1 Contraintes

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CONSTRUCTIONS CIVILES B1
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Des arts et métiers Mr BENNABI Abdelkrim

Séquence 01
ETUDE DES CONTRAINTES DANS LES MILIEUX
CONTINUS

IDEES PRINCIPALES IDEES DEVELOPPEES

ETUDE DE CAS

RETOUR AU PLAN GENERAL

CNAM de Basse-Normandie
Reproduction et diffusion interdites sans l’accord de l’auteur 1/19
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Séquence 01

IDEES PRINCIPALES

Retour au plan

1- Hypothèses

2- Contraintes autour d’un point

3- Tenseur des contraintes

4- Equations d’équilibre

5- Invariants scalaires du tenseur de contraintes

6- Représentation d’un faisceau de contraintes (cercle de Mohr)

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Séquence 01

IDEES DEVELOPPEES

Retour au plan

1- Hypothèses

1-1Les matériaux étudiés

Les matériaux dont il est question ici sont constitués d’une matière homogène, continue et isotrope.
La continuité est une hypothèse considérée à l’échelle macroscopique de la matière et ne permet donc pas
de prendre en compte des phénomènes tels que les dislocations ou les ruptures. Pour ces derniers il existe
cependant des méthodes d’étude spécifiques.
L’isotropie est une caractéristique indiquant que les propriétés physiques des matériaux sont identiques
dans toutes les directions.
Les déformations se produisant au sein des matériaux sont lentes et petites de sorte que les corps étudiés
puissent être considérés à tout moment en équilibre.
Le cours porte sur les matériaux élastiques. Cela signifie que si les efforts extérieurs sont supprimés, les
déformations s’annulent et le corps revient à sa forme initiale.

1-2 Les actions extérieures

Il existe deux types de forces pouvant être appliquées à un solide Ω limité par la surface S : les forces de
volume et les forces de surface.
• Les forces de volume : elles sont exercées sur toutes les particules du solide et ne résultent
pas d’une liaison mécanique. Ce sont des forces dites à distance.
On peut définir un vecteur densité f(M) tel qu’en tout point M intérieur au solide s’exerce la
r
force de volume dFv (M )= f (M )ρ dΩ (M )
Les forces de pesanteur sont des forces de volume. Le poids d’un élément de volume peut
s’écrire : dp = − ρ g dΩ (axe z vertical ascendant) avec :

ρ : masse volumique locale

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g : accélération de la pesanteur

• Les forces de surface : elles ne s’exercent que sur la surface qui délimite le corps. En
général, les forces de surface ne sont pas normales à l’élément de surface considéré.
On définit un vecteur densité de forces de surface tel que sur dS (P ) entourant P de
r r r
normale n (P ) il existe l’action élémentaire dFs (P )= p(P ) dS(P ) .

Exemple : un corps immergé dans un fluide subit de la part de ce dernier des forces de
surface.

r
dFs (P )
r
P Ω dFv (M )
M
S
Forces élémentaires volumique et de surface

r r
La norme de dFv (M ) tend vers zéro comme dΩ, de même la norme de dFs (P ) tend vers

zéro comme dS . Ce sont des infiniment petits.


Il existe des forces de surface de module fini. Pour ces forces, dites concentrées, il n’y a pas lieu de définir
r
de vecteur densité surfacique p(P ) .

1-3 Les équations d’équilibre du corps

Le corps ne se déplaçant pas, l ‘équilibre est assuré si :


- la résultante des forces extérieures est nulle :
r r r r
∑F (P ) + ∫∫ p(P)dS(P) + ∫∫∫ρ (M ) f (M )dΩ = 0
i i
i S Ω

- le moment résultant par rapport à un point O quelconque est nul :


r r r r r
∑m j (Pj )+ ∑OPi ∧ Fi +
∫∫OP ∧ p(P )dS(P) + ∫∫∫OM ∧ ρ (M ) f (M )d Ω = 0
j i S Ω

