La sécurité industrielle vise à éliminer les dangers pour les travailleurs à travers l'évaluation et le contrôle de l'environnement de travail. Historiquement, les approches se sont concentrées sur l'analyse des risques et des erreurs, mais il est maintenant nécessaire de comprendre les interactions imprévues entre les systèmes et leur environnement.
0 évaluation0% ont trouvé ce document utile (0 vote)
296 vues15 pages
La sécurité industrielle vise à éliminer les dangers pour les travailleurs à travers l'évaluation et le contrôle de l'environnement de travail. Historiquement, les approches se sont concentrées sur l'analyse des risques et des erreurs, mais il est maintenant nécessaire de comprendre les interactions imprévues entre les systèmes et leur environnement.
La sécurité industrielle vise à éliminer les dangers pour les travailleurs à travers l'évaluation et le contrôle de l'environnement de travail. Historiquement, les approches se sont concentrées sur l'analyse des risques et des erreurs, mais il est maintenant nécessaire de comprendre les interactions imprévues entre les systèmes et leur environnement.
La sécurité industrielle vise à éliminer les dangers pour les travailleurs à travers l'évaluation et le contrôle de l'environnement de travail. Historiquement, les approches se sont concentrées sur l'analyse des risques et des erreurs, mais il est maintenant nécessaire de comprendre les interactions imprévues entre les systèmes et leur environnement.
Téléchargez comme DOC, PDF, TXT ou lisez en ligne sur Scribd
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 15
Présentation
Sécurité industrielle, domaine de l’ingénierie, de la sécurité et de la
santé publique qui, à travers l’évaluation, le contrôle et l’aménagement de l’environnement de travail, vise à l’élimination ou à la réduction des dangers pour la santé des travailleurs. L’ensemble des dispositions régies par la loi en matière de sécurité professionnelle est inscrit dans le Code du travail, mais chaque entreprise peut prendre des dispositions plus sévères si elles paraissent souhaitables. Les secteurs les plus concernés, ou encore les activités faisant appel à des techniques présentant des dangers, sont soumis à des dispositions spécifiques (bâtiment et travaux publics, électricité, industries chimique, nucléaire, agroalimentaire, élevage, milieu hospitalier, etc.). Le contrôle et l’amélioration de la sécurité d’une organisation requiert une Compréhension des causes des accidents et une évaluation des risques. Historiquement, la sécurité industrielle a reposé sur une approche par la vulnérabilité. Cela implique une analyse des risques basée sur la recherche d’erreurs et sur le calcul des probabilités d’occurrence des défaillances. Cette approche a guidé le développement de plusieurs méthodes pour l’analyse des risques (de première et de deuxième génération dans le cas des méthodes HRA (Human Reliability Assessment). Ces méthodes sont fondées sur l’idée que les accidents sont le produit de défaillances techniques ou d’erreurs humaines. Un changement de point de vue s’impose. En effet, il est nécessaire que la question de la sécurité industrielle évolue depuis l’utilisation des méthodes classiques d’analyse des risques vers un nouveau point de vue. L’objectif est de mieux comprendre les risques dérivant des interactions inattendues entre le système et son environnement. Dans l’approche par la résilience, les accidents sont prévenus par l’absorption de (et la réaction à) la variabilité. De ce point de vue, la sécurité d’une organisation repose sur sa capacité à s’adapter aux événements non anticipés. Le point d’évolution ultime concerne la prédiction de configurations accidentelles futures à partir de la modélisation des sources de variabilité présentes au sein du système.
HISTORIQUE : ORGANISMES (pour la France) :
1. L’inspection du travail :
C’est essentiellement depuis la généralisation de l’industrialisation qu’une
réglementation a, peu à peu, été établie afin d’améliorer la sécurité et protéger la santé des travailleurs. En France, un pas essentiel dans l’établissement et le contrôle de la sécurité professionnelle a sans doute été réalisé en 1874, année de la création de l’Inspection du travail. Cet organisme doit, entre autres, contrôler l’application du Code du travail, des lois, des règlements, des conventions et des circulaires d’application, constater les infractions à la législation du travail, établir des statistiques concernant les établissements soumis à son contrôle, notamment en ce qui concerne les accidents du travail, et participer à l’amélioration des conditions de travail. Les inspecteurs peuvent effectuer à tout moment des visites de contrôle et de vérification du respect des dispositions établies par le Code du travail. C’est en 1898 que fut promulguée la loi sur les accidents du travail, et en 1911 la loi sur les risques de maladies professionnelles.
