2019-Fondations Et Ouvrages en Terre Ed2 v1
2019-Fondations Et Ouvrages en Terre Ed2 v1
2019-Fondations Et Ouvrages en Terre Ed2 v1
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Moulay ZerHouni
Manuel professionnel de géotechnique du BtP
Les ingénieurs trouveront dans ce manuel professionnel contexte hydrogéologique et caractérisation des para- Carrières de Roussillon (Vaucluse), sables argileux colorés Anticlinal dit du « Chapeau de Gendarme » à Septmoncel
par oxydes et hydroxydes de fer © Bertrand Hubert dans le Jura © Bertrand Hubert
Réalisation d’une enceinte périmétrique butonnée Réalisation d’une paroi parisienne tirantée à Chartres comment résoudre les problèmes de conception, de mètres de sol.
à Abu Dhabi © Bertrand Hubert © Bertrand Hubert réalisation et de maintenance d’un ouvrage, et ceux La seconde partie présente la conception et le dimen-
que pose l’aménagement d’un site dans son interaction sionnement des ouvrages géotechniques : fondations,
FONDATIONS
avec le sol. améliorations de sols, soutènements, ouvrages en terre
Formant une équipe de quatre spécialistes appartenant et aménagements de terrains, ouvrages hydrauliques.
à trois générations de géotechniciens, les auteurs se Un index de plus de 700 entrées permet d’aller directe-
sont appuyés sur la plus récente normalisation en ment à l’information recherchée. D’abondantes annexes
géotechnique (dont la norme des missions d’ingénierie donnent accès aux sources et exposent en détail les prin-
ET OUVRAGES
géotechnique), sur l’Eurocode 7 (calcul géotechnique) et cipaux développements théoriques. Elles comprennent
sur les normes nationales d’application qui en ont résulté, les tableaux et les formulaires usuels (corrélations,
ainsi que la dernière réglementation parasismique. coefficients partiels, échelle stratigraphique, etc.). Les
La première partie contient les bases nécessaires aux références normatives y sont également regroupées
études géotechniques : géologie, mécanique des sols, tandis que chacun des quinze chapitres est suivi de la Vérification de la portance d’une plateforme par réalisation Réalisation d’un essai de chargement statique sur un pieu
d’essais de chargement statique à la plaque © Kornog © Kornog
EN TERRE
propriétés géotechniques des formations géologiques, bibliographie correspondante.
Réalisation d’un dallage sur terre-plein © David Simonot Outil de forage pour réalisation de
colonnes de Jet Grouting © Olivier Payant
Normalisation en géotechnique – 1. Les sols et la géologie – 2. Propriétés physiques – 3. Propriétés hydrauliques – 4. Théorie de la
consolidation – 5. Comportement mécanique – 6. Reconnaissance des sols – 7. Calcul géotechnique et Eurocode 7 – 8. Sollicitations
sismiques – 9. Stabilité des pentes et des talus – 10. Actions des terres sur les soutènements – 11. Fondations superficielles –
12. Fondations profondes – 13. Ouvrages de soutènement – 14. Fondations mixtes, amélioration et renforcement des sols –
15. Conception et dimensionnement des ouvrages hydrauliques – Symboles et notations – Annexes – Liste des normes – Index
Manuel professionnel
Géologue et ingénieur en géotechnique, Bertrand Hubert est, avec Gérard Philipponnat, le coauteur de la deuxième édition de Fondations et de géotechnique du BtP
ouvrages en terre. Après avoir participé à la création de Solen – bureau d’études spécialisé notamment en géotechnique – il a rejoint le groupe
Socotec comme spécialiste en sols et fondations. Membre de diverses sociétés savantes et de commissions techniques spécialisées, il s’est
également vu confier des fonctions de représentation au sein d’associations professionnelles. Á l’université de Franche-Comté et à l’université
Paris-Sud (faculté des sciences d’Orsay) il a enseigné aux futurs ingénieurs la géotechnique et la géologie appliquée.
Pour refondre ce manuel technique de référence, il a réuni une équipe de spécialistes en géotechnique dont le parcours professionnel a été en
grande partie associé à Solen.
Construction d’un barrage zoné à Kissir (Algérie) Réalisation d’une paroi moulée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Ingénieur de Centrale Lille et fils de Gérard Philipponnat, Bruno Philipponnat est actuellement président de Sogéo Expert, bureau d’études en
Préface de Gérard Philipponnat
© Bertrand Hubert © Isabelle Halfon
géotechnique. Ancien secrétaire de l’USG (Union syndicale géotechnique), il enseigne l’ingénierie des ouvrages géotechniques à l’ENSIP (École Appareil pour essai de pénétration Forage destructif en rotopercussion sur un Système de chargement pneuma-
HuBert
PHiliPPonnat
Payant
OUNI
nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers). dynamique type DPL © Kornog ouvrage maritime à Ploumanac’h (Côtes tique pour essais de compressibilité
d’Armor) © Kornog à l’œdomètre (laboratoire Esiris)
Ingénieur diplômé de Polytech Lille, Olivier Payant est un expert reconnu des problématiques de fondations et de soutènements pour les projets © Bertrand Hubert
ISBN : 978-2-212-11890-2
9 782212 118902
Code éditeur : G11890
En couverture :
Sondage à la tarière hélicoïdale continue © Kornog
Analyse granulométrique par sédimentométrie © Sogéo Expert
Confection des cages d’armatures des pieux de fondation de gros diamètre pour un ensemble d’IGH à Abu Dhabi © Bertrand Hubert
Chantier d’amélioration de sol par inclusions rigides de sols traités au liant (Deep Soil Mixing®) © Olivier Payant
Mise place du ferraillage du radier d’une tour de bureaux à Marseille © Pierre Janeix 90 €
Réalisation de semelles isolées pour un immeuble Dégarnissage de colonnes de sols traités au liant
de bureaux à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) (Soil Mixing) © Olivier Payant Glissement de terrain dans des flyschs à Tétouan (Maroc) Ouverture d’un carottier SPT © Kornog
© Bertrand Hubert © Hervé Grisey
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Moulay ZerHouni
Manuel professionnel de géotechnique du BtP
Les ingénieurs trouveront dans ce manuel professionnel contexte hydrogéologique et caractérisation des para- Carrières de Roussillon (Vaucluse), sables argileux colorés Anticlinal dit du « Chapeau de Gendarme » à Septmoncel
par oxydes et hydroxydes de fer © Bertrand Hubert dans le Jura © Bertrand Hubert
Réalisation d’une enceinte périmétrique butonnée Réalisation d’une paroi parisienne tirantée à Chartres comment résoudre les problèmes de conception, de mètres de sol.
à Abu Dhabi © Bertrand Hubert © Bertrand Hubert réalisation et de maintenance d’un ouvrage, et ceux La seconde partie présente la conception et le dimen-
que pose l’aménagement d’un site dans son interaction sionnement des ouvrages géotechniques : fondations,
FONDATIONS
avec le sol. améliorations de sols, soutènements, ouvrages en terre
Formant une équipe de quatre spécialistes appartenant et aménagements de terrains, ouvrages hydrauliques.
à trois générations de géotechniciens, les auteurs se Un index de plus de 700 entrées permet d’aller directe-
sont appuyés sur la plus récente normalisation en ment à l’information recherchée. D’abondantes annexes
géotechnique (dont la norme des missions d’ingénierie donnent accès aux sources et exposent en détail les prin-
ET OUVRAGES
géotechnique), sur l’Eurocode 7 (calcul géotechnique) et cipaux développements théoriques. Elles comprennent
sur les normes nationales d’application qui en ont résulté, les tableaux et les formulaires usuels (corrélations,
ainsi que la dernière réglementation parasismique. coefficients partiels, échelle stratigraphique, etc.). Les
La première partie contient les bases nécessaires aux références normatives y sont également regroupées
études géotechniques : géologie, mécanique des sols, tandis que chacun des quinze chapitres est suivi de la Vérification de la portance d’une plateforme par réalisation Réalisation d’un essai de chargement statique sur un pieu
d’essais de chargement statique à la plaque © Kornog © Kornog
EN TERRE
propriétés géotechniques des formations géologiques, bibliographie correspondante.
Réalisation d’un dallage sur terre-plein © David Simonot Outil de forage pour réalisation de
colonnes de Jet Grouting © Olivier Payant
Normalisation en géotechnique – 1. Les sols et la géologie – 2. Propriétés physiques – 3. Propriétés hydrauliques – 4. Théorie de la
consolidation – 5. Comportement mécanique – 6. Reconnaissance des sols – 7. Calcul géotechnique et Eurocode 7 – 8. Sollicitations
sismiques – 9. Stabilité des pentes et des talus – 10. Actions des terres sur les soutènements – 11. Fondations superficielles –
12. Fondations profondes – 13. Ouvrages de soutènement – 14. Fondations mixtes, amélioration et renforcement des sols –
15. Conception et dimensionnement des ouvrages hydrauliques – Symboles et notations – Annexes – Liste des normes – Index
Manuel professionnel
Géologue et ingénieur en géotechnique, Bertrand Hubert est, avec Gérard Philipponnat, le coauteur de la deuxième édition de Fondations et de géotechnique du BtP
ouvrages en terre. Après avoir participé à la création de Solen – bureau d’études spécialisé notamment en géotechnique – il a rejoint le groupe
Socotec comme spécialiste en sols et fondations. Membre de diverses sociétés savantes et de commissions techniques spécialisées, il s’est
également vu confier des fonctions de représentation au sein d’associations professionnelles. Á l’université de Franche-Comté et à l’université
Paris-Sud (faculté des sciences d’Orsay) il a enseigné aux futurs ingénieurs la géotechnique et la géologie appliquée.
Pour refondre ce manuel technique de référence, il a réuni une équipe de spécialistes en géotechnique dont le parcours professionnel a été en
grande partie associé à Solen.
Construction d’un barrage zoné à Kissir (Algérie) Réalisation d’une paroi moulée à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine)
Ingénieur de Centrale Lille et fils de Gérard Philipponnat, Bruno Philipponnat est actuellement président de Sogéo Expert, bureau d’études en
Préface de Gérard Philipponnat
© Bertrand Hubert © Isabelle Halfon
géotechnique. Ancien secrétaire de l’USG (Union syndicale géotechnique), il enseigne l’ingénierie des ouvrages géotechniques à l’ENSIP (École Appareil pour essai de pénétration Forage destructif en rotopercussion sur un Système de chargement pneuma-
HuBert
PHiliPPonnat
Payant
OUNI
nationale supérieure d’ingénieurs de Poitiers). dynamique type DPL © Kornog ouvrage maritime à Ploumanac’h (Côtes tique pour essais de compressibilité
d’Armor) © Kornog à l’œdomètre (laboratoire Esiris)
Ingénieur diplômé de Polytech Lille, Olivier Payant est un expert reconnu des problématiques de fondations et de soutènements pour les projets © Bertrand Hubert
de génie civil et de bâtiment. Il a notamment exercé pendant 13 années au sein de la direction technique Construction de Socotec en tant que
spécialiste sols et fondations avant d’intégrer le bureau d’études Terrasol (groupe Setec) en 2019.
Ingénieur TP d’Alger, ingénieur géotechnicien, docteur en mécanique des sols de l’École Centrale de Paris et membre de la direction technique
de Fondasol, Moulay Idriss Zerhouni préside actuellement la commission de normalisation Reconnaissances et essais géotechniques (CNREG).
Il enseigne la géotechnique à l’université Le Havre-Normandie et à l’école d’ingénieurs UniLasalle de Beauvais.
En couverture :
Sondage à la tarière hélicoïdale continue © Kornog
Analyse granulométrique par sédimentométrie © Sogéo Expert
Confection des cages d’armatures des pieux de fondation de gros diamètre pour un ensemble d’IGH à Abu Dhabi © Bertrand Hubert
Chantier d’amélioration de sol par inclusions rigides de sols traités au liant (Deep Soil Mixing®) © Olivier Payant
Mise place du ferraillage du radier d’une tour de bureaux à Marseille © Pierre Janeix
Réalisation de semelles isolées pour un immeuble Dégarnissage de colonnes de sols traités au liant
de bureaux à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines) (Soil Mixing) © Olivier Payant Glissement de terrain dans des flyschs à Tétouan (Maroc) Ouverture d’un carottier SPT © Kornog
© Bertrand Hubert © Hervé Grisey
EYR2212118902_Fondations.indb 1
Fondations et
Géotechnique du BTP
ouvrages en terre
07/01/2019 11:24
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
EYR2212118902_Fondations.indb 2
07/01/2019 11:24
Bertrand HUBERT
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Bruno PHILIPPONNAT
Olivier PAYANT
Moulay ZERHOUNI
Fondations et
ouvrages en terre
Géotechnique du BTP
Sommaire
2.4.1 État remanié et non remanié – Représentation pondérale d’un sol ...... 48
2.4.2 Principales caractéristiques des sols ..................................................... 49
2.4.3 Relations entre les paramètres pondéraux ........................................... 50
Bibliographie ................................................................................................ 52
Bibliographie ................................................................................................ 96
11.2.4 Méthode basée sur les données mesurées in situ .................................. 402
11.2.4.1 Méthode pressiométrique ......................................................... 403
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
13.3.4 Justification d’un mur de soutènement sous sollicitations statiques ..... 555
13.3.4.1 Démarche générale ................................................................. 555
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
PRÉFACE
À un stade ou un autre, un projet de construction quel qu’il soit est toujours confronté à la
géotechnique. Il faut bien fonder toutes les constructions ! Les routes, voies ferrées, installa-
tions portuaires entraînent des terrassements parfois gigantesques.
Que ce soit les bureaux d’études, les entrepreneurs ou les contrôleurs, les ingénieurs qui parti-
cipent à l’acte de construire ont besoin de s’appuyer sur des bases solides pour accomplir leurs
missions.
Comme dans toute discipline, il convient de comprendre qualitativement les phénomènes
abordés. Comment s’attaquer à un problème de stabilité de pente sans comprendre physique-
ment le mécanisme d’un glissement de terrain ? Cette partie descriptive est essentielle.
Dans un deuxième temps, il convient de quantifier le problème et de mettre en œuvre des
solutions constructives adaptées et, pour cela, disposer des méthodes de calculs actuellement
utilisées.
Dans l’esprit des précédentes éditions, cet ouvrage a pour objet de répondre à ces objectifs. La
complémentarité des quatre auteurs, avec lesquels j’ai eu le plaisir de former une équipe très
soudée, est, de ce point de vue, remarquable. Ce sont tous les quatre des hommes de terrain
qui mettent chaque jour leurs connaissances au service de réalisations concrètes.
Bertrand Hubert, docteur en géologie, a acquis au cours de sa carrière tant en bureau d’études
de sol qu’en qualité de spécialiste sols et fondations de l’Agence Nationale Construction de
Socotec une grande expérience. Il aborde les sujets avec son œil de géologue car la nature ne
se résume pas uniquement à des équations.
Moulay Zerhouni, docteur en mécanique des sols de l’École centrale de Paris qui a fait toute
sa carrière dans de grands bureaux de géotechnique (Sopena, Solen, Arcadis et maintenant
Fondasol), maîtrise totalement les méthodes de calcul.
Bruno Philipponnat, ingénieur IDN (Centrale Lille), qui par ailleurs me fait la grande joie
d’être mon fils, s’est d’abord spécialisé dans la maîtrise d’œuvre d’ouvrages géotechniques.
Il dirige maintenant le bureau de géotechnique et de maîtrise d’œuvre Sogeo Expert et le
laboratoire Mageo.
Olivier Payant, ingénieur diplômé de Polytech Lille, est un expert reconnu des probléma-
tiques de fondations et de soutènements pour les projets de génie civil et de bâtiment. Il a
notamment exercé pendant treize années au sein de la Direction Technique Construction de
Socotec en tant que spécialiste sols et fondations, avant d’intégrer le bureau d’études Terrasol
(groupe Setec) en 2019.
L’esprit que j’avais essayé de donner à l’ouvrage éponyme que j’avais publié en 1978 puis
refondu avec l’aide précieuse de Bertrand Hubert en 1997 a été parfaitement conservé. Un
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
travail énorme de mise à jour et de complément a été fait par les quatre co-auteurs, en parti-
culier vis-à-vis des méthodes de calcul, rendues conformes aux Eurocodes.
Que ce soit les étudiants, les ingénieurs d’études ou les autres participants à l’acte de construire,
ils trouveront tous ici un outil de travail précieux pour les aider à résoudre les problèmes liés
à la géotechnique auxquels ils seront confrontés.
Gérard Philipponnat
Ingénieur ETP
Professeur honoraire
au Centre des hautes études
de la construction
AVANT-PROPOS
En visite chez des confrères structuralistes, il m’arrive de trouver encore sur des bureaux
d’ingénieurs le « petit livre vert » de Gérard Philipponnat et d’entendre certains anciens élèves
au Centre des hautes études de la construction parler de l’enseignement en géotechnique que
ce dernier y dispensait.
De ses cours, il avait su tirer un ouvrage traitant des applications pratiques de la géotech-
nique, destiné aux ingénieurs et techniciens du domaine de la construction. Ouvrage pratique,
clair, cohérent et didactique qui eut un succès dans le milieu des bureaux d’études, des entre-
prises et aussi auprès des étudiants.
Gérard Philipponnat, après son arrivée au sein du bureau d’études Sopena, envisagea la mise
à jour de Fondations et ouvrages en terre à laquelle il me fit l’honneur de m’associer. Une
vingtaine d’années ayant passé et après de multiples retirages, au vu de l’évolution de la
normalisation dans le domaine de la géotechnique, avec notamment la mise en pratique des
Eurocodes et les normes nationales d’application qui en ont résulté, sans oublier la nouvelle
réglementation parasismique, il est apparu nécessaire de donner une suite à ce que beaucoup
de praticiens appelaient la Bible en géotechnique, quitte à oser ce blasphème.
Sachant la rude tâche en laquelle cette refonte allait consister, je fis appel à certains de mes
anciens collègues, dont j’avais pu, en travaillant à leur côté, apprécier les compétences :
Bruno Philipponnat, Olivier Payant et Moulay Zerhouni.
Si nous avons souhaité garder le titre « fétiche » de Fondations et ouvrages en terre, c’est bien sûr
en hommage à son inventeur, mais aussi afin de montrer que l’esprit pratique de ce manuel
était préservé. Les anciens utilisateurs ne seront donc pas décontenancés par cette nouvelle
mouture, où le canevas de l’ouvrage initial a été repris.
La première partie présente les bases nécessaires à l’étude du comportement théorique des sols
sollicités par la construction d’ouvrages ou l’action d’efforts d’origine naturelle. Dans
l’optimisation technique et économique d’un projet de construction, bâtiment ou ouvrage de
génie civil, il n’est pas d’éléments qui puissent présenter des variations aussi importantes que
ceux liés à la géologie, ou l’hydrogéologie, d’où la préséance accordée à ces disciplines. Sur la
base des propriétés géotechniques des sols, caractéristiques physiques et mécaniques, et des
données hydrauliques, les relations fondamentales de la mécanique des sols constituent le
socle des calculs de dimensionnement des ouvrages. L’adéquation et la qualité des investiga-
tions, indispensables à la caractérisation des paramètres géotechniques applicables aux calculs,
conditionnent l’évaluation correcte des risques ainsi que la pertinence du dimensionnement
des ouvrages géotechniques. En conséquence, le chapitre relatif aux méthodes de reconnais-
sance des sols, aux essais in situ et de laboratoire est particulièrement développé. La partie
concernant les essais de laboratoire, trop souvent délaissés au profit des essais sur les sols en
place, a été notablement privilégiée.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La deuxième partie est consacrée aux différents ouvrages géotechniques dans leur conception
et leur dimensionnement :
• les ouvrages en terre et aménagements de terrains ;
• les fondations, superficielles et profondes, ainsi que les fondations mixtes ;
• les ouvrages de soutènements ;
• l’amélioration et le renforcement des sols ;
• les ouvrages hydrauliques.
Les méthodes de calcul dont l’ingénieur aura le plus couramment besoin ont été développées,
dans le respect des méthodes décrites dans les textes de l’Eurocode 7 et des annexes d’applica-
tion nationale qui lui ont été associées. Par ailleurs, il n’était pas possible d’ignorer que le Plan
Séisme a étendu à plus de la moitié des communes du territoire français l’application des
normes de construction parasismique. Une partie de cet ouvrage traite donc du génie para
sismique et on y trouvera les grandes lignes de conception et de dimensionnement des
ouvrages géotechniques vis-à-vis du risque sismique.
En complément d’un index des termes techniques, le lecteur trouvera également à travers un
glossaire l’outil lui permettant de s’y retrouver dans la profusion des symboles et notations
utilisés dans cet ouvrage, le plus souvent issus des documents normatifs.
En complément des références bibliographiques rassemblant les différents documents source
utilisés pour chaque chapitre, les normes spécifiques au domaine de la géotechnique, en
vigueur à la date de rédaction de cet ouvrage et utilisées dans le cadre de cet ouvrage, ont été
réunies en adoptant un mode de classement basé sur leur codification identifiant leur origine
et leur statut.
Parmi les annexes, on trouvera diverses démonstrations et résolutions mathématiques rela-
tives à des développements purement théoriques. Par ailleurs, bien que les corrélations entre
paramètres géotechniques doivent être utilisées avec précaution, elles peuvent néanmoins
s’avérer très utiles en phase d’avant-projet et contribuer à un travail de synthèse. Les corréla-
tions les plus courantes issues de la littérature ont été reprises ici. Afin d’épargner des
recherches fastidieuses au sein des documents normatifs, il a été jugé profitable de rassembler
au sein de tableaux divers coefficients partiels nécessaires à la détermination des valeurs de
calcul, voire aux calculs de dimensionnement de certains ouvrages géotechniques.
Que les utilisateurs de ce manuel soient étudiants, ingénieurs d’études ou autres participants
à l’acte de construire, nous espérons qu’ils trouveront tous ici un outil de travail précieux pour
les aider à résoudre les problèmes liés à la géotechnique auxquels ils seront confrontés.
Bertrand Hubert
INTRODUCTION
Normalisation en géotechnique
Introduction
Une norme est un document de référence approuvé par un institut de normalisation reconnu
tel que l’Afnor, en France. Elle définit des caractéristiques et des règles volontaires applicables
aux activités. Elle est le consensus entre l’ensemble des parties prenantes d’un marché ou d’un
secteur d’activité. Elle permet de définir un langage commun entre les acteurs économiques
– producteurs, utilisateurs et consommateurs –, de clarifier, d’harmoniser les pratiques et de
définir le niveau de qualité, de sécurité, de compatibilité et de moindre impact environne-
mental des produits, services et pratiques.
Les normes facilitent les échanges commerciaux, tant nationaux qu’internationaux, et contri-
buent à mieux structurer l’économie et à faciliter la vie quotidienne de chacun. À l’exception
de quelques normes réglementaires dont l’application est obligatoire, comme certaines
normes relatives à la sécurité des personnes, les normes sont en général d’application volon-
taire ou contractuelle.
Les champs couverts par les normes sont aussi variés que les activités économiques et
répondent aux questions de société.
C’est ainsi que les recommandations d’une norme peuvent porter aussi bien sur des produits,
des procédés, des bonnes pratiques, des méthodes de mesure et d’essais, des systèmes d’organi
sation, des méthodes de calcul, etc.
Ces dernières décennies, la normalisation dans le domaine de la géotechnique s’est largement
intensifiée sous l’impulsion des instances de normalisation européenne (CEN : Comité
européen de normalisation) et internationale (ISO : International Organization for
Standardization), ainsi qu’au niveau des instituts de normalisation nationaux des pays
membres de ces instances, par exemple l’Afnor, le DIN, le BSI, etc., au travers des groupes et
comités de normalisation miroirs.
Un aperçu de l’organisation des structures normatives œuvrant pour la normalisation en
géotechnique et une synthèse des principales normes publiées ou en cours d’élaboration sont
présentés ci-après.
Dans un souci d’harmonisation et pour faciliter les échanges, les normes sont majoritaire-
ment élaborées au niveau international. En effet, désormais, les normes peuvent être élabo-
rées non seulement au niveau du pays sous l’égide de l’institut ou du bureau de normalisation
national correspondant, comme l’Afnor en France, mais également au niveau européen, sous
l’égide du CEN et de ses commissions techniques, ou encore au niveau international ISO, qui
dispose également de commissions techniques correspondantes selon le domaine couvert par
la norme considérée.
Des accords internationaux permettent d’harmoniser et de transposer les normes entre ces
niveaux CEN et ISO et les pays qui s’y rattachent.
L’un des principaux accords de coopération technique entre CEN et ISO est connu sous le
nom de Vienna Agreement (CEN et ISO, 2001).
Cet accord, qui régit aujourd’hui le fonctionnement de la normalisation CEN et ISO, prévoit
deux modes essentiels pour le développement collaboratif de normes : le mode où l’ISO est
pilote (ISO lead) et le mode où le CEN est pilote (CEN lead). Les projets de normes et les
documents sont élaborés par l’un des modes et sont soumis à l’approbation simultanée de
l’autre mode.
Dans ce contexte, aujourd’hui plus de 80 % des normes du domaine de la construction, du
bâtiment et des travaux publics, dont fait partie la géotechnique, sont désormais élaborées
soit au niveau européen, avec un pilotage du CEN, soit au niveau international, avec un pilo-
tage de l’ISO. Les normes élaborées au niveau du CEN et celles élaborées par l’ISO dans le
cadre de l’accord de Vienne conduisent obligatoirement les pays européens à reprendre et à
transposer les normes homologuées européennes dans leur collection nationale de normes
(ex. en France NF EN… ou NF EN/ISO… ou NF ISO…) et à supprimer les normes du pays
(ex. NF) qui sont en contradiction avec ces normes européennes.
Tableau 1. Correspondance des commissions françaises, européennes et internationales (source BNTRA 2017)
Terrassements 42 CN T TC396 -
Paravalanches 10 CN PAB - -
Missions géotechniques 1 CN MG - -
d’ingénierie géotechnique.
• la série des normes NF EN/ISO 22476-xx, relatives aux essais géotechniques réalisés en
place. Les normes couvrant les principaux essais comme les essais pénétrométriques
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
statique et dynamique, l’essai au carottier SPT, l’essai pressiométrique Ménard ont été
élaborées par le CEN/TC341 et ont été publiées en tant que normes homologuées ;
• la série des normes NF EN/ISO 22477-xx, relatives aux essais géotechniques réalisés sur
des structures géotechniques. Parmi celles-ci, on peut citer les essais de pieux, les essais de
clous, les essais de tirants, etc.
Parmi les produits pouvant être utilisés dans le domaine géotechnique, on peut citer :
• les produits de fondations :
–– NF EN 12794, Produits préfabriqués en béton - Pieux de fondation,
–– NF EN 10248-xx, Palplanches laminées à chaud en aciers non alliés,
–– NF EN 10249-xx, Palplanches profilées à froid en aciers non alliés,
–– NF EN 10305-xx, Tubes de précision en acier ;
• les produits géosynthétiques et produits apparentés. Le tableau 2 ci-après fournit un
exemple de normes produits rattachées à cette catégorie :
NF EN 13242+A1 : 2008 Granulats pour matériaux traités aux liants hydrauliques et matériaux
non traités utilisés pour les travaux de génie civil et pour la construction
des chaussées
Conclusion
L’élaboration des normes se fait désormais à l’échelle internationale EN ou ISO. Ceci va bien
entendu en faveur d’une harmonisation des pratiques et des produits.
Les normes sont devenues incontournables dans de nombreux domaines. Il en est de même
en géotechnique, que ce soit dans l’aide à la conception et au dimensionnement des ouvrages,
dans la gestion des contrats entre les différents intervenants, pour l’assurabilité des ouvrages, …
En revanche, il devient parfois plus compliqué de suivre et de participer à cette élaboration
des normes, qui exigent une présence et une implication dans les comités et groupes de travail
chargés de la rédaction des normes. Cette participation, bien que facilitée aujourd’hui par les
outils collaboratifs informatiques, nécessite malgré tout une assiduité régulière et une veille
normative permanente.
L’éventail normatif en géotechnique est vaste, avec des centaines de normes répertoriées
(calcul, essais, produits, exécution…).
La veille technique et normative à assurer doit être rigoureuse et continue, en particulier pour
les laboratoires et les concepteurs (ingénieristes, maîtres d’œuvre…) qui participent à l’établis
sement des cahiers des charges et des contrats, ainsi qu’à ceux responsables du suivi d’exécu-
tion des travaux.
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[AFNOR 2006] AFNOR NORMALISATION, Éventail des documents normatifs, fascicule Afnor, 2006
(téléchargeable sur www.afnor.org).
[AFNOR 2013] AFNOR NORMALISATION, Règles pour la normalisation française - Partie 1 :
instances et procédures de travail, fascicule Afnor, 5e édition, 2006 (téléchargeable sur www.afnor.org).
[Daubilly 2014] DAUBILLY B., Organisation générale de la normalisation, présentation à la journée
CFMS du 8 octobre 2014, Paris, 2014.
[ISO & CEN 2001] ISO & CEN, Agreement on technical co-operation between ISO and CEN –
VA codified – Version 3.3, 2001.
[Magnan 2014] MAGNAN J.-P., Organisation de la normalisation en France, présentation à la journée
CFMS du 8 octobre 2014, Paris, 2014.
[Zerhouni 2002] ZERHOUNI M.I., BIGOT G., « La normalisation en géotechnique », Géologues 132,
p. 65-71, 2002.
Site Internet de l’ISO – www.iso.org
Site Internet du CEN – www.cen.eu
Site Internet BNTRA – www.cerema.fr
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 1
1.1. Introduction
Il est donc utile de rappeler les différents types de roches les plus couramment rencontrées,
ainsi que leur structure et leur composition minéralogique : celles-ci jouent un rôle primor-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
dial dans les processus d’altération responsables de l’état dans lequel le géotechnicien rencontre
ces roches lors de ses investigations.
Couverture
sédimentaire
Croûte océanique Croûte continentale
Atmosphère (5–15 km) SIMA (30–65 km) SIAL
Biosphère &
Hydrosphère d = 2,7
d = 3,2
d = 3,3
Lithosphère d=3
MOHO
Manteau
supérieur 70–150 km
Asthénosphère
700 km
Manteau
inférieur
d = 5,5
d = 9,5
GUTENBERG
Noyau (2 885 km)
externe
d = 11,5
Échelle non
respectée
d = 12 LEHMANN
(5 155 km)
• des frontières convergentes, appelées marges actives, là où les plaques entrent en collision,
une des plaques passant sous l’autre, généralement une plaque océanique sous une plaque
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1.2. Minéralogie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1.2.2. Silicates
Les silicates se rangent au sein de six grandes familles.
• Les nésosilicates : les tétraèdres de ces minéraux sont isolés et reliés par des cations. Dans
cette famille, il faut citer les grenats et les silicates alumineux avec les trois minéraux indis-
sociables du métamorphisme : le disthène, la sillimanite et l’andalousite, caractéristiques
des roches où l’aluminium est en excès par rapport aux autres éléments. Il faut surtout
retenir les péridots, série continue allant d’un pôle magnésien à un pôle ferreux ; minéraux
ne pouvant cohabiter avec le quartz, ces derniers sont caractéristiques des roches intrusives
provenant du manteau ; la variété la plus commune est aussi appelée olivine, du fait de sa
couleur. Ces minéraux sont très sensibles à l’altération.
• Les sorosilicates : ces minéraux possèdent la particularité d’avoir leur ossature constituée
de tétraèdres unis par paire, avec un atome d’oxygène en commun. L’épidote est le seul
minéral vraiment répandu dans cette famille.
• Les cyclosilicates : la disposition des tétraèdres en anneaux confère souvent à ces minéraux
une cristallisation en prismes. Parmi ces minéraux généralement accessoires, nous retien-
drons les tourmalines, compte tenu de leur présence fréquente dans les roches magma-
tiques, métamorphiques mais aussi détritiques.
• Les inosilicates : ils possèdent une structure formée de chaînes simples ou de rubans de
tétraèdres, d’où la cristallisation allongée de ces minéraux. Ils sont représentés par deux
grandes familles : les pyroxènes et les amphiboles, minéraux essentiels des roches métamor-
phiques et magmatiques.
• Les phyllosilicates : ils sont constitués par une superposition de couches de tétraèdres,
d’où une structure caractéristique en feuillets. En font partie les micas (biotite, musco-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
vite…) mais aussi les argiles. Ces dernières, issues le plus souvent de l’altération d’autres
silicates et notamment des feldspaths, présentent la particularité d’être des minéraux doués
de propriétés particulières (voir § 1.2.3).
• Les tectosilicates : les tétraèdres y étant liés par tous leurs sommets, l’insertion au sein de
la structure d’autres ions est relativement difficile. Les minéraux essentiels des roches
magmatiques et métamorphiques, le quartz et les feldspaths se situent dans cette famille.
–– Le quartz (SiO2), en raison de sa grande stabilité, est le minéral le plus commun des
roches. Sa dureté, son insolubilité et son absence de clivage le rendent très résistant
vis-à-vis des phénomènes d’altération et en font l’élément de base des roches sédi-
mentaires détritiques. Finement cristallisé et assemblé en fibres, il porte le nom
de calcédoine, constituant des accidents siliceux des roches sédimentaires (silex,
chailles, etc.).
–– Les feldspaths et feldspathoïdes sont issus d’une substitution de certains ions Si4+
par Al3+, avec une compensation des charges par K+, Na+ ou Ca2+. Cette grande
hétérogénéité chimique conduit à les classer en feldspaths alcalins, sodipotassiques
(ex. : l’orthose) et sodicalciques ou plagioclases (ex. : l’albite). Quant aux feldspa-
thoïdes, plus rares, ils se caractérisent par une moindre richesse en silice et une
incompatibilité avec le quartz. Les feldspaths sont des minéraux essentiels dans la
classification des roches magmatiques.
Les feldspaths sont diversement sensibles à l’altération, en fonction de leur teneur en
silice, les plus pauvres étant moins résistants. Sous les climats chauds, ils donnent
naissance à des argiles alors que les phénomènes de dissolution prédominent en
climat tempéré ou froid.
les propriétés des argiles ; il peut notamment leur conférer des capacités d’adsorption excep-
tionnelles, comme pour la montmorillonite.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les propriétés physiques et mécaniques des sols fins sont conditionnées par la nature de la
fraction argileuse qu’ils renferment. D’un point de vue géotechnique, cette structure spéci-
fique des minéraux argileux conduit, pour les sols dont ils constituent une fraction impor-
tante, à un comportement particulier justifiant la place importante qu’il convient de leur
accorder (voir § 2.2.2.2).
Parmi les très nombreux types de minéraux argileux, généralement classés en fonction de
l’espacement des feuillets, nous retiendrons les trois principales familles : kaolinite, illite ou
montmorillonite et chlorite.
Si
Al
0
0H
Fig. 1.2. Représentation schématique de la structure des 3 types de feuillets : T.O., T.O.T. et T.O.T.O.
1.3. Pétrologie
Trois grandes familles de roches sont distinguées en fonction de leur mode de formation :
les roches magmatiques, les roches sédimentaires et les roches métamorphiques. Il convient
de signaler que plusieurs normes présentent une classification simplifiée des roches
(NF EN ISO 14689-1) et (XP P94-402), classification géologiquement contestable.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1.3.1 .1 . Généralités
Ces roches, également appelées ignées, présentent en commun la particularité de s’être formées
par consolidation d’un magma, c’est-à-dire d’un liquide renfermant des cristaux en propor-
tion variable.
Dans le cadre des mouvements des plaques lithosphériques, ces magmas sont d’origine plus
ou moins profonde, depuis le manteau jusqu’à la croûte terrestre, à partir de roches préexis-
tantes. Lorsqu’ils ont atteint la surface pour se solidifier, ils ont alors donné naissance à des
roches volcaniques ou extrusives. Ils peuvent également avoir cristallisé à l’intérieur de la litho
sphère et former des roches plutoniques ou intrusives, roches anciennes, de mise en place
profonde, que seule l’érosion permet d’observer actuellement. La nature de ces magmas
est extrêmement variable, variété qui résulte des conditions de formation mais aussi
des phénomènes ultérieurs de différenciation (sédimentation magmatique par
cristallisation fractionnée).
25 Na Pyroxène
Amphibole
Origine Texture 0 Biotite
La dimension et l’arrangement des minéraux des roches magmatiques dépendent des condi-
tions de cristallisation ; notamment plus le refroidissement a été lent, plus les cristaux ont pu
se développer.
Trois grandes catégories de structures peuvent être distinguées :
• la structure vitreuse : c’est le cas, rare, où la roche est issue d’un magma qui s’est brutale-
ment refroidi. Le plus souvent, le verre existe sous forme de matrice enserrant
des cristaux ;
• la structure microcristalline : la plus grande partie des cristaux, voire la totalité, est invi-
sible à l’œil nu. L’examen au microscope montre que ces derniers peuvent être de forme
allongée (structure microlitique) ou en grains (structure microgrenue). Lorsque de gros
cristaux sont individualisés au sein de la pâte microcristalline, cette disposition est quali-
fiée de porphyrique ;
• la structure macrocristalline : la majorité des cristaux sont visibles à l’œil nu. Ils peuvent
être de taille très variable, du millimètre à plusieurs centimètres. La présence de cristaux de
très grande taille au sein d’une roche grenue lui confère la dénomination de porphyroïde.
Les roches magmatiques sont souvent hétérogènes. Des enclaves, provenant de fragments de
roches entraînés par le magma, peuvent y être rencontrées. Lorsque le refroidissement a figé
les traces de mouvement du magma, des figures de flux sont observées, et ceci non seulement
dans les laves, mais aussi au sein des roches plutoniques.
Enfin, il n’est pas rare d’observer des phénomènes de sédimentation dans les roches magma-
tiques, figures liées à des différenciations minérales au sein des chambres magmatiques.
1.3.2.1 . Généralités
Par définition, les roches sédimentaires sont des roches exogènes, c’est-à-dire formées à la
surface de la Terre où elles se sont sédimentées. Leur caractéristique principale est de se
présenter généralement sous forme de dépôts en couches successives parallèles entre elles
(stratification). Une conséquence importante en mécanique des sols est que les roches sédi-
mentaires sont anisotropes.
Si les roches sédimentaires ne représentent, en masse, qu’une petite partie des roches formant
la croûte terrestre, elles en constituent l’essentiel de la couverture, d’où l’intérêt qu’elles
présentent pour le géotechnicien.
Qu’elles soient d’origine détritique, c’est-à-dire constituées de débris, biologique ou chimique,
les roches sédimentaires sont issues de roches préexistantes. Leur formation repose sur trois
étapes :
• la mobilisation des constituants ;
• la mise en place des sédiments (transport et dépôt) ;
• la diagenèse (transformation du sédiment en roche sédimentaire).
le cas des eaux douces, alors que Cl− et Na+ dominent largement dans les eaux de mer.
La précipitation, et donc le dépôt des minéraux, peut se produire dès que le seuil de satura-
tion est atteint. Si ce processus est courant dans la formation des roches salines, par évapora-
tion de l’eau de mer, en revanche la précipitation directe des carbonates est peu répandue.
L’essentiel du calcium contenu dans l’eau est fixé par les organismes dont les tests, squelettes,
coquilles, etc. vont être utilisés dans la formation de certaines roches sédimentaires. Enfin,
signalons un autre processus de formation des carbonates suffisamment important pour être
cité ici : la précipitation physico-chimique engendrée par l’action de certains organismes
(algues, bactéries).
Éléments solides
Le transport des éléments solides dépend de deux types de paramètres :
• les paramètres spécifiques aux éléments eux-mêmes, c’est-à-dire leur taille, qui peut varier
de la poussière au bloc, mais aussi leur forme, leur densité, leurs propriétés de surface, etc. ;
• les paramètres dépendant de l’agent de transport : sa nature (l’eau, le vent, la glace), sa
vitesse, sa force, etc.
Le transport s’accompagne d’une mise en forme et d’un tri des éléments.
Lorsque l’énergie de l’agent de transport n’est plus suffisante (figure 1.3), les éléments se
déposent selon une organisation dépendant des conditions de sédimentation. Cette organisa-
tion est à l’origine de la grande diversité des structures sédimentaires (rides, granoclassements,
stratifications, etc.). Les dépôts peuvent également garder la trace de phénomènes postérieurs
à leur mise en place : érosion, déformations mécaniques, traces d’organismes, etc.
Vitesse du
courant
(en cm/s)
1 000
ÉROSION
100
10
TRANSPORT
DÉPÔT
1
Dimention
0,1 des particules
0,001 0,01 0,1 1 10 100 1 000
(en mm)
Fig. 1.3. Comportement des grains en fonction de leur taille et de la vitesse d’un courant d’eau
– Diagramme expérimental de Hjulström
Il s’agit de la phase ultime du phénomène sédimentaire. Elle recouvre tous les processus
permettant la transformation d’un sédiment en une roche solide, à savoir :
• les transformations minérales : la matière organique, sauf conditions particulières, est
généralement détruite ; les squelettes organiques sont dissous et remplacés par des miné-
raux néoformés ; d’autres minéraux, par remplacement de certains ions, se transforment ;
• la compaction : sous l’action de la surcharge liée à l’enfouissement des sédiments, l’eau est
chassée et les particules subissent un réarrangement ; la réduction de volume qui en résulte
est très variable selon la nature des sédiments ;
• la cimentation : les vides résiduels situés entre les particules vont être remplis, le cas
échéant, par des éléments en solution (principalement carbonates et silice, accessoirement
oxydes de fer, phosphates, etc.) ; le liant peut également être constitué de minéraux
argileux.
1.3.2.3. Classification
Compte tenu de leur complexité, il n’est pas envisageable d’adopter pour les roches sédimen-
taires un système simple de classification. Leur distinction impose de retenir plusieurs
caractéristiques :
• leur composition chimique (siliceuse, calcaire, argileuse, etc.) ;
• leur origine (détritique, chimique, biologique, etc.) ;
• la taille et la nature des éléments qui les composent.
Il en découle de nombreuses nomenclatures plus ou moins subordonnées entre elles. Parmi
les nombreux groupes de roches sédimentaires, seuls les plus courants en géotechnique sont
abordés ici.
• Les roches terrigènes. Elles sont formées de matériaux issus de terres émergées ; pour ces
roches, il est possible de retenir une classification liée à la granulométrie et présentée dans
le tableau 1.2.
Parmi ces formations sédimentaires, il est important de citer les lœss qui sont des dépôts
continentaux d’origine éolienne constitués de particules fines, plus ou moins carbonatées,
et qui ont recouvert au quaternaire une grande partie de l’Europe, et ce parfois sur de
grandes épaisseurs.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
• Les roches carbonatées. Il est d’usage d’utiliser la classification de Folk établie selon deux
critères, la nature du ciment et celle des éléments. Indépendamment de cette classification,
purement pétrographique, il convient de retenir des dénominations issues d’autres critères
comme l’origine, le chimisme, etc.
Sous le terme de calcaires sont regroupées les roches dont le minéral prédominant est la
calcite. Les calcaires peuvent être différenciés selon :
–– leur mode de dépôt : calcaires lacustres, travertins (dépôts de sources), etc. ;
–– leur grain : calcaires lithographiques (à grain très fin), cristallins, etc. ;
–– leur structure : calcaires massifs, lités, oolithiques, noduleux, etc. ;
–– les fossiles qui peuvent y être présents en grande proportion : calcaires récifaux,
coquilliers, lumachelliques, à entroques, etc. ;
–– les éléments détritiques qu’ils renferment : calcaires sableux, argileux, etc.
Du calcaire à l’argile, et selon le pourcentage de carbonate de calcium que contient la
roche, les appellations suivantes sont généralement utilisées par les géologues :
–– plus de 95 % : calcaire ;
–– de 65 à 95 % : calcaire marneux ;
–– de 35 à 65 % : marne ;
–– de 5 à 35 % : marne argileuse ;
–– moins de 5 % : argile.
La dolomite étant l’équivalent magnésien de la calcite, la roche correspondante s’appelle la
dolomie. La plupart des dolomies proviennent de la transformation de calcaires, si bien
qu’il existe une série continue entre ces deux natures de roches.
Parmi les calcaires, il convient de faire une place particulière aux craies compte tenu de
l’épaisseur de ces dépôts durant le Crétacé. Ces roches à grain fin sont formées d’une accu-
mulation de coccolites, petits tests calcaires d’algues. Poreuses, souvent peu résistantes,
sensibles au remaniement, elles constituent un matériau « délicat » pour le géotechnicien.
• Les évaporites. Elles sont le résultat de l’évaporation de l’eau de mer dans des conditions
exceptionnelles. Des successions d’invasions marines au sein de bassins subsidents sont en
effet nécessaires pour permettre des dépôts sur de grandes épaisseurs.
Les évaporites étant sensibles aux phénomènes de dissolution, seule la protection d’hori-
zons imperméables a permis la préservation de ces formations.
Parmi les évaporites, les plus couramment rencontrées sont le sel gemme (appellation
commune du chlorure de sodium, l’halite), l’anhydrite (sulfate de calcium) et le gypse,
forme hydratée de l’anhydrite, l’une des plus communes des évaporites.
• Les roches combustibles. Parmi celles-ci, nous ne retiendrons que la série des charbons,
compte tenu de la faible probabilité pour le géotechnicien de rencontrer des hydrocarbures.
Ces roches carbonées proviennent de l’évolution physico-chimique des débris végétaux
due aux augmentations de température et de pression liées à leur enfouissement. Les
lignites, les houilles et les anthracites constituent des évolutions croissantes de cette
transformation.
Quant à la tourbe, elle en constitue le premier stade. Fréquemment rencontrée dans les
vallées alluviales et les dépressions mal drainées, elle se forme au sein des nappes phréa-
tiques permanentes où elle est l’objet d’une lente décomposition en condition anaérobie.
Matériau éminemment compressible, elle est redoutée pour l’ampleur et la durée des tasse-
ments qu’elle génère.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1.3.2.4. Stratigraphie
Traiter des roches sédimentaires nécessite d’aborder quelques notions de stratigraphie, science
qui permet la datation relative des dépôts sédimentaires les uns par rapport aux autres, en
s’appuyant notamment sur trois principes fondamentaux :
• le principe de superposition : en l’absence de mouvements tectoniques qui auraient pu
les renverser, une couche sédimentaire est plus récente que celle qu’elle recouvre ;
• le principe de continuité : une couche bien limitée dans l’espace a le même âge sur toute
son étendue ;
• le principe d’identité paléontologique : deux couches renfermant les mêmes fossiles
stratigraphiques ont le même âge ; un fossile stratigraphique se caractérise par une large
répartition géographique et une existence courte à l’échelle géologique.
Différentes subdivisions peuvent ainsi être distinguées :
• une formation est une série de couches sédimentaires caractéristiques du point de vue
lithologique ou paléontologique et définie le plus souvent géographiquement, par exemple
le calcaire de Saint-Ouen ;
• un étage rassemble une série de formations et correspond à une division fondamentale du
temps en géologie, par exemple le Stampien qui regroupe, dans le Bassin parisien, la série
allant de la formation des marnes à huîtres à la base jusqu’à celle du calcaire d’Étampes
au sommet ;
• un système regroupe un ensemble d’étages (ex. : le Crétacé) ;
• l’ère est le plus grand diviseur des temps géologiques, depuis l’apparition des fossiles au
sein des sédiments : l’ère primaire ou Paléozoïque, l’ère secondaire ou Mésozoïque (celle
des grands reptiles), l’ère tertiaire ou Cénozoïque (celle des mammifères) et l’ère quater-
naire caractérisée par la présence de l’homme.
La corrélation entre les différentes séries sédimentaires de toute la planète a permis l’établis-
sement d’une échelle stratigraphique internationale qui reflète l’état actuel des connaissances
(voir annexe B en fin d’ouvrage). Compte tenu de cette évolution, on ne s’étonnera donc pas
de constater que, selon leur date d’établissement, les cartes géologiques font mention de noms
d’étages variables, voire attribuent des âges différents à une même formation.
1.3.3.1 . Généralités
Dans le cadre des mouvements entre plaques, les roches de l’écorce terrestre peuvent être
soumises à des phénomènes d’enfouissement et de compression. Les augmentations de pression
et de température qui en résultent entraînent des transformations de la texture et de la miné-
ralogie des roches préexistantes. En revanche, leur chimisme est globalement conservé, bien
que quelques éléments puissent être mis en solution. C’est l’ensemble de ces changements qui
est appelé métamorphisme.
Une roche métamorphique dérive donc toujours d’une roche antérieure qui peut être sédi-
mentaire, magmatique, voire déjà métamorphique.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1.3.3.2. Classification
La première distinction qui peut être faite est basée sur la texture des roches métamorphiques,
selon qu’elles sont foliées ou non. Parmi les roches non foliées, les cornéennes sont des roches
très dures issues du métamorphisme de contact, au voisinage immédiat d’une roche magma-
tique intrusive. Les roches métamorphiques foliées, qui ont gardé la trace des déformations
qu’elles ont subies par une orientation de leurs minéraux, sont les plus nombreuses.
Une nomenclature précise des roches métamorphiques est complexe puisqu’elle dépend,
d’abord, de critères hérités de la roche originelle et, ensuite, de ceux acquis lors de ses trans-
formations. Ces dernières sont liées à l’intensité des conditions de pression et de température
auxquelles les roches ont été soumises.
À défaut de classement, il convient de retenir les roches les plus couramment rencontrées :
• les gneiss sont des roches foliées très communes, dont les minéraux essentiels sont les
feldspaths, associés au quartz et aux micas ; ils peuvent provenir de roches sédimentaires ou
de roches magmatiques et, pour les distinguer, on peut leur associer respectivement les
préfixes para et ortho ; une variété de gneiss, pauvre en micas et donc peu foliée, est
la leptynite ;
• les granulites sont des roches proches des gneiss, où le degré de métamorphisme a été tel
que les micas n’ont pu se développer ;
• les micaschistes sont des roches à la foliation fortement marquée, riches en micas, qui
dérivent essentiellement de roches sédimentaires argileuses ; ils sont souvent caractérisés par
les silicates d’alumine secondaires qu’ils renferment : grenats, andalousite, disthène, etc. ;
• les quartzites sont essentiellement formés de cristaux de quartz ; ils proviennent générale-
ment de la recristallisation d’un grès ;
• les schistes sont des roches d’origine sédimentaire affectées par un métamorphisme
relativement faible ; très finement cristallisés, ils se caractérisent par un débit en feuillets, la
schistosité ; les schistes ardoisiers présentent une schistosité bien marquée et régulière qui les
rend utilisables pour l’industrie ;
• les marbres sont des calcaires ou dolomies qui, par métamorphisme, ont recristallisé avec
souvent apparition de minéraux spécifiques : pyroxènes, grenats, etc. ;
• les amphibolites désignent un ensemble de roches plus ou moins foliées composées
d’amphiboles et de plagioclases ; elles peuvent être : soit d’origine para (pélites, marnes),
soit d’origine ortho (basaltes, diorites, gabbros) ;
• les migmatites présentent la particularité d’être à la limite des roches magmatiques et
métamorphiques puisqu’elles ont été l’objet d’une fusion partielle ; elles sont composées
d’une partie granitique et d’une partie gneissique.
Ch du
ar pli
ni
èr
e
Flanc
normal Flanc
inverse
Points d’inflexion
Fig. 1.4. Éléments descriptifs d’un pli
Plan ou miroir
de faille
Lèvre
soulevée Stries
Lèvre
affaissée
Compartiment R Compartiment
soulevé affaissé
RV
α RL R = rejet
RV = rejet vertical
RT RT = rejet transversal
RL = rejet latéral
α = pendage
Lorsque le déplacement est principalement proche de la ligne de plus grande pente et traduit
un phénomène d’extension, la faille est dite normale ; lorsqu’elle résulte d’une compression
des terrains, la faille est dite inverse. Un chevauchement est une faille inverse pratiquement
horizontale et présentant un fort déplacement ; lorsque ce déplacement est très important on
parle de charriage.
Une faille qui traduit un mouvement essentiellement horizontal est dite coulissante ou encore
appelée décrochante.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les failles sont en général associées à des roches broyées et écrasées, qu’on range sous le terme
générique de roches de failles (brèches, mylonites, cataclasites…). Ces roches peuvent être le
siège de circulations d’eau importantes et à ce titre, ou du fait de leur altération, être à l’ori-
gine de problèmes géotechniques.
Il convient de ne pas confondre les failles avec les diaclases ou joints qui sont des fractures
tensiles (et non cisaillantes) et ne présentent pas de déplacement. Ces diaclases ou joints
peuvent cependant revêtir une importance capitale en géotechnique dans la mesure où ils
conditionnent la stabilité d’une masse rocheuse. Par ailleurs, en hydrogéologie, ils définissent
la perméabilité en grand d’un réservoir aquifère.
1.5.1. Géomorphologie
La géomorphologie est une science qui a pour objet la description et l’explication des formes
du relief terrestre. Elle est en relation étroite avec les autres disciplines de la géographie
physique et de la géologie. Les formes de la surface terrestre évoluent en réponse à une combi-
naison de processus naturels et anthropiques et tendent à équilibrer les phénomènes d’érosion
et d’accumulation. Ces processus agissent à des échelles spatiales et temporelles variables. Le
relief est un des facteurs importants des activités humaines : aménagement du territoire,
risques naturels, ressources naturelles, etc.
Il est possible d’aborder la géomorphologie selon deux approches, ce qui conduit à
distinguer :
• la géomorphologie structurale, qui traite de l’influence de la structure géologique (litho-
logie et tectonique…) sur le relief à différentes échelles ;
• la géomorphologie dynamique, qui a pour objet l’étude des processus externes qui contri-
buent à la formation et à l’évolution des formes de relief (l’altération superficielle, l’action
des eaux courantes, du vent, des glaciers…) ; elle concerne également l’influence des
climats actuels ainsi que l’héritage des climats anciens.
(voir § 1.6.1), avant toute investigation par sondage, il apparaît indispensable que l’ingénieur
géotechnicien puisse étayer sa connaissance documentaire de la géologie locale à l’aide de ses
observations de terrain, où la géomorphologie constitue une aide précieuse.
1.5.2. Pédologie
Il apparaît difficile de traiter des sols sans dire quelques mots de la pédologie, l’objet d’étude
de cette science étant la couche superficielle de l’écorce terrestre. Cette dernière possède des
caractéristiques morphologiques et minéralogiques ainsi que des propriétés physico-chimiques
distinctes de celles du matériau originel dont il dérive, du fait de sa position à la surface de la
lithosphère et de l’influence des facteurs du milieu qui y agissent. Le sol, au sens pédologique,
n’est pas un milieu inerte et stable ; il évolue sous l’influence du climat et de la végétation au
détriment du substrat géologique. Au cours de cette évolution il s’approfondit et se diffé-
rencie en divers « horizons » dont l’ensemble constitue un profil (figure 1.6), pour atteindre
un équilibre relativement stable.
L’évolution d’un sol ressort de trois sortes de processus :
• une incorporation de matière organique et un phénomène d’humification qui concernent
la partie supérieure du profil, caractérisant les horizons désignés par la lettre A ;
• une altération des minéraux primaires en minéraux secondaires et notamment en miné-
raux argileux ; cet horizon, dit « structural », est notifié B ;
• un enrichissement par illuviation en éléments fins ou amorphes (argiles, oxydes de fer et
d’aluminium…) ; cet horizon est appelé B agrémenté d’un indice qualifiant le type
d’accumulation.
Certains profils peuvent comporter un horizon appelé G, caractérisé par une décoloration du
sol de couleur gris verdâtre avec taches rouille, se formant au sein ou à la limite supérieure
d’une nappe phréatique. Enfin, la lettre C désigne le matériau d’origine et le R si ce matériau
est de consistance rocheuse.
Il n’existe pas de classification universelle, même si la plupart des systèmes présentent des
analogies. En Europe les sols sont définis selon leurs caractères propres, liés aux processus qui
leur ont donné naissance. Les très nombreuses classes peuvent être rangées au sein de grandes
familles parmi lesquelles nous retiendrons :
• les sols peu évolués qui présentent un profil AC, ayant eu généralement leur évolution
empêchée par un facteur climatique extrême ;
• les sols à altération biochimique dominante, qui caractérisent des zones bien drainées sous
des climats généralement tempérés : rendzines, sols bruns, sols lessivés, podzols… ;
• les sols à altération géochimique dominante qui sont surtout localisés dans les régions
chaudes où le phénomène d’altération a été particulièrement poussé : terra rossa, sols
latéritiques… ;
Certains sols ont évolué dans un milieu rendu réducteur par excès d’eau, soit en présence
d’une nappe phréatique permanente (gley), soit d’une nappe perchée temporaire (pseudo-
gley). Lors des investigations géotechniques, il est important de savoir identifier ces sols qui
présentent des traces d’hydromorphie caractéristiques.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
D’autres sols peuvent se former au sein de nappes phréatiques permanentes aux faibles
fluctuations et aux eaux très réductrices, dans les vallées alluviales ou dans les dépressions mal
drainées sur un substrat acide. Ce sont les tourbes, sols éminemment compressibles, redoutés
par les géotechniciens.
A1 A1 A1 A1
A1
A1 (B) A2 A2
(B)
Bt Bt
R
R R
Rendzine Sol brun Sol brun acide Sol brun Sol rouge
calcaire sur granite lessivé fersiallitique
(terra rossa)
L’examen du site peut fournir des indices importants à condition de savoir les interpréter, ce
qui nécessite une certaine expérience et une culture géologique régionale. À défaut la consul-
tation de la carte géologique et de sa notice doit permettre d’estimer la nature des sols consti-
tuant le soubassement du terrain étudié. Les quelques rudiments de géologie qui précèdent
ont pour but d’aider le non spécialiste dans cette lecture.
Internet a permis un accès aisé aux informations géologiques à travers des sites comme
InfoTerreTM, en France, qui constitue le portail géomatique d’accès aux données géoscienti-
fiques du BRGM : cartes géologiques au 1/50 000, dossiers de la banque de données du sous-
sol et logs géologiques, cartes des risques naturels et industriels, données sur les eaux
souterraines, etc.
L’examen d’une carte géologique doit toujours prendre en compte certains principes :
• elle doit être précédée de l’analyse de la topographie ;
• il ne faut jamais perdre de vue qu’une carte géologique reflète les conceptions de ses auteurs
à partir de faits observables ; certaines informations peuvent donc s’avérer erronées, notam-
ment en ce qui concerne les limites de formations géologiques ou la position des accidents
tectoniques.
Selon les cartes géologiques, les formations récentes (limons, colluvions, etc.), qui recouvrent
indifféremment les couches antérieures et les masquent souvent à l’observation, peuvent être
succinctement représentées. Les cartes les plus récentes, pour lesquelles l’utilisation à des fins
professionnelles a été prise en compte, privilégient la représentation des formations superfi-
cielles, tout en conservant par des artifices graphiques la figuration de leur substrat.
La lecture de la carte géologique ne peut être détachée de l’étude de sa légende, qui rassemble :
• une énumération des différentes formations décrites, des plus récentes aux plus anciennes,
avec leur code de représentation graphique accompagné de leur abréviation convention-
nelle faite de lettres et de chiffres, rappelant l’âge de la formation représentée ou la nature
de la roche ;
• les différents symboles correspondant à des informations ponctuelles relatives à la tecto-
nique, l’hydrogéologie, aux affleurements, etc.
Une carte géologique est complétée d’une notice explicative fournissant la description des
différentes formations ainsi que les conditions générales de genèse des grandes entités géolo-
giques de la carte et leur évolution tectonique et métamorphique. Enfin, une synthèse géolo-
gique régionale raconte l’histoire géologique de la région. Selon les cartes, une place plus ou
moins importante est accordée à l’hydrogéologie, au sein d’une rubrique dénommée le plus
souvent « ressources du sous-sol et exploitations ».
Cependant, si elle fournit des informations importantes sur la nature des sols au droit d’un
site, une carte géologique est malheureusement avare de renseignements sur l’hétérogénéité
potentielle desdits sols, notamment en raison de son échelle. Ce sont pourtant ces aléas géolo-
giques éventuels qui conditionnent, entre autres, le choix de la maille et de la profondeur des
investigations à réaliser.
Il n’est pas possible de dresser une liste exhaustive des aléas géologiques susceptibles d’être
rencontrés. Néanmoins, on en trouvera ci-après quelques phénomènes susceptibles d’entraîner
des risques pour la réalisation d’ouvrages géotechniques :
• la diversité lithologique : contrairement aux roches magmatiques ou métamorphiques,
qui sont généralement homogènes à l’échelle d’une étude géotechnique, les formations
sédimentaires peuvent présenter des successions de couches de nature très diverse et surtout
possédant des caractéristiques mécaniques hétérogènes ;
• les accidents tectoniques : le rejet d’une faille peut mettre en évidence des roches de
nature très différente, de part et d’autre de cet accident ; de plus, la faille proprement dite
peut se présenter sous la forme de roches broyées, et ce, sur une épaisseur non négligeable,
dépassant fréquemment le mètre ;
• les phénomènes de dépôt : certaines formations généralement récentes, comme les allu-
vions, les colluvions, les moraines, présentent la particularité, liée à leur mode de dépôt,
d’être particulièrement hétérogènes et de faible compacité car sous-consolidées ;
• l’altération : contrairement aux roches sédimentaires, les roches magmatiques et méta-
morphiques sont actuellement très éloignées des conditions physico-chimiques qui
régnaient lorsqu’elles se sont formées, d’où une plus ou moins forte altération, fonction du
grain de la roche, de sa fracturation, de sa foliation éventuelle ; il s’ensuit que l’épaisseur
d’altération peut être extrêmement variable, même au sein de massifs rocheux a priori
qualifiés d’homogènes ;
• les phénomènes karstiques : la formation de vides de dissolution ne concerne que
certaines catégories de roches sédimentaires (gypse, calcaire, etc.) et certains horizons
géologiques sont particulièrement concernés ; les phénomènes de dissolution, actuels ou
fossiles, étant liés à des circulations d’eau, une bonne connaissance de l’hydrogéologie d’un
site peut permettre d’appréhender le développement dans l’espace de ces accidents :
niveaux imperméables, orientations des systèmes de failles, etc. ;
• les vides anthropiques : certaines couches sédimentaires bien identifiées peuvent avoir été
l’objet d’exploitations souterraines (par exemple, le calcaire grossier du Lutétien en région
parisienne, la craie-tuffeau du Turonien dans la vallée de la Loire, etc.) ; l’évolution de ces
vides en direction de la surface peut créer des effondrements, appelés fontis, très dangereux
pour les constructions ; malheureusement, il existe aussi d’autres vides souterrains moins
directement liés à la géologie et dont la présence est beaucoup plus difficile à prévoir
(ouvrages militaires, souterrains-refuges, aqueducs, etc.).
De cette liste, il pourrait ressortir que les régions dites de « socle », c’est-à-dire formées de
roches magmatiques ou métamorphiques, sont géotechniquement plus simples que celles
situées dans les bassins sédimentaires. Il faut se garder d’un tel jugement, car les hétéro
généités sont alors plus difficiles à mettre en évidence. Dans tous les cas, une approche géolo-
gique est indispensable dans la conduite d’une étude géotechnique sérieuse.
Le lecteur désireux de parfaire ses connaissances générales en géologie trouvera ci-après une
bibliographie non exhaustive d’ouvrages courants dans différents domaines en rapport avec
la géotechnique.
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 2
•
• argiles D < 2 µm
Cette classification est arbitraire et variable selon les pays. Dans la norme internationale
EN ISO14688-1, les dimensions des fractions granulaires et de leurs subdivisions sont celles
du tableau 2.1. Il est évident que la plupart des sols naturels contiennent des éléments de
plusieurs catégories de grains de grosseurs différentes, ce qui conduit à des dénominations
plus complexes ou moins restrictives.
Argile Cl ≤ 0,002
La majorité des sols sont composites et sont constitués d’une fraction granulaire principale et
de fractions granulaires secondaires. Ils sont alors désignés par un nom correspondant à la
fraction granulaire principale, et par un ou plusieurs qualificatifs se rapportant aux fractions
granulaires secondaires (par exemple, grave sableuse saGr, argile graveleuse grCl).
Les abréviations des qualificatifs des fractions granulaires secondaires des sols doivent être
écrites en lettres minuscules. Les abréviations des sols à couches multiples peuvent être écrites
en lettres minuscules soulignées (par exemple, argile graveleuse intercalée avec du sable :
grClsa).
En dehors de cette première classification, deux autres paramètres relatifs aux grains solides
tiennent un rôle important :
• la forme des grains : arrondie, anguleuse, sphérique, en plaquette, en aiguille, etc. ;
• la nature minéralogique des grains.
Étudions deux catégories de sols dont les comportements sont différents et typés :
• les sols pulvérulents diamètre des grains > 20 µm
• les argiles diamètre des grains < 2 µm
Les limons ont un comportement intermédiaire.
Cette notion peut être précisée par la surface spécifique d’un sol. Elle représente la somme des
surfaces de chacun des grains contenus dans 1 g de sol. Elle s’exprime en m2/g. Donc, plus un
sol est fin, plus la surface spécifique est élevée et plus les forces capillaires jouent un rôle
important.
Cohésion capillaire : soit un film d’eau coincé entre deux grains (figure 2.1), la tension capil-
laire t due au ménisque conduit à une résultante R sur chaque grain qui tend à souder les
deux grains.
Sur les sables fins humides, cet effet est manifeste. C’est ce phénomène, appelé cohésion capil-
laire, qui permet de construire des châteaux de sable sans qu’ils ne s’écroulent.
t t
t t
Pour les sols argileux, l’effet relatif de cette attraction devient prépondérant par rapport au
poids des grains et a pour conséquence de coller les grains les uns aux autres : c’est ce qu’on
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
appelle la cohésion. Dans le paragraphe 2.2.2.2 consacré aux argiles, nous verrons que le
phénomène est en fait plus complexe.
La distinction entre les deux grandes familles de sols définies précédemment se fait sur la
présence ou non d’une cohésion marquée :
• dans les sols pulvérulents, les grains se détachent les uns des autres sous leur poids ; le sol
s’écoule dans la main ;
• dans les sols cohérents, les grains sont collés les uns aux autres ; le sol se met en mottes
lorsqu’il est trituré.
Au-delà d’une distance de 100 Å, l’eau n’est pratiquement plus affectée et son comportement
est celui de l’eau libre.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Surface
de
l’argile
Ions échangeables
Distance de la surface 400 Å
Eau absorbée
L’épaisseur de la couche d’eau adsorbée étant à peu près constante, la proportion relative de
cette eau est fonction de la surface spécifique du type d’argile considéré (figure 2.2b). Les
répercussions sur les propriétés du sol sont considérables.
Alors que pour les sols pulvérulents le squelette solide constitue un empilement plus ou
moins lâche de grains, il peut s’établir dans les argiles des structures très différentes (figure 2.3)
dues aux phénomènes de répulsion et d’attraction des grains chargés électriquement.
Le tableau 2.2 fournit les noms et les caractéristiques des principales familles d’argile :
Tableau 2.2. Principales familles d’argile
Les résultats sont exprimés sous forme d’une courbe appelée courbe granulométrique, qui
donne le pourcentage cumulé des éléments de dimension inférieure à chaque diamètre consi-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
80 20
70 5
30
4 2 1
60 40
% PASSANT
% REFUS
3
50 50
40 60
30 70
20 80
10 90
0 100
2 5 2 5 2 5 2 5 2 5 2 5 2
10–3 10–2 10–1 1 10 102
0,2 0,5 1 2 5 10 20 50 100 OUVERTURE TAMIS (mm)
Sédimentométrie (µ)
(NF P94 – 056)
(NF P94 – 057)
Les diamètres D60, D30 et D10 étant respectivement les diamètres correspondant à 60 %, 30 %
et 10 % d’éléments de dimension inférieure, deux paramètres sont utilisés pour caractériser
l’allure de la courbe granulométrique d’un matériau. Il s’agit :
D
• du coefficient d’uniformité tel que CU = 60 ;
D10
D30
• du facteur de courbure tel que CC = .
D10 · D60
Forme de la courbe CU CC
granulométrique
Élevé Variable
Discontinue
(généralement > 15) (généralement < 0,5)
La mesure des limites d’Atterberg (voir chapitre 6) se fait par la méthode de la coupelle et du
rouleau (norme NF P94-051). Il existe aussi pour la détermination de la limite de liqui-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
dité wL une autre méthode par mesure d’enfoncement au cône de pénétration (norme
NF P94-052-1) qui apparaît moins dépendante de l’opérateur.
L’activité d’une argile, AC , se définit comme suit :
IP (2)
AC =
% < 2μ
où IP représente l’indice de plasticité et % < 2 µ le pourcentage d’éléments inférieurs à 2 µm.
À titre indicatif, A.W. Skempton [2 Skempton 1953] donne les valeurs suivantes :
• montmorillonite sodique : AC = 7,2
• illite : AC = 0,9
• kaolinite : AC = 0,38
Voici, à titre d’exemple, quelques valeurs de limites d’Atterberg pour différents types de sol :
• limon : wL = 24
wP = 17
IP = 7
• argile limoneuse peu plastique : wL = 40
wP = 24
IP = 16
• argile très plastique : wL = 130
wP = 45
IP = 85
Une limite de retrait, dite « conventionnelle », wR peut également être déterminée sur le
passant à 400 µ du matériau remanié (norme XP P94-060-1). Elle constitue un indicateur
sur l’aptitude d’un sol fin au retrait (réduction de volume par dessiccation) et peut être asso-
ciée aux limites d’Atterberg pour l’identification d’un tel sol. La limite de retrait « effec-
tive » wRe est déterminée quant à elle sur des matériaux fins non remaniés (norme
XP P94-060-2). Les essais pour déterminer ces limites de retrait sont décrits au chapitre 6.
Ces deux limites de retrait, qui sont généralement différentes, sont utiles pour des cas très
particuliers examinés plus loin (sols gonflants et rétractables).
L’indice de consistance IC est également défini par :
w − w (3a)
IC = L
wL − wP
et l’indice de liquidité, moins utilisé, par :
w − wP (3b)
IL =
wL − wP
w étant la teneur en eau naturelle du sol.
Si IC > 1, le sol est à l’état solide.
Si 0 < IC < 1, le sol est à l’état plastique.
Si IC < 0, le sol est à l’état liquide.
Tableau 2.4. Caractérisation de l’état de consistance des limons et argiles à partir de l’indice de consistance
Une valeur d’équivalent de sable de 100 correspond à un sol qui ne contient ni argile ni
limon. Cette valeur chute très rapidement dès qu’il y a un faible pourcentage de limon et
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Dmax ≤ 50 mm
A Sols fins et A1 à A4 selon VBS ou IP
passant à 80 µm > 35 %
Dmax < 50 mm
Sols sableux et graveleux B1 à B6 selon VBS ou IP
B et
avec fines et tamisât
passant à 80 µm ≤ 35 %
Dmax > 50 mm
Sols comportant des fines et 30 sous-classes selon VBS,
C
et des gros éléments passant à 80 µm > 12 % IP et tamisât à 50 mm
ou passant à 80 µm ≤ 12 % + VBS > 0,1
VBS ≤ 0,1
Sols insensibles à l’eau D1 à D3 selon Dmax et
D et
avec fines tamisât à 2 mm
passant à 80 µm ≤ 12 %
R1 à R6 selon la nature
R Matériaux rocheux Voir la norme NF P11-300
pétrographique
Dmax = diamètre pour lequel 95 % des grains du sol ont un diamètre inférieur (soit D95 si la courbe granulo
métrique est disponible, sinon appréciation visuelle de la dimension des plus gros éléments)
À titre d’exemple, une argile dont la limite de liquidité wL est égale à 60 % et de teneur en
matières organiques MO égale à 4 % , sera désignée par Cl H O.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Non plastique Faible plasticité Plasticité Plasticité élevée Plasticité très élevée
moyenne
80
Ligne « A » : Ip = 0,73 (wL – 20)
70
Ligne « U » : Ip = 0,9 (wL – 8)
60
CI V
Sol fin A4
Indice de plasticité IP (%)
50
CI H
Argiles très plastiques
40 (At)
Sol fin A3
Si V
30
Argiles peu plastiques Limons très plastiques
(Ap) (Lt)
0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Limite de liquidité wL (%)
Fig. 2.5. Diagramme de plasticité de Casagrande et description des sols selon la norme EN ISO14688-2
46
|
Le sol s’est-il NON
déposé par voie
naturelle?
OUI
Sols naturels
EYR2212118902_Fondations.indb 46
a-t-il une odeur de
matière organique?
NON
Propriétés physiques des sols
NON
Retirer les cailloux et les blocs (> 63 mm)
La masse est-elle
OUI NON
supérieure à celle Le sol humide est-il
du reste du sol? collant?
NON OUI
Sol très grossier Sol grossier Sol fin Sol volcanique Sol organique Sol artificiel
• Décrire les fractions granulaires secondaires • Décrire les fractions granulaires secondaires • Décrire les fractions granulaires secondaires • Décrire les fractions granulaires secondaires • Faire la distinction entre sols
• Décrire la granularité (sol fin, grossier ou très grossier) • Décrire la granularité (sol fin, grossier ou très grossier) • Décrire la plasticité (faible ou élevéee) des sols minéraux de remblais (à dépôt contrôlé)
• Décrire la formes des particules (angularité/arrondi, • Décrire la forme des particules (angularité/arrondi, • Décrire le contenu organique • Décrire la plasticité (faible ou élevéee) et sols artificiels
forme, état de surface) forme, état de surface) (teneur, couleur, odeur,…) • Décrire la structure (discontinuités, stratification…) (à dépôt non contrôlé)
• Décrire la structure (discontinuités, stratification…) • Décrire la structure (discontinuités, stratification…) • Décrire la structure (discontinuités, stratification…) • Décrire la couleur
• Décrire la couleur • Décrire la couleur • Décrire la couleur • Décrire la consistance (très mou, mou, ferme, dur,
• Décrire la masse volumique • Décrire la masse volumique • Décrire la consistance (très mou, mou, très dur)
• Ajouter toute autre information utile et les • Remettre les cailloux et les blocs ferme, dur, très dur) • Ajouter toute autre information utile et les
composants mineurs • Ajouter toute autre information utile et les • Remettre les cailloux et les blocs composants mineurs
• Ajouter l’origine géologique composants mineurs • Ajouter toute autre information utile et les • Ajouter l’origine géologique
• Ajouter l’origine géologique composants mineurs
• Ajouter l’origine géologique
Fig. 2.6. Logigramme pour la dénomination et la description des sols selon la norme EN ISO14688-1
07/01/2019 11:24
Classification géotechnique des sols | 47
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
100 0
90 10
Sa
80 20
70 30
siSa 1
grSa
60 clSa 40
grsiSa
50 grclSa 50
2
40 grsasiS 60
saSi grsaclS
saclSi grsaSi saGr
30 grsaCl sagrsiS 70
sasiCl sagrclS
sagrSi sasiGr
saCl saclGr
20 sagrCl 80
Si grSi
10 clSi grclSi siGr
Gr 90
siCl grsiCl clGr
Cl grCl
0 100
100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0
3
0
Si si
10 clSi
cl
20
siCl
1 pourcentage de grave
(2 mm à 63 mm)
2 pourcentage de sable
30
(0,063 mm à 2 mm)
3 pourcentage de fines
(< 0,063 mm) 40
4 teneur massique en
argile en % de sol grenu et fin
(dimension des particules 50
< 63 mm) Cl
5 sols fins (limon et argile)
4
6 sol mixtes (grave argileuse 60
ou limoneuse et sable)
7 sols grenus (grave et sable)
S sol 70
80
90
5 6 7
100
100 40 15 0
Fig. 2.7. Exemple de classification des sols établie uniquement sur la granularité
Va Air
Vv
Vw Eau
Pw
Vt Pt
Grains Ps
Vs
solides
Pourcentage
Teneur en eau Sable..................................... 2 à 15
NF P94-050 Pw Limon................................. 10 à 30
(Poids d’eau / w × 100
EN ISO17892-1 Ps Argile moyenne à raide........ 20 à 50
poids de sol sec)
Argile molle....................... 20 à 100
Vase et tourbe.................... 80 à 300
Masse volumique ρs Ps
ρs = ρ en kg/m3
des grains solides
NF P94-054 Vs γ en kN/m3
et
EN ISO17892-3 et Tous sols à l’exception des minerais
Poids volumique
γs γs = ρs · g et tourbes..........γs ≈ 26 à 30 kN/m3
des grains solides
Degré de
Pourcentage
saturation
Vw 0 à 100 % selon l’état d’humidité.
