Cours de Cartogaphie
Cours de Cartogaphie
Cours de Cartogaphie
I – CARTE
1°) Généralités
L’histoire des cartes est si lointaine (ancienne) qu’il n’est pas possible d’en préciser
exactement les débuts. L’on peut même supposer que l’humanité a su exprimer ses
connaissances géographiques par les cartes plus tôt que par l’écriture.
Depuis l’époque la plus lointaine, l’homme a conçu la carte comme un instrument de sa vie
pratique. Plus tard, et pendant longtemps, les cartes ont eu pour objet principal de satisfaire
des besoins militaires ; leur principe de conception et d’élaboration répondait normalement à
ses buts déterminants, mais leur emploi et leur diffusion étaient relativement peu répandus en
dehors des armées.
La production cartographie est donc restée longtemps sans lien direct avec l’expansion
économique. Ce n’est guère que depuis quelques dizaines d’années que le besoin de créer de
nouveaux types de cartes s’est manifesté parallèlement au développement scientifique,
Technique et industriel ainsi qu’à l’évolution économique, sociale et politique. A l’heure
actuelle, la carte est considérée surtout comme une base de documentation, un outil de travail,
un objet de recherche.
Vue dans cette perspective, la cartographie se porte bien. Elle évolue sans cesse et de plus en
plus rapidement. Le processus général de l’établissement de la carte a été complètement
bouleversé. Du côté des opérations géodésiques, indispensables à l’établissement du canevas
même de la carte, il faut souligner l’arrivée sur le marché des appareils de positionnement à
partir des satellites géostationnaires, ce qui permet d’atteindre un degré de précision
insoupçonné auparavant. Plus récemment, l’avènement de l’imagerie satellitaire a permis la
couverture de territoire de plus en plus grand, ce qui très souvent influe directement sur les
délais d’exécution.
Du côté des opérations strictement cartographiques, les transformations ont été nombreuses :
notons le déclassement des opérations classiques de tracé sur couche, de reproduction
photographique et photomécanique et l’avènement de la rédaction cartographique par
l’informatique.
Tout cela est excellent, car les besoins actuels en matière de production cartographique sont
grands et nombreux. Il faut noter que la réalisation d’un équipement cartographique est
indispensable pour toutes les régions en voie de développement.
Ces besoins comportent en premier lieu, l’établissement de cartes qui constituent le support
indispensable à toute étude ultérieure.
1
Les cartes thématiques qui représentent sur un fond repère topographique des phénomènes
localisables de toute nature, qualitatifs ou quantitatifs, connaissent aujourd’hui une extension
plus considérable.
2-1 – La cartographie
2-2 – La carte
La carte, objet de la cartographie, présente de multiples aspects. Selon l’usage qu’on en fait,
elle peut être tour à tour inventaire, technique de recherche, illustration graphique,
instrument pédagogique, source d’informations, etc. dans tous les cas, elle doit être une
image du terrain, rigoureusement établie d’après un ensemble de conventions.
Le caractère conventionnel est à ce point important, qu’on pourrait retenir que : « la carte est
une image conventionnelle, plane, construite géométriquement d’une partie de la surface
terrestre, avec les objets qui s’y trouvent et éventuellement les phénomènes qui s’y
produisent ».
2
3°) Comparaison entre une carte et une photographie aérienne
En résumé, la photographie montre la réalité du terrain et bien que ce soit à un instant donné ;
elle constitue la source précise de renseignements ; elle n’est pas une carte et demeure dans
bien des cas, difficile de lecture et d’interprétation ; elle ne conduira à la carte, document
métrique, image abstraite, conventionnelle et simplifiée, qu’à la suite d’un grand nombre de
transformations et de corrections.
Les qualités de la carte conditionnent directement l’usage qu’on pourra en faire ; elles sont
alors considérées comme fondamentales. Cependant, elles n’influeront que sur l’agrément et
la facilité d’emploi (Ex : lisibilité) ; elles relèveront du domaine de l’esthétique.
3
▪ Précision : Une carte est précise (régulière) lorsque la position d’un objet quelconque
correspond à celle qu’il occupe sur le terrain.
▪ Exactitude : Une carte est exacte (fidèle) lorsqu’elle est conforme aux réalités du
terrain, lorsque les renseignements qu’elle fournit décrivent bien totalement les objets
quant à leur nature, à leur nombre ou à leur agencement relatif.
▪ Sincérité : Une² carte est sincère lorsque l’usager n’est pas trompé. Il devra être averti
du degré de précision ou d’exactitude obtenu.
La carte doit plaire à l’usager. Une représentation soignée, claire, agréable, harmonieuse et
équilibrée doit mettre en valeur les éléments géométriques fondamentaux. La lecture de la
carte sera facilitée à l’usager, si les moyens d’expression utilisés évoquent davantage l’aspect
naturel du paysage.
Le mot échelle suggère des idées différentes selon qu’il s’agisse d’une échelle numérique ou
d’une échelle graphique. L’échelle numérique est un rapport de réduction ; l’échelle
graphique est un instrument de mesure.
a) L’échelle numérique
C’est le rapport de réduction entre une distance qui sépare deux points sur la carte et la
distance horizontale correspondante sur le terrain.
Cette échelle numérique peut être indiquée sous la forme d’une équation, en utilisant pour la
mesure sur la carte et pour la mesure sur le terrain l’unité respectivement la plus usuelle. Par
exemple : cm / km.
Ainsi, la production cartographique actuelle de la côte d’Ivoire se fait aux échelles : 1/100
0000 ; 1/500 000 ; 1/200 000 ; 1/50 000 ; 1/20 000 ; 1/10 000.
b) L’échelle graphique
Les échelles numériques étant souvent peu suggestives par elles-mêmes, il est d’usage, pour la
commodité de l’usager et pour éviter les erreurs de calcul, d’accompagner toujours cette
échelle numérique d’une ou plusieurs échelles graphiques. L’échelle graphique est un
4
instrument de mesure ; elle est constituée d’une ligne droite, simple ou double, divisée en
parties égales représentant l’unité choisie.
L’établissement d’une carte est basé sur un certain nombre de spécifications : ce sont ces
dernières qui caractérisent la carte, en déterminent la facture (valeur), précisent le but du
document et permettent de l’atteindre.
▪ Les échelles ;
▪ Le système de projection, règle de concordance entre la surface de référence
(ellipsoïde) et le plan de la carte ;
▪ La représentation des détails planimétriques qui inclut l’étude et le choix des
signes conventionnels ;
▪ La représentation de l’orographie (relief) qui doit satisfaire un certain effet
plastique en même temps que des besoins d’évaluation.
▪ Les écritures qui confèrent à la carte une valeur humaine, une valeur historique et une
valeur documentaire,
▪ Le système cartographique ou système de découpage qui prévoit le découpage
ordonné du territoire,
▪ L’habillage qui facilite la diffusion de la carte et son usage,
▪ Le quadrillage, rattaché à la projection cartographique et indispensable pour fixer la
position des points dans le plan de la carte.
▪ Les couleurs qui permettent une grande richesse d’informations tout en conservant
une clarté indispensable à la lecture du document.
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III – CLASSIFICATION DES CARTES
Le classement des cartes devient de plus en plus difficile ; les critères de classification sont
très variés et les termes utilisés pour désigner les différents types de cartes sont nombreux.
Cependant, les critères les plus courants sont :
▪ L’échelle
▪ La valeur (la précision)
▪ La nature de la documentation
▪ Le contenu et la destination du document
On distingue :
Selon la nature, la précision et l’exactitude des documents et des techniques de levés, les
cartes sont :
▪ Régulières, lorsque l’erreur moyenne opératoire tolérée au niveau des levés ou erreur
résultante est inférieure à l’erreur graphique admise comme inévitable.
▪ Semi régulières, lorsqu’on a accordé aux opérations de levé de façon générale ou de
façon occasionnelle, une tolérance dépassant l’erreur graphique.
▪ De reconnaissance, quand elles proviennent de sources incertaines.
▪ Les cartes de base : ce sont des documents issus d’une minute ou d’une stéréo-minute
provenant de levés sur le terrain ou d’une exploitation directe de la photographie aérienne.
