Traitement Et Commercialisation Du Poisson Au Cameroun

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TRAITEMENT ET COMMERCIALISATION DU POISSON

AU CAMEROUN

TABLE DES MATIERES

  FI:TCP/CMR/0053
Document de
 
travail
  Juillet 1992

CAMEROUN

Rapport préparé pour le projet

TRAITEMENT ET COMMERCIALISATION DU POISSON AU CAMEROUN

par

L. Diomandé
(Consultant)

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET


L'AGRICULTURE
Rome, 1992

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approuve officiellement les opinions, idées, données ou produits qui y sont présentés, qu'elle en assume
la responsabilité ou qu'elle garantit la validité des informations qui s'y trouvent. Leur seul objectif est
d'indiquer où trouver un complément d'informations sur des thèmes apparentés.

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apparaître dans ce document par rapport à la version imprimée originale.

TABLE DES MATIERES


1. INTRODUCTION

2. APERÇU DU SECTEUR DES PÊCHES

2.1 Ressources et leur exploitation

2.2 Politiques du gouvernement en matière de pêche

2.3 Importations/exportations

2.4 Demande

3. ORGANISATION DU SECTEUR DES PECHES

3.1 Organisation administrative


3.2 Organisation socio-économique

4. UTILISATION DU POISSON

4.1 Poisson frais et congelé

4.2 Transformation artisanale du poisson

4.3 La congélation/surgélation

5. DISTRIBUTION ET COMMERCIALIŚATION DU POISSON

5.1 Distribution du poisson

5.2 Commercialisation du poisson

6. PROBLÈMES DES PERTES APRÈS CAPTURE

6.1 Constats de la situation

6.2 Evaluation des actions entreprises

6.3 Problèmes

7. RECOMMANDATIONS GENERALES

7.1 Poisson frais et congelé

7.2 Transformation artisanale

7.3 Zones enclavées

7.4 Ressources halieutiques sous-utilisées

7.5 Commerce

7.6 Vulgarisation

7.7 Formation

7.8 Documentation/Information

7.9 Recherche

8. CONCLUSION GENERALE

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

ANNEXE 1

ANNEXE 2

ANNEXE 3

1. INTRODUCTION
Le secteur des pêches joue un grand rôle dans l'économie camerounaise. Il offre des aliments riches en
protéines animales à plus de 11 millions d'habitants, à côté des autres sources telles que la viande
d'élevage, le lait et le gibier.

Il génère en outre des emplois à des milliers de personnes pratiquant la pêche ou vivant des activités
liées à la pêche.

Grâce aux exportations de crevettes surgelées, ce secteur procure à l'économie du pays des devises
étrangères, contribuant ainsi au rétablissement de la balance des paiements des produits de la pêche.

Ce rôle pourrait devenir plus important dans le futur et répondre à la demande intérieure sans cesse
croissante, parce que le pays possède des potentialités encore inexploitées.

En effet, malgré la relative faiblesse de productivité de ses eaux marines, due à l'étroitesse du plateau
continental - 140 000 km2 dont 60–70 pourcent chalutables - et au caractère de mer fermée ne
favorisant pas les phénomènes d'upwellings, le pays possède des bassins fluviaux (Nyong, Ntem,
Sangha, Sanaga, Faro, Bénoué, Logone-Chari et Yaéré), le lac Tchad et des barrages, qui disposent
d'importantes potentialités halieutiques.

Il est important de noter à ce point que la pêche artisanale contribue à plus de 80 pourcent des
débarquements de poisson du pays.

Malgré ce développement, le pays continue d'avoir recours aux importations de poisson et produits
dérivés pour satisfaire la demande intérieure.

En outre, le secteur des pêches reste confronté à des problèmes de développement qui ne lui sont pas
nécessairement liés. Beaucoup de ces problèmes sont en effet liés à la situation économique de crise
qu'endure le pays depuis une dizaine d'années: des problèmes tels que les difficultés de
communication, l'insuffisance des moyens de transport sont des symptômes de la situation générale du
pays.

La perspective d'accroître l'approvisionnement du pays en poisson en quantité abondante et de la


meilleure qualité appelle des efforts d'amélioration des opérations de production, de manutention, de
traitement, de conservation, de distribution et d'assurance de qualité des produits de la pêche.

C'est pour faire le diagnostic de la situation actuelle en matière de traitement et commercialisation du


poisson, d'identifier les obstacles et d'avancer des propositions devant faire l'objet de discussions au
séminaire sur les politiques de planification que le Gouvernement camerounais a requis l'assistance de
la FAO à travers le projet intitulé TCP/CMR/0053.

En répondant favorablement à cette requête, la FAO a recruté l'expert conseil spécialiste du traitement
et commercialisation à qui ont été confiées les responsabilités de:

identifier et évaluer les différentes techniques de traitement et commercialisation des produits


halieutiques ainsi que les systèmes de distribution et commercialisation;

évaluer les structures de prix y compris les systèmes de taxation du commerce du poisson;

identifier les structures d'importation et de réexportation de produits de la pêche, et l'exportation


de produits de la pêche d'origine camerounaise; cette analyse devrait faire ressortir les
estimations de la demande à moyen terme;

proposer, avec analyses techniques et économiques détaillées, les alternatives possibles pour
réduire les pertes après récolte et pour améliorer les systèmes de distribution et
commercialisation des poissons frais traités;

préparer un rapport détaillé des observations et recommandations avant son départ du pays.
2. APERÇU DU SECTEUR DES PECHES
2.1 Ressources et leur exploitation
La pêche, qu'elle soit artisanale ou industrielle, continentale ou maritime, constitue l'une des principales
richesses du Cameroun.

Le secteur repose sur quatre types d'exploitation de production:

la pêche maritime industrielle est pratiquée à bord de chalutiers et de crevettiers depuis


l'embouchure de Lokoundjé jusqu'au plateau continental nigérian. La flottille comprend à ce jour
46 navires dont 28 chalutiers et 18 crevettiers, gérés par six sociétés d'armement.

L'analyse de l'évolution des captures de poissons par la pêche industrielle, de 1959 à 1990, montre qu'à
partir de 1982/83, les rendements ont accusé une baisse très sensible, passant de 20 000 t en
1982/1983 à 9 000 t en 1990 (tableau 1).

Parallèlement à cette baisse des rendements, les opérateurs privés du secteur ont constaté une
diminution de la taille moyenne des poissons capturés depuis quelques années.

Les deux phénomènes semblent indiquer une situation de surpêche apparente dans ce sous-secteur.

Tableau 1
Evolution de la pêche maritime industrielle de 1980 à
1990 (Nombre de bateaux, production en tonnes)
Années d'exercices Nombre de bateaux Production totale
(t)
1980/81 38 20 302
1981/82 41 23 175
1982/83 32 20 211
1983/84 31 13 908
1984/85 31 12 003
1985/86 31 11 446
1986/87 34 9 221
1987/88 38 9 065
1988/89 35 8 785
1989/90 44 9 739

Source: Direction des pêches

La pêche artisanale maritime est pratiquée dans cinq départements: Océan, Sanaga maritime,
Wouri, Fako et Ndian.

L'estimation du nombre de pêcheurs donne une population d'environ 15 000–20 000 personnes dont
80% environ sont des allogènes, surtout des nigérians.

Plusieurs types d'embarcations sont utilisées: pirogues monoxyles, pirogues nigérianes, pirogues
ghanéennes, pirogues nigériennes, pirogues de pêche à la crevette. Actuellement, plus de 45 % de ces
embarcations sont motorisées.

La motorisation raccourcit le temps mis entre la capture et le débarquement du poisson, contribuant


ainsi à améliorer la qualité des prises. Cette amélioration de la qualité est d'autant plus nette que si la
motorisation se double d'une utilisation de glace stockée dans des conteneurs isothermes.

L'évaluation de la production a fait l'objet de nombreuses. estimations:


  SCET (1979): 35 000 t/an
  NJOCK (1985): 55 000 t/an
  CORSI (1991): 63 000 t/an

Le service des pêches estime pour sa part la production à 30 000–35 000 t par an. La mission retient
cette dernière estimation plus proche de la réalité.

La pêche artisanale continentale est pratiquée dans les bassins fluviaux (Nyong, Ntem, Sangha,
Sanaga), les barrages (Lakdo, Maga) et le lac Tchad.

Sa production annuelle est estimée à 50 000–55 000 t par an.

Enfin la pisciculture, malgré tous les efforts produits depuis plusieurs années connaît un
développement lent en termes de production consommable; celle-ci ne dépasse guère 50 t par
an.

2.2 Politiques du gouvernement en matière de pêche


1. Maintien de la productivité de la ressource c'est-à-dire la nécessité de conserver les stocks afin
d'en assurer le rendement à long terme.

De ce point de vue, il faut constater la réduction depuis 1985 de la capacité des stocks à assurer
un rendement soutenu.

2. Nécessité d'une amélioration des revenus économiques. Lorsque une pêcherie se développe, il
est possible que les coûts tendent initialement à baisser car une meilleure localisation des
ressources les plus abondantes entraîne une grande efficacité du point de vue des gains
économiques.

De ce point de vue, la pêcherie camerounaise s'est développée au point d'attirer un effort accru et
de provoquer actuellement (en pêche maritime tout au moins) un amenuisement des stocks. Les
coûts ont augmenté et les recettes ont baissé au fil des ans.

3. Objectif social de satisfaction des besoins de la population en protéine d'origine animale et


d'élevation du niveau de vie des pêcheurs.

Le gouvernement a développé un programme de soutien financier comportant un prix fixé pour le


poisson, une détaxe du caburant, des investissements dans le domaine des infrastructures
principalement en faveur des pêcheries industrielles.

Ce programme a eu pour effet d'accroître la capacité de pêche dans les pêcheries industrielles déjà
surcapitalisées. Il a en outre manqué de prendre en considération le caractère polyvalent de la pêche
crevettière, à l'origine du phénomène de surpêche apparent actuel.

Enfin, si ce programme a joué un rôle utile dans le développement des pêcheries, il a en revanche causé
des distorsions économiques entre la pêche industrielle surcapitalisée mais peu productrice (9 000 t
pour 46 navires soit 196 t par navire et par an) et les pêcheries artisanales à faible revenu mais
participant à plus de 80 % des débarquements.

