CHAPITRE IV Syscoa Et Principes

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CHAPITRE IV : LES POSTULATS, CONVENTIONS COMPTABLES ET LE PLAN COMPTABLE SELON

LE SYSCOHADA REVISE
Le système comptable OHADA (SYSCOHADA) est le nouveau référentiel comptable qui s’est
substitué au PCI adopté depuis 1973 en Côte d’Ivoire. Le SYSCOHADA est en vigueur depuis le 1 er
Janvier 2001 et applicable dans tous les pays membres de l’OHADA (UEMOA et CEMAC). Il a été
révisé 2017 et mis en vigueur au Mali en janvier 2018.
Les autorités de l’UEMOA reconnaissant le rôle important que joue la comptabilité dans le
développement et l’intégration économique des états de l’union ont décidé de réaliser un
nouveau référentiel comptable commun dénommé SYSCOHADA. Le SYSCOHADA trouve son
fondement d’une part dans la recherche d’information financière fiable et pertinente. D’autre
part dans la nécessité de faire de la comptabilité un outil de développement et d’intégration
économique dans l’espace OHADA.
Or l’on a remarqué que dans les pratiques comptables il y a des divergences d’un pays à un autre
et qui plus est dans un même pays d’une entreprise à une autre. La comptabilité dans les pays de
l’union était caractérisé par :
- l’hétérogénéité des références comptables
- la pluralité des états financiers
- l’obsolescence des normes comptables
- le secteur productif non appréhendé
- un droit comptable non adapté aux réalités et aux besoins des affaires
Les particularités du SYSCOHADA
Le SYSCOHADA a tenu compte de la réalité des économies de la sous région ainsi que de
l’évolution des pratiques comptables internationales. Il s’est fortement appuyé sur le traité de
l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires).
Le SYSCOHADA a identifié sept (07) utilisateurs de l’information comptable à savoir :
- l’entreprise elle-même ;
- les tiers commerçants (clients, fournisseurs) ;
- les tiers financiers (associés, banque, BCEAO) ;
- le personnel ;
- l’Etat ;
- la centrale des bilans ;
- les autres partenaires hors UEMOA de l’entreprise (FMI, Banque mondiale).
Le SYSCOHADA dispose de trois (03) systèmes comptables :
 Le système comptable normal appliqué dans les grandes entreprises (le bilan, le compte
de résultat, le TFT et les états annexés)
 Le système comptable allégé appliqué dans les moyennes entreprises (Bilan, le compte
de résultat et les états annexés)
 Le système minimal de trésorerie appliqué dans les petites entreprises et dans les
secteurs informels (le livre des recettes et dépenses et le grand-livre à quelques
comptes)
I. Postulats Comptables
La comptabilité donne une certaine image du patrimoine et du résultat de l’entité, en utilisant
des conventions, des règles du jeu, que l’on appelle " principes comptables".
En comptabilité, les principes comptables considérés comme fondamentaux sont les suivants:
A. Les postulats comptables
Les postulats permettent de définir le champ du modèle comptable. Ce sont des principes
acceptés sans démonstration mais cohérents avec les objectifs fixés.
Les postulats retenus pour définir le champ du modèle comptable du Système comptable
OHADA sont les suivants:
Postulat de l’entité
L’entité est considérée comme étant une personne morale ou un groupe autonome et
distinct de ses propriétaires et de ses partenaires économiques. La comptabilité financière est
fondée sur la séparation entre le patrimoine de l'entité et celui de ses propriétaires. Ce sont les
transactions de l'entité et non celles des propriétaires qui sont prises en compte dans les états
financiers de l’entité.
Une entité s'étend à toute organisation exerçant une activité économique et qui contrôle et
utilise des ressources économiques. Lorsqu’une entité (personne morale) contrôle une ou
plusieurs entités, l’ensemble forme un groupe qui doit présenter des états financiers
consolidés.
Postulat de la comptabilité d’engagement ou d’exercice
L'information financière établie, à l'exception de celle contenue dans le tableau des flux
de trésorerie et sous réserve des dispositions spécifiques concernant le Système Minimal de
Trésorerie, renseigne les utilisateurs, non seulement sur les transactions passées ayant entraîné
des flux de trésorerie, mais également sur des obligations et autres événements entraînant des
encaissements et des paiements futurs.
Postulat de la spécialisation des exercices
Ce postulat, prévu à l’article 59 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à
l’information financière, signifie que la vie de l’entité étant découpée en périodes appelées
« exercices » à l’issue desquels sont publiés des états financiers annuels, il faut rattacher à
