408 FFFFF 8 CO
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Dossiers: Ouvrages faisant le point sur un sujet précis assez limité, correspondant soit à une
technique nouvelle, soit à un problème nouveau non traité dans la littérature courante. Le
sujet de l’ouvrage s’adresse plutôt aux professionnels confirmés. Le Certu s’engage sur le
contenu mais la nouveauté ou la difficulté des sujets concernés implique un certain droit à
l’erreur.
Références: Cette collection comporte les guides techniques, les ouvrages méthodologiques
et les autres ouvrages qui, sur un champ donné assez vaste, présentent de manière pédago-
gique ce que le professionnel courant doit savoir. Le Certu s’engage sur le contenu.
Débats : Publications recueillant des contributions d’experts d’origines diverses, autour d’un
thème spécifique. Les contributions présentées n’engagent que leurs auteurs.
Titre :
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Résumé :
Ce document rassemble plusieurs procédés d’analyse sur les sols et les végétaux, des
deux grandes familles de polluants d’origine routière : les éléments traces métalliques
(ETM) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les méthodes recensées
sont issues de la littérature, ainsi que de contacts directs avec les laboratoires de recherche
et/ou prestataires d’analyse.
CERTU – 2004 3
Personnes contactées
La liste suivante reprend les personnes contactées dont les informations transmises ont été
intégrées dans cette étude, que ce soit pour les parties générales ou les fiches techniques.
Les méthodes d’analyses présentées ci-après ont également été recueillies à partir de
rapports de recherche et articles scientifiques (cf. bibliographie).
Notice analytique 3
Introduction 6
Conclusion 103
Glossaire 104
Bibliographie 105
Annexes 108
ANNEXE 1 MÉTHODES ANALYTIQUES DE LABORATOIRE 109
ANNEXE 2 LISTE DES NORMES RELATIVES AU DOSAGE DES ETM ET HAP 115
ANNEXE 3 PROTOCOLE DE PRÉLÈVEMENT DES PLANTES DE L’INRA DE BORDEAUX 117
CERTU – 2004 5
Introduction
Suite à plusieurs études menées sur ce thème par le ministère de l’Equipement sous la
coordination notamment du Cete de l’Est, le Certu a souhaité disposer d’une synthèse
actualisée des méthodes employées pour caractériser la pollution des éléments traces
métalliques (ETM) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) dans le cadre des
études d’impact des grands axes routiers.
A sa demande, le Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille a réalisé une étude
comparative des méthodes de dosage des ETM et HAP dans les sols et les végétaux,
appliquées au cas de la pollution de proximité d’origine routière.
Cette étude recense les différents modes opératoires utilisés actuellement au sein du
Réseau Scientifique et Technique (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées,
Laboratoires Régionaux) ainsi que par des partenaires extérieurs (BRGM, CNRSSP, INRA,
ISA, etc.) et autres organismes de recherche.
Ce rapport s’attache, pour les deux grandes familles de polluants pré-citées (ETM, HAP) à
recenser et comparer les modes opératoires, depuis le prélèvement jusqu’à l’analyse
proprement dite, et en détaille les différences étapes de conservation, transport, préparation
des échantillons et mise en solution des polluants à doser. Il s’est fondé sur les normes
existantes ainsi que les méthodes et pratiques actuellement en cours. Les différents
protocoles étudiés sont présentés sous forme de fiches techniques.
Il n’a pas pour objet de décrire l’impact de ces polluants sur les sols et les végétaux, ni les
facteurs influençant leur comportement dans les matrices considérées.
CERTU – 2004 7
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
La pollution des sols et des végétaux considérée dans le cadre de cette étude est celle
rencontrée à proximité des routes et autoroutes, transportée par les eaux de ruissellement et
et/ou déposée par apports atmosphériques.
Le lecteur désireux de plus de détails concernant la pollution d’origine routière est invité à se
reporter aux thèses de C. Durand [12] et de C. Pagotto [26], qui constituent de précieuses
sources d’informations notamment sur les origines de la pollution due au trafic routier ainsi
que sur ses différentes modes de transport et les niveaux de contamination des milieux
étudiés.
Les aspects sanitaires, non mentionnés ici, peuvent également être consultés sur le site de
l’INERIS (rapport sur l’évaluation de la relation dose-réponse pour des effets cancérigènes
des HAP [8]) et dans les écrits de C. Bryselbout [4] et S. Promeyrat [28].
Quatre grandes catégories de pollution peuvent être à l’origine de nuisances en milieu routier
et urbain [12, 26] :
La pollution chronique est l’ensemble des pollutions liées à la circulation des véhicules et aux
équipements de la route :
- usure de la chaussée,
- abrasion et corrosion des métaux constitutifs des véhicules (freins, carrosserie),
- usure des pneumatiques et des pots catalytiques,
- émissions dues aux gaz d’échappement,
- corrosion des barrières de sécurité et des panneaux de signalisation.
De ce fait, la nature chronique des polluants est très variable et les eaux de ruissellement
peuvent être contaminées aussi bien par des éléments métalliques (Pb, Cd, Zn, Cu, Ni, Cr)
que par des hydrocarbures, des huiles, des caoutchoucs, des phénols, etc.
La pollution chronique est fortement influencée par les évolutions du parc automobile, des
carburants, des infrastructures routières et de la circulation ; et bien que d’autres facteurs
interviennent (climat, topographie) l’augmentation du trafic routier augmente directement ce
type de pollution [12].
Ce type de pollution est lié aux travaux de construction de la route : poussières, rejets
d’huiles, fuites d’hydrocarbures, gaz d’échappement des d’engins, etc. Lors de la
construction et du terrassement, d’importants volumes de matériaux sont mobilisés et de
grandes surfaces sont défrichées laissant momentanément la terre à nu. Ces surfaces
subissent, par la pluie, des ravinements et des érosions, surtout dans les secteurs à forte
pente. Les eaux de ruissellement qui en résultent sont essentiellement chargées en matières
en suspension d’origine minérale.
Les sources principales de la pollution des sols et des végétaux à proximité des
infrastructures routières sont les apports d’origine atmosphérique (dépôts secs et poussières
précipitées par les pluies) et le ruissellement provenant des chaussées.
Ces particules fines retombent sur le sol déposées par les vents (en période de temps sec)
ou sous forme de retombées humides précipitées par les pluies (cf. figure 1). Outre les
particules, les apports humides contiennent alors une part de gaz dissous.
CERTU – 2004 9
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Remise en suspension
Projections humides (passage
Ruissellement sur la chaussée
Dispersion atmosphérique
Infiltration sous la chaussée
par le vent
des voitures, vents)
SOL
VEGETAUX
Transport par la
solution du sol
EAUX SOUTERRAINES
EAUX SUPERFICIELLES
Figure 1 : Principales voies de dispersion des polluants émis en milieu routier (d’après [26])
Celle des retombées humides correspond au lessivage de l’atmosphère par les eaux
météorites et concerne des teneurs en polluants variables ; les différences observées d’un
site à l’autre sont souvent dues aux sources locales de pollution, à la topographie du site,
aux conditions météorologiques et aux techniques d’échantillonnage et d’analyse [12, 26].
Le retour au sol des éléments émis ne se limite pas aux zones urbaines ou industrielles. Les
vents propagent et diluent ce type de pollution sur des zones vastes et parfois très
éloignées. Seules les particules les plus lourdes séjournant peu de temps dans l’air se
déposent sur le sol au voisinage de leur lieu d’émission. C’est le cas de certaines particules
des gaz d’échappement (moteurs diesel notamment) [12].
Par temps de pluie, les particules solides et autres polluants accumulés sur les voiries
urbaines et les chaussées routières sont acheminées pour partie dans les ouvrages
d’assainissement, mais également pour partie vers les bas côtés. L’action des précipitations
sur les revêtements débute par une période de mouillage au cours de laquelle il y a
dissolution partielle des polluants solubles des dépôts de temps secs. Puis le ruissellement
commence, entraînant une fraction des dépôts. Les polluants, éléments métalliques et
hydrocarbures, sont ainsi véhiculés par les eaux de ruissellement de chaussées vers le sol
et les végétaux avoisinants.
De nombreuses études ponctuelles ont été menées sur la contamination des eaux de
ruissellement de chaussée, des eaux souterraines, des sols en bordures de chaussée, etc.
mais peu d’entre elles se sont intéressées à une approche globale du comportement des
polluants en terme de bilan. Seules quelques tentatives de bilan ont été réalisées pour
comparer la contamination récupérée au niveau des eaux de ruissellement et des retombées
sèches et humides par rapport à l’émission de polluants [26].
Ces études souffrent d’^être peu nombreuses et peu précises, notamment en ce qui
concerne l’évaluation des émissions. Parmi les exemples cités par Pagotto (1999) [26], les
sources de cadmium et de cuivre sont largement sous-estimées, ce qui conduit à obtenir des
pourcentages totaux de la contamination récupérée largement supérieurs à 100 %. En ce qui
concerne le plomb et les hydrocarbures aromatiques polycycliques, il sembleraient qu’ils
soient dispersés dans l’atmosphère et contribuent à la pollution de fond locale ou que les
sources soient sur-estimées.
CERTU – 2004 11
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Une étude très complète a été réalisée par C. Pagotto dans le cadre d’une thèse de doctorat
relative à l’émission et au transfert vers les eaux et les sols des éléments traces métalliques
et des hydrocarbures en milieu routier [26]. Le lecteur pourra notamment s’y référer pour
disposer de valeurs de pollution issues de la littérature : émissions polluantes en milieu
routier (échappement des véhicules, abrasion des matériaux constitutifs des chaussées,
pollution saisonnière, etc.), teneurs en polluants dans les enrobés, apports atmosphériques,
qualité des eaux de pluies, qualité des sols, etc.
1
Attention, il s’agit ici des hydrocarbures totaux et non pas seulement des HAP.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
12 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP
ETM
La contamination métallique liée à la circulation routière est un sujet qui a été largement
étudié ces vingt dernières années dans le monde entier. De nombreux exemples sont là
encore fournis par Pagotto (1999) [26] ainsi que par Promeyrat (2001) [28]. Si le cas du
plomb, puis du cadmium, du zinc et du cuivre sont fréquemment considérés, celui du nickel
et du chrome sont en revanche peu étudiés. Le tableau 2 fournit à titre indicatif quelques
exemples de concentrations en métaux (plomb, cadmium, zinc) dans des sols non pollués et
dans des sols pollués à proximité d’infrastructure routière [25, 26].
Tableau 2 : Exemples de teneurs en métaux (Pb, Cd, Zn) dans des sols non pollués et pollués
en bordure d’autoroute (en ppm)
La grande diversité des études rend difficile la comparaison des résultats obtenus d’une
étude à l’autre. Les valeurs de concentrations en métaux relevées dans la littérature varient
selon la nature et le type de sols, la profondeur, les conditions physico-chimiques, et d’un
certain nombre de conditions expérimentales (localisation des points de prélèvement, type
de route considérée, densité du trafic, méthode de d’analyse, etc.) qui ne sont pas précisés
ici.
Malgré tout, il ressort l’existence d’une pollution incontestable des sols en bordure de
chaussée, un ordre d’importance des différents polluants métalliques dont les teneurs par
ordre décroissant sont classées de la façon suivante : Pb > Zn > Cu > Ni > Cr > Cd, et des
profils analogues d’évolution en fonction de la profondeur et de la distance à la route (cf. I.4).
HAP
Les études relatives aux hydrocarbures et aux HAP dans les sols, en domaine routier, sont
plus rares. Pagotto [26] n’en recense que 4 de 1977 à 1998 dont la plus récente est celle de
Bryselbout [4] dont nous avons repris les éléments méthodologies dans les parties II et III du
présent rapport.
CERTU – 2004 13
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Figure 2 : Teneurs moyennes en HAP de différents types de sols (Wild et Jones, 1995 in [26])
Tableau 3 : Teneurs en HAP dans le sol selon son éloignement à une autoroute, en µg/kg [4]
H.A.P. 5m 10 m 15 m 20 m 40 m 80 m 160 m 320 m
naphtalène n.d. 40 194 n.d. 15 45 156 n.d.
acénaphthylène 965 399 1 747 n.d. 21 143 344 n.d.
acénaphthène 1 918 3 261 18 133 n.d. n.d. n.d. n.d. n.d.
fluorène 12 218 10 662 20 965 n.d. 35 220 n.d. n.d.
phénantrène 30 764 42 307 74 358 n.d. 911 1 869 5 004 1 571
antracène 10 460 19 645 33 852 n.d. 34 160 254 210
fluoranthène 113 913 83 172 147 012 n.d. 2 491 6 915 29 982 6 222
pyrène 117 878 143 977 216 979 n.d. 1 716 4 461 22 131 3 681
ben(a)anthracène/chrysène 259 787 71 433 202 127 n.d. 1 726 3 291 12 469 2 542
benzo(b)/(k)fluoranthène 235 372 54 588 123 443 n.d. 387 1 171 5 299 2 581
benzo(a)pyrène 436 597 85 143 265 721 n.d. 147 1 937 10 763 2 392
indéno(1,2,3-c,d)pyrène 538 107 56 609 91 465 n.d. 694 3 736 17 779 n.d.
benzo(g,h,i)perylène 471 990 60 726 102 269 n.d. 491 3 373 1 3756 n.d.
dibenzo(a,h)anthracène 104 588 4 941 n.d. n.d. 305 n.d. 4 283 n.d.
Σ6HAP (NFT 90-115) 2 1 795 79 340 238 729 910 n.d. 4 210 17 132 77 579 11 195
n.d. : non détecté
2
Les 6 HAP de la norme NF T 90-115 sont le fluoranthène, le benzo (a) pyrène, le
benzo (b) fluoranthène, le benzo (g,h,i) pyrène, le benzo (k) fluoranthène et l’indéno (1,2,3,cd) pyrène.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
14 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie I : Les polluants à proximité des axes routiers : ETM et HAP
L’accumulation des polluants dans les végétaux dépend de plusieurs facteurs (cf. Partie III)
dont la nature du polluant : elle est forte pour le zinc et le cadmium, par exemple, et faible
pour le plomb [25]. D’autres facteurs météorologiques, biologiques et des facteurs de
situation agissent de la même manière au niveau du sol et de l’atmosphère, principalement
en modifiant l’absorption ou la solubilité du polluant, ainsi que les quantités présentes [28].
Les teneurs présentées à titre d’exemple dans le tableau 4 sont issues de Massounie (2002)
[25].
CERTU – 2004 15
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Les polluants ne se dispersent pas tous de manière homogène. Leur dispersion dépend de
leurs caractéristiques physico-chimiques : gaz ou particule, densité, poids, capacité à
s’infiltrer dans le sol, etc. Ces caractéristiques varient également selon les conditions
climatiques (température, rayonnement solaire) [6, 28].
Toutes les études recensées par Deletraz et Paul en 1998 [6] portant sur les concentrations
en polluants dans l’air, le sol ou les végétaux en fonction de l’éloignement aux voies de
circulation « s’accordent à dire que les concentrations sont plus importantes au niveau du
terre plein central puis qu’elles diminuent de façon exponentielle avec l’éloignement à
l’autoroute ou à la route ».
De façon générale, l’impact des métaux sur les végétaux est relevé jusqu’à 80 à 100 m
d’éloignement de la voie (selon le trafic, le vent, la nature et la hauteur de prélèvement des
végétaux, etc.). La décroissance des concentrations est rapide entre 0 et 50 m plus lente au-
delà. La concentration de fond est retrouvée à partir de 250 à 300 m selon les études.
Sur les sols de surface (0-5 cm), l’impact des métaux d’origine routière est relevé jusqu’à 60
à 70 m de la voie, avec une décroissance très rapide des concentrations jusqu’à 30 m. Les
valeurs les plus fortes sont mesurées au plus près de la voie (distance inférieure à 5 à 10 m
selon le trafic) [26, 28]. Le bruit de fond est retrouvé au-delà de 150 m. Par ailleurs, plusieurs
études ont relevé des concentrations 2 fois plus importantes pour le plomb du côté de l’axe
routier sous l’influence des vents dominants [25].
La dispersion des HAP est un phénomène complexe difficile à généraliser même si la plupart
d’entre eux sont dispersés sous forme particulaire et déposés dans les 100 m de l’axe routier
[6]. Une minorité est transporté dans les eaux de ruissellement.
Parmi les études recensées par Deletraz et Paul en 1998 [6], l’impact sur les végétaux ne suit
pas de schéma particulier. Les concentrations mesurées sont assez semblables dans les
différents sites et la décroissance suivant la distance à l’infrastructure n’est pas flagrante.
Sur les sols, l’impact est principalement marqué jusqu’à 30 m de part et d’autre de la
chaussée [28]. Les dépôts d’HAP sont plus nombreux sous les vents dominants ; les
concentrations ne sont pas maximales en bordures de voirie mais à une distance variable
selon la morphologie du site.
Les hydrocarbures de masse moléculaire plus importante (fluoranthène, benzo (a) pyrène,
indéno (1,2,3,cd) pyrène, dibenzo (ah) anthracène, benzo (g,h,i) pyrène, cf. III.1) ont
tendance à se déposer près de la route tandis que ceux de masse moléculaire plus légère
sont transportés à plus de 30 m lorsque le site est dégagé. Lors d’une configuration en
déblai, les dépôts sont plus importants sur le haut du talus qu’en partie basse [6].
II.1. Définition
Parmi les éléments traces métalliques rencontrés dans les sols, les plus fréquemment
analysés pour caractériser la pollution d’un sol sont le plomb, le cuivre, le zinc, le cadmium,
le nickel, le chrome, le mercure auxquels est ajouté un métalloïde lourd l’arsenic (figure 3)
[21].
Elément
1 2
H He
3 4 5 6 7 8 9 10
Li Be B C N O F Ne
11 12 13 14 15 16 17 18
Na Mg Al Si P S Cl Ar
19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36
K Ca Sc Ti V Cr Mn Fe Co Ni Cu Zn Ga Ge As Se Br Kr
45
37 38 39 40 41 42 43 44 46 47 48 49 50 51 52 53 54
Rb Sr Y Zr Nb Mo Tc Ru Rh Pd Ag Cd In Sn Sb Te I Xe
55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71
Cs Ba La Ce Pr Nd Pm Sm Eu Gd Tb Dy Ho Er Tm Yb Lu
72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86
Hf Ta W Re Os Ir Pt Au Hg Tl Pb Bi Po At Rn
87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103
Fr Ra Ac Th Pa U Np Pu Am Cm Bk Cf Es Fm Md No Lr
Métaux lourds
Non-métaux et métalloïdes associés
II.2. Origine
Les métaux et métalloïdes lourds sont présents de façon naturelle dans les sols. Ils
proviennent en grande partie de l’altération de la roche mère du sous-sol. Toutefois, les
concentrations les plus importantes rencontrées dans les sols sont liées à l’activité humaine :
stockage de déchets industriels et urbains, pratiques agricoles, pollutions dues à des
retombées atmosphériques (essence au plomb, poussières des industries métallurgiques,
incinérations des ordures ménagères, etc.) [22].
CERTU – 2004 17
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Les polluants métalliques tels que le cuivre, le nickel et le chrome sont également présents
dans ces émissions chroniques, mais en plus faibles quantités.
Données bibliographiques
Pb : Zn :
Cu : échappement, glissière de sécurité,
garnitures de freins pneumatiques pneumatiques
II.3.1. Solubilité
La solubilité dans l’eau indique la tendance à la mobilisation du métal par lessivage ou par
ruissellement. La solubilité dépend de l’élément, des conditions chimiques de la phase
aqueuse (pH, potentiel d’oxydoréduction, concentrations en ligands) et des phases solides
environnantes.
