Manuscrit PDG PDF
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fr Septembre 2017
PRESENTATION DE PDG
RETOUR SUR LA SESSION DE FORMATION DU 9 MAI 2017
Conception du livre :
« Protection, Délivrance, Guérison, Célébrations et Prières1 »
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Genèse du projet
C’est avec le souci de répondre à une attente grandissante de propositions pour honorer des
demandes de protection dans la détresse, de délivrance dans le combat spirituel, de guérison
face à la maladie, que l’Église de France a pris l’initiative de ce livre. Fruit du travail conjoint
du Bureau National des Exorcistes (BNE) et du Service National de la Pastorale Liturgique et
Sacramentelle (SNPLS), il présente une base équilibrée et rigoureuse, tant sur le plan
théologique que pastoral, pour offrir un réconfort spirituel aux personnes en souffrance.
Un livre de célébrations et de prières
Sans être un rituel, cet ouvrage se veut un outil pratique en vue d’aider des communautés locales
à proposer des célébrations pour demander au Seigneur de faire abonder ses dons sur son
peuple.
Inspiré du Livre des bénédictions, du Rituel de l’initiation chrétienne et des adultes et de messes
et prières extraites du Missel romain, ce recueil devrait permettre de goûter les fruits de de la
miséricorde de Dieu qui se déploient par les largesses de sa bénédiction. Il offre la possibilité
d’approfondir dans la foi, la capacité qui nous est donnée de vivre tout combat, toute épreuve,
dans une communion toujours plus étroite avec l’unique Sauveur. Le Christ veut nous guérir
du péché et nous libérer de la mort pour une vie nouvelle déjà inaugurée par le baptême.
Des propositions qui requièrent une formation des célébrants
Nous espérons que cet ouvrage sera d’une aide précieuse pour les pasteurs souvent démunis
devant les quêtes et souffrances exprimées, en particulier celles engendrées par les addictions.
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Intervention de Mgr AUBERTIN lors de la session de présentation de l’ouvrage Protection Délivrance Guérison,
à la Conférence des évêques de France, le 9 mai 2017.
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Il devrait se monter un soutien dans l’accompagnement des chrétiens mais aussi des personnes
issues d’autres religions et cultures, puisqu’une célébration a été conçue spécialement à
l’intention de ces dernières. Il est conseillé que les célébrants prennent le temps de se former
car les célébrations et prières proposées requièrent une adaptation nécessaire à la personne en
demande et donc du discernement …
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Présentation du livre :
« Protection, Délivrance, Guérison, Célébrations et prières2 »
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Chers amis,
Ne pouvant être présent à Paris en cette journée du 9 mai, j’ai été invité à vous adresser quelques
mots en ma qualité d’évêque accompagnateur du bureau national des exorcistes. J’accompagne
ce bureau depuis quelques années maintenant et c’est lui qui a souhaité mettre au service des
communautés chrétiennes ce livre de célébrations et de prières pour des personnes aux prises
avec le mal ou la maladie.
Qu’est-ce que le Bureau National des Exorcistes (BNE) ? Ce Bureau, sous la responsabilité
d’un évêque membre de la Commission épiscopale pour la pastorale liturgique et sacramentelle
(CELPS), est composé de trois exorcistes diocésains, d’une personne laïque, membre d’une
équipe d’exorciste, d’un théologien membre du Service national de la Pastorale liturgique et
sacramentelle (SNPLS). Il est accompagné par un secrétaire général adjoint de la Conférence
des Évêques de France. Quelle est sa mission ? Former et suivre les exorcistes au nom des
évêques de France, leur permettre de se rencontrer et d’échanger sur les questions que leur pose
leur ministère.
Je voudrais tout d’abord expliquer la genèse de ce projet et l’objectif que le Bureau des
Exorcistes se fixait en le lançant. Enfin j’adresserai des remerciements.
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d’autres. Il nous a semblé bon de recueillir ces prières, et d’opérer un discernement théologique
et pastoral, pour mettre à disposition des exorcistes, des prêtres, mais aussi des groupes de
prière, un choix de prières reconnues par l’Église, et des schémas de célébration qui puissent
inscrire dans la vie de l’Église, et donc dans la liturgie, le soin pastoral des personnes en
souffrance.