2.3 Importations/exportations
Malgré le développement de la pêche artisanale qui représente plus de 80 % des débarquements de
poissons, la production totale s'avère insuffisante pour couvrir la demande intérieure.

Ce déficit est couvert par une forte importation estimée en 1984–1986, à plus de 80 000 t pour une
valeur commerciale de 15 milliards de FCFA (E. Laureti, FAO 1990).
La Direction de la Statistique et de la comptabilité nationale évalue pour 1989/90, les importations de
produits de la pêche à 62 000 t environ représentant 14,6 milliards de FCFA (tableau 2).

Le tableau 2 donne l'évolution des importations de 1985/86 à 1989/90.

Tableau 2
Evolution comparée des importations de viande et produits de la pêche de 1985/86 à
1989/90
(Quantité en tonnes, valeur en millions de FCFA)
Produits 1985/86 1986/87 1987/88 1988/89 1989/90
Viande & abat          
Quantité 14 447 18 768 11 150 937 517
Valeur 5 227 5 458 3 284 994 579
Poissons/crustacés/mollusques          
Quantité 64 479 71 210 63 881 63 881 61 907
Valeur 10 296 12 500 12 162 14 178 14 640

Source: Direction de la Statistique et de la comptabilité nationale

2.4 Demande
Au niveau du marché intérieur, le poisson constitue la plus importante source de protéines animales. Il
représente environ 44 % des protéines animales et 7,6 % des apports en protéines totales.

Les estimations de la FAO donnent une consommation par habitant de 16,2 kg par an. Cependant cette
moyenne varie considérablement d'une zone à l'autre. La consommation de la zone côtière est estimée
à 45 kg par habitant et par an, tandis que dans les zones enclavées, surtout au sud-est du pays, cette
consommation par habitant est inférieure à 10 kg par an.

Les observations indiqueraient que, pendant les saisons mortes, chaque famille, comprenant en
moyenne 6 à 8 personnes, consommerait dans ces zones moins de 1 kg par jour pendant
approximativement six mois par an.

En général, cette consommation baisse du sud au nord. Par exemple, 70 % du poisson congelé est
vendu dans les provinces du Centre et du Littoral. Dans les provinces du Nord et de l'Extrême Nord,
l'approvisionnement en poisson est localisé. Les principales sources sont Lakdo, Maga, Mbaka et
Adamaoua.

En prenant pour hypothèse le taux de croissance démographique de 2,2 % par an, la population du
Cameroun pourrait atteindre 15 millions d'habitants en l'an 2000.

Selon l'hypothèse d'une consommation par habitant de 16,2 kg par an, la demande totale à la fin du
siècle sera d'environ 243 000 tonnes.

Pour satisfaire cette demande, la disponibilité de poisson devrait s'accroître de quelque 20 000 t par an.
En tenant compte de l'état des ressources exploitables, les débarquements ne suffiront pas à couvrir
cette demande.

La satisfaction de l'augmentation inévitable de la demande exigera un ensemble de mesures incluant


une augmentation des importations, l'exploitation des ressources des fonds rocheux de Kribi dont le
potentiel est encore inconnu mais dont la mise en oeuvre ne permettrait qu'une augmentation
immédiate mais non soutenue dans le temps, une amélioration du sytème actuel de commercialisation
qui prive le pays d'environ 15 000–20 000 t par an aux bénéfices des pays limitrophes, un programme
audacieux de développement de l'aquaculture et un accès aux eaux étrangères.
Les exportations, quant à elles, se sont chiffrées en 1987/1988 à 8 611 t pour une une valeur
commerciale d'environ 2 227 millions de FCFA (tableau 3).

Tableau 3
Evolution comparée des exportations de viandes et viandes et produits de la
pêche de 1985/86 à 1987/88
(Quantité en tonnes, valeur en millions FCFA)
Produits 1985/86 1986/87 1987/88
  Quantité Valeur Quantité Valeur Quantité Valeur
Viande 31 13 22 11 13 13
Poisson/Crustacés/Mollusques 7411 1210 7260 1322 6811 2227

Source: Direction de la Statistique et de la comptabilité nationale.

En outre, l'analyse de l'évolution des exportations de poissons et d'autres produits de la pêche fait
ressortir une baisse quantitative des exportations qui sont passées de 7 411 t en 1985 à 6811 en 1988;
les valeurs commerciales quant à elles ont augmenté dans le même temps, passant de 1 210 millions
de FCFA en 1985 à 2 227 millions de FCFA en 1988.

L'examen du tableau 3 montre, que de 1985/86 à 1987/88, le volume des exportations a baissé de 8 %
tandis que la valeur commerciale a augmenté de 84 % environ.

Cela s'explique par une augmentation des exportations de crevettes surgelées hautement valorisées: le
prix moyen de cession à l'exportation des crevettes oscille entre 2 200 et 2 500 FCFA par kilogramme.

Il faut rappeler que la totalité de la production de crevettes est exportée. Cette production est passée de
613 t en 1986 à 1 035 t en 1988/89 soit un accroissement d'environ 69 %. Pendant la même période, la
production globale de la flottille de pêche industrielle, poissons et crustacés y compris, est passée de
13 908 t à 8 785 t, soit une baisse de 37 % (tableau 4).

Tableau 4
Evolution de la demande en poisson de 1981/83 à 1984/86
(population en 1 000 habitants; production en t; consommation
par habitant en kg/an)
Période 1981/83 1983/85 1984/86
Population 9101 9609 9874
Production 92017 87510 85745
Importations 43495 58525 80558
Exportations 4673 5547 5973
Consommation apparente 130839 140488 160330
Consommation par habitant 14,4 14,6 16,2

Source: FAO, 1990

3. ORGANISATION DU SECTEUR DES PECHES


3.1. Organisation administrative
L'application de la politique gouvernementale de développement de la pêche est confiée à la Direction
des pêches du Ministère de l'élevage, des pêches et des industries animales (MINEPIA).

Au niveau des provinces, les activités de pêche relèvent de la Délégation provinciale, au sein du Service
provincial des pêches.
Au niveau des départements, il existe un secteur vétérinaire qui comporte en son sein une section
pêche, chargée en particulier de l'assurance de qualité des produits de la pêche au débarquement et sur
les points de vente.

Au sein des arrondissements, chaque section comporte une sous-section vétérinaire. Le chef du sous-
secteur des pêches assure l'encadrement des activités de pêche dans son arrondissement.

Enfin, au niveau des villages où l'activité de pêche est importante on trouve des centres de pêche et des
postes de contrôle de pêche.

L'organisation administrative telle que décrite, présente de nombreux avantages:

Décentralisation maximale rapprochant les services administratifs des opérateurs privés.

Encadrement resserré des opérateurs économiques.

Meilleure collecte des données statistiques.

Meilleure diffusion des informations sur les nouvelles technologies.

En réalité, cette organisation est inefficace dans la situation actuelle pour accomplir les différentes
tâches qui relèvent de sa compétence.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation:

manque de moyens logistiques;

manque de coordination entre les différentes structures;

insuffisance du personnel de terrain et du personnel qualifié notamment dans le domaine de la


valorisation des produits de la pêche;

flou dans la place et le rôle des services administratifs dans les actions à mener: double rôle de
contrôle (perception de taxe) et d'éducation des opérateurs privés (encadrement). La plupart du
temps, les opérations de contrôle prennent le pas sur l'encadrement. Il en résulte un climat de
méfiance entre les services administratifs et les opérateurs privés.

Cette situation a des répercussions négatives sur le développement du secteur et en particulier sur le
traitement et la commercialisation des produits de pêche.

Il faut noter en outre que, depuis 1974 et 1977, deux établissements publics à caractère industriel et
commercial dotés de l'autonomie financière ont été créés pour contribuer à l'exécution des programmes
du gouvernement en matière de développement et de promotion de la pêche.

La Caisse de développement de la Pêche maritime (CDPM) apporte son assistance technique et


matérielle aux pêcheurs artisanaux en mettant à la disposition de ceux-ci du matériel de pêche cédé
avec facilités de paiement et sans intérêt.

Elle finance également des investissements en matière d'infrastructure, et d'équipements de


vulgarisation pour le compte de l'administration.

Ces recettes proviennent des taxes d'inspection sanitaire des produits alimentaires d'origine animale,
des licences et permis de pêche, ainsi que des amendes et transactions diverses.

La Mission de développement de la pêche artisanale et maritime (MIDEPECAM) est chargée du soutien


technique et logistique aux projets des opérateurs privés artisanaux:

construction et équipement des infrastructures;


fourniture et entretien du matériel;
ravitaillement des pêcheurs.

D'autres structures ministérielles ajoutent à leurs obligations, des tâches de développement du secteur
des pêches:

La Marine marchande (Ministère des transports) intervient du point de vue bateaux, sécurité en
mer, et contrôle des opérations de navigation de pêche pour lesquelles elle a recours à la Marine
nationale et à la Gendarmerie maritime.

La Recherche scientifique (Station de recherche halieutique de Limbé) évalue les potentialités


halieutiques des eaux camerounaises, améliore les méthodes de pêche, permet de rationaliser
l'exploitation et la conservation des ressources, exécute les expérimentations en matière de
valorisation des produits de pêche.

Le Ministère des affaires sociales et de la condition féminine soutient la vulgarisation, au niveau


des femmes, des nouvelles technologies de valorisation des produits de la pêche.

L'évaluation de ces actions montre que l'accent est mis sur le développement des productions et moins
sur la valorisation des produits par la transformation et la conservation.

Cependant, quelques travaux de recherche ont été initiés à Limbé et certains acquis existent en matière
de valorisation des produits de la pêche; le problème réside dans les échanges d'informations ainsi que
dans la coordination des actions entre ces différentes institutions.

3.2. Organisation socio-économique


3.2.1 Rôle des femmes

Elles constituent la clé de voûte du secteur. Dans certaines zones, elles financent les campagnes de
pêche et exercent un contrôle sur les prises et la détermination des prix; dans d'autres zones, elles
pratiquent la pêche, généralement en saisons des basses eaux.

Partout, elles s'occupent de la manutention, du traitement et de la commercialisation du poisson.

3.2.2 Groupements d'intérêt économique

Le taux de regroupement est quasi nul à l'exception de quelques zones de pêche.

Exemples de regroupement à encourager: Regroupement des pêcheurs et transformatrices à Ebodjé


(Dépt. de Kribi).