La carte de base est le document idéal ;
▪ Les cartes dérivées : ces cartes sont produites à partir des cartes de base à la suite
d’opération de réduction d’échelle et de généralisation. Les cartes peuvent être dérivées au
premier degré, puis au deuxième, au troisième, etc…
L’opération qui permet de quitter d’une carte, c’est la généralisation
2operation
▪ Les cartes de compilation : la carte de compilation est une carte établie en tout ou partie
à partir d’une documentation étrangère.
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4°) Selon le contenu et la destination
Ce sont des cartes descriptives qui représentent le terrain en y donnant une description de son
aspect et de tout ce qui se trouve à sa surface (planimétrie, orographie, hydrographie,
végétation).
Elles sont toutes deux dérivées directement de la carte topographique et exploitent un thème
particulier. Si les premières se rapportent au domaine des sciences appliquées, les secondes se
rattachent au domaine des sciences humaines.
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FORMES ET DIMENSIONS DE LA TERRE
I/ LE GEOIDE
En apparence la terre a la forme d’une sphère. En réalité, des mesures plus précises effectuées
sur sa surface nous permettent d’affirmer qu’elle est légèrement déformée par la force
centrifuge introduite par sa rotation autour de l’axe des pôles : la terre n’est donc pas un corps
rigide. Cette déformation est relativement faible : il y a un tassement de 11km au niveau des
pôles par rapport à un rayon moyen de 6 367km et un renflement de 11km au niveau de
l’équateur. Elle a donc l’aspect d’un ellipsoïde de révolution dont le petit axe est l’axe de
rotation, c’est-à-dire l’axe des pôles.
La terre est une surface en équilibre. La surface du niveau moyen des mers et océans au
repos n’a pourtant pas une forme régulière et ne coïncide ainsi pas avec un ellipsoïde de
révolution. Elle n’est pas régulière mais ondulée, présente des creux et des bosses. Par
exemple, la surface de la mer se bombe au-dessus d’un volcan et se creuse au-dessus des
grandes fosses océaniques parce que les reliefs créent des excès ou des déficits de matières
produisant ainsi des variations locales du champ de pesanteur. Or la surface d’un fluide en
équilibre est en tout point normale aux forces de pesanteur : on dit qu’elle est équipotentielle
du champ de pesanteur. La terre non rigide peut être considérée comme un fluide ; la direction
des forces de pesanteur varie d’un endroit à un autre en raison de la répartition hétérogène de
la matière composant la terre ; sa surface n’est donc pas régulière.
La surface des mers et océans au repos recouvrant toute la terre est appelée géoïde.
Le géoïde, niveau moyen des mers supposé prolonger sous les continents, est donc une
surface gauche à laquelle on ne saurait appliquer des relations mathématiques de
transformation. Il est la surface de référence pour la détermination des altitudes, c’est-à-
dire la surface de niveau zéro.
REMARQUE
Lorsque le topographe (ou le maçon) cale la bulle de son niveau, il matérialise un plan tangent
au géoïde qui correspond à la surface d’équilibre des eaux (pente d’écoulement nulle des
eaux). On obtient ainsi partout l’orientation de la verticale physique d’un lieu. Il est
intéressant de noter qu’aucune référence n’offre de telles facilités.
8
P
SPHERE
GEOÏDE
ELLIPSOÏDE
Marégraphe
Enregistreur ZA
SCHEMA DU GEOÏDE
9
II / L’ELLIPSOÏDE DE REVOLUTION
1/ Définition
Ellipse méridienne
Cercle équatorial
Ellipsoïde de révolution
10
2/ Différents ellipsoïdes utilisés
3/ Système géographique
3-1/ Lignes repères na
P
A’
h h
Méridien De A
Greenwich
Parallèle de A Méridien de A
λA
Equateur
P’
La ligne PP’ : la ligne PP’ est l’axe des pôles : c’est l’axe de rotation de la terre.
L’équateur : c’est le grand cercle perpendiculaire à l’axe des pôles et qui divise la terre en
deux parties égales : l’hémisphère nord et l’hémisphère sud
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Le méridien de Greenwich : actuellement, le méridien de Greenwich (ancien observatoire
des faubourgs de Londres) est pris par la Côte d’Ivoire comme méridien origine, pour tous les
travaux cartographiques.
3-2-1/ La longitude
La longitude ( ) d’un point A est l’angle dièdre formé par le méridien du lieu avec le
méridien origine. Elle est comprise entre 0° et 180° Est ou Ouest. Elle négative à l’Ouest et
positive à l’Est. Le méridien international est celui de Greenwich (observatoire de la banlieue
de Londres)
3-2-2/ La latitude
La latitude de A est l’angle que fait la verticale (na) de A avec le plan de l’équateur. Elle est
comprise entre 0° et 90° Nord ou Sud. Elle est positive au Nord et négative au Sud.
A un point A’ situé sur la surface de la terre et sur la même verticale que le point A, on
associera une troisième coordonnée correspondant à la hauteur au-dessus de l’ellipsoïde,
notée h, mesurée suivant la normale (na).
12
G 24
F 20
E 16
D 12
C 8
B 4
A 26 27 28 29 30 31 32 33 34 0
A -4
B -8
C -12
D -16
E -20
F -24
G -30
-30 -24 -18 -12 -6 0 6 12 18 24 30
Le méridien qui a pour longitude 22°45’ est donc sur le fuseau 34.
Autre exemple
Solution
− 35,45
= −5,91 . Le chiffre (-5,91) donne les nombres -5 et -6.
6
-5 et -6 sont les deux nombres qui vont nous permettre de calculer le numéro de fuseau.
-6 -5
La borne inférieure du fuseau est donc : -6x6°=-36° et la borne supérieure est : -5x6°=-30°
− 6 + 31 = 25
N° fuseau=
− 5 + 30 = 25
Remarque
13
Pour déterminer le numéro de fuseau, on ajoute au fuseau 31, le nombre qui permet de
trouver la petite borne du fuseau et au fuseau 30, le nombre qui permet de trouver la rande
borne du fuseau.
Soit le fuseau 40
Pour déterminer les longitudes qui délimitent ce fuseau, c’est-à-dire les deux bornes du fuseau
40, on procède comme suit :
(40-31) x 6° = 9x6° = 54° donne la petite borne ou borne inférieure ou petite longitude
(40-30) x 6° =10x6° = 60° donne la grande borne ou borne supérieure ou grande longitude
Autres exemples
Longitude du fuseau 8
(8-31) x 6° = -23x6° = -138° représente la borne inférieure ou petite longitude du fuseau
(8-30) x 6° = -22x6° = -132° représente la borne supérieure ou grande longitude du fuseau
Longitude du fuseau 47
Remarque
14
REPRESENTATION CARTOGRAPHIQUE DE L’ELLIPSOÏDE
P’
Ellipsoïde Plan
Il est impossible de développer rigoureusement une portion de l’ellipsoïde sur un plan alors
qu’il est possible de le faire pour un cône ou un cylindre. Il en résulte que toutes les solutions
envisagées introduisent des déformations de figures qui altèrent tout ou partie des éléments de
la surface à représenter : les longueurs, les angles et les surfaces.
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2-1/ Déformations des figures
2-1-1/ Module linéaire
Soit un arc de courbe IJ sur l’ellipsoïde auquel correspond un arc de courbe ij sur le plan. On
ij ds
appelle module linéaire m le rapport : m= =
IJ dS
En d’autre terme, si nous considérons un cercle infiniment petit sur la sphère ou sur
l’ellipsoïde, sa transformée sur le plan est généralement une ellipse. Lorsque le cercle
considéré a pour rayon l’unité (1), cette ellipse s’appelle indicatrice de Tissot. Les
déformations en chaque point sont concrétisées par la longueur et l’orientation des axes de
l’indicatrice.
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2-3/ Altérations linéaire et angulaire
* Altération linéaire
Soit m le module linéaire. Le coefficient d’altération linéaire est défini par :
ds − dS ds dS
k= = − k = m −1
dS dS dS
*Altération angulaire
Soit (IJ,IK) l’angle sur l’ellipsoïde et (ij,ik) l’angle transformé sur l’ellipse. On appelle
altération angulaire la différence des angles entre les arcs élémentaires correspondants,
Soit (ij,ik)-(IJ,IK)
*Altération des surfaces
Toutes les représentations déforment les distances. Il est toutefois possible de calculer des
correspondances. Ainsi nous avons les représentations conformes, les représentations
équivalentes et les représentations aphylactiques.