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r
p (P ) dS (P )
r
P m j(N j )
M Nj
r
f (M ) dΩ
r
Fi(Pi )

2 - Contraintes autour d’un point


r
Considérons un corps en équilibre sous l’action d’un système de forces extérieures Fi .Réalisons une
coupure fictive par une surface S et isolons la partie (I).

r
(II) n
S
dS P
(I) (I)
(I)

La partie (I) est en équilibre sous l’action des forces extérieures (forces de volume et forces de surface) et
des contraintes sur la coupe (S), c’est-à-dire les forces intérieures appliquées par la partie (II) sur (I) en
r
chacun des points de la surface (S). Soit dS une aire élémentaire de (S) contenant le point P. n est le
vecteur unitaire issu de P, normal à dS et dirigé vers l’extérieur de (I).
r r r
Les forces intérieures appliquées à dS admettent une résultante dF et un moment résultant dM ( dM est
un terme du second ordre qui est en général négligé).
r
Le vecteur contrainte au point P relatif à la normale extérieure n est défini par :

r r r
T (P, n ) = dS  dF 
lim  
→0  dS 

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v r r r
D’après le principe de l’action et de la réaction : T (P, −n ) = −T (P, n ) .
r r
On peut décomposer le vecteur contrainte T (P, n ) suivant la normale à dS et sur le plan dS, on obtient alors

respectivement la contrainte normale σ n et la contrainte tangentielle (ou de cisaillement) τ :

r
σn
r r r r r r r
P n T (P,n ) T (P,n ) = σ n + τ
r
dS τ

r
En considérant l’axe orienté par n :

- si σn est positif la contrainte normale est une extension

- si σn est négatif la contrainte normale est une compression


On appelle faisceau des contraintes en un point d’un corps, l’ensemble des contraintes relatives à toutes les
facettes passant par ce point.
On appelle champ de contraintes dans un volume, l’ensemble des faisceaux de contraintes relatifs à chaque
point (un champ de contraintes peut être uni-axial, bi-axial ou tri-axial).

3 – Tenseur des contraintes

La notion de tenseur des contraintes va être introduite par l’étude du faisceau des contraintes en un point.
r r r
Pour cela, considérons un point A du matériau et étudions dans le repère orthonormé (A, x1 , x2 , x3) l’équilibre

d’un tétraèdre élémentaire de sommet A, isolé de l’ensemble du corps.

r
x3
A3
r
n
H
r
A A2 x2
A1
r
x1

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- AA1 , AA2 e tAA3 sont parallèles aux axes du repère


- La face hypoténuse A1 A2 A3 a pour hauteur AH
r
- n est le vecteur unitaire de la direction orientée de A vers H.
r
- α1 ,α2 et α3 sont les composantes ou cosinus directeurs du vecteur n
- dS aire de la face hypoténuse A1 A2 A3
Les autres faces ont pour aire :
* A A2 A3 → α1 dS

* A A3 A1 → α2 dS

* A A1 A2 → α3 dS
r r r r r r
e1 , e2 , e3 sont les vecteurs unitaires des axes, par conséquent les vecteurs − e1 , − e2 , − e3 sont les normales
extérieures des faces du tétraèdre.
r r
Supposons que les vecteurs contraintes T ( A, ei ) soient connus (ce sont par hypothèse des fonctions
continues).
Faisons l’inventaire des forces appliquées au tétraèdre :
- λ dV : résultante des forces de volume

- sur les faces du tétraèdre :


r r
* T (H , n ) dS sur A1 A2 A3
r r r r
* T ( A'3, −e3 )α3 dS = −T ( A'3, e3 )α3 dS sur A A1 A2 ( A'3 ∈ A A1 A2 et voisin de A)
r r
* −T ( A'2 , e2 ) α2 dS sur la face A A1 A3
r r
* −T ( A'1, e1 ) α1 dS sur la face A A2 A3
Le tétraèdre élémentaire étant en équilibre, la somme géométrique des forces qui lui sont appliquées est
nulle, ce qui donne :

r r 3 r
r  r r
dS T (H , n ) − ∑ T ( A'i , ei )αi  + λ dV = 0
 i =1 
Divisons les termes de la relation précédente par dS et faisons tendre les points A1, A2 et A3 vers A , le plan

