Expose Eschatologie
Expose Eschatologie
Expose Eschatologie
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eschatologie intramondaine. Cette tendance est cultivée par certains théologiens de
la libération qui insistent sur l’importance de construire le Royaume de Dieu déjà à
l’intérieur de notre histoire, à tel point que le salut qui transcende l’histoire semble
passer au second plan.
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I. L’ESCHATOLOGIE CHRÉTIENNE CATHOLIQUE SELON LE
DOCUMENT DE LA COMMISSION THÉOLOGIQUE
INTERNATIONALE
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morts aura lieu par le Christ et dans le Christ, ajoute : « Mais chacun à son rang :
comme prémices, le Christ, ensuite ceux qui seront au Christ, lors de son
avènement » (1 Co 15, 23 : en tê parousia autou). Un événement concret (la
parousie du Christ) est indiqué comme le moment de la résurrection des morts. Le
mot grec parousia signifie « la seconde venue », encore à venir, du Seigneur dans
la gloire, différente de la première venue dans l’humilité : la manifestation de la
gloire et la manifestation de la parousie se rapportent à la même venue. Le même
événement est exprimé dans l’Évangile de Jean (6, 54) par les mots : « au dernier
jour ». La même relation des événements se trouve dans la description vivante de
la première Lettre aux Thessaloniciens (4, 16-17) ; et la grande tradition des Pères
affirme : « à sa venue, tous les hommes ressusciteront ».
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confessait que la résurrection glorieuse des morts se produira non seulement selon
l’exemple du Christ ressuscité mais aussi à l’exemple de notre Chef.
Les premiers chrétiens, qu’ils aient pensé que la parousie était proche ou
qu’ils l’aient envisagée comme étant encore très lointaine, apprirent vite, par
expérience, que certains d’entre eux avaient été enlevés par la mort avant la
parousie. Puisqu’ils étaient préoccupés de leur sort, Paul les console en leur
rappelant la doctrine de la résurrection future des fidèles défunts : Les morts qui
sont dans le Christ ressusciteront en premier lieu. Ainsi, Jésus crucifié a promis au
bon larron : En vérité (amên), je te le dis : aujourd’hui tu seras avec moi dans le
paradis. L’idée fondamentale est que Jésus veut accueillir le bon larron dans sa
communion immédiatement après la mort. L’idée de communion avec le Christ se
trouve toujours soulignée ; commencée sur terre, cette communion avec le Christ
est proclamée comme l’unique objet d’espérance dans l’état après la mort : « être
avec le Christ ». L’état après la mort n’est désirable que parce que, dans le
Nouveau Testament (à l’exception de Lc 16, 19-31 dont le contexte est cependant
tout à fait différent), il implique toujours l’union avec le Christ.
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déjà ressuscité. La survie de l’âme consciente, préalable à la résurrection, assure la
continuité et l’identité de la subsistance de l’homme qui a vécu et de l’homme qui
ressuscitera, en ceci que, grâce à elle, l’homme concret ne cesse jamais totalement
d’exister. Dans la pensée chrétienne traditionnelle, l’eschatologie des âmes est un
état dans lequel, tout au long de l’histoire, les frères en Christ se réunissent
successivement avec lui et en lui. L’idée d’une union familiale des âmes dans la
mort, qui n’est pas tout à fait étrangère à de nombreuses religions africaines,
fournit l’occasion d’un dialogue interreligieux avec celles-ci. Il faut également
ajouter que, dans le christianisme, cette réunion atteint son sommet à la fin de
l’histoire, lorsque la résurrection amène les hommes à leur pleine réalité
existentielle, y compris corporelle.
6) La mort chrétienne.
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La répugnance dont l’homme fait l’expérience face à la mort, et la possibilité
de surmonter cette répugnance, sont une attitude typiquement humaine et tout à fait
différente de celle de n’importe quel animal. Ainsi, la mort est une occasion où
l’homme peut et doit se manifester comme homme.