(Volume d’eau / Sr – × 100
Vv (Pour un sol saturé, tous les vides
volume total
sont remplis d’eau : Sr = 100 % et
occupé par
Va = 0.)
les vides)
Teneur en eau
de saturation
Pourcentage
Pour un poids
Sr = 100 % Observation : lorsque le sol est
volumique sec wsat – saturé, une augmentation de teneur
donné, c’est la Va = 0
en eau ne peut être provoquée que
teneur en eau
par un gonflement du sol.
nécessaire pour
avoir Sr = 100 %
Sans dimension
Indice des vides Sable.................................... 0,5 à 1
(Volume des Va + Vw Vv Limon.................................. 0,4 à 1
e – =
vides / volume Vs Vs Argile compacte................. 0,3 à 0,5
des solides) Argile moyenne.................... 0,5 à 1
Argile molle, vase.................... 1 à 4
Porosité
(Volume des Vv
n – n= Sans dimension
vides / volume Vt
total)
Les essais de laboratoire (voir chapitre 6) permettent de mesurer les paramètres suivants :
Pw + Ps
• le poids volumique apparent γ= (5)
Vt
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Pw
• le poids volumique des grains solides γs = (6)
Vs
Par le calcul, d’autres caractéristiques définies précédemment se déduisent de ces trois para-
mètres (voir tableau 2.7 ci-après).
Il convient de noter que les normes d’essais et certains documents font référence aux masses
volumiques exprimées en kg/m3 (symbole ρ). Dans les calculs de mécanique des sols, il est
usuel et beaucoup plus pratique d’introduire les poids volumiques en kN/m3 (symbole γ).
Dans la suite du texte, il sera souvent fait référence aux poids volumiques, avec γ = ρ · g.
Porosité n
Vv n= e (9)
Vv Vs e+1
n= =
Vt Vv Vs
+ e= n (9 bis)
Vs Vs 1−n
Ps
Degré de saturation Sr
Vw · γw Pw
V Ps P w
Sr = w = = s Sr = × 100 (11)
Vv Vv · γw Pw sat wsat
Ps Ps
( w
γsat = γd · 1 + sat
100 ) ( γ
γsat = γd · 1 − w + γw
γs )
(12)
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 3
3.1. Introduction
3.1.1. Cycles de l’eau
L’eau est stockée sur la planète sous ses trois états, liquide, solide et gazeux, et répartie au sein
de cinq grands réservoirs :
• les océans,
• les glaces (calottes glaciaires, glaciers et neiges éternelles),
• les eaux de surface (lacs, cours d’eau…),
• les eaux souterraines, présentes jusqu’à plusieurs milliers de mètres de profondeur,
• l’atmosphère.
Les échanges entre ces cinq réservoirs sont assurés par la circulation de cette eau, en perpétuel
mouvement sous les effets de divers moteurs :
• l’énergie solaire,
• la gravité,
• les attractions solaire et lunaire,
• la pression atmosphérique,
• les forces intermoléculaires,
• les réactions chimiques et nucléaires,
• l’action biologique.
Ce cycle global de l’eau peut être divisé en deux cycles secondaires :
• un cycle océanique, pour lequel l’alimentation par évaporation est excédentaire par rapport
aux précipitations ;
• un cycle continental, alimenté par l’évapotranspiration (évaporation et transpiration
biologique) augmentée de l’excédent du cycle précédent.
L’équilibre entre les deux systèmes est assuré par l’écoulement superficiel et souterrain en
provenance des continents et rejoignant le milieu océanique.
Dans le cadre des études hydrogéologiques, il est nécessaire de distinguer, au sein du système
global précédent, des systèmes hydrologiques identifiés par des caractéristiques spatiales et
temporelles et constituant chacun une fraction du cycle de l’eau [3 Castany 1998].
Un système est caractérisé par des limites parfaitement définies, soit faisant obstacle aux rela-
tions avec l’extérieur, soit permettant des échanges quantifiés. Il est possible de distinguer
trois domaines d’espaces interdépendants, emboîtés et circonscrits. Ces trois systèmes hydro-
logiques sont, selon la décroissance de l’ordre de grandeur :
• le bassin hydrologique, délimité par les lignes de crêtes topographiques et les lignes de plus
grande pente isolant une surface constituant le bassin versant d’un cours d’eau et ses
affluents ;
• le bassin hydrogéologique ou des eaux souterraines, dont les limites se superposent plus ou
moins exactement à celles du bassin hydrologique ;
• l’aquifère, qui est le domaine des eaux souterraines, le bassin hydrogéologique pouvant
comporter plusieurs aquifères.
Une des caractéristiques des études hydrogéologiques est la grande variabilité des mesures :
variations annuelles mais aussi pluriannuelles, d’où la nécessité d’avoir recours à des valeurs
moyennes déterminées sur la base de données obtenues sur une période d’acquisition la plus
longue possible, au minimum une dizaine d’années, et avec une fréquence de mesure la plus
élevée possible.
L’alimentation du bassin hydrologique (figure 3.1) est uniquement assurée par les précipi
tations efficaces (PE), c’est-à-dire les précipitations (P) diminuées de l’évapotranspiration
réelle (ETR). Cette évapotranspiration est la combinaison de deux phénomènes, l’évapora-
tion et la transpiration de la couverture végétale. Une partie de l’eau des précipitations effi-
caces alimente par ruissellement l’écoulement de surface (QS) et va directement rejoindre le
réseau hydrographique. L’importance du ruissellement dépend de divers facteurs : nature du
sol, couverture végétale, pente, intensité des précipitations… La fraction restante s’infiltre
dans le sol pour alimenter les stocks d’eau souterraine. L’écoulement souterrain (QW) va, au
terme d’un parcours très lent, rejoindre l’écoulement total naturel moyen (ET).
Sur la base des données météorologiques, il est possible d’établir le bilan d’un système hydro-
logique pour une durée déterminée.
ETR P
Évaporation
QS
Racines
Ruissellement hypodermique
Remontée
Infiltration
capillaire Remontée
capillaire
Eau de
constitution
Air
Eau liée
Eau capillaire
Nappe
Eau libre
L’eau interstitielle se présente sous forme d’eau libre lorsque le sol est saturé et baigne dans une
nappe d’eau souterraine. Cette eau est soumise aux lois des écoulements hydrauliques.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
L’eau interstitielle est sous forme d’eau capillaire au-dessus de la nappe. L’eau capillaire est en
équilibre, d’une part sous l’action de la gravité et, d’autre part, sous l’action des forces de
tension qui se développent à l’interface eau/air.
Les eaux libre et capillaire sont situées dans les pores et interstices du sol. Ce chapitre est
consacré à l’étude de l’eau interstitielle.
La pression interstitielle est la pression régnant dans l’eau interstitielle, en un point quelconque
du massif de sol. Elle est positive dans l’eau libre et négative dans l’eau capillaire.
3.1.4.3.1. Classification
Si la base d’un aquifère est constituée par une formation hydrogéologique imperméable
(substratum ou mur), par contre sa limite supérieure peut présenter des comportements
hydrodynamiques différents, ce qui conduit à la classification suivante :
• aquifère à nappe libre,
• aquifère à nappe captive,
• aquifère à nappe semi-captive.
Une nappe libre est une nappe pour laquelle la pression interstitielle de l’eau au niveau de sa
surface supérieure est égale à la pression atmosphérique. L’aquifère peut alors présenter une
zone non saturée, zone à travers laquelle l’infiltration des eaux de pluie contribue à la recharge
de la nappe. Lorsqu’une nappe libre est peu profonde, au point de pouvoir être exploitée par
des puits, elle prend le nom de nappe phréatique. Au terme niveau phréatique, qui désigne
alors la surface supérieure de cette nappe, on préférera celui plus général de niveau piézo
métrique (voir § 3.1.4.4), qui caractérise le niveau libre de l’eau observé dans un puits ou
forage rapporté à un niveau de référence.
Parmi ces nappes libres, il est possible de distinguer différents types :
• Une nappe de vallée est alimentée par les eaux pluviales qui, par infiltration, saturent les
sols en profondeur à partir d’un niveau appelé surface libre. Cette nappe est constituée par
cette zone saturée depuis cette surface libre jusqu’à un substratum imperméable. Elle est
drainée par les vallées qui sont suffisamment profondes pour atteindre cette zone saturée,
d’où le nom de ce type de nappe. Les autres vallées sont dites sèches.
• Une nappe alluviale siège au sein des alluvions et est drainée ou alimentée par un cours
d’eau. On dit d’une telle nappe qu’elle est soutenue. A contrario, une nappe non soutenue
ou perchée n’est pas en relation avec un cours d’eau.
• Une nappe perchée est une nappe limitée en profondeur par un niveau imperméable et qui
n’est pas en liaison avec un cours d’eau venant « soutenir » son alimentation.
Une nappe captive ou en charge est une nappe siégeant au sein d’un terrain perméable
compris entre deux couches imperméables et pour laquelle la pression de l’eau au toit de la
couche aquifère est supérieure à la pression atmosphérique. La surface piézométrique se situe
donc au-dessus de celle matérialisant le toit de la couche aquifère.
Lorsque le niveau piézométrique se situe au-dessus de la surface du sol, la nappe est dite
artésienne.
Source de
dépression Nappe perchée
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Surface piézométrique
Toit imperméable
Mu Source artésienne
r im
pe
rm
éab
le
Eaux
Eaux ascendantes artésiennes
Zone de ruissellement portion libre de la nappe
souterrain (nappe phréatique) Nappe phréatique
Il existe pour la France un grand nombre de cartes et documents publiés fournissant des
informations sur l’hydrogéologie régionale :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
EE
EH
EF
EB
50 %
t
1%
Tref = 50 ans
Fig. 3.4. Représentation des niveaux EE, EH, EF, EB d’après [NF P94-282/A1 2015]
de retour de 50 ans. Cette période de retour doit être adaptée selon la durée de vie de l’ouvrage
(elle peut donc être plus importante pour les ponts) et selon le caractère permanent ou transi
toire de la situation considérée. Pour des situations transitoires correspondant, par exemple,
à des travaux, elle peut être fixée pour des périodes de référence, par exemple de 5 ans (crue
de chantier). Dans le cas où des cotes d’inondabilité seraient définies dans un PPRI (Plan de
prévention des risques inondations), EH peut être supérieur au niveau EE défini par la cote
d’inondabilité exigée dans le PPRI et de ce fait physiquement sans signification.
EE correspond au niveau des plus hautes eaux connues et/ou prévisibles ou au niveau retenu
pour l’inondation des locaux, lorsqu’elle est admise, pour lequel il doit alors être prévu, un
dispositif d’écoulement empêchant l’eau d’exercer une action à une cote supérieure.
Au cours d’un projet géotechnique, lorsque la durée d’utilisation de projet n’est pas précisée,
la période de référence à prendre en compte est de 50 ans. Ainsi, la définition des niveaux EE,
EH, EF, EB doit, en théorie, être réalisée pour une période de référence de 50 ans. Or, en
pratique, il n’est pas possible de déterminer, de manière statistique, les valeurs des différents
niveaux pour une période de 50 ans, voire plus, puisqu’en général les données piézométriques
disponibles couvrent une période ne comprenant que quelques années, dans les meilleurs cas.
Il convient donc de déterminer les niveaux d’eau de manière prudente en fonction de l’état
limite considéré.
Représentation vectorielle
La vitesse peut être représentée par un vecteur. En effet, elle possède une intensité définie par
la formule (1), une direction (MN) et un sens de M vers N si l’écoulement se fait dans le
sens MN.
u1
γw
S u2
M γw
N
L
z1
z2
X X’
Charge hydraulique
En hydrodynamique, la charge h1 en un point M désigne la quantité suivante :
u1 v 2
h1 = z1 + + (2)
γw 2 g
Cette charge s’exprime en mètres d’eau. Elle correspond à l’énergie totale d’une particule
d’eau de masse unité :
• z1 est la cote du point M par rapport à un plan horizontal de référence (énergie de
position),
• u1 est la pression de l’eau interstitielle en M (u1/γw = énergie de pression),
• v est la vitesse de l’eau.
Dans les sols, les vitesses sont faibles (< 10 cm/s) et l’énergie cinétique v2/2 g est tout à fait
négligeable, si bien que la formule (2) se résume à :
u
h1 = z1 + 1 (3)
γw
La charge au point M étant toujours h1, désignons par h2 celle au point N. D’après le théo-
rème de Bernoulli :
• si h1 = h2, il n’y a pas d’écoulement et la nappe est en équilibre ;
• si h1 > h2, il y a écoulement de M vers N et la perte de charge (h1 − h2) correspond à
l’énergie perdue en frottement. La différence de charge est à la fois le moteur et la consé-
quence de l’écoulement.
La loi de Darcy, qui régit les phénomènes d’écoulement dans les sols, s’exprime par la formule :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
v = k ·i (5)
avec v : vitesse d’écoulement en m/s,
k : coefficient de perméabilité exprimé en m/s ou en cm/s,
i : gradient hydraulique (sans dimension).
Cette loi peut également s’écrire sous forme vectorielle :
v = k ·i = − k · grad h (5bis)
Remarque
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les notations utilisées sont conformes à la norme XP P94-010 relative au glossaire géotechnique : définitions,
notations, symboles. Le débit est désigné par Q et q est utilisé pour désigner des quantités d’eau.
h s
2
L
Pierre poreuse
Sol
Fig. 3.6. Principe des perméamètres
k·dt = − s ·L · dh
S h
log (h0/h1)
k = 2,3 s ·L · (8bis)
S t1 − t0
dans lesquelles :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La perméabilité des sables peu compacts à granulométrie serrée peut être évaluée en utilisant la
formule de Hazen [3 Terzaghi 1957], que l’on peut écrire :
k (m/s) = 1,25 D102 (9)
où D10 est le diamètre efficace des grains en centimètres.
Le diamètre efficace est le diamètre pour lequel 10 % des grains du sol sont de dimension
inférieure à cette valeur (voir § 2.3.1). Il se lit sur la courbe granulométrique du sol. Notons
que cette formule est très approchée car la perméabilité, comme indiqué précédemment,
dépend également de la forme des grains et de l’indice des vides du sol.
Il convient de ne pas confondre la perméabilité et la transmissivité (notée T) qui, pour un
aquifère donné, est le produit de son coefficient de perméabilité par son épaisseur. Cette
transmissivité s’exprime généralement en m2/s et est surtout utilisée dans le cadre de l’exploita
tion des nappes souterraines.
•
Si l’écoulement est perpendiculaire aux plans de stratification, le débit, donc la vitesse, est
identique dans chaque couche puisque l’écoulement est permanent :
(
L L L
h = h ·kv· 1 + 2 + … + n
L k1 k2 kn )
d’où :
kv = L (10)
L1 L2 L
+ +…+ n
k1 k2 kn
Si l’écoulement est parallèle aux plans de stratification, le débit total est la somme du débit de
chaque couche pour une tranche d’épaisseur unité et de gradient i.
L·kh·i = v1·L1 + v2·L2 + … + vn·Ln = (k1·L1 + k2·L2 + … + kn·Ln)·i
d’où :
L1·k1 + L2·k2 + … + Ln·kn
kh = (10bis)
L
Application
Soit un bicouche composé de 1,0 m de gros sable de perméabilité k = 10−3 m/s et de 0,20 m de silt argileux
de perméabilité k = 10−7 m/s. On obtient :
−3 −7
kv = 1,20 = 6 × 10−7 m/s kh = 1,00 × 10 + 0,20 × 10 = 8 × 10−4 m/s
1,00 + 0,20 1,20
10−3 10−7
kh est bien plus élevée que kv car la veine argileuse se contente de réduire légèrement la section perméable
horizontale, mais constitue une barrière peu perméable vis-à-vis de courants verticaux.
Une autre conséquence de l’anisotropie des sols et roches est le rôle joué par les fissures,
diaclases et autres discontinuités de toutes sortes. Des roches dont la matrice est imperméable
se comportent souvent à l’échelle de l’hydrogéologie et des travaux de génie civil comme des
terrains perméables, tout le débit passant par les discontinuités du sol. C’est ce qui conduit
à distinguer :
• la perméabilité en petit, mesurable par des essais de laboratoire ou des essais ponctuels
in situ ;
• la perméabilité en grand, mesurable par certains essais in situ (essais de pompage, voir
le § 6.6.5).
Il faut donc être extrêmement prudent quant à l’interprétation des essais de perméabilité,
notamment en laboratoire. Des essais de perméabilité grandeur nature in situ sont indispen-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
sables pour obtenir une prévision raisonnable des débits provoqués par des travaux.
Les lignes de courant représentent le trajet de l’eau (à la tortuosité près), le vecteur vitesse
est tangent en chaque point à la ligne de courant.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les équipotentielles ont pour équation générale h = Cte. Elles sont orthogonales aux lignes
de courant.
Palplanches
Fond de rivière H
100 %
Fond de batardeau
0%
M v
90 %
10 %
80 % 70 % 60 % 50 % 40 % 30 % 20 %
Sol imperméable
h
h+Δ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
courant
h
Ligne
de
Δl = a
Il est loisible de constater que ce débit est indépendant du tube considéré, autrement dit que
le débit dans chaque tube de courant est identique.
Soit Nc le nombre de tubes de courant. Le débit total sera le suivant :
N
Q = c ·k ·H (12)
Nh
La formule (12) donne le débit par unité de largeur de l’ouvrage. Le débit Q est de la forme :
Q = C·k·H avec C = constante.
Cette forme est très générale (voir § 3.5.1).
Général
k = 10−5 m/s
Fond de fouille
−6
−8 −8
k = 10−6 m/s − 10
− 12 − 12
k = 10−5 m/s
Général
k = 10−5 m/s
Fond de fouille
−6
−8
k = 10−6 m/s
− 12
k = 10−5 m/s
Ces figures montrent le rôle important que joue la couche la moins perméable. Elles font
également apparaître l’abaissement du niveau phréatique en amont de l’écran étanche sous
l’effet du rabattement dans la fouille.
Le calcul conduit à un débit sous l’ouvrage de 0,7 m3/h, ceci pour un mètre de longueur
de paroi.
filtration sur les obstacles que représentent les grains solides. Cette force joue un rôle consi-
dérable dans les problèmes de stabilité des massifs de sol.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
A
dV
dV
→ →
→ → J = i · γw · dV
J = i · γw · dV
W W´ = γ ´·dV
(a) (b)
3.3.4.1 . Généralités
Précédemment, au § 3.2.2.3, il a été traité comment la perméabilité d’un échantillon de sol
peut être déterminée au laboratoire à l’aide de l’essai au perméamètre. Il apparaît très hasar-
deux d’étendre les résultats de ce type d’essai à l’ensemble d’un aquifère, en raison d’une part
de l’incertitude liée à la représentativité des échantillons de sol, d’autre part du risque de
remaniement qui peut altérer notablement les résultats des essais. En conséquence, la détermi
nation de la perméabilité d’un aquifère ne peut être assurée que par des essais in situ, essais de
puits ou pompages d’essai. Il s’agit d’une expérimentation par pompage sur des puits ou des
sondages, consistant à mesurer l’accroissement du rabattement de la surface piézométrique en
fonction du temps de pompage puis sa remontée après arrêt du pompage. Il faut signaler que
la détermination des paramètres hydrodynamiques de l’aquifère nécessite l’installation d’au
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
calculé à l’aide des formules (15bis). Le détail des procédures d’essai et d’interprétation est
décrit dans la norme relative à l’essai de pompage (NF EN ISO 22282-4), lui-même traité
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
au § 6.6.5.
Nappe libre Nappe captive
H 2 − h02 H − h0
Q = π·k · Q = 2 π·k ·e · (15)
ln (R/r0) ln (R/r0)
h22 − h12 h2 − h1
Q = π·k · Q = 2 π·k ·e · (15bis)
ln (r2/r1) ln (r2/r1)
r0
R
NP
h1 h2 H
h0 r1
r2
Substratum imperméable
r0
Sol imperméable NP
H
h0 e
Substratum imperméable
R
La valeur du rayon d’action (ou d’influence) d’un pompage Ra peut être estimée par la formule
de Sichardt :
Ra = 3 000 (H − h0)· k
Pour un rabattement de 1 m, le rayon d’action prend les valeurs suivantes en fonction de
la perméabilité :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
k (m/s) R (m)
10−6 3
10−4 30
10−2 300
1/u 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0 9,0
x1 0,219 0,049 0,013 0,0038 0,0011 0,00036 0,00012 0,000038 0,000012
x10– 1 1,82 1,22 1,91 0,70 0,56 0,45 0,37 0,31 0,26
x10– 2 4,04 3,35 2,96 2,68 2,47 2,30 2,15 2,03 1,92
x10– 3 6,33 5,64 5,23 4,95 4,73 4,54 4,39 4,26 4,14
x10– 4 8,63 7,94 7,53 7,25 7,02 6,84 6,69 6,55 6,44
x10– 5 10,94 10,24 9,84 9,55 9,33 9,14 8,99 8,86 8,74
x10– 6 13,24 12,55 12,14 11,85 11,63 11,45 11,29 11,16 11,04
x10– 7 15,54 14,85 14,44 14,15 13,93 13,75 13,60 13,46 13,34
x10– 8 17,84 17,15 16,74 16,46 16,23 16,05 15,90 15,76 15,65
x10– 9 20,15 19,45 19,05 18,76 18,54 18,35 18,20 18,07 17,95
x10–10 22,45 21,76 21,35 21,06 20,84 20,66 20,50 20,37 20,25
x10–11 24,75 24,06 23,65 23,36 23,14 22,96 22,81 22,67 22,55
x10–12 27,05 26,36 25,96 25,67 25,44 25,26 25,11 24,97 24,86
x10–13 29,36 28,66 28,26 27,97 27,75 27,56 27,41 27,28 27,16
x10–14 31,66 30,97 30,56 30,27 30,05 29,87 29,71 29,58 29,46
x10–15 33,96 33,27 32,86 32,58 32,35 32,17 32,02 31,88 31,76
mais n’est strictement applicable que pour des aquifères captifs et sous réserve de maintenir le
pompage sur une longue durée.
B
Patm
B
B´
hmax
h
Patm Patm
a) Gros tube fermé b) Tube capillaire
La résultante des forces de tension capillaire est : 2 π·r·T et le poids de la colonne d’eau est :
π·r 2·h · γw d’où :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2T
h= (17)
r ·γw
La tension superficielle de l’eau est de l’ordre de 8 × 10−4 N/cm, ce qui est faible. Il faut donc
que r soit très petit pour que h soit élevé.
D’après (17), h est proportionnel à 1/r ; soit pour : r = 1 mm : h = 1,6 cm
r = 10 μm : h = 1,6 m
r = 0,1 μm : h = 160 m
Avec un tube gras, le rayon du ménisque R est supérieur au rayon du tube r et la hauteur h est
plus faible (figure 3.16) : r/R = cos α ; la formule (17) devient :
2T · cos α
h= (18)
r ·γw
Il faut remarquer que la pression en B´ est une tension u telle que :
u = − h · γw
La formule (18) indique que le rayon R du ménisque est lié à la tension en B´ par la formule :
u = 2T/R
T T
B´
T
R α R
h
r
Fig. 3.15. Loi de Jurin Fig. 3.16. Tube gras
Au travers d’une surface liquide de rayon R, la pression augmente de 2T/R lors du passage de
la partie concave à la partie convexe.
A fortiori, dans un tube de section variable, l’équilibre est atteint dès que la différence des
forces de tension des ménisques inférieur et supérieur équilibre le poids de l’eau (figure 3.17b).
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
On conçoit donc que dans les sols, et en particulier dans les sols fins où les interstices entre
les grains solides sont de très faibles dimensions, des quantités importantes d’eau peuvent être
retenues sous forme d’eau capillaire.
T T
T T
T T
T T
a b
3.4.4. Porométrie
Dans un sol, les vides ont un rayon constamment variable. Pour comprendre le comporte-
ment capillaire d’un sol, il est possible de le schématiser en représentant les vides sous forme
d’un certain nombre de capillaires de dimensions variables donc, admettant des hauteurs
d’ascension capillaire également variables.
Des essais spécifiques permettent même de déterminer une courbe porométrique donnant, à
l’instar d’une courbe granulométrique, la proportion de pores inférieurs à chaque diamètre
considéré. Plus le sol est argileux, plus les pores sont fins.
h3
ha
h2
h1
0
1 2 3 4 a b
Il convient également de remarquer que si un état de succion égal à ha· γw est appliqué au tube
muni d’un renflement, la hauteur d’ascension capillaire sera différente selon que le tube était
initialement plein d’eau (figure 3.18a) ou vide (figure 3.18b).
On retiendra en définitive :
• que plus un sol est desséché, plus l’eau interstitielle est en dépression ; c’est pour cela
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
pF
Courbe de
dessiccation
4
2
Courbe
d’humidification
1
0
0 10 20 30 40 50
Teneur en eau w
Fig. 3.19. Relation entre la succion d’un sol et sa teneur en eau (d’après Schofield)
Ce n’est qu’à partir d’une certaine profondeur Hc, variable avec le climat, la végétation
environnante et la position de la nappe phréatique, que la teneur en eau atteint un certain
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
we w%
I
Hc II
Profondeur
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[3 Cassan 1993] CASSAN M., Aide-mémoire d’hydraulique souterraine, 2e édition, Presses ENPC, 1993.
[3 Cassan 2005] CASSAN M., Les essais de perméabilité sur site dans la reconnaissance des sols, Presses
ENPC, 2005.
[3 Castany 1992] CASTANY G., MARGAT J., Dictionnaire français d’hydrogéologie, BRGM, 1992.
[3 Castany 1998] CASTANY G., Hydrogéologie - Principes et méthodes, Dunod, 1998.
[3 Caquot 1966] CAQUOT A. et KERISEL J., Traité de mécanique des sols, 4e édition, Gauthier-Villars,
1966.
[3 CEMSF 1961] Conférence de Londres du Comité européen de mécanique des sols et fondations,
Pore pressure and suction in soils, Butterworths, 1961.
[3 Genetier 1984] GENETIER B., La pratique des pompages d’essai en hydrogéologie, Éditions BRGM,
1984.
[3 LCPC 1970] LCPC, « Hydraulique des sols », supplément N au Bulletin de liaison des LPC, 1970.
[3 RRL 1952] Road Research Laboratory, Soil mechanics for road engineers, H.M. Stationery Office,
1952.
[3 Schneebeli 1966] SCHNEEBELI G., Hydraulique souterraine, Eyrolles, 1966.
[3 Terzaghi 1957] TERZAGHI K. et PECK R.B., Mécanique des sols appliquée, Dunod, 1957.
[3 Wenzel 1942] WENZEL L.K., Methods for determining the permeability of water-bearing materials,
with special reference to discharging well methods, US Geological Survey, Water-supply (paper 887), 1942.
[3 Zerhouni 1991] ZERHOUNI M.I., Rôle de la pression interstitielle négative dans le comportement des
sols – Application au calcul des routes. Thèse de doctorat - École centrale de Paris, 1991.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 4
Théorie de la consolidation
F
σ
τ
S´
S
Pression interstitielle
C’est la pression existant dans l’eau interstitielle. Il s’agit d’une contrainte du type hydro
statique, c’est-à-dire normale à la section considérée.
La pression interstitielle est désignée par le symbole u. Lorsque l’on veut distinguer la pression
interstitielle de l’air et celle de l’eau, on affecte le symbole u de l’indice a pour l’air (ua) et de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Δh
Tamis
Fig. 4.2. Contraintes totale et effective
L’eau interstitielle est libre et le niveau de la nappe correspond à celui de la surface du sol. Par
ailleurs, il est supposé que le poids du récipient et Δh sont négligeables.
b) Supposons qu’un dispositif permette de ne mesurer que la résultante verticale P´ des forces
appliquées sur le tamis. La pression de l’eau s’exerçant sur les deux faces du tamis, P´ est alors
donnée par :
P´ = S·h·γ´
et la contrainte sur le tamis est la contrainte effective, soit :
σ´ = P´ = h·γ´ (poids de la colonne de sol déjaugé).
S
c) La pression interstitielle au niveau du fond est :
u = γw·h
En comparant a), b) et c), il apparaît que :
σ = σ´ + u puisque γsat = γ´ + γw
Nous venons d’examiner le cas d’un massif de sol saturé, avec un niveau phréatique corres-
pondant à celui de la surface du sol et soumis à son propre poids.
En fait, l’équation (1) peut être généralisée à tous les sols saturés, quelle que soit l’origine des
pressions interstitielles.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
σ = σ´ + u (1)
Dans les sols saturés, la contrainte normale totale est égale à la somme de la contrainte effec-
tive et de la pression interstitielle.
Remarques
1. Les équations (1) et (2) jouent un rôle fondamental dans la compréhension du comportement mécanique
des sols. Les notions de contraintes totale, effective et interstitielle seront constamment utilisées par
la suite.
2. Lorsque les sols ne sont que partiellement saturés, la répartition des contraintes entre les phases solide, eau
et air est plus complexe.
• il n’est pas possible de reproduire avec cette expression le phénomène d’effondrement sous
imbibition (collapse) que l’on observe parfois lors d’essais œdométriques sur sols
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
compactés.
Suite à ces critiques sur cette expression de Bishop, la tendance s’est alors orientée vers une
description du comportement du sol en considérant les variables « contrainte totale : σ − ua »
et « succion : ua − uw » séparément, sans les combiner dans une expression de type contrainte
effective.
Ces deux contraintes indépendantes sont dénommées variables d’état [4 Zerhouni 1991].
L’introduction des modèles de comportement bâtis autour de ces variables d’état, comme le
modèle basique de Barcelone BBM (Basic Barcelona Model), sort du cadre de cet ouvrage. Le
cas échéant, on pourra utilement se référer à l’ouvrage de J.L. Briaud [4 Briaud 2013] qui en
présente une introduction.
σ1 = σ0 + σ σ´1 = σ´0 + σ´ u1 = u0 + u
où σ0 , σ´0 et u0 sont des constantes pour un point géométriquement défini.
Afin de simplifier le texte et les calculs, seuls les suppléments de contraintes σ, σ´ et u sont
considérés dans ce qui suit. Mais dans les applications pratiques, il convient de ne pas oublier
que les contraintes réelles en un point quelconque sont celles données par les formules
ci-dessus.
O
P O
ΔH
C
H
R
Le sol est chargé par une force normale N appliquée à l’aide d’un piston P coulissant d’une
façon étanche dans le cylindre C. Dans ce piston est ménagé un orifice O. Moins le sol est
perméable, plus cet orifice est petit.
Le déplacement ΔH du piston vers le bas correspond au tassement du sol.
Voyons ce qui se passe lorsque la contrainte totale σ = N /A est appliquée.
• À l’instant t0 = 0 (figure 4.3a) correspondant au début du chargement, l’eau considérée
comme incompressible supporte toute la pression ; nous avons donc :
u = σ avec u = surpression interstitielle,
et σ´ = 0 σ´ = pression effective = N´/A
où N´ est la force transmise dans le ressort.
La relation (1) est vérifiée.
Étant en pression, l’eau commence à s’évacuer par l’orifice. Son volume diminuant, le
piston s’abaisse (le sol tasse) et le ressort se comprime en reprenant une part de la charge
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
totale. Plus l’orifice est petit, c’est-à-dire plus le sol est imperméable, plus le phénomène
est lent.
• À un instant t quelconque (figure 4.3b), nous avons :
σ´ ≠ 0
u ≠ 0
et toujours :
σ = N /A = σ´ + u
Au fur et à mesure que le temps passe, l’eau s’évacue, donc le ressort se comprime : la
contrainte effective σ´ augmente et u diminue.
u diminuant, l’eau sort de plus en plus lentement de l’orifice, la vitesse de tassement se
ralentit progressivement.
• Pour t = ∞, les valeurs de u, σ et σ´ sont les suivantes :
u = 0
σ = σ´
La figure 4.4 représente l’évolution des contraintes effective et interstitielle en fonction du
temps sous l’action de ce phénomène, appelé consolidation primaire. En pratique, le temps
nécessaire à la consolidation primaire est fini. L’abaissement du piston à la fin de la consoli-
dation primaire correspond au tassement final du sol, appelé tassement primaire.
σ= N
S σ´
tive
effec
e
int
ntra
Co
Pression
σ´ + u = σ (qq soit t)
Pre
ssio
n
inters
titielle
u
0
t Temps
Tassement
Au-delà de cette phase, toute la charge N est transférée au ressort, c’est-à-dire au squelette
solide. La pression interstitielle dans le sol est égale à la pression hydrostatique initiale ; la
pression supplémentaire u induite par le chargement est nulle.
L’expérience montre que le sol continue à tasser une fois la consolidation primaire achevée.
Cette nouvelle phase de tassement s’appelle la consolidation secondaire. Elle est principalement
due à des modifications dans l’arrangement des grains du squelette et dans les couches visco-
élastiques d’eau adsorbée. On peut comparer les tassements résiduels dus à la consolidation
secondaire au fluage du ressort du modèle de la figure 4.3 sous la charge permanente N
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
constante.
Le tassement dû à la consolidation secondaire est faible dans la plupart des sols et son effet
peut être généralement négligé. Cependant, dans certains sols organiques (tourbes en parti-
culier) ou non saturés, la consolidation secondaire peut jouer un rôle important. Sa prise en
compte est étudiée au § 4.7.6.
En définitive, un sol soumis à une charge constante tasse dans le temps. Ce tassement tend à
se stabiliser.
Soit s∞ le tassement primaire final (atteint théoriquement d’une façon asymptotique) ; par
définition, le degré de tassement Us est donné par :
s
Us = s t × 100 (en %) (3)
∞
st étant le tassement obtenu au bout du temps t.
Ainsi, un degré de tassement de 50 % signifie que le sol a atteint un tassement égal à 50 % du
tassement final primaire.
Nota : le degré de consolidation U se définit comme le rapport entre l’augmentation moyenne de
la contrainte effective au temps t et l’augmentation finale de la contrainte effective. Ces deux
notions voisines sont confondues et le terme plus usité de degré de consolidation est adopté.
Le module œdométrique Eoed, mesuré à l’aide d’un œdomètre (voir § 6.7.3.4), est défini par la
formule (4) ci-dessous :
Eoed = − Δσ´ (4)
ΔH/H
Eoed a les dimensions d’une contrainte. Il est variable en fonction de l’intervalle de
contraintes σ´ considérées.
Le module œdométrique Eoed est le rapport entre la pression effective normale appliquée et le
tassement relatif lorsque le sol ne peut se déformer latéralement.
Remarques
1. Lorsque K. Terzaghi a élaboré la théorie de la consolidation, il a défini des coefficients différents, notam-
ment le coefficient de compressibilité volumétrique mv = 1/Eoed.
Ce paramètre est souvent utilisé dans la bibliographie anglo-saxonne ; cependant, la notion de module
œdométrique est largement répandue.
2. Lorsque le tassement final de consolidation primaire (s∞) est atteint, la surpression interstitielle est nulle et
les contraintes totales et effectives sont égales. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, on peut écrire :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Eoed = − Δσ (4bis)
ΔH/H
3. Le modèle utilisé est volontairement simplifié. Il montre qualitativement l’évolution du phénomène. Dans
la réalité, la part de la pression totale reprise respectivement par le squelette (σ´) et l’eau interstitielle (u)
varie à un instant t donné selon la position du point considéré au sein de la couche de sol.
Chargement
Γ
Drain
H Sol compressible
Couche imperméable
Le problème consiste à étudier l’évolution des tassements dans le temps avec les hypothèses
suivantes :
• La couche compressible est homogène, isotrope et saturée.
• Cette couche est limitée dans sa partie supérieure par un drain permettant à l’eau intersti-
tielle de s’évacuer et dans sa partie inférieure par un substratum imperméable.
• La loi de Darcy est applicable.
• Le coefficient de perméabilité k est constant dans la couche compressible et dans le temps.
• Le milieu est infini dans le sens horizontal. Autrement dit, du fait de la symétrie, les lignes
de courant sont verticales et les équipotentielles sont horizontales. Dans la pratique, ce sera
par exemple le cas d’un terrain inondable ou sous nappe surchargé par un remblai général.
• La surcharge σ provoquant la consolidation est uniforme et appliquée instantanément.
L’équation différentielle qui régit le phénomène de la consolidation s’écrit :
∂u = C · ∂2u (5)
v
∂t ∂z 2
où u : pression interstitielle en un point quelconque situé à une cote z dans la couche et à
l’instant t,
k ·Eoed
Cv = (6)
γw
Cv s’exprime en m2/s et dépend de la perméabilité k et de la compressibilité (Eoed) du sol.
L’annexe E donne la démonstration de ces formules ainsi que leur résolution pour les hypo-
thèses particulières citées ci-dessus.
La résolution du problème conduit à définir un nombre sans dimension Tv appelé facteur
temps.
C T ·H 2
Tv = v2 ·t ou t = v (7)
H Cv
Il existe une relation unique entre le degré de consolidation U (3) et le facteur temps Tv.
Pour un sol ayant un coefficient de consolidation Cv donné, le tableau 4.1 associé à la
formule (7), permet de connaître le degré de consolidation U correspondant, donc le pour-
centage de tassement en fonction du temps.
La mesure du coefficient Cv s’effectue au laboratoire à l’aide de l’œdomètre (voir § 6.7.3.4).
U% Tv U% Tv U% Tv
Les expressions empiriques (8) ci-après permettent d’estimer de manière analytique une
valeur approchée de Tv :
pour U < 60 % :
( )
2
Tv = π · U ou U = 4Tv (8a)
4 100 100 π
et pour U > 60 % :
U = 1 − 8 · e− π4 ·Tv
2
Remarques
• Pour les sols compressibles courants, Cv est généralement compris entre 10−9 et 10−6 m2/s, soit 10−5 et
10−2 cm2/s.
• La formule (7) définissant le facteur temps montre que le temps nécessaire pour atteindre un certain degré
de consolidation est proportionnel au carré de l’épaisseur de la couche.
• Seul le cas le plus courant où la surcharge exerce une contrainte totale uniforme a été présenté. On trou-
vera sous la référence [4 Costet 1975] les valeurs des coefficients Tv en fonction de U pour des contraintes
de consolidation variables selon la profondeur.
• Les lignes de courant telles que représentées sur la figure 4.5 n’obéissent pas aux conditions aux limites
données dans le § 3.3.1.3. Ces conditions sont relatives au régime permanent alors que le phénomène de
consolidation est un régime transitoire.
par les deux faces
Soit H l’épaisseur de la couche. La figure 4.6 indique la direction de l’écoulement vers les
drains pendant le phénomène de consolidation. Par raison de symétrie, tout se passe comme
sur la figure 4.5, mais avec une épaisseur égale à H/2.
La moitié supérieure de la couche compressible s’évacue par le drain supérieur et l’autre
moitié par le drain inférieur.
De ce fait, les formules (7) sont remplacées par (9).
4C T ·H 2 (9)
Tv = 2v ·t ou t = v
H 4Cv
Désignons par longueur de drainage la distance maximale entre un point quelconque du sol et
le drain le plus proche. La deuxième remarque ci-dessus peut être généralisée comme suit : le
temps de consolidation est proportionnel au carré de la longueur de drainage.
Chargement σ
Drain
H/2
H/2
Drain
(couche perméable)
Hypothèses
• Le sol compressible est composé d’une superposition de n couches ayant chacune des
caractéristiques Cv, k, et une épaisseur h définies.
n
Soit pour la couche i : Cvi, ki, hi. L’épaisseur totale est H = ∑ hi .
1
• Le sol est chargé uniformément.
Cva = H2 (10)
( )
n h 2
∑ i
1 C
vi
σ Fin de la construction
ti/2 Chargement σ1
σ
ti t1
t1/2 t
0
U C
U´
B
A
Courbe réelle
U%
Courbe théorique
• Les sols sous-consolidés sont généralement inconstructibles sans traitement particulier, car
ils continuent à se déformer même en l’absence de surcharge.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
• Si des sols gonflants supportent des contraintes inférieures à σg, ils sont susceptibles de se
soulever dès que leur teneur en eau augmente. Par exemple, le fait de couper l’évaporation
naturelle par l’application d’un revêtement bitumeux suffit à faire gonfler certaines argiles
dans les zones de climat sec, ce qui conduit à de très graves désordres le long des routes.
Réciproquement, une dessiccation entraîne un tassement de ces sols sans qu’il y ait eu la
moindre modification aux contraintes totales appliquées, cela tant que la teneur en eau corres-
pondant à la limite de retrait n’est pas atteinte.
La répercussion de ces mouvements sur la stabilité des fondations est étudiée au chapitre 11.
À titre indicatif, le tableau 4.2, extrait des recommandations ASIRI [4 Asiri 2012] propose
un ordre de grandeur de quelques valeurs repères d’indice de consolidation secondaire en
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 5
5.1. Introduction
En pratique, les sols peuvent être considérés comme des massifs semi-indéfinis ou finis à deux
ou trois dimensions. Ces massifs sont soumis à différentes sollicitations, parmi lesquelles il est
possible de distinguer :
• les forces massiques :
–– pesanteur,
–– poussée d’écoulement…
• les charges de surface :
–– ponctuelles,
–– réparties…
• les forces dynamiques :
–– machines vibrantes,
–– séismes…
Forces ponctuelles F2
F1
Charge répartie
Poussée
d’écoulement
Pi
Gravité
W
L’un des buts principaux de la mécanique des sols est d’étudier le comportement du massif de
sol soumis à ces différentes sollicitations et de vérifier que sa stabilité reste assurée.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Si les efforts sont faibles ou modérés, eu égard à la résistance du sol, les déformations du
massif restent faibles, se stabilisent dans le temps et sont grossièrement proportionnelles aux
forces appliquées. Une approche consiste à appliquer la théorie de l’élasticité.
Sous des efforts plus importants ou des déformations imposées plus grandes, des déforma-
tions du type plastique apparaissent. Enfin, la rupture se produit pour un certain niveau de
sollicitation.
En génie civil, bien que composé d’un matériau complexe, le sol peut être considéré comme
un milieu continu, mais souvent anisotrope et hétérogène.
L’étude de l’interaction sol/structure comporte généralement deux volets :
1. Vérifier que la stabilité de l’ouvrage est assurée avec un coefficient de sécurité satisfaisant.
2. S’assurer que les déformations dues à l’ouvrage à construire (tassement, par exemple) sont
compatibles avec la bonne tenue de celui-ci. Il convient donc d’utiliser une loi rhéologique
– ou loi de comportement – reliant contraintes et déformations.
Nous précisons ci-après les conventions de signes utilisées dans cet ouvrage.
AB est une facette orientée autour du point M. Elle est définie par la normale n orientée vers
l’intérieur du solide et sa tangente t telle que l’angle (n , t ) = + π .
2
Le sens positif des angles est le sens trigonométrique.
ψ est la contrainte sur la facette AB ; β est l’inclinaison de la contrainte par rapport à la
normale.
ψ
β
(+) σ (+)
τ
(+) M
A B t
+π
2
Cette contrainte peut être décomposée en une contrainte normale σ et une contrainte tangen-
tielle τ. Des conventions de signes précédentes, il découle que :
• si σ est une compression, σ est positif et τ est positif si β est positif (cas de la figure 5.2) ;
τ est négatif si β est négatif ;
• si σ est une traction, σ est négatif et τ est négatif si β est positif, τ est positif si β est négatif ;
• si β = 0, il s’agit d’une contrainte principale.
τ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
C
τ N
B N´
2ω
β
O σ3 O´ σ σ1 σ
A
Théorème : Si la facette AB est portée sur l’axe des τ, ON représente la contrainte sur AB
et l’angle orienté ( Oσ , ON ) = β .
Remarques
1. Définitions :
• Contrainte moyenne :
σ1 + σ2 + σ3
p= (1)
3
La contrainte moyenne p est aussi désignée contrainte normale octaédrique (σoct).
• Déviateur des contraintes :
q = σ1 − σ3 (2)
Le déviateur des contraintes correspond au diamètre du cercle de Mohr.
• Paramètres de Lambe s et t :
σ1 + σ3
s= (3)
2
σ − σ3
t= 1 (3bis)
2
Il faut noter que le cercle de Mohr est entièrement défini par ces deux paramètres qui sont les coordonnées
du point C de la figure 5.3. Les notations σ1, σ3, p, q, s et t sont remplacées par σ´1, σ´3, p´, q´, s´ et t´ pour
les contraintes effectives.
2. Il existe, en général, deux facettes différentes sur lesquelles l’inclinaison de la contrainte est identique, par
exemple des contraintes inclinées de + β s’exercent sur les deux facettes correspondant aux points N et N´
de la figure 5.3. Pour définir la facette sur laquelle une contrainte d’inclinaison connue s’exerce, il faut aussi
connaître l’angle de la facette AB avec un autre plan connu et repéré sur le cercle de Mohr.
Par exemple, si P1 est connu, la contrainte sera représentée par ON si la facette AB fait un angle − ω
( )
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
O´σ1 · O´N´
avec P1 et par ON´ si cet angle est : − .
2
3. Les figures 5.4 montrent quelques positions respectives des facettes et des contraintes correspondantes
ainsi que leur représentation sur le cercle de Mohr.
τ σ1
ω=0
Contrainte principale σ1
M P1
M
σ1 n t
τ P3
ω=π τm t
4
τ ω
β
σ ω P1
β –2ω n Valeur maximale de τ
σm ω
n
τ ω=π–ψ
4 2 t
P3
ψ Inclinaison maximale
ω P1
ψ n
– 2ω
n
n
τ
t
ω=π
2 P3
Contrainte principale σ3
σ3 σ3 ω P1
n n
– 2ω
y y
σy
τ
δb
b σx
γ
τ
δa
a
εx = δa εy = δb τ = G·γ
a b
x x
a) Déformations relatives εx et εy b) Distorsion γ et module de cisaillement G
Au chapitre 4, nous avons vu que les déformations dépendent non seulement des charges
appliquées mais également du temps (phénomène de consolidation).
Ainsi, deux types de modules peuvent être définis [5 Giroud 1975] :
• Le module d’élasticité non drainé Eu associé au coefficient de Poisson non drainé νu. Ce
module définit le rapport entre contrainte et déformation lorsque la durée des charges est
suffisamment brève, eu égard à la perméabilité des sols et aux conditions de drainage, de
sorte que le phénomène de consolidation n’ait pas le temps de s’établir.
• Le module d’élasticité drainé E´ associé au coefficient de Poisson drainé ν´. Ce module est
utilisé lorsque les charges ont une durée d’application suffisante pour que la consolidation
ait le temps de se réaliser entièrement. Dans les sols très perméables, le module E´ s’applique
aussi pour des chargements de courte durée.
Les principales différences entre la théorie de l’élasticité et le comportement des sols dans le
domaine dit « élastique » portent sur la non-linéarité de la courbe contrainte/déformation, la
non-réversibilité des déformations et l’influence de la vitesse d’application des sollicitations et
de la contrainte moyenne appliquée au sol :
• La courbe reliant contraintes et déformations n’est pas linéaire (figure 5.6a) ; par suite, le
module d’élasticité varie avec la contrainte moyenne et l’importance des déformations
(figure 5.6c).
• Cette courbe n’est pas réversible. Ce dernier point n’enlève rien cependant à la résolution
de la plupart des problèmes pratiques où le sol passe d’un état initial A (figure 5.6a),
correspondant en général au poids des terres, à un état final B permanent, correspondant
au poids des terres majoré des contraintes dues à l’ouvrage.
• La plupart des sols ont un comportement visqueux, par conséquent l’amplitude de la
déformation est fonction de la vitesse de chargement. Par exemple, la réponse d’un sol
soumis à des efforts dynamiques rapides (ex. vibrations, séisme) est différente de celle rela-
tive aux chargements statiques ou de durée notable.
σ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
σB
B
M
1 module tangent au point M : Etan
2
3 2 module tangent à l’origine : Eini
εA εB ε
Fig. 5.6a. Définition des modules d’élasticité – Chargement monotone – Exemple d’un essai de compression simple
q q
Etan
Eini
Ecyc 2 σcyc E1
Esec E50
2 εcyc ε ε
x
εp 1 2
Fig. 5.6b. Définition des modules d’élasticité – Exemple d’un cas avec cycle de chargement-déchargement – Essai triaxial
(Reiffsteck 2018)
Nous supposerons que les courbes de la figure 5.6b correspondent à la variation du dévia-
teur q en fonction de la déformation axiale ε obtenue lors d’essais triaxiaux ; l’essai représenté
à gauche sur cette figure comporte également un cycle de déchargement-rechargement.
Plusieurs modules peuvent être distingués sur ces figures 5.6a et b :
• le module tangent Eini à l’origine, noté également E0, correspond à la pente de la tangente
à l’origine ;
• le module tangent en M est la pente de la tangente au point M. Il est également caracté-
risé par Etan à une déformation x donnée ;
• le module sécant entre deux points A et B est défini comme suit :
σ − σA
E(A−B) = B (6)
εB − εA
• le module sécant Esec entre l’origine et un point à une déformation x de la courbe ;
• le module du cycle de déchargement-rechargement Ecyc, également noté Eur (unload-reload
modulus), et qui correspond à la pente moyenne aux extrémités du cycle ;
• le module sécant E50, qui correspond au module sécant entre l’origine O et le point de la
courbe correspondant à 50 % de la résistance maximale qf.
Murs de soutènement
Module de déformation
Fondations
Tunnels
Remblais
sur sols
compressibles
Mesures locales
Triaxiaux de précision
Triaxiaux classiques,
œdomètres
Onde de surface
down- et cross-hole Pressiomètre autoforeur, essai de plaque
In situ
en fond de trou
Essais classiques,
pénétromètre
Fig. 5.6c. Évolution du module avec la déformation – Courbe type de dégradation et principaux essais de détermination
du module en fonction des gammes de déformations (Reiffsteck 2018)
En définitive, la théorie de l’élasticité peut être utilisée en mécanique des sols en tenant
compte de ces différents éléments présentés ci-avant et à condition d’associer à un module
d’élasticité le niveau et l’intervalle de contraintes et l’intervalle de déformation dans lequel il
est applicable ainsi que le type de chargement auquel il se rapporte.
module avec la déformation. Cette dernière varie selon les techniques d’essais utilisables et
selon les ouvrages considérés de 10−6 à 10−1.
σ1 = − λ· ΔV − 2 μ· ΔH
V H
où λ et μ sont les coefficients de Lamé, ayant pour valeur :
λ= E´·ν´ μ=G= E´
(1 + ν´)·(1 − 2 ν´) 2 (1 + ν´)
Par ailleurs, dans le modèle œdométrique, la dilatation cubique du sol équivaut à :
ΔV = ΔH
V H
La relation (7) est obtenue en remplaçant λ et μ par leur valeur et en comparant avec la défi-
nition du module œdométrique :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
σ´ = − E´· 1 − ν´ · ΔH
(1 + ν´)·(1 − 2 ν´) H
t
interdi
aine e
Dom intrinsèqu
Courbe
Domaine stable
0 σ
Fig. 5.7. Courbe intrinsèque
Nota : Sur la figure 5.7, seule la zone des contraintes tangentielles τ positives est représentée,
mais la courbe intrinsèque est évidemment symétrique par rapport à l’axe des contraintes
normales σ.
Il n’existe pas d’état stable de contrainte qui corresponde à un cercle de Mohr recoupant la
courbe intrinsèque. En effet, lorsqu’un cercle devient tangent à la courbe intrinsèque, il y a
rupture localisée au point correspondant (on dit qu’il y a plastification).
Pour les sols, la courbe intrinsèque peut être assimilée à une droite dans un champ de
contraintes assez vaste. Cette propriété constitue une simplification considérable.
Appelée droite de Coulomb, cette droite est définie à l’aide de l’ordonnée à l’origine, qui est la
cohésion c, et de l’angle que fait cette droite avec l’axe des contraintes normales σ, qui est
l’angle de frottement interne φ.
φ
c
0 σ
2ω
φ
O
σ
− 2ω
N´
Les facettes sur lesquelles s’exercent ces contraintes sont les facettes le long desquelles la
rupture se matérialisera. Elles sont appelées facettes de glissement.
Désignons ces facettes par PN et PN´. Selon les propriétés du cercle de Mohr, les facettes de
glissement sont obtenues par une rotation de ± ω par rapport à P1. La formule (9) se déduit
donc de la figure 5.9.
π φ
ω= + (9)
4 2
La figure 5.10 représente les facettes PN et PN´ ainsi que les contraintes correspondantes ON
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
et ON´ par rapport à σ1. Il est possible de distinguer sur cette figure :
• P1, n1 et σ1,
• PN, nN et ON incliné de + φ sur nN,
• PN´, nN´ et ON´ incliné de − φ sur nN´.
PN´
→N´
→
O
ON
−φ
M
+ (π4 + φ2) P1
+φ
(4 2)
– π+φ
nN
nN´
σ1 n1 PN
Les termes définis ci-après sont couramment utilisés. Ils sont également valables pour les
milieux cohérents :
• Courbes ou lignes de glissement : elles sont caractérisées par le fait que la tangente en un
point quelconque de ces courbes correspond à une facette de glissement. Dans les sols
pulvérulents, la contrainte sur une facette tangente à la courbe de glissement est inclinée
de ± φ par rapport à la normale.
• Zone plastifiée : une zone est plastifiée lorsque, en chacun de ses points, le cercle de Mohr
est tangent à la courbe intrinsèque. Pour les sols pulvérulents, les courbes de glissement
dans une zone plastifiée se coupent selon des angles égaux à π/2 ± φ (figure 5.11.).
• Milieu en équilibre limite : un milieu est en équilibre limite lorsqu’au moins une courbe de
glissement part du contour du massif pour rejoindre un autre point de ce contour. Il y a
alors rupture du massif de sol.
π–φ
2
Courbe de la 2e famille
(inclinaison de la contrainte + φ)
τ
C1
C C2
φ σ
O O´ c
a tan φ
c
τ tan φ C1
C2
φ σ
O
b
La figure 5.12 montre que OO´ = c ∕ tan φ. Opérer une translation de c ∕ tan φ sur un cercle de
Mohr quelconque revient à appliquer une contrainte normale supplémentaire d’intensité
égale à c ∕ tan φ sur chaque facette de chaque point, quelle que soit sa direction. Il s’agit d’une
contrainte isotrope, d’où le théorème des états correspondants dû à A. Caquot [5 Caquot 1966].
Un milieu cohérent peut être transformé en un milieu pulvérulent, de même angle de frottement
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
interne, en appliquant au pourtour du massif une pression hydrostatique d’intensité égale à c ∕ tan φ.
D’un point de vue purement théorique, la superposition de deux états est valable uniquement
dans le domaine élastique. En pratique, E. Absi a démontré [5 Absi 1965] que le théorème
des états correspondants conduit à une solution du côté de la sécurité.
Remarques
1. Dans les milieux cohérents, la contrainte correspondant au plan de rupture est inclinée selon un
angle α > φ (figure 5.13).
2. Le rôle de la cohésion est primordial sous faible contrainte moyenne, c’est-à-dire lorsque p ou s, définis par
les formules (1) et (3), sont petits ; en effet, elle permet de tolérer des inclinaisons élevées des contraintes
avant que le critère de rupture soit atteint. En revanche, l’influence de la cohésion est faible lorsque p ou s
sont élevées : si s croît, α tend vers φ.
3. Les directions des lignes de glissement ne sont plus conjuguées dans les milieux cohérents.
4. Dans les milieux purement cohérents (φ = 0), le théorème des états correspondants ne s’applique pas,
car c ∕ tan φ = ∞. Une étude particulière s’impose pour chaque cas.
c
α1 α2
s1 s2 σ
( 4π + φ2 ) + 2 c ·tan( 4π + φ2 )
σ1 = σ3·tan2 (10)
σ = σ ·tan ( − ) − 2 c ·tan( − )
2π φ π φ
3 1 (10bis)
4 2 4 2
pour φ = 0, σ1 = σ3 + 2 c (10ter)
Ce dernier résultat apparaît sur la figure 5.14a, qui représente la droite intrinsèque d’un sol
purement cohérent.
τ τ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
T
φ=0
φ
c c
σn σ
σ3 σ1 σ3 σ1
N
β C σ
O β
En pratique, seuls les sols fins présentant un minimum de cohésion peuvent être analysés de
cette façon.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Deux types d’essais sont utilisés : l’essai de cisaillement rectiligne à la boîte (voir § 6.7.3.2) et
l’essai de cisaillement à l’appareil triaxial de révolution (voir § 6.7.3.3).
L’essai au phicomètre (voir § 6.4.4) est un essai in situ qui s’applique notamment aux sols
grossiers, hétérogènes et, d’une façon générale, non testables en laboratoire.
L’essai au scissomètre (voir § 6.4.5), également réalisé in situ, est bien adapté aux sols argileux
de consistance molle.
Ces essais sont décrits au chapitre 6.
5.5.2.2. Drainage
L’essai est non drainé si l’éprouvette ne peut expulser (ou absorber) d’eau en cours de charge-
ment, donc si le robinet R (voir figure 6.59) est fermé dans l’essai triaxial.
L’essai est du type drainé lorsque le sol a la possibilité de se drainer et que la vitesse d’essai est
telle que le drainage s’effectue au fur et à mesure du chargement, c’est-à-dire que la pression
interstitielle reste constante (variation de pression interstitielle nulle Δu = 0).
Pour qu’un essai triaxial soit drainé, il faut que le circuit de drainage soit ouvert et que la
vitesse d’application du déviateur des contraintes soit suffisamment faible, eu égard à la
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
perméabilité du sol, pour éviter le développement d’un gradient de pression interstitielle dans
le corps de l’éprouvette.
La notion de rapidité ou de lenteur doit être considérée en fonction de la perméabilité du sol
et des possibilités de drainage, donc de la dissipation des pressions interstitielles.
Un essai ne peut être valablement interprété que si les conditions précédentes sont parfaite-
ment connues.
Remarques
1. L’essai de cisaillement non consolidé rapide est un essai non drainé pratiqué uniquement si la perméabilité
du sol est suffisamment faible pour qu’il n’y ait aucun drainage en cours de cisaillement. En pratique, seules
les argiles franches répondent à ce critère. S’il s’agit d’une argile saturée et que φu est sensiblement supérieur
à zéro, ceci signifie qu’un drainage s’est produit en cours d’essai, provoquant une certaine consolidation.
2. D’une façon générale, les essais de cisaillement rectiligne sont plus simples et moins onéreux que les essais
triaxiaux. En revanche, les conditions réelles de drainage, qui dépendent de la vitesse d’essai et de la
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
perméabilité du sol, n’étant pas maîtrisées, ils sont moins précis et d’interprétation plus délicate que les
essais triaxiaux. C’est pour cette raison que les essais rapides ne sont pas normalisés.
Par conséquent, les essais triaxiaux doivent être privilégiés pour la mesure des caractéristiques
non consolidées non drainées.
φuu ; cuu
Non Non Non ou cu Non consolidé non drainé (UU)
(φ = 0)
Oui
Oui Oui φ´ ; c´ Consolidé drainé (CD)
Δu = 0
φuu ; cuu
Non Rapide ou cu Non consolidé rapide (*)
(φ = 0)
Cisaillement
Oui Rapide λcu ; cu0 Consolidé rapide (*)
Si le bâtiment est construit sur un sable perméable, le drainage est rapide ; la consolidation
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
primaire se fait en cours de construction et la capacité portante des fondations sera calculée à
l’aide de φ´ et c´.
Pour la justification des fondations soumises à une charge verticale, le court terme est la situa-
tion la plus défavorable. Cependant, cette règle ne doit pas être généralisée. En effet, de
nombreux ouvrages (soutènement, talus, etc.) doivent être justifiés à court et à long terme.
Soit un sol compressible argileux saturé (figure 5.17a). Initialement, le sol a pour caractéris-
tiques apparentes cu1 ≠ 0 et φu1 = 0 (figure 5.16). La valeur de cu1 dépend de la pression de
consolidation σ´v du sol.
cu1
Fig. 5.16. Essai de cisaillement non consolidé, rapide, sur un sol saturé
Préchargement
σc Réservoir
Terrain vierge
cu1 ≠ 0 cu2 ≠ 0
φu1 = 0 φu2 = 0
a b c
Supposons qu’un préchargement soit réalisé (voir chapitre 14) sous une contrainte σc jusqu’à
consolidation totale du sol (figure 5.17b). La cohésion non drainée du sol s’est améliorée sous
l’effet de cette consolidation. Un essai du type non consolidé non drainé réalisé sur un prélè-
vement effectué après consolidation donnera une valeur plus élevée de la cohésion non
drainée, soit cu2 toujours associée avec φu = 0.
L’essai consolidé rapide ou non drainé permet de mesurer l’augmentation de résistance du sol sous
l’effet de la consolidation, soit ici cu2, la valeur de σc étant connue (figure 5.18).
τ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
cu2
cu1
cu0
σv σ v + σc σ
Supposons qu’après enlèvement de la surcharge un réservoir soit construit sur le sol préalable-
ment consolidé par préchargement sous σc. Dans ce cas, la stabilité à court terme de l’assise
du réservoir sera vérifiée en utilisant cu2, toujours associée avec φu = 0.
Rc = 2 cuu ·tan ( 4π + φ2 )
uu (11)
La formule (12) permet d’évaluer la cohésion apparente des argiles saturées à partir d’un essai
de compression uniaxiale facile à réaliser et peu coûteux.
φuu
cuu
σ
Rc
Les modules peuvent être déterminés de différentes manières (figure 5.6c). Quelques exemples
sont donnés ci-après :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
τ
ou
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Pic
σ1 − σ3
II
État critique
I δl
l
δh ou ε
v Dilatance
h
II Sable dense
δl
l
−
I Sable lâche
Contractance
τ Pic
σ1 − σ3 II
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
État critique
I + II
I Résiduel
ε1
Δu I
P
+
ε1
− II
Ces caractéristiques se mesurent à l’aide d’essais spéciaux [5 Blondeau 1976], dont le plus
courant est l’essai de cisaillement alterné (Norme NF P94-071-2) décrit au chapitre 6.
D’une façon plus schématique, on peut retenir ce qui suit (figure 5.22) :
• les caractéristiques de pic correspondent à l’effort nécessaire pour provoquer la rupture ;
• les caractéristiques à l’état critique sont mobilisables, après rupture avec contractance ou
dilatance du sol, mais sans réarrangement sensible du squelette des grains ;
• les caractéristiques résiduelles sont celles qui subsistent lorsque le déplacement a provoqué
un lissage du plan de rupture, c’est-à-dire une réorientation des grains ou plaquettes
d’argile selon ce plan.
Pic
État critique
Résiduelles
Selon les déformations qui peuvent survenir au cours de chaque phénomène étudié, il
conviendra de considérer l’une ou l’autre de ces trois caractéristiques (voir chapitre 9).
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
300
Contr. effective
Contr. totale
Contrainte t´ = (σ´1 − σ´3)/2 en kPa
4
3 u
200 2 u
u
u
u
u
100 u
1 u
u
u
0
0 100 200 300 400 500 600
Contrainte s´ = (σ´1 + σ´3)/2 en kPa
Fig. 5.23. Essai triaxial consolidé non drainé CU + u – Chemins de contraintes représentés dans le diagramme s´, t
σ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
σl
Schéma élasto-plastique
εl εp ε
σ
σl
σf
Schéma élasto-plastique
à double branche élastique
εf εl ε
σl
Schéma rigide-plastique
ε
Fig. 5.24. Exemples de modèles rhéologiques usuels
Les modèles les plus couramment utilisés sont représentés sur la figure 5.24.
• Modèle élastoplastique : ce modèle est le plus fréquemment utilisé. Lorsque σ < σl ou
ε < εl, la théorie de l’élasticité linéaire s’applique. Si ε > εl, le sol se déforme, la contrainte
restant égale à σl (plasticité parfaite). Si, ensuite, σ < σl, on retrouve un comportement
élastique, mais avec une part de déformation irréversible εp.
• Modèle élastoplastique à double branche élastique : ce modèle est identique au précédent,
mais comporte deux branches élastiques, avec un module d’élasticité en chargement plus
faible lorsque le niveau des contraintes est situé entre σf et σl. Il permet un meilleur ajuste
ment sur le comportement réel des sols.
• Modèle rigide-plastique : ce modèle peut être appliqué aux roches saines, pour lesquelles le
module d’élasticité est très élevé.
La puissance de calcul de plus en plus grande des ordinateurs a permis ces dernières décennies
la généralisation des calculs numériques aux éléments finis avec des lois de comportement des
sols plus avancées et représentant mieux les aspects particuliers du comportement mécanique
des sols.
Parmi les lois de comportement les plus couramment mises en œuvre aujourd’hui, on peut
citer le modèle élasto-plastique de Mohr-Coulomb et des modèles élasto-plastique à écrouis-
sage, comme le modèle HSM (hardening soil model), implémenté dans le code aux éléments
finis Plaxis. Le détail de ces lois rhéologiques dépassant le cadre de cet ouvrage, on pourra
utilement se référer à la documentation de référence technique de ce logiciel [5 Plaxis 2017],
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Lorsque le risque de liquéfaction ne peut être négligé, il convient alors de l’évaluer quantita-
tivement, en évaluant d’une part les contraintes critiques de cisaillement cycliques qui pour-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
raient générer une liquéfaction et d’autre part la contrainte de cisaillement cyclique relative
au contexte du projet étudié, puis déterminer le coefficient de sécurité vis-à-vis de la liquéfac-
tion correspondant.
L’Eurocode 8 fixe la valeur minimale de ce coefficient de sécurité à 1,25.
MS CM
5,5 2,86
6,0 2,20
6,5 1,69
7,0 1,30
8,0 0,67
Il est à noter que pour la France, les magnitudes 5,5, 6,0 et 7,5 correspondent respectivement
aux zones de sismicité 3, 4 et 5.
Pour l’évaluation du CRR7,5, la méthode du NCEER [5 Youd 2001], basée sur les données
de l’essai SPT, sera utilisée.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Le nombre N mesuré par l’essai SPT dans le sol présumé liquéfiable doit au préalable être
corrigé pour obtenir une valeur du nombre de coups SPT normalisé N1(60), comme indiqué
dans la formule (13).
N1(60) = N · CN · CE · CB · CR · CS (13)
où CN : coefficient pour normer la valeur de N mesurée in situ et la ramener à une valeur
prenant en compte le poids des terres à la profondeur de la mesure. Cette valeur , calculée
en prenant comme référence la pression atmosphérique (Pa ≈ 100 kPa), est plafonnée au
maximum à 1,7 ;
CE : correction du taux d’énergie effective du mouton SPT ;
CB : coefficient de correction pour tenir compte du diamètre du forage ;
CR : coefficient de correction pour tenir compte de la longueur des tiges de battage ;
CS : coefficient de correction en cas d’utilisation d’un carottier SPT échantillonneur, non
équipé d’un étui.
Les valeurs de ces différents coefficients correcteurs sont données au tableau 5.3.
Tableau 5.3. Valeurs des coefficients correcteurs de N mesuré pour obtenir N1(60)
– CN (Pa / σ´v0)0,5
Poids des terres
– CN CN ≤ 1,7
65 – 115 mm CB 1,0
200 mm CB 1,15
<3m CR 0,75
3–4m CR 0,8
6 – 10 m CR 0,95
10 – 30 m CR 1,0
Standard CS 1,0
Type de carottier
Sans étui CS 1,1 – 1,3
La valeur de CSR est donnée par la relation (14) issue du NCEER et appliquée avec les déno-
minations de l’Eurocode 8 :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
τ σ
CSR = θ = 0,65 α · S · v0 · rd (14)
σ´v0 σ´v0
avec α : rapport entre l’accélération ag et l’accélération de la pesanteur (9,81 m/s2),
S : paramètre de sol,
σv0 : contrainte verticale totale à la profondeur considérée,
σ´v0 : contrainte verticale effective à la profondeur considérée,
rd : coefficient de réduction de contrainte avec la profondeur.
Le terme rd dépend de la profondeur z. Il est donné par les relations suivantes :
rd = 1,0 − 0,00765 z pour z ≤ 9,15 m (15a)
rd = 1,174 − 0,0267 z pour 9,15 m ≤ z ≤ 23 m (15b)
rd = 0,744 − 0,008 z pour 23 m ≤ z ≤ 30 m (15c)
La figure 5.25 représente les courbes correspondant à la limite de résistance (CRR7,5) en fonc-
tion de N1(60) pour des sables propres et pour des sables silteux, caractérisés par leur teneur
en fines (% < 74 µm).
Ainsi, en portant sur cette figure le point représentatif (N1(60),CSR) du cas étudié, il est
possible de voir s’il s’agit d’un sol liquéfiable ou non.
Le coefficient de sécurité Fs vis-à-vis du risque de liquéfaction peut être déterminé graphique-
ment par :
CRR7,5
Fs = · CM (16)
CSR
0,5 0,5
1 2 3
0,4 0,4
Liquéfiable Liquéfiable
CSR
0,3 0,3
0,2 0,2
Non liquéfiable
0 0
0 10 20 30 40 0 10 20 30 40
N1(60) N1(60)
Fig. 5.25. Courbes reliant les rapports de contraintes produisant la liquéfaction et les valeurs N1(60)
pour des sables et pour une magnitude MS = 7,5 (norme NF EN 1998-5)
De manière similaire à la méthode utilisant les résultats d’essais au SPT, une analyse du risque
de liquéfaction peut être conduite à partir de résultats d’essais au pénétromètre statique CPT,
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0,6
MS = 7,5 0,25 < D50 (mm) < 2,0
FC (%) < 5
0,5
0,4
Liquefaction
CSR
ou 0,3 No Liquefaction
CRR
0,2
0,1
Field Performance Liq. No Liq.
NCEER (1996) Stark & Olson (1995)
Workshop Suzuki et al. (1995b)
0
0 50 100 150 200 250 300
Résistance au cône normalisée q c1N
Fig. 5.26. Courbe reliant les rapports de contraintes produisant la liquéfaction et les valeurs qc1N pour des sables propres
(teneur en fines < 5 %) et pour une magnitude MS = 7,5 (Youd et al. 2001)
Pour les autres sols, il est nécessaire de calculer, à partir de qc1N, la valeur équivalente corres-
pondant à celle d’un sable propre qc1N(CS) par l’expression :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[5 Absi 1965] ABSI E., « Recherches sur la rhéologie des argiles », Annales ITBTP, série « Essais et
mesures », n° 213, 1965.
[5 Afps 2012] AFPS-CFMS, Procédés d’amélioration et de renforcement de sols sous actions sismiques.
Guide technique, Presses des Ponts, 2012.
[5 Atkinson 2007] ATKINSON J., The mechanics of soils and foundations, 2nd edition, Taylor & Francis,
2007.
[5 Blondeau 1976] BLONDEAU F. et JOSSEAUME H., « Mesure de la résistance au cisaillement
résiduel en laboratoire », Bull. de liaison des LPC, Spécial II, 1976.
[5 Caquot 1966] CAQUOT A. et KERISEL J., Traité de mécanique des sols, Éditions Gauthiers-Villars,
1966.
[5 Courbon 1955] COURBON J., Cours de résistance des matériaux, Éditions Dunod, 1955. 1966.
[5 Giroud 1975] GIROUD J.P., Tassement et stabilité des fondations superficielles, tome 1, Presses univer-
sitaires de Grenoble, 1975.
[5 Pecker 1984] PECKER A., Dynamique des sols, Presses de l’ENPC, 1984.
[5 Plaxis 2017] PLAXIS BV, PLAXIS 2D software, Material models manual, Plaxis, 2017 (téléchargeable
sur www.plaxis.com).
[5 Plumelle 2013] PLUMELLE C., CUI Y.J., FABRE D., FOUCHE O., HIRSCHAUER A. et
TABBAGH A., Théorie et pratique de la géotechnique, Éditions du Moniteur, 2013.
[5 Reiffsteck 2018] REIFFSTECK P., ZERHOUNI M.I. et AVERLAN J.L., Essais de laboratoire pour
la mécanique des sols et la géotechnique, à paraître.
[5 Roscoe 1970] ROSCOE K.H., « The influence of strains in soil mechanics », Rev. géotechnique,
volume XX, n° 2, Thomas Telford, 1970.
[5 Seed 2003] SEED R.B., CETIN K.O., MOSS R.E.S., KAMMERER A.M., WU J., PESTANA J.M.,
RIEMER M.F., SANCIO R.B., BRAY J.D., KAYEN R.E. et FARIS A., Recent advances in soil liquefac-
tion engineering: A unified and consistent framework, Keynote presentation, 26th Annual ASCE Los Angeles
Geotechnical Spring Seminar, Long Beach April 30, 2003.
[5 Skempton 1964] SKEMPTON A.W., « Long term stability of clay slopes », Rev. géotechnique,
volume XIV, Thomas Telford, 1964.
[5 Youd 2001] YOUD T.L., IDRISS I.M., « Liquefaction resistance of soils: Summary report from the
1996 NCEER and 1998 NCCER/NSF workshops on evaluation of liquefaction resistance of soils »,
Journal of Geotechnical and Geoenvironmental Engineering, vol. 127, No. 4, April, 2001.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 6
6.1 .1 .1 . Préambule
Indépendamment de toute obligation réglementaire ou contractuelle faite au maître d’ouvrage
de faire réaliser une étude géotechnique, il apparaît indispensable de rappeler la nécessité
pour tout constructeur de prendre en compte la nature du sous-sol pour adapter son projet
en conséquence, définir le système de fondation de l’ouvrage avec le meilleur
rapport sécurité/coût et se garantir contre les effets de la réalisation des travaux sur les
constructions voisines.
Au sein du catalogue des normes françaises ou d’origine européenne couvrant le domaine de
la géotechnique, un grand nombre concerne les investigations, dans leur définition comme
dans leur réalisation.
Certains documents techniques concernant ce même sujet et établis par des associations ou
syndicats professionnels peuvent être également considérés comme des référentiels.
