini de plusieurs manières :

-c’est l’ensemble des mécanismes de production et de commercialisation utilisés


en dehors du circuit réglementaire ;

- il est « défini souvent négativement comme non officiel, non structuré, non
capitaliste, voire illégal et clandestin. Il recouvre de multiples activités destinées à
satisfaire une demande elle-même très diversifiée. Il s’agit aussi bien d’activités
artisanales destinées à la population urbaine pauvre (menuiserie, construction,
habillement, etc.) que d’activités de services (commerce de micro-détail, transport,
réparation, services domestiques et de rue). Ce qui caractérise ces activités, ce sont
leur petite échelle, leur faible intensité capitaliste, leur technologie fruste, l’absence
d’un salariat permanent ou encore le non-accès aux institutions modernes de crédit »
Jacquemot et Raffin (1993).

Le secteur dit informel renvoie à l’absence d’enregistrement légal et/ou fiscal de ce


secteur; ce type a été défini par des économistes pour le différencier des activités qui
pouvaient être mesurées et analysées par la statistique officielle. Pour Monnet, (op.
cit.) C’est une identification négative, est informel tout ce qui n’est pas enregistré utile
pour les experts et le gouvernement pour quantifier l’évasion fiscale, la piraterie,
l’absence de protections ou de garanties. Cependant, les collectivités locales, qui sont
en charge de l’ordre public, utilisent aussi une définition de la vente selon le statut

23
juridique de l’espace où elle se réalise ; ils opposent ainsi le commerce sur la voie
publique aux transactions qui se déroulent à l’intérieur d’un espace dédié à cet effet. À
l’intérieur duquel on trouverait le commerce de rue, informel et ambulant, opposé aux
activités commerciales caractérisées par leur formalité et par leur localisation fixe dans
un espace privé et intérieur (établissement, magasin ou boutique).

En effet, dans cette étude il faudra distinguer des marchands ambulants formels
(comme les crieurs de journaux) qui coexistent avec le commerces informels qui ne se
trouvent ni dans la rue ni ambulants, comme les boutiques improvisées à l’intérieur
des domiciles. On rencontre également des commerces de rue qui ne sont pas informel,
comme les kiosques des entreprises, tandis que l’on trouve aussi du commerce
ambulant hors de la rue, par exemple avec les colporteurs dans les trains ou dans les
bus, voire dans des établissements. Dans ces conditions, ce que nous appellerons dans
la suite de ce texte secteur informel apparaîtra comme une activité à la fois ou
concurremment caractérisée par son statut juridico-économique (son informalité), par
son lieu d’exercice (sa spatialité) ou par son caractère mobile (sa mobilité).

Figure 2. Schéma conceptuel

24
1.2.2. CADRE THEORIQUE

La théorie de la socialisation selon Durkheim, opère une distinction entre le


processus d'intégration sociale et le processus de régulation sociale. Le premier
concerne la façon dont un groupe social attire à lui l'individu, se l'approprie en quelque
sorte ; ce processus passe par des interactions fréquentes entre les membres du groupe
par l'existence de passions uniformes dans le groupe et, enfin, par la poursuite des buts
communs. Le second processus désigne un autre aspect de la socialisation ; car il ne
s'agit pas seulement d'intégrer les individus, mais il faut les réguler, harmoniser, les
comportements de ces individus (Steiner, 2005).

La théorie des relations sociales en ville, nous désignons par relation sociale
le comportement de plusieurs individus, par leur contenu significatif, celui des uns se
règle sur celui des autres et s'oriente en conséquence. La relation sociale consiste donc
essentiellement et exclusivement dans la chance que l'on agisse sans qu'il soit
nécessaire de préciser d'abord sur quoi cette chance se fonde (Weber, 1995). La
théorie de la relation sociale est basée sur un minimum de relation dans le vécu
quotidien des uns et des autres.

Selon Weber :« Le contenu peut être extrêmement divers : lutte, hostilité,


amour sexuel, amitié, piété, échange commercial, « exécution esquive », ou « rupture
» d'un accord, « concurrence » économique, érotique ou autre, communauté féodale,
nationale ou de classe » au cas où ces dernières engendrent une « activité sociale »
dépassant le simple fait de vivre en commun ».

La théorie de la fragmentation socio-spatiale traite plus directement des


interactions entre le social et le spatial. Elle s'intéresse aux différences socio-spatiales,
à l'organisation socio-économique des territoires fragmentés, aux modifications des
modes de vie des habitants et l'impact de ces modifications sur la ville. La
fragmentation physique ou spatiale est appliquée à des situations urbaines
caractérisées par un aspect éclaté, hétérogène et peu articulé physiquement ou
visuellement. La fragmentation renvoie à la question de l'unité et la partition de la
ville. Dans les pays du Sud, il s'agit des espaces occupés d'une manière anarchique non

25
urbanisés et non urbanisables avec un quasi absence d'articulation entre les éclats
urbains.

« Un critère de la fragmentation sociale est donc la disparition des espaces publics,


leur privatisation, leur remplacement par des espaces marchands, touristiques ou de
loisir, parfois dénoncés comme simulacres d'espaces publics» (Navez-Bouchanine,
2002).

1.3. LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Le présent travail est fondé sur une démarche hypothético-déductive et une


approche économique. Cette démarche s’est révélée être la plus adaptée à notre étude.
La démarche hypothético-déductive a pour principe de base la formulation des
hypothèses, bien entendues principales et spécifiques, c’est -à- dire des réponses
anticipées au questionnement au centre de la recherche (figure 2). Ces hypothèses sont
par la suite vérifiées. La vérification de celles-ci débouche sur des conclusions les
confirmant ou les infirmant.

Il s'agit dans cette partie de décrire l'ensemble des règles, étapes et procédures
auxquelles cette recherche a eu recours pour cerner les logiques socio-économiques
du phénomène de l'occupation des rues par les petits commerçants à Ngaoundéré. Pour
recueillir les informations sur le terrain afin de confirmer, d'infirmer ou de nuancer
l'hypothèse de recherche, nous avons opté pour une combinaison de méthodes de
recherche en Science Sociale. La complémentarité des méthodes qualitatives (les
entretiens approfondis) et quantitative (le questionnaire), nous ont permit de mieux
cerner les différents aspects de l'étude pouvant permettre de faire des analyses et des
interprétations pertinentes.

1.3.1 METHODES DE COLLECTE DE DONNEES

1.3.1.1. Les données secondaires

Recherche documentaire : le domaine de cette recherche a déjà fait l'objet de


nombreux écrits, de recherches universitaires, de colloques internationaux et nationaux

26
soldés par des résultats scientifiques, unanimement acceptés et utilisés par l'ensemble
des acteurs de développement. En les parcourant, nous avons pu nous faire une idée
plus claire des interactions possibles entre les activités informelles et l'occupation des
rues à Ngaoundéré. Cette source secondaire de données nous a permis de nous
débarrasser des idées préconçues et de bien formuler les hypothèses de recherche et de
fixer les objectifs à atteindre.

Elle est menée à l’Université de Ngaoundéré à la bibliothèque centrale, à la


bibliothèque de la FALSH, à ACAGER6 , au centre culturel de la vallée du Logone à
Yagoua et au Laboratoire de Géomantique de l’Université de Ngaoundéré.

La lecture des documents couplée à nos recherches sur différents sites Internet
nous ont permit de rédiger la revue de la littérature, de constituer la bibliographie et
surtout de bien spécifier le thème de recherche. Mais à elle seule, la recherche
documentaire est insuffisante et ne permet pas de rendre compte de la réalité du
terrain. D'où la nécessité de faire des enquêtes sur le terrain.

1.3.1.2. Les données primaires

Les travaux de terrain sont l’ensemble des opérations menées sur le terrain (zone
d’étude) par lesquelles le chercheur recueille des informations et des données relatives
à son étude.

L’exploration de terrain

Les observations de terrain sont fondamentales dans la recherche


géographique. Elles nous ont permis de faire une lecture directe des réalités vécues et
des problèmes exposés par la population cible. L'observation a commencée par une
visite exploratoire suivie par des visites répétées sur les différents sites en vue de
mener des entretiens avec les differents acteurs.

6
Association de Cartographie pour la Gestion des Ressources

27
Tableau 3. Sites enquêtés dans la ville de Ngaoundéré

N0 Site d’enquête Coordonné individus Arrondissemen


s X, Y enquêtés t
01 Marché bantahi 7.3196 15 Ngaoundéré I
13.5950
02 Marché AMAO 7.2973 06 Ngaoundéré I
13.5855
03 Marché bamyanga 7.2934 20 Ngaoundéré I
13.5764
04 Carrefour soméno 7.3072 07 Ngaoundéré I
13.5800
05 hopital regional 7.3114 13 Ngaoundéré I
13.5814
06 Carrefour Texaco 7.3212 11 Ngaoundéré I
13.5830
07 Carrefour tissu 7.3263 18 Ngaoundéré II
13.5827
08 Carrefour marhaba 7.3201 21 Ngaoundéré I
13.5752
09 Carrefour place de 7.3176 10 Ngaoundéré I
l’Indépendance 13.5768
10 Carrefour jean 7.1939 05 Ngaoundéré II
congo 13.3454
11 Carrefour aladji 7.1943 14 Ngaoundéré II
abbo 13.3506

1.3.2. OUTILS DE COLLECTE

Les méthodes utilisées relèvent principalement des techniques d’enquête


sociogéographique ; entretiens individuels, questionnaires et guide d’entretien auprès
de la population cible.

Les entretiens sont de deux catégories : l’entretien semi-structuré et l’entretien


non structuré. L’entretien semi-structuré est utilisé avec les personnes ressources et les
autorités dans les trois communes de la région. L’entretien non structuré quant à lui est
généralement utilisée lors des entretiens avec des personnes jugées capables d’apporter
des contributions aux enquêtes et qui ne font pas forcément partie de l’échantillon.

Elle donne également l'opportunité d'évaluer auprès des vendeurs leurs


connaissances, attitudes et pratiques sur les espaces publics et leurs conditions socio-
économiques et sécuritaires.
28
L'outil de collecte de données quantitatives en sciences sociales est le
questionnaire. «il consiste à poser à un ensemble de répondants, le plus souvent
représentatif d'une population, une série de questions relatives à leur situation sociale,
professionnelle ou familiale, à leurs opinions [...] ou encore sur tout autre point qui
intéresse les chercheurs » (Quivy, R. et al. 1995 ).

L’administration du questionnaire a commencé à partir du mois de juillet


jusqu’en Novembre 2017. Pour avoir des données quantifiables sur les activités des
acteurs et l'occupation des rues par le commerce dans la ville de Ngaoundéré, nous
avons procédé à l'administration directe du questionnaire à la population cible afin de
vérifier les hypothèses théoriques émises et d'examiner des corrélations qu'elles
suggèrent.

Le questionnaire porte sur l’ensemble des activités menées par le commerçant


de rue objet de notre recherche. Il est conçu de manière à collecter des données
qualitatives et quantitatives, nous avons choisi de manière spontanée 135 individus
dans la ville dans deux des trois (03) communes qui composent la communauté
urbaine de Ngaoundéré. Le questionnaire comporte des questions fermées et ouvertes
et est structuré en cinq (05) rubriques suivant une progression logique de manière à
lever le doute dans l’esprit de l’enquêté au niveau des espaces informels ou une
enquête est a priori perçue comme le prélude à un éventuel déguerpissement.

La première rubrique identifie clairement l’enquêté, la seconde présente son


profil, la troisième rubrique présente les types et les catégories d’activité menés par
l’enquêté, la quatrième rubrique traite du fonctionnement des activités et la dernière
rubrique montre les enjeux et les opportunités socioéconomiques de l’activité du
commerçant (tableau 4). Les données collectées sont de natures à la fois quantitatives
et qualitatives.
Tableau 4. Structure du questionnaire

NO de la Titre de la rubrique Nombre de


rubrique questions
Rubrique 1 indentification de l’enquêté 06
Rubrique 2 profil de l’enquêté 04
Rubrique 3 type et catégorie d’activité 06
Rubrique 4 fonctionnement des activités 06
Rubrique 5 enjeux et impact socio-économiques du 04
commerce

29
Entretien individuel : Les limites du questionnaire et le caractère suggéré de
certaines réponses nous ont conduit à opter pour une méthode laissant une marge de
manœuvre à certains de nos enquêtés dans leurs réponses. Cette technique n'est pas
utilisée à tout l'échantillon retenu mais seulement à des spécialistes et à des personnes
sources d’information.

1.3.3. ANALYSE DES DONNEES ET POPULATION CIBLE

1.3.3.1. Traitement des données

Pour l’aboutissement d’une étude géographique, un certain nombre d’outils et


de techniques sont nécessaires. Pour ce faire, un minimum de maitrise de certains
logiciels de cartographie pour la réalisation des cartes, de l’outil informatique est
également important. Disposant ainsi d’un minimum de pré requis dans ce sens, le
rassemblement des outils est nécessaire. Il s’agit des logiciels tels qu’Adobe
Illustrator, QGIS. Compte tenu du fait qu’il est nécessaire dans cette étude de faire
apparaitre les informations sur les cartes, l’usage d’une application GPS 7 est
important. Nous avions également utilisé un appareil photo pour la prise d’images, et
un ordinateur pour la saisie des données. Tous ces outils nous ont permit de
transformer les informations recueillies en donnée géographique.

L’analyse des données se définie comme un ensemble d’opérations réalisées


dans l’exploitation des informations recueillies sur le terrain. Pour ce faire, les
informations obtenues sont traitées et analysées à l’aide des logiciels SPSS 16.0
(Statistical Package for Social Sciences), et MS EXCEL. Des statistiques descriptives
et de tableaux croisés sont utilisés pour l’analyse des données. L’utilisation de la base
de données de la communauté urbaine et une base de données bibliographique sous
ZOTERO8 est un impératif.

1.3.3.2. Population cible

La population enquêtée ici renvoie à la population concernée par cette étude


notamment les acteurs intervenant dans la dynamique du commerce informel en

7
Global positioning system, le GPS utilisé dans cette recherche est une application GPS MAP pour ANDROID
8
Logiciel de gestion de la bibliographie

30
l’occurrence tous les membres âgés de 10 ans et plus. Nous estimons que c’est cette
tranche d’âge de la population qui est susceptible de disposer d’expériences suffisantes
et d’être à mesure de formuler des informations pertinentes. Il s’agit aussi pour nous
de présenter la taille de l’échantillon et les techniques d’échantillonnage.

Echantillonnage

Notre échantillonnage s’est fait à deux niveaux : dans un premier temps, nous
avons fait un échantillonnage par rapport aux acteurs exerçant leur activité en journée
et dans un deuxième temps nous avons tiré un échantillon chez des acteurs exerçants
leur activité aussi dans la nuit. Le premier niveau de l’échantillonnage qui a abouti au
choix des sites échantillons, est basé sur l’importance du phénomène du commerce de
rues et la proximité des activités par rapport aux marchés officiels de la ville. Dans
chaque groupe nous avons décidé d’enquêter un certain nombre de vendeurs. Nous
avons opté ici pour un tirage aléatoire simple. Pour pouvoir enquêter, nous avons
d’abord défini la taille de notre échantillon qui a été choisie au sein de la population.
La détermination de la taille de notre échantillon s’est faite de manière spontanée ou
nous avons retenu 135 individus au total dans la population cible reparti en fonction du
type de produits vendu (tableau 5). En plus des acteurs enquêtés, nous nous sommes
entretenus avec trois grossistes9 dans chaque site, Ceux-ci sont considérés comme les
principaux acteurs dans les marchés officiels de la ville car ce sont eux qui livrent les
produits aux petits détaillants.

