Philo

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La philosophie c’est quoi 

?
- Chercher derrière les pensées
- Expliquer des « thème varies »
- Analyser des termes de manière plus vaste
- Réflexion sur le monde qui nous entoure
- Questions existentielles
- Philosophie : Philo/aimer, Sophie/sagesse
Question posée par un philosophe : Pourquoi … ? qu’est-ce que … ?

Rédiger une page sure : « Se rapproche-t-on des autres quand on rit ? »

1. Une manière particulière de penser


Activité de l’esprit
Affectivité (émotion, sentiment) [« CŒUR »]
Logique (« raison »)
Ignorance « je ne sais pas »

- Concevoir (produire des idées)

- Juger (faire du lien entre les idées)

- Raisonner (faire du lien entre les jugements)

Connaissance
Syllogisme :
J1 o Les hommes sont mortels I1 I2 I : idée
J2 o Socrate est un homme I3 I1 J : jugement
J1+J2 o Socrate est mortel

Le philosophe cherche l’essence

2. Pour connaitre les essences au- delà des apparence (abstraction)


«  Nul n’entre ici, s’il n’est géomètre  » Platon

3. Recherche de la vérité universelle


«  La science ne pense pas  » Heidegger
Connaissance : universelle / générale (science) / particulière / singulier
3 sont des connaissances relatives et 1 est absolu

4. Propre à Socrate :
«  Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien  » Socrate
- Origine : comment dans l’ordre des causes (Athènes Vème s avant JC)
- Début : comment dans l’ordre du temps
- Aporie : impossibilité à conclure

5. Penser par soi-même (esprit critique)


«  La fonction de penser ne se délègne point  » Alain

6. Étymologie de philosophie « Amitié de la sagesse-savoir » (penser et agir)

« Ne te dis jamais philosophe, ne parle pas abondamment, devant les profanes, des principes
de la philosophie ; mais agis selon ces principes.
Par exemple, dans un banquet, ne dis pas comment il faut manger, mais mange comme il faut.
Souviens-toi en effet que Socrate était à ce point dépouillé de pédantisme que, si des gens
venaient à lui pour qu'il les présente à des philosophes, il les conduisait lui-même tant il
acceptait d'être dédaigné. Et si, dans une réunion de profanes, la conversation tombe sur
quelque principe philosophique, garde le silence tant que tu le peux ; car le risque st grand que
tu ne recraches trop vite ce que tu n'as pas digéré. Alors si quelqu'un te dit que tu es un
ignorant et que tu n'en es pas meurtri, sache que tu commences à être philosophe. Car ce
n'est pas en donnant de l'herbe aux bergers que les brebis montrent qu'elles ont bien mangé,
mais en digérant leur nourriture au-dedans et en fournissant au-dehors de    la laine et du lait.
Toi non plus donc, ne montre pas aux gens les principes de la philosophie, mais digère-les et
montre les œuvres qu'ils produisent. »

Epictète, Manuel (vers 100 ap. J-C.), traduction de R. Létoquard, Éd. Hatier, 1988.

Ésotérique : réserve aux inities.


Exotérique : ouvert au grand public.

Ne te dis jamais philosophe :


o Un philosophe ne dit pas qu’il est philosophe.

Ne parle pas […] des principes de la philosophie :


o Un philosophe ne parle pas des principes / des règles de la philosophie devant le public.

Mais agis selon ces principes :


o Conclusion : acte comme un philosophe et ne pas prétendre d’en être un.
« S’agissant de la philosophie selon son sens cosmique (in sensu cosmico), on peut aussi
l’appeler une science des maximes suprêmes de l’usage de notre raison, si l’on entend par
maxime le principe interne du choix entre différentes fins. Car la philosophie en ce dernier sens
est même la science du rapport de toute connaissance et de tout usage de la raison à la fin
ultime de la raison humaine, fin à laquelle, en tant que suprême, toutes les autres fins sont
subordonnées et dans laquelle elles doivent être toutes unifiées.
Le domaine de la philosophie en ce sens cosmopolite se ramène aux questions suivantes
1. Que puis-je savoir ? (Capacité à savoir) théorie
2. Que dois-je faire ? (Devoir)
3. Que m’est-il permis d’espérer ?
4. Qu’est-ce que l’homme ? (Seul question philosophique)

A la première question répond la métaphysique, à la seconde la morale, à la troisième la


religion, à la quatrième l’anthropologie. Mais au fond, on pourrait tout ramener à
l’anthropologie, puisque les trois premières questions se rapportent à la dernière.

Le philosophe doit donc pouvoir déterminer


1. La source du savoir humain,
2. L’étendue de l’usage possible et utile de tout savoir, et enfin
3. Les limites de la raison.

Cette dernière détermination est la plus indispensable, c’est aussi la plus difficile, mais le
philodoxe ne s’en préoccupe pas. »
Emmanuel Kant, Logique (1800), traduction de L. Guillermit,
Éd. Vrin, 1970, pp. 25-26.

Philodoxe : « Philo » ami / « Doxa » opinion


Anthropologie : Science de l’homme
Cosmique / Cosmopolite : universel
Maximes principe (action)

Une science des maximes suprêmes de l’usage de notre raison = La philosophie est une science
des principes d’action qui est supérieur grâce à l’usage de notre pense.

-science Métaphasique
-physique (matiere) Foi
-raison religion
Texte
" C'est, en effet, l'étonnement (I1) qui poussa, comme aujourd'hui, les premiers penseurs aux
spéculations philosophiques. Au début, leur étonnement porta sur les difficultés qui se
présentaient les premières à l’esprit ; puis, s'avançant ainsi peu à peu, ils étendirent leur
exploration à des problèmes plus importants, tels que les phénomènes de la Lune, ceux du
Soleil et des Étoiles, enfin la genèse de l'Univers. Or apercevoir une difficulté et s'étonner, c'est
reconnaître sa propre ignorance (c'est pourquoi même l'amour des mythes est, en quelque
manière, amour de la Sagesse, car le mythe est un assemblage de merveilleux). Ainsi donc, si ce
fut bien pour échapper à l'ignorance (I2) que les premiers philosophes se livrèrent à la
philosophie, c'est qu'évidemment ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance et
non pour une fin utilitaire. Et ce qui s'est passé en réalité en fournit la preuve : presque toutes
les nécessités de la vie, et les choses qui intéressent son bien-être et son agrément avaient reçu
satisfaction, quand on commença à rechercher une discipline de ce genre. Je conclus que,
manifestement, nous n'avons en vue, dans notre recherche, aucun intérêt étranger. Mais, de
même que nous appelons libre celui qui est à lui-même sa fin et n'existe pas pour un autre,
ainsi cette science est aussi la seule de toutes les sciences qui soit une discipline libérale,
puisque seule elle est à elle-même sa propre fin. "
Aristote, Métaphysique.

Questions
1) Que fait Aristote dans les deux premières phrases ?
2) Définissez l'étonnement.
3) Qui sont les " premiers penseurs " auxquels l'auteur fait allusion ?
4) Qu'est-ce qu'une " spéculation " dans ce texte ?
5) Qu'indiquent les connecteurs logiques de la deuxième phrase ?
6) Quelles peuvent être " les difficultés qui se présentaient les premières à l'esprit " ?
7) Comment s'enchaînent les deux phrases suivantes ?
8) Commentez " reconnaître sa propre ignorance ".
9) En quoi peut-il paraître surprenant que " l'amour des mythes " puisse être présenté comme "
amour de la Sagesse " ? En quoi néanmoins ce jugement est-il justifiable ? Ce faisant, définissez
le mythe et la Sagesse.
10) Commentez " ils poursuivaient le savoir en vue de la seule connaissance " : est-ce un bien
ou un mal ?
11) Qu'est-ce qu'une " fin utilitaire " ?
12) Quel est le rôle de la phrase suivante (" Et ce qui s'est passé en réalité… ") ? Quelle est la
nature de l'argument ?
13) Que faut-il entendre par " nécessités de la vie " ? Que sont les " choses qui intéressent son
bien-être et son agrément " ? Grâce à quoi ces né)essités et ces choses avaient-elles reçu
satisfaction ? Que désigne " une discipline de ce genre " ?
14) Quelle est la fonction logique de la phrase suivante ? Quel sens donner à " manifestement
" ? Que désigne " notre recherche " ? Que signifie " aucun intérêt étranger " (aidez-vous peut-
être de la dernière phrase pour répondre à cette question) ?
15) Quel est le sens du mot " fin " ici ?
16) Que signifie " être à soi-même sa propre fin " ?
17) Que désigne " cette science " dans la dernière phrase ? En quoi ou en quel sens peut-elle
être considérée comme une science ?
18) En quoi est-elle " à elle-même sa propre fin " ? Rapprochez cette explication de l'adjectif "
libérale ".
19) Quel est l'intérêt de ce texte ? Pourquoi Aristote a-t-il pu vouloir l'écrire ?

≠ S’éloigner
« Se rapproche-t-on des autres quand on rit  ? » Comique
≠ Indifférence
Humour
Humain
Réduire la distance : Animaux - Forme de communication
-Matériel Qui n’est pas moi - Naturelle ?
-Pas matériel - Transmettre des émotions
↓ - « Rire nerveux »
Comprendre, connaitre - « Rire sarcastique »
Point en commun - Ironie
- « Rire moqueur »
- « Rire jaune » (= rire gêner)
- « Rire de soi »
Méthode de la dissertation
o Introduction : (1page)
- « Accroche »
- Définir le mot du sujet
- Énoncer une problématique
 Reformuler la question
 Expliciter ce qui fait problème
- Annoncer le plan
o Développement :
- Idée + argument + exemple
- 2 parties :
 Oui
 Oui
- 3 parties : plan dialectique (HEGEL)
 Thèse Affirmation
 Antithèse négation
 Synthèse négation de la négation
o Conclusion :
- Résumer
- « Ouverture »
o Introduction :
- « Qu’y a-t-il au fond du risible ? » Henri BERGSON, Le Rire
- Seul l’homme rit.