chaque exercice tous les produits et les charges qui le concernent (nés de l’activité de cet
exercice), et ceux-là seulement.
D’une manière générale, lorsque des revenus sont comptabilisés au cours d'un exercice,
toutes les charges ayant concouru à la réalisation de ces revenus doivent être déterminées et
rattachées à ce même exercice.
Le respect de ce postulat est assuré par le biais de comptes dits de régularisation qui permettent
d'ajuster les produits et les charges dans le temps.
Le respect de ce postulat est assuré par le biais de comptes dits de régularisation qui permettent
d'ajuster les produits et les charges dans le temps.
Dérogation : des événements postérieurs à la clôture de l’exercice mais antérieurs à la
date d’arrêté des compte si ceux-ci contribuent à confirmer des situations qui existaient à la
clôture de l’exercice (par exemple : révélation de la situation compromise d’un client rendant la
créance douteuse).
Postulat de la permanence des méthodes
Le postulat de permanence des méthodes rappelé dans l’article 40 de l’Acte uniforme relatif au
droit comptable et à l’information financière exige que les mêmes méthodes de prise en compte,
de mesure et de présentation soient utilisées par l'entité d'une période à l'autre. En effet, la
comparabilité et la cohérence des informations comptables au cours de périodes successives
implique la permanence des méthodes d'évaluation et de présentation.
Le terme « méthode comptable » s’applique - aux méthodes et règles d’évaluation et de
présentation des comptes.
On peut cependant déroger à la fixité des méthodes si un changement exceptionnel est
intervenu dans la situation de l'entité ou dans le contexte économique, industriel ou financier et
que le changement de méthodes fournit une meilleure information financière compte tenu des
évolutions intervenues.
Dérogations : (nature et traitement, à suivre):
 Changement de méthodes comptables ;
 Corrections d'erreurs.
Postulat de la prééminence de la réalité économique sur l’apparence juridique
Selon ce postulat, pour que l'information représente d'une manière pertinente les transactions
et autres événements qu'elle vise à représenter, il est nécessaire qu'ils soient
enregistrés et présentés en accord avec leur substance et la réalité économique et non pas
seulement selon leur forme juridique.
Le Système comptable OHADA opte pour une application limitée de ce postulat
comptable. Les quatre applications (au lieu de cinq applications dans l’ancien référentiel
comptable) qui sont faites du principe de prééminence de la réalité sur l’apparence sont les
suivantes:
- inscription à l’actif du bilan (comme si l’entité en était propriétaire) des biens détenus
avec clause de « réserve de propriété »;
- inscription à l’actif du bilan du locataire des biens utilisés dans le cadre d’un contrat de
location acquisition (côté preneur) et d’une créance de location financement (côté bailleur). Ces
dispositions sont limitées aux contrats de crédit-bail, de location-vente ou tout autre contrat de
location assortie d’une option d’achat dont le preneur est raisonnablement certain d’exercer) ;
- inscription à l’actif du bilan des effets remis à l’escompte et non encore échus ou honorés ;
- inscription dans les « charges de personnel » du personnel facturé par d’autres entités.
Contrairement aux dispositions prévues par l’ancien référentiel comptable qui
prévoyait l’inclusion dans le patrimoine du concessionnaire, des biens mis à sa disposition par le
concédant, ce cadre conceptuel exclut de tels biens du patrimoine du concessionnaire car, ils ne
répondent pas à la définition d’un actif (ressource économique actuelle contrôlée par l’entité).
B. Les Conventions comptables
Les conventions comptables sont destinées à guider le préparateur des comptes dans
l’évaluation et la présentation des éléments devant figurer dans les états financiers. Elles ont un
caractère de généralité moins grand que les postulats comptables et peuvent varier d’un pays ou
d’un espace géographique à un autre.
Les conventions comptables servant de guide pour l’élaboration des états financiers
annuels du Système comptable OHADA sont les suivantes:
Convention du coût historique
Selon les articles 35 et 36 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information
financière, la méthode d’évaluation des éléments inscrits en comptabilité est fondée sur la
convention du coût historique. Ainsi donc, à leur date d'entrée dans le patrimoine de l'entité,
la valeur des actifs est déterminée dans les conditions suivantes:
- les actifs acquis à titre onéreux sont comptabilisés à leur coût d'acquisition ;