2. Les Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions
de travail
Les Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), créés en
1983 dans les entreprises de plus de 50 salariés, jouent un rôle important dans la sécurité professionnelle. Un registre des avis de danger grave et imminent, ainsi que des registres de sécurité doivent être établis dans chaque entreprise ; la société doit afficher les soins à dispenser aux victimes d’accidents d’origine électrique dans les emplacements à risque, ainsi que les consignes à suivre en cas d’incendie et les noms des responsables de l’évacuation, les coordonnées du médecin du travail, ou encore la liste des membres du CHSCT.
3. La Direction départementale du travail et de l’emploi
C’est la Direction départementale du travail et de l’emploi (DDTE)
qui a autorité pour mettre en demeure un employeur de prendre les dispositions qui s’imposent en matière d’hygiène et de sécurité. Le médecin du travail assume un rôle de conseil pour l’amélioration des conditions de vie et de travail dans l’entreprise, l’hygiène générale de l’établissement, l’adaptation des postes, des techniques et des rythmes de travail à la physiologie humaine, la protection contre les nuisances (risques d’accidents du travail ou d’utilisation de produits dangereux), la prévention et l’éducation sanitaire. Il doit par conséquent étudier les conditions de vie et de travail dans l’entreprise (hygiène, rythmes de travail, risques d’accidents, etc.), participer aux réunions du CHSCT et être consulté sur les projets de construction ou les nouveaux aménagements, sur les modifications apportées aux équipements, et sur toute nouvelle technique de production, ainsi qu’être associé à l’élaboration des actions de formation à la sécurité et à la formation des secouristes. L’institut national de recherche et de sécurité, association à but non lucratif constituée après la Seconde Guerre mondiale sous l’égide de la Caisse nationale d’assurance maladie, publie régulièrement les résultats de ses études, ainsi que les décrets concernant l’hygiène et la sécurité. Il forme également des techniciens de la prévention.
ACCIDENTS DU TRAVAIL
Un accident du travail est un dommage causé à tout travailleur sur son
lieu de travail ou durant les trajets nécessaires pour l’exercice du travail. Il peut entraîner une incapacité temporaire ou provisoire, une incapacité permanente, ou même le décès. Parmi les risques physiques, on peut citer la chaleur ambiante, les brûlures, le bruit, la présence d’objets contondants, les vibrations, les changements brusques de pression, les radiations et les électrocutions.
MALADIES PROFESSIONNELLES
Pour qu’une maladie contractée par un travailleur soit considérée comme
professionnelle, celle-ci doit apparaître dans les listes des maladies professionnelles (manifestations morbides d’intoxications chroniques ou aiguës, infections microbiennes, etc.), que le travailleur ait exercé une activité susceptible de provoquer la maladie, et qu’il ait des symptômes correspondant aux formes qu’elle peut revêtir. On peut citer le tétanos professionnel, les affections cancéreuses provoquées par différents facteurs (l’exposition à l’amiante, par exemple), les spirochétoses, le nystagmus professionnel, les brucelloses professionnelles, les lésions provoquées par les travaux effectués dans des milieux où la pression est supérieure à la pression atmosphérique ou la température particulièrement élevée, les affections provoquées par les bruits, les mycoses cutanées d’origine professionnelle, les affections dues aux amibes, les affections professionnelles périarticulaires, les hépatites virales professionnelles, les affections respiratoires dues au bacille tuberculeux, etc. Les listes de ces maladies sont annexées aux décrets en Conseil d’État et publiées dans le Code de la sécurité sociale. C’est au travailleur de déclarer l’origine professionnelle de sa maladie. Cependant, l’employeur peut s’y opposer en apportant les preuves nécessaires, faute de quoi il verse des indemnités compensatoires à la victime et, en cas d’incapacité, une rente, comme pour les accidents du travail.
