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Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces

métalliques (ETM) et des hydrocarbures aromatiques


polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
C. Hébrard-Labit, L. Meffray

To cite this version:


C. Hébrard-Labit, L. Meffray. Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques
(ETM) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux. [Rapport
de recherche] Centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques
(CERTU). 2004, 120 p., figures, tableaux, photographies. �hal-02150475�

HAL Id: hal-02150475


https://hal-lara.archives-ouvertes.fr/hal-02150475
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abroad, or from public or private research centers. publics ou privés.
Comparaison de méthodes d’analyse
des Éléments Traces Métalliques ETM
et des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques HAP
sur les sols et les végétaux

centre d’Études sur les réseaux,


les transports, l’urbanisme
et les constructions publiques

Certu 9, rue Juliette Récamier


69456 Lyon Cedex 06
téléphone: 04 72 74 58 00
télécopie: 04 72 74 59 00
www.certu.fr
Avis aux lecteurs

La collection Rapports d’étude du Certu se compose de publications proposant des informa-


tions inédites, analysant et explorant de nouveaux champs d’investigation. Cependant l’évo-
lution des idées est susceptible de remettre en cause le contenu de ces rapports.

Le Certu publie aussi les collections :

Dossiers: Ouvrages faisant le point sur un sujet précis assez limité, correspondant soit à une
technique nouvelle, soit à un problème nouveau non traité dans la littérature courante. Le
sujet de l’ouvrage s’adresse plutôt aux professionnels confirmés. Le Certu s’engage sur le
contenu mais la nouveauté ou la difficulté des sujets concernés implique un certain droit à
l’erreur.

Références: Cette collection comporte les guides techniques, les ouvrages méthodologiques
et les autres ouvrages qui, sur un champ donné assez vaste, présentent de manière pédago-
gique ce que le professionnel courant doit savoir. Le Certu s’engage sur le contenu.

Débats : Publications recueillant des contributions d’experts d’origines diverses, autour d’un
thème spécifique. Les contributions présentées n’engagent que leurs auteurs.

Catalogue des publications disponible sur http://www.certu.fr


Notice analytique
Organisme commanditaire :
CERTU : centre d’études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques
9 rue Juliette Récamier 69456 LYON Cedex 6 – Tel : 00 33 4 72 74 58 00 Fax : 00 33 4 72 74 59 00

Titre :
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Sous-titre : Date d’achèvement : Langue :


Août 2004 Français
Organisme auteur : Rédacteurs ou coordonnateurs : Relecteur assurance qualité :
CETE Nord Picardie C. Hébrard-Labit, R. Lagache,
L. Meffray GT Sols/RST Air

Résumé :

Ce document rassemble plusieurs procédés d’analyse sur les sols et les végétaux, des
deux grandes familles de polluants d’origine routière : les éléments traces métalliques
(ETM) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les méthodes recensées
sont issues de la littérature, ainsi que de contacts directs avec les laboratoires de recherche
et/ou prestataires d’analyse.

Suite à une première partie bibliographique (partie I) présentant des caractéristiques


générales sur la pollution de proximité des axes routiers et les deux familles de polluants
pré-citées, ce rapport distingue les méthodes de dosage sur les sols (partie II) et celles
appliquées aux végétaux (partie III) avec, pour chacun des types de polluants, une
présentation des protocoles recensés sous forme de fiches, accompagnées d’un
paragraphe de comparaison des processus utilisés.

Si les méthodes d’analyse sont normalisées et homogènes d’un laboratoire à concernant


les sols, cette étude met en évidence la grande hétérogénéité des pratiques en ce qui
concerne l’analyse sur les végétaux, en particulier pour les mesures relatives aux HAP
réalisées par très peu de laboratoires interrogés.

Remarques complémentaires éventuelles (rubrique facultative) :

Mots clés : Diffusion :


Pollution atmosphérique, protocole,
Libre
analyse, métal, hydrocarbure aromatique
polycyclique
Nombre de pages : Confidentialité : Bibliographie :
120 pages Non Oui

CERTU – 2004 3
Personnes contactées

La liste suivante reprend les personnes contactées dont les informations transmises ont été
intégrées dans cette étude, que ce soit pour les parties générales ou les fiches techniques.
Les méthodes d’analyses présentées ci-après ont également été recueillies à partir de
rapports de recherche et articles scientifiques (cf. bibliographie).

Nom Organisme / Laboratoire Lieu


Unité de Service et de Recherche en Analyses Végétales et Villenave
M. BARBASTE
Environnementales, INRA Bordeaux d’Ornon
J-Ph. BEDELL Laboratoire des Sciences de l’Environnement, ENTPE Lyon
Centre National de Recherche sur les Sites et sols pollués
V. BERT Douai
(CNRSSP)
B. CLOSEL Bureau de Recherche Géologiques et Minières (BRGM) Orléans
Laboratoire Sols et Environnement, Institut Supérieur
F. DOUAY Lille
d’Agriculture (ISA)
J-P. GARREC Institut National de la Recherche Agronomique Nancy
I. LAUILHE Laboratoire EPLD Lagor
J-L. MOREL et
ENSAIA / INPL Nancy
Mme OUVARD
J-F. PETIT Laboratoire Régional de l’Ouest Parisien (LROP) Trappes
C. RODIER Université de Poitiers Poitiers
V. RUBAN et
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (LCPC) Nantes
C. DURAND

Sites Internet consultés

• ADEME (Agence) de l’Environnement et la Maîtrise de l’Energie,


• BRGM (Bureau de Recherche Géologiques et Minières),
• CEA (Centre d’Etudes Atomiques),
• CERVA (Centre d’Etude et de recherches Vétérinaires et Agrochimiques),
• CNRSSP (Centre National de Recherche sur les Sites et sols pollués),
• DGCCRF,
• ENSAIA / Nancy
• INERIS,
• INRA (Institut National de la Recherche Agronomique),
• LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées),
• etc.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


4 n° 01 80 00695 Août 2004
Sommaire

Notice analytique 3

Introduction 6

Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP 8


I. LA POLLUTION DES SOLS ET DES VÉGÉTAUX DUE AU TRAFIC ROUTIER 8
II. LES ETM : ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES 17
III. LES HAP : HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES 19

Partie II : Méthodes de dosage sur les sols 22


I. L’ANALYSE DES ETM ET HAP SUR LES SOLS 22
II. DOSAGE DES ETM SUR LES SOLS : EXEMPLES DE PROTOCOLES 32
III. DOSAGE DES HAP SUR LES SOLS : EXEMPLES DE PROTOCOLES 55

Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux 64


I. L’ANALYSE DES ETM ET HAP SUR LES VÉGÉTAUX 64
II. DOSAGE DES ETM SUR LES VÉGÉTAUX : EXEMPLES DE PROTOCOLES 70
III. DOSAGE DES HAP SUR LES VÉGÉTAUX : EXEMPLES DE PROTOCOLES 99

Conclusion 103

Glossaire 104

Bibliographie 105

Annexes 108
ANNEXE 1 MÉTHODES ANALYTIQUES DE LABORATOIRE 109
ANNEXE 2 LISTE DES NORMES RELATIVES AU DOSAGE DES ETM ET HAP 115
ANNEXE 3 PROTOCOLE DE PRÉLÈVEMENT DES PLANTES DE L’INRA DE BORDEAUX 117

Table des illustrations 118

Table des matières 119

CERTU – 2004 5
Introduction

Suite à plusieurs études menées sur ce thème par le ministère de l’Equipement sous la
coordination notamment du Cete de l’Est, le Certu a souhaité disposer d’une synthèse
actualisée des méthodes employées pour caractériser la pollution des éléments traces
métalliques (ETM) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans le cadre des
études d’impact des grands axes routiers.

A sa demande, le Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille a réalisé une étude
comparative des méthodes de dosage des ETM et HAP dans les sols et les végétaux,
appliquées au cas de la pollution de proximité d’origine routière.

Cette étude recense les différents modes opératoires utilisés actuellement au sein du
Réseau Scientifique et Technique (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées,
Laboratoires Régionaux) ainsi que par des partenaires extérieurs (BRGM, CNRSSP, INRA,
ISA, etc.) et autres organismes de recherche.

Ce rapport s’attache, pour les deux grandes familles de polluants pré-citées (ETM, HAP) à
recenser et comparer les modes opératoires, depuis le prélèvement jusqu’à l’analyse
proprement dite, et en détaille les différences étapes de conservation, transport, préparation
des échantillons et mise en solution des polluants à doser. Il s’est fondé sur les normes
existantes ainsi que les méthodes et pratiques actuellement en cours. Les différents
protocoles étudiés sont présentés sous forme de fiches techniques.

Il n’a pas pour objet de décrire l’impact de ces polluants sur les sols et les végétaux, ni les
facteurs influençant leur comportement dans les matrices considérées.

Suite à une première partie bibliographique (partie I) présentant des caractéristiques


générales sur la pollution de proximité des axes routiers et les deux familles de polluants
pré-citées, sont distinguées, en partie II, les méthodes de dosage sur les sols et, en partie III,
celles appliquées aux végétaux avec, pour chacun des types de polluants, une comparaison
des protocoles utilisés.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


6 n° 01 80 00695 Août 2004
PARTIE I :

Les polluants à proximité


des axes routiers
ETM (éléments traces
métalliques) et HAP
(hydrocarbures aromatiques
polycycliques)

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Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Partie I : Les polluants à proximité


des axes routiers : ETM et HAP

I. La pollution des sols et des végétaux due au trafic routier

La pollution des sols et des végétaux considérée dans le cadre de cette étude est celle
rencontrée à proximité des routes et autoroutes, transportée par les eaux de ruissellement et
et/ou déposée par apports atmosphériques.
Le lecteur désireux de plus de détails concernant la pollution d’origine routière est invité à se
reporter aux thèses de C. Durand [12] et de C. Pagotto [26], qui constituent de précieuses
sources d’informations notamment sur les origines de la pollution due au trafic routier ainsi
que sur ses différentes modes de transport et les niveaux de contamination des milieux
étudiés.

Les aspects sanitaires, non mentionnés ici, peuvent également être consultés sur le site de
l’INERIS (rapport sur l’évaluation de la relation dose-réponse pour des effets cancérigènes
des HAP [8]) et dans les écrits de C. Bryselbout [4] et S. Promeyrat [28].

I.1. Les types de pollution

Quatre grandes catégories de pollution peuvent être à l’origine de nuisances en milieu routier
et urbain [12, 26] :

I.1.1. La pollution chronique

La pollution chronique est l’ensemble des pollutions liées à la circulation des véhicules et aux
équipements de la route :
- usure de la chaussée,
- abrasion et corrosion des métaux constitutifs des véhicules (freins, carrosserie),
- usure des pneumatiques et des pots catalytiques,
- émissions dues aux gaz d’échappement,
- corrosion des barrières de sécurité et des panneaux de signalisation.

De ce fait, la nature chronique des polluants est très variable et les eaux de ruissellement
peuvent être contaminées aussi bien par des éléments métalliques (Pb, Cd, Zn, Cu, Ni, Cr)
que par des hydrocarbures, des huiles, des caoutchoucs, des phénols, etc.

La pollution chronique est fortement influencée par les évolutions du parc automobile, des
carburants, des infrastructures routières et de la circulation ; et bien que d’autres facteurs
interviennent (climat, topographie) l’augmentation du trafic routier augmente directement ce
type de pollution [12].

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


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Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP

I.1.2. La pollution accidentelle

La pollution accidentelle est consécutive à un accident de la circulation au cours duquel des


matières dangereuses transportées sont déversées sur la chaussée et ses abords. Bien que
de nature potentiellement diverse, la pollution accidentelle implique le plus souvent le
transport des hydrocarbures.

I.1.3. La pollution saisonnière

La pollution saisonnière est due principalement à la maintenance hivernale. Les fondants


chimiques utilisés en cas d’enneigement ou de verglas, le plus souvent du sel (chlorure de
sodium) sous forme pure ou en mélange avec du sable, contiennent des composés
chimiques destinés à limiter la prise en masse du sel (antimottants). Ce déverglaçage, bien
que nécessaire au maintien de bonnes conditions de circulation, présente des risques pour
l’environnement car les « sels » épandus peuvent ainsi apporter de petites quantités de
métaux, augmenter la corrosion des surfaces métalliques (véhicules et glissières) et
favoriser la mobilité des éléments traces métalliques dans les sols.

I.1.4. La pollution temporaire

Ce type de pollution est lié aux travaux de construction de la route : poussières, rejets
d’huiles, fuites d’hydrocarbures, gaz d’échappement des d’engins, etc. Lors de la
construction et du terrassement, d’importants volumes de matériaux sont mobilisés et de
grandes surfaces sont défrichées laissant momentanément la terre à nu. Ces surfaces
subissent, par la pluie, des ravinements et des érosions, surtout dans les secteurs à forte
pente. Les eaux de ruissellement qui en résultent sont essentiellement chargées en matières
en suspension d’origine minérale.

I.2. Les sources de pollution

Les sources principales de la pollution des sols et des végétaux à proximité des
infrastructures routières sont les apports d’origine atmosphérique (dépôts secs et poussières
précipitées par les pluies) et le ruissellement provenant des chaussées.

I.2.1. Les apports atmosphériques

Parmi l’ensemble des polluants atmosphériques rejetés par la circulation automobile


(dioxyde de soufre, oxydes d’azote, ozone, oxyde de carbone, plomb, composés organiques
volatils, etc.), les particules en suspension, libérées notamment par les véhicules diesels,
peuvent représenter une part importante de la pollution des sols et des végétaux.

Ces particules fines retombent sur le sol déposées par les vents (en période de temps sec)
ou sous forme de retombées humides précipitées par les pluies (cf. figure 1). Outre les
particules, les apports humides contiennent alors une part de gaz dissous.

La pollution des retombées atmosphériques sèches dépend essentiellement, en milieu


urbain et périurbain, du type d’occupation des sols (zone commerciale, résidentielle ou
industrielle) et de la proximité aux infrastructures routières.

CERTU – 2004 9
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Emissions liées à la route

Dépôt sur la surface de la route Suspension dans l’air

Par temps de pluie Par temps sec

Remise en suspension
Projections humides (passage
Ruissellement sur la chaussée

Retombées sèches et humides

Dispersion atmosphérique
Infiltration sous la chaussée

par le vent
des voitures, vents)

Transfert vers le sol


ATMOSPHERE
fond local
Evacuation par système de collecte

SOL

VEGETAUX
Transport par la
solution du sol

Transport par les racines

EAUX SOUTERRAINES

EAUX SUPERFICIELLES

Figure 1 : Principales voies de dispersion des polluants émis en milieu routier (d’après [26])

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


10 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP

Celle des retombées humides correspond au lessivage de l’atmosphère par les eaux
météorites et concerne des teneurs en polluants variables ; les différences observées d’un
site à l’autre sont souvent dues aux sources locales de pollution, à la topographie du site,
aux conditions météorologiques et aux techniques d’échantillonnage et d’analyse [12, 26].

Le retour au sol des éléments émis ne se limite pas aux zones urbaines ou industrielles. Les
vents propagent et diluent ce type de pollution sur des zones vastes et parfois très
éloignées. Seules les particules les plus lourdes séjournant peu de temps dans l’air se
déposent sur le sol au voisinage de leur lieu d’émission. C’est le cas de certaines particules
des gaz d’échappement (moteurs diesel notamment) [12].

I.2.2. Le ruissellement des chaussées

Par temps de pluie, les particules solides et autres polluants accumulés sur les voiries
urbaines et les chaussées routières sont acheminées pour partie dans les ouvrages
d’assainissement, mais également pour partie vers les bas côtés. L’action des précipitations
sur les revêtements débute par une période de mouillage au cours de laquelle il y a
dissolution partielle des polluants solubles des dépôts de temps secs. Puis le ruissellement
commence, entraînant une fraction des dépôts. Les polluants, éléments métalliques et
hydrocarbures, sont ainsi véhiculés par les eaux de ruissellement de chaussées vers le sol
et les végétaux avoisinants.

Les caractéristiques physico-chimiques des eaux de ruissellement de chaussées varient d’un


site à l’autre en fonction de l’intensité du trafic routier, des caractéristiques de la chaussée
(état d’usure, entretien), de son mode d’utilisation, de l’environnement et des caractéristiques
de la pluie. Le zinc et le plomb sont, en quantité, les deux métaux dominants. Le plomb est
presque exclusivement associé aux matières en suspension, donc peu mobile, tandis que le
zinc, plus solubilisable, est plus disponible.

I.2.3. Bilan de pollution

De nombreuses études ponctuelles ont été menées sur la contamination des eaux de
ruissellement de chaussée, des eaux souterraines, des sols en bordures de chaussée, etc.
mais peu d’entre elles se sont intéressées à une approche globale du comportement des
polluants en terme de bilan. Seules quelques tentatives de bilan ont été réalisées pour
comparer la contamination récupérée au niveau des eaux de ruissellement et des retombées
sèches et humides par rapport à l’émission de polluants [26].

Ces études souffrent d’^être peu nombreuses et peu précises, notamment en ce qui
concerne l’évaluation des émissions. Parmi les exemples cités par Pagotto (1999) [26], les
sources de cadmium et de cuivre sont largement sous-estimées, ce qui conduit à obtenir des
pourcentages totaux de la contamination récupérée largement supérieurs à 100 %. En ce qui
concerne le plomb et les hydrocarbures aromatiques polycycliques, il sembleraient qu’ils
soient dispersés dans l’atmosphère et contribuent à la pollution de fond locale ou que les
sources soient sur-estimées.

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Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

I.3. Les niveaux de pollution

Une étude très complète a été réalisée par C. Pagotto dans le cadre d’une thèse de doctorat
relative à l’émission et au transfert vers les eaux et les sols des éléments traces métalliques
et des hydrocarbures en milieu routier [26]. Le lecteur pourra notamment s’y référer pour
disposer de valeurs de pollution issues de la littérature : émissions polluantes en milieu
routier (échappement des véhicules, abrasion des matériaux constitutifs des chaussées,
pollution saisonnière, etc.), teneurs en polluants dans les enrobés, apports atmosphériques,
qualité des eaux de pluies, qualité des sols, etc.

Retombées sèches et eaux météorites


Quelques études ont permis de quantifier la pollution apportée par les retombées
atmosphériques sèches et celle contenue dans les eaux météorites [26]. Parmi les ETM, le
plomb et le zinc sont recensés en majorité (valeurs de 20 à 70 g.ha-1.an-1), puis le nickel, le
chrome et le cuivre (entre 10 et 20 g.ha-1.an-1) et dans une moindre mesure le cadmium
(de 1 à 3 g.ha-1.an-1).
En milieu urbain, la part de la contamination des eaux de ruissellement provenant des eaux
de pluies est relativement faible pour les matières en suspension et les hydrocarbures pour
lesquelles 15 à 25 % de la pollution est due aux apports atmosphériques humides. Cette
proportion peut atteindre en revanche 70 à 75 % pour les éléments traces métalliques [26].
Là encore, le zinc et le plomb sont les métaux présents majoritairement
A titre d’exemple, d’après la littérature, les concentrations en Zn et en Pb dans les eaux
météorites peuvent atteindre jusqu’à 200 µg/l [12]. Les teneurs en cadmium sont de l’ordre de
0,5 à 5 µg/l [26].

Eaux de ruissellement de chaussée


Quelques exemples d’études sur la qualité des eaux de ruissellement sur chaussée routière
sont fournis par Pagotto (1999) [26]. Les polluants les plus étudiés dans la littérature sont les
hydrocarbures, le plomb, le cuivre, le cadmium et le zinc. Certains auteurs s’intéressent au
chrome, au nickel, et aux HAP [12].
Malgré une dispersion importante des niveaux de contamination observés, ces études
témoignent de l’existence d’une pollution notable des eaux de ruissellement sur chaussée
autoroutière. Le tableau 1 reprend l’ordre de grandeur de la concentration en polluants et de
la charge annuelle transportée par les eaux de ruissellement de chaussée recensées dans la
littérature [26].

Tableau 1 : Ordre de grandeur de la concentration en polluants et de la charge annuelle


transportée par les eaux de ruissellement [26]
Eléments traces métalliques
Hydrocarbures1
Zn Pb Cu Cd
mg/l µg/l µg/l µg/l µg/l
Concentration
de 0,3 à 7,8 de 60 à 1400 de 15 à 400 de 6 à 140 de 0,1 à 5,9
-1. -1 -1. -1 -1. -1 -1. -1
Charge kg.ha an g.ha an g.ha an g.ha an g.ha-1.an-1
annuelle de 0,5 à 65 de 0,1 à 2,9 de 0,2 à 1,3 de 0,02 à 0,6 de 0,004 à 0, 4

1
Attention, il s’agit ici des hydrocarbures totaux et non pas seulement des HAP.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
12 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP

De façon générale, le plomb, le chrome et le cadmium sont à plus de 80 % associés aux


particules transportées, tandis que le zinc et le nickel, s’ils peuvent également se trouver
fixés sur les particules, sont le plus souvent sous forme dissoute.

Dans les sols

ETM
La contamination métallique liée à la circulation routière est un sujet qui a été largement
étudié ces vingt dernières années dans le monde entier. De nombreux exemples sont là
encore fournis par Pagotto (1999) [26] ainsi que par Promeyrat (2001) [28]. Si le cas du
plomb, puis du cadmium, du zinc et du cuivre sont fréquemment considérés, celui du nickel
et du chrome sont en revanche peu étudiés. Le tableau 2 fournit à titre indicatif quelques
exemples de concentrations en métaux (plomb, cadmium, zinc) dans des sols non pollués et
dans des sols pollués à proximité d’infrastructure routière [25, 26].

Tableau 2 : Exemples de teneurs en métaux (Pb, Cd, Zn) dans des sols non pollués et pollués
en bordure d’autoroute (en ppm)

Plomb Cadmium Zinc


Sols non pollués (moyenne des sols français), Lee et
30 0,5 50
Tourau, 1996 in [25]
Sols non pollués en zone rurale (moyenne des sols
48,5 0,33 161
français), Baize, 1997 in [26]
Sol pollué bord d’autoroute A71, Lee, 1996 in [25] 1456 2,7 2861
Sol pollué bord d’autoroute A31, BRGM, 1999 in [25] 157 à 847 2à3 189 à 202

La grande diversité des études rend difficile la comparaison des résultats obtenus d’une
étude à l’autre. Les valeurs de concentrations en métaux relevées dans la littérature varient
selon la nature et le type de sols, la profondeur, les conditions physico-chimiques, et d’un
certain nombre de conditions expérimentales (localisation des points de prélèvement, type
de route considérée, densité du trafic, méthode de d’analyse, etc.) qui ne sont pas précisés
ici.

Malgré tout, il ressort l’existence d’une pollution incontestable des sols en bordure de
chaussée, un ordre d’importance des différents polluants métalliques dont les teneurs par
ordre décroissant sont classées de la façon suivante : Pb > Zn > Cu > Ni > Cr > Cd, et des
profils analogues d’évolution en fonction de la profondeur et de la distance à la route (cf. I.4).

HAP

Les études relatives aux hydrocarbures et aux HAP dans les sols, en domaine routier, sont
plus rares. Pagotto [26] n’en recense que 4 de 1977 à 1998 dont la plus récente est celle de
Bryselbout [4] dont nous avons repris les éléments méthodologies dans les parties II et III du
présent rapport.

La figure 2 et le tableau 3 présentent respectivement les teneurs en HAP pour différents


types de sols (agricoles, forestiers, urbains et industriels) issues d’une revue bibliographique
réalisée par Wild et Jones (1995) [26] et les valeurs obtenues par Bryselbout [4] selon
l’éloignement à une autoroute française (A 31, 39 000 véh/j).

CERTU – 2004 13
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Figure 2 : Teneurs moyennes en HAP de différents types de sols (Wild et Jones, 1995 in [26])

Tableau 3 : Teneurs en HAP dans le sol selon son éloignement à une autoroute, en µg/kg [4]
H.A.P. 5m 10 m 15 m 20 m 40 m 80 m 160 m 320 m
naphtalène n.d. 40 194 n.d. 15 45 156 n.d.
acénaphthylène 965 399 1 747 n.d. 21 143 344 n.d.
acénaphthène 1 918 3 261 18 133 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.
fluorène 12 218 10 662 20 965 n.d. 35 220 n.d. n.d.
phénantrène 30 764 42 307 74 358 n.d. 911 1 869 5 004 1 571
antracène 10 460 19 645 33 852 n.d. 34 160 254 210
fluoranthène 113 913 83 172 147 012 n.d. 2 491 6 915 29 982 6 222
pyrène 117 878 143 977 216 979 n.d. 1 716 4 461 22 131 3 681
ben(a)anthracène/chrysène 259 787 71 433 202 127 n.d. 1 726 3 291 12 469 2 542
benzo(b)/(k)fluoranthène 235 372 54 588 123 443 n.d. 387 1 171 5 299 2 581
benzo(a)pyrène 436 597 85 143 265 721 n.d. 147 1 937 10 763 2 392
indéno(1,2,3-c,d)pyrène 538 107 56 609 91 465 n.d. 694 3 736 17 779 n.d.
benzo(g,h,i)perylène 471 990 60 726 102 269 n.d. 491 3 373 1 3756 n.d.
dibenzo(a,h)anthracène 104 588 4 941 n.d. n.d. 305 n.d. 4 283 n.d.
Σ6HAP (NFT 90-115) 2 1 795 79 340 238 729 910 n.d. 4 210 17 132 77 579 11 195
n.d. : non détecté

2
Les 6 HAP de la norme NF T 90-115 sont le fluoranthène, le benzo (a) pyrène, le
benzo (b) fluoranthène, le benzo (g,h,i) pyrène, le benzo (k) fluoranthène et l’indéno (1,2,3,cd) pyrène.
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14 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP

Dans les végétaux

Plusieurs études relatives à la contamination des végétaux de l’environnement routier sont


citées par Promeyrat (2001) [28]. Ces études concernent exclusivement l’influence des
métaux parmi lesquels le plomb, dont l’impact a majoritairement été observé, puis le zinc et
le cadmium.

Tableau 4 : Exemples de teneurs en polluants de végétaux pollués (MS : matière sèche)

Références Teneur dans les


Polluant Conditions
in [25] plantes
Dudka et al., 1996 Cd 0,6 à 1 mg/kg MS Sol à 30 mg/kg MS
Nadeau et Ponthieu, 0,5 à 5 ppm Moyenne
Pb
1986 Jusqu’à 100 ppm Bord de route
Cd 0,2 à 0,5 µg/g
Bord autoroute A31,
Biomonitor, 1999 Pb 3,7 à 35 µg/g bryophytes terrestres
HAP 18 à 80 ng/g
320 premiers mètres
Bryselbout, 1998 HAP 8 à 89 ng/g MS
autour de l’A31
0,1 à 150 µg/kg Normalement
Edwards, 1983 HAP 20 à 1 000 Bord de route
Jusqu’à 25 000 Cas extrême

L’accumulation des polluants dans les végétaux dépend de plusieurs facteurs (cf. Partie III)
dont la nature du polluant : elle est forte pour le zinc et le cadmium, par exemple, et faible
pour le plomb [25]. D’autres facteurs météorologiques, biologiques et des facteurs de
situation agissent de la même manière au niveau du sol et de l’atmosphère, principalement
en modifiant l’absorption ou la solubilité du polluant, ainsi que les quantités présentes [28].

La dynamique saisonnière influence également la contamination des végétaux au bord des


infrastructures routières. Des variations des teneurs en plomb ont été observées d’un facteur
allant de 5 à 20 selon les saisons [28]. Cette variation peut être due à la présence d’une
quantité différente de matériaux morts dans l’échantillon, quantité qui présente des teneurs
en éléments métalliques plus importante que la fraction vivante. La pollution des végétaux
est ainsi plus marquée en hiver qu’en été.

Les teneurs présentées à titre d’exemple dans le tableau 4 sont issues de Massounie (2002)
[25].

I.4. La dispersion des polluants aux abords des axes routiers

La dispersion et le dépôt des polluants d’origine routière sont fonctions de nombreux


facteurs. La quantité de polluant dispersée dépend en premier lieu du trafic et du parc
automobile, mais également de la structure du site et de la météorologie [26, 28]. La force du
vent notamment, surtout lorsque ce dernier souffle de façon perpendiculaire à la route, joue
un rôle essentiel dans la dispersion des substances chimiques d’origine atmosphériques.
L’influence de la météorologie s’exprime également par le biais des précipitations qui
rabattent au sol les substances polluantes ou non en suspension dans l’atmosphère
(cf.I.2.1).

CERTU – 2004 15
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Les polluants ne se dispersent pas tous de manière homogène. Leur dispersion dépend de
leurs caractéristiques physico-chimiques : gaz ou particule, densité, poids, capacité à
s’infiltrer dans le sol, etc. Ces caractéristiques varient également selon les conditions
climatiques (température, rayonnement solaire) [6, 28].

I.4.1. La dispersion des éléments métalliques

Toutes les études recensées par Deletraz et Paul en 1998 [6] portant sur les concentrations
en polluants dans l’air, le sol ou les végétaux en fonction de l’éloignement aux voies de
circulation « s’accordent à dire que les concentrations sont plus importantes au niveau du
terre plein central puis qu’elles diminuent de façon exponentielle avec l’éloignement à
l’autoroute ou à la route ».

De façon générale, l’impact des métaux sur les végétaux est relevé jusqu’à 80 à 100 m
d’éloignement de la voie (selon le trafic, le vent, la nature et la hauteur de prélèvement des
végétaux, etc.). La décroissance des concentrations est rapide entre 0 et 50 m plus lente au-
delà. La concentration de fond est retrouvée à partir de 250 à 300 m selon les études.

Sur les sols de surface (0-5 cm), l’impact des métaux d’origine routière est relevé jusqu’à 60
à 70 m de la voie, avec une décroissance très rapide des concentrations jusqu’à 30 m. Les
valeurs les plus fortes sont mesurées au plus près de la voie (distance inférieure à 5 à 10 m
selon le trafic) [26, 28]. Le bruit de fond est retrouvé au-delà de 150 m. Par ailleurs, plusieurs
études ont relevé des concentrations 2 fois plus importantes pour le plomb du côté de l’axe
routier sous l’influence des vents dominants [25].

Les teneurs en polluants métalliques décroissent également fortement avec la profondeur.


Cette décroissance est très rapide de 0 à 15 cm, les ETM étant principalement retenus dans
les 5 premiers centimètres de surface. Au-delà de 50 cm de profondeur, les sols ne sont
généralement plus significativement pollués [26].

I.4.2. La dispersion des hydrocarbures

La dispersion des HAP est un phénomène complexe difficile à généraliser même si la plupart
d’entre eux sont dispersés sous forme particulaire et déposés dans les 100 m de l’axe routier
[6]. Une minorité est transporté dans les eaux de ruissellement.

Parmi les études recensées par Deletraz et Paul en 1998 [6], l’impact sur les végétaux ne suit
pas de schéma particulier. Les concentrations mesurées sont assez semblables dans les
différents sites et la décroissance suivant la distance à l’infrastructure n’est pas flagrante.

Sur les sols, l’impact est principalement marqué jusqu’à 30 m de part et d’autre de la
chaussée [28]. Les dépôts d’HAP sont plus nombreux sous les vents dominants ; les
concentrations ne sont pas maximales en bordures de voirie mais à une distance variable
selon la morphologie du site.