Les documents de référence essentiels auxquels il conviendra de se reporter sont énumérés
ci-après.
En ce qui concerne les essais in situ et en laboratoire, il énonce et renvoie aussi à des normes
d’essais géotechniques
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Ce premier modèle géologique peut être très sommaire, imprécis, voire de fiabilité douteuse.
Le but de la reconnaissance géotechnique est de l’améliorer pour permettre une conception
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les types de sondages et essais géotechniques permettant de répondre aux différentes problé-
matiques ont été groupés en trois catégories :
• les sondages permettant de visualiser les sols, de prélever des échantillons, d’établir la
stratigraphie et la structure géologique des terrains ;
• les essais en laboratoire qui permettent d’identifier et de classer les sols, ainsi que de
mesurer certaines caractéristiques mécaniques ou hydrauliques (déformabilité, résistance,
perméabilité notamment) ;
• les essais in situ qui permettent de mesurer certains paramètres géotechniques des sols en
place, paramètres liés à leur nature, compacité, consistance, perméabilité, déformabilité et
résistance…
Ces différents outils de reconnaissance sont développés dans la suite de ce chapitre. Le para-
graphe 6.8 présente une analyse critique relative au choix des moyens d’investigation à mettre
en œuvre.
Par ailleurs, certains problèmes bien particuliers nécessitent de faire appel à des techniques
spécifiques (essais de perméabilité, diagraphies, géophysique, etc.).
Le tableau 6.1 ci-contre extrait de [6 USG 2016] présente, pour une reconnaissance géotech-
nique réalisée dans le cadre d’une mission G2, un maillage minimum de reconnaissance pour
différentes catégories d’ouvrages, avec les profondeurs minimales associées.
La fréquence des essais in situ est parfois fixée par les normes relatives à ces essais. D’une façon
générale, les essais doivent être faits en nombre suffisant, eu égard à leur précision, afin
d’obtenir une valeur statistique représentative de chaque couche « homogène ».
Dans le cas où des essais de laboratoire sont envisagés, chaque couche de terrain identifiée, et
réputée homogène, doit faire l’objet d’un ou de plusieurs prélèvements d’échantillons non
remaniés selon son épaisseur.
Tableau 6.1. Programme minimal de reconnaissance géotechnique lors des études de conception G2 (recommandations USG-Syntec)
EYR2212118902_Fondations.indb 135
1 point de reconnaissance tous les 50 m2 1 point de reconnaissance tous les 50 m2
Pavillon isolé avec un minimum de 3 points avec un minimum de 3 points 5 m sous la base des fondations prévisibles
Bâtiments de logements,
1 point de reconnaissance tous les 200 m2 avec un minimum de 1 point de reconnaissance tous les 300 m2 avec un minimum de
bureaux, tertiaires, publics, 5 m sous la base des fondations prévisibles
3 points et une distance maximale de 20 m entre points 3 points et une distance maximale de 25 m entre points
pavillons en bande…
1 point de reconnaissance tous les 400 m2 avec un minimum de 1 point de reconnaissance tous les 600 m2 avec un minimum de 2 m dans horizon peu compressible ou
Jusqu' à 10 000 m2 3 points et une distance maximale de 30 m entre points 3 points et une distance maximale de 40 m entre points 1,5 fois la largeur du bâtiment
Bâtiments industriels,
commerciaux, logistiques… 2 m dans horizon peu compressible ou
Au-delà de 10 000 m2 1 point de reconnaissance supplémentaire tous les 800 m2 1 point de reconnaissance supplémentaire tous les 1 200 m2
1,5 fois la largeur du bâtiment
Voiries (parkings aériens et 1 point de reconnaissance tous les 1 500 m2,
voiries liées au bâtiment) Selon contexte 3 m sous le niveau définitif de la voirie
avec un minimum de points
Pylônes 1 point de reconnaissance par pylône 1 point de reconnaissance par pylône 5 m sous la base des fondations prévisibles
Ouvrage isolé et ponctuel
Éoliennes terrestres Suivant recommandations CFMS du 5/07/2011 Suivant recommandations CFMS du 5/07/2011
Réseaux enterrés 1 point de reconnaissance tous les 100 ml Selon contexte 1 m sous fond de fouille prévu
Route / tramway / 1 point de reconnaissance tous les 100ml Selon contexte 5 m sous niveau fini, avec 5 m minimum
digue < 3 m sous TN initial
Ouvrages linéaires
Autoroute / ligne ferroviaire 1 point de reconnaissance tous les 100 ml Selon contexte 5 m sous niveau fini, avec 5 m minimum
sous TN initial
Quai / port /
1 point de reconnaissance tous les 50 ml Selon contexte 5 m dans substratum
digue > 3 m
2 ou 3 points de reconnaissance par ouvrage, suivant taille 1 point de reconnaissance par ouvrage 5 m dans horizon peu compressible ou
Stations d' épuration de l’ ouvrage et 1 point de reconnaissance tous les 500 m2 1,5 fois la largeur du bâtiment
1 point de reconnaissance tous les 150 m2 1 point de reconnaissance tous les 250 m2 5 m dans horizon peu compressible ou
Silos, réservoirs avec un minimum de 3 points avec un minimum de 2 points 1,5 fois la largeur du bâtiment
Ouvrages d' art Points 1 point de reconnaissance par appui 1 point de reconnaissance tous les 2 appuis 5 m sous la base des fondations prévisibles
ZIG Au minimum 1 point de reconnaissance par mitoyen Au cas par cas Au cas par cas
Investigations géotechniques
|
135
07/01/2019 11:24
136 | Reconnaissance des sols
La pose de piézomètres, en nombre suffisant, à l’intérieur des trous de sondage est un point à
ne pas négliger. Il apparaît utile de préciser que pour apprécier une direction d’écoulement, il
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
6.2. Géophysique
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Électrique en courant
Résistivité Différence de potentiel Provoquée
continu
Les diagraphies différées, qui sont des techniques géophysiques mises en œuvre à l’intérieur
de forages, sont traitées séparément au paragraphe 6.11.
6.2.2. Gravimétrie
6.2.2.1 . Principe
Cette méthode est basée sur l’étude des variations du champ de pesanteur g à la surface de la
Terre, variations induites par les différences de masse des constituants du sous-sol. Utilisée
initialement en recherche pétrolière dans l’étude des structures des bassins sédimentaires, elle
a trouvé une application en génie civil grâce au développement d’appareils de haute sensibi-
lité. De ce fait, le terme microgravimétrie est utilisé.
6.2.2.2. Applications
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Fig. 6.1. Exemple d’anomalie gravimétrique créée par une cavité souterraine
Si la microgravimétrie est déconseillée dans les zones au relief très accidenté, en revanche, elle
se distingue de beaucoup d’autres méthodes par ses possibilités d’application dans les zones
urbaines ou industrielles, sous réserve de n’être pas perturbée par des vibrations parasites
(circulation, machines, etc.).
En ce qui concerne la profondeur d’investigation, la règle généralement adoptée est, que pour
qu’une cavité isolée soit décelable, il faut que l’épaisseur du recouvrement n’excède pas le
triple de sa hauteur.
La figure 6.2 illustre l’étude théorique des anomalies gravimétriques créées par la présence de
vides au sein de terrains d’une densité moyenne de 2. La figure 6.2a correspond à une salle de
carrière assimilée à une sphère et la 6.2b à une galerie assimilée à un demi-cylindre. L’anomalie
calculée est reportée en abscisse et le rayon de la cavité R en ordonnée. Chaque courbe corres-
pond à une épaisseur h de recouvrement en mètres. En dessous de 20 μGal il est couramment
admis qu’une anomalie n’est pas significative.
h= h=
R
R
20 20
Centièmes de milligal
Centièmes de milligal
2,5
1
2
7,5
4
15
7
10 10 ,5
22
10
,5
37
15
5 5
2 2
0 0
0 5 10 0 5 10
R (mètres) R (mètres)
a) Sphère b) Demi-cylindre
Fig. 6.2. Calcul théorique de l’anomalie gravimétrique créée par la présence d’un vide en profondeur
(selon document CGG)
• les ondes de surface (ondes de Love et ondes de Rayleigh) générées par les interférences
entre les ondes de volume, qui sont guidées par la surface du globe et qui n’existent et ne
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
se propagent qu’au voisinage des interfaces séparant des matériaux de propriétés élastiques
différentes.
Nous ne présenterons ici que deux méthodes sismiques :
• La sismique réflexion analyse l’écho des ondes longitudinales émises par un choc créé en
surface (explosif, vibreur, etc.), après leur réflexion sur des interfaces entre formations
géologiques. Le déplacement en surface du dispositif comportant un émetteur et des
récepteurs permet l’obtention d’un « profil sismique » assimilable à une coupe géologique.
Réservée initialement aux reconnaissances profondes, cette méthode commence à trouver
des applications en génie civil avec le développement de la sismique de très haute résolu-
tion (SHR). Compte tenu de sa profondeur d’investigation (30 m à 150 m), elle n’est citée
que pour mémoire.
• La sismique réfraction est basée sur la mesure des temps de trajet des ondes de compres-
sion P se réfractant à la partie supérieure des différentes couches de sol, pour des distances
croissantes entre la source émettrice (chute de masse, explosif, etc.) et les récepteurs,
appelés géophones. Cette technique implique que le contraste des vitesses augmente avec
la profondeur.
6.2.3.2.1. Applications
La sismique réfraction permet de définir la profondeur et l’inclinaison de différents horizons
géologiques suffisamment individualisés. Elle permet également d’apprécier leurs propriétés
élastiques à travers la mesure de la vitesse de propagation des ondes.
Cette méthode est utilisée notamment pour déterminer les épaisseurs des sols de couverture
meubles et pour apprécier le degré d’altération, de fissuration et de fracturation des massifs
rocheux. Elle permet également de mettre en évidence des accidents géologiques (failles) et de
localiser le toit de la nappe phréatique dans les alluvions.
Son principal domaine d’application est l’étude des terrassements pour lesquels elle permet de
différencier les terrains meubles des terrains rippables ou encore de ceux nécessitant l’emploi
du brise-roche ou de l’explosif (figure 6.3).
Limon
Moraine
R. IGNÉES
Granite
Basalte
Trapp
R. SÉDIMENTAIRES
Schiste
Grès
Marne
Argile
Poudingue
Brèche
Grès calcaire
Calcaire
R. MÉTAMORPHIQUES
Micaschiste
Quartzite
Gneiss
Ardoise
MINERAIS
Minerais de fer
Charbon
Défonçable Marginal ou défonçable Défonçable seulement
(1 tracteur) par 2 tracteurs en tandem après tirs d’ébranlement
Fig. 6.3. Table Caterpillar pour tracteur D9G (390 ch) avec défonceuse 9B une dent (tirée de l’ouvrage Reconnaissance
géologique et géotechnique des tracés de routes et autoroutes, laboratoire central des Ponts et chaussées, 1982)
Caméra « Flute »
+ Amplis Géophones
Boîte Ed Ec
Eo2 de tir Ei Eo1
G1 G2 G3 G4 G5 G6 G7 G8 G9 G10 G11 G12
Surface du sol
Charge
explosive v1
h Sol 1 (v1) i = arcsin
i v2
i
Sol 2 (v2)
• les tirs déportés, dits en offset : la source (Eo) est décalée de part et d’autre de la base à une
distance de l’ordre d’une demi-longueur. Ces tirs sont essentiels pour apprécier un éven-
tuel pendage des couches et les vitesses vraies des terrains.
Lorsque l’objectif de l’interprétation est une « tomographie sismique », les tirs sont implantés
tous les 2 ou 3 géophones.
La source sismique peut être constituée par une masse tombant sur le sol, par un impacteur,
voire par de l’explosif. Les informations obtenues sont fonction de l’énergie déployée. Après
amplification, les signaux perçus par les géophones sont enregistrés sur un support numérique.
6.2.3.2.3. Interprétation
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Le traitement des données enregistrées consiste dans un premier temps à pointer pour chaque
tir les temps d’arrivée de l’onde aux capteurs. Leur report sous forme d’un graphique
temps/distance appelé branche de dromochronique traduit, pour chaque dispositif, la rela-
tion entre le temps de propagation et la distance parcourue par les ondes longitudinales
(figure 6.5). Lorsque les couches de sol sont homogènes, le graphique se compose de segments
de droite. Les pentes de ces segments permettent de déterminer les vitesses sismiques au sein
de chaque couche ; quant aux profondeurs des interfaces, elles peuvent être calculées à partir
des ordonnées à l’origine par la méthode dite des intercepts.
Cette méthode conventionnelle ne restitue pas les variations progressives de vitesse, ni verti-
calement ni horizontalement. L’interprétation par tomographie sismique, par l’application
d’un logiciel spécifique, permet de restituer les variations progressives de vitesse sismique par
zonation avec utilisation de codes de couleur.
Temps
m/s
250
200
150
100
50
0
Ed Ec Ei
15 15 m
Fig. 6.5. Dromochroniques
6.2.4.1 . Principe
Les différentes méthodes de ce type ont en commun d’analyser la résistivité apparente ρ des
sols mesurée au moyen d’un système de quatre électrodes appelé dispositif quadripôle
(figure 6.6a). ρ s’exprime en Ω·m.
Le quadripôle comprend deux électrodes (A et B) par lesquelles un courant continu est
envoyé dans le sol et deux électrodes (M et N) entre lesquelles la différence de potentiel en
résultant est mesurée.
6.2.4.2. Applications
La résistivité des sols dépend principalement de leur teneur en eau et de la quantité de sels
dissous dans l’eau d’imbibition. Pour être différenciés, les sols doivent présenter des contrastes
de résistivité : argiles conductrices et graves résistantes, altérites conductrices et rocher sain
résistant.
Les méthodes électriques vont donc trouver leur application principalement dans les opéra-
tions suivantes :
• la recherche des variations d’épaisseur ou de nature lithologique des formations
superficielles,
• la mise en évidence d’anomalies naturelles ou artificielles (zones faillées, poches de disso-
lution, tranchées ou fossés remblayés, etc.),
• la détermination de niveaux aquifères.
obtenues, par comparaison avec des abaques théoriques précalculés ou par l’utilisation d’un
logiciel spécifique, permet la détermination d’une succession d’horizons électriquement
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Générateur
mA
V
A M mv N B
Surfaces de courant
Surfaces équipotentielles
6m
83 m
10 Argile (15 Ω·m)
1 10 100 1 000
AB/2 (m)
Le panneau électrique consiste à déplacer sur le terrain le dipôle MN, avec pour chaque point
une double mesure ayant des positions symétriques de A, l’électrode B étant située à l’infini.
Cette technique est parfois utilisée pour la recherche de vides ou d’anomalies d’allure verti-
cale (faille, contact lithologique, etc.).
6.2.5. Électromagnétisme
6.2.5.1 . Principe
Les méthodes regroupées sous cette appellation permettent de déterminer la conductivité
apparente des sols à partir de la mesure du champ magnétique (parfois électrique) créé par un
émetteur artificiel.
6.2.5.2. Applications
Liée à la fréquence de l’émetteur utilisé et à la distance émetteur-récepteur, la profondeur
d’investigation est relativement faible. Elle est cependant bien adaptée à l’étude des forma-
tions superficielles.
L’avantage de ces méthodes réside principalement dans leur facilité de mise en œuvre et la
possibilité, pour certaines d’entre elles, d’obtenir un profil continu de conductivité
apparente.
En génie civil, elles trouvent surtout leur application dans le domaine des terrassements mais
peuvent également être utilisées, en concurrence avec les méthodes électriques, pour la mise
en évidence de sols présentant des contrastes de résistivité (contacts lithologiques, zones
faillées, etc.).
Le déplacement du dispositif le long des profils de mesure apparente cette méthode au traîné
électrique, différentes positions de l’émetteur permettant éventuellement plusieurs profon-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
deurs d’investigation. Une illustration de cette technique est donnée par la figure 6.7.
Tranchée remblayée
Fig. 6.7. Carte de conductivité (document CGG)
6.3.1 .1 . Définitions
Les deux termes de sondage et forage, qui sont souvent confondus, doivent pourtant être
distingués. La norme XP P94-202 relative au prélèvement des sols et des roches précise que
le terme de sondage englobe l’investigation, quel que soit son mode, avec ou sans exécution
d’un trou, ainsi que l’ensemble des informations recueillies. Le forage désigne l’exécution du
trou proprement dit, ou la technique utilisée.
Les buts des sondages peuvent être divers, c’est- à-dire :
• établir une coupe lithologique,
• prélever des échantillons de sol, non remaniés ou remaniés, afin de réaliser des essais de
laboratoire (voir plus loin),
• permettre la réalisation d’essais in situ (pressiométrie, essais de perméabilité, etc.) ou de
diagraphies.
148
|
Tableau 6.3. Choix des méthodes géophysiques
EYR2212118902_Fondations.indb 148
Microgravimétrie –– – –– O ++ – O – ––
Reconnaissance des sols
Sismique réfraction + ++ + + –– – ++ + ––
Sondage électrique ++ + – ++ –– + – + –
Traîné électrique – – + + O + – + +
Panneau électrique + – ++ + –– ++ – – O
EM + – + + –– + – – +
RMT + – – – – – + + ++
VLF – – + – –– + – – +
Radar géologique – –– – –– + – – – +
07/01/2019 11:24
Sondages et forages | 149
Il apparaît important de préciser que les sondages sont rarement parfaitement polyvalents :
• pour un sondage destiné au prélèvement d’échantillons de sol, la qualité de ces derniers
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
tuants du sol en place dans leurs proportions originales et avec une teneur en eau naturelle
intacte. La disposition générale des différentes couches ou composants de sol peut être iden-
tifiée. La structure du sol a été remaniée.
Les méthodes de prélèvement de catégorie C ne permettent pas d’obtenir des échantillons de
classe de qualité autre que 5. La structure du sol prélevé a été complètement modifiée et les
couches en place ne peuvent être identifiées avec exactitude.
Le terme de semi-destructif est utilisé lorsque la nature des sols prélevés est identifiable sans
équivoque, mais que leur remaniement est tel que cette technique ne peut être classée que
dans la catégorie B voire C. Ces sondages ne sont applicables qu’aux sols meubles du fait des
modes de creusement utilisés.
Dans cette catégorie, il est possible de distinguer les outils de forage en rotation ci-après, pour
lesquels l’outil, par l’intermédiaire d’un train de tige, reçoit la poussée nécessaire à la pénétra-
tion et le couple permettant le découpage du sol.
• La tarière à main. Rudimentaire, elle est toujours utile lorsqu’un site est inaccessible à du
matériel motorisé. Elle est constituée d’une hélice conique surmontée d’un cylindre ouvert
sur toute sa longueur (appelée cuillère), d’un diamètre de 35 à 150 mm, prolongé par un
train de tiges ; la rotation est assurée par un « tourne-à-gauche » manié par un opérateur
(figure 6.8a). Avec injection de boue, la tarière à main produit des trous d’excellente
qualité pour la réalisation d’essais pressiométriques dans les sols mous sous la nappe. Ce
mode d’investigation est limité en profondeur, surtout si le sol renferme des éléments
grossiers.
• Les tarières continues. Relativement simples, elles sont constituées d’une spire métallique
enroulée autour d’une tige (figure 6.8b), l’âme, terminée par un outil d’attaque, constitué
de doigts ou d’une « queue de carpe ». L’enfoncement dans le sol se fait par rotation à l’aide
d’une machine de forage. On distingue :
–– les tarières courtes (quelques tours de spires), qui peuvent être de gros diamètre
(jusqu’à plus d’un mètre), et pour lesquelles le forage s’effectue par passes successives
afin de recueillir les déblais retenus par les spires ;
–– les tarières longues continues (spires sur toute la longueur), généralement de diamètre
moins important que les précédentes, qui permettent au matériau de remonter à la
surface au fur et à mesure de la foration. Pour ces dernières, l’âme peut être pleine
ou creuse.
a) Tarière à main b) Tarières continues c) Seau rotatif
En l’absence de tout système de tubage, les tarières usuelles ne peuvent être utilisées que
lorsque les parois du trou ne s’éboulent pas (sols cohérents sans venues d’eau importantes).
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Dans le cas contraire, seules les tarières à âme creuse permettent d’assurer la tenue des
parois grâce à l’utilisation d’une boue de forage.
La profondeur d’investigation des sondages à la tarière mécanique est extrêmement variable
puisqu’elle dépend des outils utilisés, de la puissance de la machine et surtout de la nature
des sols traversés. Le refus peut être obtenu soit sur un obstacle, par exemple un niveau de
roche dure, soit par frottement au sein des couches résistantes.
Pour un coût peu élevé, ce mode d’investigation permet de prélever des échantillons de
sols, certes remaniés, mais dans des quantités généralement suffisantes pour réaliser des
essais d’identification.
• Les seaux rotatifs (ou buckets). Ce sont des tarières simples coiffées d’un seau cylindrique
à fond ouvrant (figure 6.8c). Utilisés avec une boue de forage, ces outils permettent le
prélèvement de sols pulvérulents. Compte tenu des gros diamètres utilisés, la machine de
forage doit être relativement puissante.
6.3.3.2.1. Définition
Un carottier est, d’après la norme XP P94-202, « un outil de prélèvement cylindrique à
section circulaire destiné à obtenir un échantillon ou carotte, et mis en œuvre dans un forage
réalisé à cet effet, soit par poinçonnement (fonçage, battage ou vibropercussion), soit par
rotation ».
Plusieurs moyens, décrits ci-après, sont utilisés pour enfoncer le carottier dans le sol :
• Le battage, qui est la technique la plus ancienne et la plus rudimentaire, consiste à battre
dans le sol à l’aide d’un mouton un tube à paroi épaisse dont l’extrémité inférieure est en
forme de trousse coupante biseautée intérieurement. Les risques de remaniement de
l’échantillon sont assez élevés. Dans cette technique, il est possible de classer :
–– les soupapes, carottiers rustiques où un système d’obturation par clapet, boulet ou
piston permet de retenir les matériaux récupérés ;
–– l’essai de pénétration au carottier [NF P94-116 1991] et [EN ISO 22476-3], qui est
traité plus loin (voir § 6.4.1.2).
• La benne preneuse, ou hammer-grab, qui est constituée d’un cylindre métallique lourd
muni à sa base de coquilles mobiles servant de trépan et manœuvrée à l’aide d’un câble,
utilise également la technique du battage, ou du battage-havage lorsque le caractère
boulant des sols nécessite la mise en place d’une colonne provisoire.
• La vibropercussion se distingue du battage par une fréquence de frappe plus élevée et par
une mise en œuvre nécessitant des moyens plus sophistiqués. Associée à un système de
tubage à l’avancement, elle est particulièrement bien adaptée au prélèvement des alluvions
sablo-graveleuses noyées. Grâce à un carottier échantillonneur équipé d’une gaine et
associé à un marteau fond de trou, il est possible de récupérer des échantillons représen
tatifs en termes de granulométrie alors que les autres techniques conduisent souvent à un
délavage des fines.
• La pression permet de foncer par vérinage un carottier présentant une paroi plus ou moins
épaisse et muni d’une trousse coupante. Les carottiers poinçonneurs à paroi mince peuvent
être équipés d’une gaine intérieure. L’emploi de cette technique est limité aux sols meubles.
Le carottier utilisé (figure 6.9a) est appelé APM (appareil à paroi mince). Il comporte des
évents en partie supérieure pour éviter la compression de la carotte.
• Le carottier à piston stationnaire, ou APS (figure 6.9b), fonctionnant selon le même
principe, est particulièrement adapté aux prélèvements des sols fins de faible résistance. Il
peut être utilisé soit après un forage préalable soit foncé directement dans le sol. Il est
constitué d’un tube à paroi mince équipé d’un étui à l’intérieur duquel coulisse un piston
dont la face inférieure est de forme conique. Ce piston est verrouillé en partie basse du
carottier lors de sa mise en place à la profondeur de prélèvement. Lors du fonçage du tube
carottier dans le sol, il est alors désolidarisé de ce dernier et maintenu fixe grâce à un méca-
nisme piloté depuis la surface. Une parfaite étanchéité, assurée par un système de joints,
est indispensable pour garantir le maintien de l’échantillon à l’intérieur du carottier lors de
la remontée.
couronne très résistante généralement surmontée d’un extracteur, pièce qui permet le
maintien de l’échantillon de sol au sein du carottier pendant la remontée. Cet échantillon
est soumis au frottement à l’intérieur du carottier ainsi qu’à la circulation du fluide de
forage : il s’en trouve très altéré, sauf dans certaines roches dures insensibles à l’eau.
• Carottier double. Afin de remédier aux inconvénients cités précédemment, il est possible
d’utiliser des carottiers présentant un double tube. Le tube intérieur est rendu indépen-
dant du mouvement de rotation par un système de roulements. Un extracteur à ressort est
le plus souvent interposé entre la couronne et le tube intérieur. La circulation du fluide
s’effectue entre les deux tubes sans perturber le sol.
• Carottier triple enveloppe (figure 6.9d). Le tube intérieur d’un carottier double peut être
éventuellement équipé soit d’un tube supplémentaire en acier à paroi mince divisé en deux
longitudinalement, soit d’un étui amovible en PVC. L’échantillon à prélever est ainsi récu-
péré directement dans cette enveloppe, ce qui assure sa protection lors de la manutention
et dispense d’un conditionnement ultérieur dans le cas d’étui en matière plastique.
• Carottier à trousse intérieure rétractable. Afin de carotter efficacement des terrains présen-
tant des alternances de couches de dureté variée, des améliorations ont été apportées aux
carottiers précédents. Un système de ressort permet au tube intérieur, muni d’une trousse
coupante, de dépasser de la couronne lorsque le sol est mou et de se rétracter lorsque la
résistance du terrain s’accroît.
Messager
Système Tête
de
verrouillage
Évent
Pivot
Bille Tube Tube
carottier intérieur
Étui
Tube Tube
Étui
carottier carottier
Piston
Trousse Extracteur
coupante
Trousse Couronne
coupante
• Carottiers à câble. Pour cette technique, le tubage de section constante, qui remplace le
train de tige, transmet le mouvement de rotation et découpe le terrain, étant équipé d’une
couronne. Le carottier proprement dit est descendu à l’aide d’un treuil à l’intérieur de ce
tubage auquel il est verrouillé pendant le forage. En fin de passe de carottage le carottier
est remonté au câble grâce à un système repêcheur. Cette technique présente divers avan-
tages : sécurité vis-à-vis des risques d’éboulement, limitation de la déviation du forage et
rapidité des manœuvres. Elle est bien adaptée aux sondages profonds dans des terrains
rocheux relativement homogènes. Ils sont relativement peu utilisés pour les reconnais-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
156
|
•
Tableau 6.5. Moyens de prélèvement d’échantillons non remaniés
EYR2212118902_Fondations.indb 156
très mous à mous
++ +
(vases, tourbes)
Reconnaissance des sols
fermes (limons,
++ + +
argiles)
Sols fins raides à très raides
(limons, argiles + + ++
consolidées)
++*
Graves propres (tubage à
Roches + + +
longueur moyenne (en cm) des éléments de carottes pour une longueur donnée, par exemple
à travers un autre paramètre que le RQD : l’intervalle entre discontinuités, noté ID, qui est la
la description de l’équipement piézométrique éventuel : hauteur crépinée, étanchéité, etc. ;
Il convient de noter que, pour les roches, il est possible d’apprécier la densité de fracturation
07/01/2019 11:24
Sondages et forages | 157
de couleur.
6.3.4.1 . Introduction
Les forages destructifs peuvent être réalisés dans des diamètres variables pouvant dépasser le
mètre lorsqu’ils sont utilisés pour des fondations profondes ou des forages d’eau. En recon-
naissance de sols, les diamètres sont généralement inférieurs à 150 mm.
Compte tenu de sa destination, un mode de forage destructif adapté aux études géotech-
niques doit permettre la foration dans tous les types de sol jusqu’aux profondeurs requises,
qui excèdent rarement la cinquantaine de mètres. Il doit également présenter certaines
garanties quant à la qualité du trou de forage ainsi créé, notamment quand il est destiné aux
essais in situ.
La technique de foration doit assurer :
• la désagrégation du sol,
• la remontée des sédiments vers la surface,
• la tenue des parois du forage.
Le tubage
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Cette méthode consiste à protéger le trou du sondage à l’aide d’une colonne de tubes lisses
raccordés entre eux par des filetages. La mise en place de ce tubage peut s’effectuer selon
plusieurs méthodes :
• Tubage préalable à l’avancement. Le tube est enfoncé directement dans le sol par battage,
pression ou rotation, puis vidé à l’aide d’un outil. Cette technique ne peut être réalisée que
dans des sols relativement meubles et sur des profondeurs modérées.
• Forage et tubage simultanés. Cette technique est spécifique au forage en rotopercussion
hors du trou et surtout en fond de trou (Odex→). Elle comprend un taillant pilote avec
aléseur excentrique, qui assure la foration, et un tubage muni à sa base d’un sabot avec
épaulement, ce qui lui permet d’être entraîné par le taillant, sans rotation.
• Tubage de revêtement posé après forage. Le forage peut être équipé a posteriori d’un
tubage d’un diamètre inférieur à l’outil, ce qui suppose que la stabilité des parois, à court
terme, soit suffisante. Il est donc nécessaire de procéder par passes de faibles longueurs.
Deux solutions sont alors possibles :
–– la progression s’effectue par télescopage en diminuant le diamètre de l’outil puis
du tubage ;
–– le forage est réalésé à l’aide d’un outil spécifique permettant la mise en place
du tubage.
La boue de forage
La pression exercée par un liquide contre la paroi d’un forage permet d’assurer une fonction
de soutènement si elle permet de compenser la poussée du sol augmentée de la pression
hydrostatique. Pour que cette pression, qui dépend de la densité de la boue, puisse s’exercer
efficacement, il faut qu’il existe le long des parois une gaine semi-imperméable créant une
perte de charge. Cette gaine s’appelle le cake et peut se créer soit naturellement lorsque l’on
fore à l’eau claire dans des sols argileux, soit par utilisation d’une boue de forage, soit par addi-
tion à l’eau de produits spécifiques.
Bien qu’il existe actuellement des boues présentant des caractéristiques très performantes, leur
utilisation peut être inadaptée, par exemple lorsque les terrains sont trop perméables ou frac-
turés ou lorsque les forages sont destinés à la réalisation d’essais de perméabilité ou à la pose
de piézomètres.
6.3.4.5.1. Présentation
L’enregistrement des paramètres de forage en fonction de la profondeur, ou diagraphie instan-
tanée, permet de compléter les informations sur les variations de nature des sols traversés par
les forages destructifs. Le système de mesure est composé d’un enregistreur numérique, d’un
enrouleur situé en tête du mat de forage et relié à la tête de foration, de capteurs de pression
placés en différents points du circuit hydraulique de la machine. Il peut être installé sur toutes
les machines de forage hydrauliques utilisées en reconnaissance géotechnique, qu’elles
travaillent en rotation ou en rotopercussion.
Enrouleur
Poussée
sur l’outil
Pression Enregistreur
de rotation
Pression
d’injection
Batterie
Fig. 6.12. Enregistreur de paramètres de forage (document Apageo)
Le principal atout de cette technique est de pouvoir lire et exploiter les résultats au fur et à
mesure de la foration, les enregistreurs disposant d’une sortie graphique en complément du
système de stockage des données.
Remblais
Marne infragypseuse
Sable de Beauchamp
d’interprétation.
166
|
Tableau 6.6a. Les diagraphies différées
EYR2212118902_Fondations.indb 166
Gamma-ray sélectif ou nucléaires naturelles Identiques à ceux de la technique précédente sec
Identification plus précise que par la
Radioactivité naturelle sélective mais limités à certaines bandes spectrales
Reconnaissance des sols
technique précédente
(RANS) particulières (Ra226, Th232, K40)
07/01/2019 11:24
Sondages et forages | 167
• Les méthodes qui utilisent un forage et la surface du sol, le volume de terrain exploré se
situant entre le forage et la surface.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Lorsque des forages sont implantés pour vérifier des anomalies géophysiques décelées en
surface et qu’ils n’ont pas rencontré l’hétérogénéité recherchée, il n’y a pas de certitude que
cette hétérogénéité n’existe pas ; une technique géophysique de forage permet alors de
rechercher et caractériser l’hétérogénéité au voisinage du forage, ou entre le forage et la
surface, ou entre deux forages.
6.4.1 .1 . Présentation
Compte tenu de leur relative simplicité, ces essais sont d’un usage courant. Le développement
des essais de pénétration dynamique est notamment dû à la similitude qu’ils présentent avec
le battage des pieux ou des palplanches.
Les essais de battage sont utilisés au stade de l’étude préliminaire ou en complément d’autres
essais, où ils permettent de resserrer le maillage de la reconnaissance à moindre coût.
Selon la normalisation, il convient de distinguer :
• l’essai de pénétration au carottier,
• les essais de pénétration dynamique.
Destinées au contrôle de la qualité du compactage, il existe des méthodes de pénétration
dynamique qui ne sont pas abordées ici, car ressortant du domaine des terrassements.
168
|
Tableau 6.6b. La géophysique de forage adaptée au génie civil
EYR2212118902_Fondations.indb 168
Sismique transmission Mesure des vitesses sismiques niveau Recherche d’anomalies
Reconnaissance des sols
Sol horizontalement
Sismique cross-hole par niveau (source et récepteur situés à même
stratifié Génie parasismique
profondeur dans des forages différents)
Sismique parallèle ou Mesure des temps de parcours des ondes Sondage parallèle et Contrôle de pieux (longueur,
microsismique-transparence sismiques au sein d’une structure verticale proche du pieu ausculté intégrité)
Forages relativement
Électrique en courant Image de la nature des sols entre forages proches
Panneau électrique entre forages Étude de la fracturation
continu à travers leur résistivité apparente
Trou nu
07/01/2019 11:24
Essais mécaniques in situ | 169
Cet essai consiste à battre dans le sol, au fond d’un forage, un carottier de caractéristiques et
de dimensions définies, équipé d’une trousse coupante :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Après avoir réalisé le forage maintenu par une boue ou par un tubage, le carottier y est
descendu puis battu en trois étapes. Le nombre de coups de mouton Ni nécessaires à chaque
enfoncement de 15 cm est relevé, soit :
–– N0 : enfoncement d’amorçage de 0 à 15 cm,
–– N1 : premier enfoncement d’essai de 15 à 30 cm,
–– N2 : deuxième enfoncement d’essai de 30 à 45 cm.
Le nombre N = N1 + N2 est appelé résistance à la pénétration (il est également possible de
procéder à quatre phases successives d’enfoncement de 75 mm chacune au lieu de deux de
150 mm).
Lorsqu’un nombre de coups supérieur à 50 ne permet pas d’obtenir un enfoncement
de 15 cm, l’essai est arrêté et l’enfoncement correspondant noté. Dans les roches tendres, le
nombre maximal de coups peut être porté à 100 coups pour 300 mm de pénétration après
l’enfoncement d’amorçage.
Le carottier est constitué de deux demi-coquilles en acier équipé d’un clapet anti-retour ; en
fin de battage, un échantillon est récupéré afin d’apprécier la nature du sol testé, éventuelle-
ment sous étui.
Dans les sols graveleux et les roches tendres, un carottier peut être remplacé par une pointe
conique pleine de 60° d’angle au sommet.
Il existe des facteurs de correction liés à l’énergie transmise aux tiges de battage (frottement,
longueur des tiges) ainsi qu’à l’état de consolidation dû au poids des terres
[NF EN ISO 22476-3 2005].
6.4.1.2.2. Interprétation
À partir de milliers d’essais, réalisés en particulier aux États-Unis, des corrélations ont été
établies entre N et les caractéristiques suivantes :
• la compacité des sables et leur angle de frottement interne,
• la résistance des sols à la compression simple,
• la capacité portante des fondations (voir chapitres 11 et 12).
• le risque de liquéfaction des sables.
La figure 6.14 présente une corrélation entre le nombre N et l’angle de frottement interne des
sables [6 Peck 1957]. Toutefois, l’utilisation de ces corrélations impose une extrême prudence
en raison de la dispersion importante qui leur est attachée.
En résumé, l’essai de pénétration au carottier est un essai simple fournissant essentiellement
des caractéristiques de rupture. Il doit être utilisé avec prudence, notamment dans les sols
cohérents, et nécessite un étalonnage avec d’autres essais in situ.
Assez compact
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Moyennement
Très compact
Peu compact
compact
0
40
60
80
28 32 36 40 44
Angle de frottement interne φ
6.4.1.3.1. Description
La pénétration dynamique consiste à enfoncer dans le sol, par battage et de manière quasi
continue, un train de tiges muni à son extrémité d’une pointe débordante. Le nombre de
coups de mouton correspondant à un enfoncement donné est noté au fur et à mesure de la
pénétration de la pointe dans le sol.
Un appareil de pénétration dynamique se compose des éléments suivants :
• un mouton de battage,
• une enclume et une tige-guide de battage,
• un train de tiges,
• une pointe (fixe ou perdue),
• des systèmes annexes de guidage, repérage et comptage.
Le mouton coulisse sur la tige-guide et frappe l’enclume, transmettant ainsi l’énergie du
battage au train de tiges et à la pointe.
de levage
Mouton
Matériel de battage
Système
de comptage Tige rigide Clé dynamométrique
type B
Enclume
Touret et pompe
Système Système d’injection type A
de repérage de guidage
Tige de battage
Tige creuse
Injection
de boue
Pointe
Détail (type A)
Pointe
Fig. 6.15. Schéma de principe des pénétromètres dynamiques selon NF P94-114 et 115
Les résultats sont présentés sous forme graphique (figure 6.16). La profondeur est positionnée
en ordonnée. En fonction de celle-ci sont fournies :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Nota : la nature présumée des couches de sol indiquée sur cette figure découle d’une interpréta-
tion de l’essai par le géotechnicien en fonction des données géologiques connues par ailleurs.
• Le sondage au pénétromètre dynamique type B [6 NF P94-115 1990] est utilisé pour effec-
tuer des sondages de reconnaissance d’une profondeur inférieure à 10 mètres. Il permet
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Remarque
Il est d’usage de fournir également, hors normalisation, la résistance obtenue par la formule (1), et de la dési-
gner par le symbole Rd et non qd afin d’éviter toute confusion sur l’appareil utilisé.
6.4.1.3.4. Interprétation
À partir des courbes obtenues, que ce soit pour les types A ou B, il est possible de distinguer
différents horizons de sol, de détecter la présence d’anomalies et de déterminer la position du
toit d’une couche résistante.
Seul l’essai de type A permet d’estimer les capacités portantes d’un sol vis-à-vis d’un système
de fondation. En fait, il ne fournit qu’un ordre de grandeur et doit être le plus souvent
complété par d’autres essais, comme l’essai au pressiomètre, par exemple (voir § 6.4.3),
notamment lorsque des risques de tassement sont à considérer.
• Par le mode de mesure du frottement latéral. La mesure peut être effectuée soit sur un
manchon de longueur réduite, d’un diamètre égal à celui de la pointe, et situé juste
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
• Il convient néanmoins de distinguer, pour les essais de pénétration au cône électrique, deux
types de pénétration au cône selon les paramètres mesurés :
• le type TE1 : résistance à la pénétration du cône et frottement latéral sur le manchon,
• le type TE2 : résistance à la pénétration du cône, frottement latéral sur le manchon et pres-
sion interstitielle.
Quatre classes d’application (1 à 4) ont été définies en fonction des types de sol et suivant
l’exactitude exigée des mesures.
• Dans le cas des essais de pénétration à pointe mécanique, trois types de pointes se distinguent
suivant leur géométrie :
• M1 : pointe pénétrométrique à cône à manchon,
• M2 : pointe pénétrométrique à cône à manchon et manchon de frottement,
• M4 : pointe pénétrométrique à cône simple.
Quatre types d’essais sont différenciés suivant les paramètres mesurés, sans relation avec les
types de pointe :
• le type TM1 : résistance à la pénétration du cône et résistance totale à la pénétration ou
résistance à la pénétration du cône et frottement sur le manchon, essai discontinu avec
mesure par capteur électrique ;
• le type TM2 : résistance à la pénétration du cône et résistance totale à la pénétration ou
résistance à la pénétration du cône et frottement sur le manchon, essai discontinu avec
mesure par manomètres ou par capteur électrique convertissant les pressions
hydrauliques ;
• le type TM3 : résistance à la pénétration du cône, essai discontinu avec mesure par mano-
mètres ou par capteur électrique convertissant les pressions hydrauliques ;
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
• le type TM4 : résistance à la pénétration du cône, essai continu avec mesure par mano-
mètres ou par capteur électrique convertissant les pressions hydrauliques.
Ici aussi trois classes d’application (5 à 7) ont été définies en fonction des types de sol et
suivant l’exactitude exigée des mesures.
.0 .1 .2 .3 .4 .5 .6 .7 .8
Frottement unitaire fs [MPa]
Rapport frottement/pointe Rf [%]
Profondeur [m]
6.4.2.3. Résultats
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les résultats sont présentés sous forme graphique [EN ISO 22476-1 2013] en fonction de la
profondeur atteinte par la pointe (figure 6.17). Sur ce diagramme figurent, en fonction de la
longueur (échelle arithmétique) :
• la résistance à la pénétration du cône qc exprimée en MPa,
• le frottement latéral unitaire sur le manchon fs exprimé en kPa,
• le rapport de frottement Rf = fs /qc exprimé en %,
le cas échéant :
• la pression interstitielle mesurée u exprimée en MPa,
• l’inclinaison α exprimée en °,
et pour [EN ISO 22476-12 2010] :
• la résistance totale à la pénétration Qt exprimée en kN,
• le frottement latéral total Qst exprimé en kN.
6.4.2.4. Interprétation
L’essai de pénétration statique présente de nombreux avantages. C’est un essai sensible dont
les résultats sont très fiables. Il permet :
• de dresser une coupe de sol lorsque le contexte géologique est bien connu,
• d’apprécier l’homogénéité d’un horizon et de détecter des lentilles de sol de faible
épaisseur,
• de dimensionner les fondations et notamment les fondations profondes (voir chapitre 12).
La détermination de la nature des sols à partir de qc et Rf peut être facilitée, avec les précau-
tions de rigueur, par l’utilisation d’abaques [6 Schmertmann 1978] et [6 Robertson 2015]
tels ceux représentés sur les figures 6.18 et 6.19 (page suivante). En revanche, ils n’apportent
que peu d’informations sur la compressibilité des sols, bien que certains auteurs aient établi
des corrélations entre le module œdométrique et qc [6 Costet 1981] ; toutefois ces corréla-
tions (voir annexe G) sont peu précises.
6.4.2.5. Piézocône
Cet appareil fait l’objet de la norme relative à l’essai de pénétration au cône électrique et au
piézocône : EN ISO 22476. La mesure des variations de pression interstitielle provoquées par
le fonçage du pénétromètre est réalisée à l’aide d’un élément filtrant et d’un capteur situés
juste au-dessus du cône.
Ces mesures permettent de mieux identifier la nature des sols : par exemple, la présence de
formations lenticulaires de sables au sein d’un milieu argileux se traduit par des chutes de
pression interstitielle. En outre, il est possible [6 Parez 1988] d’en déduire la perméabilité
horizontale (voir chapitre 3) et le coefficient de consolidation (voir chapitre 4). L’étalonnage
avec d’autres essais est toujours nécessaire.
100
80
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
60
40
Sable
S A B L E CO Q U I L L I E R e t G R AV I E R S Très dense
Résistance de pointe en Mpa qc
20
Dense MÉLANGE DE
SABLE et SILT
10
SABLE ARGILEUX
8 et SILT
Moyen ARGILE SABLEUSE
6
et SILTEUSE
ARGILE NON
4
FISSURÉE
Lâche INORGANIQUE
Très raide
2
Très lâche Raide
1
0,8 Ferme
0,6 ARGILE
ORGANIQUE
Molle et TOURBE
0,4
Très molle
0,2
0 1 2 3 4 5 6 7
fs
Rapport de frottement Rf en % = × 100
qc
Fig. 6.18. Estimation de la nature des sols d’après qc et Rf pour des cônes/pointes à jupe (Schmertmann 1969)
1 000
7 8
100 6
3 Argiles à argiles silteuses
6.4.3.1 . Présentation
Depuis sa mise au point par Louis Ménard en 1955, l’essai pressiométrique connaît un essor
considérable. En France, c’est actuellement l’outil de base utilisé pour le dimensionnement
des fondations. Cet essai fait l’objet de la norme NF EN ISO 22476-4 : Reconnaissance et
essais géotechniques – Essais en place – Partie 4 : essai au pressiomètre Ménard.
Le succès de la méthode pressiométrique est dû à de nombreux avantages :
• relative simplicité d’exécution, rapidité des mesures et des dépouillements, coût modéré ;
• essai praticable dans tous les types de sol et de roches ;
• seul essai in situ fournissant à la fois un critère de rupture et un critère de déformabilité
du sol.
6.4.3.3. Appareillage
La figure 6.20 présente un schéma de l’appareil historique dit de type G équipé de la sonde
de 60 mm.
Descendue dans un forage, la sonde comporte trois cellules. Seule la cellule centrale sert à la
mesure. Les deux cellules de garde ont pour seul but de créer un champ de contrainte
bidimensionnel sur la hauteur de la cellule de mesure qui est remplie d’eau.
Le contrôleur pression-volume (CPV) comporte trois manomètres ou capteurs :
• le manomètre n° 1 indique la pression à la sortie de la réserve de gaz,
• le manomètre n° 2 indique la pression dans la tubulure reliée à la sonde de mesure,
• le manomètre n° 3 indique la pression dans la tubulure reliée aux cellules de garde.
Normativement, la pression d’essai est limitée à 5 MPa.
Le tube gradué de 0 à 750 cm3 contient de l’eau. Il est relié à la sonde de mesure par une
tubulure également remplie d’eau. En conséquence, toute variation de volume de la cellule
centrale est directement lue sur la règle graduée.
Manomètre
cellule centrale
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2 1
3
Détendeur
0
Contrôleur
pression-volume Gaz comprimé
Niveau
d’eau h0
Tubulures 750
Forage
Deux procédures alternatives peuvent être mises en œuvre selon les types de CPV utilisés :
données consignées manuellement (procédure A) ou enregistrement automatique
(procédure B).
Différents modèles de sondes peuvent être utilisés, désignés AX, BX et NX, de diamètres
respectifs 44, 58 et 70/74 mm. Les sondes peuvent être à gaine souple ou dites avec tube
fendu, ces dernières pouvant être battues ou foncées dans le sol.
Tableau 6.9. Techniques de forage adaptées pour la réalisation des essais pressiométriques selon le type de sol d’après NF EN ISO 22476-4
Placement de la sonde
Placement de la sonde sans refoulement de sol
avec fonçage direct
EYR2212118902_Fondations.indb 181
1 < dt /dc ≤ 1,08 (dt /dc ≈ 0)
Technique
de forage Forage rotatif Rotopercussion Tube battu, foncé ou vibro foncé Tube fendu foncé
OHD HA/HAM CFA CD RP RPM STDTM PT DT VDT DST
Type de sol
la cellule centrale.
* *
° ° — — — — —
Vase et argiles molles TWT
Argiles moyennement
° ° — ° ° —
compactes
Argiles compactes ° ° ° ° ° — —
Limons : ° ° ° — ° ° —
– au-dessus de la nappe
– sous la nappe ° ° — ° — ° ° — — —
Sables lâches : ° ° — ° ° — — — —
– au-dessus de la nappe
– sous la nappe
° ° — — — ° ° — — — +
Sables moyennement ° ° ° ° ° — +
compacts et compacts
6.4.3.4. Mise en place de la sonde dans le sol
HA OHD exécuté avec une tarière à main TWT Tube à paroi mince battu
dans le respect des recommandations résumées au sein du tableau 6.9.
Recommandé HAM OHD exécuté avec une tarière à main et avec injection de boue DT Tube fonçé
Approprié CFA Tarière continue VDT Tube vibrofonçé
Acceptable CD Carottage DST Tube fendu foncé
— Ne convient pas RP Rotopercussion
RPM Rotopercussion avec injection de boue
Non couvert par la présente norme STDTM Tube fendu avec outil désagrégateur interne et circulation de boue
° Circulation de la boue : la pression ne doit pas excéder 500 kPa et le débit 15 l/min. Le débit peut être temporairement interrompu si nécessaire.
Essais mécaniques in situ
L’espacement minimal entre essais doit respecter une distance de 1 m entre l’emplacement de
Dans le cas de réalisation d’essais pressiométriques après forage, il est nécessaire de respecter
quence, la technique de forage doit être adaptée par l’opérateur en fonction du type de sol,
La qualité d’un essai pressiométrique dépend de la qualité de la paroi du forage. En consé-
181
07/01/2019 11:24
182 | Reconnaissance des sols
Tableau 6.10. Longueur maximale d’une passe de forage avant réalisation d’un ou des essais selon le type de sol
d’après NF EN ISO 22476-4
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Argiles compactes 5 4 4
Limons 4 3 3
– au-dessus de la nappe
– sous la nappe 2a 1a —
Sables lâches 3 2 —
– au-dessus des eaux souterraines
– sous la nappe 1a 1a —
Vr
Courbe brute
pe pr Pression p
Avant d’introduire la sonde dans le forage, des étalonnages de la sonde, décrits ci-après, sont
effectués.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La rupture se traduit par une branche asymptotique des courbes brutes ou corrigées. La
pression limite est définie conventionnellement comme étant la pression nécessaire pour
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
V
VL
Courbe
corrigée
ΔV Vm
Courbe
V0 de fluage
Δp pfM pLM p
291.5
290.5
289.5
288.5
287.5
286.5
285.5
284.5
283.5
282.5
Remarque
Les forages pressiométriques étant généralement du type destructif (voir § 6.3.4), la nature des couches
traversées n’est souvent appréciée que par l’examen des sédiments qui remontent avec le fluide de forage. Ces
coupes sont très grossières et les risques d’erreur d’interprétation assez élevés, surtout lorsque le contexte
géologique est mal connu et que des sondages carottés n’ont pas été faits parallèlement.
M σθ
τ
σθ τr
a
a0
σθ3 σθ2 σθ1 σr1 σr2 σr3
r
p0 pf n
ur
Fig. 6.24a. Définitions Fig. 6.24b. Cercles de Mohr en M
• Les formules (5) et (5bis) montrent que, dans le domaine élastique, les contraintes
décroissent en valeur absolue en fonction inverse du carré de la distance du point consi-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Δσr
p0
r
a
Δσθ
• La formule (6) permet de préciser la signification de K, tel que ce coefficient apparaît dans
la formule (4). En effet, considérons un état où la pression est p et le rayon de la cavité
est a ; pour r = a, la formule (6) donne la déformation u0 de la cavité correspondant à une
variation de pression Δp.
Δp·a
u0 =
2G
La variation de volume correspondante pour une sonde de longueur L s’écrit :
π·Δp·a2·L
ΔV =
G
Puisque le volume de la cavité est V = π·a2·L, il s’ensuit que :
V·Δp
G=
ΔV
La formule (7) est obtenue en remplaçant G par sa valeur en fonction du module d’élasticité
(voir chapitre 5) :
Δp
E = 2V·(1 + ν)· (7)
ΔV
Cette formule montre que E dépend de V. Dans la pratique, V prend la valeur Vc + Vm corres-
pondant au volume moyen de la sonde au cours de la phase élastique, Vc étant le volume de
la sonde correspondant au niveau zéro du contrôleur pression-volume. La comparaison des
formules (4) et (7) fournit la valeur de K.
K = 2 (Vc + Vm)·(1 + ν) (8)
Bien que des tentatives ont été faites pour relier les caractéristiques pressiométriques et le
critère de rupture du sol de Coulomb [6 Cambou 1993, 6 Combarieu 1995], dans la pratique
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
et sauf cas particulier, l’utilisation du pressiomètre n’est pas adaptée pour déterminer l’angle
de frottement interne et la cohésion du sol.
σ
pl σr
pf ≤ p ≤ pl r2f
Zone σr = σhs + (pf – σhs).
r2
plastifiée
pf
σθ
a σhs
rf a r
r2f
σθ = σhs – (pf – σhs).
r2
pf
Cavité Zone Zone élastique
plastifiée
Les valeurs numériques du coefficient α dépendent de la nature et de l’état du sol. Elles sont
données aux tableaux 6.11 et 6.12, extraits de [NF P94-261 2013].
Tableau 6.11. Coefficient rhéologique du sol
surconsolidé ou
– > 16 1 >14 2/3 >12 1/2 >10 1/3
très serré
normalement consolidé
1 9 – 16 2/3 8 – 14 1/2 7 – 12 1/3 6 – 10 1/4
ou normalement serré
sous-consolidé altéré et
– 7–9 1/2 5–8 1/2 5–7 1/3 – –
remanié ou lâche
Rocher
Type α
A Tendres 1,5-4,0 —
Marnes, marno-calcaires
B Compacts > 4,5 —
A Altérées 2,5-4,0 —
Roches*
B Fragmentées > 4,5 —
(*) L’appellation « roches » peut regrouper des matériaux divers : calcaire, schiste, granite, etc.
Cette classification est réservée aux matériaux présentant des modules pressiométriques > 50 à 80 MPa.
6.4.4.1 . Présentation
Les difficultés, voire l’impossibilité de prélever des échantillons non remaniés dans certains
sols, grossiers ou sensibles au remaniement, ont conduit à la mise au point d’un essai in situ,
l’essai de cisaillement au phicomètre. Il permet de mesurer des caractéristiques de cisaillement
désignées par φi et ci [6 Philipponnat 1986]. Sa simplicité et son faible coût sont à l’origine
du développement de cet essai qui fait l’objet d’une norme expérimentale XP P94-120 Essai
de cisaillement au phicomètre.
6.4.4.2. Principe
L’essai de cisaillement au phicomètre est un essai en place réalisé dans un forage préalable d’un
diamètre équivalent à celui d’un essai pressiométrique. Il consiste (figure 6.26) à introduire
dans le forage une sonde cylindrique présentant des dents annulaires, à gonfler cette sonde
pour faire pénétrer les dents dans le sol et, enfin, à cisailler le sol en arrachant la sonde à vitesse
constante, selon sa direction axiale.
Le cisaillement est effectué sous différents paliers croissants de la pression radiale.
Constituée de coquilles métalliques rigides munies d’indentations, la sonde est soumise à une
pression normale σ. La surface sollicitée de la sonde est τ = T/S
S = π·d·l, avec :
• d : diamètre extérieur des dents (variables selon σ),
• l : longueur de la sonde de mesure.
L’effort limite mobilisable T sous la contrainte σ donne
la contrainte de cisaillement correspondante :
d
τ =T (10)
S
Des couples (τi, σi) sont relevés par paliers de pressions
croissantes. σ
G. Mazier a montré qu’avec une sonde dilatable il était
possible d’opérer par paliers successifs au même empla- l S = π·d·l
cement [6 Mazier 1971]. Du fait de la dilatation, une
nouvelle surface est cisaillée à chaque fois. Cette possi-
bilité présente un avantage considérable tant pour la
simplicité de l’essai que pour l’homogénéité des
résultats. Fig. 6.26. Principe de l’essai
lement, variable pendant l’essai, reste voisine de 500 cm2. Une cellule gonflable est placée à
l’intérieur des coquilles. L’organe de liaison (B) est composé d’un train de tiges, auquel est
associée une tubulure reliant la cellule gonflable à l’appareillage de surface.
De part et d’autre de la partie centrale de mesure, des lames d’acier permettent de dilater et
de rétracter la sonde.
L’appareillage de surface (C) comprend :
• un contrôleur pression-volume (1) permettant de connaître le volume de la sonde et de
régler la pression appliquée aux coquilles,
• une plaque d’appui (2) sur le sol,
• un vérin creux (3) permettant d’exercer l’effort d’arrachement,
• une cale dynamométrique (4) permettant de mesurer l’effort T d’arrachement,
• un système de blocage (5) de l’ensemble,
• un cadencemètre (6) permettant de maintenir une vitesse d’arrachement constante et égale
à 2 mm par minute.
C Appareillage de surface
4 Cale T
dynamométrique
C.P.V.
0 5 Blocage
1
t
V Δl
P 6
3 Vérin
750
B Organe
de liaison
Système
de rappel
Coquilles de frottement
A Sonde
phicométrique
Cellule gonflable
Sur un premier graphique τ(pc) sont reportés les points de résistance maximale obtenus à
chaque palier de cisaillement. L’alignement de ces points donne une droite permettant de
définir les caractéristiques φi et ci, l’indice i indiquant qu’il s’agit de caractéristiques in situ.
φ´ (°) c´ (kPa)
6.4.5.1 . Présentation
Le scissomètre ou vane-test est un appareil de cisaillement direct des sols en place permettant
de mesurer la cohésion apparente des sols fins cohérents et saturés de faible résistance :
tourbes, vases argileuses, argiles molles. Il ne s’applique pas aux sables lâches. Bien que des
matériels très divers existent, une norme internationale est en cours de préparation :
PR NF EN ISO 22476-9 : Reconnaissance et essais géotechniques – Essais en place – Partie 9 :
essai au scissomètre de chantier. Dans l’attente, la norme française NF P94-112 est toujours en
vigueur : Reconnaissance et essais – Essai scissométrique en place.
Moment T
Tube de fonçage
Tige d’entraînement
H
Moulinet
6.4.5.4. Résultats
Les lectures sont reportées sur une feuille d’essai (figure 6.30 en page suivante) et les valeurs
caractéristiques su et sr sont déterminées graphiquement.
La sensibilité St du sol au remaniement, donnée par le rapport des deux caractéristiques précé-
dentes (11), est également mentionnée.
s
St = su (11)
r
Lorsque plusieurs essais scissométriques sont réalisés en un même emplacement à différentes
profondeurs, l’ensemble des résultats constitue un sondage scissométrique présenté graphi-
quement à la manière d’un profil pressiométrique.
k
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1,1
1,0
0,9
0,8
0,7
0,6
0,5
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 Ip
Fig. 6.31. Coefficient de correction k (d’après G. Pilot)
6.6.1. Introduction
Les règles et principes généraux relatifs aux essais géohydrauliques sont présentés dans la
norme européenne NF EN ISO 22282-1, Reconnaissance et essais géotechniques – Essais
géohydrauliques – Partie 1 : règles générales (indice de classement : P 94-523-1).
Ces essais peuvent être utilisés à déterminer les paramètres relatifs aux eaux souterraines
nécessaires aux calculs géotechniques et à l’exécution des travaux.
6.6.2. Piézométrie
6.6.2.1 . Introduction
Toute succession d’une couche perméable surmontant un horizon imperméable conduit à
suspecter la présence d’une nappe aquifère, ou pour le moins de circulations d’eau tempo-
raires. La mise en place d’équipements spécifiques, appelés piézomètres, est donc nécessaire
pour le vérifier. Ces systèmes utilisés pour réaliser des mesures piézométriques, c’est-à-dire
mesurer la charge hydraulique à l’intérieur d’un aquifère, peuvent être de type ouvert ou
fermé, selon la perméabilité des sols. Ils sont concernés par la norme européenne
NF EN ISO 22475-1, Reconnaissance et essais géotechniques − Méthodes de prélèvement et mesu-
rages piézométriques − Partie 1 : Principes techniques des travaux (indice de classement :
P 94-510-1).
Il convient de rappeler au préalable (voir chapitre 3) que, dans le cas d’une nappe non
confinée, dite libre, le niveau piézométrique correspond à la surface libre de la nappe aquifère
et que, dans le cas d’une nappe confinée, dite captive, il correspond à la pression de l’eau dans
le sol.
où dN désigne la taille caractéristique des filtres ou du sol, telle que la masse de la fraction du
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Protection métallique
(bouchon vissé)
TN
Dalle béton
Bouchon
Partie lisse étanche
(1, 50 m sous TN, ou adaptée
à chaque cas)
Filtre en gravillons
Partie calibrés
crépinée ou
(Position et longueur définies suivant
position du toit de la (les) nappe(s)) gaine géotextile
Paroi du forage
Bouchon d’extrémité
Les niveaux d’eau dans le tube piézométrique peuvent être mesurés soit manuellement, à des
instants fixés, par des sondes de niveau à contact électrique, soit de manière continue à l’aide
de capteurs et d’enregistreurs.
Un piézomètre fermé comprend une chambre remplie d’eau pourvue d’un filtre en relation
avec la pression interstitielle régnant au sein de l’aquifère. Différents types de piézomètres
fermés se distinguent suivant le mode de mesure de cette pression :
• le système hydraulique, où la pression interstitielle est transmise par le biais d’une tubulure
remplie de liquide à un capteur de pression situé en surface ;
• le système pneumatique, où un diaphragme déformable avec contre-pression permet de
déduire la pression interstitielle au sein du sol ;
• le système électrique, où, sous l’effet de la pression interstitielle, la déformation d’un
diaphragme élastique agit sur des jauges, permettant un enregistrement des données en
continu, à des intervalles courts et réguliers.
Ces capteurs électriques sont actuellement les plus utilisés.
Ces capteurs peuvent être mis en place soit par fonçage, soit par fonçage après préforage, soit
au sein d’un trou de forage. Avant et pendant la mise en place, une saturation du filtre est
nécessaire et le système doit être ensuite étalonné.
6.6.3.1 . Principe
Ce type d’essai est destiné à la détermination de la perméabilité des sols, et des roches, à la
faveur d’une section de trou de forage, au-dessus ou au-dessous de la surface d’une nappe, par
prélèvement ou injection d’eau. Il fait l’objet de la norme européenne NF EN ISO 22282-2 :
Reconnaissance et essais géotechniques – Essais géohydrauliques – Partie 2 : essai de perméabilité à
l’eau dans un forage en tube ouvert (indice de classement : P 94-523-2).
Une cavité cylindrique de longueur L et diamètre D correspondant au diamètre du forage est
ménagée à la partie inférieure d’un sondage (figure 6.33) ; elle est surmontée d’un tubage de
revêtement. L’essai consiste à pomper ou à injecter de l’eau ; le pompage est préférable, les
risques de colmatage de la cavité étant plus faibles. L’essai Lefranc, objet de l’ancienne norme
française NF P94-132 : Essai d’eau Lefranc, peut être rangé dans cette catégorie.
Pompage
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
h
Tubage
L Cavité
D [ () ]
ln L + L + 1
D
2
Cette même formule (13) est utilisée pour un essai à charge constante, où dans ce cas Q est le
débit en régime permanent et h la charge hydraulique d’essai.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Si l’essai est répété sous différents cas de débit (méthode à débit constant) ou cas de charge
(méthode à charge constante) l’établissement de graphiques est une aide à l’interprétation.
Il est possible d’interpréter un essai réalisé à charge variable par la méthode dite de la courbe
de vitesse.
Il existe également, toujours décrites dans cette même norme, d’autres méthodes d’interpré-
tation d’essai à charge variable comme celles de Hvorslev, de Cooper-Bredehoeft-Papadopoulos
ou celle de Bouwer et Rice.
Il est nécessaire de rappeler que le type d’essai réalisé dans un forage à tube ouvert reste un
essai ponctuel et que le résultat peut être entaché d’erreur, par suite, notamment, du colma-
tage de la cavité. Seul un essai de pompage permet d’obtenir une estimation assez précise des
débits de pompage à attendre.
Lorsque l’essai est réalisé par injection dans un sol situé au-dessus du niveau de la nappe, dans
des sols non saturés, il est néanmoins possible de les interpréter sous certaines conditions
[NF EN ISO 22282-2 2014].
E E
O O O
p1 p2 p3 p p1 p2 p3 p p1 p2 p3 p
6.6.5.1 . Principe
L’essai de pompage consiste à rabattre le niveau piézométrique de la nappe par pompage à
partir d’un puits d’essai, à mesurer ce niveau pompé et à mesurer les effets sur le niveau piézo-
métrique dans le puits ainsi que dans divers piézomètres, avant, pendant et après le pompage,
ceci en fonction du temps. Cet essai fait l’objet de la norme européenne NF EN ISO 22282-4 :
Reconnaissance et essais géotechniques – Essais géohydrauliques – Partie 4 : essai de pompage
(indice de classement : P 94-523-4).
Il s’agit d’un essai « en grand », c’est-à-dire intégrant un volume de sol important, assurant une
bonne représentativité de la mesure des paramètres hydrodynamiques du système aquifère
testé.
r2
r1
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
h1 h2
b 3
r2
r1
h1 h2
Dans le cas de sols peu perméables (k < 10−8 m/s), un essai peut être mis en œuvre à l’inté-
rieur d’un forage en tube fermé ; il fait l’objet de la norme européenne NF EN ISO 22282-6 :
Reconnaissance et essais géotechniques – Essais géohydrauliques – Partie 6 : essai de perméabilité à
l’eau dans un forage en tube fermé (indice de classement : P 94-523-6).
Cet essai est fondé sur une variation instantanée de la charge hydraulique au sein d’une
section de forage, isolée par un ou deux obturateurs, la dissipation de la pression étant
mesurée dans le temps.
Diverses méthodes existent, permettant de déterminer notamment le coefficient de perméa-
bilité k et la transmissivité T, méthodes parmi lesquelles il est possible de citer celle de Cooper,
Bredehoeft et Papadopoulos, mentionnée par [NF EN ISO 22282-6 2014].
ratoire utilisés pour servir de base au calcul géotechnique des ouvrages. Après avoir présenté,
dans les paragraphes précédents, les principaux outils de reconnaissance et d’essais en place
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
réalisés in situ, nous présentons ci-après les essais en laboratoire couramment utilisés dans la
pratique géotechnique qui permettent la mesure de diverses caractéristiques nécessaires au
dimensionnement des ouvrages géotechniques, comme :
• les essais de classification, d’identification et de description des sols (caractérisation
physique des sols, caractéristiques de nature et caractéristiques d’état) ;
• les essais mécaniques, de résistance du sol, de compressibilité et de déformation des sols ;
• les essais hydrauliques, de perméabilité et d’érosion ;
• les essais pour les terrassements et le compactage.
le détériorer.
La part de matériau restant retenue après brassage et lavage au-dessus de ce tamis (refus) est
ensuite séchée à l’étuve puis tamisée et fractionnée au moyen d’une série de tamis empilés et
emboîtés les uns au-dessus des autres afin de constituer une colonne de tamis classés par
maille d’ouverture décroissant de haut en bas. La colonne est équipée à sa base d’un fond de
tamis et d’un couvercle en haut de tamis afin d’éviter des pertes de matériau pendant le
processus de tamisage de la part de matériau qui a été déversée sur le premier tamis en haut
de la colonne.
On procède ensuite au tamisage de cette colonne en l’agitant pendant quelques minutes, soit
manuellement soit au moyen d’une machine tamiseuse. Ce premier tamisage est complété
ensuite manuellement tamis par tamis en imprimant à la main des secousses horizontales
régulières sur le tamis équipé d’un fond et d’un couvercle et en le tournant d’un quart de tour
régulièrement. Une fois le tamisage terminé sur ce tamis, on pèse le refus ayant été retenu
au-dessus de ce tamis et on verse le passant ayant traversé le tamis sur le tamis suivant d’ouver
ture inférieure, afin de procéder à son tour à son tamisage manuel selon le même processus.
De la même manière que le précédent tamis, le refus sur ce tamis est pesé par cumul avec les
refus précédents et son passant est rajouté sur le tamis suivant. Le processus est ainsi réitéré à
chaque tamis jusqu’au dernier tamis de la colonne (tamis de 80 µm ou de 63 µm). Outre le
refus sur ce dernier tamis, on pèse également le passant éventuel pour vérification et pour
s’assurer que la séparation des particules élémentaires a bien été réalisée. Cette vérification
consiste à s’assurer que l’écart entre la masse de la quantité de matériau récupérée sur chaque
tamis après tamisage (refus cumulés) ne dépasse pas 1/100 de la masse initiale de la part de
matériau disposée en haut de la colonne de tamis avant tamisage.
Le schéma de la figure 6.38 représente le principe du tri granulométrique des particules de sol
obtenu par le tamisage en fonction de leur dimension.
100 %
Passant
1 mm
0,4 mm
% massique
0,2 mm
80 μm
0%
Ouverture des tamis
Fig. 6.38. Principe du tri granulométrique par tamisage
(
p = 100 − r = 100 1 −
ms)
R (17)
où R est la masse des refus cumulés de matériau sec au tamis d’ouverture d considéré,
ms est la masse totale initiale de l’échantillon de sol sec.
Les résultats sont présentés ensuite sous forme graphique en représentant la courbe donnant
la variation du pourcentage de tamisat, représenté en ordonnée, en fonction de l’ouverture de
la maille du tamis considéré. L’axe en abscisse représentant l’ouverture des tamis est en échelle
logarithmique à base 10.
Les éléments que doit contenir le rapport d’essai sont listés dans la norme d’essai utilisée.
Celui-ci doit comporter entre autres :
• les informations concernant la provenance de l’échantillon (site, sondage, mode de
prélèvement…) ;
• la plus grande ouverture de maille de tamis utilisée dm ;
• la dimension des plus gros éléments et le pourcentage estimé des éléments de dimension
supérieure ou égale à dm dans le prélèvement.
Un exemple de rapport d’essai est présenté à la figure 6.39 (page suivante).
La prise d’essai, constituée d’une quantité de 80 ± 10 g de passant à 80 µm, recueilli après le
tamisage et séché, est dispersée dans une solution à 5 % d’eau et de défloculant à base d’hexa-
métaphosphate de sodium (Na6(PO3)6 , 10 H2O) au moyen d’un agitateur à grande vitesse
(mixer à 10 000 tr/min) pendant 3 minutes.
La suspension dispersée obtenue est versée dans une éprouvette en verre d’une contenance
d’au moins 2 500 cm3 et est complétée par de l’eau distillée ou déminéralisée jusqu’à obtenir
une suspension de 2 000 cm3. Une seconde éprouvette témoin de mêmes caractéristiques,
remplie de 2 000 cm3 d’eau distillée ou déminéralisée et disposée à proximité de l’éprouvette
d’essai, servira à conserver le thermomètre et le densimètre de mesure.
La suspension (sol + défloculant + eau) dans la première éprouvette est vigoureusement agitée
à la main au moyen d’un agitateur manuel afin d’obtenir une concentration uniforme sur la
hauteur de la suspension. Après avoir retiré l’agitateur, le chronomètre est déclenché et le
cycle de mesures de la densité R de la suspension au cours du temps et de la température θ
de l’eau de l’éprouvette témoin est engagé. Les lectures sont effectuées aux temps suivants :
0,5 – 1 – 2 – 5 – 10 – 20 – 40 – 80 – 240 – 1 440 minutes ou en s’y rapprochant le
plus possible.
Les corrections Ct , Cm et Cd sont déterminés par étalonnage de l’appareillage (voir norme
NF P94-057).
18 η H
D= · t (22)
g ·(ρs − ρw) t
avec η viscosité dynamique en Poiseuille de la solution (voir expression (18)) ;
ρs masse volumique de la particule ;
ρw masse volumique du liquide (ρw = 999 kg/m3 pour 12 °C ≤ θ ≤ 18 °C ou 998 kg/m3
pour 18 °C ≤ θ ≤ 24 °C ou 997 kg/m3 pour 24 °C ≤ θ ≤ 30 °C) ;
g accélération de la pesanteur ;
Ht profondeur effective du centre de poussée du densimètre au moment de la lecture à
l’instant t (voir norme NF P94-057).
Après avoir calculé le pourcentage pondéral p, ramené au tamisat à 80 µm, des particules de
dimension inférieure ou égale au diamètre équivalent D correspondant, les résultats sont
présentés ensuite sous forme graphique en représentant la courbe donnant la variation du
pourcentage pondéral p´ de particules de dimension inférieure ou égale au diamètre équi
valent D correspondant, mais ramené à la masse initiale du tamisat du sol utilisé pour l’ana-
lyse granulométrique par tamisage. Ce pourcentage p´ est calculé en effectuant une règle de
trois, en multipliant le pourcentage p par le pourcentage de passant à 80 µm.
Les autres éléments que doit contenir le rapport d’essai sont listés dans la norme d’essai
utilisée. Un exemple de rapport d’essai est présenté à la figure 6.40.
Certains sols pouvant être sensibles à la chaleur, par exemple les sols organiques dont certains
éléments constituants peuvent se consumer par combustion à température élevée, ou certains
sols gypsifères ou latéritiques, dont la structure peut être modifiée sous l’effet prolongé de la
chaleur, il convient au préalable de s’assurer de cette sensibilité, notamment en fonction de
Fig. 6.40. Exemple de rapport d’essai d’analyse granulométrique par tamisage et par sédimentation
(document Fondasol)
1 2
m2 − m1
ρs = ρw· (26)
m4 + m2 − m1 − m3
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1 Du nom de l’ingénieur agronome suédois Albert Mauritz Atterberg, qui a introduit en 1911 ces notions de limites
de plasticité.
associée aux limites d’Atterberg pour l’identification d’un tel sol. Pour un sol argileux donné,
elle correspond généralement à une teneur en eau inférieure à celle de la limite de plasticité
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
de ce sol. La figure 6.42 indique la position sur l’échelle des teneurs en eau des différentes
limites et la consistance correspondante du sol argileux.
w=0 wR wP wL
Fig. 6.42. Position schématique des différentes limites d’Atterberg et états de consistance correspondants du sol
57
12
93,5
60
27 46 Coupelle
54
Came 2
6
Manivelle
Socle 50
150 125
Fig. 6.43. Schéma de l’appareil de Casagrande et cotes nominales – Exemple (dimensions en mm)
Dans cet essai, la limite de liquidité est déterminée à l’aide de l’appareil de Casagrande
(figure 6.43). Si l’on se réfère à la norme NF P94-051, cet appareil est constitué :
• d’un socle plein en bakélite de masse volumique comprise entre 1 250 et 1 300 kg/m3 et de
résistance en compression de 180 à 220 MPa ;
• d’un cadre support en métal portant la coupelle et équipé d’un mécanisme rotatif à came
permettant, à chaque tour de came, de soulever la coupelle de 1 cm et de la laisser chuter
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
20 10 11,2 40
50 mm
rayon
60
Cotes en mm 8
Dans la norme EN ISO 17892-12 en projet, quelques différences par rapport à la norme
française dans certains éléments de l’appareil sont à noter, comme le socle, qui est désormais
constitué de caoutchouc dur, caractérisé par un indice de dureté Shore D d’au moins 80 et
d’une résilience mesurée par rebond élastique S compris entre 0,80 et 0,90. Il est important
de noter que le matériau constituant le socle, sa dureté et sa résilience ont une influence sur
la valeur de limite de liquidité obtenue. Germaine et al. [6 Germaine 2009] mentionnent
qu’une limite de liquidité déterminée avec un socle en bakélite s’avère plus faible de l’ordre
de 83 à 95 % de celle déterminée avec un socle en caoutchouc dur.
Cet écart a conduit, entre autres, à l’écart sur l’enfoncement de référence du cône pour la
détermination de la limite de liquidité suivant les normes d’essais utilisées. Dans la norme
française NF P94-052-1, cet enfoncement de référence est de 17 mm, alors qu’il est de 20 mm
dans la norme anglaise BS 1377. La norme EN ISO 17892-12 en projet harmonisera les
pratiques en retenant un socle en caoutchouc dur comme indiqué ci-avant pour l’appareil de
Casagrande et un enfoncement de référence au cône de 20 mm.
