Anatomie de La Vision
Anatomie de La Vision
Anatomie de La Vision
Louis BÉAL
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Avertissement :
Ce polycopié constitue le support des cours d’Anatomie concernant le globe oculaire, les annexes du
globe, les voies nerveuses visuelles et oculomotrices, qui sont dispensés dans le cadre du module
d’Anatomie en PACES (UE5) et en DFGSM2.
Il ne s’agit pas d’un support opposable, seuls les cours dispensés par l’enseignant faisant foi pour les
examens.
De mêmes, les encarts grisés illustrent par la pathologie les notions fondamentales d’Anatomie, et ne
sont pas éligibles.
Ce polycopié et les illustrations s’y rapportant sont téléchargeables gratuitement sur le site du
Laboratoire d’Anatomie de la Faculté : http://anatomie.univ-catholille.fr/
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GLOBE OCULAIRE
1. Généralités
1.1 Définition
L’œil est le récepteur des influx visuels. Il s’agit d’une enveloppe sous tension comprenant différentes
structures transparentes dédiées à la transmission et la focalisation de l’information visuelle sur la
rétine, qui la réceptionne et la convertit en un signal interprétable par le système nerveux central.
- Le cristallin
- L’humeur aqueuse, qui circule dans la chambre antérieure et la chambre postérieure
- Le vitré
1.2 Localisation
1.3 Mensurations
- Poids : 7 grammes
- diamètre sagittal : 24 mm
- diamètre transversal : 23 mm
- diamètre vertical : 23 mm
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2. Tunique fibreuse
2.1 La sclère
Apparentée à la dure mère, il s’agit d’un tissu fibreux très dense, épais, inextensible et opaque. La
sclère délimite les 5/6ème postérieurs du globe oculaire. Elle est de coloration blanchâtre sur son
versant externe et brunâtre sur son versant interne.
- Au pôle antérieur se trouve l’ouverture cornéenne (cf. 2.2), associée à de multiples orifices
pour les artères et veines ciliaires antérieures
- Au pôle postérieur se trouvent :
L’orifice laissant passage au nerf optique (lame criblée), qui se projette au niveau de
quadrant inféro médial du pôle postérieur
De multiples orifices livrant passage aux artères et nerfs ciliaires postérieures (courts et
longs), ainsi qu’aux veines vorticineuses (au nombre de 4)
Les épisclérites sont des inflammations superficielles de la sclère, bénignes, caractérisées par un œil rouge,
légèrement douloureux, sans baisse d’acuité visuelle.
Les sclérites sont des inflammations plus profondes de la sclère, caractérisées par un œil rouge, fortement
douloureux et sans baisse s’acuité visuelle. Les sclérites imposent la réalisation d’un bilan biologique poussé à la
recherche d’une maladie de système (connectivite, vascularite, granulomatose…)
2.2 La cornée
Il s’agit d’un hublot transparent faisant saillie vers l’avant, de 13 mm de diamètre et d’une épaisseur
moyenne de 540 μm en son centre. Ce hublot est enchâssé au niveau du pôle antérieur de la sclère,
comblant l’ouverture cornéenne.
La cornée forme le dioptre statique de l’œil, et à une puissance réfractive d’environ 42 dioptries.
Elle est constituée, sur le plan histologique, de 5 couches cellulaires superposées, avec de dehors en
dedans :
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La cornée a pour particularité d’être avasculaire. La nutrition de ses constituants cellulaire est assurée
par imbibition via le film lacrymal et l’humeur aqueuse.
Elle est richement innervée par les nerfs ciliaires, rameau du nerf Ophtalmique (V1).XXXXXXXXXXXXXXX
Les kératites sont les atteintes de la cornée. Elles se révèlent par un œil rouge, fortement douloureux et une
baisse d’acuité visuelle. XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
- Infectieuse, suite à une infection virale (adénovirus, HSV, VZV), bactérienne, mycologique voire
parasitologique (kératite amibienne chez les porteurs de lentilles de contact)
- Inflammatoire
- Iatrogène
- D’exposition, par exemple au cours d’une paralysie faciale ou d’un ectropion (la paupière ne peut plus
recouvrir et protéger la cornée, qui sèche à l’air libre).
Les kératites sont des urgences thérapeutiques. Non traitées, elles peuvent évoluer vers l’ulcération, voire la
perforation cornéenne.
Il s’agit de la frontière entre la cornée, transparente, et la sclère, opaque. L’iris lui est sous-jacent. Entre
l’iris, la cornée et le limbe est tendu le trabéculum, formation annulaire conjonctivo réticulaire qui joue
un rôle capital dans la filtration de l’humeur aqueuse.
Au sein du limbe circule une veine annulaire, le canal de Schlemm (syn : sinus veineux de la sclère).
Celle-ci draine l’humeur aqueuse depuis l’angle iridocornéen, puis se jette dans les veines
épisclérales.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
3.1 La choroïde
Il s’agit d’une mince membrane, tapissant les 2/3 postérieurs de la face interne du globe oculaire et
formant l’essentiel de sa tunique vasculaire. Sur le plan embryologique, il s’agit de l’homologue de la
pie mère.
La choroïde se prolonge en avant par le corps ciliaire, dont elle est séparée par l’Ora Serrata.
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Le réseau vasculaire choroïdien est tributaire :
Il est situé entre l’iris en avant et la choroïde en arrière. Le corps ciliaire a la forme d’un anneau aplati,
triangulaire à la coupe. Il se décrit en :
Sur les corps ciliaires prend insertion la zonule. Il s’agit d’un ensemble de microfilaments (syn : les
fibres zonulaires) qui assurent la suspension du cristallin dans la chambre antérieure.
La zonule est elle-même sous tendue par le muscle ciliaire. Il s’agit d’un muscle lisse situé à la partie
périphérique du corps ciliaire, contre la sclérotique. Il est constitué de fibres longitudinales et
circulaires. Sa contraction permet le phénomène d’accommodation : en se contractant, il tire le corps
ciliaire en avant et détend les fibres zonulaires, entrainant ainsi le bombement de la face antérieure
du cristallin. L’accommodation intervient essentiellement pour la vision de près.
3.3 L’iris
Il s’agit d’un diaphragme circulaire vertical, percé en son centre par un orifice, la pupille. Il est inséré
en périphérie au corps ciliaire.