Les hydrocarbures de masse moléculaire plus importante (fluoranthène, benzo (a) pyrène,
indéno (1,2,3,cd) pyrène, dibenzo (ah) anthracène, benzo (g,h,i) pyrène, cf. III.1) ont
tendance à se déposer près de la route tandis que ceux de masse moléculaire plus légère
sont transportés à plus de 30 m lorsque le site est dégagé. Lors d’une configuration en
déblai, les dépôts sont plus importants sur le haut du talus qu’en partie basse [6].

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16 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP

II. Les ETM : éléments traces métalliques

II.1. Définition

Parmi les éléments traces métalliques rencontrés dans les sols, les plus fréquemment
analysés pour caractériser la pollution d’un sol sont le plomb, le cuivre, le zinc, le cadmium,
le nickel, le chrome, le mercure auxquels est ajouté un métalloïde lourd l’arsenic (figure 3)
[21].

Elément
1 2
H He
3 4 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
11 12 13 14 15 16 17 18
Na Mg Al Si P S Cl Ar
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
45
37 38 39 40 41 42 43 44 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
Cs Ba La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103
Fr Ra Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr

Métaux lourds
Non-métaux et métalloïdes associés

Figure 3 : Métaux lourds dans la classification périodique

II.2. Origine

Les métaux et métalloïdes lourds sont présents de façon naturelle dans les sols. Ils
proviennent en grande partie de l’altération de la roche mère du sous-sol. Toutefois, les
concentrations les plus importantes rencontrées dans les sols sont liées à l’activité humaine :
stockage de déchets industriels et urbains, pratiques agricoles, pollutions dues à des
retombées atmosphériques (essence au plomb, poussières des industries métallurgiques,
incinérations des ordures ménagères, etc.) [22].

A proximité des axes routiers, les éléments métalliques proviennent principalement de la


pollution chronique (cf. figure 4), en particulier [12] :
• le plomb, utilisé comme antidétonant dans les carburants, dont l’usage est interdit depuis
janvier 2000 suite à l’arrivée sur le marché des pots catalytiques et avec eux des rejets
dans l’environnement de « nouveaux » éléments comme le platine et le palladium,
• le cadmium, provenant d’impuretés contenues dans les additifs à base de zinc et entrant
dans la composition des huiles et des pneus,
• le zinc, issu de la corrosion des glissières de sécurité par les composés acides et de
l’oxydation des petits ouvrages de traversée en acier galvanisé.

CERTU – 2004 17
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Les polluants métalliques tels que le cuivre, le nickel et le chrome sont également présents
dans ces émissions chroniques, mais en plus faibles quantités.

Données bibliographiques

Identification des principales sources


de métaux lourds et d’hydrocarbures
dans l’environnement routier
Ni, Cr :
Hc, HAP : garnitures de freins,
échappement enrobé

Pb : Zn :
Cu : échappement, glissière de sécurité,
garnitures de freins pneumatiques pneumatiques

Figure 4 : Principales sources de pollution des ETM et HAP (d’après [26])

II.3. Principales propriétés physico-chimiques

II.3.1. Solubilité

La solubilité dans l’eau indique la tendance à la mobilisation du métal par lessivage ou par
ruissellement. La solubilité dépend de l’élément, des conditions chimiques de la phase
aqueuse (pH, potentiel d’oxydoréduction, concentrations en ligands) et des phases solides
environnantes.

La solubilité d’un élément peut varier selon sa spéciation, c’est-à-dire sa répartition entre
différents états de valence, qui représente un paramètre essentiel notamment pour l’arsenic
et le chrome.

II.3.2. Stabilité

Contrairement aux contaminants organiques, les éléments métalliques sont indéfiniment


stables en tant que tels et ne se dégradent pas dans l’environnement.

II.3.3. Volatilité

La volatilité influe sur la libération par évaporation naturelle des polluants infiltrés dans les
sols. D’une façon générale, les métaux sont à considérés comme non volatils à l’exception
du mercure.

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18 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP

III. Les HAP : hydrocarbures aromatiques polycycliques

III.1. Définition

Les hydrocarbures regroupent différentes familles de composés organiques :


• Les alcanes (hydrocarbures aliphatiques) constitués de chaînes linéaires ou ramifiées
comprenant au minimum cinq atomes de carbone, appelés communément
hydrocarbures,
• Les hydrocarbures aromatiques monocycliques (benzène, toluène, xylène, etc.),
• Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), généralement définis comme un
groupe de composés comportant au moins deux noyaux benzéniques fusionnés entre
eux et renfermant seulement des atomes d’hydrogène et de carbone.

Les composés de la famille des HAP sont très nombreux (plusieurs dizaines) ; dans les
études environnementales, les spécialistes ont pris l’habitude d’en considérer plus
particulièrement un petit nombre, censé représenter l’ensemble du groupe : 6 pour l’Union
Européenne, 10 aux Pays-Bas, 16 aux USA, etc. [3].

La liste la plus souvent utilisée en France est celle des Etats-Unis (liste US-EPA) présentée
dans le tableau 5, qui rassemble les composés jugés les plus représentatifs de l’ensemble
des HAP. Les 6 derniers composés, les HAP les plus lourds (cf.III.3), sont principalement
retrouvés dans l’environnement sous forme particulaire [6].

Tableau 5 : Liste des 16 HAP de l’US-EPA

Le naphtalène Le benzo (a) anthracène


L’acénaphtalène Le chrysène
L’acénaphtylène Le benzo (b) fluoranthène
Le fluorène Le benzo (k) fluoranthène
Le phénanthrène Le benzo (a) pyrène
L’anthracène Le benzo (g,h,i) pyrène
Le fluoranthène Le dibenzo (ah) anthracène
Le pyrène L’indéno (1,2,3,cd) pyrène

III.2. Origine

La plupart des contaminants organiques sont générés par l’activité humaine. Les HAP
proviennent essentiellement de processus de combustion, ou de contamination par des
produits pétroliers [4].

Certains peuvent néanmoins avoir une origine naturelle : exemple des HAP présents dans
les sols des forêts de sapins ou de hêtres autour des lacs, les champs pétrolifères, etc. [22].

CERTU – 2004 19
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Comme pour les éléments traces métalliques, à proximité des infrastructures routières, les
HAP proviennent essentiellement des usages et conditions d’utilisation de la route. La
pollution en hydrocarbures est due à :

• l’usure des pneumatiques,


• aux émissions de gaz d’échappement,
• aux fuites d’huiles et autres liquides (carburant, freinage).

Les HAP provenant des émissions des véhicules résultent à la fois d’une combustion
incomplète du carburant et de transformations chimiques plus ou moins complexes des
différents composés qui s’y trouvent présents initialement. Ils peuvent donc provenir du
carburant utilisé ou se former lors de la combustion des hydrocarbures soit par pyrolyse, en
l’absence ou manque d’espèces oxydantes, soit par carbonisation. A température ambiante,
les HAP sont à l’état gazeux, liquide ou solide, soit libres, soit adsorbés, et c’est le cas pour
la majorité d’entre eux, sur des poussières ou particules [26, 28].

Leur état dépend néanmoins de leur poids moléculaire [6] :


Les HAP légers (2 ou 3 noyaux benzéniques) restent en majorité, pour les véhicules
à essence, en phase gazeuse, mais 50 % des HAP légers sont en revanche
adsorbés sur les particules dans le cas des véhicules diesel.
Les HAP à 4 noyaux benzéniques, comme le fluoranthène et le pyrène, sont
adsorbés à 90 % sur les particules diesel.
Les HAP lourds (5 noyaux et plus) sont adsorbés à plus de 99 % dans les particules
émises, que ce soit un véhicule à essence ou diesel.

Etant donnée la part des émissions de particules liée aux véhicules diesel (90 % en 1998),
les HAP constituent de bons traceurs de la pollution automobile particulaire (et notamment
diesel). Les émissions de HAP les plus importantes étant cependant, en valeurs absolues,
associées aux véhicules à essence (sans catalyseur) (situation 1998), il est recommandé de
mesurer la totalité des HAP sous formes particulaire et gazeuse [6].

III.3. Principales propriétés physico-chimiques

III.3.1. Densité et solubilité

La densité des HAP est généralement supérieure à 1. Ils ne sont pas miscibles à l’eau car
leur solubilité est faible pour les plus légers (1 à 30 mg/l) à très faible pour les plus lourds
(1 µg/l à 1 mg/l).

III.3.2. Stabilité

Les HAP sont biodégradables dans les sols, les molécules les plus légères étant les plus
rapidement dégradées. Le milieu doit toutefois être suffisamment aérobie.

III.3.3. Volatilité

Les HAP sont semi-volatils (point d’ébullition compris entre 200 et 500°C).

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20 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

PARTIE II :

Méthodes de dosage
sur les sols

CERTU – 2004 21
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

I. L’analyse des ETM et HAP sur les sols

I.1. Introduction

Les deux familles de contaminants rencontrés le plus souvent dans les sols sont : les
éléments métalliques (ETM), et parmi les polluants organiques, ceux de la famille des
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

ETM

Pour évaluer la toxicité des éléments métalliques d’origine anthropique, les laboratoires sont
amenés à déterminer parfois non seulement la teneur totale de chaque élément mais aussi
sa forme chimique. La détermination des teneurs totales en métaux est une donnée
importante qui permet d’évaluer le degré de contamination des sols mais qui ne permet
toutefois pas d’appréhender les comportements des polluants dans le milieu.

L’analyse de la spéciation opérationnelle3, fondée sur des techniques d’extraction


séquentielle, et dont l’objet est d’identifier et de quantifier les éléments polluants dans des
phases spécifiques du sol, peut s’avérer essentielle pour évaluer leur mobilité et leur impact
potentiel sur l’environnement (ex dans le cas du chrome). Néanmoins, la multiplicité des
protocoles analytiques rend l’emploi des méthodes de spéciation très discutable ([26], Cornu et
Clozel, 2000, in [10], et cf. Partie II, I.2.3).

D’autres méthodes permettent d’évaluer l’impact physiques des polluants sur les milieux et
notamment leur comportement dans les sols. Citons à titre d’exemple, les tests de lixiviation,
réalisés selon la norme NF X 31-210 destinés à évaluer l’effet de la contamination d’un sol
sur les eaux souterraines par simulation de la libération des polluants dans l’eau, et les tests
de percolation en colonnes [16] basés sur le même principe mais réalisés en conditions de
transfert hydrique, ascendant ou descendant, plus proches des conditions réelles.

D’autres méthodes, enfin, apportent des informations sur les impacts écotoxicologiques des
polluants par étude de leur stockage ou dégradation biologique dans le sol.

Les tests de comportement physiques et biologiques ne sont pas détaillés dans ce document
dont l’objet principal est de recenser et comparer les méthodes d’analyse et de dosage des
éléments métalliques, quantifiés de façon globale dans l’échantillon. Seule l’extraction
séquentielle est abordée en complément de l’extraction totale des ETM au paragraphe I.2.3.

3
Par opposition à la spéciation fonctionnelle qui s’intéresse de façon isolée aux formes des espèces
chimiques ayant des fonctions analogues (disponibles pour les plantes, échangeables, etc.) [26].
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
22 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

HAP

Les hydrocarbures sont caractérisés en première approche au laboratoire de façon globale


au moyen de l’indice « huiles minérales » déterminé par spectrophotométrie infrarouge ou
encore par analyse quantitative utilisant l’aire du signal obtenu en chromatographie en phase
gazeuse (norme NF X 31-410). La méthode par infrarouge donne une teneur globale sans
distinction du type d’hydrocarbure, tandis que la chromatographie-gaz permet, lorsque
l’indice montre l’existence d’une forte pollution, de préciser le type de mélange et de séparer,
identifier et quantifier les d’hydrocarbures présents par rapport à un (ou des) étalon(s)
adapté(s).

Seize composés de la famille des HAP sont considérés le plus souvent [cf. Partie I, III.1]
comme représentatifs de ces polluants. Leur analyse permet souvent de connaître l’origine
d’une pollution par comparaison à des profils types.

I.2. Schéma général d’une analyse en laboratoire sur les sols

L’analyse en laboratoire des hydrocarbures aromatiques polycycliques comme des éléments


métalliques dans les sols nécessite une phase de préparation de l’échantillon (séchage,
tamisage, broyage, etc.), une phase d’extraction des polluants de la matrice solide, et enfin
une phase de dosage du polluant proprement dite (cf. figure 5 en page 29).

Si des textes de référence existent pour l’analyse des métaux depuis plusieurs années (1992
à 1996), la normalisation relative à l’analyse des HAP dans les sols est pour sa part plus
récente (1999 à 2003) et pas encore appliquée en routine par les laboratoires concernés.

Les paragraphes suivants décrivent les méthodes et protocoles généralement utilisés pour
l’analyse des ETM et des HAP, de la préparation de l’échantillon (et sa conservation
préalable) au dosage lui-même ; les étapes d’échantillonnage et de transport, qui ne font pas
l’objet du présent document, n’y sont pas détaillées.

Les principales informations mentionnées dans ce paragraphe sont issues du Guide


méthodologique pour l’analyse des sols pollués [21].

I.2.1. Conservation des échantillons

Les conditions de stockage des échantillons doivent permettre de minimiser les risques de
pertes, par adsorption/désorption sur le revêtement du flaconnage, des micro-polluants
recherchés (se reporter à la norme NF ISO 10 381-5, avec des informations plus précises
dans la norme NF ISO 14 507).

Pour l’analyse des HAP, il faut éviter le flaconnage en plastique, et privilégier les flacons en
verre brun hermétiquement clos. Le temps de stockage doit être aussi bref que possible, et
les échantillons conservés à une température inférieure à 4°C.

Pour l’analyse des métaux, les échantillons peuvent être conditionnés dans des récipients en
verre ou en plastique. Ils doivent ensuite être conservés à une température inférieure à 4°C
jusqu’à analyse, et à l’abri de la lumière.

CERTU – 2004 23
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

I.2.2. Préparation des échantillons avant analyse

L’objectif de la préparation de l’échantillon avant analyse est d’obtenir un échantillon


représentatif dans lequel la concentration en polluants est aussi proche que celle présente
dans le sol ou le végétal d’origine. C’est souvent l’étape la plus longue et celle qui génère le
plus de sources d’erreur dans la chaîne analytique. Elle comprend :

Le quartage : homogénéisation des prélèvements et sélection d’un échantillon représentatif,

Le séchage : à une température compatible avec les caractéristiques des composants


recherchés. Pour les métaux, le séchage des échantillons de sol est le plus souvent réalisé à
l’étuve à 105°C ; pour les HAP, l’échantillon est séché à l’air, à l’étuve à une température
inférieure à 40°C, ou lyophilisé (cf. NF ISO 11 464).

Le tamisage : pour éventuellement éliminer les gros fragments solides qui ne sont
habituellement pas considérés comme faisant partie du sol. La fraction conservée pour
analyse est généralement celle inférieure à 2 mm (NF X 31-101).

Le broyage : réduction des échantillons en poudre fine de façon à favoriser la mise en


solution des éléments à analyser (augmentation de la surface spécifique du matériau).

Parmi l’ensemble des paramètres caractéristiques des HAP, leur semi-volatilité apparaît
dans cette étape comme le facteur le plus critique. Le séchage, broyage et tamisage des
échantillons qui s’avèrent souvent indispensables doivent être réalisés le plus
soigneusement possible. Malgré tout, une importante hétérogénéité existe dans les pratiques
réelles utilisées pour la phase de préparation d’un échantillon de sol avant un dosage de
HAP (cf. enquête réalisée auprès de quelques laboratoires français, rapportée par
Belkessam et al. (1998) [3]).

Lorsque métaux et HAP doivent être analysés dans un échantillon, des techniques
différentes de préparation des échantillons seront mises en œuvre en parallèle afin de
concilier représentativité et préservation des concentrations initiales des éléments
recherchés.

I.2.3. Extraction de l’échantillon et purification des extraits

I.2.3.a. Extraction de l’échantillon

L’extraction des échantillons a pour but de mettre en solution tout ou partie des polluants
avant analyse.

Deux démarches sont possibles :

1. rechercher la quantité totale de polluant présent (fraction libérable et fraction fixée sur la
matrice du sol) en effectuant une extraction aussi exhaustive que possible de
l’échantillon,
2. rechercher dans le cadre d’une étude de comportement, la quantité de polluant
susceptible d’être libérée ou adsorbée, d’être re-mobilisée par lessivage.

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24 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

Extraction totale

La quantité de polluant extraite dépend à la fois de la technique d’extraction utilisée mais


aussi de la composition physico-chimique du sol. Les métaux contenus dans un sol à forte
teneur en argile par exemple, seront plus difficiles à mettre en solution que ceux présents
dans un sol plutôt sablonneux.

Le risque à cette étape réside dans la perte des composés (par volatilisation, occlusion,
et/ou adsorption sur les parois des récipients). La source d’erreur possible est d’autant plus
grande que la quantité des polluants recherchés est faible.

Comme pour le pré-traitement des échantillons, il existe différentes méthodes d’extraction


dite totale.

ETM
Pour les éléments métalliques, la méthode de solubilisation la plus utilisée est la
minéralisation par attaques acides. Réalisée en milieu ouvert ou fermé et à chaud (150°C),
elle utilise l’acide nitrique, l’eau régale (mélange acide chlorhydrique / acide nitrique) ou un
mélange d’acide perchlorique et d’acide fluorhydrique.
L’extraction par attaque acide, en milieu fermé, présente l’avantage d’éviter les pertes
d’éléments volatils (mercure, arsenic, plomb ou cadmium) qui se produisent parfois lors
d’une minéralisation par calcination.

HAP
Plusieurs méthodes sont disponibles pour l’extraction des composés organiques semi-
volatils, car les différentes formes et concentrations rencontrées pour les HAP rendent
impossible à ce jour la préparation d’une méthode unique valable pour toutes les
applications et quelles que soient les matrices analysées.

Le soxhlet
La méthode de référence est l’extraction au soxhlet. Elle est appliquée pour l’extraction des
HAP de sols fortement contaminés (NF ISO 13-877).

Le principe du soxlet est fondé sur l’extraction liquide solide par re-circulation continue, sur
l’échantillon de sol, de solvant porté à ébullition et re-condensé. Cette technique assure une
extraction progressive des polluants et une régénération en continue du solvant, mais elle
nécessite des volumes importants de solvant (200 à 300 ml par échantillon) et un temps
d’extraction d’au moins 16 heures.
Une variante plus rapide de la méthode précédente (temps d’extraction réduit à 3 heures),
utilisant moins de solvant (40 ml), a été développée sous le nom de soxtec.

L’agitation mécanique à froid


Cette technique qui consiste à agiter mécaniquement l’échantillon en présence d’un solvant
extractant à pression atmosphérique et à température ambiante, est préconisée pour extraire
les HAP pour les sols peu pollués (NF ISO 13-877). C’est une méthode simple est très
intéressante car elle donne des résultats qui sont au moins aussi bons que ceux obtenus par
la technique du soxhlet, même si elle requiert comme cette dernière, des volumes importants
en solvant organiques (200 ml) et des temps d’extraction longs.

Dans la littérature, des expériences utilisant des solvants différents et/ou des techniques
d’extraction différentes sont rapportées pour le dosage des HAP. Des solvants tels que
l’hexane, le cyclohexane, le chlorure de méthyle, l’acétonitrile ou le tétrahydrofurane sont

CERTU – 2004 25
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

utilisés. D’autres techniques d‘extraction, telles que les ultrasons ou l’extraction par fluide
supercritique (SFE) sont appliquées. Les résultats obtenus sont souvent comparables à ceux
obtenus avec les méthodes données dans la norme NF ISO 13-877.

Les méthodes d’extraction totales sont nombreuses, et de nouvelles technologies sont sans
cesse testées dans l’objectif d’accélérer les processus, de diminuer voire supprimer les
volumes de solvants requis, et plus généralement d’augmenter la productivité sans sacrifier
la qualité.

Parmi celles-ci citons encore l’extraction par micro-ondes, utilisée pour le dosage des
éléments métalliques, dont le principe repose sur l’interaction onde-matière. Cette interaction
entraîne la transformation de l’énergie électromagnétique en chaleur permettant la libération
des polluants adsorbés dans les sols. L’extraction par micro-ondes peut être réalisée dans
des systèmes ouverts (à pression atmosphérique) ou fermés (sous pression) et permet une
régularisation de la température du liquide extractant.

Extraction séquentielle

L’extraction séquentielle, développée au début des années 1980, est une méthode d’analyse
sélective permettant de déterminer sur quelles phases solides du sol, minérales ou
organiques, sont liés les polluants. Cette méthode est principalement appliquée au cas des
éléments métalliques. Le principe est de soumettre un échantillon à une série ordonnée de
réactifs de force croissante pour solubiliser les différentes formes ou phases d’un métal
présent dans un échantillon [12, 17, 26].

Exemples de schéma d’extraction

Le schéma de Tessier
L’un des premiers à avoir utilisé une telle méthode est Tessier en 1979. Son schéma
d’extraction comprend cinq étapes et permet de définir la répartition de l’élément métallique
selon son appartenance aux fractions suivantes :

1. la fraction échangeable : cette fraction est celle associée aux constituants impliqués dans
les échanges de cations qui comprend matériaux argileux, matière organique et matière
inerte. Elle représente la partie mobile et biodisponible et donc la fraction potentiellement
la plus toxique pour l’environnement.
2. la fraction associée aux carbonates ou fraction acido-soluble : cette fraction regroupe les
métaux précipités avec les carbonates qui se dissolvent avec une diminution de pH.
L’acide acétique est généralement utilisé car il solubilise les métaux sans dissoudre la
matière organique, les oxydes et les particules d’argile [17].
3. la fraction liée aux oxydes métalliques ou fraction réductible : cette fraction contient les
métaux associés aux oxydes de fer, d’aluminium et de manganèse, plus ou moins
cristallisés, instables en conditions anoxiques provoquées par exemple par une
diminution du potentiel d’oxydo-réduction.
4. la fraction organique ou fraction oxydable : cette fraction est associée à diverses
matières organiques qui, en milieu oxydant, se dégradent et relarguent ainsi les métaux.
5. la fraction résiduelle : essentiellement constituée des éléments métalliques associés aux
minéraux primaires et secondaires, cette fraction peut contenir des métaux dans leur
structure cristalline. L’extraction a lieu après une longue digestion en présence d’acides
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26 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

forts à des températures élevées. La détermination des ETM de cette fraction est
importante pour compléter les bilans de masse [17].

Le schéma du Bureau Communautaire de Référence


Les méthodes d’extraction séquentielles sont nombreuses et face à leur diversité, le Bureau
Communautaire de Référence (BCR) a lancé en 1987 un programme destiné à harmoniser
les procédures utilisées pour déterminer la répartition des métaux dans les sols. Après inter-
comparaisons entre plusieurs laboratoires, une procédure en trois étapes a été retenue. Le
tableau 6 en résume la méthode.

Tableau 6 : Schéma d’extraction séquentielle du Bureau Communautaire de Référence [12]

Réactifs Terminologie Phases supposées extraites


Métaux présents dans la phase Acido-soluble et soluble dans
CH3COOH 0,11 mol/l
acido-soluble l’eau, échangeable
Métaux présents dans la phase
NH2OH, HCl 0,1 mol/l, pH=2 Oxydes de fer et de manganèse
réductible
H2O2 8,8 mol/l, CH3COONH4 Métaux présents dans la phase
Organique + sulfure
1 mol/l, pH=2 oxydable

Autres schémas
D’autres méthodes d’extraction séquentielle ont été adaptées et utilisées selon les
problèmes à traiter. Le lecteur pourra se reporter aux thèses de C. Pagotto et C. Durand
[26, 12] pour des exemples de protocoles et une synthèse bibliographique des schémas
d’extraction séquentielle employés pour les métaux et les hydrocarbures.

Critiques des extractions séquentielles


Ces méthodes d’extraction sont largement critiquées. Les principaux problèmes résident
dans la non-sélectivité des extractants (surtout pour le zinc) et les risques de redistribution
des éléments par ré-adsorption ou précipitation dans les différentes phases d’extraction
(surtout pour le plomb et le cuivre) [17, 26]. Par ailleurs aucune procédure de référence et ni
de contrôle formel de la qualité n’ont pu être encore établies. Les extractions séquentielles
restent donc définies de manière essentiellement opérationnelle, et dépendent par
conséquent étroitement du mode opératoire et des réactifs utilisés.

Malgré tout, l’extraction séquentielle permet d’apprécier de façon qualitative la capacité des
différents constituants du sol à retenir les métaux et reflète assez fidèlement les divers
processus de relargage qui peuvent avoir lieu dans l’environnement, même si l’échelle de
temps des phénomènes naturels n’est pas respectée en laboratoire [17]. Elle présente pour
cela, l’intérêt majeur de constituer la seule approche expérimentale disponible actuellement
pour appréhender la mobilité des éléments métalliques associés au sol.

Elle donne par ailleurs davantage d’informations que les extractions uniques, souvent
pratiquées pour mesurer les teneurs en éléments métalliques, et trouve toute sa légitimité
lors d’études comparatives [10].

CERTU – 2004 27
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

I.2.3.b. Purification des extraits

La purification permet d’éliminer les substances co-extraites avec les polluants, qui peuvent
interférer lors de la phase d’analyse proprement dite. Comme pour les étapes précédentes,
la méthode à utilisée dépend de la nature du polluant recherché et des constituants de
l’échantillon co-extrait. Les extraits sont alors concentrés par évaporation du solvant sous
d’importantes précautions de manipulation afin de limiter la volatilisation des composés
recherchés.

I.2.4. Analyse instrumentale

I.2.4.a. Analyse des ETM

La quantification des éléments métalliques est réalisée le plus souvent par spectrométrie
d’adsorption atomique (SAA) ou par utilisation du plasma à couplage inductif associé ou non
à une détection par spectrométrie de masse ou d’émission atomique (ICP ou ICP/MS,
ICP/AES). (Se reporter en annexe 1 pour une description des différentes méthodes
d’analyse).

Outre la disponibilité matérielle, le type d’appareil à utiliser est déterminé par la nature et la
concentration de l’élément métallique recherché car les métaux n’ont pas tous la même
sensibilité vis à vis du mode d’atomisation employé. A titre d’exemple, le cadmium donnera
un signal plus « fort » pour une concentration plus basse en SAA (four) qu’avec la méthode
ICP/AES. Le choix dépend également du bruit de fond généré par la matrice et du type de
détecteur de l’appareil.

La méthode par ICP est cependant généralement préférée car elle plus rapide et permet de
réaliser des analyses multi-élémentaires, parfois en mode simultané, et ainsi de rechercher
selon un programme prédéfini plusieurs métaux dans un grand nombre d’échantillons. Le
niveau d’interférences physico-chimiques (effet de matrice, effets inter-éléments) est de plus
très faible comparé à la SAA. L’ICP/MS présente enfin l’avantage de posséder des limites
inférieures de quantification très basses.

I.2.4.b. Analyse des HAP

La technique adaptée à l’analyse des HAP est la chromatographie en phase gazeuse (CPG)
ou en phase liquide (LC) encore connue sous le nom de chromatographie liquide haute
performance (HPLC) décrite dans la norme NF ISO 13 877. Ces appareils sont
généralement couplés à différents moyens de détection : détecteur à ionisation de flamme
(FID), spectrométrie de masse (MS), détection par ultra-violets (UV) ou par fluorimétrie.

La détection par fluorimétrie est une méthode plus sensible et plus sélective que la méthode
par UV qui par contre, présente une plage de linéarité plus étendue. La fluorimétrie ne
permet pas de détecter la présence d’acénaphtylène [3].

La technique par chromatographie liquide permet de séparer des composés, à température


ambiante, en utilisant une phase mobile de type eau-méthanol ou acétonitrile-eau.
La LC est désormais le plus souvent couplée à la spectrométrie de masse (LC/MS) qui suite
à la séparation préalable des polluants permet une détection quantitative et/ou une
identification des composés par comparaison des spectres obtenus à une bibliothèque de
spectres de composés connus.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


28 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

PLAN GENERAL D’UNE ANALYSE DE SOL


Sources d’erreurs au cours du processus analytique

Sources d’erreurs :
V Echantillonnage

- Choix du flaconnage
Conservation des échantillons - Conditions de stockage : température,
lumière, biodégradation, volatilisation
- Temps de stockage

- Echantillon non homogène (mode de


Préparation de l’échantillon dispersion, granulométrie)
avant analyse - Masse d’échantillon trop faible
- Perte par volatilisation

- Méthode extractive inadaptée : appareils,


solvants, conditions physiques,
Extraction de l’échantillon température
- Libération incomplète des polluants
- Volatilisation/adsorption
- Contamination de l’échantillon

- Elution incomplète des colonnes de


purification
Purification des extraits
- Perte : volatilisation, photolyse
- Purification incomplète : interférences
non éliminées

- Contamination de l’appareil
- Etalonnage de l’appareil
Analyse instrumentale
- Interférences avec autres substances,
effet de matrice
- Choix du mode d’étalonnage

Traitement des résultats

Figure 5 : Principales sources d’erreurs au cours du processus analytique (d’après [21])

CERTU – 2004 29
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

I.3. Précautions particulières

L’étude d’échantillons, de sols ou de végétaux, ne contenant des éléments ou composés


qu’à l’état de trace contraint l’expérimentateur à adopter des règles strictes afin de limiter
tout risque de contamination des échantillons lors du processus d’analyse :
• lavage soigné de la verrerie et des instruments en contact avec les échantillons, afin
de limiter les risques de contamination des échantillons,
• précision de manipulation lors de la préparation des réactifs
• détermination du bruit de fond du laboratoire par réalisation de l’analyse simultanée
d’échantillons témoins ou blancs de laboratoire,
• etc.

Toutes ces précautions prises durant la préparation du matériel et au cours du traitement


des échantillons sont coûteuses en temps, et peuvent aller jusqu’à doubler le temps de
travail par échantillon.

I.4. Présentation des résultats

Tout résultat analytique, détermination de teneur d’un élément ou d’un composé, doit être
présenté, pour avoir un intérêt pratique, avec son incertitude associée, le plus souvent
exprimée sous la forme d’un écart-type ou d’un de ses multiples.

L’incertitude de la mesure caractérise l’étendue des valeurs parmi lesquelles est supposée
se situer la valeur vraie, avec un certain degré de confiance qui est spécifié. Chaque mesure
est associée à une incertitude qui résulte des erreurs successives qui surviennent aux
différents stades de l’échantillonnage et de l’analyse et de la connaissance parfaite des
facteurs qui affectent le résultat (cf. figure 5) [15].

Pour identifier les différentes sources d’incertitude, il faut s’intéresser aux différentes étapes
du protocole d’analyse : échantillonnage, sous-échantillonnage, préparation des échantillons,
extraction, purification, concentration ou dilution, étalonnage des appareils (y compris la
préparation des matériaux de référence), analyse instrumentale, traitement des données
brutes et transcription du résultat de sortie.

Le lecteur désireux de plus amples informations sur les calculs d’incertitude pourra
notamment se reporter aux deux ouvrages suivants : Guide pour la qualité en chimie
analytique [15] et Atlas de poche des méthodes analytiques [29].

I.5. Les méthodes rapides de terrain

Les méthodes de terrain ou méthodes in situ désignent des méthodes faciles à mettre en
oeuvre et capables de donner directement des résultats analytiques sur le site étudié.