Tableau 5. Repartition des enquêtés par type de produits

Effectifs des acteurs Types de produits identifiés


22 habillement
20 commerce général
13 équipement maison
16 hygiène et beauté
24 agro-alimentaire
21 quincaillerie
14 pharmaceutique

9
Les grands fournisseurs installés dans les magasins officiels de la ville

31
Le questionnaire; le guide
outils d’entretien; un appareil photo
et un téléphone androïde

Collecte de
données Les entrevues; Les descentes
primaires sur le terrain; observation
L’administration du
questionnaire
Méthode techniques
L’exploration
De
Les techniques
terrain Population d’échantillonnag
d’enquête e et la taille des
Recherche sur échantillons.
Collecte de l’internet
données Thèses;
secondaires Recherche dans les
Méthodologie mémoires; revues;
bibliothèques
articles, rapports
Outils: SPSS.20;
Informatique
Données Excel
d’enquêtes Dépouillement
Manuel
Méthode Traitement codification
Outils:QGIS 2.12.3,GPS
De Et saisie de cartes
données Basecam
laboratoire
Outils:
saisie
Microsoft Works 2010

Figure 3. Schéma méthodologique

32
1.4. VARIABLES ET INDICATEURS

1.4.1. VARIABLES

Une variable est une notion plus ou moins abstraite. Elle découle de la question
de départ et des hypothèses de recherche émises (figure 2). On distingue généralement
deux types de variables : une dépendante qui constitue le phénomène à expliquer et
d'autres indépendantes qu'on peut mesurer et donc déterminer l'influence sur la
variable dépendante.

Variable dépendante

Il s'agit de l'occupation des rues par les commerçants à Ngaoundéré.

Variables indépendantes

Cette recherche s'appuie sur quelques éléments pour rendre compte de la


variable dépendante qu'est l'occupation des trottoirs transformés en espace d’activité
commerciale.

Le profil des acteurs

Cette variable est importante pour la compréhension de la problématique de cette


recherche. Les acteurs sont répartis en deux grands groupes : des sous-traitants qui
vendent les articles des boutiquiers installés dans l’espace marchand officiel et les
détaillants qui, tôt le matin, achètent leur marchandise auprès des grossistes déballeurs
et les revendent dans la journée à la criée. En fonction de la mobilité, on distingue les
commerçants sédentaires ou fixes (Déballeurs de la friperie), et les commerçants
mobiles ou ambulants (Call Boxeurs, Quincaillers ambulants, Vendeurs du matériel
électronique des produits vivriers et de restauration).

Stratégie de vente adoptée

L’exposition au sol ou en mains, de leurs produits dans la rue leur donne une
certaine visibilité. Dans les espaces de commerce de rue, il leur faut rester très éveillé
non seulement pour attirer les clients mais aussi est surtout pour se sauver à temps, si

33
possible avec leurs marchandises, dès que la police municipale est annoncée.
Interroger les commerçants de rue n’est pas facile comme le souligne Tchotsoua (op.
cit.) Il s’agit des acteurs souvent assez précaires, peu bavards aux premiers contacts, et
ayant peu de temps à consacrer au chercheur qui vient les déranger sur leur lieu de
travail.

Type et nature de produit

La variété des activités exercées sur les trottoirs est très importante. Du simple
occupant temporaire aux occupants permanents c'est-à-dire ceux qui y ont érigé des
kiosques, la variation est énorme. Les types de produits dominants varient en fonction
des évènements pour les produits manufacturés et des saisons pour les produits
vivriers. En période de fêtes de fin d’année par exemple, ces rues sont bondées des
jouets qui sont remplacés par les fournitures scolaires en période de rentrée scolaires.
En période des mangues ou des oranges, ce sont ces produits, qui encombrent les rues

1.4.2. INDICATEURS

Les variables étant abstraites et donc difficiles à appréhender ou à cerner,


certains indicateurs sont retenus pour rendre compte des variables. C'est en ce sens que
l’on définit L’'indicateur comme ce qui indique, permet de reconnaître une variable,
une notion abstraite. Se sont des manifestations objectivement repérables et
mesurables des dimensions du concept

Trois (03) indicateurs ont été retenus pour mesurer le phénomène de


l'occupation des trottoirs par les activités informelles dans la ville de Ngaoundéré
(tableau 3).

Situation socioéconomique
Revenu des acteurs
Recouvrement communal

34
CONCLUSION

Ngaoundéré de par ses caractéristiques physiques, est un milieu marqué par un


relief de plateau dans l’ensemble, avec un climat relativement humide mais avec des
déficits importants de précipitations en saison sèche. Constitué essentiellement savane
soudano-guinéenne, c’est aussi un milieu occupé et exploité par l’homme. L’ensemble
des outils des démarches présentés tout au long de cette partie forme un large éventail
d’actions, à la portée des municipalités de toutes les tailles, qui doivent relever
différents défis liés à la gestion du commerce informel et le développement local. Ces
outils permettent de mieux planifier et gérer l’activité commerciale sur le territoire,
d’accroître son rôle moteur dans l’économie locale et de l’orienter vers une intégration
totale au développement global de la municipalité.

35
CHAPITRE 2. ETAT DE LIEU ET ACTEURS DU
COMMERCE DE RUE A NGAOUNDERE

INTRODUCTION

Le secteur informel se présente dans la plupart des cas comme «demande


sociale que l’offre formelle ne parvient pas à satisfaire. Toutefois, en dépit de cette
importance, les conditions d’activité restent très précaires. Cette importance de
l'informel, et singulièrement du commerce de rue dans l'économie urbaine renvoie
certes à un schéma assez classique dans la plupart des villes africaines, plus ou moins
marquées par des situations de crises économiques, sociales et parfois politiques que
l'on pourrait considérer, le temps passant, comme étant plus structurelles que
conjoncturelles. Le présent chapitre fait état de lieux du commerce de rue à
Ngaoundéré et présente les différents acteurs qui interviennent dans ce domaine. Ce
chapitre permet de dégager la contribution de la recherche géographique dans l’étude
du milieu économique de l’espace urbain à travers les résultats des observations
géographiques de terrain et des enquêtes auprès des populations cibles.

2.1. PRESENTATION DU COMMERCE DE RUE A


NGAOUNDERE

2.1.1. ETAT ET NATURE DES PRODUITS DANS LE COMMERCE DE


RUE

Avant de présenter les raisons du choix de l’activité, considérons tout d’abord


l’état du commerce de rue. En Afrique, la majorité des marchés ont cette particularité
qu’ils sont de création spontanée, rendant ainsi difficile la détermination exacte de leur
date de création. Il est ainsi, parce que les échanges commerciaux qui sont
généralement à la base de la création d’un marché sont très rarement l’objet d’une
décision administrative préalable.

36
Le commerce général à Ngaoundéré est confronté à d’énorme difficultés tant sur le
plan physique que sur celui des activités notamment :

L’exiguïté des marchés officiels entrainant ainsi des débordements sur les rues
avoisinantes occasionnant la paralysie du centre et l’embouteillage sur les voies
publiques.

L’insuffisance des places et les mauvaises conditions d’accessibilité. Tous ces


facteurs sont autant des raisons qui poussent les entrepreneurs informels à s’installer
sur les voies (Photographie 1).

X : 7.3263 Y : 13.5827 cliché : kansemdi 22/08/2017


Photographie 1. Le commerce de rue au petit marché de Ngaoundéré
Cette image est prise à l’étage du bâtiment B au petit marché de N’Gaoundéré elle
donne une vue oblique du carrefour tissu ou est organisé un marché sur les trottoirs.
Cette image illustre la stratégie des vendeurs ambulants et sédentaire.

On reconnait les activités du commerce de rue par les différents produits qui y sont
vendus. En raison de leur diversité et du fait qu’un seul vendeur peut proposer une
gamme variée de produits, on procédera à une catégorisation pouvant permettre de
déterminer ou de comprendre le type du commerce de rue. Ainsi de façon général, le

37
commerce de rue est classé en deux types d’activités : le commerce sédentaire (54,5),
le commerce ambulant (45,5) (figure 4).

45,5

54,5 commerce sédentaire


commerce ambulant

Source : données de l’enquête 2017

Figure 4. Type de commerce de rue à Ngaoundéré

Selon la nature des produits vendue, on peut les regrouper en huit classes :
l’habillement, le commerce général, équipement maison, hygiène et beauté, agro-
alimentaire, quincaillerie, restauration et la pharmaceutique. Remarquons que, seuls
les périodes déterminent véritablement le type de produit dominant sur le marché
(tableau 7).

Tableau 6. Types et categories de produits dans le commerce de rue à Ngaoundéré

Types de produits Effectifs des %


acteurs
habillement 22 16.92
commerce général 20 15.38
équipement maison 13 10
hygiène et beauté 16 12.30
agro-alimentaire 24 18.46
quincaillerie 21 16.15
pharmaceutique 14 10.76

Source : données de l’enquête 2017

38
2.1.2. ETAT DES ACTIVITES COMMERCIALES A NGAOUNDERE

La ville de Ngaoundéré regorge en son sein diverses activités économiques, dont les
plus importantes sont : l’élevage du bétail, l’agriculture, le transport et le commerce
général.

2.1.2.1. Les produits de l’agriculture

Beaucoup de citadins dans la ville de Ngaoundéré se livrent à l’agriculture


périurbaine et rurale, autour de leur maison, dans les quartiers périphériques où la
densité des constructions est encore faible. Le paysage des quartiers périphériques est
ainsi constitué d’une étroite imbrication entre les constructions et les champs vivriers.
L’agriculture pratiquée dans les espaces périurbains est de type extensif.

Les principales cultures répertoriées sont le maïs, le manioc, l’arachide, la


patate, l’igname, le haricot, les pommes de terre, et les cultures maraichères
(photographie 2). Les zones cultivées se trouvent aux abords des cours d’eau,
notamment dans les bas-fonds. Les produits de ces activités agricoles se retrouvent
exposés dans le commerce de rue (photographie 3).

X : 7. 2420 ; Y : 13. 3329 ; Z Cliché : Téssoubo 22/06/2016

Photographie 2. Champ des vivres à Ngaoundéré

39
-à l’arrière-plan une végétation et une maison ;

-au plan médian un homme qui sillonne une parcelle de tomates sans tuteurs ;

-au premier plan une parcelle de tomates avec tuteurs et de zoum.

Sur cette photographie nous observons qu’au niveau de chaque pied de tomate
un pied de zoum et ceci est stratégique. Les zoums sont encore jeunes ils sont repiqués
au début de la saison de pluies pour remplacer les tomates cultivés pendant la saison
sèche. L’abondance des pluies limite un peu la production normale des tomates, mais
les zoums jouent le rôle de protecteurs contre les effets des gouttes de pluies et du
vent.

X : 7.3263 Y : 13.5827 cliché : kansemdi 22/07/2017


Photographie 3. Dispositif de vente dans le commerce de rue
Cette photographie est prise à coté du petit marché plus précisement au carrefour
Alhadji-Abbo, elle présente la nature des produits vendus dans le commerce de rue à
proximité d’un marché officiel.

40
2.1.2.2. Les produits de l’elevage

En Afrique sahélienne et soudanienne, l'élevage bovin est une activité assez largement
répandue, dans l’Adamaoua, La plupart des Peul accordent une priorité à l'élevage, on
peut supposer que leur domination a favorisé cette activité Boutrais (2003). Les
populations des zones urbaine et périurbaine de Ngaoundéré pratiquent trois types
d’élevage. Il s’agit d’une part de l’élevage des mammifères ; notamment des bovins,
des ovins, des caprins, des équins des rongeurs et des porcins, d’autre part, l’élevage
de la volaille et enfin de l’apiculture. L’élevage bovin comme celle des autres espèces
de mammifères est essentiellement destinée à la production de la viande vendue dans
les différents marchés de la ville de Ngaoundéré.

2.1.2.3. Les usagers du commerce de rue

Les usagers du commerce de rue sont constitués des vendeurs et des acheteurs
qui fréquente ces espaces. Bien que majoritairement camerounaise, la population
présente dans le commerce de rue est d’origine diverse. On y rencontre aussi des
commerçants de nationalités étrangères.

Parlant justement d’acheteur, il faut dire qu’on n’y rencontre exclusivement


que de petits et moyens acheteurs. Les acheteurs en gros y sont pratiquement absents.
Ceci est d’autant facile à comprendre qu’il n’existe pas dans le commerce de rue de
vendeur en gros. Tout comme les vendeurs, les acheteurs sont d’origines diverses.

Le commerce de rue n’est donc pas exclusivement caractérisé par la situation


du vendeur, mais aussi par celle du client, qui achète voire consomme dans un espace
de circulation, au cours de ses déplacements. Les espaces dédiés aux transactions
commerciales ont connu plusieurs bouleversements au cours des trois derniers siècles.
Jusqu’au XVIIIe siècle, les formes dominantes du commerce urbain étaient le marché
de plein air ou la foire, d’une part, et les boutiques où les artisans encadrés par des
corporations exposaient et vendaient leur production (Abrams et al, 1 980). On trouve
partout ailleurs une foule de vendeurs de rue, ainsi que de petites échoppes
spécialisées dans le commerce de détail dans les carrefours ou le long des voies.

41
L’essentiel des transactions se déroulent alors à l’air libre, il n’y a plus de démarcation
précise entre espace privé, espace public et espace commercial.

2.1.2.4. La visibilite du commerce de rue

Cette nécessité se traduit par des choix de localisation particuliers (quartiers déjà
fréquentés, carrefours, gares routières, stations de taxis collectifs, abords des emplacements
des marchés officiels…) qui sont souvent corrélés à des types de circulations (le commerce
cherche à se rapprocher du mouvement des citadins), que par des choix dans la manière de
vendre, en particulier pour le commerce ambulant (le commerce se met en mouvement pour
capter le client). Les deux nécessités font de ces espaces de commerce de rue des espaces de
laisseraller, empreint de tromperie, de corruption, de vols, de criminalité et surtout de
formation pour la vie qui n’est jamais un cours tranquille pour celui qui veut émerger.

A/ carrefour jean congo

B/ petit marché de Dang

Cliché : kansemdi 22/02/2018

Planche Photographique 1. La visibilite du commerce de rue

42
Connectées à des réseaux multiples, les activités commerciales de rue ont besoin de
cette fonction circulatoire qu’elles utilisent, alors que la fluidité des trafics est une des
conditions de l’accessibilité de leur commerce et donc de la rentabilité de leur investissement,
ces activités sont souvent présentées, et apparaissent parfois, comme étant dans les rues une
des principales sources d’encombrement. Si les entrepreneurs commerciaux informels
choisissent les rues comme territoire entrepreneurial, qu’ils y restent ou qu’ils y reviennent
malgré toutes les difficultés et tracasseries, c’est bien parce qu’elles sont particulièrement
rentables

2.2. ACTEURS CLES DU COMMERCE DE RUE

2.2.1. LES ACTEURS DU COMMERCE DE RUE

Au-delà des protagonistes que sont les vendeurs de rue et la communauté


urbaine de Ngaoundéré, de nombreux acteurs interviennent dans la construction et
l’expression du commerce de rue. Il s’agit notamment, des commerçants enregistrés,
de la communauté urbaine de Ngaoundéré, de la commune d’arrondissement de
Ngaoundéré 1 et 2, de la police, des autorités administratives locales notamment le
préfet et les sous-préfets. Ces acteurs, outre les contradictions qu’ils charrient,
constituent difficilement des ensembles homogènes.

En réalité, le commerce de rue s’étend largement au-delà des anciens lieux de


commerce, gagnant l’ensemble des rues adjacentes de de la ville de Ngaoundéré, au
point de transformer le paysage urbain. Ici peut-être plus qu’ailleurs, routes et rues
donnent à voir la société les différentes communautés ou catégories d’acteurs mais
également les individus qui composent et façonnent la ville.

2.2.2.1. Les commerçants de rue

Les commerçants de rue sont des individus qui vendent à la sauvette, en occupant
notamment les voies publiques et présentant une bonne condition physique,
indispensable pour faire face par la fuite, aux agents chargés de les déguerpir de la
voie publique. Ils évoluent dans des conditions de travail très précaires ; la majorité dispose
des tables en bois ou des moceaux de bache qui leur servent de nattes pour écouler leurs

43
marchandises. Ils sont en majorité exposés au soleil. Cette situation pas très reluisante renforce
les convictions des marchands qui ont d’abord pour souci première la « survie ».

2.2.2.2. La communaute urbaine de ngaoundere

La CUN est en charge de l’aménagement du marché et de son administration (au


plan fiscal notamment). Elle est responsable de la construction des infrastructures,
entre les hangars et les boutiques, et de leur attribution. Son rôle s’étend également à la
collecte de certaines taxes et quittances, allant au-delà de la seule location des espaces
commerciaux. Elle s’occupe en outre du respect de la loi en matière d‘occupation de
l’espace notamment, de la non-occupation des voies publiques afin de limiter les
embouteillages.

