1-Cours - Commande Des Systèmes Complexes
1-Cours - Commande Des Systèmes Complexes
1-Cours - Commande Des Systèmes Complexes
Support de cours
Salwa ELLOUMI
Maı̂tre de Conférences à l’ENICarthage
AU 2016 - 2017
Table des matières
ii
TABLE DES MATIÈRES
Définition 1 : Un système complexe est constitué d’un grand nombre de parties connectées
entre elles de manière compliquée (non simple)[simon, 1962].
1
Chapitre 1. Analyse et commande des systèmes multivariables
Non linéarité
Incer!tudes
Les entrées d’un système, notées u(t), représentent des causes qui agissent sur lui de
l’extérieur, par exemple des perturbations, ou encore des excitations standard (impulsion,
saut, rampe et sinusoı̈de). Les sorties, notées y(t), regroupent les effets qui en découlent
et désignent le plus souvent des signaux mesurés. Les états, notés x(t), sont des variables
internes constituant la mémoire (historique), c’est-à-dire, il suffit de connaı̂tre l’état d’un
système à un instant initial quelconque pour prédire son comportement future sous l’ac-
tion d’entrées connues.
Un système multivariable continu est modélisé par les équations d’état suivantes :
ẋ (t) = f (x (t) , u (t))
y (t) = h (x (t) , u (t))
Application 1
On considère le système à deux entrées u1 et u2 et à deux sorties y1 et y2 décrit par le
schéma bloc suivant :
avec :
x1 (t) −1 0 0 0 0 0 0 0 1 0
2 2
x2 (t)
0
−3 0 0 0 0 0 0
0 3
x3 (t)
0
0 0 1 0 0 0 0
0 0
x4 (t) , A = 1
−1 −3 −2 0 0 0 0 0 0
x (t) = , B = ,
x5 (t)
0
0 0 0 0 1 0 0
0 0
x6 (t)
0
0 0 0 0 −2 0 0
1 0
x7 (t) 0 0 0 0 0 0 0 1 0 0
x8 (t) 0 0 0 0 0 0 −2 −5 0 1
0 0 4 1 0 0 0 0
et C = .
0 0 0 0 −1 1 1 0
Application 2
On considère le système à deux entrées u1 et u2 et à deux sorties y1 et y2 représenté par
le schéma blocs suivant :
u1 1 p −3 y1
+
1+ 5 p - p2 + p + 1
2
3+ 4p
3 y2
u2 1− p +
+
2
(p + 1)
1+ 2 p
Théorème - une condition nécessaire et suffisante pour que le système défini par
l’équation d’état ẋ (t) = A x (t) + B u (t) soit commandable est que la matrice, dite de
commandabilité :
C = B, A B, A2 B, · · · , An−1 B
Application 3
On considère le système d’entrée u et de sortie y décrit par la représentation d’état
suivante :
ẋ1 (t) = −x1 (t) + x2 (t) + 2 x3 (t) + 2 u (t)
ẋ2 (t) = x3
ẋ3 (t) = −0.5 x2 (t) − 2 x3 (t) − u (t)
y (t) = x1 (t) + x2 (t)
Application 4
On considère le système défini par le schéma suivant :
u 1 1
+
p +1 - p−2
1 y
p+3
est non complètement observable si et seulement si il existe une matrice P (n×n) inversible
telle que la transformation X̄ = P X conduit à une représentation d’état de la forme
Pour une transformation x(t) = P z(t), il existe une matrice de passage P d’une forme
quelconque à la forme Compagnon :
ż (t) = Ā z (t) + B̄ u (t)
y (t) = C̄ z (t)
ou encore :
0 1 0 ... 0
0
.. ..
0
0 1 . .
..
z (t) + . u (t)
. .. ..
ż (t) = ..