La solubilité d’un élément peut varier selon sa spéciation, c’est-à-dire sa répartition entre
différents états de valence, qui représente un paramètre essentiel notamment pour l’arsenic
et le chrome.
II.3.2. Stabilité
II.3.3. Volatilité
La volatilité influe sur la libération par évaporation naturelle des polluants infiltrés dans les
sols. D’une façon générale, les métaux sont à considérés comme non volatils à l’exception
du mercure.
III.1. Définition
Les composés de la famille des HAP sont très nombreux (plusieurs dizaines) ; dans les
études environnementales, les spécialistes ont pris l’habitude d’en considérer plus
particulièrement un petit nombre, censé représenter l’ensemble du groupe : 6 pour l’Union
Européenne, 10 aux Pays-Bas, 16 aux USA, etc. [3].
La liste la plus souvent utilisée en France est celle des Etats-Unis (liste US-EPA) présentée
dans le tableau 5, qui rassemble les composés jugés les plus représentatifs de l’ensemble
des HAP. Les 6 derniers composés, les HAP les plus lourds (cf.III.3), sont principalement
retrouvés dans l’environnement sous forme particulaire [6].
III.2. Origine
La plupart des contaminants organiques sont générés par l’activité humaine. Les HAP
proviennent essentiellement de processus de combustion, ou de contamination par des
produits pétroliers [4].
Certains peuvent néanmoins avoir une origine naturelle : exemple des HAP présents dans
les sols des forêts de sapins ou de hêtres autour des lacs, les champs pétrolifères, etc. [22].
CERTU – 2004 19
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Comme pour les éléments traces métalliques, à proximité des infrastructures routières, les
HAP proviennent essentiellement des usages et conditions d’utilisation de la route. La
pollution en hydrocarbures est due à :
Les HAP provenant des émissions des véhicules résultent à la fois d’une combustion
incomplète du carburant et de transformations chimiques plus ou moins complexes des
différents composés qui s’y trouvent présents initialement. Ils peuvent donc provenir du
carburant utilisé ou se former lors de la combustion des hydrocarbures soit par pyrolyse, en
l’absence ou manque d’espèces oxydantes, soit par carbonisation. A température ambiante,
les HAP sont à l’état gazeux, liquide ou solide, soit libres, soit adsorbés, et c’est le cas pour
la majorité d’entre eux, sur des poussières ou particules [26, 28].
Etant donnée la part des émissions de particules liée aux véhicules diesel (90 % en 1998),
les HAP constituent de bons traceurs de la pollution automobile particulaire (et notamment
diesel). Les émissions de HAP les plus importantes étant cependant, en valeurs absolues,
associées aux véhicules à essence (sans catalyseur) (situation 1998), il est recommandé de
mesurer la totalité des HAP sous formes particulaire et gazeuse [6].
La densité des HAP est généralement supérieure à 1. Ils ne sont pas miscibles à l’eau car
leur solubilité est faible pour les plus légers (1 à 30 mg/l) à très faible pour les plus lourds
(1 µg/l à 1 mg/l).
III.3.2. Stabilité
Les HAP sont biodégradables dans les sols, les molécules les plus légères étant les plus
rapidement dégradées. Le milieu doit toutefois être suffisamment aérobie.
III.3.3. Volatilité
Les HAP sont semi-volatils (point d’ébullition compris entre 200 et 500°C).
PARTIE II :
Méthodes de dosage
sur les sols
CERTU – 2004 21
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
I.1. Introduction
Les deux familles de contaminants rencontrés le plus souvent dans les sols sont : les
éléments métalliques (ETM), et parmi les polluants organiques, ceux de la famille des
hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).
ETM
Pour évaluer la toxicité des éléments métalliques d’origine anthropique, les laboratoires sont
amenés à déterminer parfois non seulement la teneur totale de chaque élément mais aussi
sa forme chimique. La détermination des teneurs totales en métaux est une donnée
importante qui permet d’évaluer le degré de contamination des sols mais qui ne permet
toutefois pas d’appréhender les comportements des polluants dans le milieu.
D’autres méthodes permettent d’évaluer l’impact physiques des polluants sur les milieux et
notamment leur comportement dans les sols. Citons à titre d’exemple, les tests de lixiviation,
réalisés selon la norme NF X 31-210 destinés à évaluer l’effet de la contamination d’un sol
sur les eaux souterraines par simulation de la libération des polluants dans l’eau, et les tests
de percolation en colonnes [16] basés sur le même principe mais réalisés en conditions de
transfert hydrique, ascendant ou descendant, plus proches des conditions réelles.
D’autres méthodes, enfin, apportent des informations sur les impacts écotoxicologiques des
polluants par étude de leur stockage ou dégradation biologique dans le sol.
Les tests de comportement physiques et biologiques ne sont pas détaillés dans ce document
dont l’objet principal est de recenser et comparer les méthodes d’analyse et de dosage des
éléments métalliques, quantifiés de façon globale dans l’échantillon. Seule l’extraction
séquentielle est abordée en complément de l’extraction totale des ETM au paragraphe I.2.3.
3
Par opposition à la spéciation fonctionnelle qui s’intéresse de façon isolée aux formes des espèces
chimiques ayant des fonctions analogues (disponibles pour les plantes, échangeables, etc.) [26].
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
22 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols
HAP
Seize composés de la famille des HAP sont considérés le plus souvent [cf. Partie I, III.1]
comme représentatifs de ces polluants. Leur analyse permet souvent de connaître l’origine
d’une pollution par comparaison à des profils types.
Si des textes de référence existent pour l’analyse des métaux depuis plusieurs années (1992
à 1996), la normalisation relative à l’analyse des HAP dans les sols est pour sa part plus
récente (1999 à 2003) et pas encore appliquée en routine par les laboratoires concernés.
Les paragraphes suivants décrivent les méthodes et protocoles généralement utilisés pour
l’analyse des ETM et des HAP, de la préparation de l’échantillon (et sa conservation
préalable) au dosage lui-même ; les étapes d’échantillonnage et de transport, qui ne font pas
l’objet du présent document, n’y sont pas détaillées.
Les conditions de stockage des échantillons doivent permettre de minimiser les risques de
pertes, par adsorption/désorption sur le revêtement du flaconnage, des micro-polluants
recherchés (se reporter à la norme NF ISO 10 381-5, avec des informations plus précises
dans la norme NF ISO 14 507).
Pour l’analyse des HAP, il faut éviter le flaconnage en plastique, et privilégier les flacons en
verre brun hermétiquement clos. Le temps de stockage doit être aussi bref que possible, et
les échantillons conservés à une température inférieure à 4°C.
Pour l’analyse des métaux, les échantillons peuvent être conditionnés dans des récipients en
verre ou en plastique. Ils doivent ensuite être conservés à une température inférieure à 4°C
jusqu’à analyse, et à l’abri de la lumière.
CERTU – 2004 23
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Le tamisage : pour éventuellement éliminer les gros fragments solides qui ne sont
habituellement pas considérés comme faisant partie du sol. La fraction conservée pour
analyse est généralement celle inférieure à 2 mm (NF X 31-101).
Parmi l’ensemble des paramètres caractéristiques des HAP, leur semi-volatilité apparaît
dans cette étape comme le facteur le plus critique. Le séchage, broyage et tamisage des
échantillons qui s’avèrent souvent indispensables doivent être réalisés le plus
soigneusement possible. Malgré tout, une importante hétérogénéité existe dans les pratiques
réelles utilisées pour la phase de préparation d’un échantillon de sol avant un dosage de
HAP (cf. enquête réalisée auprès de quelques laboratoires français, rapportée par
Belkessam et al. (1998) [3]).
Lorsque métaux et HAP doivent être analysés dans un échantillon, des techniques
différentes de préparation des échantillons seront mises en œuvre en parallèle afin de
concilier représentativité et préservation des concentrations initiales des éléments
recherchés.
L’extraction des échantillons a pour but de mettre en solution tout ou partie des polluants
avant analyse.
1. rechercher la quantité totale de polluant présent (fraction libérable et fraction fixée sur la
matrice du sol) en effectuant une extraction aussi exhaustive que possible de
l’échantillon,
2. rechercher dans le cadre d’une étude de comportement, la quantité de polluant
susceptible d’être libérée ou adsorbée, d’être re-mobilisée par lessivage.
Extraction totale
Le risque à cette étape réside dans la perte des composés (par volatilisation, occlusion,
et/ou adsorption sur les parois des récipients). La source d’erreur possible est d’autant plus
grande que la quantité des polluants recherchés est faible.
ETM
Pour les éléments métalliques, la méthode de solubilisation la plus utilisée est la
minéralisation par attaques acides. Réalisée en milieu ouvert ou fermé et à chaud (150°C),
elle utilise l’acide nitrique, l’eau régale (mélange acide chlorhydrique / acide nitrique) ou un
mélange d’acide perchlorique et d’acide fluorhydrique.
L’extraction par attaque acide, en milieu fermé, présente l’avantage d’éviter les pertes
d’éléments volatils (mercure, arsenic, plomb ou cadmium) qui se produisent parfois lors
d’une minéralisation par calcination.
HAP
Plusieurs méthodes sont disponibles pour l’extraction des composés organiques semi-
volatils, car les différentes formes et concentrations rencontrées pour les HAP rendent
impossible à ce jour la préparation d’une méthode unique valable pour toutes les
applications et quelles que soient les matrices analysées.
Le soxhlet
La méthode de référence est l’extraction au soxhlet. Elle est appliquée pour l’extraction des
HAP de sols fortement contaminés (NF ISO 13-877).
Le principe du soxlet est fondé sur l’extraction liquide solide par re-circulation continue, sur
l’échantillon de sol, de solvant porté à ébullition et re-condensé. Cette technique assure une
extraction progressive des polluants et une régénération en continue du solvant, mais elle
nécessite des volumes importants de solvant (200 à 300 ml par échantillon) et un temps
d’extraction d’au moins 16 heures.
Une variante plus rapide de la méthode précédente (temps d’extraction réduit à 3 heures),
utilisant moins de solvant (40 ml), a été développée sous le nom de soxtec.
Dans la littérature, des expériences utilisant des solvants différents et/ou des techniques
d’extraction différentes sont rapportées pour le dosage des HAP. Des solvants tels que
l’hexane, le cyclohexane, le chlorure de méthyle, l’acétonitrile ou le tétrahydrofurane sont
CERTU – 2004 25
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
utilisés. D’autres techniques d‘extraction, telles que les ultrasons ou l’extraction par fluide
supercritique (SFE) sont appliquées. Les résultats obtenus sont souvent comparables à ceux
obtenus avec les méthodes données dans la norme NF ISO 13-877.
Les méthodes d’extraction totales sont nombreuses, et de nouvelles technologies sont sans
cesse testées dans l’objectif d’accélérer les processus, de diminuer voire supprimer les
volumes de solvants requis, et plus généralement d’augmenter la productivité sans sacrifier
la qualité.
Parmi celles-ci citons encore l’extraction par micro-ondes, utilisée pour le dosage des
éléments métalliques, dont le principe repose sur l’interaction onde-matière. Cette interaction
entraîne la transformation de l’énergie électromagnétique en chaleur permettant la libération
des polluants adsorbés dans les sols. L’extraction par micro-ondes peut être réalisée dans
des systèmes ouverts (à pression atmosphérique) ou fermés (sous pression) et permet une
régularisation de la température du liquide extractant.
Extraction séquentielle
L’extraction séquentielle, développée au début des années 1980, est une méthode d’analyse
sélective permettant de déterminer sur quelles phases solides du sol, minérales ou
organiques, sont liés les polluants. Cette méthode est principalement appliquée au cas des
éléments métalliques. Le principe est de soumettre un échantillon à une série ordonnée de
réactifs de force croissante pour solubiliser les différentes formes ou phases d’un métal
présent dans un échantillon [12, 17, 26].
Le schéma de Tessier
L’un des premiers à avoir utilisé une telle méthode est Tessier en 1979. Son schéma
d’extraction comprend cinq étapes et permet de définir la répartition de l’élément métallique
selon son appartenance aux fractions suivantes :
1. la fraction échangeable : cette fraction est celle associée aux constituants impliqués dans
les échanges de cations qui comprend matériaux argileux, matière organique et matière
inerte. Elle représente la partie mobile et biodisponible et donc la fraction potentiellement
la plus toxique pour l’environnement.
2. la fraction associée aux carbonates ou fraction acido-soluble : cette fraction regroupe les
métaux précipités avec les carbonates qui se dissolvent avec une diminution de pH.
L’acide acétique est généralement utilisé car il solubilise les métaux sans dissoudre la
matière organique, les oxydes et les particules d’argile [17].
3. la fraction liée aux oxydes métalliques ou fraction réductible : cette fraction contient les
métaux associés aux oxydes de fer, d’aluminium et de manganèse, plus ou moins
cristallisés, instables en conditions anoxiques provoquées par exemple par une
diminution du potentiel d’oxydo-réduction.
4. la fraction organique ou fraction oxydable : cette fraction est associée à diverses
matières organiques qui, en milieu oxydant, se dégradent et relarguent ainsi les métaux.
5. la fraction résiduelle : essentiellement constituée des éléments métalliques associés aux
minéraux primaires et secondaires, cette fraction peut contenir des métaux dans leur
structure cristalline. L’extraction a lieu après une longue digestion en présence d’acides
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
26 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols
forts à des températures élevées. La détermination des ETM de cette fraction est
importante pour compléter les bilans de masse [17].
Autres schémas
D’autres méthodes d’extraction séquentielle ont été adaptées et utilisées selon les
problèmes à traiter. Le lecteur pourra se reporter aux thèses de C. Pagotto et C. Durand
[26, 12] pour des exemples de protocoles et une synthèse bibliographique des schémas
d’extraction séquentielle employés pour les métaux et les hydrocarbures.
Malgré tout, l’extraction séquentielle permet d’apprécier de façon qualitative la capacité des
différents constituants du sol à retenir les métaux et reflète assez fidèlement les divers
processus de relargage qui peuvent avoir lieu dans l’environnement, même si l’échelle de
temps des phénomènes naturels n’est pas respectée en laboratoire [17]. Elle présente pour
cela, l’intérêt majeur de constituer la seule approche expérimentale disponible actuellement
pour appréhender la mobilité des éléments métalliques associés au sol.
Elle donne par ailleurs davantage d’informations que les extractions uniques, souvent
pratiquées pour mesurer les teneurs en éléments métalliques, et trouve toute sa légitimité
lors d’études comparatives [10].
CERTU – 2004 27
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
La purification permet d’éliminer les substances co-extraites avec les polluants, qui peuvent
interférer lors de la phase d’analyse proprement dite. Comme pour les étapes précédentes,
la méthode à utilisée dépend de la nature du polluant recherché et des constituants de
l’échantillon co-extrait. Les extraits sont alors concentrés par évaporation du solvant sous
d’importantes précautions de manipulation afin de limiter la volatilisation des composés
recherchés.
La quantification des éléments métalliques est réalisée le plus souvent par spectrométrie
d’adsorption atomique (SAA) ou par utilisation du plasma à couplage inductif associé ou non
à une détection par spectrométrie de masse ou d’émission atomique (ICP ou ICP/MS,
ICP/AES). (Se reporter en annexe 1 pour une description des différentes méthodes
d’analyse).
Outre la disponibilité matérielle, le type d’appareil à utiliser est déterminé par la nature et la
concentration de l’élément métallique recherché car les métaux n’ont pas tous la même
sensibilité vis à vis du mode d’atomisation employé. A titre d’exemple, le cadmium donnera
un signal plus « fort » pour une concentration plus basse en SAA (four) qu’avec la méthode
ICP/AES. Le choix dépend également du bruit de fond généré par la matrice et du type de
détecteur de l’appareil.
La méthode par ICP est cependant généralement préférée car elle plus rapide et permet de
réaliser des analyses multi-élémentaires, parfois en mode simultané, et ainsi de rechercher
selon un programme prédéfini plusieurs métaux dans un grand nombre d’échantillons. Le
niveau d’interférences physico-chimiques (effet de matrice, effets inter-éléments) est de plus
très faible comparé à la SAA. L’ICP/MS présente enfin l’avantage de posséder des limites
inférieures de quantification très basses.
La technique adaptée à l’analyse des HAP est la chromatographie en phase gazeuse (CPG)
ou en phase liquide (LC) encore connue sous le nom de chromatographie liquide haute
performance (HPLC) décrite dans la norme NF ISO 13 877. Ces appareils sont
généralement couplés à différents moyens de détection : détecteur à ionisation de flamme
(FID), spectrométrie de masse (MS), détection par ultra-violets (UV) ou par fluorimétrie.
La détection par fluorimétrie est une méthode plus sensible et plus sélective que la méthode
par UV qui par contre, présente une plage de linéarité plus étendue. La fluorimétrie ne
permet pas de détecter la présence d’acénaphtylène [3].
Sources d’erreurs :
V Echantillonnage
- Choix du flaconnage
Conservation des échantillons - Conditions de stockage : température,
lumière, biodégradation, volatilisation
- Temps de stockage
- Contamination de l’appareil
- Etalonnage de l’appareil
Analyse instrumentale
- Interférences avec autres substances,
effet de matrice
- Choix du mode d’étalonnage
CERTU – 2004 29
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Tout résultat analytique, détermination de teneur d’un élément ou d’un composé, doit être
présenté, pour avoir un intérêt pratique, avec son incertitude associée, le plus souvent
exprimée sous la forme d’un écart-type ou d’un de ses multiples.
L’incertitude de la mesure caractérise l’étendue des valeurs parmi lesquelles est supposée
se situer la valeur vraie, avec un certain degré de confiance qui est spécifié. Chaque mesure
est associée à une incertitude qui résulte des erreurs successives qui surviennent aux
différents stades de l’échantillonnage et de l’analyse et de la connaissance parfaite des
facteurs qui affectent le résultat (cf. figure 5) [15].
Pour identifier les différentes sources d’incertitude, il faut s’intéresser aux différentes étapes
du protocole d’analyse : échantillonnage, sous-échantillonnage, préparation des échantillons,
extraction, purification, concentration ou dilution, étalonnage des appareils (y compris la
préparation des matériaux de référence), analyse instrumentale, traitement des données
brutes et transcription du résultat de sortie.
Le lecteur désireux de plus amples informations sur les calculs d’incertitude pourra
notamment se reporter aux deux ouvrages suivants : Guide pour la qualité en chimie
analytique [15] et Atlas de poche des méthodes analytiques [29].
Les méthodes de terrain ou méthodes in situ désignent des méthodes faciles à mettre en
oeuvre et capables de donner directement des résultats analytiques sur le site étudié.
De façon générale, des valeurs obtenues in situ sur des matrices différentes ne pourront pas
être comparées entre elles, ni à des valeurs issues d’analyses effectuées en laboratoire.
Ces méthodes peuvent cependant permettre d’orienter, par l’apport de mesures rapides,
l’échantillonnage sur le site et limiter le nombre d’échantillons qui seront envoyés en
laboratoire pour des analyses complètes.
Parmi les méthodes in situ commercialisées, les résultats obtenus avec les tests immuno-
enzymatiques sur les sols présentent une bonne corrélation avec les méthodes de référence.
Ces tests se présentent sous forme de kits disponibles pour identifier certains pesticides, les
PCB, les HAP, et autres composés organiques [21]. La détermination semi-quantitative des
HAP, notamment, est encadrée par la norme française FD X 31-610.
CERTU – 2004 31
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des éléments métalliques sur les sols, de pratiques de
laboratoire (fiches 1 et 1bis), de plusieurs publications (fiches 2, 4 et 7) et de travaux de
recherche présentés dans le cadre de thèses de doctorat (fiches 3, 5, 6 et 8).
Les méthodes de dosage sont relatives à la détermination des teneurs totales des polluants
métalliques dans les échantillons ; l’existence de protocole d’extraction séquentielle est
mentionnée dans la fiche lorsqu’il y est fait mention dans le document source (fiches 3 et 8).