En plus des demandes de protection ou de délivrance, et parfois en lien avec elles, on assiste
aujourd’hui à de nombreuses demandes de guérison, et un développement des prières dites « de
guérison », qui invite à un discernement ecclésial. L’Église ne peut pas ignorer ces attentes,
mais elle se doit de les évangéliser, et de veiller à ce que ces pratiques ne glissent pas vers des
dérives dommageables pour les personnes. Le Christ nous a laissé en don le sacrement des
malades pour les personnes atteintes gravement et entravées dans le chemin de vie ; ce
sacrement peut être reçu plusieurs fois, mais de manière espacée. De manière complémentaire,
rien n’empêche une communauté chrétienne de demander humblement au Seigneur de guérir
ceux qui ne sont pas bien physiquement, psychiquement, spirituellement. Il ne s’agit pas
d’établir des « guérisseurs chrétiens », qui feraient concurrence à d’autres « guérisseurs » ; de
manière plus simple, la communauté prend en compte le mal-être des personnes concernées, et
les présentent au Seigneur dans la foi. Lui seul peut guérir et soulager.
Je remercie le Père Bernard Maitte, qui a porté ce projet et l’a mené à son terme avec la
collaboration d’une équipe. Je remercie le Père Emmanuel Coquet, secrétaire général adjoint
de la conférence des évêques de France, et les membres du Bureau des Exorcistes. Je remercie
le SNPLS, et Monsieur Frédéric Bergeret secrétaire général de l’Association épiscopale
liturgique pour les pays francophones (AELF) qui s’est chargé de l’édition. Je remercie enfin
Mgr Aubertin, Président de la Commission Épiscopale pour la Liturgie et la Pastorale
Sacramentelle, qui a donné son accord à l’édition de ce livre, ainsi que la Commission
doctrinale des évêques qui a bien voulu relire l’ensemble de l’ouvrage.
Je souhaite à tous les participants à cette journée un travail fructueux et une heureuse découverte
du livre qui leur est présenté.
Guy de KERIMEL
Évêque de Grenoble -Vienne
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Exposé sur la « Place de l’ouvrage dans une pastorale de l’accueil » par le P. Philippe
MARXER, ancien responsable national du catéchuménat. Contribution non publiée
dans ce dossier mais téléchargeable in extenso sur le site liturgie.catholique.fr
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Monique BRULIN
Collaboratrice scientifique au CNPL puis au SNPLS, elle fut
membre du conseil de rédaction de la revue La Maison-Dieu et
dans le même temps enseignante à la Faculté de théologie de
l’Institut Catholique de Paris, notamment à l’Institut Supérieur de
Liturgie. Après des recherches sur la vie liturgique à l’époque
moderne (Le Verbe et la voix, La manifestation vocale dans le culte
en France au XVIIe siècle, Beauchesne, « Théologie historique »,
1998), ses travaux ont porté en priorité sur l’anthropologie des rites et notamment sur les rites
concernant la mort et l’homme face à la fragilité (sacrements pour les malades, pénitence et
réconciliation, exorcismes).
Bernard MAITTE
Prêtre du diocèse d’Aix et Arles, le père Maitte est administrateur de
la paroisse de Châteauneuf-le-Rouge. Professeur de liturgie et de
sacramentaire, il enseigne au séminaire d’Aix, et donne également
des cours au Studium NDV de Vénasque. Il est responsable du
département de pastorale, spiritualité, art et cultures de l'ISTR/ICM
de Marseille. Membre du SNPLS, il traite des questions théologiques
et celles qui concernent l’Initiation chrétienne. Il est également
membre du Bureau national des exorcistes. À ce titre, il lui a été
demandé de diriger l’équipe de rédaction du livre Protection
Délivrance, Guérison, célébrations et prières.
Philippe MARXER, SJ
Après 6 ans passés au Service national de la catéchèse et du
catéchuménat, le père Marxer a reçu la mission d'être modérateur des
études à l'Institut Pey Berland de Bordeaux, dans le cadre de la
convention signée avec l'Institut Catholique de Toulouse. Il assure
un enseignement de christologie depuis septembre dernier. Il
travaille également à la fondation d'une école de "disciples
missionnaires" pour la Province apostolique d'Aquitaine. Il assure
enfin un cours de sacramentaire au Centre Sèvres à Paris.
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Neuvizy est un petit village des Ardennes (08). En 1752, huit enfants découvrent dans la ramure
d’un grand chêne, une petite statuette en bronze de la Vierge à l’enfant. Rapidement un lieu de
pèlerinage populaire prend forme, et l’on vient prier Marie, dans le bois ou dans l’église, sous
le double vocable de Notre-Dame de Bon Secours ou Notre-Dame du bel Amour.