. . 0 0
0 ... 0 1
1
−a0 −a1 . . . −a −a
n−2 n−1
y (t) = b0 b1 . . . bn−1 z (t)
avec :
Ā = P −1 A P
B̄ = P −1 B
C̄ = C P
P = (P1 , P2 , · · · , Pn )
avec :
Pn = B
Pn−1 = (A + an−1 I) B
Pn−2 = (A2 + an−1 A + an−2 I) B
..
.
P = (An−1 + a An−2 + · · · + a A + a I) B
1 n−1 2 1
avec K̄ = K P .
0 1 0 ... 0
.. ..
0 0 1 . .
Ā − B̄ K̄ =
.
.. .. ..
. . 0
0 ... 0 1
−a0 − k̄1 −a1 − k̄2 . . . −an−2 − k̄n−1 −an−1 − k̄n
Par identification du polynôme caractéristique χBF (λ) du système bouclé :
χBF (λ) = λn + an−1 + k̄n λn−1 + an−2 + k̄n−1 λn−2 + · · · + a1 + k̄2 λ + a0 + k̄1
on a alors :
k̄1 = α0 − a0
k̄2 = α1 − a1
..
.
n−1 − an−1
k̄ = α
n
Application 5
On considère le système linéaire continu décrit par la représentation d’état suivante :
1 2 6 −2
ẋ (t) = −2 −5 −2 x (t) + 1 u (t)
0 2 −5 2
y (t) = 3 4 −1 x (t)
C = B, A B, A2 B, · · · , An−1 B
soit de rang
plein.
x1 u1 y1
x2 u2 y2
n m
avec x = .. ∈ R , u = .. ∈ R et y = .. ∈ Rp .
. . .
xn um yp
Système commandable si rang (C) = n avec n l’ordre du système.
B = (b1 , b2 , · · · , bm )
et :
· · · , bm , Abm , A2 bm , · · · , Aµn −1 bm
Il existe alors une transformation x (t) = P z (t) qui permet d’avoir l’équation d’état
décrite sous forme canonique de commandabilité multivariable suivante :
avec :
0 1 0 ··· 0
.. .. ..
. . .
..
. 0 1 0
0 ··· 0 1
× ··· × × ··· × × ··· ×
0 1 0 ··· 0
.. .. ..
. . .
.. ..
Ā =
. . 0 1 0
0 ··· 0 1
× ··· × ··· × × ··· ×
..
0 .
0 1 0 ··· 0
.. .. .. ..
. . . .
..
. 0 1 0
0 0 ··· 0 1
× ··· × × ··· × ··· × ··· ×
et :
0 ··· 0
.. .. ..
. . .
0 0 ··· 0
1 × ··· ×
···
0 0
. ..
.
. .
B̄ = 0 0 0
0 1 × ··· ×
..
.
0
··· 0
.. ..
. .
0 ··· 0
× ··· × 1
Application 6
On considère un système multivariable d’ordre 8 ayant trois entrées u1 , u2 et u3 . Son
équation d’état est écrite sous forme canonique de commandabilité :
ż (t) = Ā z (t) + B̄ u (t)
avec :
0 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0
0 0 1 0 0 0 0 0 0 0 0
−1 2 1 1 −2 0 3 −1 1 −1 0.5
0 0 0 0 1 0 0 0 0 0 0
Ā = , B̄ =
2 1
0 0.5 −1 3 −1 −2
0 1
2
0 0 0 0 0 0 1 0 0 0 0
0 0 0 0 0 0 0 1 0 0 0
0.4 2 −0.5 0 3 1 −1 3 0 0 1
u1 (t)
et u (t) = u2 (t) vecteur d’entrée.