Les principales étapes du mode opératoire de l’essai de limite de liquidité à la coupelle
comportent :
a) La préparation de la prise d’essai. Celle-ci est obtenue par imbibition dans l’eau pendant
24 heures au moins d’une quantité d’échantillon de sol. Ensuite, un tamisage à l’eau sur le
tamis de 400 µm de cette quantité est effectué. Le tamisat doit permettre d’obtenir une
prise d’essai, passant au tamis de 400 µm, d’au moins 200 g de matériau sec.
b) Après décantation du tamisat à 400 µm pendant au moins 12 heures, l’eau excédentaire
est éliminée par siphonnage puis par un séchage éventuel à 50 °C de manière à obtenir une
pâte fluide qui sera malaxée et homogénéisée, puis utilisée pour réaliser l’essai.
Fig. 6.45. Remplissage de la coupelle avec de la pâte, réalisation de la rainure et fermeture des lèvres sur 10 mm
La limite de liquidité à la coupelle est la teneur en eau correspondant à la fermeture des lèvres
sur 1 cm pour un nombre de coups N = 25. Elle est déterminée à partir de la droite d’ajuste-
ment des points (teneur en eau w ; nombre de coups N) reportés sur un diagramme semi-
logarithmique w = f (log N ), comme dans l’exemple de la figure 6.46.
Mesures 1 2 3 4
Nombre de chocs 16 22 27 33
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
100
90
80
70
Teneur en eau en %
60 wL = 60
50
40
30
20
10
0
10 15 20 25 30 35 40 50 60 70 80 90 100
Nombre de chocs
Comparateur
Guide tige
et blocage
Cône et Support
tige vertical
Godet
Socle
• d’un cône de pénétration constitué d’une tige métallique sur laquelle est fixé un cône en
acier lisse de 30° d’angle au sommet et d’au moins 35 mm de hauteur. La masse de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les principales étapes du mode opératoire de l’essai de limite de liquidité au cône comportent :
a) La préparation de la pâte. Celle-ci est identique à celle de l’essai à la coupelle. Elle est
présentée dans le paragraphe précédent (6.7.2.5.1).
b) La réalisation de l’essai consiste ensuite à remplir le godet avec de la pâte, en l’étalant en
plusieurs couches, en utilisant une spatule et en tapotant la base du récipient afin d’éli-
miner les bulles d’air. Un arasement de la surface du récipient rempli est ensuite effectué
afin d’obtenir une surface de pâte plane, lisse et horizontale.
c) Après avoir nettoyé le cône, placer le godet sur le socle et ajuster la position de la pointe du
cône juste au contact de la pâte à la surface et au centre du godet. Le cône est en position
correcte lorsqu’il est sensiblement au centre de la surface et qu’en déplaçant légèrement le
godet la pointe laisse une légère trace à la surface de la pâte. Bloquer alors la tige et relever
à ce moment la position initiale du cône avec le comparateur.
d) Libérer ensuite la tige afin de laisser l’ensemble tige + cône s’enfoncer dans la pâte pendant
5 secondes. Relever avec le comparateur la nouvelle position du cône et faire la différence
avec la lecture initiale afin de déterminer l’enfoncement e du cône. Celui-ci doit être
compris entre 12 mm et 25 mm. Si ce n’est pas le cas, le processus est recommencé à partir
de l’étape b), après avoir procédé selon le cas à un séchage additionnel ou à une humidifi-
cation de la pâte.
e) Prélever une quantité de pâte (15 g environ) dans la zone d’enfoncement du cône et en
déterminer sa teneur en eau par étuvage (voir § 6.7.2.3 « Teneur en eau »).
f ) Modifier la teneur en eau de la pâte, l’homogénéiser à nouveau et réitérer le processus à
partir de l’étape b) ci-avant, de manière à avoir au moins 4 valeurs de l’enfoncement e,
encadrant 20 mm et telles que l’écart entre 2 valeurs n’excède pas 2 à 5 mm.
La limite de liquidité au cône est la teneur en eau correspondant à une valeur conventionnelle
d’enfoncement e. La norme française NF P94-052-1 actuellement en vigueur fixe cette valeur
à 17 mm. Il est à noter que la norme EN ISO 17892-12 en projet et qui remplacera à terme
la norme française harmonisera les pratiques en vigueur dans d’autres pays en retenant une
valeur d’enfoncement de référence au cône de 20 mm.
La limite de liquidité est déterminée à partir de la droite d’ajustements des points (teneur en
eau w ; enfoncement e) reportés sur un diagramme w = f (e), comme dans l’exemple de la
figure 6.48, sur laquelle ont été représentées les valeurs de wL obtenues pour des enfonce-
ments conventionnels de 17 mm (norme NF P94-052-1) et de 20 mm (norme
EN ISO 17892-12, en projet).
Mesures 1 2 3 4
Enfoncement en (mm) 15,8 19,3 21,1 23,9
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
100
90
80
Teneur en eau en %
70
60
50
40
30
20
10 15 14 16 17 18 20 22 24 26 28 30
Enfoncement e (mm)
Limite de liquidité (e = 17 mm). wL : 64 %
Limite de liquidité (e = 20 mm). wL : 61 %
Fig. 6.48. Exemple de diagramme (e, w) et de détermination d’une limite de liquidité wL au cône –
wL = 64 % pour e = 17 mm (norme NF P94-052-1) et wL = 61 % pour e = 20 mm (norme EN ISO 17892-12)
plasticité. L’essai doit être recommencé en humidifiant légèrement la pâte avant de reprendre
la boulette et la confection d’un nouveau rouleau.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La limite de plasticité wP est la moyenne arithmétique des teneurs en eau obtenues à partir
des deux essais des rouleaux respectant les critères de diamètre et de longueur. Elle est arrondie
au pourcent près.
5
1
1
6
2 2
4
4 3
3 7
1. Récipient rempli de mercure. 2. Bac. 3. Eau. 4 Mercure. 5. Plaque rigide avec pointes.
6 Prise d’essai. 7. Mercure chassé du récipient 1 par l’introduction de la prise d’essai.
Fig. 6.49. Schéma du processus de détermination du volume de l’échantillon par immersion dans du mercure
en postulant que la variation de volume entre les états initial et final est égale au volume d’eau
perdue pendant la dessiccation et que le volume de l’éprouvette ne varie plus en deçà de la
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
40 40
Vh
30 30
20 Vd 20
10 10
wR wR
0 0
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
Teneur en eau (%) Teneur en eau (%)
a) b)
Fig. 6.50. Courbes de retrait conventionnelles, représentant la variation, en fonction de la teneur en eau, du volume de
l’échantillon (a) entre l’état humide initial Vh et l’état sec Vd et de la déformation volumique ΔV/V correspondante (b)
Un inconvénient majeur de cet essai réside dans l’utilisation de mercure pour déterminer le
volume final de l’éprouvette. En effet, ce produit présente des risques vis-à-vis de la sécurité
et de la santé au travail et nécessite la mise en œuvre de précautions particulières d’utilisation
et de mesures de prévention et de protection du personnel et de l’environnement.
Les essais de dessiccation présentés ci-avant permettent la détermination de caractéristiques
de retrait du matériau testé et notamment des limites de retrait conventionnelles wR sur
l’échantillon remanié et effectives wRe, sur l’échantillon intact.
Des essais de dessiccation effectués sur un même matériau (Zerhouni et al. 1998) ont montré
que ces limites de retrait sont généralement différentes et dépendent de l’état initial et de
l’histoire du sol (Biarez et al. 1988).
Ainsi, pour caractériser le comportement d’un matériau naturel non remanié, il est indispen-
sable de réaliser des essais de dessiccation pour la détermination de la limite de retrait effec-
tive et du facteur de retrait qui est lié à l’état du matériau.
La limite de retrait conventionnelle apparaît être indépendante de l’état initial et doit être
considérée comme un paramètre intrinsèque d’identification au même titre, par exemple, que
les limites d’Atterberg wL et wP.
La masse volumique sèche ρd peut être calculée à partir de la masse volumique humide ρ et
de la teneur en eau w de l’échantillon par l’expression :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
ρ
ρd = w (33)
1+
100
Cet indice est identique à la densité relative DR (relative density), exprimée en pourcents
(DR = 100 × ID), utilisée notamment dans la bibliographie anglo-saxonne.
L’indice de densité ou la densité relative sont des paramètres fréquemment utilisés comme
paramètres caractéristiques d’identification ou d’état des sols pulvérulents, mais aussi dans de
nombreuses corrélations géotechniques ou de comportement, comme celles utilisées dans la
qualification de la susceptibilité des sols à la liquéfaction.
L’essai de détermination de emax et emin s’applique aux sables et graviers secs dont la dimension
maximale dmax des grains ne dépasse pas 50 mm et le passant à 80 µm est inférieur ou égal
à 12 %. Le principe de l’essai repose sur la détermination de la masse volumique d’un échan-
tillon de sol pulvérulent obtenue successivement :
a) à l’état lâche : on procède au remplissage avec le matériau d’un moule métallique rigide
dont les dimensions sont données dans le tableau 6.15 en fonction de la dimension maxi-
male des particules de l’échantillon. Ce remplissage s’effectue de manière normalisée, soit
par répandage au moyen d’un dispositif à goulotte (figure 6.51) lorsque le dmax est infé-
rieur ou égal à 10 mm (sables), soit par remplissage manuel à la pelle lorsque le dmax est
supérieur à 10 mm (graves). Après remplissage, on procède à l’arasement soigné du moule
ainsi rempli, puis on effectue le pesage du moule rempli afin de déterminer la masse
sèche m de matériau à l’état lâche. Connaissant la masse volumique des grains solides ρs
(voir § 6.7.2.4) et le volume du moule Vm, la masse volumique sèche ρd et l’indice des
vides emax sont obtenus par :
m ρ
ρd min = et emax = s − 1 (35)
Vm ρd min
Entonnoir de
remplissage Système
de
70°
relevage
± 3°
Guidage et
centrage
hg = 175 ± 5 mm
Goulotte
Moule
Table vibrante
Fig. 6.51. Dispositif de répandage par goulotte (dmax ≤ 10 mm) et table vibrante (document Afnor)
b) à l’état dense : le moule obtenu à l’étape a), rempli de son échantillon arasé, est équipé
d’une réhausse permettant l’insertion d’une surcharge au-dessus de la surface de l’échan-
tillon. Cette surcharge doit permettre d’appliquer une pression de 10 kPa sur l’échantillon.
Ensuite, l’ensemble moule équipé de sa réhausse rempli de l’échantillon (voir étape a)) et
surcharge est fixé à la table vibrante et soumis à une phase de vibration pendant une durée
de 8 min ± 15 secondes afin de densifier l’échantillon. L’amplitude de vibration à imposer
est de 0,5 mm ± 0,1 mm à une fréquence de 50 Hz. Après avoir retiré délicatement la
réhausse, on détermine le nouveau volume de l’échantillon en mesurant la hauteur finale
atteinte par l’échantillon après vibration. Pour ce faire, on utilise une cale métallique posée
à la surface de l’échantillon et on détermine au moyen d’un capteur de déplacement ou
30 – 70 % Marne
(moins de 5 %) à moins de 0,5 gramme pour une teneur élevée (supérieure à 80 %). Pour une
teneur de l’ordre de 20 à 40 %, la masse de la prise d’essai est de l’ordre du gramme. Cette
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
prise d’essai (7) est ensuite introduite dans le flacon à réaction (5). Remplir le tube d’essai (6)
avec 10 cm3 d’acide chlorhydrique (HCl) de densité 1,19 et le placer délicatement dans le
flacon à réaction. Ouvrir le robinet (3) pour équilibrer la pression du système avec la pression
atmosphérique et pour initialiser et équilibrer les niveaux d’eau dans la burette (2) et dans le
réservoir (1). Pour ce faire, déplacer le réservoir vers le haut de manière à ramener le niveau
d’eau au zéro de la burette, situé en haut de la burette.
Obturer le flacon à réaction avec son bouchon, tout en laissant le passage, au travers du
bouchon, du gaz qui s’échappera du flacon (5) vers le haut de la burette (2) en transitant par
le refroidisseur (8). Fermer ensuite le robinet (3) et vérifier que la lecture initiale du volume
d’eau dans la burette est bien à 0.
10
5
2
8
7
1. Réservoir d’eau. 2. Burette graduée. 3. Robinet. 4. Bac d’eau à température ambiante. 5. Flacon à réaction. 6. Tube
d’essai. 7. Prise d’essai du matériau à tester. 8. Système refroidisseur du CO2 (serpentin). 9. Tubulure souple. 10. Eau.
Fig. 6.52. Dispositif d’essai pour déterminer la teneur en CaCO3 – Schéma d’un calcimètre (document Afnor)
L’essai est ensuite réitéré sur une deuxième prise d’essai en reprenant l’ensemble du processus
décrit ci-avant.
La teneur en carbonate, exprimée en pourcentage, est calculée sur chaque prise d’essai à
partir de l’expression suivante :
1,2 Vb· p (38)
CaCO3 =
m ·(θb + 273)
La valeur retenue correspond à la moyenne des résultats obtenus sur les deux prises d’essai.
Dans le cas où la mesure de la pression atmosphérique n’est pas effectuée, l’essai est également
conduit sur une masse mt d’un échantillon de référence constitué de carbonate de calcium
pur, dans les mêmes conditions ambiantes de température et de pression atmosphérique que
celles des essais conduits sur les prises d’essai du matériau à tester. Le volume de gaz dégagé Vt
correspondant à une teneur en carbonate de 100 %, la teneur en carbonate du matériau peut
alors être déduite par :
m V
CaCO3 = 100 × t · b (39)
m Vt
sium restant après oxydation dans le mélange, par l’ajout d’un volume d’une solution de
sulfate double d’ammonium et de fer. Le dosage est caractérisé par un changement de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
de l’eau et constamment agitée par un agitateur mécanique. Le bleu de méthylène, sous forme
d’une solution à 10 g/l, est introduit par injections successives de 2, 5 ou 10 cm3 à l’aide
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La vitesse d’écrasement doit être sélectionnée entre 0,5 et 1,5 % de déformation longitudinale
(ΔH/H) par minute. Ceci correspond pour une éprouvette de 70 mm de hauteur à une vitesse
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Comparateur
Piston δh
C1
Dynamomètre
δl
π T
Sol v
Socle C2
Pierres poreuses
L’application de cette charge associée au dispositif de drainage par les pierres poreuses permet
de consolider l’éprouvette avant et pendant la phase de cisaillement.
L’essai comporte le cisaillement d’au moins trois éprouvettes de mêmes dimensions préparées
dans les mêmes conditions à partir d’un seul et même échantillon. Le cisaillement des éprou-
vettes s’effectue à la même vitesse, mais à des charges verticales N différentes.
Le choix des valeurs de la charge verticale N est déterminé par le niveau des contraintes que
subira le sol en place. Lorsque ces contraintes ne sont pas définies ou spécifiées, on peut se
référer aux valeurs par défaut proposées par la norme et rappelées dans le tableau 6.17, dans
lequel σ´v0 représente la contrainte verticale effective agissant sur le sol en place avant son
prélèvement et A la section de l’éprouvette.
Tableau 6.17. Effort vertical à appliquer aux éprouvettes – Exemple
50 kPa 0,5 σ´v0
Une fois l’éprouvette mise en place dans la boîte de cisaillement, on procède à sa saturation
et à sa consolidation sous l’effort vertical N correspondant. Le déplacement vertical δh
pendant cette phase est mesuré et suivi en fonction du temps, de manière à déterminer la fin
de la consolidation.
La phase de cisaillement peut alors être entamée, toujours sous l’application de la charge
verticale N. Le cisaillement doit s’effectuer à une vitesse de déplacement suffisamment lente
pour considérer que le drainage est total et qu’aucune variation de pression interstitielle ne se
développe pendant ce cisaillement.
La mesure et le suivi régulier des différents capteurs de déplacement δh et variation δl et du
capteur de la force de cisaillement T sont effectués jusqu’à ce que l’effort T se stabilise ou se
mette à diminuer et que le déplacement total de cisaillement δl ait atteint au moins 5 mm.
À la fin du cisaillement, l’éprouvette est démontée et pesée en totalité, puis séchée à l’étuve
afin de déterminer sa teneur en eau et sa masse sèche.
L’expression des résultats et la détermination des paramètres de cisaillement s’effectuent après
avoir réalisé le cisaillement de toutes les éprouvettes, en traçant sur un même diagramme les
courbes de variation en fonction de δl de la contrainte de cisaillement τ et de la hauteur δh,
comme représenté sur l’exemple de la figure 6.55.
(τ)
δl
(δl)
δh
L’essai étant réalisé sur les différentes éprouvettes avec des contraintes verticales différentes,
par exemple σ1, σ2, σ3 et σ4, la courbe intrinsèque du sol peut être déterminée en portant sur
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
le diagramme de Coulomb (τ, σ1) les points correspondant aux contraintes de cisaillement
maximales mesurées τ1, τ2, τ3 et τ4, comme représenté sur la figure 6.56.
τ4
τ3
τ2
τ1 φ
σ1 σ2 σ3 σ4 σ
Fig. 6.56. Exemple de détermination de c et φ à partir de résultats d’un essai de cisaillement direct
Cette courbe permet de définir l’angle de frottement φ´ et la cohésion c´, l’essai ayant été
réalisé dans des conditions consolidées, drainées.
Le 1er cycle de cisaillement est réalisé dans les mêmes conditions que celles d’un essai de cisail-
lement direct. Il doit s’effectuer à une vitesse de déplacement suffisamment lente pour consi-
dérer que le drainage est total et qu’aucune variation de pression interstitielle ne se développe
pendant ce cisaillement. Ce 1er cycle est arrêté lorsque l’effort T se stabilise ou se met à dimi-
nuer et que le déplacement total de cisaillement δl a atteint au moins 5 mm.
Le sens de cisaillement est alors inversé afin de réaliser les cycles suivants de cisaillement. Ces
cycles sont effectués à une vitesse plus grande que celle du 1er cycle. Toutefois, celle-ci doit
rester inférieure à 5 fois la vitesse du 1er cycle et ne doit pas dépasser 40 µ/min. Une fois en
bout de course, le sens de déplacement est inversé et le cisaillement est poursuivi sur les cycles
suivants, jusqu’à ce que la résistance au cisaillement observée se stabilise. Enfin, le dernier
cycle après cette stabilisation de la résistance est effectué à la même vitesse que le 1er cycle.
À la fin des cycles de cisaillement, l’éprouvette est démontée et pesée en totalité, puis séchée
à l’étuve afin de déterminer sa teneur en eau et sa masse sèche.
Le processus est ensuite répété pour les autres éprouvettes, mais à des charges verticales
différentes.
L’expression des résultats et la détermination des paramètres de cisaillement s’effectuent après
avoir réalisé le cisaillement de toutes les éprouvettes, en traçant pour l’ensemble des cycles et
sur un même diagramme les courbes de variation en fonction du déplacement cumulé δl de
la contrainte de cisaillement τ comme représenté sur l’exemple de la figure 6.57.
100
série 1, 3, 5, 7 série 2, 4, 6, 8
90 σ4 = 200 kPa
1 σ3 = 150 kPa
80
Contrainte de cisaillement τ (kPa)
σ2 = 100 kPa
70 σ1 = 50 kPa
60 2
50 4
3 6 8
40 5 7
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100 120
Déplacement δI (mm)
L’essai étant réalisé sur les différentes éprouvettes avec des contraintes verticales différentes,
par exemple σ1, σ2, σ3 et σ4, on détermine par un ajustement linéaire les droites et para-
mètres de résistance au cisaillement correspondant à chacun des critères (figure 6.58) :
• celui de pic correspondant à la résistance maximale et déterminé sur les résultats (τ, σ) et
courbes obtenues au 1er cycle. Les paramètres de pic déduits sont notés c´p et φ´p ;
• celui correspondant à l’état résiduel et à la résistance au cisaillement obtenue après l’appli-
cation des autres cycles. Les paramètres de résistance résiduelle déduits sont notés c´R
et φ´R.
Contrainte de
cisaillement à la rupture Critère de pic
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
φ´p
τf
kPa
c´R σ´ Contrainte
0 kPa normale
Fig. 6.58. Exemple de détermination des paramètres c´ et φ´ correspondant aux états de pic et de résistance résiduelle
à partir de résultats d’un essai de cisaillement alterné
Mesure de déformation
F = (σ1 – σ3)·S
(δl)
Piston
Burette
Sol
σ3 σ3 Eau
Pression
latérale σ3
Chambre
Pierre poreuse
La cellule est remplie d’eau. Le dispositif d’essai permet de mettre cette eau en pression et
ainsi d’appliquer à l’éprouvette une contrainte isotrope σ3 (σ1 = σ2 = σ3).
Par ailleurs, l’éprouvette peut être comprimée verticalement à l’aide d’un piston. Soit F la
force ainsi appliquée. La déformation verticale correspondante δl est mesurée à l’aide d’un
capteur de déplacement.
Un robinet R permet, s’il est ouvert, le drainage de l’éprouvette par l’intermédiaire des disques
drainants (pierres poreuses) : l’essai est dit drainé. S’il est fermé, le sol ne peut pas se drainer :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
δl
Fig. 6.60. Courbe contrainte/déformation – exemple de l'éprouvette i
En répétant l’essai pour différentes valeurs de σ3, plusieurs cercles de Mohr correspondant à
la rupture peuvent être déterminés. Il est alors possible de tracer la courbe intrinsèque
(figure 6.61).
c
1er essai 2e essai 3e essai
Fig. 6.61. Détermination de la droite intrinsèque d’un sol, à partir de l’essai triaxial et de l’interprétation
par cercles de Mohr
Outre la détection du déviateur maximal, il existe d’autres critères de rupture différents qui
permettent de bien détecter le moment où la rupture se produit et où l’éprouvette entre
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
en plasticité.
En effet, dans certains cas, les courbes du déviateur q en fonction de la déformation de
l’éprouvette ne se stabilisent pas et restent croissantes, et il est difficile de déterminer claire-
ment une valeur maximale qmax.
Dans ce cas, une interprétation avec un critère basé sur l’évolution du rapport des
contraintes σ´1 / σ´3 et de la détection du maximum de ce rapport devient souvent plus perti-
nente. Un exemple de ce type d’interprétation est représenté sur la figure 6.62.
valeurs maximales
3,0
Ep1
2,5 Ep2
3 2
Ep3
2,0
1
σ´1/σ´3
1,5
1,0
0,5
0,0
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
ε1 = ΔH/H déformation axiale (%)
Fig. 6.62. Détermination du critère de rupture en exploitant les courbes d’évolution du rapport σ´1 /σ´3
dans un essai triaxial CU + u – Exemple
q = σ1 − σ3 = 2 t (48)
Dans ce type de représentations, comme dans l’exemple de la figure 6.63, les courbes de
chemins de contraintes viennent rejoindre puis longer la droite intrinsèque qui caractérise la
résistance maximale du sol. Cette droite permet ainsi de définir les paramètres de résistance
au cisaillement correspondants, à partir de l’angle θ´ de cette droite et de son ordonnée à l’ori-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1 000 Ep1
900 Ep2
t = (σ1 − σ3)/2 (kPa)
2
800
Ep3
θ
700
3 (σ´1/σ´3)max
600
400 Linéaire
((σ´1/σ´3)max)
300
Linéaire
200 (État critique)
1
100
t0
0
0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800 2 000
s´ = (σ´1 + σ´3)/2 (kPa)
Fig. 6.63. Représentation dans le plan de Lambe des chemins de contraintes suivies par trois éprouvettes
lors d’un essai triaxial CU + u – Exemple
sin φ´ = tan θ´
t´0
c´ = (49)
cos φ´
Comme pour l’essai de cisaillement rectiligne, les valeurs de c et φ que l’on peut déterminer
avec l’essai triaxial dépendent des conditions de consolidation ou non et de drainage ou non
pendant l’essai. Les différents essais classiquement réalisés sont présentés dans les paragraphes
suivants.
Dans le cas de sols non saturés ou compactés, on observe lorsque la contrainte de confine-
ment augmente un accroissement de la résistance au cisaillement et l’angle de frottement
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
apparent φUU déterminé est non nul et supérieur à 0. La cohésion apparente cUU associée à
cet angle de frottement non nul est dans ce cas différenciée de la cohésion non drainée cu asso-
ciée à φu = 0 (figure 6.65). Cependant, il convient de noter qu’avec l’augmentation du confi-
nement le degré de saturation augmente aussi et tend vers 100 %, ramenant ainsi le
comportement du sol vers celui d’un sol saturé, avec un angle de frottement apparent φUU qui
diminue et qui tend vers 0. La pente de la courbe intrinsèque tend alors vers l’horizontale,
avec φu = 0 et une cohésion apparente non drainée cu.
0,300
1
φu = 0
Contrainte de cisaillemnt (MPa)
0,200
cu
0,100
0,000
0,000 0,200 0,400 0,600
Contrainte normale (MPa)
Fig. 6.64. Représentation dans le plan de Mohr d’un résultat d’essai triaxial UU sur sol fin saturé – Exemple
φUU
cUU
0 σ
Fig. 6.65. Représentation dans le plan de Mohr d’un résultat d’essai triaxial UU sur sol non saturé ou compacté –
Exemple
En effet, cette phase de saturation préalable est indispensable pour pouvoir appliquer le
principe de la contrainte effective σ´ = σ − u et ainsi interpréter l’essai en contraintes effec-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Variation de
volume de
l’éprouvette
Une fois la phase de consolidation terminée, l’essai est poursuivi par la phase de cisaillement
non drainé de l’éprouvette. Le cisaillement triaxial de l’éprouvette s’effectue en appliquant un
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
effort axial de compression en tête de l’éprouvette après avoir fermé le robinet de drainage.
L’éprouvette reste toujours confinée sous la contrainte σ3 et la valeur de la pression intersti-
tielle avant de lancer le cisaillement est égale à la contre-pression ucp.
L’application de l’effort s’effectue par l’intermédiaire d’une presse d’écrasement (figure 6.67)
en imposant une vitesse de déplacement suffisamment lente pour permettre à la pression
interstitielle régnant dans l’éprouvette d’être considérée comme homogène en tous points de
l’éprouvette. Cette vitesse est déterminée à partir de la valeur mesurée de t100 et des disposi-
tifs drainants équipant l’éprouvette (disques drainants, papier-filtre drainant, etc.). Elle peut
varier de moins de 1 µm/min à quelques dizaines de µm/min.
Fig. 6.67. Exemple d’équipement pour la réalisation d’essai triaxial avec presse, contrôleurs pression-volume,
cellule triaxiale et capteurs (document Fondasol)
a) 2 000,0
1 800,0
1 600,0 Ep 1
1 400,0 Ep 2
Ep 3
1 200,0
1 000,0
800,0
600,0
400,0
200,0
0,0
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
b) 100,0
0,0
2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
− 100,0
− 200,0 Ep 1
Ep 2
− 300,0 Ep 3
− 400,0
− 500,0
− 600,0
c) 4,0
3,5
3,0 Ep 1
2,5 Ep 2
2,0 Ep 3
1,5
1,0
0,5
0,0
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
Fig. 6.68. Exemple de résultats d’essai triaxial CU + u : courbes en fonction de la déformation ε1 du a) déviateur q,
b) de la variation de pression interstitielle Δu et c) du rapport des contraintes σ´1/σ´3
d) 1 000
900
Ep 1
800
Ep 2
700
Ep 3
600
500 (σ´1/σ´3)max
400 État
critique
300
Ajustements
200
linéaires
100
0,0
0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800 2 000
e) 2 000
1 800
Ep 1
1 600
Ep 2
1 400
Ep 3
1 200
1 000 Rupture
800
Ajustement
600
linéaire
400
200
0,0
0 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000
f ) 1 600
1 400
Ep 1
1 200
Ep 2
1 000 Ep 3
800
600
400
200
0,0
0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800 2 000 2 200 2 400 2 600 2 800 3 000 3 200
Fig. 6.69. Exemple de résultats d’essai triaxial CU + u : représentations dans les plans (s´, t´) de Lambe (d),
(p´, q) de Cambridge (e) et (σ´, τ) de Mohr (f) (document Fondasol)
c) le rapport des contraintes σ´1/σ´3 en fonction de la déformation ε1 pour les trois éprou-
vettes testées. Ce rapport, lorsqu’il est maximal, constitue un critère pertinent pour
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
détecter le début de rupture des éprouvettes et pour déterminer les paramètres de résis-
tance du sol.
Sur la figure 6.69, les graphiques reproduits représentent, de haut en bas :
d) les chemins de contraintes représentés dans le plan de Lambe, avec en abscisse la contrainte
moyenne s´ = (σ´1 + σ´3)/2 et le terme déviatorique t´ = (σ´1 − σ´3)/2. Ce type de représen-
tation permet de suivre l’évolution de la résistance en fonction de la contrainte moyenne
effective et de détecter la droite du critère de résistance maximale t´ = s´· tan θ´ + t´0 sur
laquelle viennent s’aligner les points expérimentaux de l’essai ;
e) les chemins de contraintes représentés dans le plan de Cambridge, avec en abscisse la
contrainte moyenne p´ = (σ´1 + 2 σ´3)/3 et le terme déviatorique q´ = σ´1 − σ´3. De la même
manière que dans le plan de Lambe, cette représentation permet de suivre l’évolution de la
résistance en fonction de la contrainte moyenne effective et de détecter la droite du critère
de résistance maximale q´ = M·p´ + q´0 sur laquelle viennent s’aligner les points expérimen-
taux de l’essai ;
f ) les cercles de Mohr correspondant au moment où le critère de résistance maximale
(rupture) pour chaque éprouvette est atteint. La droite qui tangente les cercles permet de
déterminer directement la cohésion effective c´ égale à l’ordonnée à l’origine de cette droite
et l’angle de frottement effectif φ´ déduit de la pente tan φ´ de la droite.
tive de consolidation choisie σ´3. Pendant cette phase de consolidation, le drainage est ouvert
et les variations de volume de l’éprouvette ΔV sont mesurées en fonction du temps pour
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
a) 900,00
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
800,00
Ep 1
400,00
Ep 2
600,00 Ep 3
Ep 4
500,00
400,00
300,00
200,00
100,00
0,00
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
b) 4,00
3,50
Ep 1
3,00 Ep 2
2,50 Ep 3
Ep 4
2,00
1,50
1,00
0,50
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
− 0,50
− 100
c) 450
400
Ep 1
350 Ep 2
300 Ep 3
250 Ep 4
(σ´1/σ´3)max
200
État
150 critique
100 Ajustements
linéaires
50
0
0 100 200 300 400 500 600 700 800
Fig. 6.70. Exemple de résultats d’essai triaxial CD : courbes en fonction de la déformation ε1 du a) déviateur q,
b) de la variation de volume ΔV et c) des chemins des contraintes (s´, t´)
d) 900,00
800,00
700,00
600,00 Ep 1
Ep 2
500,00
Ep 3
400,00 Ep 4
Rupture
300,00
Ajustement
linéaire
200,00
100,00
0,00
0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600 1 800
e) 800,00
700,00 Ep 1
Ep 2
600,00
Ep 3
500,00 Ep 4
400,00
300,00
200,00
100,00
0,00
0 200 400 600 800 1 000 1 200 1 400 1 600
Fig. 6.71. Exemple de résultats d’essai triaxial CD : représentations dans les plans (s´, t´) de Lambe (d), et de Mohr (e)
(document Fondasol)
La cellule est représentée sur la figure 6.72 ; ses organes essentiels sont les suivants :
• un cylindre rigide en métal (bague œdométrique) contenant l’échantillon,
• deux pierres poreuses assurant le drainage des deux faces de l’échantillon,
• une réserve d’eau en contact avec les pierres poreuses,
• un piston coulissant dans le cylindre et venant charger l’échantillon,
• un capteur ou un comparateur permettant de mesurer les variations d’épaisseur de l’échan-
tillon (tassement ou gonflement).
Comparateur
Charge
Piston Eau
Réservoir
Pierre poreuse
supérieure
Bague
Éprouvette œdométrique
Pierre poreuse
inférieure
Fig. 6.72. Schéma d’une cellule œdométrique (Magnan, Techniques de l’ingénieur, 2000)
a) Bâti de chargement par poids b) Système de chargement pneumatique
Les contraintes applicables par ces différents systèmes peuvent aller de quelques kPa à plus
de 5 000 kPa, en fonction du diamètre de l’échantillon testé.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
L’essai œdométrique permet d’établir, pour un échantillon donné, deux types de courbes :
• la courbe de compressibilité, qui indique le tassement total, traduit en indice des vides, en
fonction du logarithme de la contrainte appliquée ;
• les courbes de consolidation, qui donnent le tassement de l’échantillon en fonction du
temps sous application d’une contrainte constante. Ces courbes permettent la détermina-
tion expérimentale du coefficient de consolidation verticale Cv . La procédure correspon-
dante pour cette détermination est décrite plus loin dans ce paragraphe.
L’établissement de la courbe de compressibilité se fait en appliquant des contraintes normales
à l’échantillon par paliers successifs en présence d’eau. Le tassement (ou le gonflement au
déchargement) ΔH est mesuré sous chaque palier de chargement jusqu’à ce qu’une stabilisa-
tion soit pratiquement atteinte. La durée d’application de chaque charge ne doit pas dépasser
24 heures en général.
Deux procédures différentes de chargement sont utilisées selon le comportement du sol sous
la première charge appliquée (charge faible ≤ 10 kPa) :
• sols non gonflants à la mise en eau (figure 6.79a),
• sols gonflants à la mise en eau (figure 6.79b).
Si le sol est non gonflant, deux cycles de chargement/déchargement sont réalisés.
Si le sol a tendance à gonfler sous les faibles charges, la contrainte appliquée est immédiate-
ment augmentée jusqu’à ce qu’une amorce de tassement apparaisse, ceci afin d’empêcher le
gonflement de se produire.
Les résultats sont présentés sous forme de variations de l’indice des vides du sol e en fonction
de log σ´. En fait, celles-ci sont liées au tassement relatif par la relation (51).
ΔH Δe
= (51)
Hi 1 + ei
où Hi et ei représentent respectivement l’épaisseur et l’indice des vides initiaux de l’échan-
tillon (figure 6.74).
ΔH
Hi H1
En effet, la section A étant constante et les variations de volume ne résultant que des vides, il
en découle que :
ΔH ΔVt ΔVv
= = (52)
H Vt Vv + Vs
La formule (50) est obtenue en divisant le numérateur et le dénominateur du dernier terme
de l’équation ci-dessus par Vs et en introduisant ei et Δe. Par définition, e = Vv/Vs et Δe = ΔVv/Vs.
La signification de Vv, Vs et Vt est donnée au chapitre 2.
L’allure des courbes de compressibilité donne des indications précieuses sur le remaniement
éventuel de l’éprouvette d’essai, l’histoire du sol et son comportement sous charge. Plusieurs
caractéristiques du sol sont définies à partir de ces courbes : la contrainte effective de préconso-
lidation, l’indice de compression, l’indice de décompression-recompression, les modules
œdométriques sécants ; par ailleurs, le cas particulier des sols gonflants est traité plus loin dans
ce paragraphe.
Cs
1,2
σ´1
M1
σ´2
1,0
Cc M2
0,8
7,3 2,6 1,7 2,6 4,7 9,3 Module Eoed
(MPa)
Fig. 6.75. Courbe de compressibilité d’un sol non gonflant et paramètres de compressibilité
e
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
σ´p
e0 σ´1
Cs
M1
σ´2
Cc
Cs M2
log σ´
Pour la plupart des sols, la courbe de chargement présente des inclinaisons sensiblement diffé-
rentes selon que la contrainte se situe en deçà ou au-delà de σ´p.
Le tassement du sol est faible, voire nul (sol gonflant par exemple) sous des contraintes infé-
rieures à σ´p puisque celui-ci était déjà consolidé à cette contrainte. Au-delà de cette contrainte,
le processus de consolidation, tel que décrit précédemment, se développe et les tassements
sont sensibles et plus ou moins importants selon la nature du sol. Cette deuxième partie du
cycle de chargement s’appelle courbe vierge, dans laquelle on définit l’indice Cc.
Indice de compression Cc
L’indice de compression Cc , qui, par définition, est la pente (au signe près) de la tangente à la
courbe vierge, permet de préciser la sensibilité du sol au tassement le long de cette courbe.
Soit deux points quelconques M1 et M2 sur cette tangente (figures 6.75 et 6.76), il s’ensuit :
e2 − e1 = − Cc · (log σ´2 − log σ´1) = − Cc · log (σ´2 / σ´1),
d’où (54), compte tenu de la formule (51) :
C σ´
ΔH = − H · c · log 2 (54)
1 + e0 σ´1
Nota : puisque la consolidation primaire est supposée achevée sous chaque palier de chargement,
il est licite d’écrire indifféremment σ ou σ´, ces contraintes étant alors égales.
La formule (54) fournit le tassement d’une couche d’épaisseur H lorsque la contrainte
normale appliquée croit de σ1 à σ2. Elle n’est valable que si σ2 > σ1 > σ´p. Sinon, il faut utiliser
la formule (55), sous peine de surestimer parfois considérablement les tassements. L’indice
des vides e0 correspond à l’indice des vides du sol en place, c’est-à-dire celui qui correspond à
la contrainte verticale effective σ´z0 appliquée à la profondeur de prélèvement de l’échantillon
et qui est due au poids des terres σ´v0 et au poids des éventuels ouvrages qui le surchargent
(voir formules (58) et (59) ci-après).
Indice de décompression-recompression Cs
Cet indice (figures 6.75 et 6.76) traduit la déformabilité d’un échantillon non gonflant en
deçà de la contrainte de consolidation à laquelle il a été soumis. Il ne faut pas confondre cet
indice avec le coefficient de gonflement Cg (voir ci-après).
ΔH = − H · ( Cs
1 + e0
σ´
· log p +
Cc
σ´1 1 + e0
σ´
· log 2
σ´p ) (55)
Le module œdométrique sécant entre deux points N1(σ1, e1) et N2(σ2, e2) de la courbe de
chargement est défini par la formule (56). Compte tenu de la formule (51), le module
œdométrique s’écrit également comme (57) :
σ − σ1
Eoed = 2 ·H (56)
H1 − H2 i
Δσ
Eoed = − ·(1 + ei) (57)
Δe
Sur la figure 6.75, les valeurs des modules œdométriques calculés entre chacun des paliers de
chargement sont données en bas du diagramme de compressibilité.
Le module œdométrique sécant n’a pas une valeur constante. Il dépend de la position de N1
et N2 et n’est valable que dans l’intervalle de contraintes correspondant à ces points.
La notion de module présente un grand intérêt pratique et est utilisée dans de nombreux logi-
ciels de calcul. Il est généralement possible, sans grande erreur, de considérer un module
œdométrique constant dans un assez large domaine. Il faut cependant s’assurer pour chaque
application que cette approximation est acceptable. Dans le cas contraire, la valeur de module
de chaque intervalle de contraintes doit être considérée.
Terrain naturel
hi γi h
Nappe
hi γ´j
M
Fig. 6.77. Définition de la pression due au poids des terres
Si la nappe phréatique est à la profondeur h telle que h < z, la contrainte σ´v0 découle de
l’application du principe de la contrainte effective : σ´v0 = σv0 − u et est donnée par la formule
générale suivante :
h z
σ´v0 = ∑ γi·hi + ∑ γ´j·hj (59)
0 h
γi étant le poids volumique apparent des couches situées au-dessus de la nappe et hi leur épais-
seur, γ´j étant le poids volumique déjaugé des couches immergées situées au-dessous de la
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
e σ´z
σ´p
e
σ´p
e
σ´p
• Les sols gonflants : leur courbe œdométrique au déchargement présente une pente marquée
sous faible contrainte (figure 6.79). Ces sols sont particulièrement dangereux pour les
fondations des constructions légères.
• S’il a été nécessaire d’empêcher le gonflement en début de chargement, il s’agit d’un sol
surconsolidé, éventuellement non saturé, en état de succion élevée. Le sol, dans l’état où il
a été prélevé, est susceptible de gonfler s’il est soumis, sous faible contrainte, au contact
d’eau libre (figure 6.79a).
• Si le même sol a été mis en présence d’eau libre et laissé libre de gonfler avant prélèvement,
son potentiel de gonflement a déjà été libéré et sa succion avoisine zéro. La courbe œdomé-
trique aura alors l’allure de la figure 6.79b. Un tel sol est susceptible de faire un retrait
important en cas de dessiccation et de réapparition d’une succion significative (action
d’une sécheresse prolongée par exemple).
e e
Cg a b
Cg
σ´z σ´g
log σ´v log σ´v
H0
Consolidation
primaire
Variation de hauteur σ´ = Cte
H50
Consolidation secondaire
H100
√t90
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0 1 2 3 4 5 6 √t
s0 Temps t
(minutes)
sc
Sous contrainte
σv constante
s60
s90
L D1
1,15 L
D2
D1
ΔH
Variation de hauteur
de l’éprouvette
5
σg = 41 kPa
2,5
− 2,5
1 10 100
Contrainte verticale (kPa) σv
Avec cet ajustement, la contrainte qui correspond à une déformation nulle est la contrainte
de gonflement σg. La valeur absolue de la pente de cette droite ajustée représente le rapport
de gonflement Rg.
À partir de ces paramètres, on peut déduire la relation exprimant le gonflement relatif, qui se
produit lorsque le terrain, surchargé par une contrainte σ ≤ σg , est mis en contact avec de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2
Éprouvette
L’essai est mené sur une éprouvette préalablement découpée dans l’échantillon de sol à
caractériser soit au moyen d’une trousse coupante, soit au moyen d’un tour équipé d’un
gabarit. Le diamètre initial D0 de l’éprouvette est compris entre 35 mm et 50 mm, et sa
hauteur entre 0,4 D0 et 0,6 D0.
Les paramètres d’état initial (géométrie, teneur en eau, indice des vides, degré de saturation)
sont alors déterminés.
Pendant sa dessiccation, l’éprouvette est régulièrement pesée et sa variation de hauteur ΔH
mesurée.
Un exemple de courbe de retrait ΔH/H0 en fonction de la teneur en eau w ainsi obtenue est
donné sur la figure 6.84.
15
RI
5
wRe
0
0 10 20 30 40 50
Teneur en eau (%)
Fig. 6.84. Exemple de courbe de retrait linéaire et caractéristiques mesurées par l’essai
Cette courbe peut être décomposée en deux parties sensiblement linéaires à l’intersection
desquelles correspond la teneur en eau de limite de retrait effective wRe.
La pente de la première partie linéaire représente le facteur de retrait linéaire effectif Rl. Dans
cette partie de la courbe, l’éprouvette reste, pendant sa dessiccation, très proche de la satura-
tion et tout départ d’eau se traduit par une variation correspondante de son volume.
La deuxième partie, sensiblement horizontale, correspond à la désaturation du matériau et à
l`arrêt du retrait, le sol ayant atteint l’essentiel de sa déformation.
Bien que la mesure de variation de hauteur ne se fait que dans la direction axiale, alors que la
variation pendant le retrait est volumique, la limite de retrait effective déterminée à partir de
la courbe de variation de volume est identique ou très proche de celle déterminée à partir de
la courbe de variation de hauteur.
Des mesures comparatives de limite de retrait effective wRe avec celles déterminées à partir de
suivi de mesures du retrait volumique global d’éprouvettes par immersion dans du mercure
[6 Philipponnat 1991] montrent une très bonne concordance entre les courbes et les limites
de retrait obtenues selon les deux méthodes, comme l’illustrent les graphiques de la figure 6.85.
14 Courbes de retrait d’une argile vert et ocre 14 Courbes de retrait d’une argile vert et ocre
(échantillon non remanié - S1b/B à 1,90 m) (échantillon non remanié - P4/D à 0,85 m)
12 12
Mesure du retrait linéaire Mesure du retrait linéaire
Mesure du retrait volumique Mesure du retrait volumique
10 10
Déformation axiale (%)
8 8
6 6
1
4 4 RI
1
2 2 wRe
wRe RI
0 0
0 10 20 30 40 0 10 20 30 40
Teneur en eau (%) Teneur en eau (%)
Fig. 6.85. Courbes de retrait par dessiccation déduites d’essais de retrait linéaire selon la norme XP P94-060-2
et d’essais de mesure du retrait volumique par immersion dans du mercure, réalisés sur deux échantillons
d’une argile naturelle
h1
h2
Fig. 6.87. Exemple de perméamètre de type œdomètre à charge variable [6 Reiffsteck 2018]
σ3
I0 us
M
ue
M
Fig. 6.88. Exemple de perméamètre à paroi souple de type cellule triaxiale et contrôleurs pression-volume à piston
[6 Reiffsteck 2018]
Après avoir procédé à la saturation de l’éprouvette par une circulation d’eau, l’essai propre-
ment dit consiste à mesurer la durée Δt entre un niveau de charge hydraulique initial h1 et un
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
niveau final h2 lus sur la burette. Le volume d’eau s’étant écoulé pendant cette durée est déter-
miné en connaissant la section a de la burette.
En considérant l’éprouvette de longueur L et de section S, le coefficient de perméabilité
s’obtient par :
h
ln 1 · a · L
h2
k= (69)
S · Δt
2,10
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Courbe Proctor
ρd (Mg/m3 )
2,00 Sr = 80 %
Sr = 100 %
1,90
ρd max
1,80
1,70
1,60
wOPN
w (%)
1,50
8,0 10,0 12,0 14,0 16,0 18,0 20,0
Fig. 6.89. Exemple de courbe Proctor normal avec la détermination des caractéristiques ρd max = 1,82 Mg/m3
et wOPN = 14,4 % et tracé des courbes de saturation à 80 % et à 100 %
Il est à noter que dans sa dernière version de 2014, la norme NF P94-093 a introduit quelques
modifications dans la géométrie des moules et des dames de compactage à utiliser et dans
l’utilisation de disque d’espacement. Ces modifications ont été apportées afin d’harmoniser
les pratiques avec la norme européenne EN 13286-2.
Ainsi, deux types de moules sont utilisables. Le moule de type A, qui correspond sensible-
ment au moule Proctor connu jusqu’à présent, et le moule de type B, qui correspond sensible-
ment au moule CBR défini par la précédente version de la norme et utilisé jusqu’à présent.
Les caractéristiques géométriques de ces moules A et B sont données dans le tableau 6.18 et
sur la figure 6.90. Une rehausse amovible d’au moins 50 mm de haut équipe ces moules.
h1
ø d1 w t
ø d1 + 100 mm
Le moule de type A (moule Proctor) est réservé aux matériaux dont le dmax est inférieur ou
égal à 5 mm et lorsqu’il n’y a pas d’essai de détermination de l’indice portant par poinçonne-
ment à réaliser (voir § 6.7.5.2).
Le moule de type B (moule CBR) peut être utilisé pour tous les matériaux dont le dmax est
inférieur ou égal à 50 mm ou lorsque des essais de détermination de l’indice portant sont
envisagés.
On notera cependant que lorsque la fraction supérieure à 20 mm représente plus de 30 % du
matériau dans sa fraction 0/50 mm, l’essai reste réalisable, mais seulement pour évaluer l’état
Deux types de dames de compactage sont utilisés selon l’énergie de compactage souhaitée
pour l’essai. La dame de type A, qui est utilisée pour l’essai Proctor normal, et la dame de
type B, plus grande, qui est utilisée pour l’essai Proctor modifié. Les caractéristiques de ces
dames sont données dans le tableau 6.19.
Le fonctionnement des dames permet de compacter les couches de matériaux étalées dans le
moule, en soulevant et en faisant chuter verticalement d’une hauteur définie et constante une
masse cylindrique en métal guidée par un tube. Le compactage est obtenu par répétition du
damage en appliquant un nombre normalisé de coups, régulièrement répartis sur chaque
couche.
Tableau 6.18. Dimensions des moules Proctor de types A et B – Normes NF P94-093 et EN 12386-2
Ce processus de compactage peut être réalisé soit manuellement en utilisant une dame
manuelle, soit mécaniquement en utilisant une machine de compactage automatique.
Tableau 6.19. Caractéristiques des dames de compactage de types A et B – Normes NF P94-093 et EN 12386-2
A
2,50 ± 0,02 50,0 ± 0,5 305 ± 3
(Proctor normal)
B
4,50 ± 0,04 50,0 ± 0,5 457 ± 3
(Proctor modifié)
Le remplissage des moules par couches et le compactage de chaque couche est défini selon les
indications de la figure 6.91, en fonction du moule utilisé et de l’énergie de compactage.
Fig. 6.91. Schéma du processus de compactage à appliquer à chaque moule pour l’essai Proctor normal
et pour l’essai Proctor modifié
Une fois le moule entièrement rempli et compacté, on retire sa rehausse et on procède à l’ara-
sage de la surface du moule avec une règle à araser et on pèse la masse du moule et du maté-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
riau qu’il contient. Connaissant la masse et le volume du moule, il est possible alors de
déterminer la masse volumique humide ρh obtenue du matériau.
Si l’on ne doit pas procéder à un essai d’indice portant sur ce moule, le matériau peut alors
être démoulé et on détermine sa teneur en eau w par séchage à l’étuve (voir § 6.7.2.3).
La masse volumique sèche sur ce moule peut alors être déterminée par :
ρh
ρd = w (70)
1+
100
Le processus ci-dessus est répété pour chaque prise d’essai, afin d’obtenir tous les points
permettant de tracer la courbe Proctor et la détermination des références de compactage,
comme dans l’exemple de la figure 6.89.
Dans l’expression (71), les forces sont en kN et l’indice de portance (IPI, CBR ou CBR
immergé) en %.
Nota : Dans certains cas, le contact du poinçon avec le sol au début du poinçonnement n’est
pas parfait et un décalage de la courbe d’effort en fonction de l’enfoncement peut apparaître.
Il convient alors de corriger la courbe de ce décalage avant de déterminer correctement les
efforts F2,5 et F5,0.
Les indices de portance sont utilisés pour caractériser le comportement d’un matériau ou
d’un sol utilisé dans les terrassements et la construction d’ouvrages en terre, ou en assises de
chaussées.
Les indices de portance qui peuvent être déterminés par l’essai de poinçonnement sont :
• l’indice de portance immédiate IPI, déterminé immédiatement après compactage et sans
application de surcharges sur l’échantillon ;
• l’indice portant californien CBR immédiat, déterminé immédiatement après compactage
et avec application de surcharges sur l’échantillon ;
• l’indice portant californien CBR après immersion est déterminé comme pour le CBR
immédiat, avec application de surcharges, mais après avoir conservé le matériau dans son
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
moule immergé dans l’eau pendant 4 jours. Pendant cette période d’immersion, l’évolu-
tion du gonflement du matériau est mesurée.
Les surcharges appliquées permettent de simuler le poids de la chaussée au-dessus du sol.
Dans le cas où celles-ci ne sont pas spécifiées, on pourra choisir une surcharge de 2,3 kg ou
de 4,6 kg à appliquer à la surface du matériau dans le moule. Ces surcharges sont constituées
de disques métalliques comportant un évidement central permettant le passage du poinçon
CBR et son contact avec la surface du matériau.
Un exemple de résultat d’enfoncement et de détermination des forces d’enfoncement
à 2,5 mm et à 5,0 mm obtenues après correction de la courbe (effort-enfoncement) brute est
présenté sur la figure 6.92.
Effort - Enfoncement
25
Effort - Enfoncement corrigé
Force (kN)
20
15
F5,0
10
F2,5
5
Enfoncement (mm)
0
0,0 2,0 4,0 6,0 8,0 10,0 12,0
Fig. 6.92. Exemple de résultat effort-enfoncement d’un poinçonnement CBR immédiat obtenu
sur un matériau compacté à l’OPM
La valeur d’indice de portance obtenue dans cet exemple, déterminée par l’expression (72),
est de :
Indice CBR = max
7,1 13,6
;
13,35 19,93 (
× 100 = 68 % )(72)
Tableau 6.20. Pertinence des techniques usuelles de reconnaissance (Union syndicale géotechnique)
EYR2212118902_Fondations.indb 273
Déblai/Remblai Échantillon intact ou remanié représentatif, R Essais d’identification R
prélevé dans les sondages précédents Essais Proctor, de traitements R
Capacité portante Sondage carotté + échantillon intact + labo S Cisaillement triaxial S Pressiomètre R
Compression simple S Pénétromètre statique R
Cisaillement direct S Standard pénétration test S
Pénétromètre dynamique Q
Phicomètre ou scissomètre Q
Tassement (fondations, Sondage carotté + échantillon intact + labo R Œdomètre R Pressiomètre R
dallages,…) Triaxial avec module R Pénétromètre statique R
DMT S
Soutènement Échantillon intact R Triaxial R Scissomètre R
Cisaillement rectiligne R Phicomètre S
Eau souterraine
1- Niveau des nappes Piézomètres avec suivi automatique R
Piézomètres avec suivi manuel S
Cellules de pression interstitielle S
2- Rabattement Forage d’eau + piézomètres R Essai de pompage R
Sondage carotté + échantillon intact + labo S Essai de perméabilité in situ Q
Aléa sismique Échantillon intact R Triaxial cyclique R Piézocône R
Granulométrie R Standard pénétration test R
Pénétromètre statique R
Retrait gonflement Échantillon intact R Essais de retrait, essai de gonflement R
Essais d’identification Q
Reconnaissance de fondations Fouilles mécaniques R Résistance compression du béton ou R Essais MSP dans forage équipé R
existantes ou avoisinantes Fouilles manuelles / Puits blindés R de la maçonnerie Essai d’impédance en tête de Q
Sondage carotté S fondation profonde
Sondage destructif S
Choix des techniques d’investigation
|
07/01/2019 11:24
274 | Reconnaissance des sols
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[6 Baguelin 1978] BAGUELIN F., JEZEQUEL J.F., SHIELDS D.H., The Pressuremeter and Foundation
Engineering, Trans. Tech. Publication, CH 4711, Suisse, 1978.
[6 Bardet 1997] BARDET J-P., Experimental soil mechanics, Prentice Hall, 1997.
[6 Biarez 1988] BIAREZ J., FLEUREAU J-M., ZERHOUNI M.I., Compressibilité des sols argileux de
10 Pa à 108 Pa, Congrès international de mécanique des sols et de géotechnique – Rio de Janeiro, 1988.
[6 Bigot 2000] BIGOT G., ZERHOUNI M.I., Retrait, gonflement et tassement des sols fins, Bulletin de
liaison des laboratoires des Ponts et chaussées, 229, novembre-décembre 2000.
[6 Bowles 1986] BOWLES J.E., Engineering properties of soils and their measurement, 3rd edition,
McGraw-Hill, 1986.
[6 BRGM 1992] BRGM, CGG, CPGF, LCPC, Géophysique appliquée, Code de bonne pratique, 1992.
[6 Cassan 1988] CASSAN M., Les essais in situ en mécanique des sols – 1. Réalisation et interprétation,
Eyrolles, 1988.
[6 Cassan 2005] CASSAN M., Les essais de perméabilité sur site dans la reconnaissance des sols (nouvelle
édition), Presses ENPC, 2005.
[6 Cambou 1993] CAMBOU B., BAHAR R., « Utilisation de l’essai pressiométrique pour l’identifica-
tion de paramètres intrinsèques du comportement d’un sol », Revue française de géotechnique, n° 63,
1993.
[6 Chapuis 2007] CHAPUIS R.P., Guide des essais de pompage et leurs interprétations, Bibliothèque des
archives nationales du Québec, 2007.
[6 Combarieu 1995] COMBARIEU O., « L’essai pressiométrique et la résistance au cisaillement des
sols », Bulletin de liaison des LPC, n° 16, 1995.
[6 Costet 1981] COSTET J., SANGLERAT G., Cours pratique de mécanique des sols – 2e éd., Dunod,
1981.
[6 Germaine 2009] GERMAINE J.T., GERMAINE A.V., Geotechnical laboratory measurements for
engineers, John Wiley & Sons, 2009.
[6 Head 1986] HEAD K.H., Manual of soil laboratory testing – Volume 3 : Effective stress tests, Pentech
Press, 1986.
[6 Head 1988] HEAD K.H., Manual of soil laboratory testing – Volume 2 : Permeability, shear strength
and compressibility tests, Pentech Press, 1988.
[6 Head 1992] HEAD K.H., Manual of soil laboratory testing – Volume 1 : Soil classification and compac-
tion tests, 2nd edition, Pentech Press, 1992.
[6 Lagabrielle 1999] LAGABRIELLE R., Diagraphies et géophysique de forage, C-225, Techniques de
l’ingénieur, 1999.
[6 Lagabrielle 2007] LAGABRIELLE R., Géophysique appliquée au génie civil, C-224, Techniques de
l’ingénieur - traité Construction, 2007.
[6 Lambe 1979] LAMBE T.W., WHITMAN R.V., Soil mechanics – SI version, John Wiley & Sons,
1979.
[6 Lautrin 1989] LAUTRIN D., « Utilisation pratique des paramètres dérivés de l’essai au bleu de
méthylène dans les projets de génie civil », Bulletin de liaison des laboratoires des Ponts et chaussées, 160,
février-mars 1989.
[6 LCPC 1985] LCPC, Essais œdométriques – Méthodes d’essai LPC n°13, Laboratoire central des Ponts
et chaussées, 1985.
[6 LCPC 2001] Collectif LCPC et Scetauroute, Guide technique. Commande et contrôle des reconnais-
sances géologiques de tracé, LCPC, 2001.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[6 LCPC 2004] Guide technique. Détection de cavités souterraines par méthodes géophysiques, LCPC, 2004
[6 L’herminier 1967] L’HERMINIER R., Mécanique des sols et des chaussées, Société de diffusion de
l’ITBTP, Eyrolles, 1967.
[6 Liu 2015] LIU C., EVETT J.B., Soil properties – Testing, measurement, and evaluation, Prentice Hall,
2000.
[6 Magnan 2000] MAGNAN J-P., Déformabilité des sols, tassement, consolidation, Fiche C214,
Techniques de l’ingénieur, Traité de construction, 2000.
[6 Magnin 2005] MAGNIN O. et BERTRAND Y., Les Cahiers de l’AGAP n°2 – Guide sismique réfrac-
tion, LCPC, 2005.
[6 Mathieu 1998] MATHIEU C., PIELTAIN F., Analyse physique des sols – Méthodes choisies, Lavoisier,
Tec & Doc, 1998.
[6 Mazier 1971] MAZIER G., Les essais in situ en rocher et dans les sols meubles – Session automne, Société
suisse de mécanique des sols et des roches, 1971.
[6 Ménard 1965] MÉNARD L., Le pressiomètre Louis Ménard - Règles d’utilisation des techniques pressio-
métriques et d’exploitation des résultats obtenus pour le calcul des fondations – Brochure D60, 1965 – Les
techniques Louis Ménard.
[6 Millon 2002] MILLON R., Les Cahiers de l’AGAP n° 1 – Magnétisme et prospection magnétique,
LCPC, 2002.
[6 Parez 1988] PAREZ L. « Le piézocône, améliorations apportées à la reconnaissance des sols », Revue
française de géotechnique n° 44, 1988.
[6 Peck 1957] PECK R.B., HANSOL W. & THORNBURN T., Foundation Engineering, John Wiley
and Sons, 1957.
[6 Peltier 1965] PELTIER R., Manuel du laboratoire routier, 3e édition, Dunod, 1965.
[6 Philipponnat 1986] PHILIPPONNAT G., « Le phicomètre – Essai de cisaillement in situ », Revue
française de géotechnique n° 35, 1986
[6 Philipponnat 1991] PHILIPPONNAT G., « Retrait-gonflement des argiles, proposition de métho-
dologie », Revue française de géotechnique n° 57, 1991.
[6 Philipponnat 1993] PHILIPPONNAT G. et ZERHOUNI M.I., « Interprétation de l’essai au phico-
mètre », Revue française de géotechnique n° 65, 1993.
[6 Pilot 1972] PILOT G., « Rupture d’un remblai sur sols compressibles », Bulletin de liaison des LPC
n° 61, 1972.
[6 Reiffsteck 2012] REIFFSTECK P., LOSSY D. & BENOIT J., Forages, sondages et essais in situ
géotechniques, Presses des Ponts, 2012.
[6 Reiffsteck 2018] REIFFSTECK P., ZERHOUNI M.I., AVERLAN J.L., Essais de laboratoire pour la
mécanique des sols et la géotechnique, à paraître, 2018.
[6 Robertson 2015] ROBERTSON P.K., CABAL K.L., Guide to cone penetration testing for geotechnical
engineering, Gregg, 2015.
[6 Schmertmann 1978] SCHMERTMANN J.H., Guidelines for cone penetration test performance and
design, US Department of Transportation, Federal Highway Administration, Washington DC, 1978.
[6 USG 2016] UNION SYNDICALE GÉOTECHNIQUE / SYNTEC, Recommandations sur la
consistance des investigations géotechniques pour les études géotechniques de conception (G2), Usg – Syntec,
2016.
[6 Waschkowski 1983] WASCHKOWSKI E., « Le pénétromètre dynamique », Bulletin de liaison des
LPC, n° 125, 1983.
[6 Zerhouni 1998a] ZERHOUNI M.I., BIGOT G. & PHILIPPONNAT G., Les essais normalisés de
dessiccation et de gonflement des sols argileux, Colloque MAGI’50 – École nationale supérieure de géologie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
- Nancy, 1998.
[6 Zerhouni 1998b] ZERHOUNI M.I., GÉRARD C., FLEUREAU J-M., Étude du retrait de deux sols
argileux naturels, Colloque MAGI’50 – École nationale supérieure de géologie - Nancy, 1998.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 7
Cette méthode consiste à justifier un ouvrage, ou un état limite, par un choix classique et
sécuritaire basé sur l’expérience.
Elle peut être utilisée pour des ouvrages simples, où le calcul ne s’avère pas nécessaire, lorsque
l’on dispose de l’expérience d’une construction semblable érigée dans les mêmes conditions
de terrain.
Elle peut également être utilisée pour traiter de questions de durabilité (gel, attaques chimiques
et biologiques), pour lesquels des calculs ne sont en général pas appropriés.
À titre d’exemple, l’annexe G de l’Eurocode 7, partie 1, donne une méthode prescriptive de
détermination de la capacité portante de semelles fondées au rocher, à partir de la nature de
la roche, de sa résistance en compression et de l’espacement des discontinuités.
7.5.2. Principe
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
L’Eurocode 7 retient le principe d’un calcul aux états limites, associé à la prise en compte de
coefficients de sécurité partiels.
La théorie des états limites est une approche déjà ancienne des calculs justificatifs des
constructions.
Par opposition aux anciennes méthodes de calcul dites déterministes, le calcul aux états
limites est du type semi-probabiliste. Une méthode probabiliste a pour objectif de justifier les
ouvrages en fixant un niveau de probabilité, suffisamment bas pour être acceptable, pour
qu’un type de désordre survienne. L’exemple type est le calcul parasismique qui est conduit
en vue de résister à une intensité de séisme ayant une probabilité très faible de se produire
dans une région donnée. Mais il n’est toutefois pas possible de se protéger à 100 % contre tout.
Cependant, la complexité du problème conduit à certaines simplifications, d’où l’utilisation
du terme semi-probabiliste.
Le calcul aux états limites comporte trois étapes principales :
• la définition des situations et actions,
• la définition des sollicitations de calcul,
• les justifications de l’ouvrage.
7.5.3.1 . Situations
Une situation est un état défini de l’ouvrage et de son environnement qui nécessite une vérifi
cation de sa solidité et/ou de sa stabilité. L’Eurocode 7 distingue différents types de
situations :
• des situations provisoires en cours de travaux (phasage dans la construction d’un mur de
soutènement, talutage provisoire d’une fouille, etc.) ;
• des situations en cours d’exploitation (situation durable ou transitoire, telle l’action de la
crue centennale sur un pont).
L’Eurocode 8 aborde les situations sismiques.
7.5.3.2. Actions
Une action est une sollicitation élémentaire parfaitement caractérisée qui s’applique à
l’ouvrage.
Les actions se classent en trois grandes catégories :
• les actions permanentes (G) : par exemple poussée des terres, actions indirectes provoquées
par un retrait ou par des tassements différentiels, etc. On notera :
–– les actions d’origine pondérale (poids, poussée, butée), qui doivent être traitées
comme des actions permanentes ;
–– les charges permanentes transmises au sol par des structures établies (par exemple :
un tablier de pont, un radier, etc.), qui sont bien sûr des actions permanentes ;
Dans la pratique de la géotechnique, il arrive que l’on ne dispose pas d’un nombre suffisant
de valeurs pour en effectuer une analyse statistique, en particulier pour les paramètres néces-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
sitant des essais complexes, long ou coûteux. Ainsi dans le cadre d’une opération courante, les
mesures pressiométriques et pénétrométriques disponibles sont souvent élevées, au contraire
des mesures de cisaillement ou de compressibilité œdométrique, au mieux limitées à quelques
valeurs éparses.
L’Eurocode 7 contient quelques précisions sur les paramètres géotechniques mesurés et ceux
pouvant être déduits. Les corrélations, si elles sont utilisées, doivent être maniées avec une
précaution particulière et ne donnent généralement qu’un ordre de grandeur (voir annexe G).
Les Eurocodes proposent la démarche illustrée par le tableau 7.3.
Tableau 7.3. Principe de détermination des valeurs caractéristiques et de calcul des propriétés des terrains
(NF P94-261 annexe K)
Concernant les paramètres les plus courants, après élimination des valeurs non représenta-
tives, les praticiens appliquent fréquemment les règles suivantes, qui permettent de se placer
entre la valeur basse et la valeur moyenne :
• Pression limite nette d’une couche de sol : moyenne des valeurs mesurées diminuée de la
moitié de l’écart-type, sans excéder 150 % de la plus faible des valeurs.
Cette règle est jugée optimiste par certains auteurs [7 Reiffsteck 2012].
• Module pressiométrique d’une couche de terrain
: moyenne géométrique ou
harmonique.
7.5.5.1 . Définition
Les valeurs de calculs sont les valeurs caractéristiques pondérées par des coefficients partiels et
qui seront utilisés pour les différentes justifications.
La valeur de calcul est notée avec un indice « d » (ex. Qd, valeur de calcul de l’action Q).
Valeur de combinaison Qk
Pour les actions variables, Frep = ψ·Fk, avec Ψ : coefficients liés à la superposition des actions
variables considérées.
Les annexes de l’Eurocode 0 donnent des valeurs recommandées pour les couples (γF ,ψ). Les
annexes nationales peuvent donner des valeurs différentes.
Tableau 7.5. Valeurs recommandées des coefficients ψ pour les bâtiments (Afnor - NF P EN 1990)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Actions ψ0 ψ1 ψ2
Charges dues au vent sur les bâtiments (voir EN 1991-1-5) 0,6 0,2 0
Température (hors incendie) dans les bâtiments (voir EN 1991-1-5) 0,6 0,5 0
Note : les valeurs des coefficients ψ peuvent être donnés dans l’Annexe nationale
a Pours des pays non mentionnés, se référer aux conditions locales appropriées
La norme NF EN 1990/A1 donne également les coefficients Ψ à considérer pour les passe-
relles et les ponts ferroviaires.
Tableau 7.6. Valeurs recommandées des coefficients ψ pour les ponts routiers (Afnor - NF EN 1990/A1)
Actions Symbole ψ0 ψ1 ψ2
TS 0,75 0,75 0
FWk
- situations de projet durables 0,6 0,2 0
Forces dues au vent - exécution 0,8 – 0
FW 1,0 – –
Actions de la
Tk 0,6(3) 0,6 0,5
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
température
Charges de
Qc 1,0 – 1,0
construction
(1) Les valeurs recommandées de ψ0, ψ1 et ψ2 pour gr1a et gr1b sont données pour un trafic routier correspondant
à des coefficients d’ajustement αQi, αqi, αqr et βQ égaux à 1. Celles qui concernent le système UDL corres-
pondent à des scénarios de trafic courants, dans lesquels une accumulation rare de camions peut se produire.
D’autres valeurs peuvent être envisagées, pour d’autres types de routes ou de trafic attendu, en relation avec le
choix des coefficients α correspondants. Par exemple, une valeur de ψ2 différente de zéro peut être envisagée,
pour le système UDL de LM1 seulement, pour les ponts portant un trafic lourd et continu. Voir aussi l’EN 1998.
(2) La valeur de combinaison de la charge de piétons et de piste cyclable mentionnée dans le tableau 4.4a de
l’EN 1991-2 est une valeur « réduite ». Les coefficients ψ0 et ψ1 sont applicables à cette valeur.
(3) La valeur recommandée de ψ0 pour les actions dues à la température peut dans la plupart des cas être réduite à
zéro pour les états-limites ultimes EQU, STR et GEO. Voir aussi les Eurocodes de projet.
La détermination de la valeur de calcul d’une action, ou de l’effet d’une action (par exemple
le moment de renversement lié à l’effet d’une surcharge d’exploitation sur un mur de soutène
ment), est susceptible de faire intervenir :
• des paramètres géotechniques (angle de frottement interne, cohésion, masse volumique) ;
• la valeur représentative de l’action (ex. surcharge routière en action variable d’accompa-
gnement et de l’effet du vent pris comme action variable principale) ;
• des données géométriques (ex. imprécision et tolérance sur la hauteur remblayée du mur,
position de la surcharge…).
Ces différents paramètres sont pris en compte comme suit pour la détermination des valeurs
de calculs.
Il n’est pas nécessaire d’introduire de variations sur les hauteurs de couches de sols si le modèle
géotechnique a été défini avec prudence sur ce point.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
h
EE
EH
EF
A + B = 50 % Tref
C C = 1 % Tref
EH ou Eh = 1 fois Tref
EB = Eb
A B
Ef
Eh
Ee
t
Tref = 50 ans
Fig. 7.1. Représentation schématique des niveaux EE, EH, EF, EB, Ef, Eh, Ee [7 CNJOG, 2014]
Les combinaisons d’actions permettent de définir une sollicitation d’ensemble ou une situa-
tion sous laquelle il conviendra de justifier le bon comportement de l’ouvrage.
Deux catégories de sollicitations sont considérées :
• les états limites ultimes (ELU) correspondent à un événement qui n’a qu’une très faible
probabilité de se produire. L’objectif de la justification de l’ouvrage est d’éviter la ruine de
ce dernier et d’assurer la protection des personnes. En revanche, des désordres mineurs tels
que des fissurations sont acceptables pour ce cas très exceptionnel ;
• les états limites de services (ELS) correspondent à un événement ayant la probabilité de
se produire une fois au cours de la vie de l’ouvrage. L’objectif de la justification de l’ouvrage
est alors d’éviter tout désordre, même mineur, incompatible avec l’intégrité et le fonction-
nement de l’ouvrage sous cette sollicitation.
Dans les combinaisons d’actions sont associées aux valeurs caractéristiques Xk des actions des
valeurs de combinaisons ψ·Xk, qui prennent en compte la probabilité réduite d’une occur-
rence simultanée des valeurs les plus défavorables de plusieurs actions indépendantes :
• valeur fréquente : déterminée pour les bâtiments, de façon que la fraction du temps au
cours de laquelle elle est dépassée représente 1 % de la période de référence. Pour le trafic
routier, par exemple, elle correspond à une période de retour d’une semaine ;
• valeur quasi permanente : déterminée pour les bâtiments, de façon que la fraction du
temps au cours de laquelle elle est dépassée représente 50 % de la période de référence.
Pour le trafic routier, elle est généralement nulle.
HYD ELU Provoqué par les gradients hydrauliques Stabilité du fond de fouille, renard.
b 1 3
1 σvd
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2
Gstb; d
Td Td
Udst; d
2 2 surface imperméable
Udst; d 3 matériau de remblai léger
a) soulèvement d’un ouvrage creux enterré
2 surface imperméable 1
4
6
1
5 5
5 5
b
6 6
8
7 Udst; d Udst; d 6 7
Gstb; d 2 Udst; d
c) soulèvement du fond d’une excavation d) exécution d’un radier sous l’eau
6 argile 5 sable
7 gravier 6 sable
8 sable injecté
Gstb; d
Td Td
5
5 sable
9 9 ancrage
e) structure ancrée pour résister au soulèvement
3
1 2 1
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1
6
6
4
Approche de calcul 1
• Sauf pour le calcul des pieux sous charge axiale et les ancrages :
–– Combinaison 1 : pondération des actions et des paramètres de résistance du terrain,
soit jeux de paramètres A1 « + » M1 « + » R1.
–– Combinaison 2 : pondération des actions et de la résistance du terrain et introduction
des efforts parasites ; jeu de paramètres A2 « + » M2 « + » R1.
Les facteurs de sécurité partiels sont principalement appliqués à la source (sur tan φ, c, cu,
actions).
On teste ensuite les deux combinaisons et on retient la plus défavorable.
• Pour les pieux sous charge axiale et ancrages :
–– Combinaison 1 : pondération des actions, A1 « + » M1 « + » R1.
–– Combinaison 2 : pondération des paramètres de résistance du terrain, A1 « + » (M1
ou M2) « + » R4.
De la même manière, on teste les deux combinaisons et on retient la plus défavorable.
Approche de calcul 2
Pondération des actions ou des effets des actions et des résistances du terrain ; jeu de para-
mètres A1 « + » M1 « + » R2.
Approche de calcul 3
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Pondération des actions ou des effets des actions et des paramètres de résistance du terrain (c´,
tan φ´…).
Dans l’approche 3, on pondère « à la source » les variables de base (ex. cohésion, tan φ…).
La combinaison à utiliser est : A1 ou A2 « + » M2 « + » R3.
A1 s’appliquant aux actions venant de la structure et A2 aux actions géotechniques.
Poids volumique γγ 1 1 1 1
Résistance/soutènement 1 1 1,4 1
Résistance/stabilité globale 1 1 1,1 1
Résistance/ancrages 1,1 1,1 1,1 1
Permanente
Angle de frottement interne
Déstabilisatrice γG;dst 1 γφ´ 1,25
(facteur appliqué à tan φ)
Stabilisatrice γG;stb 0,9
Variable
Cohésion effective γc´ 1,25
Pour s’affranchir du risque de rupture du terrain du fait de l’écoulement de l’eau vers le haut,
il est nécessaire de vérifier, pour toute colonne de sol pertinente que :
udst;d ≤ σstb;d ou Sdst;d ≤ G´stb;d (7)
avec udst,d : valeur de calcul de la pression interstitielle totale à la base de la colonne,
σstb,d : contrainte totale verticale stabilisatrice de calcul,
Sdst,d : valeur de calcul de la force d’écoulement dans la colonne,
G´stb,d : poids déjaugé de la colonne.
Avec les jeux de coefficients suivants :
Tableau 7.10. Principaux facteurs partiels – ELU HYD
Actions
Permanente
Déstabilisatrice γG;dst 1,35
Stabilisatrice γG;stb 0,9
Variable
Déstabilisatrice γQ;dst 1,5
j ≥1 i ≥1
φ´d = tan−1
( γφ´ )
tan φ´k
= tan−1
( )
tan 30°
1,25
= 24,79 ≈ 25°
Les tables de Caquot–Kérisel donnent alors k´a = 0,41 pour φ´d = 25°.