Chiffres clés par l’organisation internationale du
travail : Chaque jour, 6 000 personnes en moyenne meurent des suites d’un accident ou d’une maladie d’origine professionnelle, ce qui représente 2,2 millions de décès liés au travail chaque année, dont 350 000 environ résultant d’un accident et 1,7 million d’une maladie. De plus, 158 000 décès sont dus à des accidents survenus pendant le trajet vers le travail. Chaque année, on dénombre environ 270 millions d’accidents du travail entraînant une absence de trois jours ou plus, et quelque 160 millions de cas de maladies liées au travail. Le coût des lésions, maladies et décès – absentéisme, traitements médicaux, prestations d’invalidité et de survivants – représente environ 4 pour cent du produit intérieur brut mondial. Les substances dangereuses tuent environ 438 000 travailleurs chaque année et 10 pour cent des cancers de la peau sont, selon les estimations, imputables à l’exposition à de tels produits sur le lieu de travail. L’amiante à lui seul cause environ 100 000 décès chaque année et ce chiffre est en augmentation. Alors que la production mondiale d’amiante baisse depuis les années soixante-dix, un nombre croissant de travailleurs aux Etats-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne ainsi que dans d’autres pays industrialisés meurent d’avoir été exposés à la poussière d’amiante lorsqu’ils étaient plus jeunes. La silicose, maladie pulmonaire mortelle causée par l’exposition à la poussière de silice, frappe encore des dizaines de millions de travailleurs dans le monde. En Amérique latine, 37 pour cent des mineurs sont atteints plus ou moins sévèrement de cette maladie, pourcentage qui passe à 50 pour cent chez les mineurs de plus de 50 ans. En Inde, plus de 50 pour cent des travailleurs des fabriques de crayons d’ardoise et 36 pour cent des tailleurs de pierre souffrent de silicose.
LE CYCLE DE GESTION DES RISQUES PROFESSIONNELS.
1. REPERER LE DANGER. Cette étape est fondamentale car il ne peut y avoir gestion du risque que si le danger a été identifié. C’est à l’employeur de les déclarer au médecin mais celui-ci peut restituer l’information collectée lors de la visite des locaux et consultations médicales. Les visites de chantier permettent de connaître les multi expositions ou les activités. 2. SUPPRIMER LE DANGER. En changeant de produits ou de méthode de travail. Attention aux risques cachés : par exemple les lasers d’alignement dans le BTP qui ne sont utilisés que quelques secondes par heure mais qui sont laissés en fonctionnement. L’employeur doit signalé au médecin les effectifs exposés potentiellement. Le médecin du travail peut débuter la fiche d’entreprise. 3. REDUIRE LE DANGER. Quand il ne peut être supprimé, on peut réduire ce danger à la source par insonorisation des machines, aspiration et extraction des émissions toxiques,... Le médecin peut conseiller dans ce sens. 4. LIMITER L’EXPOSITION. En agissant sur les procédures et l’organisation du travail, la conception des postes. Le médecin peut proposer là des mesures d’adaptation ergonomique. Attention à la facilité de prescription des protections individuelles ! Elles peuvent être pénibles pour les salariés, sources d’autres risques et surtout de non observance ... 5. EVALUER LE RISQUE PERSISTANT. Par l’évaluation de la probabilité d’atteinte de la santé, après réalisation des actions précédentes, en tenant compte de l’état de santé de chacun (dossier médical). cf. circulaire n° 10 du 29/04/80. 6. METTRE EN PLACE UNE SURVEILLANCE MEDICALE SPECIFIQUE. La moindre des choses est que le résultat de l’examen médical soit normal mais cela ne signifie pas que le risque est éliminé. Presque en toute bonne foi, l’ensemble des destinataires de la fiche « d’aptitude » pourrait croire que le risque est géré par la simple surveillance médicale. Mais cette surveillance n’a de sens que si les étapes précédentes ont été réalisées. 7. INFORMATION ET FORMATION DU SALARIE. Cette action est primordiale : elle est rappelée par les textes internationaux et, peut être dans le futur, par les tribunaux. Cette information - sur le risque et les moyens de s’en protéger - peut être sans effet si l’on n’a pas réussi à en persuader les intéressés et leur hiérarchie. Le charisme du personnel médical peut être, ici, un atout ! 8. TENIR COMPTE DE L’EVOLUTION TECHNOLOGIQUE. La gestion des risques professionnels nécessite périodiquement une réactualisation de toutes ces étapes.
APPROCHE SYSTÉMIQUE
Ces dernières années, des ingénieurs ont tenté de développer une approche systémique
(baptisée ingénierie de la sécurité) de la prévention des accidents professionnels. Contracter une pathologie professionnelle est la conséquence de conditions de travail médiocres, de l’emploi d’équipements et d’outils inadaptés, mais aussi de la fatigue, d’une inattention, d’un manque de qualification ou d’une prise de risque inconsidérée. L’approche systémique consiste à examiner les domaines suivants : Les emplacements de travail — pour éliminer ou maîtriser les risques —, les méthodes et les pratiques opératoires et la formation des personnels. On enregistre les faits essentiels sur les accidents et les blessures, ainsi que l’historique de l’ouvrier impliqué, pour lister et éliminer tous les schémas susceptibles d’engendrer des risques.