u3 (t)
Pour simplifier d’avantage la matrice de commande B̄, on peut considérer le changement
de variable suivant sur la commande :
1 −1 0.5
v (t) = H u (t) = 0 1 2 u (t)
0 0 1
L’équation d’état du système devient alors :
ż (t) = Ā z (t) + B̃ v (t)
avec B̄ = B̃ H et :
0 0 0
0 0 0
1 0 0
0 0 0
B̃ =
0 1 0
0 0 0
0 0 0
0 0 1
D’après les équations d’état et de commande suivantes :
ż (t) = Ā z (t) + B̃ v (t)
v (t) = H u (t) = − K̃ z (t)
On pose :
z1 (t)
z2 (t)
z3 (t)
v1 (t) k̃11 k̃12 k̃13 k̃14 k̃15 k̃16 k̃17 k̃18
z4 (t)
v (t) = v2 (t) = − k̃21 k̃22 k̃23 k̃24 k̃25 k̃26 k̃27 k̃28
z5 (t)
v3 (t) k̃31 k̃32 k̃33 k̃34 k̃35 k̃36 k̃37 k̃38
z6 (t)
z7 (t)
z8 (t)
0 1 0 0 0 0 0 0
0 0 1 0 0 0 0 0
−1 − k̃11 2 − k̃12 1 − k̃13 1 − k̃14 −2 − k̃15 −k̃16 3 − k̃1+ −1 − k̃18
0 0 0 0 1 0 0 0
ABF =
2 − k̃21 1 − k̃22
−k̃23 0.5 − k̃24 −1 − k̃25 3 − k̃26 −1 − k̃27 −2 − k̃28
0 0 0 0 0 0 1 0
0 0 0 0 0 0 0 1
0.4 − k̃31 2 − k̃32 −0.5 − k̃33 −k̃34 3 − k̃35 1 − k̃36 −1 − k̃37 3 − k̃38
On peut choisir certaines valeurs des gains k̃ij de manière que la matrice d’état en boucle
fermée ABF = Ā − B̃ K̃ soit triangulaire par blocs (inférieure ou supérieure).
avec :
χĀ1 (λ) = λ3 + k̃13 − 1 λ2 + k̃12 − 2 λ + 1 + k̃11
Q3
χd (λ) =
(λ − pi, d )
i=1
χĀ2 (λ) = λ2 + 1 + k̃25 λ + 0.5 + k̃24
Q5
χd (λ) =
(λ − pi, d )
i=4
3 2
χĀ3 (λ) = λ + k̃38 − 3 λ + 1 + k̃37 λ − 1 + k̃36
Q8
χd (λ) =
(λ − pi, d )
i=6
Application 7
Soit le système mécanique de la figure suivante ayant deux entrées u1 (t) et u2 (t) et
deux sortie x1 (t) et x2 (t). Le système est initialement au repos.
e u1 y1
N + u2 X& = A X + BU
- y2
um Y = C X
yp
X(t)
K
Pour réaliser une telle loi de commande, il est alors nécessaire de connaı̂tre le vecteur d’état
X(t), ∀ t ∈ R+ . Or en pratique, le vecteur d’état X(t) n’est pas toujours complètement
mesurable. Le nombre de variables d’état mesurables peut être inférieur à n.
Exemple
La dynamique du système pendule simple est régi par l’équation différentielle suivante :
θ̈ + aθ̇ + bθ = cΓ
θ
Le vecteur d’état est X =
θ̇
La commande par retour d’état est exprimée par :
U = −KX = −K1 θ − K2 θ̇
Supposons que l’on peut mesurer uniquement x1 = θ. Pour mettre en oeuvre la loi de
commande de U, on doit reconstruire les variables non mesurables θ̇(t) à partir des mesures
disponibles entrées et sorties, et bien entendu à partir du modèle du système.
Lorsque le vecteur d’état X(t) n’est pas complètement mesurable, il est nécessaire de
l’estimer (l’observer, le reconstruire) par le biais d’un observateur d’état. Il s’agit alors de
l’Observation d’état.
Observateur
L’estimateur X̂(t) est utilisé à X̂(0) qui peut être différente de X(0).
X̂(0) 6= X(0) (car on ne connaı̂t pas X(0)) et X̂(t) tend rapidement vers X(t).
ε̇ = (A − LC)ε
Pour que ε(t) → 0, ∀ε(0), il faut que Réel (λi (A − LC)) < 0.