2.2.2.3. La police

La police intervient dans le cadre de la préservation de la sécurité dans le marché.


Les agents de la police sont très souvent associés à la CUN dans la mesure où, elle
l’accompagne dans le cadre des actions de déguerpissement des vendeurs qui occupent
les espaces non appropriés à la pratique du commerce.

2.2.2.4. Les autres commerçants agrées du marche

La masse constituée des commerçants agrées fait référence aux autres acteurs
exerçant une activité commerciale dans les marché officiels, en se conformant aux
dispositions réglementaires en la matière. Ils considèrent a priori les vendeurs de rue
comme des concurrents déloyaux dans la mesure où ces derniers vendent très souvent
les mêmes produits qu’eux à des prix très bas puisqu’ils ne sont pas soumis aux
contraintes formelles telles que le paiement des taxes notamment.

2.2.2.5. Les communes d’arrondissement de ngaoundere 1 et 2

La Commune d’Arrondissement de Ngaoundéré 1er a été créée par Décret


présidentiel N° 2007/115 du 23 avril 2007 suite à l’éclatement de l’ancienne commune
rurale de Ngaoundéré. Mais son histoire est intimement liée à celle de la ville de
Ngaoundéré qui a été érigée en Arrondissement entre 1910 et 1918 par Arrêté du 24
Décembre 1935, puis élevé en Chef-lieu de Département en 1972 par Décret n° 72/349
du 22 Juillet 1972 et par Décret N° 83/392 du 22 Août 1983 (PCD Ngaoundéré 1).

44
Au départ, la ville s'appelait Ndelbé. Elle appartenait aux Mboum, autochtones de la
ville. À l’arrivée des foulbé suite au djihad initié par Modibbo Adama qui reçut
l'étendard de sa mission des mains de Ousman bi Fodoué (en Haoussa, Usman dan
Fodio) alors empereur de l'Empire peul de Sokoto (Nord Nigeria), le premier Lamido
de la ville, Ardo Djobdi fut intronisé tout au début des années 1800. La ville fut
rebaptisée Ngaoundéré ce qui en Mboum signifie littéralement « Montagne au
Nombril ».

La Commune de Ngaoundéré 2ème a été officiellement créée le 24 avril 2007


par le décret présidentiel n° 2007/117 qui consacrait l’éclatement de l’ancienne
Commune urbaine de Ngaoundéré et l’ancienne Commune Rurale de Ngaoundéré en
03 nouvelles Communes d’arrondissement. Son ressort territorial couvre l’ensemble
de l’Arrondissement du même nom. Elle doit sa croissance et ses activités
économiques à la gare ferroviaire et à la localisation des deux principaux marchés dans
son territoire.

Les CAN 1 et 2 ont été créées suite à l’action de l’institution communale dans
la gouvernance du marché, à la collecte de taxes spécifiques auprès des commerçants.
Les communes disposent des services techniques qui interviennent et donnent un avis
sur l'opportunité ou non d'installer une ou des activités sur une parcelle d'espace
public.

2.2.2.6. Les autorites administratives (Préfet et sous-préfets)

Les autorités administratives notamment le Préfet de la Vina et les Sous-préfets


de l’arrondissement de Ngaoundéré 1 et 2 sont, au niveau local, les représentants du
pouvoir étatique et sont, de ce fait, les garants de la paix sociale à cette échelle.

2.2.2. NATURE DES RELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS ACTEURS

La nature des relations qui lient les différents acteurs intervenant dans le
commerce de rue peuvent être de trois ordres: d’opposition, collaborative et
indéterminée.

45
Bien que se structurant autour de l’occupation par les vendeurs l’emplacement
jugé inappropriés par la communauté urbaine. La Figure 5 est un outil qui permet
d’analyser les causes immédiates et celles dites profondes des relations. Ces causes
profondes constituent les leviers sur lesquels agir pour transformer la contribution du
commerce de rue au développement. L’outil s’appuie donc sur un travail analytique. Il
s’agit d’opposer aux causes profondes déjà identifiées des options de réponses. Les
résultats sont représentés dans le schéma ci-après.

Source : ERCCUYS 2012


Figure 5. Analyse du processus commercial

Les options de réponses identifiées sont adaptées aux natures de relation. Elles
se caractérisent également par leur caractère tout aussi politique et organisationnel.
Les réponses possibles concernent l’élaboration de politiques mieux ciblées afin de
créer des emplois ou de susciter leur création, des actions plus concertées
d’encadrement du commerce de rues et de nouvelles formes plus concertées, plus
inclusives de gestion des espaces marchands dans la ville. Une plus grande

46
communication sur l’offre des boutiques dans le marché devrait, en outre, être faite
afin de fournir une information fiable aux vendeurs de rues et autres commerçants.

L’outil PIN 10 (Tableau 8) est un modèle d’analyse reposant sur l’identification


des positions, des intérêts et des besoins des acteurs. L’analyse de ces éléments
caractéristiques de la posture des acteurs, permet de comprendre le processus réels
d’une situation et d’en dégager les pistes possibles en vue d’une réglementation
équitable. L’application de l’outil à notre cas, a porté essentiellement sur quatre
acteurs : les commerçants de rue, la CUN, les autres commerçants agréés de
Ngaoundéré et les CAN. L’analyse de leurs positions, intérêts et besoins sont résumées
dans le tableau suivant.

10
Position intérêt

47
Tableau 7. Intérêts et besoins des principaux acteurs

Acteurs Position Intérêts Besoins


Les Reconnaissance de Vente et écoulement Espaces afin
commerçants leur statut de de leurs produits. d’écouler leurs
de rues commerçant. produits.
Besoin d’exercer
une activité
commerciale
reconnue.
La CUN Coordination, Faire respecter les Tirer des
gestion du marché. dispositions ressources de
réglementaires l’exploitation du
d’occupation des marché.
espaces
Les autres Opposition aux Vente normale de Règles
commerçants vendeurs jugés ne leurs produits sans concurrentielles
pas avoir les subir la concurrence équitables.
mêmes charges. jugée déloyale des
Solidarité passive sauveteurs.
vis-à-vis des
vendeurs.
Les CAN Collecte des taxes Mobilisation des Accroître leur
1 et 2 communales auprès ressources via les assiette fiscale sur
des commerçants. taxes communales le marché.
perçues

2.2.3. CHOIX D’UNE ACTIVITE COMMERCIALE

La crise économique des années 1985, a stoppé les programmes ambitieux de


développement du Cameroun, et asphyxier le secteur privé naissant. On va assister à
un gel des recrutements à la fonction publique et à des licenciements massifs : entre
1984 et 1991, le secteur privé a licencié 21% de son personnel, et de 1989 à 1997
l’administration publique a réduit son personnel de 60000 fonctionnaires (Njike
Njikam, et al, 2005). Ces mesures ont été accompagnées de la mise sur pied des Plans
d’Ajustement Structurel (PAS) dont les mauvais résultats ont conduit en janvier et
novembre 1993 à une double contraction salariale avec des taux atteignant au total
65% (ibid). Cette récession économique qui s’est répercutée sur l’emploi par des
licenciements massifs et des réductions considérables des salaires, a eu comme

48
conséquence un enlisement des populations dans la pauvreté, avec l’émergence d’un
secteur non structuré: le commerce informel.

actifs du secteur
informel de l'Etat
28,5
actifs du secteur formel
de l'Etat
8 92
63,5 actifs du secteur infomel
non agricol
actifs du secteur
informel agricol

Source : INS 2011

Figure 6. Composition de l’économie informelle au Cameroun

La dévaluation du Fcfa en janvier 1994 a stimulé à partir de 1995 une


apparente reprise économique. Celle-ci a eu comme effet la stabilisation des effectifs
dans les secteurs publics et privés, sans pour autant permettre la création de nouveaux
emplois. Toutefois, une légère baisse du chômage de 0,6 points (1996 à 2001) est à
noter, bien que les taux restent élevés. C’est en milieu urbain que le chômage est plus
incident. La ville de Ngaoundéré regroupait en 2001, 16,2% des chômeurs, ce
pourcentage est en augmentation et a atteint 21,5% en 2007. Par contre, la figure 7,
présente l’évolution du taux de chômage au niveau national entre 1991 et 2011. Selon
celle-ci on peut noter une légère régression du chômage à partir de 2010. Bien que les
perspectives pour 2020 sont à la baisse et à la stabilisation du taux de chômage à 7%
(DSCE11 2009). Cette légère baisse du taux du chômage des jeunes se traduit par le
caractère entreprenant des jeunes dans des activités divers notamment le commerce.

11
Document de la stratégie pour la croissance et l’emploi

49
14

12

10

0
1991 1996 2001 2006 2011

Source : BUCREP 2011

Figure 7. Evolution du chômage au niveau national de1991 à 2011

En plus du chômage, les principales raisons du choix de l’activité économique


évoquées par les enquêtés sont le désir d’être indépendant (25,0%), la quête d’un
meilleur revenu (22,4%), la contrainte liée à la disponibilité d’un capital suffisant pour
entreprendre une autre chose (23,7%).

2.3. COMMERCE DE RUE ET L’ADMINISTRATION

L'organisation socio-administrative de Ngaoundéré est marquée par l’administration,


principalement dans l’arrondissement de Ngaoundéré I. Celle-ci est incarnée par les
structures déconcentrées de l’État ainsi que par un ensemble de services publics. Les
établissements d’enseignements maternel, primaire, secondaire et universitaire
marquent également l’organisation sociale de Ngaoundéré, avec pour principale
institution d’enseignement supérieur, l’université de Ngaoundéré dans
l’arrondissement de Ngaoundéré III.

La ville, traditionnellement, est organisée autour d'une chefferie peule appelée


« Lamidat », avec à sa tête un « Lamido », chef spirituel. On note également la

50
présence des chefs de communautés, des leaders religieux et des chefs de quartiers.
Cette structure est complétée par une multitude d'organisations non gouvernementale
constituant la Société Civile.

2.3.1. L'INFORMEL ET L'ETAT

La stagnation du secteur moderne et des services entraîne le développement du


secteur informel. Selon plusieurs auteurs, l'État est fortement mis en cause dans
l'analyse du problème de l'informalité. Dans ce contexte, le commerce de rue
concrétiserait les tentatives d'inspiration sociale pour corriger les manques de l'État.
Pour Maldonado (2001), les pouvoirs publics ayant des difficultés à offrir une
alternative de développement, les citadins africains trouvent les moyens de survivre et
de s'affirmer, par leur propre initiative et leur propre ingéniosité.

Cliché : kansemdi 12/08/2017


Photographie 4. Recouvrement de taxes communales
Cette photographie montre la nécessité du recouvrement de taxe pour l’assiette
fiscale. Elle met en exergue le rapport commerçant/administration c’est la
conséquence du non-paiement de l’impôt par l’entrepreneur qui se traduit par la
fermeture de la boutique.

Le commerce de rue répond, pour la population, à une stratégie de survie. Il est


en mesure de créer des emplois, et même de contribuer au produit intérieur brut, donc
au revenu national. Les activités informelles deviennent la seule alternative pour les

51
chômeurs et pour les nouveaux arrivants dans la ville. En dépit du fait que le
commerce de rue ne peut être comptabilisé, il peut sortir les populations en situation
de crise, il pourvoit à l'essentiel de l’activité urbaine et assure la formation.

2.3.2. GESTION DES MARCHES A NGAOUNDERE

Pour les Britanniques comme pour les Français, contrôler les places du commerce
« indigène » devait permettre de le centraliser sur des places officielles de marché, de
lutter contre la contrebande, de contrôler le commerce ambulant dans la ville. Les
objectifs étaient essentiellement fiscaux (taxer les marchés et les marchands),
économiques (contrôle des prix et des produits) et sanitaires (Fourchard, 2003)

Seulement, les autorités municipales n’apparaissent pas toujours comme des


interlocutrices crédibles dans la gestion de l’occupation des rues. Elles le sont d’autant
moins que dans ces espaces, les jeux d’acteurs, tellement flous, ne permettent ni une
gestion homogène de ces dernières, ni aux entrepreneurs informels d’avoir une
connaissance précise de l’identité de leurs interlocuteurs institutionnels.

Pour approfondir l’analyse des enjeux commerciaux actuels dans le centre-ville


et les artères commerciales de Ngaoundéré, les gestionnaires mènent en ce sens
différents actions d’accompagnement et de soutien pour assurer, dans chaque
municipalité, une activité commerciale viable qui peut répondre aux besoins de la
population locale et qui participe à l’activité économique globale.

Mais cependant, Les commerçants se plaignent de la cherté des boutiques et


des comptoirs et dénoncent également des spéculations entretenues par les particuliers
auxquels la gestion des marchés a été confiée par la communauté urbaine de
Ngaoundéré. Les vendeurs qui occupent les trottoirs jugent les couts de location plus
que prohibant.

« Le cout de la location est extrêmement cher et on vous exige de payer jusqu’à


un an, un minuscule comptoir de 1m2 est cédé à 5000 Fcfa le mois et les boutiques

52
quant à elles vont de 15000 fcfa pour les plus petites à 30000 fcfa » affirme un
commerçant12.

Figure 8. Repartition spatiale des marchés officiels à Ngaoundéré


Mais pour ces commerçants ce qui rend les choses davantage plus compliquées
c’est le fait d’avoir confié la gestion du marché à des sous-traitants qui ont acquis tous
les droits auprès de la CUN.

2.3.3. LE ROLE DES ESPACES PUBLICS

Le concept d’espace public renvoie à une grande variété de lieux : rue,


boulevard, cour, jardin, promenade, esplanade, etc., mais aussi à toutes sortes
d’espaces moins bien délimités ou de statut intermédiaire entre le public et le privé.
Leur ouverture et leur accessibilité en font des domaines publics

12
Propos de Abdoulaye vendeur au niveau du carrefour tissu Ngaoundéré.

53
L’espace public est l’expression emblématique de la citadinité, l’espace public
est par excellence ce qui fait de la ville autre chose qu’une mosaïque de quartiers et un
simple agrégat de petits mondes étanches.

Mieux qu'un simple chemin surélevé réservé à la circulation des piétons, les
populations entretiennent une relation très intime avec les trottoirs. Pour elles, le
trottoir, dans son sens le plus large, non seulement permet la circulation des piétons,
mais aussi sert de lieux d'exercices de plusieurs activités génératrices de revenus. Il
procure l'essentiel des ressources dont les occupants ont besoin pour leur survie.

« C'est ce qui fait ce que nous sommes, c'est ici que nous exerçons toutes nos
activités utiles pour survivre », ont laissé entendre certains enquêtés.

Tableau 8. Connaissance des enquêtés sur les espaces publics

ESPACES PUBLICS Effectif %

Esplanades de fête 7 5.18

voie de circulation 32 23.7

jardins publics 11 8.14


Marché 43 31.85
place de l'indépendance 18 13.33
terrain de jeux 24 17.77

Source : données de l'enquête 2017

Le tableau 9, fait ressortir la capacité des enquêtés à citer eux-mêmes les


espaces publics qu'ils connaissent. Il apparait à sa lecture que les esplanades soient
citées à 5.18% suivies des voie avec 23.7 % et les jardins publics avec 8.14 %. Place
de l’indépendance à 13.33 et le marché cité à près de 31.85 %, le terrain de jeux est
cité à 17.77%.

En effet, comme on peut le constater aux Tableaux 9, les occupants savent


qu'ils sont tributaires des trottoirs qui longent les grandes artères de la ville de
Ngaoundéré. Il faut dire alors que les espaces publics et les trottoirs sont connus dans
un premier temps non pas comme des points de vente mais comme ayant des rôles

54
bien précis définis par les textes pour l'épanouissement des citadins ou pour servir de
lieu de repos et pour faciliter le passage des piétons. L’occupation de ces lieux est la
possibilité d'avoir des opportunités susceptibles de contribuer à leur épanouissement.

X. 13,56011 ; Y. 7,32109 ; 1114m cliché : kansemdi 09/2017


Photographie 5. Espace public à Ngaoundéré

Cette image présente un espace public au sein du périmètre urbain de Ngaoundéré.


Le plus souvent, les arbres sont plantés le long des voies de communication, mais
aussi sous forme de jardin public.