(A1 A2 A3) restant parallèle à lui – même, le rapport dV va tendre vers 0 et la relation vectorielle devient alors
dS

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r r 3 r r
T ( A,n ) = ∑αi T (A, ei )
i =1

r r r r r
Cette relation montre que l’on passe de n à T ( A, n ) par une transformation linéaire, les vecteurs T ( A, ei )
r r
étant connus. Le tableau suivant donne les composantes de T ( A, ei ) dans le repère choisi :

Contraintes
r r r r r
T ( A,e1 ) T ( A,e2 ) T ( A,e3 )
r
x1 σ 11 σ 21 σ 31
Projection sur r
x2 σ 12 σ 22 σ 32
r
x3 σ 13 σ 23 σ 33

Sur la figure qui suit, les facettes représentées sont infiniment proches du point A , elles sont de
r r r
normales extérieures e1 , e2 et e3 .
r r r
T ( A,e3 ) x3

r r r
e3 T ( A,e2 )
r r
A e2 x2
r
e1

r r r
x1 T ( A,e1 )
r r r
T ( A,ei ) est la contrainte qui s’exerce sur la facette de normale extérieure ei .
r r r r r r
α1 ,α2 et α3 étant les cosinus directeurs du vecteur n dans la base ( x1 , x2 , x3) , on exprime T ( A,n ) par ses
r r r
composantes T1 , T2 et T3 sur les axes x1 , x2 et x3 :

T1 = α1σ 11 + α 2σ 21 + α3 σ 31
T2 = α1σ 12 + α 2σ 22 + α3 σ 32
T3 = α1 σ 13 + α 2 σ 23 +α 3 σ 33

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Ces trois équations peuvent être écrites sous forme condensée : T1 = ∑σ


j
ji αj

Ou encore sous forme matricielle :

 T1  σ 11 σ 21 σ 31   α1 
 T2  = σ 12 σ 22σ 32  α 2
 T3  σ 13 σ 23σ 33  α3 

[
r r
] r
relation que l’on écrit également avec la notation suivante : T ( A, n ) = [σ ( A)][n( A)]
Etant donné un point quelconque A d’un solide, le tenseur des contraintes en A fait correspondre à toute
r r r
facette définie par sa normale n( A) le vecteur contrainte T ( A, n ) .

Remarque : il existe un formalisme particulier basé sur l’algèbre tensorielle qui ne sera pas développé dans
ce cours. Le rôle du tenseur des contraintes sera celui de la matrice correspondante.
Interprétation des composantes du tenseur des contraintes :

r
x3 σ 33
σ 31 σ 32
σ 23
σ 13 σ 12 σ 21 σ 22
σ 11
r
x2

r
x1
σ ij s’interprète comme étant la contrainte qui s’exerce sur la facette de normale extérieure i suivant la

direction j . Il est aisé de remarquer sur la figure que les contraintes σ ij sont des contraintes normales (par
rapport aux facettes sur lesquelles elle s’appliquent) lorsque i = j , ce sont des contraintes tangentielles ou

de cisaillement lorsque i ≠ j .

Propriété fondamentale : le tenseur des contraintes est symétrique.


L’équilibre des forces dans un domaine élémentaire sera étudié dans un prochain paragraphe et permettra
d’établir les équations d’équilibre d’un milieu continu.
L’équilibre des moments va permettre de montrer la symétrie du tenseur des contraintes.