L’iris présente :
- Une face antérieure, convexe vers l’avant, qui porte un stroma conjonctif lâche plus ou moins
chargé de pigments, ce qui détermine sa couleur, variable selon les individus
- Une face postérieure, qui répond en arrière au cristallin et aux procès ciliaire. Elle est tapissée
par la portion iridienne de la rétine, aveugle
- Un bord périphérique, circonférentiel, qui délimite la base de l’angle iridocornéen
- Un bord libre, circonférentiel, qui délimite la pupille
L’iris baigne dans l’humeur aqueuse et divise l’espace qui le contient en une chambre antérieure et
une chambre postérieure.
- Le muscle sphincter de la pupille : il est situé près de la pupille. Innervé par le système
parasympathique, sa contraction provoque un myosis (rétrécissement du calibre pupillaire).
- Le muscle dilatateur de la pupille : il est en périphérie du sphincter de la pupille. Innervé par
le système sympathique, sa contraction provoque une mydriase (dilatation de la pupille).
La vascularisation irienne est assurée par les artères ciliaires antérieures et postérieures, qui forment
le grand cercle et le petit cercle artériel de l’iris.
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L’innervation irienne est assurée par :
4.1 Définition
La rétine correspond à l’enveloppe interne de l’œil. Elle a pour fonction de capter l’information visuelle
et de transformer le signal lumineux en un signal nerveux pour le cerveau.
4.2 Description
- La rétine cilio iridienne : elle tapisse la face postérieure de l’iris et des procès ciliaire. Très fine,
elle est dépourvue de cellules visuelles et forme donc la portion aveugle de la rétine.
- La rétine optique : elle tapisse le fond du globe oculaire depuis l’Ora Serrata. Epaisse, elle seule
capte l’information visuelle. Elle présente à sa surface :
La papille du nerf optique, qui forme un disque ovalaire à grand axe vertical, de 1,5 mm
de diamètre. Elle se situe à 3 mm en dedans et légèrement en dessous du pôle postérieur
de l’œil. Elle correspond au point de sortie du globe oculaire des fibres optiques, mais
également au point d’entrée des vaisseaux rétiniens (artère et veine centrale de la rétine).
Cette zone est optiquement aveugle.
La macula. Il s’agit d’une zone elliptique de 3 mm de diamètre, située exactement au pôle
postérieur de l’oeil. Elle présente une légère dépression en son centre, la fovéa centralis,
où n’existe que des cônes, ce qui en fait la région rétinienne où la fonction visuelle est à
son maximum.
4.3 Histologie
- L’épithélium pigmentaire. Il s’agit de la couche la plus externe. Elle est plaquée contre la
choroïde dont elle est séparée par la membrane de Bruch. Des grains de mélanine donnent à
cet épithélium son caractère pigmenté. Leur concentration varie en fonction des zones
rétiniennes (plus importante au centre) et avec les ethnies. Il s’agit d’une d’interface avec la
choroïde pour la nutrition des couches profondes de la rétine, il et assure un rôle important
dans le métabolisme de la vitamine A (éléments essentiel au bon fonctionnement des
photorécepteurs)
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Les cônes : au nombre de 7 millions, ils sont spécialisés dans la vision des formes et des
couleurs. Ils sont de disposition centrale
Les bâtonnets : au nombre de 130 millions, ils sont spécialisés dans la vision crépusculaire.
Ils sont de disposition périphérique.
La fonction principale de la rétine, la phototransduction, est assurée par les photorécepteurs en synergie avec
l’épithélium pigmentaire. Les photorécepteurs, entourés par les villosités de l’épithélium pigmentaire,
renferment des disques contenant le pigment visuel, la rhodopsine. Celle-ci est composée d'une protéine,
l'opsine, et de vitamine A (ou rétinal). La rhodopsine est «blanchie» par la lumière (réaction chimique entrainant
une rupture entre l'opsine et le rétinal), ce qui entraine une chaîne de réactions aboutissant à la libération d'un
messager qui modifie la polarisation de la membrane plasmatique : ainsi naît l'influx nerveux qui va cheminer le
long des voies optiques jusqu'au cortex occipital.
L’épithélium pigmentaire assure quant à lui le renouvellement des disques par un mécanisme de phagocytose.
4.4 Vascularisation
Le système veineux est calqué sur le système artériel. Il se jette dans la veine centrale de la rétine.
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ECNi – Item 79, Altération de la fonction visuelleXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
ECNi - Item 80, Anomalies de la vision d’apparition brutaleXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
- Le décollement de rétine : il s’agit d’une perte de contact entre l’épithélium pigmentaire et l’épithélium
neurosensoriel. Les signes cliniques le révélant sont des phosphènes (éclairs dans le champ visuel), des
myodesopsies (sensation de mouches volantes), une amputation du champ visuel périphérique (si la
rétine décollée est en périphérie) ou une baisse d’acuité visuelle unilatérale et indolore (si la rétine
maculaire est soulevée). Il s’agit d’une urgence ophtalmologique. Le traitement est chirurgical.
- L’occlusion de l’artère centrale de la rétine (OACR) : elle est révélée par une baisse d’acuité visuelle
brutale, unilatérale et isolée, sur œil blanc indolore, avec une mydriase aréflexique unilatérale.
Le fond d’œil met en évidence une rétine œdématiée et très pâle dans le territoire ischémié, avec par
contraste une macula prenant une teinte « rouge cerise ». En effet, la vascularisation de la macula dépend
du réseau choroïdien, et non de l’artère centrale de la rétine.
Les principales étiologies à évoquer sont l’artériosclérose, les cardiopathies emboligènes et la maladie de
Horton.
- L’occlusion de la veine centrale de la rétine (OVCR) : elle est révélée par une baisse d’acuité visuelle
brutale, variable, sur œil blanc indolore. Le fond d’œil met en évidence un œdème de la papille, des
hémorragies rétiniennes superficielles, des veines tortueuses et dilatées et des nodules cotonneux.
Les principales étiologies sont l’artériosclérose, les troubles de la coagulation et l’hypertonie oculaire sur
glaucome chronique.
5.2 Le cristallin
Il est situé entre l’iris en avant et le vitré en arrière. Sa face postérieure est plus bombée que sa face
antérieure.
Il forme le dioptre variable de l’œil, avec une puissance réfractive de 20 dioptries en moyenne. La
transparence du cristallin et surtout de ses fibres est liée à leur déshydratation.
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Histologiquement, le cristallin est formé de 3 éléments :
Le cristallin est maintenu dans le globe par la zonule ciliaire. Cette dernière transmet les contractions
du muscle ciliaire, ce qui modifie les courbures cristalliniennes et fait varier la focalisation des rayons
lumineux sur la rétine : c’est l’accommodation.