2.3.4. L'OCCUPATION DES TROTTOIRS

L’occupation des trottoirs semble être liée à La situation actuelle qui prévaut
dans les villes camerounaise, c'est à dire la crise de l'emploi des jeunes diplômés sortis
des universités et autres situations plus particulières de la ville, et la volonté de chacun
à pouvoir gagner le minimum à la survie encouragent l'auto emploi dans tous les
secteurs d'activités, même dans le commerce où avec un petit étalage dans un coin de
la rue on y exerce ses activités génératrices de revenus.

55
« C'est la situation économique du pays qui nous pousse à occuper les trottoirs, par
nos activités nous contribuons d’une manière ou d’une autre au développement »
laissent entendre 48 % des enquêtés (Figure 9).

2
22 investir d'avantage

48
besoin d'un suivi et
l'encadrement
besoin du financement
28

abandonner

Source : les données de l'enquête 2017

Figure 9. Motivation des enquêtés à occuper les trottoirs

Comme le montre la figure 9, les raisons qui motivent les commerçants à


occuper les trottoirs sont très diverses. Ainsi 48 % estiment investir d’avantage dans
leur activité, 28 % souhait un suivit et un encadrement, 22 % cherche une aide
financière et seulement 2 % veulent changer d’activité.

56
X : 7.1943 Y : 13.3506 cliché : kansemdi. 21/08/17

Photographie 6. Commerce de rue près du marché de Bantahi


Cette photographie présente la disposition et la nature des produits vendus
dans le commerce de rue. Elle est prise à proximité du marché de Bantahi à
Ngaoundéré. C’est un marché spontané de vente des légumineuses et des produits
agroalimentaire.

CONCLUSION

L’étude du commerce de rue, est étroitement liée aux capacités productives des
populations. Capacités qui déterminent les revenus des populations, il s’agit en
occurrence de la situation de travail des populations. Les commerçants de rue dans les
villes camerounaises sont tellement nombreux, tellement importants et essentiels à la
vie urbaine et à la continuité de l’intégration pour être négligés ou être pourchassés et
combattus. Si l’animation et l’occupation de la rue font aujourd’hui partie intégrante
de la vie et de l’identité urbaines au Cameroun en générale et à Ngaoundéré en
particulier, c’est parce que celle-ci apparaît comme étant, par excellence, un lieu de
l’articulation de la morphologie urbaine et d’une certaine forme de convivialité, mais
aussi de conflits pour les entrepreneurs de demain qu’il convient de décrypter.

57
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE

L’ensemble des outils et des démarches présentés tout au long de cette partie
forme un large éventail d’actions, à la portée des municipalités de toutes les tailles, qui
doivent relever différents défis liés à la gestion du commerce de rue et le
développement local. Ces outils permettent de mieux planifier et gérer l’activité
commerciale sur le territoire, d’accroître son rôle moteur dans l’économie locale et de
l’orienter vers une intégration totale au développement global des municipalités. Les
municipalités peuvent ainsi engager une grande variété d’actions, en collaboration
avec les acteurs locaux du développement, les gens d’affaires et les commerçants
concernés pour établir les objectifs à atteindre et les moyens de mettre en œuvre une
gestion concertée, qui s’appuie sur le processus économique et de tirer profit du
commerce de rue, tout en contribuant à une amélioration de la qualité de vie de tous
les acteurs du commerce de rue.

58
IIe PARTIE: PROCESSUS
SOCIOECONOMIQUE ET IMPACT DU
COMMERCE DE RUE AU
DEVELOPPEMENT DES COLLECTIVITES
LOCALES

59
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE

Les échanges commerciaux trouvent leur source dans les disparités des
politiques économiques financières, monétaires, commerciales distinctes selon les
pays. Sur la base ethnique ou familiale et d’échanges locaux, le comportement des
acteurs n’est pas irrationnel mais s’insère dans un cadre communautaire de référence.
Le commerce de rue dégage suffisamment des ressources et représente un facteur de
décollage économique local. Il faut bien évidemment identifier et analyser les
processus et l’impact socioéconomique de l’activité des acteurs. Le petit commerce de
rue crée de substantiels profits aussi bien pour les vendeurs informels que pour les
collectivités concernées. Cette partie présente d’une part le processus du commerce de
rue et montre aussi son impact pour l’épanouissement des collectivités locales.

60
CHAPITRE 3. PROCESSUS SOCIOECONOMIQUE
DU COMMERCE DE RUE A NGAOUNDERE

INTRODUCTION

Une des clés du développement des collectivités locales réside dans le soutien à
l’économie locale. Celui-ci assure des bénéfices relatifs au renforcement de l’activité
commerciale, à la création d’emplois locaux et à la création de liens sociaux plus
solides. Ce soutien peut aussi représenter un avantage pour l’environnement
économique en évaluant l’apport de ce secteur. Les réinvestissements effectués
localement favorisent la diversité et la solidité des activités économique dans la ville.
Le présent chapitre traite du processus socio-économique de ces activités notamment
dans le domaine du commerce de rue. Il aborde d’une part la politique d’organisation
du commerce de rue et présente le profil des acteurs enquêtés.

3.1. PROFIL DES PRINCIPAUX ACTEURS

3.1.1. PROFILS DES ACTEURS DU COMMERCE DE RUE

Le niveau moyen d’études des enquêtés est faible. Ce qui correspond plus ou
moins au cycle secondaire. Pour ce qui est de l’ancienneté moyenne dans l’activité,
elle est de 2,8 ans pour l’ensemble des commerçants de ce secteur. La plupart des
commerçants de rue ont appris leur métier tout seul ou par la pratique. La moyenne
d’âge des actifs occupés du commerce de rue est de 22,0 ans. Les jeunes de 10 à 19
ans représentent 26,2% des actifs occupés du commerce de rue. On les retrouve le plus
chez les apprentis (88,6%) et chez les commerçants ambulants (68,8%).

61
Tableau 9. Niveau d’instruction et type de commerce pratiqué

variable sédentaire ambulant Total %


Sans niveau 6 6 12 8.8
primaire 11 25 37 27.4
secondaire 29 46 75 55,4
supérieur 8 3 11 8.14

Source : enquête de terrain 2017

3.1.1.1. Niveau d’instruction des acteurs

Le nombre moyen d’années d’études ne varie pas selon le type de commerce


pratiqué. Les vendeurs résidents ont fait en moyenne deux années supplémentaires que
les allogènes et ce quel que soit le type de commerce pratiqué. Des différences sont
observées au niveau du milieu de résidence où le niveau moyen d’étude est plus élevé
en milieu urbain. Pour ce qui est de l’ancienneté dans l’activité, elle est en moyenne de
2,8 ans. Les hommes ont une ancienneté plus élevée que les femmes. L’âge moyen
des vendeurs de la rue est de 22 ans.

3.1.1.2. Des classes d'âges variés

L'âge des commerçants de rue est très varié. Mais une simple observation,
même sommaire indique qu'il varie de 8 à plus de 55 ans avec une forte représentation
des jeunes. Ainsi, 52,3 % des enquêtés ont un âge compris entre 10 et 30 ans et 36,4 %
un âge compris entre 31 et 40 ans. S’agissant de l’apprentissage, la plupart des
vendeurs (66,9%) apprennent ou ont appris leur métier tout seul ou par la pratique.
Une frange non moins importante (24,4%) on travailler dans des structures
commerciales de la ville et aucun vendeur dans la masse enquêté n’a appris le métier
dans une école technique de commerce. Cette tendance reste la même suivant le sexe,
le statut dans l’activité ou le milieu de résidence des vendeurs.

62
Tableau 10. Niveau d'instruction et sexe des enquêtés

masculin féminin total


Niveau eff % eff % eff %
d’instruction
Primaire 22 16.29 15 11.11 37 27.4

1er Cycle 36 26.66 21 16.3 58 42.96


2nd Cycle 10 7.4 7 5.19 17 12.59
Supérieur 7 5.18 4 2.96 11 8.14
Sans niveau 7 5.13 5 3.67 12 8.8
Source : les données de l'enquête 2017

De la lecture du tableau 11, il ressort que 42.96% des enquêtés estiment avoir
fait le collège, regroupant ainsi 26.66% d'hommes et 16.3% de femmes. Pour le
primaire, on note 27.4% des enquêtés avec des proportions 16.29% d'hommes et
11.11% de femmes. Pour le lycée et le supérieur, ils représentent respectivement
12.59% (avec 7.4% d'hommes et 5.19% de femmes) et 8.14% (avec 5.18% pour les
hommes et 2.96% pour les femmes).

Force est de constater que le niveau d'instruction des enquêtés est bas soit
70.36% (primaire et collège) et le supérieur ne represente que 8.14%.

3.1.2. DIVERSITE GEOGRAPHIQUES DES ACTEURS

Les occupants de trottoirs et de carrefours viennent d'horizons géographiques divers


(18.5 % de l’extrême-nord; 13.3 % du nord; 6.2 % du centre, avec une prédominance
des résidents de l’Adamaoua (22.7 %). On rencontre tous les groupes ethniques du
Cameroun ainsi que les représentants des pays voisins (Figure 10). Parmi les
camerounais, le groupe majoritaire est constitué des Mboum et des baya de la Région
de l’Adamaoua. La vente des produits alimentaires locaux est exclusivement assurée
par les femmes.

63
25

20

15

22,7
10 18,5
15,9
13,3
5
6,2 6,4 5,1
4,7 3,8
2,1 1,3
0

Source : enquête de terrain 2017

Figure 10. Diversité géographiques des acteurs

Dans le groupe des étrangers, notamment africains, les ressortissants des pays
voisins sont les plus nombreux. On peut citer les Nigériens et les Nigérians surtout
dans le petit commerce ambulant, parmi lesquels de nombreux cordonniers ambulants,
qui constituent aussi une minorité importante. Les premiers sont ceux qu'on appelle ici
« des banquiers sous l'arbre». Ils constituent de véritables agents de change informels
spécialisés mais exposent leurs marchandises sur les trottoirs

3.1.3. CONDITION SOCIALE DANS LE COMMERCE DE RUE

La question de sécurité sociale reste une préoccupation majeure pour le


Gouvernement tant dans le commerce de rue que dans le commerce général
concourant au travail décent que prône le DSCE. L’EESI 2 a permis de capter la
connaissance des petits entrepreneurs commerciaux de la sécurité sociale et
l’appréciation qu’ils font de la qualité de service qui y est offerte. Pour les
commerçants de la rue, la connaissance de la sécurité sociale reste très faible
Seulement, 20,4% affirment la connaitre. Il en est de même de la connaissance de
l’organisme en charge de la gestion de la sécurité sociale et des prestations offertes.

64
Les petits entrepreneurs commerciaux au Cameroun en général ne disposent
pas de protection sociale ni de protection juridique et restent donc dans une situation
de survie. Le commerce de rue est comme la seule opportunité pour les plus démunis
de s’intégrer dans le système économique.

Pour tirer le maximum de profit dans le commerce de rue, les municipalités


doivent encourager une activité commerciale socialement responsable. Les notions de
développement durable et de croissance mettent en parallèle une activité commerciale
intégrée et un climat social respectueux de tous et bénéfique à tous les individus. Étant
donné l'importance du rôle que joue le commerce informel dans l’insertion sociale, de
même que sa capacité à répondre aux grands enjeux de société et à créer des liens
sociaux plus serrés, l’activité commerciale a une grande contribution à apporter à cette
dynamique de développement durable.

Faire connaître les bénéfices qu’apporte l’économie informelle à l’intégration


du développement des collectivités locales, pour encourager les démarches favorisant
le renforcement du tissu social.

Diffuser de l’information sur les différentes sources de financement pour les


entrepreneurs locaux, telles que le Fonds de développement des entreprises, ainsi que
les fonds locaux d’investissement facilement accessibles par les vendeurs.

Soutenir les initiatives qui participent au dynamisme commercial et qui


répondent à des problématiques sociales, par des aides financières et/ou du soutien
technique. Encourager l’installation de commerces assurant des conditions sociales
respectables pour les travailleurs.

La situation sociale

Avec une situation socio-économique précaire, les populations se lancent dans


ce qui est appelé l'initiative privée. Cela consiste donc à ne pas attendre de l'Etat et se
lancer dans des activités susceptibles de faire vivre.

65
14

être en danger sur les


trottoirs
être sans danger sur les
trottoirs
86

Source : enquête de terrain 2017

Figure 11. Sécurité sur les trottoirs


La Figure 11 montre que 86% des enquêtés estiment n'être pas en sécurité et 14
% estiment être en sécurité. Il convient de relever à la lumière de ce graphique que la
tendance à croire la sécurité sur les trottoirs est liée la fréquence du rythme d'accident
dont sont exposer les acteurs.

3.2. ANALYSE DE LA STRATEGIE DE VENTE

3.2.1. ANALYSE DU FONCIER DANS LE COMMERCE INFORMEL

Dans les espaces de commerce de rue des villes du Cameroun, en général, et de


Ngaoundéré en particulier, l’occupation des placettes sont rarement réglementée de
droit ou de fait. Cette occupation de la rue pose un certain nombre de problèmes
urbanistiques et d’aménagements qui imposent, pour être bien compris, qu’on sache
quels sont les enjeux des principaux acteurs qui interviennent sur ce marché foncier.

Le premier groupe est constitué de commerçants de rue qui, pour la plupart, ne


sont que la partie visible de nébuleuses plus vastes. Ils interviennent le plus souvent au
début en demandeurs. Seulement, deux paramètres les guident dans le choix du site :
une situation a priori identifiée comme rentable et une certaine relative sécurité. Il ne

66
suffit pas qu’une localisation soit bonne et qu’elle soit disponible, encore faut-il
qu’elle soit sécurisée pour être utilisée pendant longtemps, ce qui dans la rue n’a rien
d’évident (Steck, 2006 cité par Tchotsoua 2016).

Le second groupe d’acteurs est constitué de personnes à qui les entrepreneurs


informels reconnaissent un droit de propriété sur certaines parcelles de la rue. Ce sont
les propriétaires de maisons qui la bordent, des boutiquiers dont les autorités
municipales reconnaissent le droit de jouir d’une portion du trottoir, mais pas le droit
de cession locative. Le « propriétaire » accepte l’installation de l’entrepreneur de rue
sur sa cours contre paiement de frais de location (Tchotsoua op. cit.).

Face à ces deux interlocuteurs qui jouent un rôle essentiel dans le contrôle et
l’accès au foncier ruderal, les autorités municipales, qui se réclament à juste titre, de la
loi, puisque la gestion de la rue relève a priori du domaine public, sont condamnées,
dans la plus part de cas, à jouer les seconds rôles. Ce qui devient très difficile, pour
eux, de réguler ce marché foncier.

On peut, pour résumer, distinguer entre deux manières d’appréhender le


commerce informel. Pour faire simple, on a d’un côté ceux qui voudraient que le
commerce de rue soit formalisé dans le sens qu’il se déclare, s’adapte aux législations
en cours, paie des impôts ; et de l’autre, ceux qui voudraient que ce soit la législation
qui s’adapte pour inclure, d’une manière ou d’une autre, les acteurs du commerce
informelle 13 . Derrière ces deux points de vues, il y a la volonté de profiter des
avantages du commerce informel en terme de création d’emploi et de valeur, de
dynamisme et de développement de l’économie, tout en luttant contre les
désavantages, pour certain plus focalisés sur les pertes fiscales et pour d’autres plus
centrés autour de la protection sociale et juridique des acteurs concernés.

3.2.2. LA MOBILITE SPATIO-TEMPORELLE DES ACTEURS

Dans toute la ville de Ngaoundéré, on y trouve dans les coins des rues des
comptoirs mobiles qui s’avancent dans la rue, pour vendre des produits divers au client

13
Lire le rapport du colloque sur le désordre urbain : phénomélogie, gouvernance et
perspectives. Univsité de Ngaoundéré-FSJP, du 15au 17 mars 2017.

67
de passage. Après avoir lutté contre leur présence pendant des décennies, les
municipalités doivent comprendre en fin de compte l’importance et le rôle de cette
activité dans la mobilité urbaine. Les besoins du client ambulant s’expriment
aujourd’hui dans l’utilisation des produits au cours de ses déplacements pour se
restaurer, acheter du produit alimentaire à consommer pendant les temps de transport
ou au travail, ou compléter les courses à ramener chez soi. Il y a de multiples exemples
de l’offre de la rue qui répondent à cette demande. Partout se multiplient les
installations improvisées.