CERTU – 2004 33
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
C. Hébrard-Labit, 2004
Détermination des teneurs en métaux (Al As Cd Cr Cu Hg NI Pb Se Zn) dans les sols (naturels,
industriels, routiers, potagers) et les sédiments
Méthode 1 : Minéralisation par micro-ondes
Mode de prélèvement
Echantillonnage des sols à la tarière hélicoïdale (diamètre 40 mm).
Pour l’analyse des ETM en bordure d’infrastructure, trois profondeurs sont retenues : 0-10 cm, 0-20 cm
et 20-40 cm.
Prélèvements de 3 réplicats à partir desquels est constitué un échantillon composite moyen conditionné
en flacon en verre.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.
C. Hébrard-Labit, 2004
Détermination des teneurs en métaux (Al As Cd Cr Cu Ni Pb Zn) dans les sols (naturels, industriels,
routiers, potagers) et les sédiments
Méthode 2 : Extraction acide HF + HClO4
Mode de prélèvement
Echantillonnage des sols à la tarière hélicoïdale (diamètre 40 mm).
Pour l’analyse des ETM en bordure d’infrastructure, trois profondeurs sont retenues : 0-10 cm, 0-20 cm
et 20-40 cm.
Prélèvements de 3 réplicats à partir desquels est constitué un échantillon composite moyen conditionné
en flacon en verre.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.
Mise en solution
Le protocole utilisé est inspiré de la norme NF ISO 14 869-1 de août 2001.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 0,25 g)
et calciné à 450°C pendant 3 heures en creuset en porcelaine.
Les cendres sont transférées dans un bécher en PTFE et le creuset est rincé par une faible quantité
d’eau ultra pure (environ 5 ml).
Après ajout de 5 ml d’acide fluorhydrique 40 % (HF, Merck Suprapur) et 1,5 ml d’acide perchlorique
70 % (HClO4, Merck Suprapur max Hg 0,005 ppm).
Laisser évaporer sur bain de sable à 150°C +/-10°C (thermostat 7) jusqu'à l’obtention d’un gâteau en
fond de bécher (ne pas évaporer à sec !).
Reprendre le résidu par 1 ml d’acide nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur max Hg 0 ;005 ppm) et 5 ml
d’eau ultra pure puis réchauffer quelques minutes sur le bain de sable pour re dissoudre le résidu.
Filtrer sur papier Whatman 2V et ajuster au trait de jauge à 50 ml avec de l’eau ultra pure.
Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Al , As, Cd, Cr, Cu, Pb, Zn, Ni,).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Tracescan séquentielle à
torche axiale (Thermo Jarrell Ash).
La limite de quantification des polluants dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) pour la méthode utilisée
est :
Al As Cd Cr Cu Ni Pb Zn
0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 0,4 1 0,4
CERTU – 2004 35
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Détermination des teneurs en métaux lourds (plomb, cadmium et zinc) dans les sols des
potagers et des pelouses du lotissement du Grand marais, Commune d’Auby
Détermination des teneurs en métaux des sols de potagers et de pelouses d’un lotissement jouxtant un
bassin de stockage de boues de curage d’une gare d’eau (Courcelles les Lens)
Mode de prélèvement
Sur potager
Echantillonnage des sols à la tarière hélicoïdale (diamètre 60 mm) entre 0 et 25 cm.
Cette couche correspond à la couche périodiquement homogénéisée par les pratiques culturales
(bêchage).
12 prélèvements aléatoires à partir desquels a été constitué un échantillon composite moyen.
Sur pelouse
Echantillonnage de la couche supérieure 0-2 cm (pour mesure d’un éventuel gradient de
contamination) ; constitution d’un échantillon composite à partir de 5 prélèvements par mélange à poids
égal.
Analyse du sol complétée par l’analyse du mât racinaire : couche constituée par l’accumulation de débris
organiques associés au chevelu racinaire, et pour une part généralement faible à une fraction minérale.
Réalisation de 5 prélèvements aléatoires répartis sur la pelouse et constitution d’un échantillon
composite moyen destiné à être analysé.
Prélèvement sur une motte de faible épaisseur extraite au moyen d’une bêche.
Echantillonnage du sol sur la couche 0-25 cm : réalisation à la tarière hélicoïdale, à proximité des mottes
extraites à la bêche, de 5 prélèvements élémentaires pour constitution d’un échantillon composite.
Cette distinction permet d’estimer la part des métaux présents sur les débris de végétaux et donc
potentiellement transférables vers les utilisateurs des pelouses.
Analyses
Sur échantillons de terres et de mâts racinaires : mesures des teneurs totales en Cd, Pb et Zn.
Pour les mâts racinaires, lavés et non lavés, les résultats sont exprimés par rapport au poids frais et au
poids sec.
Détermination analytique au laboratoire d’Analyses des Sols de l’INRA d’Arras (appareil utilisé non
précisé).
Mode de prélèvement
Les échantillons sont prélevés à l’aide d’une benne ou à la pelle inoxydable, puis conservés au
réfrigérateur (4°C).
Mise en solution
Le protocole utilisé pour la pesée (détermination du taux d’humidité), la calcination (suppression des
matières volatiles, 450°C pendant 3 h) et l’attaque acide des échantillons est inspiré de la norme
NF X 31-147 de juillet 1996.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé, à partir de 10 ml d’acide
fluorhydrique 40 % (HF, Merck Suprapur) et 3 ml d’acide perchlorique 70 % (HClO4, Merck Suprapur).
Laisser évaporer à sec sur une plaque chauffante à 160°C, et récupérer le résidu par 1 ml d’acide
nitrique 65 % (HNO3, Merck Suprapur). Rajouter 10 ml d’eau ultra pure en laissant 30 min de contact à
froid. Placer 1 h sur plaque chauffante à 60°C pour dissolution à chaud du résidu. Transférer le mélange
obtenu dans une fiole de 100 ml par filtration sur papier Whatman n°41 et ajuster au trait de jauge avec
de l’eau ultra pure.
La reprise du résidu se fait par HNO3 car les matrices chlorhydriques sont déconseillées en SAA.
Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Pb, Cu, Zn, Ni, Cr) ou au SAA (Cd).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Varian Liberty 220. Cette
méthode est moins sensible que la SAA mais elle est appréciée pour sa rapidité (quelques dizaines
d’éléments par minute en ICP contre un élément toutes les 7 min en SAA).
Le SAA est un Varian Spectra 300 équipé d’un correcteur de fond (lampe au deutérium).
Les teneurs en Pt (platine)et Pd (palladium) sont mesurées par ICP/MS après minéralisation des
sédiments secs dans HF/HClO4/HNO3 et reprise du résidu par HNO3/HCl puis une deuxième attaque du
résidu restant est réalisée à la soude en creuset de carbone (méthode BRGM).
Les limites de quantification pour Pt et Pd sont inférieures à 0,05 µg/g dans le cadre d’une analyse en
infra traces.
CERTU – 2004 37
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés et maïs cultivés aux alentours des usines
métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby. Comparaison avec les caractéristiques
physico-chimiques des sols, leur degré de contamination et la spéciation des polluants
métalliques
Etude menée sur deux productions agricoles : le blé (grain et paille) et le maïs (grain et fourrager).
Mode de prélèvement
Prélèvements de terre réalisés dans l’horizon labouré, au pied des végétaux échantillonnés (cf. fiche
correspondante sur les végétaux).
Analyses
Paramètres agronomiques (non repris dans cette fiche) : analyse granulométrique, pH eau, C/N, teneur
en matière organique, P2O5, K2O, MgO.
Concentrations totales :
Mise en solution totale selon la norme NF X 31-151 par mélange d’acide fluorhydrique (HF) et
perchlorique (HClO4) et dosage des métaux par spectrométrie d’absorption atomique avec atomisation
électrothermique (avec correction de fond par effet Zeeman) pour le dosage du plomb et du cadmium, et
par spectrométrie d’absorption en flamme pour le zinc.
Série 2 : réalisée en parallèle avec des solutions de moindre force (eau distillée et acide acétique dilué)
afin de distinguer la fraction échangeable de la fraction acido-soluble. :
35 ml d’eau distillée sont ajoutés à 3,5 g de terre, agitation du mélange pendant 16 h à 25°C, puis
centrifugation pendant 20 min à 4500 trs/min. Filtration du surnageant à 0,45 µm et acidification à HNO3
avant analyse.
Ajout de 35 ml d’acide acétique (0,11 mol/l) au culot, agitation du mélange pendant 16 h à 25°C, puis
centrifugation pendant 20 min à 4500 trs/min. Filtration du surnageant à 0,45 µm.
Détermination analytique au laboratoire d’Analyses des Sols de l’INRA d’Arras (appareil utilisé non
précisé).
Les résultats obtenus ont été exprimés en pourcentage de la teneur totale des différents échantillons de
terre.
CERTU – 2004 39
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Etude de la contamination métallique (Cd, Pb, Zn) du sol de surface et des végétaux de
l’environnement de proximité d’une autoroute.
Réalisation de plusieurs campagnes de mesure sur différents sites pour déterminer conjointement les
teneurs en ETM dans les sols et les végétaux et les facteurs contribuant à la propagation de la
contamination.
Ne sont mentionnés ici que les protocoles de prélèvement et analyse des sols, sans mention de la
stratégie ayant conduit à la détermination des différentes campagnes réalisées, ni des protocoles
concernant les prélèvements de végétaux qui sont identiques à ceux du chapitre 4.
Mode de prélèvement
Les sols sont échantillonnés sur une profondeur de 0-10 cm. Au niveau de chaque point, un échantillon
moyen est réalisé à partir de 5 prélèvements élémentaires.
L’échantillon est ensuite placé dans un sac plastique dûment identifié.
Les échantillons sont minéralisés par digestion acide à l’eau régale. Chaque échantillon fait l’objet de
3 prises d’essai de 0,5 g ± 5 mg. Chaque prise est placée dans un erlenmeyer en verre où elle reçoit 2-
3 ml d’eau déminéralisée, 7,5 ml d’acide chlohydrique (38 %, Normapur) et 2,5 ml d’acide nitrique (65 %,
Normapur). Le mélange est fermé hermétiquement et laissé à température ambiante pendant 12 h. Le
minéralisat est ensuite concentré par ébullition pendant 2 h. Après refroidissement, le volume est ajusté
à 20 ml avec de l’eau déminéralisée.
Des blancs de minéralisation (sans sol) sont préparés simultanément.
Analyses
Le dosage des métaux dans les minéralisats est réalisé par spectrométrie d’absorption atomique en
mode flamme (Perkin Elmer 2380) ou en four (Varian Spectra A 300/400) selon les teneurs. La limite de
détection des polluants dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) selon la méthode utilisée est :
Etude du potentiel de phytoextraction des métaux, ie capacité des espèces végétales à prélever les
métaux du sol et à les transférer vers leurs parties aériennes.
Une plante au potentiel d’extraction élevé pourra avantageusement être utilisée pour la
phytoréhabilitation de sites pollués, sous réserve que ces espèces hyperaccumulatrices aient une forte
production de biomasse (afin d’optimiser la phytoextraction).
Site d’une ancienne usine métallurgique.
Mode de prélèvement
Analyses
Prise d’essai de 0,250 g chauffée progressivement jusqu’à 450°C. Après refroidissement, ajout d’un
mélange d’acide fluohydrique (HF) et d’acide perchlorique (HClO4) au résidu et chauffage jusqu’à
évaporation complète. Ajout d’acide chlorhydrique (HCl) et chauffage pour redissolution du résidu.
Solution complétée à 50 ml avec eau distillée.
Analyse des concentrations en métaux par SAA à la flamme ou au four selon les teneurs.
CERTU – 2004 41
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Teneurs en métaux (Pb, Cd et Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations agricoles
et les jardins familiaux
Etude des sols et des cultures de 15 jardins localisés autour des usines métallurgiques de Noyelles-
Godault et d’Auby. La démarche tente d’évaluer la teneur en métaux de ces récoltes et de rechercher
les relations avec le degré de contamination des sols, les pratiques culturales et le lavage des légumes.
Mode de prélèvement
Echantillonnage :
Sol des jardins supposé homogène. Echantillonnage de la terre obtenu à partir du mélange d’une
douzaine de prélèvements effectués sur l’horizon de surface, pris au centre des plates-bandes mises en
culture.
Prélèvement :
Prélèvements réalisés à l’aide d’une petite pelle à main.
Les échantillons de sol ont été séchés à une température inférieure à 40°C, broyés et tamisés à 2 mm.
Une partie de représentative de l’échantillon a été broyée à 0,315 mm pour analyse des métaux (Pb, Zn,
Cd).
Analyses
Paramètres agronomiques (non repris dans cette fiche) : analyse granulométrique, teneur en carbone
organique, pH, teneur en calcaire total, capacité d’échange cationique.
Mise en solution :
Mise en solution totale selon la norme NF X 31-151 par mélange d’acide fluorhydrique (HF) et
perchlorique (HClO4).
Dosage :
Dosage des métaux réalisé par spectrométrie d’absorption atomique avec atomisation électrothermique
(avec correction de fond par effet Zeeman) pour le dosage du plomb et du cadmium, et par
spectrométrie d’absorption en flamme pour le zinc.
Etude sur l’émission et le transfert dans les eaux et les sols des éléments traces
métalliques et des hydrocarbures en domaine routier.
Impacts de la pollution routière sur les sols et devenir de ces polluants dans les sols. Notamment pour
les éléments traces métalliques, détermination de la quantité totale : Cd, Cr, Cu, Ni, Pb, Zn.
Mode de prélèvement
Les échantillons sont prélevés à l’aide d’une truelle en acier inoxydable et d’une tarière à main.
Les profils de sols étudiés sont : 0-2 cm, 2-10 cm, 10-30 cm et profil complet jusqu’à 70 cm (30-50 cm et
50-70 cm).
Les débris divers (papiers, végétaux…) sont éliminés in situ.
Les échantillons sont conditionnés en sacs plastiques en polyéthylène.
3 réplicats ont été réalisés pour obtenir un échantillon moyen.
Mise en solution
Le protocole utilisé est une méthode du LCPC par attaque acide.
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé puis calciné à 550°C
dans une coupelle en téflon. Après ajout de 10 ml d’acide fluorhydrique (HF) et 10 ml d’acide
chlorhydrique (HCl) concentrés, évaporation à sec sur plaque chauffante puis reprise par les mêmes
quantités d’acides et remise à sec. Le résidu est repris par 2 ml d’acide nitrique 65 % dilué au demi, puis
transféré dans une fiole de 100 ml par filtration et ajusté au trait de jauge avec de l’eau.
Le filtre est séché puis calciné à 550°C avant de subir une fusion alcaline à l’hydroxyde de sodium
(NaOH) pour dissoudre le résidu.
Pour chaque série, deux essais à blanc et deux essais de référence de sédiment du BCR4 (CRM 320)
ont été réalisés.
Analyses
L’analyse des métaux est faite en SAA flamme ou en ICP/AES (Cr, Cu, Ni, Pb, Zn) ou en SAA four (Cd).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Varian Liberty 220.
Le SAA flamme/four est un Varian AA 200 ou 300 ou une SAA four Perkin elmer 5000.
Pour certain éléments il a été nécessaire d’utiliser des modificateurs de matrices pour compenser les
interférences (phosphate d’ammonium pour le Pb).
4
Bureau Communautaire de Référence
CERTU – 2004 43
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
II.3.1. Prélèvement
II.3.1.a. Echantillonnage
Fiches 1
Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8
et 1bis
3 12 et 5 ? ? 5 3 12 3
Les prélèvements de surface inférieurs à 2 cm (0-2 cm) sont réalisés de la même manière, à
la pelle ou à la bêche. Par contre pour les horizons plus profonds, la tarière est toujours
privilégiée.
Les profondeurs étudiées varient légèrement d’un laboratoire à l’autre (cf. tableau 8).
Fiche1
Fiche2 Fiche3 Fiche4 Fiche5 Fiche6 Fiche7 Fiche8
1bis
Prélèvement
Sans 0-2, Sans Sans Sans Surface, 0-2,
de surface ?
objet bêche objet objet objet pelle truelle
(en cm)
2-10
Profondeur 0-10 ou 0-5
Sans Sans 10-30
des profils 0-20 et 0-25 0-20 ? 0-10 5-10
objet objet 30-50
(en cm) 20-40 10-20
50-70
plus mobiles (cadmium, zinc) peuvent être détectés jusqu’à 40 à 50 cm dans certains types
de sol.
Par ailleurs, cette couche correspond également à l’épaisseur de labourage ou de bêchage
dans le cas de cultures intensives ou de jardin familiaux.
La couche de surface est davantage étudiée pour déterminer la teneur en ETM d’origine
particulaire déposés au gré des vents.
Les échantillons peuvent être conditionnés en flacon en verre ou en sac plastique même si le
plastique apparaît comme le meilleur moyen d’éviter l’adsorption et la désorption des
éléments métalliques sur les parois du récipient.
Si des analyses de composés organiques (HAP) doivent être réalisées sur ces mêmes
échantillons, le conditionnement en verre présente l’avantage de limiter la multiplication des
flaconnages.
II.3.2.a. Pré-traitement
Tamisage
Deux types de méthode sont employés pour traiter les échantillons après homogénéisation
et/ou quartage :
Le tamisage de l’échantillon permet d’éliminer les débris végétaux, les graviers, les cailloux
ou toute autre fraction grossière de façon à ne conserver pour l’analyse qu’une partie
représentative de la matrice sol. Cette étape est nécessaire compte-tenu de la faible quantité
de sol généralement considérée pour l’analyse proprement dite (prise d’essai de laboratoire
souvent inférieure à 1 g).
La moitié des protocoles recensés utilise le tamisage à sec à 2 mm contre un quart celui à
2 mm sur échantillon brut. Le tableau 9 présente les différences et les points communs
observés pour chacune des deux méthodes.
Concernant le suite des manipulations, soit le protocole n’est pas précisé, soit la pratique de
traitement de l’échantillon est particulière à l’étude : analyse sur échantillon brut, lavage, etc.
Les différences de pratiques relevées dans cette étape de préparation des échantillons peut
être à l’origine de variations dans les teneurs en polluants obtenues à l’issue des analyses.
CERTU – 2004 45
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Fiche 1
Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8
et 1bis
Tamisage sur
X X
échantillon brut
Tamisage sur
X X X X
échantillon sec
Maille du tamis en mm 2 2 2 2 2 2
Point particulier X X ? X
Séchage
L’étape de séchage est toujours réalisée même si les analyses sont effectuées sur matière
fraîche car elle est nécessaire à la détermination de la teneur en eau de l’échantillon brut
Il est par ailleurs plus facile de broyer en poudre fine un échantillon sec qu’un échantillon
humide.
Bien que cette étape soit référencée dans la norme NF ISO 11 464 de décembre 1994, des
disparités ou des imprécisions sont observées sur la technique et les températures de
séchage dans les différents protocoles recensés (tableau 10).
Fiche 1
Fiche 2 Fiche 3 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8
et 1bis
Température ? sur
? sur 105 ou
de séchage 105 brut et < 40 < 40 40
brut 80
(en °C) sur sec
Etuve X ? X ? X
Lyophilisateur X X
A l’air X X
Broyage
Parmi les protocoles recensés (tableau 11), les différences résident davantage dans le
manque de précisions de la technique utilisée que dans la diversité des méthodes et de la
granulométrie finale de l’échantillon. De façon générale, la majorité des laboratoires utilisé le
broyage en poudre fine inférieure à 315 µm.
Broyeur Agate ? ? ? ? ? ? ?
Taille du tamis
< 315 ? ? <315 ? 2000 <315 ?