La foi et l’espérance nous montrent une autre face de la mort. Jésus a assumé
la peur de la mort à la lumière de la volonté du Père. Il est mort pour affranchir
tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort.
C’est pourquoi saint Paul peut avoir le désir de s’en aller pour être avec le Christ ;
cette communion avec le Christ après la mort est considérée par Paul, en
comparaison avec l’état de la vie présente, comme quelque chose qui serait, de
beaucoup, bien préférable. La mort est alors vue comme une porte qui conduit à la
communion avec le Christ après la mort, et non pas comme libérant l’âme d’un
corps qui serait pour elle un poids. Par sa mort et sa résurrection, le Christ a
conféré cette bonté à la mort.
Par le mot réincarnation, l’on désigne une doctrine selon laquelle, après la
mort, l’âme assume un autre corps et s’incarne de nouveau. Cependant, il faut
noter que c’est une conception née du paganisme qui contredit la Sainte Écriture et
la doctrine de l’Église et qui par conséquent est rejetée par l’Eglise. Selon cette
doctrine, l’âme en se réincarnât vient poursuivre ce qu’elle n’a pas pu achever dans
le temps à cause de la brièveté de la vie, ou surmonter et corriger toutes
défaillances commises pendant cette vie terrestre. Cependant, la foi catholique
affirme que malgré le fait de la brièveté de la vie terrestre connue de tous, il n’y a
pas possibilité de réincarnation à cause de l’unicité de la vie humaine et que seule
la résurrection finale dans la gloire conduit l’homme à un état qui le dépasse. À cet
effet, les tenants de cette doctrine illustrent quatre points qui fondent le
réincarnationnisme. Ils stipulent qu’il y a de nombreuses existences terrestre et que
notre vie actuelle n’est pas la dernière ; nous avions vécu et nous revivrons encore.
Ils avancent aussi qu’il y a dans la nature humaine une loi poussant à un continuel
progrès vers la perfection et que cette loi conduit les âmes à des vies toujours
nouvelles et ne permet aucun arrêt définitif. De cette position se dégage alors
l’idée de condamnation sans fin exclu, négatif, donc pas d’enfer. Cette doctrine
stipule ainsi que l’on parvient au fait final que par ces mérites. Tout le mal commis
sera réparé par des expiations personnelles (négation de la rédemption). De plus, à
la mesure où l’âme progresse vers la perfection, elle est appelée à prendre dans ses
nouvelles incarnations un corps chaque fois moins matériel. L’âme en ce sens
possède une tendance vers une indépendance définitive à l’égard du corps où elle
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sera définitivement libéré du corps et donc indépendante de la matière. (Négation
de la résurrection).
L’Enfer dans le Nouveau Testament, bien qu’il soit une possibilité bien
réelle, il est toutefois difficile à être accepté. L’homme doit éviter la tentative de
déterminer les voies par lesquelles l’infinie bonté de Dieu et la vraie liberté
humaine peuvent être conciliées. Quand l’Église prie pour le salut de tous, elle prie
en réalité pour la conversion de tous les hommes qui vivent, car Dieu veut que tous
les hommes soient sauvés.