On détermine alors le gain d’observation d’état L(n × p), telles que les valeurs propres de
(A − LC) soient placées en des valeurs choisies (plus rapides que celles du système).
Pour déterminer les gains d’observation L(n × p), il suffit d’appliquer la technique de
commande par placement de pôles à la paire (AT ,C T ).
En effet, on a : {λi (A − LC)} = {λi AT − C T LT }.
En posant : Ã = AT , B̃ = C T et K̃ = LT .
Il vient :
AT − C T LT = Ã − B̃ K̃
1.5.5 Exemple 1
On considère le système continu non linéaire d’ordre quatre suivant [Fang et al., 2006]
[Tanaka et al., 1998] :
ẋ (t) = f (x (t)) + g (x (t)) u (t)
y (t) = h (x (t))
avec :
1 + x21 (t)
x1 (t) + x2 (t) + sin (x3 (t)) − 0.1 x4 (t)
x1 (t) − 2 x2 (t) 0
f (x (t)) = 2
, g (x (t)) = ,
x1 (t) + x1 (t) x2 (t) − 0.3 x3 (t) 0
sin (x3 (t)) − x4 (t) 0
Dans les figures suivantes, sont données les évolutions des quatre variables d’état du
système en boucle fermée sans et avec observation. Celles-ci convergent vers l’origine et
présentent de légers dépassements, justifiés par le temps mis en plus pour la reconstitution.
1 1
θa (t) −
C θ̇ (t) =
m m Rm Rm
θm (t)
2. Calculer la matrice du gain par retour d’état K de façon que le système bouclé se
comporte comme un second ordre avec un coefficient d’amortissement ξ = 0.6 et
une pulsation non amortie wn = 1 rad/s.
3. Déterminer un observateur de type Kalman-Luenberger telle que la dynamique de
l’observateur doit être trois fois plus rapide que celle du système.
4. Réaliser la simulation du système lorsqu’on applique comme consigne un échelon
d’amplitude 100 o C pendant 7000 secondes.
Physiquement (ou réellement), les systèmes linéaires n’existent pas. Ces méthodes dépendent
d’un certain domaine de fonctionnement : c’est la première limitation.
Troisième limitation :
Le système présente une erreur statique de position nulle et ceci quelle que soit la valeur
du gain K du régulateur proportionnel. Ce résultat est prévisible, car d’après la théorie des
asservissements linéaires, un système de classe 1 possède une erreur statique de position
nulle.
23
Chapitre 2. Analyse des systèmes non linéaires
A partir des non linéarités de base précédentes, il est possible par association de blocs
d’en obtenir d’autres appelées non linéarités composites.
Application 8
Tracer les non linéarités composites correspondantes aux schémas blocs suivants :
F (p) contient toutes les performances du système non linéaire. Il s’agit donc d’étudier
l’effet de la non linéarité sur les performances du système.
Quelle que soit la position de la non linéarité (dans la chaı̂ne d’action), on peut ramener
le système initial à un schéma de ce type :
Application 9
Simplifier les schémas blocs suivants sous la forme du schéma de la figure précédente :
Y (p) y1
la fonction de transfert F (p) = est caractérisée par son amplitude = f (ω) et
X(p) x1
y1
sa phase ϕ = g(ω) = arg ( ejϕ ).
x1
Pour un système non linéaire :
y(t) n’est plus sinusoı̈dale, mais périodique de même période que l’entrée x(t). (T = 2π
ω
);
On décompose donc y(t) en série de Fourier (en supposant que la moyenne y0 de y(t) est
nulle) :
Par analogie au cas linéaire, on peut introduire une fonction de transfert généralisée
ou équivalente, notée N(x1 , ω) qui dépend en particulier de l’amplitude du signal d’entrée.