La cataracte est l’opacification de tout ou partie du cristallin. Il s’agit d’une pathologie très fréquente. Ses signes
cliniques sont marqués par une baisse d’acuité visuelle en vision de loin, une photophobie, un jaunissement des
couleurs, et une myopisation d’indice.
Le traitement est chirurgical, et consiste en une phacoémulsification extra capsulaire (le cristallin est disséqué aux
ultrasons puis aspiré, tout en laissant sa capsule en place), puis un implant est posé dans la capsule ainsi
vidée.XXXXX
Etroite, elle est remplie d’humeur aqueuse et communique avec la chambre antérieure via la pupille.
Le vitré occupe les 2/3 postérieurs du globe, qu’il met en tension. Il est limité par :
Au cours des affections du vitré, des dépôts de particules peuvent sédimenter et gêner la vision. En résultera des
myodesopsies, c’est-à-dire une impression de mouches volantes ou de corps flottants dans le champ visuel.
Ce phénomène peut survenir au cours :
6.1 Définition
L’humeur aqueuse un liquide limpide, composé à majoritairement d’eau et dans une moindre mesure
d’électrolytes et d’enzymes.
Elle assure :
- La mise en tension du globe oculaire (avec le vitré), en maintenant une pression intra oculaire
comprise entre 10 mmHg et 21 mmHg.
- La nutrition des structures oculaires avasculaires, comme le cristallin et la cornée.
- L’évacuation des déchets produits par le métabolisme de ces structures.
6.2 Circulation
L'humeur aqueuse est secrétée en permanence par les cellules épithéliales des procès ciliaires. Elle
remplit la chambre postérieure. Elle s'écoule ensuite entre le cristallin et l'iris, gagne la chambre
antérieure et se dirige vers l'angle iridocornéen pour être éliminée au travers du trabéculum. Le liquide
ainsi excrété emprunte le canal de Schlemm puis se jette dans les veines épisclérales pour enfin
rejoindre le réseau veineux systémique.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
- La crise aigüe de fermeture de l’angle (CAFA) : La CAFA est dûe initialement à un blocage de la pupille en
mydriase, entrainant un accolement circonférentiel de la face antérieure du cristallin à la face postérieure
de l’iris. L’humeur aqueuse sécrétée ne peut en conséquence pas s’écouler vers la chambre antérieure.
La pression intraoculaire (PIO) augmente (au-dessus de 50 mmHg !), entrainant une fermeture de l’angle
irido cornéen, ce qui entretient la gêne l’écoulement de l’humeur aqueuse… etc. Il s’agit d’une urgence
ophtalmologique.XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
Le traitement consiste en la prise de collyres hypotonisants, de collyres myotiques et en la réalisation
d’une iridotomie périphérique sur les 2 yeux (prévention du CAFA controlatéral) au laser YAG.
- Le glaucome chronique à angle ouvert : Il s’agit de la 2ème cause de cécité dans les pays développés. Il
s’agit d’une neuropathie optique progressive, chronique et asymptomatique, avec altération tardive du
champ visuel, atrophie du nerf optique et hypertonie oculaire (non systématique !). Il résulte d’une
dégénérescence du trabéculum, qui ne permet plus l’écoulement normal de l’humeur aqueuse. Deux
conséquences :
La tête du nerf optique est comprimée sous l’effet de l’hypertonie (théorie mécanique).
Les capillaires sanguins de la tête du nerf optique dégénèrent, d’où une hypoperfusion et une
insuffisance circulatoire (théorie ischémique).
Le traitement du glaucome chronique repose sur la prise de collyres hypotonisants (parfois en
quadrithérapie), des séances de laser (trabéculoplastie) et la chirurgie (trabéculectomie, sclérotomie).
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7. Vascularisation de l’œil
7.1 Artérielle
Le globe oculaire et ses annexes sont vascularisés par l’artère ophtalmique et ses branches :
Artère ophtalmique
- Origine : Artère ophtalmique, nait au niveau du croisement avec la face latérale du nerf
optique
- Trajet : Pénètre dans le nerf Optique à 10 mm du pôle postérieur de l’œil. Entre dans le globe
oculaire par la papille
- Terminaison : Elle se divise en 4 branches (cf. Rétine), qui assurent la vascularisation du 1/3
superficiel de la rétine
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Artères ciliaires courtes postérieures :
7.2 Veineuse
Elle est tributaire de la branche nasale du nerf ophtalmique (V1), lui-même branche du nerf Trijumeau
(V).
- Une branche sensitive qui va former avec le plexus carotidien sympathique et la portion
motrice du III le ganglion ophtalmique (syn : ganglion ciliaire), d’où partent ensuite les nerfs
ciliaires courts.
- Les nerfs ciliaires longs, au nombre de 2 à 3, qui vont directement dans le globe oculaire.
Nerfs ciliaires courts et longs vont assurer l’innervation sensitive de la sclère et de la cornée.
Cf. Iridomotricité
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CONJONCTIVE
1. Définition
La conjonctive est une muqueuse tapissant la face postérieure des paupières et la sclère du globe
oculaire. Elle appartient aux éléments protecteurs de l’œil, avec les paupières et l’appareil lacrymal.
2. Description
La conjonctive se décrit en deux portions, en culs de sac et espaces de réflexion :
- La conjonctive palpébrale,
- La conjonctive bulbaire. Elle recouvre uniquement la sclère et est en continuité de l’épithélium
antérieur de la cornée.
- Le fornix conjonctival. Il s’agit de la zone de jonction des deux conjonctives.
- Les culs de sac supérieur, inférieur, externe et interne. A noter qu’un niveau du cul de sac
interne, la conjonctive se relève en une petite saillie : la caroncule.
3. Vascularisation
Artères conjonctivales antérieures et postérieures
4. Innervation
- Conjonctive bulbaire et palpébrale supérieure : nerf Ophtalmique (V1)
- Conjonctive palpébrale inférieure : nerf Maxillaire (V2)
La conjonctivite est une inflammation de la conjonctivite. Elle se manifeste par une rougeur oculaire et des
douleurs modérées uni/bilatérales. Il n’y a pas de baisse d’acuité visuelle. Elle peut être :
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PAUPIÈRES
1. Définition
Les paupières supérieures et inférieures sont 2 replis cutanéo-membraneux mobiles.
Elles assurent :
2. Description
Chaque paupière se décrit en :
3. Structures
- les tarses supérieurs et inférieurs : ce sont des fibrocartilages, très denses et de forme semi
lunaire. Ils assurent la rigidité des paupières, en particulier pour la paupière supérieure. Les
tarses s’unissent entre eux à leurs extrémités et sont fixés au bord interne de l’orbite par le
ligament palpébral médial et au bord externe de l’orbite par le ligament palpébral latéral.