Devenu sanctuaire marial diocésain, l’église de Neuvizy accueille depuis le mois de février
2017, une veillée de prière pour les souffrants, le vendredi soir une fois par mois. Il s’agit ici
de proposer une démarche liturgique qui rejoigne l’attente dévotionnelle des fidèles.
Leurs attentes, d’ailleurs, sont variées, comme les situations pour lesquelles ils demandent la
prière : maladie, épreuves professionnelles ou familiales, deuils, etc... En ce sens, la proposition
rituelle doit recouvrir les demandes de protection, de délivrance, comme de guérison.
L’enjeu est d’offrir une réponse communautaire à des demandes individuelles. Et d’articuler
cette réponse à l’esprit marial du lieu.
L’accent a été mis sur la solidarité dans la prière et dans la foi avec les personnes qui ne peuvent
être présentes. Ce qui est signifié notamment dans l’intercession libre et dans la bénédiction
d’aliments à partager.
Temps marial
- Chant à Marie ;
- Mot dans lequel est signifié que Marie nous accueille, chacune et chacun avec les situations
de souffrance que nous portons, et qu’elle nous invite à nous accueillir et nous porter les uns
les autres ;
- Geste d’accueil fraternel ;
- Prière du sanctuaire adressée à Notre-Dame de Bon Secours, récitée tous ensemble ;
- Chant de transition : Vierge bénie entre toutes les femmes, donne-nous ton Fils (V 116).
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Temps de louange
Temps de la Parole
- Acclamation de l’évangile ;
- Proclamation d’un évangile (récit de guérison, de miracle, de manifestation du Christ, etc…) ;
- Temps de silence où chacun peut redire le mot, l’expression, la phrase qui l’a touché ;
- Credo.
Temps de l’intercession
- Prière d’intercession litanique à partir d’une des propositions du livre Protection Délivrance
et Guérison ;
- Intentions libres avec énoncé des prénoms des personnes pour lesquelles les participants
veulent prier ;
- Prière de délivrance ou de guérison : parmi les propositions du livre Protection Délivrance et
Guérison, on prend une des formes adaptée aux circonstances ;
- Signation : Les personnes qui le veulent peuvent s’avancer pour être marquées, sur le front,
du signe de la croix ;
- Prière du Notre Père dit tous ensemble ;
- Mot d’envoi avec bénédiction de gâteaux ou d’autres aliments apportés par les participants en
vue d’être partagés avec des personnes absentes, souffrantes ou isolées ;
- Bénédiction de l’assemblée ;
- Chant d’envoi.
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Dans un premier temps, je souligne très simplement que cet ouvrage nous est donné comme un
fruit de l’année de la Miséricorde. En effet, je crois profondément qu’il s’agit là d’un heureux
déploiement de ce que cette année sainte nous a invité à réaliser.
Permettez-moi de vous relire ici quelques lignes de la bulle d’indiction du Jubilé
« Face à la multitude qui le suivait, Jésus, voyant qu’ils étaient fatigués et épuisés, égarés et sans
berger, éprouva au plus profond de son cœur, une grande compassion pour eux (cf. Mt 9, 36). En
raison de cet amour de compassion, il guérit les malades qu’on lui présentait (cf. Mt 14, 14), et il
rassasia une grande foule avec peu de pains et de poissons (cf. Mt 15, 37). Ce qui animait Jésus en
toute circonstance n’était rien d’autre que la miséricorde avec laquelle il lisait dans le cœur de ses
interlocuteurs et répondait à leurs besoins les plus profonds. » (Misericordiae Vultus n° 8).
C’est un fruit singulier de l’année de la Miséricorde que de pouvoir, avec l’outil dont nous
disposons désormais, mieux aller à la rencontre des fatigués, des « sans berger » pour, à la
manière du Christ, lire dans leur cœur et leur porter les bienfaits mêmes de Dieu à travers sa
Parole qui rassasie et manifester l’espérance qui habite les enfants du Père à l’ombre de la Croix.
Dimension ecclésiale
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nouvelle (ou déblaie une voie qui n’était plus trop empruntée) afin que nous prenions davantage
au sérieux l’invitation du Christ qui nous propose de refaire nos forces (cf. Mt 11, 28-30).
Par son existence même, PDG signifie aux pasteurs de communauté, quelle qu’en soit leur
forme, qu’il est dans leur mission commune de porter ce trésor pour rejoindre un peuple en
attente.