- les actifs produits par l'entité sont comptabilisés à leur coût de production ;
- les actifs acquis à titre gratuit sont comptabilisés à leur valeur actuelle ;
- les actifs acquis par voie d’échange sont comptabilisés à la valeur actuelle des actifs
reçus, sauf si cette valeur actuelle ne peut être estimée de façon fiable.
Dans ce cas, les actifs acquis sont comptabilisés à la valeur actuelle des actifs donnés en échange.
Le choix du coût historique se justifie par le fait que la valeur d'origine constitue une
information vérifiable reposant sur une évidence.
Dérogation
Lorsque les déformations dues à l’inflation deviennent trop fortes, le Système comptable OHADA
a prévu, le recours à la réévaluation qui peut être libre ou légale.
Convention de prudence
Cette convention est énoncée d’entrée dans les articles 3 et 6 de l’Acte uniforme relatif au droit
comptable et à l’information financière : « La comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la
convention de prudence, aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence
inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations
qu’elle a traitées. »
La prudence est l'appréciation raisonnable des faits dans des conditions d’incertitude afin
d'éviter le risque de transfert, sur l'avenir, d'incertitudes présentes susceptibles de grever le
patrimoine ou le résultat de l'entité. Les actifs et les produits ne doivent pas être surévalués, et
les passifs et les charges ne doivent pas être sous-évalués.
La convention de prudence est avant tout, dans le contexte socio-économique et culturel
de nos entités, un moyen d’une part, de protéger et, surtout de garder la confiance des tiers et,
d’autre part de prévenir toutes distributions de dividendes fictifs (distribution de plus-values
potentielles) susceptibles de nuire à leur équilibre financier, leur croissance et leur capacité
d’autofinancement.
Toutefois, l'application de ce principe de prudence ne doit pas conduire à la création de
réserves occultes ou de provisions excessives, la sous-évaluation délibérée des actifs ou des
revenus ou la surévaluation délibérée des passifs ou des charges.
- la présentation et la communication claire et loyale de l’information, sans intention de
dissimuler la réalité derrière l’apparence (article 6 de l’Acte uniforme) ;
- le respect de la règle de non-compensation, dont l’inobservation entraînerait des
confusions juridiques et économiques et fausserait l’image que doivent donner les états
financiers annuels. Sont uniquement autorisées les compensations juridiquement fondées
(article 34 de l’Acte uniforme) en vertu de la loi ou du contrat...
Convention de régularité et transparence
Dans le droit comptable OHADA, cette convention a été affirmée dans les articles 6, 8, 9,
10 et 11 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable et à l’information financière.
En fait, il imprègne tous les textes relatifs à l’information externe.
Il faut inclure dans ce concept :
- la conformité aux règles et procédures du Système comptable OHADA, au plan comptable et à
sa terminologie, à ses présentations d’états financiers (notion de régularité)... ;
Convention de la correspondance bilan de clôture – bilan d’ouverture
Cette convention est rappelée à l’article 34 de l’Acte uniforme relatif au droit comptable
et à l’information financière : « le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de
clôture de l’exercice précédent ».
Cette convention, classique mais d’application délicate, a pour principale conséquence que l’on
ne peut imputer directement sur les capitaux propres (à l’ouverture de l’exercice, donc à la
clôture de l’exercice précédent) :
- ni les incidences (gains ou pertes) des changements de méthode comptable ;
- ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui auraient été omis. Ces
corrections doivent transiter par le compte de résultat du nouvel exercice.
Dérogation
Dans le cadre du Système comptable OHADA, il a été considéré qu’il n’existait que
deux cas d’imputation possible, directement sur les capitaux propres, sans « passer » par le
compte de résultat :
- celui de l’incidence d’un changement de méthodes ayant un impact fort significatif sur
les états financiers ; celui de la correction d’une erreur significative.
Dérogation
Dans le cadre du Système comptable OHADA, il a été considéré qu’il n’existait que
deux cas d’imputation possible, directement sur les capitaux propres, sans « passer » par le
compte de résultat : celui de l’incidence d’un changement de méthodes ayant un impact fort
significatif sur les états financiers ;