Le gain complexe équivalent s’écrit alors :
y1 exp [j(ωt + ϕ1 )]
N(x1 , ω) =
x1 exp [j(ωt)]
y1
donc |N(x1 , ω)| = et arg (N(x1 , ω)) = ϕ1 .
x1
Remarques
1. La définition de la fonction de transfert généralisée exige une approximation dont on
doit vérifier la validité (les harmoniques d’ordres supérieurs sont filtrés ; le système
lui même va filtrer ces harmoniques).
2. La fonction de transfert non linéaire dépend de ω et de l’entrée x1 (amplitude).
3. Il faut vérifier deux conditions pour pouvoir vérifier la méthode du premier harmo-
nique à un système asservi non linéaire :
– Condition de séparabilité : le système asservi possède un seul bloc NL qu’il est
possible d’isoler ; les autres éléments sont supposés linéaires au moins approxima-
tivement.
– Condition de filtrage : la partie linéaire du système asservi, L(p), est un filtre
passe-bas qui filtre les termes en 2ω, 3ω, . . .
En réponse à x(t) = x1 sin (ωt), on obtient une réponse y(t) dont l’approximation du
premier harmonique vaut :
y(t) y1 y1
N(x1 ) = = exp (jϕ1 ) = ( cos ϕ1 + j sin ϕ1 )
x(t) x1 x1
Application 10
Calculer et tracer le gain complexe équivalent de la saturation. En déduire le lieu critique
correspondant.
Application 11
Calculer et tracer le gain complexe équivalent de la non linéarité tout ou rien. En déduire
le lieu critique correspondant.
Application 12
Calculer et tracer le gain complexe équivalent de la non linéarité tout ou rien avec seuil.
En déduire le lieu critique correspondant.
2.2.2.1 Définition
On considère un système du second ordre décrit par l’équation différentielle non linéaire
suivante :
dx(t) = P (x(t), y(t))
dt
dy(t)
= Q (x(t), y(t))
dt
Cas particulier : pour le cas des systèmes linéaires :
P (x(t), y(t)) = ax + by
Q (x(t), y(t)) = cx + dy
Le vecteur de coordonnées (x, y) s’appelle vecteur d’état .
Si y = ẋ, nous avons un vecteur de phase, et le plan représentatif de l’évolution du
système, avec x en abscisse et y en ordonnés, s’appelle alors plan de phase.
d2 x(t)
dx(t)
= f x(t),
dt dt
dx(t)
En posant : y(t) =
dt
Il vient :
dx(t)
= y(t)
dt
dy(t) = f (x, y)
dt
Application 13
Soit le système masse-ressort-amortisseur suivant :
La masse M est solidaire d’un ressort vertical fixé à un bâti. Ceci peut représenter dans
une première approximation la suspension d’un véhicule supposé à l’arrêt. P est la force
de pesenteur, T la tension du ressort et Ff représente les forces de frottement.
d2 x
M = P + T + Ff
dt2
Dans le cas général, la tension T du ressort est une fonction non linéaire de l’élongation
x. Dans le cas particulier de faibles variations de x (hypothèse de Hooke), on peut écrire :
T = −kx
M4 M1
M3 M2
dx
En effet, = y ⇒ dx = ydt
dt
comme dt > 0 ⇒ sig(dx) = sig(y)
Remarque : pour y > 0, les trajectoires sont orientées vers la droite pour y < 0, les
trajectoires sont orientées vers la gauche.
Définition :
dy dy/
= dt = f (x, y)
dx dx/dt y
dy
Le lieu des points pour lesquels = cte est appelé ”isocline”. (isoclines : série de
dx
courbes ayant la même pente).
Les réponses d’un tel système différent suivant la valeur du coefficient d’amortissement
ξ:
1. si ξ < 1 : réponse oscillatoire amortie
2. si ξ = 1 : réponse critique
3. si ξ > 1 : réponse apériodique
4. si ξ = 0 : réponse oscillatoire non amortie
La détermination des trajectoires de phase correspondants se base sur le calcul des iso-
clines.