On dit que la représentation est conforme si les angles entre courbes correspondantes sont
égaux. Les représentations conformes conservent les angles élémentaires formés par des
directions quelconques. En particulier, les méridiens et les parallèles se coupent à angle droit.
Ici le point m est fonction du point I et indépendant de la direction IJ ; l’indicatrice de Tissot
est alors un petit cercle de rayon a=b, ce qui fait dire que l’échelle est constante dans toutes
les directions au voisinage du point m.
La représentation conserve donc la forme des figures assez petites par rapport à la sphère
(plus grande dimension inférieure à 2 000 km).
Aucun système ne peut être à la fois conforme et équivalente. Aucun système ne conserve les
longueurs. On peut toutefois concevoir des systèmes hybrides dénommés aphylactiques qui
sont des solutions de compromis compensant au mieux les diverses altérations. De leur
nombre, on peut distinguer les représentations dites équidistantes, basées sur l’équidistance
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des parallèles et l’orthogonalité du réseau géographique, ce qui entraîne la conservation des
longueurs le long des méridiens. L’indicatrice de Tissot est ici une ellipse de surface variable.
Les différents systèmes peuvent être symbolisés comme la représentation de la terre sur des
surfaces développables :
-Le système de projection conique
-Le système de projection cylindrique.
Dans chaque famille, on peut définir des systèmes qui soient conformes, équivalents ou
aphylactiques et qui de plus peuvent présenter des aspects directs, transverses ou obliques.
Si Q = P ou Q = P’ Si Q appartient à l’équateur on Si Q ≠ P et Q ≠ P’ et
On a une représentation directe a une représentation transverse n’appartenant pas à l’équateur on
a une représentation oblique
Pseudo parallèle
Q
Pseudo méridien
Pseudo équateur
Q’
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2-1-1/ Représentation conique directe
Dans une telle représentation, les méridiens ont pour image des droites concourant au point p,
image du pôle P ; les parallèles ont pour image des cercles concentriques de centre p et de
rayon R. L’espacement irrégulier des parallèles permet d’assurer la conformité de la
projection.
Méridien origine
Isomètre centrale
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cA= r= JA cos = cos
JA=
Représentation conique directe
a / Représentation conforme
Dans une représentation conforme, il y a égalité du module linéaire en un point dans toutes les
directions autour de ce point, et en particulier en direction du parallèle et du méridien.
Donc, m =m (m est le module dans la direction du parallèle de latitude et m le
module dans la direction du méridien de longitude ).
aa1 Rd aa − dR
m = = et m = 2 =
AA1 rd AA2 d
Rd − dR d − dR.r
m = m = − rd.dR = Rd . .d = (1)
rd d d R. .d
Ces deux dérivées sont indépendantes donc égales à une constante k. On en déduit
d
: = k (2 ) , d’où = k .( − 0 ) .
d
est la convergence des méridiens ;
0 est la longitude du méridien origine.
Des deux relations (1) et (2) on déduit que :
dR .d .d
= −k . = −k . = −kd £ (3).
R r . cos
Par intégration de la relation (3), on obtient la latitude isométrique £ :
.d e 1 + e sin
£= = n tg + − n a apprendre par cœur
. cos 4 2 2 1 − e sin
a
=
En intégrant (3), on obtient = c. exp( − k £ ) .
20
On remarque que C= , pour = 0 . La constante C, est donc égale au rayon du cercle image
de l’équateur E .
b/ Représentation tangente
Toujours à partir de la relation (3), par intégration entre l’isomètre centrale 0 et un parallèle
, on obtient :
d
0 = − 0 kd £. D’où n − n 0 = −k (£-£ 0 ).
R
Donc n = −k (£-£ 0 ) et = 0 exp (-(£-£ 0 ) sin 0 )
R0
p
Application
Calculez le rayon R et la convergence des méridiens pour le point ayant pour
caractéristiques : = 54.273618gr; = 2.6076143gr; origine Greenwich ; ces coordonnées
géographiques étant données sur l’ellipsoïde de Clarke 1880. Le parallèle de tangence est
situé à 0 =55gr. Le méridien de Paris est à 0 =2.596921296gr à l’Est de Greenwich.
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III/ MODULE LINEAIRE ET ALTERATION LINEAIRE
Dans une zone voisine de l’isomètre centrale de latitude 0 , le module linéaire m est défini
d2
par m= 1+ 2 où R= v. et d est la distance du point à l’isomètre centrale 0 .
2R
Démontrons ce résultat en nous reportant à la figure de la représentation conique directe.
Les points A et A 2 étant très proches, on assimile l’arc AA 2 à la tangente en A ou en A 2 ;
Ainsi, dans le triangle rectangle AHA 2 , AH= dr (dr négatif), l’angle A 2 est égal à .
On a : dr = -AA 2 .sin ; or AA 2 = .d ;
dr
D’où = − . sin .
d
dR .d dR .R
En reprenant l’équation (3), on obtient : = −K. = −k . .
R r d r
R
Le module linéaire m= K peut s’exprimer en fonction de , parallèle voisin de l’isomètre
r
centrale 0 , et se développer comme suit :
m ( 0 )= 1 le long de 0
dm d 2 m ( − 0 ) 2
m( )= m( 0 )+ ( − 0 ) + 2 + ( );
d 0 d 0 2
dm
Or = 0 car m=1 sur l’isomètre centrale de latitude 0 ;
d 0
d 2 m ( − 0 ) 2
D’où m( ( ) = 1 + 2 . + ( ).
d 0 2
d 2m R
Pour déterminer , on sait que m= K . Donc :
d 2
r
dR
−R
dr .R
r −K .r − R(− sin )
dm d d dm r dm − K . .R + R. . sin
= K. = K. = K.
d r 2
d r 2
d r2
dm K dm K .R.
= − 2 ( K . .R − R. . sin ) =− ( R − sin ) .
d r d r2
d 2m K .R0 . 0
En dérivant à nouveau par rapport à , on obtient 2 = . cos 0 suivi de trois
d 0
2
r0
termes dans lesquels (K-sin 0 ) est en facteur ; or K=sin 0 .
22
Nous savons que R 0 =v 0 . cot g 0 et r 0 =v 0 . cos 0 . Donc
cos 0
sin 0 . .v0 . 0
d m
2
sin 0. v0 . cot g 0 . 0 d m 2
sin 0
2 = . cos 0 2 = . cos 0
d 0 (v0 . cos 0 ) 2
d 0 v0 . cos2 2
2
d 2m 0
2=
d v0
0
D’où m ( )=1+ .( − 0 ) 2 + ( ) avec et 0 en radian.
2v0
0 ( − 0 ) représente la longueur de l’arc sur l’ellipse méridienne entre les latitudes et 0 ;
c’est donc la distance entre l’isomètre centrale et le parallèle . Soit d cette distance, on
obtient alors :
2
0 0 d 0. d 2 d2
m( ) 1+ .( − 0 ) = 1 +
2
. m( ) 1 + m( ) 1 +
2v0 2v0 0 2v0. 0
2
2v0 . 0
d2
En assimilant v0 . 0 = R 2 , on obtient m ( ) 1 +
2R 2
d2 d2
L’altération linéaire s’exprime alors comme suit : K = m-1 K = 1 + − 1 K =
2R 2 2R 2
Afin de réduire la grandeur de cette altération, le module linéaire est multiplié par un facteur
m L appelé module de réduction d’échelle, choisi de manière à obtenir un module linéaire égal
à 1 sur deux parallèles 1 et 2 , distants de 1grade de latitude(soit environ 100km) de
l’isomètre centrale . On réalise donc pour chaque parallèle une homothétie par rapport à son
centre, ce qui revient à rendre le cône sécant à l’ellipsoïde. Le rapport d’homothétie est
1 1
mL= = . Cette homothétie est pratiquement équivalente à une translation du
m(1 ) m( 2 )
cône de projection (vers le bas) : voir figure ci-dessous. En effet, le nouveau module a pour
valeur :
0 2
1 + .( − 0 )
m( ) m( )
=
2v0
m r =m L .m( ) = =
m(1 ) m( 2 ) 0 2
1 + .(1 − 0 )
2v0
0 0
or, les termes ( − 0 )2 et (1 − 0 )2 sont très petits devant 1, donc on peut écrire que
2v0 2v0
2 2
m r = 1 + 0 ( − 0 ) .1 − 0 (1 − 0 )
2v0 2v0
0 0
Donc m r = 1 + ( − 0 )2 − (1 − 0 )2 soit mr = m( ) − (1 − 2 )2
2v0 2v0 2v0
23
0
.(1 − 2 ) vaut environ o.999877 = 1-12.3x10 −5 quelle que soit la zone.