Dans la plupart des quartiers de Ngaoundéré, il n’y a plus de démarcation claire


entre quartiers résidentiels et quartiers commerciaux. Les activités se développent dans
tous les sites de la ville sans aucune autre contrainte que la valeur locative de
l’emplacement. Pour Lawal, (2003) « le facteur culturel est très puissant, commercer et
surtout commercer dans la rue fait partie d’un apprentissage enraciné depuis
longtemps dans la culture». Si dans les années 1990, des emplacements sur les
marchés étaient encore moins chers, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les prix de
location se sont envolés avec le manque d’emplacement. Tous les vendeurs de rue
interrogés considèrent que l’incapacité de louer une boutique est la raison principale
de leur présence dans la rue. La rue n’est cependant pas gratuite. Les emplacements
sont payants, soit sous une forme locative pour les pas-de-porte et espaces limitrophes
des maisons et des boutiques, soit sous la forme d’amendes perçues ou de
marchandises saisies par la police municipale sur les emplacements officiellement
interdits, le long des rues. Dans ce « système qui fonctionne », ceux qui ne disposent
d’aucun capital sont évidemment les plus vulnérables.

68
Figure 12. Répartition spatiale de quelques sites commerciaux

De nombreux emplacements sur les marchés de la ville demeurent néanmoins


disponibles, indiquant que la rue représente pour beaucoup le moyen d’échapper à la
pression fiscale de la municipalité. Dans la pratique, elle ne permet le passage que
d’une file de voitures (photographie 8). Le reste de la chaussée est occupé par des
voitures mal garées, des cyclistes, des piétons qui utilisent la rue car les trottoirs sont
occupés par les boutiques, les commerçants ambulants, les dépôts de matériel et la nuit
par les mendiants.

69
8 3
travail toute la journée

travail dans la soirée


35 54
travail seulemnt dans
l'après midi
travail seulement le matin

Source : les données de l'enquête 2017

Figure 13.Temps passé sur les trottoirs

On y voit que 54 % des enquêtés passent pratiquement toute la journée sur les
trottoirs et 35 % dans la nuit. Dans ce même sens 8 % y travaille dans l’après-midi et 3
% seulement le matin. Il faut retenir que cette stratification du temps s'explique par le
type d'activité qu'ils exercent sur les trottoirs et ils restent relativement occupés
presque tout le temps.

3.2.3. ANALYSE DU RAPPORT VENDEUR/CLIENT

Pour acquérir des biens spécifiques ou bénéficier de services particuliers. À la


différence du client qui se rend volontairement dans un magasin avec l’intention
préalable d’y acheter un bien ou un service, le client du commerce informel apparaît
alors comme un client opportuniste et furtif. Opportuniste, car l’acte d’achat se décide
souvent selon les circonstances :

Au moment où surgit le besoin (par exemple : je n’ai plus de crédit


téléphonique, donc je cherche autour de moi une réponse à ma demande, à laquelle
répondent les vendeurs ambulants qui passent) ;

70
Par impulsion face à une offre (par exemple, la vision d’un vendeur de chaussure me
donne envie d’en acheter) ;

par adaptation au lieu où je me trouve (exemple : à l’heure de déjeuner,


j’achète un accessoire lorsque s’en offre l’occasion lors de mon déplacement dans mes
activités), car à la différence d’un achat programmé, l’achat « ambulant », réalisé voire
consommé immédiatement, est rapidement oublié puisqu’il n’a pas modifié
fondamentalement la trajectoire du consommateur et ne représente qu’un arrêt, au
point que le « passant14 » n’a pas eu nécessairement conscience d’être devenu « client
». Même si elles sont volontaires, les opportunités de transaction créées par la
rencontre entre acheteurs et vendeurs ambulants sont improvisées.

Les vendeurs ambulants, plus encore que les autres commerçants, vont ainsi à
la rencontre de leurs clients : Avec le porte à porte (comme le colportage de maison en
maison, les vendeurs de produit manufacturés qui passent de bar en bar.

En installant des éventaires aux carrefours, arrêts de bus, gares ou aux accès
d’édifices (églises, hôpitaux, administrations publiques ou d’entreprises).

En se déployant devant les boutiques dans les rues, de façon massive et


permanente, de façon plus visible mais informelle avec les comptoirs mobiles que les
établissements installent dans l’espace public, ou encore à la sauvette.

Les commerçants de rue forment un monde hétérogène (petits vendeurs à la


sauvette, réseaux ethniques, puissantes « mafias15 » des centres villes, etc.). Ils sont
bien représentés dans la vente des produits alimentaire et des fournitures divers
(Photographie 8).

Cette nécessité se traduit par des choix de localisation particuliers (quartiers déjà
fréquentés, carrefours, gares routières, stations de taxis collectifs, abords des
emplacements des marchés officiels…) qui sont souvent corrélés à des types de
circulations (le commerce cherche à se rapprocher du mouvement des citadins), que

14
Citadin qui utilise ses déplacements entre ses différents espace-temps d’activité ou de repos, pour
acquérir des biens spécifiques ou bénéficier de services particuliers.
15
Le groupe des enfants de la rue

71
par des choix dans la manière de vendre, en particulier pour le commerce ambulant
(le commerce se met en mouvement pour capter le client).

X : 7.1943 Y : 13.3506 cliché kansemdi 22/08/2017

Photographie 7. Les fonctions de la rue en milieu urbain


La rue apparait comme un espace triplement encombré : automobile stationnant et
roulant, populations en mouvement, vendeurs de rues omniprésents, y compris des
ambulants se déplaçant sur la chaussée d’un site à un autre ou d’un potentiel acheteur
à un autre. L’envahissement est tel que la fonction originelle des rues devient
secondaire. La rue conçue, a priori, comme espace de circulation fluide aux trottoirs
débarrassés de toute activité est, en fait, un lieu, par excellence, de jeux d’acteurs.

Pour Tchotsoua (op. cit.) l’occupation des rues par les activités commerciale
est d’ordre entrepreneurial. Elle associe la nécessité de survie à la nécessité de
visibilité que toute activité marchande se doit d’avoir aux différentes stratégies que les
entrepreneurs informels développent pour se rapprocher au plus près de leurs clientèles
potentielles.

72
3.3. CARACTERISTIQUE SPECIFIQUE DU COMMERCE DE
RUE

3.3.1. DEVELOPPEMENT DU COMMERCE DANS LES RUES

On voit ainsi parfois dans le commerce de rue un grand potentiel d’entreprise


et de développement, un secteur d’activité dynamique et essentiel pour créer les
emplois (et donc les revenus) que n’arrive pas à créer le secteur formel. Un autre
point de vue remet en cause le fait de considérer tous les acteurs du commerce de rue
comme des petits entrepreneurs, dont le but serait d’agrandir leur micro entreprise et
d’augmenter leur capital. Bon nombre d’acteurs du commerce de rue se situeraient
plutôt dans une logique d’entreprise familiale et de survie, dont le but n’est pas tant «
d’engendrer un vivier de petites entreprises dynamiques » mais de « créer des emplois
et des revenus » (Lautier, 2004).

100prs

45 42,3

40

35 31,6

30
24,1 Total
25
18,2 Homme
20 17,5 17,4
14,1 Femme
15

10 8,2 9,2 8,7

4 4,7
5

0 Durée
débutant [2-5[ [5-10[ [10 et plus[

Source : données de l’enquête 2017


Figure 14. Évolution dans le commerce de rue

73
Une bonne connaissance du nombre de commerces et de services installés sur
le territoire municipal, ainsi que de la nature de ces établissements, permet de mieux
définir l’offre commerciale réelle du territoire et d’identifier les commerces manquants
du milieu. L’évolution du commerce en général et celui de la rue en particulier peut
contribuer au développement des municipalités mais pour cela la survie de cette
activité nécessite de mesurer régulièrement l’adéquation entre l’offre locale de
produits et de services et la demande des résidents, pour évaluer les éventuelles fuites
commerciales, qui peuvent devenir des opportunités d’affaires, et pour identifier les
pôles commerciaux qui attirent plus de clientèle.

Identifier de manière continue les locaux commerciaux vacants, afin de veiller


à leur trouver un utilisateur le plus rapidement possible et profiter des locaux qui se
libèrent pour améliorer et renforcer la structure commerciale.

Évaluer et mettre à jour régulièrement la connaissance de l’état de la diversité


commerciale, pour s’assurer de posséder une activité commerciale diversifiée, capable
de répondre aux différents besoins de la population, et d’assurer une plus grande
stabilité économique à la municipalité.

Identifier les opportunités d’affaires et les faire connaître, pour augmenter les
chances de voir s’installer dans le territoire de nouveaux commerces qui correspondent
aux besoins du milieu.

Faciliter les liens entre les propriétaires immobiliers et les entrepreneurs


informels, dans le but de favoriser l’implantation de nouvelles entreprises dans les
secteurs que l’on souhaite privilégier.

Adapter la réglementation aux usages commerciaux et utiliser cette


réglementation et le zonage pour favoriser l’implantation de commerces aux centres
villes. Encourager la diversité commerciale des secteurs commerciaux, afin de rendre
le centre-ville moins vulnérable à certaines évolutions du marché.

74
3.3.2. PROCESSUS COMMERCIAL

Figure 15. Processus commercial pour un entrepreneur débutant

Figure 16. Processus commercial pour un ancien entrepreneur

75
3.3.3. CARACTEIRTIQUE DU COMMERCE DE RUE

L’informalité est une notion multiple et donc difficile à saisir. Dans sa


définition la plus large, elle englobe tous les pans de l’économie que l’on ne peut pas
classifier dans le commerce formel, ce qui comprend donc aussi bien l’économie
criminelle, l’économie illégale, l’économie familiale, le bénévolat, l’économie non‐
officielle ou non‐dévoilée, l’économie souterraine, l’économie clandestine et le travail
au noir (Briod op. cit.).

Tableau 11. Caractéristiques spécifique du commerce de rue

Type de caractéristique Champs et acteurs Information ou


commerce observation
Mixte Secteur ou Economiste, expert Absence
commerce informel en développement d’enregistrement
et/ou perception
fiscale
Fixe ou Occupation de la Justice, expert en Normativité
sédentaire voie aménagement juridique de
urbain l’occupation
illégitime de
l’espace, visibilité
dans le paysage
Ambulant Marchand ou Clients et Vendeurs Mobilité du
Vendeur ambulant vendeur, instabilité
du dispositif de
vente

Le commerce est dit Informel non pas parce que la vente sur le marché n’est
pas structurée ou n’obéit à aucune règle, mais parce que cette structure et ces règles
n’émanent pour la plupart pas du pouvoir étatique mais d’une organisation
informelle. Le commerçant de la rue paie rarement l’impôt ni de taxes aux
municipalités, il ne bénéficie d’aucune protection sociale ou juridique, qui lui
garantirait son emplacement ou des allocations s’il venait à ne plus pouvoir exercer
son métier. La question de savoir comment vivaient les millions de commerçants qui

76
n’entraient pas dans les statistiques du secteur formel ou des institutions publiques a
attiré l’attention de nombreux chercheurs (Briod op. cit.). Pour dénommer cette
économie qui échappe aux outils de mesure de l’économie traditionnelle. Un terme
vaste et flou qui a englobé quantité d’études.

Le commerce de rue est le plus souvent le seul moyen pour la plus grande
partie de la population de s’inclure dans le système économique et le fonctionnement
de la société. Ce type de commerce qui se diffuse largement semble traduire une
nouvelle réalité urbaine: la rue devient le réceptacle d’un ensemble d’activités
économiques (Lautier et al, 1991).

Dans notre analyse, près de la moitié des vendeurs (48,0%) sont sans local et
exercent dans des installations précaires (comptoirs improvisés sur la voie publique,
etc.) ou de manière ambulatoire. Les raisons de non possession d’un local
professionnel sont de plusieurs ordres. La plupart des vendeurs n’estiment pas
nécessaire de disposer d’un local. En effet, 42,5% déclarent qu’ils n’en ont pas besoin
et 26,1% estiment exercer leurs activités avec beaucoup plus de facilité sans local. Il
faut également souligner que 24,5% de ces acteurs n’ont pas de moyens pour louer ou
acheter un local et 4,3% déclarent n’avoir pas trouvé de local disponible dans le
marché (figure 17).

4,3

24,5 Pas besoin d'un local

42,5 Plus de facilité sans local

Pas de moyens pour louer

Pas trouvé de local


disponible

26,1

Source : enquête de terrain 2017

Figure 17. Local de vente

77
3.3.4. TRANSACTIONS COMMERCIALES

Comment expliquer le développement d’un centre commercial sans faire


référence à sa localisation, à l’accessibilité, à la circulation, aux consommateurs
potentiels. Mais le fait commercial est aussi facteur de structuration spatiale : un centre
commercial peut être conçu comme un élément d’organisation urbaine. Le champ
d’analyse croisée du commerce et de l’aménagement est au cœur de cette double
approche où le commerce est à la fois structurant et structuré pour ou par son
environnement urbain ou son support spatial.

Tableau 12. Identification du commerce de rue


stratégie de vente moyens utilisés

colportage Sur la tête, le dos, les mains

étalage à même le sol, sur les morceaux des bâches ou les


cartons
comptoir tables improvisés

kiosque maisonnettes en planche ou en fer préfabriqués

mobil porte-tous, brouettes

Pour ces commerçants de rue, l’exposition au sol ou en mains, de leurs produits


dans la rue donne à ceux-ci une certaine visibilité (Planche photographique 2).

La rue apparait alors à ces endroits dans la ville, comme un espace triplement
encombré : Taxi de ville stationnant et roulant, populations en mouvement, vendeurs
de rue omniprésents, y compris des ambulants se déplaçant sur la chaussée d’un point
à un autre ou d’un potentiel acheteur à un autre.

78
A/ Petit marché Ngaoundéré B/ Carrefour Soméno

C/ Marché Mbamyanga D/ Marché de Dang


Cliché kansemdi 02/08/2017

Planche Photographique 2. Les transactions informelles dans la ville de


Ngaoundéré

Pour ces commerçants de rue, l’exposition au sol ou en mains, de leurs produits dans
la rue donne à ceux-ci une certaine visibilité.

CONCLUSION

Le commerce de rue a attiré tant d’attention, c’est qu’il est un enjeu de taille,
spécialement dans le champ des études du développement. En effet, dans la plus part
des pays en développement, Le commerce de rue occupe la majorité des actifs et
représente souvent une part non négligeable du PIB mais qui n’est pas comptabiliser.
Si elle est tantôt vue comme une explication du sous‐développement ou au contraire
comme la solution à la lutte contre la pauvreté, le commerce de rue semble en tous cas
au centre des préoccupations Les problèmes auxquels font face les vendeurs sont de
plusieurs ordres notamment ceux liés au statut social et réglementaire, à la concurrence
et au manque de local. Ces difficultés sont de nature à freiner le développement des

79
vendeurs, à compromettre leur survie voire entrainer leur disparition. Au vu des
nombreuses difficultés dont font face ces acteurs, les appuis souhaités par ces derniers
concernent la sécurité, l’accès au crédit, l’accès à la formation technique et à
l’information sur le marché. La majorité des vendeurs considère qu’il existe un avenir
promoteur pour leurs activités.

80
CHAPITRE 4. IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU
COMMERCE DE RUE AU DEVELOPPEMENT DES
COLLECTIVITES LOCALES

INTRODUCTION

Depuis une vingtaine d’années, la globalisation des échanges et de la


consommation modifient profondément le commerce urbain. Le commerce de rue
occupe une place importante dans l’économie locale en termes de création d’emplois
et de richesse. Toutefois, le développement de ce secteur pose un certain nombre
d’impact socioéconomique. Le present chapitre s'attèle à présenter l’impact
socioéconomique du commerce de rues. Cela permettra d’analyser les différentes
perceptions d’évolution et d’opportunité du commerce de rue à travers l’évaluation de
l’apport économique de cette activité. C'est ce chapitre qui permettra de tirer la
conclusion de l'étude afin de proposer des solutions pertinentes.