(en µm)
L’étape de minéralisation des échantillon permettant la mise en solution des éléments traces
métalliques est essentielle compte-tenu du fait que l’analyse fine en laboratoire ne peut être
effectuée que sur des liquides.
Les possibilités de variation des méthodes utilisées à cette étape du processus d’analyse
sont importantes car de nombreux paramètres entrent en considération : masse de prise
d’essai, type et volume de réactifs, chauffage, etc. L’optimisation de ces paramètres est
recherchée par les laboratoires afin d’obtenir le rendement d’extraction maximum sans
perdre de polluants au cours de la minéralisation.
Les protocoles utilisés sont soit dérivés de normes (NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-
147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993), soit de pratiques éprouvées avec
éventuellement des variantes à l’intérieur même de chaque laboratoire.
Il est possible de jouer directement sur la masse de l’échantillon ainsi que sur le volume final
de la solution (par augmentation ou diminution du volume de réactifs utilisés). Le tableau 12
présente le rapport volume de réactif / masse d’échantillon utilisé dans les méthodes
recensées.
CERTU – 2004 47
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Tableau 12 : Rapport volume de réactifs/masse de sol utilisé pour la mise en solution des ETM
Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche
1 1bis 2 3 4 5 6 7 8
Rapport
100/0,5 50/0,25 ? 100/0,5 50/0,25 20/0,5 50/0,25 50/0,25 100/ ?
volume/masse (ml/g)
Quelle que soit la méthode utilisée le rapport volume/masse est toujours de 200 (pour six
fiches sur huit). Un des protocoles recensés concentre davantage le minéralisat en ne
jaugeant l’extrait que dans 20 ml (coefficient de 40). Pour les autres, la prise d’essai et/ou le
volume n’ont pas été précisé(s).
Remarque :
Dans le cas des extractions séquentielles, les résultats sont exprimés pour chaque fraction
en pourcentage de la teneur totale. Le rapport volume/masse est de 10 (35 ml de solution
d’extraction pour 3,5 g de sol).
Minéralisation
a- Calcination
L’étape de calcination permet d’éliminer les matières organiques présentes dans le sol et
constitue une pré-minéralisation de l’échantillon, favorisant la mise en solution des éléments
traces métalliques.
Cependant, comme lors du séchage, une température excessive peut entraîner la perte de
certains ETM volatils.
Près de trois quart des méthodes recensées calcinent l’échantillon (avant la mise en
solution) par attaques acides. La température de référence est de 450°C, la montée en
température est progressive, et la durée de calcination est de 3 heures.
Cette étape est indispensable pour les laboratoires qui réalisent la mise en solution totale par
acide fluorhydrique, elle n’est en revanche pas nécessaire pour la mise en solution à l’eau
régale.
b- Réactifs
La mise en solution totale des ETM nécessite l’utilisation d’acides forts concentrés comme
l’acide chlorhydrique, l’acide nitrique, l’acide fluorhydrique, etc. Ces acides permettent de
« désagréger » les liaisons chimiques des constituants du sol et solubilisent ainsi les
éléments sous forme ionique « libre » qui deviennent alors facilement dosables par les
techniques analytiques classiques.
Ces acides forts sont souvent utilisés en mélange, ce qui augmente encore leur pouvoir
solubilisant. Cependant, il est important de souligner que malgré le terme de mise en
solution « totale », l’attaque réalisée par ces acides n’est jamais complète puisque le
rendement d’extraction de 100 % n’est pas atteint pour tous les métaux.
En effet chaque métal lié dans la matrice l’est plus ou moins fortement (selon les
mécanismes de rétention mis en jeu) ; à titre d’exemple, citons les silicates d’alumine
insolubles dans l’eau régale qui précipitent sous forme de gel empêchant ainsi l’extraction de
l’aluminium à 100 %.
En règle générale, il reste toujours un résidu d’attaque que l’on piège par filtration, plus ou
moins important. Pour parfaire l’analyse, il est possible de remettre en solution ce résidu par
calcination du filtre et fusion alcaline, et de quantifier les traces d’ETM encore présentes
dans ce résidu. L’inconvénient de la fusion est qu’elle est réalisée à haute température
(1100°C) et qu’elle entraîne là encore la perte des éléments « volatils ».
Comme précédemment les différentes méthodes de mise en solution sont basées sur les
protocoles des normes NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-
151 de juin 1993. Tous les acides utilisés sont soit purs, soit au maximum de la
concentration à laquelle il est possible de les trouver dans l’eau (exemple de 65% pour
l’acide nitrique). Les volumes ajoutés sont fonction de la prise d’essai mais en général la
concentration en acide de la solution finale ne dépassent pas 10%.
Le tableau 14 présente les différents mélanges d’acides utilisés et les rapport masse/volume
en fonction de la prise d’essai ainsi que la concentration finale en acide dans l’échantillon
(même si la teneur en acide n’est pas celle utilisée pour l’attaque, notamment après mise à
sec). Il indique également si le laboratoire réalise la fusion du résidu d’attaque ou non
(lorsque ceci est mentionné dans le protocole).
Tableau 14 : Types et volumes de réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM
Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche Fiche
1 1bis 2 3 4 5 6 7 8
Mélange
HCl/HNO3 HF/HCLO4 ? HF/HCLO4 HF/HCLO4 HCl/HNO3 HF/HCLO4 HF/HCLO4 HF/HCL
acide/acide
Rapport
masse/volume
0,5/7,5/2,5 0,25/5/1,5 ? 0,5/10/3 0,25/5/1,5 0,5/7,5/2,5 0,25/5/1,5 0,25/5/1,5 ?/10/10
PE/acide/acide
en g/ml/ml
Type et
Eau Acide Acide Acide Eau Acide Acide Acide
concentration
régale nitrique ? nitrique nitrique régale nitrique nitrique nitrique
finale de
10% 2% 2% 2% 50% 2% 2% 2%
l’acide en %
Fusion
Non Non Non Non
alcaline du Sans objet Non ? Sans objet Oui
précisé précisé précisé précisé
résidu
PE : prise d’essai
CERTU – 2004 49
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
La plupart des méthodes recensées utilisent la mise en solution par mélange acide
fluorhydrique/acide perchlorique (HF/HCLO4). Par contre, il apparaît qu’aucune fusion
alcaline n’est réalisée sur le résidu.
L’attaque à l’eau régale ne représente qu’un quart des méthodes de mise en solution. Un
seul autre laboratoire utilise un mélange acide fluorhydrique/acide chlorhydrique (HF/HCl)
avec fusion alcaline du résidu qui se rapproche de l’attaque à l’acide fluorhydrique classique.
Une variante de ce protocole « HF » est également utilisé pour solubiliser de façon plus
spécifique le platine et le palladium (méthode BRGM pour la fiche 3).
A l’exception d’une des méthodes répertoriées, les rapports masse/volume sont identiques et
la concentration finale en acide est de 2% pour l’attaque à l’acide fluorhydrique et de 10%
pour l’eau régale.
c- Digestion
Avant l’étape d’analyse, la mise en solution des sols au contact des acides est accélérée par
une étape supplémentaire de « digestion ». Comme précédemment, les différentes
méthodes de digestion sont basées sur les protocoles des normes NF ISO 11 466 de juin
1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993.
Cette étape est très importante car elle conditionne en grande partie le rendement
d’extraction des ETM du sol. En effet, sans la digestion, le simple contact des acides ne
suffirait pas pour « dissoudre » les sols. Il faut également que cette étape soit répétable et
reproductible d’une analyse à l’autre.
Plusieurs modes de mise en solution sont possibles : à chaud, à froid, en système ouvert, en
système fermé et/ou combiné. Parmi les méthodes recensées, deux modes principaux de
digestion sont distingués :
A priori le système fermé est recommandé pour éviter la perte d’éléments volatils.
Néanmoins, la température de mise à sec ne dépasse pas 200°C ce qui est trop faible par
rapport à la température de calcination réalisée au préalable. Pour le chauffage en système
fermé, deux matériels sont utilisables :
1. le four à micro-ondes,
2. le système par chauffage à reflux, pour lequel un contact à froid de 12 heures est
nécessaire avant le chauffage.
Le temps de digestion par micro-onde est très rapide puisqu’il ne prend que quelques
minutes alors que les autres « systèmes » de mise en solution nécessitent plusieurs heures
de contact. Pour le four à micro-ondes, il est important de noter qu’il existe des appareils à
bombes fermées, mais aussi des appareils ouverts.
L’attaque HF favorise la mise en solution des ETM par dissolution des silicates d’alumine et
volatilisation de la silice. Le rendement d’extraction est donc beaucoup plus important pour
l’aluminium compte tenu de sa teneur importante dans les sols, cependant, pour les autres
métaux, la performance est équivalente voire légèrement meilleure pour l’attaque à l’eau
régale au micro-onde. Les méthodes avec micro-ondes extraient globalement davantage que
le chauffage à reflux. D’après Proix et al. (2004) [27], le micro-onde ouvert n’extrait cependant
jamais plus de 11 % que la méthode à reflux. Par contre le micro-onde en bombe fermée
montre des écarts plus fort pour Cd, Cr et Ni que la méthode à reflux. Enfin la méthode en
bombe fermée extrait sensiblement plus de Cd, Cr que la méthode à bombe ouverte [27].
Parmi les fiches répertoriées, six protocoles sur 9 utilisent des mises à sec, un protocole
utilise le micro-onde et un protocole utilise le système par reflux (tableau 15). Quelle que soit
la méthode, avant analyse, les minéralisats sont filtrés puis jaugés.
II.3.3. Analyse
Parmi les protocoles recensés, l’analyse des ETM est toujours réalisée sur solution liquide
acidifiée, soit par ICP, soit par SAA (cf. partie II, I.2, et annexe 1) (tableau 16).
La méthode par ICP/MS, plus sensible mais également plus coûteuse, n’est pas utilisée pour
le dosage des ETM dans les sols, pour lequel la précision de l’ICP/AES suffit, sauf pour le
dosage du platine et du palladium en infra traces (fiche 3).
ICP/AES X ? X X
SAA four ou
? X X X X X X
SAA flamme
La technique de dosage par SAA flamme ou four est la plus répandue : 6 laboratoires sur 9
l’utilisent. Bien quelle soit plus lente que l’ICP, cette méthode est en effet souvent appréciée
pour la performance de son système d’atomisation et de correction du bruit de fond (SAA
four par correction de fond par effet Zeeman) qui associe sensibilité et qualité du signal
CERTU – 2004 51
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Il est fait mention dans plusieurs fiches de l’utilisation de la SAA four ou flamme en fonction
des teneurs en métaux dans l’échantillon mais sans précision du type de métal. Dans ce cas
nous considérons ici que l’analyse peut être faite des deux façons.
Pour la fiche 2 l’appareil utilisé pour réaliser le dosage du cadmium, du plomb et du zinc n’a
pas été mentionné.
La technique privilégiée pour le cadmium et le plomb (tableau 17) est la SAA four car elle est
bien adaptée dans le cas de concentrations faibles en présence de bruit de fond. L’utilisation
de la flamme pour ces mêmes métaux ne sera valable que pour de très fortes teneurs.
A contrario la technique en flamme paraît suffisante pour le zinc compte tenu de sa présence
en plus forte quantité dans les sols en bordure d’infrastructures routières.
Le dosage par ICP peut être apprécié pour sa rapidité, notamment pour le zinc, mais au
détriment de la sensibilité pour le cadmium et le plomb.
Le tableau 18 reprend les protocoles pour lesquels sont mentionnés les seuils de
quantification des ETM en mg.kg-1 de matière sèche.
Seules trois fiches font mention des seuils de quantification ; il est de plus important de noter
que pour la fiche 5 le rapport volume/masse n’est pas le même que dans le cas des autres
fiches. Pour cette fiche, les minéralisats sont en effet concentrés dans 20 ml ce qui rapporte
le coefficient à 40 au lieu de 200.
D’après les valeurs citées et les rapports volume/masse utilisés, la technique SAA en four
apparaît 20 fois plus sensible que la technique par ICP pour le cadmium et le zinc mais
seulement 3 fois pour le plomb.
L’ICP reste néanmoins beaucoup plus performant que la méthode en flamme : 5 fois plus
pour le cadmium et le zinc et 4 fois plus pour le plomb.
II.3.4. Conclusion
Les différences sont plus marquées sur les étapes qui précèdent la mise en solution et
l’analyse de l’échantillon, et notamment pour l’étape de prélèvement dont les modalités
varient fortement d’un laboratoire à l’autre. Même si le protocole de prélèvement doit être
adapté à l’objectif de l’étude, ceci ne peut suffire à expliquer les disparités observées dans
les fiches. Cette étape décisive lors du processus global puisqu’elle conditionne fortement la
valeur et l’interprétation du résultat final mériterait d’être uniformisée [21].
Pour les étapes de préparation et d’analyse des échantillons, les modes opératoires sont
plus proches du fait de la normalisation existante et des possibilités de variantes beaucoup
plus restreintes compte-tenu des appareils disponibles pour réaliser de telles analyses.
CERTU – 2004 53
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Tamisage à 2 mm
Mise en solution----------------------------
Reprise du résidu
Calcination
Fusion Filtration Filtration
Jaugeage
ANALYSE-----------------------------------------------
Modificateur de matrice
Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les
sols, de pratiques de laboratoire (fiches 1), d’un rapport de DEA (fiche 3) et d’une thèse de
doctorat (fiche 2).
Relativement peu d’exemples ont pu être rassemblés dans cette étude du fait du nombre
limités de laboratoires réalisant ce type d’analyse et du refus de certains à répondre à nos
sollicitations (ex. Institut Pasteur de Lille).
CERTU – 2004 55
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Analyse de divers types de solides : études d’impact de la pollution routière sur sédiments de bassins de
rétention et réseaux d’assainissement, sols de friches industrielles, boues de stations d’épuration.
Mode de prélèvement
Pas de mode opératoire particulier.
Les échantillons sont conditionnés en flacon en verre et conservés à 4°C.
Pré-traitement
Quelques grammes de sol sont séchés pendant une nuit au dessus de l’étuve (température inférieure à
40°C). 10 à 20 g de sol sec sont ensuite broyés dans un mortier avec du sulfate de sodium anhydre, et
l’ensemble est placé dans une cartouche en cellulose pour extracteur Soxhlet.
Extraction et purification
La cartouche est introduite dans l’extracteur Soxhlet contenant un mélange de 110 ml d’hexane et
110 ml d’acétone. Après 3 à 6 heures de chauffage (le solvant dans la cartouche doit être clair)
l’extraction est arrêtée. Le mélange hexane/acétone est évaporé pratiquement à sec (température
inférieure à 35°C) puis repris par 10 ml d’hexane aux ultra-sons.
Calciner 2 heures au four à 450-500°C de l’alumine. Après refroidissement désactiver l’alumine avec de
l’eau de façon à obtenir une alumine à 12 % d’eau. Homogénéiser puis laisser reposer une nuit.
L’alumine se conserve 1 mois en flacon hermétique. 500 à 1000 µl d’extrait sont introduit dans une
colonne à purifier contenant 1 centimètre d’alumine à 12 % d’eau et de chaque côté du sulfate de
sodium anhydre, puis éluer par 50 ml d’hexane. L’extrait purifié est évaporé pratiquement à sec à
l’évaporateur (température inférieure à 35°C) puis repris par 10 ml d’acétonitrile.
Analyses
L’analyse des hydrocarbures aromatiques se fait par chromatographie en phase liquide (HPLC) muni
d’un détecteur par fluorescence.
Cette méthode ne permet de doser que 15 HAP car l’acénaphtylène n’est pas fluorescent.
L’appareil est de la marque Waters équipé d’une pré-colonne, d’une colonne HPLC C18 et d’une boucle
d’injection de 20 µl.
La gamme détalonnage est enregistrée dans le logiciel en cinq points. Dans le cas d’une série
analytique, un point de la gamme et un étalon de contrôle sont également dosés.
La limite de quantification des HAP dans le sol (en mg.kg-1 matière sèche) est de 0,02 pour chacun des
15 HAP.
Mode de prélèvement
Les échantillons sont prélevés à l’aide d’une benne ou à la pelle inoxydable, puis sont aussitôt congelés
à –20°C.
L’extrait lipidique brut est séparé en fraction neutre, acide et polaire par chromatographie d’affinité sur
colonne imprégnée de potasse selon la méthode de MacCarthy et Dutie. L’élution de la fraction neutre
(dont font partie les HAP) est effectuée par 125 ml d’éther diéthylique puis 800 ml de chloroforme.
Analyses
Les HAP sont extrait de la fraction neutre au Soxhlet avec comme solvant l’acétone/dichlorométhane
puis analysés par chromatographie en phase gazeuse et détection par spectrométrie de masse (GC/MS)
suivant la norme EPA 8270.
Les analyses ont été effectués par le BRGM.
L’appareil est un Varian équipé d’un GC 3400 et d’un spectromètre de masse Saturn 4D.
CERTU – 2004 57
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Etude bibliographique sur les HAP : présentation de leur forme chimique, leur origine, leur toxicité
pour l’homme, leur impact sur les végétaux, les teneurs moyennes rencontrées dans l’environnement,
etc. Le lecteur désireux de plus amples informations sur ces composés est invité à consulter le rapport
de Mlle Bryselbout.
Etude expérimentale : caractérisation des effets d’une autoroute en matière de pollution des sols, des
végétaux et des aérosols en HAP en fonction de la distance à la voie.
Mode de prélèvement
Chaque échantillon de sol est composé de trois prélèvements de 1 kg de terre réalisés à 1 m
d’intervalle, dont 500 g de chaque sont séchés et tamisés séparément avant d’être mélangés.
Analyses
Analyse des fractions hydrocarbures aromatiques par chromatographie en phase gazeuse couplée à la
spectrométrie de masse (GC/MS).
Le chromatographe en phase gazeuse (Varian 3400) est équipé d’un passeur automatique
d’échantillons (Varian 8200) et couplé à un spectromètre de masse à trappe ionique (Saturne 2000,
Varian). L’injection se fait en tête de colonne où la pression en hélium est de 11,6 psi. La colonne
capillaire a une longueur de 30 m, un diamètre interne de 0,25 mm et une épaisseur de phase de
0,25 µm.
Programmation du four : montée en température de 35 à 110°C à 25°C/min, puis de 110 à 300°C à
3°C/min, puis maintien à 300°C pendant 10 minutes. Même programme pour l’injecteur mais reste
toujours 3°C au-dessus du four.
Paramètres d’acquisition : impact électronique de 70 eV et balayage de 100 à 300 uma. Injection de
0,8 µl d’échantillon en automatique selon la méthode du sandwich (0,2 µl de dichlorométhane, 0,2 µl
d’air, et 0,8 µl d’extrait).
Analyse de standards des 16 HAP à différentes concentrations dans les mêmes conditions afin de
calibrer l’appareil et faciliter l’identification des composés contenus dans les échantillons.
5
Se reporter au glossaire pour une définition du terme « sonication »
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
58 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie II : Méthodes de dosage sur les sols
III.3.1. Prélèvement
A l’examen des fiches recensées, aucun protocole particulier ne semble avoir été établi pour
cette étape (outils de prélèvements à privilégier, volume à prélever, etc.). La localisation et le
mode de prélèvement sont définis en relation avec les objectifs de l’étude ; les laboratoires
réalisant l’échantillonnage ensuite avec les moyens dont ils disposent.
Un seul protocole précise que l’échantillon moyen est constitué de 3 réplications de 1 kg.
Les échantillons sont conditionnés en flacon de verre pour éviter toute adsorption des
composés organiques, puis conservés au froid à 4°C (fiche 1) ou congelés à – 20°C
(fiche 2).
La congélation garantit une meilleure conservation de l’échantillon en arrêtant la dégradation
microbienne des composés organiques qui pourrait venir biaiser les résultats d’analyses.