- celui de la correction d’une erreur significative.
Convention de l’importance significative
Cette convention, bien qu’énoncée formellement à l’article 33 de l’Acte uniforme relatif au
droit comptable et à l’information financière, à propos des notes aux états financiers,
concerne également tous les autres états financiers.
Sont significatifs « tous les éléments susceptibles d’influencer le jugement que les
destinataires des états financiers peuvent porter sur le patrimoine, la situation financière et le
résultat de l’entité » (article 33 de l’Acte uniforme).
Cette définition de l’importance significative par ses conséquences sur le jugement des
utilisateurs montre le caractère relatif du critère (en fonction de la taille de l’entité
notamment) et la difficulté de son application, puisqu’elle place en responsabilité les
comptables, les dirigeants et les auditeurs, qui ont à prendre la décision de retenir ou non
l’élément en fonction de son importance significative présumée, donc de son influence sur le
jugement porté par telle ou telle catégorie de lecteurs des états financiers annuels.
Les conséquences de ce principe sont considérables et vont, selon le cas, dans le sens d’un
allégement ou d’un alourdissement de l’information comptable :
 Dans le sens d’un allégement de l’information
- « l’arrondi » possible de certaines évaluations (stocks notamment) ;
la possibilité d’accélérer l’arrêté des comptes annuels, donc d’accélérer leur publication, par des
estimations raisonnables des comptes de régularisation (charges à payer,
produits à recevoir.) ne présentant pas de différence significative avec les montants exacts ;
- la possibilité voire l’obligation de ne pas fournir, dans les Notes annexes aux états
financiers, des informations n’atteignant pas le seuil d’importance significative.
 Dans le sens d’une extension de l’information
Tous les points cités ci-dessus conduisent à un allégement des travaux comptables.
D’autres alourdissent les états financiers, en l’occurrence les Notes annexes : le principe
conduit à l’obligation de fournir dans ces notes toute information (de nature comptable et
financière, qu’elle soit d’origine économique ou juridique) d’importance significative, même si
elle n’est pas prévue explicitement dans le Système comptable OHADA. Il en est ainsi par
exemple : dans les événements postérieurs à la clôture de l’exercice, perte d’un marché
important à l’exportation ou innovation technologique née après la date de clôture rendant
caduque une partie du potentiel de production de l’entité.
 Appréciation du caractère significatif d'une information
La notion de « seuil de signification » est, avant tout, le fruit d'une appréciation subjective
et ne saurait être ramenée à une dimension exclusivement quantitative ; elle implique, au
contraire, une étude au cas par cas en fonction des particularités de l'entité.
- Critères à retenir
Si la notion de « caractère significatif » n'est pas exclusivement liée à un critère quantitatif, ce
dernier peut, sur un plan pratique, aider à sa mise en œuvre. À titre indicatif, on peut considérer
qu'une information quantifiée sur le plan financier a un caractère significatif dès
lors que l'une au moins des conditions suivantes est remplie :
 lorsque le poste qu'elle explique ou précise représente un certain pourcentage du total du
bilan (par exemple, entre 5 et 10 % au moins) ;
 ou lorsque la partie de variation du poste expliquée par l'information représente entre 10
et 20 % du montant total du poste ;
 ou lorsque le montant considéré représente plus de 10 % du bénéfice net.
Les critères qui peuvent être retenus sont, par exemple, le résultat des activités ordinaires, le
résultat net, le chiffre d'affaires, les capitaux propres.
La nature de l'information en cause peut présenter un caractère qualitatif qui conduira
également à une mention dans les Notes annexes. De même, une information peut être
significative si elle répond par avance à une question susceptible de se poser à la lecture du bilan
ou du compte de résultat.
Exemple
Une librairie qui reçoit en dépôt vente la majorité de ses livres, présentera un bilan dont les
stocks de livres seraient presque inexistants à l’actif (et donc a priori non significatifs).
Mais, pour une pertinence de l’information financière, cette librairie doit mentionner dans
les Notes annexes qu’elle a eu recours pour la quasi-totalité de ces stocks de livres à un contrat
de dépôt vente et préciser la valeur desdits stocks.
C. Changement de méthodes comptables
1. Nature des changements de méthodes comptables
Un changement de méthodes comptables résulte:
- soit du remplacement d’une méthode comptable par une autre lorsqu’une option implicite ou
explicite existe. Cela constitue un changement de méthode comptable stricto sensu (exemple :
passage de la méthode d’évaluation des stocks CMP à la méthode FIFO).
- soit d’un changement de réglementation comptable (adoption d’un nouveau référentiel
comptable tel que le Système comptable OHADA révisé).
A la différence des changements de méthodes qui sont opérés à l’initiative de l’entité, les
changements de réglementation comptable s’imposent à elle. Un changement de réglementation
comptable est décidé par une autorité compétente en la matière ; il n’a pas à être justifié par
l’entité.
L'adoption d'une méthode comptable pour des événements ou opérations qui
diffèrent sur le fond d'événements ou d'opérations survenues précédemment, ou l'adoption
d'une nouvelle méthode comptable pour des événements ou opérations qui étaient jusqu'alors
sans importance significative, ne constituent pas des changements de méthodes comptables.
2. Traitement comptable des changements de méthodes comptables
Tout changement de méthode comptable, dès lors qu’il induit des modifications significatives
dans les états financiers de l’exercice, ou est susceptible d’en induire lors d’exercices suivants :
- doit faire l’objet d’une information dans les Notes annexes ;
- et l'effet, après impôt, de la nouvelle méthode est calculé de façon rétrospective, comme si
celle-ci avait toujours été appliquée. Pour les comptes individuels, l’impact fiscal ne concerne
que l’impôt exigible (et non l’impôt différé) qui doit tenir compte des dispositions fiscales en
vigueur sur le plan national. Ainsi, par exemple, lorsque l’application rétrospective d’une
méthode n’a aucune incidence fiscale en matière d’impôt exigible, le changement de méthode
affectera le compte de report à nouveau pour un montant déterminé avant impôt.
Dans les cas où l'estimation de l'effet à l'ouverture ne peut être faite de façon objective, en
particulier lorsque la nouvelle méthode est caractérisée par la prise en compte d'hypothèses, le
calcul de l'effet du changement sera fait de manière prospective.
L'impact du changement déterminé à l'ouverture, après effet d'impôt, est imputé en « report à
nouveau » dès l'ouverture de l'exercice sauf :
- s’il existe des dispositions transitoires dans le cas d’une nouvelle règlementation comptable ;
- si, en raison de l'application de règles fiscales, l'entité est amenée à comptabiliser l'impact du
changement dans le compte de résultat en valeur brute (compte de charges par nature avec
mention dans les Notes annexes).
Tel est le cas si le changement de méthode a pour impact une diminution des capitaux
propres:
 Au cours des exercices ultérieurs : lorsque les changements de méthodes comptables ont
conduit à comptabiliser des provisions sans passer par le compte de résultat, la reprise de
ces provisions s'effectue directement par les capitaux propres pour la partie qui n'a pas
trouvé sa justification.
 Information comparative : des informations pro-forma des exercices antérieurs présentés
sont établies suivant la nouvelle méthode afin d’assurer la comparabilité.
 Information comparative : des informations pro-forma des exercices antérieurs présentés
sont établies suivant la nouvelle méthode afin d’assurer la comparabilité.
II. Le Plan Comptable SYSCOHADA révisé
Pour que les documents comptables (bilan, compte de résultat, tableau des flux de trésorerie et
notes annexes) puissent être lus et compris par tous, il est nécessaire qu’une certaine
harmonisation soit réalisée et que les entités présentent leur comptabilité de la même manière.
Cette normalisation est l’œuvre des Experts qui ont élaboré le plan comptable SYSCOHADA
révisé.
A. Contenu du Plan comptable
Le Plan comptable SYSCOHADA révisé se présente sous la forme d’un volume de format
commercial divisé en trois (03) parties:
- la première partie concerne le cadre comptable c’est-à-dire la classification de comptes
de Bilan, de gestion, des engagements hors bilan et de la comptabilité analytique de gestion;
- la deuxième partie du Plan SYSCOHADA révisé contient les Etats financiers (système normal et
système minimal de trésorerie);
- la troisième partie présente les notes annexes.
B. Classification des comptes du Plan Comptable
Les comptes sont regroupés en neuf classes:
Classe 1- Comptes de ressources durables
Classe 2- Comptes d’actif immobilisé
Comptes Classe 3- Comptes de stocks
de Bilan Classe 4- Comptes de tiers
Classe 5- Comptes de trésorerie
Classe 6 - Comptes de charges des activités ordinaires