De plus, cet ouvrage remet la communauté au cœur de ces prières de demandes. Qu’elle soit
diocésaine comme nous l’avons vu avec Mgr AUPETIT, paroissiale, ou rattachée à un
sanctuaire, à une communauté religieuse, à une aumônerie, la communauté priante est mise au
cœur des différents schémas que vous avez pu quelque peu éprouver dans les ateliers cet après-
midi. Ces propositions de célébrations veulent redonner à la communauté rassemblée, au Corps
du Christ tout entier qui célèbre les bienfaits de Dieu, toute sa place. Nous savons combien
toute souffrance est une souffrance portée par l’ensemble du corps ecclésial ; alors ne nous
privons pas de faire des lieux où nous appelons l’action de l’Esprit Saint, des occasions de
manifester jusqu’où s’étend la tendresse de Dieu qui s’offre à chacun.
Toujours dans ce sens de l’ecclésialité, nous avons relevé combien PDG offre une base de
communion afin que les propositions qui peuvent être faites dans ce domaine particulier ne
relèvent ni de la subjectivité ni de la seule sensibilité des « célébrants » au sens large.
Le père TOURY nous a également rendus attentifs à la solidarité qui s’exerce dans la souffrance
comme dans son apaisement, et il est heureux de manifester concrètement cette dimension.
Avec la réception de ce livre, nous avons également une opportunité qui s’offre à nous.
J’évoquais à l’instant des groupes de prières particuliers. S’il faut se réjouir de ces groupes qui
participent à l’élan missionnaire de l’Église, il n’est en même temps pas rare que nous
connaissions tel ou tel groupe pratiquant des prières de protection, de délivrance ou de guérison
sans que ces pratiques soient véritablement discernées et souvent moins encore évaluées et
relues. Nous avons là un livre qui nous permet de le faire, ou du moins qui fournit la matière
pour le faire.
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Ce livre peut être un outil de formation avec les responsables de ces groupes, des communautés.
Il permet d’engager une réflexion sur une base claire et commune dans l’Église qui est en
France. La catéchèse que nous appelons lors du déploiement des schémas de célébrations peut
être dispensée avec profit en amont avec tous ceux qui revendiquent prendre part à l’animation
de prières pour demander protection, délivrance ou guérison. C’est là encore une chance.
Car - peut-être faut-il le dire -, ce livre n’est pas si « clef en main » qu’il pourrait le laisser
paraître à une première lecture. PDG est un outil, il met à disposition des ressources. Et du
même coup il requiert une préparation soigneuse pour que la proposition qui sera faite le soit
dans un cadre propice et permette aux différents acteurs de ces liturgies d’être dans les
dispositions intérieures les plus fructueuses possible. Il faudra prendre le temps de s’approprier
le déroulement, peut-être de le préparer en équipe. On a déjà repéré ce matin des lieux à investir
(l’œcuménisme notamment).
Les schémas de célébrations sont également à « inculturer » bien évidemment dans le contexte
où vous aurez à le mettre en œuvre en prison, en paroisse, auprès des migrants,…
PDG peut être mis entre toutes les mains… mais pas seul ! Les fiches pratiques peuvent sembler
des évidences mais nous savons combien il est nécessaire de rappeler régulièrement ce qui
semble acquis. On se réjouira de ce que PDG permette de faire sortir d’une logique
d’ « efficacité » de différentes prières comme on l’entend parfois, pour introduire dans l’ordre
de la relation de foi.
Je crois que l’on peut sans grande réticence faire nôtre l’invitation du pape François dans son
exhortation apostolique Amoris Laetitia pour entrer dans cette valse à quatre temps qu’il nous
propose : « Accueillir, Accompagner, Discerner, Intégrer ». Au-delà de l’accueil des situations
rencontrées lors de la préparation au mariage, cette invite recouvre la proposition faite ce matin
de « Accueil, écoute, discernement, itinéraire ». Cette dynamique n’est pas nouvelle mais elle
permet de formuler plus clairement peut-être ce qui oriente l’itinéraire qui mène à la
communion au cœur de l’Église quelles que soient les fragilités ou les blessures que nous
portons. Si la dynamique n’est pas nouvelle, la mettre en œuvre relève bien du défi auquel nous
confronte ce livre pour le bien de toute l’Église.
Ce livre est une proposition qui n’est pas une contrainte. Je veux dire par là que, bien que n’étant
pas un rituel au sens strict comme le rappelle Mgr AUBERTIN dans sa présentation de
l’ouvrage, il permet de se saisir de ces éléments présentés de manière équilibrée et cohérente.