Mots importants : Se rapprocher, Des autres, Rire


- Se rapprocher : réduire la distance matérielle et la distance immatérielle (terme de
sentiments, émotions - psychique) entre deux choses.
- Des autres : les autres être vivant (humain) différents de nous (moi) qui ne sont pas
mort.
- Rire : Action qui consiste à exprimer par le visage un sentiment principalement de joie
ou de la gêne.

Reformuler la question :
L’expression de la joie ou de la gêne réduit-elle la distance avec ceux qu’y sont différent de moi ?

Expliciter ce qui fait problème :


D’une part rire nous rapproche des autres parce qu’on manifeste des ondes positives d’autres
part rire nous éloigne des autres car il peut être mal compris.

Énoncé le plan : Dialectique – 3 parties


-Rapprochement : le rit dégage des ondes positives qui nous rapproche des autres, être séduis
par le rire nous rapproche des autres, rire de soi nous rapproche de nous-même pour corriger
nos défauts et je suis donc plus aptes à me rapprocher des autres, le rire est communicatif donc
il nous rapproche des autres même si je ne l’aime pas.
-Éloignement : le rit peut-être moqueur et nous éloigne des autres et nous rapproche de
certains, le rire peut être raciste, le rire et propre à l’humain donc il affirme que je suis humain
et m’éloigne de ce qu’y n’est pas homme, il est le propre à l’homme et nous éloigne du règne
animal et nous éloigne donc des animaux.

Le rit moqueur peut aussi être positive car il peut rapprocher les personnes (ex : se moque de
mes parents pour rigoler).

I. Dans une première partie nous verrons que le rire moqueur exclus celui dont se
moque.
a. Le rire moqueur nous éloigne parce que ce qui nous éloigne des autres ce sont nos
différences. Si on se moque de ces différences cela va donc nous éloigner des autres.

Introduction : Qu’est-ce que la philosophie ?


o Méthode de la dissertation
o Étude de l’œuvre intégrale (Descartes)

1. Sommes-nous des bêtes ?


2. Sommes-nous des dieux ?
3. Sommes-nous des monstres ?
Sommes-nous des bêtes ?
Bête = pulsion
Bêtes :
 Animal ? sauvage / force
 Stupide (manque d’intelligence) }
[“Inconscient”]
Sommes :
 Essence
 « Esse », latin

Bête (animal sans raison) ≠ animal


Animal ≠ homme (animal avec raison)

Faculté à développer de l’homme :


o Raison
o Liberté / volonté
o Religion
o Langage
o Intelligence
o Mémoire
o Imagination
o Conscience

La conscience est-elle le propre de l’homme ?


https://www.afterclasse.fr/fiche/1004/la-conscience
 Faculté de :
- Se rendre compte soi et du monde.
- Réaliser (réalité)
- Être en relation / être au courant
 Être conscient = être à présent a soi et au monde.
 Conscience a une faculté :
- Immédiate / spontanée = sentir / ressentir sa présence a soi et au monde.
- Réfléchie = savoir sa présence a soi et au monde. (Miroir)

Peser = ensemble des activités de l’âme


Âme = principe d’animation

 Se contemple :
 Se représente
 Se peuse
 En soi
 Pour soi
C = conscience

C Imagination

Raison

Objet = jeté à distance

Sujet = capable de se jeter en dessous de lui même

I. Conscience de soi et connaissance de soi


1. Définitions
o La conscience est un état et une activité de l’esprit qui signifie
étymologiquement « avec savoir », ou « savoir avec ». Un être conscient, c’est
un être qui se représente avec lucidité son propre état, mais aussi l’ensemble
des objets qui l’entourent.
o La conscience peut s’opposer :
- à l’inconscience, c'est-à-dire l'état dans lequel est une personne qui dort,
par exemple, mais aussi un individu imprudent, qui néglige les
conséquences de ses actes ;
- à la non-conscience, qui caractérise la plante ou n’importe quel objet
inanimé ;
- à l’inconscient (terme psychanalytique)
o Avoir conscience, c’est connaître sa présence au monde et la présence du
monde. Cette première conscience est nommée conscience perceptive.
o Avoir conscience de soi, c’est sentir et savoir que nous sommes les sujets de nos
actions comme de nos représentations. On peut alors parler de conscience au
sens « cognitif », c’est-à-dire qui a rapport à nos connaissances ; il s'agit de
la conscience réflexive.
o La conscience morale est un sentiment intime de ce qui est bien et de ce qui est
mal, qui nous pousse à agir dans un sens moral ou à condamner les conduites
qui s’y opposent. C’est le sens « pratique » de la conscience.

2. S’il est sûr que nous savons qui nous sommes, savons-nous pour autant ce que nous
sommes ?
o La connaissance de soi est présentée dès les origines de la philosophie comme
un impératif suprême, dont la formulation la plus célèbre est le « Connais-toi toi-
même » inscrit à l’entrée du temple de Delphes.
o Conscience de soi et connaissance de soi se distinguent comme les deux questions :
« qui sommes-nous ? » et « que sommes-nous ? ». Si la conscience de soi semble
être un état spontané, naturel, la connaissance de soi en revanche requiert
un effort, car il ne me suffit pas de savoir que j’existe en tant qu’individu pour
connaître la nature qui me constitue.
o Pour autant, conscience de soi et connaissance de soi sont complémentaires : l’une a
besoin de l’autre pour s’accomplir entièrement.

3. Que puis-je connaître de moi-même ?


o C’est notre existence empirique qui est pour nous le premier moyen d’accéder à ce
que nous sommes. Cette existence implique que nous sommes des êtres incarnés,
des êtres de chair, qui possèdent un corps capable d’agir et d’éprouver
des sensations ou des émotions.
o Peut-on pour autant affirmer que nous sommes ce corps qui agit, bien que nous
soyons sûrs que ce corps nous appartient ? Notre corps est une réalité matérielle,
instable et changeante, comme le sont nos émotions, alors que notre identité
demeure malgré les changements.
o On peut évoquer deux traitements possibles de ce problème :
- soit soutenir avec Descartes que notre âme est d’une nature entièrement
distincte du corps, à laquelle nous pouvons accéder par un raisonnement
méthodique. L’âme est pourtant susceptible de sentir, d’imaginer, d’être
émue : elle n’est pas séparée du corps, elle en est distincte (différente), mais
elle lui est unie.
- soit affirmer avec Hume que le moi est inconnaissable, ou plus exactement
inaccessible à la raison : la raison, en effet, doit toujours s’appuyer sur
l’expérience, et cette expérience ne nous livre aucune réalité purement
spirituelle, aucun « cogito » qui soit seulement « de la pensée » et pas une
réalité que l’on peut sentir.

4. Conscience et action : la question de la conscience morale


o « Agir en son âme et conscience », « le poids de la conscience », sont des
expressions qui traduisent l’impact que la conscience peut avoir sur nos choix et nos
attitudes d’un point de vue moral.
o Une personne « inconsciente », cela peut désigner une personne évanouie. Cela
peut aussi désigner une personne imprudente, ou quelqu’un qui ignore
involontairement ou délibérément les conséquences morales de ses actions.
o La conscience est donc aussi ce par quoi nous nous reconnaissons comme des
individus moraux aspirant au bien. Rousseau approfondit cette idée dans l’Émile : la
raison nous permet seulement de connaître le bien et le mal, sans influencer nos
choix à leur égard, tandis que la conscience est ce grâce à quoi nous pouvons aimer
le bien, rejeter le mal, et agir en conséquence.

5. Conscience et humanité : un privilège ou une capacité partagée ?


o La conscience est aussi ce par quoi nous nous reconnaissons comme des
hommes. Kant indique que la conscience de soi, le « je », est le principe par lequel
nous organisons toutes nos pensées. Ce pouvoir « élève infiniment l’homme au-
dessus de toutes les autres créatures qui vivent sur terre ».
o Pourtant l’éthologie contemporaine reconnaît à l’animal des états de conscience, la
conscience perceptive d’abord, mais également des degrés de conscience réflexive.
Ainsi les grands singes domestiqués seraient capables de se représenter eux-mêmes
et d’exprimer leurs états sentimentaux.
o La conscience n’est donc pas strictement le privilège de l’humanité, dans la mesure
où il n’existe pas de seuil qui définirait l’être qui en est doté. Il convient plutôt de
suivre l’intuition bergsonienne et d’admettre notre impuissance à déterminer si tel
ou tel organisme dispose d’une conscience de lui-même. Nous pouvons simplement
inférer qu’il existe des niveaux de conscience différenciés parmi les règnes du
vivant.

II. La conscience et la perception du monde


1. La conscience perceptive est-elle immédiate ?
o La conscience apparaît comme le réceptacle du monde ; or elle est bien le lieu où
nos représentations nous apparaissent. Mais cette conscience perceptive n’est
pourtant pas immédiate, elle est partie prenante dans l’élaboration de nos
représentations du monde.
o La conscience perceptive, ou sensible, n’est pas que le recueil passif des sensations
collectées par les sens. Pour percevoir un paysage, il faut représenter toutes les
sensations (ligne d’horizon, type de lumière, météorologie, végétaux, etc.) à la
conscience et les synthétiser en une seule représentation. Ainsi qu’Alain le
déclare : « Par où il apparaîtrait que la perception est déjà une fonction de
l'entendement, et que pour revenir à mon paysage, que l'esprit le plus raisonnable y
met de lui-même bien plus qu'il ne croit. »
o Si la conscience perceptive est déjà un jugement de l’entendement sur le monde
sensible, elle ne va pas sans possibilité d’erreurs. La conscience perceptive est
d’abord partielle, puisque nos capacités sensorielles sont limitées, elle est
ensuite partiale, puisque nous dirigeons notre attention vers tel ou tel objet du
monde. Enfin si en percevant nous jugeons, nous pouvons commettre des erreurs
d’appréciation, comme le montre l’illusion de Müller-Lyer : les segments (en rouge)
sont tracés de même longueur (la raison les juge identique), cependant notre
conscience perceptive se les représente plus ou moins grands.