Cas 3 : ξ = 1 ⇒ λ1 etλ2 ∈ ℜ−
Application 14
On considère un système non linéaire décrit par le système d’équations suivant :
ẋ1 = x2
ẋ2 = x1 − x2 − x31 + x22
Application 15
On étudie dans le plan de phase le SNL suivant :
ẍ = −x + 4x3 + αx5
1. On prend α = 0
– Déterminer les points singuliers et préciser leurs natures.
– Proposer une simulation sous Simulink de Matlab.
– Donner les allures des trajectoires de phase.
2. Reprendre les questions pour α = 0.61
(a) La bille revient toujours à son point d’équilibre quel que soit la perturbation envi-
sagée : c’est la stabilité asymptotique globale.
(b) La bille peut accepter de petites perturbations mais une perturbation trop grande
lui fait quitter sa position d’équilibre : c’est la stabilité asymptotique locale.
(c) La bille s’écarte de son point d’équilibre et restera dans un voisinage de ce point :
c’est la stabilité non asymptotique.
Remarque : Dans le cas des systèmes linéaires stationnaires, toutes ces notions de
stabilité reviennent à tester l’état des pôles de l’équilibre caractéristique. Par contre dans
le cas non linéaire, on peut parler d’équation caractéristique, et ainsi d’autres méthodes
d’étude de stabilité peuvent être utilisées.
∀t0 , ∀R > 0, ∃r > 0 telle que kx(t0 )k < r ⇒ kx(t)k < R ∀t > 0
x&
r x
e ε s
+- KG(p)
où G(p), la fonction de transfert en boucle ouverte, (B.O.), est donnée par :
N(p)
G(p) =
D(p)
KG(p) KN(p)
HB.F. (p) = =
1 + KG(p) D(p) + KN(p)
Im[.]
Re[.]
−1 K
instable
oscillant stable
Remarques :
– Ce critère ne s’applique qu’aux systèmes stables et à minimum de phase en boucle
ouverte.
– Le polynôme caractéristique s’écrit 1 + KG(p) = 0
Définition : Cycle limite Les systèmes non linéaires peuvent être le siège d’oscilla-
tions d’amplitudes et de fréquences fixées, indépendantes des conditions initiales et sans
excitation extérieure, (auto-oscillations) dénommées cycles limites.
e ε w s
+- NL L(p)
Conditions d’existences : Supposons que le système non linéaire asservi précédent soit
le siège d’une oscillation d’amplitude ε1 et de pulsation ω0 avec e = 0, et ε = ε1 sin(ω0 t),
alors :
ε(t) = −s(t)
W = N(ε1 )ε → s [1 + L(jω0 )N(ε1 )] = 0
s = L(jω0 )W
Le cycle limite est alors caractérisé par son amplitude et sa pulsation ε1 qui doivent
1
vérifier la condition d’existence : L(jω0 ) = −
N(ε1 )
La relation précédente est équivalente à deux équations non linéaires, (une pour la partie
réelle et une pour la partie imaginaire), algébriques en les deux variables (ε1 , ω). Ces deux
équations sont généralement difficiles à résoudre analytiquement, ce qui a entraı̂né la
recherche de méthodes graphiques. L’asservissement considéré a une fonction de transfert
généralisée en boucle ouverte :
S
= N(ε1)L(jω)
ε
Pour ε1 fixé, N(ε1 ) est un nombre fixé, qui peut être complexe dans le cas d’un cycle
d’hystérésis. L’asservissement peut donc être considéré comme linéaire de fonction de
transfert en boucle ouverte N(ε1 )L(p), ( N(ε1 ) étant considéré comme un gain fixe),
1
auquel on peut appliquer le critère de Revers par rapport au point critique − .
N(ε1 )
1
Quand ε1 varie, − parcourt le lieu critique, donc à l’amplitude ε1 , la stabilité
N(ε1 )
du système va dépendre de la position de ce point par rapport au lieu L(jω). Le lieu
critique se trouve ainsi partagé en régions d’amplitude de stabilité et en régions d’ampli-
tude d’instabilité, (importance des points d’intersection entre le lieu critique et le lieu de
transfert).