2
Le terme 1-
2v0
d2
Le coefficient d’altération linéaire (à 10-5) devient Kr = 1 + x(1 − 12.3x10 −5 ) − 1 soit
2
2 R
2
d
Kr 2
− 12.3 x10 −5 quelle que soit la zone.
2R
Remarque
L’isomètre centrale sur laquelle le module linéaire est minimum, reste l’image du parallèle 0
Bien que le module linéaire y soit différent de 1.
Dans l’homothétie définie précédemment, le rayon de l’image d’un parallèle est :
R=m L .R 0 .exp -(£-£ 0 )sin 0
N
0
A
ml. 0
NA
N0
O E0 E
EA
On voit sur la figure que pour un point A du plan de coordonnées polaires ( , ), les
coordonnées cartésiennes Lambert sont les suivantes :
24
E A = E0 + sin
N A = N 0 + ml.0 − cos
E A − E0
On a :Tg = d’où
N 0 + ml 0 − N A
= 0 +
sin 0
e 1 + e sin 0
On calcule 0 = v0 . cot g 0 et £ 0 = ln tg + − . ln et on en déduit
4 2 2 1 − e sin 0
ml 0 − N A + N 0
=
cos
1 ml. 0
Ensuite, on calcule £ = £ 0 + . ln( ) exp rimé en radian.
sin 0
Enfin, est calculé par approximations successives à l’aide de :
e 1 + e sin
£= lntg + − ln
4 2 2 1 − e sin
25
2-2– Représentation azimutales
Ce sont des représentations obtenues à partir d’un plan. On a les représentations azimutales
directes, transverses ou obliques.
Transverse
Directe
Oblique
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III/ Choix du système de représentation
▪ d’une part des besoins des utilisateurs qui choisiront la représentation qui altère le moins
possible les différentes mesures qui les intéressent,
▪ d’autre part de l’étendue de la région à cartographier.
Une représentation plane altère soit les angles, soit les distances, soit les surfaces, soit les
angles et les surfaces. C’est ainsi que les représentations planes conformes donnent une
mauvaise représentation des densités et les représentations équivalentes malgré la
conservation des surfaces modifient les formes.
Les géodésiens, topographes ou géomètres dont les mesures courantes sont des mesures
angulaires choisiront une représentation conforme alors que les superficies servant de base
aux travaux des forestiers, la carte forestière sera établie dans une représentation équivalente.
Les altérations sont d’autant plus importantes que la portion de surface terrestre à représenter
à une surface plus grande. On adoptera alors la représentation qui minimisera ces altérations ;
par exemple, on emploiera une représentation stéréographique polaire pour la cartographie
des pôles, et une représentation cylindrique transverse dans le cas de la Côte d’Ivoire qui se
trouve non loin de l’équateur.
27
N+
Latitude
Nord
Latitude
Sud
S-
E = R. , et N = R. n tg +
4 2
Pour un ellipsoïde de demi grand axe a, de demi petit axe b et d’excentricité e, nous avons :
e 1 + e sin
E = a. , et N = a. n tg + − .n
4 2 2 1 − e sin
28
Après homothétie de module mL= 0,99933 ; on obtient les valeurs extrêmes suivantes de
l’altération linéaire :
*Kr = -67cm/km sur l’équateur ;
*Kr = 0cm/km pour = +2° (ou = -2°) ;
Kr = +71cm/km pour = 3° (ou = -3°)
2/ Représentation cylindrique transverse
Projection UTM
✓ Le méridien origine de longitude 0 a pour image une droite (axe des ordonnées Y) sur
laquelle les longueurs sont conservées avant homothétie (à facteur 0,9996 près) ;
✓ L’équateur a pour image une droite perpendiculaire au méridien origine de longitude
0 qui est l’axe E.
✓ Les méridiens ont pour image des courbes concaves vers l’isomètre 0 ;
✓ Les parallèles ont pour image des courbes convexes vers l’équateur.
29
P N P
Equateur E
P’
P’
Projection UTM
0
P
P’
Méridien central
Gr Y
Equateur X
Fuseau
30
Dans un tel repère, les abscisses de points d’un même méridien ne sont pas égales.
Chaque zone de 6° comporte son propre système de coordonnées rectangulaires appuyées sur
le méridien central et sur l’équateur.
MC Hémisphère nord
Hémisphère Sud
Fuseau n°31
La Côte d’Ivoire qui s’étend de la longitude 8° 30’ ouest à la longitude 2° 30’ ouest est à
cheval sur les fuseaux 29 et 30.
2-1/ Coordonnées rectangulaires et géographiques
X= (IV).p + (V).p3+B5
Y= (I)p+(II)p2+(III)p4+A6 où p=10-4Δλ’’
Δλ’’ étant la différence de longitude avec le méridien central exprimée en secondes
sexagésimales. Les termes (IV)P et (I)P sont les parties principales de x et y.
500 000 m + x à l’est du méridien central
X=
500 000 m – x à l’ouest du méridien central
31
2-1-1/ FORMULES DE TRANSFORMATION DIRECTE PAR LA SPHERE
J0=φ J2=J0+v 1
J’0=J0 ; J’2= J2
2
=cos2φ 4J4=3J2+2 v 1
J’4= J4
2
v = sinφ x cosφ 3J6=5J4+2 2v 1
J’6= J6
4
a2 8J8=7J6+4 3 v 1
C= J’8= J8
b 4
V2=1+e2cosφ C C
a2 − b2 N= =
e2= 1 + e 2 cos V
a2
=λ - λ0 → méridien central
th = cos sin ( th =tangente hyperbolique)
3 15 35 315 8
βφ=C J ' 0 − e 2 J ' 2 + e 4 J ' 4 − e 6 J ' 6 + e J '8
2 8 16 128
Avec J0=φ(radian)
x=N ( 1
1+ e 2 cos2 )
6
1
y=N Ҹ 1 + e 2 cos2 2
2
(néta) Ҹ= −
tg
Tg =
cos
32
2-1-2/ FORMULES DE TRANSFORMATION DIRECTE PAR L’ELLIPSOÏDE
( , ) (, )
3 5
X = Ncosφ λ+Ncos3φ(1-tg2φ+ 2 ) +Ncos5φ(5-18tg2φ+14 2 -58 2 tg2φ+tg4φ)
6 120
Avec 2 = e2xcos2φ
2 4
Y=βφ+Ncos 2 tgφx +Ncos 2 tgφ(5-tg2φ+9 2 +4 4 ) +
2 24
6
Ncos6φxtgφ(61-58tg2φ+270 2 +330 2 xtg2φ+tg4φ)
720
x − 500 000
X= 500 000+0.9996x x=
0.9996
Y
y1=
0.9996
y1 y1
φ0 = =
sin 0,1dmgr 6366197,774
C
N 0 = ; V2=1+e2cos2φ 0
V
x 1 2 x
2
= 1 − e cos 0
2
N 6 N
y 1 2 x
2
Y=y1-βφ 0 ; = 1 − e cos 0
2
N 2 N
sh cos
= arctg = arctg
cos tg
6n − 180
rad = + 0 avec 0 =
57,29577952
33
n = numéro du fuseau
2-1-4/ FORMULES DE TRANSFORMATION INVERSE PAR L’ELLIPSOÏDE
( ) X2
( )
4
1 1 2 ' X
= ' − 1 + 2
tg ' + tg '
5 − 6 2
+ 3tg
2 '
− 6 2
tg 2
'−3 4
− 9 4
tg
N2 2 N4 24
( )
6
1 X
- 6 tg ' 61 + 90tg 2 ' + 107 2 − 162 2 tg 2 ' + 45tg 4 ' − 45 2 tg 4 '
N 720
( )
3
1 1 2 X
= • X − 1 + 2tg
2 '
+ +
N cos ' N 3 cos ' 6
( )
5
1 4 ' X
5 + 28tg 2
'+6 2
+ 8 2
tg
2 '
+ 24tg
N 5 cos ' 120
y1 Y
Avec 2 = e 2 cos2 ' ; ' = et y1 =
sin 0,1dmg 0,9996
EXERCICE D’APPLICATION
= 945' = 311'
Soient deux points de coordonnées géographiques : M et N
= 733' = 348'
Transformez ces coordonnées en coordonnées (X ; Y) par l’ellipsoïde de Hayfort.
a=6 378 388,000m et b=6 356 911,946m.