2. Une conscience dynamique


o La phénoménologie insiste sur le fait que la conscience s’éprouve non comme un
état stable, mais comme une visée qui porte en elle la possibilité de l’objet perçu,
sans laquelle aucune perception réelle ne peut avoir lieu.
o « Toute conscience est conscience de quelque chose » : cela signifie que notre
conscience ne reçoit pas les objets extérieurs de façon passive (comme l’œil et ce
qu’il voit), mais que la conscience est entièrement tendue vers ses possibles objets
de connaissance.
o La conscience porte en elle la possibilité de l’objet perçu, sans laquelle aucune
perception réelle ne peut avoir lieu. La conscience est, en ce sens, intentionnelle et
dynamique.

III. La conscience de soi comme fondement de toute connaissance possible


1. Pourquoi la conscience de soi est-elle la vérité la plus certaine que nous puissions
atteindre ?
o La philosophie de Descartes consiste à dégager un fondement absolument certain
pour toutes nos connaissances.
o Il parvient, au terme d’un raisonnement méthodique, à établir que la seule
connaissance dont je ne puisse pas douter, c’est de ma propre existence, qui
s’atteste à travers le fait que je suis précisément en train de penser : si je peux
douter de tout, c’est que je pense, et si je pense, c’est que je suis. C’est le sens de la
formule « je pense donc je suis », cogito ergo sum en latin.

2. Comment rendre raison de la continuité de notre existence et de nos pensées ?


o La conscience de soi est aussi la conscience d’être et de demeurer la même
personne, identique à travers le temps. Et ce, malgré les changements qui affectent
mon corps.
o Mais si le corps est le seul support de mon identité, et que lui-même change
constamment, qu’est-ce qui garantit que de ma naissance à ma mort, je reste la
même personne ? Si je ne suis que mon corps, et que mon corps ne cesse de
changer, comment puis-je affirmer que je reste la même personne ?
- Locke répond à cette interrogation par la thèse selon laquelle la conscience
de nos actions et de nos états présents et passés, conscience elle-même
conservée par la mémoire, assure la continuité de l’identité personnelle.
L’identité, c’est la conscience de soi, qui est aussi mémoire de soi.
- Kant, en revanche, présente le « je pense » comme ce qui garantit la
cohérence passée et présente de toutes nos représentations, intellectuelles
et sensibles, et cette forme se manifeste aussi à travers l’unité de notre
pensée.

IV. De la conscience sur soi à l’illusion sur soi


1. Se tourner vers soi-même, n’est-ce pas se détourner de la vérité ?
o Si l’on peut affirmer que la connaissance de soi mène à la sagesse, il y a des façons
de se tourner vers soi qui s’apparentent au narcissisme, et ne conduisent qu’à
l’effacement du monde et d’autrui au profit de l’adoration d’une image déformée de
ce que nous sommes.
o Rousseau dénonce l’amour-propre, à l’origine de la plupart des vices de l’homme
moderne, qui est poussé à agir afin qu’autrui l’aime autant qu’il s’aime lui-même.
o Pascal invite l’homme égoïste et futile à se regarder réellement tel qu’il est, c’est-à-
dire comme un être misérable, pour qu’il abandonne les faux plaisirs que lui offre
le divertissement, et se tourne enfin vers Dieu.

2. Comment prendre conscience ?


o Hegel indique que la voie de l'introspection, du retour réflexif sur soi, n’est pas la
seule possibilité pour se connaître. L’activité pratique permet à l’esprit de prendre
conscience de lui-même dans les réalisations extérieures qu’il produit. En quelque
sorte, l’esprit donne une forme à la matière, et par cette action, il contemple sa
présence matérialisée : « il y retrouve une forme extérieure de sa propre réalité. »
o Notre relation à autrui est également fondamentale. D’abord, car les autres sont
dépositaires d’une mémoire de mon identité, comme l’indique Leibniz. Mais, aussi,
car les consciences entrent en lutte pour leur reconnaissance.
o Cette lutte des consciences peut être abordée par l’étude de l’intersubjectivité, telle
que Sartre l’analyse. Une conscience rencontre d’abord une autre conscience
comme un objet du monde, elle l'objectif. Mais ce qui différencie une conscience
d’une table ou d’une roche, c’est qu’elle lutte pour sa reconnaissance en tant que
sujet, qu’elle résiste à l’objectivation. Il en résulte une intersubjectivité qui n’est pas
exempte de violence, de mauvaise foi, mais qui donne aussi lieu à la possibilité d’une
connaissance de soi moins illusoire.
o Ainsi, l’intersubjectivité conduit à la dimension sociale de la conscience. Par
exemple, la conscience d’être femme, est une construction collective qu’il faut
interroger car elle est initialement construite par la domination masculine, ainsi que
l’explique Simone de Beauvoir, dans Le deuxième sexe.

3. Sommes-nous les seuls maîtres en la demeure de notre esprit ?


o La psychanalyse, ou « psychologie des profondeurs », montre que la connaissance
de soi ne s’articule pas nécessairement avec une parfaite maîtrise de notre esprit
et des forces qui le parcourent (voir le chapitre sur l'inconscient).

Discours de la méthode (René Descartes, 1637)

https://www.integrersciencespo.fr/discours-methode-
descartes#Troisieme_partie_du_Discours_de_la_Methode_-_Descartes

Introduction :

 Contexte historique
 Contexte biographique / bibliographique
 Contexte de l’œuvre

Contexte historique : René Descartes 1596-1650


Henri IV, louis XIII, Louis XIV ⟹ monarchie absolue.
Dominance de l’église catholique.
A la fin du texte on a une autocensure a cause du pouvoir politique et religieux.

Plan de la littérature :
o Molière 1622-1673 Shakespeare
o La fontaine Cervantes
o Corneille Mort en 1616
o Racine Descartes sera marque à leur mort car il a 19ans

Plan scientifique :
o Newton
o Galilée condamner par l’église en 1633 (Descartes est marque et le m’est dans sont livre
il fait donc une autocensure)
o G. Bruno
o Blaise Pascal
o Thomas Hobbes
o Harvey découvre la circulation du sang (il est siter dans le livre partie 5)
o Torricelli découvre la précisons atmosphérique

Contexte biographique / bibliographique :

René Descartes 1596-1650 née dans un village de France la Haye 1ans après la naissance sa
mère meurt. Il est de sante fragile. Il est envoyé au collège des jésuites à la Fleche. Henri  IV a
permis l’ouverture de cette école. Il fait c’est étude dans le meilleur collège de l’Europe. Il a une
santé fragile donc le matin il rester dans son lit (dispensé de cours). Il était tous seul le matin
donc il méditer qui a donc développer sont esprit. A 18 passe son bac fait du droit a son
diplôme commence à travaille mais il s’est ennuie du droit et il veut voyager. Meilleur moyen
de voyager c’est de rejoindre l’armer donc il le fait et fait un tour de l’Europe. Lors des batailles
il a beaucoup pensé donc il quitte l’armer pour rechercher pour la science puis devient
philosophe. Il quitte la France à cause de c’est idée et s’installe en hollande. La hollande et le
paye le plus tolèrent pendent 100nans donc hollande paye protestant donc il peut critiquer les
catholiques et de plus la hollande n’a pas de monarchie absolue. Reine Christine veut le
meilleur prof de philo donc il est amené en suède les cours étaient en hiver a 5h du matin donc
il faisait froid le matin sante faible il meurt.

L’œuvre philosophique de Descartes :


- Le discours de la méthode (1637)
- Méditation métaphasique. (1641)
- Principes de la Philosophie (1644)
- Passions de l’âme (1649)
- + correspondance

Contexte de l’œuvre :
Titre : discours de la méthode
Sous-titre : Pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences

Caractéristique : Le livre et écrit en français et non pas en car il voulait que sa soit écrit avec la
langue du peuple de tout le monde. Il voulait écrit le grand traiter du monde mais il
s’autocensure et se livre et comme un résumer. Il écrit un discourt qui n’est pas normal pour
un texte philosophe normalement les philosophe écrit des traiter.

Structure :

Si ce discours semble trop long pour être lu en une fois, on le pourra distinguer en six parties.
Et, en la première, on trouvera diverses considérations touchant les sciences. En la seconde, les
principales règles de la méthode que l'auteur a cherchée. En la troisième, quelques-unes de
celles de la morale qu'il a tirée de cette méthode. En la quatrième, les raisons par lesquelles il
prouve l'existence de Dieu et de l'âme humaine, qui sont les fondements de sa métaphysique.
En la cinquième, l'ordre des questions de physique qu'il a cherchées, et particulièrement
l'explication du mouvement du coeur et de quelques autres difficultés qui appartiennent à la
médecine ; puis aussi la différence qui est entre notre âme et celle des bêtes. Et en la dernière,
quelles choses il croit être requises pour aller plus avant en la recherche de la nature qu'il n'a
été, et quelles raisons l'ont fait écrire.

Première partie : critique des enseignements que Descartes a reçu


Deuxième partie : règles de la méthode
Troisième partie : maximes de la morale
Quatrième partie : principes de la métaphysique = preuve de. L’existence cogitot
Cinquième partie : illustration de la méthode en science. + théorie de « l’animal machine ».
Sixième partie : pourquoi écrire, et autocensure + « devenir comme maitres et possesseur de la
nature »

1ère partie :
 « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée »
 La métaphore du « chemin »
 La nécessite d’une méthode
 La critique des enseignements reçus.

Matière enseigner à Descartes :


 Langues / Histoire
 Éloquence / Poésie
 Mathématique
 Théologie
 Philosophie
 Autres Sciences
Première partie :
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu,
que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point
coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se
trompent : mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec
le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale
en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns
sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées
par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir
l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des
plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort
lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne
font ceux qui courent et qui s'en éloignent.