Remarque : La différence avec les systèmes linéaires est qu’un asservissement non
linéaire est stable ou instable à l’amplitude ε1 .
Im[.]
L(jω)
Re[.]
stabilité
c'' Auto-oscillations
−1 N (ε)
ε' , ε''
stabilité c'
instabilité
Conclusions :
1. Une oscillation limite instable n’apparaı̂t pas physiquement en tant qu’oscillation
du système mais constitue une frontière de stabilité.
– Pour des amplitudes supérieures, le système diverge et tend vers une oscillation
limite stable de plus grande amplitude.
– Pour des amplitudes inférieures, il revient à l’état d’équilibre ou vers une oscilla-
tion limite stable de plus faible amplitude.
2. Une oscillation limite stable apparaı̂t physiquement
Il est important, afin de comprendre le fonctionnement du système de trouver ses solu-
tions périodiques et d’étudier leur stabilité. La méthode est donc la suivante :
1. Pour trouver les oscillations limites : Lieu Critique ∩ Lieu de transfert
2. Pour déterminer leur stabilité : Critères de Loeb
Théorème : critère de Loeb - algébrique Soit une oscillation limite obtenue comme
intersection du lieu de transfert L(jω) et du lieu critique N−1 (ε1 )
, possédant une pulsation
ω = ω0 rd/s une amplitude ε1 = ε0 , racines de l’équation complexe : L(jω)N(ε1 ) + 1 = 0
Séparant les parties réelles et imaginaires dans cette équation
X(ω, ε1) + jY (ω, ε1 ) = 0
L’oscillation sera stable si la condition suivante est vérifiée :
∂X ∂Y ∂Y ∂X
− >0
∂ε1 ∂ω ∂ε1 ∂ω (ε0 ,ω0 )
L(jω)
Re[.]
−1 N (ε)
Im[.] Im[.]
L(jω) L(jω)
Re[.] Re[.]
C (x1 ) C (x1 )
– Les oscillations sont stables si la branche du lieu critique pour ε1 croissant est
laissée à gauche lorsque le lieu de Nyquist est parcouru de ω = 0 à ω = ∞.
– Si la branche du lieu critique pour ε1 croissant est laissée à droite, les oscillations
sont instables
Remarques :
1. Ne pas confondre les deux notions suivantes : stabilité d’un système et stabilité
d’une oscillation.
2. Le critère reste valable dans le plan de Black, il suffit de changer le mot gauche par
droite
3. En pratique, les oscillations instables n’ont pas d’existence physique, mais consti-
tuent des frontières de stabilité séparant convergence et divergence.
4. Cette méthode est une généralisation du critère de Revers pour le cas des systèmes
NL.
5. S’il n y a pas d’hystérésis, la FTG N(x1) est une fonction amplitude donc un
nombre réel pur. On peut appliquer le critère de Routh et calculer la valeur de
l’amplitude critique qui correspond à la limite de stabilité. En effet, de la relation
1+N(x1 ).H(p) = 0 , on tire l’équation caractéristique de la forme an pn +an−1 pn−1 +
... + a1 p + a0 = 0 où les coefficients ai dépendent de xi .
Application 16
Soit l’asservissement NL comportant une partie NL de type plus ou moins avec seuil et
une partie linéaire définie par
0.5K
G(p) =
p(1 + 0.9p)(1 + 0.1p)
M=2
e x y s
+- NL G(p) x
∆
=1
2
avec x ∈ Rn , u ∈ Rm et y ∈ Rp ,
et étant donné aussi un vecteur e d’entrée de consigne (sorties désirées), il s’agit de trouver
une loi de commande par retour d’état :
u = h(x, e)
u = h(y, e)
qui confère au système non linéaire des performances dynamiques (stabilité, temps de
réponse, amortissement) et statiques (précision statique) désirées.