4.1. APPORT ECONOMIQUE DU COMMERCE DE RUE A


NGAOUNDERE

4.1.1. LE ROLE DES COLLECTIVITES LOCALES

Pour gérer le commerce de rue, la commune dispose de plusieurs services : les


services techniques qui interviennent et donnent un avis sur l'opportunité ou non
d'installer des activités sur une parcelle d'espace public ; les services financiers, qui
sont de véritables interlocuteurs des activités informelles, assurent leur recensement et
leur taxation. Il faut donc reconnaître que les usages et les fonctions auxquels ces
espaces étaient au départ destinés sont détournés à d'autres fins, que les municipalités
cautionnent en les considérants comme source de rentabilité pour leur caisse laissant
croire que ces occupations sont officieuses.

Connectées à des réseaux multiples, les activités commerciales de rue ont


besoin de cette fonction circulatoire qu’elles utilisent, alors que la fluidité des trafics
est une des conditions de l’accessibilité de leur commerce et donc de la rentabilité de

81
leur investissement, ces activités sont souvent présentées, et apparaissent parfois,
comme étant dans les rues une des principales sources d’encombrement. Si les
entrepreneurs commerciaux informels choisissent les rues comme territoire
entrepreneurial, qu’ils y restent ou qu’ils y reviennent malgré toutes les difficultés et
tracasseries, c’est bien parce qu’elles sont particulièrement rentables.

A/ marché de bantahi

B/ marché bamyanga Clichés : kansemdi 22/08/2017

Planche Photographique 3. Paysage commercial à Ngaoundéré


Deux grands groupes de produits sont écoulés dans ces espaces : les produits
manufacturés, neufs ou de seconde main, importés ou localement fabriqués et les
produits vivriers. Parmi les produits manufacturés fréquemment rencontrés, ce sont
les ustensiles de cuisine, les habits et les chaussures de seconde main ou de première
main chinoise, essentiellement des emplois jetables, les produits de beauté, les
médicaments, vendus dans un contexte d’insalubrité marqué par des odeurs fortes des
poubelles non vidées ou des agrumes pourries.

82
Tableau 13. Répartition des enquêtés selon le type d'occupation

Type masculin féminin total


d’occupation eff % eff % eff %
Mairie 11 8.14 6 4.45 17 12.59
L'aval du 46 34.07 26 26.74 82 60.74
propriétaire
Occupation 24 17.77 12 8.89 36 26.66
spontanée

Source : les données de l'enquête 2017

Il est très important de voir qu'une opération de déguerpissement faite a un


effet immédiat mais pas à long terme puisqu'on voit les occupants y reviennent tôt ou
tard. Seulement 22,7 % estiment qu'il faut l'interdiction à l'utilisation des trottoirs
comme points de vente. Pour mieux s'exprimer, une prise de conscience des
populations est souhaitable et ceci à partir des sensibilisations adéquates et
d’encadrement des acteurs 24,8 %. Ceci ne signifie nullement pas que les occupants se
livrent volontairement à l'occupation des trottoirs mais à cause de la situation
économique.

La nature de relation entre les municipalités et les acteurs du commerce de rue


sont relatifs à la fiscalité (37,6%), au lieu d’exercice de l’activité (24,1%), à la qualité
des produits vendus/utilisés (14,9%) et à la tarification (5,0%) (Figure 18). Le
phénomène est plus accentué dans les marchés officiels.

83
40

35

30

25

20 37,6

15
24,1
10 18,4
14,9
5
5
0
Fiscalité Lieu de vente Qualité du Tarirification Autre
produit

Source : données de l’enquête


Figure 18. Nature de relation entre les municipalités et les acteurs

4.1.2. RECOUVREMENT COMMUNAL ET EVALUATION DU COMMERCE


DE RUE

Les autorités déplorent la perte fiscale de ces milliers d’ambulants non taxés. Si
les commerçants enregistrés payent la taxe mensuelle sur les marchés, de nombreux
petits vendeurs paupérisés n’en ont pas besoin ou les moyens : ils préfèrent dès lors
installer un étal provisoire dans les rues voisines afin de profiter de la clientèle des
marchés. La question de l’usage commercial de la rue n’a plus cessé dès lors de se
poser aux autorités comme en témoigne la continuité des pratiques et de certaines
réglementations depuis plusieurs décennie.

Le paiement des taxes se fait généralement contre reçu (14,2%), sans reçu
(21,6%), l’arrangement à l’amiable (48,2%) (Figure 19). Par ailleurs, le paiement par
l’arrangement à l’amiable est plus répandu. Le montant des coûts de règlements à
l’amiable rapporté à la valeur ajoutée des vendeurs concernés est très élévé. Ce ratio
donne une idée du manque à gagner du fait de la corruption dans le commerce de rue
du fait du non-respect de la réglementation en vigueur. Le montant des règlements par
les taxes représente (21,6%) de la valeur ajoutée du secteur du commerce informel.

84
16 14,2

taxe contre reçu


21,6
taxe sans reçu

Arrangement à
48,2 l'amiable
autres

Source : données de l’enquête

Figure 19. Mode de paiement des taxes communales

Un commerçant de rue affirme16 : «Dès que la police municipale vous prend


avec votre marchandise, vous devez payer au minimum 5 000 F CFA pour sortir de la
cellule sans votre marchandise. Et si vous voulez absolument la récupérer, il faut
l’acheter ». Tout ceci sans reçu, ajoute-t-il.

Tableau 14. Type de commerce et paiement de la taxecommunale

variable Type de commerce Paiement de taxe


communale
eff % eff %
mixte 65 47,8 12 9,3
sédentaire 41 30,6 26 19,1
ambulant 29 21,6 3 2,3

Source : données de l’enquête 2017

16
Propos de Issa zélé lors d’une enquête ouverte au petit marché le 10/07/17.

85
4.1.3. FISCALITE DANS LE COMMERCE DE RUE

La valeur ajoutée qui se définit comme la différence entre la production et la


consommation intermédiaire permet de mieux apprécier la contribution du commerce
de rue à l’économie en termes de création de richesse. Selon l’INS Le secteur de
l’industrie cumule 36,2% de la valeur ajoutée, le commerce 33,0% et les services
30,8%. De même, dans le secteur du commerce, le commerce de détail représente
68,2% de la valeur ajoutée de ce secteur, soit 22,5% de celle du secteur informel
(figure 20). Suivant le milieu de résidence, en dépit de la répartition presque égalitaire
des sites des marchés officiels dans la ville, la contribution du milieu urbain à chacun
de ces agrégats économiques est plus importante que celle du milieu rural.

Lors de la collecte de données, il a été demandé aux enquêtés de se prononcer


sur la mise en place d’une taxe unique pour le commerce de rue. La réaction de ces
vendeurs, par rapport à l’adoption d’une telle taxe est mitigée.

40 30,9
24,7 30,4

20
14
0
Création
d'emploi Infrastructures
de base Education et la
Autres
santé

Source : données de l’enquête 2017

Figure 20. L’utilité des taxes communales

En effet, 35,3% d’entre eux sont pour, 38,8% contre et 25,9% indécis.
Indépendamment de l’avis sur l’instauration de la taxe unique, il a été demandé
également à ces vendeurs de se prononcer sur la périodicité de paiement de cette taxe.
La majorité des vendeurs soit 61,3% se déclarent favorables à la périodicité
hebdomadaire. Cette option semble plus crédible au regard des caractéristiques du

86
commerce de rue (saisonnalité des activités, mobilité des acteurs, localisation difficile,
facilité d’entrée/sortie, non enregistrement).

S’agissant de la destination que devrait prendre l’impôt unique, une majorité


relative des vendeurs se sont prononcés pour la communauté urbaine. Quant à
l’utilisation de cette taxe unique, 30,9% des vendeurs souhaitent que celle-ci soit
utilisée prioritairement pour la création des emplois, 30,4% aux dépenses d’éducation
et de santé, 24,7% à l’investissement pour les infrastructures (routes, marchés, etc.).
L’idée d’utiliser la taxe unique pour créer des emplois est relativement plus répandue
chez les plus jeunes (figure 20).

4.1.4. CONTRIBUTION DU COMMERCE DE RUE DANS L’ASSIETTE


FISCALE DES COLLECTIVITES

La fiscalité d’une municipalité s’apprécie par rapport aux activités qui y sont
menées, l’affluence des usagers, la qualité et l’importance des échanges qui y sont
opérés. Ceci est d’autant important qu’il pourrait permettre d’apprécier à travers les
entrées de devises, le pouvoir d’achat de la population et l’incidence économique du
commerce de rue aussi bien au niveau des commerçant qu’à celui des structures
dirigeante du marché et partant sa contribution au développement socio-économique
local.

38,7

paiement de taxe
61,3
non paiement de taxe

Source : enquête de terrain


Figure 21. Du paiement de la taxe communale

87
Quoique le commerce de rue soit constructeur, il est également paradoxal.
Ainsi, plus de 70 des acteurs ne paie pas d'impôt ni de patente communale, pour cela,
l'assiette fiscale diminue et donc, avec elle, la puissance publique. Mais si l'assiette
fiscale diminue, le développement d'activités informelles est favorisé car il y a moins
d'emplois dans le secteur public.

Considérant les impôts mensuellement versés, l’on peut noter que la


contribution du commerce de rue à l’économie est appréciable. Par mois, la commune
de Ngaoundéré I enregistre en moyenne huit millions17 de FCFA de taxe provenant du
commerce collectées par le biais des patentes de 100 FCFA/jour et par individu. Les
vendeurs de rue contribuent approximativement à hauteur de 25% du montant mensuel
des impôts payés. La CUN déclare que plus de la moitié (60,8%) du montant total des
impôts payés provient du secteur du commerce général, 24,2% des services et 15,0%
de l’industrie (figure 22). Le taux de valeur ajoutée, qui est le rapport de la valeur
ajoutée à la production, permet de mesurer la performance des commerçants en
matière de création de richesse. Au niveau national, ce taux est de 48,4% pour le
secteur informel suivant la branche d’activité, le commerce de détail (72,6%) et celui
de gros (72,4%) sont les plus performants en matière de création de richesse.

25 24,2

Services
L'industrie
15
Commerce général
35,8 Commerce informel

Source : INS 2011


Figure 22. Part de recouvrement de la taxe communale 2011

17
Commune de Ngaoundéré I

88
4.2. INTERET DU COMMERCE DE RUE

4.2.1. L'EPANOUISSEMENT DES ACTEURS

Même si tout prouve que les rues sont pour faciliter la circulation des piétons, ils
ont d'autres usages qu'en font les populations toujours croissantes. Faute de pouvoir
trouver quoi faire et ceci malgré pour certain avec même une qualification requise et
adéquate, chacun se « débrouille ». C'est dans cette débrouillardise que la plupart se
retrouve attendant une meilleure situation qui ne vient jamais. On se contente ainsi du
peu qu'on gagne. Les rues « lieu de prédilection d'exercice d'activités » de survie pour
tous ces acteurs, font vraiment vivre (planche photographique 4) et réduisent ainsi le
taux de chômage si on peut le dire 78,3 % des enquêtés vivent totalement des activités
exercées sur les lieux et 21,97 % ont d'autres activités complémentaires.

Il faut donc retenir que la plupart ne vit que de ce qu’ils font comme activité sur
les rues.

« Toute ma personnalité, c'est à partir de la rue»18 laisse entendre un enquêté qui a


fait plus de 15ans dans le commerce de rues.

18
Propos de SODJE vendeur de friperies au marché de Banthai

89
A. (Carrefour tissu) X. 7.3263 Y. 13.5827

B. (Marché de Dang) X. 7.2538 2538 Y. 13.3322 Cliché kansemdi 02/08/2017

Planche Photographique 4. Les rues qui font vivre

Le revenu est donc ce qui leur permet de dire leur satisfaction même s'ils ne
gagnent pas assez, 35,5 % ont un revenu compris entre 1 000- 5000 et 30,76 % ont un
revenu compris entre 5 000- et plus).

90
30,76 33,74

faible revenu

moyen revenu

35,5 bon revenu

Source : enquête de terrain 2017

Figure 23. Revenus journalier des acteurs

Les revenus qu'ils en tirent permettent à certains de subvenir à tous leurs besoins
essentiels comme on peut le constater à travers l'analyse de leur satisfaction. Pour
améliorer leurs revenus, ils ont recours à diversifier leurs activités génératrices de
revenus.

Un marché est avant tout un équipement collectif, lieu de prédilection des


échanges commerciaux. En tant que tel, il favorise par là même le brassage entre les
peuples et l’accumulation de richesses qui apparait d’ailleurs comme la fonction
originelle du commerce. Avec le chômage des jeunes, le virus du commerce semble
avoir atteint une grande partie de la population.

Aujourd’hui, le nombre de commerçant de rue à Ngaoundéré va grandissant.


Ce phénomène s’explique par l’afflux massif des petits et moyens détaillants installés
sur les étals de façonspontannée. Leur nombre est difficile à contrôler en raison
d’abord de leur trop grande mobilité et ensuite en fonction des saisons et de la nature
des produits. La valeur ajoutée du commerce de rue est inégalement générée par les
deux secteurs : sédentaire (71,6%) et le commerce ambulant (11,1%).

91
On note également que la perméabilité des frontières favorise l’importation
clandestine des produits manufacturés, ce qui contribue largement à renforcer le
développement des circuits informels d’échanges.

Les types de produits dominants varient en fonction des évènements pour les
produits manufacturés et des saisons pour les produits vivriers. En période de fêtes de
fin d’année (décembre et janvier) par exemple, ces rues sont bondées des jouets qui
sont remplacés par les fournitures scolaires en période de rentrée scolaires (août et
septembre) (Photographie 9). En période des mangues, des ananas ou des oranges, ce
sont ces produits, dont certains viennent du Nigéria voisin, qui encombrent les rues.
On y trouve aussi des pommes importées d’Europe ou d’Afrique du Sud.

X : 7.3201 Y : 13.5752 Cliché : kansemdi 18/08/2017

Photographie 8. Commerce de rue au carrefour 140


« Les produits sont disposés sur le trottoir a même le sol »

4.2.2. COMMERCE DE RUE COMME ECOLE DE COMMERCE

Les commerçants de rue apprennent leurs activités par la pratique. La rue est
devenue pour eux une école de commerce où ils apprennent les rouages du négoce,
de vente et d’achat, s’ils ne sont pas ruinés par la police municipale. Plusieurs
diplômés après une quelconque formation se retrouvent à ne rien faire, leur formation
n’ayant pas intégrée l’option professionnalisante et de création d’emploi en relation

92
avec l’instruction obtenue. C’est ainsi qu’il se retrouve, par obligation de survie, dans
les espaces commerciaux de rue qui sont, pour eux, des «Ecoles de commerce» aux
cycles complets (Tchotsoua, op. cit.). Certains propriétaires de grandes quincailleries
au Cameroun de nos jours soit 38% dans notre étude ont commencés avec un Porte
tout au bord de la route. Ils le disent fièrement à qui veut les écouter et surtout à leurs
progénitures.

4.3. NECESSITE DU COMMERCE DE RUE

Productive et facteur de redistribution, le commerce de rue a un rôle de


première importance quant au maintien de l'équilibre du système social des centres
urbains. Elle a des conséquences positives en termes d'intégration économique, de
cohésion et de régulation sociale. Nous ne saurions longtemps ignorer la multitude de
ces petits métiers qui, dans un environnement urbain, offrent des biens et des services
peu coûteux et adaptés aux réalités socio-économiques et aux besoins des populations.
Ils sont essentiels pour susciter la richesse individuelle et collective des acteurs.
L’activité commerciale permet de réaliser des revenus substantiels, de créer des
emplois, de régler quelques problèmes de chômage. Elles contribuent aussi aux efforts
de développement endogènes.

Dès 1972, le rapport du Bureau international du travail (B.I.T) portant sur la


situation de l'emploi urbain, dans le cadre du « Programme mondial de l'emploi »
lancé en 1969, nomme une réalité qui ne cesse de susciter de l'intérêt de la part des
experts en développement. Le concept d'économie informelle prend naissance. Il
englobe des travailleurs pauvres, exerçant un travail pénible, mais dont les activités
économiques ne sont ni reconnues, ni enregistrées, ni protégées, ni réglementées par
les pouvoirs publics (B.I.T, 2000.) le commerce de rue est alors « une façon de faire
les choses » caractérisée par : une facilité d'entrée, un recours aux ressources locales,
une appropriation familiale des ressources, une production à petite échelle, une
technologie adaptée et une main-d’œuvre importante, dans un marché de concurrence
sans réglementation. Où les acteurs trouvent leur compte pour mieu gagner leur vie.