- Le bon sens : faculté de raison


- Nomme le bon sens ou la raison : confirmation
- Tout le monde a un bon sens de manière =
- Argument : raison, est naturellement égale en tous les hommes
- Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Ex : avoir
une Ferrari mais ne sait pas la conduire (Ferrari dans notre cas c’est la raison)
- Métaphore de la conduite

Pour moi, je n'ai jamais présumé que mon esprit fût en rien plus parfait que ceux du commun ;
même j'ai souvent souhaité d'avoir la pensée aussi prompte, ou l'imagination aussi nette et
distincte, ou la mémoire aussi ample ou aussi présente, que quelques autres. Et je ne sache
point de qualités que celles-ci qui servent à la perfection de l’esprit ; car pour la raison, ou le
sens, d'autant qu'elle est la seule chose qui nous rend hommes et nous distingue des bêtes, je
veux croire qu'elle est tout entière en un chacun ; et suivre en ceci l'opinion commune des
philosophes, qui disent qu'il n'y a du plus et du moins qu'entre les accidents, et non point entre
les formes ou natures des individus d'une même espèce.

Justification du 2eme argument

Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu,
que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume
d’en désirer plus qu’ils en ont.

Explications : Descartes ouvre le Discours de la Méthode en partant de ce constat simple :


chacun a du bon sens, c’est-à-dire chacun a de la raison.

Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.
Explications : Descartes s’explique avec un exemple : quelqu’un qui avancerait lentement, mais
dans le bon chemin, irait bien plus loin que quelqu’un qui avancerait rapidement, mais en
s’éloignant du chemin.

Je savais que les langues, qu’on y apprend, sont nécessaires pour l’intelligence des livres anciens
; que la gentillesse des fables réveille l’esprit ; que les actions mémorables des histoires le
relèvent, et qu’étant lues avec discrétion, elles aident à former le jugement ; que la lecture de
tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés,
qui en ont été les auteurs, et même une conversation étudiée, en laquelle ils ne nous découvrent
que les meilleures de leurs pensées ; que l’éloquence a des forces et des beautés
incomparables ; que la poésie a des délicatesses et des douceurs très ravissantes ; que les
mathématiques ont des inventions très subtiles, et qui peuvent beaucoup espérer, tant à
contenter les curieux qu’à faciliter tous les arts, et diminuer le travail des hommes ; que les
écrits qui traitent des moeurs contiennent plusieurs enseignements et plusieurs exhortations à
la vertu qui sont fort utiles ; que la théologie enseigne à gagner le ciel ; que la philosophie,
donne moyen de parler vraisemblablement de toutes choses, et se faire admirer des moins
savants ; que la jurisprudence, la médecine et des autres sciences, apportent des honneurs et
des richesses à ceux qui les cultivent ; et enfin, qu’il est bon de les avoir toutes examinées,
même les plus superstitieuses et les plus fausses, afin de connaître leur juste valeur, et se garder
d’en être trompé.

Explications : Ce passage – cette phrase ! – est célèbre dans l’œuvre de Descartes, c’est
pourquoi nous l’avons reproduit dans son ensemble. Il liste autant de domaines de
connaissance qui trouvent une application dans la réalité, et voit comment ils peuvent être
bénéfiques. Descartes cite en quelque sorte toutes les vertus des connaissances qu’il a reçues,
avant d’écarter ces mêmes connaissances par le doute. Dans le paragraphe suivant, Descartes
critique également certains usages faits de ces connaissances. A noter que la mention à propos
de la philosophie « se faire admirer des moins savants » est une allusion ironique contre ceux
qui veulent paraître brillants plutôt que chercher la vérité.

2eme partie :
 3 voies à la connaissance du vraie :
1. Voie thétique (études)
2. Voie pratique (voyage)
3. Voie interrogative (seul)
 La métaphore de la constitution architecturale
 La prudence
 Les 4 règle de l’analyse :
1. La règle de l’évidence
2. La règle de l’analyse
3. La règle de la synthèse (on de l’ordre)
4. La règle du dénombrement
Explications : Dans cette deuxième partie, Descartes décrit son propre parcours biographique
et intellectuel. Il se donne notamment quatre préceptes, qu’il se résout à suivre fidèlement, et
qui lui permettent d’être sûr d’user convenablement de sa raison : le résultat n’est peut-être
pas parfait, mais grâce à ces quatre préceptes il est certain de raisonner de la meilleure façon
possible.

Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connaisse
évidemment être telle.

Explications : Dit autrement, le premier précepte qu’il se donne est celui de se défaire de tous
ses préjugés, de ne prendre que ce dont il est certain de la vérité.

Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se
pourrait et qu’il serait requis pour les mieux résoudre.

Explications : Le second précepte est d’arriver à résoudre son problème en le décomposant en


petits problèmes.

Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples
et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusques à la
connaissance des plus composés

Explications : Le troisième précepte relève encore de la logique, et consiste tout simplement à


commencer par ce qui est le plus évident, simple, et proche de lui. Cela fait, il deviendra
possible de comprendre des ensembles de plus en plus complexes.

Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je
fusse assuré de ne rien omettre.

Explications : Le quatrième précepte vise à s’assurer qu’il ne lui manque pas un élément qui
pourrait remettre en cause tout ce qu’il a fait avant. Descartes se résout donc à prendre en
compte toutes les dimensions du problème.

3eme partie :
 Les 4 maximes de la morale provisoire (principe d’action) :
1. « Obéir aux lois et aux coutumes » (modération)
2. « Être ferme et résolu dans mes actions »
3. « Changer ses désirs que l'ordre du monde »
4. Se donner une fonction sociale

Afin que je ne demeurasse point irrésolu en mes actions, pendant que la raison m’obligerait de
l’être en mes jugements, et que je ne laissasse pas de vivre dès lors le plus heureusement que je
pourrais, je me formai une morale par provision
Explications : Descartes a décidé de douter de tout, tant qu’il n’aurait pas une certitude. Mais il
est conscient que cette démarche prend du temps. C’est pourquoi, en attendant d’atteindre
une certitude, il décide de garder une « morale par provision ». Cette morale par provision doit
lui permettre de continuer à vivre heureusement tout le temps qu’il lui faudra pendant qu’il
met à l’oeuvre sa méthode du doute.
Cette morale par provision, Descartes la définit par trois ou quatre maximes.

La première était d’obéir aux lois et aux coutumes de mon pays, retenant constamment la
religion en laquelle Dieu m’a fait la grâce d’être instruit

Explications : Pour suivre cette morale par provision, il s’agit de vivre comme les autres
membres de la société, comme ce qui paraît être normal à l’époque, et surtout ce qui est
modéré. L’excès est souvent considéré comme mauvais ; Descartes choisit donc de vivre selon
des opinions modérées. Il veut ainsi suivre les opinions des « mieux sensés » de la société dans
laquelle il vit.

Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais

Explications : Descartes prend ici un exemple : il vaut mieux, lorsque l’on est égaré dans une
forêt, marcher franchement dans une même direction, plutôt que d’hésiter et d’errer. Et lors de
cette morale par provision, mieux vaut suivre les opinions les plus probables : « lorsqu’il n’est
pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus
probables ».

Ma troisième maxime était de tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune

Explications : Descartes choisit de changer ses propres pensées, ses propres désirs, plutôt que
d’essayer vainement de changer le cours du monde. Il rejoint ainsi une longue tradition
philosophique, et fait de « nécessité vertu ». Dans cette morale par provision, et pour être
content, il ne faut pas désirer quelque chose sur lequel on n’a pas de pouvoir.

Tout mon dessein ne tendait qu’à m’assurer, et à rejeter la terre mouvante et le sable, pour
trouver le roc ou l’argile.

Explications : C’est par cette formule que Descartes s’oppose lui-même aux sceptiques,
notamment du XVIe siècle. Pour lui, les sceptiques « ne doutent que pour douter » : ils sont
irrésolus, ne s’appuient sur rien, et s’enlisent dans cette terre mouvante et ce sable. Descartes
lui, grâce à la morale par provision et la méthode du doute, n’a pas d’autre but que de
découvrir enfin des certitudes et des vérités, c’est-à-dire du dur sur lequel s’appuyer, tout
comme le roc et l’argile.

Lire l’avenir ça veut dire que l’avenir et écrit et quand l’avenier et écrit est-ce que sa reste
toujours l’avenir.
Raison= distinguer le vrai du faux

4eme partie :
- Je doute : je suis.
- Je doute : je suis une chose qui doute.
- Je doute : dieu existe.

[Il fallait] que je rejetasse, comme absolument faux, tout ce en quoi je pourrais imaginer le
moindre doute

Explications : Descartes applique sa méthode du doute. Tout ce sur lequel il a le moindre doute
doit être rejeté, pour ne s’appuyer que sur du certain.

Ainsi, à cause que nos sens, nous trompent quelquefois, je voulus supposer qu’il n’y avait
aucune chose qui fût telle qu’ils nous la font imaginer. Et parce qu’il y a des hommes qui se
méprennent en raisonnant, (…) je rejetai comme fausses toutes les raisons que j’avais prises
auparavant pour démonstrations. Et enfin, (…) je me résolus de feindre que toutes les choses qui
m’étaient jamais entrées en l’esprit, n’étaient non plus vraies que les illusions de mes songes.

Explications : Le doute s’applique ici aux sens, ensuite au raisonnement, et même à l’esprit.
Chaque fois, Descartes est pris d’un doute quant à eux : il pourrait bien n’être qu’en train de
rêver, ou d’être trompé soit par ses sens soit par sa raison. Il en arrive ainsi à douter de tout.

Mais, aussitôt après, je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il
fallait nécessairement que moi, qui le pensais, fusse quelque chose.

Explications : C’est justement ce doute sur tout et sur lui-même qui lui fait prendre conscience
que pour douter, il doit bien exister. Il doit bien être quelque chose pour pouvoir douter.

Et remarquant que cette vérité : je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée que toutes les
plus extravagantes suppositions des sceptiques n’étaient pas capables de l’ébranler, je jugeai
que je pouvais la recevoir, sans scrupule, pour le premier principe de la philosophie, que je
cherchais.