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Reprenons le domaine parallélépipédique élémentaire de la figure ci-dessus, supposons que les arêtes
r r r
parallèles aux axes x1 , x2 et x3 soient de longueurs respectivement 2a, 2b et 2c.
2b
r
x3 σ 33
σ 31 σ 32
σ 23
2c σ 13 σ 12 σ 21 σ 22
σ 11
r
2a x2

r
x1
Le domaine en question étant infiniment petit et en ne considérant que les forces de surface (obtenues par
le produit des contraintes de cisaillement par l’aire des surfaces sur lesquelles elles s’appliquent), l’équilibre
des moments s’écrit :

2a.4cb σ 12 − 2b.4ca σ 21 = 0 σ 12 = σ 21


2b.4a c σ 23 − 2c.4ab σ 32 = 0 ⇒ σ 23 = σ 32
2c.4ba σ 31 − 2a .4b c σ 13 = 0 σ 31 = σ 13
Ce résultat établit le théorème de réciprocité des cisaillements qui implique la symétrie du tenseur des
contraintes.
σ 11 σ 12 σ 13 
Il est ainsi possible de représenter le tenseur des contraintes sous la forme σ 21 σ 22σ 23  .
σ 31 σ 32σ 33 
Directions principales et contraintes principales :
Le tenseur des contraintes étant symétrique, il existe un repère orthonormé R 0 , appelé repère principal qui
le diagonalise, autrement dit dans lequel les contraintes de cisaillement sont nulles. Dans ce repère, le
tenseur des contraintes est donc de la forme :

σ I 0 0 
σ =  0 σ II 0  (la notation σ est utilisée pour désigner les tenseurs de contraintes).
 0 0 σ III 
Les contraintes σ I , σ II et σ III sont les contraintes principales. Elles représentent les valeurs propres du

tenseur des contraintes et sont donc solutions de l’équation caractéristique det [σ (A)− λ I ] = 0 , [I ] étant
la matrice unitaire.

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Les axes du repère principal sont les directions principales des contraintes au point A ; ce sont les vecteurs
propres du tenseur des contraintes, associés aux trois valeurs propres σ I , σ II et σ III .
r r
Les directions principales sont obtenues par la relation [σ (A) − λ I ]. X = 0
( )
r r r r
Dans le repère principal X I , X II , X III , la contrainte en un point A du matériau suivant la direction n (c’est-
r
à-dire sur une facette de normale extérieure n ) s’écrit :

r r σ I 0 0  r
T ( A,n ) =  0 σ II 0  . n
 0 0 σ III 
Remarque : Les directions principales sont celles des normales aux facettes principales sur lesquelles il n’y
a pas de cisaillement et où les contraintes sont les contraintes principales.

Exemples remarquables de tenseurs


a)Tenseur des contraintes uniaxial :
Le tenseur des contraintes est dit uniaxial lorsqu’il est principal et lorsqu’un seul de ses termes diagonaux
est non nul :

σ 0 0
σ =  0 0 0
 0 0 0
C’est le cas d’un barreau en traction ou en compression ou d’un fil sous tension.
b) Tenseur de cisaillement simple dans deux directions orthogonales :

 0 σ 12 0
σ = σ 21 0 0
 0 0 0
c) Tenseur des contraintes planes : Le solide est dit en état de contraintes planes. C’est par exemple le cas
d’une plaque de faible épaisseur chargée dans son propre plan.

σ 11 σ 12 0
σ = σ 21 σ 22 0
 0 0 0
d) Tenseur des contraintes sphérique :
Le tenseur des contraintes est dans ce cas principal et les termes de la diagonale sont égaux. Il décrit l’état
des contraintes d’une sphère sous pression.

σ 0 0 
σ =  0 σ 0
 0 0 σ 

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4 – Equations d’équilibre

Pour établir les équations d’équilibre, isolons à nouveau un petit pavé de matière de dimensions
dx1 , dx2 et dx3 . Après avoir fait le bilan des efforts qui lui sont appliqués, nous écrirons que leur somme
géométrique est nulle. Pour ne pas surcharger la figure suivante, les efforts considérés sont seulement ceux
r
appliqués suivant la direction x2 .

r
x3 σ 32 + ∂σ 32 dx3
∂x3

σ12
σ 22 f2 σ 22 + ∂σ 22 dx2
∂x2

σ 12 + ∂σ 12 dx1
∂x1
r
σ 32 x2

r
x1
r r
f 2 est la composante suivant x2 de la force volumique f . Les contraintes appliquées sur les faces du
pavé sont représentées avec leurs variations le long des cotés (sur deux faces opposées s’appliquent

les contraintes σ et σ + dσ avec dσ = ∂σ dx ; dx étant la distance séparant les deux faces).