Néanmoins, la conservation au froid à une température inférieure à 4°C peut être envisagée
lorsque l’analyse des échantillons est prévue dans les plus brefs délais (cf. Partie II. I.2.).
Les méthodes présentées sont issues de la norme NF ISO 13 877 relative aux sols (avril
1999, dosage des HAP par HPLC), et de celle sur les boues, XP X 33-012 (mars 2000,
dosage des HAP et PCB) dont les prescriptions sont spécifiques à la technique de dosage
envisagée.
Les pratiques de laboratoires se rapportent également à la norme plus générale de
décembre 1994 sur le pré-traitement des échantillons pour analyses physico-chimiques
(NF ISO 11 464).
III.3.2.a. Pré-traitement
Tamisage
Deux protocoles utilisent le tamisage, l’un sur échantillon sec, l’autre sur échantillon brut. Le
maillage du tamis, uniquement mentionné dans la fiche 2, est le même que celui utilisé pour
la préparation des sols en préalable à l’analyse des ETM (2 mm).
Les trois méthodes recensées pratiquent le séchage de l’échantillon avant l’extraction des
HAP. Le séchage est effectué à l’air (température inférieure à 40°C) ou à l’aide d’un
lyophilisateur.
CERTU – 2004 59
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Séchage
Le séchage à une température inférieure à 40°C est recommandé dans les normes
précédemment citées. La lyophilisation présente l’avantage d’éviter l’agglomération en
mottes de l’échantillon ce qui facilite l’étape suivante de tamisage. Le séchage à basse
température et la lyophilisation permettent d’éviter la perte des éléments semi-volatils.
Broyage
Deux protocoles sur trois réalisent le broyage de l’échantillon (broyeur à bille ou à mortier)
dont l’un avec du sulfate de sodium anhydre. Ce composé permet d’absorber l’eau résiduelle
de l’échantillon afin d’en garantir l’absence lors de l’extraction de la phase organique.
La réduction de l’échantillon en poudre fine peut permettre également d’améliorer le
rendement d’extraction des HAP.
Deux des trois protocoles mentionnent une séparation des différentes formes de matières
organiques (lipides ou hydrocarbures) avant de réaliser l’extraction et/ou la purification des
HAP (tableau 19).
Une prise d’essai relativement importante (de 10 ou 100 g) associée à de faibles volumes de
solvant (150 à 250 ml) est utilisée afin d’augmenter la teneur en produits organiques dans
les extraits.
Fiche 2 Fiche 3
Produits
organiques à Lipides (fraction neutre) Hydrocarbures (aromatiques)
extraire
Extraction et purification
Cette étape permet de séparer les HAP des autres composés organiques qui pourraient
venir interférer lors du dosage.
Deux des trois protocoles recensés sont quasiment identiques, le troisième est plus
spécifique (tableau 20).
Les deux premiers protocoles (fiches 1 et 2) ne diffèrent que par le solvant utilisé et
éventuellement par l’étape de purification.
Le dernier protocole est pour sa part plus simple car lors de l’étape précédente les
hydrocarbures dont font partie les HAP ont déjà été séparés des autres produits organiques.
III.3.3. Analyse
Les extraits contenant les HAP sont analysés de deux façons soit par chromatographie en
phase gazeuse avec détection par spectrométrie de masse (GC/MS) soit par
chromatographie en phase liquide (HPLC) avec détection par fluorescence (tableau 21).
La première méthode présente l’avantage de pouvoir mesurer les 16 HAP de la liste EPA
alors que la deuxième ne permet d’en doser que 15, l’acénaphtylène n’étant pas fluorescent.
Limite de quantification
Fiche 1 Fiche 2
Fiche 3 (mg.kg-1 de MS)
GC/MS X X ?
HPLC X 0,02
Afin de compléter l’examen des protocoles utilisés pour l’analyse des HAP sur les sols, est
présentée ci-après une comparaison de méthodes reprise d’une étude menée par le
CNRSSP [3] sur 9 laboratoires spécialisés dans l’analyse de polluants organiques.
Cette étude destinée à mieux cibler les étapes du processus analytique des HAP
introduisant une erreur significative dans le résultat final, a porté sur un échantillon de sol
CERTU – 2004 61
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
faiblement pollué (environ 70 mg/kg pour les 16 HAP), et a concerné les phases d’extraction
des polluants et de dosage dans l’extrait.
Chacun des participants au test inter laboratoires a reçu un échantillon de sol homogénéisé
et un extrait à analyser, suivant ses propres protocoles. Les conditions précises du test
pourront être consultées dans l’article scientifique cité en référence.
Extraction
Pour l’étape d’extraction, les résultats sur la somme des 16 HAP font clairement ressortir la
différence entre les trois techniques au Soxhlet, Soxtec et ASE (extraction accélérée par
solvant) d’une part et les ultra sons d’autre part. Cette dernière technique, non optimisée, n’a
permis d’extraire que 50 % des composés récupérés à l’aide des autres techniques qui, pour
ce qui les concerne, ne présentent pas de différences significatives entre elles.
Dosage
La comparaison des deux techniques de dosage utilisées, HPLC/UV-fluorimétrie et GC/MS,
n’est pas mauvaise même si la variabilité inter laboratoire semble plus élevée avec la
première méthode qu’avec la deuxième. Le même type de résultat a été obtenu, pour la
somme des 16 HAP, que ce soit sur l’extrait ou sur l’échantillon de sol.
Par ailleurs, d’après les résultats composé par composé, la reproductibilité des méthodes de
dosage ne semble pas être fonction du poids moléculaire du composé analysé.
Le choix d’une technique d’extraction n’apparaît donc pas réellement déterminant (hormis
l’utilisation des ultra sons qui reste à améliorer), et au niveau du dosage, les deux méthodes
utilisées donnent des concentrations moyennes tout à fait comparables.
Cet exemple de comparaison ne porte que sur l’extraction et le dosage. Or, la variabilité des
résultats provient le plus souvent des étapes amont de prélèvement de sol, conservation et
pré-traitement d’échantillon sur lesquelles malheureusement ne sont disponibles que très
peu d’informations.
III.3.5. Conclusion
Contrairement à l’analyse des éléments métalliques dans les sols, relativement peu de
laboratoires en France effectuent le dosage des HAP sur cette matrice complexe.
Les techniques utilisées varient selon les habitudes et les pratiques notamment pour la
première étape de prélèvement des échantillons de sol.
La normalisation encore récente n’est pas intégrée de façon systématique dans le processus
d’analyse si ce n’est pour phases de d’extraction et de dosage des composés proprement
dites pour lesquelles les normes relatives à la chromatographie liquide ou gazeuse
constituent de précieuses références.
Les méthodes utilisées pour l’extraction et le dosage apparaissent, d’un point de vue
quantitatif, équivalentes pour la détermination des teneurs en HAP. Malgré tout l’extraction
au soxlhet et le dosage par GC/MS (projet de norme PR NF ISO 18 287) semblent être les
techniques plus répandues.
PARTIE III :
Méthodes de dosage
sur les végétaux
CERTU – 2004 63
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Les trois premiers concepts qui relèvent essentiellement de processus biologiques, sont des
indicateurs de réaction.
Le végétal utilisé en bioaccumulation en revanche sert de matrice pour le dosage des
différents polluants (éléments traces métalliques, HAP, pesticides, dioxines, etc.). Cette
notion correspond davantage aux indications mentionnées dans la présente étude
concernant les protocoles d’analyses des végétaux.
La bioaccumulation
Parmi les quatre méthodes citées ci-dessus, la bioaccumulation est, pour les polluants tels
que les ETM et les HAP, la seule réellement utilisable en routine.
Ceci nous permet par conséquent de disposer de protocoles de dosage appliqués à
différents types de végétaux :
• végétaux supérieurs,
• bryophytes (ou mousses),
• et lichens (dont nous ne parlerons pas ici, et qui ont des propriétés concernant la
bioaccumulation des métaux très proches de celles des bryophytes).
Les feuilles des arbres sont néanmoins aussi souvent utilisées pour évaluer les dépôts
métalliques car la cuticule cireuse chargée négativement des feuilles des plantes agit à la
manière d’une résine échangeuse de cations favorisant l’accumulation des ions positifs
(Kinnersley et al., 1996, in [28]).
De façon générale, l’accumulation des métaux est différentes selon les végétaux considérés
et les parties de la plante analysées. Les teneurs en polluants mesurées dans les feuilles
récemment sorties sont le plus souvent supérieures à celles détectées dans les tiges et
racines [23].
Nous ne détaillons pas ici les mécanismes qui conduisent les polluants à être retenus en
surface ou accumulés à l’intérieur du système végétal. Le lecteur désireux de plus
d’information sur le sujet se reportera directement à l’ouvrage cité.
L’objectif est en revanche de préciser les méthodes d’analyse des polluants retenus d’une
façon ou d’une autre sur les plantes.
Pour ces végétaux, le dosage des éléments métalliques collectés par les organes foliaires
peut être effectué :
• Soit dans les dépôts particulaires sur la surface des feuilles, après extraction de ceux-ci
par un solvant (généralement du chloroforme). L’élément sera ensuite analysé soit
directement dans le milieu d’extraction, soit dans la partie retenue après filtration,
• Soit dans les feuilles entières après séchage et réduction de celles-ci en poudre.
L’analyse du polluant recherché s’effectuera après minéralisation (sèche ou humide)
pour les éléments inorganiques, et après extraction par des solvants pour les éléments
organiques,
• Soit dans les feuilles après élimination des dépôts de surface, et réduction en poudre.
Cette méthode sert uniquement à déterminer les quantités de polluants bioaccumulées et
qui pourraient avoir un impact physiologique.
L’analyse des polluants accumulés sur les végétaux supérieurs peut s’effectuer sur matière
fraîche ou à partir de matière séchée. La distinction entre l’accumulation de surface et la
quantité accumulée au sein de la feuille ne peut cependant qu’être réalisée sur matière
fraîche.
L’analyse des polluants dans les dépôts foliaires permet toujours d’étudier sans trop de
problèmes les faibles niveaux de pollution de l’air car les ETM ne sont pas naturellement
présents dans les feuilles des végétaux supérieurs. L’analyse sera seulement limitée par le
bruit de fond constitué par les dépôts telluriques naturels apportés par le vent sur les feuilles,
la présence de micro-organismes, etc.
CERTU – 2004 65
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Pour la pollution organique, si une faible proportion des polluants peut pénétrer dans les
feuilles par l’intermédiaire des stomates6, la majeure partie est retenue au niveau des
surfaces foliaires fortement lipophiles.
Les HAP sont surtout transportés sous forme particulaire (particules de petite taille) et dans
ce cas, comme pour la pollution métallique, l’accumulation est d’autant plus grande que le
rapport surface/masse est élevé. Le dosage est alors effectué après extraction par solvant
des surfaces foliaires et utilisation de méthodes chromatographiques appropriées.
Cependant, l’analyse des HAP contenus dans ou sur les végétaux présente une certaine
difficulté car ces composés sont généralement présents en faible proportion dans les plantes
contaminées. En outre, certains HAP peuvent être présents sous forme liée et peu
extractible ce qui rend difficile leur quantification globale.
Il n’est repris ici que la partie des protocoles qui concerne le prélèvement et la préparation
des échantillons, et laissé volontairement de côté l’aspect préparation des végétaux, culture,
exposition, etc. essentiellement relatif à l’utilisation du végétal comme outil indicateur.
Le chou comme le ray-grass peuvent être utilisés l’un comme l’autre pour l’étude des ETM et
des composés organiques :
• pour l’étude des ETM, les échantillons de végétaux sont stockés dans des sacs en
papier,
• pour l’étude des composés organiques, les échantillons végétaux sont stockés dans des
boîtes en aluminium.
Dans le cas des HAP, les échantillons seront conservés à 0°C avec des glaçons. Pour les
ETM, les prélèvements pourront être soit séchés à l’étuve à 40-50°C pendant 4-5 jours et
conservés dans un endroit sec avant leur analyse, soit conservés tels quels au congélateur à
- 70°C avant leur traitement.
6
Organe microscopique de l’épiderme des feuilles des végétaux vasculaires, percé d’un minuscule
orifice (ostiole) et servant aux échanges gazeux.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
66 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux
I.2.1.c. Schéma du protocole pour l’analyse des poussières accumulées sur les surfaces
foliaires
• Prélèvements foliaires
• Extraction des poussières (et des cires) : trempage 35 secondes dans du chloroforme,
• Recueil des poussières sur un filtre : filtre en nitrate de cellulose (0,45 µm),
• Micropesée des poussières : évaluation quantitative des dépôts,
• Composition chimique des poussières : évaluation qualitative par analyse des filtres.
Les bryophytes sont des organismes particulièrement bien adaptés pour l’étude des
polluants atmosphériques métalliques et organiques. Elles doivent cette efficacité à leurs
particularités anatomiques (ex. rapport élevé surface/volume) et leurs caractéristiques
physiologiques, par exemple leur activité photosynthétique continue tout au long de l’année
qui les soumet aux retombées des polluants présents à la fois dans les dépôts secs et
humides.
Le dosage des polluants métalliques collectés par les bryophytes se fera dans les
échantillons entiers ou dans des fragments annuels de croissance. Ceci concerne à la fois
les polluants particulaires déposés en surface et piégés à l’intérieur des brins feuillés, les
formes ioniques fixées sur les parois et les membranes, ainsi que les fractions
intracellulaires. Il est possible également de distinguer les différentes fractions accumulées
par la mousse (intercellulaire, extracellulaire, intracellulaire et résiduelle) en procédant aux
techniques d’élution séquentielles : l’échantillon est soumis à une séquence d’extraction par
des solvants sélectifs de chacune de ces quatre fractions (le document ne précise
malheureusement pas comment).
Les mousses se révèlent être également un bon matériel pour le dosage des HAP car elles
seraient capables de filtrer les particules contaminées par des polluants organiques et
d’absorber les grosses molécules. Toutefois trois difficultés se présentent :
1. Au niveau de l’échantillonnage :
l’analyse de ces composés nécessite une biomasse importante (au final 30 g sec),
2. Au niveau de l’analyse :
il existent de nombreuses divergences dans les procédures d’extraction, avec parfois des
conséquences sur le résultat final. Les HAP sont des composés peu volatils (en dehors
7
Sécateur fixé au bout d’une perche pour couper les rameaux auxquels sont fixés les nids de
chenilles ou, plus généralement, des rameaux hors d’atteinte à la main.
CERTU – 2004 67
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
L’exemple cité concerne la mesure des ETM sur des mousses in situ.
Prélèvement et transport
Les mousses seront collectées de préférence d’avril à octobre et toujours hors période de
pluie. Les prélèvements doivent être réalisés à plus de 3 m des arbres, jamais sur des
souches ou troncs d’arbre, ni sur un terrain en pente : l’échantillon prélevé doit être réparti
horizontalement.
Les échantillons seront placés dans trois sacs en plastiques superposés et étanches
(sachets zip de préférence) à l’intérieur desquels les mousses seront repliées sur elles-
mêmes de façon à limiter les contaminations par le sol. Pour éviter le pourrissement des
échantillons, ceux-ci seront placés dans une glacière à 4°C, ce qui permet également de
limiter la perte d’éléments volatils.
Les échantillons doivent ensuite être analysés le plus rapidement possible, sans jamais
dépasser 3 à 4 jours de stockage.
Nettoyage
Les mousses sont nettoyées des débris végétaux et de l’humus à la pince non métallique. La
quantité de mousse triée doit être au moins de à 5 à 10 g de masse sèche soit environ 0,5 l
avant déshydratation. Le nettoyage à l’eau est à éviter afin de prendre en compte les
particules adsorbées sur la surface des feuilles.
Séchage
Les échantillons triés sont déshydratés pendant 24 h à 40°C (ou 60°C si on ne dose pas les
éléments volatils tels que le mercure ou l’arsenic) dans une étuve à air filtré (si possible).
Broyage
Le broyage, nécessaire pour homogénéiser les échantillons, peut se faire dans un mortier en
agate et dans l’azote liquide pour rendre les brins cassants, ou, si l’échantillon est
8
Composés, le plus souvent organiques, très stables et peu solubles dans l’eau, qui à partir de
sources d’émissions localisées, se répartissent dans l’atmosphère et contaminent des zones
extrêment éloignées de la zone d’émission initiale.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
68 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux
CERTU – 2004 69
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des éléments métalliques sur les végétaux, de pratiques
de laboratoire (fiches 1, 2, 3 et 3bis), de plusieurs publications (fiches 4, 5 et 8) et de travaux
de recherche présentés dans le cadre de DEA (fiche 9) ou de thèses de doctorat (fiches 6
et 7).
Les méthodes détaillées ci-après concernent tout type de végétal, comestible ou non. A
noter le protocole de l’INRA de Bordeaux qui présente une méthodologie très complète
prenant en compte différentes espèces de plantes.
CERTU – 2004 71
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
1- CNRSSP, V. Bert
2- LSE, J.Ph. Bedell
3- EPLD
Mode de prélèvement
Pas de mode opératoire particulier.
2- LSE
Extraction par minéralisation au four à micro-ondes (Mars 5) d’un mélange de 8 ml d’HNO3 (ultrapur
Merck) et de 2 ml d’H2O2 pour une masse sèche d’échantillon de 0,5 g de végétaux broyés.
3- EPLD
Séchage et broyage,
Pesée de 2 g de végétaux secs,
Minéralisation au micro-ondes par attaque acide (mélange de HNO3 et H2O2),
Reprise dans une fiole jaugée de 50 ml.
Analyses
1- CNRSSP
Dosage des métaux effectués par ICP/AES (cf. annexe 1).
2- LSE
Dosage des métaux par SAA.
3- EPLD
Dosage des métaux en ICP/MS.
CERTU – 2004 73
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
M. Barbaste, 2004
Mode de prélèvement
Le mode de prélèvement détaillé, décrit en annexe 3, ne concerne que les feuilles de l’espèce
considérée.
Les échantillons sont conditionnés en sac plastique pour les feuilles et en filet plastique pour les fruits et
légumes.
Mise en solution
Les protocoles utilisés sont inspirés des méthodes du CII (Comité Inter-Instituts des techniques
analytiques).
La mise en solution des éléments métalliques est réalisée sur échantillon broyé (prise d’essai de 1 g).
Puis est appliqué le mode opératoire adéquat :
Voie sèche Voie sèche avec Voie humide Voie humide avec
élimination de la silice élimination de la silice
Calcination à 420 °C pendant 4 heures 5 ml HNO3cc et 5 ml H2O2 30%
(programme de chauffe)
Pré digestion à reflux (programme de chauffe)
Reprise des cendres par 5 ml HNO3cc
Refroidissement
Evaporation
Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES ou en SAA four.
Le laboratoire dispose de trois ICP : un Varian Vista CCD simultané radial, un Varian liberty series II
axial et un thermo elemental IRIS intrepid (axial et radial), ainsi qu’un SAA four (TJA Solaar) et un
analyseur de mercure (Altec AMA 254).
La limite de quantification des polluants dans les végétaux (en mg.kg-1 matière sèche) est, selon la
méthode utilisée :
Al As B Cd Cr Co Cu Fe Mn Mo Ni Pb Se Zn
4 0,1 0,57 0,01 0,05 0,03 0,13 0,045 0,008 0,13 0,03 0,1 0,1 0,007
CERTU – 2004 75
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
C. Hébrard-Labit, 2004
Analyse de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non). Evaluation du taux de transfert
des éléments traces métalliques (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn) via le sol ou l’air vers les différents compartiments
végétaliens (racines, tiges, feuilles, fleur et/ou fruits).
Méthode 1 : Minéralisation par micro-ondes
Mode de prélèvement
Les parties racinaires sont prélevées à la bêche puis émottées pour éliminer le maximum de terre sans
détacher les radicelles.