L’emploi de telles méthodes s’avère particulièrement intéressant lors d’un suivi de la


pollution chronique nécessitant la répétition des analyses plusieurs fois dans l’année. Elles
ne sont, en revanche, pas recommandées pour déterminer un niveau de pollution des sols
de façon précise car l’obtention des données est souvent semi-quantitative, nécessite une
validation préalable, et reste soumise aux variations de température, à la présence de
poussière et d’humidité, ainsi qu’à la composition de la matrice.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


30 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

De façon générale, des valeurs obtenues in situ sur des matrices différentes ne pourront pas
être comparées entre elles, ni à des valeurs issues d’analyses effectuées en laboratoire.

Ces méthodes peuvent cependant permettre d’orienter, par l’apport de mesures rapides,
l’échantillonnage sur le site et limiter le nombre d’échantillons qui seront envoyés en
laboratoire pour des analyses complètes.

Parmi les méthodes in situ commercialisées, les résultats obtenus avec les tests immuno-
enzymatiques sur les sols présentent une bonne corrélation avec les méthodes de référence.
Ces tests se présentent sous forme de kits disponibles pour identifier certains pesticides, les
PCB, les HAP, et autres composés organiques [21]. La détermination semi-quantitative des
HAP, notamment, est encadrée par la norme française FD X 31-610.

Certains appareils utilisés sur le terrain sont adaptés de techniques de laboratoire


éprouvées. Parmi ceux-ci, le spectromètre portable à fluorescence X, par exemple, est de
plus en plus souvent employé pour la détermination des teneurs en métaux sur les sites
pollués. Plusieurs études ont montré une très bonne corrélation pour le zinc et le plomb entre
les mesures obtenues par fluorescence X sur le terrain et les analyses réalisées en
laboratoire par ICP / AES (voir annexe 1) [18, 19]. D’autres techniques de chromatographie
gazeuse avec des détecteurs à photo ionisation ou à conductivité thermique sont également
utilisés pour l’analyse sur site des polluants organiques et semi-volatils [20, 21].

L’emploi de telles méthodes reste néanmoins en cours de développement. Leur utilisation


n’étant pas encore formellement validée, celles-ci doivent être utilisées avec précaution.

CERTU – 2004 31
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

II. Dosage des ETM sur les sols : Exemples de protocoles

II.1. Présentation de la méthode

Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des éléments métalliques sur les sols, de pratiques de
laboratoire (fiches 1 et 1bis), de plusieurs publications (fiches 2, 4 et 7) et de travaux de
recherche présentés dans le cadre de thèses de doctorat (fiches 3, 5, 6 et 8).

Les méthodes de dosage sont relatives à la détermination des teneurs totales des polluants
métalliques dans les échantillons ; l’existence de protocole d’extraction séquentielle est
mentionnée dans la fiche lorsqu’il y est fait mention dans le document source (fiches 3 et 8).

II.2. Liste des fiches présentées

Fiche 1 : C. Hébrard-Labit, 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées, CETE Nord-Picardie, Lille
Analyse des teneurs en métaux dans les sols
Méthode 1 : Minéralisation par micro-ondes
Couche superficielle du sol 0-10 cm ou 0-20 cm et 20-40 cm

Fiche 1bis : C. Hébrard-Labit, 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées, CETE Nord-Picardie, Lille
Analyse des teneurs en métaux dans les sols
Méthode 2 : Extraction acide HF + HClO4
Couche superficielle du sol 0-10 cm ou 0-20 cm et 20-40 cm

Fiche 2 : F. Douay, H. Fourrier, 2003 [9]


ISA, Laboratoire Sols et Environnement, Lille
Détermination des teneurs en métaux lourds (plomb, cadmium et zinc) dans les
sols des potagers et des pelouses du lotissement du Grand marais, Commune
d’Auby
Couche superficielle du sol 0-2 cm et couche 0-25 cm

Fiche 3 : Thèse de doctorat de Cédric Durand, 2003 [12]


Université de Poitiers et Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Nantes
Caractérisation physico-chimique des produits de l’assainissement pluvial.
Origine et devenir des métaux traces et des polluants organiques.
Sédiments de fond de bassins de rétention des eaux pluviales

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


32 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

Fiche 4 : F. Douay, C. Pruvot, M. François, 2002 [10]


Institut National de la Recherche Agronomique, Nancy
Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés et maïs cultivés aux alentours des
usines métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby. Comparaison avec les
caractéristiques physico-chimiques des sols, leur degré de contamination et la
spéciation des polluants métalliques
Sols au pied des végétaux analysés

Fiche 5 : Thèse de doctorat de Sandrine Promeyrat, 2001 [28]


Université de Metz
Etude de la contamination métallique (Cd, Pb, Zn) du sol de surface et des
végétaux de l’environnement de proximité d’une autoroute (chapitre 5)
Couche superficielle du sol 0-10 cm

Fiche 6 : Thèse de doctorat de Hamina Dahmani-Muller, 2000 [5]


Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts, Paris
Phyto-réhabilitation des sols pollués par des éléments métalliques : facteurs et
mécanismes de prélèvement dans les sols et d’accumulation par les espèces
métallophytes
Trois couches de sol : 0-5 cm, 5-10 cm, 10-20 cm

Fiche 7 : L. Des Ligneris, F. Douay, T. Sterckeman, 1999 [7]


ISA, Laboratoire Sols et Environnement, Lille
Teneurs en métaux (Pb, Cd et Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations
agricoles et les jardins familiaux
Couche superficielle de sols de jardins

Fiche 8 : Thèse de doctorat de Christelle Pagotto, 1999 [26]


Université de Poitiers et Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Nantes
Etude sur l’émission et le transfert dans les eaux et les sols des éléments traces
métalliques et des hydrocarbures en domaine routier
Sols en bordure de chaussée autoroute A11 (Nantes), RN10 et RN12 (Paris) :
0-2 cm, 2-10 cm, 10-30 cm et profil complet jusqu’à 70 cm.

CERTU – 2004 33
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur SOLS - Fiche 1

Analyse des teneurs en métaux dans les sols

Pratiques de laboratoire d’analyses

C. Hébrard-Labit, 2004

Détermination des teneurs en métaux (Al As Cd Cr Cu Hg NI Pb Se Zn) dans les sols (naturels,
industriels, routiers, potagers) et les sédiments
Méthode 1 : Minéralisation par micro-ondes

Mode de prélèvement
Echantillonnage des sols à la tarière hélicoïdale (diamètre 40 mm).
Pour l’analyse des ETM en bordure d’infrastructure, trois profondeurs sont retenues : 0-10 cm, 0-20 cm
et 20-40 cm.
Prélèvements de 3 réplicats à partir desquels est constitué un échantillon composite moyen conditionné
en flacon en verre.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les échantillons sont homogénéisés et quartés, puis séchés à 105°C+/-5°C selon la norme
NF ISO 11 465 de août 1994. Les échantillons sont ensuite tamisés à 2 mm (élimination des végétaux,
plastiques, verres, cailloux, etc.) selon la norme NF ISO 11 464 de décembre 1994. Homogénéisation
par broyage au broyeur à agate (inférieur à 315 µm).
Mise en solution
Le protocole utilisé est inspiré de la norme NF ISO 11 466 de juin 1995 transposé à la méthode micro-
ondes (marque Milestone). La minéralisation se fait en bombes téflon sous pression.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 0,5 g)
et légèrement humidifié à l’eau ultra pure. Puis ajout de 7,5 ml d’acide chlorhydrique 37 % (HCl, Merck
Suprapur max Hg 0,005 ppm) et 2,5 ml d’acide nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur max Hg
0,005 ppm). Après fermeture des bombes, mise en place dans le carrousel puis programme de
chauffage de 17 minutes : 10 minutes à 300 Watts, 5 minutes à 600 Watts, 2 minutes de ventilation.
Après refroidissement à l’eau glacée, filtration du minéralisat sur filtre bande rouge et récupération en
jaugée de 100 ml.
Analyses
L’analyse des métaux est réalisé à l’ICP/AES (Al , As, Cd, Cr, Cu, Ni, Pb, Zn) ou en SAA (Hg, Se).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Tracescan séquentielle à
torche axiale (Thermo Jarrell Ash).
Le SAA est un Solaar 969 (Thermo Jarrell Ash) munit d’un générateur de vapeur (froide ou chaude)
Unicam VP90 équipé d’un système de correction du bruit de fond par lampe au deutérium.
La limite de quantification des polluants dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) selon la méthode utilisée
est :
Al As Cd Cr Cu Hg Ni Pb Se Zn
ICP/AES 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 1 0,4
SAA vapeur 0,2 0,4

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


34 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

ETM sur SOLS - Fiche 1 bis

Analyse des teneurs en métaux dans les sols

Pratiques de laboratoire d’analyses

C. Hébrard-Labit, 2004

Détermination des teneurs en métaux (Al As Cd Cr Cu Ni Pb Zn) dans les sols (naturels, industriels,
routiers, potagers) et les sédiments
Méthode 2 : Extraction acide HF + HClO4

Mode de prélèvement
Echantillonnage des sols à la tarière hélicoïdale (diamètre 40 mm).
Pour l’analyse des ETM en bordure d’infrastructure, trois profondeurs sont retenues : 0-10 cm, 0-20 cm
et 20-40 cm.
Prélèvements de 3 réplicats à partir desquels est constitué un échantillon composite moyen conditionné
en flacon en verre.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les échantillons sont homogénéisés et quartés, puis séchés à 105°C+/-5°C selon la norme
NF ISO 11 465 de août 1994. Les échantillons sont ensuite tamisés à 2 mm (élimination des végétaux,
plastiques, verres, cailloux, etc.) selon la norme NF ISO 11 464 de décembre 1994. Homogénéisation
par broyage au broyeur à agate (inférieur à 315 µm).

Mise en solution
Le protocole utilisé est inspiré de la norme NF ISO 14 869-1 de août 2001.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 0,25 g)
et calciné à 450°C pendant 3 heures en creuset en porcelaine.
Les cendres sont transférées dans un bécher en PTFE et le creuset est rincé par une faible quantité
d’eau ultra pure (environ 5 ml).
Après ajout de 5 ml d’acide fluorhydrique 40 % (HF, Merck Suprapur) et 1,5 ml d’acide perchlorique
70 % (HClO4, Merck Suprapur max Hg 0,005 ppm).
Laisser évaporer sur bain de sable à 150°C +/-10°C (thermostat 7) jusqu'à l’obtention d’un gâteau en
fond de bécher (ne pas évaporer à sec !).
Reprendre le résidu par 1 ml d’acide nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur max Hg 0 ;005 ppm) et 5 ml
d’eau ultra pure puis réchauffer quelques minutes sur le bain de sable pour re dissoudre le résidu.
Filtrer sur papier Whatman 2V et ajuster au trait de jauge à 50 ml avec de l’eau ultra pure.

Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Al , As, Cd, Cr, Cu, Pb, Zn, Ni,).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Tracescan séquentielle à
torche axiale (Thermo Jarrell Ash).
La limite de quantification des polluants dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) pour la méthode utilisée
est :
Al As Cd Cr Cu Ni Pb Zn
0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 1 0,4

CERTU – 2004 35
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur SOLS - Fiche 2

Détermination des teneurs en métaux lourds (plomb, cadmium et zinc) dans les sols des
potagers et des pelouses du lotissement du Grand marais, Commune d’Auby

F. Douay, H. Fourrier, 2003

Détermination des teneurs en métaux des sols de potagers et de pelouses d’un lotissement jouxtant un
bassin de stockage de boues de curage d’une gare d’eau (Courcelles les Lens)

Mode de prélèvement
Sur potager
Echantillonnage des sols à la tarière hélicoïdale (diamètre 60 mm) entre 0 et 25 cm.
Cette couche correspond à la couche périodiquement homogénéisée par les pratiques culturales
(bêchage).
12 prélèvements aléatoires à partir desquels a été constitué un échantillon composite moyen.

Sur pelouse
Echantillonnage de la couche supérieure 0-2 cm (pour mesure d’un éventuel gradient de
contamination) ; constitution d’un échantillon composite à partir de 5 prélèvements par mélange à poids
égal.

Analyse du sol complétée par l’analyse du mât racinaire : couche constituée par l’accumulation de débris
organiques associés au chevelu racinaire, et pour une part généralement faible à une fraction minérale.
Réalisation de 5 prélèvements aléatoires répartis sur la pelouse et constitution d’un échantillon
composite moyen destiné à être analysé.
Prélèvement sur une motte de faible épaisseur extraite au moyen d’une bêche.

Echantillonnage du sol sur la couche 0-25 cm : réalisation à la tarière hélicoïdale, à proximité des mottes
extraites à la bêche, de 5 prélèvements élémentaires pour constitution d’un échantillon composite.

Préparation des échantillons


Mâts racinaires : élimination des débris végétaux vivants (gaines des herbes et racines) et la fraction
minérale piégée entre les fibres végétales mortes et vivantes.

Séparation des échantillons en deux lots :


• L’un analysé tel quel, sans préparation supplémentaire,
• L’autre, analysé après lavage abondant à l’eau du robinet afin d’éliminer les poussières déposées.

Cette distinction permet d’estimer la part des métaux présents sur les débris de végétaux et donc
potentiellement transférables vers les utilisateurs des pelouses.

Analyses
Sur échantillons de terres et de mâts racinaires : mesures des teneurs totales en Cd, Pb et Zn.
Pour les mâts racinaires, lavés et non lavés, les résultats sont exprimés par rapport au poids frais et au
poids sec.
Détermination analytique au laboratoire d’Analyses des Sols de l’INRA d’Arras (appareil utilisé non
précisé).

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


36 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

ETM sur SOLS- Fiche 3

Caractérisation physico-chimique des produits de l’assainissement pluvial. Origine et


devenir des métaux traces et des polluants organiques.

Thèse de doctorat de C. Durand, 2003

Caractérisation globale et fine de la matière organique et minérale de sédiments de bassins de retenue


et de produits de balayage par différentes méthodes physiques et chimiques. Notamment pour les
éléments traces métalliques, détermination de la quantité totale : Pb, Cu, Cd, Zn, Ni, Cr, Pd, Pt.

Mode de prélèvement
Les échantillons sont prélevés à l’aide d’une benne ou à la pelle inoxydable, puis conservés au
réfrigérateur (4°C).

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les échantillons sont homogénéisés, tamisés à 2 mm (élimination de brindilles, végétaux, plastiques,
etc.), puis lyophilisés selon la norme NF ISO 11 464 de décembre 1994 (lyophilisateur alimenté par une
pompe pendant 48 heures).
Les échantillons secs sont conservés au réfrigérateur avant analyses.

Mise en solution
Le protocole utilisé pour la pesée (détermination du taux d’humidité), la calcination (suppression des
matières volatiles, 450°C pendant 3 h) et l’attaque acide des échantillons est inspiré de la norme
NF X 31-147 de juillet 1996.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé, à partir de 10 ml d’acide
fluorhydrique 40 % (HF, Merck Suprapur) et 3 ml d’acide perchlorique 70 % (HClO4, Merck Suprapur).
Laisser évaporer à sec sur une plaque chauffante à 160°C, et récupérer le résidu par 1 ml d’acide
nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur). Rajouter 10 ml d’eau ultra pure en laissant 30 min de contact à
froid. Placer 1 h sur plaque chauffante à 60°C pour dissolution à chaud du résidu. Transférer le mélange
obtenu dans une fiole de 100 ml par filtration sur papier Whatman n°41 et ajuster au trait de jauge avec
de l’eau ultra pure.
La reprise du résidu se fait par HNO3 car les matrices chlorhydriques sont déconseillées en SAA.

Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Pb, Cu, Zn, Ni, Cr) ou au SAA (Cd).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Varian Liberty 220. Cette
méthode est moins sensible que la SAA mais elle est appréciée pour sa rapidité (quelques dizaines
d’éléments par minute en ICP contre un élément toutes les 7 min en SAA).
Le SAA est un Varian Spectra 300 équipé d’un correcteur de fond (lampe au deutérium).
Les teneurs en Pt (platine)et Pd (palladium) sont mesurées par ICP/MS après minéralisation des
sédiments secs dans HF/HClO4/HNO3 et reprise du résidu par HNO3/HCl puis une deuxième attaque du
résidu restant est réalisée à la soude en creuset de carbone (méthode BRGM).
Les limites de quantification pour Pt et Pd sont inférieures à 0,05 µg/g dans le cadre d’une analyse en
infra traces.

CERTU – 2004 37
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur SOLS - Fiche 4

Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés et maïs cultivés aux alentours des usines
métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby. Comparaison avec les caractéristiques
physico-chimiques des sols, leur degré de contamination et la spéciation des polluants
métalliques

F. Douay, C. Pruvot, M. François, 2002

Etude menée sur deux productions agricoles : le blé (grain et paille) et le maïs (grain et fourrager).

Mode de prélèvement
Prélèvements de terre réalisés dans l’horizon labouré, au pied des végétaux échantillonnés (cf. fiche
correspondante sur les végétaux).

Préparation des échantillons


Séchage des échantillons de sol à une température inférieure à 40°C, broyage et tamisage à 2 mm. Une
partie représentative est broyée à 0,315 mm pour la mise en solution totale.

Analyses
Paramètres agronomiques (non repris dans cette fiche) : analyse granulométrique, pH eau, C/N, teneur
en matière organique, P2O5, K2O, MgO.

Détermination des teneurs en métaux :

Concentrations totales :
Mise en solution totale selon la norme NF X 31-151 par mélange d’acide fluorhydrique (HF) et
perchlorique (HClO4) et dosage des métaux par spectrométrie d’absorption atomique avec atomisation
électrothermique (avec correction de fond par effet Zeeman) pour le dosage du plomb et du cadmium, et
par spectrométrie d’absorption en flamme pour le zinc.

Utilisation de deux séries d’extraction séquentielle :


Série 1 : selon protocole établi par le « MTP » de l’Union Européenne (cf. I.2.3.a), utilisation d’une
gamme de 4 extractants de force croissante :
• acide acétique (0,11 mol/l),
• mélange d’hydrochloride d’hydroxylamine (86,87 g/l) et d’acide nitrique (2 mol/l),
• peroxyde d’hydrogène (8,8 mol/l),
• acétate d’ammonium (1 mol/l).

Quatre fractions sont ainsi distinguées :


• fraction correspondant à la fraction échangeable et/ou liée aux carbonates (acido-soluble),
• fraction liée aux oxydes et aux hydroxydes de fer et de manganèse,
• fraction liées aux matières organiques et aux sulfures,
• fraction résiduelle.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


38 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

Série 2 : réalisée en parallèle avec des solutions de moindre force (eau distillée et acide acétique dilué)
afin de distinguer la fraction échangeable de la fraction acido-soluble. :

35 ml d’eau distillée sont ajoutés à 3,5 g de terre, agitation du mélange pendant 16 h à 25°C, puis
centrifugation pendant 20 min à 4500 trs/min. Filtration du surnageant à 0,45 µm et acidification à HNO3
avant analyse.

Ajout de 35 ml d’acide acétique (0,11 mol/l) au culot, agitation du mélange pendant 16 h à 25°C, puis
centrifugation pendant 20 min à 4500 trs/min. Filtration du surnageant à 0,45 µm.

Détermination analytique au laboratoire d’Analyses des Sols de l’INRA d’Arras (appareil utilisé non
précisé).

Les résultats obtenus ont été exprimés en pourcentage de la teneur totale des différents échantillons de
terre.

CERTU – 2004 39
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur SOLS - Fiche 5

Etude de la contamination métallique (Cd, Pb, Zn) du sol de surface et des végétaux de
l’environnement de proximité d’une autoroute.

Thèse de doctorat de S. Promeyrat, 2001 - Chapitre 5

Réalisation de plusieurs campagnes de mesure sur différents sites pour déterminer conjointement les
teneurs en ETM dans les sols et les végétaux et les facteurs contribuant à la propagation de la
contamination.

Ne sont mentionnés ici que les protocoles de prélèvement et analyse des sols, sans mention de la
stratégie ayant conduit à la détermination des différentes campagnes réalisées, ni des protocoles
concernant les prélèvements de végétaux qui sont identiques à ceux du chapitre 4.

Mode de prélèvement

Les sols sont échantillonnés sur une profondeur de 0-10 cm. Au niveau de chaque point, un échantillon
moyen est réalisé à partir de 5 prélèvements élémentaires.
L’échantillon est ensuite placé dans un sac plastique dûment identifié.

Préparation des échantillons


Minéralisation à chaud

Les échantillons sont minéralisés par digestion acide à l’eau régale. Chaque échantillon fait l’objet de
3 prises d’essai de 0,5 g ± 5 mg. Chaque prise est placée dans un erlenmeyer en verre où elle reçoit 2-
3 ml d’eau déminéralisée, 7,5 ml d’acide chlohydrique (38 %, Normapur) et 2,5 ml d’acide nitrique (65 %,
Normapur). Le mélange est fermé hermétiquement et laissé à température ambiante pendant 12 h. Le
minéralisat est ensuite concentré par ébullition pendant 2 h. Après refroidissement, le volume est ajusté
à 20 ml avec de l’eau déminéralisée.
Des blancs de minéralisation (sans sol) sont préparés simultanément.

Analyses
Le dosage des métaux dans les minéralisats est réalisé par spectrométrie d’absorption atomique en
mode flamme (Perkin Elmer 2380) ou en four (Varian Spectra A 300/400) selon les teneurs. La limite de
détection des polluants dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) selon la méthode utilisée est :

SAA Flamme SAA Four


Cd 0,4 0,004
Pb 1,2 0,06
Zn 0,4 0,004

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


40 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

ETM sur SOLS - Fiche 6

Phyto-réhabilitation des sols pollués par des éléments métalliques : facteurs et


mécanismes de prélèvement dans les sols et d’accumulation par les espèces
métallophytes

Thèse de H. Dahmani-Muller, 2000

Etude du potentiel de phytoextraction des métaux, ie capacité des espèces végétales à prélever les
métaux du sol et à les transférer vers leurs parties aériennes.
Une plante au potentiel d’extraction élevé pourra avantageusement être utilisée pour la
phytoréhabilitation de sites pollués, sous réserve que ces espèces hyperaccumulatrices aient une forte
production de biomasse (afin d’optimiser la phytoextraction).
Site d’une ancienne usine métallurgique.

Partie sur les SOLS :

Mode de prélèvement

Prélèvements à la tarière à main.


Echantillonnage du sol correspondant à chaque zone, sur trois épaisseurs de façon à déterminer un
gradient de contamination : 0-5 cm, 5-10 cm et 10-20 cm.
Pour chaque couche : échantillon composite à partir de trois points.

Préparation des échantillons

Séchage à 105°C, tamisage à 2 mm avant analyse.


Ou séchage à 80°C pendant 24 h, broyage à 2 mm.

Analyses

Dosage des métaux Zn, Pb, Cd, et Cu selon la norme NF X 31-147.

Prise d’essai de 0,250 g chauffée progressivement jusqu’à 450°C. Après refroidissement, ajout d’un
mélange d’acide fluohydrique (HF) et d’acide perchlorique (HClO4) au résidu et chauffage jusqu’à
évaporation complète. Ajout d’acide chlorhydrique (HCl) et chauffage pour redissolution du résidu.
Solution complétée à 50 ml avec eau distillée.

Analyse des concentrations en métaux par SAA à la flamme ou au four selon les teneurs.

CERTU – 2004 41
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur SOLS - Fiche 7

Teneurs en métaux (Pb, Cd et Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations agricoles
et les jardins familiaux

L. Des Ligneris, F. Douay, T. Sterckeman, 1999

Etude des sols et des cultures de 15 jardins localisés autour des usines métallurgiques de Noyelles-
Godault et d’Auby. La démarche tente d’évaluer la teneur en métaux de ces récoltes et de rechercher
les relations avec le degré de contamination des sols, les pratiques culturales et le lavage des légumes.

Mode de prélèvement
Echantillonnage :
Sol des jardins supposé homogène. Echantillonnage de la terre obtenu à partir du mélange d’une
douzaine de prélèvements effectués sur l’horizon de surface, pris au centre des plates-bandes mises en
culture.

Prélèvement :
Prélèvements réalisés à l’aide d’une petite pelle à main.

Préparation des échantillons

Les échantillons de sol ont été séchés à une température inférieure à 40°C, broyés et tamisés à 2 mm.
Une partie de représentative de l’échantillon a été broyée à 0,315 mm pour analyse des métaux (Pb, Zn,
Cd).

Analyses
Paramètres agronomiques (non repris dans cette fiche) : analyse granulométrique, teneur en carbone
organique, pH, teneur en calcaire total, capacité d’échange cationique.

Analyse des concentrations en Pb, Zn et Cd :

Mise en solution :
Mise en solution totale selon la norme NF X 31-151 par mélange d’acide fluorhydrique (HF) et
perchlorique (HClO4).

Dosage :
Dosage des métaux réalisé par spectrométrie d’absorption atomique avec atomisation électrothermique
(avec correction de fond par effet Zeeman) pour le dosage du plomb et du cadmium, et par
spectrométrie d’absorption en flamme pour le zinc.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


42 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

ETM sur SOLS- Fiche 8

Etude sur l’émission et le transfert dans les eaux et les sols des éléments traces
métalliques et des hydrocarbures en domaine routier.

Thèse de doctorat de C. Pagotto, 1999

Impacts de la pollution routière sur les sols et devenir de ces polluants dans les sols. Notamment pour
les éléments traces métalliques, détermination de la quantité totale : Cd, Cr, Cu, Ni, Pb, Zn.

Mode de prélèvement
Les échantillons sont prélevés à l’aide d’une truelle en acier inoxydable et d’une tarière à main.
Les profils de sols étudiés sont : 0-2 cm, 2-10 cm, 10-30 cm et profil complet jusqu’à 70 cm (30-50 cm et
50-70 cm).
Les débris divers (papiers, végétaux…) sont éliminés in situ.
Les échantillons sont conditionnés en sacs plastiques en polyéthylène.
3 réplicats ont été réalisés pour obtenir un échantillon moyen.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les analyses peuvent être réalisées soit sur échantillons bruts, soit sur des échantillons tamisés à 2 mm
(élimination de gravier et débris).
Les échantillons sont séchés par lyophilisation selon la norme NF ISO 11 464 de décembre 1994 ou
séchés à 40°C suivant la norme NF X 31-101 de novembre 1992.
Les échantillons sont homogénéisés par broyage.

Mise en solution
Le protocole utilisé est une méthode du LCPC par attaque acide.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé puis calciné à 550°C
dans une coupelle en téflon. Après ajout de 10 ml d’acide fluorhydrique (HF) et 10 ml d’acide
chlorhydrique (HCl) concentrés, évaporation à sec sur plaque chauffante puis reprise par les mêmes
quantités d’acides et remise à sec. Le résidu est repris par 2 ml d’acide nitrique 65 % dilué au demi, puis
transféré dans une fiole de 100 ml par filtration et ajusté au trait de jauge avec de l’eau.
Le filtre est séché puis calciné à 550°C avant de subir une fusion alcaline à l’hydroxyde de sodium
(NaOH) pour dissoudre le résidu.
Pour chaque série, deux essais à blanc et deux essais de référence de sédiment du BCR4 (CRM 320)
ont été réalisés.

Analyses
L’analyse des métaux est faite en SAA flamme ou en ICP/AES (Cr, Cu, Ni, Pb, Zn) ou en SAA four (Cd).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Varian Liberty 220.
Le SAA flamme/four est un Varian AA 200 ou 300 ou une SAA four Perkin elmer 5000.
Pour certain éléments il a été nécessaire d’utiliser des modificateurs de matrices pour compenser les
interférences (phosphate d’ammonium pour le Pb).

4
Bureau Communautaire de Référence

CERTU – 2004 43
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

II.3. Comparaison des méthodes

II.3.1. Prélèvement

II.3.1.a. Echantillonnage

Lors du prélèvement, chaque laboratoire réalise plusieurs réplicats pour constituer un


échantillon moyen afin de garantir une représentativité minimum de l’échantillonnage et de
limiter les sources d’erreurs importantes liées à cette première étape [21].

Le tableau 7 présente le nombre de réplicats réalisés pour chacune des méthodologies


répertoriées :

Tableau 7 : Nombre de réplicats réalisés lors de l’étape de prélèvement

Fiches 1
Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8
et 1bis
3 12 et 5 ? ? 5 3 12 3

Le nombre de réplicats nécessaire à la réalisation de l’échantillon moyen varie entre 3 et 12


sans qu’aucune référence à la surface à échantillonner ne soit donnée. Aucune indication
sur le nombre minimum de réplicats à réaliser par unité de surface n’est mentionnée.
Il est certain qu’un nombre d’autant plus élevé de prélèvements minimisera, en partie,
l’erreur due à l’échantillonnage ; les contraintes peuvent être ensuite d’ordre pratiques et/ou
économiques.

Les prélèvements de surface inférieurs à 2 cm (0-2 cm) sont réalisés de la même manière, à
la pelle ou à la bêche. Par contre pour les horizons plus profonds, la tarière est toujours
privilégiée.

Les profondeurs étudiées varient légèrement d’un laboratoire à l’autre (cf. tableau 8).

Tableau 8 : Profondeur des profils étudiés dans les fiches répertoriées

Fiche1
Fiche2 Fiche3 Fiche4 Fiche5 Fiche6 Fiche7 Fiche8
1bis

Prélèvement
Sans 0-2, Sans Sans Sans Surface, 0-2,
de surface ?
objet bêche objet objet objet pelle truelle
(en cm)
2-10
Profondeur 0-10 ou 0-5
Sans Sans 10-30
des profils 0-20 et 0-25 0-20 ? 0-10 5-10
objet objet 30-50
(en cm) 20-40 10-20
50-70

Si le découpage des profils est fonction du gradient de pollution recherché, la couche 0-


20 cm revient systématiquement dans la plupart des études. Celle-ci correspond en effet à la
profondeur maximale atteinte par la plupart des éléments traces métalliques [26] même si les

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


44 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

plus mobiles (cadmium, zinc) peuvent être détectés jusqu’à 40 à 50 cm dans certains types
de sol.
Par ailleurs, cette couche correspond également à l’épaisseur de labourage ou de bêchage
dans le cas de cultures intensives ou de jardin familiaux.

La couche de surface est davantage étudiée pour déterminer la teneur en ETM d’origine
particulaire déposés au gré des vents.

II.3.1.b. Conservation des échantillons

Les échantillons peuvent être conditionnés en flacon en verre ou en sac plastique même si le
plastique apparaît comme le meilleur moyen d’éviter l’adsorption et la désorption des
éléments métalliques sur les parois du récipient.

Si des analyses de composés organiques (HAP) doivent être réalisées sur ces mêmes
échantillons, le conditionnement en verre présente l’avantage de limiter la multiplication des
flaconnages.

La conservation au réfrigérateur à une température inférieure à 4°C permet de limiter la


fermentation de matières organiques, toujours présentes dans le sol, dont l’influence peut
venir biaiser les résultats d’analyse.

II.3.2. Préparation des échantillons

II.3.2.a. Pré-traitement

Tamisage

Deux types de méthode sont employés pour traiter les échantillons après homogénéisation
et/ou quartage :

• Tamisage sur échantillon brut


• Tamisage sur échantillon sec

Le tamisage de l’échantillon permet d’éliminer les débris végétaux, les graviers, les cailloux
ou toute autre fraction grossière de façon à ne conserver pour l’analyse qu’une partie
représentative de la matrice sol. Cette étape est nécessaire compte-tenu de la faible quantité
de sol généralement considérée pour l’analyse proprement dite (prise d’essai de laboratoire
souvent inférieure à 1 g).