DISPOSITIONS
L’élimination du risque peut nécessiter l’emploi de matières de
substitution moins toxiques, une ventilation améliorée, des dispositifs de sécurité sur les installations, contre les incendies, des capteurs électroniques (reliés à des systèmes de fermeture, anti-feu, ou d’arrêt de machines) dispersés dans les locaux, ou des tenues de protection. Les différents intervenants et responsables en matière de sécurité professionnelle définissent des mesures visant à supprimer les risques à la source ou à les réduire. Le port d’équipements de sécurité en fait partie. Selon le risque, cet équipement peut comprendre des lunettes de sécurité, des antiphones ou des protège-oreilles, un masque, une combinaison de protection contre la chaleur ou les radiations, des bottes, des semelles isolantes, des gants, des casques. Cependant, pour être efficace, l’équipement de protection doit être adapté, correctement entretenu et évidemment porté par le travailleur. Si ce dernier ne se plie pas aux consignes de sécurité, il commet une faute professionnelle pouvant entraîner son licenciement à effet immédiat, sans indemnité, surtout si ce refus peut mettre en danger la sécurité d’autrui. Lorsque les travailleurs sont soumis à des exigences physiques, psychologiques ou à des conditions ambiantes qui excèdent leurs capacités, des risques ergonomiques apparaissent. Ce type de risque se présente fréquemment dans le domaine de la manutention de matériaux, où les ouvriers doivent soulever ou porter de lourdes charges, mais concerne aussi des activités sédentaires : un siège inconfortable, un plan de travail à une hauteur inadaptée, un geste répétitif sur une chaîne de montage peuvent aussi entraîner des pathologies. Elles représentent 25 p. 100 de toutes les pathologies professionnelles et leur maîtrise requiert une organisation de la tâche de façon à ce que les travailleurs puissent l’accomplir sans se surmener.
Le tableau suivant nous donne quelques dispositions à prendre pour
éviter certains accidents possibles :
Partie du Accidents Sources Equipement
corps à possibles d’accidents de protéger possible protections souhaitées 1. chute chute de cintres, l’ensemble traumatisme hauteur baudrier ou du corps harnais de sécurité (anti-chutes) 2. la tête choc : Organe en casque traumatisme mouvement avec : risques de Projection de calotte, coiffe scalp solide et foulard, traumatisme liquides toque. divers Chutes souillure d’objets électrocution Projection de matière incandescent e 3. l’oreille perte de la émission bouchon cuité auditive intense de ou boucle surdité continuité de antibruit maladie bruit casque nerveuse projection de anti bruit particules enveloppant solides la tête couvre oreille 4. l’œil -inflammation particule -lunette éblouissement solide de sécurité cataracte poussière en lunette à - perte de la suspension coque ou vue dans l’air écrans latéraux. écran ou visière - lunette à verres spéciaux 5. voie asphyxie, poussière en masque respiratoire intoxication suspension filtrant maladie gaz, vapeur, - système professionnell fumée de protection e toxique respiratoire - allergie et autonome asthme (bouteille, masque) 6. les écrasement contact avec pâtes mains et coupure, des isolantes et les bras déchirure éléments : crème dites brûlure, électrique, barrière ou amputation mécanique, films silicone égratignure chimique et hygiène dermatose thermique… des mains - allergie exposition à gants de eczéma des sécurité : radiations doigtier - outil à main (demi gants), manques, moufle - manchette : crispins (avant bras) 7. les pieds écrasement chute d’objet - brûlure, heurt contre chaussure de amputation des objets sécurité : électrocution objet pointu isolante, fractures soudure : antidérapante entorses projection de s, traumatisme métal en imperforables et plaies fusion (à semelles contact avec d’acier), à des éléments coquille sous tension renforcée.