Explications : C’est le moment le plus important du Discours de la méthode, car c’est la


première vérité que Descartes établit pour sûr. C’est ce premier principe qui lui permet de
sortir du doute, de connaître quelque chose de façon certaine, c’est l’objectif qu’il s’était
donné. Du fait même qu’il pense, il est certain qu’il existe.

Cogito ergo sum est la traduction latine de « Je pense donc je suis », qui est bien exprimée en
français à l’origine. Cette formule restera plus célèbre que sa variante ego sum, ego existo
préférée par Descartes dans les Meditationes de Prima philosophia publiées en latin.
je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser,
et qui, pour être, n’a besoin d’aucun lieu, ni ne dépend d’aucune chose matérielle.

Explications : Pour en arriver à cette conclusion, Descartes feint n’avoir aucun corps, et pense
même qu’il n’y a pas de monde. Tandis qu’il ne peut pas feindre qu’il ne pense pas, il peut
feindre qu’il n’a pas de corps et qu’il n’y a pas de monde. Il est donc une substance qui pense.
Toute l’essence de cette substance est seulement de penser.

En sorte que ce moi, c’est-à-dire l’âme par laquelle je suis ce que je suis, est entièrement
distincte du corps

Explications : Pour exister, l’âme ne dépend aucunement de ce qui est matériel. En effet, l’âme
n’est qu’une substance dont la nature est de penser. Descartes en conclut donc que l’âme,
c’est-à-dire son être, est séparée du corps. L’âme est distincte du corps.

Et ayant remarqué qu’il n’y a rien du tout en ceci : je pense, donc je suis, qui m’assure que je dis
la vérité, sinon que je vois très clairement que, pour penser, il faut être : je jugeai que je pouvais
prendre pour règle générale, que les choses que nous concevons fort clairement et fort
distinctement, sont toutes vraies

Explications : Descartes cherche ce qui désormais lui montrera le vrai du faux. Pour savoir ce
qu’il peut considérer comme vrai à l’avenir, il étudie comment il a su que son existence était
vraie. Il a su que « je pense donc je suis » était vrai seulement parce qu’il en a eu une idée
claire. Ainsi, est vrai ce dont on peut avoir une idée très claire.

Je voyais clairement que c’était une plus grande perfection de connaître que de douter, je
m’avisai de chercher d’où j’avais appris à penser à quelque chose de plus parfait que je n’étais

Explications : Connaître relève d’une plus grande perfection que de douter. Descartes tient
cette idée pour vraie, car elle est claire en lui. Or lui-même, Descartes, ne connaît pas tout. Il
s’interroge donc, comment peut-il avoir l’idée de quelque chose d’encore plus parfait que lui ?
Qui a mis en lui l’idée qu’il existe quelque chose de plus parfait que lui ?

Il restait qu’elle eût été mise en moi par une nature qui fût véritablement plus parfaite que je
n’étais, et même qu’il eût en soi toutes les perfections dont je pouvais avoir quelque idée, c’est-
à-dire, pour m’expliquer en un mot, qu’il fût Dieu.

Explications : C’est ainsi que Descartes montre l’existence de Dieu. L’idée de ce qui est plus
parfait vient pour lui nécessairement de ce qui est encore plus parfait. Ainsi, l’idée de parfait
vient forcément d’un être parfait. Et c’est cet être parfait que Descartes nomme Dieu.

Et que les meilleurs esprits y étudient, tant qu’il leur plaira, je ne crois pas qu’ils puissent donner
aucune raison qui soit suffisante pour ôter ce doute, s’ils ne présupposent l’existence de Dieu.
Explications : Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus de l’existence de Dieu, Descartes
ajoute un autre argument. Celui qui ne croit pas en Dieu croit posséder de nombreuses choses :
il croit avoir un corps, il croit qu’il existe des astres, qu’il y a un monde. Mais il ne peut pas le
prouver : il pourrait très bien être en train de rêver, et ses sens lui faire croire qu’il y a un
monde et des astres, alors qu’en fait il n’y en a pas. Selon Descartes, pour être certain de tout
cela, ils doivent nécessairement admettre l’existence de Dieu.

[Que] les choses que nous concevons très clairement et très distinctement, sont toutes vraies,
n’est assuré qu’à cause que Dieu est ou existe, et qu’il est un être parfait, et que tout ce qui est
en nous vient de lui.

Explications : L’existence de Dieu est important pour Descartes, car elle garantit l’existence de
toutes les choses. Pour lui, Dieu étant un être parfait, tout dépend de lui. C’est Dieu qui permet
donc aux choses d’exister. Ainsi les idées claires que l’on a sont vraies grâce à Dieu.

La raison ne nous dicte point que ce que nous voyons ou imaginons ainsi soit véritable

Explications : Descartes utilise un exemple : quand nous voyons le soleil, on ne doit pas en
conclure qu’il a la taille que nous voyons. Et quand nous nous représentons en imagination une
chimère, on ne doit pas en conclure qu’il existe bien une chimère dans le monde.

5eme partie :

 Illustration de la méthode en science (médecine)


 Théorie de « l’animal-machine »

L’action par laquelle maintenant il le conserve [le monde], est toute la même que celle par
laquelle il l’a créé

Explications : Descartes tient pour certain une opinion admise généralement par les
théologiens. Le monde non seulement a dû être créé, mais en plus il doit être maintenu. Dieu
est l’auteur de cette création et de ce maintien. Et le maintien du monde est de la même nature
que la création du monde : Dieu crée sans cesse pour maintenir le monde.

S’il y avait de telles machines, qui eussent les organes et la figure d’un singe, ou de quelque
autre animal sans raison, nous n’aurions aucun moyen pour reconnaître qu’elles ne seraient pas
en tout de même nature que ces animaux

Explications : Descartes considère que le fonctionnement animal est machinal. (Cette théorie a
été contestée par de nombreux auteurs.)

Jamais elles ne pourraient user de paroles, ni d’autres signes en les composant


Explications : Descartes explique une différence fondamentale qui permettrait de distinguer
entre des machines faites à la ressemblance des hommes et des vrais hommes. Un critère
déterminant serait le langage : les machines ne pourraient jamais avoir des paroles cohérentes
et arrangées dans ce but. En effet, Descartes reconnaît que des machines perfectionnées
pourraient reproduire les sons de la parole, mais jamais elles ne pourraient adapter et arranger
ces paroles de manière à produire du sens en toutes situations.

Bien qu’elles fissent plusieurs choses aussi bien, ou peut-être mieux qu’aucun de nous, elles
manqueraient infailliblement en quelques autres

Explications : C’est la seconde différence fondamentale pour reconnaître les vrais hommes des
machines. Les machines pourraient être aussi performantes qu’un humain dans un domaine, et
même le surpasser en effectuer des gestes plus précis par exemple, mais les machines
n’auraient pas de telles performances dans tous les autres domaines et dans toutes les
situations de la vie. Il est moralement impossible qu’une machine puisse agir en toutes les
occurrences de la vie aussi bien que le permet la raison humaine.

Par ces deux mêmes moyens, on peut aussi connaître la différence qui est entre les hommes et
les bêtes.

Explications : De même, le fonctionnement animal est comme une machine. Les différences
constatées entre l’homme et la machine sont donc les mêmes entre l’homme et l’animal pour
Descartes. Si bien que pour distinguer l’homme de l’animal, il est possible d’appliquer les deux
critères identifiés : les paroles arrangées pour donner du sens en fonction des situations, ainsi
que la faculté de s’adapter à toutes les situations de la vie et d’agir en conséquence.

C’est une chose bien remarquable, qu’il n’y a point d’hommes si hébétés et si stupides sans en
excepter même les insensés, qu’ils ne soient capables d’arranger ensemble diverses paroles

Explications : Pour Descartes, tous les hommes sont capables de la parole. En effet, tous les
hommes, même les plus défavorisés, handicapés, ou fous, sont aptes à produire des paroles
arrangées pour donner du sens. Il n’y a pas besoin de beaucoup de raison pour savoir parler.

Ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes ont moins de raison que les hommes, mais
qu’elles n’en ont point du tout.

Explications : C’est la preuve, pour Descartes, que les animaux sont dépourvus de raison. Ce
n’est pas qu’ils n’ont qu’une très faible raison qui les rende incapables de converser, c’est qu’ils
n’ont pas du tout de raison. De même, Descartes rejette l’hypothèse selon laquelle les animaux
auraient leur propre langage que l’homme ne comprendrait pas, en objectant que si vraiment
les animaux avaient leur propre langage, ils pourraient se faire comprendre des hommes, ayant
des organes similaires.

C’est la nature qui agit en eux.


Explications : Cette formule résume les conclusions de Descartes quant aux animaux, pour
savoir s’ils sont doués de raison et ce qui les fait vivre. Pour Descartes, les animaux n’ont
aucune raison. Ce qui le montre encore, c’est que si les animaux peuvent être plus efficaces que
l’homme dans un certain type d’action, ils ne le sont pas dans toutes les situations et pour
toutes les actions. C’est encore là pour Descartes une preuve que les animaux sont dépourvus
de raison, et que c’est uniquement « la nature qui agit en eux ».
6eme partie :

 Autocensure (affaire Galilée)


 « Se rendre comme maitres et possesseurs de la nature »

Il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie

Explications : Dans cette partie, Descartes rend compte de l’intérêt qu’il aurait ou non à publier
le livre du Discours de la Méthode. Dans ses considérations, il commence par rappeler combien
les connaissances peuvent être utiles à l’homme, peuvent être utiles à la vie. C’est une certaine
idée du progrès : le progrès est possible grâce à la connaissance.

Nous les pouvons employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi
nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.

Explications : Cette affirmation est devenue célèbre pour justifier le progrès de la technique. Il
faut cependant bien comprendre ce qu’entend Descartes par se rendre comme maîtres et
possesseurs de la nature. Les connaissances pratiques, par exemple les connaissances de la
force et des actions du feu, de l’eau, de l’air, et de tous les autres corps, permettent à l’homme
d’agir sur l’environnement. Il ne s’agit pas pour autant de devenir véritablement maîtres et
possesseurs de la nature. C’est là le rôle de Dieu pour Descartes. Il s’agit seulement de devenir
comme maîtres et possesseurs de la nature, c’est-à-dire d’agir sur la nature pour mieux y vivre.