La résultante R de la poussée due à cette surcharge est k´a· q1·L.
Les coefficients d’accompagnement ψ prennent les valeurs suivantes si l’on suppose que la
surcharge correspond à une catégorie G d’après le tableau 7.5 ci-dessus :
ψ0 = 0,7 ; ψ1 = 0,5 et ψ2 = 0,3
La valeur de calcul de cette action vaut alors :
• γQi ·ψ0,i · k´a· q1·L = 1,5 × 0,7 × 0,41 × 10 × 2 = 8,61 kN/ml à l’ELU,
• ψ2,i · k´a· q1·L = 0,3 × 0,41 × 10 × 2 = 2,46 kN/ml à l’ELU accidentel, ainsi qu’aux ELS
fréquent et quasi permanent,
• ψ0,i · k´a· q1·L = 0,7 × 0,41 × 10 × 2 = 5,74 kN/ml à l’ELS caractéristique.
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[7 Baguelin 2000] BAGUELIN F., KOVARIK J.B., « Une méthode de détermination des valeurs
caractéristiques des paramètres géotechniques », Revue française de géotechnique n° 93, 2000.
[7 Baguelin 2011] BAGUELIN F., ZERHOUNI M., Dimensionnement des fondations, d’après l’Euro-
code 7, Éditions CSTB, 2011.
[7 Cassan 2000] CASSAN M., « Utilisation de la statistique descriptive en géotechnique », Revue
française de géotechnique n° 93, 2000.
[7 CNJOG 2014] CNJOG - Commission de normalisation « justification des ouvrages géotechniques »,
Prise en compte des niveaux d’eau selon l’Eurocode 7, 24 février 2014.
[7 Reiffsteck 2012] REIFFSTECK P., LOSSY D. & BENOIT J., Forages, sondages et essais in situ
géotechniques, Presses des Ponts, 2012.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 8
Sollicitations sismiques
8.1. Préambule
L’objet de ce chapitre est de donner au lecteur les principes généraux de prise en compte du
séisme dans la conception et le dimensionnement des ouvrages géotechniques.
Il ne s’agit en aucun cas d’une étude détaillée du phénomène sismique et de son effet sur les
constructions, phénomène qui fait appel à des notions de géodynamique qui sortent du cadre
de cet ouvrage.
Le lecteur pourra approfondir le sujet en se référant aux publications spécialisées et publiées
notamment sous l’égide de l’AFPS, Association française du génie parasismique.
constructions :
• ondes de Love L : ondes de cisaillement qui se produisent quand le massif de sol comporte
une superposition de couches horizontales de caractéristiques différentes ;
• ondes de Rayleigh R : ce sont des ondes pour lesquelles les points du sol décrivent des
ellipses dans le sens de propagation.
L’effet d’un séisme peut être localement amplifié par les dernières couches de sols. Les couches
meubles se comportent en effet comme un oscillateur, amplifiant l’excitation appliquée à la
base du substratum rocheux. La topographie du terrain a également une importance, la pente
provoquant une amplification des secousses.
Différentes échelles ont été créées pour décrire l’intensité du séisme sur les constructions.
L’EMS 98 (European Macroseismic Scale 1998) est actuellement utilisée en Europe. Cette
intensité s’exprime à partir des dégâts causés par le séisme et décroît au fur et à mesure que
l’on s’éloigne de l’épicentre.
La magnitude est un autre paramètre qui permet de définir un séisme. Elle représente l’énergie
libérée par le séisme. La magnitude est calculée à partir de l’amplitude du signal mesurée au
sismographe. Il n’existe pas de vraie relation entre la magnitude et l’intensité.
La liquéfaction des sols, qui affecte les sols lâches à la granulométrie faible et sous nappe, est un
phénomène qui nécessite plusieurs sollicitations cycliques pour se déclencher. Elle est étudiée
au chapitre 5. Elle peut être à l’origine de mouvements de terrain de grande ampleur.
L’Eurocode 8 partie 5 [NF EN 1998-1 2005] et [NF EN 1998-1/NA 2007] traite des fonda-
tions, ouvrages de soutènement et aspects géotechniques pour les différents types de construc-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
tions cités ci-dessous. L’annexe E présente une analyse simplifiée pour les ouvrages de
soutènement.
En France, seul l’Eurocode 8 et, par extension, l’ensemble des textes qui sont conformes avec
l’Eurocode 8, sont applicables.
Pour les ouvrages simples, comme les maisons individuelles ou les bâtiments simples de caté-
gorie II (voir définition, § 8.5.5) répondant à certains critères, il est possible d’appliquer des
dispositions forfaitaires définies par les règles suivantes :
• PS-MI : « Construction des maisons individuelles et bâtiments assimilés », applicables dans
les zones de sismicité 3 et 4 ;
• CP-MI : « Construction parasismique des maisons individuelles aux Antilles », applicables
dans la zone de sismicité 5 (forte).
Se /ag
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2,5Sg
TB TC TD T
Les valeurs des périodes TB, TC et TD et du paramètre de sol S qui décrivent la forme du
spectre de réponse élastique dépendent de la classe du sol. Ils sont définis par l’arrêté du
22 octobre 2010.
Tableau 8.1. Valeurs de TB, TC et TD à prendre en compte pour l’évaluation des composantes horizontales
du mouvement sismique (en secondes) (arrêté du 22 octobre 2010)
Tableau 8.2. Paramètres des spectres de réponse élastiques verticaux (arrêté du 19 juillet 2011)
Les paramètres qui définissent l’action sismique sur un ouvrage donné, et en particulier les
périodes TB, TC et TD définissant les spectres de réponses élastiques, sont :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
• l’accélération au rocher agr (qui est l’accélération de référence sur la zone étudiée en consi-
dérant le sol rigide), définie en France par un zonage communal,
• un coefficient d’importance de l’ouvrage γ l,
• l’accélération horizontale de calcul ag pour un sol rocheux définie par :
ag = agr · γ l (1)
• un coefficient α défini comme le rapport entre ag et l’accélération de la pesanteur g,
• le coefficient de sol S qui dépend de la qualité du sol sur les 30 m à partir de la surface,
• le cas échéant un coefficient d’amplification topographique ST lorsque le terrain présente
une pente moyenne supérieure à 15 degrés,
• un rapport entre l’accélération verticale de calcul avg et l’accélération horizontale de
calcul ag égal à 0,8 pour les zones de sismicité faible (1) à moyenne (4) et à 0,9 pour la zone
de sismicité forte (5), suivant l’arrêté précité,
• un déplacement du sol défini par :
dg = 0,025 ag · S ·TC ·TD (2)
• une caractérisation de la rigidité du sol par le module de cisaillement dynamique G dépla-
cement de calcul du sol défini par :
G = ρ ·VS2 (3)
ρ étant la masse volumique du sol.
• la magnitude conventionnelle, qui intervient notamment dans l’étude de la liquéfaction
des sols et qui est prise égale à 5,5 en zone de sismicité 3, 6,0 en zone 4 et 7,5 en zone 5.
Ces différents paramètres sont explicités ci-après.
Zones de sismicité
1 très faible
2 faible
3 modéré
Guadeloupe 4 moyen
5 fort
Marie-Galande Mayotte
Les valeurs de l’accélération du sol « au rocher » agr pour chacune des cinq zones sont précisés
au tableau 8.3.
Tableau 8.3. Valeurs de l’accélération au rocher par zone de sismicité
La nature locale du sol constituant les quelques dizaines de mètres les plus proches de la
surface du sol influent fortement sur la sollicitation ressentie au niveau des bâtiments, comme
illustré par la figure 8.3 ci-dessous.
Sol mou
Rocher Rocher
Fig. 8.3. Amplification du signal sismique suivant la nature du sol ([8 MEDTL 2011])
La classification des sols a pour objet de traduire l’influence des conditions locales d’un site
étudié sur l’action sismique.
L’Eurocode 8 définit ainsi 5 classes de sols « courantes », notées de A à E, et deux classes de sols
« spéciales » S1 et S2, en fonction de leur sensibilité de réaction au phénomène sismique (voir
tableau 8.4).
Le paramètre retenu pour la classification sismique des sols est la vitesse moyenne des ondes
de cisaillement vs,30 sur les 30 m supérieurs de sol. La vitesse peut être mesurée par différentes
méthodes : mesures en sondage (essais down-hole et cross-hole, piézocône sismique), en labora-
toire (triaxial cyclique ou colonne résonante) ou par prospection géophysique : analyse des
ondes de surface (MASW), sismique réfraction, sismique réflexion. Chacune de ces méthodes
comporte des incertitudes et limites. La valeur représentative vs,30 est estimée à partir de la
formule (4) :
30
vs,30 = i =N (4)
h
∑ i
i =1 vi
avec N : nombre de couches sur les 30 m supérieurs,
hi : épaisseur de la couche i,
vi : célérité des ondes de cisaillement dans la couche i.
Lorsque la valeur de vs,30 n’est pas disponible, la classe de sol peut être estimée à partir de
l’essai SPT, voire de corrélations (annexe G), excepté pour des structures importantes dans
des régions de fortes sismicité.
Les sols de la classe S nécessitent une étude particulière pour la détermination de l’action
sismique. Notamment les sols de la classe S1 peuvent produire des effets anormaux d’amplifi
cation du mouvement sismique.
Tableau 8.4. Classes de sols avec des ordres de grandeur des valeurs de qc ([8 AFPS 2017])
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Description du profil
stratigraphique vs,30 NSPT Cu qc EM pI
(m/s) (coups/30 cm) (kPa) (MPa) (MPa) (MPa)
À chaque classe de sol est défini un coefficient de sol S qui traduit l’amplification de la solli-
citation sismique exercée par les conditions locales.
Tableau 8.5. Coefficient de sol S (arrêté du 22 octobre 2010)
A 1 1
B 1,35 1,2
C 1,5 1,15
D 1,6 1,35
E 1,8 1,4
Pente
Type Configuration moyenne ST
Versants
et
pentes > 15° 1,2
isolées
α
Buttes dont
la largeur 15 à 30° 1,2
en tête
est
notablement
inférieure α
à la largeur > 30° 1,4
en pied
– Dans le cas d’une couche lâche, le coefficient donné ci-dessus doit être
augmenté d’au moins 20 %.
– On peut admettre que ST décroît linéairement en fonction de la hauteur
au-dessus de la base jusqu’à valoir 1 à la base.
II
III
IV
À chaque catégorie d’importance est associé un coefficient d’importance γ l qui vient moduler
l’action sismique de référence.
Tableau 8.8. Coefficients d’importance
Bâtiments et ponts
Catégorie Coefficient
d’importance d’importance γl
I 0,8*
II 1
III 1,2
IV 1,4
* : non soumis
sous sollicitations sismiques
8.6.1. Préambule
Au préalable, il convient d’être conscient que les modélisations en sismique doivent être
considérés avec une prudence particulière, le phénomène sismique étant fondamentalement
aléatoire et difficile à modéliser.
Au-delà du calcul, la conception doit s’attacher à créer des structures homogènes qui auront
un comportement uniforme sous les déplacements provoqués par le séisme. Il est important,
par exemple, que le système de fondation soit homogène et qu’un seul type de fondation soit
utilisé, sauf pour les ponts travaillant de manière isostatique.
Les conditions de site peuvent également s’avérer déterminantes. Les dangers potentiels de
rupture, d’instabilité de pente, ou de liquéfaction en cas de séisme doivent être pris en compte
dans les choix conceptuels. Les bâtiments, à l’exception de ceux de classe d’importance I, ne
doivent pas être construits à proximité de failles tectoniques actives.
La nécessité d’une justification sous sollicitations sismiques dépend de la zone sismique et de
la catégorie d’importance du bâtiment, comme indiqué au tableau 8.9.
I II III IV
Zone 1
Aucune exigence Eurocode 8c
Zone 2 agr = 0,7 m/s2
Eurocode 8c Eurocode 8c
Zone 3 PS - MIa agr = 1,1 m/s2 agr = 1,1 m/s2
Eurocode 8c Eurocode 8c
Zone 4 PS - MIa
agr = 1,6 m/s2 agr = 1,6 m/s2
Eurocode 8c Eurocode 8c
Zone 5 CP - MIb
agr = 3 m/s2 agr = 3 m/s2
a Application possible (en dispense de l’Eurocode 8) des PS-MI sous réserve des conditions de la norme PS-MI
b
Application possible du guide CP-MI sous réserve des conditions du guide
c
Application obligatoire des règles Eurocode 8
La structure sous l’effet des spectres de réponse, développe au niveau des fondations des
efforts inertiels de calcul : un effort vertical NEd, un effort horizontal VEd et un moment de
renversement MEd.
Les fondations superficielles sont dimensionnées sous sollicitations sismiques à partir de ces
efforts inertiels apportés par la structure. La justification est développée au chapitre 11,
section 5.
Pour ce qui concerne les puits et pieux, plusieurs cas sont à considérer :
• ouvrages courants (non listés ci-après) de classe III ou IV sur un sol de classe D, S1 ou S2
et contenant des couches consécutives dont la rigidité diffère nettement : le calcul est
effectué en prenant en compte les efforts inertiels de la structure NEd, VEd, MEd et les
efforts cinématiques résultant de l’effet du déplacement sur le pieu ;
• ouvrages courants qui ne répondent pas aux conditions énoncées ci-dessus : seuls les efforts
inertiels NEd, VEd, MEd sont pris en compte ;
• ouvrages spéciaux : un calcul avec interaction dynamique sol/structure prenant en compte
la raideur des liaisons sol/pieux sur toute la longueur de chacun des pieux doit être effectué.
Ces ouvrages « spéciaux » sont :
–– les structures pour lesquelles les effets de second ordre (P-δ) jouent un rôle
significatif,
–– les structures possédant des fondations massives ou profondes comme les piles de
ponts, les caissons offshore et les silos,
–– les structures hautes et élancées, comme les tours et les cheminées,
–– les structures supportées par des sols très mous avec une vitesse sismique vs inférieure
à 100 m/s.
La justification des pieux et puits sous sollicitations sismiques est développée au chapitre 12,
paragraphe 12.9.
avg
av = ± 0,5 ah si > 0,6 (6a)
ag
avg
ou av = ± 0,33 ah si ≤ 0,6 (6b)
ag
FH = 0,5 α · S · ST ·W (7)
avg
FV = ± 0,5 FH si > 0,6 (8a)
ag
avg
FV = ± 0,33 FH si ≤ 0,6 (8b)
ag
Les forces inertielles de calcul entrant dans l’action accidentelle AEd doivent être évaluées en
prenant en compte la présence des masses associées à toutes les charges gravitaires qui entrent
dans la combinaison d’action suivante :
∑ Gk,j + ∑ ψE,i ·Qk,i
j ≥1 i ≥1
Le coefficient ψE,i est défini pour les bâtiments au tableau 8.10 ci-après. La situation où Q = 0
(absence de charges variables) ne doit pas être oubliée.
Sous le terme AEd se cache un ensemble d’actions, car il faut considérer que le séisme se
produit suivant plusieurs directions. Il existe différentes méthodes permettant de définir ces
actions et notamment :
• La méthode de Newmark
AEd = ± Ex ± 0,3 Ey ± 0,3 Ez
AEd = ± Ey ± 0,3 Ex ± 0,3 Ez
AEd = ± Ez ± 0,3 Ex ± 0,3 Ey
Ez étant toutefois souvent négligé en application de l’Eurocode 8.
La figure 8.4 illustre le cas d’un pieu.
Nx Ny
Hxx Hyx
Hxy Hyy
Ex Ey
Dans ce cas, la combinaison Ex + 0,3 Ey donne, par exemple, les équations suivantes :
N = Nx + 0,3 Ny
Hx = Hxx + 0,3 Hyx
Hy = Hxy + 0,3 Hyy
Ces forces doivent être ensuite combinées entre elles en considérant ± N, ± Hx, ± Hy, ce qui
donne une multitude de combinaisons.
• La méthode SRSS
AEd = ± Ex2 + Ey2
Cette dernière formulation, plus simple que les équations de Newmark, va vraisemblable-
ment remplacer ces dernières dans le futur.
S’agissant d’une sollicitation accidentelle, les coefficients pondérateurs des actions γF sont pris
égaux à 1. Pour le calcul de la résistance Rd, le coefficient de modèle γRd est variable suivant le
cas étudié (se reporter aux différents paragraphes traitant de la justification de chaque type
d’ouvrages géotechniques) et les coefficients partiels γM sur les matériaux sont égaux à 1,4
sur cu et à 1,25 sur tan φ.
Dans le cas des murs de soutènement la sollicitation issue du modèle pseudo-statique s’écrit
(voir le chapitre 10) :
1
Ed = ·γ*·(1 ± Kv)·K·H 2 + Ews + Ewd
2
0
Q k,S masse de la neige 0,2
pour les sites
d’altitude > 1 000 m
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[8 AFPS 2017] AFPS, Cahier technique n° 38 – Guide pour la conception et le dimensionnement des fonda-
tions profondes sous actions sismiques des bâtiments à risque normal, AFPS, 2017.
[8 Brûlé 2018] BRÛLÉ S. et CUIRA F., Pratique de l’interaction sol-structure sous séisme – Application
aux fondations et soutènements, AFNOR, 2018.
[8 MEDTL 2011] Ministère de l’Écologie, du Développement durable, du Transport et du Logement,
La nouvelle réglementation parasismique applicable aux bâtiments dont le permis de construire est déposé à
partir du 1er mai 2011, MEDTL, 2011.
[8 ICE-AFPS 2010] ICE, AFPS, Guide de la conception parasismique des bâtiments en acier ou béton selon
l’EC8, ICE-AFPS, 2010.
[8 UIC AFPS 2014] UIC, AFPS, Méthodologie générale, DT 106, UIC-AFSP, 2014.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 9
9.2.2. Glissements
Les glissements affectent les sols et sont fréquents dans les travaux de terrassement et de
soutènement.
Les vitesses de rupture peuvent être très variables. La rupture est parfois précédée de signes
précurseurs, mais peut être également brutale.
Limon de couverture
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Rupture plane
Écou
lemen
t
Marne
Fissure
Falaise calcaire
σv Ventre
Marne
9.2.3.2. Solifluxion
Les phénomènes de solifluxion représentent un cas particulier de fluage.
C’est un phénomène superficiel provoqué par les variations volumiques du sol au cours des
saisons (gel et dégel en montagne, alternance de saisons sèches et pluvieuses). Lorsqu’ils
affectent des pentes, les mouvements alternés conduisent à une reptation du sol vers l’aval. La
solifluxion se repère par la présence d’ondulations du sol et par l’inclinaison des arbres.
La solifluxion se produit essentiellement dans des pentes constituées de sols argileux gonflants
et rétractables. En région parisienne, les phénomènes de solifluxion affectent fréquemment
les pentes naturelles recoupant « l’argile verte » de l’étage géologique du Sannoisien.
D’une façon générale, les ruptures ont l’allure de glissements circulaires parmi lesquels sont
distingués (figure 9.5) :
• les cercles de pied,
• les cercles de talus,
• les cercles profonds.
Cercle de talus
Les cercles de pied sont les plus courants dans ce type d’ouvrage. Les cercles débouchant sur
la surface du talus apparaissent dans les sols hétérogènes, la base du cercle correspondant à
une couche plus résistante. Les cercles profonds ne se produisent que lorsque le sol situé sous
le niveau du pied du talus est de mauvaise qualité.
Remblai
Sol mou
Déformation
Surface de glissement
Si la sécurité vis-à-vis de la rupture est faible, il peut se produire un fluage du sol de fondation
entraînant un tassement anormal du remblai et un renflement latéral de la couche molle.
Cette déformation à volume constant s’ajoute alors au tassement dû à la consolidation du sol.
Pour ce type d’ouvrage, il faut s’assurer de l’absence de risque de rupture circulaire profonde
englobant l’ensemble des constructions (état limite ultime de stabilité générale – voir
chapitre 13).
Tirant
Paroi moulée
Soit un cercle quelconque de centre O et de rayon R pour lequel on vérifie la sécurité vis-à-
vis du risque de glissement. La méthode consiste à découper le volume de sol intéressé
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
(compris dans l’arc EMF) en un certain nombre de tranches limitées par des plans verticaux
comme suit :
• il convient de réaliser le découpage de telle façon que l’intersection du cercle de glissement
et d’une limite de couches (points G et H sur la figure 9.8) corresponde à une limite entre
deux tranches ;
• l’expérience montre qu’il n’est pas nécessaire de découper le massif en un très grand
nombre de tranches pour obtenir une précision satisfaisante.
Étudions l’équilibre de l’une de ces tranches, par exemple la tranche ABCD, affectée de
l’indice n (sur la figure 9.8, n varie de 1 à 12).
O
F
C 2
1
c1 φ1 γ1
D 1
H
R 3
4
5 2 c2 φ2 γ2
6 G
E
7
12
11 10 B
3 c3 φ3 γ3 9 8 M
A
Les forces agissant sur cette tranche (figure 9.9a) sont les suivantes :
• son poids W,
• la réaction Rn du milieu sous-jacent sur l’arc AB,
• les réactions sur les faces verticales BC et AD décomposées en réactions horizontales Hn
et Hn +1 et en réactions verticales Vn et Vn +1. Il s’agit de forces internes au massif étudié.
La surface de rupture étant limitée par les points E et F (figure 9.8), le coefficient de sécurité
global au glissement Fs est défini par le quotient :
∑ des moments résistants maximaux
Fs =
∑ des moments moteurs
O O
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
b
C α C
D OM = R D
Vn
Vn+1 W
Hn
Hn+1
M
B B
Tn A
A
Rn α
Nn
W
Considérons la somme des moments pour l’arc AB, sachant que la somme des moments des
forces internes est nulle. En effet, pour la tranche n −1, le moment des forces − Vn et − Hn
s’oppose à celui de Vn et Hn et, pour la tranche n +1, le moment des forces − Vn +1 et − Hn +1
s’oppose à celui de Vn +1 et Hn +1.
Fellenius a fait une hypothèse qui simplifie considérablement les calculs, à savoir que la seule
force agissant sur l’arc AB (figure 9.9b) est le poids W, à l’exception des forces internes. Dans
ce cas : W = − Rn.
Décomposons le poids W de la tranche n en une force Nn normale à AB et une force Tn
tangentielle à AB.
Dans ces conditions, le moment résistant maximal est fourni par la valeur maximale que peut
prendre la composante tangentielle de Rn.
D’après la loi de Coulomb, elle s’écrit (Rn)t = ci · AB + Nn · tan φi.
Nota : dans la mesure où la largeur des tranches n’est pas trop grande, l’arc AB peut être
confondu avec la corde sans erreur notable.
La somme des moments pour toutes les tranches est :
n=m
∑ R ·(ci · AB + Nn · tan φi ) (1)
n =1
avec m : le nombre total de tranches,
R : le rayon de l’arc EMF,
ci et φi : les caractéristiques mécaniques de la couche dans laquelle est situé AB.
Par ailleurs, le moment moteur est dû à Tn et égal à Tn·R, d’où :
n=m
∑ ci · AB + Nn · tan φi
Fs = n =1
n=m (2)
∑ Tn
n =1
Remarques
1) Si le sol est homogène, c = constante et φ = constante, la formule (2) devient (3), L étant la longueur déve-
loppée de la surface de rupture.
c ·L + tan φ ·∑ Nn
Fs = (3)
∑ Tn
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2) Lorsque les cercles sont profonds, c’est-à-dire lorsque la ligne de rupture dépasse l’aplomb du centre du
cercle vers le côté aval (figure 9.10.), le massif de sol situé côté aval a un effet stabilisateur. En effet, les
composantes tangentielles T du poids W de la tranche sont orientées en sens inverse des moments moteurs.
Dans les formules (2) et (3), T devra être compté algébriquement de façon positive pour les tranches qui
sont actives et négative pour les tranches passives.
Zone active
T>0
Zone passive
T<0
3) Affectons les caractéristiques mécaniques ci et tan φi de chaque couche du coefficient de sécurité minimal
recherché Fsa :
c tan φi
ci* = i ; tan φi* =
Fsa Fsa
La condition de stabilité du talus pour tous les cercles de rupture possible, déduite de la formule (2),
devient alors (2b) :
n=m
∑ ci* · AB + Nn · tan φi*
n =1
n=m > 1 (2b)
∑ Tn
n =1
Autrement dit, le coefficient de sécurité peut être appliqué directement sur les caractéristiques mécaniques.
C’est le principe adopté par le calcul aux Eurocodes avec des coefficients partiels Fsa différents sur la cohé-
sion et sur tan φ, et dépendant de l’approche de calcul retenue.
4) Avec les notations définies figure 9.9b, la formule (2) peut s’écrire :
n=m
∑ ci · b + W · cos α · tan φi
Fs = n=1 cosnα=m (2c)
∑ W · sin α
n =1
Sur la figure 9.11, le coefficient de sécurité correspondant au rayon donnant la valeur mini-
male a été porté au droit de chaque centre étudié. Il est ensuite possible de tracer des courbes
d’isofacteur de sécurité et de définir le minimum minimorum donnant la valeur recherchée du
coefficient de sécurité global.
La recherche du coefficient de sécurité nécessite souvent le calcul de nombreux cercles, opéra-
tion particulièrement fastidieuse si elle est faite manuellement. Des logiciels de calcul spéci-
fiques effectuent cette opération de manière automatique.
Méthode manuelle
Le calcul manuel n’est plus utilisé qu’à des fins didactiques. Il peut être réalisé en remplissant
un tableau tel que celui présenté ci-après :
Cercle Coordonnées du centre Rayon
n° j x = xj ; y = yj R = Rk
N° n des Poids Nn Tn ci ·b Nn · tan φi Observations
tranches W (W · cos α) (W · sin α) cos α
1 Rappel
2 ∑ ci ·b
+ ∑ Nn · tan φi
3 Fs = cos α
∑ Tn
4
etc.
∑ ci ·b
Total ∑ Tn cos α ∑ Nn · tan φi Fs =
Formules et abaques
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
C
γ libre
ace
D Surf
V1
Talus N γsat
V2
zw
A M
en M et en N sont identiques. En N la charge est due uniquement à l’énergie de position
(surface libre) ; on a donc :
u = (zN − zM) · γw
Fs =
n=m
∑ c´i · cos
n =1 α
n=m
(
b + W · cos α − u ·b · tan φ
cos α i )
(4)
∑ W · sin α
n =1
N
W
Fig. 9.13. Décomposition du poids total W de la tranche ABCD
γ
γsat
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
u
Δz Nappe aval
γ´ Δu = γw·Δz
La méthode de Fellenius donne généralement des coefficients de sécurité plus faibles que la
méthode de Bishop. Les écarts peuvent atteindre 10 % ; toutefois, ceux-ci sont modérés et
vont dans le sens de la sécurité. Il faut cependant noter que la position du cercle critique
donnée par la méthode de Fellenius est parfois différente de celle donnée par les équations (5)
ou (6).
Les programmes actuellement disponibles (Geostab, Talren, etc.) permettent d’utiliser indif-
féremment les méthodes de Fellenius et Bishop. La méthode de Bishop simplifiée est couram-
ment utilisée. La méthode de Bishop détaillée ne présente que peu d’intérêt puisque les écarts
entre ces deux méthodes de Bishop sont négligeables devant les incertitudes dont sont enta-
chés les différents paramètres (résistance au cisaillement, hétérogénéité du sol, valeur
de u, etc.).
Il est également possible d’utiliser d’autres méthodes et des mécanismes de rupture non
circulaires :
• méthode des perturbations [9 Raulin 1974]
• spirales logarithmiques [9 Salencon 1983]
La méthode des perturbations donne des résultats comparables en rupture circulaire à ceux
obtenus avec la méthode de Bishop. Elle n’est pas applicable en cas de rupture plane.
Les spirales logarithmiques permettent de considérer quelques configurations complémen-
taires (en particulier les cas de chargements inclinés par rapport à la verticale).
n=m
∑
( u ·b
)
c´i ·b γGsup ·W · cos α − cos α · tan φ´i
+
1 n =1 γ´c γ´φ
· n=m >1 (8)
γR;d γGsup · ∑ W · sin α
n =1
Pour les justifications aux Eurocodes et pour la stabilité générale, la norme NF P 94-270
« Remblais renforcés et massifs cloués » recommande l’approche de calcul 3 alors que la norme
NF P 94-282 « Écrans » recommande l’approche de calcul 2.
Pour un talus sans renforcement, on privilégiera l’approche 3 : pondération des actions ou des
effets des actions et des paramètres de résistance du terrain (c´, tan φ´…).
La définition des coefficients pondérateurs des actions et des coefficients de sécurité partiels
ainsi que les valeurs numériques correspondantes sont données au tableau 9.1 ci-après,
suivant les normes précitées.
Le principe de cohérence impose que les coefficients γGsup ou γGinf et le poids volumique du
sol soient toujours identiques pour une même couche de sol, quel que soit son caractère stabi-
lisateur ou déstabilisateur par rapport à la surface de rupture potentielle. Pour chaque appli-
cation, il faut considérer le cas le plus défavorable.
En l’absence d’indications précises, les surcharges roulantes peuvent être, dans un cas courant,
assimilées à une surcharge uniformément répartie de 10 kPa lorsqu’elles ont un effet défavo-
rable, et sont négligées si elles sont stabilisatrices.
Les actions provenant d’une surcharge (ouvrage en amont par exemple) doivent être consi-
dérés comme permanentes ou variables dans les combinaisons d’actions suivant leur durée
d’application.
γR;d γR;d γGsup γGinf γQsup γQinf γφ´ γc´ γcu γγ γpl
Eurocode
1,0 1,0 1,0 1,0 1,0 0 1,25 1,25 1,4 1,0 1,4
Sismique
Il est à noter que la norme NF P94-282 remplace γR;d par γS;d, la notion d’ouvrage sensible
ou non sensible par la notion de cercles de rupture proches (γR;d = 1) ou éloignés de l’ouvrage
(γR;d < 1) et par la notion de situation provisoire de chantier (γS;d = 0,9).
z z
N = b · cos β · ∑ γ ·h et T = b · sin β · ∑ γ ·h
0 0
C
D
γ1 b
z
hw
W
γsat , c´, φ´ B
A
β
( )
z
R c´ + ∑ γ ·h − γw·hw · cos2 β · tan φ´
Fs = = 0
z (9)
T sin β · cos β · ∑ γ ·h
0
Remarques
1. S’il n’y a pas d’écoulement et que le sol est homogène, la formule précédente devient :
Fs = c + γ ·z · cos β · tan φ´
2
(10)
γ ·z · sin β· cos β
En milieu homogène cohérent, la formule (10) montre que Fs diminue lorsque z augmente. La surface de
rupture est donc la plus profonde possible. En général, la rupture plane correspond au glissement du
manteau d’altération sur les couches profondes intactes.
La rupture plane est souvent constituée par la courbe enveloppe de mouvements complexes (figure 9.16).
2. De plus, si le sol homogène est dépourvu de cohésion, la formule (9) devient :
tan φ (11)
Fs =
tan β
Sol altéré
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Rupture plane
3. La formule (9) montre que Fs diminue lorsque hw augmente. Ceci explique que les glissements de terrain
se produisent essentiellement en période pluvieuse. Cette remarque est générale et valable quelle que soit
la forme de la surface de glissement. Un des procédés utilisés pour stabiliser les pentes consiste à les drainer
afin de diminuer la valeur de u.
Q´a
A T C´ C
Couche savon
β B´ Q´p
B
N W Qp
• la composante Q´p selon la direction AB de la réaction du sol à l’aval Q p, appelée butée des
terres ;
• la résistance au cisaillement le long de AB qui, dans le cas général, est :
R = c´· AB + (W · cos β − U ) · tan φ´
avec :
∫
B
U = u · dl
A
a b
ble
éa
erm
β ei mp
u ch β
Co
β
Drain
• Écoulement vertical descendant dû, par exemple, à une infiltration dans un remblai muni
d’un drain (figure 9.18c). La stabilité n’est pas modifiée par l’écoulement et l’équation (11)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
O
2θ a b O
O
H·nx B/2 B/2
B
nd·H
H γ, c, φ γ, c, φ
H
β
α
A
Cercle de pied
Cas où nd = 1
cercle de talus
Substratum rigide
Cercle à mi-pente
ou cercle profond
D’où : Fs = f ( γ ·Hc )
Or, l’expression γ ·H/c est sans dimension ; donc, pour un angle β et un coefficient nd donné,
le coefficient de sécurité dépend d’un nombre sans dimension appelé par Taylor coefficient de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1,0
,2
nd =
nd = 2,0
nd = 1,5
10
nd = 1
9
γ ·H
Coefficient de stabilité Ns = c
nd = 4,0
8
6
nd = ∞
nd 60° 5,52
de e 53°
5 eur u
Val lconq
que φ = 0°
Cercle de pied
4 Cercle à mi-pente
3,85 Cercle de talus
3
90° 80° 70° 60° 50° 40° 30° 20° 10° 0°
Angle de talus β
Si le cercle critique est un cercle de pied, son centre peut être localisé en connaissant les
angles 2 θ et α (figure 9.19a). La figure 9.21a donne la valeur de α et de θ en fonction de β.
50° 5
Coefficient de profondeur nd
α A
=3
Valeur de α et de θ
40° 4
nx
=2
30° 3 nx
=1
θ nx
20° 2 =0
nx
B
10° 1
90° 80° 70° 60° 50° 60° 50° 40° 30° 20° 10° 0°
Valeur de β Valeur de β
a) Détermination de α et de θ b) Détermination de nx
Si le cercle critique est un cercle profond, il est appelé cercle à mi-pente parce que son centre
est situé à mi-hauteur du talus (figure 9.19a). Le cercle est alors déterminé par la valeur de nx
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
qui définit l’abscisse de son pied. Les valeurs de nx en fonction de β et nd sont données par le
graphique 9.21b.
Ces abaques permettent soit de déterminer la hauteur critique Hc correspondant à un coeffi-
cient de sécurité égal à 1 pour la cohésion réelle du sol, soit de calculer la cohésion mini-
male cmin nécessaire pour que le talus de hauteur H soit stable sur la hauteur H, toujours avec
un coefficient de sécurité égal à 1.
Le coefficient de sécurité global se détermine par la formule (17) ou encore la formule (17b).
H c
Fs = c (17) Fs = (17b)
H cmin
12
11
°
25
γ ·H
°
Coefficient de stabilité Ns = c
10
20
φ=
°
15
φ=
°
φ=
10
9
φ=
5°
φ=
6
0° Ns = 5,52
φ= 53°
5
4
3,85
3
90° 80° 70° 60° 50° 40° 30° 20° 10° 0°
Angle de talus β
Remarques
Les formules (17) et (17b) ne sont plus valables pour les sols à angle de frottement interne non nul. En
revanche, la formule (3) peut s’écrire sous la forme suivante :
c ·L tan φ · ∑ N
∑T = + (18)
Fs Fs
Le coefficient de sécurité global peut être pris sur c et φ.
Cette propriété a été mise graphiquement en application par J. Biarez [9 L’Herminier 1967] qui présente les
abaques de Taylor sous la forme de la figure 9.23. Cet abaque est particulièrement pratique.
φ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1 45°
tan φ
0,9
– 40°
0,8
0,6
– 30°
β = 90
OA
Fs =
β=
90 °
OB
°
0,5
β=
–25° B(β1)
80
°
β
=
0,4
70
°
– 20°
β
=
β=
60
50
°
0,3 β= °
– 15° 40
β= °
30
°
0,2 β=
20°
β=
10°
0,1 –5°
Considérons un talus de hauteur H et de pente β1 taillé dans un sol de caractéristiques γ1, c1 et φ1. Si A est le
point figuratif correspondant à H, γ1, c1 et φ1, le point B étant celui où la droite OA recoupe la courbe corres-
pondant à β1, le coefficient de sécurité global est défini par Fs = OA /OB.
La figure 9.24 montre qu’il existe dans la partie supérieure du talus une zone où la contrainte σ3
est négative (contrainte de traction).
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
( 4π − φ2 )
− 2c · tan
H0 z
σ1
Remarque
Si le terrain limité par le talus vertical est soumis à une surcharge q uniformément répartie, l’équation (19b)
devient (19c).
π φ
4c
Hc = · tan +
γ (
4 2
−)2q
γ
(19c)
Les formules (19) et (19b) ne peuvent être utilisées que pour des ouvertures d’un temps très
court pendant lequel la fissuration n’a pas le temps de se développer. Il convient d’utiliser la
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
formule (20) pour les stabilités à plus long terme. Par ailleurs, il s’agit d’une hauteur critique :
il faut donc appliquer un coefficient de sécurité.
Hf
H´c
Mouvement le long de la surface de glissement existante dans n’importe quel type d’argile 1,0
au regard de la situation étudiée, ne serait-ce que du fait des erreurs importantes que cela peut
engendrer dans les calculs de stabilité.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 9.3. Caractéristiques mécaniques préconisées pour l’étude de la stabilité des talus argileux
Premier glissement
Molle, normalement consolidée (1) cuu ; φuu c´ ; φ´ c´ ; φ´ c´e ; φ´e
(1)
Légèrement surconsolidée massive cue ; φuu c´ ; φ´ c´ ; φ´ c´e ; φ´e
Raide massive cue ; φu c´ ; φ´ c´e ; φ´ c´e ; φ´e
Raide fissurée cue ; φue c´e ; φ´e c´e ; φ´ c´ # 0 ; φ´e
Argile litée (2) c´ # 0 ; φ´ c´ # 0 ; φ´ c´ # 0 ; φ´ c´ # 0 ; φ´e
(1) Une valeur de c et φ figure dans chaque case. Pour les argiles molles ou peu consolidées, il n’y a pas de pic ;
donc φ´e = φ´ et c´e = c´.
(2) Le drainage peut se faire très rapidement. Il est conseillé de faire également le calcul avec cuu et φuu et de consi-
dérer le résultat le plus défavorable.
Les sollicitations sismiques se traduisent par des vibrations, donc des accélérations dans le
sens vertical et dans le sens horizontal. Leur effet est modélisé par l’introduction de forces
sismiques d’inertie appliquées à toutes les charges gravitaires (masse du sol, surcharges
gravitaires…) :
• une force volumique horizontale FH, dirigée vers la pente,
FH = 0,5 α · S ·W (23)
• une force volumique verticale Fv, soit descendante, soit ascendante,
FV = ± 0,5 FH si le rapport avg /ag est inférieur à 0,6 (Zones1 à 4) (24)
FV = ± 0,33 FH si le rapport avg /ag est supérieur à 0,6 (Zone 5) (24b)
avec (voir le chapitre 8) :
α = ag /g ; g étant l’accélération de la pesanteur,
avg est la valeur de calcul de l’accélération du sol en direction verticale,
ag est la valeur de calcul de l’accélération du sol pour le sol de classe A,
S est le paramètre caractéristique de la classe de sol défini par l’Eurocode 8,
W est la masse du sol en mouvement.
Le cas échéant, un coefficient d’amplification topographique ST doit être pris en compte. Ce
coefficient est défini au tableau 8.6 du chapitre 8.
Ces forces d’inertie s’appliquent sur toutes les actions pondérales (poids du massif de sol,
éventuellement surcharges) et sont rajoutées aux actions statiques.
L’application de ces efforts équivaut à une rotation de la pesanteur ainsi qu’à une modifica-
tion de son intensité, ce qui se traduit par le raidissement fictif de la pente du talus et par la
modification du poids des matériaux.
FH = 0,5 α · S · W FH = 0,5 α · S · W
Combinaison a Combinaison b
Les coefficients de sécurité partiels relatifs aux actions sont pris uniformément égaux à 1 pour
cette situation accidentelle, les coefficients partiels relatifs aux matériaux recommandés
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
9.10.1. Principe
Pour améliorer la stabilité des talus, il est possible d’agir de trois façons :
• modifier la pente en travers du talus ;
• renforcer la résistance du talus ;
• drainer le massif de sol de manière à diminuer les pressions interstitielles qui jouent un rôle
néfaste sur la stabilité.
Talus initial
1 Risberme
H
Masque
3 2 drainant
L
(≈ H/2)
Si la hauteur du talus et son emprise sont imposées, il reste la possibilité de créer des risbermes,
ce qui permet de déplacer les masses de sols de la tête du talus, où elles sont déstabilisantes,
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
au pied du talus, où elles sont résistantes. Les talus intermédiaires, entre risbermes, doivent
toutefois être également stables.
La mise en œuvre d’un massif rapporté en pied de talus, ou butée de pied, est également une
solution possible.
9.10.3. Drainage
Il faut distinguer :
• le drainage superficiel (fossés, descentes d’eau, etc.), qui a pour effet de recueillir les eaux de
ruissellement et d’empêcher l’érosion superficielle et l’infiltration de ces eaux ;
• le drainage profond, qui a pour but de rabattre la nappe, donc de l’éloigner de la surface du
talus et d’orienter les lignes de courant d’une façon plus favorable.
En ce qui concerne le drainage profond, un exemple d’application est présenté avec les tapis
drainants des barrages en terre (voir chapitre 15). Pour les talus routiers et les pentes natu-
relles, différents systèmes sont utilisés, tels que (figures 9.28 à 9.30) :
• les tranchées drainantes,
• les éperons drainants et masques drainants (éperon continu),
• les drains subhorizontaux.
Les éperons drainants présentent des avantages certains sur les tranchées :
• ils jouent souvent un rôle mécanique en s’opposant au glissement, s’ils sont constitués par
un matériau à fort angle de frottement interne ;
• leur exécution présente moins de risques ;
• s’il y a amorce de glissement, la pente longitudinale du fil d’eau d’une tranchée drainante
ne sera plus correcte : il risque de se former un point bas au droit de l’amorce de rupture
entraînant une alimentation en eau, donc un résultat inverse de celui escompté. Ce phéno-
mène n’est pas à craindre avec les éperons.
Tranchées drainantes
Dans le cas d’un confortement par éperons drainants le coefficient de stabilité d’ensemble vis-
à-vis d’une rupture circulaire peut être estimé à partir des coefficients de sécurité pour les
profils au droit des éperons (γR;d;Ep), et ceux dans le sol en place en dehors des éperons
(γR;d;Sol), avant application de la formule (25) :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
d · γR;d;Ep + (D − d )· γR;d;Sol
γR;d = (25)
D
D étant l’entraxe entre les éperons drainants et d leur largeur. Cette formule n’est toutefois
précise que dans la mesure où les cercles critiques dans les deux profils sont similaires.
Éperons drainants
9.10.4. Renforcement
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 10
10.1. Introduction
Dans des conditions géométriques données, lorsque les massifs de terre ne peuvent présenter
une stabilité satisfaisante vis-à-vis du glissement, ils doivent être retenus par des ouvrages dits
ouvrages de soutènement.
L’objet de ce chapitre est de déterminer les pressions exercées par les couches de terrain sur les
soutènements, et réciproquement.
Il est divisé en deux parties :
• 1re partie : états d’équilibre limite. Il s’agit d’une étude théorique des actions réciproques
entre un massif de terre et un écran.
• 2e partie : détermination pratique des efforts de poussée et de butée sur les écrans.
Le dimensionnement des ouvrages de soutènements est quant à lui abordé au chapitre 13.
σv
σh
M
Kp · σv
K0 · σv
Si, au contraire, l’écran se déplace vers la gauche, le sol a tendance à suivre ce mouvement et
la contrainte σh diminue jusqu’à une valeur limite correspondant à l’effondrement du massif
de sol. Juste avant la rupture, un nouvel état d’équilibre limite est atteint : c’est l’état d’équi-
libre actif, défini par la formule suivante :
σh = Ka· σv (4)
avec Ka : coefficient de poussée des terres.
H
M
II
III
I
φ σ
σha σh0 σv σhp
Sur la figure 10.4, le cercle I représente l’état des contraintes au repos avec σh0 = K0 · σv.
L’équilibre est surabondant. Le cercle de Mohr n’est pas tangent à la courbe intrinsèque.
Le cercle II représente l’équilibre limite de butée tel que σhp = Kp· σv et le cercle III représente
l’équilibre limite de poussée tel que σha = Ka· σv.
10.2.2.1 . Valeurs de Ka et Kp
Les formules (5) et (5bis) se déduisent des propriétés du cercle de Mohr (voir chapitre 5).
( )
σha = σv·tan2 π − φ
4 2 ( )
Ka = tan2 π − φ
4 2
(5)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
σhp = σ ·tan ( π + φ )
v
2 K = tan ( π + φ )
p
2
(5bis)
4 2 4 2
Qp = 1 γ · H 2 · tan2 π + φ
2 4 2 ( 2 )
Qp = 1 Kp · γ · H 2 (6bis)
Poussée H Butée
Qa Qp
π+φ π+φ
H/3 H/3
4 2 4 2
Remarques
1. Déplacements de l’écran
– Poussée : pour que la pression des terres sur l’écran tombe au niveau de la poussée, il est nécessaire qu’un
certain déplacement puisse se produire.
Cependant, une rotation minime, de l’ordre de 1/1 000, autour de la base de l’écran suffit pour atteindre
l’équilibre généralisé.
– Butée : des déplacements très importants de l’ordre de 1 à 3 % de la hauteur de l’écran selon la nature et la
compacité des sols sont indispensables pour mobiliser la résistance maximale (soit 10 à 30 cm sur un écran
de 10 m de hauteur).
Lorsque seuls des déplacements très faibles sont admissibles, une méthode simple consiste à adopter une
valeur de Kp = 1, à défaut de réaliser un calcul avec un modèle élastoplastique (voir chapitre 13).
Toute rotation autour de la base est impossible, puisqu’aucun déplacement en tête ne peut se faire, l’écran
étant bloqué par les butons. La pression des terres est beaucoup plus élevée que dans l’équilibre limite de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Le calcul est fastidieux mais peut être mené de bout en bout. Il est doublement intéressant,
car, d’une part, il permet de prendre en compte l’action d’une surcharge et, d’autre part, il
intervient dans le dimensionnement des fondations superficielles. Les résultats pratiques sont
donnés sous forme de formules.
−β
γ
σv
z x
B
A
M
Sur la figure 10.8, le point m correspond au point figuratif de la contrainte σv sur AB en M.
Om = σv
Il existe deux états d’équilibre limite puisqu’il est possible de faire passer par m deux cercles
tangents à la courbe intrinsèque :
• l’équilibre de poussée correspond au cercle I,
• l’équilibre de butée correspond au cercle II.
( )
π
et On est − β , comme l’indique la figure 10.7.
2
τ
Kp· σv
II
I
n
+φ +β σ
O −φ −β
σv = γz · cos β = Om
−β
M
+β
+β
σa = On
sin β
d’où : sin ω = (8)
sin φ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La position des plans principaux P1 et P3 est donc définie et leur orientation est constante
quel que soit M puisque cette orientation ne dépend que de β et de ϕ.
τ
F
m´
ω
n
ω
β+ω
φ β σ3 σ1 σ
O φ −β O´ − (β + ω)
F´
β
λ
σ
l
Écran δ
Remarques
– L’orientation des angles doit être prise en considérant toujours que le massif de terre est à droite de l’écran.
– Si l’écran est vertical, la contrainte de poussée est inclinée de + β.
– Si, de surcroît, β = 0, on retrouve le cas simple étudié au paragraphe 10.2.2.
Le calcul est similaire ; il existe également des tables donnant les coefficients de butée Kp en
fonction de β, φ et λ.
Dans la pratique, l’inclinaison δ de la contrainte sur l’écran est une des données du problème.
Cette inclinaison dépend des conditions du mouvement relatif du sol et de l’écran et de la
rugosité de l’écran.
Sur la figure 10.12, la zone AEC est bien en équilibre limite de Rankine. En revanche, dans
la zone AEB, l’équilibre de Rankine n’est plus valable, sauf si l’inclinaison δ correspond exac-
tement au cas étudié précédemment. En général, cette inclinaison est différente ; il faut alors
rechercher un état d’équilibre limite dans lequel les contraintes sont toujours proportion-
nelles à la distance de leur point d’application par rapport à l’arête A et à la densité du milieu,
mais dans lequel les lignes de glissement se raccordent correctement avec les conditions aux
limites définies ci-dessus.
A C
−φ
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
δ
E
B
Fig. 10.12. Écran rugueux – Allure des lignes de glissement
β+ β+
qa qa
γ≠0
λ+ δ+ φ≠0 δ+ λ+ l
l
c=0
M M
Milieu pesant
À une distance l quelconque, les contraintes de poussée et de butée sur l’écran ainsi que les
résultantes sont données par les formules suivantes :
qa = Ka· γ · l Q a = 0,5 Ka· γ · L2 (10)
L est la longueur de l’écran. Les résultantes Q a et Q p s’appliquent au tiers de L à partir de la
base de l’écran.
Les figures 10.14 dues à Graux [10 Graux 1967] montrent l’allure des surfaces de glissement
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
pour un mur vertical avec une surface libre horizontale. Lorsque δ = 0, l’équilibre de Rankine
est retrouvé.
Si δ = φ, les lignes de glissement situées dans la zone de raccordement sont constituées, d’une
part, par des plans rayonnants, et, d’autre part, par des portions de spirales logarithmiques.
Cette disposition des lignes de glissement est appelée équilibre de Prandtl.
Le tableau 10.1 fournit les valeurs des coefficients Ka et Kp pour un écran vertical et une
surface libre horizontale (β = λ = 0). Les tables de J. Kerisel et E. Absi déjà citées permettent
de résoudre les cas plus complexes.
Remarques
– Pour le bon choix du coefficient de poussée, une attention particulière doit être apportée aux signes des
angles β, δ et λ (voir figure 10.13).
– Lorsque l’écran est incliné, si les contraintes et les résultantes sont exprimées en fonction de la hauteur
verticale, il faut introduire au dénominateur des formules (9) et (10) les termes respectifs cos λ et cos2 λ,
l étant remplacé par z et L par H. Certains auteurs [10 Pecker 1996] introduisent directement ces termes
dans l’expression de Ka et Kp , ce qui peut prêter à confusion. Cette remarque est également valable pour
les expressions similaires données par la suite, formule (21) notamment.
O O
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
π–φ Qp π+φ
4 2 4 2
QA
δ=0 δ=0
O O
O O
Qp
π–φ δ = −φ
φ 4 2 φ
δ = +φ
QA x
π+φ
x 4 2
10.2.5.1 . Hypothèses
Les hypothèses de base correspondant à ce cas sont données ci-après :
• La surcharge est uniforme, d’intensité q1 et règne sur toute la surface libre.
• Le milieu est non pesant ; l’équilibre
de poussée est défini en considérant
q1 α
l’état limite tel que q2 < q1.
L’équilibre de butée est obtenu en
intervertissant la position de l’écran O
ainsi que q1 et q2. Écran γ=0
• Le long d’un plan rayonnant quel- φ≠0
conque OR, les contraintes ont une q2 c=0
intensité et une orientation constante δ
(figure 10.15). Il s’agit de l’hypothèse
de Rankine généralisée.
R
L’application des lois de la statique et le fait que le milieu est en équilibre limite en considé-
rant l’hypothèse de Rankine généralisée permettent de démontrer que, en général, le massif
peut être divisé en trois zones (figure 10.16) :
• Les zones I et II, situées respectivement côté surface libre et côté écran, où règne un équi-
libre limite de Rankine. Les lignes de glissement sont constituées de deux familles de plans
faisant entre eux un angle de π/2 ± φ.
• La zone centrale III, où règne un équilibre limite de Prandtl. Dans cet équilibre, les lignes
de glissement sont constituées, d’une part, par des plans rayonnants passant par O, d’autre
part, par des spirales logarithmiques.
Il est aisé de vérifier que contraintes et directions sont bien conjuguées dans les deux types
d’équilibre.
Les hypothèses et notations sont représentées figure 10.17.
Le massif non pesant (γ = 0) supporte une surcharge uniforme q1 inclinée de α sur la normale
à la surface libre. Le problème consiste à déterminer la contrainte uniforme (d’après l’hypo-
thèse de Rankine généralisée) qui s’exerce en chaque point de l’écran OB.
Cette contrainte d’une intensité q2 et d’une inclinaison δ, est due à la présence de la
surcharge q1.
Les conventions de signe relatives à α et δ sont données figure 10.17.
L’angle δ est l’une des données du problème. Il dépend de la rugosité de l’écran et correspond
au frottement écran/sol : si l’écran est parfaitement lisse, δ = 0, si l’écran est parfaitement
rugueux, δ = φ.
De même, l’angle Ω est une donnée du problème. Il définit la géométrie du massif. Par
contre, les positions de OA et OB par rapport à la verticale sont sans importance (γ = 0).
q1
α
+ A
Équilibre de
μ Rankine
I
Ω
ψ
q2 ε T
δ + Équilibre de
φ Sol
φ Prandtl
III
γ=0
c=0
B φ≠0
II
Équilibre de T´
Rankine
Fig. 10.16. Allure des lignes de glissement dans un milieu non pesant surchargé
A α+
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
α+
q1 A
q1
O
Ω O
Ω
q2 q2
δ+ δ+
B
B
Fig. 10.17. Milieu non pesant - Conventions de signe pour l’état limite de poussée
Considérons les plans OT et OT´ limitant les formes d’équilibre, les angles μ, ψ et ε sont
définis comme suit :
• μ : angle que forment la surface libre et le plan OT,
• ψ : angle formé par les plan OT et OT´,
• ε : angle entre le plan OT´ et l’écran.
q2 et q1 ayant des valeurs constantes, il est possible de les relier par la relation :
q2 = K´a· q1 (12)
Le coefficient K´a est un coefficient de poussée qui dépend de α, δ, φ et Ω. Une solution
analytique a été établie [10 L’Herminier 1967] ; toutefois, elle ne s’applique pas directement
à tout l’éventail de valeurs que peuvent prendre α, δ et Ω.
Le problème a été étudié en détail par E. Absi [10 Absi 1984]. Les tables de J. Kerisel et
E. Absi fournissent les valeurs de K´a. Certains logiciels de calcul de soutènement disposent
également d’assistants qui permettent de calculer directement les valeurs. Le tableau 10.2
donne les valeurs de K´a lorsque Ω = 0 et α = 0.
En général, le coefficient K´a est différent du coefficient de poussée des terres Ka relatif au
milieu pesant.
Si Ω = π /2, α = 0 et δ = 0, l’expression de K´a devient :
K´a = Ka = tan2 π − φ
4 2 ( ) (13)
Avec ces dernières hypothèses, les lignes de glissement et le coefficient de poussée sont iden-
tiques au cas du milieu pesant.
K´p
0,5
0,9
1,1
convient de remplacer également α par − δ et
+ 35°
–
–
–
–
–
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0,27
0,21
0,17
δ par − α.
K´a
–
–
–
–
–
Dans ces conditions, le coefficient K´p est un
0,66
K´p
1,0
1,2
1,4
+ 30°
–
–
–
–
coefficient de butée dont la valeur est donnée
0,32
0,26
0,21
0,17
par la formule suivante :
K´a
–
–
–
–
K´p = 1
0,73
1,11
(14)
K´p
1,3
1,6
1,8
K´a
+ 25°
–
–
–
1,18 0,38
1,43 0,31
1,7 0,25
2,0 0,20
2,3 0,16
q2 = K´p· q1 (15)
K´a
–
–
0,79 –
K´p
+ 20°
–
–
Exemple
0,45
0,37
0,30
0,25
0,20
0,16
K´a
–
–
Trouver le coefficient de butée K´p pour Ω = 90°,
0,85
1,23
1,49
1,78
α = 0, δ = 20° et φ = 30°.
K´p
2,1
2,5
2,9
–
+ 15°
Les tables [10 Kerisel et Absi 1990] donnent
0,54
0,45
0,37
0,30
0,25
0,20
0,16
K´a = 0,20 pour Ω = 90°, α = + 20, δ = 0 et φ = 30°.
K´a
–
Tableau 10.2. Valeurs de K´a et de K´p pour Ω = π/2 et α = 0
D’où K´p = 5,0.
0,66 0,91
0,54 1,25
0,45 1,51
0,38 1,81
0,31 2,17
K´p
0,25 2,5
0,20 3,0
0,16 3,7
+ 10°
Le tableau 10.2 fournit également les valeurs
K´a
de K´p lorsque Ω = π /2 et α = 0 en conservant
1,42
1,70
2,04
2,44
3,03
l’orientation habituelle de δ.
K´p
5,8
3,6
4,5
− 0°
0,70
0,59
0,49
0,41
0,33
0,27
0,22
0,17
K´a
10.2.6. Milieux cohérents 1,61
2,04
2,50
3,12
4,00
K´p
5,0
6,5
8,7
− 10°
0,20 10,4
K´p
0,33 5,7
0,26 7,6
(voir chapitre 5), l’action de la cohésion revient
− 15°
0,22 12,4
K´p
massif.
0,48 5,0
0,37 6,5
0,29 8,9
–
–
− 20°
(figure 10.18a) :
–
–
4,00
5,26
10,2
14,7
7,3
–
–
–
− 25°
0,38 11,6
0,28 17,2
K´p
0,54 8,1
0,98 8,8
− 35°
–
–
–
–
–
10°
15°
20°
25°
30°
35°
40°
45°
φ
c
H = tan φ Écran
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
A
c c
H = tan φ tan φ
O
K´· c
tan φ
δ
φ≠0
c≠0
Dans ce cas, il faut remarquer que K´a et K´p sont des coefficients correspondant à une incli-
naison α = 0 de la surcharge. Afin d’éviter toute confusion, les coefficients de poussée et de
butée en milieu non pesant correspondant à une surcharge normale à la surface libre sont dési-
gnés dans ce qui suit par K˝a et K˝p.
En définitive, l’influence de la cohésion correspond à la somme géométrique de ces deux
contraintes (figure 10.18b).
En ne considérant que les composantes normales à l’écran, l’influence de la cohésion en un
point quelconque de l’écran se traduit par les formules suivantes :
• Poussée : contrainte résultante due à la cohésion :
c ·(1 − K ˝ · cos δ)
a (16)
tan φ
• Butée : contrainte résultante due à la cohésion :
c ·(K ˝ · cos δ − 1)
p (17)
tan φ
Les contraintes résultantes ci-dessus se déduisent de la poussée et s’ajoutent à la butée.
Remarque
Si δ = 0, K˝a = tan2(π /4 − φ /2) et K˝p = tan2(π /4 + φ /2). En remplaçant K˝ par sa valeur, un calcul trigono-
métrique montre que les formules précédentes prennent respectivement les valeurs 2 c · tan(π /4 − φ /2) et
2 c · tan(π /4 + φ /2). On retrouve ainsi le terme de cohésion tel que défini dans le chapitre 5.
Dans ces conditions, il est toujours possible de définir la rugosité du mur par le seul
paramètre δ :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
• l’écran lisse est défini par δ = 0 ; donc a = 0 quel que soit c,
• l’écran parfaitement rugueux est défini par δ = φ et a = c ou 0 suivant la formule retenue.
Avec un écran vertical, une surface libre horizontale, un milieu pesant et l’action d’une
surcharge uniformément répartie, les résultats suivants sont obtenus :
• Écran lisse (figure 10.19)
Avec δ = 0 les coefficients de poussée et de butée se réduisent à :
Ka = Kp = K´a = K´p = 1
d’où : qa = γ · z + q1 − 2 c (19) qp = γ · z + 2 c + q1 (20)
• Écran rugueux
L’influence de la cohésion est plus élevée ; il faut remplacer le terme ± 2 c par le terme
2 + π·c
suivant : ± soit ± 2,57 c.
2
q1
2c − q1
γ≠0
c≠0
φ=0
H
Qa
Fig. 10.19. Écran lisse - Poussée dans un sol pesant et surchargé purement cohérent
Remarques
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1. Pour l’équilibre de butée, le terme dû à la surcharge est mis entre parenthèses dans la formule (20). En
effet, les surcharges ont rarement un caractère permanent qui permettrait de les prendre en compte dans
l’effet stabilisateur que représente généralement la butée.
2. Sur la figure 10.19, la zone où les contraintes théoriques sur l’écran sont des contraintes de traction est
représentée en pointillé ; celles-ci doivent être négligées par suite du décollement possible de l’écran.
Les deux remarques précédentes sont générales et s’appliquent également aux sols frottants et cohérents.
3. Par analogie avec le paragraphe précédent, la rugosité est définie par un angle δ tel que tan δ = a /c. En
pratique, celle-ci est négligée : δ = 0.
4. Seule la surface libre horizontale a été considérée puisque dans un milieu purement cohérent un talus illi-
mité n’est pas stable. Il ne peut donc y avoir qu’un talus incliné sur une certaine largeur de terrain derrière
l’écran. Le poids des terres au-dessus de l’horizontale passant par le point haut de l’écran est alors consi-
déré comme une surcharge.
5. Les références [10 Absi 1970] et [10 Graux 1967] étudient plus en détail les sols purement cohérents.
α1
α1
q1 q1
β+ β+
O
O γ, φ, c Ω L 2L L γ, c, φ
+Q
Ω s
2 3
L λ
Qc )
δ
2L
2 QH + Qφ λ+
(− Q H
3
M δ − (Qc + Qs)
L δ
(− Qφ)
δ
Le tableau 10.3 récapitule les différents efforts et contraintes qui peuvent s’exercer sur un
écran. En pratique, ce sont essentiellement les composantes normales à l’écran qui sont utilisées ;
cependant, les composantes tangentielles peuvent nuire à la stabilité de certains types
d’ouvrages (voir § 10.3.1.2).
Poussée
Milieu pesant 1 1
qφ = Ka· γ · l Qφ = Ka· γ · L2 δ 2L / 3 Ka· γ · l · cos δ Ka· γ · L2 · cos δ
pulvérulent 2 2
Surcharge qs = K´a· q1 Qs = K´a· q1· L δ L/2 K´a· q1· cos δ K´a· q1· L · cos δ
Cohésion
- action de H c c δ
qc = K˝a· Qc = K˝a· ·L L/2
sur la surface tan φ tan φ c · (1 − K˝ c
a· cos δ) · (1 − K˝a· cos δ) · L
libre à ajouter tan φ tan φ
- action c c ·L Zéro à déduire
directe de H qH = QH = dirigée vers L/2
tan φ tan φ
à déduire l’intérieur
Butée
1 K · γ · L2· cos δ
Milieu pesant
qφ = Kp· γ · l Qφ = 1 Kp· γ · L2 δ 2L / 3 Kp· γ · l · cos δ p
pulvérulent 2 2
Surcharge (1) qs = K´p· q1 Qs = K´p· q1· L δ L/2 K´p· q1· cos δ K´p· q1· L · cos δ
Cohésion
- action de H
qc = K˝p· c c ·L δ L/2 à ajouter
sur la surface
Qc = K˝p·
tan φ tan φ
libre à ajouter c · (K˝ c · (K˝
· cos δ − 1) · cos δ − 1) · L
tan φ p tan φ p
- action directe c c ·L Zéro
L/2
de H sur l’écran qH = QH =
tan φ tan φ opposée
à déduire à la butée
pesant.
Dans ces conditions : K´a = K˝a = Ka
K´p = K˝p = Kp
Le tableau ci-après représente les coefficients de poussée Ka et K˝a s’exerçant sur un écran
vertical, la surcharge étant normale à la surface libre.
Dans le cas I, la surface libre est horizontale et l’écran vertical.
Dans le cas II, la surface libre est inclinée à 15° (β = + 15°).
Tableau 10.4. – Comparaison des coefficients Ka et K´´a
Ce tableau montre que, dans le cas I, les divergences sont négligeables. En revanche, dans le
cas II, les différences vont du simple au double.
Souvent, la simplification précédente est justifiée par le fait que les surcharges sont faibles par
rapport au poids propre du massif. Si les surcharges sont importantes, elle peut être
inacceptable.
Buté
ée e
uss δ<0 Réac
Po
Force du m tion
δ>0 assif
extér δ<0
ie ure
Les soutènements ont toujours une certaine rugosité (rideaux de palplanches, maçonnerie,
béton) et une composante tangentielle plus ou moins élevée se développe.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Figure δ
Mur Écran fictif
13, 22 δf (terres) δq (surcharges)
Hv ≤ Bt· tan θ β sup(β; φ´/3)
( )
En L ou T renversé Vertical a) Bt· tan θ 2
Hv ≥ Bt· tan θ β + (δ0 − β) · 1 −
Hv
Portion OA sup(β; φ´/3) sup(β; 2φ´/3)
À redans Vertical b)
Portion AB sup(β; 2φ´/3)
Poids Incliné c) sup(δ’; 2ϕ’/3)
Cellulaire Incliné d) sup(β; 2φ´/3)
Gabions Incliné e) (1 − G) · φ´
Les paramètres donnés dans ce tableau sont définis par les formules ci-dessous :
θ= π+φ+ y−β
4 2 2
y = sin−1 sin β
sin φ´ ( )
( )
δ0 = sup β; 2 φ´
3
C β
β
Hv F
δ
F F
δ λ δ
Bt
A
B B
a) Mur en « T » b) Mur à redans c) Mur poids
β β
F
λ
F δ
d) Mur cellulaire e) Mur en gabions
δ=0 δ = − 2/3 φ´
Parois moulées et palplanches à module*
δ = 2/3 φ´ δ = − 1/2 φ´
* P
our ces types d’ouvrages, deux couples de valeurs sont utilisables. Une palplanche à module possède une inertie
plus élevée.
** Les palplanches plates au contraire des palplanches à module ont une inertie faible.
Quel que soit le soutènement, les variations du coefficient de butée sont très importantes et
la prise en compte d’une rugosité trop forte risque de conduire à un sous-dimensionnement
des ouvrages.
Par exemple, pour un écran vertical, une surface libre horizontale et un angle de frottement
interne ϕ = 35°, les coefficients de poussée et de butée sont les suivants :
• pour un écran parfaitement lisse (δ = 0) :
Ka = 0,27 et Kp = 3,69
• pour un écran parfaitement rugueux :
Ka = 0,26 (δ = + φ) mais Kp = 10,5 (δ = − φ).
Cette remarque et l’importance des déplacements nécessaires pour mobiliser la butée
montrent que le choix de δ doit être fait avec beaucoup de prudence.
Examinons une situation rare mais qui peut cependant se produire. Supposons que le mur de
soutènement de la figure 10.23 soit fondé sur un sol compressible qui tasse sensiblement. Le
frottement peut alors s’inverser et δ peut devenir négatif. Pour δ = φ et φ = 35°, le tableau 10.1
donne Ka = 0,94.
Par rapport à l’exemple précédent, la poussée est multipliée par 3,6, ce qui confirme l’impor-
tance d’un choix correct des hypothèses.
δ<0
Pa
Surcharge = 10 kPa
0,00
−9
φ = 20° ; c = 10 kPa
NP γ = 19 kN/m3
− 4,00 28
γ´ = 10 kN/m3
− 6,00 58
49
NP − 8,00
74 φ = 35° ; c = 0
γ´ = 10,5 kN/m3
− 371 − 14,00
Les méthodes présentées ci-après sont loin d’être rigoureuses. Cependant, elles permettent
d’appliquer la théorie de la poussée et de la butée aux problèmes courants. Parfois, différentes
méthodes sont proposées, qui peuvent conduire à des résultats divergents.
λ Qa
δ
L
−φ
W
θ R
Les contraintes sur l’écran qa et qp ainsi que les résultantes Q a et Q p sont toujours données
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Remarque
Les valeurs de Ka données par (21) sont en général très voisines de celles déduites des tables [10 Kerisel 1990].
En revanche, les valeurs de Kp peuvent être sensiblement plus faibles. À titre d’exemple, pour λ = 0, β = 0,
δ = − 2/3 φ et φ = 35°, la formule de Coulomb donne Kp = 10 et les tables de Kerisel et Absi Kp = 8,0. La diffé-
rence s’explique par l’allure des courbes de glissement réelles qui s’éloignent d’une surface plane lorsque δ > 0
(figure 10.14).
La contrainte de poussée qs, uniformément répartie sur l’écran et due à la surcharge verti-
cale q1 s’écrit comme suit :
q1·Ka
qs = (22)
cos(λ − β)
De même, la butée est donnée par (23), avec les réserves déjà faites quant à la permanence des
surcharges.
q1·Kp
qs = (23)
cos(λ − β)
Les valeurs de Ka et Kp sont déterminées par (21) et les résultantes dues aux surcharges sont
données par Qs = qs·L.
q1
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
A A´
M l γi, ci, φi, Hi
B
Remarques
– Cette méthode est valable uniquement pour K´a = K˝a = Ka.
– À la limite de deux couches (figure 10.27), par exemple au point A, la contrainte peut être différente selon
que le point A (point A−) est considéré comme étant situé à la base de la couche i − 1 de caractéris-
tiques ci −1 et φi −1 ou comme étant situé en tête de la couche i de caractéristiques ci et φi (point A+). Il est
donc indispensable de considérer séparément les points A− et A+ pour établir le diagramme de pression
des terres.
Le calcul conduit à des discontinuités parfois importantes. Dans la pratique, de telles discontinuités ne
sauraient exister de façon brutale.
I c=0
φ élevé
−
A
+
A
II
c élevé
φ moyen
Courbe réelle
γ
Nappe amont
Poussée
H
hydrostatique
Nappe aval
γ´
H · γw
S’il existe également une nappe côté aval de l’écran, la poussée hydrostatique est considérée
comme constante en dessous du niveau aval et égale à la différence de niveau H entre les côtés
amont et aval.
Remarques
– La poussée due à l’eau est considérable. Des systèmes de drainage et des barbacanes sont installés derrière
les murs de soutènement autostables afin d’éliminer cette poussée. La mise en œuvre d’un drainage est
rarement possible pour les rideaux de palplanches ou les parois moulées.
– Cette modélisation est une simplification puisqu’elle ne prend pas en compte les poussées dues à l’écoule-
ment de l’amont vers l’aval ou vers le drainage. Ces poussées d’écoulement peuvent avoir une action
défavorable, même si un drainage est prévu.
O β
b) surcharge équivalente
Remarque
Cette démarche n’est applicable que si β < φ. Dans les sols cohérents, il arrive fréquemment que β > φ pour
des talus de hauteur modérée. Il convient alors de considérer les terres au-dessus de l’horizontale comme une
surcharge.
O´ A B
O β
C
I
z´
p = Kaβ · γ · z
H´ z
H
M
quelconque
p = Ka0 · γ · z´
D J
Fig. 10.30. Prétalutage en tête d’une paroi
La répartition des contraintes sur l’écran a été étudiée par Houy suivant la théorie de la
plasticité.
Le diagramme des contraintes à appliquer est donné figure 10.31.
d1 d2 1
σaq = Ka · γ · z
φ
z1 φ
π/4 + φ´/2
z2
σaq = Ka·(γ · z + γ · H)
Fig. 10.31. Talus à faible distance de l’écran – Méthode de Houy –NF P94-282
10.3.5.3. Risberme
La norme NF P94-282 précise que la butée d’une risberme est à déterminer à partir de
modèles appropriés découlant de la théorie de la plasticité (calcul à la rupture, éléments
finis…), en tenant compte de l’inclinaison des charges. Les formules découlant de l’élasticité
ne pouvant pas être utilisées pour déterminer la butée, car trop optimistes.
La méthode explicitée par la figure 10.32 peut être utilisée. La butée mobilisable est donnée
par l’expression :
Bmax = W · tan φ´ + c´ · Lr (24)
avec W : poids de la risberme
Lr : largeur de la base de la risberme
φ´ : angle de frottement interne du terrain
c´ : cohésion effective du terrain.
Lorsqu’on tient compte d’une butée mobilisable entre le sommet de la risberme et un point
situé au-dessus de sa base, il convient de vérifier que la butée retenue n’est pas supérieure à la
butée totale mobilisable par la risberme.
2I/3
1
Bmax Bmax
I
W 2
3
I/3
Lr
4
5
z z
10.3.6. Surcharges
10.3.6.1 . Préambule
Il existe deux approches différentes pour la détermination des contraintes liées aux surcharges :
• une approche basée sur la théorie de l’élasticité linéaire isotrope (formules de Boussinesq) avec
les limites suivantes :
–– ces formules ne s’appliquent qu’à des chargements de largeur limitée ;
–– elles ne peuvent pas être utilisées pour modéliser des charges de terrain, comme
celles amenées par un talus, car elles ne correspondent alors pas au problème à
étudier dans ce cas ;
–– les formules correspondantes ne tiennent pas compte de l’effet (mal connu) de la
réalisation de l’écran (effet « miroir »). La redistribution des contraintes initiales
provoquées par la réalisation de l’écran peut être prise en compte en appliquant un
coefficient multiplicateur compris entre 2 (chargement localisé à une distance nulle
de l’écran) et 1 (chargement infiniment éloigné). Dans les cas courants, on retiendra
forfaitairement un coefficient multiplicateur λ de 1,5 ou égal à (d + 2)/(d + 1),
d étant la distance d’application du chargement par rapport à l’écran ;
• une approche basée sur la théorie de la plasticité :
–– il est admis d’étendre l’utilisation d’un modèle découlant de la théorie de la plasti-
cité pour calculer les pressions sur l’écran dans l’hypothèse d’un comportement élas-
tique du terrain en petite déformation, par application d’un coefficient
multiplicateur K0 /Ka, sous réserve que l’allure des contraintes ainsi obtenue soit
acceptable pour la situation étudiée.
Les formules qui suivent sont données avant application de ces coefficients multiplicateurs.
O A
φ
B
π+φ
4 2
C
q2 = K´a· s
S
s
A
C
Qs
H
π+φ
4 2
D
Fig. 10.34. Surcharge « active » sur un écran
avec AC = .
(
tan − φ
π
4 2 )
Par ailleurs, la poussée en un point quelconque de l’écran est :
p = K´a· s = s · tan2 π − φ
4 2 ( )
La résultante sur l’écran est Q s = p ·H = s · AC · tan (π4 − φ2 )
Q = S · tan( − )
π φ
s (25)
4 2
Cette formule reliant la surcharge en tête de la surface libre à la poussée correspondante sur l’écran
sera généralisée dans certaines des applications qui suivent.
B S = s·B
(b) (c)
φ
A
(
Qs = S · tan π –
4 2
φ
) B
Qs
C
Qs
(a)
π+φ
4 2
D
S
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
φ
A
Qs
π+φ
4 2
B
h
p
27°
27°
Action
sur
l’écran
Qs
0,2 H
0,6 H
P
H Pmax H P Pmax
0,8 H
0,45 H
0,5 H
0,2 H
P=
0,5
γ·z
0,55 H
P P1 P1
Pmax P2
I
0,4 H
P3
0,47 H
II P2
0,15 H
0,15 H
III
γ·H − 4c P3
Lorsque les sols présentent à la fois du frottement interne φ et de la cohésion c, le calcul est
conduit en considérant le sol pulvérulent de même angle de frottement φ que le sol cohérent
et en déduisant l’action de la cohésion, soit (30) :
qc = (1 − K ˝a· cos δ)· c (30)
tan φ
Actions de surface
c · MA
λ W
N φ
δ
F
ω Plan de glissement
Mur M
Fig. 10.41. Étude d’un plan de glissement par la méthode de Culmann (manuel technique MUR 3.0 CEREMA)
Pour calculer la poussée qui s’exerce sur le parement OM, on considère des valeurs successives
de l’angle ω (figure 10.41), de manière à trouver le plan de glissement qui conduit à la valeur
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Δinc
Aire égale à
Pj − Pj –1
P j –1
σ j –1
A j –1
A j –1
P j –1 σj
Aj
Aj
Cette méthode est applicable à une géométrie de talus quelconque, à des parements consti-
tués d’une ligne brisée, aux sols multicouches, ou contenant une nappe phréatique.