Enfin, chaque tarse est unit au rebord orbitaire par le septum orbitaire.
Les canaux excréteurs de ces glandes s’ouvrent au niveau du bord libre de la paupière.
- La conjonctive palpébrale.
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4. Muscles palpébraux
Quatre musculaires interviennent dans la mécanique palpébrale :
- Origine : expansions des gaines fusionnées du muscle droit inférieur et de l’oblique inférieur
- Trajet : vers l’avant et le haut
- Terminaison : dans le tissu celluleux de la paupière inférieure
- Innervation : par des rameaux du sympathique
- Action : leur contraction élargit la fente palpébrale
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Pathologies des paupières
- Infectieuse :
L’orgelet, qui est un furoncle à staphylocoque du bord libre, centré sur un follicule pilo-sébacé
(glandes de Moll et de Zeiss). Il est traité par pommade antibiotique.
Le chalazion, qui est un granulome inflammatoire développé au dépend d’une glande de Meibomius
dont l’écoulement est gêné. Le traitement consiste en l’application d’une pommade
antiinflammatoire, puis en cas d’échec à la chirurgie.
- Tumorale : les paupières peuvent être le siège de cancers cutanés (carcinome épidermoïde, carcinome
basocellulaire, mélanome), vasculaire (angiome)…
- Traumatique : toute plaie d’une paupière est une plaie du globe oculaire jusqu’à preuve du contraire !
- Malpositionnement :
L’entropion, qui correspond à une inversion du bord libre de la paupière. Il peut être congénital,
cicatriciel ou sénile. Sa complication est le trichiasis, qui induit une irritation cornéenne par
frottement des cils sur celle-ci.
L’ectropion, qui correspond à une éversion du bord libre de la paupière. Il peut être congénital,
cicatriciel, sénile ou encore paralytique (par exemple lors d’une paralysie faciale). Sa complication est
l’épiphora, qui est un écoulement anormal et abondant des larmes sur la joue par mauvais drainage
dans les voies lacrymales.
Le ptosis, qui correspond à une chute du bord libre de la paupière supérieure sur le globe oculaire.
Trois entités neurologiques sont à traquer devant tout ptosis :
Une paralysie complète du III (ptosis + mydriase), par anévrisme carotidien intracrânien.
Une paralysie du sympathique cervical (syndrome de Claude Bernard Horner : ptosis, myosis et
enophtalmie), par anévrisme carotidien, dissection carotidienne, Pancost Tobias ou encore au
cours du syndrome de Wallenberg.
Une atteinte myogène, au cours d’une myasthénie auto-immune.
La lagophtalmie, qui correspond à une inocclusion palpébrale.
Ptosis
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APPAREIL LACRYMAL
1. Définition
L’appareil lacrymal comprend l’ensemble des structures impliquées dans la sécrétion et l’écoulement
des larmes.
Les larmes sont principalement constituées d'eau à laquelle s’ajoute du chlorure de sodium, du
glucose et des protéines enzymatiques. Elles assurent les fonctions suivantes :
2. Glandes lacrymales
2.1 Glande lacrymale principale
- Localisation : Elle repose sur la partie supéro externe du globe oculaire, dans la loge lacrymale.
- Mensurations :
Poids : 1 gramme
Longueur : 20 mm
Largeur : 10 mm
Epaisseur : 5 mmXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX
- Innervation : elle est tributaire du système parasympathique, véhiculé par le nerf lacrymal
3. Voies lacrymales
Ils naissent au niveau du point lacrymal, qui se situe à environ 6 mm de la commissure palpébrale
médiale, sur le bord libre de la paupière, et se prolonge en dedans sur 10 mm, avant de se jeter dans
le sac lacrymal.
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3.2 Sac lacrymal
Il prolonge le sac lacrymal à son extrémité inférieure jusqu’au méat inférieur, sous le cornet nasal
inférieur. Il chemine sur 15 mm au sein d’un canal osseux creusé dans l’os maxillaire, et est orienté en
bas en arrière et en dedans.
Il présente au niveau de son abouchement dans les fosses nasales un repli, le pli lacrymal, qui joue un
rôle de valve anti reflux.
- Infectieuse : L’infection des voies lacrymales est la dacryocystite. Elle est le plus souvent la conséquence
d’un obstacle à l’écoulement des larmes, suite à une sténose du canal lacrymonasal, un traumatisme des
voies de drainage, une imperforation dans les fosses nasales… Les larmes s’accumulent, sédimentent et
s’infectent. Les signes cliniques sont marqués par une inflammation (douleur, chaleur, rougeur et
œdème), ainsi que par l’écoulement de pus par les points lacrymaux lors de la pression du sac lacrymal.
Le traitement consiste en une antibiothérapie et un cathétérisme des voies lacrymales, de façon à lever
l’obstacle.
- Inflammatoire / Immun : La glande lacrymale peut être atteint dans le cadre du syndrome de Gougerot
Sjögren, qui appartient aux exocrinopathies auto-immunes. Au cours de cette maladie, se développe un
infiltrat inflammatoire lymphocytaire ainsi qu’une atrophie de l’épithélium glandulaire. La perte de
sécrétion lacrymale en résultant donnera comme signe cliniques :
Une xérophtalmie : sensation de sécheresse oculaire, de sable dans les yeux, de brûlure, avec
photophobie.
Une diminution objectivable de la sécrétion lacrymale, mesurable via le test de Schirmer, le Break Up
Time test et le test au Rose Bengale.
La complication majeure de la perte de sécrétion lacrymale est l’inflammation cornéenne (kératite), qui
peut évoluer vers une ulcération, voire une perforation cornéenne.
- Traumatique
- Tumoral
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MUSCLES OCULOMOTEURS
1. Définition
Les muscles oculomoteurs sont les structures de mouvement extrinsèques du globe oculaire.
Elle est commune, au niveau de l’anneau tendineux commun (syn : anneau de Zinn). Il s’agit d’une
lame fibreuse s’insérant à la partie interne de la fente sphénoïdale. Il se déporte vers l’avant en
formant 4 languettes tendineuses où s’insèrent les muscles droits.
2.2 Trajet
Les muscles droits sont plats et cheminent dans l’orbite sur environ 40 mm :
- Le muscle droit externe longe la paroi externe de l’orbite. Il est en rapport avec la glande
lacrymale principale.
- Le muscle droit interne longe la paroi interne de l’orbite en dessous du muscle grand oblique.