34
CORRIGE
SOLUTION
Calcul des coordonnées de M
Calcul de XM
3
( ) ( )120
5
X M = N cos + N cos3 1 − tg 2 + 2 + N cos5 5 − 18tg 2 + 14 2 − 58 2 tg 2 + tg 4
6
Avec 2 = e 2 cos2
Calcul de N
C
N=
1 + e 2 cos
a2 63783882 m 2 C = 6399936.608m
C= C =
b 6356911.946m
Calcul de N cos
9,75
λ=9°45’=9°,75 rd = rd = 0.170169602
180
Ncosφ×λ = 6378716.78 cos7°,55 0.170169602
Ncosφ×λ = 1076053.353m
3
Calcul de N cos3 (1 − tg 2 + 2 )
6
Calcul de
2 = e 2 cos2 2 = 0.0819918972 cos2 7,55 2 = 0.006606611 = 0.081281067
N cos3 =6378716.78cos37°,55 = 6214251.518
(1 − tg 2 + 2 ) = 1-tg27°,55+0.0812810672 = 0,989039656
3 0.1701696023
= = 0.000821286
6 6
3
Ncos3φ(1-tg2φ+η2) = 6214251.518×0.989039656×0.000821286 m=5047.739704m
6
35
5
Calcul de N cos5 (5 − 18tg 2 + 14 2 − 58 2 tg 2 + tg 4 )
120
N cos = 6378716.78cos 7°,55 = 6106970.631m
5 5
XM = 1076053.353m+5047.739704m+34.63488406m
XM = 1 081135.728m
Calcul de YM
2 4
YM = + N cos tg
2
2
2
(
+ N cos tg 5 − tg + 9 + 4
2 2 4
) 24
( ) 720
6
+ N cos6 tg 61 − 58tg 2 + 270 2 + 330 2 tg 2 + tg 4
3 15 4 35 315 8
= C J 0 − e 2 J ' 2 + e J ' 4 − e 6 J '6 + e J '8
2 8 16 128
J 0 = rd
Calcul de
C = 6399936.608m
7,55
J0= = 733' = 7,55 rd = = 0.131772358
180
3 2
Calcul de e J '2
2
1
J’2= J2 ; J2 =
2
J0+ v J2= rd + sin cos J2=0.131772358+sin7°,55×cos7°,55 J2=0.262024612
36
0.262024612
J’2= J’2=0.131012306
2
3 2 3
e J ' 2 = 0.0819918972 0.131012306= 0.001321128
2 2
15 4
Calcul de e J '4
8
4J4 = 3J2+2µ v
4J4 = 3×0.262024612+2 0.982736315 0.130252254=1.042081076 J4=0.260520269
1
J’4= J 4 J’4=0.130260134
2
15 4 15
e J ' 4 = 0.000045181 0.130260134 = 0.000011034
8 8
35 6
Calcul de e J '6
16
( )3
8J8 = 7×0.518062985+4 cos2 7,55 sin 7,55 cos 7,55 8J 8 = 4.12092946 J8 =
0.51511682
1
J’8 = J 8 J’8=0.128779045
4
315 8 315
e J '8 = 0.0819918978 0.128779045
128 128
315 8
e J '8 = 6.473109024 10-10
128
3 2 15 4 35 6 315 8
J 0 − e J ' 2 + e J ' 4 − e J '6 + e J '8 = 0.131772358-
2 8 16 128
0.001321128+0.000011034-0,000000086+6.473109024 10-10= 0.130462178
37
= C×0.130462178
= 6399936.608×0.130462178 ßφ = 834949.6689 m
2
Calcul de N cos2 tg
2
2
0.1701696022
N cos2 tg =6378716.78m cos27°,55×tg7°,55×
2 2
2
N cos2 tg = 12 029.63745m
2
4
Calcul de N cos2 tg (5 − tg 2 + 9 2 + 4 4 )
24
Calcul de N cos tg
2
( ) 24 =
4
N cos2 tg 5 − tg 2 + 9 2 + 4 4 146.36514337m
6
Calcul de N cos6 tg (61 − 58tg 2 + 270 2 + 330 2 tg 2 + tg 4 )
720
Ncos tg = 6378716.78m ×cos 7°,55×tg7°,55 Ncos tg = 802 403.0635m
6 6 6
38
YM=847 127.308m
X = 1 081135.738m
M M
YM = 847 127.308m
39
CHP 3 : LE SYSTEME CARTOGRAPHIQUE
I- DEFINITION
Le système cartographique est une convention qui comprend à la fois le mode de découpage
d’un territoire donné en coupures ou en feuilles, ainsi que le mode de désignation de chaque
feuille.
II – MODES DE DECOUPAGE
Il n’est pas toujours possible de représenter un territoire à cartographier sur une seule et même
feuille de papier. Dans ce cas, on fera plusieurs feuilles jointives selon le découpage qu’on se
sera fixé. Il y a deux façons de faire un découpage :
Dans ce système, il est établi qu’une feuille comprend un nombre entier de feuilles à l’échelle
immédiatement supérieur. Les formats des coupures sont variables avec la latitude. L’échelle
de base est le 1/1 000 000 :
6° NO NE
40
1/1 000 000 4°
SO SE
▪ La coupure au 1/200 000 est degré carré.
1° 1° 1°
1° 1/200 000
1°
30’ 30’
30’ 1/100 000
30’
15’
La plus grande échelle éditée pour la carte internationale du monde est le 1/50 000.
Quelques fois ce mode de découpage peut poser des problèmes par le fait même que le centre
d’intérêt du cartographe peut se situer en dehors de la feuille ; dans ce cas on peut :
▪ Éditer des feuilles adaptées à ce centre d’intérêt,
▪ Faire des débordements ou crevés,
▪ réaliser un carton.
zone à cartographier
coupure normale
faire un carton pour faire
figurer l’île sur la carte
41
Dans le système de découpage de la carte internationale du monde (CIM), la Côte d’Ivoire
couvre 8 feuilles au 1/500 000.
Le modèle numérique de terrain (MNT) couvre toute la Côte d’Ivoire au 1/200 000.
III – MODE DE DESIGNATION DES FEUILLES
La feuille cartographique une fois découpée, doit être désignée. Un code identifie la feuille, la
localise, un nom l’humanise, lui confère une personnalité. Le code est indépendant du nom et
devient la désignation officielle de la feuille ; de forme universelle c’est-à-dire pouvant
s’appliquer à toute feuille de toute échelle d’un même système. Le nom devrait permettre de
situer localement la carte sans besoin d’un tableau de référence. Il peut s’il est bien choisi,
avoir une portée historique et culturelle très valable.
G
24°
F
20°
E
16°
D
12°
C
8°
B
4°
A
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
A 0°
-4°
B
-8°
C
-12
D
-16
E
-24
F66° 60° 54° 48° 42° 36° 30° 24° 18° 12° 6° 0°
-28
2°) Désignation des feuilles de la carte topographique de Côte d’Ivoire
42
Le système cartographique ivoirien repose sur le système de la carte internationale du monde.
Cependant, pour faciliter l’usage de la carte par le grand public, en plus du code qui est
international, on attribue un nom à chaque feuille. On a donné en général le nom de la ville la
plus importante qui figure sur la carte.