C’est cet équilibre qui oblige à situer la proposition d’une célébration dans un ensemble plus
vaste, dans une approche globale de l’économie sacramentelle et vous en avez des rappels tout
au long du livre, attirant notamment notre attention sur les liens et les résonnances à établir avec
les sacrements de guérison, l’eucharistie et la confirmation. Ce livre ne fait pas de ces prières
pour demander la protection, la délivrance ou la guérison un processus hermétique, mais bien
au contraire il veut inscrire les personnes qui ont recours à ces célébrations dans un dynamisme
catéchuménal (et les références au Rituel d’initiation chrétienne des adultes qui jalonnent le
livre le vérifient amplement).
Tout n’est pas dit à ce stade. Il faudra éprouver ces célébrations et recueillir le rejaillissement
sur les personnes, les communautés. Il nous appartiendra de réfléchir à la manière dont peuvent
se prolonger ou se réitérer ces célébrations. Il nous reviendra de voir comment la communauté
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ecclésiale reçoit la mission de porter dans la prière ceux et celles qui sont venus chercher un
soutien et un réconfort auprès de l’Église.
Par ailleurs, la sortie de PDG nous renvoie à une exigence pour nous-mêmes. Aux déséquilibres
que nous constatons chez ceux qui s’adressent à nous, nous n’aurons jamais qu’à opposer
l’équilibre que nous confèrent la foi et son organicité. Dans ce vaste équilibre je mentionne
particulièrement pour nous ici l’exigence qui consiste à inlassablement resituer la guérison sur
un chemin de Salut. Il y a un enjeu personnel qui consiste également à raviver notre propre foi
en l’action de l’Esprit Saint dans ce temps pascal où nous relisons les Actes des apôtres. Nous
voyons comment depuis la Pentecôte l’œuvre de l’Esprit se fait toujours plus intérieure. C’est
toujours sous la motion de l’Esprit Saint que nous suscitons des prières pour demander la
protection, la délivrance, la guérison, et que nous les reconnaissons d’abord comme une œuvre
de la grâce.
Enfin, je perçois également une invitation à approfondir notre anthropologie, à être rigoureux
dans ce que nous nommons, à être rigoureux dans l’usage de notre vocabulaire, et peut-être
attentifs au silence et à ce que nous ne pouvons ou ne savons nommer.
Comme cela a été sympathiquement rappelé par le père Maitte, le but n’est pas d’abord de
« désengorger » les services diocésains de l’exorcisme (sic) mais de manifester le soin
ordinaire, au sens premier du terme, que l’Église prend notamment par ses pasteurs légitimes.
C’est tout une approche nouvelle qui permet de manifester un visage de l’Église qui n’est pas
toujours visible ou qui est délaissé. La publication de PDG marque, à mes yeux, une étape dans
la manière de prendre soin des petits et des pauvres ; nouveau visage de l’Église. Vous me direz
que le visage de l’Église ne change pas, il demeure celui du Christ mais il veut porter sa lumière
jusqu’aux fameuses périphéries existentielles, à toutes ces personnes qui d’une manière ou
d’une autre se sentent perdues, et parfois délaissées. Je relève aussi en évoquant ces périphéries,
la piété populaire dont nous avons parlé cet après-midi.
Nous avons eu l’occasion de le souligner, ce soin de l’Église s’étend à tous, y compris aux
personnes non baptisées. Cette attitude est révélatrice du souci missionnaire inhérent à la nature
de l’Église. Elle atteste du soin global pris de la personne dans toutes les dimensions de son être
sans en minimiser tel ou tel aspect.
Dans un monde éprouvant où les difficultés vont croissantes, nul doute que ce livre permettra
d’offrir des conditions propices pour que le Seigneur accomplisse son œuvre de Salut selon son
cœur. Dans le même mouvement, PDG est un outil qui ouvre un chemin pédagogique et
catéchétique pour éveiller à l’action de Dieu et non d’abord satisfaire une demande envahissante
dans l’esprit de la personne qui s’adresse à nous. Nous l’avons entendu et cela nous a été redit
de multiple manières, l’objectif est de « rendre plus disponible à l’action de l’Esprit Saint »
(cf. PDG n°49).
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Nous savons combien les failles sont des lieux par lesquelles le Seigneur accomplit son œuvre.
Nous regardons toute blessure comme des lieux où la grâce de Dieu veut faire son œuvre à la
lumière de la Pâques du Christ. C’est le signe de la Croix qui seul peut infléchir l’œuvre de
l’inacceptable qu’est le mal, quelle qu’en soit la forme, en lui opposant la seule réponse juste :
le surcroît de l’Amour même de Dieu.
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