- Le muscle droit supérieur est séparé du toit de l’orbite par la face inférieure du muscle
releveur de la paupière supérieure.
- Le muscle droit inférieur répond en bas au plancher de l’orbite, dont il est séparé à sa partie
antérieure par le tendon du muscle petit oblique.
2.3 Terminaison
Les muscles droits s’insèrent sur la sclère à une distance croissante de la cornée dans le sens horaire,
du droit médial au droit supérieur :
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2.4 Innervation
- Nerf Oculomoteur (III) : muscle droit supérieur, muscle droit interne et muscle droit inférieur.
- Nerf Abducens (VI) : muscle droit externe.
- Muscle oblique supérieur : il s’insère près du bord supéromédial du canal optique, juste au-
dessus de l’anneau tendineux commun.
- Muscle oblique inférieur : il s’insère en arrière et en dehors de l’orifice supérieur du canal
lacrymonasal, sur la face orbitaire de l’os maxillaire.
3.2 Trajet
- Muscle oblique supérieur : il a pour particularité, outre d’être digastrique, d’être le plus long
et le plus grêle des muscles oculomoteurs. Il longe l’angle supéromédial de l’orbite, au-dessus
du muscle droit médial puis forme à sa partie la plus antérieure un tendon qui emprunte une
poulie de réflexion, la trochlée.
La trochlée est une formation tubulaire fibro-cartilagineuse fixée sur une petite encoche
osseuse, sur l’apophyse orbitaire interne de l’os frontal. Le muscle oblique supérieur se dirige
ensuite en dehors et en arrière via son second chef musculaire, cheminant entre le bulbe et la
face inférieure du muscle droit supérieur.
- Muscle oblique inférieur : il s’agit du plus court des muscles oculomoteurs. Il se dirige en
arrière et en dehors, entre le plancher de l’orbite et la face supérieure du muscle droit
inférieur.
3.3 Terminaison
3.4 Innervation
4. Oculomotricité
4.1 Généralités
Les mouvements oculaires, même les plus simples, impliquent une activité réciproque et coordonnée
de tous les muscles oculomoteurs. Les déplacements du globe peuvent s’effectuer dans 2 plans et
autour d’un axe :
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- Plan horizontal : Adduction et Abduction
- Plan vertical : élévation et abaissement
- Axe antéropostérieur : incyclotorsion (ex : pour l’œil droit, mouvement dans un sens horaire)
et excyclotorsion (ex : pour l’œil droit, mouvement dans un sens antihoraire).
- le champ d’action du muscle, qui est la position où l’action du muscle est maximale et où
l’étude clinique est la plus caractéristique.
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4.3 Lois de Hering et de Sherrington (d’après le COUF) :
La vision binoculaire est assurée grâce à la synergie d’action entre muscles oculomoteurs : chaque
muscle possède ainsi un antagoniste homolatéral et un synergiste (agoniste) controlatéral ; ainsi, par
exemple, le droit latéral droit a comme antagoniste le droit médial droit et comme agoniste le droit
médial gauche.
- Selon la loi de Sherrington, de plus, quand les muscles synergistes se contractent, les muscles
antagonistes se relâchent : par exemple, le regard à droite fait intervenir la contraction du
droit latéral droit et du droit médial gauche, et parallèlement selon la loi de Sherrington le
relâchement du droit médial droit (antagoniste du droit latéral droit) et du droit latéral gauche
(antagoniste du droit médial gauche).
Un cas particulier est celui des vergences, terme désignant des mouvements oculaires de sens opposé
des deux yeux ; il s’agit essentiellement de la convergence permettant la vision de près.
Sémiologie de l’Oculomotricité
Les paralysies oculomotrices se manifestent par une diplopie, qui correspond à une vision dédoublée des objets.
Cette diplopie est qualifiée de binoculaire puisqu’elle disparait à la fermeture d’un œil, à la différence des
diplopies monoculaires qui persistent à l’occlusion et signent plutôt une atteinte du globe oculaire (plaie de
cornée…).
- L’interrogatoire, en faisant préciser dans quelle direction du regard le patient voit double, si les deux
objets qu'il perçoit sont côte à côte (diplopie horizontale : atteinte du VI) ou l'un au-dessus de l'autre
(diplopie verticale ou oblique : atteinte du III ou du IV, typiquement dans le regard vers le bas pour le IV).
- L’inspection : présence ou non d’une déviation oculaire (strabisme).
- Cover test.
- Testing moteur : recherche d’une limitation de sa course lors de la commande volontaire ou de la
poursuite automatique du doigt de l'examinateur
- Paraclinique : réalisation du test de Lancaster, du test au verre rouge.
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ECNi - Item 50, Strabisme de l’enfantXXXXX
Le strabisme correspond à une perte de parallélisme des deux yeux, par convergence le plus souvent, ou par
divergence.
Au cours d’un strabisme, les yeux ne fixent pas le même point. Par conséquent, le cerveau reçoit une image
différente pour chaque œil. Selon l’ancienneté du strabisme (aigu vs chronique), la réaction du cerveau sera
différente :
- En cas de survenue brutale du strabisme (diplopie binoculaire au cours d’une fracture de l’orbite, d’une
atteinte d’un nerf ou d’un muscle oculomoteur…), le patient voit double.
- En cas de strabisme chronique, le cerveau ignore complètement l’image envoyée par l’œil dévié : c’est la
suppression corticale. Les conséquences sont désastreuses puisque, au-delà de 6 ans (âge de maturation
définitive de la rétine), le patient perd l’usage de son œil : on parle d’amblyopie fonctionnelle. Le
traitement le plus précoce possible d’un strabisme de l’enfant est donc fondamental pour éviter la
survenue de cette complication
Orthotropie
Esotropie
Exotropie
Hypertropie
Hypotropie
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VOIES VISUELLES
1. Généralités
Les voies visuelles comprennent l’ensemble des structures permettant de transmettre le stimulus
visuel de la rétine au cortex occipital. Ces informations transitent via une chaîne de 3 neurones :
- Le 1er neurone (protoneurone) est intra rétinien uniquement. Il unit les récepteurs sensoriels
rétiniens (cônes et bâtonnets) au 2nd neurone
- Le 2nd neurone (deutoneurone) est à point de départ rétinien, sort de l’œil par la papille,
emprunte ensuite le nerf optique, le chiasma puis la bandelette optique. Il fait synapse avec le
3ème neurone au niveau du corps géniculé latéral du thalamus
- Le 3ème neurone (tritoneurone) unit le thalamus au cortex occipital via les radiations optiques
(de Gratiolet)
2. Nerf optique
Le nerf optique (II) transmet les informations visuelles captées et transformées en signal électrique par
la rétine au chiasma optique. Il s’agit d’un nerf formé d’environ 1,2 millions d’axone, dont la longueur
varie de 35 à 55 mm. Il est constitué de 4 portions successives :
La portion intra oculaire est aussi appelée tête du nerf optique ou papille. Elle est constituée de l’union
des axones rétiniens qui se coudent à angle droit pour pénétrer dans le canal scléral. Le nerf optique
quitte ensuite le globe en traversant la sclère par la lame criblée.
