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RESUME
La mise à la disposition des maraîchers ivoiriens des techniques culturales adaptées aux
conditions locales est l’un des objectifs de la filière de l’IDESSA chargée des cultures
maraîchères. Afin de mieux apprécier les techniques actuelles de fertilisation de ces
cultures, une enquête a été effectuée par cette filière, en mai 1993, dans le domaine
maraîcher ivoirien.
Il en ressort, que l’engrais NPK (10-18-18), le fumier (constitué de déchets
d’animaux: volaille et bovin) et l’urée sont les principales fumures utilisées dans la
fertilisation des cultures maraîchères. Sur le plan national, on a noté que 67 % des
paysans emploieraient l’engrais NPK, 69 % l’urée et 44 % le fumier. Par contre,
16 % resteraient en marge de l’utilisation de la fertilisation. Par rapport aux méthodes
d’application des engrais, on a noté que 65 % des paysans du Nord préféreraient
employer l’engrais NPK comme fumure de fond, le fumier après la levée et l’urée au
stade de la floraison. On a aussi noté une utilisation plus généralisée des fumures, par les
paysans des zones de savanes que par ceux des zones de forêts. Les légumes recensés, au
cours de l’enquête, ont été classés en deux catégories: les légumes locaux et les légumes
de type européen. Selon ces catégories, les méthodes de fertilisation différaient d’une
région à l’autre. De la zone côtière (Abidjan et sa région) à la zone de savane (Korhogo
et Ferkessédougou), en passant par celle des forêts, les légumes locaux feraient de moins
en moins l’objet de fertilisation. Les fumures seraient alors prioritairement destinées aux
légumes de type européen.
Pour expliquer ces disparités régionales, nous avons évoqué, par rapport à
l’utilisation généralisée de la fertilisation dans le Nord, l’accès facile à l’engrais par
les paysans de cette région, grâce à la Compagnie Ivoirienne du Développement des
Textiles (CIDT).
La domination des légumes de type européen, dans les cultures maraîchères en zones
de savanes, par rapport aux légumes locaux, serait liée à l’action de l’ancienne Société de
Développement pour la Production des Fruits et Légumes (SODEFEL) qui a introduit
de nouvelles variétés de plantes légumières en Côte d’Ivoire, et particulièrement, dans
le Nord.
INTRODUCTION
Consciente de la nécessité d’une maîtrise des techniques de fertilisation pour la
production des cultures maraîchères, une équipe de l’IDESSA a effectué en mai 1993
une enquête auprès des producteurs. Il s’agissait d’apprécier le degré d’utilisation des
engrais dans le domaine maraîcher de Côte d’Ivoire, à travers la détermination des
principaux fertilisants, leur mode d’emploi et les plantes qui font prioritairement l’objet
de fertilisation.
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METHODOLOGIE DE L’ENQUETE
Sites de l’enquête
Cinq régions du pays ont été concernées par cette enquête (carte ci-dessous):
• la zone côtière: Abidjan, Bingerville, Agboville, Jacqueville, Dabou et Tiassalé
• la zone forestière de Divo: Divo et Hiré;
• le Centre-Ouest (zone de forêt): Daloa et Gagnoa;
• le Centre (zone de transition entre la savane et la forêt): Bouaké et Tiébissou;
• la zone de savane: Korhogo, Sinématiali, Ferkessédougou
Enquête
L’équipe d’enquêteurs était composée de chercheurs et de techniciens supérieurs
de recherche. Le questionnaire, de type préétabli, était constitué par des fiches
individuelles. L’enquêteur remplissait celles-ci au fil des réponses de l’enquête.
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Utilisation des fumures organique et minerale sur cultures maraîchères en Cote d’Ivoire
Différents types de fumure utilisés dans les cultures maraîchères en Côte d’Ivoire.
En fonction des différents types de fumure recensés au cours de l’enquête, nous avons
réparti les paysans en quatre groupes (figure 1).
A l’examen de cette figure, il ressort que l’engrais NPK, le fumier et l’urée sont les
principaux types de fumure rencontrés chez les maraîchers ivoiriens. Selon l’enquête
67 % de ceux-ci utilisent l’engrais NPK, 69 % l’urée et 44 % le fumier. Par contre,
16 % des maraîchers ne font usage d’aucun fertilisant.