93
4.3.1. PROCESSUS DE CREATION D’EMPLOIS ET DE RICHESSE

L’étude du commerce urbain, est étroitement liée aux capacités productives des
populations. Capacités qui déterminent les revenus des populations, il s’agit en
occurrence de la situation de travail des populations.

La tendance à la hausse du commerce de rue est une réalité nouvelle, car pendant
les années de forte croissance économique ce secteur était inexistant. La situation
macroéconomique du Cameroun boostée par les exportations de matières premières et
la découverte du pétrole dans les années 1970, va permettre à l’Etat de fonder son
modèle de développement sur trois axes, à savoir : le développement de grosses unités
de production industrielles publiques et semi-publiques, des stratégies
d’investissement très capitalistiques, et des transferts d’équipements et de technologies
sophistiquées généralement livrés clés en main Njike Njikam (op. cit.). Ce programme
va créer inévitablement de nombreux emplois, essentiellement dans le secteur public.
Il portait déjà en lui les germes de sa chute précoce, car le transfert véritable de
compétences techniques indispensables à assurer la survie des réalisations faites n’a
pas suivi, et le secteur privé n’a pas été encouragé.

La crise économique des années 1985, va stopper les programmes ambitieux de


développement du Cameroun, et asphyxier le secteur privé naissant. On va assister à
un gel des recrutements à la fonction publique et à des licenciements massifs.

Cette récession économique qui s’est répercutée sur l’emploi par des licenciements
massifs et des réductions considérables des salaires, a eu comme conséquence un
enlisement des populations dans l’auto emploi ou pour certain le commerce de rue et
le seul moyen de s’épanouir et de s’intégrer dans un système économique local.

4.3.2. SUIVI DES ACTIVITES ET ENCADREMENT DES ACTEURS

Favoriser la formation des commerçants, pour les aider à améliorer leur offre et
leur service, les tenir informés des nouvelles tendances du marché et encourager le
maillage et la solidarité entre eux. Réaliser un répertoire des entreprises locales, pour
assurer une bonne connaissance de l’offre locale de produits et de services tant auprès
94
des résidents que des gens d’affaires. Les espaces de commerce de rue sont une source
de conflits d’usages, de problèmes de sécurité qui ne peuvent être facilement résolus,
mais aussi et surtout espace de fabrication des opérateurs économiques dont certains
font, aujourd’hui, la fierté du Cameroun.

Si le commerce de rue a attiré tant d’attention, c’est qu’il est un enjeu de taille,
spécialement dans le champ des études du développement. En effet, dans la plus part
des pays en développement, le commerce occupe la majorité des actifs et représente
souvent une part non négligeable du PIB. S’il est tantôt vu comme une explication du
sous‐développement ou au contraire comme la solution à la lutte contre la pauvreté, le
commerce de rue semble en tous cas au centre des préoccupations.

9,9

besoin d'espace de vente


approprié
sensibilisation et
encadrement des acteurs
42,6
formalisation de la vente
28,8

Source : les données de l'enquête 2017

Figure 24. Motivation des enquêté dans le commerce de rue


La lecture de la Figure 24 montre que 42,6 % des enquêtés attendent que la
municipalité construit des points de vente. 24,8 % considèrent qu'il faut une
sensibilisation de la population et un encadrement des acteurs sur les opportunités liés
à l'occupation des trottoirs pour une prise de conscience. D'autres plutôt 9,9 %
préconisent la formalisation de la vente.

95
4.3.3. AVANTAGES DU COMMERCE DE RUE

Pour ceux qui sont actifs dans le commerce de rue, les désavantages de ce
secteur sont le manque de protection sociale, le manque de droits et de garanties
juridiques, le manque de sécurité et les conditions de travail difficiles, le faible revenu,
etc. Ces éléments ont également été avancés pour justifier les politiques de
fonctionnement du commerce de rue.

Pour rendre le commerce de rue plus rentable pour le développement local il


faut, Faire la promotion des savoir-faire locaux, pour valoriser l’identité locale et la
qualité des produits et services offerts. Assurer une relation étroite entre les
municipalités et les acteurs, pour prendre en considération les démarches que les
municipalités peuvent réaliser afin de soutenir les initiatives des vendeurs.

Tableau 15. Avantage du commerce de rue pour les acteurs

Avantage Désavantage

Facilité d’entrer Aucune protection juridique

Peu de contraintes administratives Aucune protection sociale


Etatique
Charge fixes limitées Précarité de l’emploi

Solidarité de réseaux familiaux et Accident de circulation


de connaissances

Source : Pascal briod 2011

Le commerce de rue est une mesure de créer des emplois, et même de contribuer
au produit intérieur brut, donc au revenu local, les activités informelles deviennent la
seule alternative pour les chômeurs et pour les nouveaux arrivants dans la ville, il
pourvoit à l'essentiel des emplois urbains et assure elle-même la formation.

4.4. VERIFICATION DES HYPOTHESES

Pour entreprendre cette recherche, certaines suppositions (hypothèses) ont été


émises par anticipation sur les résultats réels révélés par l'enquête proprement dite sur
le terrain. Pour appréhender ou expliquer le phénomène du commerce de rue, certains

96
éléments clefs (les variables) ont été retenus. Au vu des résultats obtenus et analysés, il
convient de faire le point. Cette section a donc pour but de confronter le réel (données
du terrain) aux suppositions (hypothèses et variables) et d'en tirer une conclusion quant
à la concordance entre ces suppositions et la réalité du terrain.

Ainsi, à travers l'analyse des résultats, l'hypothèse secondaire 1 est vérifiée.

En effet les enquêtés affirment que le commerce de rue s’identifie par le


caractère mobile et saisonnier des vendeurs.

De même l'hypothèse secondaire 2 se trouve aussi vérifiée : le caractére mobil de


la transaction et l’occupation des rues sont les stratégies de vente adoptées par les
acteurs.

Par contre l'hypothèse secondaire 3 se trouve en partie vérifiée puisque L’apport


économique du commerce de rue contribue à l’amélioration des conditions de vie des
acteurs et au développement des collectivités. Mais la coruption dans la gestion des
taxes communales ne permet pas l’épanouissement de ces collectivités.

Quant à l'hypothèse générale, elle se trouve confirmée par l'ensemble des


aspects des résultats de l'enquête et des réalités du terrain : le commerce de rue
contribue au développement économique des vendeurs de rue et à celle des
collectivités locales par l’évaluation de l’apport économique des produits vendus

Par ailleurs, les variables retenues pour les besoins de cette recherche sont en
adéquation avec les hypothèses.

4.5. SUGGESTIONS

Une organisation des vendeurs autour d’associations de défense de leurs droits qui
soient crédibles et performantes dans leur capacité de dialogue. Un changement des
modes d’intervention de l’État dans une optique d’accroissement, de concertation et de
dialogue constants. Des modes de gouvernance à l’œuvre autour des marchés
officielles à Ngaoundéré devraient être déjà revus et s’orienter vers une gouvernance
plus inclusive. Pour que s’établisse un partenariat fructueux entre le gouvernement
local et les acteurs du commerce informel, il est à recommander:

97
4.5.1. L’ETAT

L’Etat devrait mettre en place un observatoire pour le suivi du comportement


économique des acteurs concernés
créer une structure publique de financement des micros projets (de type banque
populaire, caisse populaire, etc.) et ce suivant un partenariat Etat - secteur privé ;
créer et mettre en place une structure de sécurité sociale pour les acteurs du secteur
informel

4.5.2. AUX COLLECTIVITES LOCALES

Les collectivitéx devraient mettre en place un système d’enregistrement en vue de


faciliter le suivi statistique de ce secteur ;
mettre en place des mécanismes pour encadrer les acteurs
accélérer la mise en place d’une taxe unique dont le montant et les modalités de
paiement prennent en compte le niveau de revenu des acteurs ;
promouvoir l’aménagement des sites adaptés aux activités dans la ville en vue de
réduire les conflits liés aux locaux.

4.5.3. AUX COMMERÇANTS

regrouper les vendeurs en coopération pour leur permettre d’améliorer leurs


performances économiques et leurs capacités de dialogue;
montrer l’importance de la contribution de l’impot et autres taxe au développement
local et national ;
faire connaitre aux acteurs que le paiement d’une taxe à la commune se fait
impérativement contre recu.

Ce secteur d'auto emploi qu'est la rue permet néanmoins malgré les problèmes qu'il
pose, e d réduire le chômage et la pauvreté.

98
CONCLUSION

Il ressort des résultats qu’en dépit du fait que le commerce de rue soit un refuge
pour la plupart des actifs qui n’ont pas pu obtenir un emploi, la croyance au caractère
non obligatoire de la déclaration de l’activité et de l’ignorance, le refus de payer
l’impôt et de se faire enregistrer. Nonobstant la répulsion constatée quant au paiement
de l’impôt, les acteurs souhaitent dans leur majorité l’instauration d’une taxe unique
pour le commerce informel et que cellle-ci serve prioritairement à la création des
emplois et soit mis à la disposition des communes.

99
CONCLUSION GENERALE

100
CONCLUSION GENERALE

Si globalement le constat d’une rue investie par une multitude d’acteurs peut
être partagé par tout un chacun, les deux visions opposées de Ngaoundéré et au-delà de
la ville en Afrique ne paraissent guère pertinentes. Qu’elle soit imaginée, ordonnée
par les municipalités, la ville associe deux approches antagonistes qui ne paraissent
pas compatibles avec une analyse historique et politique de la rue. La rue est tout à la
fois partagée et disputée. Elle est un espace négocié: les emplacements limitrophes des
habitations et boutiques sont loués, la colonisation des espaces vacants ou classés
dangereux est objet de discussions permanentes et des accords informels entre une
multitude d’acteurs privés et publics. Pour cette même raison, la rue est aussi un
espace disputé entre une portion croissante de la population qui vit au quotidien et des
pouvoirs locaux qui interviennent ponctuellement pour (r)établir un ordre urbain dont
les contours fluctuent. Ce conflit est à la fois très prégnant dans les esprits. Elle est
pourtant centrale dans la compréhension de la ville en Afrique et partout ailleur.

Le commerce de rue répond, pour la population, à une stratégie de survie. Il est


en mesure de créer des emplois, et même de contribuer au produit intérieur brut, donc
au revenu national. Les activités informelles deviennent la seule alternative pour les
chômeurs et pour les nouveaux arrivants dans la ville. En dépit du fait que le
commerce de rue ne peut être comptabilisé, il peut sortir les populations en situation
de crise, il pourvoit à l'essentiel de l’activité urbaine et assure elle-même la formation.

L’occupation des rues par les activités commerciale est d’ordre entrepreneurial.
Elle associe la nécessité de survie à la nécessité de visibilité que toute activité
marchande se doit d’avoir aux différentes stratégies que les entrepreneurs informels
développent pour se rapprocher au plus près de leurs clientèles potentielles.

Dans notre recherche, il était question de voir dans quelle mesure le commerce
de rue peut-il contribuer au développement économique des collectivités locales.

La collecte des données primaires et secondaires, leur analyse ont permis de


constater que le commerce de rue contribue au développement économique des
vendeurs de rue et à celle des collectivités locales par l’évaluation de l’apport
économique des produits vendus.

101
Si l’on estime à des milliers ces camerounais ainsi jetés en pâture au
désœuvrement, cela va sans compter ces enfants, épouses et autres membres de la
famille et/ou connaissances qui ne vivent que du fruit de ces petites activités et autre
petit commerce qui ont cours aux trottoirs qui est incontestablement un repère
économique. Si les pouvoirs publics n’ont pas pu trouver une issue professionnelle à
ces jeunes souvent diplômés, ils auraient mieux fait d’encadrer au moins cette auto
emploi dans lequel ils se sont au moins réfugiés après de brillantes études pour un
bon nombre d’entre eux.

À partir de la perception que partagent les vendeurs de rue, de leur initiative,


j’ouvrirai finalement quelques pistes de réflexion visant à approfondir la réflexion sur
la réinsertion globale et sociale, à la fois technique et entrepreneuriale, comme étape
préalable et indispensable à toute action pertinente dans ce secteur.

Certes qu'il serait difficile à l'autorité de l'encourager, il faudrait l'encadrer pour


éviter les dérapages. Le modèle répressif est à cet effet à revoir car du moins dans tous
les cas les déguerpis ne mettront pas assez de temps pour réoccuper les lieux. Il faut
une refonte des perceptions et des approches d’organisation et de gestion de ces
espaces afin que les activités informelles, longtemps vues comme un obstacle au
développement urbain (Talagrand, 2015) puissent réellement participer au
développement et que le pays puisse tirer profit de ces jeunes entrepreneurs
économiques.

Les questions des espaces et du commerce de rue sont d’autant plus important
à cerner qu’elles ne traduisent plus simplement une opposition commerces
circulations, mais aussi exigent une élaboration d’un meilleur système de
fonctionnement du commerce de rue dont on ne peut éradiquer, et qui plus est, en
quelque sorte, une «Ecole de Commerce» pour bien de jeunes.

Les villes ont aujourd'hui un destin commun du fait de leur interdépendance.


La crise urbaine à laquelle elles sont confrontées mérite une réponse ferme qui doit se
traduire dans des actes concrets et non plus dans des discours. Il convient de dépasser
les intérêts personnels de tout citadin empreint d'hégémonie, de domination
économique et sociale pour agir de façon solidaire afin de construire un modèle de
ville où tout serait planifié, organisé et mieux géré.

102
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108
ANNEXES

109
ANNEXE 1. LISTE DES TABLEAUX

Figure 5 .Type de commerce dans la ville

Variable %
commerce sédentaire 30,6
commerce ambulant 21,6
commerce mixte 47,8

Figure 6. Composition de l’économie informelle au Cameroun

Variable %
actifs du secteur informel de l'Etat
actifs du secteur formel de l'Etat 8
actifs du secteur informel non agricole 28,5
actifs du secteur informel agricole 63,5

Figure 7. Evolution du chômage (15 à 24 ans) au niveau national de 1991 à 2011

Années %
1991 10,4
1996 12,7
2001 11,6
2006 6,4
2011 6,4

Figure 8. L’occupation des trottoirs

Variable effectifs
Investir d’avantage 48
Besoin d’un suivit et 28
l’encadrement
Besoi n du financement 22
abandonner 2

110
Figure 9. Diversité géographiques des acteurs

Adamaoua 22,7
Centre 6,2
Est 6,4
Extrême-nord 18,5
Littoral 2,1
Nord 13,3
Nord-ouest 4,7
Ouest 5,1
Sud 1,3
Sud-ouest 3,8
Etranger 15,9

Figure 10. Sécurité sur les trottoirs

Variable effectifs
être en danger sur les trottoirs 86
être sans danger sur les trottoirs 14

Figure 12. Temps passé sur les trottoirs

Variable effectifs
travail toute la journée 54
travail dans la soirée 35
travail seulement dans l'après 8
midi
travail seulement le matin 3

Figure 13. Evolution dans le commerce de rues

Variable Total Homme Femme


débutant 42,3 24,1 18,2
[2-5[ 31,6 17,5 14,1
[5-10[ 17,4 8,2 9,2
[10 et plus [ 8,7 4 4,7

Figure 16. Local de vente

Variable %
Pas besoin d'un local 42,5
Plus de facilité sans local 26,1
Pas de moyens pour louer 24,5
Pas trouvé de local disponible 4,3

111
Figure 17. Nature de relation entre les municipalités et les acteurs

variable %
Fiscalité 37,6
Lieu de vente 24,1
Qualité du produit 14,9
Tarification 5
Autre 18,4

Figure 18. Mode de paiement des taxes

variable %
Taxe contre reçu 14,2
Taxe sans reçu 21,6
Arrangement à l'amiable 48,2
autres 16

Figure 19. Revenu journalier des enquêtés

variable % revenu
faible revenu 33,74
moyen revenu 35,5
bon revenu 30,76

Figure 20. Du paiement de la taxe communale

variable %
paiement de taxe 38,7
non-paiement de taxe 61,3

Figure 21. Part de recouvrement de taxe communal

variable %
Services 24,2
L'industrie 15
Commerce général 35,8
Commerce informel 25

112
Figure 22. Motivation des enquêtés

variable %
besoin d'espace de vente 42,6
approprié
sensibilisation des acteurs 28,8
Formalisation de la vente 9,9

