Climatisation Solaire
Climatisation Solaire
Climatisation Solaire
solaire
Thermique ou photovoltaïque
8 numéros par an
• Des enquêtes marchés pour une approche ciblée
auprès de vos clients.
• Des dossiers complets sur les meilleures solutions
pour améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments.
• L’actualité marquante de la profession détaillée
et analysée : réglementation, formation, etc...
La climatisation
solaire
Thermique ou photovoltaïque
Remerciements VIII
Introduction 1
VI
Index 241
VII
Remerciements
Pour la rédaction de cet ouvrage, les auteurs ont bénéficié de l’accès à certains docu-
ments de très grande qualité qu’ils tiennent à mentionner et pour lesquels ils expriment
leurs remerciements.
Le Guideline du projet européen SOLAIR (www.solair-project.eu/122.0.html) a été très
utile grâce à l’aimable accord de la part de l’auteur principal de ce document : Edo
Wiemken, Fraunhofer ISE.
L’ouvrage, en cours de parution, Solar Cooling Handbook, A Guide to Solar Assisted
Cooling and Dehumidification Processes (ISBN 978-3-7091-0841-3) par H.-M. Henning,
Mario Motta, Daniel Mugnier (Eds.) a été également très précieux.
VIII
Pourquoi utiliser l’énergie solaire pour la climatisation des bâtiments ? Tout d’abord,
cette technologie fascine les utilisateurs : elle semble magique pour transformer
l’énergie solaire en refroidissement.
Les principaux arguments pour la climatisation solaire proviennent des économies
d’énergie :
▶▶ L’application de la climatisation solaire économise de l’électricité et donc des
ressources énergétiques conventionnelles sous forme d’énergie primaire.
▶▶ La climatisation solaire conduit également à une réduction de la demande de
pointe en électricité, ce qui est un avantage pour le réseau d’électricité. Elle a en
plus le potentiel de mener à des économies de coûts supplémentaires en termes
de puissance pour la production d’électricité de pointe lorsqu’elle est appliquée
sur une large échelle.
▶▶ Les technologies de climatisation solaire, notamment via l’énergie solaire ther-
mique, utilisent des matériaux respectueux de l’environnement, n’appauvrissant
pas la couche d’ozone et n’ayant aucun potentiel (ou très peu) de réchauffement
climatique.
D’autres arguments proviennent d’un point de vue plus technique :
▶▶ L’énergie solaire est disponible presque en même temps que la climatisation est
nécessaire ; cet argument vaut pour les deux approches, la voie solaire thermique
et la voie solaire photovoltaïque.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
▶▶ Les systèmes solaires thermiques utilisés pour la production d’eau chaude sani-
taire et le chauffage ont de grandes surfaces de capteurs qui, souvent, ne sont pas
entièrement utilisées au cours de l’été. Elles peuvent être utilisées pour la clima-
tisation et ainsi réduire les risques de situations de stagnation de l’installation
de capteurs solaires.
▶▶ La climatisation alimentée par voie thermique fait appel à des machines produi-
sant peu de bruits et permettant un fonctionnement sans vibrations.
IX
Préface
d'André Joffre
Qui ne se prend pas à rêver ou n’est pas surpris lorsqu’on lui parle de faire du froid
grâce à l’énergie solaire, qui plus est l’énergie solaire thermique ? C’est bien cepen-
dant ce qui a été réalisé il y a plus de 20 ans en Catalogne, à un vol d’oiseau de
la frontière espagnole dans la célèbre ville de Banuyls-sur-Mer, où cette ressource
inépuisable qu’est le soleil produit les si rares vins de Banyuls.
Depuis 1992, une cave est rafraîchie par le seul moteur solaire et l’installation n’a
pris aucune ride, preuve en est que la climatisation solaire est une réalité technique
pérenne et durable. L’application de l’énergie solaire, qui plus est thermique, a été
et est plus que jamais un enjeu majeur du développement de cette source d’énergie.
Au-delà de l’adéquation évidente entre ressource et besoins, le couplage solaire et
climatisation revêt l’avantage indéniable de valoriser un champ de capteurs solaires
tout au long de l’année dans la partie sud de l’Hexagone sans se soucier de risques
de surchauffes à la fois préjudiciables au niveau technique et signe d’une valorisation
de la ressource limitée.
Depuis le début des années 1980, la France joue un rôle d’avant-garde dans le secteur
de la climatisation solaire et de nombreuses avancées et expériences et de nombreux
projets ont été menés.
Quel bilan en 2012 pour la climatisation solaire ? Cet ouvrage permet de faire le
point et l’on voit que la filière historique utilisant l’énergie solaire thermique a fait
de gros progrès techniques avec des systèmes précommerciaux disponibles et fiables,
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.