Ce qui n’est pas seulement à désirer pour l’invention d’une infinité d’artifices, qui feraient qu’on
jouirait, sans aucune peine, des fruits de la terre et de toutes les commodités qui s’y trouvent,
mais principalement aussi pour la conservation de la santé, laquelle est sans doute le premier
bien et le fondement de tous les autres biens de cette vie

Explications : D’abord, Descartes considère les bienfaits que peuvent apporter la technique, ou
la mise en application des connaissances. Ce serait faciliter le travail de l’homme, et lui offrir de
profiter davantage de la nature. Ensuite, il pose la médecine comme le bien majeur. D’autant
que l’esprit dépend de la bonne santé du corps, la médecine permettrait aux hommes de
devenir plus sage et plus habile.

Car, bien qu’il soit vrai que chaque homme est obligé de procurer, autant qu’il est en lui, le bien
des autres, et que c’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne, toutefois il est
vrai aussi que nos soins se doivent étendre plus loin que le temps présent, et qu’il est bon
d’omettre les choses qui apporteraient peut-être quelque profit à ceux qui vivent, lorsque c’est à
dessein d’en faire d’autres qui en apportent davantage à nos neveux.

Explications : Descartes se demande alors s’il doit publier ou non le Discours de la Méthode.
Publier maintenant l’ouvrage procurerait du bien aux autres, car il serait utile et constituerait
un progrès dans la recherche. Cependant, Descartes craint que les controverses provoquées, les
oppositions, ne ralentissent son travail futur. Or Descartes s’est justement donné comme
objectif de poursuivre sa recherche du savoir, et répondre aux oppositions le gênerait dans
cette activité. C’est pourquoi, bien que publier son livre procurerait du bien aux autres, il se
demande si le bien ne sera pas plus grand s’il attend encore avant de le publier. Le terme «
neveux » signifie ici descendants.

je n’ai jamais remarqué non plus que, par le moyen des disputes qui se pratiquent dans les
écoles, on ait découvert aucune vérité qu’on ignorât auparavant : car, pendant que chacun
tâche de vaincre, on s’exerce bien plus à faire valoir la vraisemblance, qu’à peser les raisons de
part et d’autre ; et ceux qui ont été longtemps bons avocats ne sont pas pour cela, par après,
meilleurs juges.

Explications : Descartes cherche toujours à peser les raisons pour lesquelles il devrait publier ou
non le Discours de la Méthode. Il sait que sa publication entraînerait des controverses, et étudie
si ces controverses seraient profitables. Tout en rappelant qu’il n’est pas infaillible, Descartes
explique pourquoi de telles controverses n’apporteraient aucun bénéfice. Après avoir observé
qu’on lui a rarement fait une objection qu’il n’avait pas lui-même prévue, il pointe dans ce
passage le caractère stérile de certains débats. Lors de ces débats en effet, Descartes remarque
qu’il s’agit le plus souvent d’avoir l’air d’avoir raison, mais non d’établir la vérité en considérant
les raisons de chacun. C’est un travail d’avocat, et non de juge, si bien que le débat n’a pas
apporté une nouvelle vérité qu’on ignorait avant. Ainsi, les controverses auxquelles
donneraient lieu la publication du Discours de la Méthode n’apporteraient pas de nouvelle
vérité, ces controverses n’instruiraient pas davantage.

On ne saurait si bien concevoir une chose, et la rendre sienne, lorsqu’on l’apprend de quelque
autre, que lorsqu’on l’invente soi-même.

Explications : Pour prolonger le travail du Discours de la Méthode, Descartes considère être le


mieux placé. Ce n’est pas parce que les autres sont moins intelligents, au contraire il y en a sans
doute de plus intelligents, mais c’est parce qu’un concept se connaît le mieux lorsqu’on l’a
inventé par soi-même plutôt que lorsqu’on l’a appris de quelqu’un d’autre. Descartes ayant lui-
même conçu le Discours de la Méthode, il est le plus à même de poursuivre son travail.

Bien que j’aie souvent expliqué quelques-unes de mes opinions à des personnes de très bon
esprit (…) ils les ont changées presque toujours en telle sorte que je ne les pouvais plus avouer
pour miennes.
Explications : Descartes remarque un fait général : les paroles d’un philosophe sont toujours
transformées. Même si sur le moment, les personnes semblent avoir très bien compris ce que
voulait dire tel philosophe, il s’avère qu’à la fin les propos sont transformés. Et ils sont
tellement transformés qu’en fin de compte ils ne représentent plus du tout les intentions de ce
philosophe. Descartes craint d’être victime d’un tel processus, et demande pour l’éviter que les
descendants ne tiennent compte que des propos qui leur viennent directement de l’auteur, en
l’occurrence seulement les propos de Descartes lui-même.

Ils sont comme le lierre, qui ne tend point à monter plus haut que les arbres qui le soutiennent,
et même souvent qui redescend, après qu’il est parvenu jusques à leur faite

Explications : Descartes critique là par une comparaison les spectateurs qui rapportent mal les
propos d’un auteur. Ces spectateurs (le lierre) croient comprendre les propos d’un auteur,
croient comprendre l’intention de cet auteur (l’arbre), et commettent la faute de mal utiliser les
propos de l’auteur.

Non contents de savoir tout ce qui est intelligiblement expliqué dans leur auteur, veulent, outre
cela, y trouver la solution de plusieurs difficultés dont il ne dit rien et auxquelles il n’a peut-être
jamais pensé.

Explications : C’est une explication de la comparaison avec le lierre. Ainsi, ceux qui étudient un
auteur, c’est-à-dire les spectateurs, le lierre, prennent les propos de l’auteur pour répondre à
d’autres questions auxquelles l’auteur n’a peut-être jamais pensé. Ces spectateurs assimilés au
lierre, alors qu’ils semblaient avoir atteint les idées de l’auteur, de l’arbre, ne font finalement
que redescendre, car ils galvaudent les propos de l’auteur.

S’ils veulent savoir parler de toutes choses et acquérir la réputation d’être doctes, ils y
parviendront plus aisément en se contentant de la vraisemblance, qui peut être trouvée sans
grande peine en toutes sortes de matières, qu’en cherchant la vérité

Explications : Descartes avance encore des arguments qui l’inciteraient à ne pas publier le
Discours de la Méthode. La recherche de la vérité se fait uniquement peu à peu, elle est lente.
Rechercher la vérité n’est pas intéressant pour qui veut paraître cultivé et intelligent : ceux-là
n’ont qu’à faire semble, ils n’ont qu’à chercher la vraisemblance. Or le Discours de la Méthode,
qui s’inscrit au contraire dans une recherche nécessairement lente de la vérité, serait inutile
pour tous ceux-là

M’étant toujours ainsi tenu indifférent entre le soin d’être connu ou ne l’être pas, je n’ai pu
empêcher que je n’acquisse quelque sorte de réputation, j’ai pensé que je devais faire de mon
mieux pour m’exempter au moins de l’avoir mauvaise.

Explications : Descartes donne finalement les raisons qui l’ont poussé à écrire et publier le
Discours de la Méthode. Une des raisons est qu’il a besoin de l’aide d’autrui pour conduire
certaines expériences, afin de progresser dans ses recherches. Mais la raison ici exposée est la
crainte d’être victime de malentendus : certains en effet ont su que Descartes voulait peut-être
faire imprimer ses écrits. Il s’agit de sauver sa réputation, car s’il ne publiait pas le Discours de
la Méthode, certains pourraient penser que c’est pour de mauvaises raisons qu’il ne les publie
pas.

Et si j’écris en français, qui est la langue de mon pays, plutôt qu’en latin, qui est celle de mes
précepteurs, c’est à cause que j’espère que ceux qui ne se servent que de leur raison naturelle
toute pure, jugeront mieux de mes opinions, que ceux qui ne croient qu’aux livres anciens.

Explications : C’est une particularité connue du Discours de la Méthode, que l’ouvrage a été
publié en français et non en latin comme il était d’usage à l’époque. Le latin est en effet la
langue des savants, tandis que le français pourrait paraître vulgaire pour les plus rigoureux.
Descartes se justifie lui-même d’avoir choisi le français, car il ne veut s’adresser qu’à la raison
pure, il ne s’adresse qu’à ceux qui utilisent leur bon sens, et se veut accessible au large public.

La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas
misérable.
C’est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c’est être grand que de
connaître qu’on est misérable.
Pensée fait la grandeur de l'homme.
Je puis bien concevoir un homme sans mains, pieds, tête (car ce n'est que l'expérience qui nous
apprend que la tête est plus nécessaire que les pieds). Mais je ne puis concevoir l'homme sans
pensée : ce serait une pierre ou une brute.
L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible de la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut
pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffit pour le tuer.
Mais, quand l’univers l’écraserait, l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il
sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui, l’univers n’en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C’est de là qu’il nous faut relever et non de
l’espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le
principe de la morale.
Blaise PASCAL, Pensées (1669), 347-348, Edition Brunschvicg.

INTERPRETATION :
Phrase 1 : L’homme est grand pour pascale car il se connait et car il est misérable. Donc il à la
faculté de conscience, il est grand car il a conscience de sa misère (= de notre imperfection, que
l’on est plein de manque de morale [conscience réfléchie], intellect et qu’on a conscience qu’on
va mourir).

Misère :
o Pauvre moral
o Pauvre économique
o Pauvre intellectuellement
+ Pascal utilise le végétal et non l’animal car le végétal n’a pas de conscience et cela lui évite.
d’affirmer que l’animal a ou n’a pas de conscience (débat toujours actuel).

Phrase 3 : ce qui fait notre grandeur, c’est ce qui fait notre faiblesse. La conscience de la mort
fait notre grandeur mais cette faculté de conscience nous fait comprendre qu’on est faible.