La moitié des protocoles recensés utilise le tamisage à sec à 2 mm contre un quart celui à
2 mm sur échantillon brut. Le tableau 9 présente les différences et les points communs
observés pour chacune des deux méthodes.
Concernant le suite des manipulations, soit le protocole n’est pas précisé, soit la pratique de
traitement de l’échantillon est particulière à l’étude : analyse sur échantillon brut, lavage, etc.

Les différences de pratiques relevées dans cette étape de préparation des échantillons peut
être à l’origine de variations dans les teneurs en polluants obtenues à l’issue des analyses.

CERTU – 2004 45
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Tableau 9 : Caractéristiques du mode de tamisage utilisé

Fiche 1
Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8
et 1bis
Tamisage sur
X X
échantillon brut
Tamisage sur
X X X X
échantillon sec

Maille du tamis en mm 2 2 2 2 2 2

Point particulier X X ? X

Séchage

L’étape de séchage est toujours réalisée même si les analyses sont effectuées sur matière
fraîche car elle est nécessaire à la détermination de la teneur en eau de l’échantillon brut
Il est par ailleurs plus facile de broyer en poudre fine un échantillon sec qu’un échantillon
humide.

Bien que cette étape soit référencée dans la norme NF ISO 11 464 de décembre 1994, des
disparités ou des imprécisions sont observées sur la technique et les températures de
séchage dans les différents protocoles recensés (tableau 10).

Tableau 10 : Caractéristiques du mode de séchage utilisé

Fiche 1
Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8
et 1bis
Température ? sur
? sur 105 ou
de séchage 105 brut et < 40 < 40 40
brut 80
(en °C) sur sec
Etuve X ? X ? X

Lyophilisateur X X

A l’air X X

Le séchage à une température inférieure à 40°C est recommandé dans la norme


précédemment citée, soit à l’air, soit dans une étuve ventilée, mais la lyophilisation présente
l’avantage d’éviter l’agglomération en motte de l’échantillon ce qui facilite l’étape suivante de
tamisage. Le séchage à basse température et la lyophilisation permettent d’éviter la perte
des éléments les plus volatils comme le mercure avant l’étape de mise en solution.

Le séchage à 105°C est, lui, recommandé pour effectuer la détermination de la teneur en


eau suivant la norme NF ISO 11 465 de août 1994 mais doit être utilisé avec précaution sous
réserve de perdre une partie des éléments métalliques à analyser.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


46 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

Broyage

L’homogénéisation, étape indispensable à l’obtention d’un échantillon d’analyse, est réalisée


par broyage. La réduction de l’échantillon en poudre fine permet également, par
augmentation de la surface spécifique de l’échantillon, de favoriser la mise en solution des
métaux lors du contact entre le sol et les réactifs.

Parmi les protocoles recensés (tableau 11), les différences résident davantage dans le
manque de précisions de la technique utilisée que dans la diversité des méthodes et de la
granulométrie finale de l’échantillon. De façon générale, la majorité des laboratoires utilisé le
broyage en poudre fine inférieure à 315 µm.

Tableau 11 : Caractéristiques du broyage

Fiche 1 et 1bis Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8

Broyeur Agate ? ? ? ? ? ? ?

Taille du tamis
< 315 ? ? <315 ? 2000 <315 ?
(en µm)

II.3.2.b. Mise en solution

L’étape de minéralisation des échantillon permettant la mise en solution des éléments traces
métalliques est essentielle compte-tenu du fait que l’analyse fine en laboratoire ne peut être
effectuée que sur des liquides.
Les possibilités de variation des méthodes utilisées à cette étape du processus d’analyse
sont importantes car de nombreux paramètres entrent en considération : masse de prise
d’essai, type et volume de réactifs, chauffage, etc. L’optimisation de ces paramètres est
recherchée par les laboratoires afin d’obtenir le rendement d’extraction maximum sans
perdre de polluants au cours de la minéralisation.

Les protocoles utilisés sont soit dérivés de normes (NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-
147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993), soit de pratiques éprouvées avec
éventuellement des variantes à l’intérieur même de chaque laboratoire.

Rapport volume de réactif / masse de sol

La prise d’essai conditionne la répétabilité et la reproductibilité de l’analyse. En effet, plus


elle est petite, plus les erreurs risquent d’être importantes et la teneur en ETM à détecter trop
faible pour être détectée. D’un autre côté, plus la prise d’essai est grande, plus les
interférences sont nombreuses et les risques d’erreurs également importants.

Il est possible de jouer directement sur la masse de l’échantillon ainsi que sur le volume final
de la solution (par augmentation ou diminution du volume de réactifs utilisés). Le tableau 12
présente le rapport volume de réactif / masse d’échantillon utilisé dans les méthodes
recensées.

CERTU – 2004 47
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Tableau 12 : Rapport volume de réactifs/masse de sol utilisé pour la mise en solution des ETM
Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche
1 1bis 2 3 4 5 6 7 8
Rapport
100/0,5 50/0,25 ? 100/0,5 50/0,25 20/0,5 50/0,25 50/0,25 100/ ?
volume/masse (ml/g)

Coefficient 200 200 ? 200 200 40 200 200 ?

Quelle que soit la méthode utilisée le rapport volume/masse est toujours de 200 (pour six
fiches sur huit). Un des protocoles recensés concentre davantage le minéralisat en ne
jaugeant l’extrait que dans 20 ml (coefficient de 40). Pour les autres, la prise d’essai et/ou le
volume n’ont pas été précisé(s).

Remarque :
Dans le cas des extractions séquentielles, les résultats sont exprimés pour chaque fraction
en pourcentage de la teneur totale. Le rapport volume/masse est de 10 (35 ml de solution
d’extraction pour 3,5 g de sol).

Minéralisation

a- Calcination

L’étape de calcination permet d’éliminer les matières organiques présentes dans le sol et
constitue une pré-minéralisation de l’échantillon, favorisant la mise en solution des éléments
traces métalliques.

Cependant, comme lors du séchage, une température excessive peut entraîner la perte de
certains ETM volatils.

La calcination lorsqu’elle est utilisée provient en général directement du protocole proposé


par la norme utilisée (tableau 13).

Tableau 13 : Caractéristiques de l’étape de calcination


Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche
1 1bis 2 3 4 5 6 7 8
Température de calcination
/ 450°C ? 450°C 450°C / 450°C 450°C 550°C
(en °C)
Temps (en heure) / 3 ? 3 3 / 3 3 ?

Près de trois quart des méthodes recensées calcinent l’échantillon (avant la mise en
solution) par attaques acides. La température de référence est de 450°C, la montée en
température est progressive, et la durée de calcination est de 3 heures.

Cette étape est indispensable pour les laboratoires qui réalisent la mise en solution totale par
acide fluorhydrique, elle n’est en revanche pas nécessaire pour la mise en solution à l’eau
régale.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


48 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

b- Réactifs

La mise en solution totale des ETM nécessite l’utilisation d’acides forts concentrés comme
l’acide chlorhydrique, l’acide nitrique, l’acide fluorhydrique, etc. Ces acides permettent de
« désagréger » les liaisons chimiques des constituants du sol et solubilisent ainsi les
éléments sous forme ionique « libre » qui deviennent alors facilement dosables par les
techniques analytiques classiques.

Ces acides forts sont souvent utilisés en mélange, ce qui augmente encore leur pouvoir
solubilisant. Cependant, il est important de souligner que malgré le terme de mise en
solution « totale », l’attaque réalisée par ces acides n’est jamais complète puisque le
rendement d’extraction de 100 % n’est pas atteint pour tous les métaux.

En effet chaque métal lié dans la matrice l’est plus ou moins fortement (selon les
mécanismes de rétention mis en jeu) ; à titre d’exemple, citons les silicates d’alumine
insolubles dans l’eau régale qui précipitent sous forme de gel empêchant ainsi l’extraction de
l’aluminium à 100 %.

En règle générale, il reste toujours un résidu d’attaque que l’on piège par filtration, plus ou
moins important. Pour parfaire l’analyse, il est possible de remettre en solution ce résidu par
calcination du filtre et fusion alcaline, et de quantifier les traces d’ETM encore présentes
dans ce résidu. L’inconvénient de la fusion est qu’elle est réalisée à haute température
(1100°C) et qu’elle entraîne là encore la perte des éléments « volatils ».

Comme précédemment les différentes méthodes de mise en solution sont basées sur les
protocoles des normes NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-
151 de juin 1993. Tous les acides utilisés sont soit purs, soit au maximum de la
concentration à laquelle il est possible de les trouver dans l’eau (exemple de 65% pour
l’acide nitrique). Les volumes ajoutés sont fonction de la prise d’essai mais en général la
concentration en acide de la solution finale ne dépassent pas 10%.

Le tableau 14 présente les différents mélanges d’acides utilisés et les rapport masse/volume
en fonction de la prise d’essai ainsi que la concentration finale en acide dans l’échantillon
(même si la teneur en acide n’est pas celle utilisée pour l’attaque, notamment après mise à
sec). Il indique également si le laboratoire réalise la fusion du résidu d’attaque ou non
(lorsque ceci est mentionné dans le protocole).

Tableau 14 : Types et volumes de réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM
Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche
1 1bis 2 3 4 5 6 7 8
Mélange
HCl/HNO3 HF/HCLO4 ? HF/HCLO4 HF/HCLO4 HCl/HNO3 HF/HCLO4 HF/HCLO4 HF/HCL
acide/acide
Rapport
masse/volume
0,5/7,5/2,5 0,25/5/1,5 ? 0,5/10/3 0,25/5/1,5 0,5/7,5/2,5 0,25/5/1,5 0,25/5/1,5 ?/10/10
PE/acide/acide
en g/ml/ml
Type et
Eau Acide Acide Acide Eau Acide Acide Acide
concentration
régale nitrique ? nitrique nitrique régale nitrique nitrique nitrique
finale de
10% 2% 2% 2% 50% 2% 2% 2%
l’acide en %
Fusion
Non Non Non Non
alcaline du Sans objet Non ? Sans objet Oui
précisé précisé précisé précisé
résidu
PE : prise d’essai

CERTU – 2004 49
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

La plupart des méthodes recensées utilisent la mise en solution par mélange acide
fluorhydrique/acide perchlorique (HF/HCLO4). Par contre, il apparaît qu’aucune fusion
alcaline n’est réalisée sur le résidu.

L’attaque à l’eau régale ne représente qu’un quart des méthodes de mise en solution. Un
seul autre laboratoire utilise un mélange acide fluorhydrique/acide chlorhydrique (HF/HCl)
avec fusion alcaline du résidu qui se rapproche de l’attaque à l’acide fluorhydrique classique.

Une variante de ce protocole « HF » est également utilisé pour solubiliser de façon plus
spécifique le platine et le palladium (méthode BRGM pour la fiche 3).

A l’exception d’une des méthodes répertoriées, les rapports masse/volume sont identiques et
la concentration finale en acide est de 2% pour l’attaque à l’acide fluorhydrique et de 10%
pour l’eau régale.

c- Digestion

Avant l’étape d’analyse, la mise en solution des sols au contact des acides est accélérée par
une étape supplémentaire de « digestion ». Comme précédemment, les différentes
méthodes de digestion sont basées sur les protocoles des normes NF ISO 11 466 de juin
1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993.
Cette étape est très importante car elle conditionne en grande partie le rendement
d’extraction des ETM du sol. En effet, sans la digestion, le simple contact des acides ne
suffirait pas pour « dissoudre » les sols. Il faut également que cette étape soit répétable et
reproductible d’une analyse à l’autre.

Plusieurs modes de mise en solution sont possibles : à chaud, à froid, en système ouvert, en
système fermé et/ou combiné. Parmi les méthodes recensées, deux modes principaux de
digestion sont distingués :

• la mise à sec en « système ouvert » après attaque HF (HF/HCLO4),


• le chauffage en « système fermé » après attaque à l’eau régale (HCl/HNO3)

A priori le système fermé est recommandé pour éviter la perte d’éléments volatils.
Néanmoins, la température de mise à sec ne dépasse pas 200°C ce qui est trop faible par
rapport à la température de calcination réalisée au préalable. Pour le chauffage en système
fermé, deux matériels sont utilisables :

1. le four à micro-ondes,
2. le système par chauffage à reflux, pour lequel un contact à froid de 12 heures est
nécessaire avant le chauffage.

Le temps de digestion par micro-onde est très rapide puisqu’il ne prend que quelques
minutes alors que les autres « systèmes » de mise en solution nécessitent plusieurs heures
de contact. Pour le four à micro-ondes, il est important de noter qu’il existe des appareils à
bombes fermées, mais aussi des appareils ouverts.

L’attaque HF favorise la mise en solution des ETM par dissolution des silicates d’alumine et
volatilisation de la silice. Le rendement d’extraction est donc beaucoup plus important pour
l’aluminium compte tenu de sa teneur importante dans les sols, cependant, pour les autres
métaux, la performance est équivalente voire légèrement meilleure pour l’attaque à l’eau
régale au micro-onde. Les méthodes avec micro-ondes extraient globalement davantage que
le chauffage à reflux. D’après Proix et al. (2004) [27], le micro-onde ouvert n’extrait cependant
jamais plus de 11 % que la méthode à reflux. Par contre le micro-onde en bombe fermée

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


50 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

montre des écarts plus fort pour Cd, Cr et Ni que la méthode à reflux. Enfin la méthode en
bombe fermée extrait sensiblement plus de Cd, Cr que la méthode à bombe ouverte [27].

Parmi les fiches répertoriées, six protocoles sur 9 utilisent des mises à sec, un protocole
utilise le micro-onde et un protocole utilise le système par reflux (tableau 15). Quelle que soit
la méthode, avant analyse, les minéralisats sont filtrés puis jaugés.

Tableau 15 : Systèmes de digestion utilisés

Attaque HF Attaque eau régale


Système Ouvert Fermé
Mode Mise à sec Chauffage
Moyen Bain de sable, plaque chauffante Micro-onde système à reflux
Micro-onde 15 minutes
Temps de digestion Environ 3 heures
Reflux 12 heures à froid+2 heures à chaud

II.3.3. Analyse

II.3.3.a. Appareils analytiques utilisés

Parmi les protocoles recensés, l’analyse des ETM est toujours réalisée sur solution liquide
acidifiée, soit par ICP, soit par SAA (cf. partie II, I.2, et annexe 1) (tableau 16).

La méthode par ICP/MS, plus sensible mais également plus coûteuse, n’est pas utilisée pour
le dosage des ETM dans les sols, pour lequel la précision de l’ICP/AES suffit, sauf pour le
dosage du platine et du palladium en infra traces (fiche 3).

Tableau 16 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des ETM

Fiche 1 et 1bis Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8

ICP/AES X ? X X
SAA four ou
? X X X X X X
SAA flamme

La technique de dosage par SAA flamme ou four est la plus répandue : 6 laboratoires sur 9
l’utilisent. Bien quelle soit plus lente que l’ICP, cette méthode est en effet souvent appréciée
pour la performance de son système d’atomisation et de correction du bruit de fond (SAA
four par correction de fond par effet Zeeman) qui associe sensibilité et qualité du signal

La méthode analytique varie également selon le métal et la concentration à déterminer. Les


métaux le plus couramment dosés sont le cadmium, le plomb et le zinc, classiquement
analysés dans le cas d’étude d’impact de projets routiers. Les autres métaux y compris ceux-
ci sont plus souvent recherchés dans le cas d’étude de sols de type friche industrielle.

CERTU – 2004 51
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Il est fait mention dans plusieurs fiches de l’utilisation de la SAA four ou flamme en fonction
des teneurs en métaux dans l’échantillon mais sans précision du type de métal. Dans ce cas
nous considérons ici que l’analyse peut être faite des deux façons.

Pour la fiche 2 l’appareil utilisé pour réaliser le dosage du cadmium, du plomb et du zinc n’a
pas été mentionné.

Tableau 17 : Choix de la méthode d’analyse par type de métal

Métal ICP/AES ICP MS SAA flamme SAA four


Al X
As X
Cd X X?-X-X X?-X-X-X-X-X
Cr X-X-X X
Cu X-X-X X
Ni X-X-X X
Pd X
Pb X-X-X X-X-X X-X-X-X
Pt X
Zn X-X-X X-X-X-X-X X-X
Fiche 1et 1bis-3-8 3 3-4-5-6-7-8 3-4-5-6-7-8

La technique privilégiée pour le cadmium et le plomb (tableau 17) est la SAA four car elle est
bien adaptée dans le cas de concentrations faibles en présence de bruit de fond. L’utilisation
de la flamme pour ces mêmes métaux ne sera valable que pour de très fortes teneurs.
A contrario la technique en flamme paraît suffisante pour le zinc compte tenu de sa présence
en plus forte quantité dans les sols en bordure d’infrastructures routières.

Le dosage par ICP peut être apprécié pour sa rapidité, notamment pour le zinc, mais au
détriment de la sensibilité pour le cadmium et le plomb.

Enfin, comme précédemment, le platine et le palladium apparaissent comme deux métaux à


rechercher de façon plus spécifique notamment par une analyse en traces par ICP/MS.

II.3.3.b. Limites de quantification

La limite de quantification (cf. glossaire) est donnée en fonction de l’appareil et du métal


analysé. Cette valeur est également liée aux paramètres de mise en solution et notamment
au rapport volume/masse (volume du jaugé, prise d’essai) cité plus haut, généralement de
l’ordre de 200 (100 ml/0,5 g ou 50 ml/0,25 g) quelle que soit la méthode de minéralisation,
attaque HF ou attaque à l’eau régale et sauf exception.

Le tableau 18 reprend les protocoles pour lesquels sont mentionnés les seuils de
quantification des ETM en mg.kg-1 de matière sèche.

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52 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

Tableau 18 : Limites de quantification mentionnées dans les protocoles répertoriés

Métal ICP/AES ICP/MS SAA flamme SAA four


Al 0,4
As 0,4
Cd 0,4 0,4 0,004
Cr 0,4
Cu 0,4
Ni 0,4
Pd 0,05
Pb 1 1,2 0,06
Pt 0,05
Zn 0,4 0,4 0,004
Fiche 1et 1bis 3 5 5

Seules trois fiches font mention des seuils de quantification ; il est de plus important de noter
que pour la fiche 5 le rapport volume/masse n’est pas le même que dans le cas des autres
fiches. Pour cette fiche, les minéralisats sont en effet concentrés dans 20 ml ce qui rapporte
le coefficient à 40 au lieu de 200.

D’après les valeurs citées et les rapports volume/masse utilisés, la technique SAA en four
apparaît 20 fois plus sensible que la technique par ICP pour le cadmium et le zinc mais
seulement 3 fois pour le plomb.
L’ICP reste néanmoins beaucoup plus performant que la méthode en flamme : 5 fois plus
pour le cadmium et le zinc et 4 fois plus pour le plomb.

Le platine et le palladium paraissent difficilement dosables autrement que par ICP/MS.

II.3.4. Conclusion

A l’étude des différentes méthodes recensées dans ce document, il n’apparaît pas de


protocole type pour l’analyse des ETM dans les sols et chaque laboratoire suit un mode
opératoire qui lui est propre, plus ou moins adapté de la normalisation lorsqu’elle existe. Le
schéma représenté en figure reprend la trame générale des processus suivis et les variantes
utilisées.

Les différences sont plus marquées sur les étapes qui précèdent la mise en solution et
l’analyse de l’échantillon, et notamment pour l’étape de prélèvement dont les modalités
varient fortement d’un laboratoire à l’autre. Même si le protocole de prélèvement doit être
adapté à l’objectif de l’étude, ceci ne peut suffire à expliquer les disparités observées dans
les fiches. Cette étape décisive lors du processus global puisqu’elle conditionne fortement la
valeur et l’interprétation du résultat final mériterait d’être uniformisée [21].

Pour les étapes de préparation et d’analyse des échantillons, les modes opératoires sont
plus proches du fait de la normalisation existante et des possibilités de variantes beaucoup
plus restreintes compte-tenu des appareils disponibles pour réaliser de telles analyses.

CERTU – 2004 53
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

PRELEVEMENT----------------- Fonction de l’objectif de l’étude

Conservation à 4°C en flacon en verre ou en plastique

PREPARATION DES ECHANTILLONS-------- Teneur en eau 105°C


Pré-traitement-------------------------------

Séchage à température < 40°C

Tamisage à 2 mm

Broyage inférieur à 315 µm

Mise en solution----------------------------

Prise Essai 0,25 g ou 0,5 g

Calcination 450°C, 3 heures

« Attaque HF » « Attaque eau régale »

Bain de sable ou plaque Reflux Micro-onde ouvert ou fermé

Mise à sec Chauffage Chauffage (programme)

Reprise du résidu

Calcination
Fusion Filtration Filtration

Jaugeage
ANALYSE-----------------------------------------------
Modificateur de matrice

Tous les métaux Pd, Pt Tous les métaux Cd, Pb

ICP / AES ICP / MS SAA flamme SAA four

Figure 6 : Représentation du processus d’analyse des ETM sur les sols

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54 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

III. Dosage des HAP sur les sols : Exemples de protocoles

III.1. Présentation de la méthode

Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les
sols, de pratiques de laboratoire (fiches 1), d’un rapport de DEA (fiche 3) et d’une thèse de
doctorat (fiche 2).

Relativement peu d’exemples ont pu être rassemblés dans cette étude du fait du nombre
limités de laboratoires réalisant ce type d’analyse et du refus de certains à répondre à nos
sollicitations (ex. Institut Pasteur de Lille).

III.2. Liste des fiches présentées

Fiche 1 : J.F. Petit, 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Laboratoire Régional de l’Ouest Parisien, Trappes
Analyse des teneurs en HAP dans les sols
Pas de profondeur particulière

Fiche 2 : Thèse de doctorat de Cédric Durand, 2003 [12]


Université de Poitiers et Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, Nantes
Caractérisation physico-chimique des produits de l’assainissement pluvial.
Origine et devenir des métaux traces et des polluants organiques.
Sédiments de fond de bassins de rétention des eaux pluviales

Fiche 3 : Rapport de DEA de Carine Bryselbout, 1998 [4]


Laboratoire Sols et Environnement ENSAIA – INRA, Nancy
Effets de proximité des autoroutes, cas des émissions
d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)
Sol de surface en bordure d’autoroute

CERTU – 2004 55
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

HAP sur SOLS - Fiche 1

Analyse des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques dans les sols

Pratiques de laboratoire d’analyses

J.F. Petit, 2004

Analyse de divers types de solides : études d’impact de la pollution routière sur sédiments de bassins de
rétention et réseaux d’assainissement, sols de friches industrielles, boues de stations d’épuration.

Mode de prélèvement
Pas de mode opératoire particulier.
Les échantillons sont conditionnés en flacon en verre et conservés à 4°C.

Préparation des échantillons


Cette méthode a été établie à partir des normes NF ISO 13 877 (X 31-417) d’avril 1999 et XP X 33-012
de mars 2000.

Pré-traitement
Quelques grammes de sol sont séchés pendant une nuit au dessus de l’étuve (température inférieure à
40°C). 10 à 20 g de sol sec sont ensuite broyés dans un mortier avec du sulfate de sodium anhydre, et
l’ensemble est placé dans une cartouche en cellulose pour extracteur Soxhlet.

Extraction et purification
La cartouche est introduite dans l’extracteur Soxhlet contenant un mélange de 110 ml d’hexane et
110 ml d’acétone. Après 3 à 6 heures de chauffage (le solvant dans la cartouche doit être clair)
l’extraction est arrêtée. Le mélange hexane/acétone est évaporé pratiquement à sec (température
inférieure à 35°C) puis repris par 10 ml d’hexane aux ultra-sons.

Calciner 2 heures au four à 450-500°C de l’alumine. Après refroidissement désactiver l’alumine avec de
l’eau de façon à obtenir une alumine à 12 % d’eau. Homogénéiser puis laisser reposer une nuit.
L’alumine se conserve 1 mois en flacon hermétique. 500 à 1000 µl d’extrait sont introduit dans une
colonne à purifier contenant 1 centimètre d’alumine à 12 % d’eau et de chaque côté du sulfate de
sodium anhydre, puis éluer par 50 ml d’hexane. L’extrait purifié est évaporé pratiquement à sec à
l’évaporateur (température inférieure à 35°C) puis repris par 10 ml d’acétonitrile.

Analyses
L’analyse des hydrocarbures aromatiques se fait par chromatographie en phase liquide (HPLC) muni
d’un détecteur par fluorescence.

Cette méthode ne permet de doser que 15 HAP car l’acénaphtylène n’est pas fluorescent.

L’appareil est de la marque Waters équipé d’une pré-colonne, d’une colonne HPLC C18 et d’une boucle
d’injection de 20 µl.
La gamme détalonnage est enregistrée dans le logiciel en cinq points. Dans le cas d’une série
analytique, un point de la gamme et un étalon de contrôle sont également dosés.

La limite de quantification des HAP dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) est de 0,02 pour chacun des
15 HAP.

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56 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

HAP sur SOLS- Fiche 2

Caractérisation physico-chimique des produits de l’assainissement pluvial. Origine et


devenir des métaux traces et des polluants organiques.

Thèse de doctorat de C. Durand, 2003

Caractérisation globale et fine de la matière organique et minérale de sédiments de bassins de retenue


et de produits de balayage par différentes méthodes physiques et chimiques. Notamment pour les HAP
dans les boues de bassin.

Mode de prélèvement
Les échantillons sont prélevés à l’aide d’une benne ou à la pelle inoxydable, puis sont aussitôt congelés
à –20°C.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les échantillons sont séchés à l’aide d’un lyophilisateur (Christ Alpha 1-4) pendant deux phases de
12 heures : un séchage primaire à 1,03 mbar et un séchage secondaire à 0,01 mbar.
Les échantillons secs sont ensuite tamisés à 2 mm puis conservés à –20°C avant leur extraction.

Séparation des différentes formes de matière organique


Extraction selon le protocole recommandé par l’IHSS (Société Internationale des Substances Humiques)
des composées lipidiques au soxhlet pendant 1 semaine par le chloroforme jusqu’à l’obtention d’un
produit presque incolore (le solvant est renouvelé tous les 24 heures afin d’éviter les dégradations
thermiques).

L’extrait lipidique brut est séparé en fraction neutre, acide et polaire par chromatographie d’affinité sur
colonne imprégnée de potasse selon la méthode de MacCarthy et Dutie. L’élution de la fraction neutre
(dont font partie les HAP) est effectuée par 125 ml d’éther diéthylique puis 800 ml de chloroforme.

Analyses
Les HAP sont extrait de la fraction neutre au Soxhlet avec comme solvant l’acétone/dichlorométhane
puis analysés par chromatographie en phase gazeuse et détection par spectrométrie de masse (GC/MS)
suivant la norme EPA 8270.
Les analyses ont été effectués par le BRGM.

L’appareil est un Varian équipé d’un GC 3400 et d’un spectromètre de masse Saturn 4D.

CERTU – 2004 57
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

HAP sur SOLS - Fiche 3

Effets de proximité des autoroutes, cas des émissions


d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)

Rapport de DEA de C. Bryselbout, 1998

Etude bibliographique sur les HAP : présentation de leur forme chimique, leur origine, leur toxicité
pour l’homme, leur impact sur les végétaux, les teneurs moyennes rencontrées dans l’environnement,
etc. Le lecteur désireux de plus amples informations sur ces composés est invité à consulter le rapport
de Mlle Bryselbout.

Etude expérimentale : caractérisation des effets d’une autoroute en matière de pollution des sols, des
végétaux et des aérosols en HAP en fonction de la distance à la voie.

Mode de prélèvement
Chaque échantillon de sol est composé de trois prélèvements de 1 kg de terre réalisés à 1 m
d’intervalle, dont 500 g de chaque sont séchés et tamisés séparément avant d’être mélangés.

Préparation des échantillons


Préparation et extraction :
Une masse de 100 g d’échantillon est prélevée et broyée pendant 30 secondes au broyeur à billes, puis
mélangée à 150 ml de dichlorométhane. Le mélange subit ensuite une sonication5 pendant 15 minutes,
puis la solution est filtrée sur un filtre en cellulose et collectée dans un ballon à col rodé de 250 ml. Les
opérations de sonication sont répétées trois fois.
La solution est ensuite concentrée à moins de 1 ml à l’évaporateur rotatif sous vide (bain-marie à 25°C).
Le concentré est transféré dans un pilulier préalablement étiqueté et pesé.

Séparation des fractions d’hydrocarbures saturées et aromatiques :


5 à 10 mg d’extrait séché et pesé sont transférés sur une colonne formée par une pipette pasteur
contenant 600 mg de silice et 150 mg de Florisil (TLC, Merck). 3 fois 500 µl de n-pentane permettent de
récolter la fraction hydrocarbure saturée, puis 3 fois 500 µl de n-pentane / dichlorométhane (65/35 v:v)
permettent de récolter la fraction hydrocarbure aromatique.
Chaque fraction est collectée dans un pilulier préalablement étiqueté et pesé.

Analyses
Analyse des fractions hydrocarbures aromatiques par chromatographie en phase gazeuse couplée à la
spectrométrie de masse (GC/MS).
Le chromatographe en phase gazeuse (Varian 3400) est équipé d’un passeur automatique
d’échantillons (Varian 8200) et couplé à un spectromètre de masse à trappe ionique (Saturne 2000,
Varian). L’injection se fait en tête de colonne où la pression en hélium est de 11,6 psi. La colonne
capillaire a une longueur de 30 m, un diamètre interne de 0,25 mm et une épaisseur de phase de
0,25 µm.
Programmation du four : montée en température de 35 à 110°C à 25°C/min, puis de 110 à 300°C à
3°C/min, puis maintien à 300°C pendant 10 minutes. Même programme pour l’injecteur mais reste
toujours 3°C au-dessus du four.
Paramètres d’acquisition : impact électronique de 70 eV et balayage de 100 à 300 uma. Injection de
0,8 µl d’échantillon en automatique selon la méthode du sandwich (0,2 µl de dichlorométhane, 0,2 µl
d’air, et 0,8 µl d’extrait).
Analyse de standards des 16 HAP à différentes concentrations dans les mêmes conditions afin de
calibrer l’appareil et faciliter l’identification des composés contenus dans les échantillons.

5
Se reporter au glossaire pour une définition du terme « sonication »
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
58 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

III.3. Comparaison des méthodes

III.3.1. Prélèvement

De façon générale, l’étape de prélèvement fait référence à une norme relative à


l’échantillonnage des sols (NF ISO 10 381-2) dont les préconisations de sont pas propres à
l’analyse des HAP sur cette matrice.

A l’examen des fiches recensées, aucun protocole particulier ne semble avoir été établi pour
cette étape (outils de prélèvements à privilégier, volume à prélever, etc.). La localisation et le
mode de prélèvement sont définis en relation avec les objectifs de l’étude ; les laboratoires
réalisant l’échantillonnage ensuite avec les moyens dont ils disposent.

Un seul protocole précise que l’échantillon moyen est constitué de 3 réplications de 1 kg.

Les échantillons sont conditionnés en flacon de verre pour éviter toute adsorption des
composés organiques, puis conservés au froid à 4°C (fiche 1) ou congelés à – 20°C
(fiche 2).
La congélation garantit une meilleure conservation de l’échantillon en arrêtant la dégradation
microbienne des composés organiques qui pourrait venir biaiser les résultats d’analyses.
Néanmoins, la conservation au froid à une température inférieure à 4°C peut être envisagée
lorsque l’analyse des échantillons est prévue dans les plus brefs délais (cf. Partie II. I.2.).