Ce segment mesure 20 à 30 mm, et s’étend du pôle postérieur du globe oculaire à l’apex orbitaire.
Son trajet n’est pas strictement rectiligne mais décrit des sinuosités, ce qui permet les mouvements
de l’œil sans traction sur le nerf.
Le nerf optique est dans cet espace inclus dans une gaine en continuité avec la sclère en avant et la
dure mère au niveau du canal optique en arrière. Cette gaine entoure une extension des méninges
intra crânienne (pie mère, arachnoïde). L’espace entre la pie mère et l’arachnoïde est en continuité
avec l’espace intra crânien et contient du liquide cérébro spinal.
Son rapport principal dans cet espace se fait avec l’artère ophtalmique, qui le contourne par le dehors
puis le haut.
Le nerf optique chemine alors sur 5 mm au sein du canal optique, creusé dans la petite aile du
sphénoïde. Il y suit un trajet orienté en dedans, en arrière et en haut.
25
Ce segment est entouré des gaines méningées, et est accompagné par l’artère ophtalmique.
Ce segment mesure en moyenne 10 mm. Le nerf optique s’aplatit de haut en bas, avant de s’unir avec
son homologue controlatéral pour former le chiasma optique.
Il baigne à ce niveau dans le liquide cérébro spinal du confluent péri chiasmatique, et est en rapport
avec :
3. Chiasma optique
3.1 Description
Le chiasma optique est une lame nerveuse transversale, aplatie et en forme de « X ». Il est formé en
avant par l’union des 2 nerfs optiques et se poursuit en arrière par les 2 bandelettes optiques.
3.2 Systématisation
Le chiasma optique constitue la zone de décussation d’une partie des axones de la voie visuelle :
- Les axones issus de la rétine temporale traversent le chiasma sans croiser la ligne médiane
pour rejoindre la bandelette optique homolatérale
- Les axones issus de la rétine nasale croisent la ligne médiane (décussent) pour rejoindre la
bandelette optique controlatérale
3.3 Rapports
4. Bandelettes optiques
Les bandelettes (syn : tractus) optiques sont formées par l’union des axones issus de la rétine
temporale homolatérale et ceux issus de la rétine nasale controlatérale.
Elle chemine vers l’arrière en contournant le mésencéphale, et s’achève au niveau du corps géniculé
latéral, portion du thalamus.
26
5. Radiations optiques
A partir du corps géniculé latéral, les informations visuelles empruntent les radiations optiques (de
Gratiolet), jusqu’au cortex occipital.
6. Cortex visuel
Les informations visuelles issues de la rétine sont intégrées au sein du cortex visuel primaire et des
aires visuelles secondaires, appartenant principalement au lobe occipital.
Egalement appelé aire V1, elle correspond à l’aire 17 selon la classification de Brodmann. Elle est située
au niveau de la face médiale du lobe occipital, de part et d’autre de la scissure calcarine, et s’étend
jusqu’au pôle occipital.
Le cortex visuel primaire permet de réaliser une première analyse brute des données issues de la
rétine. Il existe à ce niveau un phénomène de magnification de la vision centrale : plus de la moitié
de la surface du cortex visuel primaire est dédié à l’analyse des influx provenant de la partie centrale
de la macula.
Les aires visuelles secondaires réalisent des traitements progressivement plus complexes des signaux
sensoriels. Leur rôle fonctionnel dans le traitement de l’information visuelle est capital, car il s’agit
d’aspects de plus en plus élaborés, et donc cognitifs, de la vision.
Ces aires sont situées en avant de l’aire visuelle primaire dans les lobes occipitaux, puis débordent sur
les lobes temporaux et pariétaux.
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GÉNÉRALITÉS SUR LES NERFS CRÂNIENS
1. Définition
Les nerfs crâniens désignent 12 paires de nerfs ayant pour la plupart leur origine au niveau du tronc
cérébral, traversant le crâne par des foramens et fissures et se distribuant essentiellement à la face, à
la tête et au cou.
Les nerfs crâniens peuvent être, selon leurs fonctions, moteurs, sensitifs/sensoriels, et mixtes. A
certains s’additionnent des fibres neurovégétatives.
2. Nomenclature
I : Nerf olfactifxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Sensoriel, il transmet l’influx olfactif. Il emprunte les foramens de la lame criblée de l’ethmoïde.
II : Nerf optiquexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Sensoriel, il transmet l’influx visuel. Il emprunte le canal optique.
III : Nerf oculomoteurxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Moteur, il innerve les muscles droit supérieur, droit médial, droit inférieur et oblique inférieur de l’œil.
Il traverse les sinus caverneux puis emprunte la fissure orbitaire supérieure. Il possède un contingent
de neurofibres autonomes parasympathiques.
IV : Nerf trochléaire (syn : pathétique, trochléaire) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Moteur, il innerve le muscle oblique supérieur de l’œil. Il traverse les sinus caverneux puis emprunte
la fissure orbitaire supérieure.
V : Nerf trijumeauxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Mixte, il est sensitif pour la face et innerve les muscles masticateurs. Il est décrit en 3 contingents :
- V1 : Nerf ophtalmique (syn : Nerf ophtalmique de Willis). Il traverse les sinus caverneux puis
emprunte la fissure orbitaire supérieure.
- V2 : Nerf maxillaire (syn : Nerf maxillaire supérieur, Nerf dentaire supérieur). Il emprunte le
foramen rond.
- V3 : Nerf mandibulaire (syn : Nerf maxillaire inférieur, Nerf dentaire inférieur). Il emprunte le
foramen ovale.
VI : Nerf Abducens (syn : Nerf moteur oculaire externe) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Moteur, il innerve le muscle droit latéral de l’œil. Il traverse les sinus caverneux puis emprunte la
fissure orbitaire supérieure.