La Côte d’ivoire est couverte par quatre feuilles au 1/1 000 000 qui sont :
NB29 ; NB30 ; NC29 et NC30.
NO NE
SO SE
-6° -3° 0°
❖ Désignation d’une feuille au 1/200 000
NC-30
6°
I II III IV V VI
Debut
Feuille au 1/200 000
NC -30-VI
NB : lorsqu’on est au Nord, on numérote du bas vers le haut
43
Désignation d’une feuille au 1/100 000 et au 1/50 000
Feuille NC-30-VI
1°
30’
15’ 15’ 15’ 15’
c d c d
15’
a b a b
15’
c d c d
15’
a b a B
15’
Pour chaque feuille, on affecte un code ou une numérotation. Dans le cas de la Côte d’Ivoire,
en plus du code ou de la numérotation, on attribue un nom à chaque feuille :
Exemples : TOUBA, SASSANDRA, DIMBOKRO, BOUAKE, M’BAHIAKRO, …etc.
44
2-1-2/ Désignation des feuilles dans l’hémisphère Sud
SC-26
6°
I II III IV V VI
Feuille SC26-XXIV
1°
30’
15’ 15’ 15’ 15’
r a b a B
15’
c D c D
15’
a b a B
15’
c D c D
15’
45
EXERCICE D’APPLICATION
Exercice 1
Question 1
Déterminer le code ou la numérotation des feuilles cartographiques dont les coordonnées
géographiques sont les suivantes :
Question 2
Les feuilles cartographiques suivantes sont définies par leurs codes :
NA30-XIX-4a; NB29-XII-3b; NH60-IX-4c; SD25-XVI-2d.
Déterminez les coordonnées géographiques qui limitent chaque feuille.
Exercice 2
Trouvez les numéros de fuseau des différents méridiens ayant les longitudes suivantes :
1 = 7255' ; 2 = −117; 3 = 12859' ; − 7635'
CORRIGE
EXERCICE 1
QUESTION 1
− 155,75
= −25,96. On a donc les nombres − 25 et − 26
6
− 26 + 31 = 5
N° fuseau= les bornes du fuseau sont : -25x6°=-150° et -26x6°=-156°
− 25 + 30 = 5
Déterminons la zone de la feuille
46
− 46,5
= − 11,63 . On donc les nombres -11 et -12 qui donnent les bornes -11x4°= -44° et
4
-12x4°= -48°.
Le chiffre -12 donne la douzième lettre de l’alphabet qui est M et au sud de l’équateur.
I II III IV V VI
VII VIII IX X XI XII
XIII XIV XV XVI XVII XVIII
XIX XX XXI XXII XXIII XXIV
-156 -155 -154 -153 -152 -151 -150
a b a b
c d c d
a b a b
c d c D
24 + 31 = 55
N° fuseau= les bornes du fuseau sont 24x6°=144° et 25x6°=150°
25 + 30 = 55
Déterminons la zone de la feuille
55,5
= 13,88 . On a donc les nombres 13 et 14 qui donne les bornes: 13x4°=52° et 14x4°=56°
4
Le chiffre 14 indique la quatorzième lettre de l’alphabet qui est P et au nord de l’équateur.
47
XIX XX XXI XXII XXIII XXIV
I II III IV V VI
C d c
A b a B
C d c D
A b a B
QUESTION2
NA-30-XIX-4a
(30-31) x 6° = -6°
(30-30) x 6° = 0°
48
4°
XIX XX XXI XXII XXIII XXIV
I II III IV V VI
4°
c d c D
a b A B
c d c D
a b A B
1 = − 530'
2 = −515'
NA30-XIX-4a
1 = 330'
= 345
2
NB29-XII-3b
1°/ Détermination des latitudes de la feuille au 1/1 000 000.
B étant la deuxième lettre de l’alphabet, on a donc 2x4°= 8° B est situé entre 4° et 8°
49
XIX XX XXI XXII XXIII XXIV
I II III IV V VI
c d c d
a b a B
c d c D
a b a B
1 = − 645'
2 = −630'
NB-29-XII-3b
1 = 530'
= 545'
2
NH60-IX-4c
1°/ Détermination des latitudes de la feuille au 1/1 000 000.
H étant la huitième lettre de l’alphabet, on a donc 8x4°= 32° B est situé entre 28° et 32°
I II III IV V VI
50
c d c d
a b a b
c d c d
a b a b
1 = 17630'
2 = 17645'
NH60-IX-4c
1 = 2945'
= 3000'
2
SD25-XVI-2d
1°/ Détermination des latitudes de la feuille au 1/1 000 000.
D étant la quatrième lettre de l’alphabet, on a donc -4x4°= -16° D est situé entre -12° et
-16°
2°/ Calcul des longitudes du fuseau 25
(25-31) x 6° = -36°
(25-30) x 6° = -30°
I II III IV V VI
a b a B
c d c d
a b a B
51
c d c D
1 = − 3215'
2 = −3200'
SD25-XVI-2d
1 = − 1415'
= − 1430'
2
EXERCICE 2
72,92
1 = 7255' N° fuseau : = 12,15 donne les chiffres 12 et 13
6
12 + 31 = 43
Numéro fuseau 1 = 7255' est sur le fuseau 43
13 + 30 = 43
− 117
2 = −117 N° fuseau : = −19,5 donne les chiffres -19 et -20
6
− 20 + 31 = 11
Numéro de fuseau 2 = −117 est sur le fuseau 11
− 19 + 30 = 11
12898
3 = 12859' N° fuseau : = 21,50 donne les chiffres 21 et 22
6
21 + 31 = 52
Numéro fuseau 3 = 12859' est sur le fuseau 52
22 + 30 = 52
52
CHAP 5 EXPLOITATION D’UNE CARTE
I/ Définition du Nord
L’angle entre le Nord géographique et le Nord magnétique est la déclinaison magnétique (d) :
elle varie dans le temps et dans l’espace.
Actuellement elle diminue de 6’ sexagésimales environ par an. La déclinaison peut être
occidentale ou orientale. Sur une feuille cartographique, on remarque en légende, le croquis
ci-dessus. Il est mentionné : la déclinaison magnétique correspond au centre de la feuille et au
1er janvier de l’année d’édition.
4-2/ La convergence des méridiens
53
4-2-1/ Définition
NG Y+
NM
γ
GAB
d
B
4-2-2/ Calcul γ
N
P
N.B : La longitude λ est comptée à partir du méridien origine de chaque fuseau ; soit λo
Exemple :
Un point M est situé à une longitude λM=7°,07 par rapport à Greenwich et à une latitude
φ=43°,60. Calculer la convergence des méridiens.
Solution
54
7,07
= 1,17 ; donne les nombres 1 et 2
6
31 + 1 = 32 1x6 = 6
N° fuseau et les bornes du fuseau sont La longitude du
30 + 2 = 32 2 x6 = 12
6 + 12
méridien origine du fuseau 32 est donc λo= = 9
2
La longitude par rapport au méridien origine de ce fuseau est donc : λ = (7°,07-9°)=1°,93
Ouest d’où tgγ = tg (-1°,93)xsin43°,60 = -1°,33
1°/ Le déclinatoire
1-1/ Définition
NM Y+
GSM
M
AZM
d 0gr
2 -1/ Définition
55
Le théodolite est dit décliné lorsque le zéro origine du limbe horizontal est orienté vers l’axe
positif des y du quadrillage du système de projection ; les lectures faites suivant les différentes
directions sont alors les gisements de ces directions.
Pour décliner un théodolite, il faut stationner un point S connu en coordonnées (X, Y) depuis
lequel l’opérateur peut viser un autre point M également défini par ses coordonnées (X,Y) ; le
gisement GSM étant donc connu. Avec le mouvement azimutal, lire AZM =GSM et pointer M
avec le mouvement général ou après avoir enclenché la pince de blocage, ce qui amène le zéro
origine du limbe en direction des Y positifs.
Caler le déclinatoire avec le mouvement azimutal, pince de blocage déclenchée, puis lire :
AZN M.
Aux stations suivantes, faire apparaître d’abord la lecture AZNM pour caler ensuite le
déclinatoire avec le mouvement ou après avoir enclenché la pince de blocage limbe-alidade.