XI
XII
Introduction
1
Contexte et enjeux
Plusieurs éléments concourent à inciter à une transition énergétique dans laquelle la part
des ENR sera plus importante :
▶▶ la consommation mondiale d’énergie, tirée par les pays émergents croît alors que
les ressources fossiles non renouvelables sont finies et limitées ;
▶▶ après Fukushima, l’avenir du nucléaire est incertain et son expansion est, dans
l’immédiat, stoppée. De plus, les nouvelles mesures de sécurité imposées, suite à
la catastrophe, entraînent un renchérissement de cette filière ;
▶▶ enfin, des mesures drastiques de limitation des émissions de CO2 devront être
prises rapidement dès la sortie de la crise économique qui, pour l’instant, fait
(notamment parce que le rendement des ouvriers au travail était meilleur dans les
ateliers climatisés que dans les non climatisés) et dans le commercial (grands maga-
sins, cinémas, etc.). La pénétration dans le résidentiel ne s’est produite qu’après la
Seconde Guerre mondiale. Ces développements de la climatisation se sont ensuite
étendus progressivement à toute la planète. Aujourd’hui, c’est un secteur en
progression dans tous les pays malgré les crises économiques. Néanmoins, avec
le renchérissement du coût de l’énergie et avec les menaces que fait peser l’effet de
serre, des voix de plus en plus nombreuses se font entendre pour limiter le recours à
la climatisation en préconisant le retour à la climatisation passive.
Afin d’illustrer les possibilités ainsi que les limites de la climatisation passive, nous
allons considérer quatre cas :
▶▶ les centres de calcul (data centers) ;
▶▶ la climatisation passive via des boucles d’eau (de mer, lac ou rivière) ;
▶▶ les bâtiments à basse consommation (BBC ou même zéro énergie ou énergie
positive) ;
▶▶ le refroidissement adiabatique par pulvérisation d’eau.
variant de 20 % à 80 %. Les équipements certifiés pour les classes A3 et A4 tolè-
rent des plages de température et d’humidité encore plus étendues (respectivement
5-40 °C et 8-85 % HR pour la classe A3 et 5-45 °C et 8-90 % HR pour la classe A4).
Ce résultat est particulièrement éloquent et prouve à quel point il est indispensable
de populariser l’idée de la climatisation passive et de ses possibilités.
La conséquence importante de cette remarque est que, en France métropoli-
taine, lorsque le matériel informatique a été bien sélectionné, il n’est pas besoin
de climatiser les salles informatiques à partir d’eau glacée à 7 °C. Un simple
rafraîchissement passif par ventilation suffit. Dans le cas de tours où les salles
informatiques sont aveugles et où la ventilation nocturne est moins efficace, un
rafraîchissement à partir d’eau glacée à haute température 14-20 °C est possible.
Pour les immeubles de bureaux climatisés à l’aide de réseaux urbains de froid,
soit la ventilation suffit, soit l’utilisation de l’eau glacée du retour entre 12 et 18 °C
peut être utilisée. Ce point est important car la climatisation des salles informa-
tiques à partir d’eau glacée à 7 °C a tendance à augmenter alors qu’elle n’est pas
justifiée.
TA TR
PAC T2
Échangeur titane
Certes, ce concept ne concerne que les villes situées au bord d’une rivière, d’un lac
ou de la mer, mais force est de reconnaître que la majorité des grandes villes satisfont
à ce critère. Ainsi, pour les villes au bord de la mer Méditerranée, en allant puiser
l’eau de mer à quelques centaines de mètres du rivage et à 50 m de profondeur
(figure 1.1), on obtient de l’eau proche de 15 °C tout au long de l’année. La boucle
d’eau ainsi formée sert ensuite à alimenter des boucles d’eau reliées aux immeubles
qui peuvent :
▶▶ fournir du « free cooling » ;
▶▶ être utilisées comme source de rejet thermique pour faire fonctionner un groupe
refroidisseur de liquide pour la climatisation avec un excellent COP grâce à la
basse température de rejet thermique.
De plus, dans nos climats tempérés, cette boucle d’eau peut être utilisée en hiver
pour faire fonctionner une pompe à chaleur.
Remarque
Le rejet de l’eau de mer est effectué en surface afin de limiter les impacts pour la bio-
diversité.
À Paris, le réseau de froid urbain Climespace utilise, pour certaines de ses centrales
de production d’eau glacée, l’eau de la Seine comme source de refroidissement et,
en hiver, lorsque l’eau de la Seine est inférieure à 8 °C, elle est utilisée dans son
réseau d’eau glacée. Dans un tel réseau de froid urbain, une autre gestion, à plus
haute température, de l’eau glacée permettrait de profiter du « free cooling » sur des
périodes plus longues. Le problème des fleuves comme la Seine (et éventuellement
le Rhône ou la Loire) est qu’ils sont déjà l’objet de beaucoup de rejets thermiques et
que les autorisations pour ces rejets sont de plus en plus difficiles à obtenir.
Néanmoins, cette piste de climatisation passive par des boucles d ’eau ne doit pas
être négligée car, éventuellement, couplée avec l ’utilisation du sous-sol, elle offre
des perspectives intéressantes afin de limiter voire remplacer la climatisation
active.
Corrélation
Charge
apports solaires
Éventuellement décalage
Apports par rayonnement à travers dans le temps lié à
les surfaces transparentes l’orientation principale des
surfaces vitrées
Charge thermique
corrélée avec les Décalage lié à l’inertie
Conduction à travers l’enveloppe
conditions météo thermique du bâtiment
Dépend du type de
4 500
4 000 Refroidissement
Chauffage
3 500
3 000
Puissance (W)
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
Mars
Janvier
Février
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
sant largement les 35 °C malgré la ventilation, peu efficace aux heures les plus
chaudes.