L'organisation est composée d'une centaine de membres ayant payé des frais d'adhésion de 2 000 FCFA
par personne.

Elle comprend 52 femmes travaillant par groupes de 8 et 52 hommes pratiquant la pêche par groupes
de trois.

Les femmes s'occupent du débarquement, du traitement et de la commercialisation du poisson, mais


également de la recherche de bois pour le fumage. La vente du poisson transformé se fait sur place par
une femme membre du groupement, assistée d'un Commissaire aux comptes et d'un trésorier.

A l'exception de ce cas, les tentatives d'organisation en coopératives effectuées par l'administration se


sont soldées par des échecs à cause principalement de la mentalité fortement individualiste des
pêcheurs et de la mauvaise gestion des groupements créées.
La réhabilitation de groupements d'intérêt économique est pourtant une des stratégies permettant de
développer le secteur de la pêche artisanale en particulier. Les pouvoirs publics devraient inciter la
création de ces groupements par des actions d'incitation administrative, technique et financière
intéressant les domaines de l'alphabétisation, de la gestion et de la commercialisation, de l'assistance
sous forme de subventions diverses pour le transport du poisson, la construction de magasins de
stockage, l'achat de bascules, etc.

4. UTILISATION DU POISSON
Le poisson des pêcheries maritimes ou continentales, artisanales ou industrielles connaît différentes
utilisations résumées par la figure ci-dessous (figure 1).

Figure 1: Filière du poisson au Cameroun en 1990


PECHE ARTISANALE PISCICULTURE PECHE INDUSTRIELLE
I I I
I I I
I 85 000 t I 20–50 t I 9739 t
I I I
I I I
I I 100 % I
I I I
CONSOMMATION MARCHE INTERIEUR MAREYAGE FRAIS
INTERIEURE 10–15 % 80 % 90 %
MAREYAGE FRAIS USINES
I
5–20 % 10 %
EXPORTATIONS
20 %
TRAITEMENT I
ARTISANAL I  
70–80 % I
IMPORTATIONS
80 000 t

4.1 Poisson frais et congelé


Les principales espèces de poisson frais marins rencontrés dans la filière du poisson au Cameroun
appartiennent aux familles suivantes:

Sciaenidés : bars, bossus


Polynémidés : barbillons, petits et grands capitaines
Pomadasydés : pelons, dorades grises
Ariidés : machoirons
Carangidés : carangues
Cynoglossidés : sole
Sparidés : dorade rose
Trichiridés : ceintures
Penéidés s.p. : crevettes roses
Petits pélagiques : ethmaloses, sardinelles

En 1989–1990, la production de friture s'est chiffrée à 3 611 t, soit 37,5 % des apports totaux de
poissons frais marins (Corsi, 1991).

Au niveau de la pêche continentale, les principales espèces commercialisées sont: Hétérotis, Tilapia,
Clarias, Synodontis, Labeo sp., Mormyrops sp., Alestes sp., Lates, Ophiocéphalus.
La consommation de poisson frais est élevée en zones urbaines et côtières. Elle se situe à un niveau
plus bas en zones rurales, en raison du faible pouvoir d'achat et des insuffisances dans les circuits de
distribution.

Dans certains endroits de la zone centrale, surtout là où l'accès aux grandes villes est facile, le poisson
frais local est souvent congelé dans des congélateurs domestiques. La congélation s'effectue au bout
de 2 à 3 jours dans des congélateurs remplis à 60–70 % de leur capacité.

Cette technologie constitue une amélioration de la manutention traditionnelle mais néanmoins,


l'utilisation de la glace dans des conteneurs isothermes permettrait d'augmenter la capacité
d'écoulement du poisson en frais et d'obtenir des produits bien meilleurs.

Le poisson congelé importé est bien conditionné jusque chez le détaillant aux marchés. Il y est
généralement vendu à l'étal sans protection contre les intempéries. Les invendus de la journée
partiellement ou totalement décongélés sont recongelés pendant la nuit et réexposés le lendemain avec
une qualité déjà bien douteuse.

4.2 Transformation artisanale du poisson


En raison du manque d'infrastructure d'écoulement du poisson frais, la transformation artisanale est
très développée. Elle couvre tous les types de poisson, y compris le poisson à l'origine congelé.

La transformation artisanale repose sur un réseau de petits ateliers individuels ou collectifs, travaillant
sur une gamme assez étendue de produits destinés aux besoins des populations urbaines et rurales.

Le traitement artisanal touche 75–80 % environ des débarquements. Si l'on retient ce chiffre de 90 000 t
pour l'ensemble de la production de poisson du pays, la transformation artisanale toucherait environ 67
000 à 72 000 t. Le rapport poisson frais/poisson transformé étant de 2,5 à trois, la production de
poisson transformé pourrait osciller entre 22 000 et 28 000 par an.

A cela il faut ajouter les importations de poisson de la transformation artisanale provenant des pays
limitrophes, notamment du Gabon. Ce sont en tout environ 30 000 à 40 000 t de poisson transformé
artisanalement qui sont annuellement fournies aux consommateurs.

Il faut par ailleurs noter que les exportations de ces produits vers d'autres pays limitrophes (Tchad,
Nigéria et République centrafricaine) ne sont pas prises en compte dans cette estimation, à défaut de
statistiques pertinentes.

La transformation artisanale utilise toutes les possibilités offertes par la nature pour l'exploitation du
poisson:

sable pour les opérations de débarquement et de manutention de la matière première;


eau de mer ou de fleuve pour le prétraitement;
rochers, sol et nattes pour l'exploitation à l'air libre;
chaleur solaire naturelle pour le séchage;
combustible (bois, palétuviers) pour le fumage;
roseaux et lianes pour l'emballage.

C'est essentiellement sous la forme séchée ou fumée, plus résistante aux aléas des intempéries et au
transport lointain, que le poisson atteint les zones de l'intérieur, et ce, malgré des progrès récents au
niveau de la distribution du poisson frais ou congelé.

La transformation artisanale répond non seulement à une demande spécifique du marché, mais elle est
aussi nécessaire pour préserver le poisson pendant la distribution.
En outre, elle assure un revenu financier substantiel à des milliers de personnes, principalement des
femmes, et permet ainsi une distribution et une commercialisation à petite échelle par une chaîne de
petits commerçants qui s'étend jusqu'aux consommateurs les plus isolés.

4.2.1 Fumage

La technique de fumage combine l'action de cuisson au feu avec l'imprégnation du poisson par la
fumée. Elle s'adapte aux conditions de température et d'hygrométrie du littoral et de la zone forestière
où toutes les espèces traitées artisanalement sont fumées.

Le fumage est rudimentaire. Il s'effectue généralement par un feu de bois ouvert sous une claie où le
poisson est étalé.

Les fours et les claies sont réalisés en matériaux disponibles sur place (planches, argile, raphia) ou de
récupération (grillage, tiges de bois).

En fait de fumage, il s'agit plutôt d'une cuisson profonde entraînant la calcination du produit dans
certains ateliers.

Les produits fumés les plus répandus sont:

Bonga (ethmalose)
Bilolo (sardinelle)
Lates
Héterotis
Tilapia
Silure

En outre le fumage pratiqué actuellement utilise une quantité de bois qui pose le problème de
déboisement perceptible déjà dans certaines zones (mangroves).

Le temps de fumage est en général de 2–3 jours et la durée de conservation n'excède guère 3–5 jours
en saison de pluie et 1–2 semaines en saison sèche.

Dans certains campements de pêcheurs bien organisés, surtout les nigérians installés à Londji-plage,
le consultant a observé la naissance d'une véritable industrie de fumage avec les bandas enfermés
dans les hangars. Ce système est une amélioration sur le système traditionnel, mais les problèmes de
la forte utilisation de bois, du manque de contrôle de la chaleur et de la distribution de la fumée
persistent. Dans d'autres centres visités, la technologie du four Chorkor s'est enracinée, entraînant une
amélioration du fumage (gain de temps, d'énergie et en qualité des produits finis).

4.2.2 Séchage

Cette méthode est utilisée au nord à cause des conditions atmosphériques favorables: région chaude et
ensoleillée et faible hygrométrie.

La consommation de poisson salé séché est très populaire; certains plats sont réalisés à base de
poisson salé séché provenant de la Norvège (stockfish) ou transformé localement.

Les petits poissons pélagiques sont séchés entiers par une exposition directe au soleil. Les plus
grosses espèces sont tranchées, fendues et séchées sur des nattes ou suspendues en l'air.

Quelquefois le poisson est laissé dans l'eau pendant une à deux nuits, pour fermenter un peu avant le
séchage.

En général, les mauvaises conditions d'hygiène dans le processus de la transformation, ainsi que le
degré insuffisant de séchage et le fait que les commerçants essaient de vendre le poisson d'abord frais
et de ne fumer que les poissons invendus, exposent ces produits aux infestations stations par les
insectes (asticots de mouches, dermestes, etc.).

Les commerçants du Nord utilisent habituellement de la dieldrine pour lutter contre ces infestations, ce
qui représente un réel danger pour la santé des consommateurs.

4.3 La congélation/surgélation
Le secteur moderne de la transformation utilise des technologies mises au point dans les pays
industrialisés. Les usines sont localisées au niveau du port de pêche de Douala. Il s'agit d'usines
modernes travaillant surtout pour l'exportation. Le principal produit est la crevette surgelée (400 t par
an).

On note également la congélation par méthode lente (2–3 jours) dans les congélateurs domestiques
touchant les produits destinés au marché intérieur.

Le pays importe également du poisson congelé principalement de la Mauritanie et du Sénégal. Les


petits pélagiques (maquereau, chinchard et sardinelle) représentent environ 70 % des importations.

Le poisson congelé atteint toutes les villes à partir de Douala. Mais au fur et à mesure que l'on approche
les provinces du Nord et l'Extrême Nord, l'approvisonnement devient irrégulier.

5. DISTRIBUTION ET COMMERCIALISATION DU POISSON


5.1 Distribution du poisson
5.1.1 Principaux circuits

La distribution du poisson s'effectue à travers un réseau complexe comportant plusieurs intermédiaires,


et qui peut être résumé par la figure 2.