III.3.2. Préparation des échantillons

La méthode de référence présentée par la récente norme NF ISO 14 507 de septembre


2003 relative au pré-traitement des échantillons pour la détermination des contaminants
organiques n’est pas citée dans les protocoles recensés.

Les méthodes présentées sont issues de la norme NF ISO 13 877 relative aux sols (avril
1999, dosage des HAP par HPLC), et de celle sur les boues, XP X 33-012 (mars 2000,
dosage des HAP et PCB) dont les prescriptions sont spécifiques à la technique de dosage
envisagée.
Les pratiques de laboratoires se rapportent également à la norme plus générale de
décembre 1994 sur le pré-traitement des échantillons pour analyses physico-chimiques
(NF ISO 11 464).

III.3.2.a. Pré-traitement

Tamisage
Deux protocoles utilisent le tamisage, l’un sur échantillon sec, l’autre sur échantillon brut. Le
maillage du tamis, uniquement mentionné dans la fiche 2, est le même que celui utilisé pour
la préparation des sols en préalable à l’analyse des ETM (2 mm).

Les trois méthodes recensées pratiquent le séchage de l’échantillon avant l’extraction des
HAP. Le séchage est effectué à l’air (température inférieure à 40°C) ou à l’aide d’un
lyophilisateur.

CERTU – 2004 59
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Séchage
Le séchage à une température inférieure à 40°C est recommandé dans les normes
précédemment citées. La lyophilisation présente l’avantage d’éviter l’agglomération en
mottes de l’échantillon ce qui facilite l’étape suivante de tamisage. Le séchage à basse
température et la lyophilisation permettent d’éviter la perte des éléments semi-volatils.

Broyage
Deux protocoles sur trois réalisent le broyage de l’échantillon (broyeur à bille ou à mortier)
dont l’un avec du sulfate de sodium anhydre. Ce composé permet d’absorber l’eau résiduelle
de l’échantillon afin d’en garantir l’absence lors de l’extraction de la phase organique.
La réduction de l’échantillon en poudre fine peut permettre également d’améliorer le
rendement d’extraction des HAP.

III.3.2.b. Séparation des différentes formes de matières organiques et extraction

Séparation des différentes formes de matières organiques


Cette étape permet de séparer les composés organiques de la « matrice » en les solubilisant
à l’aide d’un solvant qui, par la suite, pourra être concentré pour faciliter l’analyse des HAP
présents à l’état de traces.

Deux des trois protocoles mentionnent une séparation des différentes formes de matières
organiques (lipides ou hydrocarbures) avant de réaliser l’extraction et/ou la purification des
HAP (tableau 19).

Une prise d’essai relativement importante (de 10 ou 100 g) associée à de faibles volumes de
solvant (150 à 250 ml) est utilisée afin d’augmenter la teneur en produits organiques dans
les extraits.

Tableau 19 : Méthodes de séparation des matières organiques

Fiche 2 Fiche 3

Produits
organiques à Lipides (fraction neutre) Hydrocarbures (aromatiques)
extraire

Extracteur Soxhlet Ultra-sons

Solvant Chloroforme Dichlorométhane

Durée d’extraction 1 semaine 3 fois 15 minutes

Chromatographie d’affinité sur


Etape suivante Evaporateur rotatif (concentration)
colonne (élution par l’éther éthylique)

Produits extraits Fraction neutre dont HAP Hydrocarbures dont HAP

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60 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols

Extraction et purification
Cette étape permet de séparer les HAP des autres composés organiques qui pourraient
venir interférer lors du dosage.
Deux des trois protocoles recensés sont quasiment identiques, le troisième est plus
spécifique (tableau 20).

Tableau 20 : Méthodes d’extraction des HAP utilisées

Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3

Extracteur Soxhlet Soxhlet Chromatographie

Solvant Acétone/hexane Acétone/dichlorométhane N pentane/ dichlorométhane

Etape suivante Purification ? /

Les deux premiers protocoles (fiches 1 et 2) ne diffèrent que par le solvant utilisé et
éventuellement par l’étape de purification.
Le dernier protocole est pour sa part plus simple car lors de l’étape précédente les
hydrocarbures dont font partie les HAP ont déjà été séparés des autres produits organiques.

III.3.3. Analyse

Les extraits contenant les HAP sont analysés de deux façons soit par chromatographie en
phase gazeuse avec détection par spectrométrie de masse (GC/MS) soit par
chromatographie en phase liquide (HPLC) avec détection par fluorescence (tableau 21).

La première méthode présente l’avantage de pouvoir mesurer les 16 HAP de la liste EPA
alors que la deuxième ne permet d’en doser que 15, l’acénaphtylène n’étant pas fluorescent.

Seule la limite de quantification par HPLC a été communiquée.

Tableau 21 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des HAP

Limite de quantification
Fiche 1 Fiche 2
Fiche 3 (mg.kg-1 de MS)
GC/MS X X ?
HPLC X 0,02

III.3.4. Comparaison inter laboratoires complémentaire

Afin de compléter l’examen des protocoles utilisés pour l’analyse des HAP sur les sols, est
présentée ci-après une comparaison de méthodes reprise d’une étude menée par le
CNRSSP [3] sur 9 laboratoires spécialisés dans l’analyse de polluants organiques.

Cette étude destinée à mieux cibler les étapes du processus analytique des HAP
introduisant une erreur significative dans le résultat final, a porté sur un échantillon de sol

CERTU – 2004 61
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

faiblement pollué (environ 70 mg/kg pour les 16 HAP), et a concerné les phases d’extraction
des polluants et de dosage dans l’extrait.

Chacun des participants au test inter laboratoires a reçu un échantillon de sol homogénéisé
et un extrait à analyser, suivant ses propres protocoles. Les conditions précises du test
pourront être consultées dans l’article scientifique cité en référence.

Extraction
Pour l’étape d’extraction, les résultats sur la somme des 16 HAP font clairement ressortir la
différence entre les trois techniques au Soxhlet, Soxtec et ASE (extraction accélérée par
solvant) d’une part et les ultra sons d’autre part. Cette dernière technique, non optimisée, n’a
permis d’extraire que 50 % des composés récupérés à l’aide des autres techniques qui, pour
ce qui les concerne, ne présentent pas de différences significatives entre elles.

Dosage
La comparaison des deux techniques de dosage utilisées, HPLC/UV-fluorimétrie et GC/MS,
n’est pas mauvaise même si la variabilité inter laboratoire semble plus élevée avec la
première méthode qu’avec la deuxième. Le même type de résultat a été obtenu, pour la
somme des 16 HAP, que ce soit sur l’extrait ou sur l’échantillon de sol.

Par ailleurs, d’après les résultats composé par composé, la reproductibilité des méthodes de
dosage ne semble pas être fonction du poids moléculaire du composé analysé.

Le choix d’une technique d’extraction n’apparaît donc pas réellement déterminant (hormis
l’utilisation des ultra sons qui reste à améliorer), et au niveau du dosage, les deux méthodes
utilisées donnent des concentrations moyennes tout à fait comparables.

La reproductibilité s’est avérée cependant clairement fonction de la concentration mesurée ;


une des limites de l’étude se situant justement dans le caractère faiblement pollué du sol
analysé.

Cet exemple de comparaison ne porte que sur l’extraction et le dosage. Or, la variabilité des
résultats provient le plus souvent des étapes amont de prélèvement de sol, conservation et
pré-traitement d’échantillon sur lesquelles malheureusement ne sont disponibles que très
peu d’informations.

III.3.5. Conclusion

Contrairement à l’analyse des éléments métalliques dans les sols, relativement peu de
laboratoires en France effectuent le dosage des HAP sur cette matrice complexe.
Les techniques utilisées varient selon les habitudes et les pratiques notamment pour la
première étape de prélèvement des échantillons de sol.
La normalisation encore récente n’est pas intégrée de façon systématique dans le processus
d’analyse si ce n’est pour phases de d’extraction et de dosage des composés proprement
dites pour lesquelles les normes relatives à la chromatographie liquide ou gazeuse
constituent de précieuses références.

Les méthodes utilisées pour l’extraction et le dosage apparaissent, d’un point de vue
quantitatif, équivalentes pour la détermination des teneurs en HAP. Malgré tout l’extraction
au soxlhet et le dosage par GC/MS (projet de norme PR NF ISO 18 287) semblent être les
techniques plus répandues.

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62 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

PARTIE III :

Méthodes de dosage
sur les végétaux

CERTU – 2004 63
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

I. L’analyse des ETM et HAP sur les végétaux

I.1. Introduction : la biosurveillance végétale

Les informations présentées dans ce paragraphe sont issues de l’ouvrage intitulé


Biosurveillance végétale de la qualité de l’air [14].

L’ouvrage présente l’utilisation des végétaux comme outils de surveillance de la pollution


atmosphérique. La biosurveillance végétale repose sur la définition préalable de 4 concepts :
• le végétal comme biomarqueur,
• bio-indicateur,
• bio-intégrateur
• et bioaccumulateur.

Les trois premiers concepts qui relèvent essentiellement de processus biologiques, sont des
indicateurs de réaction.
Le végétal utilisé en bioaccumulation en revanche sert de matrice pour le dosage des
différents polluants (éléments traces métalliques, HAP, pesticides, dioxines, etc.). Cette
notion correspond davantage aux indications mentionnées dans la présente étude
concernant les protocoles d’analyses des végétaux.

La bioaccumulation

La bioaccumulation est définie comme un phénomène résultant d’un équilibre dynamique


entre l’air et la plante, par lequel une substance présente dans l’air s’accumule en surface
et/ou pénètre dans le végétal même si elle n’a aucun rôle métabolique, et même si elle est
toxique pour ce dernier.

Parmi les quatre méthodes citées ci-dessus, la bioaccumulation est, pour les polluants tels
que les ETM et les HAP, la seule réellement utilisable en routine.
Ceci nous permet par conséquent de disposer de protocoles de dosage appliqués à
différents types de végétaux :

• végétaux supérieurs,
• bryophytes (ou mousses),
• et lichens (dont nous ne parlerons pas ici, et qui ont des propriétés concernant la
bioaccumulation des métaux très proches de celles des bryophytes).

L’utilisation optimale des végétaux comme moyen d’investigation de la pollution


atmosphérique concerne les cas où la voie de contamination par le sol est soit nulle,
négligeable ou connue. C’est pourquoi les végétaux les plus utilisés pour ces études sont les
mousses et les lichens grâce, entre autres, à leur absence de système racinaire.

Les feuilles des arbres sont néanmoins aussi souvent utilisées pour évaluer les dépôts
métalliques car la cuticule cireuse chargée négativement des feuilles des plantes agit à la
manière d’une résine échangeuse de cations favorisant l’accumulation des ions positifs
(Kinnersley et al., 1996, in [28]).

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64 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

De façon générale, l’accumulation des métaux est différentes selon les végétaux considérés
et les parties de la plante analysées. Les teneurs en polluants mesurées dans les feuilles
récemment sorties sont le plus souvent supérieures à celles détectées dans les tiges et
racines [23].

La saison d’échantillonnage influe également sur les concentrations mesurées. Ainsi, la


période la plus propice pour le prélèvement de végétaux est la fin du printemps (fin avril –
début mai), soit 3 à 4 semaines après la première croissance des feuilles [23].

Nous ne détaillons pas ici les mécanismes qui conduisent les polluants à être retenus en
surface ou accumulés à l’intérieur du système végétal. Le lecteur désireux de plus
d’information sur le sujet se reportera directement à l’ouvrage cité.

L’objectif est en revanche de préciser les méthodes d’analyse des polluants retenus d’une
façon ou d’une autre sur les plantes.

I.2. Méthodes d’analyse des végétaux en laboratoire

I.2.1. Les végétaux supérieurs

Pour ces végétaux, le dosage des éléments métalliques collectés par les organes foliaires
peut être effectué :

• Soit dans les dépôts particulaires sur la surface des feuilles, après extraction de ceux-ci
par un solvant (généralement du chloroforme). L’élément sera ensuite analysé soit
directement dans le milieu d’extraction, soit dans la partie retenue après filtration,
• Soit dans les feuilles entières après séchage et réduction de celles-ci en poudre.
L’analyse du polluant recherché s’effectuera après minéralisation (sèche ou humide)
pour les éléments inorganiques, et après extraction par des solvants pour les éléments
organiques,
• Soit dans les feuilles après élimination des dépôts de surface, et réduction en poudre.
Cette méthode sert uniquement à déterminer les quantités de polluants bioaccumulées et
qui pourraient avoir un impact physiologique.

I.2.1.a. Informations générales

L’analyse des polluants accumulés sur les végétaux supérieurs peut s’effectuer sur matière
fraîche ou à partir de matière séchée. La distinction entre l’accumulation de surface et la
quantité accumulée au sein de la feuille ne peut cependant qu’être réalisée sur matière
fraîche.

L’analyse des polluants dans les dépôts foliaires permet toujours d’étudier sans trop de
problèmes les faibles niveaux de pollution de l’air car les ETM ne sont pas naturellement
présents dans les feuilles des végétaux supérieurs. L’analyse sera seulement limitée par le
bruit de fond constitué par les dépôts telluriques naturels apportés par le vent sur les feuilles,
la présence de micro-organismes, etc.

CERTU – 2004 65
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Pour la pollution organique, si une faible proportion des polluants peut pénétrer dans les
feuilles par l’intermédiaire des stomates6, la majeure partie est retenue au niveau des
surfaces foliaires fortement lipophiles.
Les HAP sont surtout transportés sous forme particulaire (particules de petite taille) et dans
ce cas, comme pour la pollution métallique, l’accumulation est d’autant plus grande que le
rapport surface/masse est élevé. Le dosage est alors effectué après extraction par solvant
des surfaces foliaires et utilisation de méthodes chromatographiques appropriées.

Cependant, l’analyse des HAP contenus dans ou sur les végétaux présente une certaine
difficulté car ces composés sont généralement présents en faible proportion dans les plantes
contaminées. En outre, certains HAP peuvent être présents sous forme liée et peu
extractible ce qui rend difficile leur quantification globale.

I.2.1.b. Exemples de modes opératoires sur 3 types de végétaux utilisés en biosurveillance

Il n’est repris ici que la partie des protocoles qui concerne le prélèvement et la préparation
des échantillons, et laissé volontairement de côté l’aspect préparation des végétaux, culture,
exposition, etc. essentiellement relatif à l’utilisation du végétal comme outil indicateur.

Fiche technique du chou


Les prélèvements doivent être réalisés après une période sans pluie. Les feuilles de chou
(3 ou 4 feuilles par échantillon) sont prélevées sans leur pétiole et leur nervure centrale. Ne
pas toucher les feuilles avec les mains, même gantées, pour éviter d’éventuelles
contaminations.
Chaque prélèvement est pesé immédiatement (sur le terrain si possible, selon la précision
de la balance) afin de déterminer son poids frais, puis placé dans une glacière remplie de
glace carbonique.

Fiche technique du ray-grass


Les prélèvements doivent être réalisés après une période sans pluie, sur la partie supérieure
des ray-grass à une hauteur de 4-5 cm du pied afin d’éviter la contamination par le sol.

Le chou comme le ray-grass peuvent être utilisés l’un comme l’autre pour l’étude des ETM et
des composés organiques :
• pour l’étude des ETM, les échantillons de végétaux sont stockés dans des sacs en
papier,
• pour l’étude des composés organiques, les échantillons végétaux sont stockés dans des
boîtes en aluminium.

Dans le cas des HAP, les échantillons seront conservés à 0°C avec des glaçons. Pour les
ETM, les prélèvements pourront être soit séchés à l’étuve à 40-50°C pendant 4-5 jours et
conservés dans un endroit sec avant leur analyse, soit conservés tels quels au congélateur à
- 70°C avant leur traitement.

6
Organe microscopique de l’épiderme des feuilles des végétaux vasculaires, percé d’un minuscule
orifice (ostiole) et servant aux échanges gazeux.
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66 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

Fiche technique des arbres et arbustes


Les prélèvements doivent être réalisés après une période sans pluie, au moins un mois
après la sortie des feuilles ou des jeunes aiguilles (cf. durée suffisante d’exposition).
Les prélèvements foliaires seront effectués à 2-3 m du sol au moyen d’un échenilloir7 et
quelques rameaux externes seront récoltés sur le pourtour de l’arbre (10-20 feuilles).
Les échantillons seront ensuite séchés à 40-50°C pendant une semaine puis conservés
dans des sacs en papier avant leur analyse (pour l’étude des ETM).

I.2.1.c. Schéma du protocole pour l’analyse des poussières accumulées sur les surfaces
foliaires

• Prélèvements foliaires
• Extraction des poussières (et des cires) : trempage 35 secondes dans du chloroforme,
• Recueil des poussières sur un filtre : filtre en nitrate de cellulose (0,45 µm),
• Micropesée des poussières : évaluation quantitative des dépôts,
• Composition chimique des poussières : évaluation qualitative par analyse des filtres.

I.2.2. Les bryophytes

Les bryophytes sont des organismes particulièrement bien adaptés pour l’étude des
polluants atmosphériques métalliques et organiques. Elles doivent cette efficacité à leurs
particularités anatomiques (ex. rapport élevé surface/volume) et leurs caractéristiques
physiologiques, par exemple leur activité photosynthétique continue tout au long de l’année
qui les soumet aux retombées des polluants présents à la fois dans les dépôts secs et
humides.

I.2.2.a. Informations générales

Le dosage des polluants métalliques collectés par les bryophytes se fera dans les
échantillons entiers ou dans des fragments annuels de croissance. Ceci concerne à la fois
les polluants particulaires déposés en surface et piégés à l’intérieur des brins feuillés, les
formes ioniques fixées sur les parois et les membranes, ainsi que les fractions
intracellulaires. Il est possible également de distinguer les différentes fractions accumulées
par la mousse (intercellulaire, extracellulaire, intracellulaire et résiduelle) en procédant aux
techniques d’élution séquentielles : l’échantillon est soumis à une séquence d’extraction par
des solvants sélectifs de chacune de ces quatre fractions (le document ne précise
malheureusement pas comment).

Les mousses se révèlent être également un bon matériel pour le dosage des HAP car elles
seraient capables de filtrer les particules contaminées par des polluants organiques et
d’absorber les grosses molécules. Toutefois trois difficultés se présentent :

1. Au niveau de l’échantillonnage :
l’analyse de ces composés nécessite une biomasse importante (au final 30 g sec),
2. Au niveau de l’analyse :
il existent de nombreuses divergences dans les procédures d’extraction, avec parfois des
conséquences sur le résultat final. Les HAP sont des composés peu volatils (en dehors

7
Sécateur fixé au bout d’une perche pour couper les rameaux auxquels sont fixés les nids de
chenilles ou, plus généralement, des rameaux hors d’atteinte à la main.

CERTU – 2004 67
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

du naphtalène) généralement dosés par HPLC avec un détecteur spectro-fluorimétrique


ou un spectro-UV après extraction à l’hexane, au cyclohexane ou en mélange. Une autre
méthode consiste à effectuer l’analyse en CPG/MS.
3. Difficulté spécifique aux HAP :
il est très difficile d’avoir une estimation cohérente des retombées de HAP car ce sont
des composés ubiquitaires8 dont la présence n’est pas forcément liée à l’existence de
sources majeures (ex. trafic automobile) mais aussi à des micro-sources très localisées
comme par exemple des brûlis sauvages ou la dégradation de produits organiques
préalablement répandus dans l'environnement.

I.2.2.b. Exemple de mode opératoire pour le dosage des ETM

L’exemple cité concerne la mesure des ETM sur des mousses in situ.

Prélèvement et transport
Les mousses seront collectées de préférence d’avril à octobre et toujours hors période de
pluie. Les prélèvements doivent être réalisés à plus de 3 m des arbres, jamais sur des
souches ou troncs d’arbre, ni sur un terrain en pente : l’échantillon prélevé doit être réparti
horizontalement.

Les échantillons seront placés dans trois sacs en plastiques superposés et étanches
(sachets zip de préférence) à l’intérieur desquels les mousses seront repliées sur elles-
mêmes de façon à limiter les contaminations par le sol. Pour éviter le pourrissement des
échantillons, ceux-ci seront placés dans une glacière à 4°C, ce qui permet également de
limiter la perte d’éléments volatils.
Les échantillons doivent ensuite être analysés le plus rapidement possible, sans jamais
dépasser 3 à 4 jours de stockage.

Préparation des échantillons en laboratoire


Le sachet plastique externe est éliminé en arrivant au laboratoire (il peut être source de
contamination). Puis les échantillons sont placés au réfrigérateur avant traitement.

Nettoyage
Les mousses sont nettoyées des débris végétaux et de l’humus à la pince non métallique. La
quantité de mousse triée doit être au moins de à 5 à 10 g de masse sèche soit environ 0,5 l
avant déshydratation. Le nettoyage à l’eau est à éviter afin de prendre en compte les
particules adsorbées sur la surface des feuilles.

Séchage
Les échantillons triés sont déshydratés pendant 24 h à 40°C (ou 60°C si on ne dose pas les
éléments volatils tels que le mercure ou l’arsenic) dans une étuve à air filtré (si possible).

Broyage
Le broyage, nécessaire pour homogénéiser les échantillons, peut se faire dans un mortier en
agate et dans l’azote liquide pour rendre les brins cassants, ou, si l’échantillon est

8
Composés, le plus souvent organiques, très stables et peu solubles dans l’eau, qui à partir de
sources d’émissions localisées, se répartissent dans l’atmosphère et contaminent des zones
extrêment éloignées de la zone d’émission initiale.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
68 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

suffisamment important, dans un broyeur automatique non chauffant et non contaminant en


métaux.
Il est recommandé de re-déshydrater les échantillons à 40°C après broyage afin d’éliminer
toute trace d’humidité.

Stockage des échantillons


Une fois triés, déshydratés et broyés, les échantillons sont placés dans deux sachets
étanches superposés, puis rangés dans des barils opaques, et stockés à l’abri de la
poussière. Les échantillons ainsi conditionnés peuvent se conservés plusieurs mois, et sont
prêts pour la minéralisation et le dosage chimique des métaux.

CERTU – 2004 69
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

II. Dosage des ETM sur les végétaux : Exemples de protocoles

II.1. Présentation de la méthode

Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des éléments métalliques sur les végétaux, de pratiques
de laboratoire (fiches 1, 2, 3 et 3bis), de plusieurs publications (fiches 4, 5 et 8) et de travaux
de recherche présentés dans le cadre de DEA (fiche 9) ou de thèses de doctorat (fiches 6
et 7).

Les méthodes détaillées ci-après concernent tout type de végétal, comestible ou non. A
noter le protocole de l’INRA de Bordeaux qui présente une méthodologie très complète
prenant en compte différentes espèces de plantes.

II.2. Liste des fiches présentées

Fiche 1 : Pratiques de laboratoire d’analyses :


1- V. Bert, 2004
Centre National de Recherche sur les Sites et sols pollués, Douai
Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux
Diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non)

2- J.Ph. Bedell, 2004


Laboratoire des Sciences de l’Environnement, ENTPE, Lyon
Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux
Diverses espèces végétales prélevées sur terrains de dépôt de sédiments de
curage (végétaux non comestibles)

3- Laboratoire E.P.L.D., 2004


Centre de Lagor
Prestations d’analyses sur les végétaux
Diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non)

Fiche 2 : M. Barbaste, 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Unité de Service et de Recherche en Analyses Végétales et
Environnementales (USRAVE), INRA Bordeaux, Villenave d’Ornon
Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux : Al, As, B, Cd, Co, Cr, Cu, Fe,
Mg, Mn, Mo, Ni, Pb, Se, Zn
Diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non)

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


70 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

Fiche 3 : C. Hébrard-Labit, 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées, CETE Nord-Picardie, Lille
Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux : Cd, Pb, Pd, Pt, Zn
Méthode 1 : Minéralisation par micro-ondes
Diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non)

Fiche 3 bis : C. Hébrard-Labit, 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées, CETE Nord-Picardie, Lille
Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux : Cd, Pb, Pd, Pt, Zn
Méthode 2 : Extraction acide HF + HClO4
Diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non)

Fiche 4 : F. Douay, C. Pruvot, M. François, 2002 [10]


ISA, Laboratoire Sols et Environnement, Lille
Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés et maïs cultivés aux alentours des
usines métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby. Comparaison avec les
caractéristiques physico-chimiques des sols, leur degré de contamination et la
spéciation des polluants métalliques
Productions agricoles : blé et maïs (végétaux comestibles)

Fiche 5 : J.P. Garrec, C. Rose, F. Radnai, 2002 [13]


Institut National de la Recherche Agronomique, Nancy
Etude de la pollution atmosphérique autoroutière en forêts de Rennes et de
Liffré
Dépôts foliaires (végétaux non comestibles)

Fiche 6 : Thèse de doctorat de Sandrine Promeyrat, 2001 [28]


Université de Metz
Utilisation de la bioindication végétale comme moyen d’investigation de la
pollution atmosphérique de proximité d’une autoroute (chapitre 4)
Graminées (ray-grass) (végétaux non comestibles)

Fiche 7 : Thèse de doctorat de Hamina Dahmani-Muller, 2000 [5]


Ecole Nationale du Génie Rural, des Eaux et Forêts, Paris
Phyto-réhabilitation des sols pollués par des éléments métalliques : facteurs et
mécanismes de prélèvement dans les sols et d’accumulation par les espèces
métallophytes
Diverses espèces végétales (végétaux non comestibles)

CERTU – 2004 71
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Fiche 8 : L. Des Ligneris, F. Douay, T. Sterckeman, 1999 [7]


ISA, Laboratoire Sols et Environnement, Lille
Teneurs en métaux (Pb, Cd et Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations
agricoles et les jardins familiaux
Légumes de jardins (radis, salades, pommes de terre, carottes, poireaux,
tomates) (végétaux comestibles)

Fiche 9 : Rapport de DESS de Nathalie Malbreil, 1997 [24]


Université de Metz
Première approche de la pollution par les métaux lourds (Zn, Pb, et Cd) en
bordure de l’A4, au nord de Strasbourg. Le suivi des métaux dans les dépôts
foliaires et les tissus internes des graminées autochtones.
Dépôts foliaires et tissus de végétaux internes de graminées (végétaux non
comestibles)

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


72 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 1

Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux

Pratiques de laboratoire, 2004 :

1- CNRSSP, V. Bert
2- LSE, J.Ph. Bedell
3- EPLD

Analyse de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non). Objectif de phytoremédiation


dans le cas du CNRSSP.

Mode de prélèvement
Pas de mode opératoire particulier.

Préparation des échantillons


1- CNRSSP
Minéralisation au four à micro-ondes en réacteur fermé selon une méthode dérivée de la norme
NF X 31-151 :

Séchage des végétaux à 60°C puis broyage,


Prise d’essai de 0,5 g de végétaux,
Ajout de 3 ml d’eau minéralisée et 10 ml d’acide nitrique,
Minéralisation micro-onde à 180°C pendant 20 min à une puissance de 1200 W.

2- LSE
Extraction par minéralisation au four à micro-ondes (Mars 5) d’un mélange de 8 ml d’HNO3 (ultrapur
Merck) et de 2 ml d’H2O2 pour une masse sèche d’échantillon de 0,5 g de végétaux broyés.

3- EPLD
Séchage et broyage,
Pesée de 2 g de végétaux secs,
Minéralisation au micro-ondes par attaque acide (mélange de HNO3 et H2O2),
Reprise dans une fiole jaugée de 50 ml.

Analyses
1- CNRSSP
Dosage des métaux effectués par ICP/AES (cf. annexe 1).

2- LSE
Dosage des métaux par SAA.

3- EPLD
Dosage des métaux en ICP/MS.

CERTU – 2004 73
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 2

Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux

Pratiques de laboratoire d’analyses

M. Barbaste, 2004

Unité de Service et de Recherche en Analyse Végétales et Environnementales (USRAVE)

Analyse foliaires de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non).


Al, As, B, Cd, Co, Cr, Cu, Fe, Mg, Mn, Mo, Ni, Pb, Se, Zn

Mode de prélèvement
Le mode de prélèvement détaillé, décrit en annexe 3, ne concerne que les feuilles de l’espèce
considérée.
Les échantillons sont conditionnés en sac plastique pour les feuilles et en filet plastique pour les fruits et
légumes.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les végétaux peuvent être lavés à la demande ; sinon, ils sont séchés en fonction de la volatilité des
éléments à analyser (40°C pour le mercure, 70°C pour l’azote).
La teneur en eau est déterminée sur une fraction de l’échantillon à la température de 103 +/- 2°C.
L’échantillon sec est broyé à une fraction inférieure à 500 µm.
Pour les matériaux fibreux : utilisation d’un broyeur à couteau ; pour les matériaux cassants : un broyeur
centrifuge ou planétaire (titane, carbure de tungstène, oxyde de zirconium).
40 g de poudre brassée constitue l’échantillon à analyser.

Mise en solution
Les protocoles utilisés sont inspirés des méthodes du CII (Comité Inter-Instituts des techniques
analytiques).

Utilisation de 4 minéralisations différentes :

voie sèche pour :


Co Pb Ni Cu Mn Zn Cd Fe P Na B Mg K Ca

voie sèche avec élimination de la silice pour :


Co Pb Ni Cu Mn Zn Cd Fe P Na B Mg K Ca Cr Al Mo

voie humide pour :


Co Pb Ni Cu Mn Zn Cd Fe P Na B Mg K Ca S As Se

voie humide avec élimination de la silice pour :


Co Pb Ni Cu Mn Zn Cd Fe P Na B Mg K Ca S As Se Al Mo

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


74 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 1 g).
Puis est appliqué le mode opératoire adéquat :

Voie sèche Voie sèche avec Voie humide Voie humide avec
élimination de la silice élimination de la silice
Calcination à 420 °C pendant 4 heures 5 ml HNO3cc et 5 ml H2O2 30%
(programme de chauffe)
Pré digestion à reflux (programme de chauffe)
Reprise des cendres par 5 ml HNO3cc
Refroidissement
Evaporation

Reprise par 10 ml Reprise par 5 ml Filtration Filtration


d’HNO3 50% d’HNO3 50%
Jaugeage à 100 ml Calcination du filtre à
Filtration Filtration 520°C
Jaugeage à 100 ml Calcination du filtre à (programme de chauffe)
520°C
Reprise des cendres
(programme de chauffe) par 5 ml d’HFcc
Reprise des cendres Evaporation
par 5 ml d’HFcc
Reprise par 5 ml
Evaporation d’HNO3cc
Reprise par 5 ml Evaporation
d’HNO3cc
Reprise par 10 ml
Evaporation d’HNO3 50%
Reprise par 5 ml Filtration
d’HNO3 50%
Jaugeage à 100 ml
Filtration
Jaugeage à 100 ml

Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES ou en SAA four.

Le laboratoire dispose de trois ICP : un Varian Vista CCD simultané radial, un Varian liberty series II
axial et un thermo elemental IRIS intrepid (axial et radial), ainsi qu’un SAA four (TJA Solaar) et un
analyseur de mercure (Altec AMA 254).