– Si e = 0, il s’agit d’un problème de régulation
– Si e 6= 0, il s’agit d’un problème de poursuite
Les méthodes de commande des SNL qui seront envisagées dans ce chapitre sont les
suivantes :
1. Méthode basée sur une linéarisation approchée autour d’un point de fonctionnement
(stabilisation d’un système autour d’un point d’équilibre)
2. Méthode basée sur une linéarisation exacte entrée/sortie
3. Stabilisation utilisant la méthode directe de Lyapunov
43
Chapitre 3. Commande des systèmes non linéaires
Application 17
On considère le système du second ordre décrit par les équations d’état suivantes :
ẋ1 = x1 − x2 + u
ẋ2 = −x1 − x2 + x32
1. Montrer qu’en régime libre (u = 0) l’équilibre x = 0 est instable
2. Déterminer une loi de commande u = −Kx qui permet d’assurer la stabilité lo-
cale de l’équilibre (x = 0) et de conférer au système des performances dynamiques
caractérisées par un coefficient d’amortissement ξ = 0.5 et une pulsation naturelle
ωn =1
3. En considérant une fonction de lyapunov convenablement choisie, déterminer un
domaine de stabilité asymptotique de l’équilibre xe = 0
où f1 (.), f2 (.) et g2 (.) sont des fonctions différentiables (R2 → R).
ẏ = ẋ1 = f1 (x1 , x2 )
Il vient alors :
∂f1 (x1 , x2 ) ∂f1 (x1 , x2 ) ∂f1 (x1 , x2 )
ÿ = f1 (.) + f2 (.) + g2 (.)u
∂x1 ∂x2 ∂x2
∂f1 (x1 , x2 )
Si g2 (.) 6= 0, on pose alors :
∂x2
∂f1 (x1 , x2 ) ∂f1 (x1 , x2 ) ∂f1 (x1 , x2 )
V = f1 (.) + f2 (.) + g2 (.)u
∂x1 ∂x2 ∂x2
Ce qui permet d’écrire :
V = ÿ
C’est le modèle linéaire exacte entrée/sortie. L’entrée u est exprimée comme suit :
V = −k1 y − k2 ẏ + Ne
où e est une consigne pour que le système ait des performances voulues, par exemples on
veut que le système se comporte comme un second ordre :
Y (p) ωn2 N
= 2 2
= 2
e(p) p + 2ξωn p + ωn p + k2 p + k1
La loi de commande linéaire peut être exprimée comme suit :
Il vient :
V = k1 ε + k2 ε̇
où ε = e − y. L’asservissement équivalent peut être alors représenté par le schéma bloc
suivant :
−1 SNL x1=y
e ε V + ∂f1
+- k1+k2p - g 2 (.) x&1 = f1 ( x1 , x2 ) x2
∂x2
x&2 = [ f 2 ( x1 , x2 ), g 2 ( x1 , x2 ), u )]
s
∂f1 ∂f
f1 (.) + 1 f 2 (.)
∂x1 ∂x2
Application 18
On considère le système du second ordre défini par les équations d’état suivantes :
ẋ1 = x1 + 2x2 + sin x2
ẋ2 = −x1 + u
y = x1
Montrer que l’on peut définir un changement de variable de commande v = α(x) + β(x)u
où β(x) 6= 0, tel que le système soit régi par l’équation différentielle linéaire ÿ = v. En
déduire une loi de commande u en fonction de y, ẏ, x1 , x2 et e qui permet d’assurer au
système la poursuite d’une consigne en échelon e avec les performances d’un système du
second ordre :
Y (p) 1
F (p) = =
e(p) (p + 1)2
ẋ = f (x, h(x))
L’équation du système commandé est asymptotiquement stable s’il existe une fonction de
Lyapunov V (x) telle que V̇ (x) soit définie négative.
V (x) ∂V (x) T dx
V̇ (x) = =( ) .
dt ∂x dt
Application 19
On considère le système non linéaire défini par les équations d’état :
ẋ1 = x32 + u
x1
X= , u∈R
ẋ2 = x31 + u x2