Figure 2: Circuits de distribution du poisson au Cameroun


GROSSISTE C
MAREYAGE FRAIS SEMI-GROSSISTE
DETAILLANT O
N
  USINE O
O
PRODUCTEUR EXPORTATION M
PECHEUR
M
ARMEMENT GROSSISTE
A
IMPORTATION
DEPOSITAIRE E
TRANSFORMATION
DETAILLANT U
MARCHE URBAIN
R
QUOTIDIEN
 
MAŔCHE RURAL
S
HEBD.

Deux circuits de distribution ont été identifés:

Circuit intérieur
Circuit extérieur

Circuit intérieur:
Le marché intérieur peut être directement approvisionné par le producteur lui-même, sa femme ou un
autre membre de sa famille, qui vendent le produit au niveau des marchés urbains quotidiens ou des
marchés ruraux hebdomadaires.

Le produit circule également entre grossistes, revendeurs et détaillants, au niveau des centres de pêche,
des centres urbains et dans les zones rurales éloignées des centres de production. La vente au détail se
fait soit sur les plages de débarquement, soit sur les marchés. Les commerçants grossistes disposent
dans certains centres de commissionnaires locaux chargés de rassembler les produits sur place.

Dans le tiers sud-ouest du pays, la distribution du poisson est efficace: la disponibilité en glace,
chambres froides de stockage et le développement des moyens de transport et du réseau routier font
que les provinces de cette aire géographique sont approvisionnées en poisson en quantité et qualité
satisfaisantes. Les deux provinces du Centre et du Littoral ayant pour chef-lieux respectifs Yaoundé et
Douala absorbent en effet plus de 80 % des poissons distribués au Cameroun.

Circuit d'exportation

Les exportations de produits de pêche se réalisent à travers deux circuits: le circuit officiel porte sur les
crevettes surgelées dont les exportations se sont chiffrées pour 1987/88 à 850 t pour les deux sociétés
COPEMAR et CAMCRUS, représentant une valeur commerciale d'environ 1,5 à 2 milliards de FCFA. Les
pays de la CEE absorbent la totalité des exportations (France).

Si ces exportations de crevettes surgelées représentent une source de devises non négligeable, les
exportations de poisson vers les pays limitrophes constituent un manque à gagner pour le pays. Elles
sont estimées à 15 000–20 000 t de produits. Elles réduisent les apports en protéines pour le
consommateur camerounais. Plusieurs facteurs expliquent le développement de ce commerce informel
vers les pays limitrophes, surtout le Nigéria.

Environ 80 % des pêcheurs sont allogènes, surtout des nigérians; ces pêcheurs ont avec leurs
pays d'origine des relations anciennes familiales, socio-économiques et culturelles qui favorisent
ces échanges transversaux. En outre les pêcheurs occupent la plupart du temps, en priorité les
zones limitrophes de leur pays d'origine et les zones enclavées et vivent en communautés
ethniques fermées réticentes à toute intégration avec les populations autochtones.

Le Nigéria est relié au Cameroun par une dizaine d'axes routiers praticables en toutes saisons et
par la voie maritime, tandis que le nord et le sud du Cameroun ne sont reliés que par deux axes. A
cela s'ajoute le racourcissement de ces axes par rapport à l'axe nord/sud du Cameroun. Les deux
facteurs attirent le poisson et d'autres marchandises vers le Nigéria.

En outre, le marché nigérian offre des termes d'échange probablement plus intéressants pour le
poisson camerounais et des biens d'équipement et d'autres marchandises. Les pêcheurs
traversant la frontière réalisent ainsi un double bénéfice, puisqu'en même temps, ils échappent
aux frais douaniers et aux différentes taxes appliqués au Cameroun.

Il est également probable que l'accès au crédit est facilité au Nigéria pour ces opérateurs (crédits
informels surtout) en raison des parentés évoquées ci-dessus, tandis qu'au Cameroun l'accès au
crédit reste encore difficile.

Des visites et entretiens pendant la mission du consultant, il ressort que:

Dans la province de l'Adamaoua, 60 % environ de la production est exportée vers le Nigéria


et la République centrafricaine.

Dans la province du Nord, environ 55 à 70 % de la production est exporté vers le Nigéria.


Dans la province de l'Extrême Nord, plus de 65 % de la production est exporté vers le
Nigéria et le Tchad en passant par la ville de Kousseri.

Le commerce du poisson se fait principalement sous forme de produits transformés


artisanalement (fumage, séchage).

5.1.2 Principales aires géographiques de distribution du poisson

Poisson frais et congelé

Douala est le principal centre pourvoyeur en poisson frais de la pêche industrielle et en poisson congélé
d'importation.

Cette position s'explique par l'importance des infrastructures portuaires de la ville. Le développement
des infrastructures portuaires de la ville a eu pour conséquence l'augmentation de la consommation à
Douala.

La répartition par aire de consommation peut être résumée comme suit (tableau 5):

Tableau 5
Répartition de la distribution de poisson frais de pêche
industrielle et du poisson congelé d'importation (en %)
AIRES POISSON FRAIS POISSON CONGELE
Douala 60 50
Yaoundé 30 compris dans le C-Sud
Littoral 9 8
Sud-Ouest - 9
Centre-Sud 1 26
Ouest - 6
Autres - 1

Le poisson frais de la pêche artisanale est distribué sur le littoral et aux alentours immédiats de centres
de production. Douala consomme 30 %, Kribi 20 % et Victoria 15 % de la production fraîche de la pêche
artisanale maritime.

Presque toutes les provinces du pays sont approvisionnées en produits congelés; mais on remarque
une forte baisse du sud au nord. Les deux provinces du centre-sud (Yaoundé) et du Littoral (Douala)
abssorbent plus de 75 % du poisson congelé importé.

Poissonnerie populaire et constante camerounaise, deux sociétés prédominantes importent plus de 90


% de la totalité des importations. La totalité des importations s'est chiffrée à 53,481 t en 1989/90 contre
68,538 t en 1988/1989, soit une baisse de 22 %. Les importations proviennent principalement du
Sénégal et de la Mauritanie et se composent pour environ 70 % de chinchards, sardinelles et
maquereaux.

Poisson transformé

La transformation artisanale engendre un trafic important de poisson à l'échelle du pays.

Les provinces du centre sud (Yaoundé) et de l'ouest (Bafoussam) absorbent plus de 70 % des échanges
de poisson transformé, tandis que les provinces du Littoral (7,5 %), du sud-ouest (2 %) de l'est (4 %) et
du nord-ouest (0,5 %) sont les plus défavorisées, compte tenu de leur consommation élevée en poisson
frais.
On peut résumer la distribution du poisson en général au Cameroun de la façon suivante:

- Douala : plus de 50 %
- Yaoundé et le Centre Sud : 30 %
- Province du littoral : 10 %
- Ouest :5%
- Autres provinces :5%

5.1.3 Infrastructures d'accueil, de traitement et de distribution

Poisson frais ou congelé

Le port de Douala offre des infrastructures adaptées au traitement et à la commercialisation du


poisson: quai de débarquement, eau potable, usine de glace, entrepôts frigorifiques et tunnel de
congélation permettent d'assurer la qualité du poisson débarqué.

Le poisson glacé de la pêche industrielle est acheminé vers l'intérieur pour ravitailler les principaux
marchés non côtiers.

Le poisson destiné à Yaoundé est transporté soit par des camions isothermes, soit par wagons
isothermes. La distribution partout ailleurs se fait par la voie routière à l'aide de camions ordinaires non
isothermes. Le poisson est emballé dans des caisses de 30–40 kg et glacé; les caisses sont chargées
dans les camions généralement sans glace.

Dans le secteur de la pêche artisanale, le taux de motorisation des embarcations est proche de 45 %
dans la pêche maritime artisanale. La motorisation raccourcit la durée de pêche et le temps mis entre la
capture des produits et le débarquement sur la pêche. Elle améliore la qualité des produits.

En revanche, il faut déplorer le manque d'infrastructures pour le débarquement et des moyens propres
au traitement (glace par exemple) et les mauvaises conditions d'hygiène et de manipulation du poisson.
La glace est peu utilisée: elle est très chère et rare; les caisses pour le transport sont en bois et la sciure
est utilisée comme isolant. Si ces contraintes étaient surmontées, la performance du secteur artisanal
pourrait être améliorée d'une manière significative, notamment à Kribi où il semble y avoir d'importantes
ressources en poissons nobles sur les fonds rocheux.

Le transport du poisson frais de la pêche artisanale utilise des moyens disponibles généralement non
isothermes: pirogues motorisées ou non, bicyclettes, motocyclettes, camions, taxi-brousses, trains,
etc. Sur les marchés de détail, le produit est vendu à l'étal, sans abri contre les aléas climatiques (forte
chaleur) et les invendus de la journée sont placés dans les congélateurs domestiques ou fumés.

Poissons transformés.

Les moyens de traitement sont rudimentaires; en outre le manque d'hygiène caractérise toute la filière.

Le conditionnement utilise du matériel obtenu à moindre coût:

panier, carton, ou sac de jute


papier d'emballage, feuille plastique
corde

Le transport utilise des camions privés, des pirogues, bicyclettes, etc. et d'importantes pertes se
produisent pendant le traitement et la commercialisation.

5.2 Commercialisation du poisson


5.2.1 Structure des prix
L'état intervient dans la vente des poissons de production locale et de poissons congelés d'importation
en fixant les prix par mercuriale.

Les objectifs de cette intervention de l'Etat sont d'une part, d'assurer des revenus stables aux
opérateurs privés du secteur, et d'autre part, de garantir des protéines animales pour toutes les couches
de la population, avec une attention particulière aux couches les plus démunies.

Cependant, l'examen de l'évolution des indices de prix de détail à la consommation permet de tirer les
conclusions suivantes:

L'indice des prix de détail à la consommation des produits alimentaires est resté plus élevé que
l'indice général des prix de détail de 1970 à 1990.

L'indice des prix des produits alimentaires a été multiplié par 4 en l'espace de 10 ans.

A Yaoundé, les prix réels de détail des produits alimentaires ont globalement baissé de 1986 à
1990; en effet, l'indice des produits alimentaires est passé de 534,5 à 474,0, soit une baisse de
11%, tandis que l'indice général a augmenté d'environ 14 %.

A Douala, on constate une hausse importante du prix du poisson fumé (bifaka), passant de 314
FCFA/kg en 1981 à 1603 FCFA en 1986, soit une hausse de 410 % en 5 ans (en moyenne 82 % par
an).