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concile Vatican II. Il faut dire tout d’abord que c’est le Christ qui est la réalité, la
fin ultime de toutes les réalités eschatologiques. L’espérance suprême dans cette
logique réside dans la résurrection corporelle, puisque le Christ est ressuscité,
premier né d’entre les morts, transformant notre corps de misère en le conformant
à son corps de gloire. C’est pourquoi nous confions nos frères au Seigneur pour
qu’il les accueille dans sa paix et qu’ils ressuscitent au dernier jour. Ce texte
affirme d’une part que la résurrection n’est pas encore accomplie, mais qu’elle doit
avoir lieu à la fin des temps. La résurrection étant prévue pour la fin des temps, il
existe une eschatologie des âmes qui consiste à prier de sorte qu’en mettant le
corps du défunt en terre, son âme accède au paradis. Il y a pour cette eschatologie
des âmes, plusieurs prières telles que dans le rituel des funérailles (ordo
exsequiarum) qui contient la prière que l’on dit en mettant le corps dans le
cercueil. « Accueille, Seigneur, l’âme de ton serviteur (…) se relever parmi tes élus
et les saints dans la gloire de la résurrection ». Il y a aussi les formules que l’on
doit dire pour le mourant quand le moment de la mort est tout proche. « Quitte ce
monde, âme chrétienne (…) et fixe ta demeure avec Dieu dans la sainteté ». Par
ailleurs, une autre prière souligne que l’eschatologie des âmes est ordonnée à leur
résurrection : « Père très bon nous remettons entre tes mains (…), il ressuscitera
avec le Christ le dernier jour. Cette liturgie de l’Église nous permet de savoir que
la liturgie des funérailles chrétiennes n’est pas une chose en dehors de la foi de
l’Église, mais qu’elle tient une place centrale. C’est pourquoi, par ces différentes
prières, l’Église prône depuis la maladie du mourant jusqu’à la résurrection, des
formules de prières faites et adressées à chaque moment de la vie afin de veiller
pour ne perde aucune âme. Cette résurrection rythme avec alors toute la vie de la
liturgie romaine.
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1- La position de la Commission Théologique Internationale sur quelques
questions concernant l’Eschatologie
La résurrection
Face aux perplexités de notre monde actuel, l’opposition actuelle ne doit pas
davantage nous effrayer. La réponse chrétienne à la perplexité de l’homme
contemporain, comme à l’homme de tous les temps, a pour fondement le Christ
ressuscité, et elle est contenue dans l’espérance de la glorieuse résurrection future
de tous ceux qui appartiennent au Christ. Ce sera une résurrection à l’image de
celle du Christ lui-même.
Le ciel
Le purgatoire
En ce qui concerne les âmes des défunts qui ont encore besoin de
purification après la mort, « l’Église, en ses membres qui cheminent sur la terre,
offre pour eux ses suffrages à travers le sacrifice de la messe, les prières, les
aumônes et les autres œuvres de piété que les fidèles ont l’habitude d’offrir pour
les autres fidèles.
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Pour ceux qui ne l’ont pas fait suffisamment sur terre par la pénitence,
l’Église croit qu’il existe un état de purification après la mort 1, c’est-à-dire « une
purification préalable à la vision de Dieu2 ». Puisque cette purification a lieu après
la mort et avant la résurrection finale, cet état appartient au stade eschatologique
intermédiaire ; plus encore, l’existence de cet état montre l’existence d’une
eschatologie intermédiaire.
Quand le Magistère affirme que, immédiatement après la mort, les âmes des
saints jouissent de la vision béatifique de Dieu et de la communion parfaite avec le
Christ, il présuppose toujours qu’il s’agit des âmes qui se trouvent purifiées. Aussi,
bien que les paroles du Psaume 14 [15], 1-2 se rapportent au sanctuaire terrestre,
elles ont une profonde signification pour la vie après la mort. Elles précisent que
rien de souillé ne peut être introduit dans la présence du Seigneur.
L’enfer
L’Église croit qu’il existe un état de condamnation définitive pour ceux qui
meurent chargés d’un péché grave. Il faut absolument éviter de comprendre l’état
de purification avant la rencontre avec Dieu de manière trop semblable à celui de
la condamnation, comme si la différence des deux ne consistait que dans le fait que
l’un serait éternel et l’autre temporaire : la purification après la mort est « tout à
fait différente du châtiment des damnés ». En réalité, on ne peut pas comparer un
état dont le centre est l’amour de Dieu et un autre dont le centre est la haine. Celui
qui est justifié vit dans l’amour du Christ. Son amour devient plus conscient avec
1
Concile de Trente, Décret sur la justification, canon 30 (DS 1580).