La limite de quantification des polluants dans les végétaux (en mg.kg-1 matière sèche) est, selon la
méthode utilisée :

Al As B Cd Cr Co Cu Fe Mn Mo Ni Pb Se Zn
4 0,1 0,57 0,01 0,05 0,03 0,13 0,045 0,008 0,13 0,03 0,1 0,1 0,007

CERTU – 2004 75
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 3

Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux

Pratiques de laboratoire d’analyses

C. Hébrard-Labit, 2004

Analyse de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non). Evaluation du taux de transfert
des éléments traces métalliques (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn) via le sol ou l’air vers les différents compartiments
végétaliens (racines, tiges, feuilles, fleur et/ou fruits).
Méthode 1 : Minéralisation par micro-ondes

Mode de prélèvement
Les parties racinaires sont prélevées à la bêche puis émottées pour éliminer le maximum de terre sans
détacher les radicelles.
Les parties aériennes des plantes sont coupées à 3 cm au-dessus du sol pour éviter toute contamination
de terre.
Les feuilles, les fleurs, les fruits sont arrachés manuellement.
Plusieurs réplicats peuvent être réalisés pour constituer un échantillon composite moyen (environ 100 g)
conditionné en flacon en verre ou en sachet plastique hermétique.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les racines sont débarrassés du sol par lavages à l’eau osmosée et nettoyées 15 minutes aux
ultrasons. Les parties aériennes peuvent être lavées ou non à l’eau osmosée, l’analyse peut se faire sur
matière fraîches ou préalablement séchée. Dans tous les cas la détermination de la matière sèche est
réalisée. Les échantillons sont séchés à l’étuve à 60°C jusqu'à poids constant, puis broyés au broyeur à
agate, ou hachés (hachoir à couteau). La taille de la fraction obtenue dépend du mode de broyage et du
type de végétal (filamenteux ou cassant). La teneur en eau est déterminée sur une partie de l’échantillon
brut à une température de 105°C.
Mise en solution
Le protocole utilisé est inspiré de la norme NF ISO 11 466 de juin 1995 transposé à la méthode micro-
ondes (marque Milestone) et de la norme NF ISO 14 869-1 de août 2001.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 2 g) et
calciné 3 heures à 450°C dans des capsules en porcelaine. Après transfert en bombe téflon puis rinçage
des capsules, ajout de 7,5 ml d’acide chlorhydrique 37 % (HCl, Merck Suprapur max Hg 0,005 ppm) et
2,5 ml d’acide nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur max Hg 0,005 ppm). Mise en place des bombes
dans le carrousel du micro-onde puis programme de chauffage de 17 minutes : 10 min à 300 Watts, 5
min à 600 Watts, 2 min de ventilation. Après refroidissement à l’eau glacée, filtration du minéralisat sur
filtre bande rouge et récupération en jaugée de 100 ml.
Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Tracescan séquentiel à
torche axiale (Thermo Jarrell Ash).
La limite de quantification des polluants dans les végétaux (en mg.kg-1 matière sèche) est pour la
méthode utilisée :
Cd Pb Pd Pt Zn
0,1 0,25 1,25 0,5 0,1

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


76 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 3 bis

Analyse des teneurs en métaux dans les végétaux


Pratiques de laboratoire d’analyses

C. Hébrard-Labit, 2004

Analyse de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non). Evaluation du taux de transfert
des éléments traces métalliques (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn) via le sol ou l’air vers les différents compartiments
végétaliens (racines, tiges, feuilles, fleur et/ou fruits).
Méthode 2 : Extraction acide HF + HClO4

Mode de prélèvement
Les parties racinaires sont prélevées à la bêche puis émottées pour éliminer le maximum de terre sans
détacher les radicelles.
Les parties aériennes des plantes sont coupées à 3 cm au-dessus du sol pour éviter toute contamination
de terre.
Les feuilles, les fleurs, les fruits sont arrachés manuellement.
Plusieurs réplicats peuvent être réalisés pour constituer un échantillon composite moyen (environ 100 g)
conditionné en flacon en verre ou en sachet plastique hermétique.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.

Préparation des échantillons


Pré-traitement
Les racines sont débarrassés du sol par lavage à l’eau osmosée et nettoyés 15 minutes aux ultrasons.
Les parties aériennes peuvent être lavées ou non à l’eau osmosée, l’analyse peut se faire sur matière
fraîche ou préalablement séchée. Dans tous les cas, la détermination de la matière sèche est réalisée.
Les échantillons sont séchés à l’étuve à 60°C jusqu'à poids constant, puis broyés au broyeur à agate ou
hachés (hachoir à couteau). La taille de la fraction obtenue dépend du mode de broyage et du type de
végétal (filamenteux ou cassant). La teneur en eau est déterminée sur une partie de l’échantillon brut à
une température de 105°C.
Mise en solution
Le protocole utilisé est inspiré de la norme NF ISO 14 869-1 de août 2001.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 1 g) et
calciné à 450°C pendant 3 heures en creuset en porcelaine. Les cendres sont transférées dans un
bécher en PTFE et le creuset est rincé par une faible quantité d’eau ultra pure (environ 5 ml).
Après ajout de 5 ml d’acide fluorhydrique 40 % (HF, Merck Suprapur) et 1,5 ml d’acide perchlorique
70 % (HClO4, Merck Suprapur max Hg 0,005ppm), laisser évaporer sur bain de sable à 150°C +/-10°C
(thermostat 7) jusqu'à l’obtention d’un gâteau en fond de bécher (ne pas évaporer à sec !). Reprendre le
résidu par 1 ml d’acide nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur max Hg 0 ;005 ppm) et 5 ml d’eau ultra
pure puis réchauffer quelques minutes sur le bain de sable pour redissoudre le résidu.
Filtrer sur papier Whatman 2V et ajuster au trait de jauge à 50 ml avec de l’eau ultra pure.

Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Tracescan séquentiel à
torche axiale (Thermo Jarrell Ash).
La limite de quantification des polluants dans les végétaux (en mg.kg-1 matière sèche) est pour la
méthode utilisée :
Cd Pb Pd Pt Zn
0,1 0,25 1,25 0,5 0,1

CERTU – 2004 77
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 4

Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés et maïs cultivés aux alentours des usines
métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby. Comparaison avec les caractéristiques
physico-chimiques des sols, leur degré de contamination et la spéciation des polluants
métalliques

F. Douay, C. Pruvot, M. François, 2002

Etude menée sur deux productions agricoles : le blé (grain et paille) et le maïs (grain et fourrager).

Mode de prélèvement
Prélèvements réalisés à un stade de maturité des cultures, quelques jours avant la récolte.

Blé

Les épis sont arrachés manuellement sur un rang de 50 à 70 cm représentant au moins une
cinquantaine d’individus. Puis, les pailles sont coupées à une hauteur d’environ 10 cm à l’aide d’un
couteau en acier. Les épis sont ensuite égrainés au laboratoire et la balle est éliminée par air comprimé
filtré.

Remarque : Il a été démontré par Douay et al. (2001) que la méthode utilisée pour l’égrainage des épis
de blé n’avaient aucune influence sur les concentrations en métaux mesurées dans les grains. Ce
constat repose sur la comparaison d’échantillons de grains non lavés et lavés à l’acide acétique dilué.

Maïs

Coupe des pieds (choix aléatoire) à l’aide d’un couteau en acier à la hauteur d’une barre de coupe
d’ensileuse. Découpage de certains pieds en tronçons pour constitution d’un échantillon moyen de maïs
fourrager. Egrainage des épis d’autres pieds.

Préparation des échantillons


Séchage des grains de blé, et des tronçons et grains de maïs en étuve à 50°C maximum puis broyage
au broyeur à anneaux oscillant en carbure de tungstène, puis tamisage des échantillons à 315 µm.

Mise en solution d’une partie représentative du tamisat dans un mélange de H2O2 et HNO3 en réacteur
fermé avec chauffage par micro-ondes.

Analyses
Détermination des teneurs totales en métaux (appareil non précisé).

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


78 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 5

Etude de la pollution atmosphérique autoroutière en forêts de Rennes et de Liffré

J.P. Garrec, C. Rose et F. Radnai, 2002

Etude des zones soumises à la pollution routière et des niveaux relatifs de cette pollution autour des
structures routières traversant une zone forestière, par analyse des dépôts foliaires. Application à
l’impact actuel de la RN 12 et de l’A 84 sur les forêts de Rennes et de Liffré.

Mode de prélèvement
Dépôts foliaires :

Prélèvement de rameaux effectués sur des pins sylvestres par tirs au fusil dans la partie supérieure des
houppiers9.

Préparation des échantillons

Les aiguilles de pins (quelques grammes) sont trempées pendant 1 minute dans un solvant (mélange de
tétrahydrofurane et toluène, 1 pour 1) afin de récupérer les dépôts foliaires avec les cires de surface.

Le mélange est ensuite filtré sur un filtre nylon de porosité 0,20 µm, afin de séparer le dépôt foliaire.

Analyses

L’ensemble filtre + dépôt est analysé par micro-analyseur X afin de connaître la composition chimique
élémentaire du dépôt minéral foliaire. Détermination en particulier des teneurs en Fe.

9
Ensemble des ramifications portées par la tige d’un arbre au-dessus du fût (partie du tronc
dépourvue de rameaux).

CERTU – 2004 79
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 6

Utilisation de la bioindication végétale comme moyen d’investigation de la pollution


atmosphérique de proximité d’une autoroute

Thèse de doctorat S. Promeyrat, 2001 - Chapitre 4

Suivi spatio-temporel de la contamination métallique par voie atmosphérique à proximité d’une autoroute
et estimation de la zone d’impact par utilisation de lots de graminées (ray-grass) exposés à différentes
distances de l’autoroute.

Mode de prélèvement
Suite à une durée d’exposition connue (dans des conditions déterminées, non détaillées ici), les parties
aériennes des plantes sont coupées à 2 ou 3 cm au-dessus du sol pour éviter toute contamination.
Les prélèvements sont placés dans des sachets en papier dûment identifiés.

Préparation des échantillons


A leur arrivée au laboratoire, chaque échantillon est séché à 60°C jusqu’à obtention d’un poids constant.
Le séchage des échantillons protège la plante contre la décomposition microbienne et permet en outre
d’assurer une valeur de référence constante en déterminant le poids sec.

Les végétaux subissent une minéralisation acide à chaud sous pression. Les échantillons secs, 3
répétitions de 100 mg, sont introduits dans des tubes de polyéthylène de 10 ml auxquels sont ajoutés
2 ml d’acide nitrique (69 %, Normapur) dilué au ½. Les échantillons sont ensuite minéralisés à 60°C
pendant 24 h sous pression. Durant ces 24 h, les tubes sont régulièrement agités afin de maintenir les
végétaux dans l’acide. Après refroidissement des tubes de façon à condenser les vapeurs acides, les
minéralisats sont dilués par ajout de 8 ml d’eau distillée. Les mélanges eau/acide sont homogénéisés
(retournements successifs) et centrifugés à 2 000 trs/min pendant 15 minutes pour obtenir un
surnageant clair pour le dosage.

Des blancs de minéralisation (sans végétaux) sont préparés selon le même protocole afin d’évaluer
d’éventuelles contaminations.

Analyses
Le dosage des métaux dans les minéralisats est réalisé par spectrométrie d’absorption atomique en
mode flamme (Perkin Elmer 2380) ou en four (Varian Spectra A 300/400) selon les teneurs.

La limite de détection des polluants dans le végétal (en mg.kg-1 matière sèche) est :

Cd 0,01
Pb 0,15
Zn 1,00

Les résultats d’analyse (c) sont exprimés en mg ou µg/l puis sont convertis en mg ou µg/kg de matière
sèche de végétal (C) :
C = (c*V)/M

avec V = volume de minéralisat en litre, M = poids sec en kilogramme.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


80 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 7

Phyto-réhabilitation des sols pollués par des éléments métalliques : facteurs et


mécanismes de prélèvement dans les sols et d’accumulation par les espèces
métallophytes

Thèse de doctorat H. Dahmani-Muller, 2000

Etude du potentiel de phytoextraction des métaux, ie capacité des espèces végétales à prélever les
métaux du sol et les transférer vers leurs parties aériennes.
Une plante au potentiel d’extraction élevé pourra avantageusement être utilisée pour la
phytoréhabilitation de sites pollués, sous réserve que ces espèces hyperaccumulatrices aient une forte
production de biomasse (afin d’optimiser la phytoextraction).
Site d’une ancienne usine métallurgique.

Partie sur les VEGETAUX :

Mode de prélèvement
Méthodologie 1

Observation des stratégies de réponse des espèces végétales à de fortes teneurs en ETM pour
identifier la plante la plus hyperaccumulatrice.

3 réplicats de chacune des espèces végétales dominantes au sein de chaque zone,


racines et partie aérienne

Méthodologie 2

Evaluer la capacité de la plante la plus hyperaccumulatrice à extraire les ETM associés à divers
constituants du sol (matière organique, argile, scories).

Détermination de zones de dominance des espèces végétales, localisation d’un point “central”puis d’une
surface de 1 m² autour de ce point.
Prélèvement de la biomasse aérienne à trois reprises, à intervalle de 2 mois.

Préparation des échantillons


Méthodologie 1
Les échantillons de végétaux sont débarrassés du sol, lavés, et nettoyés aux ultrasons (Deltasonic 521,
300 W, 28 kHz) pendant 20 minutes afin d’enlever les particules de terre et de boues.
Les racines, les tiges (stems) et les feuilles sont séparées à la main. Pour certaines espèces, les feuilles
de couleur différente sont ensuite triées (marron, vert).

Les échantillons sont séchés à l’étuve à 85°C pendant 15 heures, puis broyés (tamisés ?) à une fraction
inférieure à 500 µm avant analyse.

Méthodologie 2
Lavage de la partie aérienne à l’eau permutée, séchage pendant 24 h à 50°C, puis pesée pour
déterminer la masse sèche récoltée par m².

CERTU – 2004 81
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Analyses
Dosage des métaux Zn, Pb, Cd, et Cu selon la norme NF X 31-147.

Prise d’essai de 0,250 g chauffée progressivement jusqu’à 450°C. Après refroidissement, ajout d’un
mélange d’acide fluohydrique (HF) et d’acide perchlorique (HClO4) au résidu et chauffage jusqu’à
évaporation complète. Ajout d’acide chlorhydrique (HCl) et chauffage pour redissolution du résidu.
Solution complétée à 50 ml avec eau distillée.

Analyse des concentrations en métaux par SAA à la flamme ou au four selon les teneurs.

Remarque :

Le chapitre IV est consacré à la localisation tissulaire et cellulaire des éléments métalliques dans les
organes végétaux :

Observation de la localisation des éléments métalliques dans les différents organes afin de contribuer à
la compréhension des mécanismes d’hyperaccumulation des plantes.

Utilisation de la microscopie électronique à balayage couplée à la microanalyse X (MEB/EDS) et à la


microfluorescence X pour la localisation des éléments métalliques à l’échelle tissulaire, et de la
microscopie électronique à transmission couplée à la microanalyse X (MET/EDS) pour une localisation
plus fine à l’échelle cellulaire et intracellulaire.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


82 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 8

Teneurs en métaux (Pb, Cd et Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations agricoles
et les jardins familiaux

L. Des Ligneris, F. Douay, T. Sterckeman, 1999

Etude des sols et des cultures de 15 jardins localisés autour des usines métallurgiques de Noyelles-
Godault et d’Auby. La démarche tente d’évaluer la teneur en métaux de ces récoltes et de rechercher
les relations avec le degré de contamination des sols, les pratiques culturales et le lavage des légumes.

Mode de prélèvement
Légumes prélevés : radis, salades, pommes de terre, carottes, poireaux, tomates.

Prélèvement :
La constitution de l’échantillon poursuit un double objectif de représentativité de la variabilité inter-
individu et l’obtention d’un poids sec suffisant pour les besoins de l’analyse.
Prélèvement selon le type de légumes de 3 à 20 individus. Les végétaux en bordure des allées sont
écartés de façon à limiter les biais dus aux dépôts de poussières. Choix des individus au hasard. Relevé
de l’état physiologique des échantillons.

Transport :
Dans des sacs en polypropylène.

Préparation des échantillons


Découpe et élimination des extrémités et des fanes (carottes, radis), ainsi que des feuilles externes
abîmées (salade, poireaux).

Lavage : Cherche à reproduire au mieux les méthodes utilisées par les particuliers : utilisation de
bassines et essoreuses à salade en plastique, double lavage à l’eau du robinet, avec ou sans trempage
et essorage, ou épluchage selon les légumes.
Découpage : Petits morceaux (tomates), rondelles (radis) ou fines tranches (carottes, pommes de terre)
au couteau en inox. Découpe dans le sens de la longueur pour les poireaux.
Séchage des échantillons en étuve à 50°C au maximum. Lyophilisation des tomates.
Broyage des échantillons au broyeur oscillant à anneaux en carbure de tungstène et tamisage à
315 µm.

Une partie représentative est ensuite mise en solution selon deux méthodes :

1/ calcination à 550°C, mise en solution par HF et HClO4 à chaud, jusqu’à évaporation complète des
acides, reprise du résidu par HCl 5 %,

2/ mise en solution par un mélange de H2O2 et de HNO3 en réacteur fermé avec chauffage par micro-
ondes.

La « méthode HNO3 » en réacteur fermé présente l’avantage d’éviter des pertes en cadmium par
volatilisation.

CERTU – 2004 83
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Analyses
Taux de matière sèche et concentrations en Cd, Pb et Zn exprimées en poids sec et poids frais.
Mesure des concentrations en métaux dans l’eau de lavage utilisée et dans les végétaux.

Dosage des métaux par absorption atomique avec atomisation électrothermique (avec correction de
fond par effet Zeeman), ou par émission atomique de plasma induit d’argon, selon l’élément et le niveau
de concentration. Les seuils de détection, exprimés en mg.kg-1, matière sèche, sont :

Cd 0,025
Pb 0,2
Zn 1,0

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


84 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

ETM sur VEGETAUX - Fiche 9

Première approche de la pollution par les métaux lourds (Zn, Pb, et Cd) en bordure de
l’A4, au nord de Strasbourg. Le suivi des métaux dans les dépôts foliaires et les tissus
internes des graminées autochtones.

Rapport de DESS de N. Malbreil, 1997

Réalisation de mesures de métaux dans les dépôts foliaires et les tissus internes des graminées
autochtones pour évaluer le niveau de pollution en ETM.

Mode de prélèvement
Dépôts foliaires
Pas d’indication sur le mode de prélèvement.

Tissus végétaux internes


Pas d’indication sur le mode de prélèvement.

Préparation des échantillons


Dépôts foliaires
Les échantillons sont séchés à l’étuve à 70°C, puis pour chaque point de prélèvement, 4 g de plantes
sont placés dans un récipient à couvercle avec 80 ml d’une solution d’acide chlorhydrique à 5 %. Un
lavage par agitation manuelle douce est alors réalisé pendant 5 minutes, puis les végétaux sont
immédiatement retirés du récipient et mis à sécher à l’étuve (70°C).

Tissus végétaux internes


Une digestion acide de 100 mg de végétaux précédemment séchés, par 2 ml d’une solution d’acide
nitrique à 35 % est alors réalisée à chaud, sous pression, pendant 24 h. La solution est ensuite diluée
par ajout de 8 ml d’eau distillée.

Analyses
Dépôts foliaires
La solution de lavage est ensuite dosée par spectrométrie d’absorption atomique (SAA) à la flamme
pour le zinc, et au four pour le plomb et le cadmium, dont les concentrations sont plus faibles.

Tissus végétaux internes


Dosage des métaux par SAA

CERTU – 2004 85
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

II.3. Comparaison des méthodes

II.3.1. Prélèvement

II.3.1.a.Echantillonnage

De façon générale, la constitution d’un échantillon de végétaux poursuit un triple objectif :

• Réaliser un échantillonnage adapté au sujet de l’étude : impact sur la santé, transfert


des polluants, analyse des dépôts particulaires, etc.,
• Assurer la représentativité inter-individus,
• Obtenir un poids sec suffisant pour les besoins de l’analyse.

Les types et parties de végétaux ainsi que les modalités de prélèvement sont aussi
différentes que les objectifs d’étude sont variés. Il est en effet possible de réaliser des
analyses sur différentes espèces végétales (graminées, fruits, légumes, etc.) et différents
compartiments tel que les racines, les tiges (ou les branches), les feuilles, les fleurs, les
fruits, etc.

Dans chacun des cas, une précaution importante se dégage des protocoles de prélèvement
de végétaux recensés : éviter au maximum que l’échantillon soit souillé par le « sol » que ce
dernier soit en place ou sous forme de poussières.

• Les prélèvements des parties racinaires doivent se faire sans couper les radicelles et
être émottées soigneusement sur place,
• Les parties aériennes des plantes doivent être prélevées en coupant la « plante » à
environ 3 cm au dessus du sol pour éviter toute contamination,
• Les végétaux en bordure d’allées ou de parcelles ne doivent pas être prélevés car ils
peuvent être souillés par la poussière lors de passage de personne ou de véhicules.

Lors du prélèvement, chaque laboratoire réalise plusieurs réplications pour constituer un


échantillon moyen afin de garantir une représentativité minimum inter-individu et une bonne
représentativité de la parcelle. Afin de limiter les sources d’erreurs importantes liées à cette
première étape les végétaux malades, mal formés, blessés sont écartés du prélèvement.

Enfin outre l’importance d’assurer la représentativité de l’échantillonnage, il est nécessaire


d’obtenir un poids de végétaux suffisant pour pouvoir réaliser les analyses en laboratoire :
sur ce point, une bonne centaine de grammes de matière fraîche paraît être un minimum [23].

A titre d’information, le tableau établi en annexe 3 [mode de prélèvement des plantes de l’INRA
de Bordeaux] peut servir de base de protocole de prélèvement puisqu’il reprend une grande
partie d’espèces végétales comestibles ou non y compris les fruits et les légumes.

En fonction de l’objectif de l’étude, les prélèvements sont réalisés de façon manuelle ou à


l’aide d’outils adaptés à la partie du végétal retenu (bêche, couteaux, ciseaux, pinces, etc.).

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


86 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

II.3.1.b.Conservation des échantillons

Les échantillons sont conditionnés en flacon de verre, en sac plastique ou en filet plastique
(pour les fruits et les légumes).

L’utilisation de « flaconnage » en papier comme proposé dans la fiche 6 ne paraît pas être
un bon moyen de conserver l’échantillon, sauf le cas de végétaux secs (graines par
exemple), car le papier peut absorber l’eau de constitution du végétal.

Contrairement au sol, le souci principal est d’éviter la fermentation et la dégradation des


végétaux avant analyse, ainsi que leur séchage prématuré si la teneur en matière sèche doit
être déterminée ou si l’analyse doit être réalisée sur matière fraîche. Il est par conséquent
préférable de privilégier un flaconnage hermétique pour éviter toute évaporation.

L’INRA propose, pour les feuillus notamment, de faire sécher les feuilles à l’air ou au soleil
avant le transport afin de limiter la fermentation. Une fraction de feuille fraîche pouvant être
conservée pour la détermination de la matière sèche.

Pour l’analyse des dépôts particulaires, il est pas nécessaire de prendre davantage de
précautions que celle relative à la contamination par le sol.

Quoi qu’il en soit la préparation des échantillons devra démarrer dans les plus brefs délais
après le prélèvement (éviter les transports longs).

La conservation au froid à une température inférieure à 4°C, voire une congélation, peut
permettre de conserver la qualité des échantillons en limitant leur décomposition
microbienne.

II.3.2. Préparation des échantillons

Contrairement au cas des sols, aucune normalisation n’a été établie pour la préparation des
échantillons de végétaux en vue d’analyse physico-chimiques. En l’absence de méthode de
référence, chaque laboratoire pratique selon son expérience et les moyens dont il dispose.
Les protocoles sont ainsi très variés.

II.3.2.a.Pré-traitement

Bien que l’analyse puisse être effectuée sur matière fraîche, l’ensemble des protocoles
recensés réalise le séchage préalable des échantillons. La teneur en poids frais est
déterminée par calcul à partir de la teneur en matière fraîche.

Le lavage des végétaux paraît indispensable pour se prémunir des risques de contamination
par le sol. Ce lavage ne pose généralement pas de problème pour la détermination des
dépôts particulaires puisque les cires végétales sont insolubles à l’eau. D’autre part ces
« eaux » de lavage peuvent également être récupérées et analysées.

CERTU – 2004 87
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Lavage
On distingue deux types de lavage :

• celui réalisé pour éliminer les contaminations,


• celui réalisé dans le but de mesurer le taux d’ETM contenus dans les particules.

Un tiers des laboratoires recensés (tableau 22) pratique le lavage destiné à l’élimination des
contaminations extérieures notamment sur la partie racinaire, ce qui paraît indispensable
compte tenu du contact directe du végétal avec le sol. Le lavage des parties aériennes peut
améliorer l’analyse mais n’apparaît pas indispensable. Après lavage manuel, le nettoyage
peut encore être affiné par passage aux ultrasons.

Pour l’analyse des ETM dans les dépôts particulaires, le lavage est indispensable. La moitié
des protocoles utilise l’eau comme solvant, l’autre moitié un mélange de solvant organique
ou une solution d’acide chlorhydrique (HCl) à 5%. L’utilisation du mélange
toluène/tétrahydrofuranne paraît plus adapté pour libérer les particules emprisonnées dans
les cires végétales au cours du temps.

Tableau 22 : Protocoles de lavage des végétaux utilisés

Fiche 3 et
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
3bis

Lavage pour
? Oui Oui Non Non Non Oui Non Non
contamination

Lavage pour
? ? Oui ? Oui ? ? Oui** Oui
dépôts

Solvant ? Eau Eau / Toluène/THF* / Eau Eau HCl 5%

Passage aux
ultrasons ? ? 15 / ? / 20 Non Non
(en min)
*THF : tétrahydrofuranne
**lavage destiné à reproduire la pratique humaine pour le nettoyage des légumes.

Séchage
Dès leur arrivée au laboratoire les échantillons sont séchés. Cette étape est, comme pour les
sols, réalisée de deux façons selon qu’il s’agisse de déterminer la matière sèche (séchage à
« haute » température) ou de préparer l’échantillon en vue de l’analyse des ETM (séchage à
« basse » température).

Le séchage à « basse » température entre 40 et 60°C permet d’éviter la perte des éléments
les plus volatils, comme le mercure, avant l’étape de mise en solution. Une température
supérieure (70 et 85°C) paraît déjà excessive pour limiter le phénomène. Les trois quarts des
laboratoires recensés réalisent le séchage à une température inférieure ou égale à 60°C
(tableau 23).

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88 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

Tableau 23 : Caractéristiques du mode de séchage utilisé

Fiche 3
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
et 3bis
Température de
séchage pour 60 40 60 50 60 85 50 70
analyse (en °C)
Température de
séchage pour ? 103 ± 2 105 ± 2 ? 60 50 50 50
MS* (en °C)
*MS : matière sèche

Par contre pour la mesure de la teneur en matière sèche seulement un quart des
laboratoires pratique le séchage à 105°C selon les recommandations de la norme
NF ISO 11 465 de août 1994 relative à la détermination de la teneur en eau dans les sols et
qui a priori peut s’appliquer aux végétaux.

Il est important de noter qu’il est également possible de lyophiliser certains végétaux pour les
sécher (fiche 8 pour les tomates).

Broyage
L’homogénéisation, étape indispensable à l’obtention d’un échantillon d’analyse, est réalisée
par « broyage ». Deux sortes de végétaux se distinguent après séchage : les végétaux
fibreux ou filamenteux (feuille de roseaux, bois, etc.) et les végétaux cassants (feuilles par
exemple).
Pour les végétaux fibreux, un broyeur à couteau de type hachoir est préconisé. L’obtention
d’une poudre fine est quasiment impossible.
Pour les végétaux cassant les broyeurs couramment utilisés pour les sols peuvent être
adaptés aux plantes : broyeur à anneau, centrifuge, planétaire, etc. L’obtention d’une poudre
fine est alors assez aisé.

Parmi les protocoles recensés (tableau 24), comme pour les sols, les différences résident
davantage dans le manque de précisions de la technique utilisée que dans la diversité des
méthodes et de la granulométrie finale de l’échantillon. De façon générale, la majorité des
laboratoires utilise le broyage en poudre fine inférieure à 315 µm ou 500 µm.

Tableau 24 : Caractéristiques du broyage des végétaux

Fiche 3
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
et 3bis
Couteau
Agate
Broyeur ? planétaire
hachoir
Anneaux ? ? Anneaux ?
centrifuge
< 315
Taille du tamis ? < 500 > 1000 si < 315 ? < 500 < 500 ?
(en µm) haché

Comme dans le cas des sols, les différences de pratiques relevées dans cette étape de
préparation des échantillons peut être à l’origine de variations dans les teneurs en polluants
obtenues à l’issue des analyses.

CERTU – 2004 89
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

II.3.2.b.Mise en solution

La mise en solution des éléments traces métalliques est essentielle car l’analyse fine en
laboratoire ne peut être effectuée que sur des liquides.

Le principal problème de cette étape réside dans la désagrégation de la matière organique


qui constitue à, l’exception de l’eau et des sels, 100% du végétal. La cellulose et la lignine ne
sont pas attaquées par les acides classiques utilisés pour minéraliser les sols. L’eau régale
par exemple oxyde peu ces matières organiques et provoque la formation d’un précipité à
base de carbone dans les réacteurs.
La calcination préalable ou l’ajout de produit oxydant comme l’eau oxygénée sont réalisés en
préalable pour palier ce problème.

Les possibilités de variation des méthodes utilisées à cette étape du processus d’analyse
sont importantes car de nombreux paramètres entrent en considération : masse de prise
d’essai, type et volume de réactifs, chauffage, etc. L’optimisation de ces paramètres est
recherchée par les laboratoires afin d’obtenir le rendement d’extraction maximum sans
perdre de polluants au cours de la minéralisation.

La mise en solution par oxydation à sec ou calcination à haute température est la méthode la
plus souvent employée. Elle assure la mise en solution de l’ensemble de la matière
organique, et la partie minérale est dissoute dans un acide adapté. L’avantage de cette
méthode par rapport aux autres modes de digestion réside dans la possibilité de calciner une
masse importante d’échantillon reprise ensuite dans un volume réduit de liquide. Ce qui
permet de pré-concentrer la solution et faciliter le dosage des ETM lors de la détermination
de faibles concentrations. Le résidu et la solution finale sont exemptes de toute matière
organique, pré-requis nécessaire à certaines techniques de dosage telles que l’ICP/MS [30].

Les méthodes de mise en solution par voie humide, pour lesquelles la matière organique est
minéralisée à chaud en phase aqueuse par ajout d’agents oxydants (mélange d’acides et
d’eau oxygénée), ne permet pas une décomposition complète de cette fraction organique qui
reste alors partiellement présente dans la solution finale et qui peut gêner le dosage par
certaines techniques (tout comme l’excès d’acide) [30].

Les protocoles utilisés sont soit dérivés de normes « sols » (NF ISO 11 466 de juin 1995,
NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993), soit de pratiques éprouvées
(Comité Inter Instituts des techniques analytiques (CII)) avec éventuellement des variantes à
l’intérieur même de chaque laboratoire.

La méthode du CII qui réalise une oxydation complète de la matière organique par ajout
d’acide fluorhydrique après une calcination de l’échantillon à 450°C [30] est à ce jour la
méthode jugée la mieux adaptée aux végétaux. Par comparaison à d’autres types de mise
en solution, elle n’occasionnerait de surcroît pas de pertes d’éléments volatils tels que
l’arsenic ou le sélénium lors de leur dosage sur les végétaux terrestres.