γ, φ
re
tu
up
β
d er
kh· Ws − kv
ce
rfa
Su
kh
kh· Wm
H λ (1 ± kv) · Ws
Pad + kv
(1 ± kv) · Wm
• Lorsque la structure est rigide et ne peut se mouvoir par rapport au sol, empêchant un état
actif de se produire, et lorsque le mur est vertical et le remblai horizontal, l’effort dyna-
mique (augmentation de la poussée des terres par rapport aux sollicitations statiques) peut
être pris égal à :
∆Pd = α · S · γ · H 2 (32)
Cet effort s’applique à mi-hauteur du mur. Ce cas est celui par exemple des murs enterrés
des bâtiments.
Les règles précédentes PS92 donnaient des règles avec un remblai présentant une incli-
naison β sur l’horizontale.
• Lorsqu’une masse d’eau libre est présente contre le mur (cas d’un barrage par exemple,
d’un mur de quai), il se développe une pression hydrodynamique sur la face du mur qui
peut être évaluée par la formule de Westergaard :
q(z) = ± 7 kh· γw·(h · z)0,5 (33)
8
avec kh : coefficient sismique horizontal calculé pour r = 1 (voir ci-après),
h : hauteur de l’eau libre,
z : coordonnée verticale descendante dont l’origine est la surface de l’eau.
h h
z
z
Tableau 10.7. Valeur du facteur r pour le calcul du coefficient sismique horizontal (NF EN-1998-5)
Murs fléchis en béton armé, murs ancrés ou contreventés, murs en béton renforcé 1
fondés sur pieux verticaux, murs d’infrastructure encastrés et culées de ponts
Dans le cas de sols saturés sans cohésion susceptibles de développer une forte pression inter
stitielle, le facteur r du tableau 10.7 doit être inférieur ou égal à 1 et le coefficient de sécurité
vis-à-vis de la liquéfaction doit être supérieur à 2.
Pour les murs autres que les murs-poids (écrans, murs enterrés de bâtiments) les effets de
l’accélération verticale peuvent être négligés (kv = 0).
Il est à noter que pour les murs de hauteur supérieure à 10 m il convient d’appliquer une
méthode de calcul moins simplifiée (article E2 de EN 1988-5).
• En poussée
Si β ≤ φ´d − θ :
sin2(ψ + φ´d − θ)
K= (34a)
[ ]
2
sin(φ´d + δd)· sin(φ´d − β − θ)
cos θ · sin2ψ · sin(ψ − θ − δd)· 1 +
sin(ψ − θ − δd)· sin(ψ + β)
Si β > φ´d − θ :
sin2(ψ + φ´d − θ)
K= (34b)
cos θ · sin2ψ · sin(ψ − θ − δd)
La formule (34b) n’est pas compatible avec la méthode de Culmann développée au
paragraphe 10.3.8.
• En butée
sin2(ψ + φ´d − θ)
K= (35)
[
cos θ · sin2ψ · sin(ψ + θ)· 1 − ]
sin φ´d · sin(φ´d + β − θ) 2
sin(ψ + θ)· sin(ψ + β)
( )
où φ´d = tan−1 tan
φ´
γφ´
avec γφ´ = 1,25
( )
δd = tan−1 tan
δ
, δ angle de frottement sol/mur.
γφ´ d
Les paramètres γ*, tan θ et Ewd utilisés dans la formule (31) et le calcul de K dépendent de la
position de la nappe et de la perméabilité des sols :
• Nappe phréatique en dessous du mur de soutènement :
k
γ* = γ ; tan θ = h ; Ewd = 0 (36)
1 ± kv
avec γ : poids volumique du sol
• Sol « imperméable » situé sous nappe phréatique (k < 5 × 10−4 m/s):
γ k
γ* = γ − γw ; tan θ = · h ; Ewd = 0 (37)
γ − γw 1 ± kv
avec γ : poids volumique total du sol saturé
• Sol « perméable » situé sous nappe phréatique (k ≥ 5 × 10−4 m/s):
γ k 7 k · γ · H´2
γ* = γ − γw ; tan θ = d · h ; Ewd = h w (38)
γ − γw 1 ± kv 12
avec γd : poids volumique du sol sec,
H´ : niveau de la nappe phréatique par rapport à la base du mur.
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[10 Absi 1970] ABSI E., « Études de problèmes particuliers », Annales de l’ITBTP, n° 265, 1970.
[10 Absi 1984] ABSI E., « La théorie de la plasticité et l’équilibre limite en mécanique des sols », Annales
de l’ITBTP, n° 421, 1984.
[10 AFPS 1992] AFPS, Recommandations AFPS 90, Presses ENPC, 1992.
[10 Caquot 1966] CAQUOT A. et KERISEL J., Traité de mécanique des sols, Gauthiers-Villars, 1966.
[10 Cerema 2016] CEREMA, Guide méthodologique – Eurocode 7 – Application aux écrans de soutène-
ment, CEREMA, 2016.
[10 Cerema 2017] BONDONET G. et al., MUR version 3.02 – Manuel technique de l’utilisation,
CEREMA ITM, 2017.
[10 Costet 1975] COSTET J. et SANGLERAT G., Cours pratique de mécanique des sols, Dunod, 1975.
[10 Geos 2016] GEOS, GEOMUR 2016 – Manuel d’utilisation, GEOS, 2016.
[10 Graux 1967] GRAUX D., Fondations et excavations profondes, Eyrolles, 1967.
[10 Kerisel 1990] KERISEL J. et ABSI E., Tables de poussée et de butée des terres, Presses ENPC, 1990.
[10 L’Herminier 1967] L’HERMINIER R., Cours de mécanique des sols et des chaussées, SDTBTP-
Eyrolles, 1967.
[10 Ménard 1954] MÉNARD L., BOURDON G. et HOUY A., « Étude expérimentale de l’encastre-
ment d’un rideau en fonction des caractéristiques pressiométriques du sol de fondation », Sols-Soils, n° 9,
1954.
[10 Pecker 1996] PECKER A. et al., Règles de construction parasismique – Règles PS92 – NORME
NF P06-013, Eyrolles, 1996.
[10 Terzaghi 1957] TERZAGHI K. et PECK R., Mécanique des sols appliquée, Dunod, 1957.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 11
Fondations superficielles
Les dallages ne reprennent que des charges permanentes faibles (cloisons) et sont destinés à
supporter des surcharges aléatoires : charges roulantes, stockage sur rack ou en tas. Le
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
dimensionnement des dallages est traité par le DTU 13.3. (norme NF P11-213-1) et prend
en compte le sol via la détermination des modules Es et des coefficients de Poisson ν de
chaque couche de sol jusqu’au toit de la couche supposée incompressible ou de la couche
profonde qui n’est plus sollicitée. Si l’investigation géotechnique comporte des essais pressio-
métriques, le module Es pour les dallages peut être assimilé en première approche à EM/α.
Ce sujet n’est pas traité plus en détail dans cet ouvrage ; il convient de se reporter
à [NF P11-213-1 2005].
D
L
h
Q
Qu Q
0
s
s Rupture
Q Domaine Domaine
élastique plastique
Comme le montrent les résultats d’expériences présentés dans la figure 11.3, l’encastrement
améliore la portance d’une fondation superficielle.
2
D=0
4
6,25 cm
2,5 cm Encastrement
Tassement (10−2 m)
Tassement (cm)
6 D=0
D = 7,5 cm D = 0,3 cm
0,5 8
5 cm 3,75 cm
10
12
D - encastrement
Très dense
Semelle 1,25 cm × 1,25 cm 14 Lâche
Semelle 1,25 cm × 7,5 cm
Moyennement dense
1
a) essais en laboratoire sur de petites fondations b) essais de grandes fondations sur sols
(Meyerhof, 1948) reconstitués (Muhs et Weiss, 1969)
La figure 11.4 présente l’influence du niveau de la nappe sur la portance des fondations à
partir de résultats de calculs numériques. Comme nous le verrons, les règles de dimensionne-
ment de la portance à partir d’essais in situ ne font pas explicitement apparaître cette sensibi-
lité. Il convient donc de s’appesantir sur les variations possibles des niveaux de nappe, y
compris pour des sols réputés insensibles aux variations hydriques.
120 1400
Charge limite (kPa)
1000
80
800
60 600
40 bornes inférieures Krishnamurthy et al. (1975) bornes inférieures Krishnamurthy et al. (1975)
400
20 bornes supérieures LIMI bornes supérieures LIMI
200
0 0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0 0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Rapport dw /B Rapport dw /B
φ = 20 degrés φ = 35 degrés
300
Charge limite (kPa)
250 TN
200
150
100 bornes inférieures Krishnamurthy et al. (1975) B dw
50 bornes supérieures LIMI
0
0,0 0,5 1,0 1,5 2,0 2,5 3,0
Rapport dw /B
φ = 25 degrés
Fig. 11.4. Influence de la proximité d’une nappe sur la capacité portante du sol sous une semelle filante
[11 Magnan 2004]
Par ailleurs, il convient d’être prudent sur les caractéristiques de sol retenues dans les sols
sensibles (argiles, limons) situés à faibles profondeurs, caractéristiques qui peuvent varier
selon leur état de teneur en eau (par exemple en fonction des saisons).
Plan initial
0 Plan initial
40
sc, 30 min (mm)
20
G = 450 kN
40 400 kN 60
300 kN
Fig. 11.5. Chargement vertical excentré d’une semelle superficielle [11 Canépa 2004]
On note par ailleurs que la fondation pivote autour d’un axe fictif, fonction de l’excentricité
relative E /B.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
d d
B L
Code Nature sol
E Sable
2,0 Limon
Sable rapporté E
1,5 d
1,0
0,5
B ou L
E/B
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 E/L
Fig. 11.6. Position de l’axe de rotation de la semelle en fonction de l’excentricité de la charge [11 Canépa 2004]
δ = 5 degrés
δ = 10 degrés
δ = 20 degrés
δ = 30 degrés
Fig. 11.7. Semelle filante sous charge inclinée et centrée : mécanismes de rupture pour différents angles d’inclinaison
de la charge [11 Magnan 2004]
Une fondation située à proximité d’une crête de talus (c’est-à-dire à moins de 6 à 8 fois son
diamètre) subit une baisse de sa capacité portante. Cette baisse est d’autant plus marquée que
la semelle est proche de la crête et que le talus est incliné.
G Fondation
sh
TN
sv
sh
sv
1,1 sh
1,2 sh
0,3 sv sv : enfoncement vertical de la semelle
sv = 0
sh : déplacement horizontal de la semelle
G : charge verticale centrée
β : inclinaison du talus
β
Fig. 11.8. Exemple de mécanisme de rupture moyen d’une fondation en crête de talus, extrait de [NF P94-261 2013]
En pratique, les sols n’étant pas homogènes et les charges n’étant pas rigoureusement centrées,
il se produit généralement un poinçonnement par rupture dite localisée avec basculement de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Qu
II II
A B
I
C
III
D A
q0 D
L L
Semelles filantes
L´ = L − 2 eL
F
B´ = B − 2 eb eb
B
eL
• qnet est la contrainte associée à la résistance nette du terrain sous la fondation superficielle.
Sa détermination dépend des paramètres retenus pour caractériser les sols (pl, qc, cu, c´, φ´)
et sera détaillée dans les paragraphes suivants ;
• γR;v est le facteur partiel permettant de passer de la valeur de calcul de la résistance nette
du terrain à sa valeur caractéristique. Pour l’approche de calcul 2, γR;v vaut 1,4 à l’ELU
pour des situations durables et transitoires (combinaison fondamentale) et 1,2 pour une
combinaison accidentelle. La portance sous combinaisons sismiques est traitée
spécifiquement ;
• γR;d;v est le coefficient de modèle associé à la méthode de calcul utilisée.
Les jeux de coefficients partiels à utiliser pour les vérifications de portance et le facteur résul-
tant de leur produit sont synthétisés au tableau 11.3.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 11.3. Facteurs partiels et coefficients de modèle aux ELU et aux ELS
calage
c´ et φ´ – méthode numérique – – –
spécifique
Pour les fondations superficielles supportant des murs-poids, des niveaux de déformations
plus conséquents sont acceptables. Les facteurs partiels à considérer sont alors différents (voir
chapitre 13). À noter que si le mur-poids est amené à supporter des charges provenant des
fondations d’un autre ouvrage, il convient alors d’appliquer pour les fondations du mur les
facteurs partiels présentés au tableau 11.3.
( ( ) )
e
cos−1
A´ = π ·R 2 · 2
π
R − 2e · 1 − e 2
π ·R R ( ) (2c)
3. Les formules ci-dessus sont basées sur le calcul de la charge admissible à l’ELU ou à l’ELS
d’une semelle de fondation. Il est également possible de s’exprimer en contrainte admissible σR ;d
(égale à RV;d /A´) et en contrainte appliquée σV;d (égale à Vd /A´).
4. Il est possible d’adopter une répartition des contraintes sous une semelle suivant un
diagramme trapézoïdal ou triangulaire (au lieu d’une répartition homogène suivant Meyerhof ),
illustrée par le tableau 11.4 ci-dessous pour une semelle filante. Dans ce cas, la contrainte de
calcul est prise égale à la contrainte aux trois quarts de la répartition (trapézoïdale ou
triangulaire).
B/4 3B/4 B´
qmin = 0
qmin
qref =
Vd
B (·1+
3e
B ) qref =
Vd
B − 2e
Qγ
Terme de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
γ2 ≠ 0
surface
φ≠ 0
B c= 0
Qp
Terme de
profondeur γ2 = 0
φ≠ 0
Q0 = γ1· D c= 0
D
Qc
Terme de
cohésion γ2 = 0
φ= 0
c≠ 0
En introduisant pour chacun de ces trois termes les coefficients bc, bq, bγ relatifs à l’inclinaison
de la base de la semelle, ainsi que les coefficients ic, iq, iγ relatifs à l’inclinaison de la charge,
on retrouve la formulation de la norme NF P94-261, en contraintes effectives :
qnet = 0,5 sγ · γ´· B´· Nγ · bγ · iγ + sq· (q´0 + q) · Nq· bq· iq + sc· c´· Nc· bc· ic − q´0 (3b)
avec c´ : valeur de cohésion effective du sol d’assise de la fondation ;
γ´ : poids volumique effectif du sol ;
B´ : largeur effective de la fondation, illustrée dans la figure 11.11 ;
q´0 : la contrainte effective à la base de la fondation après les travaux en faisant abstrac-
tion de celle-ci ;
q : pression de surcharge au niveau de la base de la fondation ;
bc, bq, bγ : les coefficients de base inclinée ;
ic, iq, iγ : les coefficients d’inclinaison de la charge.
Remarque
Les formulations de Nγ , Nq et Nc ainsi que sγ , sq, sc présentées jusqu’ici sont celles proposées dans l’annexe
informative F de la norme NF P94-261. Comme précédemment indiqué, d’autres expressions existent, sans
qu’il ne soit possible d’en privilégier une plutôt qu’une autre. On pourra apprécier le panel des formules en
se référant à [11 Magnan 2004].
Les facteurs de portance, les coefficients de base et de forme de la fondation et les coefficients
d’inclinaison de la charge sont déterminés selon les formules du tableau 11.5.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 11.5. Facteurs de portance et coefficients sur l’inclinaison de la base, la forme de la fondation
et l’inclinaison de la charge
Valeurs de : Nγ Nq Nc
selon φ´ (°)
0 0 1,0 5,1
15 1,6 3,9 10,9
20 3,9 6,4 14,8
25 9,0 10,7 20,7
30 20,1 18,4 30,1
35 45,2 33,3 46,1
40 106 64,2 75,3
45 268 135 134
B´ B´ sq·Nq − 1
Forme sγ = 1 − 0,3 sq = 1 + · sin φ´ sc =
L´ L´ Nq − 1
Inclinaison 1 − bq
bγ = (1 − α · tan φ´)2 bq = (1 − α · tan φ´)2 bc = bq −
de la base Nc· tan φ´
( H
) ( H
) 1 − iq
m+1 m
Inclinaison iγ = 1 − iq = 1 − ic = i q −
de la charge V + A´·c´/tan φ´ V + A´·c´/tan φ´ Nc· tan φ´
H
L´ L´ L´
θ
H H
L L L
B B B
Composante horizontale Composante horizontale Dans les autres cas :
dans la direction de B´ : dans la direction de L´ :
B´ L´
2+ 2+
m = mB = L´ (4a) m = mL = B´ (4b) m = mθ = mL· cos2θ + mB· sin2θ (4c)
B´ L´
1+ 1+
L´ B´
Dans les sols fins saturés, φ étant égal à 0 en conditions non drainées, la valeur minimale du
terme de cohésion Nc vaut π + 2 (soit 5,14). Les valeurs de Nγ et Nq retenues au tableau 11.5
valent respectivement 0 et 1.
La formule (3b) devient donc naturellement :
qnet = (π + 2) · cu · sc · bc · ic + q (5)
cu est la cohésion non drainée, q est la pression de surcharge au niveau de la base de la fonda-
tion et sc, bc et ic sont définis par les formules suivantes :
B´
sc = 1 + 0,2 (6a)
L´
2α
bc = 1 − (6b)
π+2
ic =
1
2(1+ 1−
H
A´· cu ) avec H ≤ A´· cu (6c)
méthodes de calcul seront aussi développées dans ce document. L’utilisation de ces dernières
en France à des fins de dimensionnement nécessite de passer par une étape de validation.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La diversité des méthodes de calculs associées aux différents sondages permettra de s’assurer
de la cohérence des résultats obtenus (de même que la diversité des sondages sur un même site
est propice à enrichir et à affiner la connaissance du terrain).
Remarque
Le cas d’une semelle présentant une base inclinée est traité au paragraphe 11.2.4.1.6.
La norme NF P94-261 rappelle aussi que pour des valeurs de pression limite nette équiva-
lente faibles (inférieures à 0,2 MPa pour les argiles et les limons et inférieures à 0,3 MPa pour
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
les sables), il convient de s’assurer que la portance du sol sous la fondation superficielle est
pérenne.
B/2
La détermination de p*le nécessite aussi de définir hr.
Sous ELS, la valeur de hr à retenir est hr = 1,5 B. B/4 e
Sous ELU et pour les justifications au séisme, la
valeur de hr dépend de l’excentrement de la charge,
selon la représentation suivante pour une fondation
hr
filante.
1,5 B
2e
(
hr = 1,5 B si 1 − B · 1 − L ≥
B )(
2e
L
1
2 ) et
2e
( 2e
hr = min(3 B − 6 eB; 3 L − 6 eL;1,5 B) si 1 − B · 1 − L <
B L )(
1
2 ) (10c)
La valeur de kp peut alors être déterminée en utilisant la figure 11.16 suivante. Les courbes Q1
à Q8 sont définies en fonction de la nature des sols et du type de semelle selon le tableau 11.7 :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Semelle filante Q1 Q3 Q5 Q7
Semelle carrée Q2 Q4 Q6 Q8
2,0
Q8 - marnes et marno-calcaires - roches altérées - semelles carrées
1,4 1,4
Q7
kP
1,2
Q2
1,12
1,02
1,0 Q1
0,8
0,6
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
De/B
2,0
Q6
1,8
1,77
Q4
1,6 1,58
Q5 1,52
1,4 1,39
Q3
kP
1,2
1,0
Q6 - craies - semelles carrées
0,6
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
De/B
La valeur de kp pour des fondations de forme rectangulaire est alors fonction du rapport B/L,
des valeurs de kp d’une semelle carrée (B/L = 1) et des valeurs de kp d’une semelle filante
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2δ 2
iδ;c;De/B = 1 − d
π ( ) (14)
• Pour des sols purement frottants, deux formules sont utilisées suivant la valeur de l’incli-
naison de chargement :
et
π (
2δ 2 2δ
π ) ( )
2δ
π
De
iδ;f;De/B = 1 − d − d · 2 − 3 d · e− B pour δd <
π
4
(15a)
2δ 2
( ) ( )
2 δ 2 De
iδ;f;De/B = 1 − d − 1 − d · e− B pour δd ≥
π π
π
4
(15b)
• Pour des sols à la fois cohésifs et frottants, les deux formules précédentes sont associées de
la façon suivante :
iδ;cf;De/B = iδ;f;De/B + (iδ;c;De/B − iδ;f;De/B)· 1 − e ( − α·c
γ ·B · tan φ
) (16)
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45
Inclinaison de la charge (degrés)
Fig. 11.17. Exemple de variation du coefficient de réduction (en ordonnée) en fonction de l’angle d’inclinaison
de la charge en degrés (en abscisse). Calcul pour une cohésion de 10 kPa et un angle de frottement de 30°
• ( 2δ 2
)
La valeur de iδ;c;De/B = 1 − d , correspondant à un sol purement cohérent, est un majo-
π
rant des valeurs de iδ pouvant être calculées.
β β < π/4
Fig. 11.18. Fondation superficielle à proximité d’un talus [NF P94-261 2013]
Le talus est réputé avoir une influence sur la portance de la fondation jusqu’à d = 8 B.
( )
De 2
d+
tan β De
iβ;f;De/B = 1 − 0,9 tan β ·(2 − tan β)· 1 − avec d + < 8B (18)
8B tan β
• pour des sols à la fois cohésifs et frottant, les deux formules précédentes sont associées de
la façon suivante :
iβ;cf;De/B = iβ;f;De/B + (iβ;c;De/B − iβ;f;De/B)· 1 − e ( − α·c
γ ·B · tan φ
) (19)
La méthode est aussi valable pour les méthodes au pénétromètre statique et celles fondées sur
les paramètres de cisaillement.
Dans le cas de la figure 11.19a, où la charge est inclinée et dirigée vers l’extérieur du talus, la
formule générale s’applique. La résolution complète consiste à multiplier iδ par iβ.
β β < π/4
Dans le cas de figure 11.19b, où la charge inclinée est dirigée vers l’intérieur du talus, il
convient de remplacer le produit iδ ·iβ par iδβ.
d
iδβ = min
( )
iβ
;i
iδ δ
β β < π/4
Remarque
S’il n’existe qu’une formule pour les conditions non drainées, il y a deux formules pour les conditions drai-
nées : une relative au terme de surcharge et de profondeur (bq et bγ) et une relative au terme de cohésion (bc).
La norme ne précisant pas la formule devant alors être appliquée, le jugement d’ingénieur semble permis, à
condition d’y respecter la règle de prudence.
Il est aussi admis d’utiliser les formules liées à la présence d’un talus en assimilant l’inclinaison
de la semelle à celle du talus.
β d
d
Fig. 11.20a. Semelle en présence d’un talus Fig. 11.20b. Semelle inclinée
La contrainte qnet du terrain sous une fondation est déterminée par la formule (20) :
qnet = kc · qce · iδ · iβ (20)
Tableau 11.3bis. Facteurs partiels et coefficient de modèle aux ELU et aux ELS – méthode pénétrométrique
La résistance de pointe corrigée qcc(z) est déterminée en écrêtant les valeurs de pointe à
1,3 fois la valeur moyenne qcm. La valeur moyenne est calculée entre D et D + hr.
La détermination de hr est identique à celle développée au § 11.2.4.1.1.
La résistance de pointe équivalente qce est alors obtenue à partir de la formule suivante :
1 D +hr
qce = ∫
· q (z)· dz
hr D cc
(21)
qc (courbe lissée)
hr
z
Fig. 11.21. Illustration de qce d’après [Fascicule n°62 titre V 1993]
0,4 Q2
0,38
0,35 0,35
Q1
0,3
0,27
kc
0,25 Q6
0,24
0,21
0,2 Q5
Q4
0,15 0,16
0,14
0,11 Q3
0,1
0,09
0,05
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
De/B
Par analogie avec la méthode pressiométrique, la notion d’encastrement équivalente peut être
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La valeur du facteur de portance pénétrométrique kc peut être déterminée à partir des courbes
Q1 à Q6 de la figure 11.22. Ces courbes Q1 à Q6 sont définies en fonction de la nature des
sols et du type de semelle selon le tableau 11.8 :
Semelle filante Q1 Q3 Q5 Q5
Semelle carrée Q2 Q4 Q6 Q6
La valeur de kc pour des fondations de forme rectangulaire est alors fonction du rapport B/L,
des valeurs de kc d’une semelle carrée (B/L = 1) et des valeurs de kc d’une semelle filante
(B/L = 0), selon la formule suivante :
kc;B/L = kc;B/L=0 · 1 −
B
L ( B
)
+ kc;B/L=1 ·
L
(23)
Cet essai normalisé (voir chapitre 6) permet d’apprécier l’angle de frottement interne des sols
pulvérulents et donc d’appliquer la théorie de la plasticité exposée précédemment (méthode
des paramètres de cisaillement).
Moyennement
Peu compact
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
compact
compact
compact
Assez
Très
140 Nγ 0
Facteur de capacité portante Nγ et Nq N
120 20
80 60
60 80
40
20
0
28 32 36 40 44 Angle de
frottement interne φ
Fig. 11.23. Relations entre les valeurs de SPT, l’angle de frottement interne du sol
et les facteurs de capacité portante
Les abaques des figures 11.24 et 11.25 ci-après proposent une estimation de la contrainte
admissible pour des sables.
Ces abaques, présentés dans la Revue Française de Géotechnique n° 58 [11 Gonin 1992],
tiennent compte d’un coefficient de sécurité global de 3 par rapport à la rupture et ne sont
applicables que si le niveau de la nappe phréatique sous la semelle est au moins à une profon-
deur égale à la largeur de la semelle. La figure 11.25 donne la contrainte admissible pour un
tassement de 1 pouce (2,54 cm).
1,6
50
40
N=
N=
1,4
1,2
Contrainte admissible (MPa)
35
=
N
1,0
0,8
30
N=
0,6
25
N=
0,4
0
N=2
0,2 N = 15
N = 10
N=5
0
0 2 4 6
Largeur B de la semelle (m)
Fig. 11.24. Contrainte admissible en surface d’après NSPT
0,8
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0,7
N = 50 Très dense
N = 50
0,5
N = 40 Dense
0,4
0,3 N = 30
0,2 N = 20 Moyen
0,1 N = 10
N=5 Lâche
0
0 2 4 6
Largeur B de la semelle (m)
B N *γ 300
φ = 45° 114
100
40° 49,1
50
D 22,7
20 35°
Couche I
30°
h1 10
5
φu = 0 2
Argile Couche II
cu ≠ 0
1
1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
h1/B
La résistance ultime de la fondation dépend du rapport h1 /B. Trois cas peuvent être
distingués :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
h (2 + π)·cu
• Si 1 < 1,5 : qu = q0 + (25)
B h
1 − 0,3 1
B
h
• Si 1,5 < 1 < 3,5 : qu = q0 + 0,5 γ1·B ·N *γ + cu·N *c (26)
B
h
avec N *c = 15,75 − 4,5 1 et N *γ donné par la figure 11.26b en fonction de l’angle de
B
frottement interne de la couche supérieure.
h1
• Si > 3,5 : l’influence de la couche d’argile devient négligeable.
B
B/h
TN
D 30
sse
se
γ≠0
eu
li
gu
φ=0
ce
B
ru
a
h c≠0 20
erf
ce
r fa
Int
te
In
Substratum rigide
10
N *c
0
0 5 π+2 10 15 20
Fig. 11.27a et fig. 11.27b. Fondation dans un sol purement cohérent d’épaisseur limitée
ELS caractéristique 1−
2e 1
B
≥
2
1−
2e
≥
B 16
9
(1 − 2Be )·(1 − 2Le ) ≥ 12
B L
e= 7 B B B
e= e=
15 6 4
Fig. 11.28. Illustration des excentrements admissibles pour une semelle filante
En considérant une contrainte de réaction du sol de type triangulaire (voir § 11.2.2), cela
revient à considérer une semelle entièrement comprimée sous ELS quasi permanent et
fréquent ; et à accepter un décollement de 75 % et de 90 % respectivement sous ELS caracté-
ristiques et sous ELU durable et transitoire.
Remarque
Pour des ouvrages de types monopodes (pylônes de télécommunications, fondations d’éoliennes), les soulève
ments admissibles retenus sous ELU fondamental sont souvent moindres (70 %, voire parfois 50 %). Les
fondations d’éoliennes font par ailleurs l’objet de recommandations spécifiques citées en référence
[11 Cfms 2011], auxquelles on pourra se reporter.
11.4. Glissement
Sous les états limites ultimes, il convient de s’assurer de l’absence de glissement sous la base
d’une fondation par l’application de l’inégalité suivante :
Hd ≤ Rh;d + Rp;d (28)
avec Hd : valeur de calcul de la composante horizontale des efforts appliqués à la base de la
fondation ;
Rh;d : valeur de calcul de la résistance au glissement de la fondation sur le terrain ;
Rp;d : valeur de calcul de la résistance frontale ou tangentielle de la fondation.
laquelle elle peut être mobilisée. Par ailleurs, la butée maximale ne peut être obtenue que par
des déplacements élevés pouvant être inadmissibles pour la structure portée et associée à la
valeur liée au frottement résiduel. À l’intérieur des bâtiments et pour des fondations coulées
pleines fouilles, il est d’usage de limiter la butée à une valeur de butée hydrostatique (kp = 1)
lorsque l’on prend en compte cette résistance. Pour des fondations superficielles, la norme
NF P94-261 conseille de négliger dans l’évaluation de la portance les réactions latérales
(frottement sur les faces latérales, butée). La contribution de Rp;d sera négligée dans ce
chapitre. Pour plus de renseignements, il convient de se reporter à la norme NF P94-261 ou
au chapitre fondations semi-profondes du présent ouvrage.
Rh;d vaut :
• en conditions non drainées : Rh;d = min ( A´· cu;k
γR;h· γR;d;h )
; 0,4 Vd (29a)
Vd · tan δa;k
• en conditions drainées : Rh;d = (29b)
γR;h· γR;d;h
avec A´ : valeur de la surface effective de la semelle telle que présentée dans la figure 11.11,
Vd : valeur de calcul de la composante verticale de la charge transmise par la fondation
superficielle au terrain ;
γR;h : facteur partiel pour la résistance au glissement de la fondation superficielle ;
γR;d;h : coefficient de modèle lié à l’estimation de la résistance ultime au glissement ;
cu;k : valeur caractéristique de la cohésion non drainée du terrain d’assise de la
fondation ;
δa;k : valeur caractéristique de l’angle de frottement à l’interface entre la base de la fonda-
tion et le terrain. δa;k peut être retenue comme égale à l’angle de frottement interne à
l’état critique pour une fondation en béton coulée en place et à 2/3 de l’angle de frotte-
ment interne à l’état critique pour une fondation préfabriquée lisse.
Les coefficients partiels sont présentés dans le tableau 11.10.
Pour vérifier la portance sous des situations de projet sismiques, la norme NF P94-261
renvoie à l’annexe informative F de l’Eurocode 8 partie 5 où il convient de s’assurer que :
c c c´ c
) T·(β ·V
(1 − e ·F )T ) M·(γ · M
(1 − f ·F )M
+ − 1 ≤ 0 (30)
N
a
[
· (1 − m ·F
)
k k´
−N ]b N
c
[
· (1 − m ·F
)
k k´
−N ]d
γ ·N γ ·V γ ·M
= Rd Ed ; V
avec N = Rd Ed ; M
= Rd Ed (30bis)
Nmax Nmax B · Nmax
et NEd : valeur de calcul de l’effort normal (par ml de semelle) sur la base horizontale ;
MEd : valeur de calcul de l’action exprimée en termes de moment (par ml) ;
VEd : valeur de calcul de l’effort tranchant horizontal (par ml) ;
Nmax : capacité portante ultime de la fondation sous charge verticale centrée (par ml) ;
B : largeur de la fondation ;
F : force d’inertie du sol, sans dimension ;
γRd : coefficient partiel de modèle.
Les différentes variables liées aux caractéristiques de sols, les coefficients partiels et le domaine
d’application sont définis dans le tableau 11.11. Les constantes sont quant à elles données au
tableau 11.12.
Tableau 11.11. Valeurs de Nmax , γM, γRd et F
Nmax
1
2 (
a
ρ·g· 1 + v ·B2·Nγ
g ) (π + 2)·
τcu
γM
·B (π + 2)·
cu
γM
·B
ag ρ·ag·S·B ρ·ag·S·B
F g · tan φ´d τcu cu
F = 0 si ag·S < 0,1 g F = 0 si ag·S < 0,1 g F = 0 en situations courantes
a 0,70 0,92
b 1,29 1,25
c 2,14 0,92
d 1,81 1,25
e 0,21 0,41
f 0,44 0,32
m 0,21 0,96
k 1,22 1,00
k´ 1,00 0,39
cT 2,00 1,14
cM 2,00 1,01
β 2,57 2,90
γ 1,85 2,80
Remarque
Il suffit de comparer les expressions de Nmax avec la méthode analytique pour se rendre compte que Nmax
correspond à une charge verticale appliquée à une semelle filante avec un encastrement nul, sans surcharge.
Il est tentant de généraliser cette expression et donc l’utilisation de la formule (30) à des fondations isolées en
y intégrant les valeurs sγ et sc.
γM 1,4 1,4
La comparaison de la portance du sol sous conditions statiques et sismiques n’est pas directe,
compte tenu de la diversité des combinaisons possibles entre les torseurs d’efforts, des condi-
tions de sols et des valeurs de F . On se limitera ici à une configuration simple d’une semelle
superficielle non ancrée sous effort vertical et horizontal (moment nul), en négligeant les
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les graphiques de la figure 11.29 présentent les courbes limites de la capacité portante admis-
sible d’une semelle filante pour des sols cohérents et frottants pour les valeurs suivantes :
• pl = 1 MPa ;
• largeur B = 1 m.
550 550
500 500
Sismique Sismique
Statique Statique
450 450
400 400
350 350
NEd (kN)
NEd (kN)
300 300
250 250
200 200
150 150
100 100
50 50
0 0
0 50 100 150 0 50 100 150
VEd (kN) VEd (kN)
Fig. 11.29. Capacités portantes sous sollicitations sismiques et statiques sous (NEd, VEd, MEd = 0)
Remarques
1. Pour une charge purement verticale, les capacités portantes admissibles sont égales en statique comme en
sismique. Au contraire, combinées avec des efforts horizontaux, les graphiques montrent que les formules
« statiques » ne sont pas sécuritaires si elles sont utilisées sous les conditions de projet sismique, sans néan-
moins provoquer une erreur très préjudiciable pour la sécurité des structures.
2. Pour des sols frottants, le graphique est donné pour une charge ultime Q1 de kp0·B ·pl = 1 × 1 × 1 000 kN/ml.
Q
Dans les conditions évoquées plus haut et pour une charge ultime Q2 = 1, le couple (NEd2;VEd2) peut être
k
représenté sur le graphique en retenant (NEd2 · k ;VEd2 · k).
Pour la résistance de l’ouvrage au séisme, les vérifications de non rupture par glissement sont
similaires aux principes énoncés dans l’Eurocode 7 avec :
VEd ≤ FR;d + Ep;d (31)
avec VEd : valeur de calcul de l’effort tranchant horizontal ;
FR;d : valeur de calcul de la force de frottement entre la base horizontale de la semelle et
le sol ;
Ep;d : résistance sur la face latérale de la semelle due à la butée des terres.
Remarque
La vérification est donc identique à la formule (29) relative aux conditions statiques et non drainées, mais
avec un coefficient de sécurité de 1,25 (pour 1,21 en ELU fondamental et courant et 1,1 en ELU
accidentel).
avec A´ : valeur de la surface effective de la semelle telle que présentée dans la figure 11.11 ;
cu;k : valeur caractéristique de la cohésion non drainée du terrain d’assise de la
fondation ;
γR;h : facteur partiel pour la résistance au glissement de la fondation superficielle
(γR;h = 1,1) ;
NEd : valeur de calcul de calcul de l’effort normal sur la base horizontale.
EI s
a c
q = Cte
Tassement s = Cte
b q = Cte d
Tassement s = Cte
Semelle souple Semelle rigide
Fig. 11.31. Répartition des contraintes et des déformations sous une semelle souple et une semelle rigide
Dans les applications courantes, le niveau des contraintes de service est tel qu’il permet de
considérer que le sol reste en tout point dans le domaine élastique (les plastifications locales
éventuelles sont négligées). À partir de cette hypothèse, les trois méthodes les plus couram-
ment utilisées sont les suivantes :
• la théorie de l’élasticité ;
• la méthode d’intégration par tranches ;
• la méthode pressiométrique.
Q´
Q´
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
q´
s q´
σ´v0
E´, ν´ s
E´, ν´
Remarque
Lorsque des terrassements conduisent à des modifications du niveau du terrain, c’est la contrainte σ´v0 avant
terrassement qui est considérée (création de sous-sols, par exemple), le comportement du sol étant supposé
irréversible. En présence d’argiles, et particulièrement d’argiles gonflantes, il faut cependant tenir compte du
soulèvement provoqué par le déchargement dû aux terrassements.
Le coefficient de réaction n’est pas une caractéristique intrinsèque du sol, mais dépend de la
forme et des dimensions de la semelle. D’après (34c), kv est inversement proportionnel à B.
Nota : kv est appelé module de réaction dans la pratique courante, bien qu’il n’ait pas les
dimensions d’un module.
Le coefficient de réaction est souvent mesuré à l’aide d’un essai de chargement à la plaque. Le
module de Westergaard kw est le coefficient correspondant à une plaque rigide de 75 cm de
diamètre (cf. Norme NF P94-117-3). Il est possible de relier le coefficient de réaction verti-
cale kv d’une semelle et le module de Westergaard kw par :
75
kv = g · kw · (35)
B
π
avec g : coefficient de forme = ;
4f
B : largeur de la semelle (cm).
Le tableau 11.14 fournit les valeurs des coefficients f et g pour les semelles circulaires carrées
ou rectangulaires, souples et rigides.
f g
L/B
1 0,87 0,90
1,2 0,94 0,84
Plaque rectangulaire rigide
1,6 1,07 0,73
de côté B et L
2 1,18 0,665
3 1,40 0,56
5 1,68 0,47
La norme NF P94-261 propose pour les valeurs de f, alors appelé Cf , les coefficients tirés des
abaques de Giroud. Les écarts entre les deux tableaux restent néanmoins à la marge.
L/B 1 2 3 5 10
Fondation rigide 0,88 1,21 1,43 1,72 2,18
Bord 0,56 0,76 0,89 1,05 1,27
Fondation souple
Centre 1,12 1,53 1,78 2,10 2,58
Remarques
1. Le module de Westergaard peut être considéré comme un coefficient non drainé dans les sols cohérents et
drainé dans les sols pulvérulents. Il est utilisé, par exemple, pour :
• le dimensionnement des dallages et des chaussées en béton ;
• l’étude des tassements des semelles reposant sur du sable ;
• l’étude des déformations dues à des sollicitations brèves.
2. Il est également possible de réaliser des essais de chargement de longue durée.
3. E. Absi [11 Absi 1972] a également donné des coefficients de forme relatifs à la déformation d’une semelle
rectangulaire soumise à un couple. En milieu élastique, il y a en effet également proportionnalité entre la
rotation de la semelle et la valeur du couple appliqué.
4. K. Terzaghi [11 Terzaghi 1961] a donné des ordres de grandeur du coefficient de réaction pour une plaque
rigide carrée de 30 cm de côté (1 pied carré) et a proposé d’autres formules pour calculer le coefficient de
réaction d’une semelle de forme quelconque.
par tranches
11.6.3.1 . Principe
Lorsque les sols d’assise sont composés de plusieurs couches de compressibilité différente, les
formules précédentes ne s’appliquent plus. La méthode décrite ci-après comporte deux phases :
• la détermination de la répartition des contraintes en profondeur ;
• le calcul du tassement de chaque couche de sol en fonction de la contrainte transmise à la
profondeur concernée et de la compressibilité du sol à cette profondeur. Le tassement total
se calcule ensuite par sommation des tassements dus à chaque couche.
La compressibilité du sol est définie à l’aide d’essais œdométriques, ou bien par corrélation
entre le module œdométrique et le module pressiométrique.
Q = q·ds
θ
σv
M
σ
Fig. 11.33. Contraintes dues à une charge ponctuelle dans un milieu élastique semi-indéfini
Notons que σv ne dépend ni de E ni de ν. La figure 11.34 fournit les courbes d’égale contrainte
verticale appelées bulbes des contraintes ainsi que la répartition des contraintes exercées sur des
plans horizontaux.
Q en kN
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0m
80 %
1m 30 %
z
a) bulbe des contraintes
Q en kN
0m
21 %
11,9 % θ 11,9 %
1,50 m
7,6 %
4,3 % 4,3 %
2,50 m
qz
qz = 4 Q2
27°
π·z
27°
z Répartition simplifiée
Remarque : avec les unités indiquées sur la figure, la contrainte s’exprime en kPa.
Plus la profondeur augmente, plus l’intensité de la contrainte diminue, mais plus la zone
influencée s’élargit, l’aire de la surface délimitée par la courbe de répartition des contraintes
sur un plan horizontal restant constante et égale à Q.
Par mesure de simplification, cette répartition est souvent remplacée par une pression
uniforme qz appliquée sur une largeur correspondant à une diffusion en profondeur selon un
cône d’arête inclinée de 27° sur la verticale (2 vertical pour 1 horizontal) tel que représenté
4Q
sur la figure 11.34b. Il s’ensuit que qz = .
π · z2
Le milieu étant élastique, σv est proportionnelle à q ; il est donc possible de calculer pour
chaque point la valeur numérique du rapport σv /q à l’aide de (37). Ce rapport est appelé
facteur d’influence ; la contrainte σv en est directement déduite.
Cette intégration peut être aisément réalisée par ordinateur, même pour des formes de
semelles complexes et des chargements d’intensité variable sur la surface de la semelle.
Les valeurs du facteur d’influence pour des semelles simples chargées uniformément sont
données ci-après.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
11.6.3.4. Contrainte dans l’angle d’un rectangle et au centre d’une semelle circulaire
Le tableau de la figure 11.35 donne la valeur du facteur d’influence σv /q à l’aplomb de l’angle
d’un rectangle souple de dimensions B et L.
Ce tableau permet d’obtenir la répartition des contraintes σv en tout point du sol sous une
semelle rectangulaire allant du carré à la semelle infinie, ce qui couvre la plupart des fonda-
tions courantes.
Dans le domaine élastique, il est licite de superposer différents états. Pour déterminer la
contrainte σv à l’aplomb d’un point quelconque A´, il suffit donc d’additionner l’influence
des quatre rectangles chargés I à IV à l’aplomb du point A´.
En particulier, si A´ est le centre de la semelle, les quatre rectangles sont égaux avec B1 = B/2
et L1 = L/2. Le coefficient d’influence global est alors égal à quatre fois celui donné par le
tableau de la figure 11.35 en considérant B1 et L1.
L1 L2
q=1
B1 I II B2 Pour un point A´ intérieur,
prendre la somme des
L4 IV A´ III B3 4 rectangles ayant
A ds = 1 A´ pour sommet.
B4 L3
L B
L>B B1 L2
Z
Pour un point A˝ sur un
L1 I II B2 côté, prendre la somme
des 2 rectangles ayant
M ce point pour sommet.
A˝
Fig. 11.35. Facteur d’influence à l’aplomb de la verticale d’un sommet d’un rectangle souple uniformément chargé
De même, le coefficient d’influence à l’aplomb d’un point situé à l’extérieur de la semelle est
obtenu par addition et soustraction d’un certain nombre de rectangles.
Les facteurs d’influence à l’aplomb de la verticale du centre d’une surface circulaire souple de
rayon R uniformément chargée sont donnés par le tableau 11.16.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
q´
D σ´v0 D
hw hw
γ
z+D
La figure 11.37 représente la répartition des contraintes au droit de l’axe de la semelle qui
exerce sur le sol une contrainte q´ supposée uniformément répartie. Sur cette figure, la profon-
deur z est comptée à partir du niveau de la semelle.
q´ étant la contrainte sous une semelle souple (éventuellement déjaugée), la comparaison de
l’état initial et de l’état final montre que la construction de la semelle entraîne une surcharge
égale à q´ − σ´v0 au niveau de la fondation.
La répartition des contraintes en profondeur (courbe II) sous l’action de q´ − σ´v0 est déter-
minée à partir des coefficients d’influence ou par traitement informatique en utilisant directe
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
ment la formule (37).
La courbe III d’état final est obtenue en additionnant à chaque profondeur la contrainte
initiale (courbe I) et l’accroissement de contrainte ∆σz due à la semelle (courbe II).
hw – D
Hi zi
Surcharge (II)
Trois méthodes, toutes fondées sur l’essai œdométrique, sont alors utilisables pour calculer le
tassement de la tranche d’épaisseur Hi (figure 11.37).
e0
e1
Indice des vides
σ´z0 σ´z1 σ´
Fig. 11.38. Utilisation directe de la courbe de compressibilité
Selon le cas, l’application des formules (54) et (55) du chapitre 6 permet d’obtenir ∆s = − ∆H.
La plus complète de ces formules est rappelée ci-après avec les présentes notations (cas où σ´z0
< σ´p et σ´z1 < σ´p) :
Δs = Hi ·
Cs
1 + e0 ( σ´
· log p +
Cc
σ´z0 1 + e0
σ´
· log z1
σ´p ) (39)
B
B
p
s
H
H
Δσv
Δσv
Δz
Δz
Δσh
Δh
Par ailleurs, A. W. Skempton a établi que si le sol est soumis à des variations instantanées de
contraintes, la variation correspondante de pression interstitielle en un point est donnée par
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
la formule (41), où Δσ1 et Δσ3 sont les variations des contraintes principales (avec σ2 = σ3)
au point considéré.
Δu = B ·[Δσ3 + A ·(Δσ1 − Δσ3)] (41)
B et A sont des coefficients numériques dits coefficients de pression interstitielle qui dépendent
du sol et peuvent être mesurés à l’appareil triaxial.
Pour des sols saturés, B = 1. La valeur de A est variable et dépend de l’histoire du sol et en
particulier du degré de surconsolidation des sols argileux.
Revenons à la figure 11.39b. Les contraintes Δσv et ΔσH, qui correspondent à Δσ1 et Δσ3
dans l’axe de la semelle, produisent donc des variations de pression interstitielle différentes,
donc des tassements différents selon le type d’argile.
A. W. Skempton et L. Bjerrum [11 Skempton 1967] ont traduit ces observations par la
formule :
sf = si + μ · soed (42)
avec sf : tassement final (hormis le tassement secondaire) ;
si : tassement instantané ;
soed : tassement de consolidation déduit directement de l’œdomètre ;
μ : coefficient dépendant du rapport H/B et du coefficient A du sol.
Le tassement sous la semelle se calcule à partir de l’équation (42) ci-avant.
La valeur de si se déduit de la formule (34bis) en remplaçant E´ et ν´ par Eu et νu = 0,5 ;
Eu peut être déterminé au cours d’un essai triaxial non drainé.
soed est calculé par la méthode des tranches (voir § 11.6.3.6) ; la valeur de μ est donnée par la
figure 11.40.
μ
H = épaisseur de la couche de sol
1,0
0,8
0,6
Remarques
1. La figure 11.40 montre que le tassement de consolidation dans les argiles raides est beaucoup plus faible
que celui donné par l’application directe de la méthode œdométrique : il est donc indispensable de
procéder à cette correction pour obtenir une estimation réaliste des tassements.
2. Le tassement instantané est souvent négligé.
Domaine
sphérique ue
Do r iq
m sc to
ain via
e Dé
sd
sd =
2
9 Ed ( )
·(q´ − σ´v0)·B0· λd ·
B α
B0
(44b)
Ec et Ed : modules pressiométriques moyens pondérés dans les domaines sphérique et
déviatorique ;
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
11.6.4.2. Valeurs de Ec et Ed
Sol homogène
Ec = Ed = EM (45)
avec EM : module pressiométrique du sol homogène
0 E1
1
B 2 E2
3
2B 4 E3;5
5
3B 6
7 E6;8
4B 8
9
5B 10
11
12 E9;16
6B
13
7B 14
15
16
8B
Les modules Ei;j (par exemple E6;8) sont eux-mêmes obtenus en considérant la moyenne
harmonique des différents modules pressiométriques mesurés à l’intérieur des tranches
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
élémentaires i à j.
Remarques
1. La formule (46b) représente une approche particulière de la prise en compte de la diffusion des contraintes
sous la semelle.
3. Si une couche très résistante est intercalée, l’application des formules (46a et 46b) est encore acceptable.
En revanche, si une couche peu consistante est intercalée, c’est-à-dire une couche présentant des caracté-
ristiques plus faibles que les autres, son influence doit être prise en compte à l’aide la méthode décrite dans
le paragraphe suivant.
q´ − σ´v0
Epc Ev E
Δσ´
zpc
Hpc
}
B/2 q − σ’ v0
Izp = 0,5 + 0,1
Profondeur relative sous
σ’vp
le niveau de la semelle
2B 1
2 B
3B
q
σ´v0
4B
Commentaire : une fois calculé σ´vp (sans la charge q), le graphique doit être modifié en
q − σ´v0
déplaçant le point Izp en abscisse à la valeur de 0,5 + 0,1 (en remplacement de 0,5).
σ´vp
où : Dw (49bis)
Cw = 0,5 + 0,5
Df + B
avec qa : contrainte effective en kPa entraînant un tassement de s millimètres ;
Cw : facteur correctif de nappe ;
NSPT : nombre de coups SPT corrigé ;
Dw : profondeur de la nappe depuis la surface ;
Df : profondeur de la base de la semelle depuis la surface ;
B : largeur de la fondation.
Le nombre de coups NSPT mesuré est corrigé par le facteur multiplicatif CN déterminé à partir
de la figure suivante, en fonction de la contrainte effective σ´0 [11 Peck 1974].
CN
0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
Contrainte effective à la profondeur de l’essai σ´ (kPa)
100
200
300
CN = 0,77 log 1915
σ´0
σ´0 (kPa)
400
500
Fig. 11.45. Facteur correctif en fonction de la contrainte effective verticale d’après [11 Peck 1974]
Fig. 11.46. Effet du tassement de la pile centrale d’un pont à deux travées
Si les deux travées sont indépendantes et isostatiques, ce tassement n’induira pas de contraintes
importantes et les désordres, de type architectural uniquement, ne se manifesteront que pour
des tassements différentiels élevés.
S’il s’agit d’un tablier continu, un tassement, même modéré, entraîne des contraintes dans la
structure susceptibles de provoquer des désordres structuraux, voire la ruine complète de
l’ouvrage pour des tassements plus importants.
Dans les ouvrages hyperstatiques, qui sont les plus courants, les tassements les plus contrai-
gnants sont les tassements différentiels. Les valeurs admissibles peuvent être très variables et
dépendent de la nature de l’ouvrage, de ses possibilités de déformation et de la gêne entraînée
pour l’exploitation.
C’est ainsi :
• que, pour un four de cimenterie, il est exigé un tassement différentiel inférieur à 1 cm
entre deux appuis consécutifs distants d’une trentaine de mètres et supportant chacun
plusieurs milliers de tonnes ;
• qu’un tassement de plusieurs décimètres est parfaitement admissible entre la périphérie et
le centre d’un réservoir d’hydrocarbure de grand diamètre.
Les différentes méthodes exposées précédemment font apparaître certaines divergences entre
elles et chacune a son domaine d’application préférentiel.
• La méthode des tranches conduit à une bonne estimation des tassements dans la configu-
ration d’une couche compressible mince eu égard à la largeur de la surface chargée
(figure 11.39a). Il faut d’ailleurs observer que la formule (47) est une application directe
de cette méthode.
De plus, si les sols sont de consistance très molle ou molle, les essais œdométriques donnent
des résultats plus satisfaisants que le pressiomètre, qui a tendance à sous-estimer les tasse-
ments dans ce cas.
• Les formules (44a et 44b) de la méthode pressiométrique sont bien adaptées pour les tasse-
ments des fondations superficielles reposant sur des sols ayant une certaine consistance,
comme c’est généralement le cas. La méthode des tranches associée à l’essai œdométrique
conduit à des tassements plus élevés, même si elle est appliquée en déduisant les modules
œdométriques des essais pressiométriques par l’application de la formule (9) du chapitre 6.
Par ailleurs, comme indiqué précédemment, l’approche utilisée pour le calcul des tassements
n’est pas indifférente aux résultats ; c’est pourquoi on relève dans la littérature [11 Ménard 1975]
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[11 Leonards 1968], des ordres de grandeur assez différents qui doivent impérativement être
replacés dans leur contexte.
Le tableau 11.18 fournit, à titre purement indicatif, les ordres de grandeur habituels.
Les Eurocodes structuraux et l’annexe H de l’Eurocode 7-partie 1 fournissent aussi des infor-
mations auxquelles il convient de se reporter.
Radiers
Les radiers rigides doivent répondre aux mêmes critères que les semelles superficielles. Les
radiers souples sont dimensionnés de manière à limiter le tassement différentiel aux valeurs
admissibles. Le tassement total peut atteindre des valeurs assez élevées limitées par l’aspect
architectural et les liaisons avec l’extérieur, notamment les réseaux enterrés.
Toit flottant
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Jupe
B
Fond
Longrine
Fig. 11.47. Réservoir métallique
11.7. Déplacements et rotations –
Coefficients de raideurs
Nous nous sommes focalisés jusqu’à présent sur le déplacement vertical d’une fondation sous
l’application d’une charge verticale. On peut être amené à s’intéresser aux déformations du
sol sous d’autres sollicitations (efforts horizontaux, moments).
Il est habituel de traiter ces problèmes en définissant des ressorts :
• Kh : rapport entre la charge horizontale et le déplacement résultant. Pour des fondations
rectangulaires, on utilisera les notations KB et KL pour des translations parallèles respecti-
vement à la largeur et à la longueur de la fondation ;
• Kθ : rapport entre le moment et l’angle résultant autour de l’axe vertical (torsion) ;
• Kφ et Kψ : rapport entre le moment et l’angle résultant autour d’un axe horizontal (balance
ment). Pour des fondations rectangulaires, on utilisera aussi les notations Kθ;B et Kθ;L pour
des rotations autour de l’axe parallèle respectivement à la largeur et à la longueur de la
fondation.
80 %
60 %
40 %
Essais in situ
20 %
0%
1. E-06 1. E-05 1. E-04 1. E-03 1. E-02 1. E-01
Fig. 11.48. Principe de variation des modules en fonction de la déformation ε ou de la distorsion γ [11 Reiffsteck 2002]
Ces phénomènes ont notamment été étudiés pour prédire le comportement des fondations
des machines vibrantes et des structures sous sollicitations sismiques, qui seront abordés dans
le paragraphe suivant. Le sol ne présente pas un comportement élastique linéaire. Néanmoins,
dans la mesure où de nombreuses études font appel à cette loi de comportement, son domaine
d’application peut être élargi dès lors que l’on est capable de définir un module pseudo-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 11.19. Raideurs statiques d’une semelle circulaire de rayon R0 sur un massif de sol élastique semi-indéfini
[11 Gazetas 1983]
Les tableaux 11.20 et 11.21 présentent quelques configurations jugées les plus courantes.
Pour de plus amples informations, il conviendra de se reporter à la référence [11 Gazetas 1983].
Tableau 11.20. Raideurs statiques d’une fondation circulaire reposant sur un massif élastique semi-indéfini stratifié
[11 Gazetas 1983]
Tableau 11.21. Raideurs statiques d’une fondation circulaire encastrée dans un massif élastique reposant
sur un substratum [11 Gazetas 1983]
Tableau 11.22. Raideurs verticales et en translation d’une fondation superficielle selon [11 NF P94-261 2013]
E ·B 2 E ·B
Fondation circulaire
1 − ν2 (2 − ν)·(1 + ν)
E
KB = ·β · B ·L
E 2 (2 − ν)·(1 + ν) B
Fondation rectangulaire ·β · B ·L
2 (2 − ν2) v E
KL = ·β · B ·L
2 (2 − ν)·(1 + ν) L
0,73 E E
Fondation filante Kv ≈ KB ≈
2 (1 − ν2) (2 − ν)·(1 + ν)
( BL ) ( BL ) ( BL ) ( BL ) ( BL ) ( BL ) ( BL )
0,25 0,5 0,15 0,5 0,15 0,5 0,5
avec βv = 1,55 + 0,8 ; βB = 3,4 + 1,2 ; βL = 3,4 + 0,4 + 0,8
Tableau 11.23. Raideurs en balancement d’une fondation superficielle selon [11 NF P94-261 2013]
Kφ B 2
Fondation circulaire =
Kv 6
( ) ( BL ) ( ) ( BL )
0,5 0,5 1,9 0,5
Kθ;B 0,4 L + 0,1 Kθ;L 0,4 L + 0,034
Fondation rectangulaire ≈ B 2· B ≈ B 2· B
Kv
βv · ( BL ) Kv
βv · ( BL )
Kθ;L
Fondation filante = 2,15 B 2
Kv
Remarque
Pour des fondations circulaires, les différentes formulations de raideurs proposées sont bien similaires en
E
considérant B = 2 R et G = .
2 (1 + ν)
m
Pv·sin ωt
A
kz
A
Le rapport d’amortissement peut encore s’écrire ε = ; Ac est l’amortissement critique
Ac
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
avec Ac = 2 kz·m .
Si A est supérieur à Ac, il n’y a pas d’oscillation de la fondation.
Avec une machine rotative possédant une masse tournante m, une vitesse de rotation ω et un
2
excentrement r, la force appliquée est de la forme F = m · ω
· r et l’équation (53) devient :
m·r β2
zmax = · (53bis)
m [(1 − β2) + 4 ε2· β2]0,5
2
8
Facteur d’amplification dynamique fd
6
ε = 0,08
ε = 0,10
4
ε = 0,15
ε=0
2
ε = 0,20
ε = 1,00
0
1,0 2,0 ω = ω
ω0 kz
m
Fig. 11.50. Valeurs du facteur d’amplification dynamique fd
Dans le cas le plus général, le système possède 6 degrés de liberté ; l’action du sol peut être
représentée par 6 ressorts et 6 constantes d’amortissement. La résolution du système, c’est-à-
dire la détermination des fréquences de résonance et de l’amplitude des déformations maxi-
males, fait appel à des moyens de calcul très spécialisés.
Notons qu’il existe d’autres approches que celle exposée ci-dessus [11 Pecker 1984].
(N/m) (Pa/m)
Déplacement horizontal
dans deux directions perpendiculaires Kx Cx Kx = S ·Cx
Ky Cy Ky = S ·Cy
(m·N/rad) (Pa/m/rad)
Basculement
rotation autour de deux axes perpendiculaires Kψ Cψ Kψ = IOx·Cψ
Kφ Cφ Kφ = IOy·Cφ
Lacet
rotation autour d’un axe vertical Kθ Cθ Kθ = IOz·Cθ
16 (1 − ν)·E ·R E
Horizontal x ou y Kx,y = Kx,y = ·β · B ·L
(7 − 8 ν)·(1 + ν) 2 (1 − ν2) x,y
2 E ·R E
Vertical Kz = Kz = ·β · B ·L
1 − ν2 2 (1 − ν2) z
2 E ·R 3 E
Basculement ψ ou φ Kψ,φ = Kψ,φ = ·β ·B 2· B ·L
3 (1 − ν2) 2 (1 − ν2) ψ,φ
8 E ·R 3
Lacet θ Kθ =
3 (1 + ν)
Les valeurs de βz, βx,y, βψ,φ sont données par la figure 11.51.
βz βψ,φ
βx,y
βz
= 0,1
our ν
β x,y p
2 1
r ν = 0,3
β x,y pou
r ν = 0,5
β x,y pou
β ψ,φ
1 0,5
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 L/B
machine. En outre, les sollicitations sont trop brèves pour entraîner des tassements de consoli
dations dans les sols argileux.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les tassements peuvent être provoqués soit par liquéfaction ou par un compactage par vibra-
tion des sables lâches et des remblais, soit par fluage des argiles molles correspondant à des
déformations à volume constant.
Aussi est-il déconseillé de fonder directement des machines vibrantes sur :
• des sables plus ou moins silteux lâches,
• des remblais non ou médiocrement compactés,
• des argiles molles.
Une solution de fondation ou de renforcement de sol adaptée à la nature du sol doit être
recherchée (pieux, colonnes ballastées, jet-grouting, substitution de sol, etc.) ; ces techniques
sont décrites dans les chapitres suivants.
Les risques de tassement sous la charge critique doivent être examinés, mais les contraintes
statiques transmises au sol sont généralement faibles et de l’ordre de quelques dizaines
de kilopascals.
Remarque
Nous nous sommes limités à un aperçu des problèmes de fondations propres aux machines vibrantes. Le
lecteur confronté à cette question devra procéder à une recherche plus approfondie dans les publications
spécialisées et surtout ne pas hésiter à faire appel à un expert en « dynamique » des sols.
Pour se prémunir de tels effets, la solution la plus couramment utilisée est de fonder les fonda-
tions à une profondeur telle que le front de gel n’atteigne pas la base des fondations.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
D ≥ H0
D ≥ H0
D ≥ H0 /sin β
β
0,5
0,7
0,8
0,7
0,6 0,9
0,5
0,6 0,7
0,5
0,8
0,7
0,7
0,6 0,6
0,5
0,5
0,5
Fig. 11.54. Carte indicative de profondeur minimale de mise hors-gel H0 pour une altitude inférieure à 150 m
[11 NF P94-261 2013]
Lorsque les fondations reposent sur des sols gonflants et rétractables (voir chapitres 5 et 6), la
mise hors gel est insuffisante pour se prémunir contre les mouvements différentiels causés par
le retrait et le gonflement des sols argileux sous les variations saisonnières ou accidentelles de
teneur en eau.
La première étape consiste à identifier le risque et à le quantifier. Des essais adaptés doivent
être réalisés.
L’essai œdométrique permet de repérer les sols gonflants et rétractables [11 Philipponnat 1978].
L’essai de gonflement à l’œdomètre (norme XP P94-091) permet de mesurer le potentiel de
gonflement d’un sol situé dans un état d’humidité donné et l’essai de retrait (norme
XP P94-060-2) [11 Philipponnat 1991] permet d’évaluer les « tassements » qui risquent de se
produire sous l’effet du retrait. Ces essais sont traités en détail dans le chapitre 6. Le relevé du
profil hydrique apporte également des renseignements très utiles.
À moins de fondations profondes, des dispositions constructives particulières doivent être
prises. Elles ont pour but soit d’obtenir un état d’humidité constant sous le niveau d’assise,
soit de permettre à la structure de s’adapter aux déformations, soit une combinaison des deux.
Les précautions les plus courantes, applicables en France métropolitaine, sont les suivantes :
• fondations par semelles continues armées et de forte inertie ;
• hauteur d’encastrement minimum conseillée : 1,5 m ;
• coulage des fondations à pleine fouille pour éviter les infiltrations préférentielles dans les
remblais des fouilles ;
• éloignement des plantations d’arbres ; le retrait provoqué par l’action de succion des
racines se fait sentir jusqu’à une distance de 1 à 1,5 fois la hauteur de l’arbre adulte et
même parfois plus pour certaines essences ;
• drainage des eaux de circulations saisonnières si elles existent ; le système de drainage doit
être indépendant et éloigné de plusieurs mètres des fondations ; en revanche, il faut éviter
de perturber un niveau phréatique établi ;
Fig. 11.55. Dispositions constructives forfaitaires permettant de limiter les risques liés
au phénomène de retrait-gonflement des sols argileux (document BRGM)
•
proscrire, sauf avec une désolidarisation totale de la structure) ;
• chaînages soignés des constructions ; conçus de manière à rigidifier la structure ;
• joints complets rapprochés sur les bâtiments allongés et à chaque aile de bâtiment.
Notons encore que les constructions implantées sur les pentes sont particulièrement exposées,
puisque le retrait-gonflement provoque des phénomènes de solifluxion (voir chapitre 9). Il
convient, en particulier, d’éviter les sous-sols enterrés à l’amont et à niveau côté aval.
Réaction
normale
du terrain
Réaction
tangentielle
du terrain
0,40
≥0,70
Terrain Terrain Couverture Dh
Remblai en place Remblai en place
ø D
ø
D D Rocher b h´
franc
h a
a a
Pt est calculé comme précédemment. En revanche, la valeur de Q l est différente car le frotte-
ment est supposé se mobiliser au contact du remblai et du sol en place.
Q l = P · h ·[c´ + 0,5 γ ·(2D − h)·K0· tan φ´] + P ·(D − h)·[c´r + 0,5 γ ·(D − h)·Ka· tan φ´r] (59)
avec h : hauteur du massif coulé pleine fouille (voir figure 11.57b) ;
c´r : cohésion du remblai (généralement égale à 0) ;
φ´r : angle de frottement interne du remblai ;
π φ
Ka : coefficient de poussée des terres, égal à tan2 − .
4 2 ( )
11.10.3.2.3. Justification d’un massif pour terrain rocheux
Ce type de massif ne convient que pour des rochers francs non altérés et non fissurés. Le
massif est coulé en pleine fouille. Pt est négligé et Q l = Qft est donné par la formule (60) qui
exprime la résistance mobilisable par frottement latéral.
q
Q l = 2 (a + b)·(h´ − 0,30)· s (60)
1,4
avec a et b : dimensions transversales du massif rectangulaire ;
h´ : hauteur d’ancrage dans le rocher ;
0,30 : réduction forfaitaire pour tenir compte d’une altération superficielle ;
qs : frottement latéral selon les abaques pressiométriques (chapitre 12) ;
1,4 : coefficient réducteur pour tenir compte de la proximité de la surface.
Remarques
1. L’utilisation de ces méthodes de calcul suppose que soient respectées les prescriptions figurant dans les
directives précitées relatives à la conception et à leur réalisation (notamment pour le remblaiement des
fouilles).
2. Les coefficients de sécurité à appliquer sur les charges de rupture déterminées ci-dessus dépendent des
règlements spécifiques aux ouvrages concernés par ces fondations.
Remarque
La proportionnalité entre pression et déplacement n’est normalement valable que jusqu’à la pression de
fluage.
Réaction du terrain Mk
à considérer en fonction
des conditions d’exécution Vk
x Hk
Terrain naturel
y
Réaction
tangentielles
Réaction
normales
xG ; yG ; θ
Fig. 11.58. Schéma de calcul d’une fondation semi-profonde [NF P94-261 2013]
Sous ELU, les vérifications sont menées en appliquant les coefficients de sécurité partiels
présentés ci-dessous.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 11.26. Valeurs des coefficients partiels appliquées sur les résistances locales [NF P94-261 2013]
Tangentielles
Normale à la base Normale aux faces
ELU à l’ensemble des faces
de la fondation du fût
de la fondation
V
M0
Fh0
x
Kh z
C D
Kv
a
Fig. 11.59. Méthode de M. Cassan
Lorsque les sollicitations horizontales s’exercent simultanément selon deux directions (Fx
et Fy), une approche souvent utilisée pour les massifs parallélépipédiques (notamment pour
les pylônes et mâts monopodes) est la méthode du réseau d’état : elle suppose que le massif
bascule au niveau de sa base (point O de la figure 11.60).
Fx
Hx hx V
W
h Pa Pp
x
O
x
qmax
p
La contrainte maximale sous la base qmax, dont la détermination est complexe, est fournie par
la table de Pohl dont un extrait condensé est présenté au tableau 11.27.
V+W
qmax est calculé à partir de : qmax = μ · , où V est la sollicitation verticale, W le poids du
a ·b
massif, a et b la largeur et la longueur du massif, ex et ey les excentricités générées par les efforts
horizontaux Fx et Fy ; μ est trouvé à partir de la table de Pohl.
ey /b
0,48 33,3 44,9 54,3 62,3 78,1 93,8 134 188 469
0,4 6,67 8,99 10,9 12,5 15,6 18,8 26,8 37,5 93,8
0,3 3,33 4,49 5,43 6,23 7,81 9,38 13,4 18,8 46,9
0,2 2,22 2,99 3,62 4,14 5,19 6,23 8,90 12,5 31,1
0,1 1,6 2,2 2,63 2,99 3,74 4,49 6,42 9,99 22,5
La butée des terres Pp s’exerce sur la face frontale et la poussée Pa sur la face arrière.
Bien que reposant sur une hypothèse peu satisfaisante de rotation du massif, cette méthode,
décrite dans [11 Edf-Cert 1996], semble assez sécuritaire et est largement validée par l’expé-
rience. Toutefois, elle ne donne aucune indication sur les déformations du massif.
M0
T0
D0
D
Ph Vd
kp. σ´v0
Hd
p(z)
q´min
q´max
Le moment M0 est équilibré par le moment résistant dû à Ph et par celui dû à une répartition
trapézoïdale ou triangulaire des réactions verticales sur la base.
Rh;d est donné par les formules (29a et b) (voir § 11.4) :
Vd · tan δa;k
• en conditions drainées : Rh;d = (29b)
γR;h· γR;d;h
Remarques
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1. Il est admis que la loi de mobilisation du frottement latéral sur la base de la fondation soit du type élasto-
plastique ; c’est-à-dire que Rh;d est mobilisé quel que soit le déplacement non nul.
2. La réaction frontale p(z) est négligée sur la hauteur D0 sur laquelle le sol est susceptible d’être remanié ou
soumis à des modifications climatiques pouvant altérer cette réaction (hauteur de gel, hauteur sensible au
retrait des argiles, etc.).
3. L’expression p(z) = kh(z)·δ conduit à une pression frontale constante dans un milieu homogène (tant que
la butée n’est pas atteinte).
4. Pour les structures sensibles aux déformations, la formule (61) est souvent remplacée par la formule
suivante :
p(z) = K · σ´v0(z) (62)
K est habituellement limité à une valeur telle que K0 ≤ K ≤ 1.
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[11 Absi 1972] ABSI E., Études de problèmes particuliers – parties I et IV, Annales I.T.B.T.P. n° 265, 1970
et n° 289, 1972.
[11 Canépa 2004] CANÉPA Y., GARNIER J., Études expérimentales du comportement des fondations
superficielles. État de l’art, Symposiums internationaux sur l’identification et la détermination des para-
mètres des sols et des roches pour les calculs géotechniques, les fondations superficielles et l’amélioration
des sols, volume 2, pp155-260, 2004.
[11 Cassan 1978] CASSAN M., Les essais in situ en mécanique des sols, Eyrolles, 1978.
[11 Cfms 2011] CFMS, Recommandations sur la conception, le calcul, l’exécution et le contrôle de fonda-
tions d’éoliennes, CFMS, 2011.
[11 Edf-Cert 1996] EDF-CERT, Directives techniques pour l’étude et la construction de lignes aériennes,
tome V, fondations des pylônes, CERT-EDF, 1996 (mise à jour 2000).
[11 Fascicule n°62 titre V 1993] Ministère de l’Équipement, du Logement et des Transports, Règles
techniques de calcul et de conception des fondations des ouvrages de génie de civil, Fascicule 62, titre V, Textes
Officiels, n° 93-3, 1993.
[11 Frank 1999] FRANK R., Calcul des fondations superficielles et profondes, Presses de l’ENPC,
Techniques de l’ingénieur, 1999.
[11 Gazetas 1983] GAZETAS G., Analyse of machine foundation vibrations, Soil Dynamics and
Earthquake Engineering, 1983.
[11 Giroud 1973] GIROUD J.P., NHIEM T.V. et OBIN D., Tables pour le calcul des fondations, Dunod,
1973.
[11 Gonin 1992] GONIN H., VANDANGEON P., LAFEUILLADE M.P., « Étude sur les corrélations
entre le standard penetration test et le pressiomètre », Rev. Fran. Géotech. n° 58, 1992.
[11 Leonards 1968] LEONARDS G.A., Les fondations, Dunod, 1968.
[11 Magnan 2004] MAGNAN Y., DRONIUC N. et CANEPA Y., Les méthodes de calcul de la portance
des fondations superficielles, Symposiums internationaux sur l’identification et la détermination des para-
mètres des sols et des roches pour les calculs géotechniques, les fondations superficielles et l’amélioration
des sols, volume 2, pp79-154, 2004.
[11 Mataar 1977] MATAAR M. et SALENCON J., Capacité portante d’une semelle filante sur sol pure-
ment cohérent d’épaisseur limitée et de cohésion variable avec la profondeur, Annales de l’ITBTP, n° 352,
1977.
[11 Ménard 1975] MÉNARD L., Règles d’utilisation des techniques pressiométriques et d’exploitation des
résultats obtenus pour le calcul des fondations, Notice générale D60, Société L. Ménard, 1975.
[11 Peck 1974] PECK R.B., HANSON W.E. et THORNBURN T.H., Foundation Engineering,
John Wiley & sons, 1974.
[11 Pecker 1984] PECKER A., Dynamique des sols, Presses ENPC, 1984.
[11 Philipponnat 1978] PHILIPPONNAT G., Désordres dus aux argiles gonflantes dans la région pari-
sienne, Annales de l’ITBTP, 1978.
[11 Philipponnat 1991] PHILIPPONNAT G., « Retrait-gonflement des argiles, proposition de
méthodologie », Rev. Fran. Géotech. n° 57, oct. 1991.
[11 Reese 2005] REESE L., ISENHOWER W. et WANG S.T., Analysis and Design of Shallow and Deep
Foundations, Wiley, 2005.
[11 Reiffsteck 2002] REIFFSTECK P., Nouvelles Technologies d’essai en mécanique des sols – État de l’art,
Symp. Int. PARAM 2002, Paris, Presses de l’ENPC, 2002.
[11 Sanglerat 1972] SANGLERAT G. et GENDARME G., The penetrometer and soil exploration,
Elsevier, 1972.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[11 Skempton 1967] SKEMPTON A. W. et BJERRUM L., « A contribution to the settlement analysis
of foundations on clays », Rev. Géotechnique, déc. 1967.
[11 Tcheng 1957] TCHENG Y., Fondation superficielle en milieu stratifié, Proc. 5th Inter. Conf. On Soil
Mech. And Found. Eng. Londres Vol. I (p. 449-452). Butterworths, 1957.
[11 Terzaghi 1961] TERZAGHI K. et PECK R.B., Mécanique des sols pratique, Dunod, 1961.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 12
Fondations profondes
s s
Sable
légèrement limoneux Q1
d2
3
+ traces végétales
Profondeur en m
6 6
Sable
Q3 9
fin
Q4 12
beige 15
15
Fig. 12.3. Transmission des charges dans un pieu – résultats expérimentaux (d’après H. Cambefort)
250
200
150
Frottement latéral en kPa
100
50
0
0 5 10 15
Déplacement du fût en mm
Fig. 12.2. Mobilisation de frottement latéral – résultats expérimentaux
La part reprise en frottement latéral, par exemple entre les profondeurs d1 et d2, est Q1 − Q2
et le frottement unitaire τ mobilisé entre ces deux niveaux est donné par :
Q1 − Q2
τ= (1)
P·(d2 − d1)
P étant le périmètre du pieu.