VII : Nerf facial, et VII bis : nerf intermédiaire de Wrisbergxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Mixte, il innerve les muscles de la face, est sensitif pour le méat acoustique externe, sensoriel pour les
deux tiers antérieurs de l’hémilangue et intervient dans la sécrétion des glandes muco-lacrymo-
nasales, via contingent de neurofibres autonomes parasympathiques. Ils empruntent le méat
acoustique interne.
VIII : Nerf cochléo-vestibulaire (syn : Nerf auditif ou stato-acoustique) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Sensoriel, il est formé de 2 contingents :
- le Nerf cochléaire, qui transmet les informations relatives à l’audition.
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- le Nerf vestibulaire, qui transmet les informations relatives à l’équilibre,
Il emprunte le méat acoustique interne.
IX : Nerf glosso-pharyngienxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Mixte, il innerve la musculature du pharynx, est sensoriel pour le tiers postérieur de l’hémilangue et
intervient dans la sécrétion parotidienne via un contingent de neurofibres autonomes
parasympathiques. Il emprunte le foramen jugulaire (syn : trou déchiré postérieur).
X : Nerf vaguexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Celui-ci devient le nerf pneumogastrique après son passage par l’orifice supérieur du thorax.
Mixte, il innerve la musculature de pharynx, du larynx, est sensitif pour la muqueuse pharyngolaryngée
et le méat acoustique externe, et innerve par sa portion végétative parasympathique le cœur, l’arbre
trachéobronchique, le tractus digestif et les gonades. Il emprunte le foramen jugulaire.
XI : Nerf spinal (syn : nerf accessoire) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Moteur, il innerve le pharynx, le larynx, le trapèze et le sterno-cléido-mastoïdien. Il emprunte le
foramen jugulaire.
XII : Nerf hypoglosse (syn : nerf grand hypoglosse) xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Moteur, il innerve tous les muscles de la langue, sauf le muscle palato-glosse. Il emprunte le canal de
l’hypoglosse.
3. Anatomie descriptive
3.1 Origine
- Une origine réelle : il s’agit des noyaux à l’origine du nerf au niveau du tronc cérébral
(pédonculaires, pontiques ou bulbaires).
- Une origine apparente : il s’agit de l’emplacement où le nerf sort du tronc cérébral. A noter
que les nerfs crâniens ont tous leur origine apparente en avant du tronc cérébral à l’exception
du IV qui naît en arrière.
3.2 Trajet
- Intracrânien : Les nerfs cheminent en partie à l’intérieur du crâne, au sein des citernes de
l’espace sous arachnoïdien. Ils sont tapissés par la pie-mère.
- Crânien : Les Nerfs sortent du crâne et de la face via les orifices de la base du crâne (cf. supra).
- Extracrânien
Les noyaux sensitifs ne sont que des noyaux relais, contrairement aux noyaux moteurs dont les corps
cellulaires se trouvent dans le tronc cérébral. Les nerfs crâniens sensitifs et sensoriels voient le corps
de leurs neurones siéger en dehors du tronc cérébral, au sein d’un ganglion intracrânien.
29
Généralités sur la sémiologie des nerfs crâniens
Les atteintes associées des voies longues du tronc cérébral se traduisent par des
syndromes alternes.
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NERF OCULOMOTEUR (III)
1. Définition
Le nerf oculomoteur (syn : nerf moteur oculaire commun), le plus volumineux des 3 nerfs destiné à la
motricité oculaire, est un nerf mixte.
Il assure
2. Description
2.1 Origine
- Réelle : Le III ne prend pas origine dans un seul noyau. En effet, sont décrits :
un noyau moteur, lui-même subdivisé en 5 contingents (un contingent pour chaque
muscle). Celui-ci se situe dans la calotte pédonculaire, à hauteur du colliculus supérieur, et
en avant et en dehors de l’aqueduc de Sylvius.
un noyau neurovégétatif (syn : noyau oculomoteur accessoire, noyau pupillaire, noyau
d’Edinger-Westphal) juste en dedans du noyau moteur. Celui-ci assure l’innervation
parasympathique de la musculature intrinsèque de l’œil.
- Apparente : Les faisceaux de fibres issues des deux noyaux émergent en un seul nerf à l’étage
mésencéphalique, au niveau interpédonculaire, de part et d’autre de l’espace perforé
postérieur, au-dessus de la protubérance et sous les corps mamillaires.
Il est en rapport avec :
En dedans, le tronc basilaire
Au-dessus, l’artère cérébrale postérieure
En dessous, l’artère cérébelleuse supérieure
2.2 Trajet
31
La branche supérieure est plaquée à la face inférieure du muscle droit supérieur qu’elle
innerve, puis gagne le muscle releveur de la paupière supérieure.
La branche inférieure se rend au muscle droit médial, droit inférieur et oblique inférieur.
Elle donne également un rameau portant le contingent neurovégétatif du III, qui forme le
ganglion ophtalmique (syn : ganglion ciliaire).
Le ganglion ciliaire est situé contre la face externe du II. Il reçoit des afférences du plexus
carotidien sympathique, du nerf naso ciliaire (branche du V), et du III moteur. Le ganglion
ciliaire assure la fonction d’accommodation et le réflexe photomoteur via les nerfs ciliaires
courts.
- Un strabisme externe, c’est-à-dire une déviation du globe oculaire en abduction (par perte du tonus
musculaire du droit interne).
- Une limitation, voire l’impossibilité, à réaliser des mouvements oculaires en adduction (muscle droit
interne), vers le haut (muscle droit supérieur) et vers le bas (muscle droit inférieur),
- Un ptosis, c’est-à-dire une chute de la paupière supérieure (par perte du tonus du muscle élévateur de la
paupière supérieure).
- Une mydriase, c’est-à-dire une dilatation de la pupille. Comme le III, qui véhicule l’information
parasympathique responsable d’un myosis (rétrécissement pupillaire), est atteint, le contingent
sympathique adjacent devient majoritaire dans l’innervation de la musculature pupillaire, d’où une
dilatation de la pupille.
Le III peut être touché lors d’un anévrisme de l’artère communicante postérieure, qui va venir le comprimer. Le
patient, typiquement un homme jeune sans facteurs de risques cardiovasculaires, présentera une paralysie
complète du III associée à des céphalées homolatérales.
Le III est également atteint au cours du syndrome de Tolosa-Hunt. Il s’agit d’un syndrome d'ophtalmoplégie
douloureuse, atteignant tous les groupes d'âge, et caractérisé par :
Le syndrome de Tolosa Hunt est secondaire à un processus inflammatoire non spécifique du sinus caverneux ou
de la fissure orbitaire supérieure. D’évolution imprévisible, son traitement consiste en une corticothérapie.