Le théodolite est décliné une seule fois pour un chantier donné. La déclinaison expérimentale
est plus précise qu’une valeur interpolée à partir de la carte.
III/ Position d’un point sur une carte à partir de deux éléments topographiques
1°/ Principe
Le problème consiste à matérialiser sur la carte, la position d’un point défini sur le terrain.
Cette matérialisation doit se faire avec au moins deux éléments topographiques existant sur le
terrain et identifiables sur la carte.
CONSTRUCTION
56
Y Y
A* GAM B* GBM
*m
57
Le point obtenu par construction est ensuite positionné sur la carte. Il reste à le projeter sur
l’axe des ordonnées et sur l’axe des abscisses. Enfin on détermine les coordonnées graphiques
à l’aide du système de quadrillage de la carte.
Exemple
900
800
700
600
500
400
300 400 500 600 700
X = 480.00
m
Y = 850.00
EXERCICE D’APPLICATION
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Dans le cadre d’un rattachement planimétrique, le géomètre KONE MOUSSA a effectué les
mesures suivantes à partir d’un point R1 visant deux points A et B identifiables sur la carte au
1/50 000 de Bouaké 2d : feuille NB-30-XIX-2d :
AZ MR1A=20° et AZMR1B=90°. Les mesures sont effectuées le 28 Février 2010.
Calculez les coordonnées rectangulaires du point R1 sachant que sur la carte nous avons les
renseignements suivants :
NM Y+ NG
ᵧ
0°17’
d
4°36’
R1
59
EXERCICE DE CARTOGRAPHIE
Soient deux points A et B situés sur la carte NB-29-VI-3d.
En considérant que cette carte est établie à partir de l’ellipsoïde de Clarke 1880 dont les axes
a = 6 378 249.200m
sont
b = 6 356 515.000m
60
6°/ Calculez la latitude isométrique £ aux points A et B, sachant que
e 1 + e sin
£=ln tg + − ln
4 2 2 1 − e sin
7°/ Calculez ρ, rayon de courbure de l’ellipse méridienne passant par A et B
8°/ Calculez ν, rayon de courbure de l’ellipse normale principale passant par A et B.
a (1 − e 2 ) a
NB : ρ= 3
avec w= 1 − e 2 sin 2 et =
w w
6°
4°
1° 1°
1°
1°
Correspond à 1/200 000
61
30’
15’
Or NB-29-VI-3d a pour dimensions 15’x15’ ; donc son échelle est 1/50 000
8°
7°
6°
5°
4° VI
-12° -11° -10° -9° -8° -7° -6°
5°
c d c d
62
45’
a b a b
30’
c d c d
15’
a b a b
4°
-7° 45’ 30’ 15’ -6°
1 = 445'
2 = 500'
Les coordonnées géographiques qui limitent la feuille NB-29-VI-3d
1 = −645'
= −630'
2
15’=0°,25 = 0,004363323rd
d= R.λ.
2R 2 2 x6 367,38212
(0.95 − 12.3)x10−5 kr = −11,4cm / km
Dimensions graphiques de la feuille NB-29-VI-3d.
27 782.945
= 55,57cm .
50 000
− 6,667
= −1,11 , donne les nombres (-1) et (-2).
6
Le numéro du fuseau est donc
− 2 + 31 = 29
.
− 1 + 30 = 29
63
− 1x6 = −6
longitudes du fuseau 29 : . Le méridien origine du fuseau 29 est λ0 = -9°
− 2 x6 = −12
λA= -6°,667. La longitude par rapport au méridien origine du fuseau 29 est λ= λA- λ0
λ = -6°,667-(-9°) = 2°,333
tg γ = tg λ.sinφ tg γ = tg2°,333xsin4°917 tg γ = 0,003492018 γ = 0°,200077
γ = 12’00’’
GAB=134°41’19’’ et AZAB=134°53’19’
6°/ Calcul de la latitude isométrique £ au point A
tg + A = 1.089717093
4 2
ln tg + A = 0.085918114
4 2
1 + e sin A
=1.014239503
1 − e sin A
e 1 + e sin A
− ln = −0.000583118
2 1 − e sin A
£A=0.085918114-0.000583118 £A=0.085334995rd
£A=4°,8893 £A=4°53’22’’
Calcul de £B
φB=4°50’=4°,833 £B=0.084356998
tg + B = 1.088126299 ln tg + B = 0.084457225
4 2 4 2
1 + e sin B
= 1.013996856
1 − e sin B
e 1 + e sin B
− ln = −0.00057325
2 1 − e sin B
64
£B=0.084457225-0.00057325 £B=0.083883975rd
£B=4°.8062=4°48’22’’
I – PRODUCTION DE LA CARTE
65
La production de la carte topographique de base est donc par excellence un service public et
une fonction du gouvernement. Toutefois service public et fonction du gouvernement ne veut
pas nécessairement dire service par l’Etat ou service étatisé. C’est à l’Etat qu’incombe le
choix des grandes spécifications, notamment : la représentation plane, le système
cartographique, l’échelle.
Les spécifications définies, il faut concevoir la carte. Ce travail doit être conçu par toute une
équipe, car la moindre faiblesse à ce stade de la réalisation peut se traduire par des
perturbations toujours pénibles et coûteuses au niveau de la production.
A la lumière des conditions qui prévalent actuellement dans la plupart des établissements
producteurs, les principales opérations qui constituent le processus général de la production de
la carte topographique sont dans l’ordre :
La carte thématique tout comme la carte spéciale est généralement issue ou dérivée de la carte
topographique. Elle n’est pas assujettie aux trois grandes spécifications comme la carte
topographique.
66
importance ; dans d’autres cas la schématisation du dessin pourra donner au mot précision un
tout autre sens. Dans tous les cas, l’exactitude conservera toutes ses exigences.
La carte topographique est la plupart du temps le document de base exploité au départ ; elle
fournira l’élément principal de la maquette à établir. Le processus pourrait se dérouler dans
l’ordre suivant :
- La conception de la carte,
- La collecte et le tri de la documentation,
- L’interprétation de la photographie,
- Les préparations cartographiques,
- L’établissement de la maquette,
- La rédaction cartographique,
- Les vérifications et les corrections,
- La production des planches mères,
- Les épreuves couleurs,
- L’établissement des planches de tirage,
- Le tirage.
Cette fois ci un nouveau spécialiste se joindra à l’équipe originale. Selon le thème, ce sera le
forestier, l’économiste, l’agronome, le géologue, le géographe, etc. La collaboration de ces
différents spécialistes s’avérera indispensable tant dans l’étude, la conception que dans les
opérations de photo interprétation.
Les premières cartes produites sur la Côte d’Ivoire sont des croquis d’itinéraires dressés vers
le 19è siècle pour des besoins du colonisateur français. C’est seulement au début du 20è siècle
que la production de cartes topographiques en Côte d’Ivoire, va connaître un réel essor à
travers les réalisations de l’IGN France sur les possessions françaises de l’Afrique Noire.
D’abord par des cartes à l’échelle 1/500 000 dont 8 feuilles couvrent entièrement le territoire
national, ensuite par des cartes à l’échelle 1/200 000 dont les 33 feuilles seront entièrement
réalisées et sur la zone sud forestière par des cartes à l’échelle 1/50 000 provenant de tirage
provisoire. Il faut également noter l’existence, sur la zone lagunaire et quelques grandes villes
d’alors, de quelques cartes au 1/20 000 et 1/10 000.
67
ordre distants de 25 km situés dans les sous-préfectures et communes et 210 points du
2ème ordre pour la délimitation des circonscriptions foncières (DCF). Tous ces points ont
été mis en place au GPS avec une précision de 1 cm. Ils sont également connus en altitude
dont la référence est l’ellipsoïde.
Il existe donc cinq variables visuelles qui sont : la variable forme, la variable valeur, la
variable orientation et la variable couleur. A ces cinq variables, on pourrait ajouter une
sixième variable, la variable grain.
La variable forme est l’ensemble des signes de formes différentes utilisées pour représenter un
objet. Il y a une infinité de formes : géométriques, symboliques, évocatrices, figuratives.