Figure23. L’utilité des taxes communales

variable %
Création d'emploi 30,9
Infrastructures de base 24,7
Education et la santé 30,4
Autres 14

113
ANNEXE 2. QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX COMMERCANTS
DE RUE

Elément constitutif de l’enquête modalités autres


INDENTIFICATION DE L’ENQUETE
Q1-1. Nom de l’enquêté
Q1-2. sexe 1 : féminin
2 : masculin
Q1-3. Tranche d’âge 1 : [10-20[ans
2 : [20-30[ans
3 : [30-40[ans
4 : [40-50[ans
5 : [50 ans et plus
Q1-4. Statut matrimonial 1 : célibataire
2 : marié
3 : divorcé/séparé
4 : veuf/veuve
Q1-5. Quel est votre localité
d’origine ?
Q1-6. Lieu de résidence permanent 1 : dans le centre-ville
2 : périphérie de la ville
3 : loin de la ville

PROFIL DE L’ENQUETE
Q2-1. De quelle nationalité êtes- 1 : Camerounais
vous ? 2 : Nigérian
3 : Tchadien
4 : Centrafricain
Q2-2. Niveau d’étude 1 : primaire
2 : secondaire
3 : universitaire
4 : sans niveau

114
Q2-3. Aviez-vous fait une 1 : oui
Formation professionnelle ? 2 : non
Q2-4. Diplôme académique ou 1 : CEP
professionnel obtenu 2 : BEPC
3 : BACC
4 : LICENCE

TYPE ET CATEGORIE D’ACTIVITE


Q3-1. aviez-vous une activité 1 : oui
principale avant le commerce de 2 : non
rue ?
Q3-2. Pour quel raison avez-vous 1 : pas de revenu
laissé cette activité ? 2 : difficile à gérer
3 : licenciement
Q3-3. Quel est la nature du produit 1 : produit de
vendu ? seconde main
2 : manufacturés
3 : friperie
4 : agroalimentaire
Q3-4. Type de commerce de rue 1 : ambulant
actuellement pratiqué 2 : sédentaire
Q3-5. Nombre d’années passées 1 : députant
dans l’activité actuelle 2 : [2-5[ans
3 : [5-10[ans
4 : [10ans et plus
Q3-6. Disposez-vous d’autre activité 1 : oui
secondaire ? 2 : non

115
FONCTIONNEMENT DES ACTIVITES
Q4-1. Quel perception faites-vous 1 : bien organisés
des marchés de la ville ? 2 : mal structurés
3 : manque d’espace
de vente
4 : accès difficile au
local de vente agrée
Q4-2. Y a-t-il augmentation du 1 : oui
nombre des vendeurs de la rue dans 2 : non
la ville ?
Q4-3. Y a-t-il conflit ou dispute 1 : oui
entre les commerçants à propos de 2 : non
l’espace de vente ?
Q4-4. Quels sont les types de 1 : insécurité sociale
contraintes auxquels vous faites face 2 : police municipale
dans votre espace de vente ? 3 : accident de
circulation
4 : surcharge des
espaces publics
5 : contraintes
administratif
Q4-5. Comment appréciez-vous la 1 : pas de client
vente des produits uniquement dans 2 : problème de place
des espaces appropriés ? de vente
3 : trop de contrôle
municipal
4 : coûte trop élevé
du local
Q4-6. A quel moment de la journée 1 : dans la matinée
vendez-vous vos produits ? 2 : dans l’après midi
3 : toute la journée
4 : dans la nuit

116
ENJEUX ET OPORTUNITES SOCIOECONOMIQUES DU
COMMERCE
Q5-1. En dehors des marchés, quels 1 : proximité des
sont les endroits propices à la marchés
vente ? 2 : carrefours
3 : trottoirs
4 : agences de
voyages
Q5-2. Quel revenu journalier tirez- 1 : 0001-1000f
vous de cette activité ? 2 : 1001 -2000f
3 : 2001-5000f
4 : 5001- et plus
Q5-3. Faites-vous une épargne 1 : oui
individuelle ? 2 : non
Q5-4.quel serait le devenir de votre 1 : abandonner
activité dans le futur ? 2 : développer
3 : Investir
d’avantage
4 : nécessite un suivit
particulier

117
ANNEXE 3. GUIDE D'ENTRETIEN POUR LES SPECIALISTES ET
LES PERSONNES RESSOURCES

Madame, Monsieur, je me nomme KANSEMDI Frédéric, étudiant en Master II en


géographie de l’université de Ngaoundéré. Dans ce cadre, j’effectue une recherche en vu
de la redaction d’un mémoire académic. Mon thème de recherche porte sur le processus et
l’impact socioéconomique du commerce de rue à Ngaoundéré. Ce guide d’entretien vous
est donc administré. Nous vous assurons que les données récoltées ne seront utilisées qu’à
des fins académiques et de démonstrations, seront confidentielles et ne pourront en aucun
cas vous porter préjudice. Je vous remercie pour votre participation.

1. Comment percevez-vous l'occupation des espaces publics en général ?


2. Et la transformation des trottoirs en lieux de commerce ?
3. Comment réagissez-vous suite aux occupants des rues ?
4. Accordez-vous des autorisations d'occupation des trottoirs aux postulants ?
5. Si oui quelles sont les conditions à remplir ?
6. Que préconisez-vous pour mettre fin à ces transformations des trottoirs en lieux de
commerce ?
7. Arrivez-vous à gérer tous les occupants ayant eu des autorisations d'installation ?
8. Quels sont vos perceptions face aux activités commerciales sur les trotoirs ?
9. Quels sont les marchés officiels dans votre circonscription ?
10. Pensez- vous que le commerce de rue peut contribuer au développement ?
11. Si oui comment ?
12. Si non pourquoi ?
13. Comment percevez- vous les taxes dans le commerce de rue ?
14. Quel rapport entretenez- vous avec les vendeurs de rue ?
15. Dans quelle mesure le commerce de rue peut-il contribuer éfficacement au
développement ?
16. Disposez- vous d’un programme de développement ?
17. Qu’est ce qui et fait à l’endroit des jeunes dans le commerce de rue ?
18. Votre avis personnel par rapport au commerce sur les trottoirs.

Nom de la personne interviewée : __________________________


Fonction de la personne interviewée : _______________________

118
ANNEXE 4. GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES COMMERÇANT
GROSISTES DE NGAOUNDERE

Madame, Monsieur, je me nomme KANSEMDI Frédéric, étudiant en Master II en


géographie de l’université de Ngaoundéré. Dans ce cadre, j’effectue une recherche en vu
de la redaction d’un mémoire académic. Mon thème de recherche porte sur le processus et
l’impact socioéconomique du commerce de rue à Ngaoundéré. Ce guide d’entretien vous
est donc administré. Nous vous assurons que les données récoltées ne seront utilisées qu’à
des fins académiques et de démonstrations, seront confidentielles et ne pourront en aucun
cas vous porter préjudice. Je vous remercie pour votre participation.

1. etes- vous le proprietaire de ce magazin ?


2. Depuis quand excercez ce metier ?
3. Comment vous vous etes trouver à ce niveau ?
4. Quels sont les osbtacles aux quels vous avez eu à surmonter tout au long de votre
évolution ?
5. Comment réagissez- vous face à la concurrence dans votre domaine ?
6. Comment concevez- vous l’état du commerce à Ngaoundéré ?
7. Êtes-vous l’initiateur de votre projet ?
8. Si oui comment l’avez- vous développer ?
9. Quelles perceptions faites-vous des jeuns aujourd’hui ?
10. Que suggerez- vous au commerçants de rue aulourd’hui ?
11. Pensez-vous que ces vendeurs peuvent s’ensortir ?
12. Pensez vous que les commerçants de rue nos jours peuvent se développer ?
13. Si oui comment ?
14. Si non pourquoi ?

Nom de la personne interviewée : __________________________


Fonction de la personne interviewée : _______________________

119
ANNEXE 5. ATTESTATION DE RECHERCHE

120
TABLE DES MATIERES
Dédicace ................................................................................................................................................... i
Remerciements .........................................................................................................................................ii
Sommaire ................................................................................................................................................iii
Résumé .................................................................................................................................................... iv
Abstract ................................................................................................................................................... iv
Liste des tableaux .....................................................................................................................................v
Liste des figures....................................................................................................................................... vi
Liste des photographies .......................................................................................................................... vii
Planches photographiques ..................................................................................................................... vii
Sigles et acronymes ............................................................................................................................... viii
INTRODUCTION GENERALE ............................................................................................................. 1
INTRODUCTION GENERALE ......................................................................................................... 2
PROBLEMATIQUE ........................................................................................................................... 3
QUESTION PRINCIPALE DE LA RECHERCHE ............................................................................ 5
QUESTIONS SPECIFIQUES ......................................................................................................... 5
CONTEXTE SCIENTIFIQUE ............................................................................................................ 5
OBJECTIF PRINCIPAL DE LA RECHERCHE ................................................................................ 9
OBJECTIFS SPECIFIQUES ........................................................................................................... 9
HYPOTHESE PRINCIPALE DE LA RECHERCHE ........................................................................ 9
HYPOTHESES SPECIFIQUES .................................................................................................... 10
PLAN DU TRAVAIL ....................................................................................................................... 10
Ière PARTIE: CONTEXTE D’ETUDE ET ACTEURS DU COMMERCE INFORMEL ..................... 12
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE ............................................................................... 13
CHAPITRE 1. CADRE GÉOGRAPHIQUE, CONCEPTUEL ET MÉTHODOLOGIQUE ................ 14
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 14
1.1. CADRE GEOGRAPHIQUE ...................................................................................................... 14
1.1.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE ....................................................................................... 14
1.1.2. CADRE PHYSIQUE ........................................................................................................... 16
1.1.3. DONNEES DE LA POPULATION LOCALE ................................................................... 18
1.2. CADRES CONCEPTUEL ET THEORIQUE............................................................................ 20
1.2.1. CADRE CONCEPTUEL..................................................................................................... 20
1.2.2. CADRE THEORIQUE ........................................................................................................ 25

121
1.3. LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ........................................................................ 26
1.3.1 METHODES DE COLLECTE DE DONNEES ................................................................... 26
1.3.2. OUTILS DE COLLECTE ................................................................................................... 28
1.3.3. ANALYSE DES DONNEES ET POPULATION CIBLE .................................................. 30
1.4. VARIABLES ET INDICATEURS ............................................................................................ 33
1.4.1. VARIABLES....................................................................................................................... 33
1.4.2. INDICATEURS .................................................................................................................. 34
CONCLUSION ................................................................................................................................. 35
CHAPITRE 2. ETAT DE LIEU ET ACTEURS DU COMMERCE DE RUE A NGAOUNDERE ... 36
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 36
2.1. PRESENTATION DU COMMERCE DE RUE A NGAOUNDERE ....................................... 36
2.1.1. ETAT ET NATURE DES PRODUITS DANS LE COMMERCE DE RUE .................... 36
2.1.2. ETAT DES ACTIVITES COMMERCIALES A NGAOUNDERE .................................. 39
2.2. ACTEURS CLES DU COMMERCE DE RUE ......................................................................... 43
2.2.1. LES ACTEURS DU COMMERCE DE RUE .................................................................... 43
2.2.2. NATURE DES RELATIONS ENTRE LES DIFFERENTS ACTEURS .......................... 45
2.2.3. CHOIX D’UNE ACTIVITE COMMERCIALE ................................................................. 48
2.3. COMMERCE DE RUE ET L’ADMINISTRATION ................................................................. 50
2.3.1. L'INFORMEL ET L'ETAT ................................................................................................. 51
2.3.2. GESTION DES MARCHES A NGAOUNDERE.............................................................. 52
2.3.3. LE ROLE DES ESPACES PUBLICS ................................................................................. 53
2.3.4. L'OCCUPATION DES TROTTOIRS ................................................................................. 55
CONCLUSION ................................................................................................................................. 57
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE ..................................................................................... 58
IIe PARTIE: PROCESSUS SOCIOECONOMIQUE ET IMPACT DU COMMERCE DE RUE AU
DEVELOPPEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES ................................................................. 59
INTRODUCTION DE LA DEUXIEME PARTIE ............................................................................... 60
CHAPITRE 3. PROCESSUS SOCIOECONOMIQUE DU COMMERCE DE RUE A
NGAOUNDERE ................................................................................................................................... 61
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 61
3.1. PROFIL DES PRINCIPAUX ACTEURS.................................................................................. 61
3.1.1. PROFILS DES ACTEURS DU COMMERCE DE RUE.................................................... 61
3.1.2. DIVERSITE GEOGRAPHIQUES DES ACTEURS ........................................................ 63
3.1.3. CONDITION SOCIALE DANS LE COMMERCE DE RUE ............................................ 64
3.2. ANALYSE DE LA STRATEGIE DE VENTE......................................................................... 66

122
3.2.1. ANALYSE DU FONCIER DANS LE COMMERCE INFORMEL ................................... 66
3.2.2. LA MOBILITE SPATIO-TEMPORELLE DES ACTEURS ............................................. 67
3.2.3. ANALYSE DU RAPPORT VENDEUR/CLIENT ............................................................. 70
3.3. CARACTERISTIQUE SPECIFIQUE DU COMMERCE DE RUE ........................................ 73
3.3.1. DEVELOPPEMENT DU COMMERCE DANS LES RUES ............................................ 73
3.3.2. PROCESSUS COMMERCIAL.......................................................................................... 75
3.3.3. CARACTEIRTIQUE DU COMMERCE DE RUE............................................................. 76
3.3.4. TRANSACTIONS COMMERCIALES .............................................................................. 78
CONCLUSION ................................................................................................................................. 79
CHAPITRE 4. IMPACT SOCIOECONOMIQUE DU COMMERCE DE RUE AU
DEVELOPPEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES .................................................................. 81
INTRODUCTION ............................................................................................................................. 81
4.1. APPORT ECONOMIQUE DU COMMERCE DE RUE A NGAOUNDERE ......................... 81
4.1.1. LE ROLE DES COLLECTIVITES LOCALES ................................................................. 81
4.1.2. RECOUVREMENT COMMUNAL ET EVALUATION DU COMMERCE DE RUE .... 84
4.1.3. FISCALITE DANS LE COMMERCE DE RUE ............................................................... 86
4.1.4. CONTRIBUTION DU COMMERCE DE RUE DANS L’ASSIETTE FISCALE DES
COLLECTIVITES ........................................................................................................................ 87
4.2. INTERET DU COMMERCE DE RUE ..................................................................................... 89
4.2.1. L'EPANOUISSEMENT DES ACTEURS ......................................................................... 89
4.2.2. COMMERCE DE RUE COMME ECOLE DE COMMERCE ........................................... 92
4.3. NECESSITE DU COMMERCE DE RUE ................................................................................. 93
4.3.1. PROCESSUS DE CREATION D’EMPLOIS ET DE RICHESSE .................................... 94
4.3.2. SUIVI DES ACTIVITES ET ENCADREMENT DES ACTEURS.................................... 94
4.3.3. AVANTAGES DU COMMERCE DE RUE ....................................................................... 96
4.4. VERIFICATION DES HYPOTHESES ..................................................................................... 96
4.5. SUGGESTIONS ......................................................................................................................... 97
4.5.1. L’ETAT ............................................................................................................................... 98
4.5.2. AUX COLLECTIVITES LOCALES .................................................................................. 98
4.5.3. AUX COMMERÇANTS..................................................................................................... 98
CONCLUSION ................................................................................................................................. 99
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 100
CONCLUSION GENERALE ......................................................................................................... 101
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................................. 103
ANNEXES .......................................................................................................................................... 109

123
ANNEXE 1. LISTE DES TABLEAUX .......................................................................................... 110
ANNEXE 2. QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX COMMERCANTS DE RUE ........................ 114
ANNEXE 3. GUIDE D'ENTRETIEN POUR LES SPECIALISTES ET LES PERSONNES
RESSOURCES................................................................................................................................ 118
ANNEXE 4. GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES COMMERÇANT GROSISTES DE
NGAOUNDERE ............................................................................................................................. 119
ANNEXE 5. ATTESTATION DE RECHERCHE ........................................................................ 120
TABLE DES MATIERES................................................................................................................... 121

124

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