De tout ce qui précède, il résulte que l'augmentation de la demande conjuguée à la baisse, voire à la
pénurie en produits alimentaires, ont entraîné une augmentation des prix de détail à la consommation
des produits alimentaires (cas du bifaka à Douala).

Les tableaux 6 et 7 indiquent respectivement l'évolution des prix moyens annuels de quelques
produits alimentaires à Douala de 1981 à 1986 et les indices de prix de détail à la consommation
de 1986 à Yaoundé.

Tout ceci démontre que si les prix par mercuriale au débarquement sont apparemment respectés
par les armateurs et les importateurs, il n'en va pas de même au niveau du détail où la mercuriale
n'empêche pas l'application de la loi de l'offre et de la demande.

Au niveau du producteur, l'application du régime de la mercuriale revisée en 1990 aboutit à un prix


moyen qui varie, en fonction de la composition des apports dans les principales villes du pays. Les prix
dans les autres localités de l'intérieur sont théoriquement ceux fixés par la mercuriale augmenté du
coût du transport (annexe).

Tableau 6:
Evolution des prix moyens annuels de quelques produits alimentaires à Douala de
1981 à 1986
Mouton débité avec os Poulet vivant Bar frais Bifaka Stock fish Crevettes surgelées
Années
(kg) (unité) (kg) (kg (kg) (kg)
1981 2466 1754 433 314 3020 1216
1982 3464 2020 404 1068 3350 1495
1983 4100 2450 540 1552 3500 2005
1984 4144 2388 704 1269 3575 2539
1985 4084 3115 730 1734 3575 1737
1986 - 1850 730 1603 3733 2902

Tableau 7
Evolution des indices des prix de détail à la
consommation (Base 100 = 1968) de 1970 à 1985 à
Yaoundé
INDICE DE
ANNEE INDICE GENERAL PRODUITS
ALIMENTAIRES
1968 100 100
1970 111,3 116,3
1972 120,2 130,3
- - -
- - -
- - -
1981 323,8 372,1
1982 366,8 442,7
1983 424,5 508,6
1984 471,7 531,5
1985 529,4 527,3
1986 570,4 534,5

Les prix au producteur sont influencés par un grand nombre de facteurs:

matériels et fournitures consommés (caburant, glace, emballage, eau, électricité)

transport et autres services consommés (loyer professionnel, entretien des bateaux, etc.)

frais de personnel

impôts et taxes diverses

intérêts et amortissements

charges diverses

L'analyse des coûts consolidés de COPEMAR et PECAM de 1987/88 à 1988/90 révèle une baisse des
frais de personnel de 80 % et une hausse des impôts et taxes de 33 %, ainsi qu'une hausse des autres
services consommés de 161 %.

Pour le poisson congelé ces charges ont trait au transport, aux frais de douane, de manutention et de
manipulation et aux taxes. Avec l'application du minimum imposable de 200 FCFA/kg à tous les
produits halieutiques à l'importation et des différentes taxes, le prix du kg de chinchard revient
actuellement à 290,0 FCFA contre 260,4 FCFA/kg avant 1988, à l'importateur.

Le prix de gros du chinchard est passé de 324 FCFA/kg en 1988 à 349 FCFA/kg en 1990, soit une
hausse de 8%. La marge bénéficiaire actuelle est de 59 FCFA/kg de chinchard contre 65,6 FCFA/kg
avant 1988. Globalement la marge bénéficiaire a donc baissé sur le poisson congelé d'environ 8 %.

Pour les poissons frais de la pêche industrielle vendus au détail et les poissons de la pêche artisanale
(frais ou transformé), le prix est loin d'être stable et varie en fonction de beaucoup de facteurs:

la loi de l'offre et de la demande

le système de vente très varié - la vente du poisson se fait à l'unité, par petits tas, par cuvettes en
tenant compte des relations ou des habitudes de vente
le nombre d'intervenants dans la chaîne de distribution (pêcheurs, épouses de pêcheurs,
revendeurs, transporteurs)

la qualité du poisson.

Les tableaux 8 à 12 résument quelques prix relevés lors de la mission à Yaoundé, Kribi, et dans le nord
du Cameroun.

Tableau 8
Relevé de prix de poisson au marché central de Yaoundé
(01.08.1991)
Espèces Prix (FCFA/kg) Provenance
Ethmalose 200–250 Littoral
Fumé    
Machoiron 600–800 Lakdo
Carpe 800 "
Hétérotis 650 "
Silure 1300 Adamaoua
Sardinelle 800–1000 Sud-Ouest
Séché    
Synodontis 1250 Lakdo
Crevettes 1200–1400 Littoral

Tableau 9
Prix relevés dans la province de Kribi (FCFA/kg) le 05–08–1991
Poisson frais Poisson frais Poisson congelé Poisson congelé Poisson fumé
Espèces
(Producteur) (marché) (gros) (détail) (détail)
Sardinelle 100 200 - - 1200
Bar 3–7 à 1000 550 555–665 625–710 1700
Dorade 3–5 à 1000 - 555 620 -
Friture 1 assiette à 100 300 - - 1800
Raie-guitare 5/100 à 1/2500 - - - -
Brochet - 620 - - -
Carangue - 375 - - -
Maquereau - - 380 425 -
Machoiron - - 380 425 -
Mérou - - 555 625 -
Capitaine - - 555 625 1000
Ethmalose 90 - - - 900

Tableau 10
Relevé de prix à Lakdo (FCFA/kg le 10.8.1991
Produit Producteur Grossiste Détaillant
Poisson fumé      
Carpe 300 320 600
Hétérotis - - 750
Machoiron 240 280 625
Poisson séché      
Machoiron 200–220 260 800
Carpe 160 240 500–600

Tableau 11
Relevé de prix à Maga (FCFA/kg) le 11.8.91
Produits Grossiste Détaillant
Poisson séché    
Synodontis 420 500–800
Mormyrops en sachets - 800–1000
Tilapia - 625
Poisson fumé    
Hétérotis 650 800–900
Silures 600 650–700

Tableau 12
Relevé de prix au marché de Kousseri (FCFA/kg) le
12.8.91
Produit Détail
Poisson frais  
Synodontis 150–200
Carpes 200
Mulet 350
Clarias 400
Poisson séché  
Synodontis 450
Tilapia 1000–1200
Alestes 1000
Poisson fumé  
Hétérotis 2000

L'analyse de ce qui précède appelle les observations suivantes:

1. Il y a deux systèmes de prix en vigueur au Cameroun:

le prix fixé par le gouvernement pour le poisson congelé importé et le poisson frais de
production locale industrielle est déterminé pour procurer un profit à chaque niveau de la
chaîne de distribution, du producteur au consommateur, avec des variations selon les villes
les plus importantes pour compenser les frais de transport et divers autres coûts.

Son objectif est d'assurer un prix raisonnable sur le marché interne pour le poisson
considéré comme une denrée stratégique, principalement pour les couches le plus
défavorisées de la population.

Dans la mesure où les autorités ont pu contrôler effectivement les prix, cette politique a été
appliquée.

le système parallèle opère dans tout le secteur artisanal et au niveau des petits
commerçants de poissons congelés ou de la pêche industrielle. Ce systéme est régulé par
le jeu de l'offre et de la demande. Par exemple, le poisson de transformation artisanale
bifaka (ethmalose fumé) a subi une fluctuation importante, passant de 314 FCFA/kg en
1981 à 1603 FCFA/kg en 1986.

2. Les marges bénéficiaires dans le système officiel ne dépassent guére 8%, tandis qu'elles
atteignent 30 à 100% dans le circuit paralléle.

3. En général, le poisson congelé est le produit le moins cher même en l'absence du contrôle de prix.

5.2.2 Impacts de la fiscalité et des taxes

La pratique de la pêche ou des activités liées à la pêche donne lieu aux paiements de redevances ou de
taxes fixées par la loi des finances selon le barême suivant (annexe 3).

i. Redevance sur les licences de pêche industrielle annuelles

T = 5 000 × j × f
où j = tonnage de jauge brute
f = coefficient variable selon la pêche
1 : chalutage ordinaire
2 : pêche des crustacés
½ : pêche des clupéidés

ii. Redevance sur le permis de pêche artisanale annuel

pêche aux poissons: 3000 FCFA/an


pêche aux crustacés: 5000 FCFA/an

iii. Taxes de production

poissons: 2 FCFA/kg
crustacés: 4 FCFA/kg

iv. Taxes de contrôle d'activité

ouverture d'une poissonnerie: 5 % de la patente annuelle


certificat de conformité technique: 2000 F/an
autorisation de transport: 2500 F/an/véhicule

v. Taxes d'inspection sanitaire sur le commerce

commerce local
importation (voir annexe 3)
exportation

vi. Minimum imposable à l'importation de poisson congelé (frais de douane): 200 FCFA/kg.

Il faut voir comment les diverses taxes ou droits de douane affectent l'offre et la demande de poisson,
les recettes de l'Etat, le bien-être social de toutes les couches de la population, avec une attention
particulière aux couches les plus démunies.

5.2.2.1 Effets sur les recettes de l'Etat

L'on dispose de peu d'information chiffrée pour vérifier l'impact de ces diverses taxes sur les recettes de
l'Etat.

Il est vraisemblable que le montant des taxes de production et des taxes d'inspection sanitaire sur les
marchés est en grande partie évadé.
5.2.2.2 Effets sur le consommateur

Le poisson est la nourriture de base des consommateurs camerounais - les taxes ont un effet
bénéfique sur la production locale; mais celle-ci est limitée par l'insuffisance des moyens de production
et de valorisation, et par la relative pauvreté des eaux maritimes du pays. La production ne peut donc
suivre la demande qui reste forte. En outre, les diverses taxes relévent le prix payé par le consommateur
au-dessus du prix normal et le mettent hors portée pour les couches les plus démunies de la
population.

5.2.2.3 Effets sur l'approvisionnement

L'approvisionnement est soumis aux aléas du marché international (intrants à la pêche nationale,
importation de poisson congelé par exemple).

Les diverses taxes amenuisent considérablement les marges bénéficiaires des entreprises, les
difficultés de trésorie qui en résultent font que sur le marché international des produits congelés par
exemple, les sociétés du pays ne soutiennent pas la concurrence des importateurs d'autres pays.