Les parties aériennes des plantes sont coupées à 3 cm au-dessus du sol pour éviter toute contamination
de terre.
Les feuilles, les fleurs, les fruits sont arrachés manuellement.
Plusieurs réplicats peuvent être réalisés pour constituer un échantillon composite moyen (environ 100 g)
conditionné en flacon en verre ou en sachet plastique hermétique.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.
C. Hébrard-Labit, 2004
Analyse de diverses espèces végétales (végétaux comestibles ou non). Evaluation du taux de transfert
des éléments traces métalliques (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn) via le sol ou l’air vers les différents compartiments
végétaliens (racines, tiges, feuilles, fleur et/ou fruits).
Méthode 2 : Extraction acide HF + HClO4
Mode de prélèvement
Les parties racinaires sont prélevées à la bêche puis émottées pour éliminer le maximum de terre sans
détacher les radicelles.
Les parties aériennes des plantes sont coupées à 3 cm au-dessus du sol pour éviter toute contamination
de terre.
Les feuilles, les fleurs, les fruits sont arrachés manuellement.
Plusieurs réplicats peuvent être réalisés pour constituer un échantillon composite moyen (environ 100 g)
conditionné en flacon en verre ou en sachet plastique hermétique.
Les échantillons sont conservés au réfrigérateur à 4°C avant analyses.
Analyses
L’analyse des métaux est faite en ICP/AES (Cd, Pb, Pd, Pt, Zn).
Le spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction est un Tracescan séquentiel à
torche axiale (Thermo Jarrell Ash).
La limite de quantification des polluants dans les végétaux (en mg.kg-1 matière sèche) est pour la
méthode utilisée :
Cd Pb Pd Pt Zn
0,1 0,25 1,25 0,5 0,1
CERTU – 2004 77
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés et maïs cultivés aux alentours des usines
métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby. Comparaison avec les caractéristiques
physico-chimiques des sols, leur degré de contamination et la spéciation des polluants
métalliques
Etude menée sur deux productions agricoles : le blé (grain et paille) et le maïs (grain et fourrager).
Mode de prélèvement
Prélèvements réalisés à un stade de maturité des cultures, quelques jours avant la récolte.
Blé
Les épis sont arrachés manuellement sur un rang de 50 à 70 cm représentant au moins une
cinquantaine d’individus. Puis, les pailles sont coupées à une hauteur d’environ 10 cm à l’aide d’un
couteau en acier. Les épis sont ensuite égrainés au laboratoire et la balle est éliminée par air comprimé
filtré.
Remarque : Il a été démontré par Douay et al. (2001) que la méthode utilisée pour l’égrainage des épis
de blé n’avaient aucune influence sur les concentrations en métaux mesurées dans les grains. Ce
constat repose sur la comparaison d’échantillons de grains non lavés et lavés à l’acide acétique dilué.
Maïs
Coupe des pieds (choix aléatoire) à l’aide d’un couteau en acier à la hauteur d’une barre de coupe
d’ensileuse. Découpage de certains pieds en tronçons pour constitution d’un échantillon moyen de maïs
fourrager. Egrainage des épis d’autres pieds.
Mise en solution d’une partie représentative du tamisat dans un mélange de H2O2 et HNO3 en réacteur
fermé avec chauffage par micro-ondes.
Analyses
Détermination des teneurs totales en métaux (appareil non précisé).
Etude des zones soumises à la pollution routière et des niveaux relatifs de cette pollution autour des
structures routières traversant une zone forestière, par analyse des dépôts foliaires. Application à
l’impact actuel de la RN 12 et de l’A 84 sur les forêts de Rennes et de Liffré.
Mode de prélèvement
Dépôts foliaires :
Prélèvement de rameaux effectués sur des pins sylvestres par tirs au fusil dans la partie supérieure des
houppiers9.
Les aiguilles de pins (quelques grammes) sont trempées pendant 1 minute dans un solvant (mélange de
tétrahydrofurane et toluène, 1 pour 1) afin de récupérer les dépôts foliaires avec les cires de surface.
Le mélange est ensuite filtré sur un filtre nylon de porosité 0,20 µm, afin de séparer le dépôt foliaire.
Analyses
L’ensemble filtre + dépôt est analysé par micro-analyseur X afin de connaître la composition chimique
élémentaire du dépôt minéral foliaire. Détermination en particulier des teneurs en Fe.
9
Ensemble des ramifications portées par la tige d’un arbre au-dessus du fût (partie du tronc
dépourvue de rameaux).
CERTU – 2004 79
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Suivi spatio-temporel de la contamination métallique par voie atmosphérique à proximité d’une autoroute
et estimation de la zone d’impact par utilisation de lots de graminées (ray-grass) exposés à différentes
distances de l’autoroute.
Mode de prélèvement
Suite à une durée d’exposition connue (dans des conditions déterminées, non détaillées ici), les parties
aériennes des plantes sont coupées à 2 ou 3 cm au-dessus du sol pour éviter toute contamination.
Les prélèvements sont placés dans des sachets en papier dûment identifiés.
Les végétaux subissent une minéralisation acide à chaud sous pression. Les échantillons secs, 3
répétitions de 100 mg, sont introduits dans des tubes de polyéthylène de 10 ml auxquels sont ajoutés
2 ml d’acide nitrique (69 %, Normapur) dilué au ½. Les échantillons sont ensuite minéralisés à 60°C
pendant 24 h sous pression. Durant ces 24 h, les tubes sont régulièrement agités afin de maintenir les
végétaux dans l’acide. Après refroidissement des tubes de façon à condenser les vapeurs acides, les
minéralisats sont dilués par ajout de 8 ml d’eau distillée. Les mélanges eau/acide sont homogénéisés
(retournements successifs) et centrifugés à 2 000 trs/min pendant 15 minutes pour obtenir un
surnageant clair pour le dosage.
Des blancs de minéralisation (sans végétaux) sont préparés selon le même protocole afin d’évaluer
d’éventuelles contaminations.
Analyses
Le dosage des métaux dans les minéralisats est réalisé par spectrométrie d’absorption atomique en
mode flamme (Perkin Elmer 2380) ou en four (Varian Spectra A 300/400) selon les teneurs.
La limite de détection des polluants dans le végétal (en mg.kg-1 matière sèche) est :
Cd 0,01
Pb 0,15
Zn 1,00
Les résultats d’analyse (c) sont exprimés en mg ou µg/l puis sont convertis en mg ou µg/kg de matière
sèche de végétal (C) :
C = (c*V)/M
Etude du potentiel de phytoextraction des métaux, ie capacité des espèces végétales à prélever les
métaux du sol et les transférer vers leurs parties aériennes.
Une plante au potentiel d’extraction élevé pourra avantageusement être utilisée pour la
phytoréhabilitation de sites pollués, sous réserve que ces espèces hyperaccumulatrices aient une forte
production de biomasse (afin d’optimiser la phytoextraction).
Site d’une ancienne usine métallurgique.
Mode de prélèvement
Méthodologie 1
Observation des stratégies de réponse des espèces végétales à de fortes teneurs en ETM pour
identifier la plante la plus hyperaccumulatrice.
Méthodologie 2
Evaluer la capacité de la plante la plus hyperaccumulatrice à extraire les ETM associés à divers
constituants du sol (matière organique, argile, scories).
Détermination de zones de dominance des espèces végétales, localisation d’un point “central”puis d’une
surface de 1 m² autour de ce point.
Prélèvement de la biomasse aérienne à trois reprises, à intervalle de 2 mois.
Les échantillons sont séchés à l’étuve à 85°C pendant 15 heures, puis broyés (tamisés ?) à une fraction
inférieure à 500 µm avant analyse.
Méthodologie 2
Lavage de la partie aérienne à l’eau permutée, séchage pendant 24 h à 50°C, puis pesée pour
déterminer la masse sèche récoltée par m².
CERTU – 2004 81
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Analyses
Dosage des métaux Zn, Pb, Cd, et Cu selon la norme NF X 31-147.
Prise d’essai de 0,250 g chauffée progressivement jusqu’à 450°C. Après refroidissement, ajout d’un
mélange d’acide fluohydrique (HF) et d’acide perchlorique (HClO4) au résidu et chauffage jusqu’à
évaporation complète. Ajout d’acide chlorhydrique (HCl) et chauffage pour redissolution du résidu.
Solution complétée à 50 ml avec eau distillée.
Analyse des concentrations en métaux par SAA à la flamme ou au four selon les teneurs.
Remarque :
Le chapitre IV est consacré à la localisation tissulaire et cellulaire des éléments métalliques dans les
organes végétaux :
Observation de la localisation des éléments métalliques dans les différents organes afin de contribuer à
la compréhension des mécanismes d’hyperaccumulation des plantes.
Teneurs en métaux (Pb, Cd et Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations agricoles
et les jardins familiaux
Etude des sols et des cultures de 15 jardins localisés autour des usines métallurgiques de Noyelles-
Godault et d’Auby. La démarche tente d’évaluer la teneur en métaux de ces récoltes et de rechercher
les relations avec le degré de contamination des sols, les pratiques culturales et le lavage des légumes.
Mode de prélèvement
Légumes prélevés : radis, salades, pommes de terre, carottes, poireaux, tomates.
Prélèvement :
La constitution de l’échantillon poursuit un double objectif de représentativité de la variabilité inter-
individu et l’obtention d’un poids sec suffisant pour les besoins de l’analyse.
Prélèvement selon le type de légumes de 3 à 20 individus. Les végétaux en bordure des allées sont
écartés de façon à limiter les biais dus aux dépôts de poussières. Choix des individus au hasard. Relevé
de l’état physiologique des échantillons.
Transport :
Dans des sacs en polypropylène.
Lavage : Cherche à reproduire au mieux les méthodes utilisées par les particuliers : utilisation de
bassines et essoreuses à salade en plastique, double lavage à l’eau du robinet, avec ou sans trempage
et essorage, ou épluchage selon les légumes.
Découpage : Petits morceaux (tomates), rondelles (radis) ou fines tranches (carottes, pommes de terre)
au couteau en inox. Découpe dans le sens de la longueur pour les poireaux.
Séchage des échantillons en étuve à 50°C au maximum. Lyophilisation des tomates.
Broyage des échantillons au broyeur oscillant à anneaux en carbure de tungstène et tamisage à
315 µm.
Une partie représentative est ensuite mise en solution selon deux méthodes :
1/ calcination à 550°C, mise en solution par HF et HClO4 à chaud, jusqu’à évaporation complète des
acides, reprise du résidu par HCl 5 %,
2/ mise en solution par un mélange de H2O2 et de HNO3 en réacteur fermé avec chauffage par micro-
ondes.
La « méthode HNO3 » en réacteur fermé présente l’avantage d’éviter des pertes en cadmium par
volatilisation.
CERTU – 2004 83
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Analyses
Taux de matière sèche et concentrations en Cd, Pb et Zn exprimées en poids sec et poids frais.
Mesure des concentrations en métaux dans l’eau de lavage utilisée et dans les végétaux.
Dosage des métaux par absorption atomique avec atomisation électrothermique (avec correction de
fond par effet Zeeman), ou par émission atomique de plasma induit d’argon, selon l’élément et le niveau
de concentration. Les seuils de détection, exprimés en mg.kg-1, matière sèche, sont :
Cd 0,025
Pb 0,2
Zn 1,0
Première approche de la pollution par les métaux lourds (Zn, Pb, et Cd) en bordure de
l’A4, au nord de Strasbourg. Le suivi des métaux dans les dépôts foliaires et les tissus
internes des graminées autochtones.
Réalisation de mesures de métaux dans les dépôts foliaires et les tissus internes des graminées
autochtones pour évaluer le niveau de pollution en ETM.
Mode de prélèvement
Dépôts foliaires
Pas d’indication sur le mode de prélèvement.
Analyses
Dépôts foliaires
La solution de lavage est ensuite dosée par spectrométrie d’absorption atomique (SAA) à la flamme
pour le zinc, et au four pour le plomb et le cadmium, dont les concentrations sont plus faibles.
CERTU – 2004 85
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
II.3.1. Prélèvement
II.3.1.a.Echantillonnage
Les types et parties de végétaux ainsi que les modalités de prélèvement sont aussi
différentes que les objectifs d’étude sont variés. Il est en effet possible de réaliser des
analyses sur différentes espèces végétales (graminées, fruits, légumes, etc.) et différents
compartiments tel que les racines, les tiges (ou les branches), les feuilles, les fleurs, les
fruits, etc.
Dans chacun des cas, une précaution importante se dégage des protocoles de prélèvement
de végétaux recensés : éviter au maximum que l’échantillon soit souillé par le « sol » que ce
dernier soit en place ou sous forme de poussières.
• Les prélèvements des parties racinaires doivent se faire sans couper les radicelles et
être émottées soigneusement sur place,
• Les parties aériennes des plantes doivent être prélevées en coupant la « plante » à
environ 3 cm au dessus du sol pour éviter toute contamination,
• Les végétaux en bordure d’allées ou de parcelles ne doivent pas être prélevés car ils
peuvent être souillés par la poussière lors de passage de personne ou de véhicules.
A titre d’information, le tableau établi en annexe 3 [mode de prélèvement des plantes de l’INRA
de Bordeaux] peut servir de base de protocole de prélèvement puisqu’il reprend une grande
partie d’espèces végétales comestibles ou non y compris les fruits et les légumes.
Les échantillons sont conditionnés en flacon de verre, en sac plastique ou en filet plastique
(pour les fruits et les légumes).
L’utilisation de « flaconnage » en papier comme proposé dans la fiche 6 ne paraît pas être
un bon moyen de conserver l’échantillon, sauf le cas de végétaux secs (graines par
exemple), car le papier peut absorber l’eau de constitution du végétal.
L’INRA propose, pour les feuillus notamment, de faire sécher les feuilles à l’air ou au soleil
avant le transport afin de limiter la fermentation. Une fraction de feuille fraîche pouvant être
conservée pour la détermination de la matière sèche.
Pour l’analyse des dépôts particulaires, il est pas nécessaire de prendre davantage de
précautions que celle relative à la contamination par le sol.
Quoi qu’il en soit la préparation des échantillons devra démarrer dans les plus brefs délais
après le prélèvement (éviter les transports longs).
La conservation au froid à une température inférieure à 4°C, voire une congélation, peut
permettre de conserver la qualité des échantillons en limitant leur décomposition
microbienne.
Contrairement au cas des sols, aucune normalisation n’a été établie pour la préparation des
échantillons de végétaux en vue d’analyse physico-chimiques. En l’absence de méthode de
référence, chaque laboratoire pratique selon son expérience et les moyens dont il dispose.
Les protocoles sont ainsi très variés.
II.3.2.a.Pré-traitement
Bien que l’analyse puisse être effectuée sur matière fraîche, l’ensemble des protocoles
recensés réalise le séchage préalable des échantillons. La teneur en poids frais est
déterminée par calcul à partir de la teneur en matière fraîche.
Le lavage des végétaux paraît indispensable pour se prémunir des risques de contamination
par le sol. Ce lavage ne pose généralement pas de problème pour la détermination des
dépôts particulaires puisque les cires végétales sont insolubles à l’eau. D’autre part ces
« eaux » de lavage peuvent également être récupérées et analysées.
CERTU – 2004 87
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Lavage
On distingue deux types de lavage :
Un tiers des laboratoires recensés (tableau 22) pratique le lavage destiné à l’élimination des
contaminations extérieures notamment sur la partie racinaire, ce qui paraît indispensable
compte tenu du contact directe du végétal avec le sol. Le lavage des parties aériennes peut
améliorer l’analyse mais n’apparaît pas indispensable. Après lavage manuel, le nettoyage
peut encore être affiné par passage aux ultrasons.
Pour l’analyse des ETM dans les dépôts particulaires, le lavage est indispensable. La moitié
des protocoles utilise l’eau comme solvant, l’autre moitié un mélange de solvant organique
ou une solution d’acide chlorhydrique (HCl) à 5%. L’utilisation du mélange
toluène/tétrahydrofuranne paraît plus adapté pour libérer les particules emprisonnées dans
les cires végétales au cours du temps.
Fiche 3 et
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 5 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
3bis
Lavage pour
? Oui Oui Non Non Non Oui Non Non
contamination
Lavage pour
? ? Oui ? Oui ? ? Oui** Oui
dépôts
Passage aux
ultrasons ? ? 15 / ? / 20 Non Non
(en min)
*THF : tétrahydrofuranne
**lavage destiné à reproduire la pratique humaine pour le nettoyage des légumes.
Séchage
Dès leur arrivée au laboratoire les échantillons sont séchés. Cette étape est, comme pour les
sols, réalisée de deux façons selon qu’il s’agisse de déterminer la matière sèche (séchage à
« haute » température) ou de préparer l’échantillon en vue de l’analyse des ETM (séchage à
« basse » température).
Le séchage à « basse » température entre 40 et 60°C permet d’éviter la perte des éléments
les plus volatils, comme le mercure, avant l’étape de mise en solution. Une température
supérieure (70 et 85°C) paraît déjà excessive pour limiter le phénomène. Les trois quarts des
laboratoires recensés réalisent le séchage à une température inférieure ou égale à 60°C
(tableau 23).
Fiche 3
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
et 3bis
Température de
séchage pour 60 40 60 50 60 85 50 70
analyse (en °C)
Température de
séchage pour ? 103 ± 2 105 ± 2 ? 60 50 50 50
MS* (en °C)
*MS : matière sèche
Par contre pour la mesure de la teneur en matière sèche seulement un quart des
laboratoires pratique le séchage à 105°C selon les recommandations de la norme
NF ISO 11 465 de août 1994 relative à la détermination de la teneur en eau dans les sols et
qui a priori peut s’appliquer aux végétaux.
Il est important de noter qu’il est également possible de lyophiliser certains végétaux pour les
sécher (fiche 8 pour les tomates).
Broyage
L’homogénéisation, étape indispensable à l’obtention d’un échantillon d’analyse, est réalisée
par « broyage ». Deux sortes de végétaux se distinguent après séchage : les végétaux
fibreux ou filamenteux (feuille de roseaux, bois, etc.) et les végétaux cassants (feuilles par
exemple).
Pour les végétaux fibreux, un broyeur à couteau de type hachoir est préconisé. L’obtention
d’une poudre fine est quasiment impossible.
Pour les végétaux cassant les broyeurs couramment utilisés pour les sols peuvent être
adaptés aux plantes : broyeur à anneau, centrifuge, planétaire, etc. L’obtention d’une poudre
fine est alors assez aisé.
Parmi les protocoles recensés (tableau 24), comme pour les sols, les différences résident
davantage dans le manque de précisions de la technique utilisée que dans la diversité des
méthodes et de la granulométrie finale de l’échantillon. De façon générale, la majorité des
laboratoires utilise le broyage en poudre fine inférieure à 315 µm ou 500 µm.
Fiche 3
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
et 3bis
Couteau
Agate
Broyeur ? planétaire
hachoir
Anneaux ? ? Anneaux ?
centrifuge
< 315
Taille du tamis ? < 500 > 1000 si < 315 ? < 500 < 500 ?
(en µm) haché
Comme dans le cas des sols, les différences de pratiques relevées dans cette étape de
préparation des échantillons peut être à l’origine de variations dans les teneurs en polluants
obtenues à l’issue des analyses.
CERTU – 2004 89
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
II.3.2.b.Mise en solution
La mise en solution des éléments traces métalliques est essentielle car l’analyse fine en
laboratoire ne peut être effectuée que sur des liquides.
Les possibilités de variation des méthodes utilisées à cette étape du processus d’analyse
sont importantes car de nombreux paramètres entrent en considération : masse de prise
d’essai, type et volume de réactifs, chauffage, etc. L’optimisation de ces paramètres est
recherchée par les laboratoires afin d’obtenir le rendement d’extraction maximum sans
perdre de polluants au cours de la minéralisation.