∂x
L’équation d’équilibre s’écrit :

(σ 12 ) ( ∂x2
) ( )
+ ∂σ 12 dx1 − σ 12 dx2 dx3 + σ 22 + ∂σ 22 dx2 − σ 22 dx1 dx3 + σ 32 + ∂σ 32 dx3 − σ 32 dx1 dx2 + f2 dx1dx2 dx3 = 0
∂x1 ∂x3
Après simplification, on obtient l’équation :

∂σ 12 + ∂σ 22 + ∂σ 32 + f2 = 0
∂x1 ∂x2 ∂x3
Les équations suivant les deux autres directions s’obtiennent de la même façon :
r
Suivant x1 : ∂σ 11 + ∂σ 21 + ∂σ 31 + f1 = 0
∂x1 ∂x2 ∂x3
r
Suivant x3 : ∂σ 13 + ∂σ 23 + ∂σ 33 + f3 = 0
∂x1 ∂x2 ∂x3

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5 – Invariants scalaires du tenseur des contraintes

Ce sont des quantités déduites du tenseur des contraintes et qui sont indépendantes du repère choisi.
L’équation caractéristique (qui permet de déterminer les valeurs propres du tenseur des contraintes) s ‘écrit :
det [σ ( A)− λ I ] = 0
c’est-à-dire :

σ 11 − λ 0 0
0 σ 22 − λ 0 = 0
0 0 σ 33 − λ

Après développement, on obtient :


3 2
(
−λ + (σ 11 + σ 22 + σ 33 )λ + σ 11σ 22 + σ 22 σ 33 + σ 33σ 11 − σ 21 − σ 32 − σ 31
2 2 2
)λ + det [σ ( A)] = 0

Lors d’un changement de base les racines de l’équation caractéristiques ne changent pas, c’est donc que
les coefficients de l’équation sont invariants. On les exprime habituellement à partir des contraintes
principales.
J1 = σ 11 + σ 22 + σ 33 = σ I + σ II + σ III
J 2 = σ 11 σ 22 +σ 22 σ 33 + σ 33σ 11 − σ 21 − σ 32 − σ 31 = σ I σ II + σ II σ III + σ III σ I
2 2 2

J 3 = det [σ ( A)] = σ I σ II σ III

6 – Représentation du faisceau des contraintes en un point


r
Considérons le point M d’un solide. Soit ds un élément courant de surface entourant M de normale n .

r
n τ

r r
T (M , n ) P
r
σ t
M τ O σ

dS

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r r r
n et T (M , n ) déterminent un plan.

(r )
r
Soit Mt l’axe situé à l’intersection du plan contenant dS avec le plan n ,T
r r r r
La contrainte normale σ est la projection de T sur n : σ = T⋅ n
r r rr
La contrainte de cisaillement τ est la projection de T sur t τ = T ⋅t
Si cette décomposition est adoptée pour toutes les facettes passant par M, on obtient une représentation
plane du faisceau des contraintes en M dans un plan (σ ,τ ) où chaque contrainte est représentée par le

point P de coordonnées σ ,τ .