En outre elles découragent l'effort national de production et génèrent un circuit d'exportation informel
vers les pays limitrophes.

Vu tout ce qui précède, le consultant suggére les mesures suivantes:

suppression de la taxe de production parce qu'elle crée la méfiance des opérateurs économiques
vis-à-vis de l'administration et favorise des flux d'exportation informels vers les pays limitrophes
(Nigéria par exemple). En outre les agents des pêches rencontrés sur les marchés agissent en
tant que percepteurs des taxes, délaissant les activités d'encadrement et de collecte des données
statistiques.

Une mesure alternative pourrait être l'incorporation de cette taxe dans les redevances sur les licences
ou les permis de pêche afin de réduire l'assiette fiscale.

en ce qui concerne la libéralisation des prix du poisson sur le marché intérieur, l'expert consultant
n'a pas une opinion définitive sur ce point très délicat.

a. Arguments plaidant pour une libéralisation des prix

Si les prix par mercuriale au débarquement sont respectés pour les armateurs et les importateurs,
il n'en va pas de même au niveau du détail du poisson frais et congelé où la mercuriale n'empêche
pas l'application de la loi de l'offre et de la demande.

En ce qui concerne le poisson congelé, le prix de gros du chinchard est passé de 324 FCA/kg en 1988 à
349 FCFA/kg actuellement, soit une hausse de 8 %. Mais en même temps, la marge bénéficiaire est
passée de 63,6 FCA/kg avant 1988 à 59 FCFA/kg actuellement, soit une baisse de 8 %. Il en résulte que
l'effet de l'augmentation de la mercuriale en 1990 est nul, car celle-ci ne fait que compenser
l'application du minimum imposable de 200 FCFA/kg décidée en janvier 1988 sur le poisson congelé.

b. Arguments plaidant contre une libéralisation des prix

Cette éventualité est difficilement réalisable par ces temps de crise sociale, économique et politique où
les revenus sont bloqués ou en baisse. En plus, elle ne pénalisera que les plus démunis dont les petits
pélagiques consituent la nourriture de base.

En général, il est évident que la fixation des prix du poisson a un effet défavorable à la fois pour les
importateurs et les producteurs de la pêche industrielle. Le poisson importé doit être acheté sur le
marché international au prix courant qui fluctue selon le loi de l'offre et de la demande. La fixation de
prix sur le marché intérieur pose le problème d'achat du poisson pendant les périodes où le prix
international est trop élevé pour permettre aux importateurs d'avoir une marge convenable.

En outre, la flotte industrielle locale doit également faire face à une augmentation continuelle des
charges d'environ 15–20 % par an. De plus, la fixation du prix par mercuriale encourage le
débarquement d'une assez grande quantité au détriment de la qualité, car aucune réglementation ne
spécifie la taille minimale des poissons débarqués.

Enfin, la fixation des prix décourage les efforts d'investissement dans le secteur d'activité qui relève
essentiellement du secteur privé.

6. PROBLÈMES DES PERTES APRÈS CAPTURE


6.1 Constats de la situation
L'évaluation des pertes de poisson est assez complexe et difficile car elle requiert beaucoup de temps
d'étude de terrain.

Néanmoins, l'expert a pu identifier divers types de pertes de poisson au Cameroun:

1. Les pertes physiques sont dues à des excédents temporels de production et à la mévente qui en
résulte, ainsi qu'aux aléas des intempéries et à l'infestation par les insectes. On peut estimer ces
pertes à 15 %. En prenant pour hypothèse une consommation apparente de 160 000 t, elle
affecterait environ 24 000 t de produit par an. Cependant, il est relativement rare que
d'importantes quantités de poisson soient perdues car on a toujours diverses méthodes
d'utilisation: fermentation, fumage, séchage, engrais pour les plantes et aliments pour le bétail.

2. Les pertes économiques résultent de la perte de valeur du poisson capturé et/ou transformé, à
cause du manque des moyens d'écoulement à l'état frais où à cause de la technologie elle-même
(calcination ou séchage dans des conditions atmosphériques défavorables, problème des
moyens de stockage et d'emballage). Les pertes constituent un manque à gagner puisqu'elles se
chiffrent à des dizaines de millions de FCFA par an.

3. Un cas spécial des pertes de poisson est formé par des opportunités manquées à cause de la
faiblesse dans les systèmes pré- ou post-capture. C'est par exemple la sous-exploitation
d'espèces comme les petits clupéidés à Lakdo et l'inexploitation des fonds rocheux de Kribi où il
semble y avoir d'importantes ressources en poissons nobles.

6.2 Evaluation des actions entreprises


L'accent a été généralement mis sur le développement des productions et moins sur la valorisation des
produits par la transformation et la conservation. Des acquis existent, mais le problème essentiel est
celui de leur diffusion et de leur adaptation à l'échelle du pays.

Exemples

1. Travaux de recherche à Limbé sur l'amélioration des moyens de préservation et de conservation


technique existants.

i. Séchage au soleil de poisson traité en forte solution de sel pendant 2 heures. Le produit se
conserve pendant 5 jours.

ii. Séchage au soleil à 50 % suivi d'un fumage et package en sachets de polyéthylène. Le


produit a un goût excellent, un bon degré de séchage, une bonne conservation et permet un
gain d'énergie.
2. Introduction de fours chorkor à Ebodjé, Efufup, Lakdo et Maga et emballage des poissons séchés
en sachets polyéthylène à Maga démontrant que les technologies traditionnelles font preuve
d'une certaine capacité d'adaptation.

6.3 Problèmes
Les entretiens et les visites de terrain ont revelé les problèmes suivants:

Carence de projets sur le volet valorisation des produits de pêche.

Insuffisance dans la formation des agents chargés de la vulgarisation.

Absence d'outils nécessaires à la vulgarisation.

Absence d'échanges et de circulation de l'information.

difficultés dues à l'acceptabilité des produits, les produits nouveaux ont toujours signifié
modification de goût (moins fumé, plus salé) ou produits plus chers, donc inaccessibles aux
populations rurales à faible revenu.

7. RECOMMANDATIONS GENERALES
Il faut une approche intégrée et progressive pour prendre en compte toutes les étapes et éviter de créer
des goulets d'étranglement.

7.1 Poisson frais et congelé


Les obstacles pour la distribution du poisson à l'état frais concernent le manque d'infrastructures de
débarquement, des moyens adéquats de conservation à bord et à terre (glace, conteneurs isothermes),
le manque d'aménagement des marchés (absence d'eau potable, d'aires abritées) et les mauvaises
conditions d'hygiène et de manipulation du poisson.

La glace et les conteneurs isothermes manquent à toutes les étapes de la distribution. Lorsque la glace
est présente, le prix est trop élevé. Dans la plupart des cas, cette glace est utilisée aprèsle
débarquement, dans des caisses en bois sans isolation.

Pour ce qui concerne le poisson congelé, sa distribution est limitée par une insuffisance dans le
développement de la chaîne de froid. Cette limitation se retrouve à plusieurs niveaux:

gestion et coût de manutention des chambres de stockage


parc insuffisant de camions isothermes
faiblesse du réseau routier surtout dans la partie sud-est du pays.

Généralement on trouve le poisson congelé là où il peut être acheminé.

Recommandations

1. Développement d'infrastructures légères (débarcadères aménagés permettant d'améliorer les


conditions d'hygiène et de manipulation) et de fabriques de glace de petites dimensions à Lakdo,
Kribi, Maga. (Crédit, exonération des taxes, énergie à des prix favorables).

2. Formation et sensibilisation des agents de pêche et des opérateurs privés à la manipulation du


poisson à bord.

3. Développement des formations aux techniques de froid et incitation fiscale pour la création d'un
réseau secondaire de froid concurrentiel.
4. Thèmes de recherche relatifs aux conteneurs isothermes adaptés et aux énergies alternatives
(éolienne, solaire).

7.2 Transformation artisanale


Les obstacles concernent les points suivants:

moyens traditionnels peu efficaces des points de vue: énergie, capacité, qualité des produits

problème de la déforestation, sensible dans les zones de mangroves

infrastructures de stockage, procédés d'emballages rudimentaires favorisant le développement


des insectes

utilisation des insecticides toxiques (dieldrine à Lakdo) confronté au niveau élevé des expertises
et des coûts d'analyses des résidus.

Recommandations

Amélioration des équipements, méthodes, et moyens de stockage et de transport.

Transfert et vulgarisation des technologies améliorées, permettant des économies de bois et


programme de reforestation s'appuyant sur des espèces à croissance rapide, principalement au
nord du pays.

Thèmes de recherche sur les séchoirs solaires au nord et sur les méthodes sûres d'emploi des
insecticides. La collaboration avec des instituts régionaux, africains ou étrangers sera nécessaire.

7.3 Zones enclavées


L'enclavement de certains sites de production présente deux inconvénients majeurs:

Les pêcheurs sont obligés de transformer et stocker la totalité des captures avec tous les risques
décrits ci-dessus, car l'écoulement des produits n'est pas régulier.

En outre, les centres ne bénéficient guère des interventions de l'Etat dans le sens d'une
amélioration des conditions de vie (santé, éducation).

Recommandation

Promouvoir toute action visant le désenclavement (pistes, pirogues motorisées) des zones de pêche,
pour permettre les échanges commerciaux plus rapides et une assistance technique et sociale aux
producteurs.

7.4 Ressources halieutiques sous-utilisées


Les potentialités en ressources halieutiques sous-utilisées existent: cas de micro-clupéides à Lakdo,
et des captures accessories éventuelles de la pêche crevettière. De même une zone favorable pour la
pêche existe à Kribi (zone rocheuse) mais les potentialitiés sont pour l'instant inconnues.

Recommandations

Thèmes de recherche pour évaluer le potentiel en ressources halieutiques sous-utilisées à Lakdo


et à Kribi dans la zone rocheuse (Rocher du Loup).

Expérimentation de la pêche à la palangre dans la deuxième zone pour mesurer l'importance des
potentialités halieutiques.
Encouragement des transbordements de captures accessoires éventuelles-entre les navires de la
pêche crevettière congelant en mer et les embarcations de la pêche artisanale.