Phrase 4 : pensée = conscience réfléchit.

Phrase 5 – 6 : quand on conçoit un homme on le conçoit avec une conscience réfléchit (la
pensée). L’essence de l’homme c’est la conscience réfléchit.

Phrase 7 : on est les plus faible de la nature car tout peut nous tuer même une simple goute ou
vapeur ou même un autre animal (palu - moustique) MAIS comme on a conscience de cette
faiblesse on est grand.

Phrases 8 : c’est nous qui savons qu’il peut nous tuer, pas lui. C’est comme le lion dans la
savane, il ne sait rien, je sais qu’il est plus fort mais il ne sait pas qu’il me tuer uniquement moi
le sais. Je doit donc lui faire peur, lui montrer que je suis plus fort que lui, à travers la sensibilité
je dois lui montrer. Ex (Mr. Fontaine) : Hurler.

Inconscience :
Sommes-nous des bêtes ?
Sommes-nous maitres de nous-même ?
 « La pensée est un domaine dans lequel le moi est maitre chez lui. La ou il y a une
pensée, il y a une âme et une conscience de soi » René Descartes

 « Le moi n’est plus maitre dans sa propre maison » Sigmund Freud

 Psychologie classique :
- Inconscience primitive : comportements héréditaire (instinct, reflexe,
automatisme, mécanisme…)
- Préconscient = ce qui n’est pas encore conscient mais qui va le devenir

Psychisme = âme

Sigmund Freud 1856-1939 en Autriche donc autrichien dans une famille juif famille pratiquante
lui non. Autre homme dans le même cas c’est Hitler. Commence des études de médecine et se
spécialise en neurologie. La neurologie et un concept nouveau a l’époque. Il est confronté à des
patients considère comme fou (ex de fou : un travailleur se réveille et ne peut pas bouger sont
bras donc il est considéré comme fou. Ou se lui qui bégaie ne parle pas bien il n’articule pas. Ou
même la femme qui ont des changements des mood) Dr. Charcot utilisent l’hypnoses pour
résoudre les problèmes des fous ont les soigne mais pas les guérir. Donc Freud le suit et ouvre
sa propre clinique de l’hypnose. Puis l’abandonne aussi avec Dr. Charcot car l’hypnoses les
soignes mais les guérie pas. Ils n’abandonnent pas totalement l’idée de l’hypnoses mais il crée
le « talking cure » qui est de parler pour guérie les fous. Il part à Londres pour échappe les
camps de concentration sa famille reste en Autriche il meurt tous aux camps. Puis Freud meurt
à cause d’un cancer car il fumer beaucoup.

5 des nombreux livres que Freud écrit :


- Interprétation des rêves (1900).
- 5 leçons sur la psychanalyse (1910)
- Totem et tabou (1912)
- Malaise dans la civilisation (1930)
- Moise ou le monothéisme (1939)
 La dépossession de soi
 1ere topique du psychisme
 2nde topique du psychisme
 5 principes fondamentaux de la psychanalyse
 3 règles d’interprétation des rêves
 Une critique de l’inconscient SATRE

1ere topique du psychisme :


Refoulement

Conscience G
Inconscience

G: gradient
Idée ...

Pour qu’une idée inconsciente devienne consciente il faut tromper le gardien pour échapper au
refoulement. On le trompe en se déguisent. Et c’est déguisement sont les névroses.

Névrose : trouble psychique dont on ne connait pas la cause (qui est inconsciente)

Donc pour guérir la névrose il faut enlever le déguisement.

2nde topique du psychisme :


CA
inconscient desirs
plaisir

SURMOI
MOI
inconscient interdit
inconcient conscient
loi
5 principes fondamentaux de la psychanalyse  :

1. « La masse
Réalitépsychique
extérieureest coupée en deux »
2. « Tout production psychique a un sens »
3. « Toute production psychique dérive de la libido »
4. « Il existent une sexualité infantile » (sexualité = affectivité = vie psychique)
- Stade « oral » (0 a 1ans)
- Stade « sadique-anal » (1 a 3ans)
- Stade « phallique » (3 a 5ans)
 Complexe d’Œdipe
- Latence (5 à la puberté)
- Stade « génital » (puberté)
5. « Nous sommes tous névrosés »

3 règles d’interprétation des rêves :


 « Le rêve est un rebus » (rebus défilage d’image)
 « Le rêve est un désir réaliser » 
 « On rêve en lien avec la réalité de la veille »

Une critique de l’inconscient SATRE :

Vocabulaire :
 Psychanalyse
 Inconscient
 Névrose
 Refoulement
 Pulsion
 Libido
 Rêve
 Tic
 Toc
 Manie
 Phobie
 Acte manque (qu’elle que chose qui sort de l’esprit)
 Lapsus (mot qui sotte)
 Hystérie
 Psychisme
 Ça
 Moi
 Surmoi
 Résistance
 Préconscient
 Complexe d’Œdipe
 Hypnose
 (Résilience)

I. L’inconscient avant Freud : une approche des limites de la conscience


a. Les limites de la conscience perceptive
o Leibniz remarque, en étudiant la perception, que si nous pouvons prendre
conscience du bruit de la mer, c’est que nous avons perçu le bruit de chaque vague
qui compose ce son. Pourtant, la perception en nous de chacune des vagues, était si
« petite » en intensité ou si habituelle en fréquence, que nous n’avons pas pris en
conscience ces « petites perceptions ».
o La partie non consciente de la perception progressant de manière continue en
intensité va être aperçue et nous apercevons donc nos petites perceptions quand
leur intensité est devenue suffisante pour éveiller la conscience.
o L’inconscient selon Leibniz est donc défini négativement, il n’est que la qualité
« non encore consciente » des phénomènes perceptifs qui progressent vers la
conscience et n’ont pas de rôles perturbateurs ou contraires au fonctionnement
conscient.

b. L’origine incertaine des idées conscientes


o Nietzsche va plus loin en critiquant au sein du cogito de Descartes, le rôle de la
conscience. Certes, « je pense, j’existe » semble une évidence, pourtant il peut se
glisser une erreur de grammaire dans la formulation de ces deux « je » ; ils ne sont
pas strictement équivalents. Si « je » prends conscience des pensées, il n’est pas
évident que ces pensées proviennent d’une construction du « je ». Il faudrait plutôt
dire : « Quelque chose pense, mais que ce quelque chose soit précisément l’antique
et fameux "je", ce n’est à tout le moins qu’une supposition ».
o Nietzsche, admet qu’il y a un processus de pensée, mais n’admet ni que le « Je »
conscient soit le sujet qui produit ce processus, ni même qu’il ne puisse y avoir un
sujet indépendant et cause du processus.
o Sans poser conceptuellement l’hypothèse de l’inconscient, le soupçon
que Nietzsche fait planer sur la toute-puissance de la conscience préfigure
l’inconscient freudien.

II. L’inconscient freudien et la psychanalyse


a. Naissance de l'inconscient freudien
o La toute-puissance de la conscience sur le psychisme est remise en cause par
l’hypothèse d’une instance que le médecin Sigmund Freud nomme l’inconscient.
Avant lui, des philosophes ont montré que la conscience n’était pas la seule instance
en nous et que son pouvoir était limité, mais ce n’est qu’à partir des travaux de
Freud qu’une véritable instance concurrente, puissante et dynamique, va semer le
doute sur l’identification millénaire du psychisme et de la conscience.
o Freud est d’abord un neurologue qui effectue des recherches pour comprendre une
maladie mentale qui n’est pas liée à une affection du corps : l’hystérie. Ces troubles
mentaux, non somatiques ne peuvent s’expliquer que par un dysfonctionnement
psychique.
o Freud va montrer que de nombreuses pathologies mentales et autres troubles de la
personnalité (névroses) découlent d’une tension non assumée entre le conscient et
l’inconscient. Ces tensions trouvent une multitude de moyens de se manifester à la
surface de l’activité mentale (lapsus, actes manqués, rêves, voire délires, etc.), mais
leur signification n’est jamais explicite, et demande à être analysée pour que les
patients puissent être traités.
o L’exigence freudienne, scientifique et à visée thérapeutique, est de prendre en
compte et de rendre raison de la totalité des comportements psychiques normaux
ou pathologiques. Pour ce faire, il doit émettre l’hypothèse d’un fonctionnement
psychique reposant sur le conflit entre la conscience et une autre instance
dynamique et potentiellement perturbatrice : l’inconscient.

b. De l’hypothèse légitime et nécessaire à la modélisation


o L’hypothèse de l’inconscient psychique, c’est-à-dire conçu comme instance
psychique indépendante de la conscience, est contestée par de nombreux médecins
et philosophes. Freud se défend des critiques que sa théorie affronte en présentant
l’Inconscient comme une « hypothèse nécessaire et légitime ».
o Elle lui semble nécessaire puisqu’elle permet de comprendre ce qui, sans elle, reste
dénué de sens : les rêves, les actes manqués, certaines maladies mentales, les
lapsus, etc. Par ailleurs, elle lui semble légitime, car elle permet d’établir des
thérapeutiques qui parviennent à soulager ou à soigner certaines pathologies. Ces
voies thérapeutiques ne sont pas médicamenteuses et sont élaborées tout au long
de la vie et de la carrière de Freud. Elles reposent sur une tentative pour lever la
résistance à l’expression de l’inconscient, et prennent la forme de l’hypnose, de
l’analyse des rêves, ou encore de l’association libre.
o Freud fournira deux modèles successifs de l’appareil psychique, il les nomme lui-
même la première et la seconde topiques.
- La première topique : trois instances psychiques sont ici posées : la
conscience, le préconscient et l'inconscient. L’inconscient regroupe les
traumas, les désirs refoulés, et tout ce que la conscience ne peut plus
convoquer sous la forme de souvenirs. Le préconscient est composé des
souvenirs qui peuvent constamment revenir à la conscience.
La conscience est une attention à la vie intérieure et extérieure du sujet.
- La seconde topique : deux instances sont en conflit, la troisième émerge de
cet antagonisme. Le Ça (siège des pulsions de jouissance : Eros, et des
pulsions de mort : Thanatos) est limité par le Surmoi (siège des tabous et des
interdits moraux). Ces deux instances en grande partie inconscientes et en
conflit doivent être conciliées, ce qui génère la troisième instance : Le Moi.
Le Moi est pris entre le conflit des deux autres instances psychiques et les
exigences de la vie extérieure du sujet, il doit donc servir trois maîtres.