Cercle de Mohr des contraintes :


Supposons qu’au point M, l’état des contraintes soit défini par rapport aux axes principaux (qui seront notés
x1 , x2 et x3 ).
r
Soit n le vecteur unitaire de cosinus directeurs α1 ,α2 et α3

Nous pouvons écrire :

r r σ I 0 0   α1   σ I α1 
T (M , n ) =  0 σ II 0  α2  =  σ II α2 
 0 0 σ III  α3   σ III α3 

On supposera que les contraintes principales sont telles que : σ I > σ II > σ III .
Pour trouver l’équation de l’image P, dans le plan (O , σ ,τ ) , de l’extrémité du vecteur contrainte lorsque
r
n occupe toutes les positions, il faut écrire des relations entre la contrainte sur une facette quelconque, les
cosinus directeurs de la normale à cette facette et les contraintes principales :
r r
- σ : contrainte normale à la facette : σ = T ⋅ n = σ I α12 + σ II α22 + σ III α32
r r 2
- décomposition de T en σ et τ : T = σ 2 + τ 2 = σ I2 α12 + σ II2 α22 + σ III
2 α2
3

r
- n vecteur unitaire : 1 = α12 + α22 + α32
Ces trois équations constituent un système dont la résolution en α12 , α22 et α32 donne :

τ 2 + (σ − σ II )(σ − σ III )
α12 =
(σ I −σ II )(σ I − σ III )
Une permutation circulaire sur les indices 1, 2 et 3 permet d’obtenir α22 et α32
α12 > 0 ⇒ τ 2 + (σ − σ II )(σ − σ III ) ≥ 0 car (σ I − σ II )(σ I − σ III ) > 0

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La même démarche est utilisée pour α22 et α32 . En fin de compte, nous obtenons le système des trois
inégalités suivantes :
τ 2 + (σ − σ II ) (σ − σ III ) ≥ 0 (a )
τ 2 + (σ − σ III )(σ − σ I ) ≤ 0 (b)
τ 2 + (σ − σ I ) (σ − σ II ) ≥ 0 (c)
Les inéquations (a), (b) et (c) représentent le domaine extérieur ou intérieur à trois cercles (C1), (C2) et (C3)
du plan (O, σ, τ) centrés sur l’axe des σ :

* (a) : extérieur du cercle (C1) de centre le point de coordonnées 


 σ II +σ III , 0  et de rayon σ II − σ III

 2  2

* (b) : intérieur du cercle (C2) de centre le point de coordonnées 


 σ I +σ III , 0  et de rayon σ I − σ III

 2  2

* (c) : extérieur du cercle (C3) de centre le point de coordonnées 


 σ I +σ II , 0  et de rayon σ I − σ II

 2  2
Représentation graphique :
Pour respecter les trois inéquations (a), (b) et (c) simultanément, l’extrémité du vecteur contrainte doit donc
se situer dans la zone hachurée.
τ
C2
P
r
T
O σIII σII σI σ

C1 C3

r
Si n appartient à l’un des plans principaux, c’est-à-dire si α1 ou α2 ou α3 est nul, alors P est sur l’un des
r r
cercles de Mohr, par exemple si α1 = 0 , l’extrémité de T décrit (C1) quand la facette tourne autour de x1 .
r
Lorsque α1 = ±1 , la facette est perpendiculaire à x1 , (σ = σ I , τ = 0) .
r
Le maximum du module de la contrainte de cisaillement quand n varie est égal au rayon du grand cercle :

()
τ max = max τ =
σ I − σ III
2
= max
i, j
σi − σ j
2

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r
x3
r
α3 n
σ
P

r
O τ α2 x2
r
t
r
α1 = 0 ⇒ la facette est portée par x1 et l’inéquation (a) se transforme en équation :

τ 2 + (σ − σ II )(σ − σ III ) = 0 . Il s’agit de l’équation du cercle (C ). 1

Cas particulier des contraintes planes :


Lorsque les efforts appliqués à une structure de type plaque sont dans le plan de la plaque, on peut faire
l’approximation de contraintes planes. Le tenseur des contraintes s’écrit alors :

σ = σσ1121 σ
σ 12 
 22 

r r
L’axe e3 est direction principale car sur la facette de normale extérieure e3 , les contraintes de cisaillement