2
Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre Recentiores episcoporum Synodi, no 7 ; La Documentation
catholique 76 (1979), p. 709.
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la mort. L’amour qui tarde à posséder la personne aimée souffre et, par cette
souffrance, se purifie. Saint Jean de la Croix explique que le Saint-Esprit, comme «
Vive Flamme d’Amour », purifie l’âme pour qu’elle parvienne à l’amour parfait de
Dieu, aussi bien ici sur terre qu’après la mort si c’est nécessaire ; en ce sens, il
établit un certain parallélisme entre la purification qui a lieu dans ce qu’il appelle
les « nuits » et la purification passive du purgatoire[186]. Dans l’histoire de ce
dogme, le manque d’application à montrer cette profonde différence entre l’état de
purification et l’état de condamnation a créé de graves difficultés dans le dialogue
avec les chrétiens orientaux. Cette doctrine de l’enfer jette la théorie de la
réincarnation.
Le jugement
La parousie du Christ
En effet, Rahner soutien que la doctrine sur les fins dernières a pour
fondement la foi en la mort et la résurrection du Christ. Il « reconnait à la mort de
Jésus une signification rédemptrice qui annule notre état de pécheur devant Dieu
et instaure entre Dieu et l’homme une relation de salut »3. Selon lui, cette mort de
Jésus est cause de notre salut.4 Étant partenaire de Dieu, l’homme, malgré cela ne
peut en aucun cas connaitre totalement la fin du monde. L’eschatologie vient donc
aider l’homme à appréhender les choses connues. Rahner soutient aussi que
l’eschatologie bien qu’étant individuel est également collective.
Quant à Ratzinger, c’est dans son ouvrage La mort et l’Au-delà, qu’il aborde
les questions relatives à l’eschatologie chrétienne. Selon lui le Royaume de Dieu,
c’est Jésus Christ en tant que promesse faite par Dieu qui se réalise. Il réhabilite la
notion chrétienne de l’immortalité de l’âme, notion corrompue par des pensées
matérialiste et philosophique. Cette notion réhabilitée sera reprise comme doctrine
orthodoxe. De plus, pour lui la résurrection des mort trouve sens et
accomplissement dans le personne de Jésus Christ. La capacité de choisir d’être
avec ou sans Dieu détermine déjà le ciel. Car, pour lui « Dieu a un respect absolu
de la liberté de sa créature. L’amour peut lui être donné, et, partant, la possibilité
d’échapper à toute insuffisance qui est en elle-même. »5 Le cardinal soutient l’idée
d’un état de purification à la communion parfaite avec le Christ. Les âmes détenues
dans cet état sont aidées par le suffrage des fidèles et surtout par le sacrifice du
l’autel qui est agréable à Dieu. Aussi soutient-il que la résurrection est totale dans
la mesure où c’est l’homme tout entier qui ressuscite.
3
KARL Rahner, Traité fondamental de la foi, études sur le concept du christianisme, éd. Cerf, Paris, 2011, p. 316.
4
Idem. p. 317.
5
Joseph, cardinal RATZINGER, la mort et l’Au-delà, éd. Fayard, 1994, p. 224.
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CONCLUSION
Au terme de cette étude, nous ne saurions prendre autre conclusion que celle
faite par la CTI. Elle est la meilleure expression de l’espérance chrétienne car
comme elle l’affirme, la foi de l’Église se manifeste dans la liturgie, lieu privilégié
de sa proclamation. À la lumière de son témoignage, il est apparu que la liturgie
maintient l’équilibre qui doit exister, dans l’eschatologie, entre les éléments
individuels et les éléments collectifs, et qu’elle souligne le sens christologique des
réalités ultimes, sans lequel l’eschatologie se dégraderait en une pure spéculation
humaine.
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