c. Les manifestations primaires de l’inconscient


o Selon Freud, le rêve « est la voie royale vers l’inconscient ». Pendant les phases de
sommeil, une partie de la résistance à l’expression de l’inconscient est levée. Cette
résistance partiellement levée permet l’expression d’un désir que la vie éveillée
n’aurait pas toléré et qui serait resté inconscient et refoulé.
o Mais le rêve est codé, il est l’expression « déguisée d’un désir refoulé ». Il faut
procéder à son décodage, à son interprétation. Le rêve, dont nous faisons le récit
une fois réveillé, n’est qu’un contenu manifeste dont il faut parvenir à trouver le
sens masqué, le contenu latent. Freud analyse donc le fonctionnement du rêve pour
comprendre ce qu’il cache. Or, un rêve procède par trois opérations que l’auteur
nomme « le travail du rêve ». Le rêve condense (il associe plusieurs personnes en
une seule, par exemple), le rêve déplace (je pense rêver de ma montre, mais le rêve
désigne mon père qui m’a légué cette montre), et enfin le rêve symbolise (par
exemple, un escalier est un symbole phallique, monter/descendre un escalier
désigne symboliquement les rapports sexuels).
o L’interprétation des rêves suppose de comprendre la façon dont un sujet singulier
bien connu du psychanalyste, car il est son patient, peut utiliser ces processus de
déguisement. Il n’est donc pas possible de systématiser l’interprétation des rêves.
o Les lapsus, et actes manqués sont un autre exemple de la manifestation de
l’inconscient dans la vie éveillée. Le lapsus consistant à remplacer dans une phrase
un mot par un autre de sonorité proche. Le mot remplaçant celui que nous sommes
censés prononcer évoque souvent un désir ou une pulsion, il a donc une connotation
belliqueuse ou érotique. On peut citer le lapsus du député Robert-André Vivien qui
souhaitait inviter ses collègues à durcir leur texte à propos d’une loi contre la
pornographie et qui déclara qu’il leur fallait « durcir leur sexe ».

d. Le rôle central de la sexualité psychique


o L’inconscient freudien est mû par la libido, c’est-à-dire par l'énergie sexuelle. La
sexualité freudienne n’est pas limitée à la sexualité génitale (liée aux organes
sexuels) bien au contraire, il s’agit essentiellement d’une sexualité non génitale, d’un
appétit de jouissance polymorphe. Le Ça est donc essentiellement à la recherche de
sa satisfaction, il est régi par le seul principe de plaisir. Dès la naissance, il existe
donc une sexualité infantile.
o L’enfant passe par différents stades dans la constitution de son appareil psychique,
au sein de laquelle le complexe d’Œdipe est un moment essentiel. Il se déroule
entre 3 et 5 ans. Le complexe se caractérise par une attirance pour le parent de sexe
opposé et par une hostilité envers le parent de même sexe. Des sentiments
complexes (amour, haine, culpabilité, désir) envers ses deux parents vont structurer
progressivement le psychisme de l’enfant. Tout homme connaît ce complexe, mais «
l’effroi » qu’il peut représenter serait la cause de certains troubles mentaux
ultérieurs, dont l’hystérie.

e. L'analyse des comportements sociaux


o Par une extrapolation qui peut sembler ambitieuse, Freud applique sa
compréhension de l’appareil psychique de l’homme à la vie collective et sociale,
il couche donc la société sur son divan car il lui semble que certains comportement
culturels relèvent des mécanismes psychiques qu’il a fait émerger dans le cadre de
sa pratique médicale.
o L’art peut ainsi être analysé comme le lieu de la sublimation des pulsions des
artistes. Les pulsions se trouveraient acceptées socialement et non refoulées, car
le prétexte de la beauté qui constitue l’effort esthétique, permettrait de
« déguiser » la pulsion primaire qui donne lieu à la création. Dans son analyse
du Moïse de Michel-Ange, ou dans Un souvenir d’enfance de Léonard de Vinci, Freud
va ainsi interpréter les œuvres comme étant l’expression empêchée de
l’homosexualité du peintre dans le second cas, et comme étant l’expression du
dépassement de l’hostilité de Michel-Ange envers le pape Jules II, dans le premier
cas.
o La religion, judéo-chrétienne, fait aussi l’objet d’une extrapolation à partir de
l’analyse des névroses. Selon Freud, la religion est une « névrose obsessionnelle
universelle ». Pour l’enfant, le père est une image de la loi, de l’ordre, il est
menaçant et castrateur, mais il est aussi sécurisant et une figure de la protection.
Cette ambivalence du père se retrouve en « Dieu, le père éternel », à la fois menace
et amour. Face à la désaide, à l’abandon, l’humanité se cherche un père protecteur,
et génère la religion par un travail de culture « Kulturarbeit ». Il s’agit donc
de construire une illusion qui repousse les pulsions primitives et témoigne du désir
d’être aimé/aidé face à l’adversité de la nature, et à la certitude de la mort.
o Il semble à Freud que la consolation religieuse a eu son utilité, mais qu’elle a «  fait
son temps ». La maturité scientifique de l’humanité devrait nous permettre de nous
passer de tous ces rites compulsifs « infantiles et narcotiques » qui sont censés nous
tenir éloignés de nos angoisses névrotiques.

III. L'inconscient après Freud


a. Le rôle du moi
o Bruno Bettelheim analyse les contes de fées pour montrer qu’ils évoquent de
manière détournée et codée, les peurs essentielles de l’enfant : son intégration
dans le monde des adultes, sa compréhension de la sexualité, de la violence, etc.
o En ce faisant, les contes préparent l’enfant à comprendre son évolution psychique et
donne au moi un rôle régulateur. Le moi se trouve donc dans la position d’un
décideur, d’un arbitre des instances psychiques, alors que Freud ne le concevait
que comme le siège du conflit de ces instances.

b. L’inconscient et le langage
o Jacques Lacan ne situe pas la voie d’accès royale à l’inconscient dans le rêve, mais
dans le langage lui-même. En déclarant « l’inconscient est structuré comme un
langage » il invite à penser le psychique suivant la structure d’un signe
linguistique comprenant un signifié, un signifiant et désignant un référent. Le
signifiant dans la psychanalyse lacanienne est une trace dans notre inconscient (une
image, une sensation tactile, une odeur) qui renvoie à un signifié du domaine de
l’imaginaire (l’amour ou le désir, la crainte, etc.). Ce que nous avons vécu, parfois
avant l’acquisition du langage, est le référent du signe psychanalytique.
o Ce qui importe, ici, c’est la structure, plus que le contenu de l’inconscient.

c. L’inconscient collectif
o Pour Carl Gustav Jung, la priorité n’est plus donnée à la vie psychique individuelle,
mais à la vie collective. La vie individuelle prend place dans des structures ou des
mécanismes plus larges qui permettent d’émettre l’hypothèse d’un inconscient
collectif. Il est structuré par des archétypes dont chaque culture donne
une traduction imagée présente dans les représentations artistiques ou les récits.
o Selon Jung, cet inconscient collectif n’est pas acquis par une éducation, seule sa
traduction en images archétypales est l’objet d’une acquisition culturelle.
L’inconscient collectif est donc inné, commun à toute l’humanité, et à l’œuvre dans
les manifestations culturelles universelles, comme la religion.

IV. La critique de l’inconscient psychique


a. La critique de la scientificité
o La scientificité d’une théorie est établie par son degré de falsifiabilité d’après Karl
Popper. Or la falsifiabilité est le fait de pouvoir fournir une expérience susceptible de
mettre en doute, ou en tort, une théorie.
o L’hypothèse de l’inconscient ne permet pas de fournir une telle expérience
cruciale, Popper refuse donc à la psychanalyse la qualité de science.

b. La clause morale
o Alain remarque que l’hypothèse d’un inconscient qui prend le contrôle du moi, au
moins partiellement, pose un problème moral : comment serais-je encore
responsable moralement de mes actes et de mes sentiments s’ils sont déterminés
par une instance psychique que ma volonté ne contrôle pas ?
o Il accepte un inconscient du corps, c’est-à-dire qu’il reconnaît que notre physiologie
et que nos réflexes ne sont pas sous le contrôle de la volonté. Par contre, nos
pensées, nos sentiments, nos actes ne sont aucunement soumis à cet « animal
redoutable », à « ce mauvais ange », qu’est pour lui l’inconscient psychique
freudien.

c. La censure et la mauvaise foi


o Jean-Paul Sartre revendique une psychanalyse, mais existentialiste, concurrente à
celle de Freud, et sans inconscient. C’est donc l’existence de l’inconscient qui est la
cible de Sartre, ce qui peut apparaître paradoxal dans le cadre d’une psychanalyse
o Selon Sartre, l’hypothèse de l’inconscient maintient une contradiction. Au moment
du refoulement, la censure fait preuve de mauvaise foi. En effet, pour rejeter dans
un prétendu inconscient une pensée inacceptable, il faut la voir, la juger comme
inacceptable, la rejeter et résister à son retour. Une pensée ne serait donc jamais «
inconsciente » si la conscience ne refusait pas de voir qu’elle a opéré consciemment
le rejet vers l’inconscient.
o La censure est donc de mauvaise foi, le refoulement étant conscient il est un
« refusement », et l’inconscient n’est pas une instance psychique. Faire une
psychanalyse existentialiste consiste donc à lever toute mauvaise foi, ce qui est
possible si le sujet accepte de s’étudier comme s’il était un autre.

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