La mise en solution par oxydation à sec ou calcination à haute température est la méthode la
plus souvent employée. Elle assure la mise en solution de l’ensemble de la matière
organique, et la partie minérale est dissoute dans un acide adapté. L’avantage de cette
méthode par rapport aux autres modes de digestion réside dans la possibilité de calciner une
masse importante d’échantillon reprise ensuite dans un volume réduit de liquide. Ce qui
permet de pré-concentrer la solution et faciliter le dosage des ETM lors de la détermination
de faibles concentrations. Le résidu et la solution finale sont exemptes de toute matière
organique, pré-requis nécessaire à certaines techniques de dosage telles que l’ICP/MS [30].
Les méthodes de mise en solution par voie humide, pour lesquelles la matière organique est
minéralisée à chaud en phase aqueuse par ajout d’agents oxydants (mélange d’acides et
d’eau oxygénée), ne permet pas une décomposition complète de cette fraction organique qui
reste alors partiellement présente dans la solution finale et qui peut gêner le dosage par
certaines techniques (tout comme l’excès d’acide) [30].
Les protocoles utilisés sont soit dérivés de normes « sols » (NF ISO 11 466 de juin 1995,
NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993), soit de pratiques éprouvées
(Comité Inter Instituts des techniques analytiques (CII)) avec éventuellement des variantes à
l’intérieur même de chaque laboratoire.
La méthode du CII qui réalise une oxydation complète de la matière organique par ajout
d’acide fluorhydrique après une calcination de l’échantillon à 450°C [30] est à ce jour la
méthode jugée la mieux adaptée aux végétaux. Par comparaison à d’autres types de mise
en solution, elle n’occasionnerait de surcroît pas de pertes d’éléments volatils tels que
l’arsenic ou le sélénium lors de leur dosage sur les végétaux terrestres.
Pour optimiser la mise en solution, il est possible de jouer directement sur la masse de
l’échantillon ainsi que sur le volume final de liquide (par augmentation ou diminution du
volume de réactifs utilisés). Le tableau 25 présente le rapport volume de réactif / masse
d’échantillon utilisé dans les méthodes recensées.
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 3 Fiche 3bis Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
Une plus grande disparité est observée pour les végétaux que lors de la mise en solution sur
les sols. En l’absence de référence, environ un tiers des protocoles recensés utilise un
coefficient de 200, un autre tiers un coefficient de 100 et le troisième tiers un coefficient de
50. Pour les autres protocoles, la prise d’essai et/ou le volume n’ont pas été précisé(s).
Minéralisation
a- Calcination
L’étape de calcination permet d’oxyder les matières organiques et constitue une pré-
minéralisation de l’échantillon, favorisant la mise en solution des éléments traces
métalliques. Cependant, comme lors du séchage, une température excessive peut entraîner
la perte de certains ETM volatils.
La calcination lorsqu’elle est utilisée provient en général directement d’un protocole dérivé
d’une norme sol ou d’une recherche en laboratoire (programme de chauffe) (tableau 26).
La moitié des méthodes recensées calcinent l’échantillon (avant la mise en solution) par
attaques acides. La température de référence se situe autour de 450°C (420 à 550°C), la
montée en température est progressive, et la durée de calcination est d’environ 3 heures.
Cette étape est indispensable pour les laboratoires qui réalisent la mise en solution totale par
acide fluorhydrique, elle n’est en revanche pas nécessaire pour la mise en solution à l’eau
oxygénée et/ou à l’acide nitrique (à l’exception de la voie sèche sans volatilisation de la silice
fiche 2).
CERTU – 2004 91
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
b- Réactifs
La mise en solution totale des ETM nécessite l’utilisation d’acides forts concentrés comme
l’acide chlorhydrique, l’acide nitrique, l’acide fluorhydrique, ainsi que l’eau oxygénée pour
oxyder les matières organiques. Ces réactifs permettent de « désagréger » les liaisons
chimiques des constituants des végétaux et solubilisent ainsi les éléments sous forme
« libre » qui deviennent alors facilement dosables par les techniques analytiques classiques.
Ces réactifs sont souvent utilisés en mélange, ce qui augmente encore leur pouvoir
solubilisant. Cependant, il est important de souligner que malgré le terme de mise en
solution « totale », l’attaque réalisée par ces acides n’est jamais complète puisque le
rendement d’extraction de 100 % n’est pas atteint pour tous les métaux. En règle générale, il
reste toujours un résidu d’attaque que l’on piège par filtration, plus ou moins important.
Comme précédemment les différentes méthodes de mise en solution sont basées sur les
protocoles des normes NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-
151 de juin 1993 soit du CII ou de pratiques de laboratoire.
Les acides utilisés sont soit purs, soit au maximum de la concentration à laquelle il est
possible de les trouver dans l’eau (exemple de 65% pour l’acide nitrique). L’eau oxygénée
est utilisée à 30%.
Tableau 27 : Réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM sur les végétaux
Fiche 2 Fiche 2
Fiche 1 Voie Voie Fiche 3 Fiche 3bis Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
sèche humide
eau/HNO3
Mélange de HNO3 HF/HCLO4 HNO3
H2O2/HNO3 HNO3 H2O2/HNO3 HCl/HNO3 HF/HCLO4 H2O2/HNO3 HF/HCLO4
réactifs H2O2/HNO3
50% H2O2/HNO3 50%
Non
Oui
Non Oui Non Oui Oui Non Non Oui Non
Calcination Non
Non
Rapport
0,5/3/10
masse/volume ?/ ?/ ?
0,5/2/8 1/5 1/5/5 2/7,5/2,5 1/5/1,5 ? 0,1/2 0,25/ ?/ ? 0,1/2
PE/réactifs 2/ ?/ ? ?/ ?/ ?
(en g/ml/ml)
PE : prise d’essai
La plupart des méthodes recensées utilisent la mise en solution par mélange acide
fluorhydrique/acide perchlorique (HF/HCLO4) ou eau oxygénée/acide nitrique (H2O2/HNO3).
La mise en solution à l’aide de ce dernier n’est jamais précédé d’une calcination puisque
l’eau oxygénée permet de « volatiliser » la matière organique en milieu fermé.
L’attaque à l’acide nitrique seul, dilué ou non, est employée dans à peu près un tiers des
méthodes de mise en solution présentée. Non précédée d’une calcination, elle apparaîtrait
comme peu efficace pour oxyder les matières organiques.
Aucun problème survenant durant la mise en solution n’est cité dans les protocoles quelle
que soit la méthode.
L’addition d’une petite quantité d’HF (200 µl) à un mélange d’acide nitrique et d’eau
oxygénée (7ml/1ml) pour une prise d’essai de 0,25 g de lichens de référence ou naturel
suivie d’une digestion par micro-ondes assure la dissolution complète de l’échantillon et
améliore la répétabilité de l’analyse de l’aluminium du chrome, du titane et du fer [2].
c- Digestion
Avant l’étape d’analyse, la mise en solution des végétaux au contact des réactifs est
accélérée par une étape supplémentaire de « digestion ». Comme précédemment, les
différentes méthodes de digestion sont basées sur les protocoles des normes
NF ISO 11 466 de juin 1995, NF X 31-147 de juillet 1996, et NF X 31-151 de juin 1993 soit
du CII ou de pratiques de laboratoire.
Cette étape est également très importante car elle conditionne en grande partie le
rendement d’extraction des ETM des végétaux. En effet, sans la digestion, le simple contact
des réactifs ne suffirait pas pour « dissoudre » la matière organique. Il faut également que
cette étape soit répétable et reproductible d’une analyse à l’autre.
A priori le système fermé est recommandé pour éviter la perte d’éléments volatils.
Néanmoins, la température de mise à sec ne dépasse pas 200°C ce qui est trop faible par
rapport à la température de calcination réalisée au préalable.
Pour le chauffage en système fermé, deux matériels sont utilisables, le four à micro-ondes et
le système par chauffage à reflux.
Le temps de digestion par micro-ondes est très rapide puisqu’il ne prend que quelques
minutes alors que les autres « systèmes » de mise en solution nécessitent plusieurs heures
de contact. Il est important de noter que toutes les minéralisation par micro-ondes se font en
bombe fermée sous pression.
Parmi les fiches répertoriées, 3 protocoles sur 10 utilisent des mises à sec, 4 protocoles
utilisent le micro-ondes en bombe fermé, un protocole utilise le système par reflux et
2 protocoles utilisent le chauffage en tube fermé sous pression à 60°C (tableau 28). Certains
laboratoires réalisent aussi bien l’attaque HF que l’attaque micro-ondes.
Quelle que soit la méthode, avant analyse, les minéralisats sont filtrés ou centrifugés puis
jaugés.
CERTU – 2004 93
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Deux protocoles effectuent, dans l’attaque HF, la reprise du résidu après mise à sec à l’acide
chlorhydrique au lieu de l’acide nitrique (fiche 7 et 8).
II.3.3. Analyse
Parmi les protocoles recensés, l’analyse des ETM est toujours réalisée sur solution liquide
acidifiée, soit par ICP, soit par SAA (cf. partie II, I.2, et annexe 1) (tableau 29).
A noter l’analyse par micro-analyseur X pour le dosage des dépôts foliaire de la fiche 5.
Fiche 3
Fiche 1 Fiche 2 Fiche 4 Fiche 6 Fiche 7 Fiche 8 Fiche 9
et 3bis
ICP/AES X X X ? X
ICP/MS X ?
SAA four ou
X X ? X X X X
flamme
Environ 50% des laboratoires recensés effectuent les analyses par SAA (flamme ou four) et
50% par ICP (AES ou MS) en fonction de la teneur en ETM dans les végétaux, la SAA four
ou l’ICP étant privilégiés lors de faibles teneurs. Un seul un laboratoire dispose d’un ICP/MS.
Comme pour les sols la méthode analytique varie également selon le métal à analyser. Les
métaux le plus couramment dosés sont le cadmium, le plomb et le zinc, classiquement
analysés dans le cas d’étude d’impact de projets routiers. Il est fait mention dans plusieurs
fiches de l’utilisation de la SAA four ou flamme en fonction des teneurs en métaux dans
l’échantillon mais sans précision du type de métal. Dans ce cas nous considérons ici que
l’analyse peut être faite des deux façons.
Pour la fiche 4 l’appareil utilisé pour réaliser le dosage des ETM n’a pas été mentionné.
Pour certaines fiches, c’est le type de métal analysé qui n’est pas indiqué (fiche 1 et 4).
Pour la fiche 5 la détermination par micro-analyseur X se limite au fer.
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
94 n° 01 80 00695 Août 2004
Partie III : Méthodes de dosage sur les végétaux
La technique privilégiée pour le cadmium et le plomb (tableau 30) est la SAA four car elle est
bien adaptée dans le cas de concentrations faibles en présence de bruit de fond. L’utilisation
de la flamme pour ces mêmes métaux ne sera valable que pour de très fortes teneurs.
A contrario les trois techniques semblent convenir pour le zinc compte tenu de sa présence
en plus forte quantité dans les végétaux en bordure d’infrastructures routières.
L’analyse des autres métaux semblent plus marginale dans le cadre d’étude.
Le dosage par ICP peut être apprécié pour sa rapidité, notamment pour le zinc, mais au
détriment de la sensibilité pour le cadmium et le plomb.
Une corrélation satisfaisante a été montré également entre l’ICP/AES et l’ICP/MS pour les
métaux détectables et notamment pour le cuivre le manganèse et le zinc.
Pour les autres métaux l’ICP/MS paraît indispensable pour abaisser les limites de détection
de ces éléments à l’état d’ultra traces [2].
CERTU – 2004 95
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
II.3.3.b.Limites de quantification
Le tableau 31 reprend les protocoles pour lesquels sont mentionnés les seuils de
quantification des ETM en mg.kg-1 de matière sèche.
Seules quatre fiches font mention des seuils de quantification ; et il est difficile de savoir
exactement quel appareil a été utilisé pour déterminer ces teneurs limites. Cependant pour le
cadmium et le plomb, compte tenu du seuil indiqué, on peut supposer qu’il s’agisse de la
technique par four.
Il aurait été intéressant que les limites de quantification par ICP/MS soit citées dans la
fiche 1.
Comme pour les sols la technique SAA en four apparaît plus sensible que la technique par
ICP pour le cadmium et le plomb. Cependant l’ICP reste intéressant pour son rapport
rapidité/seuil lorsque l’analyse porte sur plusieurs métaux.
Le seuil de quantification du platine et du palladium donné pour l’ICP/AES est assez élevé
par rapport à celui donné pour les sols par ICP/MS. 25 fois plus élevé pour le palladium et
10 fois plus élevé pour le platine. Ces deux éléments métalliques sont le plus souvent
analysés en ultra traces.
II.3.4. Conclusion
Les différences sont plus marquées sur les étapes qui précèdent la mise en solution et
l’analyse de l’échantillon, et notamment pour l’étape de prélèvement dont les modalités
varient fortement d’un laboratoire à l’autre. En l’absence de norme, le protocole de
prélèvement de l’INRA (annexe 3) peut servir avantageusement de référence s’il n’est pas
en contradiction avec le sujet de l’étude.
Pour les étapes de préparation et d’analyse des échantillons, les modes opératoires
répertoriés sont plus proches les uns des autres et il est possible de dégager trois types
principaux de mise en solution : l’attaque à l’acide fluorhydrique, l’attaque à l’acide nitrique et
l’attaque au mélange H2O2/HNO3.
Cette dernière est très intéressante car elle est réalisée en système fermé et l’eau oxygénée
permet une oxydation efficace de la matière organique. Pour le dosage proprement dit, les
différences sont moins marqués compte-tenu des appareils disponibles pour réaliser ce type
d’analyse. L’utilisation de tel ou tel appareil est essentiellement déterminé par l’ordre de
grandeur de la teneur en métal à mesurer dans l’échantillon.
CERTU – 2004 97
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
PRELEVEMENT--------------------
Protocole
------ de l’INRA ou adapté à l’étude
Mise en solution----------------------------
Calcination Calcination
Attaque HF Attaque HF
Jaugeage
ANALYSES-------------------------------------------
Tous les métaux Tous les métaux Tous les métaux Cd, Pb
Les exemples de protocoles sont présentés sous forme de fiches techniques. Ils
proviennent, dans le cas du dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans les
végétaux, de pratiques de laboratoire (fiches 1) et d’un rapport de DEA (fiche 2).
Très peu de laboratoires réalisent ce type d’analyse et il a été difficile, dans le cadre de cette
étude, de se procurer d’autres exemples de protocoles.
CERTU – 2004 99
Comparaison de méthodes d’analyse des éléments traces métalliques (ETM)
et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur les sols et les végétaux
Mode de prélèvement
Pas de mode opératoire particulier.
Analyses
Dosage des HAP par HPLC à fluorescence.
Etude bibliographique sur les HAP : présentation de leur forme chimique, leur origine, leur toxicité
pour l’homme, leur impact sur les végétaux, les teneurs moyennes rencontrées dans l’environnement,
etc. Le lecteur désireux de plus amples informations sur ces composés est invité à consulter le rapport
de Mlle Bryselbout.
Etude expérimentale : caractérisation des effets d’une autoroute en matière de pollution des sols, des
végétaux et des aérosols en HAP en fonction de la distance à la voie.
Mode de prélèvement
Chaque échantillon est composé de 3 prélèvements de végétaux de 50 g environ effectués à 1 m
d’intervalle parallèlement à l’axe de l’autoroute, puis mélangés.
Analyses
Analyse des fractions hydrocarbures aromatiques par chromatographie en phase gazeuse couplée à la
spectrométrie de masse (GC/MS).
Le chromatographe en phase gazeuse (Varian 3400) est équipé d’un passeur automatique
d’échantillons (Varian 8200) et couplé à un spectromètre de masse à trappe ionique (Saturne 2000,
Varian). L’injection se fait en tête de colonne où la pression en hélium est de 11,6 psi. La colonne
capillaire a une longueur de 30 m, un diamètre interne de 0,25 mm et une épaisseur de phase de
0,25 µm.
Programmation du four : montée en température de 35 à 110°C à 25°C/min, puis de 110 à 300°C à
3°C/min, puis maintien à 300°C pendant 10 minutes. Même programme pour l’injecteur mais reste
toujours 3°C au-dessus du four.
Paramètres d’acquisition : impact électronique de 70 eV et balayage de 100 à 300 uma. Injection de
0,8 µl d’échantillon en automatique selon la méthode du sandwich (0,2 µl de dichlorométhane, 0,2 µl
d’air, et 0,8 µl d’extrait).
Analyse de standards des 16 HAP à différentes concentrations dans les mêmes conditions afin de
calibrer l’appareil et faciliter l’identification des composés contenus dans les échantillons.
Seuls deux exemples de protocole de dosage des HAP sur les végétaux ont pu être
rassemblés dans le cadre de cette étude, rendant difficile une réelle comparaison des
méthodes employées.
L’analyse des HAP dans les végétaux présente en effet une certaine difficulté car ces
composés sont souvent présents en faible proportion dans les plantes contaminées. D’où le
peu de cas rencontrés présentant le dosage des hydrocarbures aromatiques polycycliques
sur les végétaux et a fortiori l’analyse des HAP d’origine routière. En outre, certains HAP
peuvent se trouver au sein de la plante sous forme liée et peu extractible ce qui rend difficile
leur quantification.
Conclusion
Après avoir présenté les principales sources de pollution d’origine routière, les niveaux de
contamination les plus souvent rencontrés dans les sols et les végétaux à proximité des
voies urbaines et inter-urbaines, et les caractéristiques des deux familles de polluants que
sont les éléments traces métalliques (ETM) et les hydrocarbures aromatiques polycycliques
(HAP), notre étude a permis de préciser les méthodes générales de dosage associées sur
les deux matrices étudiées et de comparer les différents protocoles utilisés.
Si l’analyse des polluants sur les sols, et notamment des métaux, fait l’objet de procédures
normalisées, la détermination de la contamination des végétaux n’est réalisée que par un
nombre limité d’organismes et s’appuie davantage sur des pratiques de laboratoire.
Les méthodes recensées concernent parfois des matrices différentes, renfermant des
concentrations en polluants variées, décrites, pour certaines d’entre elles, sans précision de
leur origine ni des facteurs de choix ayant prévalus à leur utilisation. L’emploi de tel ou tel
produit ou procédé, lorsqu’il ne fait pas référence à une norme, n’est que très rarement
explicité.
Néanmoins, cette étude s’est efforcée de comparer les différentes méthodologies employées
à chaque étape du processus d’analyse (conservation, transport, préparation des
échantillons, mise en solution des polluants, et dosage) et d’en dégager les avantages et
inconvénients. Elle a notamment mis en évidence la grande hétérogénéité des pratiques en
ce qui concerne l’analyse sur les végétaux. C’est particulièrement vrai pour les mesures
relatives aux HAP que très peu de laboratoires réalisent et pour lesquels la majorité des
différences constatées s’expliquent en premier lieu par les caractéristiques du matériel utilisé
par les différents laboratoires.
Glossaire
Dérive : défaut d’un laboratoire qui produit des valeurs variables en fonction des dates
d’analyse (contraire : fidélité) [21].
Limite de détection : plus basse concentation d’un élément ou d’une substance décelable
pour une méthode et une matrice données. Cette valeur est par convention fixée à
la concentration équivalent à trois fois la valeur de l’écart-type déterminé sur une
série de mesures effectuées sur des essais à blanc [15].