La variable taille est la possibilité de faire varier la dimension d’un objet représenté (en
longueur et en surface).
La variable valeur est le rapport entre les quantités de noir et de blanc perçues dans la surface
de l’image.
La variable orientation est la possibilité de disposer des signes selon plusieurs axes. On ne
peut parler d’orientation pour un cercle, hexagone, octogone.
68
1-5 – La variable couleur
La variable couleur est très utilisée en cartographie thématique car elle augmente la valeur
expressive et esthétique de la carte et elle permet de représenter plusieurs phénomènes à la
fois.
Les détails planimétriques comprennent tous les objets situés à la surface du sol et dont on
peut saisir les contours. Ils sont naturels ou résultent du travail de l’homme. En principe, ils
sont représentés par la projection orthogonale de leur plan, réduite à échelle de la carte. La
représentation de ces objets est cependant conditionnée par les possibilités graphiques car il
faudra toujours imprimer la carte et obtenir une image lisible. Les possibilités graphiques ou
limites de lisibilité sont :
La connaissance de ces possibilités graphiques permet d’une part de distinguer ce qu’il est
possible de représenter sur une carte établie à une échelle donnée, et d’autre part de définir
l’échelle minimale requise pour la représentation d’un détail particulier. Il arrive, cependant
qu’un objet de trop petite dimension pour être représenté par la projection orthogonale de son
plan à l’échelle convenue, mérite toutefois d’être porté sur la carte ; on devra alors faire usage
d’un signe conventionnel.
Les signes conventionnels caractérisés par leur forme, leur couleur et leurs dimensions sont
d’une importance capitale sur la carte. Leur choix ainsi que la définition des règles qui
régissent leur emploi seront dictés principalement par la destination du document.
La représentation des formes du terrain ou orographie consiste à introduire dans un plan dont
le caractère géométrique est la définition de deux dimensions, une troisième dimension qui est
l’altimétrie. Cette description du relief n’est possible que grâce à des conventions. La
description précise du relief sur le plan de la carte ne peut se faire que par la géométrie côtée
dont les diverses applications (calculs d’angles, de distances et d’altitudes, tracé de lignes de
plus grande pente, de profils et de sections) offrent tout ce qu’on peut exiger de la carte
topographique.
Le perfectionnement des techniques de levé a permis de déterminer avec précision des cotes
d’altitude à la surface du sol et des cotes de sonde pour les fonds marins, toutes se rapportent
à des surfaces de référence bien définies. Le tracé des lignes fermées de points de même
altitude fournira les éléments d’une solution précise satisfaisante ; ces lignes communément
69
appelées courbes de niveau, sont dites isohypses ou courbes hypsométriques à la surface du
sol et isobathes ou courbes bathymétriques sur le fond marin. La différence d’altitude,
toujours constante, entre deux courbes consécutives est l’équidistance.
La distance horizontale, mesurée sur le plan de la carte entre les deux mêmes courbes, et qui
varie en fonction inverse du degré de pente, se nomme intervalle. C’est la réduction de
l’équidistance qui conférera à un système de courbes donné, toute sa valeur d’expression.
Pour augmenter davantage la force d’expression d’un système de courbes et pour faciliter son
interprétation, on renforce le trait de certaines d’entre elle, généralement chaque cinquième
courbe. Ces courbes sont dites maîtresses.
La cotation des courbes apportera un important élément d’information par un chiffre qui non
seulement identifiera l’altitude de la courbe, mais encore le chiffre sera positionné de telle
sorte que son sommet pointera vers le terrain le plus élevé.
Les écritures ont un rôle important car c’est la première des choses qu’un lecteur de carte
remarque.
On appelle toponymes, les noms qui identifient les régions, les formes de terrain et les
objets. Ils constituent avec les cotes d’altitude et diverses annotations informatives (distances
kilométriques, inscriptions de l’habillage, etc.), l’ensemble des écritures indispensables à la
compréhension et à l’expression de la carte.
Les noms des objets, des formes du relief, des localités, des routes, etc. doivent faire l’objet
d’une enquête sur le terrain.
Tout comme les signes conventionnels, les écritures sont caractérisées par leur forme, leur
couleur et leurs dimensions. Il existe une très grande variété de types de caractères d’écritures.
Chaque type choisi, correspondra à une catégorie particulière de détails. La couleur des
écritures s’inspirera de la nature des détails auxquels elles se rattachent.
La disposition des écritures sur la carte constitue un problème majeur en cartographie. Elle
sera étudiée différemment selon que ces écritures désigneront des points, des positions, des
objets de forme linéaire ou se rattacheront à des surfaces.
70
On entend par présentation tout ce qui concourt à la compréhension de la carte par l’usager ;
tout ce qui concourt à l’esthétique de la carte : le canevas (réseaux géographique, quadrillage,
système de référence), le système de découpage, la désignation des feuilles, l’habillage.
On désigne par habillage, l’ensemble des informations que l’on trouve généralement
annotées hors des limites de la coupure proprement dite, soit dans le cadre de la carte, soit la
marge. Ces indications sont indispensables à la diffusion du document, à la distribution et à
son usage.
1°) Généralités
La rédaction cartographique est l’ensemble des techniques et méthodes utilisées ainsi que des
opérations requises pour passer d’une documentation donnée à la réalisation pratique d’une
carte correspondant à un système de conventions définies.
Les techniques et les méthodes utilisées peuvent variées selon les servitudes de réalisation
imposées par le milieu ; ce sont principalement la nature de la documentation exploitée, la
qualité du personnel engagé, l’équipement disponible et le délai imposé par les circonstances.
Il reste que la rédaction de la carte nécessite toujours un certain nombre d’opérations qu’il
convient d’examiner. Les plus importantes sont le rassemblement, le tri de la documentation,
la généralisation, les préparations et enfin la rédaction cartographique proprement dite.
2°) La documentation
Elle comprend d’abord la liste des coordonnées des points géodésiques, la liste des repères de
nivellement, ainsi que les croquis descriptifs de ces points et de ces repères.
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commun au photogrammètre et au cartographe. Aujourd’hui, la stéréo minute qui parvient au
cartographe est sous forme numérique.
Le cartographe doit rassembler tous les plans et cartes susceptibles d’apporter l’élément
d’information souvent requis par l’exactitude de la carte à établir.
3°) La généralisation
4°) La préparation
La division du travail importe de faire une préparation plus complète pour une rédaction plus
soignée.
La préparation consiste à relever sur des calques les difficultés que pourrait éventuellement
rencontrer le cartographe au cours de la rédaction de la carte, notamment sur les voies de
communication, la végétation, les limites administratives et les écritures.
Le calque des voies de communication présente la classification des routes et des chemins,
l’identification des chemins de fer, les numéros de routes, les stations et arrêts de chemins de
fer.
Le calque de végétation offre une synthèse de toutes les informations relatives à la
classification de la forêt ainsi que les limites des aires protégées.
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Le calque des limites administratives localisera et identifiera les limites administratives
prévues par les spécifications de la carte.
Le calque des écritures proposera une suggestion valable concernant la disposition des
écritures sur la carte.
Les méthodes permettant ce double résultat ont varié avec le temps. Longtemps, on a dû tracer
ou rédiger directement sur la planche de tirage, l’application de la photographie à la
production des dessins et l’avènement de la photo métallographie permirent au cartographe de
procéder par planches intermédiaires indépendantes des planches de tirage.
Parmi les techniques de tracé utilisées, on peut citer le dessin sur support opaque ou sur
support transparent et le tracé sur couche.
En Côte d’Ivoire, le tracé sur couche a été utilisé jusqu’en 1997. La technique du tracé sur
couche consiste à dégager un trait, à l’aide d’une pointe sèche, dans une couche opaque
étendue sur un support plastique transparent.
Le résultat est un cliché (négatif) avec une image directe pouvant être reproduite des
opérations de photogravure. Aujourd’hui, avec l’expansion de l’informatique et le
développement de logiciel cartographique, le tracé sur couche a été abandonné pour la
rédaction cartographique par l’informatique. Il n’y a pas de support intermédiaire. Tout se
passe dans un fichier numérique jusqu’à l’obtention de la planche mère.
Point final
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