Rapport volume de réactif / masse de sol


Comme pour les sols, la prise d’essai conditionne la répétabilité et la reproductibilité de
l’analyse. En effet, plus elle est petite, plus les erreurs risquent d’être importantes et la
teneur en ETM à doser trop faible pour être détectée. D’un autre côté, plus la prise d’essai
est grande (nécessaire dans le cas des végétaux fibreux), plus les interférences les risques
d’erreurs sont nombreux.

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90 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

Pour optimiser la mise en solution, il est possible de jouer directement sur la masse de
l’échantillon ainsi que sur le volume final de liquide (par augmentation ou diminution du
volume de réactifs utilisés). Le tableau 25 présente le rapport volume de réactif / masse
d’échantillon utilisé dans les méthodes recensées.

Tableau 25 : Rapport volume de réactif / masse d’échantillon pour la mise en solution

Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 3bis Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9

Rapport volume/masse 100/0,5 ? ou


100/1 100/2 50/1 ? 10/0,1 50/0,25 ? 10/0,1
(ml/g) 50/2

Coefficient 200 ? ou100 100 50 50 ? 100 200 ? 100

Une plus grande disparité est observée pour les végétaux que lors de la mise en solution sur
les sols. En l’absence de référence, environ un tiers des protocoles recensés utilise un
coefficient de 200, un autre tiers un coefficient de 100 et le troisième tiers un coefficient de
50. Pour les autres protocoles, la prise d’essai et/ou le volume n’ont pas été précisé(s).

Aucune variante n’est mentionnée pour le cas d’échantillon fibreux.

Minéralisation

a- Calcination

L’étape de calcination permet d’oxyder les matières organiques et constitue une pré-
minéralisation de l’échantillon, favorisant la mise en solution des éléments traces
métalliques. Cependant, comme lors du séchage, une température excessive peut entraîner
la perte de certains ETM volatils.

La calcination lorsqu’elle est utilisée provient en général directement d’un protocole dérivé
d’une norme sol ou d’une recherche en laboratoire (programme de chauffe) (tableau 26).

Tableau 26 : Caractéristiques de l’étape de calcination


Fiche 2
Fiche 2
Fiche 1 voie Fiche 3 Fiche 3bis Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
voie sèche
humide
Température 420°C
450°C
de calcination Non programme Non 450°C 450°C Non Non 550°C Non
progressif
(en °C) de chauffe
Temps
/ 4 / 3 3 / / ? /
(en heure)

La moitié des méthodes recensées calcinent l’échantillon (avant la mise en solution) par
attaques acides. La température de référence se situe autour de 450°C (420 à 550°C), la
montée en température est progressive, et la durée de calcination est d’environ 3 heures.

Cette étape est indispensable pour les laboratoires qui réalisent la mise en solution totale par
acide fluorhydrique, elle n’est en revanche pas nécessaire pour la mise en solution à l’eau
oxygénée et/ou à l’acide nitrique (à l’exception de la voie sèche sans volatilisation de la silice
fiche 2).

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b- Réactifs

La mise en solution totale des ETM nécessite l’utilisation d’acides forts concentrés comme
l’acide chlorhydrique, l’acide nitrique, l’acide fluorhydrique, ainsi que l’eau oxygénée pour
oxyder les matières organiques. Ces réactifs permettent de « désagréger » les liaisons
chimiques des constituants des végétaux et solubilisent ainsi les éléments sous forme
« libre » qui deviennent alors facilement dosables par les techniques analytiques classiques.

Ces réactifs sont souvent utilisés en mélange, ce qui augmente encore leur pouvoir
solubilisant. Cependant, il est important de souligner que malgré le terme de mise en
solution « totale », l’attaque réalisée par ces acides n’est jamais complète puisque le
rendement d’extraction de 100 % n’est pas atteint pour tous les métaux. En règle générale, il
reste toujours un résidu d’attaque que l’on piège par filtration, plus ou moins important.

Comme précédemment les différentes méthodes de mise en solution sont basées sur les
protocoles des normes NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-
151 de juin 1993 soit du CII ou de pratiques de laboratoire.

Les acides utilisés sont soit purs, soit au maximum de la concentration à laquelle il est
possible de les trouver dans l’eau (exemple de 65% pour l’acide nitrique). L’eau oxygénée
est utilisée à 30%.

Le tableau 27 présente les différents mélanges de réactifs utilisés, la présence de calcination


préalable, les rapports masse/volume en fonction de la prise d’essai, ainsi que le volume
final de la solution à analyser.

Tableau 27 : Réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM sur les végétaux

Fiche 2 Fiche 2
Fiche 1 Voie Voie Fiche 3 Fiche 3bis Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
sèche humide

eau/HNO3
Mélange de HNO3 HF/HCLO4 HNO3
H2O2/HNO3 HNO3 H2O2/HNO3 HCl/HNO3 HF/HCLO4 H2O2/HNO3 HF/HCLO4
réactifs H2O2/HNO3
50% H2O2/HNO3 50%

Non
Oui
Non Oui Non Oui Oui Non Non Oui Non
Calcination Non
Non

Rapport
0,5/3/10
masse/volume ?/ ?/ ?
0,5/2/8 1/5 1/5/5 2/7,5/2,5 1/5/1,5 ? 0,1/2 0,25/ ?/ ? 0,1/2
PE/réactifs 2/ ?/ ? ?/ ?/ ?
(en g/ml/ml)

Volume final 50 ou 100 100 100 100 50 ? 10 50 ? 10

PE : prise d’essai

La plupart des méthodes recensées utilisent la mise en solution par mélange acide
fluorhydrique/acide perchlorique (HF/HCLO4) ou eau oxygénée/acide nitrique (H2O2/HNO3).
La mise en solution à l’aide de ce dernier n’est jamais précédé d’une calcination puisque
l’eau oxygénée permet de « volatiliser » la matière organique en milieu fermé.

La mise en solution par attaque fluorhydrique présente le désavantage d’être réalisée en


milieu ouvert ce qui risque d’entraîner la perte d’ETM volatils comme le cadmium (cf.
fiche 8). Elle est de plus toujours précédée d’une calcination qui rallonge le temps de
préparation.

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92 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

L’attaque à l’acide nitrique seul, dilué ou non, est employée dans à peu près un tiers des
méthodes de mise en solution présentée. Non précédée d’une calcination, elle apparaîtrait
comme peu efficace pour oxyder les matières organiques.

Aucun problème survenant durant la mise en solution n’est cité dans les protocoles quelle
que soit la méthode.

L’addition d’une petite quantité d’HF (200 µl) à un mélange d’acide nitrique et d’eau
oxygénée (7ml/1ml) pour une prise d’essai de 0,25 g de lichens de référence ou naturel
suivie d’une digestion par micro-ondes assure la dissolution complète de l’échantillon et
améliore la répétabilité de l’analyse de l’aluminium du chrome, du titane et du fer [2].

c- Digestion

Avant l’étape d’analyse, la mise en solution des végétaux au contact des réactifs est
accélérée par une étape supplémentaire de « digestion ». Comme précédemment, les
différentes méthodes de digestion sont basées sur les protocoles des normes
NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993 soit
du CII ou de pratiques de laboratoire.

Cette étape est également très importante car elle conditionne en grande partie le
rendement d’extraction des ETM des végétaux. En effet, sans la digestion, le simple contact
des réactifs ne suffirait pas pour « dissoudre » la matière organique. Il faut également que
cette étape soit répétable et reproductible d’une analyse à l’autre.

Plusieurs modes de mise en solution sont possibles, en système ouvert ou en système


fermé, mais toujours à chaud. Parmi les méthodes recensées, trois modes principaux de
digestion sont distingués :

• la mise à sec en « système ouvert » après attaque à l’acide fluorhydrique (HF/HCLO4),


• le chauffage en « système fermé » après attaque au mélange acide nitrique / eau
oxygénée (H2O2/HNO3).
• le chauffage en système ouvert ou fermé après attaque à l’acide nitrique.

A priori le système fermé est recommandé pour éviter la perte d’éléments volatils.
Néanmoins, la température de mise à sec ne dépasse pas 200°C ce qui est trop faible par
rapport à la température de calcination réalisée au préalable.
Pour le chauffage en système fermé, deux matériels sont utilisables, le four à micro-ondes et
le système par chauffage à reflux.
Le temps de digestion par micro-ondes est très rapide puisqu’il ne prend que quelques
minutes alors que les autres « systèmes » de mise en solution nécessitent plusieurs heures
de contact. Il est important de noter que toutes les minéralisation par micro-ondes se font en
bombe fermée sous pression.

Parmi les fiches répertoriées, 3 protocoles sur 10 utilisent des mises à sec, 4 protocoles
utilisent le micro-ondes en bombe fermé, un protocole utilise le système par reflux et
2 protocoles utilisent le chauffage en tube fermé sous pression à 60°C (tableau 28). Certains
laboratoires réalisent aussi bien l’attaque HF que l’attaque micro-ondes.
Quelle que soit la méthode, avant analyse, les minéralisats sont filtrés ou centrifugés puis
jaugés.

CERTU – 2004 93
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Tableau 28 : Systèmes de digestion utilisés

Attaque HF Attaque H2O2/HNO3 Attaque HNO3


Système Ouvert Fermé Ouvert/Fermé
Mode Mise à sec Chauffage Mise à sec/Chauffage à 60°C
Bain de sable, plaque Micro-onde système Bain de sable plaque/tube fermé
Moyen
chauffante à reflux sous pression
Micro-onde 15 à 20
Temps de minutes
?/24 heures
Environ 3 heures
digestion Reflux plusieurs
heures

Deux protocoles effectuent, dans l’attaque HF, la reprise du résidu après mise à sec à l’acide
chlorhydrique au lieu de l’acide nitrique (fiche 7 et 8).

II.3.3. Analyse

II.3.3.a.Appareils analytiques utilisés

Parmi les protocoles recensés, l’analyse des ETM est toujours réalisée sur solution liquide
acidifiée, soit par ICP, soit par SAA (cf. partie II, I.2, et annexe 1) (tableau 29).
A noter l’analyse par micro-analyseur X pour le dosage des dépôts foliaire de la fiche 5.

Tableau 29 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des ETM

Fiche 3
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
et 3bis

ICP/AES X X X ? X
ICP/MS X ?
SAA four ou
X X ? X X X X
flamme

Environ 50% des laboratoires recensés effectuent les analyses par SAA (flamme ou four) et
50% par ICP (AES ou MS) en fonction de la teneur en ETM dans les végétaux, la SAA four
ou l’ICP étant privilégiés lors de faibles teneurs. Un seul un laboratoire dispose d’un ICP/MS.

Comme pour les sols la méthode analytique varie également selon le métal à analyser. Les
métaux le plus couramment dosés sont le cadmium, le plomb et le zinc, classiquement
analysés dans le cas d’étude d’impact de projets routiers. Il est fait mention dans plusieurs
fiches de l’utilisation de la SAA four ou flamme en fonction des teneurs en métaux dans
l’échantillon mais sans précision du type de métal. Dans ce cas nous considérons ici que
l’analyse peut être faite des deux façons.

Pour la fiche 4 l’appareil utilisé pour réaliser le dosage des ETM n’a pas été mentionné.
Pour certaines fiches, c’est le type de métal analysé qui n’est pas indiqué (fiche 1 et 4).
Pour la fiche 5 la détermination par micro-analyseur X se limite au fer.
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94 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

La technique privilégiée pour le cadmium et le plomb (tableau 30) est la SAA four car elle est
bien adaptée dans le cas de concentrations faibles en présence de bruit de fond. L’utilisation
de la flamme pour ces mêmes métaux ne sera valable que pour de très fortes teneurs.
A contrario les trois techniques semblent convenir pour le zinc compte tenu de sa présence
en plus forte quantité dans les végétaux en bordure d’infrastructures routières.

L’analyse des autres métaux semblent plus marginale dans le cadre d’étude.

Le dosage par ICP peut être apprécié pour sa rapidité, notamment pour le zinc, mais au
détriment de la sensibilité pour le cadmium et le plomb.

L’analyse de lichens de référence et de lichens naturels minéralisés suivant le même


protocole a montré une bonne corrélation dans les résultats par SAA four par ICP/AES et
ICP/MS pour le chrome et le nickel.

Tableau 30 : Choix de la méthode d’analyse par type de métal

Métal ICP/AES ICP/MS SAA flamme SAA four


Al X
As X X X
B X
Cd X-X-X X-X-X X-X-X-X-X
Co X X X
Cr X X X-
Cu X X X
Fe X
Mn X
Mo X X
Ni X X X
Pd X
Pb X-X-X X-X-X X-X-X-X-X
Pt X
Se X X X
Zn X-X-X X-X-X X-X-X
Fiche 2-3 et 3bis-8 1? 2-6-7-9 2-6-7-8-9

Une corrélation satisfaisante a été montré également entre l’ICP/AES et l’ICP/MS pour les
métaux détectables et notamment pour le cuivre le manganèse et le zinc.
Pour les autres métaux l’ICP/MS paraît indispensable pour abaisser les limites de détection
de ces éléments à l’état d’ultra traces [2].

CERTU – 2004 95
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

II.3.3.b.Limites de quantification

La limite de quantification (cf. glossaire) est donnée en fonction de l’appareil et du métal


analysé. Cette valeur est également liée aux paramètres de mise en solution et notamment
au rapport volume/masse (volume du jaugé, prise d’essai) cité plus haut, entre 50 et 200
(100 ml/0,5 g ou 100 ml/1 g ou 100 ml/2 g ) quelle que soit la méthode de minéralisation.

Le tableau 31 reprend les protocoles pour lesquels sont mentionnés les seuils de
quantification des ETM en mg.kg-1 de matière sèche.

Seules quatre fiches font mention des seuils de quantification ; et il est difficile de savoir
exactement quel appareil a été utilisé pour déterminer ces teneurs limites. Cependant pour le
cadmium et le plomb, compte tenu du seuil indiqué, on peut supposer qu’il s’agisse de la
technique par four.
Il aurait été intéressant que les limites de quantification par ICP/MS soit citées dans la
fiche 1.

Comme pour les sols la technique SAA en four apparaît plus sensible que la technique par
ICP pour le cadmium et le plomb. Cependant l’ICP reste intéressant pour son rapport
rapidité/seuil lorsque l’analyse porte sur plusieurs métaux.

Tableau 31 : Limites de quantification mentionnées dans les protocoles répertoriés

Métal ICP/AES SAA flamme SAA four


Al 4
As 0,1? 0,1? 0,1?
B 0,57
Cd 0,01?-0,1-0,025? 0,01?-0,01? 0,01?-0,01?-0,025?
Co 0,03? 0,03? 0,03?
Cr 0,05? 0,05? 0,05?
Cu 0,13
Fe 0,045
Mn 0,008
Mo 0,13? 0,13?
Ni 0,03? 0,03? 0,03?
Pd 1,25
Pb 0,1?-0,25-0,2? 0,1?-0,15? 0,1?-0,15?-0,2?
Pt 0,5
Se 0,1 0,1? 0,1?
Zn 0,007-0,1-1? 1? 1?-1?
Fiche 2-3 et 3bis-8 2-6 2-6-8

Le seuil de quantification du platine et du palladium donné pour l’ICP/AES est assez élevé
par rapport à celui donné pour les sols par ICP/MS. 25 fois plus élevé pour le palladium et

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96 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

10 fois plus élevé pour le platine. Ces deux éléments métalliques sont le plus souvent
analysés en ultra traces.

L’analyse de lichens a montré que l’utilisation de l’ICP/MS permet d’élargir le champ


d’investigation de recherche des métaux comme l’arsenic, le cadmium, le nickel, le plomb,
etc. présents à l’état d’ultra trace dans les végétaux [2].

II.3.4. Conclusion

A l’étude des différentes méthodes recensées dans ce document, il n’apparaît pas de


protocole type pour l’analyse des ETM dans les végétaux et chaque laboratoire suit un mode
opératoire qui lui est propre, plus ou moins adapté de la normalisation issue des sols ou de
pratiques éprouvées. Le schéma représenté en figure 7 reprend la trame générale des
processus suivis et les variantes utilisées.

Les différences sont plus marquées sur les étapes qui précèdent la mise en solution et
l’analyse de l’échantillon, et notamment pour l’étape de prélèvement dont les modalités
varient fortement d’un laboratoire à l’autre. En l’absence de norme, le protocole de
prélèvement de l’INRA (annexe 3) peut servir avantageusement de référence s’il n’est pas
en contradiction avec le sujet de l’étude.

Pour les étapes de préparation et d’analyse des échantillons, les modes opératoires
répertoriés sont plus proches les uns des autres et il est possible de dégager trois types
principaux de mise en solution : l’attaque à l’acide fluorhydrique, l’attaque à l’acide nitrique et
l’attaque au mélange H2O2/HNO3.

Cette dernière est très intéressante car elle est réalisée en système fermé et l’eau oxygénée
permet une oxydation efficace de la matière organique. Pour le dosage proprement dit, les
différences sont moins marqués compte-tenu des appareils disponibles pour réaliser ce type
d’analyse. L’utilisation de tel ou tel appareil est essentiellement déterminé par l’ordre de
grandeur de la teneur en métal à mesurer dans l’échantillon.

CERTU – 2004 97
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

PRELEVEMENT--------------------
Protocole
------ de l’INRA ou adapté à l’étude

Conservation « au froid » en flacon en verre


ou en plastique ou en filet plastique hermétique

Teneur en matière sèche 105°C


PREPARATION DES ECHANTILLONS------------
Pré-traitement-------------------------------
Séchage à température < 60°C

Végétaux cassants Végétaux fibreux

Broyage < 500 µm Hachage le plus fin possible

Mise en solution----------------------------

Prise Essai 0,25 g ou 0,5 g ou 1 g ou 2 g

Calcination environ 450°C avec Calcination 420°C avec


programme de chauffe 4 heures programme de chauffe 4 heures

« Attaque HF » « Attaque H2O2/HNO3 » « Attaque HNO3 » « Attaque HNO3 »

Bain de sable Micro-onde fermé Tube fermé sous Bain de sable


ou plaque ou reflux pression ou plaque

Mise à sec Chauffage (programme) Chauffage 60°C Mise à sec

Reprise du résidu Reprise du résidu

Filtration Filtration Filtration Filtration

Calcination Calcination
Attaque HF Attaque HF

Jaugeage
ANALYSES-------------------------------------------

Tous les métaux Tous les métaux Tous les métaux Cd, Pb

ICP / AES ICP / MS SAA flamme SAA four

Figure 7 : Représentation du processus d’analyse des ETM sur les végétaux

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


98 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

III. Dosage des HAP sur les végétaux : Exemples de protocoles

III.1. Présentation de la méthode

Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les
végétaux, de pratiques de laboratoire (fiches 1) et d’un rapport de DEA (fiche 2).

Très peu de laboratoires réalisent ce type d’analyse et il a été difficile, dans le cadre de cette
étude, de se procurer d’autres exemples de protocoles.

III.2. Liste des fiches présentées

Fiche 1 : Laboratoire E.P.L.D., 2004, [pratiques de laboratoire d’analyses]


Centre de Lagor
Prestations d’analyses sur les végétaux
Diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non)

Fiche 2 : Rapport de DEA de Carine Bryselbout, 1998 [4]


Laboratoire Sols et Environnement ENSAIA – INRA, Nancy
Effets de proximité des autoroutes, cas des émissions
d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)
Diverses espèces végétales en bordure d’autoroute

CERTU – 2004 99
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

HAP sur VEGETAUX - Fiche 1

Analyse des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques sur les végétaux

Pratiques de laboratoire, 2004 :

EPLD, Centre de Lagor

Analyse de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non).

Mode de prélèvement
Pas de mode opératoire particulier.

Préparation des échantillons

Extraction au soxlhet au dichlorométhane,


Purification des extraits sur colonne d’alumine.

Analyses
Dosage des HAP par HPLC à fluorescence.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


100 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux

HAP sur VEGETAUX - Fiche 2

Effets de proximité des autoroutes, cas des émissions


d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP)

Rapport de DEA de C. Bryselbout, 1998

Etude bibliographique sur les HAP : présentation de leur forme chimique, leur origine, leur toxicité
pour l’homme, leur impact sur les végétaux, les teneurs moyennes rencontrées dans l’environnement,
etc. Le lecteur désireux de plus amples informations sur ces composés est invité à consulter le rapport
de Mlle Bryselbout.

Etude expérimentale : caractérisation des effets d’une autoroute en matière de pollution des sols, des
végétaux et des aérosols en HAP en fonction de la distance à la voie.

Mode de prélèvement
Chaque échantillon est composé de 3 prélèvements de végétaux de 50 g environ effectués à 1 m
d’intervalle parallèlement à l’axe de l’autoroute, puis mélangés.

Préparation des échantillons


Préparation et extraction :
Les échantillons sont séchés à l’étuve à 45°C pendant 18 h, puis broyés à l’aide d’un pilon en
céramique. Une masse de 150 mg est ensuite prélevée et mélangée à 300 mg de silice (silicagel 60,
d = 0,063-0,200 mm, Merck). Le tout est introduit dans une pipette pasteur préalablement cotonnée. Les
HAP sont extraits par passages successifs de 3 fois 1 ml de dichlorométhane et récoltés dans un pilulier
préalablement étiqueté et pesé.

Séparation des fractions d’hydrocarbures saturées et aromatiques :


5 à 10 mg d’extrait séché et pesé sont transférés sur une colonne formée par une pipette pasteur
contenant 600 mg de silice et 150 mg de Florisil (TLC, Merck) puis sont élués par 3 fois 500 µl de n-
pentane afin de récolter la fraction hydrocarbure saturée, puis par 3 fois 500 µl de n-
pentane / dichlorométhane (65/35 v:v) pour récolter la fraction hydrocarbure aromatique.
Chaque fraction est collectée dans un pilulier préalablement étiqueté et pesé.

Analyses
Analyse des fractions hydrocarbures aromatiques par chromatographie en phase gazeuse couplée à la
spectrométrie de masse (GC/MS).
Le chromatographe en phase gazeuse (Varian 3400) est équipé d’un passeur automatique
d’échantillons (Varian 8200) et couplé à un spectromètre de masse à trappe ionique (Saturne 2000,
Varian). L’injection se fait en tête de colonne où la pression en hélium est de 11,6 psi. La colonne
capillaire a une longueur de 30 m, un diamètre interne de 0,25 mm et une épaisseur de phase de
0,25 µm.
Programmation du four : montée en température de 35 à 110°C à 25°C/min, puis de 110 à 300°C à
3°C/min, puis maintien à 300°C pendant 10 minutes. Même programme pour l’injecteur mais reste
toujours 3°C au-dessus du four.
Paramètres d’acquisition : impact électronique de 70 eV et balayage de 100 à 300 uma. Injection de
0,8 µl d’échantillon en automatique selon la méthode du sandwich (0,2 µl de dichlorométhane, 0,2 µl
d’air, et 0,8 µl d’extrait).
Analyse de standards des 16 HAP à différentes concentrations dans les mêmes conditions afin de
calibrer l’appareil et faciliter l’identification des composés contenus dans les échantillons.

CERTU – 2004 101


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

III.3. Comparaison des méthodes

Seuls deux exemples de protocole de dosage des HAP sur les végétaux ont pu être
rassemblés dans le cadre de cette étude, rendant difficile une réelle comparaison des
méthodes employées.

L’analyse des HAP dans les végétaux présente en effet une certaine difficulté car ces
composés sont souvent présents en faible proportion dans les plantes contaminées. D’où le
peu de cas rencontrés présentant le dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques
sur les végétaux et a fortiori l’analyse des HAP d’origine routière. En outre, certains HAP
peuvent se trouver au sein de la plante sous forme liée et peu extractible ce qui rend difficile
leur quantification.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


102 n° 01 80 00695 Août 2004
Conclusion

Conclusion

Après avoir présenté les principales sources de pollution d’origine routière, les niveaux de
contamination les plus souvent rencontrés dans les sols et les végétaux à proximité des
voies urbaines et inter-urbaines, et les caractéristiques des deux familles de polluants que
sont les éléments traces métalliques (ETM) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP), notre étude a permis de préciser les méthodes générales de dosage associées sur
les deux matrices étudiées et de comparer les différents protocoles utilisés.

Si l’analyse des polluants sur les sols, et notamment des métaux, fait l’objet de procédures
normalisées, la détermination de la contamination des végétaux n’est réalisée que par un
nombre limité d’organismes et s’appuie davantage sur des pratiques de laboratoire.

Les méthodes recensées concernent parfois des matrices différentes, renfermant des
concentrations en polluants variées, décrites, pour certaines d’entre elles, sans précision de
leur origine ni des facteurs de choix ayant prévalus à leur utilisation. L’emploi de tel ou tel
produit ou procédé, lorsqu’il ne fait pas référence à une norme, n’est que très rarement
explicité.

En l’absence de critères objectifs tels que rendement d’extraction, limites de quantification,


répétabilité, etc., la comparaison des protocoles recueillis peut difficilement être étendue à
l’ensemble des fiches présentées.

Néanmoins, cette étude s’est efforcée de comparer les différentes méthodologies employées
à chaque étape du processus d’analyse (conservation, transport, préparation des
échantillons, mise en solution des polluants, et dosage) et d’en dégager les avantages et
inconvénients. Elle a notamment mis en évidence la grande hétérogénéité des pratiques en
ce qui concerne l’analyse sur les végétaux. C’est particulièrement vrai pour les mesures
relatives aux HAP que très peu de laboratoires réalisent et pour lesquels la majorité des
différences constatées s’expliquent en premier lieu par les caractéristiques du matériel utilisé
par les différents laboratoires.

Au delà du travail de comparaison, ce rapport propose, pour chacun des couples


matrice/polluant un schéma général d’analyse, établi à partir de la synthèse des différentes
méthodes recensées, qui a vocation à servir de guide de référence pour la détermination des
ETM et HAP sur les sols et les végétaux.

CERTU – 2004 103


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Glossaire

Biais (parfois appelé rendement ou taux de récupération) : erreur systématique du système


de mesure. Cette différence entre la quantité d’élément analysé présente dans
l’échantillon et celle de l’échantillon présentée à la fin du processus de mesure peut
être due aux pertes, à la contamination ou aux interférences liées au traitement. Le
biais est généralement estimé par la comparaison à des échantillons certifiés de
matériaux de référence.

Blanc : échantillon artificiel destiné à contrôler l’introduction d’artéfacts dans un procédé. En


particulier, les blancs de laboratoire permettent de tester la méthode, l’appareillage
et les réactifs utilisés, en terme de d’interférence ou de pollution [21].

Bruit de fond : concentration représentative ambiante en un élément ou composé dans un


milieu donné. Elle tient compte des concentrations naturelles et de celles provenant
éventuellement de source d’origine anthropique autres que celles du site étudié [21].

Dérive : défaut d’un laboratoire qui produit des valeurs variables en fonction des dates
d’analyse (contraire : fidélité) [21].

Incertitude de la mesure : paramètre associé au résultat d’un mesurage qui caractérise


l’étendue des valeurs parmi lesquelles est supposée se situer la valeur vraie, avec
un certain degré de confiance qui est spécifié [15].

Limite de détection : plus basse concentation d’un élément ou d’une substance décelable
pour une méthode et une matrice données. Cette valeur est par convention fixée à
la concentration équivalent à trois fois la valeur de l’écart-type déterminé sur une
série de mesures effectuées sur des essais à blanc [15].

Limite de quantification (limite de dosabilité inférieure) : concentration au-dessus de


laquelle dans une matrice définie, une mesure quantitative peut être réalisée par
une méthode donnée avec un niveau de confiance spécifié. Elle est par convention
fixée à la concentration équivalent à 10 fois la valeur de l’écart-type déterminé sur
une série de mesures effectuées sur des essais à blanc [15].

Sonication : procédé de traitement par ultrasons, utilisé le plus souvent en biologie pour
briser les parois cellulaires des micro-organismes de façon à libérer les substances
retenue à l’intérieur des cellules. L'utilisation des ultrasons provoque la formation de
microbulles dans la solution expérimentale contenant les cellules, qui par un cycle
de décompression, compression et d'implosion de ces microbulles génère, à
l'échelle microscopique, de puissantes forces qui détruisent les cellules en
suspension [Guide d’utilisation d’un sonificateur haute densité].

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


104 n° 01 80 00695 Août 2004
Bibliographie

Bibliographie

[1] – Académie des Sciences, 2000. Pollution localisée des sols et des sous-sols par les
hydrocarbures et par les solvants chlorés. Rapport n°44, mars 2000, Paris : Tec et Doc,
417 p.

[2] – Baffi, C., Bettinelli, M., Beone, G.M. et Spezia, S., 2002. Comparison of different
analytical procedures in the determination of trace elements in lichens. Chemosphere,
vol. 48, pp 299-306.

[3] – Belkessam, L., Lecomte, P. et Milon, V., 1998. Comparaison inter laboratoire de
résultats d’analyse des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans un sol. Déchets,
Sciences et Techniques, n°12, 4ème trimestre 1998, pp 41-47.

[4] – Bryselbout, C., 1998. Effets de proximité des autoroutes, cas des émissions
d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques. Rapport de DEA, Institut National
Polytechnique de Lorraine, 33 p.

[5] – Dahmani-Muller, H., 2000. Phyto-réhabilitation des sols pollués par des éléments
métalliques : facteurs et mécanismes de prélèvement dans les sols et d’accumulation par
des espèces métallophytes. Thèse de doctorat, ENGREF Paris, 151 p.

[6] – Deletraz, G. et Paul, E.,1998. Etat de l’art pour l’étude des impacts des transports
routiers à proximité des routes et autoroutes. Rapport intermédiaire non confidentiel mars
1998, ADEME, 144 p.

[7] – Des Ligneris, L., Douay, F. et Sterckeman, T., 1999. Teneurs en métaux (Pb, Cd et
Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations agricoles et les jardins familiaux. Programme
de recherches concertées, Etude d’un secteur pollué par les métaux, Partie 1, Volume 3,
Laboratoire Sols et Environnement, ISA Lille, 131 p.

[8] – Doornaert, B. et Pichard, A., 2003. Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP).


Evaluation de la relation dose-réponse pour des effets cancérigènes : approche substance
par substance (facteurs d’équivalence toxique - FET) et approche par mélange. Evaluation
de la relation dose-réponse pour des effets non cancérigènes : Valeurs Toxiques de
Référence (VTR). INERIS, Rapport final du 18 décembre 2003, 64 p.

[9] – Douay, F. et Fourrier, H., 2003. Détermination des teneurs en métaux lourds (plomb,
cadmium et zinc) dans les sols des potagers et des pelouses du lotissement du Grand
marais, Commune d’Auby. Laboratoire Sols et Environnement, ISA Lille, 13 p.

[10] – Douay, F. Pruvot, C. et François, M., 2002. Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés
et maïs cultivés aux alentours des usines métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby.
Comparaison avec les caractéristiques physico-chimiques des sols, leur degré de
contamination et la spéciation des polluants métalliques. Laboratoire Sols et Environnement,
ISA Lille, 39 p.

[11] – Douay, F. Pruvot, C. et Sterckeman, T., 2001. Etude d’un secteur pollué par les
métaux. Complément sur la connaissance des teneurs en métaux (Cd, Pb et Zn) de
végétaux cultivés dans les exploitations agricoles aux alentours des sites métallurgiques de
Noyelles-Godault et d’Auby. Influence des retombées de poussières sur la contamination de

CERTU – 2004 105


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

cultures potagères. Laboratoire Sols et Environnement, ISA Lille, Programme de recherche


concertées, 63 p.

[12] - Durand, C., 2003. Caractérisation physico-chimique des produits de l’assainissement


pluvial. Origine et devenir des métaux traces et des polluants organiques. Thèse de doctorat,
Université de Poitiers, 248 p.