Comptes Classe 7- Comptes de produits des activités ordinaires


de Gestion Classe 8- Comptes des autres charges et des autres produits.

Classe 9 – Comptes des engagements hors Bilan et de la comptabilité analytique de gestion (90 –
99).
L’usage de la classe 9 est facultatif.
Toutefois, cette classe permet à l’entité d’enregistrer les engagements hors bilan et, à ce titre,
facilite la confection de l’état annexé.
Les engagements hors bilan représentent les droits et les obligations de l’entité dont les effets
chiffrables sur le montant et la consistance du patrimoine sont subordonnées à la réalisation de
conditions ou d’évènement ultérieurs.
Pour être enregistrés, les engagements hors bilan doivent faire obligatoirement l’objet
d’une convention écrite.
Les engagements hors bilan se distinguent en deux rubriques:
- engagements obtenus;
- engagements accordés.
On distingue également dans cette classe les comptes de la comptabilité analytique de gestion
(92 – 99).
Les comptes se subdivisent selon la classification décimale.
Exemple:
Classe 2 – Comptes d’actif immobilisé
20 – Charges immobilisées
21 – Immobilisations incorporelles
22 – Terrains
222 – Terrains nus
2221 – Terrains à bâtir
2228 - Autres terrains nus
Chaque entité peut établir son plan de comptes respectant le cadre général proposé par le
plan comptable, mais adapté à ses besoins propres.
Le plan des comptes est commun aux deux systèmes de présentation des documents de
synthèse (Etats financiers):
- le système normal ; (chiffre d’affaires supérieur à 100.000.000 F CFA);
- le système minimal de trésorerie (chiffre d’affaires inférieur ou égal à 30.000.000 F CFA).
C. LE PRINCIPE DE NUMERATION DES COMPTES DANS LE SYSCOHADA
1- Les classes des comptes

Le SYSCOHADA a retenu neuf (09) classes de comptes avec les codes de 1 à 9. Cette codification
des comptes entre dans le champ de la normalisation impérative à l’exception de la classe 9 qui
est d’une application facultative.

a- Les comptes de la comptabilité générale

Il s’agit des comptes de la classe 1 à 8.


- Les classes de 1 à 5 se rapportent au bilan et suivent la ventilation ci-après :
 Classe 1 : comptes de ressources durables (créditeurs)
 Classe 2 : comptes d’actifs immobilisés (débiteurs)
 Classe 3 : comptes de stocks (débiteurs)
 Classe 4 : comptes de tiers (débiteurs ou créditeurs)
 Classe 5 : comptes de trésorerie (débiteurs ou créditeurs)
- les classes 6 et 7 comportent les comptes de gestion des activités ordinaires
 Classe 6 : compte de charges des activités ordinaires (débiteurs)
 Classe 7 : compte de produits des activités ordinaires (créditeurs)
- La classe 8 est relative aux comptes de charges hors activités ordinaires et de produits
hors activités ordinaires.

b- Les comptes des engagements hors bilan ou comptes de la comptabilité analytique

Il s’agit essentiellement des comptes de la classe 9 qui sont d’une utilisation facultative.