32
NERF TROCHLÉAIRE (IV)
1. Définition
Le nerf trochléaire est un nerf moteur, qui innerve le muscle oblique supérieur de l’œil. C’est le plus
grêle des nerfs crâniens.
2. Description
2.1 Origine
2.2 Trajet
- Extracrânien : Le IV chemine enfin dans l’orbite. Il est situé en dehors du cône musculo-
tendineux, passe au-dessus du muscle releveur de a paupière supérieure et atteint le muscle
oblique supérieur.
- Une limitation des mouvements oculaires vers le bas lorsque l'œil est en adduction,
- Une inclinaison compensatoire de la tête vers l'épaule du côté sain, parfois douloureuse (regard
pathétique).
33
NERF ABDUCENS (VI)
1. Définition
Le nerf Abducens est un nerf moteur, qui innerve le muscle droit latéral de l’œil.
2. Description
2.1 Originexxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
- Réelle : Son noyau est situé dans le plancher du 4ème ventricule, au niveau de l’Eminentia
Teres (qui est formée par les fibres du VII).
2.2 Trajet
- Intracrânien : Dans l’étage postérieur, le VI se dirige vers le haut et vers l’avant, dans les
espaces arachnoïdiens de la citerne ponto-cérébelleuse, passant au-dessus de l’artère
cérébelleuse moyenne. Il plonge ensuite dans le sinus caverneux par la partie inférieure de sa
paroi postérieure, puis s’insinue entre les veines du plexus caverneux, longe la portion
horizontale de l’artère carotide interne.
L’atteinte du VI peut se voir typiquement au cours de sclérose en plaque, ou alors lors des syndromes
d’hypertension intracrânienne. Dans ce cas, la paralysie du VI est bilatérale et n’a aucune valeur localisatrice.
Le syndrome un et demi de Fischer correspond à l’association d’une ophtalmoplégie internucléaire à une paralysie
du VI homolatéral.
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IRIDOMOTRICITÉ
1. Généralités
La pupille est l’orifice central au centre de l’iris. Son calibre est contrôlé par le système nerveux
autonome, via :
- Le système nerveux sympathique, qui innerve le muscle dilatateur de l’iris et entraine une dilatation
pupillaire (mydriase)
- Le système nerveux parasympathique, qui innerve le muscle constricteur (syn : sphincter) de l’iris et
entraine une constriction pupillaire (myosis)
2. Voie parasympathique
2.1 Généralités
- Une voie afférente, formée de 2 neurones, et tendue de la rétine au système nerveux central
- Une voie efférente, formée de 2 neurones, et tendue du système nerveux central à l’iris
Elle naît dans le tissu rétinien, au niveau des cellules photoreceptrices (cônes et bâtonnets) et
également au niveau des cellules ganglionnaires à mélanopsine.
Les axones de cette voie suivent ensuite le nerf optique, arrivent au chiasma optique où ils décussent
vers les bandelettes optiques homo et controlatérales.
Ces fibres atteignent ensuite le corps géniculé latéral (du thalamus), n’y font pas relais contrairement
aux cellules des voies visuelles, puis gagnent enfin le noyau prétectal homolatéral, situé à la face
postérieure du mésencéphale, où elles font synapse.
Enfin, le noyau prétectal envoie des axones vers les noyaux d’Edinger Westphall (sous noyau situé en
cranial et en médial du complexe nucléaire du III) homo et controlatéraux, par une nouvelle
décussation.
Les fibres parasympathiques suivent le trajet du III jusque dans l’orbite (voir Nerf Oculomoteur /
Trajet). Elles empruntent ensuite la branche inférieure du III, puis s’individualisent pour gagner le
ganglion ciliaire, apposé contre la face latérale du nerf optique, et où s’effectue un relais synaptique.
Du ganglion ciliaire sont émis les nerfs ciliaires courts, qui vont gagner directement l’iris en perforant
la sclère. Ceux-ci se répartissent :
35
3. Voie sympathique
3.1 Généralités
La voie sympathique du reflexe pupillaire est une voie comportant 3 neurones, qui restent strictement
homolatéraux à l’œil innervé.
3.2 Protoneurone
- Corps cellulaire : Il est situé dans la portion postéro latérale de l’hypothalamus, et reçoit des
afférences du noyau prétectal et du colliculus supérieur homolatéraux
- Trajet : Il chemine caudalement dans le tronc cérébral
- Terminaison : Il effectue sa synapse dans la moelle épinière, au niveau du centre ciliospinal de
Budge Waller. Celui-ci est situé entre C7 et D2, dans la substance grise de la corne latérale de
la moelle épinière
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Syndrome de Claude Bernard Horner
Définition : Le syndrome de Claude Bernard Horner résulte de l’atteinte de la voie sympathique de reflexe
pupillaire. Il comprend 3 signes :
- Un myosis, par dénervation sympathique irienne. Le système parasympathique prend alors l’ascendant
et la pupille se présente en mydriase
- Un ptosis, par dénervation sympathique du muscle releveur de la paupière supérieure
- Une pseudo énophtalmie, par dénervation sympathique du muscle rétracteur de la paupière inférieure,
ce qui donne une fente palpébrale plus étroite que du côté sain, et une impression d’énophtalmie
Topographie de l’atteinte : Elle peut se faire sur le trajet des 3 neurones véhiculant le réflexe sympathique
pupillaire :
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Bibliographie
- WALIGORA J et PERLEMUTER L. Anatomie. Enseignement des centres hospitalo universitaires.
Tome 3 : Nerfs crâniens et organes des sens. Edition Masson, Paris, 1975
- KAMINA P. Anatomie Clinique, Tome 5, Neuroanatomie. Edition Maloine, Paris, 2011
- BAQUÉ P. Manuel Pratique d’Anatomie. Edition Ellipse, 2008
- Neuro ophtalmologie (2ème édition), C. Vignal Clermont, C. Tilikete, D. Miléa. Edition Elsevier
Masson, 2016
- Jacob Lebas M, Vignal Clermont C. Pathologie pupillaire. EMC (Elsevier Masson, SAS, Paris),
Ophtalmologie, 21-510-A-10, Neurologie 17-016-A-70, 2011.
- Collège des Enseignants de Neurologie. Neurologie (4ème édition). Edition Elsevier Masson,
Collection les Référentiels des Collèges. 2016
- Collège des Ophtalmologistes Universitaires de France. Ophtalmologie (4ème édition). Edition
Elsevier Masson, Collection les Référentiels des Collèges. 2017
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