[13] – Garrec, J-P., Rose, C. et Radnai, F., 2002. Etude de la pollution atmosphérique
autoroutière en forêts de Rennes et de Liffré. Institut National de la Recherche Agronomique,
Nancy. 3 p.

[14] – Garrec, J-P. et Van Haluwyn, C., 2002. Biosurveillance végétale de la qualité de
l’air : concepts, méthodes et applications, Paris : Editions Tec et Doc, 117 p.

[15] – Guide pour la qualité en chimie analytique. Aide pour l’accréditation. 2002.
Guide CITAC / EURACHEM, version française, 51 p.

[16] – Guide technique relatif aux installations de stockage de déchets inertes. 2001.
Guide du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Avril 2001, 44 p.

[17] – Hébrard-Labit, C., 1998. Influence du compartiment bactérien sur le transfert du zinc
en milieu poreux non saturé – Expériences et modélisation. Thèse de doctorat, INSA de
Lyon, 306 p.

[18] – Ignatiadis, I. et Abou Akar, A., 1999. Analyse in situ des polluants métalliques des
sols par fluorescence X et inter comparaison avec des méthodes d’analyse de laboratoire
après extraction. Séminaire sur l’analyse, les méthodologies de traitement et la réhabilitation
de sols pollués, Paris, 13-15 avril 1995. Poster-conférence.

[19] – Infos Cnrssp, Janvier 2004. Diagnostic rapide sur site, utilisation de méthodes
d’évaluation de la teneur en métaux de sols pollués par mesure de leur susceptibilité
magnétique et par fluorescence X. Centre National de Recherche sur les Sites et Sols
Pollués, Revue d’information, janvier 2004.

[20] – Infos Cnrssp, Mai 2004. Outils de diagnostic rapide in situ appliqués aux HAP et aux
BTEX sur les anciens sites de la carbochimie. Centre National de Recherche sur les Sites et
Sols Pollués, Revue d’information, mai 2004.

[21] – Jeannot, R., Lemière, B. et Chiron, S., 2001. Guide méthodologique pour l’analyse
des sols pollués. Orléans : Editions du BRGM, 83 p.

[22] - Lemière, B. et al., 2001. Guide sur le comportement des polluants dans les sols et les
nappes. Orléans : Editions du BRGM, 119 p.

[23] – MacNaeidhe, F., 1995. Procedures and precautions used in sampling techniques and
analysis of trace elements in plant matrices. The Science of the Total Environment, vol. 176,
pp 25-31.

[24] – Malbreil, N., 1997. La pollution en bordure d’autoroute et son impact sur la végétation.
Rapport de DESS, Université de Metz, 56 p.

[25] – Massounie, O., 2002. Jardins familiaux et pollution atmosphérique de proximité


d’origine routière. Rapport de fin d’études ENSAIA Nancy, publication CERTU/SETRA, 72 p.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


106 n° 01 80 00695 Août 2004
Bibliographie

[26] - Pagotto, C., 1999. Etude sur l’émission et le transfert dans les eaux et les sols des
éléments traces métalliques et des hydrocarbures en domaine routier. Thèse de doctorat,
Université de Poitiers, 252 p.

[27] – Proix, N., Sterckeman, T., Thomas, P. et Hennebert, P., 2004. Extraction des
éléments métalliques des sols et sédiments par l’eau régale : comparaison de différents
modes de digestion. Etude menée dans le cadre de travaux de normalisation Afnor,
Commission X 31-C.

[28] – Promeyrat, S., 2001. Contribution à l’étude de la pollution atmosphérique


autoroutière. Caractérisation des flux de déposition et de la contamination métallique de
l’environnement de proximité. Thèse de doctorat, Université de Metz, 206 p.

[29] – Schwedt, G., 1993. Atlas de poche des méthodes d’analyse. Paris : Flammarion
Médecine-Sciences, 234 p.

[30] – Vassileva, E., Docekalova, H., Baeten, H., Vanhentenriijk, S. et Hoenig, M., 2001.
Revisitation of mineralization modes for arsenic and selenium determinations in
environmental samples. Talanta, vol. 54, pp 187-196.

CERTU – 2004 107


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Annexes

Annexe 1 : Méthodes analytiques de laboratoire

Annexe 2 : Liste des normes relatives au dosages des ETM et HAP

Annexe 3 : Protocole de prélèvement des plantes de L’INRA de Bordeaux

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108 n° 01 80 00695 Août 2004
Annexe 1

Annexe 1

Méthodes analytiques de laboratoire

Définitions et commentaires issus de l’Encyclopédie Universalis, 1995, du rapport de


Deletraz et Paul, 1998 (Chapitre 2. Méthodes et techniques), du rapport n°44 de l’Académie
des Sciences, 2000, de la thèse de Durand, 2003 (Chapitre 1), et de divers sites internet sur
les techniques analytiques.

1. La chromatographie

La chromatographie est une technique de séparation des substances chimiques qui repose
sur des différences de comportement de séparation entre une phase mobile courante et une
phase stationnaire. Introduite en 1952, elle constitue une technique incontournable de
l’analyse des gaz. Elle permet de séparer le constituants d’un mélange et, grâce à son
couplage avec divers détecteurs, d’effectuer la plupart des dosages, quelle que soit la teneur
des constituants.

Principe :
La séparation chromatographique peut être réalisée avec des mélanges contenant de
nombreux constituants. Le mélange, en très faible quantité, est dissous dans un solvant puis
introduit dans la phase fixe, au sommet d’une colonne dont les conditions, de température
notamment, doivent être adaptées au mélange. La colonne est soumise à percolation ce qui
entraîne la migration des substances. Chaque substance ayant sa propre vitesse de
migration, la séparation est bientôt effective entre les différents composés.

L’échantillon est transporté par un courant de gaz mobile au travers d’un tube rempli d’un
solide finement morcelé, ou peut-être enduit d’une pellicule d’un liquide.

Chromatographie en phase gazeuse :


En gazométrie, la chromatographie en phase gazeuse (CPG ou CG le plus souvent) est la
plus répandue. Cette technique est basée sur une phase stationnaire solide pour laquelle la
rétention des substances à analyser est la conséquence de l’adsorption physique. Grâce à
sa simplicité, sa sensibilité et son efficacité, la CPG représente l’un des instruments les plus
importants dans le domaine de la chimie.

Chromatographie en phase liquide :


Les laboratoires utilisent également la chromatographie en phase liquide (CPL) qui permet la
détection en continu des fractions. La chromatographie liquide haute performance (HPLC)
est aussi fréquemment utilisée. La HPLC est utile pour la séparation des ions ou des
molécules dissous dans un solvant. Si la solution échantillon entre en contact avec une
deuxième phase solide ou liquide, les différents solutés interagiront à des degrés variables
avec l’autre phase en raison des différences d’adsorption, d’échange d’ions, de
cloisonnement ou de taille. Ces différences permettent aux composants du mélange de se
séparer les uns des autres et déterminent le temps de transit des solutés à travers une
colonne.

CERTU – 2004 109


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

D’autres techniques existent : chromatographie par adsorption, chromatographie de partage


liquide-liquide, chromatographie sur résines échangeuses d’ions, chromatographie sur
papier, chromatographie sur couches minces.

Figure 8 : Exemple de chromatographe en Figure 9 : Exemple de chromatographe en


phase gazeuse – GC/MS phase liquide – HPLC/MS

Amélioration du système :
Pour affiner les analyses, de nombreux autres détecteurs sont venus s’ajouter aux
catharomètres (qui mesurent la conductivité thermique du gaz) : des détecteurs à flamme
(détecteur à photométrie de flamme (DPF)), à ionisation (« chromatographie ionique » avec
détecteur à ionisation de flamme (FID)), à décharge dans un gaz sous basse pression,
détecteurs électrochimiques, balances à gaz.

Pour faciliter l’identification des constituants de mélanges complexes, notamment lorsqu’ils


ne sont présents qu’à l’état de traces, on utilise fréquemment les couplages
chromatographie / spectroscopie infrarouge et chromatographie / spectrométrie de masse.

2. La spectrométrie de masse

La spectrométrie de masse (MS) utilise le mouvement des ions dans les champs électriques
et magnétiques afin de les classer en fonction de leur rapport masse/charge. Cette technique
fournit des informations qualitatives et quantitatives sur la composition atomique et
moléculaire des matériaux inorganiques et organiques.

Principe :
Le spectromètre de masse est un appareil qui fait correspondre à chacune des masses des
élément d’un corps (atomes, molécules, fraction ou association de molécules, radicaux, etc.),
après ionisation, sous vide élevé, une indication chiffrée renseignant sur la présence et les
quantités relatives des éléments constitutifs de ce corps.

Les mesures sont qualitatives car le spectre constitue une empreinte digitale plus ou moins
caractéristique, selon l’échantillon, de sa structure moléculaire et les conditions d’ionisations,
et quantitatives, puisque l’amplitude du signal pour un fragment quelconque est directement
proportionnelle à la masse de produit déposé dans l’appareil. Les banques de spectres
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
110 n° 01 80 00695 Août 2004
Annexe 1

renferment plus de 120 000 produits, organiques pour la plupart. Les moyens informatiques
permettent de comparer le spectre d’un échantillon a priori inconnu avec ceux de la banque
et d’en déduire en quelques minutes son identité ainsi que la quantité présente.

Composés détectables :
La méthode s’applique à presque tous les gaz et à presque tous les liquides.

3. La spectrométrie d’absorption atomique (SAA)

La spectroscopie se base sur l’analyse des rayonnements électromagnétiques se traduisant


par un spectre d’absorption du gaz dans des longueurs d’onde spécifiques. Ces méthodes
utilisent l’absorption dans le visible, l’ultraviolet et l’infrarouge, mesurée grâce au
spectromètre, souvent appelé spectrophotomètre dans les articles. La spectrométrie
d’absorption atomique (SAA) est une des méthodes de spectroscopie.

La SAA est fondée sur le principe que les atomes libres peuvent absorber la lumière d’une
certaine longueur d’ondes. L’absorption de chaque élément est spécifique, aucun autre
élément n’absorbe sa longueur d’ondes. L’absorption de lumière par les atomes fournit ainsi
un puissant instrument analytique à la fois pour l’analyse quantitative et qualitative.

Principe :
La détermination spectroscopique d’espèces atomiques peut seulement être réalisée à partir
d’un échantillon à l’état gazeux, dans lequel les atomes individuels comme l’Ag, l’Al, l’Au, le
Fe et le Mg sont nettement séparés les uns des autres.

La chaleur nécessaire pour faire passer l’échantillon à l’état gazeux et placer l’élément à
doser dans un état « fondamental » est générée par une flamme ou un four de graphite. La
SAA de flamme analyse seulement les solutions, tandis que la SAA de four de graphite
analyse les solutions, les boues liquides et les échantillons à l’état solide.

SAA flamme :
Un atomiseur de flamme consiste en un nébuliseur qui convertit l’échantillon en un aérosol,
qui est alimenté dans le brûleur. L’atomisation se produit dans la flamme qui est
habituellement alimentée par de l’acétylène et du protoxyde d’azote.

SAA four :
Un atomiseur électrothermique fournit une grande sensibilité parce qu’il atomise l’échantillon
rapidement. L’atomisation se produit dans un four de graphite cylindrique, ouvert aux deux
extrémités et qui contient un trou au centre pour la présentation des échantillons. Deux
courants de gaz inertes sont utilisés. Le courant externe empêche l’air de rentrer dans le
foyer et le courant interne garantit que les vapeurs générées dans la matrice de l’échantillon
sont rapidement éloignées du four. Le gaz le plus communément utilisé est l’argon.

Une fois que l’élément à doser est dissocié, on mesure alors son absorption sur des
longueurs d’onde caractéristiques.

CERTU – 2004 111


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Figure 10 : Exemple de SAA flamme et four (appareil INRA Bordeaux)

Composés détectables :
Pratiquement tous les métaux et métalloïdes, à l’exception du soufre, du carbone, des
halogènes et des gaz.

3. La spectrométrie infrarouge

La spectrométrie infrarouge est la mesure de la longueur d’ondes et de l’intensité de la


lumière infrarouge moyenne pour un échantillon. L’infrarouge moyen dispense suffisamment
d’énergie pour stimuler les vibrations moléculaires à des niveaux d’énergie supérieurs. La
longueur d’ondes des bandes d’absorption infrarouges est caractéristique des types
particuliers de liaisons chimiques, et la spectroscopie infrarouge trouve sa plus grande utilité
dans l’identification des molécules organiques et organométalliques.

La haute sélectivité de la méthode rend possible l’estimation de la substance à analyser


dans une matrice complexe. Cette méthode implique l’examen des mouvements de torsion,
de courbure, de rotation et de vibration des atomes dans une molécule.

Principe :
Un spectrophotomètre infrarouge est un instrument qui fait passer de la lumière infrarouge à
travers une molécule organique et produit un spectre contenant un graphique du montant de
lumière transmise sur l’axe vertical, par rapport à la longueur d’ondes de la radiation
infrarouge sur l’axe horizontal. Dans les spectres infrarouges les pics d’absorption pointent
vers le bas parce que l’axe vertical correspond au pourcentage de transmission de la
radiation à travers l’échantillon. L’absorption de la radiation abaisse la valeur du pourcentage
de transmission. Comme tous les liens d’une molécule organique interagissent avec la
radiation infrarouge, le spectre infrarouge fournit une somme considérable de données
structurelles.

Composés détectables :
Molécules organiques et organométalliques.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


112 n° 01 80 00695 Août 2004
Annexe 1

4. La spectrométrie (optique) d’émission atomique (AES)

Les atomes ou les molécules qui sont stimulés à de hauts niveaux d’énergie peuvent se
désintégrer à des niveaux plus bas en émettant des radiations (émission ou luminescence).
Pour les atomes stimulés par une source d’énergie à haute température, cette émission de
lumière est communément appelée émission atomique ou optique (spectroscopie d’émission
atomique), et pour les atomes stimulés par la lumière, on emploie le nom de fluorescence
atomique (spectroscopie de fluorescence atomique).

Principe :
La spectroscopie d’émission atomique (AES) utilise une mesure quantitative de l’émission
optique provenant des atomes stimulés, pour déterminer la concentration de la substance à
analyser. Les atomes de la substance à analyser dans la solution sont aspirés dans la région
de stimulation où ils sont dissous, vaporisés et atomisés par une flamme, une décharge, ou
un plasma. Ces sources d’atomisation haute température fournissent suffisamment d’énergie
pour propulser les atomes à de hauts niveaux d’énergie. Les atomes se désintègrent pour
retourner à des niveaux plus bas en émettant de la lumière.

5. Plasma couplé par induction (ICP)

Cette technique est couramment utilisée au laboratoire pour quantifier la teneur en métal
d'échantillons liquides ou solides.

Figure 11 : Exemple ICP/AES Figure 12 : Exemple ICP/MS

Principe :
Un générateur haute fréquence est utilisé pour chauffer un courant d'argon et créer un
plasma (gaz ionisé) par l'intermédiaire d'une bobine d'induction. La température atteinte est
de l'ordre de 7000 à 8000°K. Au contact du plasma, l'échantillon, préalablement minéralisé,
est réduit à l'état d'atomes indépendants et d'ions. Ces atomes, excités par le plasma, ré-
émettent l'énergie qu'ils ont acquise sous forme d'un rayonnement électromagnétique
(photons). La lumière émise entre dans un spectromètre qui la disperse et sépare les
différentes raies d'émission présentes dans le rayonnement. Chaque élément chimique
possède un spectre optique caractéristique et l'intensité des raies émises par l'échantillon est
proportionnelle à la concentration des éléments qu'il contient.

CERTU – 2004 113


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

Cette méthode est beaucoup moins sensible que la SAA mais elle est appréciée pour sa
rapidité (quelques dizaines d’éléments par minute en ICP contre un élément toutes les
7 minutes en SAA).

ICP/AES :
Le dosage par spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction
(ICP/AES) est utilisable pour presque tous les éléments de la classification périodique. Il est
utilisé pour de larges gammes de concentrations.

ICP/MS :
La spectrométrie de masse utilisant un plasma inductif comme source d’excitation (ICP/MS)
est actuellement la technique multi élémentaire la plus performante permettant d’obtenir une
information quantitative quasi exhaustive sur la composition d’un échantillon. La grande
sensibilité des instruments, associé à un très faible bruit de fond du système de détection,
permet d’obtenir, pour la plupart des éléments recherchés, des limites de quantification plus
faibles que celles obtenues par d’autres techniques.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


114 n° 01 80 00695 Août 2004
Annexe 2

Annexe 2

Liste des normes relatives au dosage des ETM et HAP


Cette liste recense les références des normes citées dans le présent document. Certaines
normes relatives au dosage sur les eaux n’y sont pas mentionnées.

NF ISO 10 381-1 (X31-008-1) : Qualité du sol. Echantillonnage. Partie 1 : Lignes directrices


pour l’établissement des programmes d’échantillonnage. Mai 2003.

NF ISO 10 381-2 (X31-008-2): Qualité du sol. Echantillonnage. Partie 2 : Lignes directrices


pour les techniques d’échantillonnage. Mars 2003.

NF X 31-101 : Qualité des sols. Préparation d’un échantillon de sol pour l’analyse physico-
chimique. Séchage, émottage et tamisage à 2 mm. Novembre 1992.

NF ISO 11 465 (X 31-102) : Qualité des sols. Détermination de la teneur pondérale en


matière sèche et en eau. Méthode gravimétrique. Août 1994.

NF X 31-147 : Qualité des sols. Sols, sédiments. Mise en solution totale par attaque acide.
Juillet 1996.

NF X 31-151 : Qualité des sols. Sols, sédiments, boues de station d’épuration. Mise en
solution d’éléments métalliques en traces (Cd, Co, Cr, Cu, Mn, Ni, Pb, Zn) par attaques
acides. Juin 1993.

PR NF ISO 18 287 (X 31-170) : Qualité des sols. Dosage des hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP). Méthode par chromatographie en phase gazeuse avec détection
par spectrométrie de masse.

NF X 31-210 : Déchets. Essai de lixiviation. Mai 1998.

NF X 31-410 : Qualité du sol. Dosage des huiles minérales. Méthode par spectrométrie à
l’infrarouge et méthode par chromatographie en phase gazeuse. Statut :
expérimentale. Septembre 1994.

NF ISO 11 464 (X 31-412) : Qualité des sols. Pré traitement des échantillons pour analyses
physico-chimiques. Décembre 1994.

NF ISO 11 466 (X 31-415) : Qualité des sols. Extraction des éléments en traces solubles
dans l’eau régale. Juin 1995.

NF ISO 13 877 (X 31-417) : Qualité du sol. Dosage des hydrocarbures aromatiques


polycycliques. Méthode par chromatographie en phase liquide à haute performance
(HPLC). Avril 1999.

NF ISO 14 507 (X31-425) : Qualité du sol. Pré-traitement des échantillons pour la


détermination des contaminants organiques. Septembre 2003.

NF ISO 15 009 (X 31-426) : Qualité du sol. Détermination par chromatographie en phase


gazeuse des teneurs en hydrocarbures aromatiques volatils, en naphtalène et en

CERTU – 2004 115


Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux

hydrocarbures halogénés volatils. Méthode par purge et piégeage avec désorption


thermique. Février 2003. (non citée dans corps de texte)

NF ISO 14 869-1 (X31-428-1) : Qualité du sol. Mise en solution pour la détermination des
teneurs élémentaires totales. Partie 1 : Mise en solution par l’acide fluorhydrique et
l’acide perchlorique. Août 2001.

FD X 31-610 : Qualité du sol. Méthode de détermination semi-quantitative des hydrocarbures


aromatiques polycycliques (HAP) dans les sols. Guide de sélection et d’utilisation des
kits de dosage immuno-enzymatiques. Novembre 1997.

XP T 90-115 : Essais des eaux. Dosage de 6 hydrocarbures aromatiques polycycliques.


Méthode par chromatographie liquide haute pression (CLHP). Septembre 1998.

XP T 90-210 : Qualité de l'eau. Protocole d'évaluation d'une méthode alternative d'analyse


physico-chimique quantitative par rapport à une méthode de référence. Décembre
1999.

XP X 33-012 : Caractérisation des boues. Dosage des hydrocarbures aromatiques


polycycliques (HAP) et des polychlorobiphényles (PCB). Mars 2000.

EPA 8270 : Petroleum waste, Environmental Protection Agency.

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


116 n° 01 80 00695 Août 2004
Annexe 3

Annexe 3

Protocole de prélèvement des plantes de l’INRA de Bordeaux


ESPECE QUAND OU COMMENT QUANTITE PRECAUTIONS
50 fois
3 feuilles maxi sous 2 feuilles sur
Blé floraison Tige principal
l’épi toute la
Pas en pleine floraison
parcelle
45 jours après
Cerisier ouverture de
50 % des fleurs
105 +/- 5 jours Rameaux de
Fruitiers à après ouverture l’année ou
1 feuille centrale pour
25 fois
Pas d’arbres malades, mal
noyaux de 50 % des 2 côtés opposés
4 rameaux de l’année
4 feuilles sur
formés ou en bordure de parcelle
fleurs (ne pas choisir tout le verger
75 ou 105 ou 135 les gourmands)
Fruitiers à +/- 5 jours après
pépins ouverture de
50 % des fleurs
Couper l’extrémité Séchage immédiat à l’air ou au
ème
2 quinzaine d’un ou plusieurs soleil avant expédition, les
Feuillus d’août rameaux latéraux sans feuilles se détachent après
détacher les feuilles séchage
Sur la cime la pousse 30 à 50 g de
10 arbres sains
terminale ou les feuilles vertes
représentatifs de
Feuillage pousses annuelles minimum pour
la parcelle er Expédition immédiate de
De fin octobre à bilatérales du 1 ou du 10 arbres
persistants fin décembre
ème
2 verticille au
l’échantillon (les feuilles se
et Résineux dessus de la flèche
détachent après séchage)
sans détacher les
feuilles
Sur arbres où les Ecarter les fruits malades mal
Fruits Quelques jours En plein vent 2 fruits à
10 fois 2 fruits
feuilles ont été formés et blessés et ceux situés
pomme poire avant la récolte
analysées
2 côtés opposés
à l’intérieur de l’arbre
12
feuilles/jeunes
En fonction de la Sous l’épi principal le
plants (moins Jamais de prélèvement avant la
Pendant la variété de la tiers central de la
Maïs floraison densité de la date feuille enlever la
de 5 feuilles floraison. Eviter la pollution du
20 feuilles/plant végétal par le sol.
de semis nervure centrale
s (au moins 8
feuilles)
Quelques jours Sur l’ensemble A la bêche émotter à 300 à 500 g de Eviter de blesser la partie
Carottes avant la récolte de la parcelle la main matière fraîche racinaire laver sécher
300 à 500 g de
Choux et Quelques jours Sur l’ensemble
Parties aériennes matière fraîche
Eviter de souiller l’échantillon
salades avant la récolte de la parcelle
pour 10 plants
avec du sol
Début de Sur l’ensemble
Fraisiers floraison de la parcelle
Jeunes feuilles adultes 100 feuilles /
Sur pousse
Kiwi Fin août Plante entière comportant au moins 24 feuilles /
6 feuilles et 5 à 6 fruits
25 arbres sains Feuilles formées au
25 fois 4 fois Pas d’arbres malades, mal
Olivier Repos hivernal et 4 brindilles par cours du printemps de
2 feuilles formés ou en bordure de parcelle
arbres l’année précédente
Dernière semaine 4 rameaux de l’année Ne pas prélever tôt le matin ou
ère Le plus près du 30 feuilles avec
d’août ou 1 aux 4 points cardinaux tard le soir ou par temps de pluie
Peuplier semaine de
sommet (le
élimination des 2 1
ère leur
ou lorsque les feuilles sont
dernier verticille) pétioles/arbres
septembre et 2 dernières feuilles humides
1 feuille par souche
ère
Fin de floraison opposée à la 1
3 souches par
Vigne début de
rang sur 16 rangs
grappe ou la feuille 48 feuilles Souche saine et en bon état
véraison immédiate située au
dessus du sarment
1 pétiole sur la feuille
ème
opposée à la 2
Pétioles de Début de Zones
grappe du sarment 50 pétioles Souche saine et en bon état
vignes véraison homogènes
situé au milieu de
10
l’aste

10
Bois de taille de l’hiver.

CERTU – 2004 117


Table des illustrations
Figures
Figure 1 : Principales voies de dispersion des polluants émis en milieu routier (d’après [26]) ........................ 10
Figure 2 : Teneurs moyennes en HAP de différents types de sols (Wild et Jones, 1995 in [26]) ..................... 14
Figure 3 : Métaux lourds dans la classification périodique............................................................................... 17
Figure 4 : Principales sources de pollution des ETM et HAP (d’après [26]).................................................... 18
Figure 5 : Principales sources d’erreurs au cours du processus analytique (d’après [21])................................ 29
Figure 6 : Représentation du processus d’analyse des ETM sur les sols .......................................................... 54
Figure 7 : Représentation du processus d’analyse des ETM sur les végétaux .................................................. 98
Figure 8 : Exemple de chromatographe en phase gazeuse – GC/MS ............................................................. 110
Figure 9 : Exemple de chromatographe en phase liquide – HPLC/MS .......................................................... 110
Figure 10 : Exemple de SAA flamme et four (appareil INRA Bordeaux)........................................................ 112
Figure 11 : Exemple ICP/AES.......................................................................................................................... 113
Figure 12 : Exemple ICP/MS............................................................................................................................ 113

Tableaux
Tableau 1 : Ordre de grandeur de la concentration en polluants et de la charge annuelle transportée par les
eaux de ruissellement [26] 12
Tableau 2 : Exemples de teneurs en métaux (Pb, Cd, Zn) dans des sols non pollués et pollués en bordure
d’autoroute (en ppm) 13
Tableau 3 : Teneurs en HAP dans le sol selon son éloignement à une autoroute, en µg/kg [4] 14
Tableau 4 : Exemples de teneurs en polluants de végétaux pollués (MS : matière sèche) 15
Tableau 5 : Liste des 16 HAP de l’US-EPA 19
Tableau 6 : Schéma d’extraction séquentielle du Bureau Communautaire de Référence [12] 27
Tableau 7 : Nombre de réplicats réalisés lors de l’étape de prélèvement 44
Tableau 8 : Profondeur des profils étudiés dans les fiches répertoriées 44
Tableau 9 : Caractéristiques du mode de tamisage utilisé 46
Tableau 10 : Caractéristiques du mode de séchage utilisé 46
Tableau 11 : Caractéristiques du broyage 47
Tableau 12 : Rapport volume de réactifs/masse de sol utilisé pour la mise en solution des ETM 48
Tableau 13 : Caractéristiques de l’étape de calcination 48
Tableau 14 : Types et volumes de réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM 49
Tableau 15 : Systèmes de digestion utilisés 51
Tableau 16 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des ETM 51
Tableau 17 : Choix de la méthode d’analyse par type de métal 52
Tableau 18 : Limites de quantification mentionnées dans les protocoles répertoriés 53
Tableau 19 : Méthodes de séparation des matières organiques 60
Tableau 20 : Méthodes d’extraction des HAP utilisées 61
Tableau 21 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des HAP 61
Tableau 22 : Protocoles de lavage des végétaux utilisés 88
Tableau 23 : Caractéristiques du mode de séchage utilisé 89
Tableau 24 : Caractéristiques du broyage des végétaux 89
Tableau 25 : Rapport volume de réactif / masse d’échantillon pour la mise en solution 91
Tableau 26 : Caractéristiques de l’étape de calcination 91
Tableau 27 : Réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM sur les végétaux 92
Tableau 28 : Systèmes de digestion utilisés 94
Tableau 29 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des ETM 94
Tableau 30 : Choix de la méthode d’analyse par type de métal 95
Tableau 31 : Limites de quantification mentionnées dans les protocoles répertoriés 96

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


118 n° 01 80 00695 Août 2004
Table des matières

Notice analytique 3

Sommaire 5

Introduction 6

Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP 8


I. LA POLLUTION DES SOLS ET DES VÉGÉTAUX DUE AU TRAFIC ROUTIER 8
I.1. Les types de pollution 8
I.2. Les sources de pollution 9
I.3. Les niveaux de pollution 12
I.4. La dispersion des polluants aux abords des axes routiers 15
II. LES ETM : ÉLÉMENTS TRACES MÉTALLIQUES 17
II.1. Définition 17
II.2. Origine 17
II.3. Principales propriétés physico-chimiques 18
III. LES HAP : HYDROCARBURES AROMATIQUES POLYCYCLIQUES 19
III.1. Définition 19
III.2. Origine 19
III.3. Principales propriétés physico-chimiques 20

Partie II : Méthodes de dosage sur les sols 22


I. L’ANALYSE DES ETM ET HAP SUR LES SOLS 22
I.1. Introduction 22
I.2. Schéma général d’une analyse en laboratoire sur les sols 23
I.3. Précautions particulières 30
I.4. Présentation des résultats 30
I.5. Les méthodes rapides de terrain 30
II. DOSAGE DES ETM SUR LES SOLS : EXEMPLES DE PROTOCOLES 32
II.1. Présentation de la méthode 32
II.2. Liste des fiches présentées 32
II.3. Comparaison des méthodes 44
III. DOSAGE DES HAP SUR LES SOLS : EXEMPLES DE PROTOCOLES 55
III.1. Présentation de la méthode 55
III.2. Liste des fiches présentées 55
III.3. Comparaison des méthodes 59

Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux 64


I. L’ANALYSE DES ETM ET HAP SUR LES VÉGÉTAUX 64
I.1. Introduction : la biosurveillance végétale 64
I.2. Méthodes d’analyse des végétaux en laboratoire 65
II. DOSAGE DES ETM SUR LES VÉGÉTAUX : EXEMPLES DE PROTOCOLES 70
II.1. Présentation de la méthode 70
II.2. Liste des fiches présentées 70
II.3. Comparaison des méthodes 86
III. DOSAGE DES HAP SUR LES VÉGÉTAUX : EXEMPLES DE PROTOCOLES 99
III.1. Présentation de la méthode 99
III.2. Liste des fiches présentées 99
III.3. Comparaison des méthodes 102

CERTU – 2004 119


Conclusion 103

Glossaire 104

Bibliographie 105

Annexes 108
ANNEXE 1 MÉTHODES ANALYTIQUES DE LABORATOIRE 109
ANNEXE 2 LISTE DES NORMES RELATIVES AU DOSAGE DES ETM ET HAP 115
ANNEXE 3 PROTOCOLE DE PRÉLÈVEMENT DES PLANTES DE L’INRA DE BORDEAUX 117

Table des illustrations 118

Table des matières 119

Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols


120 n° 01 80 00695 Août 2004
© ministère de l’Équipement, des Transports, de l’Aménagement du territoire, du Tourisme et de la Mer
centre d’Études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques

Toute reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement du Certu est illicite (loi du 11 mars 1957).
Cette reproduction par quelque procédé que ce soit, constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du code pénal.

Reprographie: CETE de Lyon (+33) (0) 4 72 14 30 30 (décembre 2004)


Dépôt légal: 4e trimestre 2004
ISSN: 1263-2570
ISRN: Certu/RE -- 04-21 -- FR

Certu
9, rue Juliette-Récamier
69456 Lyon cedex 06
(+33) (0) 4 72 74 59 59
Internet http://www.certu.fr

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