L’examen des essais de chargement montre que le processus de mobilisation de la résistance
découle des lois respectives contraintes/déformations en frottement latéral et en pointe
(figure 12.3).
absorbant ainsi la charge appliquée. Ensuite, le frottement latéral unitaire atteint sa valeur
maximale qs et reste pratiquement constant quel que soit le déplacement supplémentaire.
Les faibles charges sont donc entièrement reprises par la mobilisation du frottement latéral
dans les couches supérieures. Les contraintes transmises à la pointe sont nulles. Lorsque la
charge Q augmente, le frottement latéral qs étant déjà mobilisé dans les couches supérieures,
l’accroissement de charge est repris par la mobilisation de qs en profondeur et par une mobi-
lisation progressive de l’effort de pointe.
Enfin, pour les charges élevées, le frottement latéral est mobilisé en totalité sur tout le fût et
la rupture se produit lorsque l’effort de pointe est à son tour totalement mobilisé.
Il en résulte que, lorsque les pieux ne sont pas fichés dans un substratum rocheux ou du
moins très résistant, c’est le frottement latéral qui est mobilisé en premier et ceci pour un très
faible déplacement, la résistance de pointe constituant une réserve de sécurité vis-à-vis de la
rupture.
Pour des charges de traction, la résistance de pointe n’intervient pas et seul le frottement
latéral est mobilisé.
Pieu
2,5 B Extensomètres
éventuels Essai
préalable
Inclinomètre
éventuel
Effort
Déplacement
Base repère
Pieu
Rotule Inclinomètre éventuel
Base repère
Déplacement
b équipement du pieu : vue de dessus
À l’origine, les pieux étaient de faible section et prévus pour reprendre uniquement des
charges axiales.
Les pieux, et a fortiori les barrettes à forte inertie transversale, peuvent également résister à des
efforts horizontaux ou à des moments en tête.
Lorsque les pieux sont très rapprochés, ils forment un groupe de pieux. Il convient alors de
vérifier la stabilité d’un pieu unique mais aussi celle du groupe considéré dans son ensemble.
Par ailleurs, les fondations profondes traversant des couches compressibles surchargées
peuvent être soumises à des efforts parasites qui sont essentiellement :
• du frottement négatif sous l’effet du tassement du sol environnant ;
• des poussées horizontales sous l’effet du fluage latéral des sols mous chargés
dissymétriquement.
Les actions liées à des surcharges avoisinantes, à des phénomènes de gonflement ou de
soulèvement des sols, à des glissements de terrain ou à des tremblements de terre sont aussi
susceptibles d’impacter les pieux.
La norme NF P94-262 retient un classement en relation avec les normes européennes
d’exécution des pieux :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les fondations étant forcément en contact avec l’environnement extérieur, la durabilité est un
paramètre à prendre en compte (attaque des ciments par les sulfates, corrosion des aciers,
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Notes :
(1) Pour l’application de la norme NF EN 1536, un enregistrement continu des paramètres d’excavation et de béton-
nage sous forme graphique doit être fourni pour chaque pieu et faire l’objet d’un rapport sous forme papier. Les
valeurs de ces paramètres sont visualisables en temps réel dans la machine réalisant les pieux.
(2) Lorsque le bétonnage ne se fait pas par l'intermédiaire d'une trémie mais directement à la pompe à béton, il est
conseillé de procéder à un enregistrement spécifique des paramètres d'exécution. Ces derniers sont visualisables
en temps réel par l'opérateur de la machine sous forme de graphique.
(3) Les pieux, pour lesquels le système d’enregistrement continu des paramètres d’excavation et de bétonnage n’aura
pas fonctionné, seront testés par un essai d’intégrité. Un nombre identique d’essais d’intégrité est à réaliser sur
des pieux pour lesquels l’enregistrement des paramètres aura été réalisé correctement pour servir d'étalonnage lors
de l'interprétation des essais.
(4) Pour des valeurs de fck supérieures ou égales à 25 MPa, la valeur de f ck * est prise égale à 18,33 MPa lorsque la
formule (2) conduit à une valeur moindre.
Pour les pieux de catégories 1 à 7, 10, 11 et 17, la valeur du coefficient k2 est égale à 1,0
hormis dans les cas suivants :
• k2 = 1,05 pour les pieux dont le rapport de la plus petite dimension B à la longueur est
inférieur à 1/20 ;
• k2 = 1,3 − B/2 pour les pieux dont la plus petite dimension est inférieure à 0,6 m ;
• k2 = 1,35 − B/2 pour les pieux réunissant les deux conditions ci-dessus.
Ceci peut se traduire par le tableau suivant :
Tableau 12.3. Présentation des valeurs de k2
L L
> 20 ≤ 20
B B
B B
B ≤ 0,6 1,35 − 1,3 −
2 2
avec αcc : 1,0 sur la hauteur où le pieu est armé et 0,8 sur la hauteur où le pieu n’est pas armé ;
γc : 1,5 sous ELU durables et transitoires et 1,2 en ELU accidentel ;
k3 : 1,2 dans le cas d’un contrôle renforcé et 1,0 dans le cas contraire.
Les conditions d’un contrôle renforcé des pieux, permettant d’adopter une valeur de 1,2 pour k3,
sont précisées dans les tableaux 12.4 et 12.5, le tableau 12.5 étant spécifique aux ponts.
Tableau 12.4. Nombre minimal de pieux ou de barrettes à ausculter pour des contrôles renforcés d’intégrité
[NF P94-262 2012], à l’exception des ponts
Notes :
(1) Les procédures A, B ou C sont indifféremment autorisées, mais les procédures A et B ne sont possibles que si les
pieux sont armés sur toute leur hauteur.
(2) Selon la norme NF P94-160-1 (méthode sonique par transparence). Dans ce cas, les tubes utilisés, de 40 mm de
diamètre intérieur minimum, sont à placer de façon à ne pas nuire à l’enrobage des armatures principales
des cages.
(3) Selon la norme NF P94-160-4 ou NF P94-160-2 (méthode vibratoire par impédance ou par réflexion). Lorsque
cette méthode n’est pas applicable ou lorsque la géométrie et le contexte géotechnique sont susceptibles d’en
compromettre la pertinence, il convient de recourir à la méthode A. Lorsque le défaut de représentativité de la
méthode par impédance est constaté a posteriori, il convient d’effectuer des auscultations au moyen de la
méthode sismique parallèle selon la norme NF P94-160-3.
(4) Les normes de type NF EN se substitueront aux normes de type NF P94-160 lorsqu’elles seront applicables.
Tableau 12.5. Nombre minimal de pieux ou de barrettes à ausculter pour des contrôles renforcés d’intégrité
pour les ponts [NF P94-262 2012]
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Notes :
(1) Les procédures d'auscultation A ou B peuvent être appliquées indifféremment.
(2) Selon la norme NF P94-160-1 (méthode sonique par transparence). Dans ce cas, les tubes utilisés, de 40 mm de
diamètre intérieur minimum, sont à placer de façon à ne pas nuire à l’enrobage des armatures principales
des cages.
(3) Selon la norme NF P94-160-4 (méthode vibratoire par impédance).
(4) Les normes de type NF EN se substitueront aux normes de type NF P94-160 lorsqu’elles seront applicables.
Les différentes méthodes d’auscultation préconisées aux fins de contrôle renforcé d’intégrité
des pieux sont abordées dans le paragraphe 12.8.
* ; 0,6 fck ) (4b)
σmax ≤ min(0,6 k3· f ck
Pour les armatures, l’espacement des armatures doit rester inférieur à 5 fois (c + Φ/2) avec
c l’épaisseur d’enrobage et Φ le diamètre des armatures, et la contrainte à l’ELS quasi perma-
nent dans les aciers passifs ne doit pas dépasser les valeurs suivantes sous la combinaison
d’action considérée :
• σs < 1 000 wmax pour des éléments ou parties d’éléments fléchies (c’est-à-dire ayant une
face tendue et une face comprimée) ;
• σs < 600 wmax pour des éléments ou parties d’éléments entièrement tendus.
Avec σs (MPa) la valeur absolue de la contrainte maximale admise dans l’armature immédia-
tement après la formation de la fissure et wmax (mm) l’ouverture calculée de la fissure.
Lorsque plusieurs agents agressifs sont présents avec des concentrations conduisant à un
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 12.6. Valeurs limites pour les classes d’exposition correspondant aux attaques chimiques par les sols
et les eaux souterraines naturels (extrait de FD P18-011)
Agressivité des eaux en fonction de leur concentration en agents agressifs et de leur pH :
eaux stagnantes ou à faible courant, climat tempéré, pression normale
CO2 agressif
NF EN 13577 a ≥ 15 et ≤ 40 > 40 et ≤ 100 > 100
(mg/l)
SO42− (mg/l) NF EN 196-2 ≥ 200 et ≤ 600 > 600 et ≤ 3 000 > 3 000 et ≤ 6 000
> 3 000 b
Mg2+ (mg/l) NF EN ISO 7980 ≥ 300 et ≤ 1 000 > 1 000 et ≤ 3 000
jusqu’à saturation
ISO 7150-1 ou
NH4+ (mg/l) ≥ 15 et ≤ 30 > 30 et ≤ 60 > 60 et ≤ 100 c d
ISO 7150-2
NF EN ISO 9963-1 et
TAC (mé/l) e ≤ 1,0 et ≥ 0,4 < 0,4 et ≥ 0,1 < 0,1 b
NF EN ISO 9963-2
a
Il est également possible d’utiliser la méthode Legrand-Poirier (cf. FD P18-011).
b
ne protection externe (enduits, revêtements) ou interne (imprégnation) est recommandée lorsque la concentra-
U
tion dépasse significativement la valeur seuil de la classe.
c S i le degré d’agressivité des solutions, des sols et des gaz présenté dans ce tableau dépasse les concentrations de la
classe XA3, il est nécessaire de prévoir une protection externe (enduits, revêtements) ou interne (imprégnation).
d
orsque la concentration massique en ions bicarbonate HCO3− est supérieure à la concentration en ions ammo-
L
nium NH4+, il n’est pas nécessaire de prévoir de protection et les dispositions de XA3 suffisent, indépendamment
de la concentration en NH4+.
e
1 mé/l = 50 mg/l d’équivalent de CaCO3
f
es sols argileux dont la perméabilité est inférieure à 10−5 m/s peuvent être placés dans une classe inférieure. En cas
L
de risque d’accumulation d’ions sulfate dans le béton due à l’alternance de périodes sèches et de périodes humides
ou par « succion capillaire », une valeur égale ou supérieure à 2 000 mg/kg conduit à un classement en XA2.
g Conditions d’attaque non observées en pratique.
La norme NF EN 206-1 définit aussi les classes d’exposition liées aux agressions suivantes :
corrosion par carbonatation, corrosion par les chlorures, attaque par le gel-dégel, et présente
quelques exemples informatifs. L’ensemble est présenté dans le tableau 12.7.
Tableau 12.7. Classes d’exposition X0, XC, XD, XS, XF, XA et exemples informatifs (extrait de NF EN 206-1)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Lorsque le béton armé ou contenant des pièces métalliques noyées est exposé à l’air et à l’humidité, les classes
d’exposition doivent être définies comme suit :
Sec ou humide en Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité de l’air
XC1
permanence ambiant est faible ; béton immergé dans l’eau en permanence
Surfaces de béton soumises au contact de l’eau à long terme ; grand
XC2 Humide, rarement sec
nombre de fondations
Béton à l’intérieur de bâtiments où le taux d’humidité de l’air
XC3 Humidité modérée
ambiant est moyen ou élevé ; béton extérieur abrité de la pluie
Alternance d’humidité Surfaces soumises au contact de l’eau, mais n’entrant pas dans la
XC4
et de séchage classe d’exposition XC2
Lorsque le béton armé ou contenant des pièces métalliques noyées est soumis au contact d’une eau contenant
des chlorures d’origine autre que marine, y compris ceux des sels de déverglaçage, les classes d’exposition
doivent être définies comme suit :
Surfaces de bétons exposées à des chlorures transportés par voie
XD1 Humidité modérée
aérienne
Piscines ;
XD2 Humide, rarement sec
béton exposé à des eaux industrielles contenant des chlorures
Alternance d’humidité Éléments de ponts exposés à des projections contenant des
XD3
et de séchage chlorures. Chaussées ; dalles de parcs de stationnement de véhicules
Lorsque le béton armé ou contenant des pièces métalliques noyées est soumis au contact des chlorures de l’eau
de mer ou à l’action de l’air véhiculant du sel marin, les classes d’exposition doivent être définies comme suit :
Exposé à l’air
véhiculant du sel
XS1 marin, mais pas en Structures sur/ou à proximité d’une côte
contact direct avec
l’eau de mer
Immergé en
XS2 Éléments de structures marines
permanence
Zones de marnage,
zones soumises à des
XS3 Éléments de structures marines
projections ou à des
embruns
Lorsque le béton est soumis à une attaque significative due à des cycles de gel-dégel alors qu’il est mouillé, les
classes d’exposition doivent être définies comme suit :
Saturation modérée en
XF1 eau sans agent de Surfaces verticales de bétons exposées à la pluie et au gel
déverglaçage
Saturation modérée en
Surfaces verticales de bétons des ouvrages routiers exposées au gel et
XF2 eau avec agent de
à l’air véhiculant des agents de déverglaçage
déverglaçage
Forte saturation en eau
XF3 sans agent de Surfaces horizontales de bétons exposées à la pluie et au gel
déverglaçage
Forte saturation en eau Routes et tabliers de pont exposés aux agents de déverglaçage ;
avec agent de surface de bétons directement exposées aux projections d’agents de
XF4
déverglaçage ou déverglaçage et au gel ; zone de structures marines soumises aux
eau de mer projections et exposées au gel
6 Attaque chimique
Lorsque le béton est soumis à une attaque chimique par les sols et les eaux souterraines naturels, les classes
d’exposition doivent être définies comme suit :
Environnement à
XA1 faible agressivité Béton exposé à des sols et des eaux souterraines naturels
chimique
Environnement
XA2 d’agressivité chimique Béton exposé à des sols et des eaux souterraines naturels
modérée
Environnement à forte
XA3 Béton exposé à des sols et des eaux souterraines naturels
agressivité chimique
Les classes d’exposition permettent de choisir le béton approprié à partir du tableau 12.8.
Le tableau 12.8 doit être complété par les exigences propres aux normes d’exécution des
travaux géotechniques spéciaux (pieux forés, pieux avec refoulement de sol, micropieux,
parois moulées), reprises de l’annexe D de la norme EN 206-1. Ainsi, la teneur en ciment ne
peut pas être inférieure à 325 à 400 kg/m3 suivant des considérations de mise en œuvre, de
taille de granulat et de teneur en fines et le rapport eau/ciment ne doit pas être supérieur
à 0,6.
Tableau 12.8. Recommandations relatives aux valeurs limites pour la composition et les propriétés des bétons
(extrait de NF EN 206-1)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Normes produits NF EN NF EN NF EN NF EN NF EN
1992 1993 1536 12699 14199
Pour les aciers qui ne relèvent pas des normes explicitement citées dans la norme NF EN 1992
ou NF EN 1993 (c’est notamment le cas des aciers issus de l’industrie pétrolière, ceux rele-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Dans le cas où la durabilité de la structure métallique est justifiée en considérant une épais-
seur sacrifiée à la corrosion, les épaisseurs indiquées dans les tableaux 12.11 et 12.12 sont à
retenir pour les pieux et les palplanches métalliques (norme NF EN-1993-5) par face en
contact avec le sol ou avec l’eau.
Remarque
Des techniques comme par exemple la protection cathodique ou la protection par galvanisation ou peinture
au zinc dans les sols peu abrasifs peuvent aussi être utilisées.
Tableau 12.11. Valeurs recommandées pour la perte d’épaisseur [mm] due à la corrosion
dans le cas des pieux et palplanches dans le sol, avec ou sans nappe phréatique
Sols naturels pollués et sites industriels 0,15 0,75 1,50 2,25 3,00
Notes :
1) Les taux de corrosion dans les remblais compactés sont inférieurs à ceux observés dans les remblais non compactés.
Dans les remblais compactés, il convient de diviser par deux les chiffres du tableau.
2) Les valeurs données pour 5 ans et 25 ans sont basées sur des mesures, tandis que les autres valeurs sont
extrapolées.
Tableau 12.12. Valeurs recommandées pour la perte d’épaisseur [mm] due à la corrosion
dans le cas des pieux et palplanches dans l’eau douce ou l’eau de mer
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1) Le taux de corrosion le plus élevé est habituellement observé dans la zone d'embruns ou dans la zone des basses
eaux. Cependant, dans la plupart des cas, le moment fléchissant le plus élevé se situe dans la zone d'immersion
permanente.
2) Les valeurs données pour 5 ans et 25 ans sont basées sur des mesures, tandis que les autres valeurs sont
extrapolées.
Hormis dans les cas de « remblais hors d’eau non compactés et agressifs » et de « l’eau de mer,
sous climat tempéré, en zone d’attaque élevée », la norme NF P94-262 permet de s’affranchir
de la prise en compte de la corrosion sur les aciers sollicités constamment en compression
(sous ELS et ELU fondamental) lorsque, à la fois :
• l’enrobage de mortier ou de coulis de ciment est supérieur à 5 cm ;
• et le rapport eau/ciment est inférieur à 0,5 (obtenu généralement grâce à un coulis dosé à
plus de 1 200 kg/m3 ou un mortier à plus de 500 kg/m3).
Par ailleurs, pour les micropieux, l’enrobage minimum à respecter pour les aciers à basse
limite élastique, tel que proposé dans la norme NF EN 14199, dépend de la classe d’agressi-
vité du milieu ambiant (voir tableau 12.13). Il convient de noter que l’enrobage minimal
indiqué dans ce tableau ne dispense pas d’une protection contre la corrosion.
Tableau 12.13. Indications sur l’enrobage minimum en mm pour les éléments porteurs en basse limite élastique
[NF EN 14199, 2015]
D
B
D
Les valeurs de Nq max et Nc max proposées par A. Caquot et J. Kerisel [12 Caquot 1966] et
[12 L’Herminier 1967] sont données par les formules :
N −1
Nq max = 103,04 tan φ et Nc max = q max (6)
tan φ
Cependant, dès les années 1960, des essais de pieux instrumentés ont mis en évidence que,
dans un milieu homogène, le terme de profondeur ne croissait que sur les premiers mètres à
partir de la surface du sol et atteignait assez rapidement une valeur constante (figure 12.6),
contrairement à ce que donnait la formule (5). À partir d’une certaine profondeur, appelée
ancrage critique Dc, la résistance limite devient constante en milieu homogène [12 Foray 1976].
Dans un multicouche, l’ancrage critique est plus faible et dépend de la contrainte verticale σ´v
exercée par les couches supérieures. Les résultats expérimentaux ont conduit à retenir les
règles suivantes dans le DTU 13.2 [NF P11-212 1992] :
• dans un monocouche (sol homogène), l’ancrage critique est donné par l’expression
Dc = max(6 B ; 3 mètres) ;
• dans un multicouche vrai, Dc = 3 B.
Un multicouche vrai est un multicouche dans lequel l’épaisseur et le poids volumique des
couches supérieures à la couche d’ancrage sont tels que la contrainte verticale effective au
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
qpu qpu
0 0
q = γ·D·Nqmax
qp
Dc
σ´v ≥ 100 kPa
Longueur du pieu
Longueur du pieu
Dc
Couche
d’ancrage
D
(a) (b)
Fig. 12.6. Résistance de pointe dans un sable homogène (a) en fonction de la longueur du pieu
et définition d’un multicouche vrai (b)
Si l’ancrage du pieu dans la couche porteuse est supérieur à Dc , la formule donnant la
contrainte limite de pointe s’écrit alors :
qpu = a · Nq max + λ · c · Nc max (7)
avec a : constante ayant les dimensions d’une pression égale à 50 kPa ;
λ : coefficient de forme
–– λ = 1,3 pour les pieux de section circulaire ou carrée,
–– λ = 1 + 0,3 B/L pour les barrettes et parois,
L : plus grande dimension de la section transversale.
Dans les sols purement cohérents, la formule (7) est remplacée par :
qpu = 7 λ · cu (8)
Les caractéristiques à considérer sont l’angle de frottement interne effectif φ´ dans les sols
pulvérulents et les caractéristiques non drainées dans les sols cohérents.
Dans ces conditions, le frottement latéral limite total dans un sol homogène est :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
γ
z
qs
σh
Pieu
Les nombreux essais de chargement réalisés depuis ont montré que, si le frottement latéral
unitaire limite est bien constant dans les milieux cohérents, il est également pratiquement
indépendant de la profondeur dans les milieux pulvérulents (sauf à proximité immédiate de
la surface), mettant ainsi la théorie précédente en défaut.
Une explication de cette divergence est à rechercher dans les phénomènes de contractance et
de dilatance empêchée (voir chapitre 5). Dans les sols pulvérulents lâches, la contractance
provoque une diminution de σh en profondeur, cette contrainte tendant rapidement vers une
valeur constante. Inversement, dans les sols pulvérulents denses, le milieu étant confiné, les
sables compacts ne peuvent se dilater sous l’effet du cisaillement, ce qui conduit à une
augmentation sensible de σh, fonction de l’état de compacité du matériau. La contrainte σh
tend vers une valeur pratiquement indépendante de la profondeur.
Lorsque seuls des résultats d’essai en laboratoire étaient utilisés pour calculer la résistance
limite des fondations profondes et pour des sols purement cohérents, la formule suivante
donnait une estimation du frottement latéral unitaire limite :
qs = β · cu (11)
Les valeurs de β sont données dans le tableau 12.14. Toutefois, les valeurs de qs obtenues avec
la formule (11) devaient être bornées supérieurement à une valeur plafond qsmax issue des
règles en vigueur à l’époque et qui pourraient être remplacées de nos jours par les valeurs qsmax
données par la norme NF P94-262.
Nota : les méthodes actuelles de dimensionnement se basent désormais sur les résultats d’essais
in situ ou ceux d’essais de chargement.
A= +
P=
Fig. 12.8. Aire A des sections transversales et périmètre P des pieux tubulaires, des pieux H, des caissons et
des palplanches métalliques (extrait de NF P94-262)
Des règles spécifiques existent pour les pieux vissés moulés munis d’une hélice pour déter-
miner le diamètre B à prendre en compte dans les calculs (voir figure 12.9) :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
R
df
Bc
Bs
Bf
Fig. 12.9. Caractéristiques géométriques d’un pieu vissé avec hélice ordinaire (extrait de NF P94-262)
p*l
D
p*le
h
b
3a
z
Fig. 12.10. Définition des paramètres géométriques b, D et h (extrait du Fascicule 62 titre V)
Nota : la norme NF P94-262 propose de considérer qu’une formation est homogène si elle est
composée d’un sol de nature unique et si la pression limite maximale mesurée dans cette
formation n’excède pas 2 fois la pression limite minimale.
avec hD = 10 B.
On notera que l’encastrement effectif (formule 15) est par définition différent de la hauteur
d’encastrement équivalente (formule 16). En effet, pour l’encastrement équivalent, les
caractéristiques du sol peuvent être considérées jusqu’au niveau du terrain naturel
1 D
De = · p*(z)· dz
p*le d l ∫ (16)
avec d en général pris égal à 0, sauf si l’on désire faire abstraction d’une couche de terrain de
caractéristique mécanique particulièrement médiocre en surface.
Lorsque l’encastrement relatif Def /B est supérieur à 5, le facteur de portance pressio
métrique kp est maximal. Sa valeur kp max est définie à partir du tableau 12.15.
Tableau 12.15. Valeur du facteur de portance kp max pour un encastrement relatif Def /B > 5 (d’après NF P94-262)
Lorsque l’encastrement relatif Def /B est inférieur à 5, le facteur de portance kp est diminué
par l’application de la formule (17).
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Def /B
kp(Def /B) = 1,0 + (kp max − 1)· (17)
5
La valeur de kp varie ainsi linéairement entre 1 et kp max en fonction de Def /B.
3,2 3,2
3,1
3
2,8
2,6
2,4 2,35
2,2 2,2
2
kp
1,9
1,8
1,6 1,6
1,4
1,3
1,2
1,1
1
1 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Def/B
La norme NF P94-262 précise que l’encastrement effectif Def dans la couche porteuse est au
moins égal à 3 diamètres ou 1,5 m pour des pieux de diamètre supérieur à 0,5 m. Si l’entre-
prise de fondations spéciales peut garantir la bonne exécution de l’encastrement de la pointe
des pieux dans la couche porteuse, soit par des prélèvements d’échantillons, soit par l’emploi
de trépan, soit par l’utilisation de carottier, alors cet ancrage peut être réduit à une valeur
minimale de 0,5 m.
Tableau 12.16. Choix des valeurs αpieu-sol – méthode pressiométrique (d’après NF P94-262)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
calcaire-marneux
Roche altérée ou
% CaCO3 < 30 %
- Limons - Sols
intermédiaires
intermédiaires
- Sable Grave
Abréviation
fragmentée
Marne et
Argile
Craie
Technique
Sols
N°
de mise en œuvre
Foré simple
1 FS ## 1,1 1 1,8 1,5 1,6
(pieux et barrettes)
Foré boue
2 FB ## 1,25 1,4 1,8 1,5 1,6
(pieux et barrettes)
Foré tubé
3 FTP 0,7 0,6 0,5 0,9 –
(virole perdue)
Foré tubé
4 FTR 1,25 1,4 1,7 1,4 –
(virole récupérée)
H battu injecté
15 HBi* 2,7 2,9 2,4 2,4 2,4
IGU ou IRS
17 M1 Micropieu type I – – – – –
18 M2 Micropieu type II – – – – –
Détermination de fsol
Les fonctions fsol sont des fonctions qui ne dépendent que du type de sol et des valeurs de
pression limite nette p*l et sont présentées dans les figures 12.12 et 12.13.
160
150 Q 1 - argiles et limons Q5
Q 2 - sables et graves
140 Q 3 - craies
130 Q 4 - marnes et calcaire marneux
Q 5 - roche altérée et fragmentée
120
110 Q3
100
Q4
90
80
fsol (kPa)
70
Q2
60
50
40 Q1
30
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6 7
Fig. 12.12. p*l (MPa)
100
Q5
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
90
Q4
80
70 Q3
60
Q2
fsol (kPa)
50
40 Q1
30
Q 1 - argiles et limons
20 Q 2 - sables et graves
Q 3 - craies
10 Q 4 - marnes et calcaire marneux
Q 5 - roche altérée et fragmentée
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6 1,8 2
Fig. 12.13. p*l (MPa)
La norme précise que pour des pressions limites nettes faibles (inférieures à 0,2 MPa pour les
argiles et à 0,3 MPa pour les sables), il convient de s’assurer que le frottement axial unitaire
considéré est pérenne. Il est donc nécessaire de mener une étude particulière justifiant de cette
hypothèse (par exemple, en démontrant l’absence de frottements négatifs induits par des
surcharges ou des variations de nappe).
Valeur maximale de qs
La dernière opération consiste à s’assurer que la valeur de qs précédemment calculée ne
dépasse pas la valeur maximale de frottement axial unitaire définie dans le tableau 12.17.
Valeurs en kPa
calcaire-marneux
Roche altérée ou
% CaCO3 < 30 %
intermédiaires
Sable grave
fragmentée
Technique de mise en
– Limons
Marne et
N°
Argile
Craie
œuvre
Sols
Foré simple
1 90 90 90 200 170 200
(pieux et barrettes)
Foré boue
2 90 90 90 200 170 200
(pieux et barrettes)
Foré tubé
3 50 50 50 50 90 –
(virole perdue)
Foré tubé
4 90 90 90 170 170 –
(virole récupérée)
Foré simple
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
La contrainte totale verticale q0 (ou pression verticale des terres au niveau de la base de la
fondation) peut être négligée, hormis dans les cas particuliers suivants : le frottement négatif
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
est important ; le sol est très léger ; la fondation profonde dépasse au-dessus du terrain. Si q0
est prise en compte, il convient d’inclure dans Fc;d le poids propre de la fondation.
3a
qcc
avec hD = 10 B.
Lorsque l’encastrement relatif Def /B est supérieur à 5, le facteur de portance kc est maximal.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 12.18. Valeur du facteur de portance kc max pour un encastrement relatif Def /B > 5 (d’après NF P94-262 2012)
Terrains
calcaire-marneux
Roche altérée ou
intermédiaires
Sable grave
fragmentée
– Limons
Marne et
Argile
Craie
Sols
Classes
de pieux
Def /B
kc(Def /B) = 0,3 + (kc max − 0,3)· pour les argiles et limons (23a)
5
Def /B
kc(Def /B) = 0,2 + (kc max − 0,2)· pour les sols intermédiaires (23b)
5
Def /B
kc(Def /B) = 0,1 + (kc max − 0,1)· pour les sables et graves (23c)
5
kc min kc max
0,5 0,5
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0,45 0,45
0,4 0,4
0,35 0,35
Argiles et limons 0,3 0,3
0,25 0,25
0,2 0,2
Craies, marnes,
roches altérées 0,15 0,15
et fragmentées
0,1
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Def /B
kc min kc max
0,5 0,5
0,45 0,45
0,4 0,4
0,35 0,35
0,3 0,3
0,25 0,25
Sols intermédiaires 0,2 0,2
0,15 0,15
Sables et graves 0,1
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5
Def /B
Fig. 12.15a et 12.15b. Valeurs de kc pour différentes valeurs de kc max en fonction de Def /B
On rappelle que la norme NF P94-262 précise que l’encastrement effectif Def dans la couche
porteuse est au moins égal à 3 diamètres ou 1,5 m pour des pieux de diamètre supérieur
à 0,5 m. Si l’entreprise de fondations spéciales peut garantir la bonne exécution de l’encastre-
ment de la pointe des pieux dans la couche porteuse, soit par des prélèvements d’échantillons,
soit par l’emploi de trépan, soit par l’utilisation de carottier, alors cet ancrage peut être réduit
à une valeur minimale de 0,5 m.
Dans le cas de la méthode pénétrométrique, le frottement axial unitaire limite est déterminé
par la relation suivante :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 12.19. Choix des valeurs αpieu-sol – méthode pénétrométrique (d’après NF P94-262)
calcaire-marneux
Roche altérée ou
% CaCO3 < 30 %
intermédiaires
Sable Grave
Abréviation
fragmentée
Marne et
- Limons
Argile
Craie
Technique
Sols
N°
de mise en œuvre
Foré simple
1 FS ## 0,55 0,65 0,70 0,80 1,40 1,50
(pieux et barrettes)
Foré boue
2 FB ## 0,65 0,80 1,00 0,80 1,40 1,50
(pieux et barrettes)
Foré tubé
3 FTP 0,35 0,40 0,40 0,25 0,85 –
(virole perdue)
Foré tubé
4 FTR 0,65 0,80 1,00 0,75 1,30 –
(virole récupérée)
13 BAO**# Battu acier ouvert 0,60 0,70 0,50 0,25 0,95 0,95
H battu injecté
15 HBi* 1,35 1,60 2,00 1,10 2,25 2,25
IGU ou IRS
calcaire-marneux
Roche altérée ou
% CaCO3 < 30 %
intermédiaires
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Sable Grave
Abréviation
fragmentée
Marne et
- Limons
Argile
Craie
Technique
Sols
N°
de mise en œuvre
17 M1 Micropieu type I – – – – – –
18 M2 Micropieu type II – – – – – –
Ce tableau s’accompagne de plusieurs règles particulières qui sont identiques à celles mention-
nées pour la méthode pressiométrique dans le paragraphe 12.2.4.2.2 en commentaires du
tableau 12.16.
** Voir la figure 12.8 pour le calcul du périmètre.
# P
our les pieux de type BAO, HB et PP, mis en œuvre par vibrofonçage, et non par battage ; il y a lieu de faire un
abattement de 30 % sur les valeurs de qs.
## Pour les pieux de grande longueur, avec les sols correspondants, on appliquera un abattement de 50 % sur la
valeur de frottement déduite de l’application des différents tableaux et figures sur les sections de pieu situées
à 25 m ou plus au-dessus de la pointe.
(a) Pour les catégories 10, 15, 17, 18, 19 et 20, les valeurs proposées correspondent à une exécution stricte et soignée
de l’injection correspondante. Les essais de chargement statique menés à la rupture dans le cadre d’essais préa-
lables ou d’essais de conformité permettent de définir précisément les valeurs de frottement axial unitaire à consi-
dérer. Le choix du coefficient de modèle à adopter dépend de la dispersion des valeurs de frottement axial unitaire
mesurées. Les facteurs de corrélations ξ´1 et ξ´2 (voir paragraphe 12.2.6.1) sont à considérer pour des pieux ou
micropieux identiques à ceux de l’ouvrage construit et ne sont à appliquer que sur les valeurs de portance (cas de
charge de compression) ou de résistance au frottement (cas de charge de traction). La norme attire l’attention sur
le fait que cette recommandation est d’autant plus importante dans les argiles et marnes que les performances de
ces terrains sont très sensibles à toute insuffisance lors de sa mise en œuvre.
(b) Pour les micropieux de catégorie 17 et 18, il convient de considérer les valeurs de frottement axial et unitaire
semblables à celles des techniques de pieux et de micropieux les plus proches sur le plan de la technologie.
(c) Les valeurs mentionnées pour les fondations profondes de catégorie 6 sont données pour des pieux réalisés avec
un enregistrement continu des paramètres de forage et de bétonnage. Dans le cas contraire, on s’expose à des
discontinuités et des détériorations du pieu lors de sa réalisation.
(d) Les valeurs mentionnées pour les fondations profondes de catégorie 7, avec une technique de bétonnage directe
ment à la pompe à béton, sont données pour des pieux réalisés avec un enregistrement continu des paramètres de
réalisation du pieu. Dans le cas contraire, on s’expose à des imperfections semblables à celles mentionnées en (c).
Détermination de fsol
Les fonctions fsol sont des fonctions qui ne dépendent que du type de sol et des valeurs de
résistance à la pénétration qc et sont présentées dans la figure 12.16.
La norme précise que pour des résistances à la pénétration qc faibles (inférieures à 1 MPa pour
les argiles et les limons et à 1,5 MPa pour les sables), il convient de s’assurer que le frottement
axial unitaire considéré est pérenne. Il est donc nécessaire de mener une étude particulière
justifiant de cette hypothèse (par exemple, en démontrant l’absence de frottements négatifs
induits par des surcharges ou des variations de nappe).
150
140 Q 1 - argiles
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Q3
60
50
40
30
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
qc (MPa)
Valeur maximale de qs
La dernière opération consiste à s’assurer que la valeur de qs précédemment calculée ne
dépasse la valeur maximale de frottement axial unitaire définie dans le tableau 12.17.
• Formule de Crandall :
M·g·h 1
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Rd = · (26)
e´ P
e+ 1+
2 M
avec Rd : résistance dynamique ;
M : masse du mouton frappant ;
h : hauteur de chute du mouton ;
e : enfoncement moyen par coups de mouton ;
P : masse frappée (pieu et accessoires) ;
e´ : refus élastique (raccourcissement du pieu).
avec Np et N le nombre représentatif de coups SPT à considérer pour le terme de pointe
et de frottement ;
S et P respectivement la surface en pointe et le périmètre du pieu ;
Ks le facteur de portance en kPa ;
ns le facteur de frottement latéral en kPa ;
ξ le facteur de réduction pour des pieux de 0,5 à 2 m de diamètre.
D
≤ 400
Ks = 40 dans du sable pour des pieux battus (28a)
B
D
Ks = 12 ≤ 120 dans du sable pour des pieux forés (28b)
B
avec D la fiche du pieu
ns = 2 dans du sable pour des pieux battus (29a)
ns = 1 dans du sable pour des pieux forés (29b)
ξ= ( 2B )
B + 0,5 n
(30)
• Bazarra-Kurkur
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les valeurs suivantes sont données pour des terrains sableux. NSPT est limité à 50 coups (B est
exprimé en m, Ks et ns le sont en kPa).
Tableau 12.20. Valeur de Ks et de ns
Ks ns
γt , γb et γs sont les facteurs partiels respectivement pour les résistances Rc;k, Rb;k et Rs;k et
valent 1,1 pour les ELU durables, transitoires et sismiques et 1,0 pour les situations
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
accidentelles.
Les différentes façons de calculer Rc;k, Rb;k et Rs;k sont détaillées au paragraphe 12.2.6.
On retient ainsi :
Fd ≤ Rc;cr;d (37)
Rc;cr;k
et Rc;cr;d = (38)
γcr
avec Fd : valeur de calcul à l’ELS de la charge axiale transmise par le pieu au terrain
Rc;cr;d : valeur de calcul de la charge de fluage de compression
Rc;cr;k : valeur caractéristique de la charge de fluage de compression
γcr : facteur partiel sur la charge de fluage de compression. γcr vaut 0,9 pour l’ELS caracté
ristique et 1,1 pour l’ELS quasi permanent.
En l’absence d’essais de chargement permettant de définir la charge de fluage, comme cela est
très souvent le cas, la valeur caractéristique de la charge de fluage de compression Rc;cr;k se
détermine par l’une des deux formules suivantes (39a) ou (39b).
La formule (39a) s’applique lorsque les pieux sont mis en œuvre sans refoulement de sol,
c’est-à-dire quand la réalisation nécessite l’exécution d’un forage ou d’une excavation dont la
section droite correspond à la section nominale du pieu. Les pieux sans refoulement de sol
12.2.5.4. Fondation profonde isolée sous charge axiale de traction à l’ELS (ELS, traction)
Par analogie aux charges de compression et en annulant le terme de pointe on retient
directement :
Fd ≤ Rt;cr;d (40)
Rt;cr;k
et Rt;cr;d = (41)
γs;cr
avec Fd : valeur de calcul à l’ELS de la charge axiale transmise par le pieu au terrain ;
Rt;cr;d : valeur de calcul de la charge de fluage de traction ;
Rt;cr;k : valeur caractéristique de la charge de fluage de traction ;
γs;cr : facteur partiel sur la charge de fluage de traction. γs;cr vaut 1,1 pour l’ELS caracté-
ristique et 1,5 pour l’ELS quasi permanent.
Rt;cr;k = 0,7 Rs;k (42)
avec (Rc )moyen : valeur moyenne des résistances limites à la compression issues des essais de
pieux ;
(Rc )min : valeur minimale des résistances limites à la compression issues des essais de
pieux ;
(Rs )moyen : valeur moyenne des résistances limites de frottement axial issues des essais de
pieux ;
(Rs )min : valeur minimale des résistances limites de frottement axial issues des essais de
pieux ;
ξ moyen et ξ min : respectivement les facteurs de corrélation pour les valeurs moyenne et
minimale.
Les facteurs de corrélation ξ moyen et ξ min peuvent être déterminés à partir de la formule (45)
et des facteurs ξ´i issus de l’Eurocode 7 et présentés dans les tableaux 12.21 et 12.22.
S
ξi(N, S ) = 1 + [ξ´i(N ) − 1]· (45)
Sréf
avec S : surface des investigations géotechniques pour le site d’étude en m2, cette surface
d’investigation doit être incluse dans une zone géotechnique homogène. Pour les calculs,
S doit être telle que la plus petite longueur l de la surface des investigations ne soit pas
plus de deux fois inférieure à la plus grande longueur L de cette surface, et S ne doit pas
être inférieure à 625 m2 quand on utilise des résultats d’essais de chargement statique.
Au moins un profil d’essais de sol doit être réalisé par surface de 2 500 m2.
Sréf = 2 500 m2
Tableau 12.21. Facteur de corrélation ξ´ pour dériver les valeurs caractéristiques à partir d’essais de chargement statique
de pieux (N = nombre de pieux testés)
ξ´ pour N = 1 2 3 4 5
ξ´1
1,40 1,30 1,20 1,10 1,00
(pour les valeurs moyennes)
ξ´2
1,40 1,20 1,05 1,00 1,00
(pour les valeurs minimales)
Les valeurs de ξ´1 et ξ´2 peuvent être divisées par 1,1 (tout en veillant à ce que ξ moyen ne soit
jamais inférieur à 1,0) pour les structures qui ont une raideur et une résistance suffisante leur
permettant de transférer une part des charges des fondations profondes « faibles » aux fonda-
tions profondes « résistantes ».
Tableau 12.22. Facteur de corrélation ξ´ pour dériver les valeurs caractéristiques à partir d’essais d’impact dynamique
(N = nombre de pieux testés)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
ξ´ pour N ≥2 ≥5 ≥ 10 ≥ 15 ≥ 20
ξ´5
1,60 1,50 1,45 1,42 1,40
(pour les valeurs moyennes)
ξ´6
1,50 1,35 1,30 1,25 1,25
(pour les valeurs minimales)
12.2.6.1 .2. Méthode de calcul à partir d’essais de pieux – États limites de service
La détermination des formules à appliquer par cette méthode sous les conditions ELS n’est
pas explicite dans la norme NF P94-262.
Reprenons tout d’abord la formule (39b) qui donne :
Rc;cr;k = 0,7 Rb;k + 0,7 Rs;k = 0,7 Rc;k
en y intégrant la formule (46), on obtient donc :
Rc;cr;k = min
ξ moyen [
0,7 (Rc )moyen 0,7 (Rc )min
;
ξ min
] (46)
On voit ainsi que la formule peut s’appliquer de façon identique aux ELS :
• si l’on connaît la charge de fluage mesurée lors des essais, ce qui est le cas pour des essais
de chargement statique ;
• pour les pieux mis en œuvre avec refoulement de sol, en appliquant le coefficient de 0,7 ;
• pour les pieux travaillant en traction et les micropieux où le facteur de pointe peut être
négligé.
Dans le cas de pieux réalisés sans refoulement de sol et en l’absence d’essais de chargement
statique, les calculs nécessiteraient de pouvoir différencier la contribution du terme de pointe
et du frottement.
Soit Rci la portance du pieu calculée à partir des résultats du sondage i (i variant de 1 à N).
La valeur caractéristique Rc;k de la portance d’une fondation profonde à partir de N valeurs
de portance Rci , obtenues sur les N sondages d’une zone homogène, se calcule au moyen de
la formule suivante :
R + Rs
Rc;k = Rb;k + Rs;k = b =
1
γR;d1 · ξ γR;d1
(R )
ξ moyen
(R )
· min c moyen ; c min
ξ min [ (47)
]
avec (Rc )min : valeur minimale des résistances limites à la compression issues des résultats
des N sondages ;
(Rc )moyen : valeur moyenne des résistances limites à la compression issues des résultats
des N sondages ;
γR;d1 : est un coefficient partiel de modèle lié à la dispersion du modèle de calcul. Les
valeurs de γR;d1 sont fournies au tableau 12.23 ;
ξ moyen et ξ min : respectivement les facteurs de corrélation pour les valeurs moyennes et
minimales.
Et pour la valeur caractéristique de traction :
Rt;k = Rs;k =
Rs
=
1
γR;d1 · ξ γR;d1
(R )
ξ moyen
(R )
[
· min s moyen ; s min
ξ min
(48)
]
Les valeurs de la résistance de pointe Rb et de la résistance de frottement axial Rs sont déter-
minées à partir des relations (49) et (50) et peuvent être calculés à partir des résultats des
sondages pressiométriques ou pénétrométriques.
Rb = Ab · qb et Rs = ∑ As,i · qs,i (49) et (50)
avec Ab : surface d’une fondation profonde à prendre en compte pour le calcul de la résistance
limite de pointe ;
qb : valeur de la pression résistante limite à la base d’une fondation profonde ;
As,i : surface de la section transversale du fût d’une fondation profonde au niveau de
la i-ème couche de terrain ;
qs,i : valeur de frottement axial unitaire limite de la fondation profonde pour la i-ème
couche de terrain.
Le calcul de ces différents termes est détaillé au paragraphe 12.2.4.2.
Tableau 12.23. Valeurs de γR;d1
Les facteurs de corrélation ξ moyen et ξ min peuvent être déterminés à partir de la formule (45)
précédemment exposée et des facteurs ξ´i issus de l’Eurocode 7 et présentés dans le
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
tableau 12.24.
S
ξi(N, S ) = 1 + [ξ´i(N ) − 1]· (45)
Sréf
avec S : surface des investigations géotechniques pour le site d’étude en m2, cette surface
d’investigation doit être incluse dans une zone géotechnique homogène. Pour les calculs,
S doit être tel que la plus petite longueur l de la surface des investigations ne soit pas plus
de deux fois inférieure à la plus grande longueur L de cette surface, et S ne doit pas être
inférieure à 100 m2.
Au moins un profil d’essais de sol doit être réalisé par surface de 2 500 m2.
Sréf = 2 500 m2
Tableau 12.24. Facteur de corrélation ξ´ pour dériver les valeurs caractéristiques à partir des résultats d’essais sur les sols
(n – nombre de profils d’essais)
ξ´ pour n = 1 2 3 4 5 7 10
ξ´3
1,40 1,35 1,33 1,31 1,29 1,27 1,25
(pour les valeurs moyennes)
ξ´4
1,40 1,27 1,23 1,20 1,15 1,12 1,08
(pour les valeurs minimales)
Les valeurs de ξ´3 et ξ´4 peuvent être divisées par 1,1 (tout en veillant que ξ moyen ne soit jamais
inférieur à 1,0) pour les structures qui ont une raideur et une résistance suffisante pour trans-
férer une part des charges des fondations profondes « faibles » aux fondations profondes
« résistantes ».
On rappelle que les valeurs de calcul sont déduites des valeurs caractéristiques à partir des
formules (33) et (36) reproduites dans le tableau ci-dessous.
Tableau 12.25. Valeurs de calcul à l’ELU et valeurs caractéristiques
Rt;k Rt;k
Traction Rt;d = Rt;d =
1,15 1,05
Rb;k Rb;moyen
= (51)
Rc;k Rc;moyen
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Rs;k Rs;moyen
= (52)
Rc;k Rc;moyen
Les valeurs caractéristiques des charges de fluage sont alors obtenues par les formules précé-
demment exposées.
Pieux sans refoulement : Rc;cr;k = 0,5 Rb;k + 0,7 Rs;k (39a)
Pieux avec refoulement : Rc;cr;k = 0,7 Rb;k + 0,7 Rs;k (39b)
Rt;cr;k = 0,7 Rs;k (42)
Les valeurs de calculs sont finalement obtenues en revenant aux formules (38) et (41) repro-
duites dans le tableau ci-dessous.
Rc;cr;k Rc;cr;k
Compression Rc;cr;d = Rc;cr;d =
0,9 1,1
Rt;cr;k Rt;cr;k
Traction Rt;cr;d = Rt;cr;d =
1,1 1,5
Ab· qb (53)
Rb;k = Ab· qb;k =
γR;d1· γR;d2
As;i · qs;i
Rs;k = ∑ As;i · qs;i;k = ∑ (54)
i i γR;d1· γR;d2
avec Ab : surface d’une fondation profonde à prendre en compte pour le calcul de la résistance
limite de pointe ;
qb : valeur de la pression résistante limite à la base d’une fondation profonde ;
As,i : surface de la section transversale du fût d’une fondation profonde au niveau de
la i-ème couche de terrain ;
qs,i : valeur de frottement axial unitaire limite de la fondation profonde pour la i-ème
couche de terrain.
Le calcul de ces différents termes est détaillé au paragraphe 12.2.4.2.
qb;k : valeur caractéristique de la pression résistante limite à la base d’une fondation
profonde ;
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
qs,i;k : valeur caractéristique de frottement axial unitaire limite de la fondation profonde
pour la i-ème couche de terrain ;
γR;d1 : est un coefficient partiel de modèle lié à la dispersion du modèle de calcul. Les
valeurs de γR;d1 sont fournies au tableau 12.27 ;
γR;d2 : est un coefficient partiel de modèle lié au calage des méthodes de calcul pressio-
métrique et pénétrométrique. γR;d2 vaut 1,1.
On obtient finalement :
Ab· qb As;i · qs;i
Rc;d = +∑ (55)
γt · γR;d1· γR;d2 i γt · γR;d1· γR;d2
Tableau 12.29. Valeurs du coefficient de sécurité équivalent déterminé à partir de γt · γR;d1 · γR;d2 – pieux en compression
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 12.30. Valeurs du coefficient de sécurité équivalent déterminé à partir de γt · γR;d1 · γR;d2 – pieux en traction
Méthode pressiométrique
γb γs;i γb γs;i
γs;cr · γR;d1 · γR;d2 γs;cr · γR;d1 · γR;d2
Traction – 0,7 – 0,7
γs;cr = 1,1 γs;cr = 1,5
1. La valeur de 0,5 ou 0,7 dépend du mode de réalisation du pieu (sans ou avec refoulement
du sol).
2. Pour les micropieux, la résistance de pointe n’est normalement pas prise en compte.
Tableau 12.32. Valeurs de γb et γs;i – méthode pénétrométrique
Méthode pénétrométrique
γb γs;i γb γs;i
γs;cr · γR;d1 · γR;d2 γs;cr · γR;d1 · γR;d2
Traction – 0,7 – 0,7
γs;cr = 1,1 γs;cr = 1,5
B
qp qc
I
α1
α´1 II
α´2
4 B min
b
Profondeur
α2 III
B
= = (60)
tan α´1 tan α´2 B
Si l’épaisseur de la couche II est faible, la résistance de pointe réelle du pieu qp peut être très
inférieure à celle de la résistance mesurée au pénétromètre qc.
Si les conditions du site ne permettent pas de respecter cette règle, des précautions spéciales
doivent être prises : réduction de la capacité portante, contrôle systématique de l’épaisseur
résiduelle sous la pointe de chaque pieu, etc.
L’effet de groupe éventuel sur la couche molle est traité par la suite au paragraphe 12.4.
Pour les pieux de diamètre inférieur à 300 mm (micropieux), seule l’approche sur les principes
du calcul à la rupture peut être utilisée.
Ces méthodes permettent de calculer la valeur de Rs. La valeur caractéristique retenue est :
Rs
Rt;k = Rs;k = pour la procédure du modèle de terrain (61)
γR;d1· γR;d2
et
Rs
Rt;k = Rs;k = pour la procédure du pieu modèle (62)
γR;d1· ξ3 ou 4
x [
Rs = min π ·B ·qs·x + γ´· π ·
(D − x)3
3 ]
· tan2φ + π ·(D − x)2· c · tan φ (63)
γ´ correspond au poids volumique déjaugé si l’on est sous nappe et au poids volumique appa-
rent si l’on est hors nappe.
Fig. 12.18. Exemple d’application du calcul à la rupture pour le calcul de la résistance à la traction d’un pieu isolé
(extrait de NF P94-262/A1)
O q
max(3 m ; 2B ou 4B)
Fig. 12.19. Exemple de la réduction forfaitaire pour le calcul de la résistance à la traction d’un pieu isolé
(extrait de NF P94-262/A1)
Cependant, il est parfois utile d’évaluer le déplacement vertical de la tête du pieu en fonction
de la charge appliquée (comportement d’un groupe de pieux, structures n’admettant que des
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
déformations faibles, telles que des socles d’antenne de repérage des satellites) ou pour le
dimensionnement de fondations mixtes (voir chapitre 14).
R. Frank et S.R. Zhao [12 Frank 1982] présentent une méthode basée sur les caractéristiques
pressiométriques. Si les lois de mobilisation du frottement latéral τ et de la résistance de
pointe qp en fonction du déplacement vertical s sont connues, il est possible de déterminer le
tassement en tête du pieu. Les lois utilisées sont présentées sur la figure 12.20.
τ qp
qpu
kq/5
qs
qpu/2
kτ/5
qs/2 kq
kτ
s sp
a) Frottement latéral b) Résistance de pointe
Les calages effectués sur des essais de chargement permettent d’adopter les valeurs numé-
riques suivantes, tant pour les pieux battus que forés (norme NF P94-262) :
• pour les sols fins :
2 EM 11 EM
kτ = kq = (64)
B B
• pour les sables et graviers :
0,8 EM 4,8 EM
kτ = kq = (65)
B B
Il convient généralement de tenir compte de la déformabilité propre du pieu qui se traduit,
entre autres, par un déplacement vertical en pointe sp plus faible que le tassement en tête.
Ces formules ne doivent être utilisées que pour des charges ne dépassant pas 70 % de la charge
de fluage.
• dans le cas d’un groupe de pieux flottants ou lorsqu’un groupe de pieux mobilise un effort
de pointe dans une couche de bonne résistance mécanique mais avec une couche de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
avec Rb;i : résistance de pointe limite d’un pieu i du groupe supposé isolé ;
Rs;i : résistance limite axiale d’un pieu i du groupe supposé isolé.
Dans le cas d’un groupe de m lignes de n pieux fichés dans un sol homogène, le coefficient
d’efficacité Ce peut être évalué de la façon suivante :
• si d ≥ 3 B, Ce = 1 (67)
• si 1 ≤
d
B
≤ 3 , Ce = 1 − Cd· 2 − [ ( )]
1 1
m n
+ (68)
où
1
Cd = 1 − 1 +
4
d
B ( ) (69)
Pour d < 3 B, le groupe de pieux peut être considéré comme une pile fictive monolithique de
largeur Bg, de section correspondant à l’enveloppe du groupe de pieux (aire A), de péri-
mètre P correspondant au contour-enveloppe et de fiche D (figure 12.22).
Bg
La résistance à la rupture de la pile est la somme de deux termes : la résistance de pointe sur
l’aire A et le frottement latéral sur le fût de la pile.
La charge limite de pointe Rgp se calcule comme celle d’une fondation superficielle, semi-
profonde ou profonde selon le rapport D/Bg. S’il existe une couche molle sous-jacente, il faut
considérer la fondation comme fondée sur un bicouche (voir chapitre 11).
La charge limite en frottement latéral pour un milieu homogène est Q gs = P ·qs·D. Le frotte-
ment axial est égal au frottement sol-sol, estimé à partir des valeurs de cisaillement du sol.
Q Q Q Q Q Q Q
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
2D/3
A´ B´
D
D/3
A B
Bg
q
z
B+z
Dans le cas de pieux flottants et dans des sols argileux ou limoneux, avec des modules crois-
sant à peu près proportionnellement avec la profondeur (sols normalement consolidés), il est
possible d’estimer la répartition des contraintes en profondeur en assimilant le groupe à un
radier fictif A´B´, de largeur Bg, situé au tiers inférieur de la longueur des pieux (voir
figure 12.23).
Ftg;d
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Rs;mas;d
Gstb;d
Rs;ch;d
Rs;t;d
Rs;gr;d Vdst;d
L gr
Avec Ftg;d : valeur de calcul de la force déstabilisatrice incluant des forces permanentes et
variables ;
Gstb;d : valeur de calcul de la force provenant des charges permanentes stabilisatrices ;
Vdst;d : valeur de calcul de la force induite par les pressions interstitielles ;
Rs;t;d est la résistance mobilisable :
–– par le groupe de fondations profondes (Rs;gr;d),
–– par le contact entre le chevêtre et le sol (Rs;ch;d),
–– par le contact entre le bloc de sol situé sur le chevêtre et le sol encaissant (Rs;mas;d)
Tableau 12.33. Groupe de pieux en traction – vérifications sous les différents états limites
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Rs;t
ELS γR;d1 · γR;d2 · γs;cr
Gdst;k + Ft;k + (Vdst;k − Gstb;k) γs;cr = 1,1 en ELS caractéristique
et 1,5 en ELS quasi permanent
β β
D D
x x
Fig. 12.26. Volume de sol associé à un pieu situé dans un groupe de pieu travaillant à l’arrachement
(d’après NF P94-262/A1)
Remarque
Le T.A. 95 recommandait de limiter l’angle β à 2/3 de l’angle de frottement interne effectif du terrain.
45° x
Fig. 12.27. Volume de sol unitaire associé en sol homogène à cohésion prédominante
TU T´U T´U
r r
a
V V – ΔV
(a) (b)
Dans le cas de volume conique, le T.A. 95 présente une figure permettant de déterminer la
V − ΔV
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
ψ´
0,99
0,98
1
0,97
0,95
0,93
0,91
0,89
0,87
0,9
0,83
0,80
0,76
0,8
0,72
V − ΔV
0,68
0,7 ψ´ =
V
0,64
0,59
0,6
0,55
a/r
0,5
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0
Fig. 12.29. Facteur de réduction du volume associé pour 2 tirants successifs - cas du volume unitaire conique
(extrait du T.A. 95)
Remarque
Compte tenu des réductions de volume et de surface latérale du cône à considérer, la formule (63) ne
s’applique plus et doit être adaptée si l’on considère le terme de cohésion du sol.
2φ
avec β = (1 − sin φ)· tan ou β = (1 − sin φ)· tan φ suivant que le contact est de type sol-
3
béton (ou acier) ou sol-sol ;
lgr : largeur du groupe de fondation profonde ;
Lgr : longueur du groupe de fondation profonde ;
φ : angle de frottement interne du sol encaissant à l’état critique ;
σ´v : contrainte verticale effective sur la hauteur z considérée.
en tête
12.6.1. Nature des sollicitations
Par le passé, les pieux avaient des inerties modérées et les méthodes de calcul étaient simplistes :
aussi étaient-ils prévus pour supporter des efforts dirigés selon leur axe.
Les efforts horizontaux étaient redistribués en disposant des pieux inclinés (figure 12.30a) et
les moments étaient repris par des groupes de pieux verticaux (figure 12.30b). L’apparition
des pieux forés de grand diamètre et des barrettes à très forte inertie a permis d’absorber
directement par un seul élément de fondation des efforts horizontaux et des moments très
élevés (figure 12.30c). Parallèlement, des méthodes de calcul élaborées se sont développées, ce
qui a permis de généraliser la prise en compte de sollicitations non axiales dans le dimension-
nement de tous les types de pieux.
Ces sollicitations en tête de pieux peuvent être de quatre ordres :
• effort horizontal T0 (effort tranchant) ;
• moment de renversement M0 (moment fléchissant) ;
• déplacement horizontal imposé y0 ;
• rotation imposée dy0 /dz.
Toutefois, les conditions aux limites font que deux seulement parmi ces sollicitations peuvent
être imposées simultanément (deux degrés de liberté). La figure 12.31 présente les configura-
tions les plus courantes.
Le problème consiste à déterminer la répartition des moments, des efforts tranchants et des
déplacements horizontaux le long du fût du pieu en fonction de la profondeur.
M0 M0
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
T0 T0
a b c
M0
T0 y0 T0
y y
r r
r2 = B · pl
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
kf /2
r1 = B · pf 1
r1
kf kf
1 1
y y
( )
0,25
4 Epi ·Ii
l0i = (79)
Kf Fig. 12.33. Définition d’un tronçon
• déformée :
y(z) = C1· Ai + C2· Bi + C3· Ci + C4· Di (80a)
• courbure :
y´(z) = 1/l0i ·[C1·(Ci − Bi ) + C2·(Di + Ai ) + C3·(Ai − Di ) + C4·(Bi + Ci )] (80b)
• moment fléchissant :
M(z) = 0,5 Kfi · l0i2 ·(− C1· Di + C2· Ci − C3· Bi + C4· Ai) (80c)
• effort tranchant :
T(z) = − 0,5 Kfi · l0i ·[C1·(Ci + Bi ) + C2·(Di − Ai ) + C3·(Ai + Di ) + C4·(Bi − Ci )] (80d)
Les conditions aux limites sont au nombre de quatre, soit, comme nous l’avons vu, deux en
tête du pieu (par exemple T = T0 et M = M0 pour un pieu libre en tête) et deux en pied, soit
en général, M = 0 et T = 0 en pied.
La continuité de la liaison entre deux tronçons permet d’écrire les quatre équations suivantes :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
yi −1(li −1) = yi(0)
y´i −1(li −1) = y´i(0)
Mi −1(li −1) = − Mi(0)
Ti −1(li −1) = − Ti(0)
avec li −1 : extrémité du tronçon i −1 et avec (0) origine du tronçon i.
Il y a quatre inconnues par tronçon, qui sont les constantes C1 à C4, soit 4n inconnues. Les
conditions aux limites fournissent 4 équations et, comme il y a n −1 interfaces, les conditions
de liaison fournissent 4 (n −1) équations. On dispose donc d’un système de 4n équations
linéaires à 4n inconnues.
Une fois la résolution effectuée, l’application successive à chaque tronçon des formules (80a)
à (80d) permet de connaître les valeurs de y, y´, M et T en chaque point du pieu.
Enfin, il convient de s’assurer de la validité du calcul élastique en vérifiant que le seuil de
plasticité r1 n’a été atteint en aucun point ; ceci est aisé puisque la déformation correspon-
dante est yf = rf /Kf .
Les valeurs de y(z), M(z) et T(z) étant chacune proportionnelle à l’un des paramètres A*, B*,
C* ou D*, la figure 12.34 présente sous forme adimensionnelle la répartition des déformées,
moments et efforts tranchants en fonction de la profondeur.
Au-delà d’une profondeur égale à 3 l0, le pieu n’est pratiquement plus sollicité.
1,0
B*
A*
0,5
D*
C*
π π 3π 5π 3π
4 2 4 π 4 2 z/l0
0 5
1 2 3 4
− 0,5
K´f = 0,5 Kf · 1 +
z
zc
( ) (87)
avec zc = 2 B dans les sols cohérents et 4 B dans les sols pulvérulents.
La norme NF P94-262 permet, pour simplifier les calculs, de considérer un profil uniforme
avec la loi initiale, c’est-à-dire sans réduction de Kf , et un palier plastique réduit à 0,7 r1 sur la
hauteur de 2 B ou 4 B selon le type de sols (cohérents ou frottants).
1
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
I J
I´
2
J´
H0
Remblai
A K0 ; γ0 ; φ0 B
A´ B´
Sol compressible
z
C D
H´
H C´
D´
K1 ; γ1 ; φ1
H−z
E N F
Substratum rigide
L’hypothèse la plus simple consiste à admettre que la contrainte verticale σ´v correspond au
poids des terres et à la surcharge à la profondeur considérée. Le frottement négatif total Gsn
sur le pieu est alors obtenu par intégration de la formule (89) depuis la partie supérieure du
pieu jusqu’à la profondeur du point neutre.
À titre d’exemple, dans la situation de la figure 12.36 la valeur de Gsn est donnée par la
formule suivante :
Gsn = P ·[0,5 γ0·H02·K0· tan δ0 + (γ0·H0 ·H´1 + 0,5 γ1·H´12)·K1· tan δ1] (90)
où P est le périmètre de la section droite du pieu.
Les indices 0 et 1 désignent respectivement les caractéristiques effectives du remblai et du sol
compressible. Si le sol est situé sous la nappe, il faut considérer le poids volumique déjaugé.
Cette méthode conduit souvent à une surestimation du frottement négatif parce que l’effet
d’accrochage n’est pas pris en compte. Il convient de considérer que l’estimation du frottement
négatif ainsi obtenue correspond à une valeur maximale.
R
Pieu
Q(z) r
σ´v(z) σ´(z, r)
σ´1(z) r
A
ρ = rayon d’influence
Soit σ´v(zi ) la contrainte verticale en contact du fût du pieu au sommet de la tranche i d’épais-
seur Δzi ; la valeur de σ´v(zi +1) est donnée par les formules (94a) à (94c).
Posons :
λ2 R
μ(λ) = et L0 = (94a)
1+λ μ(λ)· K · tan δ
dσ´1
σ´v(zi +1) = σ´v(zi ) + Δzi · (94c)
dz
Remarque
Lorsque la fondation n’est pas circulaire, la valeur de R est donnée par R = P /2 π, P étant le périmètre du pieu.
L’effort maximal appliqué sur le pieu par l’effet du frottement négatif se situe au niveau du
point neutre, alors que les charges variables sont appliquées en tête de fondation et peuvent
encore être transférées au sol en regard du déplacement relatif sol-pieu. La contrainte maxi-
male dans le pieu est donc différente de la somme des deux efforts, comme le montre la
figure 12.38.
G´d + Q´d
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
G´d Q´d
Fd
G´d + Gsn
Sol
compressible
Sol
résistant
Fig. 12.38. Cumul des frottements négatifs et des charges dues aux actions variables
Dans les cas où le frottement négatif présente un caractère défavorable, les combinaisons
d’actions (en plus des combinaisons habituelles) à retenir sont les suivantes :
• ELS combinaisons quasi permanentes (justification GEO) :
Ed = E { ∑ Gkj,sup «+» ∑ Gkj,inf «+» [Gsn] «+» [Gsp] «+» ∑ ψ2,i ·Q k,i } (95)
j ≥1 j ≥1 i ≥1
L’ensemble des formules précédentes fait apparaître le terme K · tan δ. Les valeurs de K · tan δ
sont données dans le tableau 12.34. Des essais peuvent permettre de revoir les valeurs
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Sols Pieux
Cas particuliers
Afin de diminuer les valeurs de frottement négatif, il est possible d’utiliser un revêtement.
L’efficacité du système dépend de plusieurs paramètres et il est nécessaire de passer par des
essais en vraie grandeur afin de déterminer la valeur de K · tan δ propre au site et à la technique
utilisée.
À titre informatif, des ordres de grandeur sont proposés :
• Pieux battus ou chemisés enduits de bitume dans les sols fins :
K · tan δ = 0,02
Cette technique présente une efficacité douteuse dans les sols granulaires qui détruisent
l’enduit.
• Cake annulaire de bentonite :
K · tan δ = 0,05
L’efficacité à long terme de cette technique est mal connue.
μ
1
0,8
0,6
b/R = 2,5
0,4
b/R = 3,0
b/R = 3,4
b/R = 4,0
0,2
b/R = 5,0
b/R = ∞
λ
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6
Le frottement négatif Gsn sur chaque pieu d’un groupe est obtenu par la formule (100), les
valeurs des coefficients α et β dépendant de la position occupée par le pieu.
Gsn = α ·Gsn(b) + β ·Gsn(∞) (100)
Dans une file unique (figure 12.40a) :
• pieux d’extrémité (a) α = 1/3 β = 2/3 ;
• pieux intermédiaires (e) α = 2/3 β = 1/3.
d d d d
d d d d a e e e a
d´
a e e e a e i i i e
d´
a e e e a
Il est admis que les pieux de la file arrière sont soumis sur la hauteur H de la couche compres-
sible à une pression latérale triangulaire qui s’applique sur une largeur 2 B, B étant le diamètre
du pieu (figure 12.41).
Remblai d’accès
H0
γ0
Flu
a ge
H 0,4 γ0·H0
Fs = 1,5
Les pieux sont considérés comme articulés ou encastrés en bordure de la couche compressible
selon les conditions particulières du site. Si les pieux sont articulés aux deux extrémités de la
couche compressible, le moment maximum situé à mi-hauteur de celle-ci est donné par la
formule ci-dessous :
Mmax = 0,067 γ0∙H0∙H 2·B (101)
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,5 0,7 0,8 0,9 1,0
0
G(Z)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0,1
Pieu
0,2
Remblai
g(z) 0,3
β
0,4
0,5
gmax 0,6
Sol H 0,7
compressible 1
0,8 2
0,9
1,0
Z courbe 1 : G(Z) = 1,83 Z 3 − 4,69 Z 2 + 2,13 Z + 0,73
z courbe 2 : G(Z) = − 2,0 Z 3 + 1,5 Z + 0,5
gmax(0) est calculé en fonction de la cohésion non drainée cu du sol compressible, du coeffi-
cient de sécurité global vis-à-vis du risque de glissement profond, de l’angle de talus β du
remblai et de la position du pieu par rapport à la crête du remblai.
Δgmax(t) = Γ·[s(t) − s(0)] (104)
avec s(t) : tassement au temps t ;
s(0) : tassement en fin de construction ;
Γ : coefficient numérique expérimental dont la valeur varie entre 0,035 et 0,25.
Une fois la courbe g(z) établie dans la couche compressible, mais aussi dans le remblai si le
pieu traverse tout ou partie de ce dernier (ce qui nécessite de nouvelles hypothèses), il faut
calculer les efforts correspondants dans le pieu en utilisant des lois de type élastoplastique et
en prenant également en compte la déformée propre du pieu.
Si cette méthode repose sur des bases théoriques solides, son application pratique est lourde,
comme le montre l’analyse précédente. De plus, elle fait appel à des calages numériques dont
les valeurs sont déduites d’un nombre limité de résultats expérimentaux. Elle offre l’avantage
de tenir compte de la position du pieu par rapport à la charge dissymétrique. Elle montre
également tout l’intérêt qu’il y a à construire les remblais avant les fondations. En effet, dans
cette hypothèse, le déplacement latéral provoqué par le tassement s(0), qui est souvent prépon-
dérant, n’est plus à prendre en compte.
Si les pieux de section courante sont pratiquement insensibles au flambement, il n’en est pas
de même des micropieux à fort élancement, parfois sollicités par des contraintes axiales
élevées, dès qu’ils traversent des sols très mous.
Nc
Nc Ql
Sol mou
δ
4,5
Forces réduites : ϕ E·I·kh·B
Nc
4
Nombre approximatif
Forces réduites : φ =
3,5 λ
de sinuosités · φ+2
2π
43
1
2,5 2
2
1,5
4
1
3
0,5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
D 4 k ·B
Demi-longueurs réduites λ = · h
2 E·I
Fig. 12.44. Force réduite d’un pieu dans un sol à raideur constante
Tableau 12.35. Classe pour des sections métalliques tubulaires (extrait de NF EN 1993-1-1)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Sections tubulaires
t d
1 d /t ≤ 50 ε2
2 d /t ≤ 70 ε2
3 d /t ≤ 90 ε2
Note : pour d /t > 90 ε2, voir l’EN 1993-1-6
1,1
1,0
a0
0,9
Coefficient de réduction χ
a
0,8 b
c
0,7
d
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 1,2 1,4 1,6 1,8 2,0 2,2 2,4 2,6 2,8 3,0
Élancement réduit λ
Tableau 12.36. Choix de la courbe de flambement pour une section transversale (extrait de NF EN 1993-1-1)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
S 235 S 460
S 275
S 355
S 420
Finies à chaud a a0
Sections creuses
Formées à froid c c
Sections pleines c c
Remarque
Les courbes b et d concernent des profilés présentés dans l’Eurocode 3, mais qui ne sont pas habituellement
utilisés dans les micropieux.
A B C
Pour des essais de contrôle, la charge maximale transmise ne doit pas excéder 1,3 fois la résis-
tance à l’ELS quasi permanent de la fondation profonde et 1,1 fois la résistance à l’ELS
caractéristique. Pour les essais préalables et de contrôle de dimensionnement (aussi appelés
contrôles de conformité), on cherche à atteindre la charge de rupture estimée de la fondation.
Les éléments testés ne sont alors pas réutilisés dans les ouvrages.
Tableau 12.38. Essais à réaliser pour des fondations profondes sollicitées en compression et en traction (Ft;d < 0,15 Rs)
Tableau 12.39. Essais à réaliser pour des fondations profondes sollicitées en traction (Ft;d > 0,15 Rs)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Compression Traction
Pour les ouvrages de classe de conséquence 1 ou 2 (en dehors des ponts), comportant moins
de 25 micropieux de classe 1bis et 8, pieux de classe 8 ou pieux de catégorie 10 et 15, dans
des catégories géotechniques 1 ou 2, il est permis de remplacer l’essai de contrôle d’exécution
par une majoration forfaitaire des sollicitations amenées par l’ouvrage de 50 % lorsque les
fondations ne travaillent qu’en compression (à l’ELS sous toutes combinaisons et à l’ELU
sous les combinaisons fondamentales).
Par ailleurs, le relevé de certains paramètres fournit également des indications précieuses :
courbe de battage des pieux battus [12 Cambefort 1971], enregistrements automatiques des
paramètres de forage des tarières creuses continues, relevé des courbes de bétonnage, etc.
La description de ces méthodes sort du cadre de cet ouvrage, mais il faut avoir présent à
l’esprit que la qualité de l’exécution est aussi importante qu’un dimensionnement correct.
Considérons des couches de sol traversées par des ondes sismiques. Ces ondes entraînent des
mouvements du sol. Il s’agit de déformations en champ libre, c’est-à-dire en l’absence de
toute fondation de structure dans le sol.
Intégrons maintenant des fondations, mais sans la structure. Les fondations vont se mettre en
mouvement, mais différemment du sol, du fait des raideurs différentes. Les fondations vont
aussi modifier le mouvement du sol par les effets de réflexion et de diffraction des ondes sur
les fondations. Ces phénomènes sont regroupés sous le terme d’interaction cinématique.
Rajoutons maintenant la superstructure reposant sur les fondations. Les fondations en
mouvement font osciller la structure qui renvoie alors des efforts d’inertie aux fondations,
dénommées interactions inertielles.
Le calcul de la structure avec prise en compte de l’interaction sol-structure peut être décom-
posé en différentes étapes, suivant le principe de superposition de Kausel [12 Kausel 1978] :
• détermination du mouvement d’interaction cinématique ;
• détermination des impédances dynamiques, raideurs et amortissements, dépendantes du
sol et de la structure ;
• détermination de la réponse inertielle de la structure modélisée avec les impédances dyna-
miques, sous l’effet du mouvement sismique d’interaction cinématique.
⋅⋅
φ
K=
{ kxx kxφ
kφx kφφ }
I M
⋅⋅y
I F
= + +
⋅⋅
φ I
y⋅⋅I
⋅⋅y ⋅⋅y
G G
Fig. 12.46. Théorème de superposition pour une structure fondée sur pieux, modifié à partir de Kausel [12 Brûlé 2017]
Ces calculs sont complexes et nécessitent de faire appel à des spécialistes en dynamique des
sols et à des logiciels dédiés.
Pour des ouvrages de bâtiments dits courants, certaines simplifications sont acceptées. On
propose ici de présenter une méthode simplifiée. D’autres méthodes existent dans la littéra-
ture [12 Afps 2017].
Il est très fortement recommandé de procéder à des calculs enveloppes en proposant des
raideurs de sol minimales et maximales pour prendre en compte les incertitudes liées aux
simplifications proposées. En pratique, les changements de raideurs de sols élevés n’entraînent
généralement pas de conséquences fortes sur les calculs de structure. Si ce n’est pas le cas, il
convient de s’interroger sur le choix des hypothèses, voire de recourir à des méthodes de calcul
plus complexes.
Par ailleurs, la présence d’une couche liquéfiable impose une grande prudence sur la concep-
tion d’un ouvrage reposant sur des pieux. Les frottements négatifs et les efforts inertiels
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
peuvent s’avérer impossible à reprendre pour des pieux suivant les dimensions de la ou des
couches liquéfiées.
()|
N
M
KVV 0 0
0 KHM KMM θ
z
H = 0 KHH KHM · y
|( ) (108)
2
K HM
C = KMM –
Barre KHH
rigide L KHM
L=
KHH
KHH
KVV
Fig. 12.47. Modélisation du couplage par décalage du point de liaison [12 Afps 2017]
θ θ
y y
H M
TN o y TN o y
Application Application
d’un effort d’un couple
Fig. 12.48. Efforts et déformation en tête de pieu – définition de la matrice de souplesse [12 Afps 2017]
()| y = SHH SHM · H
θ SHM SMM M |( ) (109)
|KK HH
HM
KHM =
| 1
· SMM − SHM
KMM SHH·SMM − S 2HM − SHM SHH | | (110)
On utilise ainsi la théorie d’une poutre sur appui élastique développée dans la partie 12.6 en
considérant :
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 12.41. Valeurs de η proposées dans les cas courants [Afps 2017]
Zone de sismicité 2 3 4 5
η 3 3 1,5 1
Dans certains cas, il est possible de multiplier η par η3 pour tenir compte du taux de distor-
sion à partir du rapport pmax /pl , où pmax représente la pression maximale exercée par le pieu
sur le sol.