Sonication : procédé de traitement par ultrasons, utilisé le plus souvent en biologie pour
briser les parois cellulaires des micro-organismes de façon à libérer les substances
retenue à l’intérieur des cellules. L'utilisation des ultrasons provoque la formation de
microbulles dans la solution expérimentale contenant les cellules, qui par un cycle
de décompression, compression et d'implosion de ces microbulles génère, à
l'échelle microscopique, de puissantes forces qui détruisent les cellules en
suspension [Guide d’utilisation d’un sonificateur haute densité].
Bibliographie
[1] – Académie des Sciences, 2000. Pollution localisée des sols et des sous-sols par les
hydrocarbures et par les solvants chlorés. Rapport n°44, mars 2000, Paris : Tec et Doc,
417 p.
[2] – Baffi, C., Bettinelli, M., Beone, G.M. et Spezia, S., 2002. Comparison of different
analytical procedures in the determination of trace elements in lichens. Chemosphere,
vol. 48, pp 299-306.
[3] – Belkessam, L., Lecomte, P. et Milon, V., 1998. Comparaison inter laboratoire de
résultats d’analyse des hydrocarbures aromatiques polycycliques dans un sol. Déchets,
Sciences et Techniques, n°12, 4ème trimestre 1998, pp 41-47.
[4] – Bryselbout, C., 1998. Effets de proximité des autoroutes, cas des émissions
d’Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques. Rapport de DEA, Institut National
Polytechnique de Lorraine, 33 p.
[5] – Dahmani-Muller, H., 2000. Phyto-réhabilitation des sols pollués par des éléments
métalliques : facteurs et mécanismes de prélèvement dans les sols et d’accumulation par
des espèces métallophytes. Thèse de doctorat, ENGREF Paris, 151 p.
[6] – Deletraz, G. et Paul, E.,1998. Etat de l’art pour l’étude des impacts des transports
routiers à proximité des routes et autoroutes. Rapport intermédiaire non confidentiel mars
1998, ADEME, 144 p.
[7] – Des Ligneris, L., Douay, F. et Sterckeman, T., 1999. Teneurs en métaux (Pb, Cd et
Zn) de végétaux cultivés dans les exploitations agricoles et les jardins familiaux. Programme
de recherches concertées, Etude d’un secteur pollué par les métaux, Partie 1, Volume 3,
Laboratoire Sols et Environnement, ISA Lille, 131 p.
[9] – Douay, F. et Fourrier, H., 2003. Détermination des teneurs en métaux lourds (plomb,
cadmium et zinc) dans les sols des potagers et des pelouses du lotissement du Grand
marais, Commune d’Auby. Laboratoire Sols et Environnement, ISA Lille, 13 p.
[10] – Douay, F. Pruvot, C. et François, M., 2002. Teneurs en Pb, Cd et Zn dans des blés
et maïs cultivés aux alentours des usines métallurgiques de Noyelle-Godault et d’Auby.
Comparaison avec les caractéristiques physico-chimiques des sols, leur degré de
contamination et la spéciation des polluants métalliques. Laboratoire Sols et Environnement,
ISA Lille, 39 p.
[11] – Douay, F. Pruvot, C. et Sterckeman, T., 2001. Etude d’un secteur pollué par les
métaux. Complément sur la connaissance des teneurs en métaux (Cd, Pb et Zn) de
végétaux cultivés dans les exploitations agricoles aux alentours des sites métallurgiques de
Noyelles-Godault et d’Auby. Influence des retombées de poussières sur la contamination de
[13] – Garrec, J-P., Rose, C. et Radnai, F., 2002. Etude de la pollution atmosphérique
autoroutière en forêts de Rennes et de Liffré. Institut National de la Recherche Agronomique,
Nancy. 3 p.
[14] – Garrec, J-P. et Van Haluwyn, C., 2002. Biosurveillance végétale de la qualité de
l’air : concepts, méthodes et applications, Paris : Editions Tec et Doc, 117 p.
[15] – Guide pour la qualité en chimie analytique. Aide pour l’accréditation. 2002.
Guide CITAC / EURACHEM, version française, 51 p.
[16] – Guide technique relatif aux installations de stockage de déchets inertes. 2001.
Guide du Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, Avril 2001, 44 p.
[17] – Hébrard-Labit, C., 1998. Influence du compartiment bactérien sur le transfert du zinc
en milieu poreux non saturé – Expériences et modélisation. Thèse de doctorat, INSA de
Lyon, 306 p.
[18] – Ignatiadis, I. et Abou Akar, A., 1999. Analyse in situ des polluants métalliques des
sols par fluorescence X et inter comparaison avec des méthodes d’analyse de laboratoire
après extraction. Séminaire sur l’analyse, les méthodologies de traitement et la réhabilitation
de sols pollués, Paris, 13-15 avril 1995. Poster-conférence.
[19] – Infos Cnrssp, Janvier 2004. Diagnostic rapide sur site, utilisation de méthodes
d’évaluation de la teneur en métaux de sols pollués par mesure de leur susceptibilité
magnétique et par fluorescence X. Centre National de Recherche sur les Sites et Sols
Pollués, Revue d’information, janvier 2004.
[20] – Infos Cnrssp, Mai 2004. Outils de diagnostic rapide in situ appliqués aux HAP et aux
BTEX sur les anciens sites de la carbochimie. Centre National de Recherche sur les Sites et
Sols Pollués, Revue d’information, mai 2004.
[21] – Jeannot, R., Lemière, B. et Chiron, S., 2001. Guide méthodologique pour l’analyse
des sols pollués. Orléans : Editions du BRGM, 83 p.
[22] - Lemière, B. et al., 2001. Guide sur le comportement des polluants dans les sols et les
nappes. Orléans : Editions du BRGM, 119 p.
[23] – MacNaeidhe, F., 1995. Procedures and precautions used in sampling techniques and
analysis of trace elements in plant matrices. The Science of the Total Environment, vol. 176,
pp 25-31.
[24] – Malbreil, N., 1997. La pollution en bordure d’autoroute et son impact sur la végétation.
Rapport de DESS, Université de Metz, 56 p.
[26] - Pagotto, C., 1999. Etude sur l’émission et le transfert dans les eaux et les sols des
éléments traces métalliques et des hydrocarbures en domaine routier. Thèse de doctorat,
Université de Poitiers, 252 p.
[27] – Proix, N., Sterckeman, T., Thomas, P. et Hennebert, P., 2004. Extraction des
éléments métalliques des sols et sédiments par l’eau régale : comparaison de différents
modes de digestion. Etude menée dans le cadre de travaux de normalisation Afnor,
Commission X 31-C.
[29] – Schwedt, G., 1993. Atlas de poche des méthodes d’analyse. Paris : Flammarion
Médecine-Sciences, 234 p.
[30] – Vassileva, E., Docekalova, H., Baeten, H., Vanhentenriijk, S. et Hoenig, M., 2001.
Revisitation of mineralization modes for arsenic and selenium determinations in
environmental samples. Talanta, vol. 54, pp 187-196.
Annexes
Annexe 1
1. La chromatographie
La chromatographie est une technique de séparation des substances chimiques qui repose
sur des différences de comportement de séparation entre une phase mobile courante et une
phase stationnaire. Introduite en 1952, elle constitue une technique incontournable de
l’analyse des gaz. Elle permet de séparer le constituants d’un mélange et, grâce à son
couplage avec divers détecteurs, d’effectuer la plupart des dosages, quelle que soit la teneur
des constituants.
Principe :
La séparation chromatographique peut être réalisée avec des mélanges contenant de
nombreux constituants. Le mélange, en très faible quantité, est dissous dans un solvant puis
introduit dans la phase fixe, au sommet d’une colonne dont les conditions, de température
notamment, doivent être adaptées au mélange. La colonne est soumise à percolation ce qui
entraîne la migration des substances. Chaque substance ayant sa propre vitesse de
migration, la séparation est bientôt effective entre les différents composés.
L’échantillon est transporté par un courant de gaz mobile au travers d’un tube rempli d’un
solide finement morcelé, ou peut-être enduit d’une pellicule d’un liquide.
Amélioration du système :
Pour affiner les analyses, de nombreux autres détecteurs sont venus s’ajouter aux
catharomètres (qui mesurent la conductivité thermique du gaz) : des détecteurs à flamme
(détecteur à photométrie de flamme (DPF)), à ionisation (« chromatographie ionique » avec
détecteur à ionisation de flamme (FID)), à décharge dans un gaz sous basse pression,
détecteurs électrochimiques, balances à gaz.
2. La spectrométrie de masse
La spectrométrie de masse (MS) utilise le mouvement des ions dans les champs électriques
et magnétiques afin de les classer en fonction de leur rapport masse/charge. Cette technique
fournit des informations qualitatives et quantitatives sur la composition atomique et
moléculaire des matériaux inorganiques et organiques.
Principe :
Le spectromètre de masse est un appareil qui fait correspondre à chacune des masses des
élément d’un corps (atomes, molécules, fraction ou association de molécules, radicaux, etc.),
après ionisation, sous vide élevé, une indication chiffrée renseignant sur la présence et les
quantités relatives des éléments constitutifs de ce corps.
Les mesures sont qualitatives car le spectre constitue une empreinte digitale plus ou moins
caractéristique, selon l’échantillon, de sa structure moléculaire et les conditions d’ionisations,
et quantitatives, puisque l’amplitude du signal pour un fragment quelconque est directement
proportionnelle à la masse de produit déposé dans l’appareil. Les banques de spectres
Laboratoire Régional des Ponts et Chaussées de Lille - Environnement / Eau et sols
110 n° 01 80 00695 Août 2004
Annexe 1
renferment plus de 120 000 produits, organiques pour la plupart. Les moyens informatiques
permettent de comparer le spectre d’un échantillon a priori inconnu avec ceux de la banque
et d’en déduire en quelques minutes son identité ainsi que la quantité présente.
Composés détectables :
La méthode s’applique à presque tous les gaz et à presque tous les liquides.
La SAA est fondée sur le principe que les atomes libres peuvent absorber la lumière d’une
certaine longueur d’ondes. L’absorption de chaque élément est spécifique, aucun autre
élément n’absorbe sa longueur d’ondes. L’absorption de lumière par les atomes fournit ainsi
un puissant instrument analytique à la fois pour l’analyse quantitative et qualitative.
Principe :
La détermination spectroscopique d’espèces atomiques peut seulement être réalisée à partir
d’un échantillon à l’état gazeux, dans lequel les atomes individuels comme l’Ag, l’Al, l’Au, le
Fe et le Mg sont nettement séparés les uns des autres.
La chaleur nécessaire pour faire passer l’échantillon à l’état gazeux et placer l’élément à
doser dans un état « fondamental » est générée par une flamme ou un four de graphite. La
SAA de flamme analyse seulement les solutions, tandis que la SAA de four de graphite
analyse les solutions, les boues liquides et les échantillons à l’état solide.
SAA flamme :
Un atomiseur de flamme consiste en un nébuliseur qui convertit l’échantillon en un aérosol,
qui est alimenté dans le brûleur. L’atomisation se produit dans la flamme qui est
habituellement alimentée par de l’acétylène et du protoxyde d’azote.
SAA four :
Un atomiseur électrothermique fournit une grande sensibilité parce qu’il atomise l’échantillon
rapidement. L’atomisation se produit dans un four de graphite cylindrique, ouvert aux deux
extrémités et qui contient un trou au centre pour la présentation des échantillons. Deux
courants de gaz inertes sont utilisés. Le courant externe empêche l’air de rentrer dans le
foyer et le courant interne garantit que les vapeurs générées dans la matrice de l’échantillon
sont rapidement éloignées du four. Le gaz le plus communément utilisé est l’argon.
Une fois que l’élément à doser est dissocié, on mesure alors son absorption sur des
longueurs d’onde caractéristiques.
Composés détectables :
Pratiquement tous les métaux et métalloïdes, à l’exception du soufre, du carbone, des
halogènes et des gaz.
3. La spectrométrie infrarouge
Principe :
Un spectrophotomètre infrarouge est un instrument qui fait passer de la lumière infrarouge à
travers une molécule organique et produit un spectre contenant un graphique du montant de
lumière transmise sur l’axe vertical, par rapport à la longueur d’ondes de la radiation
infrarouge sur l’axe horizontal. Dans les spectres infrarouges les pics d’absorption pointent
vers le bas parce que l’axe vertical correspond au pourcentage de transmission de la
radiation à travers l’échantillon. L’absorption de la radiation abaisse la valeur du pourcentage
de transmission. Comme tous les liens d’une molécule organique interagissent avec la
radiation infrarouge, le spectre infrarouge fournit une somme considérable de données
structurelles.
Composés détectables :
Molécules organiques et organométalliques.
Les atomes ou les molécules qui sont stimulés à de hauts niveaux d’énergie peuvent se
désintégrer à des niveaux plus bas en émettant des radiations (émission ou luminescence).
Pour les atomes stimulés par une source d’énergie à haute température, cette émission de
lumière est communément appelée émission atomique ou optique (spectroscopie d’émission
atomique), et pour les atomes stimulés par la lumière, on emploie le nom de fluorescence
atomique (spectroscopie de fluorescence atomique).
Principe :
La spectroscopie d’émission atomique (AES) utilise une mesure quantitative de l’émission
optique provenant des atomes stimulés, pour déterminer la concentration de la substance à
analyser. Les atomes de la substance à analyser dans la solution sont aspirés dans la région
de stimulation où ils sont dissous, vaporisés et atomisés par une flamme, une décharge, ou
un plasma. Ces sources d’atomisation haute température fournissent suffisamment d’énergie
pour propulser les atomes à de hauts niveaux d’énergie. Les atomes se désintègrent pour
retourner à des niveaux plus bas en émettant de la lumière.
Cette technique est couramment utilisée au laboratoire pour quantifier la teneur en métal
d'échantillons liquides ou solides.
Principe :
Un générateur haute fréquence est utilisé pour chauffer un courant d'argon et créer un
plasma (gaz ionisé) par l'intermédiaire d'une bobine d'induction. La température atteinte est
de l'ordre de 7000 à 8000°K. Au contact du plasma, l'échantillon, préalablement minéralisé,
est réduit à l'état d'atomes indépendants et d'ions. Ces atomes, excités par le plasma, ré-
émettent l'énergie qu'ils ont acquise sous forme d'un rayonnement électromagnétique
(photons). La lumière émise entre dans un spectromètre qui la disperse et sépare les
différentes raies d'émission présentes dans le rayonnement. Chaque élément chimique
possède un spectre optique caractéristique et l'intensité des raies émises par l'échantillon est
proportionnelle à la concentration des éléments qu'il contient.
Cette méthode est beaucoup moins sensible que la SAA mais elle est appréciée pour sa
rapidité (quelques dizaines d’éléments par minute en ICP contre un élément toutes les
7 minutes en SAA).
ICP/AES :
Le dosage par spectromètre d’émission atomique avec plasma couplé par induction
(ICP/AES) est utilisable pour presque tous les éléments de la classification périodique. Il est
utilisé pour de larges gammes de concentrations.
ICP/MS :
La spectrométrie de masse utilisant un plasma inductif comme source d’excitation (ICP/MS)
est actuellement la technique multi élémentaire la plus performante permettant d’obtenir une
information quantitative quasi exhaustive sur la composition d’un échantillon. La grande
sensibilité des instruments, associé à un très faible bruit de fond du système de détection,
permet d’obtenir, pour la plupart des éléments recherchés, des limites de quantification plus
faibles que celles obtenues par d’autres techniques.
Annexe 2
NF X 31-101 : Qualité des sols. Préparation d’un échantillon de sol pour l’analyse physico-
chimique. Séchage, émottage et tamisage à 2 mm. Novembre 1992.
NF X 31-147 : Qualité des sols. Sols, sédiments. Mise en solution totale par attaque acide.
Juillet 1996.
NF X 31-151 : Qualité des sols. Sols, sédiments, boues de station d’épuration. Mise en
solution d’éléments métalliques en traces (Cd, Co, Cr, Cu, Mn, Ni, Pb, Zn) par attaques
acides. Juin 1993.
PR NF ISO 18 287 (X 31-170) : Qualité des sols. Dosage des hydrocarbures aromatiques
polycycliques (HAP). Méthode par chromatographie en phase gazeuse avec détection
par spectrométrie de masse.
NF X 31-410 : Qualité du sol. Dosage des huiles minérales. Méthode par spectrométrie à
l’infrarouge et méthode par chromatographie en phase gazeuse. Statut :
expérimentale. Septembre 1994.
NF ISO 11 464 (X 31-412) : Qualité des sols. Pré traitement des échantillons pour analyses
physico-chimiques. Décembre 1994.
NF ISO 11 466 (X 31-415) : Qualité des sols. Extraction des éléments en traces solubles
dans l’eau régale. Juin 1995.
NF ISO 14 869-1 (X31-428-1) : Qualité du sol. Mise en solution pour la détermination des
teneurs élémentaires totales. Partie 1 : Mise en solution par l’acide fluorhydrique et
l’acide perchlorique. Août 2001.
Annexe 3
10
Bois de taille de l’hiver.
Tableaux
Tableau 1 : Ordre de grandeur de la concentration en polluants et de la charge annuelle transportée par les
eaux de ruissellement [26] 12
Tableau 2 : Exemples de teneurs en métaux (Pb, Cd, Zn) dans des sols non pollués et pollués en bordure
d’autoroute (en ppm) 13
Tableau 3 : Teneurs en HAP dans le sol selon son éloignement à une autoroute, en µg/kg [4] 14
Tableau 4 : Exemples de teneurs en polluants de végétaux pollués (MS : matière sèche) 15
Tableau 5 : Liste des 16 HAP de l’US-EPA 19
Tableau 6 : Schéma d’extraction séquentielle du Bureau Communautaire de Référence [12] 27
Tableau 7 : Nombre de réplicats réalisés lors de l’étape de prélèvement 44
Tableau 8 : Profondeur des profils étudiés dans les fiches répertoriées 44
Tableau 9 : Caractéristiques du mode de tamisage utilisé 46
Tableau 10 : Caractéristiques du mode de séchage utilisé 46
Tableau 11 : Caractéristiques du broyage 47
Tableau 12 : Rapport volume de réactifs/masse de sol utilisé pour la mise en solution des ETM 48
Tableau 13 : Caractéristiques de l’étape de calcination 48
Tableau 14 : Types et volumes de réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM 49
Tableau 15 : Systèmes de digestion utilisés 51
Tableau 16 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des ETM 51
Tableau 17 : Choix de la méthode d’analyse par type de métal 52
Tableau 18 : Limites de quantification mentionnées dans les protocoles répertoriés 53
Tableau 19 : Méthodes de séparation des matières organiques 60
Tableau 20 : Méthodes d’extraction des HAP utilisées 61
Tableau 21 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des HAP 61
Tableau 22 : Protocoles de lavage des végétaux utilisés 88
Tableau 23 : Caractéristiques du mode de séchage utilisé 89
Tableau 24 : Caractéristiques du broyage des végétaux 89
Tableau 25 : Rapport volume de réactif / masse d’échantillon pour la mise en solution 91
Tableau 26 : Caractéristiques de l’étape de calcination 91
Tableau 27 : Réactifs utilisés pour la mise en solution des ETM sur les végétaux 92
Tableau 28 : Systèmes de digestion utilisés 94
Tableau 29 : Matériel analytique utilisé pour le dosage des ETM 94
Tableau 30 : Choix de la méthode d’analyse par type de métal 95
Tableau 31 : Limites de quantification mentionnées dans les protocoles répertoriés 96
Notice analytique 3
Sommaire 5
Introduction 6
Glossaire 104
Bibliographie 105
Annexes 108
ANNEXE 1 MÉTHODES ANALYTIQUES DE LABORATOIRE 109
ANNEXE 2 LISTE DES NORMES RELATIVES AU DOSAGE DES ETM ET HAP 115
ANNEXE 3 PROTOCOLE DE PRÉLÈVEMENT DES PLANTES DE L’INRA DE BORDEAUX 117
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