2- Hypothèse de codification
Le SYSCOHADA a retenu le système de codification décimale des comptes avec souplesse
d’adaptation ; l’entreprise pouvant organiser sa comptabilité en fonction de ses besoins
spécifiques au delà de 4 ou 3 chiffres prévus.
Cette codification comporte des constances et des parallélismes qui facilitent la maîtrise et la
mémorisation des comptes.
Pour un compte à 2 chiffres le 1er chiffre représente la classe et le 2ème chiffre représente une
subdivision de la classe.
Pour un compte à 3 chiffres, le 1er chiffre représente la classe, le 2ème chiffre la subdivision de
la classe, le 3ème chiffre une subdivision du compte à 2 chiffres.

Exemples : classe 2
21 : Immobilisations incorporelles
22 : Terrains
23 : Bâtiments installations techniques et agencement
24 : Matériel
2421 Matériel agricole
2422 Outillage agricole

a- Au titre des constances

- Pour les comptes de bilan la terminaison 9 dans les comptes à 2 chiffres à pour rôle
d’identifier les dépréciations provisoires des classes correspondantes.

Exemple : 19 Provisions financières pour risques et charges


29 Dépréciations des immobilisations
39 Dépréciation des stocks
La terminaison 9 en 2ème position joue un rôle similaire dans les comptes de gestion des
classes 6 et 7 dans la mesure où elles se rapportent aux opérations de provisions.
Exemple : 69 Dotations aux provisions
79 Reprises de provisions

- Le chiffre 9 en 3ème position pour les comptes de la classe 4. annonce un solde inverse
par rapport au solde normal des comptes de même niveau.

Exemple : 409 :" Fournisseurs débiteurs " par rapport aux comptes 401 à 408 qui présentent un
solde créditeur
419 : " Clients créditeurs" par rapport aux comptes 411 à 418 qui présentent un solde
débiteur.

- Le chiffre 0 en 3ème position est réservé au regroupement des comptes de même niveau,
ou pour l’utilisation d’un compte global ; ainsi le compte 410 : clients et comptes
rattachés est utilisé : soit pour regrouper les comptes 411 à 418 ; soit comme compte
unique global, si l’entreprise ne juge pas utile d’ouvrir les comptes 411 à 418
- Le chiffre 3 caractérise les stocks au niveau des comptes de la classe 6 et 7.
Exemple : 603 : Variations de stocks de biens achetés
703 : Variations des stocks de biens et de services produits
- Le chiffre 8 placé en 2ème position pour les comptes de la classe 2 annonce un compte
d’amortissement
Exemple : 2845 : amortissement du matériel de transport
Le chiffre 8 placé en 2ème position pour les comptes de la classe 6 correspond à la dotation
aux amortissements
Exemple : 681 : Dotations aux amortissements d’exploitation.
En 2ème position pour la classe 7 il indique un transfert de charges.
Exemple : 787 : Transferts de charges financières

b- Au titre des parallélismes

Le SYSCOHADA a prévu une sorte de parallélisme au niveau des comptes de gestion de la classe
6 et 7 en vue de maîtriser facilement les comptes.
Exemples :

Charges (classe 6) Produits (classe 7)


601 : achats de marchandises 701 : Vente de marchandises
602 : Achats de matières premières 702 : Vente de produits finis
65 : Autres charges 75 : Autres produits
654 : Valeur comptable des cessions courantes… 754 : Produits de cessions courantes…
67 : Charges financières 77 : Produits financiers
673 : Escomptes accordées 773 : Escomptes obtenus
69 : Dotations aux provisions 79 : Reprises de provisions

La numérotation des comptes de charges et de produits HAO de la classe 8 suit un parallélisme


tel que les comptes à 2 chiffres de terminaison impaire indique les comptes de changes alors que
les produits sont les comptes à 2 chiffres de la classe 8 de terminaison paire.

Charges Produits
81 : Valeurs comptables des cessions d’immobilisation 82 : produits des cessions
83 : Charges hors activités ordinaires 84 : produits hors activités ordinaires
85 : Dotations HAO 86 : Reprises HAO

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