σ 13 et σ 31 sont nulles.
r r
r r r
Faisons varier n dans le plan (x1 ,x2 ) (figure ci-dessous). Soit t tel que n , t = − π
2
(r )
r
On considérera par convention que la contrainte tangentielle est positive suivant t .
r r
x2 n

r r
σ Sur cette figure le repère (x1,x2 ) est quelconque

P θ

r
O τ x1
r
t
r r r
La facette est repérée par l’angle θ que fait sa normale avec x1 . Les cosinus directeurs de n et t sont :

n =  cosθ  et t =  sinθ 
r r
 sinθ   − cosθ 

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 ( r) r
σ = σ n ⋅n = σ 11 cos2θ + 2σ 12 cosθ sinθ + σ 22 sin2 θ
d’où : 
 ( )r r
τ = σ n ⋅ t = (σ 11 − σ 22 ) cosθ sinθ − σ 12 (cos2 θ − sin2 θ )
ou :

σ = σ 11 + σ 22 + σ 11 − σ 22 cos 2θ + σ 12 sin 2θ
 2 2
 σ 11 − σ 22
 τ= sin 2θ − σ 12 cos 2θ
 2
les directions principales s’obtiennent en annulant la contrainte tangentielle :
2 σ 12
τ = 0 ⇒ tg 2θ0 = ce qui définit θ0 à k π près.
σ 11 − σ 22 2

( )
r r
Dans le repère principal X 1 , X 2 , les expressions de σ et τ deviennent :

σ I + σ II σ I − σ II
σ= + cos 2θ
2 2
σ I − σ II
τ= sin 2θ
2
XII b

a 2θ σI
r
T
n σII
θ XI

t
τ

σ I + σ II
a=
avec : 2
σ I − σ II
b= cos 2θ
2
Sur cette figure on peut constater que lorsque la normale à la facette tourne de θ dans le sens >0 le point
représentatif P se déplace de 2θ dans le même sens sur le cercle de Mohr. Partant de là, on peut remarquer
que deux facettes perpendiculaires sont représentées sur le cercle de Mohr par deux points diamétralement
opposés.

Séquence 01- Etude des contraintes dans les milieux continus 17/19
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CONSTRUCTIONS CIVILES B1
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Séquence 01

ETUDE DE CAS

Exercice n° 1 : Retour au plan


Un cylindre plein, homogène, de section droite S0, d’axe Ox3, est soumis à une sollicitation de traction pure
de même axe, de valeur F, telle que le tenseur des contraintes soit en tout point du milieu, dans la base
orthonormée (e1,e2,e3) de la forme :

0 0 0 
(σ ) =  0 0 0  où σ=F
S0
 0 0σ 
r r r r r r
1) Expliciter les vecteurs contraintes T (M,e1 ) , T (M,e2 ) , T (M,e3 ) sur chacune des surfaces
élémentaires dS1, dS2, dS3 de normales respectives e1, e2, e3.
r
2) On considère une facette de normale unitaire n de composantes n1, n2, n3. Calculer le vecteur
contrainte relatif à cette facette et exprimer les contraintes normales et tangentielles. Montrer qu’elles
ne dépendent pas de n1 et de n2.
3) Pour quelle valeur de n3 la contrainte tangentielle est-elle maximale ?

Exercice n°2:
ABCD est un carré suffisamment petit pour que l’on puisse considérer que les faisceaux des contraintes en
tous les points du carré sont équivalents. L’état des contraintes en M est représenté dans le repère
(M,x1,x2,x3), par le tenseur :
x2
 − 2
σ = 1
− 2 0  x1

1) Déterminer les contraintes qui s’exercent sur les quatre faces AB, BC, CD et DA.
2) Tracer le cercle de Mohr des contraintes en M. En déduire les contraintes principales ainsi que les
directions des contraintes principales.
3) Déterminer le vecteur contrainte qui s’exerce sur une facette de normale extérieure faisant 30° avec
l’axe Mx1.
4) Diagonaliser le tenseur des contraintes. Retrouver les contraintes principales et les directions
principales.

Séquence 01- Etude des contraintes dans les milieux continus 18/19
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