COOPERATION DES ACTEURS ET IMPLICATION DE LA
POPULATION
- Les acteurs concernés sont nombreux : exploitants, autorités de
contrôle, maires et responsables des intercommunalités, responsables de la Sécurité Civile et assureurs mais aussi membres des associations intéressées, professionnels intervenant à quelque titre que ce soit dans les usines ou à leur voisinage et enfin, journalistes et responsables des médias qui jouent un rôle essentiel dans l’information et l’implication du public. Ils doivent avoir leurs responsabilités et leurs missions définies de façon aussi précise que possible pour leur permettre d’agir avec la plus grande efficacité. Ils doivent aussi coopérer ensemble pour tenir compte des conséquences de leurs actes sur les autres parties concernées et assurer une circulation correcte de l’information, en toute circonstance, ce qui nécessite d’ailleurs de s’entraîner avec méthode et régularité. Les préfets ont la charge particulièrement lourde d’assurer la coordination nécessaire entre tous les acteurs mais aussi d’animer l’ensemble du dispositif et de diriger les opérations le cas échéant. - Une autre voie de progrès proposée est de rédiger des Guides de Bonne Pratique. Ces Guides doivent permettre, grâce à un travail d’échanges d’expérience, de proposer des pratiques efficaces pour traiter concrètement les problèmes dans des circonstances variées en évitant toute normalisation des comportements. Leur mise à jour doit être périodique afin de pouvoir tenir compte des évolutions de l’environnement social et économique ainsi que des progrès accomplis sur les plans techniques et organisationnels. Dans ce cadre, une priorité devrait être accordée aux bonnes pratiques des Maires qui ont une responsabilité générale d’ordre public mais aussi de nombreuses obligations définies par des textes particuliers, pas toujours connues des autres acteurs sinon d’eux-mêmes. Or, les Maires ou les responsables des Intercommunalités jouent un rôle essentiel vis à vis des populations concernées depuis l’urbanisme jusqu’à l’alerte et l’organisation des secours en passant par l’information et la préparation des populations. Leur implication est nécessaire sur l’ensemble des dispositifs en place et la taille souvent réduite des collectivités en cause doit être prise en compte. Le plan communal de sauvegarde, prévu par la loi de modernisation de la Sécurité Civile, constitue à ce titre une avancée importante et doit permettre à la sécurité de trouver sa place dans l’ensemble des politiques communales. - L’information doit être développée de façon responsable alors que trop souvent les médias ne traitent des risques qu’à l’occasion de difficultés et dans un style de dénonciation de tous et chacun. Il s’agit certes de formation des journalistes mais pas seulement si l’on veut parvenir à une meilleure protection de la population qui doit savoir ce qui se passe et qui peut se passer pour organiser sa vie et avoir les bons réflexes en cas de nécessité. En fait, il s’agit de renforcer la transparence et de développer un langage et un vocabulaire communs aux professionnels et au public sur les sujets concernant tous les partenaires du risque et d’établir et faire connaître les outils de cette communication. Il convient, par exemple, de préparer et organiser l’intervention des médias pour assurer l’information des populations par « les messages d’alerte et les consignes de sécurité liés à la situation ». Des outils de communication, tenant compte de l’expérience acquise dans le nucléaire, devraient être mis au point en concertation entre l’exploitant, les collectivités territoriales et le Préfet. Il s’agit notamment de l’organisation et des modalités de la pré alerte et de l’alerte proprement dite, de la définition d’une échelle des incidents et de son utilisation ainsi que de l’information sur les risques dus à l’exploitation et sur la nature des consignes de sécurité susceptibles d’être données. Il est clair que des informations plus générales sur l’exploitation (productions, principes de fonctionnement, emplois..) faciliteront le transfert d’information surtout si elles sont données sur un mode attrayant (visites, tracts..). De même, des exercices donnant l’occasion à tous de s’entraîner devront être organisés régulièrement et expliqués suffisamment. L’information doit être largement distribuée avec pour seules limites, mais impératives, les nécessitées du secret commercial et industriel ainsi que de la protection contre la malveillance et le terrorisme
LES MESURES DE PRÉVENTION
Parmi les mesures de prévention qui existent, on trouve la culture de
sécurité. Cependant une culture de sécurité toute seule ne suffira jamais. Ce qui a conduit à l’entrée en jeu de la législation et des normes qui comprennent un certain nombre de mesures destinées à favoriser la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ainsi, outre les cotisations normalement versées par les employeurs aux caisses d’assurance maladie, une cotisation supplémentaire sera exigée si un accident du travail survient dans l’entreprise, et cette dernière sera majorée très lourdement si d’autres accidents surviennent sans que les mesures de prévention prescrites aient été prises. La responsabilité pénale de l’employeur peut être engagée si ce dernier a négligé de prendre les mesures de protection et de sécurité qui s’imposaient, et cela même en l’absence d’accident déclaré.