7.5 Commerce
Il faut insister dans cette rubrique sur le commerce informel vers les pays limitrophes d'une partie des
prises de la pêche (20 000 t) qui fait défaut au niveau du commerce intérieur.

Il convient de souligner que ce commerce est le fait de pêcheurs ou de commerçants allogènes pour la
plupart. En outre, le prix élevé des équipements oblige certains pêcheurs camerounais à des
déplacements hors des frontières pour aller chercher les équipements contre la vente de leurs produits.

Recommandations

Il est extrêmement difficile de s'opposer à cette exportation mais l'organisation des opérateurs en
groupements d'intérêt économique, le développement des infrastructures de transport, ainsi que des
mesures d'incitation administratives, techniques et financières permettraient de réduire les exportations
vers les pays limitrophes.

7.6 Vulgarisation
Les contraintes à la vulgarisation des acquis tiennent:

au faible pouvoir d'achat des populations

à la rentabilité des innovations proposées

à l'acceptabilité/adaptabilité des nouvelles techniques en rapport avec les conditions de vie et de


travail des bénéficiaires. Les innovations doivent en outre correspondre aux besoins des
populations-cibles et doivent avoir fait leur preuve. Enfin une sensibilisation grand-public est
nécessaire (Audio-visuel, média).

Recommandations

Aménagement de centres d'appui et de démonstration et mise en place d'une documentation


appropriée et des moyens audio-visuels et de démonstration pratique.

Organisation de voyages d'études supposant un choix judicieux des participants.

7.7 Formation
Les aspects liés à la valorisation sont peu pris en compte dans les programmes de formation.

Recommandation

Au niveau des cadres de conception, des agents de terrain et des opérateurs, il faut prévoir des
séminaires de formation/recyclage, d'initiation aux innovations technologiques et aux problèmes
socio-économiques, liés à la diffusion de l'information ainsi qu'aux techniques d'évaluation.

7.8 Documentation/Information
Le consultant suggère de:

réaliser un inventaire bibliographique spécifique aux thèmes sur la valorisation (études,


documents techniques, films, vidéos, compte-rendus d'expérience);

produire des documents didactiques (panneaux, manuels, diapositives).


7.9 Recherche
La recherche souffre d'une insuffisance de ressources (finance, matériel, hommes), d'une absence de
collaboration horizontale entre instituts; en outre de nombreux travaux existent mais la diffusion des
résultats n'est pas assurée.

Recommandations

préciser la situation actuelle en matière de recherche sur la valorisation des produits de pêche et
dégager les priorités. Les thèmes prioritaires de recherche pour les années à venir seront:

1. Conteneurs isothermes et glace.

2. Mise en valeur des espèces sous-utilisées (petits clupéides à Lakdo, pêche à la ligne dans
les zones rocheuses de Kribi et captures accessoires éventuelles de la pêche crevettière.

3. Amélioration des conditions d'emballage et de stockage.

4. Evaluation de l'impact socio-économique des innovations sur les populations-cibles.

5. Evaluation de l'effet des insecticides sur les produits traités.

8. CONCLUSION GENERALE
Au Cameroun, le poisson est un ingrédient presque journalier du repas; il représente par conséquent la
source la plus importante de protéines animales.

Le secteur de la pêche et particulièrement le sous-secteur de la valorisation et de la commercialisation


connaît des difficultés. Pour surmonter ces difficultés, des actions de développement sont nécessaires
dans les domaines objets des recommandations prévues au chapitre 7, dont est résumé ci-après
l'essentiel:

1. Extension de la distribution du poisson sous toutes ses formes. Le réseau routier se développe
rapidement et les routes principales sont d'une qualité permettant l'utilisation des moyens
propices, pour la distribution du poisson frais ou congelé.

L'absence ou l'impraticabilité des routes secondaires surtout en saison de pluie constitue encore
un frein à la distribution intérieure du poisson.

2. Amélioration des méthodes de stockage et de conservation du poisson. Le fumage et le séchage


sont les deux méthodes dont l'intérêt a été reconnu dans toutes les provinces du pays. Déjà ces
méthodes permettent de transformer le poisson frais en un produit qui se conserve longtemps.

Il est recommandé de multiplier les essais déjà existants pour améliorer les emballages et les
méthodes de stockage afin de faciliter la commercialisation.

3. Amélioration des méthodes de commercialisation des produits de la pêche.

Une amélioration de la commercialisation demande un développement du réseau routier pour


favoriser les échanges entre le nord et le sud du pays, un approvisionnement régulier en
équipements de pêche à un prix intéressant sur un marché libre, une facilitation de l'accès au
crédit pour les opérateurs économiques du secteur et une harmonisation du système de taxation
et des impôts pour ne pas décourager ces opérateurs.

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CONTY, Ph., 1964. Commerce du poisson dans le nord du Cameroun. ORSTOM.

Halin, L.J.J., 1977. Rapport de mission dans quatre pays de la région (Zaïre, Congo, Gabon, Cameroun,
du 3-17/1/77. COPACE.

Matton, E., 1982. Marchés des petites espèces pélagiques congelées. FAO Doc. Tech. Pêches,
(221):130 p.

Siry, L.W., 1982. Rapport de mission au Cameroun et au Ghana.

Samba, A., 1986. Collecte et traitement des statistiques de pêche artisanale au Gabon au Cameroun et
au Togo. COPACE/TECH/86/77.

Kromer, J.L., 1986. Lace de Lakdo: premières données limnologiques. Les clupéides, une ressource
exploitable - amélioration des méthodes de fumage du poisson-Programme Chorkor.

Diouf, N.S., 1987. Les techniques artisanales de traitement et conservation du poisson au Sénégal, au
Ghana, au Bénin et au Cameroun.

Bonzon, A., 1988. Contribution to the formulating of a five-year plan for the fisheries sector in Tanzania.

Njamen, D. et A. Mboka, 1988. Rapport d'étude sur l'évolution des importations des produits d'origine
animale et halieutique au cours des exercices 1986/87 et 1987/88.

Diomandé, L., 1988. Commercialisation du poisson salé, séché, fumé et d'autres produits traditionnels à
base de poisson au Sénégal, en Guinée-Bissau et en Guinée.

Sagna, V.O., 1990. Etat actuel des ressources halieutiques du Bassin du Lac Tchad et programme pour
son aménagement et/ou sa conservation.

Laureti, E., 1990. Fish and Fishery products. World apparent consumption statistics based on food
balance sheets (1975–86) FAO Fisheries Department.

Vallet, F., 1991. Etude sur la pisciculture au Cameroun. FAO/TCP/CMR/0053.

Njinkeu, D., 1991. Contribution à l'élaboration de la politique alimentaire du Cameroun: le cas des
viandes.

Corsi, F., 1991. Etude sur la pêche maritime au Cameroun. FAO/TCP/CMR/053.

CEA/FAO, 1991. Les mesures visant à améliorer l'utilisation et la commercialisation du poisson en


Afrique centrale (en cours de publication).

Matthes, D.H., 1991. Etude sur la pêche continentale au Cameroun. FAO TCP/CMR/0053.

ANNEXE 1
Termes de référence - Programme de travail - Personnes rencountrées

1. TERMES DE REFERENCE

Sous la supervision du chef d'équipe et en collaboration étroite avec les spécialistes nommés par le
Gouvernement et les autres membres de l'équipe, les responsabilités de l'expert conseil ont été de:

identifier et évaluer les différentes techniques de traitement et de commercialisation, ainsi que


les systèmes de distribution et commercialisation des produits halieutiques;

évaluer les structures des prix y compris les systèmes de taxation du commerce du poisson;
identifier les structures d'importation et d'exportation des produits de la pêche d'origine
camerounaise - cette analyse devrait faire ressortir les estimations de la demande à moyen
terme;

proposer les alternatives possibles pour réduire les pertes après récolte et pour améliorer les
systèmes de distribution et de commercialisation des poissons frais et traités;

préparer un rapport détaillé de ses observations et recommandations avant son départ du pays
ainsi que de courts articles sur les points les plus importants devant faire l'objet de discussions
au séminaire national sur les politiques et la planification.

2. PROGRAMME DE TRAVAIL

23/24 - Documentation sur la valorisation et la commercialisation du poisson


1. Côte d'Ivoire:
juillet au siège d'Infopêche.
- Siège administratif de la FAO
26/07-
2. Italie: - Département des Pêches
31/07
- Documentation au Département des Pêches.
3. Cameroun: - Prise de contact avec la FAO, le responsable d'équipe du projet
31 juillet TCP/CMP/0053 et le Chef du Service de la pêche artisanale
- Documentation.
- Prise de contact avec le chef de service de la pêche industrielle
1er août - Visite du marché central de Yaoundé
- Prise de contact avec la Direction des Prix Poids et Mesures (DPPM).
- Visite à Mme Mvundi (Direction du Commerce et de l'Industrie (DCI)
- Institut de Recherches Zootechniques (IRZ)
2 août
- Visite des Poissonneries. (Poissonneries populaires et constantes
Camerounaise).
- Départ pour Kribi
- Visite au Poste de contrôle d'Ebodjé
5 août
- Visite à Beyo, au “Rocher du Loup”
- Visite à Grand-Batanga, du fumoir Chorkor.
- Plage de débarquement de Bwambé
- Marché de détail de Kribi
- Poissonneries populaires de Kribi
6 août - Séance de travail à la section pêche de Kribi
- Société de Développement maritime (Kribi)
- Visite à Londji-Plage
- Retour à Yaoundé.
7 août - Documentation à Yaoundé.
- Visite à Akonolinga
- Prise de contact avecle chef du Centre de pêche
8 août
- Visite du débarcadère d'Akonolinga
- Visite du four Chorkor à Efufup.
- Départ pour Garoua
- Visite de Lakdo sur la Benoué (marché au poisson)
10 août
- Prise de contact avec le chef du Centre de pêche et le responsable du
projet de développement de la pisciculture.
11 août - Départ pour Maroua et Maga
- Prise de contact avec le chef du Centre de pêche de Maga
- Marché de Maga
- Retour à Maroua.
- Départ pour Kousseri
- Prise de contact avec le chef du Centre de pêche à Kousseri
12 août
- Visite du marché de détail
- retour pour Maroua et Yaoundé.
- Rédaction du rapport de mission
13–24
août - Assistance au chef d'équipe du projet TCP/CMR/0053 pour la mise
en forme du rapport du projet.
25 août - Départ pour Rome.
4. Italie 26 août - Compte rendu partiel de la mission
26/8- - Participation à la Consultation d'experts FAO/DANIDA sur l'Assurance
7/09 de qualité des produits de la pêche, à Lyngby, Danemark.
5. Danemark
7–11 - Continuation du compte-rendu à la FAO de la mission
septembre TCP/CMR/0053.