En outre, on a remarqué que l’utilisation de ces fumures étaient différentes d’un
paysan à l’autre. Un même paysan pouvait utiliser soit un seul type, soit deux ou soit
les trois et en autant d’applications. Pour rendre compte de cette situation sur le plan
national, la figure 2 représente la répartition des paysans interrogés en fonction du
mode d’emploi des fumures.
Sur le plan national, on note à l’examen de cette figure 2, que les paysans emploient
différemment les trois types de fumure. L’utilisation d’un seul type, en une application
unique est rarement pratiquée par les paysans. Par contre, la majorité des maraîchers
préfère employer deux ou trois types de fumure à deux ou trois stades phénologiques
différents des plantes. On a ainsi obtenu que 28 % des maraîchers interviewés épandent
d’abord l’engrais NPK comme fumure de fond, ensuite l’urée au stade de la floraison
des plantes; 31 % épandent en fumure de fond NPK, après la levée, le fumier, et, au
stade de la floraison, l’urée. L’effet positif de ce fractionnement de la fumure sur le
développement des plants de gombo a été démontré par Sutton (1964).
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Le faible niveau de valorisation du fumier est très marqué dans la région du Centre
(Bouaké, Tiébissou) où, seulement 9 % des paysans utilisent ce type de fumure.
Par contre la région Nord du pays a un niveau élevé d’utilisation des fumures. La
répartition des paysans par région, en fonction des différents modes d’emploi des
fumures, est représentée par la figure 4. Cette distorsion entre les zones forestières et
savanicoles pourrait s’expliquer par l’élevage qui se pratique dans la savane.
La figure 4 montre que dans l’ensemble le niveau d’utilisation d’un seul type
de fumure, en une seule application, est faible. Toutefois, dans les régions de Divo
et de Bouaké, on dénombre respectivement 22 et 18 % des maraîchers employant
uniquement l’engrais NPK comme fumure de fond.
La majorité des paysans préfère faire usage de deux ou trois types de fumure
en des périodes différentes. Ainsi, dans la région d’Abidjan, 20 % des maraîchers
épandent d’abord comme engrais de fond NPK et l’urée au stade de la floraison. Ce
même mode d’emploi se retrouve dans les régions de Divo, de Daloa, de Bouaké et de
Korhogo, respectivement chez 33, 23, 59 et 30 % de maraîchers. On remarque ici que
la majorité des paysans de Bouaké utilise cette méthode. A côté de ces paysans, il en
existe d’autres qui emploient l’engrais NPK, comme fumure de fond, le fumier après
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Utilisation des fumures organique et minerale sur cultures maraîchères en Cote d’Ivoire
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Utilisation des fumures organique et minerale sur cultures maraîchères en Cote d’Ivoire
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CONCLUSION
Cette enquête sur le secteur maraîcher ivoirien a montré qu’au niveau de la fertilisation,
les fumures utilisées sont principalement l’engrais NPK, le fumier et l’urée. A ce
niveau, on a noté une grande utilisation des engrais minéraux (NPK et urée) par
rapport à la fumure organique. Au niveau régional, les paysans des zones de savanes
semblent avoir une tradition des cultures maraîchères plus poussée que ceux des zones
côtières et forestières. Cela s’observe surtout au niveau de l’utilisation généralisée
des différents engrais dans le Nord et de la nature des légumes. Les paysans du Nord
s’adonneraient plus aux légumes de type européen qu’aux légumes locaux. Le faible
niveau d’utilisation de la fumure organique pourrait être lié à la non-pratique des
techniques de compostage.
Bibliographie
SIEMONSMA J.S., 1982. La culture du gombo (Abelmoschus spp). Légume-fruit tropical,
avec référence spéciale à la Côte d’Ivoire. Thèse, Université Agronomique de Wageningen,
Pays-Bas, 297 p.
SODEFEL, 1968. Rapport annuel 1968. Centre horticole de Bouaké, Sodefel, Côte d’Ivoire
SODEFEL, 1970. Rapport annuel 1970. Centre horticole de Bouaké, Sodefel, Côte d’Ivoire
SODEFEL, 1975. La culture de l’aubergine locale et du gombo. Fiche technique, Sodefel,
Ministère de l’Agriculture, Côte d’Ivoire.
SUTTON P., 1964. The response of okra to nitrogen, phophorus and potassium fertilisation.
Proct. Fla. Hort. Soc. (1963) p. 76, 149-153.
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