PRINCIPES GENERAUX DE PREVENTION
La législation :
Selon le code du travail :
« I. Le chef d’établissement prend les mesures nécessaires pour assurer la
sécurité et protéger la santé des travailleurs de l’établissement, y compris les travailleurs temporaires. Ces mesures comprennent des actions de prévention des risques professionnels, d’information et de formation ainsi que la mise en place d’une organisation et de moyens adaptés. Il veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances, et tendre à l’amélioration des situations existantes. Sans préjudice des autres dispositions du présent code, lorsque dans un même lieu de travail les travailleurs de plusieurs entreprises sont présents, les employeurs doivent coopérer à la mise en oeuvre des dispositions relatives à la sécurité, à l’hygiène et à la santé selon des conditions et des modalités définies par décret en Conseil d’Etat. II. Le chef d’établissement met en oeuvre les mesures prévues au I ci- dessus sur la base des principes généraux de prévention suivants : a) Eviter les risques ; b) Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ; c) Combattre les risques à la source ; d) Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ; e) Tenir compte de l’état d’évolution de la technique ; f) Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ; g) Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations de travail et l’influence des facteurs ambiants ; h) Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ; i) Donner les instructions appropriées aux travailleurs.
Les normes :
Type de normes :
On distingue quatre types de normes :
Les normes fondamentales : elles donnent les règles en matière de
terminologie, sigles, symboles, métrologie (ISO 31 : grandeurs et unités).
Les normes de spécifications : elles indiquent les caractéristiques,
les seuils de performance d'un produit ou d'un service (exemple : EN 2076-2 : Série aérospatiale - Lingots et pièces moulées en alliages d'aluminium et de magnésium - Spécification technique - Partie 2 - Lingots pour refusion.)
Les normes d'analyse et d'essais : elles indiquent les méthodes et
moyens pour la réalisation d'un essai sur un produit (exemple : ISO 6506-1 : Matériaux métalliques - Essai de dureté Brinell - Partie 1 : Méthode d'essai).
Les normes d'organisation : elles décrivent les fonctions et les
relations organisationnelles à l'intérieur d'une entité (exemple : ISO 9001 : Systèmes de management de la qualité – Exigences). Exemple de normes de sécurité :
La norme EN ISO 13857 :
Distances de sécurité pour les membres inférieurs
hauteur h Distance minimum s
1 2 3
h = 200 = 340 = 665 = 290
200 < h = 400 = 550 = 765 = 615
400 < h = 600 = 580 = 950 = 800
600 < h = 800 = 950 = 950 = 900
800 < h = 1000 = 1125 = 1195 = 1015
Les figures 1, 2 et 3 indiquent les distances (s) pour les cas
particuliers où l'accès des membres inférieurs d'une personne en position debout est empêché sans aucun dispositif additionnel. Si la hauteur h jusqu'à la structure de protection est comprise entre deux valeurs, il faudra utiliser la distance correspondant à la valeur h la plus grande. Conclusion : L’analyse des causes des accidents et incidents graves, dans des installations de plus en plus complexes, démontre que, pour une part minoritaire, elles sont d’origine technique (conception, équipements) et pour une forte majorité d’origine organisationnelle ou comportementale, facteurs communs à toutes les entreprises quelle que soit leur branche d’activité. La réglementation, qui s’est diversifiée, ne suffit pas. Les progrès en sécurité industrielle ne peuvent venir que des entreprises elles-mêmes à l’intérieur desquelles doit se développer une culture de sécurité. Une culture de sécurité passe nécessairement par une approche pluridisciplinaire englobant de manière systémique toutes les dimensions du risque industriel : évolutions technologiques, rôle du facteur humain, dimensions économique, juridique, managériale, organisationnelle et sociale dans l’entreprise. Mais ces facteurs internes à l’entreprise doivent être complétés par les aspects relationnels avec l’extérieur de l’entreprise nécessitant une analyse globale des concepts de « tolérabilité » du risque et des modes de concertation entre les entreprises, les élus et la société civile. Une culture de sécurité doit donc non seulement imprégner l’ensemble des acteurs de l’entreprise mais aussi se développer à proximité des sites industriels pour faciliter le dialogue entreprise / société civile et examiner les conditions d’une cohabitation durable. Bibliographie :