3. PERSONNES RENCONTREES

Côte d'Ivoire

Dr. A. TALL, INFOPECHE, Service technique


M. Tadesse, Chargé du Programme, Représentation de la FAO en Côte d'Ivoire

Italie

Dr Krone, Assistant du Directeur général, a.i., Département des Pêches (FAO)


M. Watanabé, Service des opérations, FAO
M. Teutscher, FII, FAO

Cameroun

M. Le Représentant de la FAO
M. Sheves, Chef d'équipe du projet
M. Affian B. Joseph, Chef de Service pêche artisanale
M. Mboka Albert, Chef de Service pêche industrielle
Mme Mvundi, Direction du Commerce et de l'industrie
M. Aïssi, Direction des Prix, poids et mesures
Responsables de la poissonnerie populaire (Yaoundé, Kribi)
M. Botoko Luis, pêcheur (Ebodjé)
Mme Gnamaloba Jacqueline, Présidente du groupement des femmes à Ebodjé
M. Anda Jean, Chef poste contrôle de pêche de Kribi
M. Zo'obo Luc, moniteur des pêches, à Kribi
Chef du secteur de la pêche de Kribi
Responsable de la Société de développement maritime (SDM) à Kribi
Chef du campement des pêcheurs de Londji-Plage
M.Owona Noah Philippe, Chef du Centre des pêches à Akonolinga
Dr. Kitmo Denis, Chef du secteur pêche Maroua
M. Keyser, Chef du projet de la pisciculture sur le barrage de Lakdo
Dr. Baba, Chef du secteur pêches à Maroua
M. Délégué provincial de Maroua
M. Daliwa, Responsable du Centre de pêche de Maga
M. Hassan, agent communal à Kousseri

ANNEXE 2
Annexes a l'Arreté No/MINDIC/DPPM/SDP/P3 fixant les tarifs des poissons frais de production locale et
les poissons congelés d'importation

ANNEXE I - VILLE DE DOUALA

PRIX DE PRIX DE PRIX


VENTE VENTE DE
DESIGNATION
ARMATEUR ET GROSSISTE VENTE
IMPORTATEUR DETAIL
TABLEAU I
191 219 240
Petite sole, Pelon, Plate sardinelle, Bellolo
TABLEAU II
Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mullet,
Bonite, Pompanos, Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, 349 371 415
Requin, Disque, Tazar, Sakas, Nguignane, Brochet F, Capitaine,
Nguinée
TABLEAU III
Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle,
Courbine, Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, 519 546 610
Daurade rose, carpe rouge, Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros
disque, Bar, Badèche, Carpe métis
TABLEAU IV
631 658 700
Grosse pièce

ANNEXE II - VILLES DE YAOUNDE ET BAFOUSSAM

DESIGNATION PRIX DE PRIX


VENTE DE
GROSSISTE VENTE
DETAIL
TABLEAU I
227 245
Petite sole, Raie pélon, Plate sardinelle, Bellolo
TABLEAU II
Chinchard, Carrangue Roncador,Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos,
382 420
Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque, Tazar, Sakas, Nguignane,
Brochet F, Capitaine Nguinée
TABLEAU III
Pagre, Bossus, Carpe noir, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine,
556 615
Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge,
Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis
TABLEAU IV
667 710
Grosse pièce

ANNEXE III - VILLE DE BERTOUA

DESIGNATION PRIX DE PRIX


VENTE DE
GROSSISTE VENTE
DETAIL
TABLEAU I
241 260
Petite sole, Raie pélon, Plate sardinelle, Bellolo
TABLEAU II
Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos,
394 435
Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque, Tazar, Sakas, Nguignane,
Brochet, Capitaine, Nguinée
TABLEAU III 569 630
Pagre, Bonite, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Corvinato,
Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge, Rosada,
Ombrine, Capitaine,Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis
TABLEAU IV
680 720
Grosse pièce

ANNEXE IV - VILLE DE GAROUA

DESIGNATION PRIX DE PRIX


VENTE DE
GROSSISTE VENTE
DETAIL
TABLEAU I
264 280
Petite sole, Raie pélon, Plate sardinelle, Bellolo
TABLEAU II
Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos,
416 460
Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque tazar, Sakas, Nguignane,
Brochet F, Capitaine F, Nguinée
TABLEAU III
Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine,
591 655
Corvinatto, Corvina, Congre, Tasergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge,
Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis
TABLEAU IV
702 745
Grosse pièce

ANNEXE IV - VILLE DE BAMENDA

DESIGNATION PRIX DE PRIX


VENTE DE
GROSSISTE VENTE
DETAIL
TABLEAU I
231 250
Petite sole, Raie, Pelon, Plate sardinelle, Bellolo
TABLEAU II
Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos,
384 425
Machoiron, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque tazar, Sakas, Nguignane,
Brochet F, Capitaine F, Nguinée
TABLEAU III
Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine,
559 620
Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge,
Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe métis
TABLEAU IV
670 710
Grosse pièce

ANNEXE IV - VILLE DE BUEA

DESIGNATION PRIX DE PRIX


VENTE DE
GROSSISTE VENTE
DETAIL
TABLEAU I
221 240
Petite sole, Raie, Pelon, Plate sardinelle, Bellolo
TABLEAU II
Chinchard, Carrangue, Roncador, Japon noir, Yawal, Mulet, Bonite, Pompanos,
374 415
Machoirn, Tambar, Friture, Ceinture, Requin, Disque tazar, Sakas, Nguignane,
Brochet F, Capitaine F, Nguinée
TABLEAU III 549 610
Pagre, Bossu, Carpe noire, Mérou, Sompatte, Mademoiselle, Courbine,
Corvinatto, Corvina, Congre, Tassergal, Brochet, Daurade rose, Carpe rouge,
Rosada, Ombrine, Capitaine, Gros disque, Bar, Badèche, Carpe noire
TABLEAU IV
660 705
Grosse pièce

ANNEXE 3
REPUBLIQUE DU CAMEROUN PAIX - TRAVAIL - PATRIE

Extrait de la loi N° 86/001 du ler juillet 1986 portant loi des finances de la République du Cameroun pour
l'exercice 1986–1987

ARTICLE 13 - Les dispositions de l'article 13 de la Loi des Finances n) 84/002 du 30 juin 1984 relative à
la taxe d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits halieutiques sont modifiées et
complétées comme suit:

ARTICLE 13 NOUVEAU: Les taxes d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits
halieutiques sont fixées selon le barème suivant:

I    Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire de contrôle d'activité

1. Ouverture d'un établissement d'exploitation de produits animaux ou d'origine animale autres que
les poissonneries: 5 000 F

2. Ouverture d'une poissonnerie: 5 % de la patente annuelle

3. Délivrance de certificat de conformité: 2 000 F/an

4. Autorisation de transport par véhicule spécialisé:2 500 F/an par véhicule

5. Licence de pêche:

  T=R×J×P
T = montant de la taxe en francs
R = redevance de base fixée à 5 000 F
J = tonnage de jauge brute du navire
P = coefficient variable (P=1 pour chalutage ordinaire et P=2 pour
pêche des crustacés).

6. Permis de pêche A pour la pêche semi-industrielle : 50 000 F/an

7. Permis de pêche B pour la pêche sportive: 25 000 F/an

8. Permis de pêche D pour la petite crevette: 5 000 F/an

9. Permis de pêche E pour la pêche artisanale: 3 000 F/an

II Les taxes d'inspection sanitaire vétérinaire à la production

1 Pêche (débarquement au port)


poisson: 2 F/kg
 
crevettes: 4 F/kg
2 Abattoirs et Tueries
  - abattage de bovins et chevaux: 500 F/tête
- abattage de petites espèces: 100 F/tête
- volaille: 5 F/tête
3 Usine de fabrication de lait, beurre, yaourt, fromage, miel, conserve de viande et de poisson: 0,1 %
de la valeur de la production, payable mensuellement.

III Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur le commerce local

1 Produits de ferme (animaux sur pieds, oeufs)


  - Bovins et chevaux: 150 F/tête
  - Porcins, ovins, caprins: 50 F/tête
  - Poulets et poules de réforme: 5 F/tête
  - Oeufs de consommation: 0,5 F/oeuf

2. Produits frais ou congelés; produits salés, secs, fumés ou mis en conserves: 12% de la patente
annuelle

3. Cuirs et peaux, cire d'abeille brute, autres produits d'origine animale: 0,1 % de la valeur

4. Animaux de luxe (chiens, chats, perroquets), animaux de sport (chevaux), animaux sauvages: 1 000
F/unité.

IV Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur le commerce international

1 Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire à l'importation et exportation

PRODUITS TAXES EXPORTATIONS IMPORTATIONS


(par tête) (par tête)
Cheveaux 5000 5000
Anes 3000 3000
Bovins 3000 2000
Porcins 1000 1000
Chiens-chats 2500 2500
Singes et petits animaux sauvages 2000 2000
Rongeurs et oiseaux domestiques 500 300
Poussins d'un jour 1 1
Ovins - caprins 750 500
Fauves 5000 5000

PRODUITS TAXES EXPORTATIONS IMPORTATIONS


(Valeur) (Valeur)
Produits frais ou congelés 3% 2%
Poissons, crustacés, mollusques 3% 3%
Produits salés, séchés, fumés    
Conserves et semi-conserves 3% 2%
Cuirs et peaux 2% 1%
Autres produits 2% 1%

2 Taxes d'inspection sanitaire vétérinaire sur le transit international

PRODUITS TAXES TARIFS


(en FCFA)
Grandes espèces (sur pied) 200
Petites espèces 100
Volaille 10
Animaux de luxe, de sport et animaux sauvages 2500
Autres produits d'origine animale frais, congelés ou en conserve 3% valeur
Le produit de la taxe d'inspection sanitaire vétérinaire et d'exploitation des produits halieutiques
est réparti comme suit:

50% pour le Trésor


50% pour la Caisse de développement de la pêche maritime et les caisses de
développement de l'élevage existantes.

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