Dans tous les cas, η (ou le produit η·η3 ) ne peut pas être supérieur à 3.
Remarque
La détermination du coefficient η en fonction de la zone sismique n’est pas tout à fait cohérente avec la dégra-
dation des modules en fonction de la distorsion volumique. En effet, des pieux supportant un ouvrage de
faible hauteur en zone 5 pourraient posséder des pieux exerçant de faibles pressions sur le sol, et donc de
faibles déplacements, comparés à un ouvrage très élancé en zone 2. Le coefficient η3 cherche à compenser
cet écart.
Ce sont celles présentées dans l’Eurocode 8 (EN 1998-5). Elles permettent de déterminer les
termes de la matrice de souplesse KHH, KMM et KHM pour 3 modèles de sols (figure 12.49)
pour des pieux flexibles.
Remarque
À défaut de précisions, on considère un pieu flexible si sa longueur dépasse 3 fois l0 [12 Brûlé 2017].
Es
B
z E = Es E = Es· z E = Es· z
B B
• E est le module de Young du modèle de sol, pris égal à 3 G dans l’EN 1998-5 ;
• Es est le module de Young du sol à une profondeur de 1 diamètre de pieu B ;
• Ep est le module de Young du matériau constitutif du pieu.
Le tableau 12.43 présente les expressions permettant de déterminer la rigidité du pieu.
Tableau 12.43. Expressions de la rigidité statique de pieux flexibles, pour trois modèles de sol [NF EN 1998-5 2005]
()
Ep
()
Ep
()
Ep
0,21 0,75 0,50
E = Es 1,08 0,16 − 0,22
Es Es Es
z
()
Ep
()
Ep
()
Ep
0,35 0,80 0,60
E = Es· 0,60 0,14 − 0,17
B Es Es Es
()
Ep
()
Ep
()
Ep
z 0,28 0,77 0,53
E = Es· 0,79 0,15 − 0,17
B Es Es Es
Remarque
Le module de sol retenu pour cette méthode ne prend pas en compte les déformations complémentaires que
le pieu applique au sol à faible profondeur quand on lui applique un effort horizontal en tête. Elle fournira
donc des raideurs sensiblement plus élevées que les méthodes précédentes.
Le terme KVV de la matrice de rigidité peut s’obtenir en appliquant la loi de Frank et Zhao,
présentée dans la partie 12.3, et en multipliant le module de réaction statique à court terme
par le coefficient η et en considérant un module de béton instantané.
4H
Ts = (116)
vs
avec H la hauteur du sol considéré ;
vs la vitesse des ondes de cisaillement compatible avec le niveau de déformation du
séisme.
La déformée du sol pour un sol monocouche vaut alors :
g(z) = dg· cos
( )
ω·z
vs
(117)
avec ω = 2 π /T.
g(z) = dg·
cos
( ) [
ω · h1
vs1
· sin
ω ·(h1 + h2 − z)
] (119)
sin
( )
ω · h2
vs2
vs2
h1 ρ1 vs1
h2 ρ2 vs2
z
Fig. 12.50. g(z) – modèle bicouche
Pour estimer la période propre du bicouche, on présente ici la méthode de Madeira. Un panel
plus complet de méthodes est présenté dans [12 Souloumiac 1986]. La méthode de Madeira
suppose :
• une contrainte de cisaillement nulle à la surface libre ;
• un déplacement relatif nul à l’interface du substratum sismique ;
• la continuité des contraintes de cisaillement et des déplacements à l’interface entre les
2 couches.
ρ2 h2 T1 πT πT
· · = tan · 1 ·tan · 2
ρ1 h1 T2 2 T 2 T ( ) ( ) (120)
100
0
50
0
40
0
30
0
20
0
T/T1
15
10
0
10
75
50
40
30
20
15
10
7,5
5
4
3
2 0,4
1,5 0,3
1 0,75 0,2
0,5
0,15
0,1
1
0,01 0,01 1 10
T2/T1
Fig. 12.51. Calcul de la période de vibration d’un sol par application successive de la méthode du bicouche
selon [12 Souloumiac, 1986] extrait [12 Afps 2017]
Bibliographie
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[12 Afps 2017] AFPS, Guide pour la conception et le dimensionnement des fondations profondes sous actions
sismiques des bâtiments à risque normal, cahier technique n° 38, AFPS, 2017.
[12 Bouafia 2004] BOUAFIA A., « Analyse comparative des méthodes de calcul des pieux forés isolés à
partir de l’essai SPT », Revue française de géotechnique, 2004.
[12 Bourges 1989] BOURGES F., FRANK R., Fondations profondes, Techniques de l’ingénieur, 1989.
[12 Brûlé 2017] BRÛLÉ S., CUIRA F., Pratique de l’interaction sol-structure sous séisme, Afnor Éditions,
2017.
[12 Cambefort 1964] CAMBEFORT H., « Essais sur le comportement en terrain homogène des pieux
isolés et des groupes de pieux », Annales de l’ITBTP, 1964.
[12 Cambefort 1971] CAMBEFORT H., Géotechnique de l’ingénieur, Éditions Eyrolles, 1971.
[12 Caquot 1966] CAQUOT A., KERISEL J., Traité de mécanique des sols, Éditions Gauthier-Villars
(4e édition), 1966.
[12 Cfmstf 1995] Comité français de mécanique des sols et des travaux de fondations, T.A. 95 Tirants
d’ancrage – Recommandations concernant la conception, le calcul, l’exécution et le contrôle, Éditions
Eyrolles, 1995.
[12 Combarieu 1985] COMBARIEU O., Frottement négatif sur les pieux, Rapport de recherche n° 136
du LCPC, 1985.
[12 Cuira 2017] CUIRA F., ESCOFFIER S., KOTRONIS P., PEREZ-HERREROS J., « État de l’art
sur les méthodes de calcul d’un pieu et d’un groupe de pieux sous chargement sismique », Proceedings
of the 19th International Conference on Soil Mechanics and Geotechnical Engineering, Séoul, 2017.
[12 Dobry 1982] DOBRY R., VICENTE E.V., O’ROURKE M.J. & ROESSET J.M., Horizontal
stiffness and damping of single piles, Journal of Geotechnical Engineering Division -Vol. 108, 1982.
[12 Filliat 1981] FILLIAT G., La pratique des sols et fondations, Éditions du moniteur, 1981.
[12 Foray 1976] FORAY P., PUECH A., « Influence de la compressibilité sur la force portante des pieux
en milieu pulvérulent », Annales de l’ITBTP, n° 339, 1976.
[12 Frank 1982] FRANK R., ZHAO S.R., « Estimation par les paramètres pressiométriques de l’enfon-
cement sous charge axiale de pieux forés dans les sols fins », Bulletins de liaison LPC, n° 119, 1982.
[12 Gazetas 1990] GAZETAS G., Foundation Engineering Handbook, Hsai-Yang Fang, 1990.
[12 Kausel 1978] KAUSEL E., WHITHMAN A., MURRAY J., ELSABEE F., The spring method for
embedded foundations, Nuclear Engineering and Design, Vol n° 48, 1978.
[12 Lcpc 2006] LCPC Guide technique – Contrôle de l’intégrité des éléments de fondations profondes de
structures de génie civil et de bâtiments – Pieux forés, barrettes et parois moulées – Méthodes d’auscultation,
Techniques et méthodes LCPC, 2006.
[12 L’Herminier 1967] L’HERMINIER R., Cours de mécanique des sols et des chaussées, SDTP, Éditions
Eyrolles, 1967.
[12 Mandel 1936] MANDEL M., « Flambage au sein d’un milieu élastique », Annales des ponts et chaus-
sées, 1936.
[12 Pecker 1984] PECKER A., Dynamique des sols, Presse des ponts et chaussées, 1984.
[12 Philiponnat 1980] PHILIPPONNAT G., « Méthode pratique de calcul d’un pieu isolé à l’aide du
pénétromètre statique », Revue française de géotechnique, 1980.
[12 PS 92 1996] PS 92 – Norme NF P 06-013, Règles de construction parasismique – Règles PS applicables
aux bâtiments, Éditions Eyrolles, 1996.
[12 Souche 1984] SOUCHE P., « Étude du flambement des pieux partiellement immergés », Annales de
l’ITBTP, n° 23, 1984.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[12 Souloumiac 1986] SOULOUMIAC R., « Méthode simplifiée de calcul des pieux en zones
sismiques », Annales de l’ITBTP, n° 441, 1986.
[12 Vezole 1989] VEZOLE P., « Stabilité de forme des micropieux », Annales de l’ITBTP, n° 478, 1989.
Nota : l’ensemble des références de la bibliographie normative citée dans l’ouvrage est regroupé
dans l’annexe J.
CHAPITRE 13
Ouvrages de soutènement
Le choix du mode de soutènement est dicté par la prise en compte d’un certain nombre d’élé-
ments spécifiques aux contextes hydrogéologique, géotechnique, au projet et à la présence ou
non d’avoisinants sensibles. Ces éléments de choix sont repris dans les tableaux ci-dessous.
– hors nappe (sauf si drainage et – préfabrication possible pour des – hauteur limitée pour les murs
faible débit) hauteurs courantes préfabriqués
– hauteur < 10 m – délais de chantier
– tous types de sols – effet du poids des terres sur la
– déplacements < 5 cm semelle
– coût
Gabions ou blocs de béton empilés
Parois clouées
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Par exemple, la présence d’une nappe phréatique, sauf à pouvoir faire un rabattement de cette
dernière, interdira la réalisation d’un écran discontinu (berlinois, parisien…) et orientera vers
une paroi continue.
O
β
F
Hv
δ
F
δ
B1
A
B
B
a) Mur en T b) Mur à redans
F F
λ δ
δ
Fig. 13.1. Écran fictif pour différentes configurations de mur (NF P94-281)
Pour certaines géométries de mur, comme le mur en gabions de la figure 13.1d, il est égale-
ment possible de considérer un écran vertical passant par l’arête arrière du gabion inférieur.
Le poids des terres à l’intérieur de ce volume intervient alors dans le calcul du poids propre
de l’ouvrage.
B´
Pp B´
Pp
A B A B
Dans les situations les plus courantes, les actions à considérer sont les suivantes :
• Actions permanentes :
–– poids propre du mur et de sa fondation W1 et des terres situées au-dessus de la
fondation W2, éventuellement déjaugé sous la nappe (cas peu fréquent) ;
–– résultante de la poussée des terres avec une composante Pφ dû à l’angle de frottement
interne (milieu pesant) inclinée de δ et une composante Pc due à la cohésion (non
pesant) dont une partie est également inclinée de δ (voir § 10.2.6.1)) ; δ est défini
dans le tableau 10.5
–– résultante de la butée des terres Pp (Ppφ et Ppc ). Cette butée est négligée devant le
mur lorsque la fondation est superficielle ou que les sols sont sensibles au retrait. Il
est également possible de la négliger sur une certaine hauteur en considérant l’éven-
tualité de sols décomprimés ou d’un creusement potentiel d’une tranchée parallèle
au mur de soutènement.
• Actions variables :
–– surcharges d’exploitation Q souvent définies par les règlements en vigueur
(NF P06-001 par exemple), ou imposées par le cahier des charges ;
–– vent ;
–– houle ;
–– effort d’amarrage pour un quai.
• Actions accidentelles :
–– choc sur garde-corps ;
–– choc d’un objet flottant sur un mur de quai.
• Actions sismiques
W2
Fig. 13.3. Actions et pondérations – Mur en T
Quant aux vérifications ELS décrites ci-après (tableau 13.3), elles sont à effectuer sous combi-
naisons de charges quasi permanentes et caractéristiques (voir chapitre 7).
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
W Poussée
H
MH
V
MW
MRv
A
Rh
RV
Les vérifications minimales à effectuer sont reprises dans les tableaux ci-dessous. Ces vérifica-
tions concernent les murs de soutènement pour lesquels la rotation ou le tassement ne sont
préjudiciables ni au mur lui-même ni, le cas échéant, aux structures voisines.
Dans le cas d’un mur cellulaire ou d’un mur en gabions, la stabilité interne (ELU) consiste
aussi à vérifier, pour les différents niveaux intermédiaires, la « portance » des éléments sous-
jacents, leur stabilité au glissement (connexions et liaisons entre les éléments constituants) et
au renversement (limitation de l’excentrement) (voir figure 13.5).
ELU Approche
Stabilité externe
Portance du sol support GEO 2
Poinçonnement
Limitation de l’excentrement
Glissement sur la base du mur GEO 2
Stabilité externe
Limitation de la charge transmise au sol
Limitation de l’excentrement
Admissibilité des tassements
θ θ
c) Compression
Fig. 13.5. Mécanismes de ruine à envisager pour la stabilité interne d’un mur cellulaire (NF P94-281)
Lorsque le calcul se fait avec la méthode des tranches, le coefficient de modèle γR;d est égal
à 1,0 dans l’approche 2 et à 1,2 dans l’approche 3. Pour les ouvrages peu sensibles à la défor-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
mation, il est possible d’adopter des coefficients légèrement plus faibles (0,9 et 1,1 par
exemple).
P Md = Vd · e
W
Md
Hd O
O Hd O
e
B Vd Vd
La largeur comprimée est alors égale à 3 (B/2 − e) dans le cas d’une répartition triangulaire et
à B dans le cas d’une répartition trapézoïdale, B étant la largeur de la semelle. Il est également
possible de choisir une répartition des contraintes selon le modèle de Meyerhof (voir
chapitre 11).
La résistance Rd ou la répartition des contraintes sous la semelle peuvent alors être calculées
en appliquant les formules des semelles superficielles à l’ELU et à l’ELS (voir chapitre 11).
Pour l’application des formules (1) et (8) du paragraphe 11.2 le coefficient de modèle γR;d;v
est égal à 1 si la portance a été déterminée à partir de données pressiométriques ou pénétro-
métriques, ou d’essais de cisaillement en conditions non drainées (cu) et 1,7 si la portance a
été déterminée à partir d’essais de cisaillement en conditions drainées (φ´ et c´). Si la fonda-
tion supporte un bâtiment ou un pont, γR;d;v est porté de 1 à 1,2 ou de 1,7 à 2 suivant le
modèle considéré (ce qui revient à appliquer le tableau 11.3 du chapitre 11).
L’association des coefficients selon le modèle de calcul est résumé dans le tableau suivant :
cu – méthode analytique
(sols cohérents en conditions 1,0 1,4 1,2 2,3
non drainés)
calage
c et φ – méthode numérique – – –
spécifique
Les parois sont par ailleurs équipées de dispositifs d’appuis (tirants, butons) placés à différents
niveaux chaque fois que la déformation ou les efforts deviennent trop importants.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
L 4
3 3 4
1 1
2 2
1 côté terre L
2 côté fouille
1 côté terre
3 voile en béton armé
2 côté fouille
4 pieu
3 voile en béton armé
4 profilé métallique
a) Paroi lutécienne
L distance entre les axes des éléments principaux
b) Paroi berlinoise avec voile béton armé
1
d
1 2
2 l1 l2
1 pieux primaires 1 éléments principal
2 pieux secondaires 2 panneau de palplanches intercalaires
(élément intermédiaire)
c) Rideau de pieux sécants d) Rideau mixte de palplanches métalliques
Fig. 13.7. Coupes types sur différentes parois (NF P94-282)
L’équilibre général d’un écran de soutènement est illustré par la figure 13.8.
Tirant
Poussée
buton
Butée
Contre-butée
Rv2
Rv1
Il est possible d’utiliser les deux modes de calculs, éléments finis et méthode élastoplastique,
dans le cas d’ouvrages délicats.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Dans ce qui suit, seules les deux premières méthodes sont brièvement présentées.
13.4.3.1 . Principe
La méthode élastoplastique a pour objet de rechercher, pour chaque phase de travaux ainsi
que pour les situations diverses de l’ouvrage en service, un état d’équilibre tel que la déformée
de l’écran soit compatible avec :
• la rigidité propre de l’écran ;
• la déformation des tirants et/ou des butons ;
• la pression effective p´ exercée par le sol en chaque point de l’écran, liée à la déformation
horizontale y par une loi élastoplastique (figure 13.10 b) ;
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
y ou p
Zone plastifiée
p
Domaine Domaine Domaine
plastique élastique plastique
y A B
Zone pp
plastifiée
p
Domaine élastique =
intervalle pa et pp
O pc C
pa
ya yc yp y
Il devient alors possible de déterminer les efforts dans l’ensemble de l’écran pour chacune des
phases envisagées.
Examinons la première phase de terrassement, en supposant que la réalisation préalable de
l’écran n’ait pas modifié les contraintes au sol. Initialement la pression horizontale effective au
point O est p´0 = K0 ∙ σ´v et la déformation initiale y0 = 0.
Tant que la pression p´ reste inférieure à la poussée active pa et inférieure à la poussée passive,
ou butée, pp , on reste dans le domaine élastique. La pression p´ et la déformation horizontale
sont liées par la formule p´ = p´0 + kh· y (modèle de Winkler).
kh est le coefficient de réaction horizontal parfois nommé improprement module de réaction
horizontal.
Si, en certains points de l’écran, y dépasse les bornes inférieures ya ou supérieure yp , il y a
plastification du sol et la pression sur l’écran reste plafonnée selon le cas à pa ou pp , quelle que
soit la déformation.
Pour les phases travaux suivantes, on admet un phénomène d’hystérésis parfait. À partir de la
plastification, si la pression évolue et revient vers la zone élastique, le schéma est décalé, mais
reste avec la même pente, comme l’exemple du trajet BC.
Le calcul de l’écran repose sur la théorie des poutres continues sur appuis élastiques et est
traité par ordinateur.
Un dimensionnement d’écran se déroule de la manière suivante :
• définition des déformations admissibles de la paroi (qui constitue alors le premier critère
de dimensionnement) ;
• introduction des différents paramètres relatifs au sol, à l’eau, à la paroi, aux ancrages et
butons… ;
• calcul en décomposant la réalisation de la paroi en phases successives de travaux ; en général
on terrasse de la hauteur possible tout en restant dans la déformation admissible et, dès que
l’on atteint ces limites, on ajoute des dispositifs d’appuis complémentaires (butons ou
tirants) ou, si cela n’est pas envisageable, on renforce la paroi ;
• vérification à chaque phase de travaux que les déformations sont admissibles, et que la
stabilité de la paroi et des avoisinants est respectée ;
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
kh =
EM 3
α
1
2( ) (3a)
EI 3
B0 ( )
avec EM : module pressiométrique de la couche de sol concernée,
α : paramètre rhéologique de la couche de sol concernée,
EI : produit d’inertie de la paroi,
B0 : largeur de référence prise égale à 1 m
• lorsque la fiche f de l’écran (profondeur de la paroi sous le niveau de la fouille) risque d’être
inférieure à 1,5 l0, l0 étant la longueur de transfert égale à [EI /EM]0,33, la formule (3a)
devient :
[ ]
4
kh = max
( )
E 3
2 M
α ; 5,4 EM (3b)
1 α·f
( )
EI 3
B0
lorsque la largeur b de l’excavation devient inférieure à 3 l0, la formule (3a) devient :
[ ]
•
4
kh = max
2( ) EM 3
α ; 7,2 EM (3c)
1 α·b
( ) EI 3
B0
Remarque
Si les sols sont sensiblement différents sur la longueur a, celle-ci sera découpée en tranches homogènes,
chacune étant caractérisée par la valeur moyenne EMi de la couche. On calcule le kh de la couche i avec EMi
et la valeur globale du paramètre a.
HL
a = HL
HL
a = HL
2D D
a= 2D a = 2 HL
3 3 3
D
D
a= D
3 3
Cas où D < HL Cas où D ≥ HL
14 0
• l’abaque de Chadeisson : 12 0
00
00
L’abaque de Chadeisson a été à l’origine dressé 10 0
00
pour des parois moulées en béton armé 40 9 00
0
de 0,60 m à 0,80 m d’épaisseur réalisées dans 8 00
0
40
00
30
00
20
20
00
10
11
10
12
13
14
15
700
800
900
00
00
00
00
00
00
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9
Cohésion c en t/m2
kh en t/m3
Ce sont :
• l’obliquité de la contrainte de poussée et de la contrainte de butée (voir § 10.3.1.2) ;
des valeurs de 0 ou 0,67 φ en poussée, avec respectivement − 0,67 et − 0,5 φ en butée sont
couramment utilisées pour des parois lutéciennes ou des parois moulées ;
• K0, le coefficient des terres au repos. La formule de Jaky donne K0 = 1 − sin φ pour des
sols normalement consolidés à surface horizontale ;
• les coefficients de poussée et de butée : les tables de Kerisel et Absi sont les plus couram-
ment utilisées [13 Kerisel 1990]. L’équilibre de Rankine peut également être considéré ;
• le coefficient de décompression et de recompression des terres pris par défaut à K0, sauf
configuration particulière ;
• les coefficients de poussée ou de butée appliqués à la cohésion : K˝a et K˝p.
D
Fig. 13.13. Paroi discontinue
Pour les parois en pieux jointifs ou sécants, le problème est similaire. On ramène le produit
d’inertie au mètre linéaire de paroi.
Il est également possible, à condition de respecter l’Eurocode 4, de prendre en compte des
produits d’inertie mixte acier/béton (par exemple pour la partie de pieu d’une lutécienne
située sous le niveau de la fouille).
B B
min(B + e ; L) min(B + e ; L)
min(B + 2 e ; L) min(B + 2 e ; L)
Fig. 13.14. Efforts de poussée/butée à considérer pour la vérification des écrans composites (NF P94-282)
Des instructions spécifiques permettent de simuler ces conditions dans les logiciels de calcul
(par exemple les instructions poussée réduite puis pose de blindage associée à excavation dans le
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
logiciel K-Réa, ou les ordres COE puis BER dans le logiciel Rido).
Note
1. Si le buton vient bloquer les deux faces opposées d’une paroi et que les efforts sont équilibrés sur chaque
paroi, alors L est égale à la moitié de la longueur totale du buton (de paroi à paroi).
2. Si le buton est incliné horizontalement ou verticalement, il faut soit pouvoir introduire l’inclinaison β du
buton si le programme la prend en compte, soit introduire une rigidité horizontale équivalente
Eb· A / L / cos2 β.
Kb
β
Ks
K= b s (7)
Kb + Ks
avec Kb : raideur axiale du buton exprimée suivant la formule (6) ci-dessus ;
Ks : raideur de la semelle du buton dans l’axe de ce dernier.
Nota : Dans le cas où le déplacement horizontal de la semelle est négligeable par rapport à son
tassement, Ks = Ksv · sin2 β ; β étant l’inclinaison du buton sur l’horizontale et Ksv étant la raideur
verticale de la semelle qui s’exprime dans le cas d’un sol d’assise homogène par la formule (8) :
9L
Ksv = EM· α (8)
B0
( )
λc + 2 · λd·
B
B
B0
avec EM : module pressiométrique du sol sous la semelle (kN/m2) ;
B, L : largeur et longueur de la semelle (m) ;
B0 : largeur de référence égale à 0,60 m ;
α : coefficient rhéologique du sol ;
λc, λd : coefficients de forme relatifs aux tassements sphérique et déviatorique de la semelle
(voir chapitre 10)
Il est toutefois peu conseillé de prévoir des butons trop inclinés par rapport à la verticale.
Dans le cas où la face intérieure de la semelle est inclinée et perpendiculaire à l’axe du buton, on
pourra faire l’approximation Ks = Ksv.
1 1 1
= + (10)
KMA Kt Ka
avec KMA : raideur de l’ensemble tirant de liaison + massif d’ancrage (plaque ou
contre-rideau) ;
Kt : raideur du tirant de liaison = Et∙ A / l (en tenant compte de la corrosion si
nécessaire) ;
Ka = (11)
s
P : force appliquée au massif de réaction ;
s : déplacement du massif d’ancrage correspondant à P selon la direction du tirant.
Dans le cas d’un ancrage par contre-rideau, s est déterminé à partir d’un calcul aux modules
de réactions (MISS) en travaillant par itération. Une première raideur du tirant est introduite
dans le calcul du mur de soutènement. Le calcul donne un effort dans le tirant que l’on intro-
duit comme action dans le modèle du contre-rideau. Le calcul du contre-rideau est lancé avec
cette action. Il en résulte une déformée au niveau du tirant, ce qui permet de recalculer la
raideur de l’ensemble tirant/contre-rideau, que l’on réintroduit dans le calcul de la paroi de
soutènement. Ce processus itératif est reproduit jusqu’à convergence des valeurs d’effort dans
le tirant. Certains logiciels permettent de faire directement ce calcul.
Dans le cas d’un ancrage par plaque frottante, il est admis de déterminer le déplacement s de
la plaque à partir d’une méthode empirique.
Surcharges
Les surcharges sont introduites en fonction de leur nature. Les formules données dans le
chapitre 10, paragraphe 10.3.6 restent applicables. Elles sont reprises en annexe D de la
norme NF P94-262.
Eau
Les niveaux d’eaux statiques sont introduits dans les données du cas étudié, les écoulements
hydrauliques peuvent être modélisés.
L’Eurocode 7 précise qu’on doit considérer un niveau d’eau à la surface du massif soutenu,
ce dernier est constitué de sols de perméabilité moyenne ou faible (limons et argiles) et en
l’absence de système de drainage fiable ou de mesures empêchant les infiltrations d’eau.
13.4.3.9. Phasage
Une fois les données précisées, les différentes phases de réalisation de la paroi doivent être
définies et modélisées. Par exemple :
• phases d’excavation avec pose de blindage ;
• modification du niveau d’eau aval (pompages) ;
• réalisation de tirants ;
• pose de butons ;
• ajout ou suppression de surcharges ;
• modification de l’inertie de la paroi (par exemple, prise en compte d’un module long
terme pour le béton pour la phase finale) ;
• remplacement des butons ou tirants par des planchers (simulés par des butons horizon-
taux), etc.
13.4.3.10. Calcul
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Le calcul est effectué pour toutes les phases du projet. Les résultats obtenus sont pour chacune
de ces phases :
• la déformation de la paroi ;
• les efforts dans la paroi (moment de flexion, effort tranchant, effort normal) ;
• les efforts dans les butons et tirants ;
• le diagramme de pression des terres ;
• le rapport butée mobilisable/butée mobilisée.
Ces valeurs permettent les justifications demandées par la norme de calcul utilisée (voir
13.4.5 ci-après).
Attention
Les programmes linéarisant le calcul, les efforts au niveau des butons et tirants sont parfois l’effort horizontal
au mètre linéaire de paroi au niveau de l’appui. Il faut alors pondérer par l’espacement entre les butons et
tirants et par leur inclinaison pour avoir l’effort réel axial dans le tirant ou dans le buton.
Note
Il est nécessaire en toute rigueur d’effectuer un calcul pour chacune des combinaisons d’actions aux ELS et
aux ELU. Certains logiciels permettent d’effectuer facilement ces calculs. La norme admet toutefois, si l’effet
des actions variables est limité, d’effectuer un seul calcul informatique en appliquant les facteurs de pondéra-
tions suivants :
• γGsup /1,35 et γGinf /1,35 appliquées aux actions permanentes respectivement défavorables et favorables ;
• γq /1,35 et 0 appliquées aux actions variables respectivement défavorables et favorables.
On considère alors les charges appliquées sur le terrain en amont de l’écran et les actions dirigées vers l’aval
comme des actions défavorables et les charges appliquées sur le terrain en aval de l’écran et les actions dirigées
vers l’amont comme des actions favorables.
Pour le calcul de l’écran les actions permanentes favorables ne sont alors plus distinguées des actions perma-
nentes défavorables.
Cela revient à ne pas pondérer les actions permanentes (1,35 / 1,35) et à pondérer les actions variables défavo
rables en les multipliant par 1,5 / 1,35 soit 1,11.
Les résultats du calcul (effets des actions) sont alors multipliés par 1 à l’ELS et 1,35 à l’ELU. Les résultats
obtenus à l’ELS sont légèrement défavorables (du fait de la pondération par 1,11 des actions variables défa-
vorables). À l’ELU, on retrouve la pondération classique par 1,35 des actions permanentes défavorables et
par 1,5 des actions variables défavorables (1,35 × 1,5 / 1,35).
La pondération sur l’effet des actions n’est pas forcément identique à la pondération directement sur les
actions. Cela peut être en particulier le cas sur la fiche d’une paroi où le mécanisme de rupture en butée
entraîne des moments de sens contraire au fonctionnement avant rupture. Dans la pratique, on s’assure donc
d’un coefficient de sécurité suffisant entre la butée mobilisable et la butée mobilisée.
Cette méthode de calcul est également possible pour le dimensionnement des ouvrages de
petites dimensions, voire le prédimensionnement des ouvrages plus complexes.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
S
Poussée
Poussée
P
H
Fa
Butée ΔU zn : niveau de « transition »
Fb
B Centre de rotation
Le rideau pivote autour d’un axe de rotation (ou point de transition) correspondant au
point O inconnu (figure 13.16a).
Au-delà de ce point de transition, le sol est en état limite de contre-poussée côté aval et on
s’assure côté amont que la contre-butée nécessaire est inférieure, avec une sécurité suffisante,
à la contre-butée disponible.
Le facteur α dit « facteur de mobilisation de la contre-butée », est le rapport entre la contre-
butée nécessaire et celle mobilisable.
La combinaison des diagrammes de poussée, contre-poussée, butée, contre-butée donne un
diagramme de pression différentielle. Les actions qui s’exercent sur l’écran peuvent être répar-
ties en trois forces :
• la poussée des terres P côté amont qui s’applique dans la partie supérieure ;
• la butée B entre le fond de fouille et le point O, différence entre la pression passive des
terres mobilisable côté aval et la pression active des terres qui s’exerce côté amont ;
• la contre-butée C qui s’applique en dessous du point O, différence entre la pression passive
des terres mobilisable côté amont et la pression active qui s’exerce côté aval.
Il s’agit d’un calcul aux ELU, les contraintes sont introduites en valeurs de calcul : poussées
des sols et de l’eau multipliées par 1,35 et butée divisée par 1,1 (phases provisoires) ou 1,4
(phases définitives). Pour les surcharges, on considère les pressions directes sur l’écran pondé-
rées si elles sont favorables par 1,0 (permanentes) ou 0 (variables) et si elles sont défavorables
par 1,35 (permanentes) ou 1,5 (variables).
Deux points doivent être vérifiés :
• Fiche : la fiche doit être supérieure avec un coefficient de sécurité à la fiche minimale
nécessaire à l’équilibre des moments.
• Contre-butée : la contre-butée disponible sous le point de transition doit être suffisante
pour équilibrer les efforts horizontaux.
• Approche simplifiée : le point de transition est fixé comme celui obtenu par l’équilibre
des moments lors de la vérification de la fiche (sécuritaire).
• Approche rigoureuse : on recherche l’équilibre des moments et des efforts, ce qui peut
être fait de manière informatique. Cette approche n’est pas développée dans le présent
ouvrage.
Remarque sur la déformation de l’écran : une double intégration de la courbe des moments
permet d’obtenir la déformée. Les rideaux simplement encastrés sont susceptibles de déplace-
ments importants. De plus, la déformation maximale se situe en tête du rideau, ce qui peut
être dommageable aux ouvrages situés immédiatement en amont.
Pression
différentielle
I
f0
Rc
fb
O
P
Fig. 13.17. Fiche minimum (manuel K-Réa)
α ≤ 1 (13)
avec α facteur de mobilisation, ou rapport entre butée nécessaire et butée disponible.
L’équilibre des forces donne la relation suivante :
Rc = α · FCb − FCa + ∆Uinf + RSpc (14)
avec Rc : résultante des forces de la partie au-dessus de O ;
FCb : butée disponible entre les points O et P ;
FCa : poussée disponible entre les points O et P ;
ΔUinf : résultante des pressions différentielles d’eau exercées entre O et P (le cas échéant) ;
RSpc : résultante des surcharges éventuelles appliquées directement sur l’écran sous le
point O.
T T
1
P1
P
2 P2
I
B
Le système étant hyperstatique, une hypothèse supplémentaire est nécessaire pour sa résolu-
tion. Généralement, cette hypothèse est la suivante : le point de pression nulle est également
un point de moment nul (point I sur le diagramme 13.18b).
La valeur de l’effort dans le tirant T est ensuite déterminée en écrivant que la somme des
moments de T, P1 et P2 par rapport à ce point est nulle.
La valeur de l’effort tranchant τ est :
τ = P1 + P2 − T (15)
Il est alors possible de ne considérer que la partie du rideau inférieure au point de pression
nulle I en remplaçant l’action de la partie supérieure par τ (figure 13.19). La suite du calcul
se conduit comme pour le rideau encastré en pied sans tirant. Les étapes correspondantes sont
rappelées ci-après :
• recherche de la position de l’axe de rotation (calcul de x) ;
• détermination de la valeur de la contre-butée C ;
I τ
O C
Fig. 13.19. Répartition d’efforts sur la partie inférieure du rideau
Écrans porteurs
Les états-limites de service sont essentiellement associés aux déformations et aux déplace-
ments, mais peuvent également être des niveaux de sollicitations à ne pas dépasser. Aux ELS,
les justifications doivent être faites :
• vis-à-vis des combinaisons caractéristiques pour les phases de construction ;
• vis-à-vis des combinaisons caractéristiques et quasi permanentes pour les phases
d’exploitation.
Écrans porteurs
Le niveau de sécurité global γR;d · γF · γR doit être compris entre 1,3 et 1,5 suivant les cas, ce
qui correspond aux valeurs « traditionnelles » détaillées au paragraphe 9.3.5.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Note
On trouve un coefficient global de 1,9 en situation courante (1,35 × 1,4) et de 1,5 en situation provisoire
(1,35 × 1,1).
Avant les Eurocodes, ce calcul se faisait sans pondération préalable par les coefficients partiels
et en recherchant un coefficient de sécurité global minimum sur la butée, de 1,5 en phase
provisoire et de 2 en situation définitive.
La vérification consiste à s’assurer que la résistance des éléments constitutifs de la structure est
suffisante pour supporter les efforts tranchants, moments fléchissants, efforts normaux, etc.
qui y sont appliqués conformément aux dispositions de l’Eurocode approprié.
Dans le cas du modèle MISS, les valeurs caractéristiques Ek de l’effet des actions (moment,
effort tranchant…) non pondérées (facteur partiel de 1) sont déterminées, par exemple, avec
la méthode élastoplastique. Toutefois, si les actions variables ont été préalablement pondérées
pour calculer l’effet de la butée, la même pondération est reprise.
La valeur de calcul de l’effet de l’action Ed est déterminée par :
Ed = 1,35 Ek (19)
Il est à noter que les logiciels récents permettent d’avoir directement les valeurs ELU des effets
des actions.
On vérifie ensuite que la sollicitation Ed est inférieure à la valeur de résistance de l’élément de
structure considéré conformément au règlement de calcul de la structure de l’écran ou de
l’organe d’appui.
Tableau 13.6. Coefficients βB et βD – Palplanches en U simple ou double (NF P94-282) [NF EN 1993-5]
Palplanches en U
Nombre d’appuis 0 1 ≥2 0 1 ≥2
• Au cisaillement :
VEd ≤ Vpl;Rd (23)
avec VEd : effort tranchant au niveau de la section étudiée ;
Vpl;Rd : résistance plastique de cisaillement de la section.
A ·f
Vpl;Rd = v y (24)
γM0 · 3
où Av est l’aire de cisaillement projetée agissant dans le même sens que VEd, soit
pour des profils U ou Z :
Av = tw·(h − 2 tf) (25)
avec h : hauteur hors tout, tw : épaisseur de l’aile et tf : épaisseur d’âme de la
palplanche (figure 13.20).
tf tf
tw
c 2c
h tw h
1
1
α α
tf h − tf h − tf
c= c=
sin α 2 sin α
a) palplanche en Z b) palplanche en U
1 : aire de cisaillement
Q
q
Poids de l’écran
Rs
Butée des sols
Rh
Note : en principe, le poids de l’écran est à rajouter à Fc;d et la pression verticale des terres au niveau
de la base de l’écran est à prendre en compte dans Rc;d . Pour simplifier le calcul, il est possible de ne
pas tenir compte de ces deux termes dans le cas où leurs valeurs se neutralisent approximativement.
Il convient de tenir compte du frottement négatif, le cas échéant.
W1
Niveau T = 0
Rs
Rc
Pour vérifier cet ELU, on doit démontrer que le massif de terrains situé entre l’écran et
l’ancrage est stable, avec une sécurité adéquate, suivant l’approche de calcul 2.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Fe
P´a Ci O
C C O
P´a O
Pi Wg Pi
Ai Ua
Ua Ai
Ai
P´e
Ru
P´e(M) Ue
Rc
M M Rf
Ue(M)
D B B
M
Fe Pi
P´a
Ci O Rc
P´a
Pi
Ua Wg Rf Wg
Ai
P´e
P´e
Ru Ue
Rf Rc Ru
M Ua
Ue
Fig. 13.24. Résolution graphique de l’équilibre du bloc dans le cas courant où la frontière inférieure du bloc est supposée
être un segment de droite (NF P94-282)
Une surface de rupture plane est généralement considérée (mais ce n’est pas obligatoire).
Les valeurs de calculs des actions suivantes sont à considérer :
• le poids du massif de terrain Wg;d,
• la résultante des forces extérieures agissant sur le massif Fe;d (généralement surcharges),
• la réaction de l’écran sur le segment vertical OM décomposée en :
–– la force P´e;d opposée à la résultante des pressions effectives du massif sur cette
longueur d’écran,
–– la force Ue;d opposée à la résultante des pressions d’eau sur cette longueur de l’écran,
• la réaction du massif arrière sur le segment vertical CiAi décomposée en :
–– la force P´a;d égale à la résultante des pressions effectives de poussée du massif sur ce
segment,
–– la force Ua;d, égale à la résultante des pressions de l’eau sur ce segment.
• la réaction due au terrain et à l’eau sur la surface de rupture AiM décomposée en :
–– la résistance Rt;d, due au frottement φ sur cette surface de rupture. Si Wn est la
composante de Wg perpendiculaire à AiM, Rt;d = Wn· tan φ / 1,1 (jeu de coefficient
partiel R2 au glissement),
–– il faut ajouter éventuellement la surcharge (sauf si l’effet global de la surcharge est
favorable, auquel cas cette dernière n’est pas prise en compte avec une pondération
par 0),
–– la résistance Rc;d due à la cohésion sur cette surface de rupture : Rc;d = ci ∙ AiM / 1,1
(jeu de coefficient partiel R2 au glissement).
Nota : si plusieurs couches différentes interceptent AiM, le massif doit être décomposé en
plusieurs blocs de manière similaire aux tranches de Bishop.
–– la résultante Ru;d des pressions de l’eau sur cette surface de rupture,
• les tractions Pi;d représentant l’action des tirants. On cherche finalement la charge Pdst
dans les lits d’ancrage qui déstabilisent le massif.
Remarques
1. Si on admet une surface piézométrique horizontale unique à l’arrière de l’écran, on peut ignorer les
forces Ue, Ua et Ru et étudier l’équilibre en considérant le poids volumique total hors nappe et le poids
volumique déjaugé sous la nappe.
2. Pdst correspond à la charge minimum pour un cas de charge et de combinaison de charges données, qui
nécessite une réaction de l’écran supérieure à celle initialement prise en compte.
3. Dans le cas de plusieurs niveaux d’ancrages, l’examen successif de l’équilibre des différents blocs permet de
définir les valeurs minimales dans chacun des lits d’ancrage compte tenu des tirants effectivement associés
à l’équilibre de chaque bloc.
4. Le rapport entre la charge minimale déstabilisatrice dans le tirant et la charge maximale (traction appliquée
au tirant) est globalement de 1,5 (≈ 1,1 × 1,35).
5. Dans le cas d’un écran avec plusieurs lits d’ancrage, le calcul est plus complexe et il est possible de se référer
aux méthodes développées dans des ouvrages spécialisés [13 Houy 1986].
6. Dans le cas d’un ancrage par un contre-rideau, la vérification consiste à s’assurer que le contre-rideau est
disposé dans la zone d’ancrage définie par la figure 13.25.
B F
π/4 − φ/2
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
C
π/4 + φ/2
Zone d’ancrage
φ
A
Point de
pression nulle
fyk· As
Rt;d = (30b)
γs
avec fyk : valeur caractéristique de la limite élastique de l’acier,
As : section d’acier,
γs : facteur partiel pour la limite élastique de l’acier = 1,15.
–– tirants en acier de précontrainte
f ·A
Rt;d = pk s (30c)
γs
avec fpk : valeur caractéristique de la limite élastique conventionnelle à 0,1 % de
l’acier,
As : section d’acier,
γs : facteur partiel pour la limite élastique de l’acier = 1,15.
L’annexe I de la norme NF P94-282 précise que la résistance peut être estimée par :
n
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
[
(R ) (R )
Ra;k = min a;m moy ; a;m min
ξa1 ξa2 ] (34)
ξ pour n = 1 2 3 4 ≥5
ξa1 1,40 1,30 1,20 1,10 1,00
Injection
IRS IGU
α Courbe α Courbe
0,7
SG. 1
0,6
SG. 2
0,5
0,4
qs (MPa)
0,3
0,2
0,1
pI (MPa)
0
0 1 2 3 4 5 6 7
lâche moyen, dense dense très dense
0 8 16 24 32
qc (MPa)
0 20 40 60 80
N (SPT)
0,4
0,3 AL. 1
qs (MPa)
0,2
AL. 2
0,1
pI (MPa)
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5
molle ferme raide très raide dure
0 1,5 3 4,5 6 7,5
qc (MPa)
0 5 10 15 20 25 30 35
N (SPT)
0,7 MC. 1
0,6
0,5 MC. 2
0,4
qs (MPa)
0,3
0,2
0,1
pI (MPa)
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
molle altérée fragmentée saine
0 8 16 24 32
qc (MPa)
0 7 14 21 28
0 12–24 24–48 38–72 48–96
N (SPT)
0 40 80 120 160
1,2 R. 1
1,0 R. 2
0,8
qs (MPa)
0,6
0,4
0,2
pI (MPa)
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
R
Pd;serv ≤ Rac;d = ac;k =
γac
(R ) (R )
min ac;m moy; ac;m min
ξa1
γac
ξa2
[ ] (35)
13.4.5.8.2. Contre-rideau
Le principe est le même que pour l’ELU de défaut de butée. Lorsque l’ancrage est constitué
par un contre-rideau, l’inégalité suivante doit être vérifiée :
Bt;d ≤ Bm;d (36)
avec Bt;d : valeur de calcul de la butée mobilisée sur la face aval de l’écran nécessaire à son
équilibre = 1,35 Bt;k , Bt;k étant la butée mobilisée résultant du calcul sans pondération ;
Bm;d : valeur de calcul de la butée mobilisable de l’écran nécessaire à son équilibre =
Bm;k / γrb, où Bm;k est la butée mobilisable résultant du calcul sans pondération et
γrb valant 1,4 pour des situations courantes et 1,1 pour des situations transitoires.
Kdynamique =
1
1 + 1,5 kh[·
cos α ]
cos(α ± θ) 2
· Kstatique (37)
Le palier élastique (kh) et la pression initiale Pi du schéma statique peuvent être conservés.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Pb
ΔPbd
kh
1
Pi
ΔPpa
Pa
Armatures
6
Remblai 5
Sens de réalisation
4
H H
Parement PA
3
RV R δ
2
1
Wr
qV
B e 2e
B
Fig. 13.28. Schéma d’un mur en Terre Armée et comportement externe
L’inclinaison peut être plus ou moins importante. La norme NF P94-270 distingue ainsi :
• les murs verticaux ;
• les murs à fruit (inclinaison inférieure à 14° sur la verticale, soit 1V /4H) ;
• les murs ou talus raidis renforcés inclinés (inclinaison entre 14 et 45°) ;
• les murs ou talus renforcés très inclinés (inclinaison supérieure à 45°).
On pourra aussi distinguer les ouvrages réalisés avec des renforcements peu extensibles (arma-
tures métalliques par exemple) de ceux réalisés avec des armatures souples et extensibles
(géotextiles par exemple), où la déformabilité du massif doit être prise en compte.
Les méthodes habituellement utilisées peuvent se classer en deux groupes : les calculs à la
rupture (mobilisation d’un équilibre limite) et les calculs en déformation.
Les calculs à la rupture offrent l’avantage d’être simples. Ils sont inspirés, avec quelques
adaptations, du calcul des murs en Terre Armée ou bien des calculs de stabilité des pentes.
Cependant, ces méthodes aux états limites ultimes ne font pas intervenir les déformations et,
de ce fait, ne sont pas totalement satisfaisantes, pour les ouvrages sensibles aux
déformations.
Pour les ouvrages réalisés avec des armatures souples et extensibles, une méthode de dimen-
sionnement permettant de vérifier la compatibilité des déformations avec la destination de
l’ouvrage apparaît plus satisfaisante qu’un simple calcul à la rupture. Ces armatures présentent
en effet un potentiel de déformation très élevé et des possibilités de déformation à la rupture
supérieures à celle du sol. Trop sollicités, ces massifs peuvent ne pas s’effondrer mais présenter
des déformations importantes.
Le logiciel Plaxis aux éléments finis permet par exemple une telle approche.
Phases de
terrassement
Parement béton
projeté Clous
1
2
Barbacanes
Système drainant
3
Drain de pied
Les clous sont généralement forés ou battus. Les clous forés sont réalisés avec des techniques
équivalentes à celles des micropieux. Ils peuvent être également auto-forés ; dans ce cas, le
clou auto-foré sert à la fois comme tige de forage et comme inclusion. Pour un ouvrage à pare-
ment quasi vertical, la longueur moyenne des clous est de 0,8 à 1,2 H, et la densité des clous
est généralement de 1 clou pour 2,5 à 6 m2 de parement. Cette technologie peut être utilisée
pour des ouvrages provisoires ou définitifs.
Vis-à-vis de la corrosion, sont à distinguer :
• les clous en contact direct avec le sol, ou considérés comme tels : clous battus, clous scellés
(un scellement au coulis de ciment n’est pas considéré comme une protection, compte
tenu de la fissuration du coulis).
• les clous protégés de la corrosion par une gaine imperméable (aciers ordinaires) ou par un
dispositif conforme à ceux prévus pour les tirants d’ancrages et définis par les règles T.A. 95
(aciers de précontrainte).
Le choix du type de clous est à faire en fonction de la force corrosive du sol (définie par
NF EN 12501-2) dès lors que la durée d’utilisation est supérieure à 2 ans ou que les condi-
tions de sols sont hétérogènes (voir tableau ci-dessous).
Tableau 13.9. Choix des clous en fonction de la force corrosive du sol (NF P94-270)
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
(1) voir Norme NF EN 12501-2 pour le détail des conditions de terrain associées aux forces corrosives.
(2) terrain hors nappe ; ρ > 100 Ωm ; 6 < pH < 9 ; sulfure < 10 mg/kg ; aucune détection visuelle de carbone.
(3) dans le cas de force corrosive élevée, il convient de distinguer les conditions de sols homogènes (élevée A) des
conditions de sols hétérogènes (élevée B).
(4) dans des conditions de force corrosive élevée A, des clous battus ou scellés simples peuvent être utilisés pour des
catégories de durée d’utilisation ≤ 2 (voir chapitre 7, tableau 7.2).
(5) pour les catégories de durée d’utilisation ≥ 2 (voir chapitre 7, tableau 7.2).
Les vérifications minimales à effectuer aux ELU sont reprises dans le tableau 13.10 ci-contre,
pour les ouvrages relevant de la norme NF P94-270.
Pour les murs ou talus renforcés inclinés ou très inclinés renforcés par des géotextiles sous
forme de nappes, et relevant de la norme NF G38-064, la justification du parement n’est pas
exigée et la stabilité interne est réputée acquise si la stabilité mixte est vérifiée.
La justification d’un ouvrage en sol renforcé vis-à-vis des états limites de service consiste
essentiellement à vérifier que les déplacements de l’ouvrage et ceux du terrain adjacent restent
suffisamment faibles pour permettre à l’ouvrage et, le cas échéant, aux constructions voisines
de remplir leurs fonctions prévues.
Elle nécessite le recours à un modèle aux éléments finis ou aux différences finies et n’est effec-
tuée que lorsque le risque est avéré. À défaut, la norme NF P94-270 fournit des ordres de
grandeur.
Sélection du profil en
travers, de la situation de
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Définition de la géométrie
du massif de sol renforcé
Vérification de la stabilité
externe du bloc
(ELU – Approche 2)
Justification de la
géométrie du massif
considéré comme un bloc
Vérification de la stabilité
générale du bloc
(ELU – Approche 3) Définition de la distribution
des renforcements
Vérification de la stabilité
interne du massif
(ELU – Approche 2)
Justification des
renforcements et du
parement
Vérification de la stabilité
mixte du massif
(ELU – Approche 3)
Tableau 13.10. Remblai renforcé et paroi clouée – Vérifications minimums aux ELU
Stabilité externe
Glissement sur le sol support GEO 2 OUI OUI
Poinçonnement (portance) du sol support GEO 2 OUI (1) OUI (2)
Stabilité générale GEO 3 OUI OUI
Stabilité interne
Résistance à la traction STR 2 OUI OUI
Résistance d’interaction STR 2 OUI (1) OUI (2)
Résistance du parement STR 2 OUI (4) OUI
Stabilité mixte GEO/STR 3 OUI (3) OUI
(1) sauf cas simple du massif établi sur un site tabulaire favorable
(2) sauf exception (justification intégrée dans la stabilité mixte)
(3) sauf mur « classique », CC < 3, conditions de site simples et connues
(4) sauf ouvrages relevant de la norme NF G38-064 pour lesquels la justification du parement n’est pas requise
Pour le calcul des actions s’exerçant sur un mur de soutènement, et notamment les efforts de
poussée, on considère un ou des écrans fictifs qui suivent les extrémités des lits de renforce-
ments ou, par simplification, ceux les plus éloignés du parement qui rencontrent tous ces lits
(figures 13.32a et b).
Le mur est constitué alors par l’ensemble formé par le parement et le volume de terre renforcé
à l’intérieur de l’écran fictif.
he
he
a) Écrans suivant les extrémités b) Écrans fictifs les plus éloignés du parement
des lits de renforcement rencontrant tous les lits de renforcement
Pour la vérification des états limites de déplacement (ELS), il y a lieu d’adopter des valeurs
de ψ0 et de ψ2 de respectivement 0,7 et 0,3, sauf spécification particulière du marché.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Wi
Fi
Fext
couche
médiocre
T
σ´n
• la stabilité générale du site pendant et après travaux est vérifiée en approche de calcul 3,
avec ces mêmes facteurs partiels sur les propriétés des terrains en place au moins égaux
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
à 1,10 et le jeu de facteurs partiels standard appliqués aux remblais éventuels et au massif
en sol renforcé.
Dans ce cas, les états limites de stabilité externe et interne sont à vérifier comme pour un
ouvrage courant de catégorie 2, en approche de calcul 2, sans modification des facteurs
partiels.
P
poussée
des terres
W
poids du
massif
Largeur comprimée
Les efforts de poussée et butée du terrain peuvent être par exemple déduits des coefficients de
poussée et butée proposés par Kerisel et Absi [13 Kerisel 1990].
Lorsque l’écran fictif amont est vertical, le sol à l’arrière du mur purement frottant et homo-
gène, et le terrain de fondation également homogène, la poussée des terres peut être calculée
comme illustré sur la figure 13.35, avec les inclinaisons suivantes de la poussée :
2
δx = φ2;d
3 ( l
δy = 0,8 1 − 0,7 m · φ1;d
he ) (39)
k2y
et x= · D · tan β1
k2x − k2y t
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
où 0 ≤ x ≤ he ;
k2x est le coefficient de poussée du talus d’inclinaison β1 ;
k2y est le coefficient de poussée du terre-plein d’inclinaison ω.
Par simplification, il est admis d’adopter une inclinaison unique δ égale à min(δx ; δy).
Dt Dt
ω ω
1
φ2; d φ2; d
β1 P k2x x β1 P k2x x
x x
δx δx
φ1; d φ1; d
he he
h Py k2y h Py k2y
y y
δy δy
L L
Fig. 13.35. Calcul de la poussée s’exerçant sur des écrans amont verticaux (NF P94-270)
La poussée due à une surcharge uniforme semi-indéfinie peut être calculée comme illustrée
sur la figure 13.36 avec le coefficient de poussée k2qr relatif à la surcharge.
φ2, d
φ1, d π φ2, d
+
4 2
δy
Fig. 13.36. Calcul de la poussée due à une surcharge uniforme (NF P94-270)
[
cos δy· 1 +
sin(φ2;d + δy)· sin(φ2;d − ω) 2
cos δy · cos ω ]
Les inclinaisons de la poussée et de la butée doivent être déterminées de façon prudente vis-
à-vis de l’état limite considéré.
he
η2
h
Vd
B
Be = B + h · tan η2
Fig. 13.37. Ouvrage où la résistance ultime du sol de fondation peut être évaluée par une méthode simplifiée
(NF P94-270)
La résistance ultime du terrain peut alors être évaluée à partir de la formule suivante, lorsque
le terrain de fondation est homogène sur une épaisseur au moins égale à la largeur de
l’emprise Be de l’ouvrage :
Rd = Be·
1
γR;v [
·(0,8 p*le;k − q´0;k ) + q´0;k
] (41)
avec p*le;k : valeur caractéristique de la pression limite nette équivalente du sol de fondation.
Lorsque le terrain n’est pas homogène au droit de la fondation, il faut vérifier la portance de
chaque couche à partir de la formule (41) ci-dessus en considérant la pression limite nette de
couche i :
αi ·Vd =
Be
·V ≤ Rdi = Be·
Be + Di d
1
γR;v [
·(0,8 p*lei;k − q´0i;k ) + q´0i;k
]
(42)
13.5.3.7.1 . Principe
Il est rappelé en préambule que pour les ouvrages de la norme NF G38-064 la stabilité
interne est réputée acquise dès lors que la stabilité mixte est vérifiée.
Pour les murs en remblais renforcés verticaux ou à fruit et les murs cloués, la justification de
la stabilité interne est effectuée à l’ELU suivant l’approche 2. Elle consiste à déterminer les
efforts qui s’exercent dans chaque lit de renforcement puis à vérifier :
• la résistance de chaque renforcement (intrinsèque et adhérence sol-renforcement) et le cas
échéant leur allongement ;
• la résistance du parement et des liaisons des renforcements au parement.
• une zone active située juste derrière le parement ; ce massif de sol est en état d’équilibre
limite et pousse sur le parement, mettant ainsi les armatures en traction ;
• à l’arrière, une zone passive stable dans laquelle les armatures s’ancrent en travaillant à
l’arrachement, de manière à absorber l’effort de traction auquel elles sont soumises.
L’allure de la limite entre ces deux zones dépend du type de renforcement. La traction maxi-
male Tmax dans les armatures s’exerce au point où celles-ci recoupent cette limite. La
figure 13.41 permet la détermination de la ligne de traction maximale pour les murs verticaux
ou à fruit.
Tmax ; d
Tpar ; d
Les inégalités suivantes doivent être vérifiées, en approche de calcul 2, pour chaque
situation :
• Résistance structurelle d’un lit de renforcement :
–– Résistance au point de traction maximale :
Rtc;k
Tmax;d ≤ Rtc;d = ρend · ρflu · ρdeg · (44)
γM;t
–– Résistance à l’attache du parement :
Rta;k
Tpar;d ≤ Rta;d = ρend · ρflu · ρdeg · (45)
γM;t
–– Résistance d’interaction sol – renforcement :
τ ·P ·L
Tmax;d ≤ Rf;d = max;k s s (46)
γM;f
–– Résistance de la liaison au parement :
Tpar;d τ ·P ·L
≤ Ra;d = max;k s a (47)
N γM;f
• Résistance structurelle du parement
σpar;d ≤ Rpar;d (48)
avec Tmax;d la valeur de calcul de l’effort de traction maximal du lit de renforcement (par
mètre linéaire de renforcement pour chaque renforcement) ;
Tpar;d la valeur de calcul de l’effort de traction au niveau du parement ;
ρend, ρflu, ρdeg des coefficients de réduction qui traduisent les diminutions de résistance
au point considéré (maximales au parement) du fait respectivement des agressions méca-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Les formules permettant le calcul des efforts et des résistances sont données dans les para-
graphes suivants pour les différents types d’ouvrages et de renforcements.
Dans le cas des parois clouées, si l’inclusion est rigide, elle est capable, outre la force d’arrache
ment normale, de mobiliser une résistance perpendiculaire à l’inclusion par flexion-
cisaillement. L’évaluation de la résistance du renforcement est effectuée suivant la règle du
multicritère développée ci-après.
La vérification de la stabilité interne n’est pas à faire pour les ouvrages en sols cloués dont la
durée d’utilisation d’ouvrage est inférieure à 1 an (ou ceux où la corrosion n’a pas d’effet).
R
σv;d(z) = v;d(z) + σvq;d(z) (50)
L(z) − 2 e
avec L(z) : largeur du massif en tenant compte de l’écran fictif retenu ;
e : excentricité de la résultante des charges, égale à Md(z) /Rv;d(z) avec Md(z) le
moment de calcul au milieu de la largeur L(z) de toutes les actions s’exerçant
au-dessus du lit considéré (poids, surcharges, poussée des terres à l’arrière du
massif ;
σvq;d(z) : contrainte verticale de calcul diffusée à partir d’éventuels efforts
appliqués en haut de l’ouvrage et non pris en compte dans Rv;d(z) ;
z
Rv;d(z)
σv;d(z)
L(z) − 2e
0 σhq;d(z)
0
Qh hs σhq;d(z)
1/1
hs2 hs ≤ 0 0
hs > hs1 0
hs
La poussée des terres exercée à l’arrière du massif se calcule en utilisant, jusqu’au niveau du lit
de renforcement considéré, le même diagramme de poussée que celui qui est employé pour
vérifier la stabilité externe.
La valeur de calcul de l’effort de traction au niveau du parement Tpar;d se calcule comme suit :
Tpar;d = (K · α · σv;d(z) + σhq;d(z))· Sv (52)
Les coefficients autres que α sont définis ci-dessus.
Le coefficient α dépend de la flexibilité du système de parement (au sens de la norme
NF EN 14475, qui donne des exemples dans son annexe C) et de la position de la ligne des
tractions maximales. Il varie suivant la profondeur de α0 à 1,0 comme indiqué sur la
figure 13.41.
0,3 ρ·hm
0 α0 1,0 α
1
hm η1 tan η1 ≤ 1
φ1;d 4
η1
ρ=1−
0,4 ρ·hm 90° − φ1;d
hm
0,2 ρ·hm
z
Parement flexible (ou mou) : α0 = 0,75
Parement semi-flexible (ou déformable) : α0 = 0,85
Parement rigide (ou dur): α0 = 1,0
1 – Ligne des tractions maximales
Fig. 13.41. Variation de α avec la profondeur et position de la ligne des tractions maximales (NF P94-270)
T
σpar;d(z) = par;d(z) (53)
Sv
Sv et Tpar;d(z) sont définis ci-dessus.
σ0
θ z
h/2
Tmax;h
sv
σh (z)
1 2
Fig. 13.42. Stabilité interne – Modélisation simplifiée – Distribution des efforts dans les lits de clous (NF P94-270)
avec σah;d(z) : valeur de calcul de la composante horizontale de la poussée active selon Rankine
[= Ka · (γG · γ ·z + γQ · q)] ;
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
1
( 1
) 1
σ0;d = · P0;d − Ka · γG · γ · h 2 = (K0 − Ka)· γG · γ · h
h 2 2
(55)
Ka : composante horizontale du coefficient de poussée active contre l’écran fictif vertical
(poussée parallèle à la surface libre et fonction de son inclinaison) ;
K0 : coefficient de poussée des terres au repos.
L’effort de traction maximal par mètre de parement vaut alors :
σ (z)· sv
Tmax;d(z) = h;d (56)
cos θ
avec σh;d(z) : définie par la formule (54) ci-dessus ;
sv : distance verticale entre les lits de clous ;
θ : l’inclinaison du lit de renforcement sur l’horizontale.
L’effort de traction maximale est par convention supposé atteint au tiers de la longueur du
clou comptée depuis le parement pour la justification de l’interaction sol-clou.
Pour la vérification de la résistance structurelle du parement (formule 48), la contrainte appli-
quée est déterminée par :
σpar;d = α · σh;d = inf [1 ; sup(0,6 ; 0,4 + 0,2 s)] (57)
où s = sup(sv ; sh ), sh et sv étant les distances horizontale et verticale entre les clous.
[(
Rt;d = min(Rt;dy ; Rt;dr) = min 1 − γy · ·
S0 γM0 )
ΔS S0 · fy
(
; 1 − γr ·
S0
·
γM2) ]
K · ΔS S0 · fr
(58)
Les paramètres A, n et K qui peuvent être utilisés pour les milieux modérément
agressifs, à défaut d’une étude spécifique, sont donnés dans le tableau ci-après.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
A n K A n K
(µm) (µm)
Drainant ou
granulaire
(% pondéral < 80 µm)
Hors d’eau < 35 25 0,65 25 0,80
et
(% pondéral < 20 µm) 2,0 2,5
< 20 (1)
Drainant
En eau douce (% pondéral < 80 µm) 40 0,60 40 0,75
<5
(1) condition à remplir si (% pondéral < 80 µm) supérieur ou égal à 12
Pour les renforcements de remblais, il y a lieu de tenir compte également des deux
points particuliers suivants :
• la diminution d’épaisseur au voisinage du parement peut être divisée par 2 pour
les surfaces en contact avec des pièces métalliques utilisées pour l’accrochage.
• pour les barres rondes de petit diamètre φ, il est possible qu’une piqûre ponc-
tuelle ait une section Sp supérieure à la différence entre K · ΔS et ∆S. Dans la
formule (58), K · ΔS doit alors être remplacé par ∆S + Sp, avec :
Sp = (3,5 φ0,2)2· A · cos [(3,5 φ)0,2/φ]
Ces règles sont à appliquer pour les renforcements en treillis soudés ou échelles dès
lors que la profondeur de pénétration p aux points de soudures est supérieure
à 10 %.
φx
E
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
φy
E
p=1−
φx + φ y
A (µm) 25 37,5 50
γM0 = 1,0 ; γM2 = 1,25 (coefficients partiels de sécurité sur les matériaux),
γy et γr sont des coefficients de sécurité partiels couvrant les incertitudes sur la perte
moyenne ΔS :
–– renforcement de remblais (milieu modérément agressif ) : γy = 1,1 et γr = 1,25
–– clous non protégés : γy = 1,5 et γr = 1,8
–– clous protégés (revêtus d’une gaine étanche) : γy = 0 et γr = 0.
La condition supplémentaire suivante doit également être vérifiée pour tous les types de
renforcement (bandes, barres, clous…) au terme de la durée d’utilisation :
K · ΔS
≤ 0,5 (60)
S0
13.5.3.7.5. Résistance à la traction d’un lit de renforcement de remblai en grillage de fil d’acier
tressé (ELU)
La seule procédure d’essai normalisé pour la détermination de la résistance à la traction Rt ;k
est la norme ASTM A 975, à laquelle on pourra se reporter.
Il convient également d’appliquer un coefficient de réduction de la résistance ρend, lié à la
mise en œuvre et correspondant à la proportion du nombre de fils au revêtement dégradé lors
de la mise en œuvre du remblai. Ce coefficient peut être déterminé par planches d’essais.
Le coefficient ρflu est pris égal à 1.
Le coefficient ρdeg doit être justifié et pris en accord avec le maître d’ouvrage. La norme
NF EN 14475 fournit des indications pour les utilisations courantes.
Tableau 13.15. Degré de sévérité des conditions de mise en œuvre (NF P94-270)
Classification
A, B, D1 B, D B, D C, CA, CB, D
NF P11-300
Énergie de
Conditions de mise en œuvre
compactage
Moyennement
Moyenne Peu sévères Sévères Très sévères
sévères
Moyennement
Intense Sévères Très sévères Non recommandées
sévères
Le coefficient de réduction ρend est l’inverse du coefficient Γinstal utilisé couramment pour les
géotextiles.
Deux critères doivent être considérés pour déterminer ρflu : ρflu;r, correspondant à la rupture,
et ρflu;a, lié à l’allongement relatif, ne devant pas être dépassé. La valeur minimale des deux
sera prise en compte.
En l’absence d’essais de fluage, le coefficient ρflu peut être pris égal aux valeurs données dans
le tableau 13.16 ci-dessous, en fonction des conditions de mises en œuvre (tableau 13.15).
Tableau 13.16. Géotextiles – Valeurs forfaitaires de ρflu en fonction du polymère constitutif (NF P94-270)
PET : polyester (polytéréphtalate d’éthylène) ; PA : polyamide ; PEHD : polyéthylène haute densité ; PP : polypropylène
Les valeurs données ci-dessus correspondent à une température de service de 20 °C, corres-
pondant à la France métropolitaine. Les valeurs sont différentes pour des climats plus chauds.
Le coefficient ρdeg pourra être tiré du tableau 13.17 ci-dessous, qui définit des valeurs par
défaut pour des polymères courants (PET : masse moléculaire > 25 000 et % groupe carboxyle
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
terminaux GCT < 30 meq/kg ; PEHD : densité entre 0,94 et 0,96 et pour des températures
entre 0 et 20 °C).
σv =
1
Ls ∫
· σv(z,x)· dx
Li Le
L
τ ·P ·L
Tmax;d ≤ Rf;d = max;k s s =
μ*(z)·
( 1
Ls ∫ )
· σv(z,x)· dx · Ps · Ls
(61)
γM;f γM;f
Le coefficient partiel γM;f prend la valeur de 1,35 pour la stabilité interne (jeu de para-
mètre M1 ; approche 2) et de 1,1 pour la stabilité mixte (jeu de paramètres M2 ; approche 3)
lorsque μ*(z) est tiré d’une base de données documentée.
Le coefficient μ*(z) est normalement déterminé à partir d’essais statiques d’extraction menés à
la rupture. Si toutefois la qualité du remblai et l’expérience acquise le permettent, il est
possible d’adopter des valeurs de μ*(z) résultant d’essais antérieurs et définis par :
h0 − ha h
μ*(z) = μ*0· + μ*1· a si ha ≤ h0 (62a)
h0 h0
μ*(z) = μ*1 si ha > h0 (62b)
ha est la profondeur moyenne du lit de renforcement sur la longueur Ls considérée.
Les paramètres μ*0, μ*1 et h0 sont définis dans le tableau 13.19 ci-dessous , où Cu est le coeffi-
cient d’uniformité de Hazen (Cu = D60/D10).
Tableau 13.19. Valeurs des coefficients h0 , μ*0 , μ*1 (NF P94-270)
Classe matériau 1 2 3
Drainant Granulaire Intermédiaire
Bandes métalliques à haute adhérence (1)(2)
h0 (m) 6,0 6,0 6,0
Cu ≤ 2 1,2 1,2 1,2 (tan φ1k/tan 36°)
2 < Cu ≤ 10 1,5 1,5
μ*0
10 < Cu ≤ 20 2,2 2,2 1,5 (tan φ1k/tan 36°)
Cu > 20 2,5 2,5
μ*1 min(tan φ1k ; 0,8) min(tan φ1k ; 0,8) tan φ1k
(1) Des indications sur la valeur de φ1k, hors d’eau ou dans l’eau, sont données à l’article 6.3.2 de la norme.
(2) Pour les matériaux de type 1 et 2, la valeur de μ*0 peut être basée sur l’expression μ*0 = 1,2 + log Cu.
Les coefficients partiels de sécurité sont les mêmes qu’au paragraphe précédent.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Tableau 13.20. Valeurs des coefficients h0, v*0, v*1 (NF P94-270)
D50 ≤ d× 35 15
D50 > d× 70 30
n 3 4 ≥5
ξa1 1,20 1,10 1,00
ξa2 1,05 1,00 1,00
Le nombre minimum d’essais d’arrachement qu’il convient de réaliser, pour chaque nature de
sol, est précisé dans le tableau ci-dessous en fonction de la surface de parement qui intéresse
cette nature de sol.
< 400 3
400 à 800 5
800 à 2 000 7
2 000 à 4 000 9
4 000 à 8 000 11
8 000 à 16 000 13
> 16 000 15
Le facteur partiel γM;f à appliquer sur la valeur de qs déduite des essais d’arrachement est
de 1,4 pour la stabilité interne (jeu de paramètre M1 ; approche 2) et de 1,1 pour la stabilité
mixte (jeu de paramètre M2 ; approche 3).
Cette méthode développée dans la norme NF P94-270 ne permet pas d’effectuer de dimen-
sionnement sans avoir réalisé au préalable les essais d’arrachement.
Pour un ouvrage simple ou pour un prédimensionnement, il est possible d’estimer les frotte-
ments latéraux limites à partir des abaques ci-dessous, repris des règles Clouterre
[13 Clouterre 1991], avec le coefficient de sécurité partiel donné par ces recommandations,
soit γM;f = 1,8 pour la stabilité interne. Pour la stabilité mixte, on pourra considérer par
analogie γM;f = 1,1 × 1,8 /1,4 = 1,4. Il est à noter que, dans le cas des règles Clouterre, la valeur
de qs s’applique sur le diamètre de forage (il n’est pas tenu compte d’augmentation de ce
diamètre à l’injection).
qs
(MPa)
G2
0,6
0,5 R1
0,4
0,3
M1
0,2 G1
S1 - A1
0,1 S3
G3 Pression
limite
0 1 2 3 4 5 6 p*l (MPa)
Si le comportement est élastique, l’inclusion est sollicitée comme suit (figure 13.46 a) :
• l’effort tranchant F* est maximal et le moment est nul au point d’intersection de l’inclu-
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
Si la plastification intervient, la méthode du multicritère (figure 13.46 b) est utilisée pour véri-
fier le bon comportement de l’inclusion sollicitée à la fois en traction et en flexion-cisaillement.
Elle consiste à s’assurer que les quatre critères suivants sont vérifiés.
Tc
l0
0 Rn
T = M max Rc = I
M= 2
II
0
M = T ax 3l 0
IV
m Tc14
T=
III
Après prise en compte des coefficients de sécurité partiels, la vérification consiste à s’assurer
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
que le point représentatif des efforts Tn et Tc mobilisés dans le renforcement se situe à l’inté-
rieur du domaine délimité par les quatre critères.
Ces dispositions ne s’appliquent qu’aux ouvrages dont le système de parement n’est pas rigide,
au sens de la norme NF EN 14475.
L’ouvrage en sol renforcé assure deux fonctions distinctes : une fonction support de charge et
une fonction soutènement.
Les dispositions constructives sont illustrées par la figure 13.47 ci-dessous.
d4
Bs d3
d1
d1 ≥ 1,00 m d2
d2 ≥ 0,10 m 3
4
d3 ≥ 0,20 m Rvd
d4 ≥ d3 + e1 ex
2
e1 ≥ 0,60 m
e2
e1
e2 ≥ 0,20 m
1
1: lits de renforcement
2: grave utilisable en couche de forme
3: béton de propreté
4: polystyrène 5 cm
Fig. 13.47. Dispositions à respecter pour les sommiers d’appuis (NF P94-270)
L’excentricité ex de la résistance Rvd des actions permanentes de calcul doit être faible et la
largeur Bs du sommier d’appui doit vérifier :
Rvd ≤ qref ·(Bs − 2 ex) avec qref ≤ 200 kPa (67)
La justification à l’ELS doit permettre de vérifier que les déformations du remblai renforcé, y
compris celles éventuellement liées au fluage des renforcements, sont compatibles avec l’ou-
vrage supporté, aux différentes étapes de la construction et durant le fonctionnement de l’ou-
vrage. Cela peut être fait à partir d’un modèle aux éléments ou aux différences finies.
0,3 ρ·hm
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41
0,3 ρ2 ·hm
φ1
hm
η1
0,4 ρ·hm ρ·(1 − ρ)·hm
B ρ=1−
η1 90° − φ1
D
0,2 ρ·hm
Fig. 13.48. Hauteur mécanique et ligne des tractions maximales (NF P94-270)
0,3 ρ·hm
0,3 ρ2 ·hm
α0 1,0 α
A
σv
B
η1
x
C
D
h
Le coefficient apparent d’interaction μ*(z) doit prendre en compte les variations de contrainte
verticale le long des lits de renforcement en appliquant les formules (59a) et (59b).
13.5.3.8.1 . Principe
Il s’agit de la vérification vis-à-vis d’un glissement interceptant l’ouvrage, et donc ses renfor-
cements. Les méthodes de calcul sont celles relatives aux stabilités des pentes et talus (voir
chapitre 9). La vérification se fait en approche de calcul 3, généralement en même temps que
la vérification de la stabilité générale avec la même méthode (tranches de Bishop, « perturba-
tions »…) et en intégrant les renforcements.
L’inégalité à vérifier est identique à celle de la stabilité générale, soit la formule (38) avec un
coefficient γr;d identique et dépendant de la sensibilité de l’ouvrage à la déformation (voir
13.5.3.4). Le calcul de l’effort stabilisant intègre la résistance des renforcements.
Les surfaces de ruptures sont généralement circulaires ou constituées par des successions de
spirales logarithmiques (sol relativement homogène).
Fig. 13.50. Stabilité mixte – Calcul par la méthode des tranches (NF P94-270)
Dans des cas plus complexes, il est nécessaire de tenir compte des particularités dans la défini
tion des surfaces de rupture :
• en présence d’une couche médiocre, on considérera des surfaces du type de celles de la
figure 13.33 plus haut, mais interceptant les renforcements ;
• lorsque le sol à la base du massif renforcé est moins résistant que le massif lui-même ou
qu’une nappe d’eau remonte au pied du massif, un mécanisme de rupture « trois blocs »,
illustré par la figure 13.51 ci-dessous, pourra être pris en compte ;
• une forte surcharge en tête amène à considérer la possibilité de ruptures planes
(figure 13.52).
Poussée
1
2
Butée
Fondation
très chargée 1
Surface de
rupture plane 2
Les renforcements présentant une inertie notable (clous armés par un tube métallique, pieux)
peuvent être sollicités en traction, en cisaillement ou en flexion.
La contribution résistante des renforcements peut être évaluée en appliquant le travail plas-
tique maximal (règle du multicritère développée au paragraphe 13.5.3.7.11) si l’on prend en
compte la résistance en flexion-cisaillement.
δh
δv
η
H
Lorsque les déformations risquent d’être préjudiciables aux ouvrages environnants, il est
possible d’ajouter des tirants précontraints, notamment dans la partie supérieure des ouvrages.
L’action de ces tirants est prise en compte dans le dimensionnement ; elle peut contribuer
fortement à la stabilité. De plus, les déformations en tête peuvent ainsi être réduites très
sensiblement.
Ce document est la propriété exclusive de MONICA MORVANY (monica.morvany@outlook.fr) - 22 mars 2019 à 14:41